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| Un Grimoire très Convoité... [terminé] | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Lun 31 Déc 2012 - 2:21 | |
| Qu’est-ce qui l’avait emmené ici ? Le hasard. Oui, après quelques mésaventures à Gloria, Zaphirel s’était retrouvé à errer dehors, sans réel but. L’errance ne lui plaisait plus tant, et il ne pouvait se résoudre à voler – enfin, à tenter de voler – à nouveau. Alors il avait faim, et il était prêt à faire à peu près n’importe quoi pour se sustenter, et à force de cheminer sans cesse, çà et là, il était arrivé là. Là, c’était ce petit village de Feusacré, très joli, très pittoresque… très étrange. A vrai dire l’ambiance n’était pas au rendez-vous. Mais dans un sens, cela allait bien avec l’humeur du jeune humain : morose.
Ils n’avaient nulle envie de le voir ici. C’était certain. Oh, bien sûr, ils ne l’avaient dit à Zaphirel clairement. Oh bien sûr, on lui avait refusé le travail, on lui avait dit qu’il n’y en avait pas. Mais il savait qu’il y avait toujours, ou presque, du travail. En échange d’un bol de soupe, ou même d’une nuit devant le feu. Il y avait généralement de quoi s’occuper. Même contre quelques pièces, il n’avait pu trouver d’accueil pour la nuit : personne ne voulait de lui. Oh, ça il en avait l’habitude, mais quelque chose restait étrange. Trop étrange pour être une simple sensation vague. Il avait trouvé une petite cabane abandonnée, dont il avait renforcé l’isolation avec du bois trouvé. Un petit feu pouvait réchauffer l’habitacle de manière très agréable pour la nuit entière.
Trois nuits s’écoulèrent, et juste avant que la quatrième ne passe, Zaphirel vit quelque chose de plus étrange encore. Ils étaient des hommes, très certainement, et, entièrement vêtus de blancs. Ils passèrent sans bruit derrière la cabane. Ils marchaient avec lenteur, et notre jeune humain décida de les suivre. Par impulsion, par curiosité. Ce n’était certainement pas un acte réfléchi – venant de lui, on s’en serait douté de toute façon. Ils se dirigeaient à l’extérieur du village, et Zaphirel restait à distance. Il put assister à une scène étrange, une sorte de commémoration, de cérémonie. Ils se tenaient en cercle, autour d’un livre, un grimoire. Il put observer à loisir l’entrée d’une grotte derrière eux, et il put profiter de toute la fraicheur de la nuit. Il observa, il attendit, il s’ennuya. Mais quelque chose – une petite intuition mesquine et cruelle sans doute – lui disait de rester là. S’il s’enfuyait maintenant, il se ferait à coup sûr remarquer. Il ferma les yeux quelques secondes.
A son réveil, il était seul. Aucun bruit suspect ne parvenait à ses oreilles, hormis le claquement de ses dents, car la nuit avait été assez fraiche. Il avait peu et mal dormi, et, personne ne l’attendait plus nulle part, alors il se dit qu’il pourrait trouver un autre endroit pour finir sa nuit, et il décida ainsi de pénétrer dans l’antre sombre. Là-bas, il serait sans doute dans un endroit idéal. Il marcha quelques temps dans la pénombre, avant de se retrouver face à quelque chose de surprenant. Le grimoire était là. Il se tenait sur un piédestal, au milieu de la sorte de pièce taillée dans la roche. Il s’approcha, hésitant légèrement. La curiosité était trop grande, et il prit le livre. Il le posa sur ses genoux, et à la faible lumière du soleil, il essaya lentement de déchiffrer ce qui était écrit sur la couverture. Il murmura ce qui était écrit, comme pour bien s’en souvenir…
Passé oublié, histoire effacée Par l'ignorance des mains qui m'étreignent Par la puissance du savoir que j'enseigne Je suis éveillé
Murmure insolent, secret terrifiant Par la neutralité de l'âme qui me détient Par le sentier tortueux de mon destin Je suis l'aboutissement
Enigme d'astucieux, puissance d'ambitieux Par le nectar de vie de ce qu'il y a de plus puissant Par ma couverture souillée d'un liquide brûlant Je m'ouvre à tes yeux
Lis-moi. |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Mer 2 Jan 2013 - 13:12 | |
| Une pulsation... Lente, acharnée, implacable. C'était la forme qu'avait choisi la douleur pour lui casser les pieds aujourd'hui. C'était encore celle qu'il supportait le mieux remarquez, parfois elle se manifestait de telle façon qu'il avait l'impression d'avoir une lame plantée dans la nuque et qui lui remontait jusqu'au cerveau, occasionnant des migraines soudaines et aïguë qui dans les pires cas parvenaient à le terrasser, l'obligeant à attendre roulé en boule que tout ceci prenne fin. Par chance ces moments étaient devenu rares, comme si la malédiction s'engourdissait peu à peu et que l'intensité horrible qu'elle avait eut au tout début commençait à s'émousser. Encore que... Il eut un tic nerveux au souvenir de sa rencontre quelques jours plus tôt avec le nouveau dragonnier de son camp, Achroma et surtout avec Silarae sa dragonne. Dès lors qu'il avait été mis en présence de l'écailleuse la douleur avait semblé exploser, bondir sur lui comme un fauve l'aurait fait sur sa proie et il lui avait fallu tout son incroyable empire sur lui même pour rester à peu près impassible et terminer la conversation de façon normale. Il n'avait pas fait traîner les choses toutefois et avait ressenti un intense soulagement en quittant la tente et en rejoignant la sienne dans laquelle il s'était calfeutré à la manière d'un animal s'isolant pour mieux lécher ses blessures. C'est à ce moment là qu'il avait compris, il ne pourrait pas continuer longtemps ainsi. Son esprit se fissurait peu à peu, il vivait à chaque instant dans la peur de réveiller la douleur et si en plus la présence des dragons en était responsable alors il n'avait pas fini de souffrir vu le nombre d'éclosion qu'il avait ressenti dernièrement dans la trame complexe de la magie.
Bien sur il n'ignorait pas que la malédiction des Dragons étaient connue pour être la pire de toutes et ne pas comporter de remède. Pourtant, il avait entamé des recherches acharnée, ne sortant plus de sa tente et se faisant amener les grimoires les plus anciens, les plus rares, les plus abjects parfois. Il avait peiné de longues heures sur des langages anciens, codés par moment, dépourvus de sens souvent. Sa connaissance des anciennes langues lui avait été très utile, sa patience légendaire aussi ainsi que son éducation elfique. Des jours avaient passé, les vampires s'étonnaient de ne plus voir leur chef mais il n'avait pas daigné leur donner la moindre explication. Puis, alors qu'il désespérait il trouva ce qu'il cherchait. Quelques lignes presque effacée au détour d'un bouquin qu'il avait gardé pour la fin parce qu'il lui semblait insignifiant et qu'il y avait selon lui bien peu de chance pour qu'il y trouve ce qu'il cherche. Un bouquin plein de chants, des chants elfiques pour la plupart, baptistrel parfois, humains aussi pour quelques rares. C'est dans un chant qu'il trouva la réponse, un chant rédigé dans une langue Elfique qu'il ne comprit pas tout de suite malgré ses origines, il était codé... Plusieurs jours lui furent encore nécessaire pour le décoder entièrement et pour en extraire le sens général :
>> Et parce que tout ce qui a été fait peut-être défait, des pires malédictions qui soient il existe un remède. Ennemi de la magie, ennemi des esprits, concocté par une folie sans nom, l'antidote qui sauvera les âmes au bord du gouffre n'est pas issu de l'ordre naturel. Il n'a rien à faire en ce monde, et pourtant il existe. Du frêle grimoire qui en contient les secrets nous dirons qu'il se trouve en Armanda sous la protection d'un groupe qui a renié depuis longtemps les principes de la nature et qui vit dans le blasphème et le mépris des esprits. Ce qu'ils en font n'est que mystère, ce qui est certain c'est qu'ils ne le céderont pas sans que le sang ne soit amené à couler...<<
Cette dernière phrase ne lui avait amené qu'un haussement d'épaule, le sang coulait à peu près partout où il mettait les pieds et-ce depuis sa transformation. Cette tendance c'était d'ailleurs fortement aggravée depuis qu'il avait prit la tête de son peuple, comme quoi on avait jamais rien sans rien... Satisfait de sa trouvaille, il avait donné les ordres nécessaires et très vite des dizaines de vampires s'étaient mis en route dans toutes les directions afin d'enquêter sur ce groupuscule qui apparemment détenait la solution des problèmes de leur prince. Plusieurs semaines encore avaient été nécessaires à leur retour, plusieurs semaines que l'Ancestral avait subis en grinçant des dents, difficile d'être patient lorsque la douleur vous taraude ! Son attente avait pourtant pris fin quelques jours plus tôt, enfin ! Il avait alors rassemblé ses troupes, sonnant la fin des commandos qu'il avait formé au tout début de la guerre, le temps où les vampires évitaient les troupes impériales comme la peste était passé. La guerre prenait un nouveau tournant...
"Nous arrivons mon Prince, les éclaireurs signalent qu'ils ont le village en vue !"
Lorenz hocha la tête en réponse au vampire qui lui annonçait la nouvelle, il était grand temps d'arriver... Les quelques deux-mille vampires qu'il avait pu rassembler ne possédaient pas tous un cheval et malgré leur résistance les marches forcées ne pouvaient que saper leurs forces, des forces dont il aurait bien besoin si son intuition était juste. Comment espérer qu'un rassemblement tel que la longue colonne qui serpentait à travers les plaines puisse passer inaperçu au centre même de l'Empire ? Nul doute que d'ici peu ils verraient débarquer de nombreux régiments humains chargés spécialement de leur barrer le passage...
"Déployez l'armée au sommet de la colline en position défensive et envoyez un commando fouiller le village. Nous cherchons un grimoire d'aspect ancien, dont la lecture sera certainement bloquée par un sort et qui sera dissimulé avec soin. Fouillez et brûlez les maisons une par une, interrogez les habitants et ne tuez que si vous êtes certains qu'ils ne savent rien. Amenez moi ceux qui résistent trop longtemps, nous n'avons pas de temps à perdre."
Son destrier renâcla, l'écume aux lèvres lorsqu'il le talonna pour lui faire grimper la colline à son tour, le voyage avait été éprouvant. Bien sur il aurait pu fouiller lui même le village mais il pressentait qu'il n'y trouverait pas ce qu'il cherchait, qui cacherait un tel artefact dans sa propre maison ? Il préférait ne pas prendre de risque et rester avec le gros de ses troupes qu'ironiquement il se targuait de pouvoir protéger. Il avait eut suffisament de mal à monter cette armée pour éviter de la faire tomber dans une embuscade meurtrière avant même d'avoir pu s'en servir.
Une embuscade.. C'était aux troupes impériales de l'armée régulière qu'il pensait en songeant à ce genre de piège, à aucun moment il n'avait envisagé que le minuscule village pourrait avoir la présence d'esprit ou peut-être la folie de lui résister. Cela commença par un éclaireur, puis une deuxième. Deux cris brefs, perçant, annonciateurs d'une agonie trop rapide pour être vraiment douloureuse, tiens...Voilà que ses éclaireurs rendaient leur tablier un par un... C'était ennuyeux car rien n'était plus dangereux pour une armée que de perdre ses yeux et ses oreilles... Le pire était à venir, Lorenz qui chevauchait en tête de colonne avait atteint le haut de la colline et se plaçait au mieux pour pouvoir commander ses troupes lorsque tout à coup le sol sembla se dérober. Les vampires juste devant lui disparurent avant même qu'il ne puisse comprendre de quoi il retournait, une fosse... Une fosse tout ce qu'il y a de plus banale, même pas activée par la magie (dommage d'ailleurs car si cela avait été le cas il l'aurait senti aussitôt) et dans laquelle tombèrent quelques malchanceux qui allèrent aussitôt s'empâler sur des pieux adroitement plantés dans le sol de ce trou sombre. L'Ancestral grogna, mécontent :
"Qu'on sorte de là ceux qui ont une chance de survie. Et j'ai changé d'avis, envoyez un émissaire annoncer au commando du village que je veux tous les habitants vivants."
Il éleva la voix pour s'adresser aux troupes :
"La colline est truffée de pièges, ne mettez pas les pieds n'importe où et surveillez l'arrivée éventuelle des troupes impériales."
D'abord décontenancée par un tel accueil, l'armée vampirique retrouvait peu à peu ses repères et s'organisait efficacement. Très vite les troupes furent disposées sur une longue ligne défensive, des éclaireurs bien armées partirent remplacer les morts et traquer leurs meurtriers, les yeux perçants des gardes fouillèrent les environs afin de ne pas se laisser surprendre. Lorenz lui avait les yeux braqués sur un tout autre point... Tout en bas de la colline, du côté opposé au village. Une grotte... Une simple grotte qui n'avait rien d'extraordinaire si ce n'était qu'il distinguait très facilement les nombreux pièges magiques dont ses environs étaient truffés. Pourquoi protéger un tel endroit avec un acharnement pareil ? Un sourire se dessina sur ses lèvres, il avait trouvé ce qu'il cherchait...
"Mon groupe avec moi, toi aussi dragonnier."
Non pas qu'il lui serait très utile, bien au contraire d'ailleurs car la présence de sa petite dragonne à peine sortie de l'oeuf irritait déjà la malédiction et faisait résonner une douleur sourde dans le crâne du vampire. Non le fait était qu'il voulait garder l'oeil dessus, pas question de laisser cet Achroma seul avec toute une armée qu'il aurait vite fait de retourner contre lui, d'autant que les troupes étaient mécontentes du long chemin qu'elles avaient dû parcourir et nerveuse à l'idée d'affronter enfin en face à face les lourdes armées impériales...
"Pied à terre. Il y a un sort pour effrayer les chevaux, en plus de tout ceux qui n'attendent que de nous décapiter..."
Joignant le geste à la parole, l'ancestral sauta souplement au sol. Il lui serait bien plus facile d'éviter ou de désamorcer les pièges de cette façon. Il jeta un oeil au dragonnier puis désigna sa droite d'un geste impérieux, celui là marcherait à ses côtés, tant pis pour la migraine.
Leur progression fut difficile, lente, dangereuse. Les milliers de regard de leur armée plantés dans le dos, le petit groupe d'une quinzaine de vampires franchit toutefois sans dommage la distance qui les séparaient de la grotte. Oh bien sur il y eu bien une fosse ou deux qui manqua les engloutir, une boule de feu qui s'activa soudain et qui vint sagement se loger dans la main d'un Lorenz et de son esprit serpent peu intimidé par le feu, un éclair qui s'essaya à les foudroyer sans rencontrer le succès escompté, quelques dagues qui surgirent de nul part et frolèrent la petite dragonne qui les accompagnaient. Rien pour les arrêter malgré tout, ils arrivèrent très vite au seuil de la grotte et y pénétrèrent sans plus d'hésitation, les pupilles vampiriques suffisamment dilatée pour voir clair dans l'obscurité croissante.
"Il était là..."
Prodigieusement intéressé, Lorenz laissa sa main parcourir le piedestal désormais vide qui avait très certainement abrité l'objet de ses convoitises. Il ne ressenti aucune magie défensive, aucun sort qui aurait pu réduire en cendre celui ou celle qui aurait essayé de s'emparer du grimoire. Sans doute que les défenseurs de l'objet avaient estimés que les sorts dont ils avaient truffé l'entrée était suffisants...
"Quelqu'un l'a prit, il est peut-être encore ici, trouvez le. Mais méfiez vous, seul un grand magicien ou un être particulièrement chanceux aurait pu arriver jusqu'ici sans dommages..."
Autant dire qu'il ne croyait pas une seule seconde à la deuxième possibilité, la chance c'était bien gentil mais il faudrait qu'elle soit effroyable pour permettre à quelqu'un d'échapper à autant de piège. Non, il s'agissait sans doute d'un maître, ou même d'un grand maitre. Il y allait y avoir bagarre...
"Montres-toi, qui que tu sois. Tu n'as aucune chance de nous échapper longtemps dans un si petit espace..." asséna le vampire
Son regard assombri scrutait les ténèbres, les perçant avec facilité. L'ennemi n'avait pas la moindre chance, aucun renfort ne viendrait. L'armée vampirique attendait de pied ferme les forces impériales, et il imaginait mal que quiconque puisse avoir l'idée de se glisser dans cette grotte pour venir en aide à leur proie... |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Jeu 3 Jan 2013 - 2:26 | |
| Cela faisait déjà plusieurs jours. Plus que cela même. Mais ça semblait déjà être une vie précédente, que ce temps où il souffrait de sa perte, et des changements qui lui avait été imposés comme des diktats. Il semblait que tout ces malheurs avaient été infligés à un autre que lui. La mort de son fils, le retour manqué... et pourtant, c'était de ces événements que découlait sa présente situation. C'était étrange, de regarder derrière soit sur une longue route ardue et de se rendre compte de la distance parcourue sans même l'avoir remarqué. C'était étrange, de voir les changements qu'il avait subit en si peu de temps, comme si ces quelques jours et semaines avaient été des années entières, aussi longues et vieilles que le temps lui même. Impossible de voir le début de la route, tant il était loin, mais à force, les jalons restaient ancrés dans son esprit, comme les empreintes des instants les plus importants de sa vie, indiquant les instants de profondes réflexions qui marquaient inévitablement le changement. Pourtant, entre l'instant présent et le dernier jalon, il semblait qu'une immense plaine avait prit le pas sur la modeste route, ou qu'un gouffre sans fond s'était ouvert sous ses pieds, et qu'il était à présent tombé au plus noir de l'abysse. Ou peut-être flottait-il sur les ailes de sa dragonne, tout en haut du ciel ? C'était encore difficile de le déterminer. Le plus mauvais juge de soit, c'est soit même dit on. Il voulait bien le croire, tant il ne parvenait pas à saisir exactement ce qui s'était passé, pour qu'il agisse ainsi. Il avait changé, ni en bien, ni en mal, mais il avait changé, en quelque chose d'autre, quelque chose qu'il n'appréciait pas forcément, du moins, avec lequel il n'était pas encore tout à fait en accord. Le changement pour le changement n'était pas bon. Même lorsqu'il découlait d'une série d'épreuves. À son age, c'était tout de même un monde, que d'être ainsi transformé, intrinsèquement.
La plus importante de ces transformations était bien évidement la présence de Silarae, et le fait que son éclosion pour lui faisait de lui l'unique dragonnier vampirique du coté de Lorenz. Dragonnier... il n'aurait jamais cru que ce nom s'appliquerait un jour à sa personne. Lui élu par la petite dragonne argentée ? Voilà qui était inespéré. Il avait vu les derniers dragons, à l'époque de sa jeunesse humaine, avait rêvé, comme tout les autres, d'être lié à une de ces fabuleuses créatures, parcourir les cieux en sa compagnie, pourfendre des ennemis et découvrir mille merveilles. Et voilà qu'un monde et une vie plus tard, c'était effectivement le cas, comme si le vœux formulé innocemment avait parcourut les âges pour venir chatouiller les oreilles du Dracos.
Deux destins pouvaient-ils être liés par delà le temps et l'espace ? Il semblait que oui. Il avait été hésitant, au départ, ne comprenant pas pourquoi c'était lui qui avait fait naître cette petite merveille. D'ailleurs à bien y réfléchir il ne comprenait toujours pas, mais ce dont il était certain, en revanche, c'était que la dragonne et lui étaient réellement fait l'un pour l'autre. Elle était douce, paisible, et en même temps elle possédait un souffle et une vitalité impressionnante, un enthousiasme qui déteignait sur lui et ravivait la faible flamme en lui. Il y avait de la joie chez elle, alors même qu'elle côtoyait le mal, une bonté intérieur et une amabilité nonchalante, comme une chandelle dans une pièce sombre, comme un roc dans la tempête. Et elle était intelligente, très, trop peut-être, elle apprenait aisément, qu'il s'agisse de la forme de communication usuelle des peuples à deux pattes ou de l'état actuel du monde, le vampire ne lui avait rien caché, lui offrant tout son savoir et son aide pour développer son esprit, l'éduquant comme il se le devait. C'était un vrai bonheur que de partager avec elle. D'abord des sons et des sensations, des images aussi, moins précises que la parole, mais plus aisées, au départ, lorsqu'ils apprenaient à se connaître mutuellement. Puis des mots, choisit avec soin, les plus courant, ceux dont elle allait avoir besoin rapidement pour comprendre les choses sans forcément passer par lui, des mots qui les désignaient aussi, tout les deux.
Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas éduqué un être, depuis Adryne, des centaines d'années auparavant, et il était déjà plus dégourdit et moins vulnérable que Silarae. C'était quelque chose de véritablement spécial que d'éduquer quelqu'un, et il se donnait à cette tâche avec toute son sérieux et toute sa constance, d'autant plus qu'il s'agissait là d'une dragonne ! C'était autant un honneur qu'un devoir des plus stressant. Il n'avait pas envie de rater quelque chose, au risque de se couvrir de honte. Mais elle n'était pas la seule à apprendre. Lui aussi. Car elle lui apportait énormément. Son souffle vital était comme une seconde jeunesse pour lui, lui redonnant l'énergie de se battre et de faire face activement aux épreuves face à lui. Lui permettant également de voir le monde sous un autre jour, bien qu'il conserve son détachement face au mépris ou à la haine des autres. Et de Lorenz en particulier. Une fois les premiers chocs passés, la méfiance pesant encore entre eux le fatiguait profondément. Il avait mieux à faire que de lui planter un poignard dans le dos, surtout alors que la souveraineté vampire n'était pas assurée. Et puis si il devait lui planter quelque chose ça serait plutôt par devant, histoire de voir son regard au moment de mourir, et d'être certain qu'il sache de la main de qui il venait de périr.
Car oui, Achroma avait désormais des sentiments. Deux, pour être exacte, complètement contraires. L'amour qu'il éprouvait pour sa dragonne, sentiment pur et incomparable, d'une puissance telle qu'il en avait l'impression de revivre chaque fois qu'il le frappait en plein cœur. Et la haine, non la Haine, qui suintait tout au fond de lui, envers Lorenz et son acte irréparable, une Haine noire et vicieuse, empoisonnée, semblable à des griffes glaciales et putrescente qui s'enfonçait dans son esprit et dans son cœur chaque fois qu'il se trouvait en présence du seigneur vampire. Oui il le haïssait, comme personne ne le haïrait jamais, comme personne n'en aurait la force ou la raison, ou même le courage. Il serait toujours là pour le haïr, enchaîné à lui comme un esclave ou un prisonnier, contraint de servir sous ses ordres pour le bien de son peuple, contraint de subir sa folie et le mal qui émanait de lui, contraint de le voir transformer des enfants en machines de guerre, contraint de le voir réduire un peuple tout entier à néant, et un autre à l'état d'animaux stupides. Et si il était enchaîné à lui ce n'était pas même la faute de Lorenz mais bien la sienne, c'était lui qui avait enfilé le collier de métal de l'esclave lorsqu'il avait permit à la douleur et à l'angoisse de pénétrer en lui pour se transformer en cette chose honnie qu'était la haine. C'était sa faute à lui, sa faute si il avait abandonné Adryne, sa faute si il avait laissé Lorenz faire, sa faute pour avoir montré ses sentiments au mauvais moment... sa faute... ais au moins il pouvait servir les siens. Servir les siens, et protéger Silarae du reste du monde. Jamais il ne laisserait quoi que ce soit l'atteindre, son étoile filante, quitte à massacrer les ennemis potentiels jusqu'aux derniers.
En cela, il était déterminé. Rien ne valait Silarae, aucune vie n'était plus précieuse que la sienne, et il n'était pas prêt à subir une nouvelle perte, celle là, il le savait, le tuerait plus sûrement que la lame de n'importe quel guerrier. Mais tout cela était désormais fermement conservé au plus profond de lui-même. Il ne montrerait pas ses sentiments. Silarae comme Lorenz les connaissait, c'était déjà bien suffisant. Pendant ces quelques jours, tout avait changé. Véritablement changé. Et le monde également, semblait avoir changé, pas pour le bien d'ailleurs. Il avait eut un mauvais pressentiment en voyant Lorenz s'enfermer seul dans sa tente avec des ouvrages tous plus anciens et plus noirs les uns que les autres, des ouvrages dont il aurait bien voulut voir le contenu, histoire de savoir exactement ce que préparait le seigneur vampire.
Malheureusement, quand le chat n'était pas là, les souris ne dansait pas forcément, surtout quand les demandes lui retombaient dessus, de par son statu nouvellement acquis. Serviable, il s'était contenté de répondre du mieux qu'il pouvait sans titiller cette paranoïa infernale qui semblait être la compagne de Lorenz depuis sa transformation. Il avait pourtant eut sa réponse, au final. Pas sous la forme qu'il attendait, et pas par l'interlocuteur duquel il l'attendait, mais il avait tout de même la réponse. Le Dracos. Une intervention directe de l'esprit protecteur de cette terre, encore un honneur, si on pouvait considérer les sombres nouvelles comme un honneur à recevoir. Mais voilà, il ne pouvait décemment suivre la voie qu'emprunteraient les dragonniers de l'alliance mortelle. Lui devrait forcément remettre l'ouvrage à Lorenz si il le trouvait, et si il lui en parlait. Cependant, encore une fois, la question s'était vite réglée, puisque c'était justement cet ouvrage que convoitait apparemment sa Némésis.
Il avait fallut plusieurs semaines pour que les enquêteurs reviennent avec des nouvelles. De précieuses semaines de perdues malheureusement. Lui aussi avait été curieux de savoir exactement de quel genre d'ouvrage interdit il s'agissait, car tout ce qui intéressait Lorenz avait forcément un intérêt pour lui, bien que n'était fondamentalement pas le même. Lorenz cherchait sans doute la puissance, lui un moyen de le perdre une fois son utilité épuisée. Car c'était tout ce à quoi il était bon, au final, faire grimper les vampires au sommet. Mais ensuite ? Et bien ensuite il prendrait le relais, tout simplement, ou, plus certainement, trouverait quelqu'un pour cela. Les candidats ne manqueraient certainement pas, et avec un peu d'aide... oui, ils seraient parfait, sans aucun doute. Mais on en était encore loin après tout, des surprises pouvaient avoir lieu entre temps, des événements inattendus et des retournements de situations. Il ne devait pas aller trop vite. Pour l'instant l'ancestral vampire était encore utile, une arme de destruction et un génie militaire qu'il fallait estimer à sa juste valeur. L'être idéal pour conduire et glorifier leur race trop longtemps maudite. Mieux valait s'en tenir à ça, quitte à ne partager qu'avec sa compagne le secret de ses visions du futur hypothétique.
Toujours était-il qu'après ces longues semaines, ils avaient enfin repéré ce qu'ils cherchaient, et l'armée vampirique s'était enfin mise en marche comme un corps unique et solide vers le but de son commandant. Et la marche forcée n'était pas pour plaire à tout le monde, en particulier à ceux ne possédant pas de monture. Ce n'était pas le moment de remédier à ce genre de désagrément, cependant, ni à le faire remarquer puisque, de toute façon, Lorenz était fou, pas aveugle. Comme une traînée sanglante et sombre, l'armée vampirique avait traversé l'empire humain comme un terrain conquis. Pas de résistance ? Pas encore du moins, mais il ne fallait pas croire que les hommes resteraient sans rien faire, quand bien même ils allaient à la mort assurée en s'opposant à eux. Qu'allaient-ils prévoir ? Personne ne le savait encore. Il y avait beau à dire, mais quand on en venait à l'esprit tactique humain, il fallait le considérer avec autant de prudence qu'une mule ingrate. Parfois c'était raisonnable, et parfois c'était navrant.
Chevauchant dans le même groupe que Lorenz, il suivit celui-ci, en retrait et silencieux, Silarae sur l'épaule. Au moins, rester en retrait lui évitait de finir empaler sur des pieu.. pauvres enfants, ils n'avaient vraiment rien demander à personne. Mais de toute façon, ça n'avait pas d'importance. Ils étaient attendu, par qui ? Par quoi peut-être ? Impossible à dire sur le coup. Ils verraient en temps et en heures. De toutes façons, lui devait apparemment suivre le mouvement et accompagner l'ancestral. Voilà que la paranoïa lui reprenait, ça ne s'arrangeait pas, ou bien était-ce la proximité de Silarae qui semblait le mettre si mal en point ? En tout les cas il n'avait pas le choix, il allait lui falloir faire la suivante. Il ne daigna même pas donner signe qu'il avait comprit le geste, quel besoin y avait-il de cela après tout ? Et descendit de selle en attrapant son arme et en sécurisant la jeune dragonne sur ses épaules, ne désirant pas qu'elle se fasse roussir les écailles sur les pièges que Lorenz présentait. Laissant à celui-ci le soin de se protéger, n'ayant de toute façon pas la prétention ni l'envie de servir de garde du corps, il s'employait en revanche à défendre Silarae contre les quelques pièges qui la visèrent, le reste étant aisément stoppé par l'ex-elfe suceur de sang. Arrivés au seuil de la grotte, ils la franchirent sans soucis, après tout les tracas causés par les pièges, c'était tout de même un minimum.
Observant Lorenz qui étudiait le piédestal, il resta silencieux, à l'écoute des environs. Il ressentait un léger battement de cœur, comme ceux des petits oiseaux terrifiés et futiles qui piaillaient pour attirer l'attention sur eux sans jamais être autre chose que de veines boules de plumes. Ce fut pourtant sa dragonne qui l'attira dans un coin de la grotte en particulier. Confiant dans les capacités déjà développée de Silarae, il suivit sans poser de question jusqu'à s'arrêter. D'un mouvement vif, il saisit la chose pitoyable recroquevillée dans un coin, la clouant sur place de ses yeux de lagon bleus. Restant un instant surpris il eut un léger haussement de sourcil, alors que sa poigne titanesque se refermait sur le petit cou fragile. Un humain... un simple, banal, humain. Rien de plus rien de moins. Où était le maître mage que Lorenz espérait trouver ? A voir le livre entre les mains ingrates du gamin, c'était lui le voleur. Qu'avait-il de spécial ? Rien. Il n'était ni fort ni magicien, ni quoi que ce soit de particulier. Un rejeton humain sans plus d'originalité que d'être au mauvais endroit.. au mauvais moment. Pauvre enfant... La surprise et la déception passée, il le plaignait un peu de se trouver entre les griffes d'un monstre tel que l'ancestral. Mais rien qu'un peu. Secouant la tête il ne se fit pas prier pour offrir son baptême de l'air à l'enfant en l'expédiant en vol plané hors du recoin où il s'était dissimulé et aux pieds de Lorenz, directement, livré à domicile.
« Regarde. Le voilà... ton puissant mage » Et, secouant la tête, il soupira à l'adresse de Silarae *Si c'est là toute la résistance qu'ils opposent à Lorenz, pas étonnant que nous soyons aussi nombreux... *
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Mar 8 Jan 2013 - 22:23 | |
| Deux miroirs incandescents absorbants les formes et les couleurs du monde, et une conscience unique et attentive s'abreuvant de savoir, Silarae avait depuis sa naissance entamé un apprentissage rigoureux qui, bien loin de d'étancher sa soif de connaissances, lui apportait beaucoup de satisfaction et toujours plus de curiosité. Apprendre le noms de toutes choses l'avait beaucoup amusée pour commencer; savoir qu'on appelait un vampire un vampire, un dragon un dragon et ainsi de suite avait quelque chose de très divertissant. Le monde était une gigantesque grille de mots-croisées illustrée par des images colorées, et les subtilités du langage permettait de remplir les cases avec toutes sortes de fantaisies. Les mots dansaient désormais dans l'esprit de la petite dragonne comme de petites fées à un banquet printaniers, faisant la ronde en changeant de partenaires à chaque fois que les phrases se modulaient dans ses pensées. Ah, que Petit-Monde était loin désormais, si loin ! Achroma lui avait appris le mot œuf pour le désigner, et il n'avait rien inventé : ce terme était le plus approprié selon les hommes de science, cependant il n'apportait pas entière satisfaction à l'argentée. Les reptiles étaient ovipares lui avait dit son lié, ils pondaient des œufs dont la coquille était d'une dureté sans pareille chez les dragons, et de ces œufs naissaient les embryons presque parfaitement formés. Silarae avait froncé le museau en l'apprenant. Elle avait beau être une élève attentive et assidue, quand un terme ne lui convenait pas, elle avait toutes les peines du monde à l'adopter. Dorénavant, quand elle parlait de sa vie dans Petit-Monde, elle employait le mot "Œuf" comme elle eut raconté une plaisanterie, usant d'un ton moqueur pour signifier son dédain pour un mot aussi peu représentatif de la réalité qu'il nommait. Son "œuf" n'avait rien d'une enveloppe dure ou solide dans laquelle elle s'était contenté de se former, sans quoi elle n'aurait été destinée à personne et serait née comme un vulgaire lézard ailé. En effet, lorsqu'un petit ovipare grandissait en son sein, la coquille de son œuf était conçue pour le préserver du monde extérieur jusqu'à ce qu'il ait "l'élan", seul terme qu'avait trouvé la petit dragonne pour désigner le déclic qui précédait la naissance de l'embryon. Petit-Monde n'était pas ainsi. Il l'avait gardée prisonnière malgré ses tentatives pour s'échapper. Elle avait le corps qui avait été dévoilé au monde à sa naissance depuis fort longtemps, et pourtant les siècles s'étaient écoulés platement avant qu'elle ne puisse sortir. L'oeuf de dragon n'était pas un œuf, il était le Gardien, le poing du Dracos qui ne s'ouvrait que pour celui qui s'en montrait digne, et contre sa paume de marbre, il tolérait que la future arme du Destin pense, ressente, et apprenne tout ce qu'il était possible d'apprendre privé de ses cinq sens. Quelqu'un pourrait-il un jour lui amener un homme de science capable de lui raconter sa vie et sa lutte dans son Petit-Monde et continuer à parler d'Oeuf ? Elle demandait à voir !
Ah que Petit-Monde était loin, oui, et ce n'était pas à n'importe qui qu'il l'avait confiée et plus le temps passait, plus elle comprenait la chance qui était sienne d'avoir éclôt pour Achroma. Bien évidemment elle ne l'avait jamais trouvé quelconque - il était son dragonnier tout de même - cependant en apprenant à le connaitre elle avait découvert qu'il n'était pas seulement étincelant à ses yeux du fait de leur lien, il savait même sans cela se démarquer de son peuple. Ainsi il avait été différent avant même d'être dragonnier, sans doute était-ce d'ailleurs cette différence qui l'avait attirée vers elle ? Il était calme, une force tranquille et paisible, observateur et critique, attentif et parfois perdu dans ses pensées. Et le Dracos savait qu'en plus de mille ans il avait eu le temps d'en accumuler des sujets de réflexions ! Il était ainsi plantée comme une montagne physiquement intacte, figée dans le temps depuis sa transformation, et intérieurement érodée, bien que toujours fièrement dressée, son regard s'en allant par-delà les paysages et son expérience racontant le monde de ce dernier millénaire.
Sans doute aurait-il pu se lasser de lui enseigner le monde, bâcler certaines choses qui, à force de les avoir vues, revues, dites et répétées, lui aurait alors parues bien trop dérisoire pour mériter du temps et des explications. Lorsqu'on en avait vu autant que lui, pouvait-on encore comprendre l'émerveillement d'un enfant face à de délicates dentelles de givre déposées à la tige de chaque brin d'herbe lorsque l'aube pointait ? Pouvait-on à son tour retrouver les joies simples et pures, comme faire craquer de petites flaques gelées sous ses pas et en admirer la toile de failles qui s'y retrouvait logée ensuite ? Peut-être que non, cependant cela ne dispensait pas Achroma d'être toujours très patient avec elle, lui accordant beaucoup de temps qu'il aurait pu consacrer à autre chose. En ces sombres temps, sans doute y avait-il plus préoccupant que l'éducation d'une jeune dragonne intriguée par tout jusqu'à son ombre. Élève curieuse, elle savait néanmoins quand retenir son flot de questions, écoutant alors avec la plus grande attention ce qui se passait autour d'elle, suivant parfois les pensées de son dragonnier tandis qu'il discutait avec des membres de son espèce pour en apprendre toujours d'avantage. Parfois c'était Achroma qui de lui-même lui racontait des histoires concernant Armanda, et il était un fabuleux conteur. Comme une enfant qu'elle était, Silarae adorait l'écouter parler et penser. Il pouvait lui décrire la pluie et le beau temps comme la dernière grande bataille à laquelle il avait assisté, elle restait toujours suspendue au fil de ses mots, funambule ne craignant ni vide ni brise, son attention infaillible rivée sur la continuité des phrases qui lui étaient offertes, ne perdant pas une miette des récits de l'ancestral.
C'est de sa mélodieuse voix qu'elle avait découvert que le continent Armandéen était en guerre, que la guerre était un conflit, qu'un conflit était une mésentente qui pouvait entraîner une lutte, et qu'ainsi la guerre était une lutte terrible opposant les humains et les vampires, les premiers étant les proies des seconds. Était-ce cependant un simple cheminement dans la chaîne alimentaire ? Il semblait que non, ou du moins, cela semblait aller bien au-delà du simple instinct de survie: manger ou être manger - ou étant donné la non-comestibilité flagrante des vampires: manger ou avoir de vilains maux de ventre jusqu'à ce que mort s'en suive. Le véritable enjeux de cette guerre dépassait tout ce que la petite imagination déjà fertile de Silarae pouvait concevoir, elle était pure folie cravachée par l'ambition d'un prince sans couronne qui ne s'arrêterait devant rien, tuant pour étancher sa soif de pouvoir comme il s'abreuvait du sang de ses victimes pour survivre.
Ce fait, c'est du vampire concerné lui-même qu'elle l'avait appris, cet Alpha nommé Lorenz Wintel. En plus d'avoir été d'une impolitesse indéniable envers son dragonnier le jour de son éclosion, c'était cet individu qui avait enlevé son "lié non par le sang mais tout comme" à Achroma, lui causant une souffrance extrême qui faisait frémir les écailles de la petite argentée chaque fois que son image flottait dans ses pensées endeuillées et parfois écumantes de haine et de douleur. Et ce n'était pas tout, cette aura que pressentait Silarae en sa présence n'était pas due au fait qu'il ait une âme de leader - déjà faudrait-il qu'il en ait une, d'âme -, ou qu'il ait le cœur si sombre, non. Il y avait pire que cela . Quelque chose dans son odeur qui ne collait pas avec son allure de bipède, quelque chose qu'il avait et qui ne lui appartenait pas, car jamais un vampire ou n'importe quel autre peuple prospérant sur Armanda n'aurait pu avoir. Il sentait le dragon. Imposteur, criminel, fou ! Ce vampire trichait et en payait le prix, car cette folie qui le rongeait n'était simple torture de ses souvenirs, simple pression du passé, non. Sa démence portait le sceau de la vengeance ancestrale, punition infligée aux pires criminels, aux voleurs dont l'audace insultait le Dracos lui-même. Les buveurs de sang de dragon devaient payer pour leur pêché, et le voir indisposé par sa présence ne faisait que conforter la petite dragonne dans l'idée qu'il méritait son sort. C'était d'ailleurs au sujet de ce dernier qu'ils avaient quitté le camp vampirique quelques jours auparavant.
Cela avait été un grand bouleversement dans la vie tout juste entamée de la petite argentée. Pendant son séjour au camp, plusieurs fois Achroma l'avait laissée dans leur tente, en compagnie de gardes gris, mornes et inexpressifs qui lui avaient inspirée un ennui profond. Quand il allait chasser ou quand il avait besoin de prendre ses distances pour méditer, il tenait à y aller seul, probablement parce que Silarae était trop jeune, mais aussi sans doute car il avait besoin d'un peu de sérénité. Quelques soient ses raisons, sa liée se pliait toujours à sa volonté sans insister, attendant toujours son retour avec patience, ne le sentant jamais très loin tant que le fil d'or qui les reliait l'un à l'autre ne faiblissait pas, se tenant immobile sur un coffre en fermant les yeux, tapie dans l'ombre des pensées de son dragonniers pour observer dans ses souvenirs immédiats les variances des paysages au-delà du camp. Beaucoup de détails l'avaient interpelée de part leur beauté, mais les voir à travers les yeux d'un autre ne valait pas leur confrontation direct. Perchée sur l'épaule d'Achroma, c'est les yeux grands ouverts et l'esprit en éveil que Silarae observait les paysages alentours avec intérêt, retournant parfois la tête pour observer les rangs des vampires qui fourmillaient jusqu'au loin. Cela faisait longtemps qu'ils progressaient ainsi, et beaucoup montraient des signes de fatigue, de soif et de mécontentement dû à l'une comme à l'autre. Des chuchotements se faufilaient de bouches à oreilles, créant une sorte de fond sonore infime mais suffisamment audible agacer la dragonne aux sens affutés. Il était souvent question de scepticisme à propos de la raison qui poussait le prince à les entraîner dans cette quête, cependant personne ne parlait de s'arrêter là ou faire demi-tour, la longue colonne vivante semblant n'être qu'un seul et même serpent sombre et soudé, son corps sinueux suivant sagement sa tête obsédée par son but, résigné. Par ailleurs, l'objectif de Lorenz semblait être partagé par Achroma, mais pas pour les mêmes raisons. L'un voulait la puissance, l'autre se débarrasser de l'un quand il serait temps... Quel sorte d'objets pouvait donc contenir un tel pouvoir ? La petite dragonne avait posé la question, et la réponse l'avait laissée pensive: il s'agissait d'un ouvrage renfermant un savoir secret, un savoir précieux, convoité et terriblement dangereux selon les mains qui s'en saisiraient. De quoi inciter à la plus grande prudence, évidemment ...
Après tant de journées sans grande action, la petite dragonne sursauta lorsque les pièges commencèrent à se déclencher dans la colline. Des vampires furent dévorés par les gueules béantes de la terre pour aller s'embrocher sur leurs crocs avec des râles d'agonie. Soudain inquiète pour son dragonnier, Silarae fut presque soulagée que Lorenz lui demande de l'accompagner dans sa progression. L'argentée avait beau nourrir une aversion profonde pour le prince, cela ne l'empêchait pas de concéder qu'il savait parfois se montrer utile. Lorenz indiqua à son groupe de descendre de selle, et Silarae raffermi sa prise sur l'épaule de son lié pour ne pas basculer la tête la première dans le crin de sa monture. Une monture montée par une future monture... Elle n'en aurait pas menée large si elle s'était retrouvée cramponné à un cheval qu'elle considérait comme tout à fait comestible quoiqu'un peu volumineux. Une fois à terre, Achroma se chargea de sa sécurité et Silarae l'en remercia avant de lui envoyer une vague d'assurance pour essayer de chasser cette inquiétude persistante qu'elle sentait palpiter entre ses tempes. Soucieuse de lui apporter son aide, elle se concentra sur les alentours, épiant le moindre brin d'herbe et le moindre mouvement même infime pour prévenir de tout danger. Sa vigilance ne l'empêcha pas d'être plusieurs fois prise au dépourvu quand elle se retrouva cible de quelques pièges, comprenant seulement alors le sens exact du mot "danger", lequel était bien plus vif et sournois qu'elle ne le pensait.
Redoublant d'attention lorsque son lié entra dans la grotte et apprenant de ses erreurs qui sans Achroma lui auraient coûté cher, la petite dragonne sentit soudain une vibration dans l'air qui résonna à ses oreilles comme un tambour de guerre tant un tel son était inhabituel. Il s'agissait d'une sorte de battement, une palpitation qui ressemblait à celle qui animait son thorax mais en bien moins rapide. Et puis il y avait cette odeur. L'odeur de la peur, le fumé de la proie. Tous ses sens en alerte, elle se laissa glisser de l'épaule d'Achroma jusqu'au sol avant de l'inviter à la suivre, se fiant à son ouïe et son odorat pour suivre la trace encore fraiche d'une créature bipède qui avait tenté de s'échapper, mais qui dans la précipitation sans doute, n'avait trouvé meilleure cachette qu'un rocher à peine plus volumineux que les autres. Silarae leva les yeux en voyant l'humain qu'avait débusqué son dragonnier se retrouver dressé sur ses jambes, affrontant le regard de glace de son dragonnier, et elle poussa un couinement en sentant l'une de ses pattes effleurer sa queue. Sans chercher à comprendre et obéissant à son instinct, elle se retourna brusquement et planta ses petits crocs épineux dans la cheville du malotru, faisant couler un mince filet de sang le long de son pied responsable de sa frayeur, après quoi elle n'eut que le temps de lâcher prise tandis que l'humain décollait dans les airs, s'attirant de surcroit son regard réprobateur. Il chuta lamentablement aux pieds du prince au sang souillé, tirant une pointe d'amusement à Silarae qui n'en sentait presque plus l'affront qu'il lui avait fait de la toucher.
Les paroles d'Achroma obtinrent son approbation à laquelle elle ne pût s'empêcher de rajouter une touche de tristesse. Il était désespérant de constater qu'un ouvrage interdit aussi puissant, dangereux, maléfique, secret et pourvu de nombreux autres adjectifs à faire frémir, soit si peu protégé. Après un tel voyage, en compagnie de pareille escorte, elle s'attendait à bien plus que quelques pièges et un humain maigrichon à affronter ! Au vu de cet être fait de sang chaud et de chair gouteuse, elle eut une pensée compatissante envers l'espèce humaine qui semblait bien peu adaptée pour lutter contre le peuple vampirique... Il ne restait donc plus qu'à récupérer l'ouvrage, et à s'en aller ... * est-ce cela le gardien des secrets terribles ?* Silarae ne cachait pas sa déception. Boudeuse elle rajouta * Ça ne ressemble pas du tout à une quête épique, il aurait au moins pu y avoir des...* elle chercha le mot approprié avec application. *des concurrents. * |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Mer 9 Jan 2013 - 2:35 | |
| Hrp : J'ai inventé un truc pour accomplir ma tâche tout en restant cohérent (il y a quand même deux grand maître mages, un dragon et une dizaines de guerriers vampires dans cette grotte ><)*** Cette odeur le captivait et aussi loin qu’il se souvenait, à travers les méandres de sa mémoire immortelle mais néanmoins faillible : il l’avait toujours apprécié. Elle n’avait pourtant rien pour plaire. Bien au contraire ; ce mélange putride de sang et de décomposition, de chair morte et de peur, de déjections et de cendres, le tout parfumé de corps et de bâtiments que le feu dévorait encore, aussi insatiable que l’Esprit de la Mort. Pour Roëric Alokor, rien, non rien au monde, n’était plus enivrant que l’odeur d’un champ de bataille. Mais la plupart des gens, toutes espèces confondues y compris les vampires, n’auraient probablement pas été d’accord avec cette analyse.
Par chance, il s’en moquait éperdument. Accompagné d’Isyndar, ils marchaient dans un village en ruine, slaloment entre les cadavres. Un vague sourire aux lèvres mais les yeux aussi froid que le métal, le vampire reconstituait les évènements. Son esprit de stratège visualisant le lieu de l’attaque puis son cheminement. Les attaquants – des vampires à n’en pas douter- n’avaient laissé aucune chance aux défenseurs, de simples villageois. Certes ces derniers étaient armés, les récents affrontements dans l’est de l’empire n’ayant laissé aucun d’entre eux indifférent. Mais l’attaque avait eu lieu de nuit, contre un agresseur en nombre supérieur.
Un massacre.
Les suceurs de sang avaient fait leur moisson d’âme, convertissant les plus prometteurs et saignant les autres. Quelques-uns s’étaient étouffés avec le sang des fameux immunisés, d’autres avaient été suffisamment imprudent pour périr par l’épée, mais rien qui n’ait réellement changé le cours de la bataille. Comment pouvait-on se satisfaire de tels combats ? C’était comme si les humains décidaient de déclarer la guerre aux écureuils. Franchement ridicule."Pourquoi suis-je ici ? Ce n’est pas un spectacle pour un dragonnet."Ah oui ! L’aube se levait et il avait aperçu au loin les bâtisses. Tout en se dirigeant vers ce qui avait dû être une auberge dans une autre vie, il expliqua d’une manière absolument pas convaincante à la dragonne que tous ces messieurs et ces mesdames et oui, même les enfants jouaient seulement à un jeu et qu’ils se relèveraient tous quand ils partiraient.
