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| Partir, c'est mourir un peu. [pv Miranthe] [Terminé] | |
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Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Partir, c'est mourir un peu. [pv Miranthe] [Terminé] Jeu 11 Juil 2013 - 16:33 | |
| Une épave. Voila ce à quoi l'on pouvait réduire l'état dans lequel se trouvait Kylian depuis bientôt un mois. Mais par le Dracos, pourquoi n'avait-il rien fait ? Pourquoi l'avait-il laissée partir ? Quatre semaines plus tôt, l'impératrice des elfes était venue enlever la princesse Kohan à son peuple, à sa ville, et cela avec la bénédiction et même la reconnaissance de Grégorist. L'imbécile ! Et le vampire n'avait pu qu'assister, impuissant, au départ de sa bien-aimée. Pourquoi ? Il aurait dû intervenir, d'une manière ou d'une autre, il aurait dû faire quelque chose pour empêcher cela mais il n'avait rien fait, il était demeuré simple spectateur. Esmelda avait accepté son destin et par respect pour elle, le renégat en avait fait autant. Du moins, il avait essayé, mais depuis qu'il avait compris qu'il ne la reverrait probablement jamais, il regrettait amèrement sa décision. Avec la princesse, c'étaient toutes les forces et tous les espoirs du rebelle qui s'étaient envolés et depuis, le vampire errait sans but dans les bas-quartiers de Gloria, évoluant d'une auberge à l'autre, ingurgitant des litres d'un alcool qui avait autant d'effet sur lui qu'un verre d'eau. Satané poison vampirique, non content de contraindre ses victimes à se nourrir de sang, voila que cette malédiction l'empêchait même de se prendre une bonne cuite pour oublier, ne serait-ce que l'espace de quelques heures. Il n'y avait que lorsque la soif de la Bête devenait trop importante qu'il pouvait goûter à un peu d'ivresse en vidant de son sang l'un des nombreux ivrognes qu'on ne manquait pas de croiser dans ces lieux, tous plus imbibés les uns que les autres et qui comme lui cherchaient à se détruire en se noyant dans l'alcool. Mais aussi désespéré qu'il pouvait l'être, Kylian avait encore trop de respect pour les vies humaines que pour tuer avant d'y être contraint et forcé par sa nature. Du moins, pour l'instant. Le reste du temps, le vampire demeurait prostré à une table, le regard fixé sur la faible lueur de la boussole que lui avait offerte la princesse, prêtant une oreille distraite et même totalement désintéressée aux folles rumeurs qui enflaient de jour en jour dans les rues et les auberges de la capitale humaine. On parlait d'une nouvelle guerre. On parlait d'une armée, venue du nord et marchant sur l'empire. L'armée impériale s'était mise en marche quelques semaines auparavant et il n'avait pas fallu longtemps avant que les nouvelles de multiples défaites n'occupent toutes les discussions. Les plus folles rumeurs couraient sur ce nouvel adversaire : on le disait béni des esprits et insensible à la magie, on le disait implacable avec ses ennemis mais étonnamment généreux avec la population soumise des villes conquises. Certains évoquaient une invasion mais d'autres parlaient plutôt d'une libération. En vérité, personne ne savait vraiment ce qui se passait et Kylian s'en contentait fort bien. Il se fichait éperdument de ce qui pouvait bien se produire en ce moment sur les terres de l'Empire, il ne se sentait plus du tout concerné, il ne voulait plus aider ce peuple aveugle et stupide, son sort lui importait bien peu désormais. ****** Quelques jours plus tard, une curieuse agitation s'empara de la capitale humaine. Rien d'anormal pourrait-on penser, Gloria grouillait toujours d'activité, mais cette fois les choses étaient différentes. Dans la rue, on croisait de multiples groupes de soldats en armes qui tous semblaient se diriger vers la périphérie de la ville, vers les murs d'enceinte. A en croire un commerçant, les lourdes portes de la cité avaient été fermées et les soldats interdisaient formellement le passage, des barrages bloquaient l'accès à certains quartiers et en dépit de son désintérêt, Kylian ne put que s'interroger sur les motifs de telles mesures. Qui fut le premier à prononcer le mot ? Impossible à dire, mais sitôt que ce fut fait, la nouvelle se répandit dans tout Gloria en quelques heures : la ville était assiégée. A la faveur de la nuit, la mystérieuse armée qui avait occupé les ragots de ces dernières semaines aurait encerclé la ville et un homme dont le beau-frère du cousin était un garde affecté à l'une des tours de protection prétendait même que celui-ci avait aperçu les silhouettes menaçantes de trébuchets et autres engins de siège se dresser au loin. Le soir même, la rumeur de siège était confirmée par le fracas des combats. Régulièrement, on entendait le grondement sourds des projectiles s'écrasant contre les fortifications de la ville tandis que s'élevaient dans l'air les clameurs des soldats ennemis montant à l'assaut des murs. Parfois, un rocher passait par dessus les défenses de la cité et venait s'écraser sur les habitations, les commerces ou les ateliers d'artisan. La guerre dans toute son horreur venait de s'emparer de la Magnifique. Et alors que jour après jour, la garnison de la ville repoussait inlassablement les assauts de leurs ennemis, les rumeurs concernant l'armée assiégeante ne faisaient qu'enfler : on disait désormais d'eux que s'ils étaient aux portes de Gloria, c'était parce qu'ils avaient déjà massacrés les vampires et réduis en cendres le royaume elfique. Le royaume elfique. Esmelda ! Lorsque cette dernière nouvelle était arrivée aux oreilles de Kylian, celui-ci avait bondi sur l'homme qui avait prononcé ces mots, le saisissant par le col et le soulevant de terre pour exiger de plus amples explications. Le renégat se moquait bien de ce que pourraient penser les quelques