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| Providence [PV Atalos & Amy] Terminé | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Jeu 9 Mai 2013 - 19:23 | |
| Armanda... le continent qui l'avait vu naître et lui avait apporté tant de peines par le passé, mais qui portait encore en lui un mince espoir. Un continent lointain, si lointain. Le voyage avait été un calvaire lorsqu'elle l'avait quitté, les ailes lourdes de sa décision, et de la condamnation implicite qui en découlait. Elle était partie en condamnant les peuples mortels, elle revenait sans avoir changé d'avis. Les autres n'avaient pas comprit pourquoi, mais elle n'y accordait pas la moindre importance. Ils n'avaient pas à s'occuper de ce qui était encore son affaire. Eux avaient ce qu'ils voulaient, ils étaient paisiblement installés, ils vivaient, loin de leur terre de naissance. Grand bien leur fasse, mais elle voulait savoir ce qui était advenu de son petit, de ce petit dragon blanc dont l'oeuf avait connut tant de péripéties. Avait-on jamais vu un œuf aussi ballotté et convoité ? Non certainement pas, et pourtant, il avait survécu, elle l'avait retrouvé.... Cela avait mit longtemps, mais sa détermination avait payé. Elle était certaine que son petit avait, depuis, trouvé sa perle, ce dragonnier, ou cette dragonnière, pour qui son œuf avait été laissé, presque à contre cœur, mais avec la confiance désespérée que l'on accorde lorsque l'on a plus rien à perdre. Cymbor n'avait pas éclot de cinq cent ans, elle n'avait eut aucun moyen de savoir si il éclorait avant son départ, et même si c'était le cas... il aurait été un dragonnet en danger, sans nourriture et sur son dos pendant la traversée.
Elle avait eut raison de lui donner sa chance sur Armanda, et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour lui. Elle avait vu et subit la folie des bipèdes, elle ne voulait pas que son fils souffre par leur fautes. Elle voulait savoir... savoir ce que le futur avait fait des terres de la magie. Elle voulait revoir son fils et lui parler, par elle-même et non par l'intermédiaire de leur mémoire ancestrale. Ses doutes avaient eut raison d'elle en fin de compte , ses autres enfants étaient adultes et se débrouillaient par eux-même... elle n'avait pas de raison de rester si elle ne le désirait pas. Et elle était partie. Elle avait volé au dessus de la terre et des flots malgré la blessure de son poitrail qui la faisait souffrir. Elle avait l'habitude de cette douleur, cela faisait longtemps qu'elle vivait avec et sa tolérance s'était largement accrue, de même que sa capacité à bouger et à se battre en dépit d'elle. Sa respiration était très faible évidement mais ce n'était pas un véritable problème, elle s'en sortait, et par la force des choses, son caractère volcanique s'était assagit, lui permettant de priser davantage sa paix de vénérable dragonne.
Finit le temps où elle se battait griffes et crocs contre les autres, on la respectait et on reconnaissait sa force pour ce qu'elle était, et son deuil de même. Deuil... un terme de bipède pour désigner le choix qu'elle avait fait de laisser son petit à l'espoir d'un futur plus radieux. Elle n'aimait pas que l'on mette des mots de mortel sur ce qu'elle ressentait, leurs mots l'étriquaient, la frustrait, l'oppressait. Seul Merithyn avait sut la charmer avec des mots de mortels, mais il existait bien peu d'êtres égal à cet elfidé complètement fou mais ô combien serviable. Les mots des mortels ne traduisaient que des pensées de mortels, que ses pairs dragons, après tout ce temps, usent parfois encore de tels mots l'agaçait souverainement. Ils ne signifiaient plus rien depuis longtemps pour elle, pas plus d'ailleurs qu'ils ne signifiaient quoi que ce soit à l'époque de sa vie an Armanda. Ce n'étaient que de pitoyables sons produits par des gorges si fragiles qu'un seul coup de griffes les détruisit totalement. Des sons qui ne servaient pas, qui n'étaient là que pour traduire toute la bêtise du monde, l'ambition mortelle, la haine aveugle, l'orgueil fourbe... déplaisant au possible.
Elle n'était pas en deuil, loin de là, même si son instinct de mère s'était rebellé contre son choix raisonné et soutenu par les seuls mortel auxquels elle accordait de l'importance ; et elle se sentait insultée qu'on puisse considérer qu'il s'agisse d'un deuil. Cela n'avait plus d'importance de toute façon... elle ne les reverrait certainement pas, vieille et fatiguée, elle n'aurait pas la force de faire demi tour une nouvelle fois pour retrouver les lieux de nidifications des dragons sur leurs nouvelles terres. Quoi qu'il se passe désormais, elle vivrait en Armanda pour le pire et le meilleur et achèverait sans doute son éternité dans les montagnes qui avait vu son éclosion. Jamais les autres n'auraient l'occasion de la froisser une fois encore. L'orageuse dragonne vivait très bien toute seule même si elle ne répugnait pas à la compagnie de ses frères et sœurs d'écailles, mais si leurs compagnie lui agréait, ce n'était pas pour autant qu'elle acceptait de les voir la juger en quoi que ce soit.
En revanche, quand elle avait comprit que ses enfants l'avait suivit, elle était entrée dans une colère noire et grondante. Jamais elle n'avait voulut que les deux jeunes dragons la suive, elle prenait des risques en revenant, aucun d'eux ne savait ce qui avait put se dérouler sur les terres longtemps honnie, si la guerre avait perduré, ou si le continent était mort.... alors elle ne pourrait rien pour Estelen et Verith. Si elle était partie sans rien dire à personne, c'était pour une bonne raison et même si elle était touchée de la loyauté d'Estelen, et qu'elle souriait des envies d'aventures de Verith, elle avait essayé de les renvoyer. En rugissant de toute la force de ses poumons, en les attaquant, en les accablant.... mais finalement, elle s'était avouée vaincu. Ils avaient parcourut trop de chemin, et elle ne pouvait oublier le fait qu'ils étaient adultes, quoi qu'elle en pense, ils devaient vivres par eux-même... et souffrir par eux-même si leurs choix s'avéraient les mauvais, c'était ainsi. Elle-même n'avait jamais accepté d'être liée par sa mère, et elle serait bien stupide d'agir différemment avec ses propres enfants. Elle avait donc acceptée de les prendre avec elle, et ils avaient reprit leur route vers le continent ancien.
Ils étaient presque arrivés, elle reconnaissait l'environnement alentours, sa mémoire aussi fraîche qu'au premier jour, elle se souvenait du chemin à suivre et n'avait pas le moindre doute, son instinct lui certifiait que les rivages n'étaient pas loin, et que bientôt ils pourraient reposer leurs ailes et reprendre leur souffle, et probablement manger un ou deux daims. Ses forces ravivées à cette idée, elle accéléra un peu le rythme, espérant déjà pouvoir contempler les terres de sa naissance. Des images du passé glorieux de sa race, du temps où le ciel était assombrit des ailes de centaines d'entre eux, du temps où des écailles aussi lumineuses que les milles joyaux, ou aussi sombres que les roches du fond de la terre, portaient l'envie et le respect admiratif dans le cœur de toutes les créatures inférieurs. Fut un temps où les dragons étaient les maîtres d'Armanda, et où ils régnaient en maîtres incontestés, avant la folie des bipèdes. L’écho des rugissements de défi et de triomphe résonnait encore à ses oreilles tandis qu'elle volait vers un destin encore inconnu, mais qu'elle affronterait sans faillir, avec le courage et la force, la constance de sa race. Elle était une dragonne, vieille et forte de centaines, de milliers d'années de combats acharnés contre le monde et contre tout ce qui tentait de lui faire du mal, à elle ou à sa progéniture.
Elle avait été, était toujours, une reine du ciel à la liberté impossible à enchaîner, à la volonté plus forte que les vents d'un typhon. Pourtant, un défi semblait déjà venir à elle tandis que la terre d'Armanda approchait de sa vision. Quelque chose n'allait pas dans l'atmosphère ambiante, le vent, la luminosité... une tempête approchait, et elle n'était pas de son fait. Sa formation était trop rapide, trop violente, quelque chose dans son approche laissait penser à un prédateur, un esprit mauvais cherchant à les empêcher d'avancer et de poser enfin une patte sur le continent.
Rapidement la tourmente prit le dessus sur eux, à sa grande stupeur et pour sa plus grande colère. Ballottée comme une feuille dans l'orage, elle lutta de toutes ses forces et ce malgré la blessure, pour garder sa stabilité et rejoindre les petits... peine perdue cependant, ils disparurent de sa vue au détour d'une bourrasque, et elle rugit après eux, cherchant à les localiser. Son inquiétude crue en même temps que sa détermination à vaincre les éléments. Elle était une dragonne d'orage ! Jamais elle ne plierait devant quelques bourrasques et quelques éclaires. La foudre n'était pas l'amie des dragons en général, mais elle ne la craignait pas plus que la volonté malveillante derrière cette attaque évidente. Grondant, elle piqua au milieu des éléments pour tenter de retrouver ses enfants... peine perdue, le vent l'expédia en une vrille douloureuse qui la déstabilisa de nouveau, et elle dû ouvrir grand les ailes pour remonter haut dans le ciel. Un appel strident lui parvint au travers du sifflement des bourrasques. Estelen.... elle n'était pas loin, Skade le sentait, pourtant elle ne pouvait la voir. Battant furieusement des ailes, le poitrail en feu et la lançant terriblement, elle tenta de se rapprocher de nouveau, puisant dans sa détermination sans faille à ne pas perdre encore un de ses petits.
Elle rejoindrait Estelen et Verith, même si c'était l'ultime chose qu'elle devait faire en ce monde. Furieuse, enragée, elle prit de l'élan en se laissant porter par le vent si violent, puis rabattit les immenses tentures de cuir contre son corps en piquant de nouveau dans le déchaînement des éléments, une fois, deux fois.... le combat n'en finissait plus, elle perdait la notion du temps, ne voyait toujours pas ses petits, mais ils ne pouvaient être si loin d'elle n'est-ce-pas ? Ils étaient grands et forts, et ils combattraient aussi, quoi que ce fut, pour atteindre la terre ancienne. La pluie et le vent raclaient toujours ses écailles, et plus d'une fois, elle faillit se faire expédier de nouveau en une vrille sauvage, sans aucun contrôle. Mais elle avait affronté d'autres tempêtes, et son expérience ainsi que sa masse lui servait, elle finit par reprendre le contrôle de son vol et se dépêcha d'autant plus, persuadée qu'une fois le barrage de vent passé, les choses iraient mieux.