Comment ça, impossible ?
Bref, ils passèrent la journée dans une chambre dans un état à peu près correct avant de repartir au coucher de soleil. Ce fut à cet instant qu’ils firent sa rencontre. Aussi ténébreux que magnifique, le destrier vampirique s’amusait à pousser une tête humaine avec son museau. S’avisant qu’il lui plaisait, Roëric s’approcha de lui, le rassurant par sa voix et ses caresses. Il mit quelque minutes à l’apprivoiser mais le guerrier-mage se doutait bien que ce ne serait pas du temps perdu. Ils finirent donc par reprendre la route, Isyndar blottie contre son ventre.
En chemin, le vampire se remémora les raisons de ce voyage, maudissant ce fichu Dracos soi-disant sage et tout-puissant qui n’avait pourtant rien de mieux sous la main qu’un vampire et un bébé dragon. Tout du moins l’imaginait-il, ne connaissant pas d’autre dragonnier, si ce n’était le dragonnier de Lorenz et encore, seulement de loin, comme tous les vampires. Un outil supplémentaire pour le pouvoir en place, rien de plus. Roëric doutait qu’ils en aient quelque chose à faire de la fin du monde, du moment qu’ils puissent régner sans partage sur ses ruines. Il aurait pu ne pas répondre, choisir de compter sur la possibilité que quelque part, un dragonnier mieux loti que lui assumerait cette mission.
Une idée somme toute très naïve et il ne mangeait pas de ce pain-là. De fait Roëric Alokor, vampire de son état, partait sauver le monde. Autant dire que les armandéens étaient dans la mouise jusqu’au cou.
Usant du sortilège d’Attirance, il demanda son chemin plusieurs fois, car bien évidemment, le grand manitou n’avait pas jugé utile de leur envoyer une carte détaillée par télépathie. Détail inquiétant, même avec ce sortilège, la plupart des gens refusaient d’aborder le sujet. Le village en question semblait comme entouré d’une aura aussi mystérieuse que terrifiante et à cela s’ajoutait toutes les rumeurs de disparition. Bien sûr l’éventualité que tous les voyageurs aient tellement aimés ce lieu qu’ils n’en soient jamais partis n’avait effleurée personne.
Peut-être à cause de l’invasion vampirique, ou de l’empoisonnement de l’empereur ou encore de l’anéantissement presque total de toute forme de commerce dans cette partie du monde : les gens semblaient un brin pessimiste.
Cependant le vampire ne se sentait guère concerné par la misère humaine. D’abord parce qu’il avait son propre fardeau –et non des moindres- mais aussi parce que les criminels pullulaient en ces périodes de crise et que c’était là son garde-manger personnel. Parlant de ça, il avait un petit creux. La meute de la louve était bien loin et il était grand temps de renouer avec ses… Son regard se posa alors sur la petite dragonne, interrompant le fil de ses pensées, lesquels se faisaient de plus en plus… macabres."Pas de casse-croûte donc…. J’ai l’impression d’être un fichu lapin."Ah ! On cause, on cause et on arrive. Le village de Feusacré était en apparence semblable à tous les autres. Un bouiboui tout pourri dans lequel un noble aurait tout simplement refusé de s’arrêter, même en cas de vie ou de mort. La mort valant de toute façon bien mieux que vivre dans un tel dénuement. Depuis Roëric en avait fait du chemin et la non-vie dans des cavernes poisseuses et froides vous offrait un regard très différent sur le confort.
En tout cas il semblait en avance. Comment le savait-il ? Eh bien aucune armée ne s’affrontait, pas de dragons dans le ciel et rien n’indiquant qu’ils étaient à deux doigts de l’apocalypse. Il passa donc les nuits suivantes en repérage, s’amusant comme un petit fou avec tous les pièges des environs. Une véritable convention.
Évidemment il ne permit à personne de les voir. La nuit ils étaient invisible, parce qu’il le voulait. Le jour, ils rejoignaient sa monture, à quelques lieues au nord. Quelques nuits passèrent avant que l’humain n’arrive. Comme pour les autres, il resta prudent. Cet endroit étant bien trop louche pour accueillir avec sympathie l’arrivée d’un vampire. Quoique n’importe quel village en ferait autant, surtout depuis les derniers évènements.
Cette fameuse quatrième nuit ils suivirent donc l’étrange procession en compagnie de l’humain. Ils assistèrent à tout, quoiqu’ils ne fussent pas assez idiots pour entrer dans la grotte. Cet endroit, ils l’avaient déjà repéré auparavant et il fourmillait de pièges, plus encore que partout ailleurs. Ce qui n’était pas peu dire. S’enquérant de l’humain, ils remarquèrent que celui dormait… Inconscience ou stupidité ? Roëric haussa les épaules, ce n’était pas son problème. Il savait où se trouvait le grimoire, restait donc à le récupérer.
Il analysa la situation, la jaugeant sous tous ses angles. Puis il décida de capturer l’un de ces types en blanc. Un temps passa, puis ils se séparèrent en petits groupes, retournant au village. Le vampire choisit le dernier d’entre eux, deux hommes qui discutaient à voix basse tout en cheminant. Il fit volontairement du bruit de manière à n’être entendu que d’eux seuls. Il se répéta jusqu’à que l’un aille voir. Il l’assomma promptement. L’autre, probablement inquiet, le suivit quelques minutes plus tard pour subir le même sort.
Il réveilla l’un des deux puis l’interrogea. Évidemment, il posa quelques difficultés, lesquelles furent réglés par l’amputation immédiate et sans appel d’un doigt, puis de deux. Après tout, il avait la bénédiction du Dracos. Une fois pressé comme une orange, il l’assomma de nouveau puis s’en prit à l’autre, histoire de croiser les informations. Quelques erreurs, égarements et autres oublis par-ci par-là l’obligèrent bien malgré lui à de nouvelles sanctions, mais globalement, il obtint tout ce qu’il voulait. Sauf une chose : de quoi parlait ce fichu grimoire. De ça et de leur but, les hommes en blanc refusaient obstinément de parler.
Respectant une telle abnégation et un tel sens du devoir, il en restât là.
L’aube pointait, et de toute évidence, cette affaire avait pris plus de temps que prévu. Malheureusement il ne pouvait guère remettre cela à la nuit prochaine, car dès leur réveil, les humains remarqueraient l’absence de deux des leurs. Intrigué, il remarqua une très large ombre noire à l’horizon. Quelques minutes passèrent avant la vision ne se précise."L’armée de notre prince adoré au grand complet… Marrant, mais je doute qu’il veuille sauver le monde celui-là."M’enfin il n’était guère objectif, étant naturellement du coté de Kylian. Approuvant de la tête la discipline permettant à deux mille vampires d’être les uns à côté des autres sans s’étriper (un exploit formidable), il observa ses frères et sœurs s’approprier la colline… enfin plus ou moins. Apparemment, ils n’avaient pas prévu les pièges. Certains partirent vers le village mais d’autres se dirigèrent vers la grotte et cela inquiétait quelque peu le vampire.
Il retourna donc là-bas, emportant tant bien que mal l’un de ses captifs, le soleil ponctionnant ses forces. Il en avait besoin pour son plan. Enfin son plan B, non C, maintenant que tout venait d’être remis en question. Fichus vampires. Il apprécia l’ironie de la chose tout en arrivant sur place. L’humain était partit. Un gêneur de moins donc… Quelque chose clochait."Le soleil… Et ces vampires qui s’activent… Fichu grimoire."Bref, il était grand temps de… Zut, voilà qu’ils se pointaient. Roëric se cacha du mieux qu’il put mais il était confiant. Entre les pièges et leur impatience, ses ennemis auraient d’autres chats à fouetter. Une quinzaine de vampire se tailla un chemin jusqu’à la grotte pour finalement s’y engouffrer. Pas un ne restât dehors ce qui était une erreur tactique grossière. Enfin, il n’allait pas s’en plaindre. Mais que d’arrogance tout de même !
Le trio : un vampire, un type inconscient et la dragonne se dirigea donc à pas de loups vers une paroi à côté de l’entrée. Grâce à l’aide de ses précieux « amis », il connaissait les pièges et savaient les éviter. Sans compter ceux que les suceurs de sang avaient aimablement désactivés pour lui. Il n’y avait rien d’étonnant à ce que Lorenz Wintel, et le nouveau dragonnier (Roëric avait été fichtrement surpris de l’apercevoir, figure presque mythique du peuple vampire en compagnie d’un dragonnet), tous deux Grands Maîtres Magiciens, ne se soient aperçus de rien. Pour cause, la ruse n’avait rien de magique. De la mousse recouvrant une veille rune. Il se remémora les instructions des hommes vêtus de blanc.« Quand elle n’est pas activée… ce n’est qu’un simple dessin, sans aura ni rien d’autre du genre. N’importe quel magicien repérerait une telle puissance autrement. Recouverte de mousse, le camouflage est parfait. Les visiteurs, après avoir bravé tous nos fameux pièges pensent que le triomphe est à portée de main. C’est cela le piège dans le piège, l’intelligence qui nous a permis de braver les siècles.
Car la grotte EST le véritable piège. »Il sortit sa dague et coupa la paume de l’humain pour finalement la plaquer contre la rune, sans pourtant le réveiller de sa torpeur. Le pauvre avait largement outrepassé ses limites.« Le sang est la clef. Pas n’importe lequel, le nôtre. Si quelqu’un d’autre touche la rune, il se détruit, de corps et d’âme. Même sort pour l’un d’entre nous, s’il ne fait que toucher la rune, sans offrir son sang. C’est de la très très vieille magie, du temps où tout avait un prix, où les mondes s’entremêlaient et où nous étions les plus puissants parmi les plus puissants. »Roëric avait senti l’envie et le fanatisme. Il était fort probable qu’ils en aient rajoutés deux couches, juste histoire de l’impressionner. Néanmoins, il ne doutait pas de l’information en elle-même. Il avait une certaine expérience en tant que tortionnaire. Que voulez-vous, les aléas d’une vie bien remplie.
La rune s’illumina d’un sombre violet et malgré ses compétences médiocres en magie, même lui sentit la puissance phénoménale qui se dégagea un bref instant, avant de s’évanouir. Aussi éphémère qu’une brise en été.« Alors toutes les créatures à l’intérieur verront leur accès à la magie bloqué de même que leurs muscles. Pour la magie, il n’y aura pas de limite de temps, tant qu’ils seront dans la grotte, ils seront impuissants en la matière. En revanche l’immobilité du corps dépendra de la puissance de l’être en question. Cela peut varier d’une heure à une brève minute. Voir même être inefficace sur un dragon… »Laissant tomber l’humain, dragonnier et dragon pénétrèrent à l’intérieur de la grotte. C’était le moment d’intervenir. Lorsqu’il arriva à destination, sa silhouette martiale était aussi tendue que la corde d’un arc. Quoi ? C’était le plan C après tout, les garanties étaient fichtrement minces. Ses yeux métalliques analysèrent la situation en quelques rapides coups d’œil. D’un geste de la main, il indiqua au gamin humain de se tirer vite fait avec le grimoire, puis il adressa un grand sourire aussi hypocrite que celui d’un marchand d’esclave aux vampires immobilisés.Messieurs, dames. Belle matinée, n’est-ce pas ?Il jeta un regard soupçonneux au dragonnet, mais décida qu’en l’état elle n’était pas une menace.Sur ce, je vous laisse. Comprenez-moi, je ne peux guère faire le zouave avec tous les vampires que je rencontre. Je suis quelqu’un de très occupé voyez-vous…"Mais arrête de les provoquer !! Imbécile !"Il n’avait pas pu s’en empêcher. Enfin maintenant il était grand temps de filer. Il sentait comme une atmosphère pesante dans cette grotte. Le stress probablement, mais alors qu’il allait leur proposer une bonne masseuse, il songea que ce n’était peut-être pas une bonne idée."Ça doit être nerveux… Ou alors je suis vraiment devenu cinglé cette fois..."Tiens, le gamin était toujours là... Qu'est-que cet id... Ah. Il était immobilisé lui aussi. Quelle idée aussi d'utiliser ce sort ! Enfin il n'avait pas vraiment eu le choix. Pestant contre lui-même, il saisit l'humain comme on le fait d'un sac de patates, s'assurant bien qu'il avait le grimoire sur lui, puis il sortirent de la grotte. Et au trot s'il vous plaît. Il ne savait pas exactement comment tout ces vampires allaient réagir et pour honnête, il n'avait aucune envie de l'apprendre. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Jeu 17 Jan 2013 - 17:41 | |
| Depuis sa rencontre avec son dragonnier, il s'en était passé des choses dans la courte vie de la petite dragonne. Il fallait dire que choisir un vampire comme lié n'est pas chose aisée. Il était déjà à lui même d'une complexité terrifiante pour une si jeune créature. Mais la vie qu'ils leur étaient réservées l'était encore bien plus. Mais cela n'entachait en rien le choix de la dragonne. Elle savait qu'elle avait raison et qu'il ferait de grandes choses ensemble. Elle le sentait au plus profond de ses écailles et elle avait vite compris que cette certitude ancrée en elle était la voie à suivre. Une sorte de confiance, de guide ancestral qui coulait dans ses veines.
Leur fuite avec la meute de loups et sa chef louve s'était passée sans rencontre avec cette garde impériale qu'ils semblaient tant craindre. La petite dragonne ne comprit guère pourquoi on pouvait en vouloir à son entourage, à elle. Pourquoi fuir ? Quoi d'ailleurs ? Des personnes, des êtres vivants tout comme eux.
Cela faisait trop dans son esprit encore embrumé de son arrivé sur terre. Roëric semblait quand à lui avoir peur pour elle. Mais, il ne devait pas. Elle cherchait à le rassurer, restant coller à lui et dégageant une sorte de ronronnement calme et paisible. Mais quelque chose au fond de la petite dragonne se mit à grandir. Ce n'était à peine palpable il y a quelques heures, quelques jours encore, mais plus le jour laissait place à la nuit, plus elle le ressentait. Sans trop savoir ce que c'était. Elle mit ça de côté, elle cherchait surtout dans un premier temps à communiquer avec son nouveau lié, à comprendre ce regard sombre et souvent perdu. Et établir un lien si précieux, si fort en un rien de temps n'est pas chose aisé. Surtout avec un vampire qui a vécu seul, sans attaches durant de longues années. Isyndar sentait que sa présence, même honorifique, le bouleversait. Et pas que dans sa tête, mais aussi dans ses habitudes. Ils étaient deux maintenant. Tout le temps, et maintenant qu'elle arrivait à échanger avec lui, encore plus.
Après la fuite et un danger non palpable, Isyndar connut la mort. Tragique. La mort en masse et la désolation. La dragonne avait vite comprit que le sang qui coulait dans les hommes était la nourriture de son lié. Et ce lien qu'il avait avec le sang ne ressemblait en rien avec ce qu'elle avait devant les yeux. Là c'était un carnage, la mort pour la mort, et même Roëric en semblait dégoûter.
« -Pour personne... » lui souffla-t-elle. Non cet endroit n'était un lieu pour personne de saint d'esprit. Cette image, cette situation resterait à jamais dans son esprit. Elle ne le savait guère encore, n'ayant pas le recul nécessaire et une seule question en tête : Qui avait pu faire une telle chose ? Elle était tiraillée entre volonté de rencontrer un tel monstre et l'envie de fuir de cet endroit rempli de désolation.
Mais le vampire semblait vouloir continuer. Le Dracos semblait le guider vers d'autres pas. Comme tout se qui est sur cette terre. Elle y comprise. D'ailleurs n'était-elle pas une de ses « filles ». En s'avançant doucement la dragonne put voir son inquiétude. Elle chercha comme elle put à le rassurer. Elle ronronna avec douceur et mélancolie. Il leur en faudrait bien plus d'ici quelques temps.
Isyndar demanda où il allait et comment trouver ce que le Dracos leur avait souffler ? La mort, le silence ils faisaient face qu'à ça. Rien d'autre. Hormis la patience du temps qui s'écoule sur ses écailles. Ils restèrent là vivant la nuit, se cachant le jour, mangeant peu, attendant beaucoup. Isyndar en profita pour développer ses techniques de chasse. Elle y arrivait de mieux en mieux et Roëric ne lui serait bientôt vraiment plus d'aucune aide en cette matière. Mais avoir un vampire comme dragonnier aide en ce domaine, un avantage certain sur un homme qui aime lui aussi la chasse.
Mais pour le moment se fut une toute autre chasse. Celle aux informations, trouver le pourquoi de leur présence. Et ce n'était pas une mince affaire. Personne ne semblait vouloir en parler. Le Dracos était vague, les villageois peu causant, il y avait de quoi vous déprimer un dragon. Jusqu'au jour où les choses bougèrent enfin, une armée de vampires. Créatures étranges, car son dragonnier ne semblait pas des plus heureux de retrouver les siens. Isyndar, elle au contraire, voulait voir un autre dragon. Roëric savait qu'il y en avait un autre de sûr. Pour le reste, on pouvait supposer qu'elle n'était pas la seule.
En tout cas, une caverne semblait attirer toutes les attentions. Comme les gardes l'avait annoncés. Isyndar fut d'un coup surprise de sentir puis voir un de ses semblables. Heureuse de ne pas être seule sur Armanda, elle en oublia presque le pourquoi du comment de sa présence. Elle voulait juste rencontrer le dragon. Le reste, c'était des affaires trop sombres et mystérieuses pour elle. Trop de tension, trop d'inquiétude, trop de morts, elle n'était pas née pour ça. La renaissance des dragons n'était pas synonyme d'un renouveau du chaos.
L'entrée dans la grotte se fit sans encombres. Il fallait remercier les hommes que Roëric avait malmené. La dragonne n'avait pas apprécié ce fait et lui avait fait sentir. Elle le laissa faire une fois dedans, il semblait savoir où poser ses pas et que faire. Elle n'avait qu'à le suivre prudemment. Elle avait senti, qu'il n'était pas à l'aise avec l'idée qu'elle soit avec lui, de cette manière. Était-elle une gêne ? Sa venue au monde le lui rapella, même si par la suite, il lui avait prouvé le contraire.
La rencontre avec les semblables de son lié fut bien différente de celle avec la horde des loups. Plus tendues, alors qu'il ne se devait pas.
Qu'importe face à elle une dragonne. Elle se redressa, cessant de se cacher derrière les jambes de son dragonnier et s'avançant à son niveau.
« - C'est un honneur de rencontrer une sœur d'écailles, même si ce lieu n'y prête pas. »
Surtout que son dragonnier ne se lançait pas dans une discussion de courtoisie avec les vampires présents dont le dragonnier de sa semblable. Elle sentait l'ironie dans sa voix. Et la tension qui se répercutait contre les parois de la grotte.
Roëric se saisit de l'humain, et lui fit comprendre qu'il était grand temps de partir d'ici. Isyndar lui souffla que sa sœur d'écailles n'avait pas subit l'influence de la rune et qu'il y avait beaucoup de magie présente. La dragonne se retourna et regarda les deux vampires. C'était eux ? Sûrement, cela ne pouvait être qu'eux. La dragonne était trop jeune, et l'humain en sac à patate ne laissait pas dégager cette force.
« -Sortons Roëric. J'aime pas cet endroit. »
Isyndar ne se fit pas prier, regardant une dernière fois l'autre dragonne. Elle s'excuse auprès d'elle dans un regard mélancolique.
L'air frais de dehors sur ses écailles ne la rassura pas autant qu'elle l'aurait voulu. Elle sentit aussi que la dragonne l'avait suivit, une présence écailleuse rodait dans les alentours. Elle envoya son ressentie à son dragonnier. Se pressant à quitter les lieux, Isyndar vit que plus tard qu'il ne s'agissait pas de l'autre petite dragonne, mais d'un autre dragon, avec son lié, une créature étrange dont se dégageait une sorte de beauté apaisante. Mais Isyndar ne s'attarda pas, au loin des bruits de pas martelaient le sol. Son esprit rencontra celui de son lié. Des bruits de pas au loin, devant eux un dragon avec une créature noble, un humain sur les bras et derrière eux des vampires en rognes avec un dragon, que son lié à cru emprisonner. La situation n'était pas des plus favorables. Enfin du point de vue d'Isyndar.
Il faudrait qu'elle parle sérieusement à Roëric de sa façon d'agir. Brider les siens s'il veut, mais pas les dragons. Créatures ancestrales, rien que pour ce fait, elle devrait aller lui mordiller les pieds pour montrer son désaccord. Plus tard.
[En m'excusant du retard et de mon esprit embrouillé] |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Dim 20 Jan 2013 - 14:18 | |
| Le saviez-vous ? Le hasard est un salopard de la pire espèce. D'abord, Zaphirel avait entendu des bruits, et ils l'avaient sorti de sa rêverie, alors qu'il serrait encore le livre dans ses doigts. Il avait passé la tête au dehors, puis il s'était dit qu'il serait plus prudent de rester caché, car il l'était, dans cette grotte. Puis il avait apperçu quelques hommes venir dans sa direction. Et il avait eu peur. Il avait paniqué. Il avait cherché désespérément une cachette dans sa cachette de fortune, et il avait juste trouvé une grosse pierre, un petit rocher. Une aspérité. Ils étaient entrés. Il n'avait pas écouté, mais il avait entendu des voix. Il s'était fait tout petit, il avait serré le grimmoire, et il avait prié en silence pour qu'on ne le trouve pas. Mais on l'avait trouvé.
Un homme l'avait soulevé d'une main, et avait plongé son regard dans le sien. La terreur s'était emparé de l'humain, et il n'avait fait le moindre geste pour se défaire de la prise. Il avait juste posé ses pieds au sol pour ne pas tomber, et sans le faire exprès, avait effleuré l'être majestueux d'un jeune dragon. Les dents pointues lui avaient arraché un gémissement, et il avait serré les dents, avant de finir il-ne-savait-trop-comment aux pieds d'un autre. Il serrait toujours le livre contre son torse. Par un élan de protection, il s'était recroquevillé. Il n'avait osé rien dire, parce que ces gens n'étaient pas comme les autres de la veille, et qu'ils ne venaient pas dans ce lieu pour se reposer : c'étaient des voleurs. Il commença à se dire que sa fin était proche.
Mais, alors qu'il aurait pu être réduit à l'état de cadavre, il sentit qu'il ne pouvait plus bouger, et que ce n'était pas uniquement la faute de cette terreur. D'ailleurs, plus personne ne bougeait, lui semblait-il. C'était étrange, et peu rassurant. Cela voudrait dire que quelque chose avait entravé ces... vampires. Quelque chose qui devrait donc être plus fort qu'eux. Du danger. Il était vraiment entouré de danger, et la seule chose qui le maintenait en vie était aussi, voir plus dangereux !
Un ultime homme entra dans la grotte. On commençait à s'y sentir serré. Il fit un signe à Zaphirel, qui ne le vit qu'à moitié, mais, de toute façon, il était immobilisé. Il parla. Il parla encore. Il les provoqua. Puis il s'approcha, et il saisit l'humain. Zaphirel avait peur, voilà à quoi tout se résumait. Son coeur battait rapidement, et dès qu'il eut récupéré sa fonction motrice, il s'accrocha de toutes ses forces à celui qui le portait. Lui aussi était suivi d'un jeune dragon. Zaphirel en voyait pour la première fois, et il était admiratif. Mais passé ce petit temps de repit, l'humain se rendit compte de tout ce qui se passait autour de lui.
« Qu'est-ce qui se passe ici... ? »
Il resserra encore sa prise sur le vampire héroïque qui l'avait sauvé, telle une princesse en détresse qu'il avait été.
« C'est quoi tout ça ?! Pourquoi il y a autant de monde ?! Qu'est-ce que je fais au milieu de tout ça ?! »
Il y avait des vampires, partout, partout. Une véritable armée qui entourait toute la zone. Et de l'autre côté, on entendait le martèlement des chevaux. L'armée ! Une autre armée venait ! Pourquoi ce petit et paisible village devenait d'un coup un véritable champ de bataille ?! Qui étaient tous ces gens ?!
« Aidez moi... aidez moi... je veux pas mourir ainsi ! »
Il se cramponnait toujours au vampire-sauveur. Vers où fuir ? D'un côté il y avait une armée de suceur de sangs, et de l'autre une armée humaine qui aurait vite tué son sauveur... A moins qu'il soit un traitre et allié aux humains ? Mais comment le savoir ? Zaphirel paniquait, et son coeur battait, battait fort dans sa poitrine, si fort que le vampire devait l'entendre et le sentir. Et les humains se rapprochaient, la bataille commencerait bientôt. |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Lun 21 Jan 2013 - 19:37 | |
| ¤ Pièges ¤ Loin, loin, loin du royaume vampirique, du royaume des hommes, par delà le bois sauvage, par delà le bosquet magique. Éloigné du regroupement des elfes, dans une petite clairière au pied d'un arbre a taille démesurée, mais parfaitement banal pour la région, se tenait une petite maison. Allongé bien au chaud dans son lit, l'elfe blond dormait à poing fermé. Son esprit divaguant entre les rêves. Venant parfois se perdre dans ceux de son dragon qui dormait là, tout près. Le manteau de la nuit recouvrait encore le ciel qui scintillait d'étoiles difficilement visibles en raison de la cime des arbres. Endormit, l'homme du beau peuple rêvait et ne sentait pas l'approche d'un être de pures magies qui vint s'immiscer dans l'esprit des deux liés. Allongé dans un champ, l'herbe verte pliait sous son poids et venait lui chatouiller les oreilles pour se venger. Le ciel au-dessus de lui était d'un bleu clair étincelant, totalement dégagé de tous nuages. Le soleil inondait la plaine de lumière, et un vent frai faisait onduler les vagues d'herbes. Les yeux clos, l'elfe rouge se relaxait. Son petit compagnon écailleux à côté de lui. Le vent se fit soudainement plus violent, mais l'elfe ne le remarqua pas, plonger en pleine méditation. Ce n'est que lorsqu'il senti la détresse du dragonnet qu'il ouvrit les yeux. Au-dessus de lui le ciel était fendu par un éclair blanc et qui s'agrandissait. Des nuages noirs et menaçants semblant gronder se réunissaient autour de cette blessure. Lentement, une forme se dessinait, du moins, c'est ce que voyait ses yeux d'elfes, mais aussi comment il l'interprétait. L'ouverture dans le ciel commença à bouger un peu, tout comme les nuages. Comme s'ils respiraient, puis le vent s'arrêta. Tout sembla s'arrêter, plus un son, plus un bruit. Le vide total avant qu'une voix puissante mais étrangement affaibli ne se fasse entendre. Debout Dragonniers, debout ! Entendez ma parole et percez-en le sens avec application, car l'avenir d'un continent est en jeu.
Une puissante et très ancienne malédiction a fracassée le voile déjà fragilisé de la magie, me blessant au plus profond de mon être immatériel et causant des destructions au sein de ce monde qui vous sont invisibles, mais pourtant si terribles que vous ne pouvez les imaginer. C'est trop tard pour réparer les torts qu'elle a causées et trop tôt pour s'opposer de front à sa puissance destructrice aussi ne vous enverrai-je pas à la mort d'autant que la malédiction se suffit en elle-même pour punir horriblement ceux qui l'appellent en leur corps. Non, j'ai une autre mission pour vous, est-ce seulement une mission ? Je ne peux obliger personne à se frotter aux noirs et terribles événements que je vois venir, que j'ai déjà vu venir, mais je me dois de vous adresser cette supplique :
Trouvez le grimoire Draconique, trouvez-le même si vous devez y consacrer votre vie, vos espoirs et votre futur. Trouvez-le, parce qu'au sein de ses pages dort un secret épouvantable, un secret qui a été oublié depuis un âge, un secret qui causera la perte de ce que vous avez de plus cher depuis peu. Ce secret causera ma perte, ce que je ne crains pas, car j'ai vécu bien trop longtemps. Ce que je crains, car oui moi Dracos aujourd'hui j'ai peur, ce que je crains c'est l'effet qu'il aura sur vos liés. Le secret du grimoire causera leur perte aussi surement qu'il a failli causer la mienne, le secret du grimoire les tuera tous et plongera Armanda dans une mer de sang et de désespoir. Il n'y a pas d'autre chemin, pas d'échappatoire possible, il faut que vous le trouviez avant que le mal ne le trouve.
Mais prenez garde Dragonnier lorsque vous l'aurez en main vous comprendrez que son attrait peut-être terriblement envoûtant. D'autres dans le passé se sont laissés corrompre et ont causé bien des catastrophes parfois en croyant bien faire. Ouvrez-le, dragonnier ! Lorsque vous l'aurez, percez ses secrets et déchiffrez le même s'il vous résiste, car ce n'est qu'ainsi que vous comprendrez comment sauver Armanda, mais surtout... N'utilisez pas ce que vous y apprendrez ! Oubliez-le une fois lu, cachez-le, mettez-le en sûreté, là où personne n'y aura jamais accès. Vous ne pourrez le détruire, cela a déjà été tenté, mais au moins, faites en sorte que plus aucun être pur ou impur ne puisse reposer les yeux sur ses immondes pages. Ce grimoire est maudit, il doit être oublié pour le bien de ce monde et pour le repos des morts qu'il a causés.
Aujourd'hui la malédiction l'a réveillé, elle a réveillé l'abject secret qu'il protège et qui déjà assombri le monde. À défaut de le détruire, vous devez le replonger dans le sommeil, pas pour moi, pas pour ce monde. Pour les Dragons, pour leur race et pour leur avenir. Allez dragonniers, allez et pardonnez à l'avance les errances de deux pauvres fous que vous haïrez bientôt pour vous avoir envoyés sur des routes bien sombres. J'ai épuisé ma puissance pour un si long discours mais c'était nécessaire, vous ne me reverrez pas à moins que l'avenir s'éclaire. J'ai confiance en vous, j'ai toujours eu confiance en vous, ne me décevez pas même si moi je vous déçois...Après ce long discourt un violent éclaire éclata, remplissant le rêve de son bruit et d'une lumière éclatante, voire même aveuglante. Plaçant ses mains devant lui, l'elfe rouge fut comme aspiré dans cette lumière, absorbé, dissipé puis revint à lui. Se redressant brusquement dans son lit, haletant presque. Ses propres membres encore engourdit de quelques spasmes. Lentement le blondinet reprit son calme et regarda autour de lui. Son dragonnet était encore couché. Il avait rêvé, ce n'était rien de plus qu'un rêve. Sans bruit il quitta sa couche et sorti de sa maison afin de prendre l'air. Se dirigeant vers le petit ruisseau qui passait à quelques pas de la bâtisse. S'y accroupissant, il vint s'y laver le visage avant de rentrer. La nuit était déjà bien entamée. Sans doute plus de la moitié s'était écoulée. L'homme du beau peuple après s'être rafraîchi retourna se coucher, mais après avoir tourné dans un sens et dans l'autre pendant près d'une heure il ne parvint pas à trouver le sommeil. Son esprit avait-il été à ce point chambouler par un simple rêve ? Allumant quelques bougies il prit place dans le salon, s’assaillant en tailleur méditant afin de calmer son esprit. Perdu dans son esprit, l’elfe finit par s’endormir assis et ne fut réveillé qu'au lendemain par son dragon. Celui-ci lui demanda ce qu'il faisait là. Encore un peu troublé l'elfe se contenta de dire qu'ils allaient avoir à faire pour quelques temps, avant de partir se préparer et après avoir nourri Möebius. L’homme du beau peuple se rendit à la bibliothèque elfe pour se documenté, trouver tous savoir qui se raccordait au Dracos, au village feu sacrée et au grimoire en question. Le savoir des elfes devaient bien le mentionner quelque part. Une fois qu’il eu trouver presque tout ce qu’il cherchait, le savoir des elfes se révélant obscure sur certaines de ses questions il s’apprêta à partir. Une fois tout son sac préparé avec tous ses objets essentiels pour la mission. Quelques vivres et deux trois frusque, le bleu accompagné du blond quittèrent les terres du royaume elfique en empruntant le Wylorel. Prendre la voie maritime lui permettrait de gagner du temps. Après, soit il rejoindrait le village de feu sacré en marchant, ou dégoterait un cheval pour aller plus vite. Bien assis sur le bateau, une rame dans les mains et poser sur ses genoux une boussole dont l'aiguille rouge tournait de plus en plus à droite alors qu'il avançait. L'objet magique n'indiquait pas le nord, mais était tout aussi pratique. Ils finirent par quitter l'embarcation pour prendre la voie terrestre. Toujours aider de son compas magique et d'une carte elfique du continent, Elrond avançait progressivement vers le village ou était entreposé le bouquin que le Dracos avait demandé de chercher. Voyager à pied semblait interminable. Mais la chance finit par lui sourire. Un cheval broutait de l'herbe au loin. Lentement il s'en approcha et découvrir que son propriétaire traînait à coter de lui, le pied coincé dans l'étrier, une flèche en pleine poitrine. Pauvre homme. Après l'avoir recouvert l'elfe rouge pris la monture pour se déplacer plus rapidement. Finalement son périple ne dura pas plus de quatre jours. Il arriva au village de jour, du moins, il arriva devant une succession de collines, tel un dos vouté ou des montagnes russes, qui s'étendaient autour du village avant qu'il ne soit véritablement dans le village à proprement parlé. Lentement il s'engouffra dans cette forêt de colline qui ne donnait pas trop confiance. Peut être était-ce le fait qu’il soit si proche du territoire des vampires qui rendait Elrond un peu nerveux ? Non, cette nervosité venait d’autre part, comme une aura de danger qui l’entourait, et son instinct avait raison, car alors qu'il chevauchait tranquillement sur un petit chemin de terre qui se formait parfois, un gouffre avec pour dent une multitude de pieu faillit l'happer lui et son dragon. Il sorti donc le médaillon qu'il avait autour du cou. Ce n'était pas vraiment un médaillon, juste une pièce qu'il avait entourée d'un peu de lierre tressé, renforcer magiquement pour qu'il ne puisse pas se briser, faisant ainsi de lui un petit conteneur, avant d'y faire passer une ficelle pour le mettre autour du cou. Il descendit de cheval et enroula ce collier autour de sa main. La pièce apparaissant sur le dos de cette dernière. Lentement il avança le bras tendu. Et lorsqu'elle commençait à briller, cela signifiait qu'un piège le menaçait. Rapidement il pris un parchemin et dessina grossièrement l'endroit en y répertoriant les pièges. Une fois fait, il se rendit de l'autre côté des collines, part là ou il était entrer et y attachant son cheval à un des quelques arbres qui s’élevait, solitaire, par moment. Ces collines truffer de pièges l'avait bien ralentit en lui faisant perdre une journée entière afin d'en répertorier le plus grand nombre. Il aurait pu la contourner, mais quelque chose lui disait que cette reconnaissance de terrain lui serait bénéfique. Le lendemain il traversa le terrain miné à pied, évitant les pièges et finit par tomber sur un sentier qu'il emprunta, restant toujours dissimuler derrière les quelques rocher qui s’élevait dans ces collines verte mais désertique, avant d'arriver au village. | « Et bien Möebius, je crois bien que nous ayons trouvé l'endroit que nous cherchions. » | Le village était assez, banal, sans goût particulier. C'était un village humain quoi, peut-être avait-il une note particulière dans l'air qui le rendait différent. Après tout, d'après le Dracos il devait abriter le livre qu'il avait demandé de chercher. En parlant de livre, maintenant qu'il avait trouvé le village, il devrait s'activer à le chercher. Sortant sa boussole du cœur il l'ouvrit et la posa à plat dans sa main. Elrond n'avait plus grand-chose à désirer, ayant déjà eu une belle vie. Maintenant ce qu'il voulait c'était en entamé une seconde, une seconde aventure avec Möebius. Mais une chose menaçait cette prochaine aventure et l'objet capable de la sauver était dans le coin. L'aiguille tourna encore et encore avant de s'arrêter net. L'elfe rouge se releva et doucement et se mit en marche. S'enfonçant à nouveau entre les collines et évitant les pièges à l'aide de la carte tracée hier, il finit par débouler non loin d'une grotte. Son médaillon brillait fortement. L'endroit devait être dangereux. Il le sentait au plus profond de lui. L'objet désiré devait être là-dedans. Prenant un air pensif il leva les yeux vers les cieux, le soleil était haut dans le ciel. Sans doute était-il midi. Son regard se reposa sur la grotte. L'endroit était trop dangereux pour s'y aventurer tout seul, puis il se souvint du message du Dracos. Il y avait peu de chance que cette mission lui soit uniquement dévolue, d'autres dragonniers accourront sans doute. Autant les laisser se jeter dans les pièges et il récupérerait le bouquin des mains de celui qui le sortirait. | « Aller viens Möebius, on retourne au cheval. » | °°° Toutes les heures depuis qu'il avait quitté la grotte, l'elfe rouge surveillait à travers les yeux de la terre la zone ou devait, selon la boussole et la forte présence de piège, se trouver le grimoire Draconique. Ce n'est qu'une fois la nuit tombée que les choses commencèrent à bouger. La main posée à plat contre le sol, les yeux clos, des images défilaient dans son esprit, les collines lui montraient. Des hommes vêtu de blanc en cercle procédait à une cérémonie, un grimoire et une magie puissante troublait sa vision, mais les roches lui permettaient de voir suffisamment. Il n'était pas le seul à épier la scène en secret, mais il ne prêta que peu d'attention à ces derniers. Il compris néanmoins que le lendemain, il allait devoir se tenir prêt à voler le grimoire une fois qu'ils seraient sortis de la grotte. Après la cérémonie il pris du repos ainsi que son dragon afin d'être suffisamment en forme le lendemain pour agir. °°° L'aube et les rayons du soleil vinrent réveiller le jeune elfe assoupit contre un arbre. Son premier réflexe fut de vérifier la zone. Il vit non loin du village un peu plus de dix hommes emprunter le sentier qui conduisait vers la caverne. Ils n'étaient ni humain, ni elfe. Ce qui ne laissait la place qu'aux vampires. Il devait en avoir le coeur net. Une buse passait par ici, rapidement, il utilisa sa magie elfique et l'oiseau vint se poser sur une branche avant de reprendre son envole. La conscience du blond vint vite se placer dans le corps de l'animal afin de voir par lui-même ses concurrents. L'animal vola haut dans le ciel, survolant la zone, au loin, au sol, une masse noire recouvrait une colline à l'herbe verte et grasse. Une armée ? Sans doute pas d'humains vu sa taille. Cela pimentait un peu la quête du Dracos. Lui qui pensait n'avoir à faire qu'à quelques dragonniers et une secte voilà qu'une armée entière se rajoutait dans les obstacles. Décidément... La buse finie par descendre en piquer pour atterrir sur le pic d’un rocher afin d'observer plus facilement le groupe qu'Elrond avait repéré. Il ne s'était pas trompé, des vampires étaient sur le coup. L'un deux avait même un dragon. Brisant le lien il demanda à l'oiseau de se poster non loin de la grotte et de rester à l'affut. S'armant, l'elfe intima à l'écailleux bleuté de le suivre et surtout de rester le plus discret possible. Rapidement il rejoint le lieu ou se trouvait la grotte et vint se dissimuler derrière un amas de rocher plu gros les un que les autres où il resterait caché afin d'observer avant d'agir. La grotte se trouvait dans une petite cuvette. Enfoncer dans le sol et adosser à une colline qui dépassait d’une à deux têtes les autres, une falaise deux a trois fois plus grande qu'un homme l'entourait, ne laissant que pour seul passage d'accès un petit chemin bordé par la falaise lui aussi. Mais celui-ci remontait contrairement à l'autre. Cacher, il s'asseyait sur une pierre pile au moment ou le groupe de vampires entrait dans la grotte. Il resta là, à observer quand un autre individu sorti de nulle part fit son apparition. Il était également accompagné d'un dragon, mais aussi d'un humain qu'il portait par-dessus l'épaule. Ses yeux perçant d'elfe le scrutèrent. Le suceur de sang activa ce qui était sans doute un piège magique. Le moment était venu pour Elrond Amarië d'agir. Redescendant de son perchoir, il posa une flèche à plat sur l’un des roches ou il était cacher avant de venir passer son doigt sur l’un de ses bagues, créant une doublure illusoire de lui-même qui alla se poster de l'autre côté de la cuvette. L’elfe, le vrai, vint ensuite se recacher derrière son rocher, un bout de sa tête dépassant pour qu’il puisse regarder l’endroit, ayant au préalable rabattu sa capuche, sa pièce lui indiquant qu’aucun danger n’était présent la ou il était, étant ainsi sur de ne pas tomber dans un piège quelconque. À peine fut-il posté que le vampire sorti accompagné cette fois-ci d'un autre humain qu'il tenait comme un sac a patate avec un dragonnet derrière lui. Bizarrement, il n'était pas poursuivi. Peu importe, il ne devait pas le laisser filer de cet endroit. Un cor humain se fit entendre au loin, de l’autre coter de la colline. Ainsi, les humains rappliquaient. Sans doute que le dragonnier qu'il avait rencontré dans la forêt des elfes étaient à leur tête. C'était une occasion à ne pas manquer. Bientôt, cette zone deviendrait un véritable champ de bataille. Une main tendue vers le chemin de terre qui permettait de sortir de la cuvette. Le rouge rassembla sa magie, qui avait bien été sollicitée jusqu'ici et fit sortir un géant de pierre. La terre trembla devant l'entrée de la cuvette. C'est alors qu'un géant de pierre sorti du sol, les bras repliés, sa taille imposante bloquant le chemin, empêchant à présent de passer par ici sans escalader. Lâchant un petit soupire, l'elfe venait de bloquer l'issue du vampire dont il ne connaissait pas le nom. La doublure se saisit de son arc, le banda et le pointa en direction de ce dernier avant qu’une voix forte, claire et assurée ce fasse entendre, amplifiant sa voix afin qu’elle est l’impression d’émaner de toutes les collines. | « Si vous avez le grimoire Draconique jeter le en l’air, ou je vous abat. » | |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Sam 26 Jan 2013 - 19:52 | |
| Le petit dragon dormait paisiblement dans la hutte d'Elrond, celle-ci se trouvait dans le bois elfique et suffisamment en retrait pour ne pas être dérangé par la population locale. Son sommeil était tranquille alors qu'il s'était fait une place dans un coin du lit de l'elfe, ce dernier s'était relevé brusquement, le sortant de sa rêverie par la même occasion. Voyant parfaitement que son lié était encore un peu sous le choc de ce qui l'avait tiré de ses songes, il jugea plus prudent de rester où il se trouvait pour continuer à se reposer. Après tout il ne pouvait pas vraiment y faire grand-chose. Mais le lendemain, il avait décidé de se rendre à la bibliothèque elfique pour se renseigner sur la signification de son rêve, le dragon avait donc lui aussi décidé de le suivre pour retourner dans cet endroit si spécial qu'il appréciait tant. Tandis que l'elfe semblait perdu dans des ouvrages plus vagues les uns que les autres, le dragon lui lisait quelques livres relatant l'histoire de ce monde. Puis soudain, Elrond retourna vers lui pour lui indiquer qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait. Möebius laissa-là ce qu'il avait commencé pour suivre cet elfe qui manifestement savait où il allait. Prenant une nouvelle fois la route de l'eau, ils naviguèrent un long moment comme lors de leur visite dans les cités humaines. Fort heureusement, cette fois ils n'allèrent pas aussi loin et remontaient déjà vers le nord du continent pour atteindre la destination indiquée par la boussole. Cette dernière était magique, si bien que le dragon s'y était intéressé, mais son utilisation restait assez complexe. Lorsqu'il avait tenté de s'en servir, l'aiguille ne faisaient que tourner en rond, inlassablement.
Mais alors que les deux liés observaient la boussole attendant que l'aiguille se stop, un hennissement retentis à leurs oreilles. Relevant la tête d'un même coup, ils virent un cheval la tête vers le sol cherchant probablement de quoi manger. Apparemment, l'elfe ne faisait que peu de cas du fait que le cheval appartenait à la personne morte non loin, mais il était lui-même d'accord avec ça. Autant se servir du cheval plutôt que de continuer à pied, cela ira plus vite c'était certain. Möebius observa l'elfe en train de monter le cheval avant de le faire grimper également. Il sonda l'esprit du cheval qui était assez simple, mais il se dit que plus tard, il serait à la place de l'animal. C'était tout de même étrange de chevaucher un cheval, les mouvements étaient bien différents de celui de son dragonnier, mais le cheval était assez large pour ne pas avoir à être très attentif sur la position à adopter. Bien vite il se fatigua et s'assoupit sur l'animal pendant qu'ils parcouraient le reste du chemin. Ce n'est qu'au réveil que l'elfe le pris avec lui, préférant ne pas le laissé sans surveillance. Seulement, les deux liés remarquèrent que l'endroit était truffé de piège, mais fort heureusement, les protections magiques d'Elrond fonctionnaient. Pourtant, même après avoir trouvé ce qu'ils cherchaient, l'elfe préféra ne pas se saisir du grimoire immédiatement. Il voulait rusé, et tenter de le prendre à celui qui le sortirait d'ici en premier, c'est prudent et judicieux. Le dragon avait profité du reste de la journée pour chasser un écureuil ou deux, mais il n'avait pas réussi à les attrapés, Elrond tenait à ce qu'il reste à proximité.
Ce n'est que bien plus tard, lorsque son liés sembla plus concentré sur ce qu'il faisait avec la magie que Möebius plongea son esprit dans le sien pour voir ce qu'il voyait. La magie dont il se servait était véritablement étrange et il était véritablement émerveillé de ce qu'il voyait. Ce n'était absolument pas ce à quoi il s'attendait, mais c'était surprenant, voyant avec des yeux dont il ne contrôlait rien, sentant des odeurs que son corps ne saisissait pas, même les sons qu'il percevait n'étaient pas les mêmes. C'est pour cela que lorsqu'il décida qu'ils devaient dormir pour la journée de demain le dragon resta perplexe. C'était pour lui le moment idéal pour récupérer le grimoire, mais l'elfe semblait coupé à toute communication. Mais après avoir dormi difficilement, l'elfe se remit sur pied comme si rien ne s'était passé et utilisa le même sort pour observer la zone. Cette fois pourtant, son visage était soucieux, apparemment les nouvelles n'étaient pas bonne et ils devaient faire vite. Suivant l'elfe en sautillant derrière lui pour éviter de tomber dans un piège, ils arrivèrent non loin de la grotte où une aura mauvaise donnait au dragon une très mauvaise sensation. Bien qu'il soit muet en temps normal, cette fois, il n'arrivait même plus focaliser son esprit sur autre chose. Il y avait ici quelque chose de dangereux, de très dangereux pour les dragons. Mais alors que l'elfe installait son piège, Möebius lui resta caché et en retrait, il n'avait vraiment pas l'intention d'aller plus loin. |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Mer 30 Jan 2013 - 23:08 | |
| [HRP : Lépée de lumière mentionnée ici et remise par Esmelda est l'arme magique qu'a gagnée Atalos à Noël et dont il m'a fait cadeau <3 ] Lorsqu’ils avaient reçu en rêve le message du Dracos, Amyelenor et Atalos étaient revenus en toute hâte à Gloria, quittant les Elfes qui les avaient hébergés ces dernières semaines en leur dispensant un précieux savoir à propos des Dragons ; précieux surtout pour le soldat, qui ne savait des seigneurs du ciel que ce que les livres en racontaient. Bien qu’appréhendant encore un peu son nouveau rôle, Amy était désormais plus confiant en l’avenir. Il savait que, désormais, il ne serait jamais seul, et qu’il aurait toujours un être de confiance, un être d’amour, à ses côtés. Il avait, d’ailleurs, enfin appris à user du langage télépathique, après de nombreuses heures d’entraînement infructueuses. En fait, il avait simplement fallu que le dragonnet doré le morde pour le « débloquer ». Il en portait encore les marques sur la main gauche, mais cela en valait la peine.
