« Écrivons sans grâce, mais avec notre sang. » - PV Criss

« Sur cette terre, comme l'ombre nous passons.
Sortis de la poussière, nous y retournerons. »

An 7 de l'ère d'obsidienne, début mai.

Le chemin avait été long, difficile et harassant. Pendant les deux longues semaines que lui avait pris le voyage, ne cessant de penser que les routes n'étaient plus sûres, ou du moins qu'elles ne l'avaient jamais été. Bien entendu, la noble avait pris soin de prendre des hommes d'armes avec elles, méfiante et peut-être à juste titre. Même si parfois son jeune à la poussait à des actions stupides parfois elle avait quelques éclats de bons sens.

Ils avaient fait de nombreuses escales, elle appréciait de faire ses voyages à cheval, plutôt qu'en bateau ou en carrosse. Elle observait de haut le monde du haut de sa monture grise claire, un modèle immense, peut-être un peu lourd, mais non pas dénué d'une certaine élégance, préférant la fougue et la force des étalons au calme et à la discrétion des juments, ou la docilité des hongres.

Bien entendu, ce voyage plutôt long ne l'avait pas laissée crasseuse bien au contraire, jamais elle ne ferait honte à son hôte de paraître devant lui en tenue de voyage, elle avait pris soin de ne pas répondre à cette convocation - qu'elle avait reçue depuis quelques temps, mais elle appréciait tout particulière de faire attendre les gens qui la réclamaient -. Un peu joueuse peut-être ?

Elle finissait par arriver au niveau de la garnison bien après la tombée de la nuit, les sabots de sa cavalerie claquant sur la pierre, le son se répercutant sur les murs froids de la bâtisse, un garde débutant aurait pu songer à une attaque, vu le bruit que les cinq cavaliers faisait, les chevaux hennissaient et ronflaient comme si eux-mêmes étaient impressionnés par la taille de la forteresse.

Luth, elle, semblait égale à elle-même, richement habillée, ses bijoux luisaient sous la lueur de la lune et de celles des torches, elle semblait si supérieure, froide et inaccessible du haut de sa monture. Elle aurait pu être le conquérant arrivant après une bataille en place conquise, elle en avait parfaitement l'air, comme si la partie était déjà gagnée.

La noble avait le regard froid, supérieur, l'air légèrement sévère. Sa tenue se composait d'une robe un peu simple et sa cape blanche, d'on l'intérieur était garni de plumes tout aussi blanche tombait sur la croupe de l'animal.

La demoiselle semblait parfaitement confiante bien qu'elle ne connaissait pas vraiment la raison de cette convocation, sans doute un noble qui l'admirait en secret ! Ou mieux un général à qui elle pourrait soutirer sur l'oreiller quelques avantages.

Pour l'heure elle restait dans le secret, se contentait d'observer froidement devant elle, les yeux légèrement plissés, contrastant avec son visage encore dans l'enfance, attendant que l'on daigne leur autoriser l'entrée. Mais sa patience ne durerait pas éternellement.

Ostiz n'était pas particulièrement pressé aux sujets de ces histoires de convocations, après tout il avait tout son temps, et même s'il avait invité la dame Luthéana à venir à Fortuna, il ne s'était pas effarouché le moins du monde de l'absence de réponses immédiates, les nobles avaient après tout leurs manières de faire, et si cette dame était sensés elle saurait qu'il valait mieux venir le voir, sinon eh bien elle manquerait peut-être sa chance, et dans ce cas-là elle n'était pas forcément la mieux placée pour être un atout possible à l'avenir que ce soit à son avantage, ou dépend. Il était bien entendu au courant de certaines choses au sujet de cette dame, mais rien de particulièrement gênant, plutôt un savoir qui amenait une certaine forme de suspicion. Mais en somme il avait tout son temps, après tout tout vient à point à qui sait attendre.

Et cela finit par arriver, on vînt le prévenir alors qu'il s'exerçait légèrement à la mandoline pendant un moment de temps libres qu'une noble dame était arrivée avec une escorte, sans attendre Ostiz se prépara mentalement, et dit au garde venu le prévenir qu'il pouvait les laisser entrer, et qu'il n'avaient pas besoin de faire retirer leurs armes d'ailleurs au passage, après tout une statuette magique, un objet n'existant qu'en un seul exemplaire caché dans le château empêchait toute forme de violence dans une grande partie de ce dernier, donc il pouvait bien ne pas imposer à cette dame de se délester de certains de ses effets. C'est que des fois les nobles étaient un tantinet orgueilleux après tout. Et donc pendant que le garde alla donner ses ordres pour qu'on laisse entrer la noble dame, et son escorte avant d'emmener ensuite la dame seule dans un salon Ostiz alla attendre calmement dans ce dernier. Il s'assit sur un fauteuil, devant lui un autre fauteuil, et aussi une table basse sur laquelle était installée une sorte de jeu d'échec… Il prépara quelques breuvages si elle désirait se rafraîchir, puis il l'attendit le plus patiemment du monde, et lorsqu'elle finit par arriver il lui dit calmement en se levant puis en s'inclinant légèrement comme pour la saluer de manière protocolaire mais polie. Sur ce il la regarda de manière sans dévoiler ce qu'il pouvait penser d'elle avant de l'inviter d'un geste à prendre place sur le fauteuil.

« Salutations dame Luthéana. Je me nomme Crissolorio Ostiz, grand trésorier de son altesse Fabius Kohan. Et je vous suis gré d'avoir tenu compte de mon invitation, et d'y avoir répondu par vôtre présence. » Dit-il d'un ton maîtrisé avant de reprendre place sur son fauteuil, et d'ajouter toujours cordial par souci de politesse mais aussi pour bien paraître. Et peut-être la mettre aussi légèrement en confiance.