témoins de la scène, les soldats avaient de toute façon trop de problèmes avec les assiégeants que pour s'inquiéter de la présence éventuelle d'un vampire, et Kylian devait savoir. Mais le type ne savait rien de plus, il ne faisait que rapporter ce qu'il avait entendu de la bouche de quelqu'un qui lui-même n'avait fait que raconter ce qui lui avait été dit et ainsi de suite. Si le renégat voulait en apprendre plus, il devrait aller voir par lui-même mais pour cela, il devait quitter la ville, ce qui signifiait franchir des murs dont les portes demeuraient closes et grouillant de soldats. Et une fois de l'autre côté des murs d'enceinte, il lui faudrait réussir à traverser les lignes de l'armée assiégeante. Même avec ses talents vampiriques, l'archer ne pourrait espérer accomplir un tel exploit seul, il aurait besoin de soutien et il y avait fort peu de chance que des soldats réguliers acceptent de tenter une percée pour le sortir du piège à rats dans lequel il se trouvait. Les Lames Rouges. Ennemis déclarés de l'empire, ces hommes et ces femmes allaient peut-être incarner l'espoir pour le jeune vampire. Au prix d'un peu d'or, Kylian avait appris que la guilde terroriste avait déjà réussi à exfiltrer certains de ses membres hors des murs de la ville assiégée et qu'il était possible, mais sans que son informateur ne put le garantir, que d'autres sorties soient encore à venir. Après un dernier encouragement financier, le type conclut en lui expliquant comment les trouver et surtout comment ne pas se faire tuer quand il les trouverait. Avec un peu de chance, l'archer vampire pourrait peut-être les convaincre de l'emmener avec eux...
Dernière édition par Kylian Wallam le Jeu 8 Aoû 2013 - 17:57, édité 1 fois |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Partir, c'est mourir un peu. [pv Miranthe] [Terminé] Jeu 11 Juil 2013 - 19:12 | |
| Miranthe le savait ! Il en était sûr et l'avait dit d'ailleurs ! Une fois qu'Amelian serait loin de lui et aurait quitté la ville, les problèmes allaient être de plus en plus important, mais il n'avait pas pensé une seule fois que ces derniers pourraient être aussi important. En effet, la nouvelle d'une invasion s'était développée de manière fulgurante, ces envahisseurs portaient le nom d'Alayien, le Géant ne savait pas grand-chose d'eux et s'en moquait plutôt éperdument pour le moment étant donné qu'ils n'étaient pas aux portes de la ville et qu'il pouvait continuer à vivre sa routine habituelle de son côté. Malheureusement, les choses n'allaient pas rester aussi paisible longtemps, cela aurait été trop beau et puis par la même occasion cela aurait put confirmer à Amelian qu'il avait eut raison et que Miranthe était en mesure de gérer la Guilde sans trop de difficulté durant son absence. Combien de temps s'était écoulé entre les rumeurs et l'arrivée soudaine de cette armée tout droit sortie de nulle part non loin de Gloria ? C'était une bonne question à laquelle il ne pouvait répondre pour le moment, toujours aussi un peu alcoolisé, il avait rompu sa promesse de se tenir comme il faut pour s'occuper des lames rouges, mais cela n'avait aucune importance, il arrivait toujours à diriger et surtout distribuer des claques aux Gardes de la ville quand le besoin s'en faisait ressentir. D'ailleurs en parlant de Soldats, il y eut un jour ou l'afflux de ces derniers fut plus nombreux que la normal, attirant par la même occasion quelques lames rouges et autres curieux en dehors de leur tanière afin de voir de quoi il en retournait. Et quel ne fut pas la surprise des lames rouges de voir que les lourdes portes de la ville venaient d'être fermées et le passage de ces dernières était désormais formellement interdit... Rapidement, tout le monde en arriva à une seule et même conclusion, la ville allait être prise d'assaut d'ici peu, quel chance ! Depuis le temps que Miranthe voulait un peu d'action afin de quitter son rôle de Meneur de Guilde durant l'absence d'Amelian, il n'allait pas manquer une occasion de se préparer à un tel affrontement.
Mais concernant la préparation, il n'en eut pas le temps. A peine la nuit tombée que les conclusions peut-être au début un peu trop hâtives furent confirmées par le brouhaha des combats qui venait de débuter. Fort de sa position recluse dans le Q.G, Miranthe ne put s'empêcher de quitter son poste afin de voir de quoi il en retournait à l'extérieur, les passages de la ville n'ayant aucun secret pour lui, il n'eut pas de mal à se faufiler de ruelle en ruelle même avec son imposante carrure, il fut rapidement surprit de voir que les quelques gardes qu'il croisait ne prenaient même pas la peine de s'intéresser à lui, de quoi vexer le Colosse une bonne fois pour toute. Soit ! Pour le moment il en ferait abstraction, le grondement des projectiles sur les défenses de la ville causait un bruit assourdissant presque effrayant pour toutes personnes n'ayant jamais été confronté à de tel chose. Suffisamment proche des murs et de part sa hauteur, le Faucheur Pourpre n'avait qu'a lever la tête pour observer les Soldats se battre avec une ardeur remarquable face à l'envahisseur qui lui tentait de forcer le passage en grimpant les murs de la ville par divers moyens. Visiblement, l'ennemi était très bien préparé, à un tel point qu'il semblait difficile d'envisager une victoire de la Magnifique sur eux. Alors qu'il se détournait des murs, une ombre imposante vint perturber le chant de vision de la lame rouge qui leva la tête afin de voir un bloc de marbre traverser le ciel pour allez s'écraser sur l'habitation la plus proche, laissant échapper un grondement à Miranthe qui plutôt que de s'empresser de porter secours aux habitants pestait contre les bâtiments des quartiers Riches bien trop reculés pour être atteint par des projectiles pour le moment.