Le lendemain suivant leur retour, les deux Liés avaient été convoqués par la Princesse Esmelda en personne, en présence du Conseiller Elfique Eliwyr Meraennon, celui-là même qui était présent le jour de la tentative d’assassinat échouée. Ils avaient longuement discutés, et Amyelenor leur avait fait part du rêve envoyé par l’esprit légendaire du Dracos, tournant autour d’un ancien Grimoire perdu, contenant de sombres secrets. Sans savoir précisément de quoi il s’agissait, et de ce que son usage entre de mauvaises mains pouvait entraîner, la Lame percevait le danger, un danger immense pour l’Empire, et peut-être même pour les espèces vivantes du continent.
De nombreux éclaireurs avaient été envoyés mais, par manque d’informations – et ce malgré l’aide apportée par les plus éminents Mages d’Aldaria – tous revenaient bredouilles, ou avec des renseignements qui se révélaient inutiles. Néanmoins, certains soldats rapportèrent une activité Vampirique accrue, ceux-ci semblant chercher quelque chose, d’après les (trop) rares rapports qui les mentionnaient. En partant du principe que les Vampires devaient également avoir un ou plusieurs Dragonniers, et que le Dracos s’était adressé à tous ceux liés aux êtres ailés, il ne pouvait y avoir de coïncidence.
Au cours d’une réunion du Conseil Impérial, auquel il avait été convié en sa qualité de Lame Dragonnière, il avait été décidé de mobiliser une partie de l’armée régulière afin de parer à toute éventuelle action majeure des Vampires, malgré de nombreuses oppositions de certains Conseillers. Ce fut par contre une surprise plus qu’inattendue lorsque la Princesse Régente lui annonça qu’il prendrait la tête des forces rassemblées. Ne pouvant refuser, Amy avait été contraint d’accepter, et avait passé les semaines suivantes à tout mettre en œuvre.
Les livres d’histoire ne parlaient que des batailles, et ceux de stratégie que de l’aspect technico-militaire de celles-ci. Mais jamais, le Dracos lui en soit témoin, un écrivain, qu’il soit Général ou Historien de la Cour, n’avait abordé la question de la logistique. L’approvisionnement en vivres, en eau, en fourrage pour les animaux, en armes et en munitions, et bien d’autres, avait tout simplement de quoi donner des cauchemars à tout intendant. Sans l’aide apportée par certains Officiers, très compétents du reste, et le soutien de son Dragon, Amyelenor aurait été noyé sous toutes ces nouvelles responsabilités qui lui incombaient.
Chaque jour, des troupes continuaient d’arriver. Au total, Amyelenor pouvait compter sur environ 3500 fantassins et 500 cavaliers lourds, tout droit arrivés d’Elena. A ces chiffres se rajoutaient les indispensables guérisseurs, cuisiniers, forgerons, et tout membre de corps de métier nécessaires, malgré leur statut de non-combattant. L’armée logeait à l’extérieur de la Capitale, et attendait dans un mélange d’appréhension et d’impatience l’ordre de se mettre en route. Amy ne savait trop que penser, et n’en avait tout simplement pas le temps, d’ailleurs. Il avait, par contre, l’impression de délaisser son Lié. Il aurait aimé lui faire visiter la ville, partager des moments intimes avec lui, mais la bataille qui semblait se préparer ne lui en donnait pas l’occasion.
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*Pardonne-moi, Atalos, pour ces derniers jours. Mais je te promets que je me rattraperai à notre retour. Je te ferai visiter la moindre rue de la ville, et goûter à la moindre spécialité.*
Sa main gantée de maille et de cuir noirs caressa les écailles rayonnantes du dragonnet, tandis qu’ils descendaient du Palais en compagnie de la Princesse Kohan, de Conseillers et d’Officiers, en direction des portes de la ville. Dans la nuit, un éclaireur rentré à toute allure avait fait son rapport, lequel confirmait leurs craintes. L’Armée Vampirique s’était mise en route. Des espions furent envoyés afin de les suivre, tandis que l’ordre avait été donné aux Forces Humaines de se mettre en route dès l’aube vers l’endroit où leurs ennemis semblaient se diriger.
Les soldats étaient fièrement alignés pour accueillir leur Régente. Tous étaient silencieux dans ce matin froid, et leur souffle semblait former une couverture vaporeuse au-dessus d’eux. La quasi-totalité des habitants étaient sur les remparts, ou au pied des murs, à attendre leur départ. Ceux qui avaient un membre de leur famille, un père, un frère, un fils, un époux, dans les présentes troupes les regardaient avec fierté et tristesse, priant pour qu’ils reviennent sains et saufs. Le cœur d’Amyelenor se serra, car il savait que, malgré tout ses efforts, il ne ramènerait pas tous ses hommes en vie. Sur un signe de tête de la Princesse, Amy fit avancer son cheval et se plaça face à ses troupes, tandis qu’un mage se tenait à ses côtés pour lui lancer un sort de forte voix.
« Soldats Impériaux ! Aujourd’hui, notre grande nation a besoin de nous ! Aujourd’hui, une sombre menace venue de l’Est apporte la mort et la peur parmi notre peuple. L’Armée Vampirique s’est mise en marche, semant la désolation sur son passage, ruinant des vies, détruisant des familles. Mais nous ! Nous allons arrêter cela ! Nous allons écraser les Vampires et mettre un terme à cette guerre qui n’aurait jamais dû commencer. Marchez fièrement, la tête haute, car tout les espoirs d’un peuple sont derrière nous. La défaite ? Nous ne la connaîtrons pas, car notre quête est noble et juste. Notre destinée est d’apporter enfin la paix sur ces terres ! Longue vie à l’Empire ! Longue vie à l’Empereur ! Longue vie aux Kohan ! »
Le cri de guerre fut repris et résonna longuement dans l’air, tandis qu’Amyelenor se retournait vers Esmelda, avant d’incliner la tête.
« Nous n’attendons plus que votre bénédiction, Votre Altesse. Nous sommes prêts à nous mettre en route. »
La Princesse Régente tira une épée irradiant de lumière de son fourreau, et la tendit à la Lame. Celle-ci regarda la jeune femme d’un air surpris, et il y eut quelques instants de flottement avant qu’elle ne la prenne. Amy soupesa l’arme, et en admira l’équilibre parfait, autant que celle que lui avait remise l’Empereur.
« Je ne sais que dire, Votre Altesse… Mais Atalos et moi serons dignes de votre confiance. L’Armée Impériale reviendra victorieuse. »
Amyelenor inclina longuement la tête, avant de la redresser et d’enfiler son casque corinthien. Sur un signe de sa main, l’une après l’autre, les compagnies se mirent en ordre de marche à sa suite et celle de son état-major, au rythme des tambours qui marquaient la cadence, et sous les acclamations des habitants de Gloria. Quelque part, un soldat entonna l’hymne Impérial, qui fut rapidement repris par tous, et même par les civils qui les regardaient partir. La Lame frissonna en entendant cela, en ressentant la ferveur patriotique qui se propageait dans chaque particule d’air. Et puis, quelques kilomètres plus loin, ce fut un autre registre qui remplaça celui des champs de guerre.
« C’était la fille de mon village, Celle qu’on disait être la plus sage, Mais il ne suffit que d’une bière, Pour faire tomber toutes les barrières.
C’était une nuit formidable, Là-bas dans une petite étable, Quand la fille de mon village, M’a donné son pucelage.
[…] »
Et la suite continuait en descendant de plus en plus bas dans l’échelle d’honorabilité des paroles. Mais le point positif était que cela avait la qualité de détourner les pensées des hommes des durs combats qui les attendaient. Le moral était une variable essentielle pour gagner une bataille. Une armée qui perdait confiance en elle courait à la perte.
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« Eclaireur au rapport, mon Général. D’après la carte, il n’y a aucun autre village dans les environs autre que celui de Feusacré, et cela est confirmé par nos observations. L’Armée Vampirique se dirige vraisemblablement vers cet endroit, et devrait arriver demain dans la matinée, normalement. »
Le jeune homme qui lui faisait face était un de ces éclaireurs-espions envoyés à la suite de l’Armée Vampirique, quelques jours auparavant. Mais les nouvelles n’étaient pas extrêmement bonnes : Amyelenor aurait préféré arriver avant leurs adversaires, mais il devrait finalement s’adapter, l’Armée Humaine arrivant après eux. La Lame ordonna la halte pour la nuit, et convoqua aussitôt une réunion avec les Officiers responsables, pour décider de la stratégie.
Plusieurs idées furent proposées, et la décision finale ne prit que les meilleures, bien évidemment. Il avait été décidé de séparer leurs forces en deux groupes, dont l’un serait encore subdivisé en quatre. Le premier corps d’armée serait composé, en premier lieu, d’un gros bloc de 1500 fantassins, archers compris. Chacune de ses ailes serait constituée de dix carrés de 75 hommes, pouvant former une tortue grâce à leurs boucliers, afin de bénéficier d’une mobilité et une rapidité que n’aurait pas le groupe principal. Enfin, restait les 500 cavaliers, qui seraient les premiers à charger, suivis des 1500 soldats du centre, tandis que les carrés des ailes harcèleraient les côtés de l’Armée Vampirique. Quant au deuxième corps d’armée, composé des 1000 soldats restants, leur mission serait de contourner sur plusieurs kilomètres le champ de bataille afin de prendre à revers le peuple de la nuit. Comme ils arriveraient après le début de la batille, ils formaient une réserve qui serait très certainement appréciable.
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Seul dans sa tente avec Atalos, Amyelenor regardait sans la voir vraiment l’assiette de blé devant lui. Son estomac était noué, tandis que son esprit envisageait la situation sous toutes les coutures, surtout les plus défavorables. Il ne pouvait s’empêcher de penser à tout ce qui pouvait mal tourner ; là encore, les livres ne parlaient pas de l’anxiété quasi-mortelle que ressentaient les Généraux avant les batailles. Devant ses hommes et ses lieutenants, il affichait un masque de confiance inébranlable, mais à l’abri derrière la toile opaque de son abri, il était assailli de doutes.
*Penses-tu que nous ayons fait les bons choix, Atalos ? Tout le monde compte sur nous, a les yeux rivés sur la moindre de nos actions, de nos gestes. Et puis… Tu es si jeune, et déjà, je te mets au milieu d’une guerre… Me pardonneras-tu jamais un jour ? »
Prenant son Dragon contre lui sur son lit de camp lorsqu’il eût dini de manger, Amyelenor se blottit contre son corps chaud. 22 ans était un âge bien jeune pour avoir de telles responsabilités, mais son Empereur, et la Princesse Régente, lui faisaient confiance. Cette pensée, mêlée à l’amour et à la présence de son Lié, apaisa un peu ses craintes, mais ne lui permit pas pour autant de trouver le sommeil.
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Les 1000 hommes du deuxième corps étaient partis avant l’aube, guidés par un dense mais discret réseau d’éclaireurs en avant-garde et sur les côtés. Le reste de l’armée les avait imité une heure et demie plus tard. La matinée était bien avancée lorsqu’ils arrivèrent à proximité du village, et les éclaireurs rapportaient que l’Armée Vampirique était déjà en position, forte de plus de 1500 soldats. Qu’attendaient-ils ? Une partie du village était en flammes, et l’autre était intacte. Cherchaient-ils ce pour quoi le Dracos avait averti les Dragonniers ? Cela semblait probable, car c’était la première fois que les Vampires réunissaient une telle force ; jusqu’à présent, ils avaient appliqué une stratégie de guérilla, qui leur avait donné, il fallait le reconnaître, un avantage stratégique. Mais tant mieux : ses forces leur étaient supérieures en nombre, et c’était toujours ça de gagné.
Sur un signe de la main, les cors résonnèrent de tous les coins de l’armée, faisant vibrer l’air frais d’un Automne qui annonçait un Hiver rigoureux. Lorsque le son des cuivres se fût éteint, les voix de certains Officiers, et surtout de certains Sergents, se firent entendre, plaçant les hommes selon l’ordre de bataille qui avait été établi la veille et transmis au cours de la nuit. Chacun savait ce qu’il avait à faire : face à un tel ennemi, ils n’auraient pas droit à l’hésitation.
Tandis que les drapeaux et les étendards des différentes compagnies, des nobles, et surtout, de l’Empire, flottaient dans la brise légère, dans un doux claquement d’étoffe, les deux armées se jaugeaient du regard. Amy eut un sourire nerveux, prit une grande inspiration, et appela :
« Capitaine Burenhold ! Je me rends tenter de ramener l’ennemi à la raison. S’il quoi que ce soit m’arrive, vous prendrez le commandement et vous en tiendrez au plan de bataille. »
L’Officier de la cavalerie lourde, de sexe féminin, acquiesça, tandis qu’Amyelenor faisait signe à un jeune cavalier porte-étendard. L’adolescent ne devait pas avoir plus de dix-sept ans.
« Toi fiston, tu viens avec moi. Porte fièrement les couleurs de notre Empire. »
« Oui mon Général. »
Ayant depuis longtemps renoncé à leur faire arrêter de l’appeler ainsi, Amy talonna sa monture pour la faire avancer à un petit trot. Autant que possible, il voulait la reposer avant la charge : elle le portait lui en armure, en plus d’Atalos, également équipé d’une cuirasse adaptée à sa taille. Celle-ci était légère, suite à un enchantement, mais le poids du Dragonnier était quand même conséquent. Enfin bon, son destrier d’ébène était quand même de bonne qualité… Arrivés au milieu de la distance qui séparait les deux armées, le petit groupe s’arrêta, et Amy fit faire quelques pas de plus à son cheval.
*Le moment est venu, Atalos. Essayons de leur faire un beau sourire.*
« Que le Général de l’Armée Vampirique s’avance pour parlementer ! cria-t-il d’une voix grave. » |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Ven 1 Fév 2013 - 10:02 | |
| Qu'il était réconfortant, après des siècles de souffrance et de solitude, de mener une vie si agréable : les longues promenades en forêt, les soirées au coin du feu, les chants et les danses elfiques, les bons repas, les nuits paisibles dans le confort d'une luxueuse chambre. Le Royaume des Elfes était un havre de paix et d'harmonie, tout n'y était qu'ordre et équilibre. Pour une créature mystique telle qu'un dragon, c'était un réel bonheur.
Hélas, les meilleures choses ont une fin, paraît-il, et pour Atalos cette fin avait pris la forme d'un rêve étrange. Une sorte d'appel à l'aide émanant du Dracos en personne. C'était la première fois qu'Atalos faisait un "mauvais" rêve et l'expérience lui avait particulièrement déplu. Mais s'agissait-il vraiment d'un rêve ? Lorsque dragonnet et dragonnier s'étaient éveillés simultanément et avaient constatés avoir vécu le même songe, la coïncidence leur avait déjà paru troublante. Quand bien même leurs esprits étaient liés, c'était la première fois qu'ils avaient partagé un rêve. Mais le doute s'envola bien vite lorsque les Elfes les informèrent que le dragonnier elfique, Elrond, avait quitté les vieux bois. Où allait-il ? Personne ne le savait, Elrond était quelqu'un d'indépendant et le simple fait qu'il ait envoyé un message pour informer le reste de son peuple de son départ était déjà exceptionnel.
De plus en plus troublé, Amyelenor avait décidé de quitter le royaume et de rentrer à Gloria, la capitale de l'empire des Hommes. Atalos avait accueilli la nouvelle de leur départ avec un mélange de déception et d'excitation. Déception car il appréciait beaucoup la vie qu'il menait chez les Elfes et qu'au fond de lui, il savait qu'il ne retrouverait jamais pareille insouciance. C'était un sentiment vague, une sensation à peine tangible, mais bien présente. Le jeune dragon savait ce qu'il quittait, mais il ignorait ce vers quoi il allait. Et excitation car quitter le royaume des Elfes signifiait justement découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles personnes, de nouvelles coutumes, ... Tant et tant de choses à apprendre.
En prévision du trajet, Amyelenor avait emprunté aux elfes un cheval supplémentaire, dont la selle avait été modifiée pour y adjoindre une sorte de plateforme sur laquelle pouvait grimper Atalos. Les premiers essais s'étaient montrés infructueux, le dragon doré peinant à garder l'équilibre sur le noble destrier, mais il avait peu à peu finit par s'habituer aux mouvements de l'animal et pouvait maintenant se tenir fermement accroché sur la plate-forme, même au galop.
Suivis de leur escorte, les deux liés quittèrent donc le Royaume Elfique, sillonnant les routes en direction de La Magnifique, ne s'arrêtant que le temps nécessaire pour reposer les montures et prendre un frugal repas. Après l'abondance qu'il avait connu chez les Elfes, Atalos se montrait un peu contrarié par ces maigres collations, mais il avait fermement refusé toutes les propositions de son dragonnier de partager sa propre ration. Si le dragonnet avait faim, il en était de même pour le jeune humain et Atalos n'aurait pas voulu le priver davantage.
Après quelques jours de voyage, ils étaient arrivés à Gloria, et Atalos avait pu apprendre les raisons qui avaient poussé Amyelenor à rentrer : la guerre. Le jeune homme avait été bien embêté lorsqu'il avait du expliquer au jeune dragon ce qu'était la guerre. Il s'agissait en réalité d'une sorte de grande, très grande chasse, dans laquelle les rôles de proies et prédateurs alternaient, parfois même se confondaient. Le but de la guerre était de chasser le prédateur avant que celui-ci ne vous chasse. Mais Amyelenor avait insisté sur un point, à la guerre, le prédateur ne tue pas pour se nourrir. Enfin, pas directement. A la guerre, on tue pour la nécessité, et parfois pour le plaisir, de supprimer son prédateur. Peut-on considérer qu'il s'agit de se défendre ? Oui, car ce sont les vampires qui ont amenés la guerre, mais pour se défendre, il faut aussi pouvoir attaquer. A qui profite la guerre ? Amyelenor avait répondu que certains croient en tirer du pouvoir ou de la richesse, mais en définitive la guerre ne profitait à personne. Mais alors, pourquoi faire la guerre ? La réponse de la Lame avait achevé de faire comprendre au dragonnet ce qu'était vraiment la guerre : pour survivre.
Dans les jours qui suivirent, Amyelenor s'était montré distant avec le dragonnet. Atalos percevait sans mal les tourments de l'esprit du jeune humain, et il aurait voulu lui apporter un peu de réconfort, mais tous ses efforts n'avaient pas suffit à calmer les appréhensions du dragonnier, bombardé général d'armée du jour au lendemain. Cela devait lui faire un choc.
Néanmoins, le dragon d'or n'avait pas quitté son dragonnier d'une semelle. Que ce soit lors de ses longues séances de lecture silencieuse, au cours desquelles Amyelenor avait dévoré nombre d'ouvrages tous plus épais les uns que les autres, ou lors des réunions du conseil de guerre, qui visaient à planifier la difficile campagne qui s'annonçait, Atalos avaient été présent.
La dragonnet avait même fini par trouver un certain attrait à toutes ces questions de stratégie militaire. Si le concept même de la guerre lui apparaissait encore nébuleux, le défi intellectuel que représentait la gestion d'une armée et la mise au point d'un plan de bataille le passionnait.
Enfin arriva le jour du départ. Amyelenor avait revêtu son armure, cette même armure qu'il portait lors de l'éclosion d'Atalos et que le jeune dragon avait confondu avec une carapace. Aujourd'hui, le dragon à son tour enfilait sa propre "carapace" , l'armure magique offerte par les elfes. Tandis qu'il aidait le dragon à revêtir son armure, le visage fermé du jeune homme n'aurait trompé personne, autant dire que pour Atalos, ce fut en jeu d'enfant d'y lire les sentiments du dragonnier. La perspective de mener le dragon à la bataille inquiétait profondément l'humain.
Lorsqu'Amyelenor releva la tête, après avoir vérifié une dernière fois que l'armure du dragonnet était bien fixée, Atalos lui envoya un clin d'oeil assuré. A force de pratique, le dragonnet maîtrisait de mieux en mieux l'exercice et parvint à faire apparaître un bref sourire sur le visage de son dragonnier. Marchant côte à côte, les deux liés rejoignirent la délégation officielle qui se préparait à rejoindre l'armée rassemblée aux portes de la ville, afin de la mener à la guerre.
Le spectacle qui s'offrit à eux lorsqu'ils franchirent les portes de la cité était des plus impressionnants. Atalos avait déjà accompagné Amyelenor lors de tournées d'inspections des campements des différents groupes d'armée qui avait été rassemblés autour de la ville, mais c'était autre chose de voir les 3500 hommes rassemblés en ordre de marche.
Finalement, après un dernier discours de circonstance et les adieux au peuple de Gloria, l'armée se mit en route à travers bois et campagnes. L'Empire partait en guerre.
Le voyage fut des plus éprouvants pour le dragonnet. Plus encore que ne l'avait été la chevauchée Royaume Elfique - Gloria. On mangeait mal, on dormait mal, et le voyage était affreusement monotone. Les jours succédèrent aux jours, jusqu'à ce que la troupe atteigne les environs d'un petit village dénommé Feusacré. C'est là qu'ils avaient trouvé l'ennemi.
Amyelenor convoqua les officiers des différents corps d'armée afin de parfaire les derniers détails sur le déroulement de la bataille. Atalos y assista, comme il le faisait toujours, mais il n'intervenait que directement auprès de son dragonnier, pour critiquer une manoeuvre particulière, attirer l'attention sur tel ou tel point faible du dispositif, suggérer une correction. Le dragonnet manquait encore d'expérience mais sa participation rassurait le jeune homme et l'aidait à s'imposer auprès d'officiers beaucoup plus âgés que lui.
Lorsque la réunion s'acheva et que les officiers laissèrent le dragonnier seul avec son dragon, les deux liés passèrent à table. Le menu n'avait rien de très appétissant mais le dragonnet disposait tout de même d'un régime de faveur puisque ses rations étaient composées de viande, essentiellement du lapin. Malheureusement, si proche des lignes ennemies, il n'était pas possible de faire un feu et Atalos dut se résoudre à consommer de la viande crue. Au moins, c'était quand même de la viande. Alors qu'Atalos entamait son deuxième lapin, Amyelenor s'adressa à lui directement par la pensée. Il avait fait de net progrès dans ce domaine et parvenait maintenant à s'exprimer mentalement aussi clairement qu'à haute voix.
* Penses-tu que nous ayons fait les bons choix, Atalos ? Tout le monde compte sur nous, a les yeux rivés sur la moindre de nos actions, de nos gestes. Et puis… Tu es si jeune, et déjà, je te mets au milieu d’une guerre… Me pardonneras-tu jamais un jour ? *
Le dragonnet resta immobile un instant, plongeant son regard d'or dans les yeux du dragonnier.
* Ne te laisse pas ronger par le doute, Amy. Tu es un être exceptionnel, sans quoi le Dracos ne t'aurait pas amené à moi, et je le remercie chaque jour pour cela. Je suis intimement convaincu que tu as fait les meilleurs choix possibles. *
Avalant la dernière bouchée de son repas de viande crue, le dragonnet ajouta :
* Pour ce qui est de te pardonner, je dois encore y réfléchir... C'est qu'on mange vraiment très mal ici.*
La nuit fut longue pour les deux liés, le jour qui s'annonçait était un grand jour pour eux. L'un allait devoir faire ses preuves en tant que général, l'autre allait vivre son baptême du feu. |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Sam 2 Fév 2013 - 20:18 | |
| Hrp : Comme convenu par MP avec Elrond, s'il y a quelque à éditer, n'hésitez pas =)*** Sortant de cette maudite grotte, Roëric ne prêtait nulle attention aux pleurnicheries de l’humain. D’abord parce qu’il n’avait que très peu d’intérêt à ses yeux mais aussi parce qu’il était en pleine séance d’auto-flagellation. Qu’est-ce qui lui avait pris de provoquer les êtres les plus dangereux du continent à visage découvert ? Tant de stupidité le consternait. Il ne pouvait que mettre cette faute sur le compte de l’inattention et du soleil. Quoique pas un de ses rayons ne pénétra la grotte.
Ironie du sort, il se moquait de l’imprudence et de l’arrogance de ses adversaires dix minutes plus tôt et voilà qu’il venait de reproduire les même erreurs. Il aurait pourtant été du simple bon sens que de se couvrir le visage, de ramasser le grimoire et d’envoyer le reste à l’Esprit de la Mort. Furieux contre lui-même, contrarié par les jérémiades de son colis, frustré par la présence de ce fichu astre solaire, il serra les dents et laissa retomber l’humain. Lequel s’accrochait pourtant toujours à lui. Le cœur battant si fort que le vampire devait se faire violence pour ne pas le bouffer ici et maintenant."Laisse tout ça derrière toi. Ce n’est pas le moment."De fait, l’armée vampire n’était pas loin et une autre venait de faire son apparition, le soleil dans le dos, le cor au vent et les armures étincelantes. Comme prévu, ce fichu endroit n’allait pas tarder à devenir un champ de bataille."Que faire ?"Mais il n’eut pas le temps d’en décider. Un tremblement de terre les secoua, et Roëric espéra un peu qu’il ferait s’effondrer la grotte sur ses « invités ». Malheureusement ce fut pas le cas, il annonçait simplement l’arrivée d’un gêneur de plus. Un géant de pierre lui bloquant le passage. Ses capacités physiques énormément amoindries, sa magie inefficace, son dragon de la taille d’un chat de salon… Le soleil lui pourrissait l’existence, presque autant que ce fichu Dracos lui refilant des missions avant qu’ils ne soient prêt."Ma pauvre Isy’, j’ai bien peur que nous n’ayons aucune carte en main."Mais l’heure n’était pas à l’apitoiement. Mieux valait la reddition que la mort, d’autant plus si le grimoire ne finissait pas dans les mains de Lorenz Wintel.C’est de la magie elfique, non ? Vous êtes un elfe ? Nous fuyons les vampires !Il leva les bras en l’air, dans une main se tenait le grimoire.On se rend, partons juste vite d’ici ! Ils ne seront pas immobilisés bien longtemps. Il y a Lorenz Wintel, leur dragonnier et une dizaine de guerriers vampires là-dedans !Pourquoi le croirait-il ? Il fallait lui donner un gage de bonne volonté. Il lança donc le grimoire en l’air et attendit.
Était-il trop jeune pour haïr vraiment les vampires ? Ou plus sage que Roëric ne le serait jamais ? Quoiqu’il en soit, un dizaine de minutes plus tard, ils étaient en route vers l’armée humaine. L’elfe lui avait même prêté sa cape. Ainsi il était protégé du soleil et pouvait même se faire passer pour un autre dragonnier elfique, si on n’y regardait pas de trop près. L’humain était toujours là, ils ne pouvaient pas vraiment le laisser partir avec tous ces suceurs de sang traînant dans le coin.
Plus tôt, Roëric avait avancé ses arguments : Nous ne sommes pas assez nombreux, ni assez puissant pour repousser ce qui se terre dans cette grotte. Mieux vaut mettre le grimoire à l’abri chez les humains -aussi faillibles soient-ils- plutôt que de risquer que nos ennemis ne le reprennent.Convaincu, ou déjà décidé par ses propres arguments, l’elfe les menait maintenant vers l’immense tâche noire représentant l’armée impériale. "Crois-tu que nous ayons réussi Isyndar ? Avec ce soleil, les miens ne sauraient gagner la bataille…"Néanmoins, mieux valait ne pas sous-estimer l’ingéniosité et la ruse du prince des maudits. |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Sam 2 Fév 2013 - 21:08 | |
| Isyndar ne comprenait pas vraiment ce qui se passait autour d'elle. Cela la dépassait un peu et surtout tout allait bien trop vite. En un rien de temps, elle avait rencontré deux de ses semblables, choses qu'elle désirait plus que tout.
Mais voilà que son lié emprisonna la première, enfin ça c'est ce qu'il avait cru faire. Dans quelle aventure son dragonnier l'avait embarqué. Non, il y avait vraiment une discussion à avoir s'ils se sortaient de là. Ils devraient mettre les choses au clair. Elle n'allait pas pouvoir continuer à suivre à ce train là. Et lui non plus, il lui arriverait quelque chose. Et pas de bon. Peut être était-ce pour cela qu'elle l'avait choisi. Que le Dracos lui avait soufflé de lui faire confiance et de se lier à ce vampire au caractère étrange et aux mœurs tout aussi... particulières. Elle devait se faire confiance, avoir confiance en son dragonnier et au Dracos.
Jamais il ne les laisserait là, avec un humain ne comprenant rien quand à la situation, un peu comme elle, mais elle avait l'avantage de saisir plus les nuances de la gravité de leur présence en ce lieu. Et surtout que ce petit homme semblait être la clé d'un désir étrange du Dracos et de sa demande soufflée.
« -Roëric, cet homme a ce que nous demande de protéger le Dracos. Je planterai mes crocs dans quiconque voudra lui couper une mèche de cheveux. »
Elle avait le regard de le dragonne décidée à ne pas laisser un innocent se faire attaquer sans raison si ce n'est ses pas trop curieux pour l'avoir amené en ce lieu de désolation future.
« -Si j'avais été plus grande, je vous aurai emmené loin sur mon dos. »
Le deuxième dragon rencontré fut tout aussi étrange et lourd de conséquences. Tout d'abord son dragonnier les menaça, en leur envoyant un sortilège de son peuple. La terre trembla sous leur pieds. Sensation bien désagréable. Mais moins que celle d'être bloqué une fois de plus par de la pierre.
« - Je vais finir par croire que tu aimes ça, cher lié. »
Roëric lui parla en sages paroles. Elle ne pouvait que le soutenir en ces termes. En même temps, il n'y avait là que vérité. Elle envoya un lien télépathique au lié de l'elfe pour appuyer les paroles de son propre lié.
Apparemment les cartes de son dragonnier avaient fonctionné, mais surtout l'elfe et le dragon leur firent confiance. Et le petit groupe, plus grand, mais toujours aussi curieusement composé, s'avançait à grande enjambée vers l'armée des hommes, qui claironnait et martelait le sol. Une étendue de cavaliers richement armés et vêtues arrivèrent en cet endroit, qui devait autrefois être paisible et serein.
Mais ça, c'était avant une invasion de vampires assoiffés de la volonté d'acquérir un grimoire entre leur mains. Et Isyndar espérait que ce fait ne changerait pas. Le peu de temps passé dans la grotte avec les vampires, lui avait fait comprendre qu'elle espérait que Roëric serait le seul vampire à côtoyer. L'un deux émanait une puissance des plus sombres. Ses écailles en tremblaient encore.
Un peu fataliste :
« - Le soleil finira par se coucher, les hommes devront gagner avant, sinon, seul, la nuit, tu ne pourras lutter contre ces hommes aux cœurs sombres. Et les hommes, même vaillant périront sous leurs crocs assoiffés de haine. » |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Dim 3 Fév 2013 - 16:18 | |
| Trop de choses trop se passaient trop vite, les événements s'enchaînaient sans véritable logique et rendait la situation simplement plus compliquée. Visiblement un homme à la peau pale était sorti de cette grotte à l'aura si sinistre et Elrond avait fait le choix de le menacer. Ce n'est que quelques secondes après qu'il aperçu que de dernier avait un autre humain sur les épaules et que celui-ci portait le livre qu'ils recherchaient tous. Mais à ce moment précis, un reflet attira son regard et croisa celui d'un autre jeune dragon. Apparemment, chacun avait entendu le message du Dracos et avait répondu à son appel. C'était une occasion unique pour les jeunes dragons réunis de se retrouver et de se découvrir mutuellement, seulement, ce n'était ni le lieu, ni le moment. Les prémices d'un carnage pouvaient clairement se sentir dans l'air, la tension et la violence, ainsi que l'odeur du sang que le vent portait avec lui. Cela allait bientôt éclater et il ne serait pas bon de rester ici quand cela se produirait.
Lorsque le petit dragon osa regarder en direction de la grotte, il vit qu'un amas de pierre s'était posé devant celle-ci. Pourtant, malgré ce barrage, Möebius n'avait pas confiance, cette aura mauvaise ne pouvait être arrêtée par une chose aussi futile qu'un mur de pierre et de terre. Sinon il était certain qu'il en aurait eu bien moins peur. Bien que le Dracos ait demandé de l'aide aux dragonniers et aux dragons, il était en réalité bien dangereux pour les nouveaux nés d'être si proche de cette source capable de faire du mal au Dracos lui-même. C'était bien étrange qu'il les envoie ainsi combattre un pouvoir immense, mais peut-être que cela n'était qu'une illusion, que quelqu'un avait envoyé le message à chacun d'entre eux pour pouvoir les éliminer tous d'un coup ? Le petit dragonnet était si effrayé qu'il gardait son esprit fermé à tout ce qui l'entourait, il ne voulait pas prendre de risque. Même si son elfe était, lui, bien sûr de ce qu'il faisait en menaçant l'autre dragonnier à la peau pâle. Pourtant, de ce qu'il voyait, il ne pensait pas qu'il aurait abandonné si vite, c'était étrange. Mais il ne se posa pas plus de questions. L'objet de leur quête se trouvait juste ici, en train de flotter momentanément dans les airs avant d'arriver aux pieds d'Elrond qui s'en saisi. Ils avaient finalement récupéré le grimoire, ils avaient accomplis le premier pas de la demande du Dracos, mais ils étaient encore loin d'être tiré d'affaire.
La tension venait de monter d'un cran et chacun avaient dû le remarquer. C'était le moment où jamais de prendre la fuite. Ils avaient tout prévu pour ce moment depuis qu'ils étaient arrivés. La cartographie des pièges, le cheval posté un peu plus loin, même l'itinéraire de retour avait été étudié. Mais rien n'était encore joué, le destin étant quelque chose d'instable et difficile à contrôler avec précision. De toute manière il n'était plus temps pour lui de se cacher, le dragonnet bleue pu voir avec un peu plus de clarté l'autre dragonnet, celui-ci semblait également participer à la conversation, seulement Möebius garda son esprit solidement fermé, même s'il ne pouvait entendre mentalement ce qui se disait, ses oreilles lui permettaient d'écouter la conversation. Apparemment l'autre homme pâle n'était pas un ennemi, mais cela pouvait faire partie d'une stratégie, aussi devaient-il rester prudent. Seulement, le bleuté ne pris pas la peine d'ouvrir son esprit pour s'assurer que Elrond ait bien compris cela, normalement il devait y avoir pensé aussi.
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| | | Dracos Honoris Maître du Jeu
| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Dim 3 Fév 2013 - 16:37 | |
| INTERVENTION DU MDJ
Une lueur intense illumine le grimoire à l'instant précis où Elrond met la main dessus, la peau grésille et une intense odeur de brûlé vient chatouiller les narines des joueurs les plus proches. Il semblerait que le grimoire ai fait son choix quand à son porteur...
A noter : nul ne peut pour le moment s'emparer du grimoire hormis Zaphirel qui devra le récupérer dans son prochain rp. Merci à Elrond de prendre en compte cette action dans son prochain post |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Lun 4 Fév 2013 - 13:40 | |
| HRP: Si il y a quelque chose à dire n'hésiter pas, j'ai essayé de faire avec les moyens présent, Zaph si tu trouve que ton perso se fait trop remuer et que ca te dérange dit le. ¤ Une association bien particulière¤ | « Si vous avez le grimoire Draconique jeter le en l’air, ou je vous abat. » | Un échec et mat comme aurait pu le dire certain, malheureusement, la vie n'est pas comme un jeu d'échec et est beaucoup complexe qu'il ne l'est déjà. Les individus ont beau être des pions sur l'échiquier des esprits, les règles sont bien différentes et ce qui va se passer est toujours incertain. Néanmoins, dans certaine occasion, malgré quelque fluctuation de dernières minutes, tout se déroule comme les mortels l'avaient prévu. Le vampire en joug sous l'arc du faux elfe préféra abandonner et lancer le livre. L'homme du beau peuple, non pas l'illusion, mais le réel, cacher derrière des roches attira le livre à lui qui tomba non loin. Parfait, voilà qui était fait, il le prit en main en sortant de sa cachette, alors que le dragonnier vampirique continuait de causer. Le danger était bien plus grand que l'elfe ne pensait d'après les dires du vampire. Mais pourquoi devrait-il le croire ? Certes il avait senti remarquer que quelques-uns des suceurs de sang qui se trouvaient dans la grotte sortait du lot, mais était ce à ce point ? Mh, l'elfe avait combattu les vampires, mais il n'avait jamais réellement discuté avec l'un d'entre eux. Il n'avait pas cherché plus loin que le bout de son nez, étant petit on lui avait apprit que les membres du peuple obscure était l'un des maux de ce monde et qu'ils devaient être éliminé. Il avait lu et écouter les anciennes histoires sur eux, mais ne c'était pas plus intéresser. Lorsqu'il avait vécu parmi les hommes il les avait combattus pour protéger ce qu'il aimait et rien d'autre. Aucune haine particulière ou autre rancune ne le poussait. Peut être pouvait il ne pas être si néfaste qu'on le disait ? Du moins quelque cas particulier. Mh, ils se nourrissaient de sang après tous, ils n'étaient riens d'autre que des bêtes sauvages. Et les bêtes sauvages peuvent s'éduquer. Non, était bien plus que cela, se serait trop simpliste de les abaisser au simple rang d'animal. Celui si était dragonnier. Il était donc l'égale de l'elfe. Hum, ca lui faisait mal à la tête rien que de penser ca. Pouvait-il lui faire confiance ? Non, mais il pouvait lui donner du crédit. Il s'en était prit au sien, il était donc un traitre de sa propre race, en quelque point différent d'eux. A moins que cela ne soit que politique. Quoi qu'il en soit, bien qu'il pouvait lui donner du crédit parce qu'il était un dragonnier, un traitre à sa propose race et qu'il lui avait donné le grimoire sans la moindre résistance, le rouge devait rester sur ses gardes et méfiant vis-à-vis de lui. Et si les histoires étaient vraies ? Et s'il le trahissait comme il avait trahi les siens ? Et s'il voulait la gloire du Draco pour lui tout seul ? Décidément, voilà une situation bien ennuyante. C'est rapidement qu'il prit sa décision, mais voilà qu'un autre élément imprévus alors même qu'il raisonnait. Le grimoire le rejeta à peine un demi seconde où il le tenu dans les mains. Un jet lumière suivie d'une brulure lui fit lâcher. Qu'est-ce que c'était ce bordel ? A peine il résolvait un problème qu'un autre se présentait. Pestant, il laissa le livre là derrière une pierre et aida le vampire ainsi que l'humain à sortir de cette fosse retournant vers le livre. Comment pourrait-il le porter ? Il regarda ca main un peu griller. Kss, il se tourna vers le vampire, pourquoi lui n'avait rien eu il l'avait pourtant tenu plus longtemps que lui ...? Un flash traversa l'esprit de l'archer. | °Tu fais erreur Elrond, le vampire ne l'a pas tenu plus longtemps que toi, c'est l'enfant qui le portait. Il lui a prit des mains pour le balancer. ° | Les images défilèrent devant ses yeux, avant que ses deux mirettes azurées ne se pose sur le gamin. Tss, ne te moque pas de moi ! L'homme du beau peuple se redressa et avança jusqu'au vampire, visiblement énerver, et agacer comme si une mouche lui tournait autour, cachant derrière cela une faiblesse qu'entrevu l'elfe. Ne te moque pas de moi ! Deux boulets Elrond, tu as vraiment besoin de ca ? Sans réfléchir, il dit à l'inconnu suceur de sang de lui remettre l'humain et avant d'avoir sa répondre il lui prit des mains comme on enlève une sucette à un enfant. Ce dernier était affolé, et son corps encore engourdit par le piège. Il lui empoigna le col et rapidement lui dit, les yeux dans les yeux, l'air sévère, mais pourtant d'une voix calme et poser, n'ayant pas de temps à perdre. | « Ecoute moi, maintenant tu vas te taire et tout ce passera bien, laisse toi faire ou je laisse les vampires présents dans cette grotte te bouffer. Ils seront sans doute moins commodes que celui là. » | Ne lui laissant pas le temps de répondre, de toutes façons que pourrait il bien dire, affoler comme il était, soit il fondait en larme soit il obéissait et la bouclait. Il le prit sur le dos, et s'approcha du livre saisissant sa main et attrapant le livre avec avant de lui murmurer. | « Serre le bien dans tes mains, ne le laisse pas tomber, ne le perd pas, ne le donne à personne d'autre que moi, ne me touche pas avec et je te promet que tout ce passera bien. » | Une fois fait il fit signe à Moebius de le suivre de prêt, voir même de venir sur lui, avant de se tourner vers le vampire. | « Suit moi et ne tente rien. Reste bien derrière moi et marche dans mes pas, la zone grouille de piège. » | Rapidement l'elfe se mit en route jusqu'à rejoindre son cheval qu'il avait laissé plus loin, empruntant un chemin nimber de piège afin de ralentir d’éventuels poursuivants. Normalement, ils devraient avoir assez de temps pour rejoindre l'armée humaine. Arriver au chevale, il posa l'humain dessus ne le ménageant pas et se mit à marcher rapidement, tirant les rênes le cheval les suivant, marchant au trot. | « Toi le vampire, on va jouer un jeu dangereux, mais si tu m'écoute bien tout devrait se passer sans encombre, commence par prendre ca, on va te faire passer pour un dragonnier elfique, dit à ton compagnon de jouer le jeu. Ne dit pas un mot et cache bien ton visage. Il y'a sans doute un coup à jouer. » | L'elfe retira sa cape rouge et la donna à Roëric avant de tirer légèrement son épée elfique de son fourreau lançant un regard sérieux au dragonnier. | « J'ai choisi de te faire confiance jusqu'ici alors ne me fait pas regretter de ne pas t'avoir abattu tout à l'heure. Surtout que sous ce soleil tu n'as pas l'avantage. » | Il se décontracta et sourit finalement. | « Mais, tu seras peut être une exception parmi les vampires, j'aimerais autant à ne pas à avoir à me battre contre un frère dragonnier. » | Pfeu, il venait de dire ca à un type qu'il ne connaissait pas ? Décidément que d'hypocrisie, même si, il est vrai, Elrond préférerait ne pas tuer un dragonnier, entrainant la perte d'un dragon si vital pour les sien. Quoi qu'il en soit, il était trop tard maintenant, et il fallait se laisser emporter par le feu de l'action. Le grimoire était là, limite sien, il fallait le mettre en sécurité à présent. Et le seul endroit était l'armée humaine qui se trouvait en face d'eux. Même si pour dire vrai, ils les prenaient à revers, mais ce n'est pas grave, avec de la chance, « Il » serait là. Le petit groupe arriva finalement au pied de l'armée impériale qui se montra assez hostile, mais Elrond décida de jouer sa carte en montrant les dragons et en mentionnant le nom Amyelenor Farkstein et de son dragon d'or, ajoutant que lui-même et celui qui l'accompagnait était un dragonnier elfique et qu'ils avaient des informations qui intéresseraient leur commandant. L'archer réussi à les amadouer : | « Bien, tout ce passe comme prévu pour le moment, alors jouer le jeu et ne gâcher pas tout. Toi l'humain cache cette chose sous ton haut. » | |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Jeu 7 Fév 2013 - 11:55 | |
| [[ HRP // C'est pas terrible je suis désolé, en plus Zaphirel ne fait pas grand chose... mais voila ^^" pardon pour le léger temps que ça m'a prit ! // HRP ]]
Il aurait pu se croire en grande partie tiré d'affaire. Il aurait pu. Mais lorsqu'un géant de pierre bloqua le chemin, il eut un hoquet de surprise, et il se dit que non, il n'était absolument pas sain et sauf. Zaphirel avait serré le grimoire dans ses bras et avait simplement attendu de se faire écraser... ce qui n'était pas arrivé. Non, non bien sûr, ça aurait été trop simple. Le vampire lui prit le livre des mains, sans qu’il ne puisse y faire quoi que se soit. Cela le contraria, mais il ne dit rien, car il pouvait toujours l’aider. Etrangement, se séparer de cet objet lui serrait le cœur. Mais il comprenait que c’était quelque chose de visiblement trop important pour lui. Il ne pouvait pas le garder, c’était trop dangereux. C’était ça que tout le monde cherchait ici. Quel idiot de ne pas y avoir pensé plus tôt ! Qu’aurait fait son père à sa place ? Certainement pas ces choses pitoyables que sont la fuite et les pleurs.
Le vampire sembla reconnaitre un certain type de magie – elfique – tandis que Zaphirel restait caché derrière lui. Il lança le grimoire. Zaphirel se mordit la lèvre. Serait-ce mieux si c’était un elfe qui le portait ? Qu’avait-il donc de si important ? Zaphirel n’osait regarder les dragons, tant il se sentait honteux de ses actes. Il ne pourrait les assumer devant eux, car dans toutes les histoires que racontait sa mère, les dragons étaient nobles et forts, tout ce que lui n’était pas. L’humain ne prêta pas attention aux autres choses du coin, car s’il y pensait vraiment, il serait mort de peur derrière un buisson ou au sommet d’un arbre.
Il eut une lumière vive, provenant de l’endroit où le vampire avait jeté le grimoire. Zaphirel rouvrit les yeux sans se souvenir de les avoir fermés, et il observa la main tendue qui l’aidait à sortir de la fosse. Le vampire semblait accoder sa confiance. Il était fort. Et il l’avait sauvé. Alors l’humain se saisit de la main et les rejoignit. Puis, l’elfe voulu l’humain. Comme s’il n’était rien d’autre qu’un paquet. Il voulut exprimer son mécontentement, s’en aller de son côté, fuir à toutes jambes… mais deux mains se refermèrent sur lui et il dut suivre le mouvement pour ne pas tomber. Son cœur bondit avec rage. Il voulut se dégager – son mouvement en ce sens était clair, bien qu’il manquât de force. L’elfe le regardait dans les yeux. Zaphirel ne dit rien.
« Ecoute moi, maintenant tu vas te taire et tout ce passera bien, laisse toi faire ou je laisse les vampires présents dans cette grotte te bouffer. Ils seront sans doute moins commodes que celui là. »
Une larme coula sur la joue de l’humain. Il avait peur. Terriblement peur, horriblement peur, si bien qu’il se laissa faire complètement, n’y voyant aucune autre manière de réagir. Qu’aurait-il pu faire ? Lui qui était si insignifiant. Il tremblait. Tous les signaux d’alarmes de son cerveau lui disaient de fuir – bien qu’une infime, très infime partie de lui-même soit heureux de remettre la main sur le grimoire. Zaphirel fit attention à marcher bien dans ses pas, mais il restait… absent. Un peu dans le vague. Son bras droit serrait bien le livre contre son torse, et l’autre s’accrochait aux vêtements de l’elfe pour ne pas tomber. Il ne se posait pas de questions, il n’en avait pas besoin.
Quand ils furent arrivés au cheval, Zaphirel fut posé dessus. Il eut un peu moins peur, car il avait toujours été plutôt bon en équitation, et qu’il se sentait plus à l’aise sur l’animal que sur le sol. Il flatta doucement son encolure, puis il écouta bien ce qui se disait, sans vraiment tout comprendre. Son cœur commençait à se calmer dans sa course folle, et il reprenait peu à peu des couleurs plus humaines. Moins terrifiées. Il prit même le temps d’ouvrir discrètement le livre, et de le refermer après un bref feuilletage de pages toutes blanches. Vierges. Vraiment, tous ces gens allaient s’entretuer pour un livre vide. Quelle ironie.
Il fut presque heureux de se retrouver parmi les humains, et il cacha bien le grimoire sous son haut, comme on lui avait demandé.