« Comment vôtre voyage s'est-il passé ici mademoiselle ? Puis je faire quoi que ce soit pour vous en qu'hôte ? » Cela toujours d'un ton parfaitement poli, et amène, tout ce qu'il fallait en somme pour être courtois, et agréable. Autant commencer par les mondanités après tout, pour ensuite dévier peu à peu sur ce qu'i l'intéressait, mais bon il y avait un protocole à respecter, et une certaine approche à assumer pour au fur, et à mesure d'un échange arrivé à ce qu'il désirait faire. Et sur ce il acheva en ajoutant au passage.

« Je pense qu'il serait hautement bénéfique pour nous tous après tout que ma cité, et les familles nobles de Caladon l'Harmonieuse gardent de bon rapports, autant pour la paix que pour des fructueux échanges économiques commerciaux. » Glissa t-il comme pour dire que c'était le but principal de l'invitation, ce qui n'était pas le cas en vérité. C'était l'un des buts oui, mais pas le premier.

Et sur ce il garda un œil sur la réaction de la dame en tâchant de ne pas s'en donner vraiment l'air, essayant d'analyser un peu sa personne de cette manière, que ce soit par sa réponse, sa façon d'agir, des possibles mensonges, ou non mensonges. Après tout dans de tels échanges il fallait savoir être observateur, et remarquer chaque détail.

Qu'est-ce qui avait fait qu'elle avait répondu à cet appel de la part d'une personne dont elle ignorait tout ? Certes, elle n'avait jamais vraiment entendu parler de cet homme, en somme il était un parfait étranger pour elle. Et ce qui était étranger l'intriguait voir la fascinait, une envie brûlante de savoir qui se cachait derrière cette missive presque menaçante, peut-être était-ce une mauvaise idée de venir risquer sa vie entre les pierres froides de ce lieu, mais elle avait pris pour habitude d'être encore plus proche de ses ennemis que de ses alliés.

Elle fut néanmoins surprise de cet accueil froid, conduite et escortée par des hommes de mains ne lui appartenant pas et une fois qu'elle eut mis pied-à-terre, la menace qu'elle percevait était un peu plus palpable, elle avait l'impression de se jeter dans la gueule du loup, peut-être à tord, peut-être pas.

Une fois à terre elle se redressait, laissant paraître une confiance débordante et une supériorité non-dissimulée, c'était bien tout ce dont elle avait besoin pour ne pas craquer et se laisser submergé par le doute qui pourrait lui faire faire des choses stupides, comme agripper la première épée lui passant sous la main et de tenter d'étriper ses gardes qu'elle trouvait un peu trop proche. Non, elle ne pouvait pas se permettre d'avoir peur, il était bien trop tard pour faire demi-tour.

Ils traversèrent un nombre de couloirs qui se ressemblaient tous, elle prenait en note chaque porte, chaque bifurcation, discrètement, pour avoir un replis éventuel, même si elle se doutait qu'elle ne gagnerait pas un seul combat dans cette forteresse à moins qu'un quelconque esprit néfaste ne lui offre une chance extraordinaire.

Sa première réaction face à son hôte, était de le détailler de bas en haut, toujours dans la discrétion la plus totale, elle le jaugeait, il avait de nombreuses années de plus qu'elle et certainement une expérience bien plus grande, elle devait se méfier. Elle portait ensuite une plus grande attention à la pièce qu'à lui-même, finissant par s'intéresser à lui mais d'une manière froide, s'inclinant très légèrement avant de s'installer.

Elle avait hérité de l'attitude froide et supérieure, presque provocante de son géniteur, elle laissait toute sa confiance envahir la pièce, néanmoins elle observait l'homme d'un air froid qui ne laissait paraître aucune émotion. Puis d'un geste vif elle retirait la pince qui retenait ses cheveux, lâchant presque un soupir de soulagement - s'asseoir dans un fauteuil lui faisait le plus grand bien après cette longue chevauchée -, les laissant tomber en une cascade noire, une mèche venant cacher son œil droit, elle remettait cette dernière de place, affichant un sourire de pure convenance.

Elle l'avait écouté poliment, sans interrompre, sans même répondre à ses questions. Elle s'accoudait au fauteuil posant ensuite son poing fermé contre sa tempe, fermant les yeux quelques secondes, avant de finalement lui adresser la parole, d'un ton hautain et glacial :

« Vous vous êtes tourné vers le mauvais côté de la noblesse, mon défunt père n'était pas un garant de la paix. Elle marquait une légère pause avant de reprendre sur le même ton. Sommes-nous dans le cadre cordial ou dans un interrogatoire ? »

Elle avait dit ces deux phrases en le fixant bien dans les yeux, d'un ton impérieux, quelque chose que l'on ne pouvait pas vraiment soupçonner de la part d'une jeune femme qui semblait si jeune si bien que l'on aurait pu se demander si elle avait vraiment l'âge qu'elle prétendait avoir. Généralement ce caractère, que lui avait offert son paternel au fil des années, laissait rarement les gens indifférents.

Cette jeune femme avait un air assez froid, cela il l'avait remarqué assez rapidement, un air qu'il avait déjà vu assez souvent chez les vampires, et qui n'était guère habituel chez une jeune femme de cet âge là. Serait-ce un rôle qu'elle se donnait ? Il ne le savait pas, mais il tâcha de s'adapter quand il entendit la réponse directe, et manquant de tact de Luthéana. En faîte lui aussi prit un air assez froid, mais plus du genre stoïque que méfiant, tel la statue millénaire qui résiste aux assauts du temps, et reste impassible devant la foule qui la contemple. Et sa réponse fut donc donné avec un calme méthodique.