Bien, des mesures allaient devoir être prises et vite. Mais par où commencer ? Tout cela était vraiment trop compliqué pour lui, heureusement qu'il y avait des membres suffisamment intelligent pour mettre un plan en place, tout d'abords, il fallait regrouper toutes les lames rouges en un même point, les gardes étant bien trop occupés avec les attaques incessantes ils ne prêteraient pas plus attention que ça à la présence des lames rouges sur leur territoire, de nombreux bâtiments des quartiers pauvres avaient été touché par les trébuchets, ce qu'il en restait ? Et bien pas grand-chose, par miracle les bâtiments les plus importants avaient été plus ou moins épargné et notamment ceux servant de relais aux lames rouges, sans oublier qu'il y avait aussi des passages souterrains oubliés de tous, ce qui pouvait être un bon moyen pour eux de quitter la ville au plus vite, mais sortir une trop grande quantité d'hommes d'un coup pourrait se révéler trop dangereux et Miranthe ne pouvait s'y résoudre, même s'il ne souhaitait pas endosser les responsabilités d'un meneur de Guilde, il aimait ses hommes et ne pouvait pas les laisser se faire massacrer d'embler lorsqu'ils sortiraient à l'extérieur... D'ailleurs en y repensant où pourraient-ils se rendre ? D'après les rumeurs, Elena était-elle aussi cerné par ces envahisseurs et les autres villes déjà conquises... En somme il ne restait plus grand-chose de l'Empire Humain et même si les villes principales tentaient de résister, cela ne durait pas longtemps il fallait s'y résoudre... Alors le Colosse eut une idée presque de génie... Une idée pour Miranthe s'était déjà un exploit, alors si en plus elle était bonne cela relevait du miracle, Glacern. De tous les membres des lames rouges, il était le seul à connaître le chemin sur le bout des doigts pour s'y rendre, d'ailleurs une bonne partie des lames rouges ne connaissaient même pas l'existence de cette forteresse imprenable par le moindre imprudent qui tenterait d'en faire son acquisition...
Bon tout d'abord ! Il fallait effectuer un premier test et donc tenter de faire sortir une poignée d'hommes... Mais qui serait en mesure de le faire, du moins qui serait assez courageux pour tenter de braver les lignes adverses ? Après de longues heures d'hésitations et de concertation, trois hommes se désignèrent, volontaire, courageux et peut-être un brin inconscient, mais c'était une valeur sûre aux yeux du Colosse qui n'eut pas d'autres choix que d'approuver cette décision, l'un d'entre eux était un Maître Mage en somme une valeur sûr ou presque puisque apparemment les ennemis auxquels ils allaient être confronté semblaient pouvoir résister partiellement à la magie d'après une nouvelle fois les quelques rumeurs parcourant la ville... Il ne restait plus qu'à trouver un accès convenable et non protégé aux passages secrets menant sous la ville ce qui n'était pas une mince à faire étant donné le nombre de gardes prônant en ville... Toutefois, et grâce à la capacité de Miranthe à dégommer des gardes sans cette fois-ci vraiment les amocher, il avait créée un passage pour ses hommes veillant à dissimuler parfaitement l'entrée de ce passage.
Autant dire que l'attente fut relativement longue, savoir s'ils avaient survécu ou non, s'il y avait un moyen suffisamment subtile de passer entre les défenses ennemis sans pour autant se faire alpaguer lamentablement et finir en charpie quoi que dans la tête de la Bête Pourpre tout cela était improbable, ces ennemis finiraient en miette, pas lui quitte à se sacrifier pour les siens. Il n'eut la réponse à son interrogation que le lendemain de la fuie, autant dire que la nuit avait été longue, très longue pour l'homme qui n'avait pas réussit à trouver le sommeil avec tout ça. Contacté par la Projection astrale du Maître Mage des Lames rouges, Miranthe restait relativement fasciné face à cette magie, tel un enfant il était émerveillé de voir les miracles accomplis et manquait presque de sauter sur place en tapant dans ses mains. Bref ! Pour revenir à un sujet nettement plus sérieux et après avoir appris que ce premier plan et d'ailleurs le seul qu'il avait trouvé avait fonctionné il ne restait plus qu'à faire traverser une nouvelle partie de la Guilde et ainsi de suite jusqu'à ce que tout le monde soit dehors et en mesure de poursuivre leur déroute en direction de Glacern.
Se voulant prudent, Miranthe préféra patienter un jour ou deux de plus avant de prendre le risque de se lancer à son tour dans une nouvelle fuite, les autres avaient eux pris les devants, quant au restant de la Guilde, il ne restait plus qu'une toute petite poignée d'hommes avec Miranthe... Concernant les autres, ils se trouvaient le plus loin possible de l'armée adversaire patientant sagement et fébrilement que le restant du groupe arrive.