Et comme si la nature obéissait à sa volonté, soudain le ciel se fit aussi clair qu'un jour d'été, chaud et bleu. Ses yeux qui n'avaient jusque là vu que du gris se trouvèrent emplis de vert, de jaune, de bleu... les plaines défilaient sous elles, tandis qu'elle avalait les lieux sans mal, se laissant porter par le vent. Point d'Estelen, ni de Verith, mais une ville mortelle tout près, elle la survola, rapide, avant de repartir. Elle était vraiment épuisée, même si elle voulait retrouver sa progéniture, elle devait d'abord se reposer, et manger. Son souffle était erratique et son poitrail lui faisait très mal... Elle piqua vers la terre, soulevant un nuage de poussière, et se posa en pleine nature, où rien ne pourrait la déranger. Ses lourdes ailes tremblaient, ses membres lourds la trahissait quelque peu. Skade finit par les replier et s'allonger sur l'herbe, écrasant les environs sans vraiment s'en rendre compte.
Son esprit acéré fila au travers du paysage pour repérer les ennemis que ses yeux avaient put manquer.... et tomba sur humain. Un humain près d'ici ? Voilà qui ne lui plaisait pas. Elle n'aimait pas les humains. Les humains avaient enfermés Isillwyra, avaient volé son œuf, avaient tué sa mère et avaient faillit venir à bout d'elle. Ah ! Elle se souvenait encore du loup humain, l'homme d'hiver qu'elle avait maudit. Une satisfaction féroce l'emplit, qui fut pourtant rapidement remplacée par la curiosité. L'esprit humain n'était pas seul, et ce qui l'accompagnait était bien plus intéressant. Un dragon. Jeune, mais un dragon. Ainsi, elle n'avait pas espéré pour rien, le futur était assuré...
S'introduisant là avec douceur et lassitude, elle l'appela. ° Vient à moi dragonnet °
Dernière édition par Skade le Mar 30 Juil 2013 - 12:07, édité 1 fois |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Ven 10 Mai 2013 - 15:45 | |
| Enfin libres ! Après des semaines enfermé dans l'infirmerie, le dragonnier avait finalement été relâché par l'espèce de vieux mage qui s'était chargé de le guérir de ses blessures. Ces dernières semaines avaient été éprouvantes aussi bien pour le jeune homme qui avait dû lutter contre le poison vampirique que pour le jeune dragon qui avait passé des jours et des jours prostrés aux côtés du lit de son lié, immobile. Durant cette période, Atalos n'avait pas dormi un seul instant, trop préoccupé qu'il était à s'assurer que le lien qui l'unissait au dragonnier convalescent ne faiblissait. A la moindre fluctuation décroissante dans l'énergie qui les unissait, le doré se faisait un devoir de sonner le branle-bas de combat dans tout le palais, et ce à toute heure du jour ou de la nuit. Atalos en oublia même de se nourrir et n'avait daigné accepter la viande qu'on lui apportait que lorsqu'Amyelenor avait lui-même repris conscience et s'était montré suffisamment fort que pour s'alimenter également.
Mais aujourd'hui, tout cela appartenait au passé. La Lame Noire avait vaincu le mal qui s'était glissé dans ses veines et avait repris ses activités en compagnie du dragon d'or. Car sur Armanda, la guerre ne les avait pas attendu et maintenant que les vampires avaient eu accès au grimoire de Feusacré, il devenait urgent pour l'empire humain et leurs alliés elfiques de mettre en sûreté la terrible Dévoreuse. A peine le dragonnier fut-il déclaré apte au service qu'il avait été envoyé en compagnie de son dragon enquêter dans un petit village au nord de la Magnifique. Après quelques jours de vaines recherches, les deux liés arrivèrent à la conclusion que la piste ne menait à rien de concret et reprirent la route pour annoncer la mauvaise nouvelle à Gloria.
Atalos voyageait en volant, Amyelenor arpentait les routes à cheval. Le jeune dragon était déjà largement assez fort pour soulever le dragonnier sans peine dans les airs, avec selle, armures et même bagages, mais les quelques expériences de vol que les deux liés avaient tentées par le passé ne s'étaient pas vraiment révélées fructueuses. Le dragon doré manquait encore singulièrement de technique et le dragonnier risquait purement et simplement sa vie à chaque instant qu'il passait sur le dos de l'écailleux, plus particulièrement lors des atterrissages, le corps humain ayant cette fâcheuse tendance à encaisser les chocs nettement moins bien que celui d'un dragon.
Venant du nord, un grondement lointain vint soudain perturber le silence du vol du dragon d'or. Celui-ci décrivit une boucle pour perdre de l'altitude sans risquer pour autant de perdre le contrôle de son vol et lorsqu'il fut suffisamment bas pour communiquer avec Amyelenor, il maria son esprit avec celui du jeune homme.
* On dirait qu'un orage approche, Amy, il va falloir trouver un abri. *
Atalos continua de descendre, se concentrant sur son vol tandis que le dragonnier l'aidait du mieux qu'il pouvait, telle une tour de contrôle. Trop haut. Trop bas. Trop bas ! Trop baaaaas !! Et encore un atterrissage digne de celui d'un météore. Heureusement, plus de bruit que de mal et si l'on exceptait le bout de clôture et les quelques mètres carrés de cultures écrasées que le propriétaire du champ avoisinant venait de perdre, il n'y avait pas de dégâts. Une sensation étrange parcourut le dragon tandis qu'il secouait la tête pour en dégager les restes de terre et de végétation que son atterrissage y avait déposé. Il y avait comme une présence dans l'air. Un esprit qui semblait à la fois lointain mais également terriblement présent. Cela devait émaner d'un être particulièrement puissant, un dragon à n'en pas douter. Shaynar ? Peut-être. Soudain, l'esprit que le jeune dragon ressentait s'approcha et le contacta.
° Viens à moi dragonnet °
Voila qui était pour le moins surprenant, car aussi loin que pouvait porter son regard, il n'y avait que des champs, des forêts, des plaines verdoyantes, une colline grisâtre, les toits d'un petit village au loin, le ... Une colline grisâtre ? Par le Dracos, ce n'était pas une colline, c'était une dragonne. Une colossale montagne d'écailles à côté de laquelle Shaynar aurait eut l'air d'un dragonnet. C'était incroyable, combien de kilomètres séparaient le grand dragon des deux liés ? Difficile à dire, et pourtant, elle parvenait à le contacter. Atalos n'essaya même pas de répondre, c'était peine perdue à pareille distance.
* Amy ? Tu vois ce que je vois ? *
Et comme pour mieux s'assurer que le dragonnier ne se tromperait pas, Atalos lui envoya les images de ce qu'il avait aperçut et compris.
* C'est une dragonne Amy, et à en juger par sa taille, ce n'est pas l'une des plus jeunes. Elle m'a appelé. Elle est faible, j'ai pu le ressentir. Nous devons aller l'aider. *
Le doré espérait que le dragonnier ne lui poserait pas de questions, car il n'aurait aucune réponse à lui donner. C'était son instinct qui lui dictait de venir au secours de sa semblable, une sorte d'émotion indéfinissable qui le poussait à aller vers cette énorme dragonne. La seule chose dont Atalos était sûr, c'était que cela n'avait rien de la curiosité qui l'avait amenée à interrompre l'empereur Kohan lorsqu'il s'était invité dans la salle d'audience pour rencontrer Shaynar. C'était une forme d'attraction différente, incroyablement puissante, envers la vénérable. Elle avait lancé un appel et le doré allait y répondre car il ne pouvait concevoir le contraire. La possibilité que celle-ci aurait pu les tuer lui et Amyelenor d'un seul coup de pattes ne l'effleura même pas, il ne ressentait aucune crainte.
Le jeune dragon redécolla avec fracas. Il était tiraillé entre l'envie de rejoindre l'immense dragonne au plus vite et ce besoin impérieux qu'il avait de garder un œil sur son lié, de rester auprès de la Lame Noire. Fendant les airs, il suivait du regard la progression du destrier sur les chemins de terre. Dracos, vivement qu'il soit en mesure de porter Amy sans risquer de le tuer. |
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| Sujet: Re: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Sam 11 Mai 2013 - 12:22 | |
| De toute sa vie de soldat, Amyelenor n’avait jamais été si proche de passer de l’autre côté. Le venin vampirique, qui s’était rapidement répandu dans son corps, avait manqué de le transformer en représentant de cette race honnie. Et Atalos… Que lui serait-il arrivé ? Que serait devenu leur lien, s’il était devenu un buveur de sang ? Maître Adroared lui avait expliqué que le Dragon aurait survécu, tout comme leur lien, mais que cela n’aurait plus été pareil. Il n’avait pu lui en dire plus, car lui-même ignorait ce qu’il se passait exactement dans l’esprit de deux liés subissant une telle épreuve, faute d’y avoir été confronté.
Faudar Adroared, cet homme qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam, était l’homme qui lui avait prodigué les soins qui lui avaient permis de garder son humanité. Il l’avait juste vu plusieurs fois aux côtés de l’Empereur, lorsqu’il était de garde, et savait que c’était un puissant Mage et un Conseiller respecté qui avait toute la confiance de son souverain. Mais à part cela, il n’en savait pas plus. Jamais l’occasion de lui parler ne s’était présentée, aussi…
Cependant, malgré tous les bons soins de cet homme, ses puissants remèdes, et tout ce qu’il avait fait pour le remettre sur pieds, Amyelenor n’aurait jamais survécu sans l’amour d’Atalos. Même lorsque son esprit était perdu dans les brumes du temps et de l’espace, il percevait, tantôt faiblement, tantôt fortement, le lien qui l’unissait au Dragon. Trop grand désormais pour dormir dans son lit, Atalos était resté à ses côtés, sortant à peine, veillant sur lui comme une mère inquiète pour la santé d’un de ses enfants. Mais à l’instar d’une épée que l’on forge et que l’on solidifie en alternant la chaleur de la forge et le froid de l’eau, leur lien avait été renforcé par cette épreuve. C’était difficile à décrire, Amy n’aurait su dire comment, ni expliquer, ce qu’il s’était passé entre eux, mais le fait était là ; la mort qu’ils avaient frôlée avait donné une nouvelle dimension à leur lien.
Lorsqu’enfin il avait été en état de se lever, les deux Liés avaient repris un dense programme de rééducation. Amyelenor ne pouvait se permettre de perdre son habileté à l’épée, surtout que la Princesse Kohan avait été blessé par sa faute, par son inefficacité. Sous l’œil expert des Maîtres d’Armes des Lames Noires, et de Faudar qui continuait à veiller sur lui pour prévenir toute rechute, Amy n’avait pas tardé à reprendre du service : lui en avait marre de rester sans rien faire, et la situation militaire actuelle ne le permettait pas. Et puis, Atalos devait sûrement avoir envie de se dégourdir les pattes et les ailes.
Ainsi s’étaient-ils retrouvés sur les routes, au Nord de Gloria, pour rechercher la Dévoreuse. Le temps pressait, les Vampires étant désormais au courant de son existence, et les Larmes d’Alderick n’étaient pas encore assez nombreuses pour explorer toutes les pistes, aussi son ordre avait-il été réquisitionné lui aussi pour cette tâche.