« Ce n'est pas vôtre défunt père qui m'intéresse madame, mais vous. Après si vôtre désir est de suivre la même voie que feu vôtre géniteur, et d'emboîter ses pas cela reste vôtre choix. » Une manière de rester conciliant dans ses propos, avant de reprendre au sujet de la méfiance de la jeune femme. « C'est à vous de décider si cela aura le cadre d'un interrogatoire, ou d'une rencontre cordiale mademoiselle, pour ma part je me fiche bien de tout ceci, traitez moi comme un ami, ou comme un ennemi si vous le désirez. Mais la fils de marchand que je suis préférerai plutôt que nous soyons « partenaires d'affaires » en vérité, mais bon cela n'est pas forcément de mon ressort. » Dit-il stoïque comme le roc se dressant au dessus des flots, et résistant à la furie de la mer déchaînée. Puis il la regarda d'un air neutre pour jauger sa réaction avant de reprendre en désignant le jeu d'échec.

« Aimeriez-vous faire une petite partie ? A ce que je vois vous semblez plus expérimentée que vôtre âge ne le laisse paraître demoiselle, mais cela n'est pas forcément surprenant lorsque du jour au lendemain nous devenons le seul représentant de sa noble famille. Le lot de responsabilité en découlant est grand… Et la pression sur vos épaules doit l'être tout autant. Et ce genre d’événements oblige à mûrir très vite en géneral. » Avant de reprendre après réflexion.

« Quand à la paix au final je peux toujours me tourner vers quelqu'un d'autre pour m'aider en ce sens-ci, mais en dehors de ceci ne me faîtes pas croire qu'une dame comme vous n'a pas la jugeote de voir ce que pourrait lui apporter un possible partenariat avec un homme comme moi. » Il était après tout le deuxième homme fort de l'empire Glorien, conseiller royale, grand trésorier de l'état, seigneur de la forteresse de Fortuna. Il était célèbre notamment pour être arrivé là alors qu'il n'était qu’inspecteur des finances à la base, mais aussi pour être un animal politique, et en partie un philosophe aussi, mais ce dernier détail là était bien moins connu. Et il faisait cela en la fixant elle aussi dans les yeux, et on pouvait voir transparaître sa volonté immense pour sa part, une force tranquille venant d'un d'esprit en acier trempée forgée par une vie de contrôle de soi-même, et plusieurs années de fréquentations d'une cour remplie de vampire. Et sur ce il acheva par quelques propos.

« Mais si vous désirez néanmoins partir, et ne pas saisir les possibles opportunités que je pourrais vous offrir, faîte mademoiselle. Je ne vous retiens point ici. Cela serait après tout bien rustre de ma part. Après tout nous sommes entre gens civilisés. » Acheva t-il en sortant une pipe de la table basse proche de lui, et en l'allumant tranquillement.

Elle fut surprise de l'attitude de l'homme à son égard, elle semblait même.. Déçue ? C'était bien le terme, la petite lueur combative qu'elle avait eu pendant le début de l'entrevue c'était éteinte. Elle finissait par lâcher un soupir las, lâchant un rapide regard douloureux sur le côté, elle n'aimait pas vraiment qu'on lui cause de son père, sa haine pourrait bien remonter.

« La mort de mon père a été un grand soulagement pour toutes les personnes qui l'entouraient. Elle avait dit cela tout simplement, ignorant même pourquoi elle se livrait à lui. Il est dur de vivre dans l'ombre de cet homme. Et je vous demanderais de ne pas me comparer avec cette ordure, s'il vous plait. »

Cette soudaine vulgarité, laissait peut-être paraître un peu trop sa haine, mais il ne devrait pas s'en douter, après tout durant toute son enfance elle n'avait fait que vivre dans l'ombre de son père, elle l'admirant comme tous les enfants, peut-être.

Luthéana se posait quelques questions concernant cet homme, comment avait-elle pu oublier qui il était ? Et voilà qu'elle se retrouvait en face d'une personne qu'elle n'arriverait pas à maîtriser, ce n'était pas un garde qu'elle avait en face d'elle, ni même un homme stupide, ce dernier était même plutôt intelligent un peu trop peut-être. Elle considérait son offre, elle refuserait son offre si elle avait quelque chose à cacher, mais elle n'avait rien à cacher.

Ce dernier la poussait à réfléchir, elle ne pouvait pas juste se contenter de minauder et d'user de ses charmes pour qu'il tienne une promesse sur l'oreiller, non, c'était bien plus complexe. Et on devinait facilement sa concentration dans son regard.

« Ce serait stupide pour ma maison de refuser votre offre. Et absolument pas profitable, après tout dépend de ce que vous me proposerez, sire. »

Elle observait rapidement le jeu tout en l'écoutant, elle avait encore une âme d'enfant et la proposition d'un jeu, l'amusait même si ce fut le jeu des rois. Ne répondant même pas à sa proposition et avançant la première pièce. Elle semblait bien partie pour passer une soirée intéressante.

« Il y a de bien vilaines rumeurs qui courent sur mon sujet, fausses bien entendu, j'espère que ce n'est pas la raison de cette convocation. »

C'était un pieu mensonge, mais un mensonge quand même, elle ne laissait rien paraître de ce fait, se contentant d'attendre qu'il joue son tour. Elle n'avait pas d'autres choix que de plier, plier pour savoir ce qu'il désirait, elle n'était pas stupide, ce ne serait qu'un échange de bon procédé, rien d'autre. Dans ce jeu il n'avait pas de moyen terme, pas de trêve, soit l'on gagne, soit l'on perd. Et comme tous les enfants elle n'aimait pas perdre, elle n'avait jamais vraiment grandi, son corps en tout cas avait un cran de retard sur le reste.