« Bon, il est l'heure. Ne perdons plus une seconde de plus. »
Se pressant dans les ruelles ou la tension était encore et toujours plus pesante, les quelques lames rouges essayaient de se faire le plus discret possible, montant la garde devant le passage qui menait au souterrain, Miranthe patientait et s'assurait qu'aucun gardes ne se présente devant eux pour leur demander de renoncer, chose compréhensible d'ailleurs puisque s'ils se faisaient repérer en sortant d'un souterrain à l'extérieur de la ville, l'ennemi s'empresserait lui de pénétrer par le même endroit. L'attention du Colosse perturbé par une ombre furtive au loin, un bloc de pierre vint percuter de plein fouet le passage menant au souterrain envoyant par la même occasion valser deux des lames rouges qui s'envolèrent contre le mur le plus proche dans un état fort déplorable ne leur permettant plus de poursuivre, les éclats vinrent par la suite percuter l'armure du Faucheur qui fut bousculer en avant et manqua de s'écrouler au sol se rattrapant de justesse à on ne sait trop quoi ou qui, il se redressa aussitôt pour jeter un œil à l'étendu des dégâts...
« Myooooh... Ce n'est pas bon ça... » Triste constatation que de voir que le passage qu'ils empruntaient habituellement était maintenant impraticable et tenter par un autre chemin serait bien plus que dangereux ne sachant pas à quoi s'attendre de l'autre côté... Maintenant ils n'étaient plus que Quatre ou du moins... Cinq.
« Qui tu es toi ? » Dit Miranthe en empoignant fermement sa faux se tournant vers l'ombre se trouvant non loin de lui tandis qu'au loin le cri de quelques gardes vinrent retentir annonçant tout de même quelques ennuis à l'ensemble du groupe qui tentait encore et toujours de désobéir aux consignes données pas les troupes de l'Empereur.
« Qui que tu sois, écarte-toi ! » Beugla-t-il en s'élançant dans une ruelle opposée. Faisant signe au restant de la troupe de le suivre. |
| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: Partir, c'est mourir un peu. [pv Miranthe] [Terminé] Mar 16 Juil 2013 - 19:39 | |
| Dracos merci, les indications que lui avaient fournies son informateur se révélèrent suffisamment fiables que pour que le vampire puisse trouver son chemin dans les dédales de ruelles des bas-quartiers. Au prix qu'il les avait payées, c'était sans doute la moindre des choses mais il fallait bien avouer que la faune qui peuplait cette partie de la ville n'était pas vraiment des plus recommandables et il y avait fort peu de chance d'y croiser quelqu'un ayant le soucis de l'honnêteté ou du plus simple savoir-vivre. D'autant qu'avec le siège et les règles de rationnement qui avaient très rapidement dus être appliquées, la faim se faisait la compagne et le prétexte de bien des comportements frauduleux : vols, arnaques ou même agressions voire meurtres pour les plus impitoyables ou les plus désespérés. C'était hélas la triste réalité d'une société basée sur l'économie et le statut social, lorsque la nourriture venait à manquer, on commençait par affamer les plus pauvres avant de ne serait-ce qu'envisager diminuer les rations des plus aisés. Finalement, Kylian aurait presque pu se sentir heureux de savoir Esmelda loin de Gloria, il savait à quel point elle aurait difficilement supporté de voir son peuple littéralement crever de faim et s'entretuer pour un quignon de pain. Sans oublier évidemment la menace des assiégeants en elle-même, jusqu'à présent, la garnison tenait bon, mais qu'en serait-il demain ? Ou dans une semaine ? Si les Alayiens parvenaient à faire tomber les différents niveaux de fortifications jusqu'au palais impérial, c'est le sang des nobles qui abreuverait bientôt les rues de la ville, pas celui du petit peuple. Mais si la rumeur disait vrai et que le royaume elfique avait été incendié...
Kylian accéléra la cadence de ses pas, chassant de son esprit ces sombres pensées. Les rues étaient encore plus encombrées qu'à l'accoutumée, mais en ce moment, le feu des engins de sièges ennemis avait redoublé d'intensité et on était plus à l'abri à l'extérieur, dans la rue, qu'à l'intérieur, avec un toit au dessus de la tête qui ne demandait qu'à s'effondrer pour vous engloutir au premier rocher qui viendrait malencontreusement s'abattre sur le bâtiment. Du moins, on était censé être plus en sécurité à l'air libre : tandis qu'il se frayait un chemin à travers la foule, capuche relevée pour éviter d'attirer les regards, l'attention du vampire fut détournée vers une bousculade un peu plus violente que les autres. Un cri, des grognements, l'éclat d'une lame et un corps qui s'affaisse tandis qu'un autre s'enfuit à toutes jambes. Pas le temps ! Trouver les Lames Rouges ! Esmelda en danger ! Pas le temps ! Pas le temps ! Pas le... et mer...credi, on ne se refait pas : jouant des coudes, le renégat se dirigea vers l'endroit où s'était effondrée la silhouette. Visiblement très peu concernée, la foule continuait son incessant grouillement frénétique, piétinant littéralement le malheureux qui se vidait de son sang sur le pavé. Kylian s'approcha, s'agenouilla juste le temps nécessaire pour embarquer le corps blessé sous le bras et le porter un peu à l'écart, près des restes de ce qui devait avoir été une auberge ou un petit commerce quelconque. Le type était vaguement conscient mais bredouillait des mots incompréhensibles, l'archer renégat écarta un pan des loques sales et trouées qui faisaient office de vêtements pour la victime et inspecta la blessure. Pas très large, l'entaille était apparemment assez profonde et saignait abondamment. Un coup de dague rapidement asséné au milieu de la foule, probablement dans l'intention de dérober un peu de nourriture ou quelques pièces, un pauvre bougre ainsi vêtu ne pouvait posséder de réelles richesses matérielles. Agression gratuite et inutile, Dracos, à ce rythme, la cité allait se dévorer elle-même et les Alayiens ne trouveraient qu'une ville fantôme lorsqu'ils en franchiraient les murs. Evidemment, impossible de conduire le malheureux jusqu'à un guérisseur, tout mage susceptible de prodiguer un quelconque soin avait été réquisitionné pour l'armée et la propre magie du vampire n'incluait rien qui puisse soigner ce genre de plaie. Désarmé devant la situation, Kylian fit la seule chose qu'il était en mesure de faire : il déchira un morceau de sa cape et appliqua l'étoffe ainsi obtenue sur la plaie, saisit la main du blessé et la posa sur la blessure, lui ordonnant de maintenir la compression jusqu'à ce que l'hémorragie ait cessé. Le type semblait avoir compris et il était dans son intérêt que ce fut bien le cas sans quoi, il rendrait son dernier souffle dans peu de temps. Parlant de temps, le vampire n'en avait déjà que trop perdu, il ne pouvait rien de plus pour le blessé et devait maintenant se presser de trouver ces fichues Lames Rouges, sans quoi, il allait se retrouver coincé en ville pendant encore longtemps.