Ils étaient partis depuis moins d’une semaine, et étaient sur le chemin du retour, après n’avoir rien trouvé. C’était du temps de perdu, mais ils ne pouvaient se permettre de négliger ne serait-ce que la plus petite des pistes. La Dévoreuse pouvait être là où on l’attendait le moins, aussi fallait-il tout explorer dès lors qu’ils pensaient avoir l’idée d’un endroit où elle se trouvait.
Son œil encore valide allait de la route au ciel, où il regarder le Soleil se refléter sur les écailles d’or d’Atalos. Même s’il n’avait pas la grâce des colombes en vol, il était magnifique, là-haut. D’en bas, on aurait dit de l’or liquide volant à travers les nuages, apportant une touche de fantastique, de rêve, dans le ciel d’azur. Mais le beau temps semblait ne pas vouloir durer. Tout comme le Dragon, Amy avait entendu le grondement du tonnerre. S’ensuivit ensuite un comique échange « d’instructions », le soldat s’efforçant de guider l’atterrissage de son Lié. Le tremblement du sol et le bruit du bois se brisant et de la terre se retournant lui apprirent qu’Atalos avait touché le sol comme à son habitude. C’était d’ailleurs en grande partie à cause de cela qu’Amy était à cheval ; lors de ses précédents essais, certaines parties de son anatomie lui avaient causé des inquiétudes.
*Vraiment Atalos, il faut qu’on travaille tes atterrissages… Pas besoin de faire comme une plume, mais au moins un peu moins… Durement… Bon, je vais voir si je trouve la paysan pour le rembourser, et je te rejoi…*
Le ton d’Atalos lui indiquait qu’il s’agissait de quelque chose d’important. Amyelenor, qui avait commencé à faire avancer sa monture vers la maisonnette non loin du champ, la fit s’arrêter, et tendit son esprit vers son Lié. De là où il était, il ne voyait pas ce dont parlait Atalos, une butée de terre cachant son horizon. Mais sitôt après, des images s’imposèrent à son esprit, comme s’il les voyait de ses propres yeux – d’ailleurs, cela faisait étrange de voir avec deux yeux, maintenant. Il voyait ce qui voyait le Dragon, et ses yeux fixaient une… Tiens, il ne se rappelait pas de cela ; c’était déjà dans le paysage lorsqu’ils étaient passés par cette route ?
Amyelenor envoya un sentiment d’incompréhension à travers leur lien. Une Dragonne ? Et vieille ? Atalos avait-il manqué d’air là-haut ? Comment cela était-il possible ? Les premiers œufs n’avaient pas éclos depuis suffisamment longtemps poura atteindre cette taille, et les Dragons de l’ancien temps avait tous quitté le continent. De plus, d’après les rapports des rares explorateurs qui étaient revenus de leurs voyages maritimes, le continent était entouré d’océans sans fin : aucune terre n’avait été trouvé, du moins, aucune qui abritât des Dragons. Toutefois… Il n’était pas dans la nature de son lié de raconter des inepties et d’entendre des voix. Aussi décida-t-il de le croire – pouvait-il d’ailleurs faire autrement, avec une âme-sœur aussi formidable ?
*Soit, on va aller voir ça. Sois tout de même prudent, Atalos.*
Amy talonna sa monture, pour la faire partir au galop vers l’endroit où se trouvait la Dragonne. Sa blessure au niveau du rein, causée par ce psychopathe de Vampire roux, le lança un peu au début, mais la douleur passa ; du moins, il cessa d’y prêter attention, et elle n’était pas trop forte : les onguents de Faudar avaient fait leurs effets. Soulevant un fin nuage derrière eux, le cheval bondissait à travers les champs. Néanmoins, Amyelenor n’avait pas l’impression de se rapprocher ; bon sang, elle devait être immense ! |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Sam 11 Mai 2013 - 14:19 | |
| Le jeune dragon l'avait entendu, elle en était certaine, n'avait pas le moindre doute là dessus. La distance qui les séparait n'était pas assez grande pour que son esprit ai manqué sa cible. Il viendrait à elle. Bientôt. Avec son lié soit, elle prendrait sur elle, si cet humain était lié avec un dragon c'était qu'il devait avoir quelque chose de spécial. Mais avant cela, ils devaient tout deux venir jusqu'à elle. De cela également elle n'avait pas de doute, ils viendraient, on ne pouvait manquer de la voir vu sa taille. Aussi, elle ne pouvait que patienter et tenter de reprendre ses forces. Fermant ses grands yeux pâles, la respiration encore douloureuse, elle usa de son esprit pour percevoir le monde qui l'entourait, cette terre qu'elle avait quitté des centaines d'années auparavant. Les choses n'étaient pas aussi bonnes qu'elle l'aurait espéré à première vue...
Elle sentait les petits d'écailles, dispersés dans le monde, mais ils n'étaient pas tous présents, il n'y en avait pas autant qu'à leur départ. L’inquiétude la reprit, seulement dix ? Il en manquait deux... il n'y avait pas des milliers de solutions pour l'expliquer, ils avaient dû périr. Mais elle ne voulait pas croire que Cymbor soit de ceux là, il était son fils, un dragon fort et majestueux, il avait dû survivre et trouver quelqu'un pour lui. Ce n'était pas lui qu'elle venait de contacter, de cela elle était également certaine. En puisant dans leur mémoire commune, elle put retrouver le nom du dragonnet qui avait été laissé en Armanda. Atalos. Il se nommait Atalos. Son père avait été lié à un elfe, et il portait le même nom que le sien. L'idée la fit sourire intérieurement, aussi lasse et perdue qu'elle soit. Il y avait plusieurs de ces dragonnets tout près, du moins tout près selon ses sens... trois femelles, deux mâles. Et pas un Verith ou une Estelen hélas. Elle devrait les retrouver vite, et peut-être que le couple de liés s'avançant vers elle pourrait l'y aider, si tant est qu'ils parviennent jusqu'à elle.
Hélas, elle n'avait pas encore la force de se relever pour raccourcir la distance qui les séparaient d'elle, le combat contre cette damnée tempête l'avait vidé de ses forces, et le long vol qu'elle avait accomplit sans manger n'arrangeait pas les choses. Elle aurait put s'aider de magie, convoquer les forces de la nature pour lui venir en aide, mais elle n'osait guère le faire. L'équilibre délicat d'Armanda semblait encore neuf et vacillant, des forces inconnue pompait les flots de magie offert par les enfants des siens, comme un jeu cruel offrant de l'eau à un assoiffé avant de lui retirer après une brève gorgée. Ne comprenaient-ils pas que la magie n'était pas encore suffisante pour leur permettre d'en user à volonté et sans compter ? Enfants ignorants, esprits vains et vides qui oubliaient les fautes du passé et se targuaient de pouvoir régenter le monde alors qu'ils le conduisait à sa perte. Ce n'était pas ce qu'elle avait voulut voir du futur, mais elle ne pouvait changer ce qui appartenait au passé. En revanche, elle pouvait influencer le futur, en s'assurant que les mortels cessent leur folies. Elle n'était cependant pas rentrée pour cela, elle devait d'abord trouver son petit, puis elle déciderait.
Le monde prenait un nouveau souffle autour d'elle, absorbant la magie que son corps lui offrait. OuiPensait-elle, de ses pensées qui n'étaient pas des pensées de mortels mais des pensées tout de même Bois, Armanda, ressource-toi de moi, je ne puis guère offrir de me battre en ton nom à présent, mais ma magie sera toujours là pour combler le vide laisser par ceux qui sont partis, aussi petite soit cette offrande devant l'étendue de ta soif Ses enfants aussi offraient de leur être, elle le savait, c'était ce qui cimentait sa certitude de leur survie. Ré ouvrant les yeux, elle regarda la nature verdoyer avec plus de vivacité, les plantes pousser rapidement, et de douces fleurs abonder près de ses pattes. Elle avait dû projeter plus de magie que nécessaire autour d'elle, mais voir la nature si vivante lui plut énormément, elle avait hâte de contempler de nouveau les montagnes. Sa patience n'était pas proverbiale, pour les mortels, en revanche pour son peuple elle déployait des trésors de constance, aussi se contenta-elle de se remettre de son long voyage tandis que le petit d'écaille et son lié se rapprochaient d'elle.
Ce ne fut que plusieurs heures mortelles plus tard qu'elle sentit enfin leur odeur. Elle huma avec intérêt. Il y avait l'odeur de la chose à poils et quatre pattes que les bipèdes nommaient cheval, et les effluves de la peur animale firent presque ronronner le prédateur en elle. Mais Skade était loin de s'attarder sur un être aussi basique, et tourna plutôt sa curiosité vers le doré qui volait dans sa direction. Il entrait dans sa vision sans qu'elle n'ai à lever le museau du sol, et elle détailla le jeu de la lumière sur les écailles, le mécanisme des muscles qui le portait dans l'air. Il était de belle taille pour un dragonnet, un digne spécimen et agréable tant aux yeux des mortels que de ses pairs elle n'en doutait pas un seul instant. Son ascendance géante se sentait déjà et il dégageait une agréable odeur de vie et de chaleur.
Un puissant sentiment d'affection pour le jeune dragon la prit, elle avait toujours été maternelle malgré son caractère redoutable, car sa race passait avant toute autre chose pour elle, et malgré le fait qu'il ne soit pas son petit de sang, elle lui dédiait autant d'affection qu'à Verith, ou Estelen qu'elle avait adopter. Il en serait certainement de même avec les autres petits, la joie incommensurable de voir sa race perpétuée sur ces terres, et de voir qu'au moins l'un d'entre eux si non tous était un superbe représentant de leur lignée ancestrale, la fierté d'avoir fait également le bon choix en offrant l'un de ses œufs en présent, l'espoir que représentait ce petit dragon pour toute cette terre... Oui, toutes ses émotions gonflaient son cœur agréablement. Elle souffla longuement sur le doré, l'enveloppant de sa présence formidable et du murmure de son esprit ancien, incompréhensible en cet instant pour les mortels auxquels elle ne prêtait guère attention. Pendant un bref moment qui fut pourtant long, elle l'examina de ses yeux, puis en cligna.