La jeune femme semblait être un peu apaisée tout à coup, Ostiz regarda cela avec un air calme. Visiblement il avait aborder la chose de la bonne manière, soit ! Après tout cela serait sans doute plus agréable d'aborder ceci en des termes plus cordiales, car ils étaient entre gens de bonne compagnie donc il n'y avait pas besoin de se regarder en chien de faïence. Surtout s'ils étaient peut-être appeler à collaborer à l'avenir, et si pour sa part il voulait en savoir un peu plus sur elle.

« Si tel est vôtre désir, soit demoiselle. Je tâcherai donc de ne plus vous comparer à lui. » Dit-il toujours aussi diplomatique, et conciliant. Après tout elle le lui demandait poliment malgré sa légère touche de vulgarité au sujet de son défunt père, et puis il avait déjà toucher juste, et apprit deux trois choses rien que par sa réponse. Le fait qu'elle ne semblait aucunement aimé son décédé géniteur peut-être. Ou bien était-ce de la jalousie à l'égard de ce dernier ? Il ne savait rien sur ces détails-ci, mais il semblait y avoir si ce n'est de la rancœur, du moins de la frustration à ce sujet-ci…

Mais cette jeune femme si elle semblait jeune ne semblait ni bête, ni inexpérimentée, ou du moins elle se donnait l'air de ne pas être inexpérimenté. L'air froid, et sûr de soit n'était pas vraiment l'apanage des enfants gâtés, mais de ceux qui avaient un minimum d'expérience, et un passé qui les avait forgé comme du fer chauffé à blanc. De plus elle continuait à jouer la prudence de rigueur, même si elle semblait moins glaciale. En somme elle était effectivement bien loins d'être stupide, et encore moins naïve… Il répondit donc calmement.

« Vous aurez le temps que vous désirez pour réfléchir à ma proposition si vous le désirez dame Luthéana. Après tout nous avons bien tout nôtre temps ? » Dit-il patient, et puis elle était peut-être du genre à ne pas aimer qu'on lui mette la pression donc autant ne pas trop serrer le vis pour qu'elle se sente à l'aise…

« Je suis certain néanmoins qu'avec effort, et bonne volonté nous saurons trouver un accord qui aura nôtre approbation à tout deux. » Ajouta t-il avant de se concentrer un instant sur le jeu d'échec ensuite.

Pour sa part il fit donc avancer l'un de ses cavaliers tout simplement, décidant qu'il ferait bien de jouer une avancée prudente disons, Ostiz aimait bien les échecs. Il n'était pas un joueur de génie à ce jeu mais il savait être un très bon adversaire. Et il répondit distraitement aux paroles de la dame.

« Je suis au courant de ces rumeurs, et si ce ne sont les raisons principales de mon invitation elles le sont en partie en effet. Vous vous en doutez après tout vu que vous le demandez. Sinon vous n'y feriez pas suggestion, je me trompe? » Dit-il clair en finissant avec cette question rhétorique, l'honnêteté étonnerait-elle cette jeune femme ? Disons qu'il avait répondu honnêtement pour voir cela. De plus si elle demandait c'est effectivement qu'elle s'en doutait, donc impossible de la berner à ce sujet. Il reprit d'ailleurs calmement.

« Quand à ma proposition, je voulais d'abord vous proposer quelque chose de simple, vous savez que les produits provenant de l'étranger sont taxés plus lourdement que les autres à Caladon, et les nobles locaux disposent de certains privilèges aussi comme toujours. Je pensai donc que les marchands fortuniens pourraient donc par exemple passer par vôtre intermédiaire pour que les produits leurs arrivent moins taxés que s'ils avaient fait autrement, ce bien entendu en échange d'une partie de leurs bénéfices. Un accord qui serait ainsi profitable économiquement à vôtre famille, et à ma cité » Et sur cette proposition il ajouta après avoir humer légèrement la fumée de sa pipe.

« Alors que pensez-vous de cette première « propositions »? » A l'entendre parler, on pourrait le prendre pou un marchand qui était en train de conclure une affaire juteuse pour les deux partis concerner. Peut-être ses origines marchandes qui remontaient à la surface un court moment, mais pour sa part il voyait bien que cela ne serait pas une proposition trop difficile à accepter sans doute. De plus il y avait de l'argent à se faire, beaucoup rien que par cela.

« Vous ne devez pas ignorer le fait que c'était un homme violent, personne ne s'était mesurer à lui jusqu'à ce funeste jour. Elle marquait une légère pause. Sa mort à presque mis ma famille dans la tombe, ma mère s'étant envolée, aucun descendant, je n'ai pas eu le choix de reprendre le flambeau. Si j'ai accepter cette vie ce n'était pas par gaieté de cœur. »

Elle remarquait sans mal qu'il essayait de la aire parler, elle n'aimait pas vraiment cela mais ne laissait rien paraître, elle était plutôt tendue sur ce sujet, ne sachant pas trop à quoi s'attendre, elle avait même presque peur de ce qu'il pourrait arriver s'il apprenait son crime, ou plutôt devrait-elle dire ses crimes.

« Autant de temps qu'il nous faudra faudra pour trouver un arrangement. »

Elle l'observait jouer, les échecs étaient un jeu qu'elle appréciait tout particulièrement, elle était plutôt douée pour son jeune âge, ce jeu lui permettait de travailler son sens tactique et sa réflexion.

Luth posait de nouveau ses yeux sur l'homme, jouant distraitement avec ses bagues, c'était un geste un peu nerveux, cet homme l'impressionnait il avait de la carrure, pas celle des hommes d'armes, non, celle du tacticien qui ne laisse aucune chance à son adversaire.

« Je veux juste faire taire ses rumeurs qui salissent mon blason et ma réputation. Elle lâchait un soupir agacé. »

Elle répondait volontairement à côté de la plaque, elle ne voulait pas vendre trop d'informations sans s'en rendre compte, elle jouait parfaitement la petite noble outrée des injures qui fusaient dans son dos. Elle écoutait ensuite le marché d'on il voulait lui faire part.