Finalement, quelques rues plus loin, Kylian reconnut l'atelier de forgeron qui lui avait été indiqué comme point de repère, ou plutôt, il reconnut la pancarte qui indiquait le nom de l'échoppe trônant au milieu d'un amas de gravats. Suivant toujours scrupuleusement les indications qu'il avait achetées, le vampire encapuchonné finit sa course dans un recoin isolé loin des regards et des rues plus fréquentées. A l'instant précis où il posa les yeux sur un groupe de quelques silhouettes s'agitant nerveusement près d'une sorte d'ouverture, possiblement un ancien accès aux égouts de la ville, un énorme projectile rocheux vint s'écraser sur eux. Dracos ! Etait-ce vraiment trop demander que d'avoir un peu de chance ? Le renégat n'aurait pu dire si sa prière avait vraiment été entendue et exaucée, mais toujours est-il que des voix se firent bientôt entendre tandis que des ombres se dessinèrent au travers de la poussière qu'avait soulevée l'impact. Merci, Dracos ! Un géant sortit bientôt du nuage terreux suivis de près par trois autres hommes de taille nettement plus conventionnelle, mais tous portaient leurs armes à la main. Le rouge qui teintait leurs lames confirma rapidement à Kylian qu'il venait de trouver ceux qu'ils cherchaient, et visiblement, ils n'avaient pas précisément l'intention de se laisser trouver. Le colosse lui ordonna de s'identifier mais le vampire n'eut que le temps d'ouvrir la bouche sans prononcer le moindre son. A la place, c'est un plein peloton de gardes qui se fit entendre, semblant rapidement s'approcher de leur position. Probablement un groupe envoyé pour vérifier que le vacarme provoqué par le rocher récemment tombé ne représentait aucune menace sérieuse, les remparts, donc les troupes ennemies, n'étaient pas bien loin. Malheureusement, le moment était plutôt mal choisi et le petit groupe de Lames Rouges semblait aussi peu désireux d'affronter les gardes que Kylian lui-même. Déjà, ils s’élançaient dans une ruelle pour y disparaître, le grand barbu concluant sèchement une conversation qui n'avait même pas débuté.
Instinctivement, le renégat emboîta le pas des fuyards, il avait trop besoin d'eux que pour les laisser filer ainsi devant son nez et accessoirement, si les gardes n'avaient pas vraiment de temps à perdre avec une chasse au vampire, mieux valait éviter de trop se frotter à eux. Les Lames progressaient rapidement dans le dédale des ruelles, évitant soigneusement les rues trop encombrées et se faufilant à travers une multitude de passages étroits à travers lesquels le plus imposant du groupe avait à peine l'espace requis pour passer. Heureusement, Kylian savait courir lui aussi et parvint à les suivre sans réelle difficulté. Un peu plus loin, au sortir de l'une de ces ouvertures exiguës justement, il se retrouva subitement face au groupe qu'il pourchassait. Ceux-ci s'étaient disposés en demi-cercle devant lui, toutes armes levées dans sa direction et visiblement, ils avaient assez peu appréciés de se voir ainsi poursuivis. Le vampire leva prudemment les mains, paumes ouvertes pour bien leur montrer qu'il n'était pas armé et risqua quelques explications :
« Du calme ! Je ne suis pas votre ennemi ! J'ai ... besoin d'aide. Et on m'a laissé entendre que vous aviez les moyens de m'en apporter. Il faut que je quitte la ville, rapidement. »
Désignant d'un signe du pouce le monde extérieur, l'archer reprit :
« Mais ces derniers temps, c'est devenu un peu plus... compliqué. Votre prix sera le mien, vos conditions seront les miennes, mais je dois vous accompagner. Je ne serais pas une gêne, je sais me servir d'un arc et je possède quelques talents cachés, mais si cela devait être le cas, il vous suffira de m'abandonner à mon sort.» |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Partir, c'est mourir un peu. [pv Miranthe] [Terminé] Lun 22 Juil 2013 - 16:38 | |
| Ce n'était pas possible d'être victime d'une malchance pareille ! Depuis qu'Amelian avait regagné Aldaria, le Colosse essuyait sans cesse problème après problème et pour couronner le tout, toujours de plus en plus gros. Pour l'heure, la possible invasion de Gloria par l'armée Alayienne aux portes de cette dernière était celle-ci le cadet de ses soucis, il n'avait qu'une seule chose en tête, sortir d'ici afin de pouvoir mettre les siens à l’abri. Heureusement, jusqu'à présent tout s'était pour le moment plutôt bien, voir parfaitement enchaîné, d'ailleurs cela paraissait presque trop beau pour Miranthe, la première vague des lames rouges avaient courageusement traversé les lignes ennemi afin d'ouvrir la voie et surtout s'assurer que le chemin était le plus sûr possible, par la suite, le reste de la guilde avait fait de même à quelques exceptions près car d'après les comptes rendus transmis par le Mage, les pertes avaient tout de même été importante pour eux, ne s'agissant pas d'un énorme Groupuscule comme les lames noires par exemple, la moindre perte aux seins des lames rouges rendait les choses gravissimes et Miranthe en était le seul responsable même si les autres membres restant tentaient vainement de le réconforter, lui assurant que jusqu'à présent ses choix avaient été les bons, d'autant qu'une partie des hommes s'étaient portés volontaires en connaissance les risques qu'ils encouraient en se lançant dans une telle mission de reconnaissance, mais allez faire comprendre ça à un homme aussi borné et bienveillant que le Faucheur, lui voulait sortir tous ses hommes sans la moindre exception et comment expliquer par la suite à Amelian qu'il avait faillit à sa tâche en laissant sur place des membres de la Guilde ?