° Atalos °
Se tournant vers l'humain ridicule qui accompagnait le doré, elle le huma également. Il respirait le sang, la douleur, presque la mort, et pourtant il s'accrochait fermement à la vie. Il avait l'air terriblement jeune, même pour un membre du peuple humain, et tout frêle dans cette coque de fer qui ne protégeait pas vraiment. Ainsi, c'était lui son lié ? Ce jeune mortel ? Il devait avoir de la valeur en ce cas, bien qu'elle ne voit pas ce dont il pouvait s'agir. Mais les humains montraient rarement leurs qualités à l'oeil nu de toutes façons. Elle lui souffla aussi dessus, puis tenta de se lever. Peine perdue, la douleur était encore trop importante, elle lui scia le poitrail et la fit gronder de douleur, s'affaissant de nouveau au sol en faisant trembler les environs. Heureusement que la fierté n'était pas de mise. Elle soupira et vint poser le bout de son énorme museau contre celui du petit doré puis lui transmettre la vision de la tempête apocalyptique qui l'avait saisit, elle et ses deux petits, lorsqu'ils avaient abordés les rivages d'Armanda, et de la présence malveillante qui l'avait séparé de ses enfants, les perdant loin d'elle. Elle lui montra le long combat qu'elle avait menée contre les éléments pour enfin se poser là, épuisée et affamée, sur une terre qu'elle avait quitté plus de milles ans auparavant. Lorsqu'elle eut finit de lui montrer cette arrivée aussi surprenante qu’inquiétante elle détacha son esprit de lui un petit instant, afin de lui laisser le temps d'absorber ce qu'elle venait de lui montrer, puis, englobant cette fois le faible esprit mortel de son dragonnier, elle consentit à mettre des mots bipèdes sur sa conscience.
< Une chose très puissante a tenté de me refuser l'entrée, je l'ai vaincu mais je suis lasse et blessée, et je dois reprendre des forces. Où ai-je atterrit ? > |
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| Sujet: Re: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Lun 13 Mai 2013 - 16:39 | |
| L'immense dragonne était encore plus loin qu'il ne l'avait pensé au premier abord et il fallut plusieurs heures aux deux liés pour s'en approcher. De près, elle était plus impressionnante encore et pourtant, Atalos se sentait parfaitement à l'aise devant elle. Il ne ressentait pas cette anxiété qui l'avait étreint lorsqu'il s'était trouvé face au dragon noir. Certes, la présence d'Amyelenor n'y était probablement pas étrangère, mais cette grande dragonne dégageait quelque chose de différent, une aura bienfaisante qu'il n'avait jusqu'alors jamais ressenti auprès des autres dragons qu'il avait déjà eu l'occasion de rencontrer.
Alors qu'il atterrissait avec toute la douceur qui caractérisait ses manœuvres de vol, la dragonne l'observa de ses grands yeux acier. Le jeune dragon ne ressentit aucune gêne devant l'examen auquel se livrait la dragonne et laissa librement l'esprit de la vénérable s'emparer du sien, il redoubla même d'effort pour essayer de lui présenter un esprit ordonné et clair, digne de ce qu'une dragonne de son âge était en droit d'attendre de la nouvelle génération. La présence d'un être aussi ancien à ses côtés ravivait la mémoire ancestrale que ses parents lui avaient transmise et même s'il était trop jeune pour pleinement exploiter ce savoir qui dormait en lui, le jeune dragon retrouva plusieurs souvenirs d'un passé désormais révolu. En comparaison, le monde actuel semblait bien terne.
Elle l'appela par son nom, comme pour lui signifier que les présentations étaient faites et qu'il avait passé l'inspection avec succès, puis porta son attention sur le dragonnier. Atalos approcha son esprit de celui de son lié, s'efforçant de le rassurer du mieux qu'il le pouvait.
* N'aie crainte, Amy. *
C'était facile à dire mais le doré savait bien que la présence de la géante avait de quoi impressionner même le plus brave des hommes.
Finalement, la dragonne approcha le museau du jeune dragon et ce dernier put ressentir tout le poids de son esprit ancestral. Skade, puisque c'est ainsi qu'elle se nommait, partagea les souvenirs des récents évènements avec lui. Il avait pu voir le monde par-delà l'océan, peuplé de dizaines, de centaines, peut-être de milliers d'autres dragons de toutes tailles et de toutes les couleurs. Il avait pu voir le long voyage qu'elle avait entrepris, les deux autres dragons qui l'avaient accompagnée contre sa volonté, ses enfants. Et enfin, il avait pu voir la tempête, dans toute sa violence. Elle avait été séparée des deux autres dragons par la tourmente, mais qu'était-il advenu d'eux ? La dragonne d'orage l'ignorait et Atalos était bien incapable de lui apporter la moindre réponse. Néanmoins, il put quand même la renseigner sur la géographie des environs. Approchant respectueusement son esprit de son aînée, il lui répondit :
* Tu t'es posée sur le territoire des Hommes, à quelques kilomètres au nord de la ville de Gloria. Que pouvons nous faire pour t'aider ? Tu dois avoir faim... *
Puisqu'on évoquait le sujet de la nourriture, le jeune dragon se demanda bien comment rassasier un tel corps car toutes proportions gardées, si elle avait le même appétit que lui, cela n'allait pas être facile. D'autant que n'ayant lui-même jamais eu besoin de chasser pour se nourrir, les compétences du dragon d'or dans ce domaine étaient pour ainsi dire nulles et il serait bien incapable de lui rapporter suffisamment de proies, à supposer même qu'il soit capable d'attraper quoi que ce soit. |
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| Sujet: Re: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Mar 14 Mai 2013 - 19:09 | |
| [HRP : C'est de la mauvaise qualité, je suis désolé, mais je ne peux faire mieux ce soir ^^" Si vous voulez, je pourrai le reprendre demain dans la soirée] Le sens de la vue, sur lequel la plupart des êtres en ce monde se basent le plus, surtout les Hommes, n‘est malheureusement pas le plus fidèle. Il peut facilement être trompé, influencé. Si vous êtes persuadé, par exemple, que quelque chose ne se trouve pas dans la pièce où vous êtes, que cela est impossible, vous ne verrez pas cet objet alors qu’il se trouve juste sous vos yeux. Dans le cas présent, c’était la taille de ce qu’ils voyaient qui avait abusée les deux Liés. A vrai dire, Amyelenor aurait pensé ne pas mettre plus d’une demi-heure pour se rendre à l’endroit où la Dragonne était posée, en comptant plus ou moins avec les dénivellations du terrain. Mais jamais il n’aurait imaginé devoir mettre plusieurs heures pour l’approcher. Pendant longtemps, malgré leur avancée, leur objectif ne grossissait pas, ne faisait pas mine de se rapprocher.
Et maintenant que son cheval s’était arrêté devant ce colosse… Par le damné Dracos, c’était… Impressionnant. Comment… Comment un Dragon aussi grand pouvait exister ? Dans les livres, il était écrit que les Dragons très anciens et très vénérables atteignaient souvent ces proportions, mais qu’ils étaient assez rares. Et voilà qu’aujourd’hui, Amy avait l’impression de se retrouver en face d’une gravure tout droit sortie d’un de ces livres. Même le terme de « gigantesque » n’était pas assez fort ; celui de « titanesque » arrivait tout juste à dépeindre la réalité de ce qu’il voyait. Ses doutes, déjà bien entamés, s’évanouirent : cette Dragonne venait assurément d’un autre continent, au-delà d’Armanda, au-delà des terres connues. C’était un être de légende, un mythe réel et bien en chair. Amy avait toujours trouvé Atalos extrêmement massif pour son âge, mais… Il était encore loin d’une taille pareille. Malgré la végétation florissante et luxuriante qui les entourait, il était clair que la terre elle-même s’affaissait sous le poids de la Dragonne exténuée.
La voix d’Atalos dans sa tête se voulait rassurante, mais… Comment ne pas éprouver un début de peur face à un être pareil, aussi gigantissime ? La Lame serait totalement désarmée, entièrement à sa merci, s’il lui prenait l’envie de l’écraser avec sa patte ou de l’envoyer voler des lieux à la ronde d’un simple mouvement de son corps. Mais bon, son Dragon avait l’air de lui faire confiance, alors… C’est qu’elle ne devait pas représenter un danger immédiat, non ?
Quant à la question du repas… Atalos et lui virent la même question se poser à leur esprit lorsque le Dragon d’Or demanda à la Dragonne si elle avait faim. Sur leur route, à une dizaine, voire une quinzaine de minutes d’ici, Amyelenor avait repéré des moutons en train de paître. Il aurait pu négocier avec le berger pour lui en acheter quelques-uns, mais le seul problème était que, de ce qu’il avait vu de son essai raté, la Dragonne était incapable de se lever pour le moment. Il lui était impossible de marcher, et encore moins de voler. Avec un mélange de respect et de crainte – pourquoi prétendre le contraire ? – Amy s’adressa mentalement à la Dragonne, comme elle avait fait plus tôt. Il avait toutefois l’impression de commettre une infidélité envers son Lié, jusque-là seul être avec qui il parlait par le biais de l’esprit et de l’âme jusque-là.
¤Ahem… Noble Dragonne, à quelques minutes d’ici, j’ai vu de quoi vous nourrir. Ce sera un maigre repas, mais qui vous permettra de tenir jusqu’à un dîner plus… Conséquent.¤
Puis, s’adressant cette fois-ci uniquement à son Lié, il reprit :
*Je vais aller acheter quelques-uns de ces moutons plus à l’Est, que nous avons vu en passant. Tu es sûr que ça ira si je te laisse seul avec elle ?*
Amyelenor voulut caresser les écailles d’Atalos, mais la distance qui les séparait, même courte, ne le permettait pas, et puis cela aurait trop eu l’air d’adieux. Aussi se contenta-t-il d’un « clin d’œil », avant de s’éloigner au galop vers les verts pâturages, tâtant rapidement sa ceinture pour vérifier qu’il disposait de suffisamment d’or. Il pouvait s’attendre à ce que le berger ne laisse pas partir ses têtes pour une bagatelle. |
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| Sujet: Re: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Jeu 23 Mai 2013 - 19:02 | |
| Elle était grandement satisfaite de ce qu'elle découvrait de ce jeune dragonnet. Ce qu'elle confiait à l'esprit du doré était un secret de dragon, une partie de son secret du moins. Elle avait juré de ne pas révéler la localisation de la nouvelle colonie des dragons, et avait fait passer le même serment à ses enfants, plus par acquis de conscience que par réelle crainte, car ils étaient tout deux bien conscient de la dangerosité d'une telle révélation. Les Armandéens n'étaient pas fait pour cela, pas encore, mais lui était un dragon, aussi il disposait de plus de droit et de sagesse que les mortels. Voilà pourquoi elle lui confiait cette vision d'espoir. Non le chemin emprunté, long et ardus, mais les images des nuées de dragons, et son histoire à elle depuis qu'elle avait quitté cette retraite pour revenir en ces terres mourantes. Il était bien plus simple de transmettre ses pensées et sa mémoire que des mots étriqués, et il y avait là tout à savoir sur la raison qui l'avait conduit là. Elle aurait voulut retrouver ses enfants tout de suite, mais les choses ne se passaient pas ainsi hélas, et elle devait également prévenir ceux vivants sur ces terres de la menace qui planait. Car cette tempête ne pouvait être autre chose que la manifestation d'une volonté mauvaise et malveillante. Une volonté dirigée apparemment contre eux, les dragons des temps anciens. Ce qu'elle avait montré au petit doré était important, mais la réponse qu'elle attendait de lui l'était tout autant.