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Jeu 7 Fév 2013 - 22:00 | |
| Décidément cette quête les menaient de surprises en surprises... Comment donc cet enfant, car il s'agissait bien d'un enfant aux yeux du vampire ancestral, avait-il pu arriver jusque là sans se faire proprement découper en morceaux par les sorts de protection ? Lorenz n'eut pas besoin de se concentrer avec beaucoup de soin pour sentir que l'être qu'on venait de jeter à ses pieds ne possédait qu'une puissance magique limitée. Quand à sa possible force physique ou à son habilité le simple fait qu'il soit un ridicule petit humain simplifiait complètement la chose. Alors quoi ? La chance ? Lorenz ne croyait pas trop à la chance, cette amante infidèle qui n'aimait rien mieux que de vous porter au firmament pour ensuite vous lâcher d'autant plus brutalement que vous étiez monté haut. Quoique en y réfléchissant c'était un peu ce qu'elle venait de faire à ce garçon en lui permettant de se sortir indemne de tous les pièges pour ensuite le jeter directement dans les bras du dirigeant vampirique. Effectivement en prenant le problème dans ce sens là on ne pouvait que le considérer comme malchanceux, mais c'était sans importance, ce qui comptait c'était qu'il le tenait et donc que par conséquent il tenait le grimoire.
Ainsi c'était cela... L'objet qu'il était venu chercher et qui était le centre de toutes ses convoitises depuis qu'il en connaissait l'existence était à moitié dissimulé par le gamin qui le tenait contre lui. Malgré tout cela n'empêchait pas Lorenz de constater que l'ouvrage était mince, bien plus mince qu'il n'aurait pu le croire. Tiens donc, lui qui s'était attendu à un pavé comme la majorité des vieux livres... L'auteur était sans doute allé à l'essentiel et c'était une bonne chose car il y avait fort à parier qu'il serait lui aussi rédigé dans un langage plus ou moins incompréhensible voir même codé, pour ne pas dire enchanté... Un enchantement... Il ne pouvait que le sentir alors qu'il utilisait son lien maudit pour apercevoir les filaments de magie qui s'échappaient du livre et qui s'étaient enroulés... Autour du garçon ? Perturbé, le vampire suspendit le geste qu'il avait fait pour s'emparer de l'objet, décidément le gamin devait être bien plus spécial qu'il en avait l'air pour qu'un objet aussi puissant choisisse de se lier à lui de cette manière... L'ancestral plissa les yeux. En plus de sentir le lien étonnant que le livre avait instauré et dont le gamin n'était sans doute même pas conscient il ressentait une puissance dormante, une puissance phénoménale qui le faisait frémir d'excitation. Tout cela sortait-il du livre ? Si c'était le cas alors il prendrait grand plaisir à s'en emparer et à s'accaparer toute cette force. Il s'agissait sans doute d'un sort de protection quelconque empêchant à un mage de moindre qualité de le lire, mais tout cela ne pouvait pas l'inquiéter et si l'auteur avait mis autant de magie rien que pour protéger l'ouvrage alors le contenu ne pouvait qu'être extraordinaire. Trouverait-il le secret qu'il cherchait en son sein ? Un sort capable de briser la malédiction ? A moins que ce ne soit un philtre quelconque dont il trouverait la recette ? Si c'était le cas il lui faudrait sans doute trouver des ingrédients particulièrement rares... Cela le ralentirait, mais il ne renoncerait à aucun prix. La douleur qui le taraudait à chaque instant menaçait sa santé mentale, bien peu de vampires auraient le cran de ne serais-ce que murmurer un tel affront mais ils n'étaient pas dupes, d'ailleurs la petite conversation qu'il avait eu avec Ethan avant de se mettre en route le prouvait bien. Il guérirait donc son corps et son esprit, ensuite... Ensuite il verrait si il y avait moyen d'utiliser autrement ce pouvoir que l'on disait si puissant. L'idée de gagner encore en puissance alors qu'il lui était déjà bien difficile de contenir sa magie actuelle pouvait paraître dangereuse, mais la puissance ne se refusait pas après tout... Jamais il n'avait douté de lui-même et de ses capacités de contrôle, il ne commencerait pas aujourd'hui.
De la puissance donc, une puissance étrange et que l'Ancestral malgré tout ses efforts ne parvenait pas vraiment à définir ni même à localiser entièrement. Etrange, d'où pourrait-elle bien sortir si ce n'était du livre ? Il y jeta un nouveau coup d'oeil, cette fois agacé, il n'aimait pas ne pas comprendre. Sa nuque le picota et il y passa une main nerveuse, combattant la brusque sensation de méfiance qui s'était emparé de lui. Son mauvais pressentiment se fit pressant, aussi décida-t-il de ne pas s'attarder :
"Quittons cet endroit. Emmenez le garçon mais ne touchez pas le livre. J'ignore ce qu'il vous ferait et je pense que vous n'aimeriez pas le savoir non plus..."
Avides de se faire bien voir et peu désireux eux aussi de rester en cet endroit étrange les vampires se précipitèrent pour s'emparer du prisonnier. Lorenz croisa le regard d'Achroma, avait-il ressenti lui aussi cette anomalie dans la trame magique ? Etait-il aussi mal à l'aise ? Lorenz n'eut pas le temps de lui poser la question, une puissance terrible déferla tout à coup dans la caverne et les cloua tous sur place. Dans la caverne ? Que récontait-il là ? La magie n'était pas entrée dans la caverne, elle était la caverne ! Voilà qui expliquait sa sensation de malaise... Il avait été si concentré sur le livre qu'il ne s'était aperçu de rien, d'autant plus que c'était bien la première fois qu'il voyait un tel prodige. Quel genre de magie était-ce là ? Comment pouvait on créer un piège aussi grand et lui faire garder une telle puissance après des années, voir des siècles ? Car il était vieux ce piège.. A présent qu'il savait où cherchait il sentait distinctement la saveur âcre de cette ancienne magie qui enserrait leurs membres à tous. Néanmoins une surprise bien plus grande les attendait, elle le destabilisa à un tel point qu'il en lâcha l'effort qu'il était en train de fournir pour sonder et détruire la trame du piège. Röeric ? Que faisait-il à un tel endroit, et était possible d'en conclure que Kyllian était lui aussi dans les parages ?
Un lourd silence répondit aux provocations du traitre, comment aurait-il pu en être autrement alors qu'ils étaient tous immobilisés de cette façon ? Malgré cela Lorenz ne pouvait que s'étonner des pulsions suicidaires qui semblaient commander Röeric, certes il était déjà idiot avant sa traitrise, et la façon dont il avait rejoint le piètre vampire qu'était Kyllian le montrait mais il semblait bien que son état s'était considérablement empiré. Intéressant... L'imbécilité notoire de Kyllian était donc contagieuse... Que voici une arme dangereuse ! Atterré l'Ancestral le vit s'emparer du gamin et sortir. Ainsi donc il sauvait un humain... C'était officiel, il était devenu aussi lamentable que Kyllian. Si encore il avait l'excuse de ne pas vouloir toucher le grimoire mais ce ne pouvait être le cas, grâce à son lien maudit avec la magie Lorenz était le seul ici présent à pouvoir sentir l'attachement que le grimoire avait instauré avec le petit humain. Si Röeric avait voulu le livre il s'en serait emparé et aurait laissé le gosse, non il avait bel et bien fait preuve de bon coeur... Pitoyable... Mais ce n'était pas le moment de pleurer sur ce que Kyllian avait pu faire d'un vampire si prometteur. Il serait temps de les égorger tous les deux lorsqu'il serait sorti de la grotte.
Dans cet optique, le Prince concentra son esprit et s'intéressa de près à la structure magique du piège. Non loin de lui il sentait la force pitoyable des autres vampires qui ruaient maladroitement dans les brancards, cognant comme des sourds de toute leur force mentale pour se tirer de là. Un autre pouvoir, bien plus puissant et maîtrisé attira l'attention de l'Ancestral : Achroma. Le vieux vampire rusé comme un briscard tâtait prudement le piège, sa magie était d'autant plus visible aux yeux de Lorenz qu'il la connaissait à présent parfaitement bien. Pourtant un nouvel élément attira son attention, un filament doré qui l'attira instantanément comme la lumière pourrait attirer un papillon, oubliant complétement son but le prince s'engouffra un instant dans cette puissance avant de battre précipitement en retraite, la tête en feu. La dragonne... La source de sa puissance était telle qu'elle l'avait attiré un instant avant de le repousser sans ménagement, il n'avait pas sa place en un tel endroit et n'y était pas le bienvenu. D'ailleurs au vu de la douleur brève qu'il avait ressenti en s'en approchant il était presque certain que son esprit ne survivrait pas si il s'entêtait à vouloir en approcher. Message reçu donc, il n'approcherait plus du fil d'or quelque soit son attrait. A moins que ce ne soit pour le couper... Cette perspective l'amusa un instant avant qu'il ne retombe les deux pieds sur terre, la puissance terrible que charriait ce lien dépassait de loin sa propre puissance. Jalousie... Il la réfréna brutalement pour se réintéresser au piège, ce n'était pas le moment de jouer avec la magie.
Achroma et Silarea avaient-il ressenti sa présence ? C'était possible, probable même. Voilà qui allait sans doute les inquiéter furieusement... Il voulu tourner le regard vers le dragonnier mais le sortilège l'enserrait toujours, voilà qui devenait vexant... Décidé à ne pas se laisser déconcentrer cette fois il se remit à tâter magiquement la trâme magique, ignorant délibérement le filament attirant et enfin il trouva. Une brèche minuscule mais bien visible qu'il s'acharna aussitôt à élargir, pestant intérieusement contre la résistance que le piège lui opposait, il était largement assez puissant pour le détruire mais cela risquait de mettre quelques minutes. Depuis combien de temps Roëric était-il sorti ? Moins d'une minute sans doute, tout cela s'était passé très vite y compris sa petite visite à travers le lien d'Achroma et Silarea. Peste soit de ce piège qui lui faisait perdre du temps, il était essentiel qu'il rattrape les fuyards déjà parce qu'il y avait le livre et ensuite parce qu'il ne pouvait laisser un tel affront impuni. Röeric ne savait pas quel genre de colère il avait déclenché, une colère froide et vicieuse qui le briserait aussi surement que la magie du Prince allait briser ce piège. Instinctivement il chercha un surplus de puissance pour accélérer le processus. Les vampires autour de lui haletèrent lorsqu'il tira leur force magique, ce n'était bien sur pas suffisant... Le lien doré l'attirait comme un phare, il crevait d'envie de s'emparer de la force de la petite dragonne mais le souvenir de la douleur cuisante qu'il avait ressenti l'arrêta, cette force là le détruirait, il en était presque certain. La force d'Achroma alors, ne l'avait-il pas déjà prise lors de leur terrible combat ? Le souvenir de la saveur suave de la magie du vieux vampire s'échappant de son corps pour mieux venir le servir le remplissait d'aise, il avait aimé cet instant et de plus en plus souvent il y songeait, pouvait-on développer une dépendance à la force magique ? Il faudrait qu'il s'intéresse à ce sujet là... En attendant il s'acharna à réitérer son exploit, cherchant à retrouver la sensation qu'il avait éprouvé pendant leur combat, en vain.
Il en aurait hurlé de frustration, si il n'était pas déjà occupé à réprimer un gémissement de douleur. La magie du dragonnier lui était totalement inaccessible, comme protégée par un mur surpuissant qu'il ne pouvait seulement songer à approcher sans que son crâne n'explose de douleur. Le dragonne... De façon tout à fait involontaire Lorenz venait de découvrir que la protection des dragons envers leurs dragonniers n'était pas seulement physique, loin de là. Etaient-ils conscient de cette protection magique qu'ils accordaient à tout instant à leurs liés ? Sans doute pas, et pourtant elle était là... Indestructible, ineffacable, intolérable... Il s'en écarta précipitamment. Puisqu'il n'y avait pas moyen de lui prendre sa force, il pouvait au moins la lier à la sienne, cela ils l'avaient déjà fait lors de la bataille contre le dragon Cymbor. Ils avaient mis leurs forces en commun pour créer une éclipse. Prudemment, il pressa sa force magique contre celle du dragonnier cette fois sans chercher à briser le mur. Le contact était douloureux, mais tolérable comparé à l'effet de sa dernière attaque. Il insista, interrogateur mais non invasif. Achroma était un Grand Maître, il comprendrait parfaitement le message et effectivement dans la seconde suivante la brèche du piège s'élargi dans un grand crissement de magie audible seulement à l'oreille des plus puissant. Le piège était désactivé, enfin non... Il était même carrément détruit. Aucune chance que quelqu'un parvienne un jour à le remettre en place vu ce qu'il en restait...
"Tu as mis du temps à comprendre..." grogna-t-il à l'adresse du grand-maître.
Il ne s'arrêta pas pour écouter sa réponse toutefois, déjà tous les vampires présents se précipitaient vers l'entrée de la caverne, pressé de venger l'affront qui venait de leur être fait. Ils clignèrent des yeux avec irritation en se retrouvant sous le soleil, mais même aveuglé par l'astre lumineux il leur aurait été difficile de ne pas apercevoir les milliers d'hommes en armure qui s'étaient rassemblés face à l'armée vampirique. Ils se figèrent, quelque peu interloqués par cette vision. Nul ne savait où était Roëric mais ce qui était sur c'est que leur petit groupe se retrouvait à présent en plein milieu du champ de bataille !
Ignorant superbement toute cette armée qui ne rêvait très certainement que de lui trancher le cou, le Prince vampirique observa les alentours afin de retrouver les fuyards. Où était Roëric et plus important encore, où était le garçon porteur du grimoire ? Avaient-il pu s'échapper ? Cette seule pensée l'empli de fureur, mais ce n'était pas logique. La campagne grouillait de soldats à des centaines de lieux à la ronde, ils n'auraient aucune chance de passer entre les mailles du filet. Non... Logiquement ils avaient dû courir chercher la protection de l'armée humaine. Très bien, dans ce cas... Il tourna la tête vers sa propre armée, sur le point de prendre une décision lorsqu'une voix grave vint troubler ses pensées
« Que le Général de l’Armée Vampirique s’avance pour parlementer !
Des négociations... Allons bon... Ethan allait sans doute en crever de dépit tout en haut de sa colline, le militaire qu'il était ne pouvait que rêver de commencer le combat mais Lorenz était un politicien, un négociateur dans l'âme et même si il n'avait aucune intention de céder aux jérémiades du général humain il ne dirait pas non au défi. Laissant un sourire froid s'afficher sur son visage, il observa le cavalier et son porte étendart qui se tenaient fièrement au milieu de la plaine. Si fier et si fragile... Dracos comme il serait simple de le foudroyer sur place... Un simple petit geste et vlan, plus de général ! Enfin ce serait certainement beaucoup moins drôle... Peut-être un peu plus tard...
"Nos chevaux..." ordonna-t-il d'une voix égale.
Aussitôt l'un des vampires à ses côtés se tourna vers la colline afin d'y adresser des signaux que l'armée reconnaîtrait sans peine. Dans la minute suivante quelques cavaliers dévalèrent la pente, tenant chacun en bride un destrier dont la monture de leur prince. Lancés en plein galop, ils furent vite à leur côtés.
"Vous deux, avec moi. Les autres retournent auprès d'Enaël"
D'un bond souple, il se hissa en selle tandis que les autres vampires s'arrangeaient entre eux soit pour obtenir un cheval soit pour monter en croupe derrière l'un de ceux qui étaient venu les chercher. Son cheval renacla avec nervosité lorsqu'il le fit volter face à l'armée ennemie, tournant la tête vers le dragonnier il donna ses derniers ordres :
"Je ne veux pas te voir dans la mêlée Achroma, et encore moins Silarea. Vous resterez à l'arrière."
Il n'attendit pas de voir si les deux liés allaient oser protester, déjà il avait talonné son destrier qui, trop heureux de pouvoir relâcher un peu la pression, parti au grand galop vers le centre du champ de bataille. Les deux vampires chargés de l'accompagner le suivirent, de lourdes lances décorées d'oriflammes à la main. Les trois cavaliers furent vite sur place. Profitant qu'il s'était rapproché de l'armée humaine Lorenz balaya les premiers rangs du regard mais dans une telle foule, comment aurait-il pu retrouver un vampire et un jeune humain ? D'ailleurs il y avait de forte chance pour qu'ils soient à l'arrière... Il allait devoir jouer serré pour les récupérer... Röeric payerait au centuple tous les tracas qu'il causait à l'armée vampirique.
Les yeux froids de l'Ancestral daignèrent enfin se poser sur le Général humain, enfin avant cela ils se posèrent ailleurs... Sur une petite plateforme installée sur le cheval de l'humain et sur laquel reposait... Allons bon... Encore un ? Et celui là n'était pas dans le bon camp... Impassible, Lorenz serra les dents afin d'endiguer le flot de douleur causé par la créature et se décida à parler ;
"Ainsi donc, le roi Gregorist en est réduit à nommer des enfants et des dragonnets pour mener ses troupes..."
Sa voix était onctueuse, dépourvue d'agressivité et pourtant mortellement acérée. Parfaitement à l'aise sur son cheval nerveux, il se tenait droit et la tête relevé en une attitude défiante. Il vit le visage de l'autre bouger et le dévança avant qu'il ne puisse parler :
"Ne gaspillez pas votre salive, dragonnier. Je suis certain que le discours que vous préparez depuis des jours est aussi intéressant qu'amusant, néanmoins je n'ai pas de temps à vous consacrer. Mes guerriers ont fait une longue route, ils ont soif et je suis trop poli pour les faire attendre. Passons donc tout de suite les formalités voulez vous ?"
Son cheval frappa le sol du pied, impatient comme tout destrier de combat qui se respecte d'aller à la charge. Il maîtrisa sans peine cette impatience animale et reprit :
"Non nous ne souhaitons pas reculer. Bien sur que non, nous ne nous rendrons pas face à votre pitoyable semblant d'armée et encore une fois non nous ne courberons pas l'échine devant ce que vous appelez un roi. Nous sommes ici pour soumettre votre empire, et il se soumettra, vous pouvez croire en ma parole..."
Il leva une main pour prévenir qu'il n'avait pas terminé et qu'il ne souhaitait pas être interrompu :
"Bien sur et dans le but d'éviter des souffrances inutiles il vous est possible de vous rendre. En ce cas vos transformations seront aussi rapide et aussi indolore que le venin vampirique le permet. Evidemment il faudra faire un tri parmi ceux qui nous rejoindrons et les autres... Ceux là seront tués. N'y voyez là qu'une preuve de clémence, en ne vous rendant pas vous me forcerez à utiliser tous les survivants de la bataille comme esclaves pour nourrir mes hommes. C'est une vie... Difficile..."
Il pencha la tête, narquois. Il n'était là que pour s'amuser, sachant très bien qu'il ne pouvait promettre aux vaincus que la mort et la souffrance il voyait mal comment ils pourraient accepter une telle offre. Cela n'avait pas d'importance, la fin serait la même dans tous les cas... Et puis il aurait été vraiment dommage de priver Ethan d'une telle occasion de faire ses preuves... Dans son dos, l'armée vampirique rugit son défi, pressentant sans doute que les négociations allaient être courtes...
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Sam 9 Fév 2013 - 0:17 | |
| Musique d'ambiance : Hans Zimmer - Duduk of the North (B.O. Gladiator)______________________ Avant un combat où l’on pouvait perdre la vie de manière quasi-certaine, beaucoup de choses nous apparaissaient avec une intensité sans égale mesure, comme jamais nous ne les aurions ressenties auparavant. L’air frais de l’Automnal, porteur d’un arrière goût de neige, bien que cette dernière fût encore lointaine, glissait de son nez à ses poumons, éveillant chaque cellule de son système respiratoire d’un froid baiser. Ses jambes percevaient à travers son armure et la peau du cheval le distant écho de son cœur, qui retrouvait un rythme calme après ce petit trot pour venir se placer au centre de ce qui serait le champ de bataille.
Amyelenor ne lâchait pas du regard l’Armée Vampirique. Se retrouver seul face à une telle force hostile en face de soi avait quelque chose d’intimidant, et encore, il avait la chance de se savoir soutenu par les siens derrière lui, et par le dragonnet accroché sur le cheval devant ses jambes. Sacré Atalos : il allait livrer sa première bataille, et un de ses soucis principaux était la qualité de la nourriture. Sûr que les rations militaires différaient grandement des mets raffinés servis chez les Elfes, et de ceux de Gerenia, une des vieilles mais ô combien sympathiques cuisinières dédiées aux gardes du Palais.
Du mouvement chez leurs voisins d’en face fit revenir son attention sur ce qui l’entourait. Amy pouvait sentir la tension de son porte-étendard, qui d’ailleurs rendait nerveuse sa monture. Le silence, lui, était pesant, chacun des deux camps se jaugeant mutuellement et se regardant en chien de faïence. Aucun animal n’était visible ; l’herbe, et même l’air, semblaient immobiles. C’était comme si le temps était suspendu, que tout ce qui composait ce monde était dans l’attente de la première goutte de sang qui jaillirait de par les armes, abreuvant la terre assoiffée de ce liquide vital, teintant l’émeraude d’écarlate afin de la transformer en rubis liquide. Une rivière coulait d’ailleurs non loin de là, un des nombreux affluents de la Wylorel, et Amy était prêt à parier qu’avant la tombée du jour, celle-ci serait colorée de rouge.
Un groupe de cavaliers sortit des rangs, et sembla se diriger vers une extrémité du terrain. Allons bon, qu’allaient-ils donc faire là-bas ? Etait-ce une manière de protéger leur Général en plaçant des archers un peu partout ? Pourquoi dans ce cas n’avaient-ils pas fait de même de l’autre côté ? A moins qu’ils ne l’aient fait en cachette ? Aucune importance, après tout ; l’essentiel était que leur commandant vienne le voir, et s’ils prenaient de telles mesures, sans doute était-ce le cas.
D’ailleurs, un trio se dirigea vers les humains et le Dragon : deux porteurs de drapeaux encadraient un troisième Vampire. Amyelenor sourit : si les dentus voulaient surenchérir sur le nombre de porteurs de couleurs, grand bien leur fasse, lui avait autre chose à faire que de se plier à de telles futilités. Du reste, les bannières des différentes compagnies et celles des emblèmes Impériaux était suffisamment nombreuses parmi son Armée que cela n’avait aucune importance.
*C’est étrange… Je sais que parlementer va s’avérer être inutile face aux Vampires, et pourtant, voilà que nous allons agir ainsi. Les lois de la guerre sont décidément une chose bien étrange, Atalos. Ceux qui les ont écrites ne se sont jamais retrouvés face à un ennemi éprouvant autant de haine envers ses adversaires. Mais les honorables gentilshommes doivent se plier à celles-ci, car l’honneur est une force, mon Lié.*
La Lame se tourna vers le jeune soldat qui l’accompagnait, et lui adressa un sourire confiant, confiance qu’il arborait avec réussite, tandis qu’il continuait de faire face aux doutes à l’intérieur de lui-même, malgré le soutien, ô combien précieux, d’Atalos.
« Comment t’appelles-tu, fiston ? »
« Fridrik Amoenr, mon Général. »
« Fridrik… Tu as une fiancée ? »
« Je… Il y a bien une fille pour qui… Pour qui j’éprouve des sentiments, mais je n’ose pas le lui avouer… »
« Alors je vais te donner un ordre : tu vas survivre à cette bataille, et tu iras lui demander sa main. Compris, soldat ? »
« Oui Monsieur. »
Fridrik lui rendit son sourire, et regarda avec plus de sérénité les cavaliers qui approchaient. L’ironie de la situation sautait aux yeux du dragonnier, cependant : lui qui n’avait aucune expérience réussie dans le domaine de l’amour disait à un adolescent ce qu’il devait faire. Bon sang, il lui semblait que son esprit avait pris un coup de vieux, depuis sa nomination. Et il avait l’impression qu’il en allait de même pour son corps : Amy avait aperçu, deux matins plus tôt, des mèches blanches à certains endroits de sa chevelure blond platine. Celles-ci étaient encore rares et assez bien cachées par ses cheveux clairs, mais arriverait un jour, si cela continuait ainsi, où il aurait des capillaires immaculés.
« Bienvenue à vous, Seigneur Général. Je suis Amyelenor Farkstein, Général de l’Armée Impériale que vous voyez, et Lame Noire de Sa Majesté Impériale Gregorist Kohan. »
Visiblement, cela passa au-dessus de la tête de son interlocuteur, qui avait apparemment envie de repartir d’ici au plus tôt afin de combattre. Le Vampire ne cacha d’ailleurs pas cette envie dans ses paroles ; dont les premières eurent le mérite de le faire grincer des dents. Comment osait-il parler de l’Empereur ainsi ? Atalos et lui avaient la confiance de leur souverain, et de sa sœur. Et puis, l’âge ne faisait en aucune manière la valeur.
L’Officier ne lui laissa pas l’occasion de placer une seule parole durant tout le temps où il parlait et énonçait ses conditions, lesquelles étaient tout proprement inacceptables. Jamais ses soldats ne se rendraient sans livrer bataille, ni n’accepteraient d’être asservis et avilis par les Vampires, que ce soit en tant que réserve de sang, ou en tant que jeunes dentus. Croyait-il vraiment qu’Amyelenor, et à travers lui, l’Empire, pourrait accepter cela ? Ignorant royalement les clameurs Vampiriques, la Lame prit la parole lorsque son interlocuteur s’arrêta.
« Vous entretenez un fol espoir, Seigneur Général. Vous comme moi savons que jamais l’Empire ne se rendra ni ne se soumettra. Cette armée a été rassemblée ici pour vous arrêter et mettre un terme à vos ambitions. Vous envahissez nos terres, tuez et transformez nos citoyens, et vous vous imaginez que nous allons vous laisser faire impunément ? Seigneur Général, j’aurais cru les vôtres plus réalistes que cela. Ne commettez pas l’erreur de sous-estimer le peuple des Hommes. »
Amy plongea son regard droit dans celui du Vampire, et il put y lire la détermination, l’ambition, un grand désir de vengeance, et également une étincelle de folie. Qui donc était cet homme ? Il n’y avait pas fait attention jusqu’à présent, mais il irradiait la mort, un peu comme s’il aspirait la vie de ce qui l’entourait. C’était une sensation oppressante, mais il n’arrivait pas à définir exactement ce qu’elle était. Sans doute qu’un grand maître mage y serait parvenu, mais certainement pas lui, à son niveau magique. Quoiqu’il puisse en être, en tout cas, négocier avec cet homme s’avèrerait inutile : lui non plus ne reculerait pas diplomatiquement. Il valait mieux mettre un terme immédiatement à cette « trêve », qui faisait le jeu des Vampires car chaque minute qui passait les rapprochait du crépuscule et, de là, de la nuit. Bien qu’il restait encore de nombreuses heures de jour, mieux valait ne pas perdre de temps.
« Mais je vous remercie de votre… Clémence, commença-t-il avec ironie. Nous nous en souviendrons lorsque vos supérieurs seront jugés pour crimes de guerre par la Justice Impériale. Bien, sur ce, Seigneur Vampire, je crois qu’il est temps de nous séparer. Nous nous retrouverons bien assez tôt sur le champ de bataille. Mais nous vous laissons encore le temps de revenir sur votre décision. Hissez un drapeau blanc dans les prochaines minutes, et nous vous reconduirons dans vos galeries sans effusions de sang. Sinon… Vos cadavres pourriront sous le Soleil. Puisse le Dracos avoir pitié de vos âmes. »
Amyelenor salua avec rigueur son homologue – ignorant qu’il avait parlé à Lorenz Wintel en personne, il continuait à le considérer comme le Général Vampirique – avant de faire un signe à Fridrik et de repartir en direction des lignes humaines. Tous le regardaient, sachant déjà ce qui allait suivre. Dans la plus grande discipline Impériale, les Hommes vérifièrent une dernière fois leur équipement, tandis qu’Amy balayait les rangs du regard, emplis de fierté devant ce que les militaires de l’Empire pouvaient produire de mieux : des soldats fiers et courageux.
« Filles et fils de l’Empire ! Aujourd’hui est venue l’heure de lutter. Nous qui avons juré fidélité à l’Empereur et au peuple, qui avons juré de protéger chaque être se trouvant sur notre noble terre, devons maintenant accomplir notre serment ! Nombre d’entre vous ont dû perdre des mères, des pères, des femmes, des sœurs, des frères, des cousins, des amis, et tant d’autres personnes chères à nos cœurs, de par l’action des Armées Vampiriques, ou de toute force hostile envers nos citoyens et nos institutions. A ceux-là je dis, ne vous vengez pas, mais combattez afin que d’autres ne connaissent point la même peine déchirante ! Levez haut vos armes, et battez-vous avec toute la force de vos convictions, de votre amour envers nos frères et sœurs. Veillez sur les soldats qui vous entourent comme s’ils étaient de votre famille ! Car oui, nous ne formons qu’un seul et même tout ! Un seul esprit dans des milliers de corps ! L’Empereur et l’Empire tout entier ont les yeux fixés sur nous, et tous attendent de nous que nous réussissions en ce jour béni. Nous avons leur confiance, et il neigera en enfer avant que nous la trahissions ! Longue vie à l’Empire ! Longue vie à l’Empereur ! »
Tout comme le jour du départ de Gloria, le cri fut repris et résonna dans la plaine. Ressentant un frisson d’excitation, l’adrénaline se déversant à flots dans ses veines, Amy dégaina son épée de lumière, qui brilla telle une étoile que l’on avait piégée dans une lame d’acier, et la brandit haut tout en faisant cabrer son cheval.
« A la chaaaaaaaaaaaaaaaarge ! »
*Accroche-toi, Atalos. Nous allons chercher notre gloire.*
Les pattes de sa monture retrouvèrent le sol, et à la tête des 500 cavaliers, Amyelenor mena la charge, le jeune Fridrik à ses côtés, tandis que rugissaient les cors et les cris de guerre. Les 1500 hommes du groupe central leur emboîtèrent le pas, et les ailes – de dix carrés de 75 hommes chacune – légèrement en retrait, firent de même. Le sol vibrait comme si un tremblement de terre s’était soudain emparé de l’endroit. Cuivres, hurlements, sabots, pas, transformaient l’air alentour en un immense tambour à ciel ouvert. Des flèches les survolèrent, parties de l’arrière de leur corps principal en direction des premières lignes Vampiriques.
Quelque part, une colombe s’éteignait.
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Sam 9 Fév 2013 - 12:33 | |
| Cette fois, ils y étaient. La bataille allait commencer, cela ne faisait aucun doute. Pour le principe et par respect des coutumes de la guerre, Amyelenor avait invité le général des vampires à parlementer, mais personne dans l'armée impériale ne se faisait d'illusion : il n'y avait pas de compromis possible avec les Vampires.
Alors que le dragonnier dirigeait leur cheval vers le point de rencontre, Atalos observait attentivement les lignes de l'armée vampirique. C'était la première fois qu'il voyait des vampires. De loin, il n'y avait finalement que peu de différence avec l'armée impériale, hormis bien entendu la couleur des uniformes et des étendards. Numériquement, les hommes étaient cependant environ 2 fois plus nombreux que les vampires, mais la bataille était loin d'être jouée pour autant, car un seul vampire valait largement deux hommes, et plus encore.
Amyelenor lança son appel, puis ce fut l'attente. Quelques minutes, tout au plus, mais aux yeux du dragonnet, ces minutes semblaient des heures.
* Je n'aime pas ça, Amy. Nous sommes exposés et un bon archer n'aurait aucun mal à nous atteindre si l'envie lui prenait de nous attaquer. *
Mais aucune flèche ne vint donner raison au dragonnet, au contraire, une délégation descendait de la colline à leur rencontre. Une sensation désagréable courut le long de l'échine du dragonnet lorsque le regard du chef des vampires se posa sur lui. C'était l'être le plus noir qu'il ait jamais rencontré. Son visage était dur et son regard froid comme l'acier, la lueur qui luisait dans ses yeux était celle d'une âme damnée, comme si la Vie elle même avait abandonné ce corps. Pourtant, il se tenait là, devant eux, vivant sans vraiment l'être. Etait-il possible que même la Mort n'eut pas voulu d'une telle âme ?
Alors que le Vampire prenait la parole, Atalos détourna les yeux pour les poser tour à tour sur chacun des vampires qui composaient l'escorte. Ils ne valaient pas mieux que leur chef, même si ce dernier dégageait une aura maléfique autrement plus forte que celle de ses gardes du corps. Par le Dracos, comment un peuple aussi sombre avait-il pu voir le jour ? Chaque fibre de leurs êtres transpiraient la mort et la destruction, c'était contraire à tout ce qu'Atalos comprenait des lois de l'Univers. Ils n'avaient rien d'un prédateur naturel, leur rôle n'était pas de veiller à l'équilibre d'une population de proies mais bien à son extermination ou son asservissement. Non, les vampires n'étaient pas des prédateurs. Ils étaient un poison, un cancer, une anomalie qu'il fallait éradiquer avant qu'elle ne cause davantage de dommages à l'ordre naturel. Et il appartenait aux hommes et aux elfes de porter ce fardeau, de mener cette guerre, de défendre l'équilibre en péril. Mais la guerre paraissait par trop inégale, était-ce la raison qui avait poussé le Dracos à lier les dragons aux dragonniers ?
La discussion s'acheva, chacun regagna ses lignes en prévision de la bataille. Tout à ses pensées, le dragonnet n'avait écouté que d'une oreille distraite, son contenu n'avait rien eu de particulièrement surprenant et la conclusion avait été celle que tout le monde avait pressenti : c'est par l'épée que se règlera cette rencontre.
* Je ne te savais pas si bon orateur, Amy. *
Le discours que venait de tenir le jeune général avait en effet parfaitement rempli son rôle, la clameur qui s'élevait des rangs ne laissait aucun doute. Ces hommes avaient peur, c'était évident, mais tous dominaient cette peur et l'exploitaient pour en devenir plus fort. Beaucoup d'entre eux ne verraient pas le soleil se coucher ce soir, mais tous avaient la certitude de vaincre, et c'était là l'essentiel.
Amyelenor dégaina son épée de lumière et mena la charge, Atalos se cramponna plus fort encore qu'il ne l'avait jamais fait sur sa plateforme. Les mouvements du cheval chargeant à pleine puissance étaient violents mais le dragonnet tenait bon. L'épée de lumière du dragonnier semblait rayonner plus fort encore qu'en temps normal, comme si l'arme "savait" qu'à travers elle, la bataille venait de commencer. Le bruit des sabots martelant le sol évoquait le roulement d'un tonnerre continu. Au dessus d'eux, une première nuée de flèches fendait les airs et s'abattait sur les lignes de guerrier vampires. Les boucliers s'étaient levés mais plusieurs silhouettes s'effondrèrent. Les hommes venaient de verser le premier sang, mais la réplique ne fut pas longue à venir et les premières victimes humaines tombèrent bientôt sous les projectiles des vampires.
Atalos reporta son attention sur les premières lignes de fantassins qui leur faisaient face. Les cavaliers fonçaient droit sur eux, tel un raz de marée. A moins de cent mètres, le dragonnet distinguait nettement les soldats vampires, resserrant les rangs pour mieux encaisser la charge. Alors que les cavaliers baissaient leurs lances en préparation du choc, une clameur assourdissante monta dans l'air. Les hommes criaient pour se donner du courage.
80 mètres... 50 mètres... 20 mètres...
Le jeune dragon d'or ancra ses griffes plus profondément encore dans le cuir et le bois qui composaient sa plateforme.
10 mètres...
La violence de l'impact fut effroyable. Les premières lignes de vampires furent littéralement écrasées par le poids des chevaux lancés contre eux, tandis que les lances percutaient les boucliers avec une telle force que beaucoup se brisèrent. De nombreux chevaux s’effondrèrent également et les cavaliers désarçonnés se retrouvaient prestement transpercés par les épées vampiriques. La lame d'Amyelenor s'abattit à plusieurs reprises dans la masse des vampires. Trop petit pour frapper directement leurs ennemis, Atalos devait se contenter de surveiller les arrières de son lié afin d'attirer son attention sur les vampires qui s'approchaient d'un peu trop près. A coups d'épées, les cavaliers se frayèrent un chemin à travers les fantassins.
Et ils étaient passés. La charge avait réussi à enfoncer les premières lignes, et à quel prix : beaucoup de soldats étaient tombés, mais bien plus encore de vampires avaient vu s'achever leur non-vie. Amyelenor et Atalos se trouvaient maintenant en compagnie de la douzaine de cavaliers qui avaient réussi à franchir les lignes ennemies avec eux, mais le reste de la troupe était soit mort, soit n'était pas parvenu à transpercer le dispositif vampirique et avait été contraint de se replier pour se regrouper et relancer la charge.
Profitant de cette seconde de répit, le dragonnet chercha du regard les autres bataillons de l'armée impériale. Sur les ailes, les épéistes avaient engagés le combat et couvraient les flancs, empêchant tout mouvement de tenaille de la part des vampires. Au centre, le gros des troupes s'avançait pour profiter de la charge des cavaliers et tenter d'enfoncer définitivement les lignes vampiriques dans un corps à corps sanglant. Les archers des deux bords continuaient à faire pleuvoir leurs messages de mort sur les différents bataillons engagés.
Pour l'instant, la bataille s'annonçait plutôt bien. Les humains avaient réussi à prendre l'initiative grâce à la charge d'Amyelenor, mais la bataille ne faisait que commencer et maintenant que le premier coup avait été porté, il fallait encaisser la contre-attaque des vampires.
HRP : je ne sais pas trop comment la bataille est censée tourner donc j'ai essayé de faire au mieux. En cas de pépin, n'hésitez pas à me MP ^^ |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Dim 10 Fév 2013 - 23:18 | |
| - Spoiler:
[Hrp : Comme j'ai du rattraper un tour, il se peut que j'ai un peu oublié des détails ou autres, donc n'hésitez pas à me le faire savoir s'il y a trop de soucis, comme pour le reste d'ailleurs.] Voilà un petit moment qu'ils étaient tous entrés à l'intérieur de la grotte et ce qu'il se passait dedans était un véritable mystère pour les soldats se trouvant à l'extérieur positionnés sur la colline dans le but d'anticiper toutes actions veillant à contrarier les plans des Sangs-froids.
Une chose est sûre, ils étaient tous prêts, tous sans exception, même les armes étaient prêtes à l'usage le métal étincelait sous les rayons du soleil, le fer ne demandait plus qu'à goûter le sang ennemi et déchiqueter les corps sans la moindre état d'âme. Quant à Ethan, il se tenait en retrait vis-à-vis de l'armée vampirique qui une fois en place et ne bougeait pas d'un poil, rien ne semblait pouvoir les ébranler. De là où il était, la lame noire n'y voyait presque rien et pourtant il avait une très bonne vue, mais le soleil présent et les rayons qu'il diffusait réduisait grandement les capacités normalement au-dessus de la moyenne de ces êtres de la nuit. C'est vainement que ses yeux gris presque transparent tentaient d'apercevoir l'entrée de la caverne pour espérer distinguer les premières silhouettes des siens en sortir, mais rien, c'était tout juste s'il arrivait à voir l'accès qui menait à Lorenz et les autres.
Pourtant, à son plus grand étonnement une ombre surgissant de nulle part vint pénétrer à l'intérieur se mouvant avec une agilité déconcertante, ennemi ? C'était fort probable car aucun autre vampire n'aurait prit la peine de s'y aventurer sans le consentement de l'Ancestral ou même du Général et encore que... De toute façon, il avait pour ordre de ne pas bouger puis agir avec trop de hâte ne mènerait à rien si ce n'est à une chute inévitable de son armée. Il fallait uniquement faire preuve de patience et tout devrait se dérouler le plus naturellement possible. C'est alors qu'il décida de tourner les talons pour rejoindre la tête de l'armée, quand de comme un accord le sol se mit à trembler de plus en plus fort, laissant sur le visage de plusieurs vampires apparaître un petit sourire amusé, tour à tour la lame noire jeta un bref regard sur ses hommes qui d'une façon plus qu'exemplaire arrivaient à se contenir, alors que l'affrontement était proche. Toutefois, il était facile de deviner qu'ils étaient tels des bêtes en cage prêt à bondir sans plus attendre sur leur proie qui approchait à grands pas, il suffisait d'un simple geste, d'une simple parole et un raz de marré vampirique s'élancerait. D'un pas plutôt lent, Ethan avançait face à ses troupes tandis que son esprit totem se libérait par petite vague, envoyant des brises d'airs frais afin de rafraîchir les siens qui malgré leur température normalement très basse commençaient à suer à grosses gouttes.
Enfin il décida de passer à travers les rangs, jetant de rapides coups d'oeils à ses soldats en première ligne, il suffisait de plonger son regard dans celui de ses hommes pour savoir qu'ils attendaient ce moment depuis plusieurs années, néanmoins, d'une manière plus qu'étrange les archers et les cavaliers eux se tenaient un peu plus en retrait presque invisible à quiconque se trouvant au bas de la colline, seul quelques silhouettes pouvaient encore indiquer qu'il y avait des vampires en nombre en arrière. S'assurant que de son côté tout était bien en place et qu'aucun détail n'avait été négligé, il ne prêta pas la moindre attention à ce qui se déroulait aussi bien dans la grotte qu'à l'extérieur. A savoir, l'intervention de Roëric et d'Elrond visant à récupérer le Grimoire tant convoité par le Seigneur Vampirique.
Pour le coup, le Général de l'armée était bien loin de se douter que ce qu'il venait de rater risquerait fort de désappointer le Prince Vampirique. Soit ! En temps et en heure les pendules seraient remises à zéro. Enfin, il se faufila entre les rangs pour regagner la tête de la formation défensive, là, contre toute attente une masse gigantesque vint se dresser à l'opposé de leur position actuelle, l'armée humaine était déjà là et qui plus est, en place. En ce qui concerne leur nombre ? Bonne question, les prévisions réalisées par Ethan avait-elle été bonne ? Il le saurait le moment venu c'est-à-dire une fois la charge lancée. Une fois son attention reportée sur l'entrée de la grotte ; il put enfin voir ressortir plusieurs silhouettes et à n'en pas douter il devait s'agir des vampires. Désormais, il attendait le moindre signal, quand la voix d'un homme résonna, elle réclamait le Général rien que ça ? Et puis quoi encore, comme s'il allait se donner la peine de se déplacer pour un dialogue de sourd à toute évidence, de toute façon la diplomatie n'était pas son fort et Lorenz s'en ferait sûrement une joie, d'autant plus qu'il a l'art de manier les mots lorsqu'il est déterminé, autrement dit, constamment. Après quelques secondes, un premier signal fut donné et sur un simple mouvement de tête de la part d'Ethan plusieurs cavaliers s'élancèrent vers l'Ancestral avec des chevaux comptant parmi-eux le destrier vampirique du Prince pour qu'il puisse joindre le petit détachement humain qui réclamait audience.
Sans vraiment prêter attention aux soldats qui revenaient aux galops, le Général de l'armée ne quittait pas des yeux la silhouette de son supérieur qui se dirigeait vers le représentant à la tête de l'armée humaine. A n'en pas douter les « négociations » ne dureraient pas longtemps, de toute façon discuter avec le Prince n'avait pas grand intérêt, le faire changer de point de vue et renoncer était une mission impossible, seul un fou oserait se lancer sur ce sujet avec lui. Les minutes s'écoulèrent, lentement, peut-être un peu trop, à moins que cela ne soit dû au simple fait que la bataille était proche... Et une fois que la discussion fut close, les deux Cavaliers qui accompagnaient l'Ancestral revinrent au sein de l'armée, laissant le Général Enaël disparaître tel une ombre parmi les siens après avoir salué une dernière fois le Seigneur Vampirique qui approchait.
« Que tout le monde se tienne prêt. Ce n'est rien d'autre que du bétail pensant avoir l'avantage sous ce soleil venant nous agresser la peau, d'ici peu, il ne devrait pas tarder à charger. Assurez-vous que tout soit en ordre et préparez-vous à vous régaler lorsque le premier signal sera donné. » Une courte pause fut marqué tandis qu'il regagnait sa position à l'arrière de la formation, puis il reprit une dernière fois pour conclure : « Aujourd'hui, nous remporterons cette bataille, qu'elle qu'en soit le prix. »
Certains pourront dire que les premières lignes vampiriques uniquement composée de fantassins étaient là pour servir d'offrande, d'autres diront qu'il s'agit tout simplement de soldats prêts à tout pour servir leur cause et cela peu importe les circonstances. Tous savent à quoi s'en tenir, seul le combat compte. Quant à la mort, cela ne les effraye nullement d'autant plus qu'il reste tout à fait honorable de mourir sur un champ de bataille.
Une nouvelle fois le sol se mit à trembler annonçant la charge de l'armée adversaire, c'était amusant de voir que les humains étaient bien plus impatient que les vampires d'autant plus que cela leur porterait probablement préjudice aller savoir. Puis l'espace d'une demi-seconde, Ethan ferma les yeux et écouta le grondement se faire puis le premier impact, brutal, lourd de conséquence pour les siens, mais il le savait tout était planifié ou presque. Immédiatement, les premières lignes volèrent en éclat face à la charge puissante des chevaux, il était difficile de rivaliser avec eux surtout avec ce soleil cuisant qui n'avait de cesse de les affaiblir. Heureusement, les soldats étaient parfaitement entraînés et bien équipés, les armes s'entrechoquèrent à tout va pendant que les siens tombaient et que les chevaux ennemis s'écroulaient lourdement sur le sol entraînant dans leur chute bons nombres d'humains qui malgré tout cela réussirent à passer les premières lignes sans vraiment trop d'effort à fournir, pour se retrouver en plein coeur de l'armée vampirique ou du moins une partie, car le gros des troupes se trouvaient un peu plus bas, prêt à attaquer sur les flancs et venir prendre en tampon les troupes humaines. Quelques vampires résistaient encore merveilleusement bien ou plutôt miraculeusement aux assauts jusqu'à pouvoir battre en retraite n'ayant pas d'autres choix et tenter de contenir l'armée humaine pour ne pas qu'elle progresse définitivement au beau milieu des vampires.
Brusquement, le climat changea sur plusieurs kilomètres à la ronde, le soleil étincelant qui était encore présent il y a quelques secondes disparu aux yeux de tous étouffé par l'arrivée d'épais nuage gris. Puis d'un coup, quelques flocons commencèrent à tomber annonçant une chute de neige intense qui n'allait pas tarder à s'abattre sur-le-champ de bataille. Voilà le premier signal dont avait parlé Ethan qui d'un mouvement de bras scinda l'armée en deux accentuant considérablement la quantité de soldats sur les flancs, l'un serait comme prévu dirigé par l'Ancestral lui-même et l'autre répondrait au bon vouloir du Général qui en rouvrant les yeux put apercevoir toute l'étendue de l'armée humaine sur la colline qui avait plutôt bien progressé pour de simples morceaux de viandes. Sur le flanc gauche, Ethan s'élança avec les siens uniquement constitués de fantassins et de quelques archers en nombre suffisant pour que la répartition des troupes soit presque parfaite, mais avant tout il lui fallait se frayer un chemin au beau milieu des troupes ennemis. Une soudaine bourrasque d'air frais fut alors relâché laissant place à une tornade de glace dévastatrice qui fit le grand ménage aussi bien chez les cavaliers que les arches barrant la route sur les flancs. S'arrêtant un moment, il s'accroupit lui et ses hommes pour laisser place à une pluie de flèches qui allèrent s'abattre sans vergogne sur leur opposant. Puis sortant sa lame noire de son fourreau il donna l'assaut de son côté distribuant plusieurs estocs pour se frayer une route dans leur formation bien plus que médiocre.