Il s'agissait d'un sujet de plus en plus délicat, d'autant plus que les pertes des lames rouges n'allaient pas s'arrêter là, l'immense rocher qui vint s'écraser en partie sur le bout de passage menant aux souterrains. Soulevant par la même occasion un épais nuage de poussière en plus des morceaux de roches qu'il propulsait, l'explosion de ce dernier sur le sol fit décoller deux des hommes de Miranthe qui prit par la surprise ne bougea pas et se contenta de lever le bras pour s'abriter de la poussière et des éclats qui iraient probablement terminer sur son imposante carcasse. Quel situation de plus en plus désastreuse, il devenait primordiale de quitter la ville au plus vite, les pertes allaient en s'aggravant. En sortant de ce nuage de poussière il tomba nez-à-nez avec une présence étrangère qu'il ne manqua pas de menacer de son immense faux, plus par réflexe que par pure et simple agressivité, mais que voulez vous, l'homme était un peu sur les nerfs et je pense que la situation était parfaitement compréhensible. S'en suivit une courte et misérable question à laquelle il ne laissa pas l'opportunité à son interlocuteur de répondre, l'arrivée imminente des gardes vint perturber le Colosse qui par instinct de préservation préféra cesser toutes hostilités et prendre la fuite sans plus attendre, bousculant brièvement l'inconnu qui lui faisait face, il prit une ruelle opposée dans le but de gagner le plus de temps possible en empruntant un maximum de raccourcis le tout étant de fuir les gardes. Bien entendu, les ruelles étaient nombreuses et en nombre suffisantes pour qu'ils arrivent à semer les gardes rapidement, quant au Géant lui passait tout juste dans certaine, l'acier de sa tenue venait par moment crisser sur les murs ne l'arrêtant pas pour autant, sa lame frottait elle aussi sur sa route parsemant sur son chemin de petites étincelles. En chemin il n'y avait plus de question à se poser, qui était l'inconnu s'étant dressé sur le route et surtout comment allait-il pouvoir sortir de là désormais ? Certainement que les autres passages devaient être gardé et qu'il allait falloir trouver un autre moyen de sortir... Quel poisse.
« Miranthe, ralentis... » Dit l'une des lames rouges qui lui emboîtait le pas, loin d'être un mauvais pisteur, il avait visiblement perçu depuis un moment qu'ils étaient poursuivis de près par quelque chose ou quelqu'un. Sortant soigneusement de l'une des ruelles, les hommes se mirent tous en position de façon à encercler le malheureux qui sortirait bientôt de là. Des épées furent sorties ainsi qu'un arc pointé dans la pénombre de la petite rue alors que le Colosse lui s'armait soigneusement de sa faux. Prêt à le recevoir, ils n'eurent pas longtemps à patienter lorsque enfin l'inconnu apparut. Se rendant compte qu'il avait été repéré, l'homme s'arrêta en levant les mains s'empressant de prendre la parole pour notifier qu'il n'était pas un ennemi... Perplexe la corde de l'archer vint se tendre encore un peu plus, manque de bol, il ne pourrait rien faire sans un mot de l'homme à la tête du petit groupe. Bon, il avait tout de même un point commun avec eux, lui aussi souhaitait quitter la ville... Toutefois, la raison lui échappant, Miranthe ne put s'empêcher de faire résonner sa grosse voix :
« Qu'est-ce qui peut bien te pousser à quitter la ville par temps de siège Gamin ? » Dit en redressant la faux qu'il tenait pour la planter au sol. Observant les environs, pour s'assurer qu'il n'y aurait pas d'autres mauvaises surprises il reprit : « Tu es celui qui t'es retrouvé sur ma route tout à l'heure... Décline ton identité mon gars avant de poursuivre, il serait embêtant de m'encombrer d'une lame noire tentant de nous infiltrer. »
Bien plus méfiant que la normale, il n'avait pour le moment pas décidé de l'aider, même si Miranthe refusait très rarement de donner un coup de main à quelqu'un, du moment qu'il ne s'agit pas d'un soldat de l'Empereur. Pour le moment, il n'avait pas donné l'ordre de baisser les armes, toujours un peu méfiant... Il préférait s'assurer de l'identité de l'inconnu qui soi-dit en passant pourrait mentir sans le moindre scrupule. Cet homme disait posséder quelques talents cachés, encore fallait-il que cela soit vrai aussi, admettons que le Colosse accepte la présence d'une personne extérieur, si celle-ci venait à mourir comment pourrait-il se le pardonner ?