Armanda avait changé tout en restant la même.... où pouvait-elle bien être ? Où la tempête l'avait-elle conduite exactement ? Alors qu'enfin il lui répondait, elle souffla des naseaux. Ainsi, elle se trouvait près de Gloria... Gloria, un nom amer qui n'apportait que de mauvais souvenirs. Elle se souvenait comme si c'était hier de son œuf, prisonnier des hommes de cette cité, elle se souvenait d'avoir fondu sur le palais et d'avoir mit les nids des hommes en pièces pour le récupérer, lui et la vampiresse qui était son ami. Elle se souvenait de la bataille, de la terreur des hommes... et de la douleur, quand l'homme loup avait planté son arme dans son poitrail avec l'aide de la chose à lancé, la baliste. Elle se souvenait de ses yeux gris d'acier si semblables aux siens qui la regardait, alors qu'il invoquait la puissance de la magie qu'elle même alimentait, dans l'espoir de la tuer. Il avait bien faillit réussir hélas, il y avait presque été.... mais elle avait survécu, elle était plus forte que cela, et d'autres l'avaient aidé.
Mais le souvenir brûlant de Gloria était resté dans sa mémoire, et elle n'aimait pas cette cité, ce nid d'humains mauvais. Il était bien dommage qu'elle se soit posée si près d'un tel nid de serpents. Si elle avait été plus forte, sans doute aurait-elle achevée ce qu'elle avait commencé plus de mille ans plus tôt en détruisant leur nid... mais pour l'instant, elle n'avait pas cela en tête, le nid des hommes était très loin de ses préoccupations actuelles, bien qu'elle soupçonna l'humain dragonnier d'être justement de ce nid là. Il avait intérêt à être vraiment singulier celui-là, pour avoir l'honneur d'être lié à un membre de sa race, si non elle l'attraperait et le secouerait jusqu'à ce que mort s'ensuive. Encore que les humains soient moins venimeux que les elfes. Eux... eux elle ne leur pardonnerait certainement jamais. Mais ce n'était pas le sujet pour l'instant, il y avait plus important, à savoir qu'effectivement, elle était faible et avait faim. Seule, elle était une merveilleuse chasseresse qui ne ratait jamais sa proie... cependant, à l'heure actuelle elle devait s'en remettre à ce jeune dragonnet et son dragonnier, et cela ne lui plaisait pas. D'une part parce que c'était elle l'aînée, et qu'elle aurait dû pouvoir s'occuper du dragonnet, et d'autre part ils mettraient un temps fou à réunir assez de nourriture pour combler son estomac.
< Un bien triste repas, mais un repas tout de même et je ne puis le refuser humain >
En temps normal, elle n'aurait demandé à personne la permission de se nourrir et certainement pas à un humain, mais pour l'instant, il valait mieux remiser son orgueil le temps d'être à nouveau sur pattes. Et si l'humain voulait aller chercher ces choses pelucheuses qui étaient nommées moutons, alors qu'il le fasse. Dans son état, elle se prête à croquer absolument n'importe quoi. La dragonne vénérable regarda l'humain repartir sur son pitoyable destrier, n'ayant pas besoin de grand chose pour le suivre sur le chemin qui le menait vers le pâturage qu'il avait repéré. En attendant qu'il se débrouille, elle reporta son attention vers le dragonnet. Elle était toujours aussi curieuse de ce petit de sa race déjà bien imposant pour son jeune âge.
° Atalos. Ma venue en Armanda n'est pas dépourvue de raisons. J'ai laissé un œuf ici, sur les instructions des deux pattes dont je prisais l'avis. Une femelle au sang froid et un mâle des forêts. Toi qui a éclot il y a si peu de temps... dit moi, as-tu vu mon petit ? Son nom est Cymbor, Cymbor aux écailles blanches ° Son cher petit, pour qui elle aurait embrasé tout le continent, pour qui elle aurait mené les humains à leurs pertes. Le petit doré avait-il put voir son fils ? Peut-être après tout. ° Si ce n'est mon fils, as-tu vu les mortels, l'elfe et la vampire ? °
A nouveau elle transmit l'image du couple si peu assortit, dans les montagnes, alors qu'ils tenaient les deux œufs. Isillwyra, la vampiresse aux longs cheveux sombres, la peau barrée de cicatrices argentées dû aux griffes de la dragonne lorsqu'elle était jeune, serrant l'oeuf de Cymbor contre son cœur comme un nouveau-né humain. Et à ses cotés plus petit et frêle, l'elfe chanteur à la crinière de feu pâle comme une traînée d'étoiles et aux yeux gris comme une brume de montagne, l'oeuf rouge de Sarash au creux des bras. La dernière image d'eux qu'elle possédait, la plus nette, alors qu'elle s'envolait au loin pour quitter le continent. Si Atalos n'avait vu son fils, sans aucun doute les deux élus qu'elle avait honoré de la protection d'un œuf, eux, saurait. Forcément. Pas de l'ombre ne pouvait l'avoir trahit, elle n'avait jamais faillit, elle avait même réussit à voler un œuf à un dragon, alors elle savait forcément ce qui se passait.
° Et les autres ? Les autres dragonnets, les dix. Parle moi de vous, parle moi d'Armanda, cela fait longtemps que je n'ai parcourut ces terres.... qu'est-il advenu de ce monde, pourquoi la nature est-elle encore si faible si vous avez tous éclot ? Elle devrait chanter de nouveau, pleine de magie, et pourtant ce n'est pas le cas... Quel malheur les mortels ont-ils encore provoqué ? °
Car après tout, cela ne pouvait être la faute de ces dragonnets si les choses allaient aussi mal. Ils étaient un tel trésors, un trésors inestimable. Ils apportaient beaucoup à ce monde. Les inconséquents, c'était les mortels ! Et d'ailleurs en parlant de mortel, il semblait que le dragonnier revenait vers eux. Elle continua d'écouter Atalos jusqu'à le voir revenir, et ne détourna son attention du doré qu'à contre cœur, et lentement, pour se tourner vers l'humain. Il sentait la proie, maintenant. Quelle idée de monter des bêtes que l'on pouvait manger, alors qu'il avait son lié pour le porter. Cependant, il rapportait de la nourriture, ce n'était donc pas négligeable, même si elle ne ferait qu'une bouchée de ces pauvres choses pelucheuses.
< Tu as mes remerciements, humain. Cela me permettra au moins de reprendre quelques forces. Mais puisque je dois vous mettre tout deux à contribution, dit moi si tu connais un magicien puissant qui pourrait alléger la douleur de mon poitrail > |
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| Sujet: Re: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Dim 26 Mai 2013 - 18:43 | |
| Le jeune dragon d'or ne se lassait pas d'admirer le corps massif de la grande dragonne. Elle était épuisée, littéralement vidée de son énergie par les épreuves tant physiques que psychologiques qu'elle avait traversées. Et pourtant, même dans cet état de grande faiblesse, elle transpirait encore d'une puissance démesurée qui ne pouvait qu'impressionner un dragon tel qu'Atalos. Parviendrait-il un jour à égaler la dragonne ancestrale ? Existait-il des dragons plus puissants encore ? Il ne pouvait pas vraiment répondre à ces questions, mais ce qui était sûr, c'est qu'il ferait tout pour y parvenir et il n'y avait aucune raison de croire qu'il n'en serait pas capable.
L'intervention d'Amyelenor interrompit les rêveries du jeune dragon, lequel détacha son regard de soeur d'écailles pour le poser sur son dragonnier. La Lame Noire était nerveuse, en dépit des efforts déployés par le doré pour l'apaiser. Atalos aurait voulu lui faire partager l'étendue de la confiance que lui inspirait instinctivement Skade, mais il n'en était pas capable. Ce que dégageait la grande dragonne sombre dépassait de loin la compréhension humaine et à vrai dire, Atalos lui même n'était pas vraiment convaincu d'en comprendre toutes les subtilités.
* Ne t'en fais pas, Amy, tout ira bien. Sois prudent. *
Le jeune dragon regarda son lié s'éloigner au galop, insufflant progressivement de plus en plus de magie ancestrale dans le lien qui les unissait, s'assurant de conserver un contact clair malgré la distance grandissante. Il ne pouvait accompagner le jeune homme, son instinct draconnique lui dictait de demeurer auprès de la vénérable dragonne mais il n'en demeurerait pas moins attentif aux émotions de son lié et pourrait le rejoindre en quelques coups d'ailes au moindre signe de danger.
° Atalos. Ma venue en Armanda n'est pas dépourvue de raisons. J'ai laissé un œuf ici, sur les instructions des deux pattes dont je prisais l'avis. Une femelle au sang froid et un mâle des forêts. Toi qui a éclot il y a si peu de temps... dit moi, as-tu vu mon petit ? Son nom est Cymbor, Cymbor aux écailles blanches. °
Cymbor, ce nom ne lui était pas totalement inconnu, mais il ne l'associait pas à la présence sur Armanda d'un dragon aux écailles blanches. Il ne l'avait jamais rencontré, il n'y avait aucun doute, mais d'un autre côté, il était loin de pouvoir prétendre connaître le continent : hormis les quelques semaines qu'il avait passée chez les elfes après son éclosion, l'horizon du dragon d'or se trouvait limité à la ville de Gloria et ses environs.
° Si ce n'est mon fils, as-tu vu les mortels, l'elfe et la vampire ? °
Vampire ! Le terme eut l'effet d'une bombe dans l'esprit du jeune doré. Mais que venait faire une vampire dans cette histoire ? La dragonne accompagna sa question d'images mentales représentant les deux individus et Atalos dû prendre sur lui pour ne pas purement et simplement rejeter l'image de la vampire. Plus inquiétant encore, Skade semblait être très proche du monstre de la nuit, au point de lui confier l'oeuf de son fils. Instinctivement, le dragonnet repoussa doucement l'esprit ancestral qui se tenait si proche de lui, quelque chose venait de se briser dans la confiance aveugle qu'il vouait à la grande dragonne et il avait besoin de réfléchir. Elle aurait probablement pu l'empêcher de se refermer ainsi si elle l'avait vraiment voulu mais n'en fit rien, respectant la réaction du doré.
Atalos grogna et gronda tandis qu'il se remémorait une certaine discussion à laquelle il avait assisté, peu après son arrivée à Gloria. Il était encore jeune à l'époque et n'avait pas prêté une totale attention à l'ensemble des détails mais il n'avait certainement pas oublié cet elfe, venu s'entretenir avec la princesse Kohan. Les yeux d'or du dragon s'enflammèrent lorsque sa mémoire lui rejoua la scène en détails. Cymbor, tel était bien le nom qu'avait prononcé le conseiller elfique, et Lyroë, sa dragonnière, avaient attaqué les vampires et à en croire les dires du conseiller, Lorenz Wintel avait tué le dragon blanc lors de l'affrontement.