« C'est un bien noble marché que vous me proposer, profitable à nous deux, j'ai cruellement besoin d'argent et vous ne pas vous ruiner ça me semble viable comme échange de bons procédés nous diront. »

C'était des plus tentant pour elle et pour sa famille, elle se laissait donc aisément tenter.

« On m'avait effectivement fait part des tristes tendances de cet homme. » Dit-il calmement au sujet du père de la jeune femme avant d'ajouter. « Se retrouver orphelin, et livré à soit même en grande partie n'est jamais facile, mais malgré tout vous avez rebondit. Et tâchez de vôtre mieux de faire honneur à vôtre nom. » Ajouta t-il pensif, il ne savait pas si elle sincère dans ses propos, mais il nota tout cela dans un recoin de sa tête.

De toute manière il avait tout son temps, et en effet il savait pour le fait que dame Luthéana était la dernière représentante de sa lignée, quelque chose qui devait être difficile à gérer pour une femme seule ayant encore la vingtaine environ. Cela devait donc beaucoup influer sur la manière de voir les choses d'une telle personne à sa manière. Et il hocha tranquillement la tête lorsqu'elle confirma qu'ils prendraient le temps nécessaire au sujet de leurs propositions.

Tout en se concentrant en même sur le jeu d'échec, jeu qui avait tout son intérêt, et qui d'une certaine manière exprimait bien un fait. Si la reine, et le fou étaient des pièces d'importances, et le roi une pièce vitale, même un pion pouvait avoir son importance si bien utilisé…

Et dans tout les cas il en profita lui aussi pour observer la dame, elle semblait jeune, elle n'avait pas forcément une carrure imposante, mais elle avait une allure, une apparence qui n'étaient pas courantes, et difficile à oublier cela il fallait le dire, et comme depuis le moment où il l'avait rencontré elle lui semblait aussi avoir un air étonnamment juvénile pour quelqu'un de cet âge.

« Ce n'est malheureusement pas moi qui fait courir ses rumeurs donc je ne suis pas vraiment dans la possibilité de les faire taire. » Répondit-il pragmatique.

Et il avait remarquait qu'elle répondait un peu en dehors de ce qu'il aurait voulu, mais il n'insista pas pour le moment car il comprenait qu’elle réagisse ainsi à tout ceci. Des rumeurs pouvaient après tout être dévastatrice pour les personnes concerner par ces dernières, surtout si elles n'étaient pas maîtrisés, et surtout si elles mettaient en toute l'honneur, ou la dignité de la personne ciblée…

« Bien, bien… Bon avant d'aborder ma première proposition, étant donné que vous êtes mon invité madame. » Dit-il en se levant pour aller chercher des rafraîchissements. « Puis je vous servir quoi que ce soit ? » Bien entendu parfaitement poli avant d'ajouter ensuite…

« Dîtes moi, simple curiosité de ma part. Pourquoi une noble dame tel que vous et sa famille a décidé de s'installer à Caladon l'Harmonieuse ? Est-ce son statut neutre de cité-état qui lui a valu cet honneur ? » Une question qui pouvait sembler pleine d'implication, mais qui ne l'était pas réellement en vérité. Et elle se posait, après tout Caladon n'avait émerger qu'il y a quelques années donc on pouvait comprendre

« Maintenant je ne me fais plus de soucis, il ne nuira plus à personne à présent. Et c'est bien mieux comme ça. Elle insistait grandement sur cette dernière phrase. »

Qu'est-ce qui avait bien pu décider la demoiselle à tuer son père après des années de sévices ? La coupe était pleine depuis bien longtemps, ce qu'elle avait voulu c'était le voir mourir de ses mains, alors qu'il était au plus prêt et qu'il ne s'y attendait pas, sentir la mort le prendre, c'était probablement tout ça qui avait poussé son geste, elle y avait pris un certain plaisir. Elle avant vécu sa mort comme un second souffle, elle ne s'était jamais sentie aussi libre que quand elle avait enfoncé la dague dans son cœur et voir la vie quitter son regard.

Elle avait apprécié la sensation que cela lui avait procuré, c'était quelque chose de malsain, mais de délectable, la première fois qu'elle faisait couler le sang et elle avait apprécié cette position de force. C'était à partir de ce moment-là qu'elle avait compris et remarquer le pouvoir qu'elle avait sur les hommes, ce qui était enfoui en elle avait fait surface après ce geste.

La jeune femme observait longuement le jeu, ce jeu ne pouvait pas être plus réaliste, on sacrifiait souvent les pions pour conserver les pièces maîtresse pour mieux gagner cette guerre d'usure en conservant ses forces principales. Depuis bien longtemps elle ne se contentait plus d'être le simple pion de son père.

« Certes, mais vous avez de l'influence, des contacts, je n'espère rien de plus que des noms. »

Elle affichait un sourire un peu naïf, une menace à peine dissimulée à l'égard de ceux qui avaient crachés sur son blason, elle n'était pas connue pour pardonner. C'était comme s'il y avait deux personnes en elle, la face de surface, la gamine et l'autre dans l'ombre, la manipulatrice. Le deux donnant un mélange détonnant.

La dame s'installait un peu plus confortablement dans son fauteuil, observant la proposition de l'homme répondant tout simplement d'un ton détaché, perdue dans ses pensées :

« Absinthe, sans sucre et pas trop diluée, s'il vous plait. »

Il était surprenant qu'une fille de son âge, voir même une femme se tourne vers ce genre de spiritueux plutôt que vers les vins doux et sucrés. Mais elle n'était pas vraiment là pour causer de ses goûts en matière d'alcool. Il était tard et la vigueur de la boisson la réveillerait un peu.