« C'est à vous mon Général ! Je serrais derrière vous, tel une ombre. »
Acquiesçant d'un mouvement de tête il s'élança droit vers un mur de soldats qui s'annonçait difficile à passer et encore que c'était sans compter sur la tactique du Général qui en plus d'avoir fait disparaître le soleil avec les nuages, leva l'autre main pour qu'un groupe de Magicien de l'armée Vampirique lance le sort Brume des morts pour recouvrir le terrain d'une épaisse brume où les vampires pourraient se mouvoir à leur aise et terrasser les inconscients qui auront probablement chargé un peu trop tôt sans réfléchir aux conséquences, la neige qui tombait de plus en plus allait aussi les ralentir surtout qu'ils n'étaient probablement pas habitués à une si basse température, alors que cela ne dérangerait en rien les sangs-froids, le ton était donné et Ethan ne faisait pas dans la demi-mesure progressant parmi cette purée de pois en quête du Général Humain... |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Mar 12 Fév 2013 - 1:03 | |
| Aller de déception en déception, lorsqu'on venait de subir une marche forcée et qu'on était à cran, ça n'avait rien de sympathique. La grotte en elle-même avait été une déception. Mais c'était une simple grotte, on y pouvait pas grand chose, à moins de perdre son temps et son énergique à la retaille. Le gamin, davantage, avait été un problème. Parce qu'il n'avait rien d'un voleur puissant, d'un mage de haute volée ou même d'un guerrier courageux. Il ressemblait à un petit rat terne sans attrait et sans raison d'exister. Le millénaire, devant pareil progéniture ratée, ne connaissait de pitié qu'en donnant la mort. Un animal né avec une patte tordue, ou un défaut corporel quelconque, il mourrait rapidement ou était exécuté par sa matrice. Les humains étant des animaux, il convenait sans doute de faire de même pour eux. Quel intérêt aurait eut une vie pleine pour un rejeton mal formé ? Aucun, ce ne serait qu'une longue suites d'épreuves et de souffrances aboutissant forcément à la mort. Mais de toute façon, avec la durée de vie aussi étriquée que leur façon de penser, sans doute n'était-ce pas même la peine de l'écourter davantage, ce serait, là encore, une perte stupide d'une énergie qu'il pourrait autrement investir dans une action plus fructueuse.
Alors il abandonna complètement l'observation de la scène quelque peu emblématique du vermisseau au pied du fermier venu labourer son champ. A défaut que Lorenz ne labourerait certainement pas la caverne, mais plutôt le vermisseau en question si l'envie lui en prenait. Lui avait autre chose à faire. Après tout, ils avaient l'ouvrage non ? Toute cette agitation pour ça, ça tenait du ridicule, surtout pour ça. Il hocha mentalement à l'adresse de Silarae au commentaire qu'elle fit et lui caressa les écailles.
* Il est ridicule, mais des concurrents sont encore probables. Rappelle toi, c'est le Dracos qui nous a contacté, sans doute a -t'il fait de même pour nos pairs dragonniers et dragons. Il ne faut pas crier victoire trop vite, bien que je ne sache vraiment les desseins des esprits en plaçant là un artefact si redoutable, à la portée de tous.... Cela me rappelle affreusement la pointe d'argent. *
La pointe d'argent était l'une des histoires qu'il adorait raconter, au sujet des aventures anciennes d'au-delà du temps. Mais ce n'était certainement pas le moment de replonger dedans. Se relevant, il étudia distraitement l'ouvrage dissimulé. Une force étrange s'en échappait, mais il lui aurait fallut davantage de calme et de temps pour l'étudier en profondeur. Il avait l'impression de connaître cette force, sans parvenir à savoir exactement de quoi il s'agissait. Un vecteur, peut-être, plus qu'un artefact, en vérité. Quelque chose passait à l'intérieur du livre, venant d'ailleurs.
* Comme la magie des enchantements. Ou... ou celle des vôtres lorsque vous nous donnez votre force, Silarae. Du moins cela possède un semblant de lien commun *
Il tenta de transmettre la sensation exacte de ce qu'il ressentait. Cette impression de force diffuse que les pages du livre exsudait comme un parfum délectable. Il devait l'avouer, un tel attrait de puissance n'aurait déplut à personne, pas même à lui, surtout au vu de la tâche qu'il avait entreprit d'accomplir en terrassant Lorenz, lorsque le moment serait venus. Mais au final peut-être était-ce mieux sans. Une puissance trop grande, venue d'on ne savait où, ne pouvait signifier que le malheur et la douleur. Si elle tombait sur l'ancestral, comme la malédiction de dragon, ça lui allait parfaitement, dans le cas contraire, mieux valait l'enfermer quelque part, loin, et surtout, loin de leur portée à tous.
Mais il n'eut pas le temps d'ergoter là dessus plus longtemps, car une soudaine méfiance l'emplit, lui faisant resserrer sa prise sur son bâton. Qu'est-ce que c'était que cela, tout à coup. Comme si le regard froid d'un prédateur encore plus puissant qu'eux venait de se poser sur le groupe, un prédateur glacé. Qui ? Ou, quoi peut-être ? La chose qui provoquait cela devait être extrêmement puissante, rivalisant même avec eux. Y avait-il finalement un gardien formidable comme les deux liés se l'était imaginé ?
* Reste près..... *
Il n'eut pas le temps d'achever sa phrase. Une force incommensurable le bloqua sur place. Ouvrant de grands yeux, il avait tout juste eut le temps de croiser le regard de Lorenz avant de se trouver bloqué, gelé sur place, et de voir apparaître.... qui d'ailleurs ? Ce jeune vampire là, il ne le connaissait absolument pas. Clouant l'outrecuidant sans éducation sur place de son regard de lagon glacé, il aurait volontiers froncé les sourcils, si même cela ne lui avait pas été interdit. Allons bon, il était bien définitif, ce sort, et si il voulait se gratter le nez ? Il devait aussi demander amen ? Stupidité de stupidité. C'était le genre de sortilège pensé en un seul axe, sans la subtilité intrinsèque de permettre des échappatoires dans des cas d'urgences, quand le sort se déclenchait sur les mauvaises personnes par exemple. Par essence, ceux qui avaient imaginé cela ne devait pas même avoir imaginé que l'ouvrage ait besoin d'être déplacé pour être préservé.
* Celui-ci semble en avoir assez de sa non-vie, douce amie. Dragonnier ou pas, je ne tolérerais pas que l'on me restreigne ainsi, encore moins que l'on te fasse subir pareil sort.... *
Et voilà le grimoire et son misérable porteur prenant la poudre d'escampette en compagnie d'un vampire à l'attitude outrageante. Il fallait agir. Se concentrant, il étendit sa conscience et sa sensibilité magique au piège tout entier, tâtant avec grande prudence la force qui les retenait. Lentement, comme un animal en cage, il en fit mentalement le tour, caressant avec délicatesse et attention alors qu'il sentait confusément les nouveaux-nés vampires tenter le tout pour le tout en frappant comme des bêtes. Stupide. Ils n'allaient rien accomplir ainsi. Lui cherchait la faiblesse. Le sort en lui même hurlait un but unique, mettre à mal ceux entrant là6. Ce qui voulait également dire que celui ou ceux l'ayant conçu devaient avoir oublié certaines choses dans sa confection. Des accrocs dans l'étau comme dans un pull mal tricoté. Il pressa un bref, très bref instant, l'espace d'un demi battement de cœur humain ou draconique, il pressa contre la puissance magique, mesurant la force de son esprit et de sa magie à la faiblesse qu'il avait ressentit dans la trame.
Un frémissement infime lui parvint, mais guère plus. C'était cependant encourageant. Et cela le confortait dans sa détermination. Il était possible de dénouer tout ça, avec un peu de patience. Le soucis, c'était justement qu'ils n'avaient pas vraiment le temps pour être patient, quand on savait que leur objectif se faisait joyeusement la malle en compagnie d'un vampire qu'il comptait corriger lui-même. Il était devant un soucis de taille, se dépêcher, au risque de ne rien accomplir d'autre que de les coincer davantage, ou bien prendre son temps, et remonter le long de la fibre magique la plus faible. Mais, là encore, il fut coupé dans ses réflexions en sentant un intrus pénétrer désagréablement au milieu de ce qui le reliait à Silarae. Une bouffée de violence animale le saisit, et, si il avait été libre, sans doute ce serait il jeté à la gorge du premier malheureux à lui tomber sous la griffe. Personne ne se mettait entre la dragonne et lui, personne désirant vivre un peu plus, tout du moins. Il en ferait de la charpie !
* Tu as sentit princesse … ? Là, à l'instant, en nous.... *
Quoi que ce fut, c'était partit. Lorenz, peut-être ? Qu'est ce que le seigneur vampire cherchait à accomplir en le braquant dans un moment pareil ? A moins que ce ne fut accidentel, auquel cas il valait mieux passer cela sous silence, tout en restant méfiant. Se secouant intérieurement, il se remit à gratter sur la faille du sortilège, en retirant des ' éclats ' de magie qui faisant ondoyer l'air. Il n'osait pas y aller d'un grand coup, n'ayant pas envie de blesser sa liée si jamais quelque chose allait de travers. Mais à nouveau, il fut déconcentré, tandis que quelque chose cherchait à pénétrer dans sa source de magie.
Un grondement intérieur, mécontent une nouvelle fois. C'est qu'il se montrait de plus en plus territorial, avec ce genre de chose. Mais quand il reconnu Lorenz, il se détendit. Ce n'était que lui... bon. Un bref instant il avait pensé qu'un des enfants tentait de refaire ses batteries avec ses réserves personnelles. Mais l'ancestral n'avait sincèrement pas besoin de sa force pour se revivifier, c'était un brasier ambulant. Il n'hésita pas, noua sa magie à la sienne, chape vaporeuse et trouble, faite de lumières sourdes et de ténèbres éclatantes, distillant les pétales de ses fleures empoisonnées, douces asphodèles à la sève venimeuse de haine suintante.
Le parfum suave de la magie ancienne, mélange de riche orchidée sanglante et de corruption sans nom, flotta un bref moment dans l'air, accompagnant l'incendie de l'ancien elfe tandis que la force les retenant en place se fissurait et se fracassait en milliers d'échardes d'énergie invisibles pour les yeux lambda, mais qui avait ressemblé, un bref instant, pour eux, à une cascade miroitante et ondoyante. Puis ils furent libres, capable de se mouvoir à nouveau comme bon leur semblait. Parfait ! Enfin !
*J'en avais assez... bon, trouvons ce malotrus maintenant ! Vient Sila'... *
Il lui tendit les bras afin de la reprendre sur ses épaules. Il fallait qu'ils se hâtent pour suivre les autres courant déjà. Ou pas ? Ils s'étaient arrêtés en sortant de la grotte. Les rejoignant, il cligna des yeux et regarda l'armée humaine qui s'étendait face à la leur.
* Je crois que nous avons trouvé plus que quelques rivaux ma douce. Cette armée n'est pas là pour rien. Elle veut plus que le grimoire, je pense.... *
Il coula un regard à Lorenz. Elle le voulait probablement lui, mais eux aussi, tout les vampires. A l'heure actuelle, il était clair que les humains ne leur feraient pas de cadeaux. Il se crispa légèrement. Ce n'était pas forcément prévu. Qu'ils rencontrent une résistance d'accord, mais cette armée était un contre-temps regrettable. Un de plus, il fallait croire.
* Le monde entier semble avoir décidé de me mettre des bâtons dans les roues en cette journée.... *
Dire qu'il était déçu serait un euphémisme. La guerre n'était pas particulièrement ce qu'il aimait le plus, mais en vérité, il avait surtout peur de se laisser aller de nouveau à goûter la mort. Il était, après tout, un millénaire. Et la sombre soif de combat, au fond de lui, qu'il jugulait depuis des lustres, ne pouvait plus que parler en un instant pareil. Un instant aussi décisif qu'il était délicat. Les négociations allaient-elles avoir lieu ? Il l'espérait, le temps pour lui de se durcir contre la rage animale qui ne manquerait pas de le prendre. Non. Il était au dessus de ça. C'était de malice qu'il fallait qu'il joue dans ce genre de bataille. Mais avant tout, il devait penser à Silarae
* Je ne pensais pas que l'heure de ta première grande bataille était si proche liée de mon âme. Je crains qu'il ne faille te présenter très bientôt à l'esprit de la mort. Mais peut-être n'est-ce pas plus mal. Nous marchons dans le satin de sa cape depuis l'instant de notre réunion et elle ne nous quittera jamais, il est sans doute tant de lui faire un accueil digne d'elle, et que le monde en tremble... *
Ses douces lèvres de conteur et de diplomate s'ourlèrent sur ses crocs en une expression farouche
* Qu'il tremble devant nous, et qu'il ignore tout de nos projets, le temps n'est pas encore mûre pour pareil conflit. Ceci n'est qu'un jalon, mais une victoire en feras un jalon d'importance dans la marche vampirique vers la domination.... *
Il attendit, perdu dans ses pensées, que les montures approchent. Saisissant la sienne par la bride, il coula un regard égal à Lorenz. Avait-il peur de les voir blessés trop tôt ? Il n'y avait pourtant guère à craindre. Qui donc, parmi l'armée disparate des hommes, serait capable de rivaliser avec lui, alors que son rival se trouvait sous ses yeux. Oh voyons, jamais il ne laisserait un pitoyable humain le vaincre.
* Non, n'en déplaise aux hommes, ils n'ont pas ce qu'il faut. C'est lui et lui seul qui aura ce mortel plaisir, je le suppose. Que ma chair ne soit entamée que par sa lame, et que ma magie le détruise. Mais en attendant, je n'accepterais de blessures d'aucunes mains indignes *
D'autres étaient ils dignes ? Il y avait de fameux vampires, doués dans des arts que lui en maîtrisait pas bien. Le général Enael, par exemple, était un bien meilleur guerrier que lui. Ses prouesses avec une lame étaient peu égalées. Il lui rappelait, de ce point de vue là, Adryne. Mais mieux valait ne pas y penser. Il monta, après avoir hoché la tête, et s'assura que Silarae se tenait fermement pour repartir vers l'armée en compagnie des autres soldats vampiriques. Ainsi, il se battrait à l'arrière, en mage qu'il était.
Un prospect agréable, car l'argentée se verrait dispensée de danger et de sang. Chose qu'il trouvait appréciable entre toutes. Les passades diplomatiques seraient très courtes, il devait se préparer. Deux très jeunes vampires virent vers lui. Des suppôts d'Adryne, au vu de la couleur des yeux. Mais ceux là étaient rentrés dans le rang. Sifflant il récupéra de leur main sa faux de bataille, plus adaptée à l'exercice de la guerre et à celui d'ôter la vie. Il s'arma et attendit la fin des négociations.
Et l'attaque ne tarda pas. Pitoyable. Mais excitant. La première ligne vampirique explosa sous l'impacte de la charge de cavalerie. Pourtant, il restait encore bien des survivants sangs froids, alors que les bêtes de montes et les destriers écrasaient leurs cavaliers et jetait une première confusion sur le champ de bataille, rendu fou par l'odeur de la mort et du sang ainsi que par la présence des prédateurs. Puis la neige arriva. Enaël. Lentement, le soleil se couvrit, la couche de neige grossit, obscurcissant le ciel. * Exactement ce qu'il nous fallait * Avec cette neige, le soleil perdait de son ascendant sur son peuple et leur forces grandissaient d'autant. De simple mêlée, la bataille se transformait.
* L'armée humaine est prise au centre, avec la colline, et notre armée de scinde en deux afin de la prendre en tenaille jusqu'à la mort *
Le plan avait été ingénieusement pensé, par de vrais stratèges. Et il était largement temps de rejoindre lui même la bataille. Jusque là, il était resté en arrière, regardant le flot de mort et de désolation avec calme, mais il était l'heure de faire parler la bête en lui.
* L'heure d'offrir un premier sacrifice à la Mort. Regarde, Silarae *
L'arme de mort dans sa main brilla, alors que l'enchantement Magie sombre accentuais encore la puissance de ses sorts. Par deux fois, il lança la convergence glaciale, une fois, puis deux, glaçant encore davantage deux larges zones, de chaque coté de la colline, alors qu'une pluie d'épieux de glace empalaient les humains se trouvant dans le rayon d'action des deux sortilèges. Les lancer en même temps demandait de la concentration, mais ce n'était rien. Il lui suffisait de plonger dans le brasier de haine qui l'animait, il suffisait de plonger au cœur de l'océan de lumière qu'était la dragonne, et rien ne pourrait le déconcentrer. Alors que les humains se trouvaient prit au piège, il fit exploser plusieurs boules d'énergies dans la colline pour la faire voler.
La magie s'échappa de son corps, mais il n'en avait rien à faire, trop heureux de sa spectaculaire réussite. Il enferma ensuite un petit groupe de soldats vampiriques, en compagnie d'Enaël et du général humain, dans une zone de froid intense. Ce serait un duel à leur mesure. Il en était certain. Un affrontement épique, pendant qu'il continuait de répendre la zizanie à grand coup de fureur de glace, d’impacts du gel... Les mages ne semblaient pas encore capables de se coordonner efficacement contre lui et les autres. Il décocha une vapeur toxique sur un coin plein d'humains, puis se mit en devoir de chercher d'autres dragonniers.
* ils ne peuvent avoir fuit maintenant. Pas quand ces hommes se font taillés en pièces en leur noms. Je ne veux pas les tuer, mais il faut les avertir tout de même... * Il chercha, chercha, chercha.... puis une lueur magique lui parvint, lointaine, mais claire, et il n'hésita pas un seul instant à former le geste de l'oeil du dragon....
[Hrp : Voilà ! si un soucis, n'hésitez pas. Amy et Ethy sont donc isolés avec un groupe de soldats. Et Elrond subit l'oeil du dragon, puisque c'est lui qu'a sentit Achroma ]
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Jeu 14 Fév 2013 - 20:47 | |
| Suivant les conseils de son lié, Silarae épia de nouveau les lieux, quêtant sans trop y croire de potentiels concurrents qui viendraient s'ajouter à la joyeuse assemblée de sangs-froids qui garnissait de ses cadavres assoiffés et éreintés la gueule béante d'un géant de pierre endormi - sinon mort. Le Dracos pouvait très bien s'être trompé après tout, pourquoi pas ? Les victoires faciles avaient du bon, elles laissaient toute la journée entamée devant elles pour s'occuper d'autres affaires plus attrayantes qu'une quête sans défis. Refoulant pour elle ses pensées enfantines, la petite dragonne préféra se fier à l'expérience de son lié plutôt qu'à son insouciance due au monde dénué de dangers qu'elle avait jusqu'alors côtoyé. Elle repensa aux sortilèges qui l'avaient visée précédemment et qui l'auraient probablement transformée en tranches de dragonne fumées si Achroma n'avait usé de sa magie pour la protéger.
* La pointe d'argent ? J'aimerais entendre cette histoire lorsque nous rentrero... * elle s'interrompit un brève instant avant de se reprendre *lorsque nous serons au calme.*
Elle avait voulu employer un mot dont le sens lui échapper un peu bien que sa définition lui paraisse clairement dans son esprit. "Rentrer": retourner d'où l'on vient, tourner les talons pour retrouver ce que l'on a laissé derrière soit. Ce mot désignait un retour vers un lieu précis qui était Important selon elle, or elle ne connaissait aucun endroit auquel elle se soit attachée qui ait à ses yeux quelconque valeur sentimentale. La seule chose qu'elle aspirait à retrouver lorsqu'elle en était séparée, c'était Achroma. Achroma et rien ni personne d'autre. "Rentrer au camp" ne figurait pas dans sa liste des désirs, et si la vie leur réservait un voyage perpétuel sans aucun retour en arrière, elle ne ressentirait ni angoisse ni manque, car son seul point d'amarre étant son dragonnier, elle n'aurait aucun intérêt à chercher à rejoindre un port fixe et matériel qu'elle se résignerait à appeler son "chez-elle".
Émettant un léger ronronnement, elle frotta son front miroitant contre la paume de l'ancestral, avant de sonder l'espace à la recherche de quelques chimères fantastiques qui auraient pu se réveiller soudain pour récupérer leur bien qu'un pitoyable humain rampant tenait serré contre lui comme si sa vie dépendait de l'ouvrage. Peut-être était-ce le cas ? Qui sait.
Sentant que tout comme elle, son dragonnier fixait son attention sur le grimoire en question, l'argentée s'y attarda pour confirmer ses dires. Oui, cet objet n'était pas commun, il émanait de lui une puissance ancienne qui inspirait à son sang draconique autant de respect que de crainte. Qui donc avait écrit un tel ouvrage ? Quels sombres secrets renfermaient ces pages parcheminées ? Aussi inexpérimentée qu'elle puisse être, Silarae doutait qu'aucun membre des peuples armandéen actuel ne possède de réponses à ces questions. Sa curiosité la poussa à se rapprocher mentalement de cette entité mystérieuse, mais un frémissement de la couverture lui fut rebrousser chemin. Elle avisa alors la soif de pouvoir de son dragonnier alimentée par son éternelle haine envers le prince vampire. Pour la première fois, cette volonté de détruite lui fit peur. Le grimoire ne serait pas un allié à la cause de son lié, elle le sentait. Il n'était pas un simple recueil de terribles secrets, il en était le gardien...
* Nous allons devoir être prudents avec cet ouvrage. C'est comme s'il était... vivant. *
Tel une inspiration infime, Silarae perçut un déclic dans l'atmosphère, aussi léger et subtil que la mise en branle d'un engrenage bien huilé qui retrouvait sa dynamique malgré les siècles d'immobilité. Soudain inquiète, l'argentée étendit ses sens pour connaitre l'origine de cette remise en mouvement, et sa crainte s'accrut encore lorsqu'elle repéra deux auras qui s'approchaient de la grotte, deux présences qui venaient d'éveiller par elle-ne-savait quelle magie quelque chose de bien plus ancien et mystique que les chimères auxquelles elle s'attendait. Avant qu'elle n'ait pu esquisser le moindre geste, l'haleine du géant de Pierre envahit sa bouche béante, figeant tous ses occupants comme des moucherons pris au piège par le fluide toxique d'une plante carnivore. D'instinct, Silarae voulut obéir à la volonté de son dragonnier et se rapprocher de lui, mais son corps ne lui obéit pas comme elle l'aurait souhaité : ses pattes frémirent tout au plus et seules ses paupières semblaient être autorisées à cligner sans contrainte. Prise d'une peur panique, la dragonnette lutta contre cette force magique implacable qui la clouait sur place, se débattant pour récupérer l'usage de ses membres tandis que l'immobilité de son corps ne paraissait aucunement affecté par ses tentative de rébellion.
* Achroma, le gardien, nous sommes entre ses crocs ! *
Les deux individus perçus auparavant s'avancèrent et entrèrent dans le champ de vision de la petite argentée. Tandis que le vampire n'obtint d'elle que son mépris pour les avoir piégés, la dragonne qui l'accompagnait attira sa curiosité et un soupçon de joie qui lui fit oublier le reste. Ça alors ! Si elle avait su qu'elle rencontrerait un autre dragon ici, elle serait venue avec plus d'entrain ! Laissant sa rancoeur de coté, elle répondit à son salut avec respect :
* L'honneur est partagé. Nous nous reverrons, dragonne de l'ombre. *
C'était tout ce qu'elle avait à dire, car ses questions n'avaient pas leurs places en un lieu si inhospitalier, alors que son dragonnier aussi figé qu'elle était aussi vulnérable qu'un chaton orphelin. Autant elle aurait adoré poursuivre la conversation avec la dragonne, autant elle ne pouvait supporter de savoir son lié si exposé.
Sous un soupir presque soulagé de l'argentée, le vampire responsable de leur impuissance s'en alla enfin, emportant l'humain et son fardeau sous son bras. La remarque d'Achroma la rasséréna et elle lui transmit son accord avant de relativiser :
* Au moins n'a-t-il pas profité de la situation pour s'en prendre à nos vies. Vivants, lui donner une correction digne de son affront nous sera plus facile. *
Malgré sa colère, Silarae sentait bien la frustration de don lié de voir ainsi partir le grimoire et son porteur entre les mains d'un vampire-dragonnier inconnu qui avait sans doute lui aussi perçu l'appel du Dracos. Si elle n'avait pas ressenti la magie ancestrale qui irradiait de l'ouvrage, sans doute n'en aurait-elle eut cure, mais imaginer pareille entité utilisée à mauvais escient lui donnait la nausée. Peut-être était-elle trop jeune pour prétendre avoir conscience de la gravité de la situation, elle avait déjà vu jusqu'où la perversion de l'esprit causée par la soif intarissable de pouvoir pouvait mener. Son regard incandescent se posa sur les traits de Lorenz Wintel. Il ne méritait pas plus le grimoire qu'un autre - peut-être même qu'il en était encore moins digne que n'importe qui sur cette terre ravagée par sa folie meurtrière et son désir de conquête- pourtant c'était pour qu'il lui reviennent que son armée, son peuple, avait marché nuit et jour depuis le camp vampirique jusqu'à cet endroit maudit. Silarae savait que cette décision pouvait être lourde de conséquences, mais elle n'ignorait pas non plus qu'elle n'avait pas son mot à dire dans cette histoire. Et si le prince vampire ne récupérait pas le grimoire, qui donc s'en servirait ? Une arme restait une arme entre toutes les mains, et c'était sans doute entre celles qui en savaient le moins sur elles qu'elles étaient les plus redoutables. Avec un peu de chance il resterait assez de lucidité au prince pour qu'il n'entraîne pas la disparition du continent dans un élan de folie.
Le fil de ses pensées fut interrompu par la témérité d'un magicien qui se croyait en droit d'approcher le lien qui l'unissait à son dragonnier. La colère flamba dans les yeux déjà brulants de Silarae. Jamais encore elle n'avait remarqué à quel point son aura et celle d'Achroma étaient soudées : elles ne constituaient presque qu'une seule et même entité, comme s'ils avaient formé une unique créature hybride faite de chair glacée et d'écailles, dotée de jambes, de bras, d'ailes et de griffes acérées. Sa fureur se mêla à celle d'Achroma, et le feu bouillonnant de ses entrailles fusionna avec le blizzard mordant de l'ancestral pour former un onguent meurtrier qui enveloppa le lien qui les unissait, menaçant de blesser quiconque chercherait à les atteindre. L'agresseur sembla comprendre que la forteresse qu'il envisageait de prendre d'assaut n'était pas à sa portée, car il se retira rapidement. Silarae eut juste le temps de sentir la souffrance qu'avait ressentit l'impudent avant de changer de cap, ce qui lui suffit pour le reconnaitre.
* Lorenz Wintel. *
Peu après, Achroma accepta de joindre sa magie à celle du prince sans couronne pour venir à bout du maléfice qui les empêchait de bouger. Silarae tenta de venir en aide à son lié en lui fournissant un peu de sa puissance qu'elle avait senti vibrer dans sa chair le soir de son éclosion, lorsqu'elle était entrée malgré elle dans une immense rage, mais elle n'y parvint pas, comme si la source de sa magie n'obéissait qu'à la frénésie primitive que procurait un sentiment aussi brutal que la colère. Or sa colère était retombée. Frustrée par sa lutte interne qui n'aboutissait à rien, l'argentée fut contrainte d'assister impuissante à la victoire des deux magiciens surpuissants sur le souffle paralysant du géant de pierre.
Une fois libérée, Silarae ne pût retenir un petit grognement boudeur en lacérant de ses griffes la roche de la caverne, après quoi elle bondit dans les bras d'Achroma pour aller retrouver sa place sur son épaule.
* J'espère que dans La Pointe d'Argent, la victoire des héros survient peu après les faux espoirs dans la grotte... *
Figée de stupeur, la petite dragonne interrompit sa pensée en observant l'armée qui les attendaient à l'extérieur, faisant face aux troupes vampirique comme un orchestre de tambours de guerre affrontant du regard le silence morbide de milliers de morts maintenus en vie par une sombre magie. Des humains. Oubliant les armures et les temps obscurs du conflit opposant les deux races, la petite dragonne tendit le cou pour dévisager ces êtres respirants la vie dont le cœur et et le souffle faisaient autant de bruit à ses oreilles accoutumées au silence qu'une vague déferlante. Songeuse, Silarae se dit que c'était sans doute ce qu'ils étaient : une vague qui tempêtait et rugissait comme un fauve en colère mais qui viendrait se briser sur les flancs de la falaise aussi silencieuse et inébranlable que la faucheuse qu'était l'armée vampirique.
Tandis que Lorenz s'avançait pour parlementer avec le chef de l'armée adverse, pour se lancer dans une succession de sifflements provocateurs qui s'appelait "négociation", une angoisse sourde tirailla les entrailles de la dragonne. Ces humains allaient mourir, sans doute beaucoup de vampires avec eux, et bien qu'Achroma lui ait déjà expliqué quelles étaient les motivations des deux peuples pour s'entre-déchirer, elle n'avait de cesse de se demander "pourquoi ?". Le cœur emplit de tristesse, elle lâcha :
* La haine est un sentiment bien égoïste.*
Elle laissa ensuite de coté sa peine pour tenter de chasser la déception de son lié :
* Une fois cette armée remise à sa place, nous récupérerons le grimoire. Et si mon dentier trouve quelque chose à y redire, on lui mordra le derrière aussi. *
Achroma avait raison, elle allait assister à sa première bataille, et elle aurait mentit si elle avait prétendu ne pas avoir peur. Sur le chemin de la guerre, seul un idiot, un fou ou un dieu pouvait prétendre ne ressentir au moins l'ombre d'une crainte, non ? La mort était souvent appelée douce amie, n'en restait pas moins le plus intraitable des bourreaux : quand s'abaissait sa faux, aucun souffle de vie n'y résistait.
Aux paroles d'Achroma , Silarae comprit qu'aujourd'hui le conteur revêtait la cape satinée de l'Eternelle qu'il avait évoqué précédemment. Avant que les lances et les épées ne quittent leur fourreau pour répandre la mort, l'ancestral était prêt, et sa dragonne perchée sur son épaule sentait sa détermination ainsi que sa puissance déferler en elle, faisant pulser son sang plus rapidement dans ses veines brûlantes. La peur devint adrénaline, un sentiment excitant qui lui faisait perdre la notion du danger et qui lui donnait toute confiance en son dragonnier dont l'esprit ne trahissait pas même l'ombre d'un doute quant à leur victoire prochaine.
* Achroma, il n'existe en ce monde aucune main digne de te voler ce qui nous appartient aujourd'hui. Ta vie et la mienne, l'éternité. *
L'heure était venue. L'armée adverse se mît en branle, sous les cris et les chants guerriers des hommes, tandis que les sabots des chevaux soulevaient la poussière qui retomberait bien plus tard, poisseuse du sang de l'histoire. Les yeux grands ouverts, la petite dragonne d'argent gravait chaque instant dans sa mémoire pour se souvenir de cette première bataille avec autant de lucidité que si elle la revivait encore et encore, chaque fois qu'elle rappellerait à elle ces images. Soudain, la neige se mît à tomber, douceur froide et claire qui masquait de ses nuages duveteux l'éclat assassin de l'ennemi des vampires, apportant au peuple de la nuit plus de puissance et d'assurance pour repousser l'envahisseur.
L'ennemi était pris en tenaille, mais la victoire n'était pas encore à portée de main ! Les guerriers humains étaient peut-être des enfants aux yeux de bon nombre de buveurs de sang, ils n'en restaient pas moins des soldats aguerris et prêt à tout pour envoyer les vivants-presque-morts dans les limbes. Silarae ne les voyait pas combattre de près, mais du haut de l'épaule d'Achroma lui-même en selle, elle avait une vue panoramique pour le moins appréciable pour une créature de son envergure. Elle trouva amusant d'imaginer la scène vu du sol comme elle l'aurait vu sans son dragonnier : au milieu d'une telle foule elle n'aurait peut-être même pas comprit qu'elle déambulait sur un champ de bataille et non dans une cohue de bipèdes sur une place de marché.
Retrouvant le sérieux et la concentration qu'exigeaient la situation, l'argentée s'accrocha aux pensées de son lié, avisant ainsi chacune de ses actions avant leur réalisation. Les mots et les effets de la magie défilaient à toute allure à l'autre bout du lien doré, mais plus impressionnant encore que cette foule d'informations magiques, c'était leur réalisation dans l'espace-temps qui était à couper le souffle. Des éclats de glace, des sphères de lumières et des blizzard hurlants jaillissaient de toutes parts, suivant une organisation stratégique et implacable. Achroma donnait mille visages et mille nuances son flux magique, tel un chef d'orchestre dirigeant ses dons d'un coup de baguette pour que tour à tour ils interviennent suivant la partition de la symphonie mortelle. Les humains n'avaient aucune chance face à tel adversaire, la petite dragonne en avait la conviction. Par ailleurs, si elle n'avait été sa plus proche alliée, en aurait probablement été horrifiée, mais ayant l'honneur d'être à ses côtés, le spectacle grandiose la fascinait. Son dragonnier était un fléau pour les hommes. Un fléau que rien ne semblait être en mesure de stopper, car il ne semblait se connaitre de limites, et l'argentée lui transmettait son énergie à travers le lien qui les unissait comme une source déversant son fluide limpide directement dans le fleuve impétueux.
Soudain, un scintillement doré lui apparut dans la mêlée, et elle décrocha les griffes de ses pattes avant de son perchoir de cuir pour se redresser, intéressée, mais un écran de fumée lui barra la vue, et un mouvement vif de son dragonnier la força à se raccrocher solidement de ses quatre membres. N'était-ce pas un dragon qu'elle avait aperçu dans le cercle glacial délimité par la magie d'Achroma ? L'inquiétude la saisit soudain et elle transmit ses craintes à l'ancestral. Elle ne voulait pas qu'un autre dragon perde la vie, et encore moins de la main d'un vampire !
*Il y a un dragonnier là-bas, Achroma, regarde ! *
Trop tard, l'oeil du dragon était déjà parti dans une autre direction. Le cœur de l'argentée manqua un battement. Mais combien de dragons y avaient-ils dans le coin ?! La perspective de rencontrer tant de membres de son espèce la mettait en joie, et pourtant c'est alors qu'elle était prête à les trouver enfin qu'elle craignait le plus de les perdre. L'image du dragon blanc s'effondrant sous les attaques de Lorenz traversa son esprit. Non, cela ne devait pas se reproduire. Par ailleurs, ils avaient un grimoire à récupérer !
*J'espère que recevoir un œil du dragon en guise d'avertissement ne les mettra pas de trop mauvaise humeur ... * |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Ven 15 Fév 2013 - 20:05 | |
| HRP: Si il y a quelque chose à dire n'hésiter pas, c’est pas super mais je pouvais pas trop m’étendre sur ce qui se passera sans empiéter sur les actions de Roéric et Zaphi ¤ Douleur¤ | « Si vous avez le grimoire Draconique jeter le en l’air, ou je vous abat. » | Humain, Vampire et Elfe. Trois membres de ces races étaient réuni en ce même endroit dû à une coopération forcée pour survire et arriver à leurs fins bien visibles. Récupérer le grimoire pour deux d'entre eux, tant dit que pour le dernier il s'agissait d'éviter de mourir. Deux reptiles représentant de la race Draconique accompagnaient le petit groupe. A leur tête l'elfe qui les avait menés jusqu'à l'armée humaine en faisant un détour afin d'arriver derrière eux et ne pas se retrouver au milieu du champ de bataille, mais bien protéger derrière un solide mur d'homme. Vous me direz, utiliser une armée d'homme comme bouclier n'est pas terriblement venant d'un elfe, mais il devait faire avec les moyens à sa disposition. Une fois arrivé ils furent reçut avec beaucoup de méfiance, il y avait de quoi, une armée de suceur de sang se trouvait en face. Rapidement l'archer qui avait réussis à convaincre les humains de leur accorder leurs protections fut informé de l'absence d'Amyelenor qui se trouvait en ce moment même avec le général de l'armée noire pour parlementer. Tss, voilà qui était bien fâcheux, s'il avait su, il ne se serait pas rendu ici. Il n'y avait plus aucun intérêt à rester ici s'il n'était pas possible de parler au dragonnier humain. Tant pis espérons que ce dernier ne lui en tiendra pas rigueur pour les avoir utilisés lui et son peuple comme écran pour prendre la fuite et mettre l'objet tant convoité en sureté. Tenant les rênes de son cheval dans une main, l'ayant gardé afin que l'humain qui se trouve dessus ne prenne pas la poudre d'escampette. Lui et le petit groupe furent déplacer un petit peu plus loin, Elrond vint attacher son cheval indiquant qu'il préférait rester non loin de lui. Il ne restait plus qu'à attendre, attendre que la situation dégénère, que le combat commence pour partir une fois la vigilance des trois hommes qui les surveillaient ne se soit relâchée. Lentement Elrond ferma les yeux et sa conscience reprit place dans la buse qu'il avait appelée un peu plus tôt et était resté percher non loin de la grotte. L'animal reprit son envol et se dirigea rapidement en direction du champ de bataille, passant le village, survolant haut dans le ciel l'échange entre les Amyelenor Farkstein et Lorenz Wintel qui prenaient fin, chacun accompagné de quelques hommes galopant vers leurs armées. La buse commença à tourner en rond, se laissant porter par le vent, autour de ce qui serait dans un futur très proche, un théâtre sanglant. Les yeux de l'elfe se rouvrirent et il posa son regard sur Möebius avant de lui parler télépathiquement. | ¤ Möebius, il est encore trop tôt pour te faire participer à une quelconque bataille, nous partirons après que l'offensive humaine n'est commencée. Mais si jamais il se passe quelque chose d'imprévu, ne prend aucun risque. ¤ |
La puissante voix du dragonnier humain se faisait entendre même de l'autre coter du bloc humain. La charge n'allait pas tarder à être donné. Doucement, il posa sa main contre le sol afin d'admirer ce spectacle. La voix du jeune homme s'éteindre et un grondement assourdissant se fit entendre, suivit du galopement d'un millier de sabot, martelant le sol, faisant trembler le sol. Observant la scène par les yeux de terre elle-même, il vit le violent choc entre humain et vampire. Les armes de métal s'entrechoquant, les suceurs de sang tombant sous chevaux et se faisant piétiner. Des hommes désarçonné lorsqu'ils venaient s'empaler contre les lances des sans-vies. Doucement, mais surement l'attaque humaine prit fins laissant place à la riposte des vampires entrant la mêlée qui deviendra bientôt une boucherie sans nom. La fine main de l'elfe se décolla du sol avant qu'ils ne viennent regarder le vampire. | « Je ne crains que nos chemins ne se séparent déjà, je n'ai aucune envie d'assister à une telle boucherie, j'ai déjà ce que je suis venu chercher donc rien ne me retient ici. Nous allons profiter de l'agitation qui va se créer sous peu pour nous éclipser. Deux freelances comme nous n'ont pas notre place ici. Je vais donc te demander de me restituer ma cape et de ... » | L'elfe eu léger spasme qui le coupa avant que ses dents ne viennent se serrer avec force et qu'il ne tombe sur le côté légèrement recroqueviller. Qu'est-ce que ceci ? Qu'est ce maléfice ? D'où provient cette douleur ?? Est-ce lui, ce vampire qui l'aurait lancé ? Non, il l'aurait su, il l'aurait vu, il le surveillait de très près. Qui alors ? Qui a bien pu faire ca ? Les pupilles dilaté des yeux azuré du rouge tournaient virait, lentement il se redressa luttant contre la douleur. Son esprit, sa magie parcourut les lieux, recelant une trace, au galop il la suivit, la trace s'amenuisant petit à petit avant dans trouver la source, de trouver deux sources ! Une semblable à un dragon l'autre à un mortel. Elle était puissante, sa magie il la sentait, il ne jouait pas dans la même cour tous les deux. S'il l'avait senti jusqu'ici, il connaissait sa position. Reprenant ses esprits il utilisa sa magie pour se battre contre le maléfice. Mais son esprit visait autre chose, il n'était pas venu ici pour rien. D'une main tremblotante il visa le jeune humain qui l'accompagnait deux racines sortir pour s'en prendre à ces chevilles avant de venir s'enrouler autour de lui. Il ne pouvait pas le laisser s'échapper, ni prendre par qui que ce soit. Même si cela semblait futile il gagnerait au moins un peu de temps. Son attention se retourna contre la douleur et il la bloqua à moins de la moitié. Le souffle cour il braqua son regard vers Möebius, si cela avait marché dans un sens, ca pouvait aussi marcher dans l'autre. Lors de sa naissance il lui avait volée de la force pour briser la coquille qui le retenait prisonnier. Ce n'était peut-être pas grand-chose, mais il était une des sources de la magie. Utilisant leur lien il le draina quelque peu afin d'augmenter sa force et repousser un peu plus le maléfice qui le tenait pour résister tant bien que mal. Lentement, mais surement au risque de se briser il se rassit tremblant. Il ne se laisserait pas avoir ainsi. Comme il l'avait pensé, l'agitation avait prit par ici puisque les hommes qui les surveillaient n'était plus là. |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Sam 16 Fév 2013 - 12:21 | |
| La haine était chose profondément égoïste, la dragonne avait parfaitement raison. D'ailleurs, quand n'avait-elle pas raison, sa gracieuse princesse argentée ? Jamais jusqu'à présent. Bien entendu, il ne comptait pas ce que sa jeunesse lui allouait, l'innocence mêlée à une vision plus adulte, il lui arrivait de ne savoir comment penser, ce qui était tout à fait normal. Elle avait cette prérogative, bien qu'elle ne l'utilisa déjà plus autant qu'à son éclosion, car elle avait été plongée trop brutalement dans le chaudron bouillant des intrigues et de la haine qui envahissait le monde comme une peste noire. C'était entièrement de sa faute, bien entendu. Mais ce n'était vraiment pas le moment de stagner là dessus. La haine était égoïste, ainsi l'était également la guerre et la bataille. Tout, en cet instant, était égoïste. C'était le moment exalté où seul la survie personnelle comptait.
En l'instant, seul le danger immédiat et proche était visible pour beaucoup, l'intense sensation de la mort levant son couperet pour l'abattre sur le champ de bataille, fauchant les âmes et les vies comme si elles n'étaient rien de plus que de simples épis de blés ondulant au vent d'un hivers rigoureux. Ainsi les individus, les guerriers, ne pouvaient que se soucier de leur survie, en détruisant le plus d'âmes possibles, car c'était là le but même d'une bataille, de faire ressortir l'égoïsme en chacun d'entre eux alors même qu'ils tentaient tous d'offrir la plus opulente offrande à l'esprit supérieur qui, hautain, les regardaient, pauvres vers de terre tentant de s'approprier le monde. Et jamais la danse macabre ne s'arrêtait, peu importe ce qui pleuvait sur eux, ils continuaient tous de se battre, ballet fou et sinistre d'armes et d'armures, de crocs et de magie. Oui il avait vu les dragonnets, il avait vu l'éclat doré, et il avait sentit l'éclat bleu, et celui, grisâtre, proche. Mais aucun ne comparait, à ses yeux, avec Silarae, elle qui serait la reine des cieux entre tous. Il lui transmit son ressentit magique, les étoiles qui brillaient au cœur de la tempête, comme des phares pour ceux qui savaient voir.
* Oui Silarae, des dragonniers, regarde ! Il semblerait que nous soyons tous rassemblés en ce lieu pour l'avènement de cette nouvelle ère ! Si j'en ai l'occasion, à l'avenir, nous leur parlerons, mais pour le moment, nous ne pouvons que combattre. Espérons qu'ils comprendront l'avertissement et qu'ils s'en iront. Non... *
La réalisation tombait comme la lame froide de la mort * Ils doivent rester. C'est pour eux que cette bataille à lieu, tout autant que pour ce damné grimoire. Où-est il d'ailleurs ? *
Il reprit sa recherche, et lorsqu'il sentit la résistance de son sortilège de l'oeil du dragon, il eut un sourire plein de crocs. Oh il tentait de lui faire face ? Ou bien simplement de protéger le grimoire ? Car cette sensation indéfinissable près de lui devait forcément être le grimoire. Un monde le séparait de l'emplacement de l'artefact qu'il convoitait. Pourtant il faudrait bien qu'il l'attrape. Devant lui, le tapis de la détresse se profilait en ces mille visages de mourants et de condamnés. Si il avait été dans son état normal, il aurait été prit de pitié pour eux, mais il ne l'était pas. Il était aussi froid et dur que la pierre de granit en cet instant, alors qu'il regardait le champ de bataille. Les hommes se défendaient bien, mais en face d'eux, il y avait des volontés qui ne pouvaient se briser. Leur détermination suffirait elle à transforme cette vague déferlante en vague victorieuse, cela restait à voir, mais leur force était bien là. L'hiver, l'horreur, la mort. Trois vampires, trois chefs, contre une vague lumineuse de vie, mais même les ténèbres pouvaient être éclatantes. L'hiver avait son combat propre, enfermé dans le cercle de glace.
*Hivers contre Or. A deux lames enchantées l'esprit jette les dès *
Il avait un peu aidé à ce que la rencontre se fasse sans l'intervention du reste de l'armée pour les séparer, mais il ne pouvait et ne devait faire plus, car ce n'était pas sa prérogative. L'horreur, lui, cherchait encore, mais il semblait qu'il trouverait bientôt, et plaie de sa colère, son adversaire s'éteindrait certainement.
*Je salut le courageux qui se tient nu sous les flammes, mais ne peut lui être utile, car ce serait me condamner et toi également *
Et enfin il y avait lui, sans véritable adversaire. Mais ça n'avait aucune importance pour le moment, car il pouvait se contenter de faire ce qu'on lui demandait. Il lui fallait simplement se battre. Et puisque le grimoire était proche de l'être qu'il avait atteint avec son œil du dragon... il ne pouvait que tenter. Le grimoire, magique, ne subirait sans doute pas grand chose. Aussi lança il de nouveau une convergence glaciale, pour attaquer et mettre hors d'état de nuire le gardien présent du porteur. Et puis que le sortilège avait un double effet, il y avait de grandes chances qu'il gèle en même temps ledit porteur de grimoire. Mais comme il n'avait pas l'intention de laisser passer la moindre chance de les voir rater, il s'acharna, lançant également l'Aranea sur la zone où se trouvait les deux êtres.
*Le fou ! Si seulement il avait décidé de partir tout desuite.... Et je ne peux le tuer *
Le tuer non, mais lui faire payer sa décision, ça il le pouvait. Un second œil du dragon revint à l'attaque, avant qu'il ne le relâche, rapidement. Il ne pouvait se concentrer sur un seul être, il y en avait d'autres, un peu partout. La bataille, avec toute cette magie, semblait se transformer en un chaos inimaginable. Il fallait néanmoins se débarrasser du plus d'humains possibles, aussi, il lança une nouvelle vapeur toxique, ainsi qu'un javelot de gel, pour empaler quelque uns de ces combattants. Avec Silarae saine et sauve près de lui, il pouvait se battre sans s'inquiéter, ce qui était un avantage énorme. Mais plus que ça, c'était l'intensité du moment qui semblait encore renforcer leur lien.
Il la sentait, encore davantage qu'auparavant, alors que le flux magique affluait dans son corps depuis le sien et dans le sien depuis son corps. Elle lui offrait tout ce qu'elle pouvait de magie, mais c'était réciproque. Car après tout, n'étaient-ils pas une seule et même personne ? De nouveau, il semblait que son cœur se soit remit à battre, à battre frénétiquement, à battre comme si la peur et l'excitation l'étreignait et ne l'enivrait comme le meilleur des alcools. Il laissa la dernière des barrières de son esprit tomber, venant chercher Silarae de son esprit, s'entremêlant à elle. Et soudain, ils n'étaient plus deux, pas même par l'esprit. Ils étaient un, un et unique, un et magique, plus que tout le reste. Il lui semblait qu'ils avaient deux pairs d'yeux, et que son souffle chaud venait autant de la dragonne que de lui. Et il voyait d'autant mieux la scène, les cœurs battants, la vie s'échappant.... C'était cataclysmique que de sentir une fusion à ce point complète.