Le regard du doré croisa celui de l'immense dragonne d'orage. Devait-il lui dire ? Elle était si faible, comment accueillerait-elle la nouvelle de la mort de celui qu'elle était venue chercher ? Le dragonnet hésita quelques instants, il ne pouvait pas garder le secret, cela aurait été trahir la confiance que lui avait accordée la dragonne. Elle comptait sur lui pour obtenir des réponses, et même s'il ne comprenait pas pourquoi elle avait confié son oeuf à une vampire, il ne lui appartenait pas d'émettre un jugement sur les actes de son aînée. Skade était forte et sage, lui n'était qu'un jeune dragon à l'aube de son existence. Mais il était encore trop tôt, Amyelenor reviendrait bientôt avec des moutons, Atalos attendrait que la dragonne ait repris des forces avant de l'informer de la mort de son fils.
La dragonne avait-elle ressenti le trouble qu'elle venait de jeter dans l'esprit du jeune dragon qui l'accompagnait ? C'était vraisemblable au vu de la série de questions dont elle le bombarda lorsqu'il lui rouvrit son esprit. Sa voix était beaucoup plus inquiète qu'auparavant, avait-elle deviné ce que le doré hésitait à lui annoncer ?
* Les dix ? Nous sommes dix ? *
Skade semblait surprise. Visiblement, elle avait pensé qu'Atalos connaîtrait l'ensemble des autres dragonnets et le doré pouvait voir l'incompréhension et la déception grandir dans les yeux cendrés de la dragonne à mesure qu'il lui racontait le peu qu'il savait. De toute évidence, le monde que la dragonne millénaire retrouvait ne ressemblait en rien à ce qu'elle avait espéré trouver.
* Je me souviens avoir partagé un lieu avec cinq autres de nos semblables, alors que je n'étais encore qu'un oeuf. Nous avons été abandonnés, ensembles, mais tenus à l'écart du monde. Cela a duré un temps que je ne pourrais évaluer, puis nous avons été séparés par des bipèdes et je suis resté seul jusqu'à mon éclosion.
Depuis, je n'ai rencontré que trois dragons avant de croiser ta route : un bleuté chez les elfes ; Ashy, la dragonne verte qui a éclot chez les humains ; et Shaynar, le premier né, un dragon noir un peu plus âgé. *
Le dragon d'or accompagna les présentations d'images mentales des dragons à mesure qu'il les mentionnait à son aînée puis poursuivit.
* Armanda est rongée par la guerre, Skade. Les vampires ont juré la perte des autres peuples et ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins. Ils sèment sans discernement la mort et la destruction partout où ils passent. Je sais... Enfin, je crois savoir. C'est assez confus, mais le Dracos semble craindre le pouvoir d'une bague mystérieuse. Amyelenor et moi étions à sa recherche lorsque nous t'avons trouvée. *
Le jeune dragon s'interrompit en apercevant le destrier d'Amyelenor réapparaissant sur le petit chemin de terre qui l'avait conduit vers les fermes voisines. A sa suite, plusieurs boules de laine sur pattes s'avançaient en bêlant. Atalos accueillit le retour de son dragonnier en lui adressant une caresse mentale. Il était heureux de retrouver son lié mais il n'avait pas le coeur à se réjouir davantage, pas avec ce qu'il s'apprêtait à révéler. Il patienta silencieusement tandis que l'immense dragonne reprenait des forces et s'entretenait avec la Lame Noire, pesant le pour et le contre, s'efforçant de déterminer dans quelle mesure il devait garder le silence ou au contraire informer l'ancestrale du destin tragique qu'avait connu Cymbor. Non, il fallait qu'elle sache. Elle l'apprendrait tôt ou tard de toute façon, alors autant que cela vienne de l'un de ses semblables.
* Skade... *
Sa voix s'était cassée, le jeune dragon aurait voulu revenir en arrière lorsque les deux grands yeux sombres se posèrent sur lui, mais il était trop tard. Il devrait terminer la phrase qu'il venait de commencer. L'esprit de la dragonne enroba le sien, le rassurant, l'invitant à lui parler sans crainte et à se confier à elle. Dracos, elle ne se doutait pas de ce qu'il voulait lui dire ou préférait feindre ne pas s'en douter, il espérait qu'elle n'en viendrait pas à le détester.
* Je... Je ne t'ai pas encore tout dit. Je voulais attendre que tu ais repris des forces avant de t'en parler. Je sais ce qu'il est advenu de ton fils. Je sais ce qui est arrivé à Cymbor... *
Maintenant, elle avait compris, il pouvait le lire dans ses yeux, il pouvait le comprendre dans les mouvements de son esprit mais elle ne réagirait pas avant qu'il n'ait terminé. Il devait mettre les mots sur les actes, aussi douloureux seraient-ils à entendre. Instinctivement, le dragon d'or s'était rapproché, effleurant les écailles de la dragonne du bout de son museau. Son esprit était bien incapable d'enserrer celui d'une dragonne aussi ancienne mais il s'efforça de la soutenir du mieux qu'il le pouvait, partageant sa douleur.
* Cymbor a été tué, Skade. *
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| Sujet: Re: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Ven 12 Juil 2013 - 16:51 | |
| S’il n’avait pas porté son éternelle armure noire, symbole de sa fonction, le berger l’aurait sûrement pris pour un fou. Imaginez qu’un homme vienne vous voir et veuille vous acheter vos moutons pour nourrir un Dragon aussi grand qu’une colline. Comment réagiriez-vous, vous qui avez vécu loin de la guerre et pour qui les nouvelles de Dragons renaissants ont encore un goût de légende ? Vous regarderiez sans doute l’inconnu, mettriez votre main sur votre dague, et repartiriez avec un petit rire. Mais il fallait dire que sa bourse pleine d’or avait grandement facilité les choses : Amyelenor était persuadé que le berger lui avait vendu ses moutons deux fois le prix normal. Ceci dit, dans un sens, il ne pouvait pas lui en vouloir : ces bêtes étaient son gagne-pain, et puis, il savait que son acheteur n’avait pas d’autres choix, ne pouvant faire jouer la concurrence.
Et ainsi, à la tête d’une vaillante armée d’une dizaine de têtes de moutons, Amyelenor s’en retournait à l’endroit où il avait laissé Atalos et la mystérieuse Dragonne d’outre-mer. Quel étrange spectacle que celui de voir une Lame Noire dans un rôle de berger, qui en ferait s’esbaudir plus d’un. Fort heureusement, personne n’était là pour en être le témoin, bien que la vision des deux Dragons susnommés aurait laissé lesdits témoins pantois et sans voix. Mais lui-même ne savait pas plus quoi faire, avec une Dragonne blessée d’une telle… Taille. Il n’avait clairement pas les compétences pour la soigner, et quant à aller chercher du secours, le premier Mage suffisamment puissant et apte pour une telle tâche se trouvait à des dizaines de kilomètres.
« Ne me remerciez pas… Vénérable. J’aurais aimé vous apporter plus, mais cette région est quelque peu déserte, en ces temps. »
Et déserte, elle l’était, oui. C’était pure chance que d’avoir pu tomber sur un berger suffisamment courageux pour ainsi s’éloigner d’une ville, au risque de se faire attaquer par un groupe de Vampires. L’Armée Impériale, formée pour combattre dans des batailles rangées comme celle de Feusacré, réagissait assez mal à la stratégie jusqu’alors prisée par les Vampires de mener des raids en petits groupes insaisissables. Chasser une mouche avec une épée était tout aussi difficile. Mais de par la force physique supérieure des Vampires, et l’habileté de leurs Mages, ils étaient obligés de se déplacer en troupes nombreuses, perdant hélas de la rapidité, de la mobilité, et surtout de la discrétion, avantage qui leur manquait cruellement.
« Quant au Mage, Vénérable, j’en connais un, oui. C’est un homme sage de grand talent, mais il se trouve à Gloria, à plusieurs heures de chevauchée au Sud d’ici. Je doute que vous puissiez voler jusqu’à la Capitale. Je pourrais néanmoins aller le quérir, mais mon retour ne se ferait pas avant demain à l’aube. »
Le doux contact mental qu’Atalos lui avait transmis à travers leur lien était teinté de… D’une certaine tristesse, le genre de celle qui vous enserre tellement le cœur que vous en devenez incapable de pleurer. Amy descendit de son cheval, et vint poser sa main contre les écailles du Doré, tout en ococoulant* son âme contre la sienne, pour lui prodiguer quelque réconfort. N’ayant pu entendre leur conversation, Amyelenor s’interrogeait sur les raisons qui faisaient que son Lié soit aussi attristé, mais il ne tarda pas à le savoir, lorsque celui-ci raconta à la Dragonne la funeste destinée de Cymbor.
S’il avait encore eu des doutes sur la capacité de ressentir des émotions et des sentiments de la race Draconique, ceux-ci se seraient volatilisés aussitôt. Finalement, que l’on soit Elfe, Dragon ou Humain, l’amour d’une mère ou d’un père pour ses enfants restait le même, et apprendre la mort de son sang plantait le même coup de poignard dans le cœur des parents, quelque soit leur race. Amyelenor, dont le lien avec Atalos était empli d’une peine immense, ne savait comment réagir. Devait-il se taire ou rester à l’écart ? Lui qui était soldat, bien qu’habitué à la mort à force de la côtoyer, ne savait jamais comment consoler les familles de ses frères et sœurs d’armes défunts. Du moins, si, il essayait, mais ses paroles avaient-elles quelque effet à apaiser la douleur qu’ils ressentaient ? Savoir que son enfant était mort en brave ne vous le rendait pas. Savoir que, de par son sacrifice, il avait sauvé la vie de ses compagnies, ne rendait pas sa disparition plus facile à accepter pour autant. Mais rester planté là n’était pas non plus la meilleure des choses à faire. Aussi fit-il quelques pas en direction de Skade.