La suite la faisait lever le nez de ses pensées, elle réfléchissait un petit moment avant de répondre, pourquoi était-elle revenue sur les lieux de son malheur ?

« Notre demeure familiale à Gloria e été détruite, c'était là où vivait mon père et je ne me sentais pas de vivre loin de ce qui était proche de ma famille. »

Après tout, les criminels retournent souvent sur les lieux de leurs méfaits, non ?

Les paroles au sujet du fait que le père de Luthéana ne nuirait plus à personne, et que cela été préférable le titillèrent un peu intérieurement. Cela semblait presque porter un message caché, cela ne voulait pas forcément dire quoi que ce soit, mais c'était assez spécifique pour le noter après tout…. Surtout au vu de la haine que semblait lui consacrer sa fille, fille qui se réjouissait de la mort de son père tout de même au point de l'avouer à sa personne. Au lieu de nier hypocritement détester le père en quoi que ce soit comme l'aurait fait beaucoup de nobles. Oui cela était bien curieux comme manière de faire, et il s'en souviendrait sans doute le moment venu…

Comment pouvait-on haïr son père ainsi après tout ? Qu'avait fait ce dernier à la jeune femme pour mériter à ce point sa haine ? Ce serait le genre de sujet sur lequel il devrait se pencher plus avant à l'avenir pour en savoir davantage. Les années théocrates avaient bien entendu eu toutes leurs lots de sombres évènements, et il était certain qu'il pourrait probablement apprendre quelque chose d'intéressant avec de la chance…

« Je préfère ne pas me mêler d'histoires de ce genre, sauf si j'ai une très bonne raison de le faire. » Dit-il néanmoins calme, et neutre quand la noble dame dit qu'elle désirait des noms, c'était assez évocateur en soit pour Ostiz. Si elle demandait des noms ce n'était pas probablement juste pour savoir, et pour sa part il préférait ne pas s'y engager sans bonne raison, ce serait sinon comme avancer son roi imprudemment sur plateau du jeu d'échec, de manière à ce que ce dernier soit à la merci de la reine ennemi…

Et puis les affaires de vengeances il ne les appréciait pas pour sa part, donc oui il ne s'y engagerait pas sans une très bonne raison, surtout que détail. Il n'avait pas la confirmation à coup sûr que ces rumeurs soient mensongères, surtout après ce que lui avait dit la dame auparavant, et donc si ces rumeurs étaient vraies ceux qui les avaient fait circulé ne méritaient pas spécialement ce qui pourrait leurs arriver…

« Si tel est vôtre désir. » Dit-il réfléchit peu après que la dame ait demandé de l'absinthe lorsqu'il avait proposé de lui offrir à boire. Il ne fallait pas oublier que l'absinthe était une boisson très forte, et que non diluée elle mettait à terre là plupart des hommes en 2-3 verres. Il est vrai que les goûts de la dame en matière d'alcool après sortaient de l'habituel, mais cela ne lui importait pas vraiment, juste qu'il trouvait légèrement étrange qu'elle veuille boire un alcool aussi fort alors qu'ils discutaient d'affaires. Mais après c'était son choix donc il n'allait pas refuser de ce fait.

« Je comprend, en effet la demeure familiale est souvent un lieu dont il est difficile de se détacher. » Dit-il ensuite calme aux réponses de la dame, même si au fond la réponse de cette dernière était tout de même un peu étrange, après tout là plupart des femmes fuiraient plutôt le lieu où vivait leur père tyrannique que l'inverse.

« Sur ce j'aurai bien d'autres sujets à aborder avec vous madame, mais je suis curieux… Après tout une femme comme vous doit bien avoir des idées en têtes, et des propositions à faire. Je vous propose donc si vous le désirez de faire cela à vôtre tour si tel est vôtres souhait, pour ma part je suis tout ouïe. » Ajouta t-il ensuite serein, de manière à rester poli, et galant. Après tout il laissait pendant un moment à la dame l'initiative de la discussion si elle le désirait, peut-être qu'elle apprécierait cela, de plus Ostiz aimerait bien avoir une idée du genre de propositions que pouvait faire cette jeune femme.

« Je me demande tout de même, pourquoi votre choix pour ce genre d'alliance se porte sur ma maison ? A Caladon, il y a des tas d'autres familles bien plus riches, bien plus connues et bien mieux placées. Voir votre choix se porter sur une ancienne famille profondément théocrate et pas la plus recommandable me laisse profondément perplexe. »

Peut-être qu'en effet ce choix n'était pas des plus habiles, mais elle ne pensait pas que l'homme était stupide à ce point, non, il avait une idée bien plus poussée que la simple alliance entre deux maisons. Peut-être même qu'il avait eut vent de quelques rumeurs malignes ? Cela n'aurait pas vraiment été étonnant.

La force de caractère qu'elle avait hérité de son père la gardait consciente du danger qu'elle encourait à frayer avec un homme pareil, soigneusement caché derrière des air de politicien âgé il n'en demeurait pas moins véritablement dangereux.

« Pardonnez-moi, je méprise profondément les traîtres, les menteurs et les autres de ce genre-là. »

Ce n'était pas vraiment une question de vengeance, mais disons de leçon de vie, une leçon de vie remplie de respect qui aurait pu leur apprendre à tenir leur langue. La confiance était des plus importantes dans les relations.. politiques de la noble. Presque vitale.

Luth avait retrouvé toute sa confiance, bien installée dans son rôle elle s'exprimait clairement, d'un ton froid presque détaché, mais nullement supérieur, comme elle avait trouvé un adversaire à sa taille, elle le respectait donc et ce respect teinté de crainte était difficile à obtenir.