Puis, ce fut terminé, alors qu'un éclat magique lui parvenait. Il se secoua, se détacha d'elle, tout en restant très proche. Il lui transmit ce qu'il avait sentit
*Dragons, encore une fois. Et dragonniers. L'un semble avoir perdu sa liée. Nous devrions les aider, ils sont proches de Lorenz. Je ne crains pas pour le dragonnier, mais ta sœur d'écaille risque d'être tuée dans leur aveuglement. Si ce n'est pas eux, alors par les soldats. Je ne peux contacter un esprit, ma douce, mais si je te donne toute ma force, peut-être parviendras-tu à lui parler ? Pourrait-tu essayer ? De le diriger vers sa dragonne ? Il ne pourra sans doute pas entrer avant la fin du duel entre Enaël et l'humain, mais si il reste proche et alerte, il pourra peut-être attraper sa liée et fuir à temps... *
[HRP : Zap et Elrond sont menacés par une convergence glaciale ainsi que par le sort Aranea. Elrond seul est visé par un second oeil du dragon. ]
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Mar 19 Fév 2013 - 14:26 | |
| Voilà que Möebius était assez agité et avait du mal à comprendre toute l'ampleur de ce qui se passait. Cet évènement avait été prévu par l'entité qui avait permis aux dragons de venir au monde, seulement, le danger était encore plus grand que tout ce qu'il aurait pu imaginer. Alors que sa lumière semblait ne pas avoir peur de quoi que ce soit et faisait de son mieux pour remplir la mission sacré qui avait été confié par le Dracos, son jeune dragon lui était terrorisé par ce qui se trouvait dans la grotte à proximité de laquelle ils se trouvaient tous les cinq, c'est-à-dire lui, Elrond, un vampire à ce qu'en pensait son dragonnier, et le dragon qui accompagnait celui-ci. Sans oublier l'humain qui semblait avoir une certaine importance. De ce qu'il vit, le bleuté n'en saisissait que très peu de choses, la panique embrouillait ses sens et il ne parvenait pas à réfléchir correctement. Il avait fermé son esprit depuis un moment déjà, de peur de se faire surprendre par une quelconque présence qui comptait entrer dans son esprit. Ce n'est que lorsqu'il vit le grimoire voler jusqu'à Elrond qu'il se rendit compte qu'ils devaient maintenant partir. Seulement, ce livre avait sa volonté propre, car il rejeta la prise de sa lumière avec une vivacité à faire froid dans le dos. De plus l'urgence de la situation ne permettait pas de s'attarder en réflexion, c'est pourquoi Elrond choisi de faire confiance à ce qu'il considérait comme un ennemi, car le plus important était actuellement de prendre la fuite. Ils avaient récupéré ce qu'ils étaient venus chercher, il n'y avait aucune raison de s'attarder. Prenant soin de courir en contournant légèrement l'armée humaine qui était déjà arrivée sur les lieux. Ils leurs serviraient de bouclier pour couvrir leur fuite, c'était une aubaine inespérée. Seulement, après quelques minutes de course, malgré le fait qu'il garde son esprit hermétique à toute tentative de contact, il pouvait clairement ressentir la menace qui grandissait dans son dos.
Remontant sur l'épaule d'Elrond pour ne pas avoir à trop épuiser ses petites pattes dans la course pour leur survie, il pu se permettre de regarder en arrière tandis que ses griffes se cramponnaient sur l'armure en cuir de son dragonnier. De ce qu'il voyait, les deux armées s'étaient réunies avant de lancer la bataille, c'était .... c'était comme une citation que l'elfe lui avait expliquée. Mais il n'arrivait pas à s'en souvenir, ah oui, le calme avant la tempête. La tempête que Elrond avait fait dans son rêve concernant le Dracos. Peut-être était-ce là un quelconque moyen de voir l'avenir ? Il aurait tout le temps de vérifier cela plus tard. Mais alors qu'il étaient en train de prendre une bonne distance avec le lieu qui serait prochainement un bain de sang, une aura magique incroyable surgit dans son dos ce qui lui hérissa les écailles. Une telle intensité ne pouvait être que dangereuse, C'était si énorme que son corps était totalement paralysé par la peur. A ce moment-là, il ne voulait qu'une chose, mettre le plus de distance possible entre lui et cette puissance incommensurable. Seulement, celle-ci semblait les avoir repérés. Aussi soudainement que possible, Elrond se stoppa net dans sa course et fut pris de violents tremblements. Bravant sa peur d'ouvrir son esprit, il toucha celui de son elfe pour constater qu'il était en train de combattre un sort qui n'avait pour seul but que de le faire souffrir. Il ne savait que faire, car ils arrivaient près des chevaux qui leur permettraient de prendre la fuite plus rapidement. Mais l'effet sembla s'atténuer de lui-même, seulement l'esprit de l'elfe était encore concentré pour combattre l'origine du sort.
C'était suffisamment fort pour que Möebius plonge son esprit dans celui de l'elfe pour lui apporter son soutien. Il lui donna toute la force dont il était capable, se remémorant la sensation qu'il avait connue lorsqu'il avait emprunté la force d'Elrond la première fois pour sortir de son oeuf, il était temps de lui offrir le même cadeau. Bien qu'il s'en sortait un peu mieux cette fois, l'attaque à leur encontre n'était pas terminée, une deuxième vague de souffrance se dirigeait vers Elrond, bien que pour Möebius tout ceci dépassait un peu sa compréhension, il était hors de question qu'il laisse des personnes autre que lui-même s'en prendre à son dragonnier impunément. Aussi s'interposa-t-il dans l'esprit de l'elfe pour partager la douleur que celui-ci recevait. Il n'avait pas supporté de rester là à ne rien pouvoir faire pendant que celui-ci souffrait, maintenant, il allait se rendre utile et faire en sorte que les efforts de leur ennemi soient vain. C'est là que le sort le toucha aussi fort que possible, son corps se tordit de douleur alors que son esprit se faisait écraser dans tous les sens. La douleur était véritablement désagréable, mais si cela permettrait à Elrond de ne pas avoir à la subir, alors il la supporterait aussi longtemps qu'il le faudra. |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Jeu 21 Fév 2013 - 10:12 | |
| La scène était floue, confuse. Les épées s'entrechoquaient, la clameur de l'acier se mêlant au chant macabre des râles et des ultimes souhaits que formulaient les mourants avant de rejoindre l'étreinte de l’Éternité où leurs proches disparus leur offraient digne accueil. Ils tombaient par dizaine dans les deux camps, des dizaines de guerriers qui ne verraient plus jamais le jour et qui pourtant avait choisi d ce trouver là, avaient choisi de sacrifier leur vie pour un chef, une idée, un avenir qu'ils ne verraient jamais. Peu importait la douleur et au diable la mort, tant que l'honneur était là. L'honneur et la hargne, cette pulsion qui poussaient les survivants à redoubler d'effort pour venger leurs compagnons aux yeux déserté de toute vie qui abreuvaient la terre de leur sang. C'était un cercle infernal, la roue de la violence qui ne cesser de gagner en énergie à chaque tour, qui renforçait la frénésie du combat et qui poussait les vivants comme les non-morts à donner plus que ce qu'ils avaient, à se tuer eux-mêmes pour pouvoir faire le plus de dégâts avant que ne sonne le glas. Le spectacle était affligeant, terrifiant, et effroyablement bruyant. Les flammes rougeoyantes de ses yeux reflétant le désastre qui l'entourait, l'argenté se sentait aspirée dans le tumulte, incapable d'y opposer résistance, n'ayant jamais rien vu de tel de sa vie et ressentant un profond désir de quitter cet horrible endroit si loin de ces nuits paisibles qu'elle avaient passé à contempler les étoiles en attendant le retour de son lié. Était-ce donc cela la vie sur Armanda ? Était-ce à cela que ressemblaient les grandes batailles dans les histoires et les légendes qu'elle aimait tant écouter ? Entre l'histoire et la réalité il y avait un gouffre incommensurable, une fissure qui faisait basculer l'excitation d'un conte épique à l'horreur des cris et de l'odeur acre du sang qui emmenait le cœur au bord des lèvres. Suivant la bataille là où ses yeux se posaient, la petite dragonne comprenait de moins en moins ce qu'ils faisaient là, et quelle cause pouvait bien valoir un tel massacre.
Achroma la sortit de sa torpeur en montrant une vision tout autre du champ de bataille. Surprise, elle ferma les yeux en secouant la tête, et lorsqu'elle les rouvrit, le fouillis de métal et de sang n'était plus, cédant la place à une brume grisâtre dans son ensemble que perturbaient vaguement la lutte des soldats . Nappe cotonneuse semblable à un nuage qui se serait posé là, elle ondulait au-dessus du sol, tournoyant autour de quelques points plus lumineux avec lesquelles elle semblait interagir. La dragonne comprit qu'il s'agissait des magiciens. Dans leurs mains se mobilisait le flux bouillonnant et tourbillonnant, puis tel un fauve reconnaissant la voix de ses maîtres, il s'élançait à une vitesse vertigineuse pour accomplir leur volonté. Fascinée par les formes mouvantes de la magie, Silarae suivit la pensée d'Achroma pour retrouver les dragonnets qui étincelaient comme des étoiles naissantes baignant dans le nuage d'hydrogène d'une nébuleuse fluorine. Un spectacle de toute beauté.
La dragonne grise semblait si proche qu'en sautant de l'épaule d'Achroma et en parcourant une dizaine de mètre, elle l'aurait rejointe. Naturellement elle ne s'y risquerait pas, bien que saluer la sombre de façon moins ... raide que tout à l'heure lui aurait plu. Elle en aurait sûrement l'occasion en lieux plus approprié, si toute fois elles survivaient à cette bataille dont l'issue restait incertaine. Si seulement tous ces dragonnets n'étaient pas présent ...
Silarae comprit au même instant que son lié la triste réalité.Ses paroles en écho à ses pensée l'emplir de nostalgie et de résignation. Oui, cette bataille était pour eux en plus du grimoire, pour la naissance d'un temps nouveau où la magie retrouvait peu à peu son intensité d'antan, pulsant dans les veines des sept dragons vivants. *vivants pour combien de temps ? * tourmentée d'inquiétude, l'argentée observait les étoiles scintillantes dans le champ de bataille, craignant d'en voir une s'éteindre à tout instant. Leur venir en aide était proche de l'impossible, et en tout cas très risqué vu le nombre de vampires présents qui considéreraient un tel acte comme haute trahison.
Et puis il y avait le grimoire qui prenait une teinte obscure dans la brume d'énergie magique qu'elle scrutait comme un chat pêcheur la surface d'une mare. Il semblait bien loin, et en revenant à une vue plus conventionnelle, Silarae se rendit compte que ce n'était rien de le dire. Le récupérer serait aussi simple que d'arrêter une coulée de lave avec une haie de cyprès. Allaient-ils devoir braver cette marée de pics et de magie assassine pour l'atteindre ?
Étrangement, être au cœur d'un champ de bataille ne l'intimidait presque plus, sans doute grâce au calme froid et lucide qui irradiait de son dragonnier, lequel maniait la magie avec une assurance et une précision qui chassait de son cœur la crainte de le perdre ou de mourir elle-même. Achroma était fort, très fort même, et il savait ce qu'il faisait. Si lui n'était pas inquiet, elle n'avait aucune raison de l'être.
À en croire ses pensées, les humains de défendaient bien, et songeant à la stratégie soi-disant bien pensée des stratèges vampires, l'argentée se demanda s'ils n'avaient pas sous-estimés les vivants...
Les paroles de l'ancestral attirèrent son regard sur le centre glacial qu'il avait tracé autour du général vampire et du dragonnier à l'épée aussi étincelante que le soleil, lié au dragon d'or. Une pointe s'angoisse lui tordit les entrailles. Elle avait pu constater à plusieurs reprises qu'Ethan Enaël était une fine lame, et que la pitié n'entrait pas dans ses principes. Froid comme la neige qu'il faisait tomber des cieux, il combattrait pour son prince jusqu'à la mort s'il le fallait, chose qui laissait la dragonne sceptique. Un tel dévouement était surprenant de la part d'une forte tête, mais sans doute cela le rendait-il plus redoutable encore. Rongée par l'inquiétude et la contradiction, elle soupira:
* Les dés sont-ils équilibrés ? À défaut de pouvoir secourir un frère, je prie le Dracos pour qu'il aidât un fils. *
Ses yeux incandescent caressèrent la lame de l'humain dragonnier d'un air critique.
* Mais peut-être n'est-ce pas nécessaire, l'épée de Soleil n'aurait pu arriver entre les mains d'un simple soldat ... *
Et voilà qu'elle se faisait plus de soucis pour le chef de l'armée adverse que pour son propre camp... Qu'est-ce qu'Achroma allait en penser ? Lui qui considérait les vampires comme ses propres enfants, elle devait lui paraitre bien égoïste de s'en faire d'avantage pour les dragons qui étaient apparemment tous dans le camp opposé...
* Pardonne-moi Achroma, je ne souhaite pas notre défaite, mais imaginer un seul de mes frères et soeurs d'écaille subissant le même sort que feu Cymbor me ronge d'inquiétude... *
Sa crainte était vaine, elle le savait. À défaut de pouvoir agir pour eux, Silarae se contraint à suivre l'exemple de son dragonnier, laissant le destin des liés entre les mains du grand Dracos qui les avait tous réunis en cet endroit périlleux. De nouveau Achroma se concentra sur le dragonnier le plus proche du grimoire qu'il voulait sans doute protéger. Près de lui se trouvait l'étoile de saphir, le dragon bleu qui devait sans doute prêter sa force à son lié comme elle le faisait avec le sien pour l'aider à encaisser la puissance des coups de l'ancestral. Étaient-ils ensembles aussi puissants qu'Achroma ? Elle espérait que non, car les difficultés s'amoncelaient bien assez comme ça pour récupérer ce satané artefact ! De nouveaux sorts fusèrent, flèches lumineuses perçant la brume pour ébranler leurs cibles déjà affaiblies.
*S'ils partent, le grimoire partira aussi. Les affaiblir est une chose, mais comment récupérer l'ouvrage dans cette agitation ? *
Son regard de feu balaya les deux armées entremêlées qui ressemblaient à une ruche en pleine effervescence. L'agitation se rapprochait, doucement mais sûrement de leur position. En sentant Achroma lancer de nouveaux sorts faisant éclater de nombreux râles d'agonie, Silarae joignit encore d'avantage son énergie à la sienne pour prendre part au combat à sa façon. Soudain, elle sentit céder une muraille contre laquelle elle n'avait pas conscience d'être appuyée. Le déséquilibre fit se déverser sa conscience dans celle de son dragonnier, tel un fleuve rejoignant l'océan. Une telle cohésion amplifia ses sensations. Elle n'était plus dragonne et lui dragonnier, ils étaient ensemble une même entité magique, alimentée par deux puissances ancestrales. Lorsque Silarae tournait la tête, elle percevait toujours ce qu'elle n'avait plus sous les yeux. Les sons étaient décuplés également, et les crissements du métal contre métal lui donnaient des frissons glacés qui crispaient ses griffes dans le cuir de son perchoir. Les cris d'agonie, de haine, les hurlements de démons lui emplirent la tête, et si elle avait été seule à encaisser ce chaos sonore, elle en aurait perdu la raison. Mais Achroma était là, omniscient, détenteur de toute sa confiance, son respect et son affection, elle le percevait à chacun de ses mouvements; dans sa tête, son cœur, ses ailes, ses écailles, son sang, partout. Le partage inconditionnel était à la fois enivrant par son intensité et en même temps, il avait quelque chose d'effrayant pour la petite dragonne qui n'en ressentait plus de limites. L'osmose lui faisait perdre la notion de danger, et sa respiration s'accéléra tandis que l'adrénaline coulait à flot dans ses veines.
Un flash, et soudain tout s'arrêta. De nouveau ils étaient deux, la dragonne et son dragonnier. Le changement fut si brusque et total que Silarae tremblant légèrement, secoua la tête pour chasser le bourdonnement qui l'étourdissait. La voix de son lié acheva de lui rendre sa lucidité. Elle répondit d'un ton assuré :
* Oui, si tu m'aides, je peux le faire. *
Sans perdre une seconde, elle chercha dans l'esprit d'Achroma l'endroit où se trouvait le dragonnier esseulé, puis elle élança vers lui son esprit, puisant dans l'énergie de l'ancestral pour combler la distance qui séparait son champ de perception de sa cible. Il était très près de Lorenz Wintel, ce qui fit renaitre une pointe d'inquiétude en elle qu'elle chassa avec agacement. Une Fois arrivé à lui, elle se glissa avec beaucoup de tact dans son esprit pour ne pas qu'il se referme avant qu'elle n'ait eu le temps de l'alerter, puis elle lui montra mentalement la position de sa dragonne par rapport à la sienne pour qu'il la rejoigne au plus vite. Elle se retira sans un mot, retrouvant son corps et ménageant ses réserves d'énergie qui s'amenuisaient.
Elle glissa un regard à Achroma, ses yeux de braise débordants de reconnaissance, puis elle hocha la tête pour le remercier de son aide, avant de lui consacrer de nouveau toute l'énergie qu'elle pouvait lui offrir pour le soutenir dans le combat. |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Jeu 21 Fév 2013 - 18:56 | |
| Sa réjouissance fut courte. Ils s’installèrent à l’écart après que l’elfe n’ait pas trouvé ce qu’il voulait. Un homme, certainement. Zaphirel restait sur le cheval. Ses semblables penseraient peut-être à une blessure. Ou que sais-je. Mais lui, il commençait à être rassuré. Ils se mirent légèrement à l’écart, et l’elfe qui ne lâchait pas son cheval – auquel cas, Zaphirel serait loin depuis longtemps – l’attacha. Le cœur du jeune humain se serra. Ses chances de fuite étaient à présent presque nulles.
Une voix puissante parlait, un général sans doute. Puis la charge fut lancée. L’attente était interminable pour l’humain. Mais ses deux « gardes » semblaient plus calmes. Le sol tremblait, et l’atmosphère était lourde. Zaphirel ressortit le grimoire de sous son haut, où il était caché. Plus personne ne pensait à eux. Ils étaient de simple visiteurs peut être. Il relut la couverture. Les deux autres discutaient.
« Je ne crains que nos chemins ne se séparent déjà, je n'ai aucune envie d'assister à une telle boucherie... »
Il touchait les lettres du bout des doigts. Les mots ne lui parlaient pas. Il déchiffrait, lentement. L’histoire d’un secret, et d’une âme neutre – la sienne peut-être ! – d’un chemin et d’une énigme. Le grimoire le traitait aussi d’ignorant – ce qui était peu aimable – mais il enseignait. Enseignait quoi ? Le nectar de vie. Peut être de l’eau. Ou des fruits. C’était vivant, ces choses-là. Sa mère le lui avait dit. Un liquide brûlant : de l’eau chaude ? Non, non, trop simple… Et puis, depuis quand un livre parlait au gens ? Ce n’était qu’un texte écrit sur un livre. Certainement pas quelque chose qui s’adressait à lui en particulier. De toute façon, les pages étaient vierges… L’auteur n’avait peut-être pas eu le temps de l’écrire…
Il fut tiré de ses pensées lorsque l’elfe se stoppa au milieu d’une phrase. Il serra brusquement le livre contre son torse, et tourna les yeux vers lui. Il tendit lentement une main vers lui. Zaphirel se redressa, mais le cheval s’agitait, et il était toujours attaché. L’elfe avait mal. La panique grandit subitement en l’humain. Que se passait-il ?! Soudain, quelque chose attrapa sa cheville. Il hurla. Dans les aigüs les plus terrifiés.
« KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »
Il tira sur ses jambes pour s’enfuir, le cheval s’agitait de plus en plus. Puis un froid l’envahit. L’atomsphère le fit claquer des dents, quelques secondes, avant qu’une douleur le prenne à la jambe. Cela eut pour effet de faire couler son sang, et de libérer une jambe de l’entrave végétale. Il chuta, alors que l’animal qui le portait jusque-là se cambra. Il serra le livre contre lui plus encore. Et retins un second cri. Il resta au sol, tremblant, car le sang coulait de sa jambe, et que le froid glacial tenait cette dernière en otage. Il se recroquevilla quelques secondes, retenant encore ses larmes.
Puis, il passa sa main sur la blessure, pour essayer de voir si elle n’était pas trop ouverte. Elle saignait, et c’était à peu près tout. Un épieu l’avait touché. Il ne regarda pas si Elrond était en sécurité où non. Le tumulte des combats atteignait son cœur. Il n’était pas fait pour la guerre. Il n’aimait pas ça. Il avait peur. Puis il leva les yeux, et vit, juste devant son visage, une espèce de toile d’araignée. Il déglutit, et, une fois n’est pas coutume, s’enjoignit à la prudence. Il rampa sur le dos, lentement, veillant à ne rien toucher, puis, il prit le grimoire de sa main couverte de sang, et se retourna lentement sur le ventre, le plus proche du sol possible. Il leva les yeux. Des hommes étaient pris dans la toile. Il eut de la peine pour eux, mais il refusa de leur venir en aide. Trop dangereux pour lui. Au contraire, il observa un endroit où personne n’allait, et il y rampa. Lentement. Lentement. Le sang de sa main recouvrait le grimoire. Il se mordit la lèvre à l’idée de salir un si beau livre. Mais il le nettoierait plus tard. Pour l’instant, seule comptait sa survie. Et ce n’était pas gagné. |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Ven 22 Fév 2013 - 19:27 | |
| La bataille avait commencé… A peine avait-il eu le temps de regagner le sommet de la colline et de faire faire volte face à son cheval que déjà l’armée ennemie était lancée dans une charge intense et meurtrière. Le choc fut rude pour les premiers rangs et se répercuta loin derrière mais pas jusqu’à Lorenz qui avait rejoint le groupe de cavaliers qui l’entoureraient pendant la bataille et qui se trouvait loin derrière les premières lignes, en attente de ses ordres. Ils ne se firent pas attendre, la contre attaque se lançait déjà, il était grand temps de s’élancer. Les rangs de piquiers, archers et d’épéistes qui se trouvaient devant eux s’écartèrent tandis qu’ils prenaient un trot nerveux, puis un galop déchainé, dévalant la colline à une vitesse aussi hallucinante que dangereuse et dans un tapage assourdissant. Le choc fut tel lorsqu’ils allèrent frapper le flanc de l’armée ennemie qu’ils s’enfoncèrent dans plusieurs lignes et se retrouvèrent rapidement englués au beau milieu d’un régiment adverse pour le moins éberlués de cette arrivée soudaine. Rares furent ceux qui eurent le temps de se reprendre, les têtes les plus proches volèrent sous les lames courbes de ce groupe d’élite qui creusa bientôt un sillon sanglant sur son passage, formé en un triangle meurtrier qui se resserrait autour du prince plutôt satisfait des performances de ses troupes. Il jeta un œil aux alentours et par vint sans trop de mal à repérer Achroma qui combattait à partir de l’arrière, sa dragonne ne devait pas être loin. Ethan aussi était parfaitement reconnaissable, commandant ses troupes avec brio et ténacité, tout le reste n’était qu’un tourbillon d’acier, de chair et de sang, difficile de s’y retrouver dans un tel capharneüm ! Le regard vif de l’ancestral parcouru encore un instant le champ de bataille à la recherche du gamin qui s’était échappé avec le livre et si possible de ce traitre de Roëric mais il devait se rendre à l’évidence, les retrouver dans cette mêlée relèverait du miracle… Voici qui était irritant… Il passa ses nerfs sur un bras qui était parvenu à passer son rideau de cavaliers, le coupant net d’un seul coup de dague puis profitant que ses défenseurs avaient fait le ménage autour de lui il concentra sa magie, la liant aux esprits des humains les plus proches avant d’abattre brusquement son poing fermé. Un hurlement fort satisfaisait prouva l’efficacité de son sort et la zone où il se trouvait se clairsema d’un seul coup tandis que plusieurs dizaines d’hommes s’écroulaient, vidé de leur énergie vitale par le sortilège de suppression de vie. Brusquement libéré des trois adversaires qu’il affrontait à la fois l’un des cavaliers éclata de rire :
« Bien joué mon Prince ! »
Les humains, eux, apprécièrent beaucoup moins ce spectacle. Un jeune lieutenant, ou était-ce un capitaine ? Leva son épée pour rallier ses hommes à lui et les inciter à le suivre alors qu’il se précipitait vers le groupe de cavalier : « Comblez la brèche ! » hurla-t-il, conscient sans doute que le petit numéro du chef vampirique venait de creuser un gros trou dans leurs défenses Il n’alla pas loin toutefois, les cavaliers le huèrent en faisant tournoyer leurs sabres avec ostentation tandis qu’il leur arrivait dessus avec ses hommes. Ils n’eurent même pas la satisfaction de le combattre, Lorenz avait fait disparaitre ses dagues pour avoir les mains libres et les repousser d’un simple sortilège de choc. Simple, mais d’autant plus efficace qu’il y avait mis tout son cœur… Les malheureux décollèrent pour atterrir plusieurs mètres plus loin, allant pour les plus malchanceux s’empaler sur les piques de leurs camarades. La zone entourant le petit groupe de cavalier s’était à nouveau désertifiée ce qui ne faisait certainement pas l’affaire des humains. Changeant de tactique ils se mirent à arroser la zone de flèches, tuant sur le coup quelques uns des cavaliers et obligeant les autres à se protéger derrière leurs boucliers ou leur magie. Un trait siffla aux oreilles de Lorenz qui gronda et remplaça le bouclier qu’il ne possédait pas par un sort d’écaille de dragon tout aussi efficace. Du coin de l’œil il aperçu un petit rassemblement de mages qui se précipitaient vers son groupe, décidément les humains ne l’aimaient pas cette brèche et étaient bien décidés à la refermer ! Une boule de feu s’écrasa aux pieds de son destrier qui fort heureusement avait été dressé à ne pas craindre cet élément. Les cavaliers se resserèrent autour de lui afin de bloquer la nouvelle vague d'assaillants qui s'étaient précipités sur eux. Lorenz les laissa faire sans prendre part au combat et préféra se concentrer sur les magiciens, il avait prit soin de sélectionner les meilleurs cavaliers et les plus féroces vampires de toute son armée, aucun danger qu'on l'atteigne donc sinon par magie, ce qui en soit était une idée risible aussi, la force magique des attaques que ses ennemis lui lançaient était pitoyable. Savaient-ils seulement à qui ils s'attaquaient ? Vu le vide qu'il avait fait autour de lui il aurait été difficile de ne pas reconnaitre l'oeuvre de Lorenz Wintel dans un tel carnage... Sans doute devait-il en conclure qu'ils étaient particulièrement courageux... Suicidairement courageux en fait, conclue-t-il pour lui même en rassemblant à nouveau son pouvoir afin de bloquer adroitement les attaques magiques et de répliquer par un sort de foudre devastateur. Voilà quelques magiciens qui ne lui causeraient plus de problèmes... Dommage qu'ils soient si nombreux, à peine venait-il d'en abattre dix que vingts autres se précipitaient, et que dire des hommes d'armes ? Ses cavaliers fatiguaient, peinant à repoussant les assauts de plus en plus rageurs des soldats ennemis en surnombre. Rester en place aurait été une sottise, ils reculèrent donc en bon ordre, tandis que les humains colmataient enfin cette brèche qui leur avait coûté si cher. Ce spectacle arracha un sourire amusé à Lorenz, qu'ils colmatent donc... Il n'aurait que plus de plaisir à aller en créer une autre ailleurs...
Cette théorie se vérifia bien vite, terriblement mobiles grace à leurs montures de guerre les cavaliers arpentèrent le champ de bataille de long en large, taillant en pièce tout ce qui s'opposait à eux et créant le vide partout où ils passaient grâce à la magie du grand maître. De sorts en sorts, de massacre en massacre, Lorenz puisait sans la moindre délicatesse dans les forces immenses qui étaient à présent les siennes, la force des dragons se payait certes très cher mais sans elle il était clair qu'il serait déjà arrivé au bout de ses limites de pouvoir. Au lieu de cela il enchainait sortilège sur sortilège, décimant à lui seul des groupes entiers qui très souvent se retrouvèrent nez à nez avec la mort avant même de comprendre ce qui avait bien pu leur arriver. Cela aurait pu continuer longtemps si un visage connu n'avait pas tout à coup attiré l'attention de l'ancestral. Tiens tiens... Qui a dit qu'il ne fallait pas croire aux miracles ? Le regard acier brilla d'une lueur sombre lorsqu'il reconnu Roëric, bien sur il aurait mieux valu qu'il trouve plutôt le gamin mais cela pouvait attendre n'est-ce pas ? Ses cavaliers continuèrent leur danse folle, éliminant tout ceux qui se trouvaient devant eux. Lui par contre n'avait plus d'yeux que pour sa nouvelle proie qui croisait son regard. Il eut un sourire mauvais :
"Comme on se retrouve..."
Il prit un air amusé en voyant l'arme du vampire, à aucun moment il n'oubliait les forces et faiblesses de ceux qui s'étaient déclarés ses ennemis, des autres non plus d'ailleurs... C'est donc d'un geste aussi négligeant que soudain qu'il envoya l'épée voler plus loin d'un sortilège de désarmement, elle alla se perdre dans la mêlée sous les pieds des combattants, dommage... Une si belle épée... Enfin non pas qu'elle serait encore très utile à son porteur après cette rencontre funeste... De plus en plus amusé il fit volter son cheval pour se rapprocher de son adversaire, cavalant autour de lui sans jamais le quitter des yeux :
"Comment vais-je te tuer Roëric ? Il y a peu je me serais sans doute contenté d'un croc du dragon, mais ton petit numéro de tout à l'heure m'a contrarié je dois bien le dire... Peut-être devrais-je te ramener vivant pour gérer notre petit différent plus tard ?"
Le sort fusa, implacable et des chaines vinrent s'enrouler autour des jambes et des bras du vampire. Lorenz aurait sans doute ensuite ordonné qu'on le ramène vers l'arrière si un mouvement n'avait pas attiré l'oeil des cavaliers qui se précipitèrent sur la chose qui rampait vers eux, attirée sans doute par le vide qu'ils avaient fait et par le calme relatif qui les entouraient. Adroitement, deux d'entre eux se penchèrent sur l'encolure de leur cheval jusqu'à presque toucher terrre et ainsi se saisir de la créature. Ils en ramenèrent une bien drôle de surprise et s'exclamèrent en direction de leur seigneur :
"Mon prince ! Un gamin ! On l'égorge ?"
Se désintéressant du vampire Lorenz se retourna vers eux, contemplant avidement le gosse qui ne touchait plus terre, suspendu qu'il était entre les deux destriers. Il tenait toujours le grimoire, un grimoire poisseux de sang au grand mécontentement d'un Lorenz qui ne tenait pas du tout à ce que ce trésor devienne illisible ! Il ordonna :
"On le ramène, et lui avec. Taillez nous un chemin."
Obéissants au quart de tour les cavaliers s'approchèrent du vampire au sol pour s'en emparer et se formèrent à nouveau en triangle, décidé à repartir vers l'arrière. Un seul regard leur fut toutefois suffisant pour s'apercevoir que ce serait difficile, la bataille avait évolué pendant cette histoire, ils étaient à présent totalement coupés de leurs lignes et dans une situation fort dangereuse ! Un juron elfique s'échappa des lèvres de l'ancestral qui venait d'éviter de justesse de se faire décapiter par une hache adroitement lancée. Dracos... Ce que leurs lignes étaient loin !
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Lun 25 Fév 2013 - 19:23 | |
| C’était tout le problème dans ce genre d’évènements : les choses s’accéléraient parfois sans qu’on n’y prenne gare et on se retrouvait perdu au beau milieu d’un champ de bataille. Le grimoire ? Il n’avait pas la moindre idée d’où il se trouvait, de même qu’Isyndar par ailleurs, ce qui était beaucoup plus inquiétant. Un dragonnet au beau milieu d’un massacre... mieux valait ne pas songer aux conséquences, si tant est bien sûr, qu’elle survive à cette épreuve. Quoiqu’il en fut, un fait demeurait : il avait foiré dans les grandes largeurs.
"Tu parles d’un dragonnier ! Même pas fichu de veilleur sur sa liée le temps qu’elle grandisse. Lamentable."
Enfin, ce n’était guère le moment de s’apitoyer sur son sort. Il avait voulu venir jouer les héros et il était grand temps qu’il en assume les responsabilités, même les plus déprimantes. Que faire, à présent ? Rien de bien sorcier après tout : d’abord récupérer Isyndar, puis le grimoire avec le garçon qui allait avec. Il avait bien entendu noté la connexion qu'il y avait entre les deux, mais ce n’était pas la seule raison. Il avait un peu pitié de ce pauvre bougre lâché au beau milieu de la pire des horreurs. Encore un gamin qui n'en finirait pas indemne. Ce n’était pas non sans lui rappeler son premier champ de bataille, à seulement seize ans. Même si sa situation était pire encore, car il était alors entouré de ses camarades de classe, lesquels étaient morts les uns après les autres.
"Tu t’apitoie encore sur ton sort..."
Bref. Avec Sophia entre ses mains, ce n’était pas des nourrissons qui allaient lui faire peur. Dansant avec les morts comme avec les vivants, car la plupart (pour ne pas dire tous) des humains le considéraient comme un vampire et donc comme un ennemi ; il fauchait inlassablement des vies (ou des non-vies). Des gens qui ne lui avaient rien fait, mais qu’importe, il n’avait pas pour autant l’intention d’y rester aujourd’hui. Et tant pis pour ceux que ça gênaient.
"Tiens, tiens, tiens… évidemment, il fallait que ça tombe sur moi."
Les chances pour tomber sur le prince adulé de son peuple en pleine guerre ? Presque nulle, et pourtant. Il croisa donc ce regard dur et ce sourire mauvais, gardant son calme apparent alors qu’il était à deux doigts de la panique la plus totale. Non pas qu’il ait peur de la véritable mort... mais en fait si, d’autant plus si elle entraînait le décès prématuré de sa liée. Sans compter que Mélusine ne lui pardonnerait jamais d’être parti sans un mot pour mourir sur un champ de bataille quelconque.
Avec un soupçon de rage pure et une tristesse réelle, il vit Sophia se perde sous les bottes d’un paquet de combattants. Il résista à la tentation de plonger pour la récupérer, car c’était le meilleur moyen de se faire piétiner. Sans compter que ce n’était pas la seule chose à s’envoler, avec toute son attention portée sur Lorenz, il en avait oublié les alentours, un vampire le bouscula et la chaîne de mithril offerte par Adryne s’envola. D’un geste vif de la main, il la récupéra.
Je choisis plus tard.
Autant repousser l’échéance un maximum. Lâche ? Mais non, voyons, il attendrait simplement qu’une occasion se présente, voilà tout... Sans surprise, il se retrouva enchaîné, littéralement pris au piège, sa précieuse chaîne toujours dans la main droite. On le chargea sur un destrier tandis qu’il fut rapidement rejoint (au grand dam de Roëric) par le gamin et son grimoire.
Seul point positif, la bataille tournait à l’avantage des humains, dû moins était-ce l’impression que cela donnait d’ici. En désespoir de cause, il s’en remit donc à sa partenaire, pas encore dragonne, mais tout de même son seul espoir. Il n’était pas sûr qu’elle entende son message. Cependant, il fallait tenter le coup.
"Isyndar ! J’ai été capturé, et Lorenz a le grimoire !" |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Mar 26 Fév 2013 - 17:00 | |
| Tout était planifié ou du moins à quelques détails près les vampires savaient ce qu'ils avaient à faire une fois la brèche ouverte dans les rangs de l'armée adversaire. Et une fois que la percée dans les rangs fut effectuée, le sort de la brume des morts se souleva lentement pour recouvrir en partie la zone ou se trouvait le Général et ses soldats afin de se mouvoir le plus aisément possible au coeur de la masse humaine. Bien évidement ce n'était pas sans risque, d'autant plus que dans ce noir presque complet, les humains donnaient des coups plus qu'approximatifs ce qui était compréhensible étant donné qu'ils ne voyaient absolument rien, si ce n'est les quelques silhouettes des vampires qui s'abattaient sur eux sans le moindre scrupule. Il y a peu, les humains avaient l'avantage de ce maudit soleil et ils en ont très nettement profité. Pas longtemps certes ! Mais la charge fut assez brutale pour renverser une bonne partie des premières lignes, alors pourquoi les Vampires ne feraient pas de même l'espace d'un instant ou même durant toute la bataille. Sur-le-champ de bataille, les cris et le bruit des lames qui s'entrechoquent résonnaient de toute part dans un bruit plus qu'assourdissant, mais ce son était agréable aux oreilles des soldats qui étaient taillés pour le combat. Quant à la neige, elle continuait de tomber lentement recouvrant encore un peu plus le terrain qui d'ici une dizaine de minutes ou plus finirait entièrement recouvert par cette poudreuse freinant les hommes dans leur progression. Pour ce qui est du Général la sensation de cette neige sur son visage déjà glaciale et sous ses pas l'amusait, dans ces circonstances il était plus à l'aise que jamais ne faisant plus qu'un avec son élément.
Progressant dans cette brume, Ethan était encore et toujours à la recherche du Général à la tête de cette armée. D'après lui, plus vite il l'atteindrait et plus vite cette histoire serait réglée du moins en théorie, encore fallait-il le trouver et surtout lui faire abandonner l'idée d'une quelconque victoire. A plusieurs reprises sa route fut barrée par l'intervention de ces stupides créatures que sont les humains espérant avoir la moindre chance face à la petite escouade de vampires qu'il avait formé pour se faufiler, mais Ethan n'était pas le plus faible des siens et ne s'était pas entouré de vulgaires guerriers. Il avait au préalable sélectionné les quelques soldats qui le suivrait dans la bataille pour ne pas s'encombrer d'éventuelle... boulet qui le ralentirait. De son côté, sa lame n'avait résonné que très peu de fois, car ses hommes étaient visiblement sur le qui vive et ne laissaient pas la moindre chance aux humains de s'en prendre au Général, empêchant par la même occasion Ethan de lever le petit doigt. Ceci aurait pu l'agacer, mais il y avait par là un moyen de se concentrer sur ce qu'il désirait.
Soudain, d'un petit mouvement de main il stoppa une partie des soldats présents avec lui. Ils regardèrent un peu sceptiques leur supérieur ne comprenant pas vraiment la raison d'un tel retournement de situation. Pourtant, pas un mot ne s'échappa de ses lèvres glacées. Puis une sensation familière vint l'envahir, il se mit à faire encore plus froid qu'auparavant et cette fois il n'y était pour rien. Une énergie puissante se mobilisa tout autour de la colline, une chose est sûre, ce n'était pas l'Ancestral sinon la plupart des combattants présents aussi bien vampires que humains en seraient probablement morts, il ne restait plus que... Achroma. Ethan était Stoïque au beau milieu de la foule laissant au soin de ses vampires de repousser les quelques attaques qui leur étaient adressés sur la colline. Quand brusquement des secousses à répétition se firent sentir sur une partie de la terre où se trouvait le Général, une attaque humaine ? Était-ce seulement possible qu'ils dégagent une telle quantité d'énergie... Plusieurs boules d'énergies frappèrent la colline pour la faire voler en éclat libérant par la même occasion une partie de cette dernière qui isola un groupe de combattant dissipant la brume au passage afin de rendre visible ce qu'il restait du terrain aux yeux de tous.
« Général Enaël, regardez. »
Tournant lentement les talons pour jeter un rapide coup d'oeil à ce qu'il y avait derrière lui, il aperçut un groupe de Soldats Humains, une dizaine tout au plus, en somme rien d'exceptionnel. Néanmoins, un homme attira son attention, il avait une armure et brandissait une épée dont la lumière qui s'en dégageait était presque dérangeante, il y avait bien sûr un bouclier, évidemment... Sans ça les humains se sentaient probablement comme réduit physiquement. Son épée d'une couleur aussi profonde que les ténèbres se leva lentement tout en observant son prochain adversaire. Est-ce que cela valait vraiment le coup de perdre son temps avec lui ? Ethan se montra hésitant l'espace d'un instant, il n'était pas là pour comparer ses capacités d'épéiste, mais belle et bien combattre ses opposants. Toutefois, l'intervention de son homme de main Elijah vint changer rapidement la donne.
« Il s'agit de l'humain ayant réclamé un peu plus tôt votre présence pour les banalités d'usages avant l'affrontement. »
« Je vois. C'est donc vers lui que se tournera l'affrontement. » Ethan marqua une courte pause observant les alentours, la quantité de soldats présents des deux côtés n'était pas la plus équilibré qui soit, mais les vampires ayant l'avantage du climat cela devrait suffire à maintenir le reste des hommes à l'écart. Il allait pouvoir se consacrer entièrement à son adversaire en espérant que personne ne débarque à l'improviste pour tenter vainement de s'en prendre à lui. « Que les soldats contiennent les humains sur cette parcelle de terrain, celui-ci est à moi. »
D'un côté une dizaine d'humains, de l'autre sept vampires sans compter le Général. Ce combat allait être amusant, du moins en apparence. Bien, il ne fallait plus perdre de temps désormais... Ethan referma délicatement la main sur le pommeau de son arme pour la tenir fermement et s'élança sans perdre une seconde sur sa proie évitant au passage quelques coups d'épées qui lui était destiné, mais il faisait preuve de suffisamment d'agilité pour passer entre ou même sauter par dessus manquant tout de même à plusieurs reprises de se faire découper un membre. Une fois à la hauteur de son opposant il marqua une pause, l'observant lentement en plissant les yeux, la lumière éblouissante que la lame produisait allait être une gêne s'il ne s'en débarrassait pas au plus vite. Un premier contact eut alors lieu entre les deux épéistes afin de se jauger l'un et l'autre, mais rapidement Ethan dût se retirer d'un petit bon léger en arrière lorsque sa lame se mit à changer pour se mettre à briller de mille feux tout comme la lame du Général adverse. Quel poisse, voilà que son arme était devenue aussi lumineuse que le soleil... Dorénavant, chaque seconde étaient précieuses et c'est toujours en plissant les yeux qu'il laissa sa lame s'abattre une première fois sur l'ennemi qui n'avait pas vraiment l'inconvénient de la lumière lui permettant de bloquer avec plus ou moins de facilité les quelques assauts d'Ethan qui hormis les yeux semi-clos ne semblait pas pour autant dérangé par ce désavantage, puisqu'un coup partie en direction du flanc de l'humain vint percuter de plein fouet son bouclier. Quant à sa main libre elle alla se loger habilement sur la main qui tenait l'épée de lumière, usant de ces quelques avantages vampiriques et notamment sa force il lui bloquait la main empêchant le moindre coup qui pourrait lui être fatale. Tandis que sa main froide tenait la sienne, Ethan prit tout de même le temps de lui adresser quelques mots :
« Il semblerait que cette bataille commence à prendre une tournure intéressante. » Souffla-il en fixant de ses yeux gris clair Amyelenor.
Brusquement, une sensation magique et glaciale vint envahir la main du Général laissant son totem léopard des neiges entra en action pour commencer à geler la main de son opposant. Cette manoeuvre avait pour simple but de l'obliger à lâcher sa lame s'il ne voulait pas perdre l'usage de son membre. Quoi qu'il en soit ce n'était pas tout, la lame de lumière aussi se mit à subir le contre-coup de cette chute brutale de température commençant à geler aussi bien intérieurement qu'extérieurement dans afin de réduire l'effet de lumière et la rendre aussi fragile que le verre en cas du moindre choc un peu trop violent.
« ... » Une fois la lame gelée et donc quasi inutilisable, l'épée d'Ethan reprit son noir ténébreux habituel lui permettant de recouvrir une visibilité normal, du moins en partie, car il lui fallait tout de même un petit temps d'adaptation pour la recouvrer entièrement, laissant le champ libre à son adversaire
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Ven 1 Mar 2013 - 13:35 | |
| Musique d'ambiance : John Williams - Duel of the Fates (BO Star Wars)La charge fut violente. Très violente. Au fracas des sabots des Cavaliers et des bottes des Fantassins, succéda celui des lames, des lances, contre les boucliers ; celui des os brisés, des premiers hurlements de douleur au milieu des cris et des chants de guerre. Amyelenor tranchait à droite et à gauche tout ce qui ne portait pas l’uniforme Humain. Rapidement, sa lame de lumière se retrouva couverte de sang, ce qui n’empêchait pas toutefois l’intense lueur de s’exprimer, bien au contraire.
La force première de l’assaut semblait s’essouffler, leur progression ralentissait tandis que les Vampires, d’abord désorganisés, se reprenaient. Les choses sérieuses allaient commencer maintenant, et la difficulté allait être croissante. Mais ses hommes étaient entraînés et préparés pour cela ; Amy avait confiance en eux, en leurs capacités. Tous avaient quelque chose à défendre, quelque part : une fille, une femme, un frère, … Et les Hommes ne se battaient que mieux lorsqu’ils devaient protéger par leurs actes, voire leur vie, ce qui leur tenait le plus à cœur.« Continuez l’assaut ! Nous devons permettre l’avancée de l’Infanterie ! Allez ! Allez soldats ! Pour l’Empire, continuez de progresser ! »Les flèches voilaient par moments de manière importante le ciel qui les surplombait. Les archers Vampiriques avaient ripostés aux siens, et leurs flèches tombaient maintenant sur leurs positions. Une ricocha contre son épée, choc inattendu qui faillit la lui faire lâcher. Mais certains n’eurent pas cette chance, et quelques traits percèrent les failles de leurs armures, dans une démoniaque précision. Chance ou talent ? Sans doute un mélange des deux.
Et c’est alors que les troupes Humaines étaient bien enfoncées que la situation changea brusquement. Le Soleil froid qui brillait dans les cieux quelques minutes auparavant se voila bientôt de nuages blancs, qui ouvrirent leurs corps pour faire tomber des flocons d’une neige immaculée sur le champ de bataille. Par le Dracos, il faisait certes frais, mais la saison n’était pas suffisamment avancée pour que de la neige apparaisse maintenant. Et puis, la coïncidence était trop grande pour y croire ; Un Mage Vampire très puissant devait en être à l’origine, ce qui n’était pas des plus rassurants pour eux.
A la tête d’une vingtaine de Cavaliers, isolés du reste de leurs forces, Amyelenor profita de leur position un peu plus surélevée, sur les versants de la colline, pour regarder et évaluer la situation. La neige avait surpris ses troupes, et les Vampires formaient désormais deux groupes presque distincts, qui voulaient les écraser comme une pièce de bois dans un étau. Les ailes, grâce à la mobilité de leur formation particulière, résistaient assez bien, mais seraient submergées et ramenées contre les flancs du groupe principal si cela continuait.« Sergent ! Transmettez… »Amyelenor n’eut pas le temps de finir sa phrase, car soudain le monde ne fut plus qu’explosion. Une partie de la colline avait explosé, oui, explosé ! Celle où se situait une partie de leur armée. Encore de la magie ? Bon sang, n’avaient-ils aucune limite ? Les oreilles bourdonnantes, et la vision trouble, Amy contempla, impuissant, les corps et les rochers voler puis s’écraser au sol, causant encore d’autres pertes. L’air avait un goût de fumée, de cendres, et était extrêmement chaud. Au moins une partie du terrain ne serait pas la proie de la neige, le temps que le sol et l’air refroidissent. Et au vu de l’énergie libérée…
Profitant que l’Armée Humaine soit à son tour désorientée et désorganisée, les Vampires redoublèrent l’intensité de leurs attaques, et déjà, les ailes fléchissaient. Le temps leur était compté, pour qu’ils puissent inverser de nouveau la situation. Et les choix faits devaient être judicieux. Portant la main sur Atalos, vérifiant qu’il était toujours là, et puisant un peu de calme dans son esprit, la Lame leva la main, pour rappeler le Sergent.« Transmettez ! Que le corps principal forme un carré, et que les ailes se regroupent sur les flancs Nord et Sud de celui-ci ! Lorsqu’elles en recevront l’ordre, elles s’élanceront dans ces directions afin de briser l’étreinte. »Le Sous-Officier porta son cor à ses lèvres, et transmit les ordres d’Amyelenor dans une suite de notes plus ou moins brèves. Durant leur préparation, les Officiers, Sergents, et cornistes avaient appris ce langage de bataille, qui viendraient compléter l’utilisation des drapeaux, afin de permettre une meilleure transmission des ordres. On ne prêtait pas toujours attention à des drapeaux de couleur, tandis que les cors puissants de l’Armée Humaine résonnaient suffisamment pour être perçus par tout le champ de bataille de manière audible. Des réponses leur parvinrent d’un peu partout, confirmant que les instructions avaient bien été reçues et allaient être mises en application.******** Premier Capitaine Kormak Jerearwen, Officier en charge du corps principal
Bloqués dans leur avancée, les hommes du corps principal s’efforçaient de garder leurs positions acquises. Cela n’était pas des plus faciles, car les Vampires mettaient à rude épreuve leurs premières lignes, perçant par endroits des brèches meurtrières, heureusement comblées par la suite, mais à quel prix ?