« Je doute que mes paroles aient de quoi rendre votre peine plus douce, mais… Lorsque nous avons trouvé le lieu de l’ultime bataille de votre fils, nous avons pu… Cymbor a chèrement fait payer aux Vampires leur imprudence… Il ne s’est pas laissé facilement tué. C’était… C’était un digne représentant de votre céleste race, Vénérable. »
*Ococouler : se blottir (Vieux Français) |
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| Sujet: Re: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Mer 17 Juil 2013 - 11:34 | |
| Elle accueillit les images en son esprit sans rien en dire, appréciant ces fleurs d'espoirs qu'ils avaient abandonnés à un sort si peu enviable mais ô combien important. Une seule dragonne, des trois présentés par Atalos, une sur cinq, si son compte était exacte. Une porteuse d'oeufs seulement, et encore si jeune, plus jeune encore qu'Atalos lui-même, et si frêle... elle avait oubliée depuis le temps à quoi ressemblait un dragon à la sortie de l'oeuf, encore si fragile et vulnérable malgré le glorieux avenir qui l'attendait. Cependant qu'elle jaugeait tout cela, avec une pointe de quelque chose qui ressemblait à de la mélancolie, le jeune doré poursuivit ses dires, et un reniflement dédaigneux lui vint. Ainsi c'était les vampires qui causaient tout ce chaos ? Ces êtres dont elle avait vu la défaite, avant son départ, ils avaient à présent assez de force pour menacer les terres et y porter la mort ? Et pourquoi ? Pour des ambitions stériles, elle le supposait, comme il était l'habitude des mortels...
En d'autres circonstances elle se serait moquée comme une guigne des projets de ces sangs-froids, mais voilà, son fils devait être là, quelque part, à combattre pour l'un ou l'autre des deux camps, et la magie n'était pas encore stabilisée en ce monde, sans parler de cette menace maléfique qu'elle avait ressentit... En raison de tout cela, elle ne pouvait guère ignorer pareille affaire, bien que cela l'irritait prodigieusement. Quiconque avait débuté cette guerre allait devoir lui en répondre, elle comptait bien secouer l'impudent de toutes ses forces pour lui remettre la cervelle en place, si tant est qu'il en posséda une, avant et après son passage. Qui pouvait être assez stupide pour vouloir se faire la guerre alors que le mince espoir qu'apportait les nouvelles volées de dragons était encore si mince et si précieux. Ça ressemblait bien aux vampires. Elle se demanda, loin en elle-même, ce qu'Isillwyra aurait fait, ce qu'elle faisait, et si elle approuvait pareille folie.... Non certainement pas. Mais à moins qu'elle n'ai défié le vampire chef, elle devait certainement se dissimuler encore, quelque part, attendant son heure. Et bien elle allait être servie, leurs retour, à elle et ses petits, était ce qu'elle avait toujours attendue après tout, il était à présent temps de s'éveiller. Mais tout cela n'eut bientôt plus d'importance. Pas alors que, finalement, la triste nouvelle tombait, comme un couperet...
Atalos s'adressa de nouveau à elle, l'appelant, et elle tourna son regard d'orage sur lui, approchant de nouveau son esprit et l'entourant du sien. Il semblait hésiter, et en bonne matriarche, elle tentait de l'assurer qu'il n'avait aucune crainte à avoir, que jamais ce qu'il pourrait dire ne changerait la tendresse qu'elle pouvait éprouver pour un petit d'écailles. Lentement, l'angoisse la saisit, et une douleur qui n'était pas physique, mais se répercutait en son corps avec fracas... Tendue, attendant, la sentence, accrochée au fil de pensées d'Atalos. En quelques mots, son monde s'écroulait, lentement, alors que la réalisation la pénétrait au plus profond des os... Et pourtant, son esprit de vacilla même pas, elle attendait, qu'il prononce les mots fatidiques, qu'il ancre cette réalité. Et le couperet tomba, une flèche de douleur perçant son cœur plus sûrement que toutes les balistes du monde. Elle avait beau avoir expérimenté la mort des centaines de fois, elle avait beau être sauvage, et indomptable, en cet instant, tout cela ne signifiait rien... La souffrance de savoir son fils bien aimé mort l'accula, la faisant sombrer dans un état singulier, figé, alors que son esprit bouillonnait, prit d'une incommensurable douleur qui l'envahissait. La peine, le regret, la rage également.... tout cela la saisissait à la gorge, l'étouffant, alors que son regard se faisait vitreux, chargé de sentiments inhumainement forts, à tel point qu'elle préféra se retirer loin de l'esprit d'Atalos pour ne pas le blesser. Il était plein de bonne volonté... mais ne pouvait guère comprendre à quel point cette nouvelle l'anéantissait. Plongeant ses longues griffes dans la terre meuble, elle s'efforça d'absorber la douleur, ses immenses ailes à demi déployées tremblant violemment et produisant un crissement léger alors que les écailles se dressaient et que son souffle brûlant venait s'écraser à terre....
Son fils. Cymbor... Il avait périt, il avait périt de la main de mortels, de ces bêtes stupides et ridicules qui ne méritaient pas même de ramper à la surface du continent. Ces mortels lui avait enlevé son petit... Il n'y avait pas pire douleur que cela, savoir que sa progéniture bien aimée s'était éteinte loin d'elle, sans qu'elle puisse même le connaître autrement qu'au travers de sa mémoire ancestrale. Il était parti, pour toujours, loin d'elle, trop loin pour qu'elle l'atteigne de ses ailes et de son esprit... et il était tombé à cause de l'ambition de fous sanguinaires et barbares. Pour des mortels ! Son précieux fils était mort pour des mortels incapables ! Son enfant... Elle avait l'impression que son cœur lui même saignait à blanc, et elle aurait, honteusement, voulut périr en l'instant, tant la détresse et la souffrance de cette perte étaient grandes. Et elle ne se lamentait pas sur elle-même, mais sur le manquement, sur... ce gouffre qui les avait séparé, et sur l'atroce injustice de laisser en vie une ancestrale comme elle, alors que son petit si prometteur avait été fauché. Elle entendit distraitement les paroles de l'humain, mais elle était encore trop enfoncée en elle même pour les comprendre réellement.... D'un seul coup, rejetant le museau en arrière, élevant sa gueule bardée de crocs vers le ciel, elle rugit sa douleur inexprimable, un long rugissement, effroyable et retentissant, de toute la force de ses poumons, faisant trembler la terre sous elle, et vibrer les pierres... Contemplant le soleil, elle adressa un long appel mental, aux esprits, au Dracos, au monde lui-même... Pourquoi ? Pourquoi prendre sa vie ? Pourquoi l'avait-il quitté avant même de régner ? La douleur de son esprit embrumait tout le reste.... Et de son œil, luisant et iridescent, comme un prisme étrange et rare, tomba une larme unique, preuve de l'immense chagrin qui l'habitait.
La perle aqueuse tomba sur l'humain, le baignant de sa fraîcheur. Mais la dragonne levait toujours son cou immense vers le ciel, alors que son esprit farouche reprenait le dessus. Elle ne pouvait se noyer dans sa douleur, le deuil des dragons n'était pas ainsi. C'était un mélange viscéral de rage et de douleur, et d'embrasement de l’existence, pour honorer la mémoire du disparut. Progressivement, elle ouvrit son esprit de nouveau, la souffrance pulsant et murmurant comme un arrière fond de musique torturée tandis qu'elle s'adressait de nouveau à eux, peinant à user d'un langage mortel en pareil instant. < Tu as parlé de vampires, Humain. Ce sont donc les vampires qui ont emportés mon petit ? Donnez moi le nom de mon ennemi, car celui qui a souillé la terre du sang de mon fils me doit son sang. Celui que Cymbor combattait, je le combattrais également, qui qu'il soit, je le poursuivrais par delà mers et montagnes, et je l'abattrais. Non en vengeance, mais pour que jamais plus il ne vienne menacer les miens > [Conscient]Larme ancestrale On raconte que les larmes des dragons ont des vertus curatives qui pourraient soigner n'importe quelle blessure ou empoisonnement. Il est toutefois extrêmement rare de voir un dragon lâcher une larme. (il faut un accord admin pour utiliser ce sort) |
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| Sujet: Re: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Lun 22 Juil 2013 - 16:07 | |
| Le temps sembla se suspendre lorsque le jeune dragon aux écailles d'or annonça la terrible nouvelle à son aînée millénaire. Atalos ne se remémorait que trop bien la rage et la souffrance qu'il avait ressenties tandis que son dragonnier avait été mortellement blessé, aussi ne pouvait-il qu'essayer d'imaginer l'intensité de la douleur qui s'était emparée de l'immense dragonne en apprenant la disparition de son propre fils, son propre sang. Le doré s'efforça de soutenir du mieux qu'il le pouvait la dragonne d'orage, lovant son esprit contre celui de la vénérable pour l'inciter à partager sa peine mais au contraire, celle-ci le repoussa. Evidemment, qu'espérait-il ? Il venait de lui annoncer que jamais elle ne verrait son fils, jamais elle ne lui parlerait, jamais elle ne le connaîtrait. En prononçant ces quelques mots, Atalos s'était lui-même drapé dans le rôle de l'oiseau de mauvais augure, le porteur de mauvaise nouvelle, le messager de l'esprit de la mort, celui dont on aurait en vérité préféré ne jamais croiser la route mais dont la rencontre était hélas, inéluctable. Lui en tiendrait-elle rigueur ? Probablement pas, mais d'une manière ou d'une autre, le doré resterait toujours celui qui avait mis des mots sur le décès de son fils, responsabilité qui lui avait incombé à l'instant même où il avait compris à quel point Cymbor était proche de Skade, responsabilité qu'il avait acceptée.
Tête basse, le regard chargé d'une profonde tristesse, le dragon d'or s'éloigna de la mère endeuillée pour revenir auprès de son lié, enserrant du sien l'esprit du jeune homme pour y puiser un peu de réconfort. Au court de cette première année de vie, Atalos avait déjà connu la peur, celle de perdre son dragonnier notamment, il avait déjà connu la colère, la rage et la haine, il avait déjà ressenti l'impuissance ou la culpabilité, mais c'était la première fois qu'il ressentait véritablement de la tristesse. Alors même qu'il avait eu connaissance du destin de Cymbor depuis plusieurs mois déjà, sa seule réaction jusqu'à présent avait été la colère et la haine qu'il vouait au meurtrier et à ceux de son peuple. Il lui avait fallu évoquer de nouveau cette disparition tragique et être témoin de la douleur de la dragonne qui avait jadis confié son enfant à Armanda pour finalement prendre conscience de sa propre peine.
Puis, ce fut le cri. Long et terriblement puissant, véritable mélange entre le hurlement de douleur et le rugissement rageur qui avait probablement été entendu d'un bout à l'autre du continent, faisant vibrer chaque être vivant sur les terres d'Armanda, depuis les oiseaux s'élevant au plus haut des cieux jusqu'aux créatures souterraines creusant leurs galeries profondément dans les entrailles du continent, en passant par les habitants des forêts, des lacs et rivières et même des montagnes et déserts. Atalos s'approcha au plus près de son dragonnier pour mieux le protéger de la terrible souffrance de l'immense dragonne d'orage. Se tordant le cou pour lever les yeux vers la tête de son aînée, le jeune dragon eut à peine le temps d'apercevoir le reflet d'un rayon de soleil éclairant l'énorme larme qui vint achever sa chute très précisément sur sa Lame Noire de dragonnier. Immédiatement, le doré approcha le museau de la silhouette trempée pour s'assurer qu'il n'y avait pas eu de casse.