« Je n'ai pas vraiment grand chose à vous demander, j'ai bien assez d'argent pour faire fonctionner facilement ma maison, mais d'ici peu j'envisage de me déplacer à Gloria pour quelques affaires qui requièrent toute mon attention. »

Elle attendait donc poliment son verre.

« Appelons cela un pari dame Luthéana, après tout il arrive des fois que certains investissements qui ne semblent pas forcément les meilleurs au début s'avèrent hautement profitable à l'avenir. » Dit-il pratique avant d'ajouter. « De plus est-ce peut-être parce que vôtre famille a beaucoup à prouver que mon attention s'est porté vers-elle ? » Dit-il d'un ton qui se voulait implicité, mais pas très clair sur ce qu'il implicite, à elle de faire marcher son imagination donc.

Dans tout les cas oui il avait bien un projet en tête en dehors du fait d'en savoir plus par exemple sur certaines rumeurs, un projet où cette dame saurait avoir son utilité surtout que ce projet concernait la cité de Caladon avec laquelle Ostiz comptait prendre contact de manière assez directe dans les faits… Et le soutien d'une famille noble vivant dans la cité état l'y aiderait certainement. Un projet qui saurait être fort lucratif pour lui, pour Caladon et peut-être pour la famille de dame Luthéana si cette dernière faisait les bon choix, après tout en ce monde beaucoup des choix, et des opportunités se présentant à nous, et la réussite du fait de faire les bon choix, et saisir les opporunités de ce fait...

« Je ne connais que peu de monde pouvant se vanter d'apprécier ce genre de personne dame Luthéana. » Dit-il à la dame quand celle-ci disait ne pas apprécier les traîtres, et les menteurs ce qui était fort compréhensible. Et ce même si l'on pouvait être un menteur, ou on traître l'on n'appréciait jamais inversement que quelqu'un nous mente, ou nous trahisse même si cela est ou non justice.

En vérité de toute manière il ne comptait pas trop s'immiscer dans des complots, et des histoires de vengeances ou non entre nobles sans y trouver son intérêt, après tout il serait tellement facilement sinon de le doubler, ou de la trahir, et Ostiz préférait ne pas avoir l'impression d'être une pièce sur un échiquier jouer par n'importe quel noble.

Et il lui apporta d'ailleurs son verre d'absinthe alors que cette dernière finissait de lui parler d'un ton à nouveau très confiant, et assurée. Cette dame semblait maîtresse d'elle-même en cet instant, et pour tout avouer il ne s'en attendait à pas loin de sa part. Et alors qu'il avait finit de lui donner son verre il s'assit à nouveau calmement face à elle, et ajouta.

« J'ai l'impression que vous manquez d'ambition madame, ce que je suppose est une impression mensongère, l'important n'est pas d'être déjà riche, et d'avoir déjà une bonne position. C'est de consolider cette dernière surtout au vu des tragédies qui ont frappés vôtre famille, et refaire dorer le blason de vôtre maisonnée. » Dit-il d'un ton maîtrisé avait d'achever ensuite.

« N'aimeriez vous donc pas prendre une part active par exemple dans la prospérité de Caladon ? Faire en sorte que vôtre nom reste gravée en lettre dorée dans l'histoire ? Ou préférez vous attendre que les choses se passent, et que le temps finisse par avoir raison de vous ? Pensez vous que vôtre nom perdurera longtemps ainsi ? Sachant que vous êtes la seule héritière de vôtre famille, qui voudra se marier, ou s'associer à quelqu'un qui comme vous le préciser est cible de rumeurs, ou de messes basses… Êtes vous donc du genre à vous laisser ainsi faire sans protester, ou bien à vous lever face à tout cela, et prendre en main vôtre vie pour la façonner par vôtre volonté... » Il savait où il allait en disant cela, et il se demandait si la réaction de la dame serait exactement celle qu'il désirait voir.

« Dans les paris on ne gagne jamais, il n'y a qu'une seule règle, la maison de paris gagne toujours. Elle relevait soudainement le regard vers l'homme. Travailler avec moi comporte certes quelques avantages mais autant de risques, si vous voulez œuvrer dans la lumière pourquoi faire appel à moi ? »

Après tout la demoiselle était assez difficile à contacter et répondait que difficilement aux appels de ce genre là, son temps était précieux et elle n'aimait pas le perdre en futilités. Donc qu'est-ce que qui avait bien pu la convaincre de se déplacer ? L'absence de choix ? La légère teinte de menace dans la lettre qu'elle avait reçu ? Elle sentait que l'homme ne lui laissait accès qu'à un faux choix, en réalité la décision ne l'appartenait pas.

« Personne n'aime ce genre de personne bien entendu. »

Elle repensait sans mal à tous ceux qui l'avaient trahis, son seul réflexe fut de serrer les dents. dieu qu'elle n'aimait pas ce genre de situation où elle était captive de l'autre, refuser ne pouvait pas faire parti de ses choix, alors que faire, attendre en serrant les dents ?

Luth eut un air surpris quand enfin il lui apportait son verre, plongeant assez rapidement ses lèvres dans le liquide vert, appréciant la sensation que l'alcool lui offrait. Il lui rendait l'esprit plus vif.

« Ne jouez pas à ce jeu avec moi, je suis loin d'être stupide, mais pourquoi ne pas vous tourner vers une famille marchande ? Je n'y connais pas grand chose au commerce, je serais donc plus prompte à faire des erreurs. »

Ce choix aurait surpris plus d'une personne, ce choix était des plus surprenant.

« Et si nous en venions au fait, vous avez quelque chose derrière la tête je le sens et si ce n'est pas ça vous êtes juste fou ou stupide. »

Son ton était soudainement devenu plus froid et plus confiant, dans chaque rumeur il y avait une part infime de réalité, les rumeurs parlaient de ses amants qui tombaient comme des mouches et d'autres choses plus ou moins joyeuses.