« Abaisse ta capuche Gamin... » Dit-il sur un ton relativement strict.
Attendant un court moment, il s'apprêtait à ressortir son arme lorsqu'il s'exécuta... les quelques hommes présents firent tous un pas en retrait en réalisant qu'ils se retrouvaient confronté à un vampire, l'archer semblait avoir le bras de plus en plus fébrile face à la situation s'offrant à lui, jeune mais bon archer Miranthe le sortirait de là quoi qu'il arrive...
« Miranthe un vampire ! Laissons-le ici ! Je n'approuve...Amelian n'approuverait sûrement pas un coup de main donné à un vampire. »
« Écrase petit, Amelian n'est pas là. » Rétorqua le Colosse en faisant signe de baisser les armes, seul l'archer semblait réticent à cette idée... Il reprit : « Baisse ton arme. » Voyant que rien n'y faisait, il ordonna ensuite : « Tout de suite. »
Mais l'ordre fut donné trop tôt, la flèche fut envoyé en direction du vampire, elle fendit l'air sifflant à tout va pour finalement passer à quelques centimètres du Sang-froid pour finalement venir se loger dans le corps d'un garde quelques mètres derrières l'Archer. Acte volontaire ou non, ce dernier prouvait qu'ils ne pourraient pas traîner ici bien longtemps... Sur un toit non loin de là, se trouvait une sentinelle qui ne manqua pas de repérer l'attroupement brandissant son arc pour s'apprêter à tirer lorsque le moment serait le plus optimal.
« Bien, j'accepte de t'aider à quitter la ville, mais je ne veux pas porter le poids de ta vie sur mes épaules, tu es conscient des risques que tu encours à l'extérieur en tant que Vampire ? » Interrogea le Faucheur avant de se retourner vers l'un des siens : « Quel est le second plan pour quitter la ville ? Reste-il encore des passages libres d'accès ? » Ajouta Miranthe se retrouvant confronté à une situation délicate étant donné qu'aucun de ses hommes n'étaient en mesure de lui fournir une réponse, en oubliant même qu'il venait de récupérer un allié de taille pour sortir d'ici...
[Hrp : Désolé pour l'attente, j'espère que tu auras de quoi faire et si besoin bah n'hésite pas à pousser un peu les choses comme elles t'arrangent] |
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| Sujet: Re: Partir, c'est mourir un peu. [pv Miranthe] [Terminé] Lun 29 Juil 2013 - 16:38 | |
| Les derniers mots du vampire laissèrent place à un silence tendu, ou du moins à ce qui aurait pu le plus se rapprocher du silence dans une ville assiégée. Il ne savait pas grand chose des Lames Rouges, tout au plus avait-il échangé quelques mots à leurs sujets avec la princesse Esmelda ou avec Ninna, la garde-du-corps de cette dernière. Ils étaient un groupe de combattants opposés à l'empereur, des rebelles si l'on voulait utiliser le terme consacré, dont les actions étaient le plus souvent qualifiées de terroristes par les autorités impériales. Mais après tout, Kylian lui-même était considéré comme renégat par son peuple, et lui mieux que quiconque comprenait que la rébellion pouvait parfois être le dernier recours possible, une ultime alternative. Qui plus est, il n'avait jamais vraiment prêté serment devant Gregorist, il ne se rendait donc coupable d'aucune trahison en venant quérir l'aide des ennemis de l'empereur.
Au bout de quelques instants, le plus imposant du groupe, celui qui l'avait déjà questionné un peu plus tôt, l'interrogea de nouveau sur ses motivations et son identité. L'archer renégat retint un soupir de soulagement, ils avaient décidé de parler ou du moins, de lui laisser une chance de se justifier.
« Je m'inquiète pour quelqu'un de l'extérieur, une personne qui compte beaucoup pour moi et que je me dois de retrouver. »
Il n'allait évidemment pas préciser le nom et le statut de la personne en question, d'autant que le colosse barbu exigeait maintenant de lui qu'il leur dévoile ses traits. Devait-il obtempérer ? S'il se refusait à leur avouer qui et surtout ce qu'il était, il y avait toutes les chances pour qu'ils refusent de l'aider mais d'un autre côté, la réputation des vampires n'était plus à faire parmi la population humaine et le risque de les voir réagir violemment demeurait bien réel. Kylian ne se souvenait encore que trop bien de la réaction des brigands de Mélusine. Cette nuit là, ils avaient frôlés la catastrophe. Quelques secondes s'écoulèrent avant que le vampire ne prenne sa décision, à quelques dizaines de mètres haut dessus de leurs têtes, un nouveau rocher les survola pour aller s'écraser dans la façade de l'échoppe d'un tisserand, comme pour lui rappeler que le temps leur manquait. Levant lentement les mains devant lui, le renégat saisit délicatement les bords de sa capuche avant de l'abaisser vers l'arrière, relevant le visage pour planter ses yeux clairs dans ceux du géant blond.