* Amy, tout va bien ?! *
Inquiétude instinctive d'un dragon qui avait déjà craint de perdre son lié plus qu'il ne l'aurait souhaité, mais heureusement non fondée : le jeune homme avait certes été surpris par cette douche inattendue mais ne semblait pas en avoir souffert.
Tandis que son dragonnier récupérait, Atalos ressentit et accueillit avec soulagement le retour de la présence mentale de la dragonne auprès de son esprit. Devant l'immensité de sa douleur, il avait redouté de la voir les abandonner et préférer se laisser mourir que de rester vivre pour le continent qui lui avait pris son fils, mais le discours ferme et déterminé de la vénérable balaya rapidement ces craintes et revigora la propre volonté du jeune dragon. Redressant la tête, celui-ci chercha le regard de la dragonne pour lui répondre avec la même fermeté et une assurance retrouvée.
* Ton ennemi... Notre ennemi se nomme Lorenz Wintel, prince d'une armée de vampires venue de l'est. C'est un être cruel et malveillant, lâche et sans honneur. Amyelenor et moi l'avons déjà rencontré et affronté, beaucoup d'hommes ont sacrifiés leurs vies pour nous aider à l'éliminer, mais il est vraiment très fort et nous n'avons jusqu'à présent pas été en mesure de mettre fin à ses agissements. *
Joignant l'image à la parole, Atalos fit de nouveau partager ses souvenirs à son aînée, la bataille de Feusacré d'abord, au cours de laquelle il avait pour la première fois aperçu le prince vampirique même s'il n'avait alors pas eu connaissance de se trouver devant le meurtrier de Cymbor, l'incursion des vampires au sein du palais Kohan ensuite, lors de laquelle l'impertinent Lorenz s'était présenté à lui et l'avait défié. Désormais, la dragonne d'orage avait son nom, son visage et réclamait son sang. S'il ne l'avait à ce point détesté, le jeune dragon d'or aurait presque eu pitié du vampire ancestral. Presque. |
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| Sujet: Re: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Lun 29 Juil 2013 - 16:57 | |
| La souffrance d’un être humain pouvait parfois se révéler d’une intensité sans égale. Elle pouvait vous serrer le cœur, vous le comprimer, ou vous le transformer en un organe vous donnant l’impression d’être prêt à exploser à tout instant, transperçant votre poitrine et allant se répandre sur le sol autour de vous. Mais la souffrance d’un Dragon pour l’un des siens, elle, était autrement extrême, plus terrible, plus… Profonde. Elle vous prenait aux tripes, faisait vibrer tant votre cœur que votre âme.
Et que dire de son rugissement, lancé vers les airs tel le souffle grave d’un cor ? Que dire de celui-ci, qui ébranla jusqu’à la terre elle-même ? Des nuées d’oiseaux s’envolèrent de leurs nids hauts perchés dans les arbres, arbres donnant eux-mêmes l’impression de vouloir se déraciner, tant les vibrations du sol et de l’air étaient importantes. Par le Dracos, Amy lui non plus ne sentait plus son corps, ni ses oreilles, presque assourdies par la proximité de Skade. Son cri devait porter sur des kilomètres sans perdre de son intensité.
Un éclat de lumière dorée lui apprit que son Lié s’était rapproché de lui, de manière physique cette fois, alors que leurs esprits étaient déjà enlacés l’un l’autre, dans une vaine tentative d’atténuer la peine qui était leur. Encore que celle du soldat devait être bien moindre par rapport à celle d’Atalos et, surtout, de la vénérable Dragonne. Ni le Dragon d’or, ni la Lame Noire n’osaient plus parler ou bouger, ne voulant déranger Skade dans sa peine. Que pouvaient-ils bien dire ou faire, après tout ? Les mots étaient si creux, au regard d’une telle perte. Rien au monde ne pouvait remplacer une fille ou un fils, et ce pour n’importe quelle espèce consciente capable d’engendrer une descendance. Et le plus terrible, dans tout cela, était, aux yeux d’Amyelenor, qu’elle ne l’avait jamais connu réellement, qu’elle n’avait jamais pu lui parler, voler avec lui, qu’elle n’avait jamais pu partager ni ses jours ni ses nuits.
*Cette guerre a déjà causé trop de morts, Atalos… Il nous faut l’arrêter au plus vite. Nous ne pouvons nous permettre de la perdre…*
Car hélas, cette tragique disparition n’était pas la seule. Outres les nombreux militaires qui avaient perdu la vie face aux troupes Vampiriques, les décès parmi les paysans, les gens du peuple, étaient innombrables… Les décès, ou les transformations. Et cela promettait de continuer encore de longs mois, voire des années, s’ils n’exterminaient pas rapidement cette diabolique engeance. A l’instar de la Dragonne, des centaines, des milliers de familles avaient ainsi été déchirés, amputées d’un ou plusieurs membres. Des parents, des sœurs, des frères, des enfants, des épouses devaient en ce moment même pleurer toutes les larmes de leurs corps après avoir appris la triste nouvelle qu’un messager soit venu les voir, porteur de sombres nouvelles… Un peu comme Atalos avait fait ce jour d’hui.
Un fugitif reflet attira son regard vers le haut, mais à peine eut-il amorcé le mouvement de lever la tête qu’une eau froide et salée tomba sur lui. Etourdi par le choc, plus qu’inattendu, il fallut à Amyelenor quelques instants pour reprendre ses esprits, et plus encore pour en deviner l’origine, bien qu’il n’osa tout d’abord pas y croire. C’était la première fois qu’il voyait un Dragon verser une larme… Et quelle larme ! L’eau s’était infiltrée sous son armure et avait trempé tous ses vêtements jusqu’à la corde. Mais plus de peur que de mal, si ce n’était un léger picotement qui le prit là où autrefois se trouvait son œil gauche. Sans doute que la teneur en sel de la larme devait quelque peu irriter les tissus encore un peu à vif de son orbite vide. Amy porta sa main au niveau du bandeau qui couvrait cette partie de son visage, par pur réflexe, mais sentant l’inquiétude de son Lié à son endroit, il entreprit de le rassurer.
*Humidement, mais en ce qui me concerne, je vais bien.*
Le soldat, néanmoins, ne put retenir un éternuement, une légère brise se faisant sentir au même moment. Les frissons qu’il ressentit n’étaient cependant pas liés à celle-ci, mais plutôt à la promesse de mort, au serment, que faisait la Dragonne sans âge. On ne pouvait se méprendre sur ses intentions réelles, car ces paroles-ci n’étaient pas prononcées en l’air. Elle avait véritablement l’intention de les mettre à l’œuvre, et par le Dracos, elle pourrait être capable de réussir.
*Ne commettez pas l’erreur de le sous-estimer, et ne vous laissez pas aveugler par votre peine, Vénérable. Je n’aurai pas la prétention de vous comprendre ou de vous dire quoi faire, mais, de grâce, gardez-vous de toute action hâtive. Pour le moment, il vous faut vous soigner, et…*
Prenant soudain conscience que ses paroles, prononcées sans mauvaises arrière-pensées, pouvaient être mal interprétées par Skade, Amy s’interrompit tandis que ses joues rosirent légèrement, perdant leur pâleur habituelle – laquelle avait été accentuée depuis sa morsure par un Vampire.
*Je… Hem… Excusez mon impertinence, Vénérable… Nous… Nous vous apporterons notre aide, Atalos et moi, si vous la requérez un jour.*
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| Sujet: Re: Providence [PV Atalos & Amy] Terminé Mar 30 Juil 2013 - 12:06 | |
| Les informations transmises par Atalos la confortait dans sa décision. Ce vampire était un chancre qu'il fallait éliminer au plus vite, non seulement pour Cymbor, mais également pour Armanda toute entière. Un fou capable de tuer un dragon ne méritait nullement les bienfaits de leur monde. Accueillant les images de l'esprit du jeune dragon d'or, elle les engrangea avec intérêt, surtout en ce qui concernait son ennemi... son ennemi et cet orgueil sans fin qu'il semblait avoir. Ce vampire risquait de regretter son défi lorsque ce serait elle qui plongerait vers lui pour lui arracher la tête d'un coup de crocs. Qu'il ai l'audace de s'en prendre à des humains ainsi ou de sous estimer ce petit d'écailles sous prétexte qu'il était jeune... ah ! Mais on ne restait pas jeune éternellement, qu'il prenne garde... qu'il prenne bien garde, le ciel lui-même allait se tourner contre lui dès qu'elle le trouverait. Car elle n'aurait de cesse de le trouver... Elle ne pourrait atteindre la paix intérieur qu'en étant certaine que cette créature foulerait le sol d'Armanda et souillerait son air de sa présence. Plus que la vengeance oui, c'était la purification qu'elle recherchait, et la certitude que d'autres de ses petits n'allaient pas être tués par lui. Désormais, elle devait assumer à l'égard de ces jeunes générations le rôle de matriarche, et la mort de ce Lorenz Wintel était également son devoir.
Tirée de ses pensées, elle observa attentivement l'humain, puis souffla, une vapeur chaude entourant les deux liés un bref instant. L'humain était trempé à cause d'elle, mais elle ne s'en inquiétait nullement, connaissant bien les capacités de son propre corps, tout autant que la constance et l'affection d'Atalos qui ne manquerait pas de le réchauffer au besoin. Les détaillant avec attention, elle pesa un moment le pour et le contre, puis finit par ouvrir à nouveau son esprit aux deux petits faces à elle. Ils lui avait fait part de la triste fin de son fils, et même si cela l'emplissait de souffrance elle leur était reconnaissante, de cela, d leurs présences... et de leurs volontés de lui venir en aide, aussi gênant que cela soit. Alors elle aussi, en retour, voulait faire quelque chose pour eux, bien que cela soit autant une décision purement sensée qu'un geste envers ces deux jeunes créatures. < Et je vous remercie de cette promesse autant que de vos paroles humain, comme je te remercie Atalos pour m'avoir dit ce qu'il était advenu de mon enfant... Mais je ne compte point retourner ciel et terre à la recherche de cette créature que vous appelez Lorenz Wintel. Il viendra à moi bien assez tôt. Je dois d'abord me reposer et... communier avec la mémoire de mon fils. Je le lui dois. Lorsque je serais remise cependant, sachez que vous pourrez me compter comme une alliée. Il est bien rare que j'accorde mon aide aux races mortelles, mais je vous dois beaucoup, et votre cause est digne et juste. Lorsque je le pourrais, je viendrais vous retrouver à Gloria, et je vous soutiendrais autant que je le peux. Mes capacités en combat ne sont plus aussi bonnes qu'avant, mais ma mémoire et ma magie compenseront. Vous me montrerez votre souverain, et ensuite nous irons à la chasse au vampire.... > HRP : petite conclusion donc ^^ RP terminé |
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