« Pensez vous vraiment que je ne fais appel qu'à vous, et que vous êtes la seule personne sur laquelle je mise ? » Demanda t-il pratique à cette question dont la réponse était évidente avant de poursuivre. « Vous vous doutez bien que je dois entretenir tout un réseau de relations, et vous êtes l'un des embranchements de la toile que je tisse, mais au fond pourquoi mes intérêts vous intéressent-ils tant que cela ? Pensez vous vraiment que je vais vous tout vous dire ? Est-ce que pour vôtre part vous me dîtes tout ? Je pense que la réponse à des deux questions est non donc il est inutile de perdre vôtre temps en question de ce genre dame Luthéana. Et voyez plutôt comment en tirer parti de vôtre côté. » Dit-il simplement en hochant la tête au sujet du fait qu'elle reconnaissait que personne n'aimait les traîtres effectivement…

Et il était évident après tout qu'ils allaient tout deux garder pour eux leurs secrets, et ne probablement pas les confier à l'autre, de un car ils ne se connaissaient pas, et de deux car en tant que politicien ils chercheraient sans doute à en tirer parti, et cela pouvait aller jusqu'au chantage selon le dit secret… Pour sa part en tout cas il imaginait bien dame Luthéana être capable de ceci...

Et la dame continuait avec ses questionnements, et sans doute qu'elle aurait sa réponse si elle réfléchissait, il avait déjà fait appel à une famille de marchand, la venue de la dame n'impliquait pas qu'il n'avait de rapports qu'avec elle…

« Déjà fait, je ne place jamais mes œufs dans le même panier. » Dit-il calmement en réponses aux questions de Luthéana, avant de reprendre. « Mais il n'y a aucune famille marchande noble, les nobles ne travaillent que rarement après tout, et de ce fait pour bénéficier de leurs privilèges il faut bien passer l’intermédiaire de l'un d'entre-eux. » Puis alors qu'elle poursuivait avec son ton froid, et confiant il se releva calmement, et lui tourna le dos comme pour réfléchir… En vérité Ostiz mit très discrètement un anneau à son doigt, un anneau qui le rendait tout de suite bien plus persuasif… Il se retourna après avoir fait ainsi, calmement, et sûrement avant de prendre totalement maître de lui-même, et donnant l'impression d'être aussi totalement maître de la situation.

« Cela a t-il vraiment de l'intérêt pour vous ? Tout le monde a une intention cachée derrière la tête, ne me dite pas que cela est différent pour vous, mais il reste que je vous présente une opportunité à vous de la saisir, ou non. Si vous désirez que vôtre famille de nobles reste dans la médiocrité soit, mais seriez vous même stupide de manquer d'ambition. De même si vous désirez faire de moi un allié il vaudrait mieux vous montrer plus conciliante, où on pourrait presque croire au final que vous ne savez même pas ce que vous voulez. Vous avez donc déjà probablement la réponse à vôtre propre question, et celle qui se pose véritablement et est-ce que vous voulez tirez parti des opportunités, ou attendre calmement, et sagement que vôtre lignée sombre dans la décadence, et dans l'oubli ? Cela ne dépend que de vous, pas de moi. » Tout cela dit avec fermeté pendant que l'effet de l’anneau d’ésotérique splendeur agissait… Un anneau tout à fait unique en son genre qui pouvait réellement avoir un certain intérêt dans la situation présente.

Objet magique utilisé :

Spoiler:

« Bien entendu que non ce serait mauvais et prémonicieux. Elle fermait quelques secondes les yeux, essayant de se mettre à la place de l'homme, elle avait grand besoin de réfléchir. La réponse est non, basé tout ses espoirs sur une seule pièce c'est ridicule, on ne gagne pas une partie d'échec avec une seule pièces mais avec toutes. Décidément je me surestime. »

La demoiselle était en pleine réflexion et ça se lisait plutôt facilement sur son visage, elle prenait cela comme un simple jeu. Après tout elle n'avait pas l'expérience de l'homme. Mais cette conversation lui apprenait pas mal de choses sur son hôte. Elle aurait pu feinter habillement comme elle en avait l'habitude. Mais étrangement elle n'en ressentait pas vraiment le besoin, en effet elle avait perdu au moment même de passer la porte. Et à présent elle ne pouvait à peine remuer dans la toile tendue par l'homme.

Sans même s'en rendre compte, son hôte lui avait fait remarquer sa stupidité à se poser des questions stupides sans même réfléchir. Elle portait tranquillement son verre à ses lèvres, sans doute il lui en faudrait plus d'un pour tenir la soirée. Elle acceptait donc d'un simple hochement de la tête.

« J'accepte à une seule condition, je souhaite juste que mon nom n'apparaisse dans aucun registre quel-qu’il soit et aucune de nos - certainement - futures correspondances. »

Elle ne ressentait pas le besoin d'exprimer plus que cela ses motivations profondes, cela viendra bien plus tard, ou peut-être pas, quand au fait qu'elle ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait, il n'y avait rien d'étonnant là-derrière c'était une femme après tout, créature dite assez volatile.

Bien qu'elle ne savait pas trop dans quoi elle s'embarquait, elle pouvait au moins tenter, cette expérience serait dans tout les cas intéressante aussi bien pour sa famille que pour ses connaissances.

PS:

» Rencontre ! Mais pas que... [Avec Sony Blackson]
» Maître cobra sur son arbre perché [PV Criss]
» Que la grâce qui nous a été donné puissent les sauver... {PV Llyäh et Eliwyr} [ABANDONNE]
» Une présence jouant avec le feu [PV avec Médolie]
» Le livre noir [PV Criss]

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« Écrivons sans grâce, mais avec notre sang. » - PV Criss

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