Et puis soudain, le sol sembla littéralement exploser un peu plus loin. Il vit des hommes être propulsés dans les airs dans des gerbes d’énergie, de terres, de pierres. Des Vampires étaient également pris dans ce ballet aérien mortel, mais Kormak avait l’impression que les portes des horreurs s’étaient ouvertes. Les Mages de Guerre envoyés par Aldaria n’avait pas prévu de cas comme celui-ci. Etait-il d’ailleurs seulement prévisible ? Comment deviner que le peuple de la nuit aurait une puissance suffisante pour faire sauter un morceau de colline ? Et comme ci cela ne suffisait pas, des Cavaliers ennemis s’en donnaient à cœur joie dans leur dos, creusant des tranchées humaines meurtrières.
« Parbleu ! Quel est l’imbécile qui s’occupe de cette section du corps ?! »
Une ordonnance, encore sonnée par l’explosion, regarda d’un air hébété le Premier Capitaine, avant de reprendre ses esprits et de lui répondre :
« C’est le Lieutenant Kurt, mon Capitaine. »
« Bon sang, s’il ne peut détruire ce groupe de Cavaliers, qu’il se débrouille au moins pour éviter de faire des failles aussi grosses dans mon dispositif ! »
Entendant l’ordre provenant de ce qui semblait être la position du Général Farkstein – il discernait au beau milieu des troupes ennemies le drapeau de l’Empire, flottant glorieusement et courageusement parmi les étendards Vampiriques – Kormak fit donner la confirmation de réception, avant de donner les ordres nécessaires à la nouvelle formation.
« Et dîtes à cet imbécile de Kurt que s’il me recommence un coup pareil, je jure devant tous les esprits que je l’accrocherai vivant aux murailles d’Elena ! Et que ces inutilités de Mages me trouvent un contresort pour cette fichue neige ! »
Le Premier Capitaine Jerearwen était respecté par ses hommes, et reconnu pour être un très bon Officier, malgré son extrême sévérité, et sa propension à mettre à exécution la moindre de ses menaces. De quoi motiver les troupes.******** Musique d'ambiance : John Williams - Padme's Funeral (BO Star Wars)Sergent Palamir Vitkösen, en charge de la Tortue 4 de l’aile gauche
La formation en tortue était certes mobile et très bien protégée, mais cette dernière variable n’était pas parfaite. Pour cela, il aurait fallu des boucliers rectangulaires et uniformes. Les intendants avaient réussis à dégotter 1500 boucliers ovoïdes, suffisamment grands, avec beaucoup de mal, et l’on n’avait pas eu suffisamment de temps pour en faire autant en rectangles. « Faute de grives, on mange des merles », n’est-ce pas ce que l’on dit ?
Le Capitaine en charge de l’aile gauche avait été abattu par une flèche, qui était passée au travers du toit de boucliers levés, justement par un de ces trous séparant les écus ovales. Désormais, ils dépendaient d’un obscur Lieutenant qui se trouvait dans la Tortue 2 ; mais leur formation leur permettait d’être autonomes, et les Sergents qui se trouvaient dans chacune des dix tortues géraient à merveille les 75 hommes qu’ils dirigeaient chacun.
Peu après l’explosion leur arriva l’ordre de se regrouper, pour leur aile, sur le flanc Nord du carré qui allait être formé au centre. Malheureusement, leur tortue avait été encerclée par l’Armée Vampirique, et ils ne pourraient certainement pas retourner vers le corps principal.
« Les enfants, visiblement, notre temps s’arrête ici… Ayez une dernière pensée pour vos familles, et je vous jure que l’on se souviendra de nous comme de ceux qui auront infligés les pertes les plus lourdes aux Vampires ! Nous ne partirons pas sans en avoir emporté le plus possible avec nous dans la tombe ! Courage, mes frères ! Les prochaines chansons seront sur notre glorieux sacrifice ! Permettons par notre mort à nos frères de gagner cette bataille ! »
La formation en tortue se déplaça, avec le plus possible de force, pesant contre les soldats Vampiriques qui les encerclaient, taillant et fauchant. Leurs rangs se clairsemaient de plus en plus, à mesure que les boucliers ovales tombaient. Ils ne laissaient autour d’eux que des morts ou des blessés, Humains ou Vampires. Lorsqu’une lame le transperça de part en part, Palamir eut une ultime pensée vers sa femme et sa fille, dans ce petit village de pêche sur la côte Nord. Puisse le Dracos veiller sur elles.******** Musique d'ambiance : John Williams - Order 66 (BO Star Wars)AmyelenorLeur groupe de combattants se réduisait petit à petit. De la vingtaine de soldats qui étaient avec lui, il n’en restait plus qu’une petite dizaine qui luttaient pour sortir de la nasse dans laquelle ils étaient, et pour continuer de conserver une vision d’ensemble sur le champ de bataille. Installer un poste de commandement au beau milieu de l’Armée ennemie, voilà qui n’avait jamais été fait. Et pour cause !
Soudain, la température chuta encore plus, tandis qu’un groupe de combattants Vampires leur faisaient face. L’homme à leur tête semblait puissant, et important. Ce n’était pas le Général qu’il avait vu plus tôt, mais ce devait être sans doute un haut gradé. Le cheval de la Lame avait glissé sur une plaque de verglas, et le brusque mouvement avait fait tomber son dragonnet. Détournant son attention du groupe de dentus en face d’eux, Amyelenor s’inquiéta pour Atalos.*Tu ne t’es pas fait mal, Atalos ? Reste en arrière, tu seras plus en sécurité ainsi. Je pressens une lutte difficile ici, et je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose.*Le soldat adressa une caresse mentale à son Lié pour adoucir la dureté de ses paroles. Il n’aimait pas donner des ordres à son Dragon, mais il craignait pour sa sécurité, maintenant plus que jamais. Encore une chose qu’il aurait à se faire pardonner, en plus de la mauvaise qualité des repas, que lui avait reproché le doré. Amy ne put retenir un sourire. C’était bien le seul à se plaindre de cela la veille d’une bataille ; quelle bouffée d’air frais il était, par sa façon d’être.« Pied à terre ! Les chevaux ne seront qu’une gêne sur ce sol gelé ! »Les Cavaliers descendirent de leurs montures, et tirèrent leurs armes. Le Capitaine Burenhold, Fridrik, le Sergent, … Ceux qui avaient survécus regardaient ceux qu’ils allaient affronter. Son épée lumineuse à la main, son bouclier dans l’autre, et sans plus de cérémonie, Amyelenor engagea le combat contre celui qui semblait vouloir en découdre absolument contre lui. Malgré la gêne occasionnée par la lumière émise par sa lame, son adversaire se défendait admirablement bien. Amy était, semblait-il, tomber sur un épéiste de talent. Qu’à cela ne tienne, il était heureux de croiser le fer avec quelqu’un ayant une grande maîtrise de l’épée, comme lui. Le plus étrange était que l’épée du Vampire s’était elle aussi mise à briller autant que la sienne. Possédait-il un enchantement semblable ? Etrange, et dangereux, pour un Vampire, que d’ainsi s’imposer un handicap.
Après une passe d’armes, le Vampire vint poser sa main contre la sienne. Amyelenor sentit le froid s’infiltrer à travers son gant de mailles, descendra sur sa peau, puis plus profondément. Il ne prêta que peu attention aux paroles de son adversaire, l’esprit occupé à passer en boucle des images de mains noires et gelées. S’il ne faisait rien, il allait perdre sa main. Quant à sa lame, la lumière semblait se cristalliser, tandis que l’épée était elle aussi sous la tyrannie du froid. Y mettant toute sa force, Amy percuta l’autre combattant de son bouclier afin de le faire lâcher prise. Dans le même temps, il laissa son épée tomber au sol, car celle-ci n’aurait plus aucune utilité avant de retrouver une température normale. Dommage qu’il ne maîtrise pas de sorts de feu.« On dirait que je viens de perdre un avantage. Soit, mais le combat n’est pas terminé, camarade. »Malgré le froid extérieur, Amyelenor transpirait dans son armure, et de la sueur coulait sur ses paupières. Il battit des yeux afin de la faire partir ; ce n’était pas du sang, encore heureux, car ce précieux liquide était très gênant lorsqu’il coulait du visage. Le soldat porta sa main, encore un peu gauche, à sa hanche, et en dégaina sa lame d’ébène. Celle qui lui avait été remise par l’Empereur en personne lors de son investiture en tant que Lame Noire. L’épée qui faisait sa fierté.
Malgré que son épée ait retrouvé son apparence d’origine, le Vampire semblait encore quelque peu aveuglé. Amyelenor en profita pour lancer une attaque. Et les deux combattants s’engagèrent dans une danse mortelle. Parade, botte, parade, attaque, … Des étincelles volaient à chaque contact entre leurs lames ; son bouclier se cabossait un peu plus à chaque intervention…
Tout en étant concentré sur le combat, Amy ne pouvait s’empêcher de penser et à Atalos, et au groupe d’armée qui devrait arriver plus tard, dont la mission initiale avait été de prendre l’ennemi à revers. Leur arrivée était désormais plus que nécessaire, car les 1000 hommes qui composaient cette force pèseraient lourd dans la balance.« Et sinon, à part ça, vous habitez encore chez vos parents, bel enfant ? »Ces paroles déplacées par rapport à la situation présente furent accompagnées par une charge de la Lame, qui dirigea son épée dans un mouvement circulaire vers la droite, dans l’intention de trancher la tête qui surplombait le corps de son adversaire. |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Mer 6 Mar 2013 - 19:40 | |
| Atalos se sentait étrangement serein. Il était plongé en pleine bataille, l'air était lourd, empli d'un affreux mélange de poussières, de neige et de fumées. L'odeur du sang répandu par l'acier des armes et des chairs calcinées par les boules de feu des mages le prenait à la gorge. Les cris et les suppliques des blessés et des mourants peinaient à dominer le crissement des lames et les explosions des sorts. Un vrai cauchemar en vérité, mais toujours fermement campé derrière son dragonnier, le jeune dragon d'or observait la scène avec un détachement qu'il ne s'expliquait pas. La seule chose qui le préoccupait réellement, c'était l'évolution de la bataille sur un plan purement stratégique. L'esprit du jeune dragon faisait abstraction des hommes, il ne voyait que les bataillons semblables aux pièces d'un immense échiquier sur lequel se jouait l'une de ces grandes parties que se livraient sans cesse le Bien et le Mal. Et pour les forces du Bien, la situation n'était pas brillante. Si le début de la bataille avait évolué en faveur des humains, l'arrivée subite de la neige et l'intervention des cavaliers vampiriques avaient considérablement renversé la tendance. Les pertes étaient de plus en plus lourdes.
Atalos envisageait de suggérer à Amyelenor un redéploiement des piquiers sur le flanc gauche lorsqu'un brusque mouvement du cheval lui fit perdre l'équilibre. Le dragonnet tenta vainement de se rattraper mais ses griffes n'avaient pu trouver le cuir épais qui leur permettait de s'ancrer sur sa plateforme. La chute fut rude, le dragonnet tomba tête la première dans le mélange de neige boueuse qui recouvrait le sol.
* Stupide canasson ! Si tu survis à cette bataille, je te transforme en lasagnes ! *
Le dragonnet était injuste avec le noble animal, car le sol avait été rendu particulièrement glissant par le froid et la neige mais comme il ne pouvait blâmer les éléments naturels, il invectivait le cheval. L'animal ne comprenait pas un traître mot de toute façon. Atalos se redressa et s'ébroua pour tenter de se nettoyer mais c'était peine perdue, il lui faudrait un bon bain pour que ses écailles puissent retrouver tout leur éclat. Le petit dragon allait demander qu'on le remette en selle mais il fut devancé par les mots de son dragonnier. Rester en arrière ? Laisser Amyelenor combattre seul ? C'était hors de question. Pourtant, quelque chose dans le ton du dragonnier et dans son regard refroidit l'impétuosité du dragon. Le jeune homme s'était montré plus impératif qu'il ne l'avait jamais été auparavant.
Considérant les guerriers vampires qui se dirigeaient vers eux, Atalos se rangea à contrecœur à l'avis de son lié. Non pas qu'il craigne de se mettre en danger pour lui, mais bien parce que l'humain lui-même serait en danger s'il devait combattre en s'inquiétant constamment pour son dragonnet.
Le dragon d'or plongea son regard de feu dans celui de son dragonnier, mâchoires crispées :
* Très bien, je resterais à l'écart. Mais sois averti, Amyelenor Farkstein, que si je suis prêt à tout accepter de ta part, je ne pourrais pas te pardonner si tu ne reviens pas. *
Après un dernier regard, Atalos détourna son attention de son lié et s'éloigna, accompagné des quelques hommes qui avaient été assignés à sa garde. Il concentra toute sa force sur le lien qui l'unissait au jeune humain, s'efforçant de maintenir le contact aussi longtemps qu'il le put. Mais chaque pas qu'il faisait l'éloignait un peu plus du dragonnier et affaiblissait la qualité du lien. Le cri de l'un des hommes d'armes rappela le dragonnet à la réalité : même s'il s'était éloigné de son dragonnier, il se trouvait toujours sur un champs de bataille.
" Attention ! Des cavaliers approchent ! Protégez le dragon ! "
En effet, taillant leur chemin à travers les rangs humains, un groupe de cavaliers vampires se dirigeait droit vers eux. Les gardes du corps du dragonnet formèrent un mur et brandirent leurs lances vers les vampires. Ils n'étaient cependant pas assez nombreux pour représenter une réelle protection : si les vampires attaquaient, c'en serait fini d'eux et du dragon doré. Cherchant du regard son lié, Atalos ne put apercevoir que sa silhouette croisant le fer avec un vampire, à quelques dizaines de mètres. Fasse le Dracos que le jeune humain ne regarde pas dans cette direction, son adversaire semblait lui donner du fil à retordre et le dragonnier n'avait certainement pas besoin de se rendre compte de la situation dans laquelle se trouvait son lié.
Les cavaliers vampiriques approchèrent. Heureusement, ils semblaient davantage intéressés par l'idée de quitter les lieux que par la possibilité d'affronter la poignée de soldats qui leur faisait face. C'est alors qu'Atalos l'aperçut. Parmi les cavaliers se trouvait le général vampire qu'Amyelenor avait rencontré avant le début de la bataille. Et à ses côtes, fermement maintenu en selle par un autre vampire, un jeune garçon au visage apeuré, tenant entre ses bras ensanglantés un livre. Un grimoire. LE grimoire.
* Capitaine ! Je sais que je vous en demande beaucoup mais ces cavaliers ne doivent pas s'échapper. En aucun cas. *
Les hommes se retournèrent, bouche bée, ils ne s'étaient vraisemblablement pas attendu à ce que le dragonnet leur donne des ordres et ne savaient pas trop comment réagir. Tout dragonnet qu'il était, Atalos savait néanmoins se montrer persuasif.
* Capitaine, le sort de cette bataille dépend de ces cavaliers. S'ils parviennent à s'enfuir, cela signifiera notre défaite et tous ces morts auront donné leur vie en vain. Les renforts arrivent, il ne nous manque qu'un peu de temps. Et nous pouvons gagner ce temps ! Nous le devons !*
Les soldats humains échangèrent un regard, puis hochèrent la tête d'un air entendu. L'assurance du petit dragon avait été communicative, ils allaient combattre.
" Soldats, à vos lances ! Dragon, ce fut un honneur de servir sous vos ordres. "
Hurlant pour se donner du courage, le petit groupe chargea vers les cavaliers vampires. Sans trop savoir quelle aide il pourrait leur apporter, Atalos se lança à la suite des guerriers humains. Il venait de leur demander de sacrifier leur vie, il lui semblait normal de les accompagner dans leur dernier combat. Les hommes tombèrent rapidement sous les coups des vampires mais le son d'un cor de guerre résonnant au sommet de la colline qui surplombait le champ de bataille confirma ce qu'avait promis le dragon d'or : les renforts arrivaient. Pris à revers et dépourvus du soutien de l'infanterie, plusieurs détachements d'archers vampires furent rapidement mis en déroute. Une vague de lances et d'épées déferla ensuite de la colline en direction des autres régiments ennemis. Désormais encerclée, plus rien ne semblait pouvoir sauver l'armée des vampires du désastre complet.
La colère et la haine qui irradiait du visage du chef vampire indiquait clairement qu'il avait abouti aux mêmes conclusions que le dragonnet doré. Ce dernier tenta de porter l'estocade finale en apostrophant mentalement son adversaire :
* Tout est fini, vampire ! Votre armée est vaincue mais il est encore temps pour vous de déposer les armes ! *
Pour toute réponse, le vampire se contenta de poser un regard méprisant sur le dragonnet. Atalos réprima un frisson. Ce vampire n'avait décidément rien de commun, même comparé à ceux de sa race, et le dragonnet commença à se demander s'il n'aurait pas mieux fait de rester discrètement à sa place. Ses deux derniers garde-du-corps encore vivants, blessés et épuisés, ne constituaient plus vraiment une protection adéquate et il n'était peut-être pas très judicieux de provoquer ainsi son adversaire.
Heureusement, le vampire préféra ignorer le jeune dragon et s'éloigna avec son escorte... en direction d'Amyelenor, toujours aux prises avec son adversaire. Pris de panique, Atalos bondit à la poursuite des cavaliers.
"Dragon ! Non ! Le général Farkstein ne voudrait pas que ... "
Mais Atalos n'écoutait plus. A l'intérieur de sa poitrine, son coeur battait plus vite et plus fort qu'il ne l'avait jamais fait jusqu'alors, ses pattes le portaient à une vitesse que le dragonnet ne se connaissait pas, il se sentait presque voler tant la succession de ses bonds était rapide. Quelques mètres plus loin, les cavaliers vampires s'étaient immobilisés à proximité des duellistes, leur chef semblait s'adresser à l'opposant d'Amyelenor. Rampant tel un fauve, le dragon d'or s'approcha discrètement, exploitant au mieux les obstacles du terrain pour se dissimuler. Il n'avait pu entendre la conversation mais s'était suffisamment approché pour que l'ordre qui claqua soudain dans l'air lui parvienne aux oreilles :
"Il n'y a plus de temps à perdre, tuez-les !"
Le sang du dragonnet ne fit qu'un tour, Amyelenor et ses derniers hommes étaient encerclés par un adversaire presque quatre fois plus nombreux. Cela n'avait plus rien d'un combat, c'était une exécution pure et simple. Les renforts arrivaient, ce n'était plus qu'une question de minutes, un bataillon entiers de soldats en arme se dirigeait droit vers eux. Quelques secondes, c'est tout ce qu'il leur fallait : quelques secondes. Mais bien que l'armée humaine approcha rapidement, les vampires semblaient bien décidés à éliminer leur vainqueur avant de prendre la fuite.
Par le Dracos, tant pis pour les ordres, Atalos ne pouvait supporter l'idée de voir mourir son lié sous ses yeux sans faire quelque chose. Le grimoire ! C'était lui la cause de ce massacre, si le dragonnet pouvait attirer l'attention des vampires sur le livre... Mais comment ? Le porteur du grimoire était sous bonne garde, perché sur un destrier vampirique et solidement maintenu par le cavalier. Le jeune dragon déplorait d'avoir à faire souffrir un animal qui n'était en rien responsable des agissements de ses maîtres, mais il n'avait pas le luxe de se permettre ce genre de scrupules maintenant. L'éclair doré fulgura de derrière un rocher et se jeta sur le seul point faible à sa portée, refermant sa gueule sur une jambe arrière du destrier. Réagissant immédiatement à la douleur, l'animal se cabra, agitant dangereusement les sabots de ses jambes avant. Le dragonnet resserra davantage les mâchoires, s'excusant mille fois auprès du Dracos tandis que les crocs acérés déchiraient et broyaient sans peine l'articulation du genou que le dragonnet avait mordu. Déséquilibré par la blessure, l'équidé bascula et s'effondra sur le flanc, désarçonnant cavalier, prisonnier et grimoire qui s'étalèrent sur le sol.
Poussant son avantage, Atalos n'allait pas permettre au vampire tombé à terre de reprendre ses esprits, il bondit sur lui et lui lacéra le visage à coups de griffes, hurlant mentalement au jeune garçon de prendre la fuite.
* Fiche le camps ! Cours ! Les Hommes ne sont pas loin ! *
Mais déjà, les vampires réagissaient, le cavalier le plus proche de la scène s'était élancé vers le doré arme à la main. L'éclair d'une lame brilla dans le regard du dragonnet pendant une fraction de seconde, puis le métal tranchant s'abattit sur lui. Il réagit juste à temps pour éviter de se faire trancher la tête, mais l'acier trouva malgré tout son épaule. Probablement ensorcelée, la lame découpa sans effort l'armure enchantée des elfes et les écailles du dragonnet sur plusieurs centimètres, comme s'il s'était agi d'un simple morceau d'étoffe. Le sang écarlate s'échappa de la plaie béante à gros bouillons. Atalos grogna sous la douleur, mais de son côté, le vampire qui avait fait les frais de ses coups de griffes s'était ressaisi et envoya un violent coup de coude dans les flancs du dragonnet, le propulsant à plusieurs mètres de là.
La suite de évènements fut trouble pour l'esprit du dragon doré. Son corps s'écrasa violemment sur le sol. Il ne souffrait pas tellement mais il se sentait fatigué, très fatigué, comme si le sang qui coulait de son épaule emportait ses forces vitales avec lui, ce qui était le cas d'ailleurs. L'arme qui lui avait infligé cette blessure n'était pas ordinaire, c'était certain.
Atalos peinait à garder les yeux ouverts, il y avait maintenant beaucoup d'agitation et tout semblait tourner autour de lui, cela lui donnait le vertige. Sa respiration était lente, profonde et douloureuse. Le contact froid de la neige sur laquelle il s'était effondré contrastait agréablement avec la chaleur bouillonnante du sang qu'il répandait. Des cris, des bruits de sabots, des coups sourds lui parvenaient à travers un bourdonnement constant. Avait-il réussi à sauver son dragonnier ? Avait-il échoué ? Il l'ignorait, il ne ressentait plus le lien qui l'unissait à la jeune lame noire car il ne parvenait plus à se concentrer, il était trop faible. Il avait été stupide de croire qu'un petit dragonnet aurait pu réussir quoi que ce soit face à de solides vampires. Mais s'il n'avait pas réagi, le dragonnier serait mort à n'en pas douter et le dragonnet n'y aurait pas survécu de toute façon. Cela n'avait donc plus d'importance maintenant.
Un voile noir se formait devant les yeux du petit dragon, il n'allait probablement pas tarder à perdre connaissance. Se réveillerait-il ? Il commençait à en douter. Ses pensées vagabondèrent sur tout ce qu'il n'aurait jamais l'occasion de partager avec Amyelenor et son esprit s'accrocha aux souvenirs de ce qu'il avait pu vivre avec lui. Il y en avait si peu.
A travers les ténèbres qui l'enveloppaient peu à peu, Atalos aperçut les contours du grimoire étendu sur le sol, à quelques pas devant lui. Le jeune garçon avait dû le lâcher dans sa chute. Tant mieux. Il ne méritait pas un tel fardeau. Le petit dragon espérait qu'il avait pu s'enfuir et rejoindre les lignes humaines, mais rien n'était moins sûr. Reportant son attention sur le livre, le dragonnet se trouva encore la force de l'insulter.
* Maudit bouquin ! *
Car tout était de sa faute en vérité. S'il n'avait pas existé, Amyelenor et lui seraient peut-être encore chez les Elfes, à vivre une petite vie paisible, loin de la guerre, du sang et de la Mort. Atalos ne regrettait rien de ce qu'il avait réalisé avec son dragonnier, mais par le Dracos, ils auraient pu faire tellement plus ensemble.
Les pupilles du dragonnet meurtri se fixèrent sur le liquide rouge, poisseux et bouillonnant qui coulait lentement vers le grimoire. Son sang ? Si c'était le cas, pas étonnant qu'il se sente vide de toutes forces, il en avait perdu beaucoup. Et dire qu'une seule blessure l'avait mis dans cet état. Cette lame devait être maudite, c'était la seule explication. Comme s'il était animé de sa volonté propre et que le livre l'attirait à lui, le flux sanguinolent semblait se diriger vers le grimoire. Atalos eut encore le temps d'apercevoir le sang imprégner la couverture de l'ouvrage avant de totalement perdre connaissance... |
| | | Dracos Honoris Maître du Jeu
| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Mer 6 Mar 2013 - 20:39 | |
| INTERVENTION DU MDJ
>> Atalos est victime d'une blessure grave et perd connaissance, il sort donc de l'intrigue. Charge à son dragonnier de le sortir d'affaire ou bien il risquera la capture. >> D'importants renforts humains prennent l'armée vampirique à revers, lourdes pertes et début de panique dans leur camp. Lorenz, Ethan et les PNJ qui les suivent seront coupés de leurs lignes et risqueront blessure ou capture si ils ne reculent pas rapidement. >> Roëric est toujours prisonnier, charge au joueur de décider si il souhaite que son personnage s'échappe (à faire dans le prochain tour dans ce cas) ou pas (cela mènerait à une sortie de l'intrigue) >> Zaphirel est libéré mais perd le grimoire. ************** >> Le grimoire est à terre, éclaboussé du sang d'Atalos il brille d'une lueur étrange. Le texte qui orne sa couverture semble s'effacer rapidement bien qu'il reste lisible :
Passé oublié, histoire effacée Par l'ignorance des mains qui m'étreignent Par la puissance du savoir que j'enseigne Je suis éveillé
Murmure insolent, secret terrifiant Par la neutralité de l'âme qui me détient Par le sentier tortueux de mon destin Je suis l'aboutissement
Enigme d'astucieux, puissance d'ambitieux Par le nectar de vie de ce qu'il y a de plus puissant Par ma couverture souillée d'un liquide brûlant Je m'ouvre à tes yeux
Lis moi. Dans le feu du combat, un guerrier donne un coup de pied dans le grimoire qui s'ouvre alors. Les pages ne sont plus blanches ! Il est dès lors fort probable que le lien qui s'était instauré entre lui et Zaphirel ne soit plus... Quel personnage aura l'honneur de traquer ses secrets entre ses lignes dans un prochain rp ? voir ici le prochain tour |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Dim 10 Mar 2013 - 13:18 | |
| [HRPG: byon, s'il y a quelque chose a dire hésiter pas. J'ai pas sauver zaph car il le voulait pas, Atalos j'ai parler avec Amy il m'a donné son accord comme tu ne répondais pas si tu ne veux pas je modifierais. Comme j'ai un jour de retard j'ai poster vite sans corriger >< je corrigerais plus tard désoler] ¤ Le sang d’un dragon ¤
L’agitation régnait, ainsi que le chaos et le désordre. Mais cela ne préoccupait pas le jeune elfe dans l’immédiat. Lui qui avait prévu de prendre la poudre d’escampette avait due changer son plan qui était totalement chamboulé. C'est comme si des chaînes étaient sorties du sol alors qu’il s’envolait pour le ramener brusquement contre le sol et à la réalité par la même occasion. Hum ! Vivre parmi les siens ces dernières années l’avait ramolli et rendu trop sur de lui. Bien que sur cette dernière partie même s’il ne veuille pas le reconnaître. Ce n’était pas la faute des siens mais belle et bien la sienne et celle de son arrogance. Arrogance qui s’était vue renforcée au contacts des humains et qui l’avait corrompu. Mais n’accablons pas les humains et les elfes de tous les maux de l'elfe rouge, c’était en grande partie sa faute. Mais qui se donnerait tord intentionnellement. Personne ! Alors qu’il avait été coupé dans son élan par une vive douleur qui comme une ombre traîtresse l’avait transpercée dans le dos, pris au dépourvu et part surprise, son corps se consumant sous cette dernière. Cela ne durerait pas, Elrond ne le permettrait pas ! Il lutta donc, avec ses forces magiques pour combattre le mal qui le parcourait et le réduire jusqu'au seuil du supportable avant d’emprunter de l’énergie à son compagnon pour l’aider. Dans un même temps son esprit, tel un cheval fou, avait parcouru la zone pour rechercher l’origine de ce maléfice. Ce n’était nul autre qu’un vampire, encore et toujours ! L’homme du beau peuple ne pouvait néanmoins rien faire contre lui. Rien faire du tout ? Non il ne faut pas abuser, bien que la différence de leurs niveaux étaient claire comme la distance entre ciel et terre, avec l’aide de son bleuté il aurait pu le défier. Oui il aurait pu, mais ce n’aurait été que pure folie. Situé de l'autre côté des deux armées réunies, l’elfe doutait sérieusement pouvoir arriver jusqu’à lui indemne puis engager le combat. Cela n’aurait été que pure folie, carrément du suicide même ! L’archer se contenterait donc de rester sur la défensive et engager son repli comme il l’avait dit plutôt.
C’était sans compter sur l’acharnement du vampire mage et dragonnier également, puisqu’il détectait une des sources de la magie perchée sur son épaule. Hum ! Il était décidément pitoyable sur le coup. À l’avenir il ferait plus attention et n’oublierait pas l’affront que venait de lui infliger cet ancestral dont il ignorait tout, mis à part qu’il ne voulait pas le lâcher. Des flux magiques commencèrent à vibrer dans l’air, l’elfe qu’il était le ressentait. En plus de l’air qui commençait à se rafraîchir autour de lui n'annonçant rien de bon, le sol était en train de changer, ou du moins quelque chose le recouvrait. Sa pièce brillait de mille feux annonçant un danger imminent pour le blondinet. Bravant la douleur il se redressa attrapant son dragon et sauta en arrière. C’est à se moment qu’il vit des pics de glace se former et fondre sur lui. Dans un soupir de colère de s'être ainsi fait avoir, il jeta Möebius pour qu’il soit en dehors de l’attaque, alors que cette dernière vint frapper l’homme du beau peuple qui protégea avec ses avant bras pour réduire les dégâts avant retomba au sol.
Les sourcils froncés l’elfe se releva soupirant, un épieu de glace traversa son visage, restant planté dans le sol. Il observa sa main gauche, l’une de ces bagues luisait d’une faible lueur. Il avait eut chaud aux fesses sur ce coup-là. Se redressant il s’inspecta. Il avait été assez rapide pour éviter de grosses blessures. La bague ayant rendue son corps intangible, elle avait empêché la glace de le tuer. À part quelques égratignures, coupure et un épieu planté dans le mollet. Il s’en sortait bien, il aurait pu avoir un pieu en plein dan la tête, donc pour lui, il s’en sortait plutôt bien. Retirant la glace il constata les dégâts grimaçants de douleur. L'armure en cuir qu’il portait avait empêché que la blessure ne soit trop profonde. Appliquant sa main contre sa blessure il commença à entonner un chant elfique pour soigner sa blessure. L’écailleux, lui, s’était redressé et avait donné un peu plus de son énergie à l’elfe. Malheureusement, Elrond venait de faire preuve d’une grande imprudence. Un sort lui fut lancer, il le sentit venir mais trop concentrer sur sa blessure, il ne fit rien pour essayer de le contrer. C’est alors que l’esprit de son dragonnet fusionna avec le sien et se plaça mentalement de manière à prendre le maléfice à sa place, laissant tout de même un lot de douleur à l’elfe qui faillit interrompre le sort. Murmurant quelques mots, la blessure se referma assez rapidement grâce à l’énergie qu’il avait reçut de son lié. Son regard se posa ensuite sur ce dernier qui, sous ses yeux, se tordait de douleur. Rompant son chant la blessure ne saignant plus, mais n’étant par pour autant entièrement guérie. Le regard sombre, il cacha sa présence magique ainsi que celle de son dragon, afin de plus être victime de ces assauts. Il attrapa Möebius en commençant à lui rendre un peu de la force qu’il lui avait prêté. Le souffle court, il revient à la réalité. Les combats s’étaient dangereusement rapprochés et le petit humain avec le grimoire avait disparu. Saisissant son dragon, il le rangea dans sa sacoche comme lors de son séjour à Aldaria, même si ce dernier avait un peu grossi depuis. L’elfe observa les alentours et pris du recule, venant se cacher derrière une lignée de soldat humain, le temps de mettre de l’ordre dans son esprit qui avait été lourdement malmené par ce qui venait de se passer en si peu de temps. La douleur toujours lancinante lui faisait oublier celle dans sa jambe.
Se ressaisissant rapidement, il fit le point sur sa situation. Remettant sa cape rouge que lui avait jeté le vampire avant de partir, la morsure du froid frappait contre son visage. Il neigeait, mais depuis quand ? Il ne s’en était pas rendue compte jusque là. Décidément tout allait de travers, ainsi, il n'avait pas combattu depuis trop longtemps et ses réflexes s'étaient amoindris ? Hors de question d’accepter cela. D’ailleurs en parlant de se rendre compte, ce maudit vampire allait lui payer. En profiter pour s’échapper alors que l'elfe se trouve prit dans un sort. D’autant plus que le porteur de ce maudit grimoire lui avait filé entre les doigts. Il ne devait donc pas traîner et le récupérer aussi vite que possible. La ligne humaine derrière laquelle il se trouvait avait tenue assez longtemps pour lui permettre de se ressaisir et empêcher sa blessure de se rouvrir. Elle ne devrait pas trop lui poser de problème pour bouger, la blessure n’était pas si profonde, l’activation de la bague avait empêché l’épieu s’enfoncer encore plus. D’ailleurs il ne s’en inquiétait pas vraiment, ce qui l’inquiétait était l’état de son lié, il se tordait encore de douleur dans son sac. Il pouvait d’ailleurs ressentir sa détresse et son mal. Il le rassura avec son esprit et continua de lui rendre les forces qu’il lui avait prêté pour combattre son propre maléfice. Mais plus le temps passait, plus il était supportable, même si le mal était toujours aussi virulent, des soubresauts venant le déstabiliser par moment.
Fin prêt il se redressa, masquant toujours sa présence magique ainsi que celle de son dragon et parcourut l’endroit pour rechercher le grimoire. Il ne fut pas bien difficile à trouver, surtout avec l’aura qu’il dégageait. L’elfe rouge avait réussi à se frayer un chemin pour le retrouver. Fort heureusement. Bien qu’il s‘agissait d’une mêlé, là où il se trouvait, la présence des vampires étaient moins importante par rapport au centre des combats. Les mains expertes de l’elfe vinrent se saisir de l’arc ainsi que de flèches qui se mirent à fuser furtivement. Des éclats dorés transpercèrent les sans-vies sur son passages qui se faisaient faucher par les guerriers humains, bien aidés par ce soutient. Soudainement, un hennissement, suivi d'un autre se fit entendre non loin, ce qui n’échappa pas aux oreilles de l’elfe. Ces yeux azurés voyaient des cavaliers vampires approcher, balayant les ennemis avec à leur tête un être sombre, dégageant une aura qu’il avait déjà senti. Puissante et bouillonnante. Un peu plus tôt cette dernière était dans la grotte ou l’elfe avait trouvé le vampire dragonnier avant d'en faire son prisonnier. Était-ce lui dont parlait ce sans-vie traître à son peuple ? Même s’il ne pouvait apporter qu’une confiance limité au propos d’un inconnu, ce que cet homme dégageait n’indiquait rien de bon. Elrond se devait de rester prudent et non pas insouciant comme tout à l’heure.
Les cavaliers du peuple sombre progressaient bien trop rapidement vers le grimoire. Il n’aurait pas le temps d’arriver sur place avant eux pour ensuite fuir chargé avec cet humain inutile qui s’était enfuit en lâchant un cri digne d’une donzelle. Dans ce cas il devrait uniquement attendre le bon moment et saisir sa chance lorsque celle-ci se présentera. Cela allait être néanmoins un chouilla difficile avec tous ces gens qui grouillaient autour. Tant pis ! Dans l’agitation, il aurait peut-être une chance. Voilà qu’il recommençait à agir bêtement. Enchaînant ses tirs de flèches, le nombre d’ennemis diminuait petit à petit sur son chemin. Les humains profitant de ces soudaines flèches qui transperçaient leur ennemi pour leur donner le coup de grâce. Lentement l’elfe approchait, mais il était trop tard, le général ennemi était déjà à portée du grimoire et venait même de capturer Roeric.
Bientôt les cavaliers firent demi-tour, le rouge n’avait pas été assez rapide. Alors qu’ils commençaient à reculer, un mur de vampire se formait sur leurs passages pour protéger leurs arrières. Grommelant, l’elfe plia les doigts de sa main droite, sauf l’index et le majeur, avant de les balancer sur le bloc vampirique. Un poing de pierre sortit en face de l’elfe et leur rentra dedans, les faisant chuter comme des quilles et créant un pont à travers eux. Rapidement il sauta franchissant le pont alors qu’un groupe d’humain ayant vue la scène en profitait pour se jeter sur les ennemis à terre et les empêcher de poursuivre le combat. Rangeant son arc et camouflant son aura magique, il avança se faufilant à travers les corps humains, dégainant ses lames lorsqu’il en avait besoin afin de contrer les coups d’épées perdues. Il avait bien réduit l’écart qui le séparait du grimoire. C’est alors qu’il vit une chose à laquelle il ne se serait pas du tout attendu. Un groupe d’humain qui prenait d’assaut les cavaliers avec à leur tête ce petit dragon d’or qu’il avait eu l’honneur de rencontrer avant cette bataille. Qu’est ce qui lui donnait tant de rage pour foncer ainsi sur l’ennemi ? La folie ? Ou alors un quelconque soubresaut d’espoir ?
C’est alors qu’au loin des cors de guerre humain retentirent, suivi du grondement d’un millier de sabots et d’hommes. Des renforts humains virent percuter l’arrière de l’armée vampirique. Voila qui allait lourdement changer de la donne. Profitant de cet instant pour avancer, les hommes abattant les vampires dans un sursaut unanime de l’armée humaine, le moral remontant soudainement alors que celui de l’armée des sans-vies venait sans doute d’en prendre en coup. Approchant de plus en plus il vit le cheval qui détenait les prisonniers tombés ainsi que Atalos en train de foncer à la charge, la rage au ventre. Tu es trop téméraire jeune dragonnet, mais elle est belle à voir ta vaillance. Le rouge n’était plus qu’à quelques mètres d’eux. Derrière il sentait l’aura d’Amyelenor, il devait être en train de combattre.
Ce qui arriva ensuite fit trembler le corps de l’elfe déjà secoué par quelques soubresauts qu’il ressentait. Ce fut comme un éclat. Parmi cette boucherie il remarqua une éclaboussure, d’un sang qui ne devrait jamais souillé le sol. Puis des écailles dorées volèrent, suivant cette éclaboussure. Le petit corps du dragonnet doré retomba au sol avant d’être projeté plus loin. Les yeux écarquillés l’elfe observa la scène. Co….Comment… Comment avait-il pu laisser cela arriver ?! Même s’il ne s’agissait pas du sien, même s’il n’était pas un exemple et que son lié souffrait à cause de lui, une telle chose de cette gravité, n’aurait pas dû se produire !
Elrond se taillait un chemin en direction du dragon blessé. Où était ce corniaud Amyelenor ? Ses paroles n’étaient donc que du vent ? L’archer progressa entre les combattants et arriva devant la dépouille du petit dragon. La dépouille ? Non, il était encore vivant, il ne fallait pas l’enterrer aussi vite. Mentalement Elrond rechercha du regard l’argenté qui devait combattre. Il avait du ressentir la blessure de son compagnon. Il fallait l’éloigner de là. Un bruissement de feuille… aux oreilles de l’elfe. Une lumière…. À ses yeux azurés. Tournant la tête à côté du dragonnet taché de sang, se trouvait le grimoire qui avait causé toute cette merde. Il serait bien tenté de le déchirer pour l’éparpiller au quatre vent. La conscience de Möebius résonna alors dans son esprit, ce dernier lui intimant l’ordre de prendre le livre, Atalos et de déguerpir. Grognant, l’elfe sorti son sac fit léviter le bouquin pour l’y ranger, n’ayant pas l’envie de prendre une autre décharge puis se saisit du corps du dragon d’or avec délicatesse. Quatre soldat humain c’étaient rendu compte de la présence du dragonnet et le regardait impuissant. L’elfe leur rugis dessus l’ordre de les escorter en arrière ou il pourrait soigner le dragonnet et que si ils échouaient leur commandant mettrait leurs têtes sur une pique pour la perte de son lié. La petite troupe rejoint ensuite assez rapidement l’arrière de l’armée humain.
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Lun 11 Mar 2013 - 15:57 | |
| Le sort dont le jeune dragon bleuté était victime pour protéger son lié était assez puissant. A vrai dire il ne s'attendait pas à une tel force. A moins que ce ne soit son esprit qui ne soit trop faible. Quoi qu'il en soit, son corps se tordait de douleur et il peinait beaucoup à tenir sur debout. Aussi son esprit était si concentré à supporter le sort qu'il ne perçut pas le danger imminent qui le visait lui et son dragonnier. Il ne pouvait que sentir qu'on le tenait une seconde avant de le lancer plus loin. Même s'il ne comprenait pas ce qui se passait sur le moment, il déploya ses ailes pour amortir sa chute, c'était loin d'être évident de les garder étendues, car les soubresaut le prenait régulièrement et le forçait à replier les ailes. Mais en touchant le sol, il n'eut que peu de dégâts. Ce n'est que lorsque la douleur s'atténua un peu qu'il observait ce qui se passait. Voyant Elrond en train de se soigner de blessures formée avec de la glace. Il l'avait sans doute sauvé en le repoussant ainsi. Il le remercierait plus tard, car pour l'instant, la situation ne tournait pas vraiment faveur de l'armée humaine. En réalité les vampires avaient eu plus de ressource que l'on aurait pu le penser. C'était clairement un carnage sans nom et sans aucun sens, juste le plaisir de se battre pour prouver qui était le meilleur. C'est ainsi que Möebius voyait ce combat, il n'y avait rien à gagner ici en dehors de ce grimoire si néfaste pour le Dracos. Sa lumière avait d'ailleurs repéré ce dernier, le dragon pouvait le voir par l'esprit de son lié, mais il était plus sage qu'il reste dans le sac en attendant, car la souffrance du sort était encore présente.
Seulement, une lumière qu'il avait reconnue avait brillé de sa couleur dorée au-dessus d'une colline non loin. D'après ce qu'il comprenait c'était des renforts, venues pour aider les autres humains. Ce n'était pas une mauvaise idée. Pourtant, durant l'assaut des troupes, Atalos fut mis à terre et blessé. Elrond et Möebius pouvaient le sentir avec leur lien. Bien qu'il ne puisse encore bouger correctement, le jeune dragon avait une furieuse envie d'aller sauver son cousin. Fort heureusement, Elrond s'en chargea pour lui. Il s'approchait du dragonnet doré, mais non loin de ce dernier, le grimoire, ce livre qui était la cause de toute cette boucherie. Ils devaient le récupérer. Ils devaient mettre à un terme à ce combat et éviter que cela ne se reproduise. Pour la première fois, il usa de sa voix psychique envers Elrond. Il avait l'habitude de se servir d'image et de sensation. Mais cette fois, la douleur du sortilège et l'urgence de la situation ne lui permettait pas d'y réfléchir plus sérieusement.
« Le... Grimoire...Prend...prend-le, s'il te plaît. »
Une voix froide et glaciale au contact timide et hésitante. L'effort lui avait demandé beaucoup d'énergie, ce qui prolongea un peu plus la souffrance de son corps. Mais Atalos était dans un état bien plus grave. Il avait besoin de soin immédiatement. Elrond pourrait sûrement s'en occuper, mais pas ici, pas au milieu d'un combat. Le grimoire venait de trouver sa place à côté de lui dans le sac. D'aussi prêt, il pouvait sentir que ce dernier n'était pas naturel, ni même entouré d'une simple aura, il avait une conscience, une énergie vivante. La couverture était légèrement tachée de sang, le sang de tous ceux qui étaient blessés ou mort pour lui. Le grimoire en lui-même n'était pas mauvais, seul son savoir et son utilisation l'était. D'après l'elfe, ils seraient bientôt en sécurité, les lignes humaines avaient été reformées et les vampires repoussés en grande partie par la charge des renforts. Atalos avait véritablement retourné le cours de la bataille. Il ne devait pas mourir, il n'en avait pas le droit. De plus, si son humain avait ressentit la blessure, alors son combat serait vraiment difficile. Bien que le sortilège soit encore un peu actif sur le bleuté, il partagea un peu de son énergie avec Atalos, sa conscience ne devait pas disparaître. Son esprit n'était pas fermé, mais il s'épuisait doucement à mesure que sa blessure lui causait des dégâts. Il ne fallut pas longtemps pour que Elrond arrive en sécurité de l'autre côté du champ de bataille, là où l'on soignait les blessés. L'armée humaine était encore au prises avec les vampires, mais le nombre de mort et de blessés était élevé dans les deux camps.
Profitant donc du moment de calme, il déposa le dragonnet d'or pour commencer à entonner un chant pour refermer sa blessure. L'essentiel était surtout de stopper l'hémorragie pour le moment. Il aurait sûrement droit à des soins plus approfondis une fois que la bataille serait terminée. Quoi qu'il en soit, Möebius, dont la douleur était devenue supportable, avait commencé à observer un peu plus le grimoire. Il voulait le comprendre, savoir comment il fonctionnait. Seulement, il n'était pas sûr que cela soit si simple. La couverture tachée de sang, la terre qui se trouvait entre les pages, sans parler que certaines étaient écornée. Personne n'avait véritablement pris soin de cet ouvrage, alors que ce dernier possédait une conscience. A moins que personne ne s'en soient rendu compte. Dépliant soigneusement la couverture avec son museau, il déchiffra les mots qui étaient présents sur la première page.
Passé oublié, histoire effacée Par l'ignorance des mains qui m'étreignent Par la puissance du savoir que j'enseigne Je suis éveillé
Murmure insolent, secret terrifiant Par la neutralité de l'âme qui me détient Par le sentier tortueux de mon destin Je suis l'aboutissement
Enigme d'astucieux, puissance d'ambitieux Par le nectar de vie de ce qu'il y a de plus puissant Par ma couverture souillée d'un liquide brûlant Je m'ouvre à tes yeux
Lis moi.
Apparemment, ce dernier savait ce qu'on attendait de lui. Ce n'était pas surprenant en soi, pourtant une tension dans son esprit lui intimait que ce qui s’apprêtait à faire serait sûrement une action sans retour possible. La curiosité était plus forte, son envie de savoir et de connaissance prenait le pas sur la prudence dont il faisait preuve habituellement. Il tourna la page suivante pour continuer sa lecture. |
| | | Dracos Honoris Maître du Jeu
| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Lun 11 Mar 2013 - 19:51 | |
| Le secret du grimoire : page 1 - Citation :
Année 1116, âge d'Argent.