« Je m'appelle Kylian Wallam, et je suis un... »
« Miranthe un vampire ! Laissons-le ici ! Je n'approuve...Amelian n'approuverait sûrement pas un coup de main donné à un vampire. »
Le regard du vampire fit un rapide aller-retour, considérant brièvement celui qui venait de s'exprimer avant de revenir se poser sur le chef de la bande. Le jeune homme qui avait pris la parole devait avoir une vingtaine d'année et braquait sur lui un arc d'une main sûre. Archer lui-même, Kylian apprécia la maîtrise dont faisait preuve celui qui le tenait en respect, sa voix était inquiète et son regard en disait long sur la peur que lui inspiraient les créatures de la nuit, mais la pointe de sa flèche ne tremblait pas. Il avait peur, oui, mais il ne paniquait pas. Du moins, pas encore. Le colosse lui n'afficha aucune réaction particulière devant la révélation du vampire mais ordonna à ses compères de baisser leurs armes, ce qu'ils firent sans protester mais avec une certaine hésitation tout de même, à l'exception de l'archer. Kylian esquissa un petit signe de tête reconnaissant à l'attention du prénommé Miranthe tandis que celui-ci se montrait plus impératif envers le jeune archer qui braquait toujours son arme sur la silhouette sombre.
Choix délibéré d'outrepasser les ordres ou simple maladresse liée à la peur, l'archer humain écarta les doigts, libérant la corde de son arc qui se détendit brusquement pour propulser son projectile en direction de la cible. Même pour un vampire, esquiver une flèche à moins de quelques mètres est impossible, mais par chance, la visée du jeune archer laissait à désirer et Kylian sentit nettement le courant d'air provoqué par la flèche passant à quelques centimètres de sa joue droite. Mais le jeune homme avait-il vraiment loupé sa cible ? Un grognement bref suivi d'un bruit de corps s'affalant sur le sol se firent entendre derrière le renégat vampire. De nouveaux cris percèrent le vacarme ambiant et cette fois, il apparaissait clairement que le petit groupe dissident avait été clairement identifié par les gardes comme une menace à éliminer. Paumes en avant, Kylian invoqua la Brume des morts, les dissimulant lui et ses alliés du moment à la vue des sentinelles. Plusieurs flèches sifflèrent hasardeusement au travers du nuage sombre pour venir se planter un peu partout autour des fugitifs tandis que le vampire répondait au colosse.
« C'est bien ainsi que je l'entendais, soyez tranquille, vous n'avez aucun engagement envers moi. »
Un sourire ironique s'afficha sur le visage du renégat lorsque le grand blond évoqua le sort qui attendait le vampire s'ils devaient être capturés par les Alayiens. Les nouvelles relatant des exécutions sommaires avaient rapidement fait le tour de l'empire, les envoyés du Néant ne faisaient preuve d'aucune clémence envers tout ce qui était le fruit de la magie, elfe ou vampire, toute créature magique qui tombait entre leurs mains était exécutée sur place.
« Il sera toujours temps de nous inquiéter de l'extérieur lorsque nous serons sortis d'ici mais si cela peut vous tranquilliser, je n'ai pas attendu les Alayiens pour prendre des risques, je suis un condamné en sursis depuis trois ans déjà. Un peu plus, un peu moins, ça ne fera pas de grande différence. »
Il y eut un instant de flottements tandis que les Lames Rouges semblaient hésiter sur la conduite à tenir. Autour d'eux, le nombre de flèches sifflantes commençait à augmenter et les sens sur-développés du vampire pouvaient percevoir de plus en plus de présences dans les environs.
« Sans vouloir vous commander, les gardes sont en train de nous encercler, nous allons nous retrouver pris au piège si nous ne bougeons pas rapidement. »
Aussitôt dit, aussitôt fait, la petite troupe de fuyards se remit en route au travers du dédales de ruelles, Kylian fermant la marche. Les ruelles défilèrent, une patrouille qui les avait pris en chasse se retrouva prestement engluée dans un sort d'Aranea et au bout de quelques minutes de course hasardeuse, la pression de leurs poursuivants se fit de nouveau moins forte. Profitant de ces quelques instants de répits, les compagnons humains du renégat vampire échangèrent quelques mots pour faire le point et décider de la suite à donner aux évènements. Seul le jeune archer qui avait décoché sa flèche un peu plus tôt gardait le regard braqué sur le renégat. Il ne fallait pas beaucoup chercher pour trouver dans ses yeux un mélange de crainte, de haine et une méfiance viscérale à l'encontre du vampire. Kylian ne pouvait lui en vouloir évidemment, sa réaction était somme toute naturelle mais une tension de ce genre risquerait de poser des problèmes par la suite. Il ne savait d'ailleurs toujours pas si la flèche lui avait été destinée ou pas.
Finalement, les Lames Rouges semblèrent s'être décidée sur un plan d'évacuation et l'un d'eux les conduisit jusqu'à l'entrée d'un souterrain secret, dissimulée dans les caves d'une taverne proche fort heureusement épargnée par les trébuchets ennemis. Dix minutes plus tard, émergeant d'une cavité naturelle entre deux grands rochers, une poignée de Lames Rouges accompagnée d'un vampire s'éloignait discrètement à travers les champs entourant Gloria. Devant eux, les lueurs des torches laissaient deviner les positions des lignes Alayiennes. |
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