Moi Alderick Kohan fils de Nicolist et Ludivine Kohan j'écris ce livre du fin fond de ma cellule afin d'expier mes fautes et je l'espère de faire comprendre au monde qu'oublier le passé est une erreur. Je j'ai que quelques semaines devant moi et je sais que même si j'écris nuit et jour je n'aurai pas le temps de tout raconter alors je serai bref. Ce sera un livre court, un livre qui n'en est pas vraiment un en fait puisqu'il n'est que le recueil désespéré d'un condamné à mort qui sait mériter son sort. On m'a jugé, haït, insulté, enfermé et promit à la pendaison mais je n'ai protesté à aucun moment et aucune plainte ne s'échappera de mes lèvres lorsque le moment viendra. Je baisserai humblement le regard et attendrait la mort dans ce silence glacé qui est mon quotidien depuis que j'ai perdu l'audition de par ma propre faute.
Je m'égare, je ne suis pas ici pour vous conter mes déboires mais uniquement pour vous parler de ce petit fragment de mon passé, ce fragment qui a touché et fait le malheur d'un continent entier. Le reste ne concerne que moi, mes affaires sont en ordre, je pourrai partir en paix lorsque j'aurai terminé ce dernier travail. L'ouvrage est fin, il se cachera aisement dans les haillons que sont devenus mes vêtements royaux. Je le jeterai dans la foule au moment fatidique et je fais confiance à la vivacité du peuple Armandéen pour le faire disparaitre promptement. Ce qu'il adviendra ensuite de lui sera décidé par le destin, un sort puissant en protège la lecture et l'enigme qui permet de le déchiffrer l'apparaitra pas sur sa couverture avant que le moment ne soit venu. Avant qu'un autre pauvre fou comme moi ne commette à nouveau l'irréparable. Mais le temps m'est compté, plongeons dans mon passé à présent.
INTERVENTION DU MDJ :Elrond s'empare du grimoire mais plusieurs guerriers de l'armée humaine l'ont vu l'emmener, il ne peut donc pas s'en aller avec. En conséquence Elrond (et Moëbius du coup) votre prochain rp devra se dérouler soit avec Amyelenor soit avec Gregorist Kohan (ou les deux) afin que vos personnages puissent déchiffrer le livre en entier et décider de ce qu'il deviendra. Ce rp est terminé pour ELROND et MOEBIUS qui quittent l'intrigue. (personnages en sûreté derrière les lignes humaines) Merci pour votre participation ! Ce rp continu bien entendu pour les joueurs restants, la bataille n'est pas encore terminée ^^ Note : la suite du grimoire sera bientôt disponible dans une autre partie du forum.
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Mer 13 Mar 2013 - 20:48 | |
| Depuis combien de temps la bataille faisait-elle rage ? A s'en remettre à son instinct primaire, il arrivait qu'on oublie la notion de temps si chère aux êtres mortels. En ce creuset de mort pourtant, le temps était un élément décisif qui pouvait décider de l'issue du combat, de la survie ou de l'agonie de tous. Traître sablier dont les grains d'or se volatilisaient soudain comme un songe antique, il fauchait en cette terre les cœurs de bien des êtres, et pourtant jamais plus qu'au cours des grands conflits raciaux. Combien de vies s'étaient fanées sur ce champ pavé de fleurs carmines, comme de simples flammèches de bougies dans le vent... Combien, vraiment, de ces vampires redoutables et de ces nobles humains s'étaient vu arrachés à l'étreinte de la vie pour rejoindre la rivière infinie des esprits ? Seul le temps, sans doute, le confierait. Pourtant, ce qui était certain, c'était que cette valse létale avait emportée plus d'êtres en quelques heures que la nature en quelques dizaines, peut-être même centaine d'années.
Et le mascaret de violence ne faiblissait toujours pas, redoutable typhon dont il jalonnait la bordure, ivoire solitaire sur un champ de pourpre souillé. La décence n'existait plus ici, nul besoin de la chercher, le flot n'était qu'instinct primaire... non, primal, sanglante luxure et violence libérée, le vernis de la civilisation craquant d'abord lentement, en de longues mais invisibles fissures, avant d'exploser d'un seul grand coup, lorsque la fête macabre atteignit son paroxysme. La terre et les cieux pleuraient de voir tant de leurs richesses périr stupidement, et alors qu'un doute étreignait son cœur, il se souvint avec un effroi grandissant de la vision qu'il avait eut : en une terre devenue océan, infini et sombre, juché sur une étoile, la balance éternelle pliait, lentement mais sûrement, vers le chaos originel, comme une sinistre augure présageant leur chute à tous. En était-on là ? Avait-il mal jugé la situation ? En l'instant, il se sentait incapable de répondre négativement à ses propres questions, ébranlé dans ses fondations comme une tour vacillant sur ses antiques piliers.
L'ombre enlaçait son esprit et son cœur d'un voile impénétrable, et il regretta un bref instant de se trouver là, dans une bataille qu'il aurait dû chercher à éviter. Non. Qu'il aurait dû éviter. Que faisait-il donc ? Les siens mourraient là, pâles phalènes à la soif intarissable et à la volonté farouche. Et ils n'étaient pas les seuls. N'était-ce pas un dragonnet, dont il avait sentit la magie trembloter comme une pauvre feuille au vent ? La petite grise, celle que Silarae avait tenté d'aider, avec son soutient, en prévenant son dragonnier de sa location, ou bien un des autres... le bleu ? Il n'avait pourtant pas frappé assez fort pour moucher la vie de son lié, tout juste avait-il chatouillé ses défenses, pour le pousser à réagir. Qui que fut la victime, elle troublait grandement l'acuité de sa détermination. Comme un dôme de pierre s'ouvrant soudain, titanesque oculus d'un temps révolu depuis des éons, la pression de sa magie se dissipa de la plaine outragée qui s'étirait devant lui dans son agonie, tandis que son esprit s'éclairait, soudain aussi lumineux qu'une claire journée en haute montagne, où le soleil se réfléchissait sur la neige fraîche et veloutée. Comment en étaient-ils arrivés là.... La furieuse lame de fond humaine coupait l'armée des ombres en deux, comme une lame traversant la chair douce d'un nourrisson. Soudain ? Il fut coupé des autres magiciens, des autres chefs de cette sombre brume qui semblait alors s'égailler sous de nouveaux de rayons d'un soleil encore absent.
Ce n'était plus la voûte céleste qui baignait le monde dans sa lumière, c'était le monde qui s'illuminait au travers de ces vies, de ces cœurs battant à tout rompre sous l'adrénaline de la charge nouvelle, dont l'impulsion inattendu prenait à revers ceux qui, quelques instants auparavant, clamaient déjà leur victoire totale. Il ne put qu'être admiratif du courage des hommes, qui tenaient encore tête à son peuple, pied à pied, dans la fange nauséabonde qui remplaçait désormais l'herbe douce et tendre de cette campagne humaine. À tout jamais, ce lieu serait marqué du sceau d'une bataille épique, quoi qu'encore neuve en comparaison de ce qui les attendait dans un futur encore trouble des brumes de l'inconnu. À tout jamais, les corps reposeraient là, auguste charnier que la nature peinerait à effacer, mais dont l'imparable pourriture s'imprimerait dans les os de la terre, marquant sa mémoire autant que son être, un jalon de ce qui serait l'aube d'une période de crise intense. A l'aune des conflits passés, celui-ci serait sans doute un majeur de leur temps, une flétrissure qui laisserait sa griffe sur tout ceux qu'il touchait.
Encore fallait-il survivre à cette première empoignade. Et plus que survivre, il voulait avant tout protéger les siens, malgré la folie qui les guidaient. Isolé des autres mages les plus puissants, il se devait de trouver rapidement une solution à la déroute qui s'annonçait pour eux, ne pouvant débattre en l'instant avec Lorenz. Observant la mêlée qui s'éclaircissait, égaillant les combattants vampiriques comme une nuée d'étourneaux tentant de conserver le terrain acquis, il fut contraint d'admettre qu'une situation aussi dangereuse nécessitait des moyens radicaux de clarifications. Si ils attendaient davantage, ils risquaient de tout perdre immédiatement, et ils ne pouvaient se l'autoriser. Corneilles et corbeaux saisit de folie, les troupes séparées de leurs capitaines ne pouvait s'en remettre qu'à elles-même afin d'établir un ordre de bataille.
Répugnant à approcher, car il risquait de mettre Silarae en danger, cependant, il pouvait tenter une autre approche. Après tout, il avait encore sa magie. Comme un musicien habile tissant sa mélodie, le grand maître mage avait, jusqu'ici, ponctué le parchemin de la bataille des notes de ses sortilèges ; après une ouverture relevée et un concerto redoutable, un crescendo allègre, il était temps pour une rhapsodie chaotique afin de déstabiliser à son tour l'armée impériale. La mort dans l'âme autant qu'entre les mains, alors que l'énergie s'y concentrait de nouveau, il inspira profondément pour juguler ses doutes et forma le sortilège qui renverserait le cours du combat à leur avantage. Jusqu'ici, il avait uniquement utilisé des talents ciblés, sur de petites, ou de moyennes zones, des espaces où l'esprit de la mort festoyait comme un Karmanal gorgé de triomphe.
Cette fois pourtant, il en serait autrement, bien autrement, d'ailleurs, puisque c'était un séisme qu'il fit fondre sur les guerriers entêtés. Un séisme, sort d'une grande puissance de la magie humaine, dur à contrôler, encore plus dur à utiliser judicieusement, cependant, il avait bon espoir de ne pas avoir fait de faux pas. Les vampires, plus rapides et plus agiles que les humains, pourraient se sortir d'affaires, même sur un terrain aussi accidenté, et en proie au déchirement même de la terre, tandis que les humains surprit et sans défense subiraient de plein fouet la rage de la terre. Les mages de bataille d'Aldaria s'étaient montrés totalement incapable de l'arrêter, jusque là, ou de circonvenir le choix de ses armes, il y avait donc fort à parier qu'une fois de plus, ils resteraient muets de surprise devant le déchaînement de sa puissance. Puissance qui, pourtant, diminuait un peu avec l'abondante perte d'énergie qu’occasionnait pareil sort. Le sol se mit à trembler, à vibrer, puis, alors que le flot de son énergie se déversait dans le sol, un rugissement venu des profondeurs secoua la scène de bataille, avant de la plonger dans l'angoisse. Il frémit, s'affaissa un instant sur sa selle, alors que la charge des troupes de réserves humaines s'arrêtaient, alors que les combattants des deux camps se trouvaient aux prises avec la nature elle-même. Loin de savourer sa victoire, pourtant, l'être millénaire se redressa avec raideur, et décida de ne pas tenter sa chance, compagne frivole s'éclipsant avec le premier bellâtre venu.
Aussi, il tendit son aura magique vers celle de Lorenz, afin de lui demander quelques forces supplémentaires, pressant sa force froide contre celle, bouillonnante, de l'ancestral, il attendit d'en recevoir l'aide pour insinuer un sortilège de confusion dans l'esprit des capitaines de sections humaines. Plus subtile et plus ardus à manier, il demandait également d'être maintenu quelque peu avant un effet total, mais son effet était peut-être encore plus redoutable que le brutal tremblement de terre qui vibrait de plus en plus fort, comme un tambour de guerre. Lorsqu'on désirait vaincre un serpent bicéphale, il fallait lui couper les têtes. Ainsi, en frappant d'inefficacité les capitaines, en les poussant à donner des ordres contraires et absurdes, il s'assurait qu'ils seraient incapables de remettre en ordre leurs troupes et de s'assurer au moins un retrait ordonné. Ils subiraient la colère de la terre de plein fouet.
Lors qu’enfin la confusion gagnait les esprits, il dénoua sa force de celle du manieur de feu et revint à lui. Il ne pouvait rester là, il fallait qu'il fasse quelque chose pour les siens restés de son coté de la bataille, avant qu'ils ne pensent que cette attaque venait d'un mage humain. Par chance, il parvint à trouver ceux qu'il cherchait, ses yeux balayant la mêlé.
* Accroche-toi bien Silarae, ça risque de secouer * Et il talonna sa monture, la lançant au grand galop vers la ligne la plus proche. D'une boule d'énergie bien placée, il se fraya un chemin vers les jumeaux Vaenya qui combattaient cotes à cotes. Ralentissant, il les pria instamment de le rallier et de remettre de l'ordre dans leurs rangs pour organiser un nouveau front offensif en tirant partit de la confusion et de la débandade causée par le séisme qui tirait en longueur. Ralliant le maximum des anciens et des capitaines présents, il reforma les groupes de combattants et les renvoya sur l'ennemi, les précédents des attaques magiques des sorciers de hauts niveaux qu'il avait put récupérer afin de désorganiser davantage leurs adversaires.
Contraint de prendre part à l'assaut, puisqu'il ne souhaitait pas voir son redoutable sortilège s'éteindre prématurément, il talonna de nouveau sa monture, tandis que les morts déferlaient de nouveau, triomphant une fois de plus. Restant tout de même en arrière, il fut dépassé par les autres, uniquement escorté par ses deux maîtres dont la présence canalisait le flot. Plus loin, Minerva faisait de même. Rassuré, il ordonna à ses compagnons de bondir en sa compagnie, afin de sortir de l'enclave vampirique et avoir un autre point de vue sur la bataille, et, pourquoi pas, rejoindre Lorenz et les autres. Cependant, la fatigue s'accumulant et surtout l'incapacité à voir au delà de quelques mètres lui joua un mauvais tour. Sortant du bond, son destrier percuta une autre monture. Un hérissement rauque retentit, tandis que les deux bêtes se cabraient farouchement. Surprit, le vieux mage vida les étriers et manqua de s'affaler à terre, retombant de justesse sur ses pieds. Attrapant son arme sans plus attendre, il s'apprêtait à défendre Silarae qu'il tenait d'une main nerveuse, l'ayant rattrapé dans sa chute ; quand il avisa l'homme, non, le vampire, qui gisait à terre. Fronçant les sourcils, il ne put manquer de constater que les chaînes qui le liait transpiraient le pouvoir de Lorenz..
Avançant rapidement alors qu'Erin le rejoignait, il attrapa le prisonnier et le souleva face à lui sans effort... alors qu'un éclat familier, dans sa main crispée, attirait ses yeux de glace, il suspendit la punition qu'il s'apprêtait à lui infliger. De sa main libre, il écarta légèrement ses doigts, et s'empara du médaillon qui scintilla dans la faible lumière polaire. Cet objet... il le connaissait. Il le connaissait même très bien. C'était le médaillon du veilleur du hall, qu'il avait offert à Adryne avant son départ. Un objet unique, humble d'apparence, malgré le métal qui le constituait, et le sceau presque gommé par le temps sur sa face intérieur. Pourtant c'était bien lui, et cette surprenant constatation lui étreignit douloureusement le cœur, comme si la blessure venait tout juste de lui être infligée. Son regard se voilà, se troubla, de glace, il devint ambre grise fumée, brillant de larmes qu'il n'avait plus. Il tenta de parler, mais sa voix se brisa. Inconscient des combats faisant rage autour de lui et de sa position éloignée, inconscient même des exhortations d'Erin, il serra le médaillon avec force.
« Cet objet appartenait à mon fils.... Comment en est-tu devenu possesseur, enfant? » Adryne le lui avait-il donné ? Il ne voyait d'autre solution, car autrement, il se serait trouvé dans les possessions que ses disciples lui avait rendu, à son retour et après la découverte de son trépas. Ce vampire, qui qu'il fut, et à bien y regarder, il s'agissait certainement du lié de la dragonne grise perdue sur le champ de bataille ; ce vampire, avait été marqué par Adryne, sans doute pour une raison qu'il ignorait, mais que le veilleur connaissait. Son fils, d'une manière ou d'une autre, avait prédit son retour, et lui avait désigné cet être pour une raison. A lui de la découvrir. Mais avant ça, il valait mieux le libérer. Appelant à lui Erin, il lui demanda de briser le lien de sa dague enchantée, ce qu'il fit, s'attirant des remerciements profonds de la part du blond. S'assurant de la stabilité de sa dragonne sur son épaule, il reposa l'autre à terre.
« Ton nom » Puis, une fois en possession de l'information, il hocha la tête, ferme mais non menaçant. « Ta dragonne est toujours sur le champ de bataille, et loin de toi malgré l'avertissement que ma liée t'a envoyé. Il n'est plus de ton ressort de la sauver, tu risque bien davantage que la mort si tu es de nouveau capturé. Quitte immédiatement le champ de bataille, nous allons nous charger de te ramener ta compagne » Prononcé sur un ton catégorique, il se détourna et remonta sur son grand destrier « Nous nous reverrons, dragonnier. Toi et moi avons beaucoup à nous dire... » Lui lançant le médaillon, il talonna sa monture et disparu dans la masse des combattants, de nouveau seul avec Erin et Silarae. Se concentrant, il bifurqua pour rejoindre les cohortes de mages et les anciens, tandis que l'autre vampire prenait sa droite afin de retrouver Isyndar dont l'énergie brillait faiblement, en plein centre des hostilités, et de l'emporter discrètement.
[Hrp : Voilà ! Si quelque chose est à changer, dites le moi. Le champ de bataille est donc sous l'effet d'un séisme et les officiers humains sont sous confusion. Je considère l'échange avec Roeric comme étant entre eux, étant donné qu'ils sont au milieu de la marée et totalement dissimulés par le reste des combattants et les restes de la colline. J'ai eu l'accord de Roeric pour l'amener jusqu'à moi, pour le reste je vous laisse décider si ça vous va ou non. J'ai également utilisé Cyrène et Erin, vu que je suis leur créateur ^^' c'est minime toutefois ]
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Mer 20 Mar 2013 - 21:12 | |
| Pas de réponse de Sila qui passe donc son tour, Ethan a prévenu et m'a permis de faire bouger son personnage dans les limites du raisonnable. Après moi Amyelenor concluera cette bataille, Isyndar pourra poster aussi si elle le souhaite puis nous considérerons cette intrigue comme terminée. Merci à tous les participants, les dragons vont pouvoir grandir, merci à eux aussi pour leur patience ^^
Bon les choses n'allaient pas si mal finalement, Lorenz et ses cavaliers étaient enfin parvenu à se tailler un passage jusqu'à arriver quasiment en vue de leurs lignes. Et était-ce... Oui, c'était bien le général Enaël qu'il apercevait non loin, en plein combat avec l'imbécile qui l'avait lui même prit pour un simple général quelque temps plus tôt, le moment était particulièrement bien choisi pour lui faire comprendre son erreur... Enaël serait bien sur furieux qu'on lui tue son adversaire sous le nez mais le Prince Vampirique était fatigué de tout ce raffut, il avait son grimoire, il avait le gamin aussi inutile soit-il et par dessus le marché il avait mit la main sur Roëric. Les chances que le Dracos lui accorde Kyllian en plus de tout cela étant particulièrement minces il décida que le moment était venu d'en finir avec cette bataille, il allait tuer le petit général humain, mettre ses trophées à l'abri derrière ses lignes puis acheverait de semer la panique dans l'armée ennemie dépourvue de chef à grand coup de magie. Peut-être laisserait-il sa cavalerie talonner les fuyards lorsque les humains se débanderaient mais en attendant il n'avait pas le temps de regarder ces deux là s'étriper lentement et dans le respect (ou pas d'ailleurs !) des règles de la courtoise chevalerie. Il était presque à portée de voix des deux duellistes lorsqu'un contact mental fort désagréable vint le faire grimacer, allons bon encore un dragon... Et un dragon plutôt stupide vu l'énormité de ce qu'il osait lui murmurer d'esprit à esprit... Renfrogné l'ancestral caressa une seconde l'idée de le détruire purement et simplement sur place mais ces bestioles étaient connue pour résister plutôt bien à la magie et il était trop loin pour une attaque physique, de toutes façons ce n'était pas le moment de se mesurer à un nourrisson à écaille, il avait assurement d'autres chats à fouetter aussi s'en détourna-t-il sans même daigner lui répondre.
"Il n'y a plus de temps à perdre, tuez-les !"
Son ordre résonna sur le champ de bataille tandis qu'il désignait le groupe entourant les deux combattants, comment était-il donc censé tuer cet Amyelenor d'un sort si celui-ci était complétement caché par les soldats ? Ses cavaliers s'élancèrent pour lui faire place nette, bien entendu il aurait été plus simple de faire cela soit même par la magie mais même si il répugnait à le dire il devait bien avouer qu'Enael avait plutôt bien fait son travail jusque là, il serait dommage de l'engloutir en même temps que les autres dans un brasier magique... Il en était là de ses ma foi fort charitables pensées lorsqu'un choc soudain manqua lui faire vider les étriers, le cheval d'un des cavaliers de son arrière garde venait de percuter le sien, le cavalier en question s'étant évaporé l'Ancestral jugea bon de jeter un oeil en arrière pour voir ce qui avait bien pu se passer. Difficile de le savoir toutefois, le deuxième cavalier gisait à terre de même que sa monture, un éclair d'acier brilla et Lorenz eut le temps de reconnaitre l'un des cimeterres magiques de ses gardes juste avant qu'il ne déchire la chair du dragon d'or, encore lui, qui était arrivé là. Le temps sembla se figer lorsque le sang gicla, brûlante trainée écarlate qui n'avait de réelle importance que le fait qu'elle venait d'entrer en collision avec... Le grimoire ! Une lueur intense s'en échappa, forçant le vampire à détourner les yeux, la soudaine force magique qui s'éleva ne pouvait pas lui échapper, quelque chose se passait, le lien entre le livre et le gamin semblait rompu, c'était le bon moment pour s'en emparer, mais il était loin, bien trop loin... Pas le moment de regretter de ne connaitre aucun sortilège d'attraction, il talonnait déjà sa monture lorsqu'une brusquement sonnerie de cor vint mettre à mal ses projets...
"Des renforts... Malédiction !"
Et de nouveaux sortilèges... Jurant et sacrant tout ce qu'il savait le grand maître mage qu'il était n'eut d'autre choix que de se détourner un instant du livre pour bloquer tant bien que mal la grèle magique qui lui tombait dessus, si il ne fut pas touché lui même il ne pu toutefois empêcher que ses cavaliers le soient, ils furent nombreux à tomber mais ce n'était pas le plus important. Déjà l'acier de ses yeux se posait à nouveau à l'endroit où s'était trouvé le grimoire, il n'y était plus... Les vampires refluaient, terrorisés par cette attaque soudaine qui le prenait à revers et dans cette cohue le prince eut bien beau tenter de remonter le flot à contre courant, c'était trop tard... Le grimoire avait disparu... Il le chercha quelques secondes, bousculant les vampires qui s'enfuyaient, et ne fut pas long à se retrouver quasiment seul sous la déferlante ennemie. Une hache surgit de nul part vint défoncer l'encolure de son destrier qui s'effondra en hurlant sa souffrance. Les derniers cavaliers qui l'escortaient avaient disparu, morts sans doute ou du moins plus morts qu'ils ne l'étaient déjà. Etourdi par sa chute il bloqua d'extrême justesse le bras armé d'une lame qui prétendait l'achever, l'homme grimaça en se confrontant à la force surnaturelle du vampire, ils luttèrent un instant, quelques secondes à peine et l'épée se retourna contre son maître tandis que les dagues Elfiques de Lorenz apparaissaient dans ses paumes et qu'il se relevait d'un seul bond. Être debout était déjà un grand pas, mais il ne tarda pas à comprendre que sa situation était plus que précaire et qu'il allait devoir s'en sortir par sa seule force... Sur un horrible cri de guerre moitié elfique moitié il ne savait trop quoi il fonça, abreuvant ses lames de litres et de litres de sang et avançant pas à pas vers les siens et vers la délivrance. Il trancha des mains, défonça des épaules, taillaida des torses et coupa des jarrets avant d'en appeler à nouveau à sa magie et de brûler tout ceux qui l'entouraient dans une terrible explosion de flammes. Place nette... Voilà ce qu'il aurait dû faire dès le début, et tant pis pour le général Enaël ! Tiens... En parlant du vampire...
"Vous revoilà enfin Général... Est-ce moi ou mon armée s'en irait-elle du mauvais côté ?"
Ironie suintante que celle-ci, et d'autant plus dangereuse qu'il ne manquerait pas de faire porter le chapeau de ce fiasco à celui qui était sensé conduire la bataille. Mais le moment était mal choisi pour lui faire payer les erreurs qu'il ai pu ou non commettre, tous deux étaient encore parmi les soldats ennemis et auraient fort à faire pour s'en sortir. Laissant Ethan faire le ménage avec son épée il se concentra sur sa magie, tuant encore et encore et désespérant quelque peu de voir la fin de toute cette chair humaine. Diantre... Il aimait le sang certe mais il ne tenait pas spécialement à s'y noyer et c'était une chose qui risquait bien de lui arriver si il ne parvenait pas à rejoindre ses lignes, peste de ces humains si nombreux ! Il allait devoir passer à des méthodes un peu plus radicales...
Il était justement en pleine concentration et sur le point d'invoquer un sortilège plus puissant lorsqu'une signature magique qu'il connaissait bien vint le chatouiller, était-ce vraiment le moment de lui demander des forces comme Achroma le demandait ? Pas vraiment, néanmoins et fort qu'il était de toute la puissance magique de dragon qu'il avait tué et dont il payait si cher la malédiction il ne s'y opposa pas et donna toute la puissance qu'il pu au sort de confusion et au séisme qui s'en suivit, l'idée n'était certes pas de lui mais cela allait peut-être lui laisser le champ libre pour rejoindre ses lignes... Mieux que cela, ça allait peut-être faire tourner le court de la bataille. La terre trembla avec fureur, aggravant l'état de panique que le sort de confusion avait généré dans l'armée humaine, le moment était crucial, l'ancestral n'avait qu'un seul moyen de faire tourner le court de la bataille, aussi n'hésita-t-il pas.
"Enaël, protèges moi." ordonna-t-il
Son ton sans réplique fit tourner la tête du général qui même si il s'étonna sans doute de voir le prince vampirique tourner le dos à leur ligne et faire face à l'ennemi n'hésita pas. Il ne pouvait à lui seul arrêter le flot humain mais les quelques secondes précieuse qu'il pu lui offrir furent suffisante. Le vampire avait concentré sa magie et englobé les futiles petites lueurs vitales de plusieurs milliers d'hommes. Serait-il assez fort pour lancer un tel sort ? Il ne le savait pas très bien, ne connaissant pas encore totalement ses limites mais il n'avait pas tellement d'autre choix si il voulait sortir de cette mêlée. Un vent glacial sembla claquer sur tout le champ de bataille lorsqu'il referma brusquement le poing, un vent glacial qui souffla d'un seul coup la vie de milliers d'êtres. Comme un seul homme, ils s'écroulèrent, raides morts. Cette fois la panique était belle et bien dans leurs rangs, un seul long cri de terreur s'éleva de toutes les poitrines mais qui ne suffit pas à etouffer les cris de victoire des vampires qui tournaient les talons pour repartir à l'attaque et poursuivre l'ennemi qui se débandait à son tour. Un cri de victoire qui amena une lueur furieuse dans les prunelles du Prince Maudit, quelle victoire ? autait-il voulu demander, il était venu chercher un grimoire et n'avait récolté que du sang. Une brusque faiblesse s'empara de lui suite au terrible sortilège qu'il venait de lancer. Epuisé il agrippa l'épaule d'Enaël :
"Ramènes moi à l'arrière..." gronda-t-il
Ce fut plus tard, beaucoup plus tard qu'il s'aperçu qu'il avait perdu autre chose que le grimoire. Cette perte là était moins douloureuse certes mais presque plus agaçante. Roëric échappait depuis trop longtemps et bien trop souvent à sa colère...
HJ : à noter que le sort de mort que mon perso utilise est tout simplement un croc du dragon, seulement il l'utilise sur beaucoup beaucoup de personnes à la fois ^^"
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Sam 23 Mar 2013 - 11:12 | |
| Musique d'ambiance : E.S. Posthumus - EblaLa réalité n’est qu’une question de perception. Un aveugle ne percevra pas le monde de la même manière qu’un voyant, ni un sourd qu’un possédant l’ouïe. La réalité dépend également de l’environnement, qui façonne notre esprit. Quelqu’un ayant vécu à l’abri de murs épais, dorloté et choyé durant toute sa vie, sera complètement perdu au milieu d’une bataille où seules régnaient la haine et la violence. Ici, il n’y avait plus de place pour les sentiments d’amour et de sérénité. La moindre action était effectuée dans le but d’ôter la vie de celui qui nous faisait face. Et tel un cercle vicieux, voir ses frères et ses amis tomber sous ses yeux ne faisait que renforcer cette envie, cette rage ; cela aiguisait les épées, les rendant plus meurtrières, alimentant encore et encore ce cycle de haine.
On dit que lorsque deux combattants de haut niveau s’affrontent, leurs sens s’affinent en se concentrant sur leur adversaire ; qu’il n’existe plus rien d’autre que cette bulle dans laquelle leurs deux corps se meuvent. Le monde extérieur, semblait flou, les sons lui parvenaient déformés, amoindris, comme si la distance était énorme. Au contraire, Ethan, et le bruit de leur combat, était perçu avec une grande netteté par ses sens. La moindre des étincelles trouvait écho dans ses yeux, le moindre mouvement était décomposé en une multitude de petites autres, comme s’il percevait la scène au ralenti.
Bouclier, épée, bouclier, épée, … Pour un observateur extérieur, leur combat aurait eu l’air d’un ballet savamment orchestré, ayant demandé de nombreuses heures d’entraînement. Dans cette lutte où la vie et la mort ne faisaient plus qu’un en l’attente de l’issue finale, les deux combattants usaient de tout leur savoir, de tout ce qu’ils avaient appris en élevant la voie de l’épée au rang d’art. Tels deux peintres sachant exactement quelles couleurs mélanger pour obtenir telle rare nuance, tels deux musiciens capables de tirer le meilleur et plus encore de leur instrument, leur niveau de maîtrise, sublimé par cette funeste possibilité qui flottait au dessus d’eux telle une Épée de Damoclès, atteignait de célestes hauteurs.
Et soudain, cet univers vola en éclat. Une onde de souffrance naquit dans son cœur, et se répandit dans tout son corps et son esprit, ravageant tout ce qui se trouvait sur son passage, à l’instar d’un volcan explosant et répandant lave et rochers sur les paysages alentours, ne laissant que cendres et ruines après son éruption. Cette douleur venait d’un point précis de son âme, là où la connexion avec son Lié se faisait. D’après les livres et les Elfes, lorsque le Dragon perdait la vie avant son Dragonnier, ce dernier ressentait une terrible torture psychique, comme si son esprit était déchiré, lacéré, transpercé, dévoré par de voraces flammes. L’horreur de ce que son cerveau imagina le paralysa littéralement. Non, Atalos ne pouvait pas mourir comme cela, pas maintenant, pas ici. Le Dracos ne pouvait pas être si cruel, en lui reprenant ce qui avait été la meilleure des choses qui lui soit arrivée.
*Atalos… Réponds-moi, mon Lié, mon Aimé…*
Dans les ténèbres dans lesquelles voguaient son âme, dans l’obscurité effrayante du Vide, dans cette absence de tout repère, de toute vérité, quelque part, Amyelenor ressentit comme une étincelle de lumière. Celle-ci venait d’une petite flamme, toute petite, si fragile que le moindre souffle d’air aurait suffi à l’éteindre. Et il sut. Atalos était toujours en vie. Faible, mais en vie. Faible, mais en vie. Faible, mais en vie. Ces quelques mots résonnèrent de plus en plus forts jusqu’à ce qu’ils jaillissent soudainement d’entre ses lèvres, dans un mélange de peine, de joie, de souffrance, d’amour et de haine.
*Atalos… Attends-moi. Je t’en prie, attends-moi… Et pardonne-moi…*
La Lame Noire leva son épée, tentant de parer l’attaque du Général Vampirique, mais son corps payait ces instants où son esprit l’avait abandonné. Ses gestes étaient trop lents, trop hésitants, et surtout, arrivaient trop tardivement. La lame de son adversaire, la pointe, mordit l’acier de son casque, profondément, trop profondément, et descendit vers le bas. L’espace d’un instant, son œil gauche entrevit ladite pointe se rapprocher dangereusement de lui, avant de ne plus rien percevoir, si ce n’était de la douleur, irradiant le long de son nerf optique tandis que ses joues furent rapidement recouvertes d’un liquide chaud et à l’odeur de fer qui ne pouvait être autre que du sang.
Par un réflexe purement instinctif, et non issu de son long entraînement, Amyelenor eut un mouvement de recul. Terrible erreur qui jamais n’aurait dû être commise. Profitant de son avantage, le Vampire décida de continuer sur sa lancée, et abattit de nouveau son épée sur lui. Le soldat humain dévia celle-ci de sa trajectoire, mais de manière plus qu’imparfaite, puisqu’à nouveau il fut touché, cette fois-ci à l’épaule. Pénétrant son armure par l’une des faiblesses de celle-ci, la lame trancha les protections et, au-dessous, sa chair et ses muscles. Chose étrange, la douleur s’évapora aussi vite qu’elle était apparue.
Mais loin d’être un cadeau, cela annonçait un effet bien plus que délétère. Son bras gauche perdit toute force, et se mit à pendre lamentablement le long de son corps, tandis que son bouclier glissait et tombait au sol. Quelle poisse. Comment pourrait-il remplir sa mission et protéger son Dragon avec un bras en moins, maintenant ? Enfin bon, l’heure n’était surtout pas aux lamentations, alors que…
Comme si la terre elle-même s’éveillait d’un long sommeil, énervée par le désordre causé par ces vulgaires insectes qu’étaient les Vampires et les Humains, le sol se mit soudainement à trembler. Là encore, ce phénomène, tout comme la chute de neige plus tôt, ne pouvait être naturel. Etait-ce donc là tout ce dont les Vampires étaient magiquement capables ? Depuis le début de la bataille, les Mages de Guerre Aldarian étaient submergés, et n’arrivaient, il devait le reconnaître, guère à la cheville de ceux de leurs ennemis. Ces fichus magiciens ne leur avaient même pas envoyé un seul Grand Maître, ni même un simple Maître. Cette bataille révélait pourtant qu’il était impossible de s’en passer, ne serait-ce que pour éviter de trop nombreuses pertes.
Et cela ne s’arrêta pas là, car quelques instants après que les tremblements se firent atténués, après avoir grandement déformé la topographie des lieux, des ordres contradictoires, transmis par les cors, résonnèrent à travers le champ de bataille. Untel demandait des renforts, tel autre ordonnait une charge, ou une retraite. Ses Officiers avaient-ils donc perdu la tête ? Il comprenait qu’ils aient été déstabilisés par l’attaque précédente, mais tout de même, à ce point ! S’il ne reprenait pas les choses en main, la situation risquait d’évoluer encore plus de manière négative. Bon sang, une armée sans Officiers ni Sous-Officiers capables de relayer les ordres et de prendre les bonnes décisions, malgré son excellente discipline, courait à sa perte. Ce qui faisait la force de l’Armée Impériale était justement cette discipline alliée à une transmission d’ordres et d’informations sans équivalent. Mais brisez ce dernier point, et malgré le courage et la qualité des troupes, les actions n’étant plus coordonnées, le chaos s’emparait du champ de bataille.
Et enfin, le dernier fléau s’abattit sur les Hommes. Le Général Vampirique avec lequel il avait parlementé un peu plus tôt interrompit leur combat par son apparition, en s’approchant de son adversaire. Un autre Général, lui aussi ? Mais ce ton… Cette façon de dire « mon armée »… Lorsque le sortilège de mort se répandit sur le champ de bataille, prélevant la vie comme un paysan fauche le blé, par centaines et par centaines, il n’eut plus aucun doute. Cette puissance… Ce devait être le responsable de cette guerre… Lorenz Wintel en personne. A cause de lui, des milliers de citoyens avaient perdus la vie ou un membre de leur famille ; à cause de lui, la souffrance s’était abattue sur les terres de l’Empire ; à cause de lui, le monde courait à sa perte ; et à cause de lui, Atalos avait été blessé, et risquait de ne plus jamais voir le jour.
Un intense sentiment de rage s’empara d’Amyelenor, qui sentit déferler en lui un raz-de-marée de haine pure. Une sombre énergie qui s’insinuait entre chaque cellule de son corps, prenait le contrôle de ses membres et de son esprit. Jamais il n’avait autant souhaité la mort de quelqu’un, jamais il n’avait autant souhaité planter sa lame au fond du cœur d’une personne. Et le voilà affaibli par son puissant sort. Il n’y aurait rien de glorieux à tuer un être dans son était de fatigue, mais qu’était la gloire à côté de la vie des centaines de milliers d’Hommes et d’Elfes, et des Dragons ? Sa mort mettrait un terme à cette guerre, et tant pis si son geste serait perçu comme de la lâcheté, comme quelque chose de non-chevaleresque. Au diable les règles et les codes.
La Lame Noire se jeta sur celui qu’il voulait, qu’il devait tuer. Là, à cet instant, tout pouvait encore basculer. Mais celui qui se nommait Enaël se positionna sur sa trajectoire juste au moment où il allait asséner son coup. Le Vampire dévia sa lame, le fit reculer, puis Amy revint et cette fois-ci réussit à le toucher dans la jointure du genou droit, là où les plates étaient reliées par de la maille, bien plus fragile. Son arme s’enfonça comme dans du beurre, et le soldat la fit revenir vers lui en tirant violemment, achevant sans doute de trancher ce dans quoi elle s’était plantée.
Wintel et Enaël furent aspirés par leur garde de soldats qui vint s’interposer entre lui et eux. Au même moment, Fridrik et quelques autres combattants vinrent le rejoindre. Amyelenor regarda le jeune porte-drapeau, et lui demanda :
« Qu’en est-il d’Atalos ? »
« Je crois l’avoir vu dans les bras de nos soldats, mon Général. Ils se dirigeaient vers nos arrières. »
Savoir Atalos à l’abri le rassura. Sentant toujours le lien entre eux, bien que ténu, il ne craignait pas qu’il soit mort, aussi les soldats avaient-ils dû réussir à rejoindre une zone plus calme. Maintenant, il devait faire de même pour tous les autres.
« Fridrik, donne-moi ton cor, et porte haut l’étendard ; nous allons nous rassembler une dernière fois ! »
« Mon Général, votre épée. »
Amyelenor regarda le fantassin qui lui rapportait son épée de lumière, laquelle avait visiblement fini par dégeler, et retrouvait maintenant son éclat. Parfait, il allait avoir besoin de sa lumière pour se transformer en point de ralliement visible. Il rengaina son autre épée, et prit celle-ci dans la main, avant de la planter dans le sol pour souffler dans le cor les notes du rassemblement, en y ajoutant celle signalant que l’ordre était prioritaire et émanait directement de lui, espérant que cela suffirait pour reprendre le contrôle des troupes. Enfin, il remit la main sur sa lame lumineuse, et s’adressa à ses quelques hommes.
« Messieurs, on se dirige vers le centre de ce champ de bataille, on rassemble les nôtres, et on se retire en ordre. Cette bataille est terminée pour eux comme pour nous. » Musique d'ambiance : Tyler Bates - Returns a King (B.O. 300)Amy s’élança, suivi par Fridrik et ses soldats. Il ne cherchait ni à engager le combat avec d’autres Vampires, ni à l’éviter. Leurs armes fauchaient à droite et à gauche seulement pour leur tailler un chemin. Petit à petit, leur nombre grossissait, étant rejoints par des Impériaux. Le sol, mélange de neige, de boue et de sang, était glissant, et plusieurs fois ils manquèrent tomber dans les crevasses causées par le séisme.
********
« Fridrik, te voilà Lieutenant, mon garçon. Maintenant, fonce à l’arrière et mène nos troupes pour la retraite ! »
« Mon Général, sauf votre respect, je veux rester avec vous ! »
« C’est un ordre Lieutenant, et ne le discutez pas. Vous êtes le seul Officier qui a encore tout son esprit dans ce beau foutoir ! »
Surpris de l’entendre parler ainsi, l’ancien porte-étendard cessa d’argumenter, et accepta. Amy le suivit du regard, et reporta ensuite son attention sur les dentus qui continuaient le combat.
Formant un ultime carré, les différents Régiments et Compagnies qui s’étaient regroupés autour d’Amyelenor, faisaient face aux Vampires. Rassembler tout ce monde avait été un cauchemar, mais enfin, il avait réussi à réunir toutes ses forces. Lentement, ils se dirigeaient vers l’Ouest, vers leur camp de base précédent. Au centre, se trouvaient tous les blessés qu’ils avaient réussi à récupérer. Pas tous malheureusement, et le sort qui les attendait torturait le cœur de la Lame Noire, mais il n’avait pas le temps de s’attarder plus ici, alors que la vie de tant de soldats non encore morts dépendait de ses décisions. Leur mur de boucliers résistait avec force aux assauts Vampiriques, et leurs lances et épées mordaient à chaque fois la chair de leurs ennemis. Mais petit à petit, les offensives ennemies perdaient de leur vigueur, jusqu’à ce que finalement, ils cessent d’attaquer. Amy regarda le champ de bataille, et ce qui était auparavant un paysage idyllique était désormais une terre torturée, qui à jamais serait marquée par la fureur de cette bataille. Tant de soldats avaient perdus la vie ici, tant de sang avait coulé…
« Maudit ! Maudit sois-tu, Dracos, pour avoir permis à cette engeance maléfique de voir le jour ! Ton âme est souillée du sang de ces braves qui se sont sacrifiés pour un vulgaire amas de parchemins ! Maudit ! »
******** Musique d'ambiance : Two Steps From Hell - EriaEn bon ordre, ils avaient finalement retrouvé leur campement. Amyelenor avait repoussé les guérisseurs qui s’étaient approchés de lui, leur ordonnant de s’occuper en priorité de ses hommes. Maintenant que la batille était terminée, il sentait son énergie fuir hors de lui, de même que son sang qui continuait à s’échapper par toutes ses plaies. Mais il s’en fichait. Il voulait retrouver Atalos. Le prendre dans ses bras, lui demander pardon, le soigner, même s’il ne savait pas comment s’y prendre.
Quelqu’un était en train de s’occuper de lui, magiquement. Amy s’approcha d’eux, et le cercle de militaires qui les entouraient s’écarta pour le laisser passer. Il tomba à genoux, face au guérisseur qui en réalité était Elrond – ce que son esprit enregistra mais n’analysa pas pour le moment – et son regard se porta immédiatement sur l’énorme plaie qui courait sur le corps du dragonnet doré. Ses yeux étaient clos. Mais il respirait Alors il retira ses gants de plates et de maille, et posa ses mains sur le corps chaud et tremblant du Dragon. Son âme toucha la sienne, et Amyelenor déversa, sans savoir de quelle manière il s’y prenait, réagissant seulement instinctivement, son énergie en lui.
Lieutenant Fridrik Amoenr, Aide de Camp du Général Farkstein
Lorsque ce matin ses yeux s’étaient ouverts, il n’était qu’un jeune porte-étendar d’à peine dix-sept Printemps. Mais le voilà désormais Lieutenant. C’était une surprise écrasante pour Fridrik, mais il n’en ressentait aucune joie. Pas après cette journée. Non.
Le Général Farkstein lui faisait suffisamment confiance pour lui confier tant de charges et de responsabilités, ce qui l’encouragea à faire de son mieux pour honorer cette confiance. Les autres Officiers n’ayant toujours pas récupérés leurs pleines capacités, et le Général étant auprès de son Dragon, c’était à lui qu’il revenait de gérer le campement et les moins de deux mille hommes qu’il restait.
Fridrik avait tué pour la première fois aujourd’hui. Et cette action de prendre la vie à quelqu’un, s’était répétée de nombreuses fois. Il avait l’impression d’avoir changé. Qui ne changerait pas après une telle bataille, surtout à son âge ? Même le Général n’avait pas été le même à la fin. Son imprécation lancée vers le ciel, vers le Dracos, avait résonné sur des milles à la ronde, avait dominé la clameur de la bataille. De toutes ses forces, le jeune homme pria pour que le dragonnet de son supérieur survive, et tire son Dragonnier de l’obscurité dans laquelle son âme était plongée. Les ténèbres qu’il avait aperçues en lui l’avaient effrayé. |
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| Sujet: Re: Un Grimoire très Convoité... [terminé] Lun 25 Mar 2013 - 11:53 | |
| Comment cela avait-il pu arriver ?? Isyndar se le demandait bien. La seule chose qu'elle savait c'est qu'elle était seule au beau milieu d'une bataille, de pieds, de sabots, et sans son lié. Où était-il ? Elle essaya de l'appeler, de rentrer en communication avec lui. Son flot de penser tenta de converger vers une unique personne, mais sa peur et l'environnement autour d'elle ne l'aidait pas à se concentrer sur son dragonnier.
La petite dragonne devait se faufiler, courir, sauter, éviter le pire. Même si perdre son lié était déjà le pire. Allait-elle le retrouver ? Que ferait-il si non ? Et s'il lui arrivait quelque chose ? Sa vie sur Armanda aurait-elle été aussi courte ? Un enchaînement d’événements plus horribles, les uns que les autres. Une venue non désirée, comme si son choix ancestral était rejeté, la maladie et maintenant la guerre. Pourquoi donc le Dracos l'avait amené à voir le soleil se lever, l'eau coulé et se jouer du temps si c'était pour sans cesse, la contraindre à voir le pire en ce monde. Le sauver, apporter l'espoir, le renouveau, la magie ? Mais comment y croire alors que ses yeux ne pouvait que voir le noir et le sombre des âmes de chacun.
Le sol tremblait sous ses pattes, le bruit était assourdissant, les cris, les hurlements, Isyndar devait se mettre à l’abri. La grotte dans laquelle elle était avec Roëric auparavant ? Viendrait-il la chercher là après ?? Serait-elle bien à l'abri de ces créatures semblables à son lié, mais animés par une aura bien plus sombre ? Comment pouvait-il être à la fois, comme Roëric, et si différent ? Elle avait vu les humains, ce groupe, cette meute. Ils étaient constitués du même sang, des mêmes os, pas de la même famille, mais vivant et se protégeant. En s'aidant les uns, les autres, même avec ce groupe étrange durant cette épidémie qui avait affaibli son lié, la louve et sa meute. Mais là, tout n'était que destruction, chaos, peine et désolation. Tout ce que la folie peut apporter pour un grimoire. Même puissant, magique, la dragonne ne pouvait concevoir qu'on détruise pour ça.
Elle passa sous le ventre d'un cheval et évita de très peu la lance d'un guerrier, mais pas les jambes d'un autre combattant qui la fit rouler et buter contre une pierre. La douleur se mit à irradier dans son dos. Au même moment, un appel d'espoir de courte durée de son dragonnier la ramena à sa condition. Prisonnier. Donc avec ceux à l'âme sombre, et un des leurs avait la chose convoitée. Sacre bleu, que voulait-il qu'elle fasse ?? Elle ne pouvait reprendre ce maudit livre. Face à un vampire en puissance. Elle avec des écailles pas plus grandes qu'une nuée de papillons et des crocs semblables à petits canifs.
« - Roëric, où es-tu ??? Je viens ??? J'arrive. »
Mais rien, plus rien, le flou, le vide. Mais il l'avait contacté. Il ne l'avait pas oublié. Même s'il lui disait des choses inutiles pour le retrouver. En plus de la douleur, le schémas se reproduisit, éviter les pieds, les lances, les chevaux, les gens avides de pouvoir. Puis des mains froides la retirèrent de son calvaire. Un vampire. Ami ou ennemi. Isy était épuisée et sa blessure lui faisait mal. Elle grogna, et montra les dents. Mais le vampire semblait occupé à autre chose. Sortir de là, chevauchant à toute vitesse. La dragonne chercha à ne pas tomber, même si elle était fermement tenue. Le bruit de la guerre ne s’estompait pas encore tout à fait, et le vent dans ses oreilles ne faisait qu’amplifier la sensation que cela ne finirait jamais.
Elle continua à chercher un lien avec son dragonnier mais rien. Rien de plus que le néant de son être fuyant à cheval, avec un inconnu, tremblant de peur quand à son destin.
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| | | | Un Grimoire très Convoité... [terminé] | |
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