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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
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Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr]

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Merithyn Shadowsong
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MessageSujet: Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Icon_minitimeSam 11 Déc 2010 - 20:31

Les choses n'étaient pas si mal après tout, il n'était pas pourchassé et il était confortablement installé au château de Gloria avec un ami qui le comprenait mieux que beaucoup et un jeune compagnon avec qu'il il partageait ses connaissances, il pouvait aller et venir comme il le désirait et prenait beaucoup de plaisir à discuter avec le moindre humain qui passait pour peu qu'il le fut pas noble, ceux là avaient toujours tendance à vouloir l'avoir dans leur cercle ou à lui signifier au contraire qu'il n'était pas vraiment le bienvenu avec sa franchise, son sens de la justice et ses manières étranges. Quand aux magiciens du roi... bah ! Ils tentaient toujours d'en apprendre le plus possible sur lui comme si il était un animal de foire, et même si il comprenait pourquoi cela ne cessait pas de l'irrité, de la même manière qu'il était irrité par l'ambivalence de sa situation et par le fait qu'il était contrait à rester quelque part alors que celui pour qui battait son cœur se trouvait aux antipodes du monde connu...

Oui, il avait beau tout avoir pour le rendre heureux matériellement son âme souffrait et se torturait chaque jour et chaque jour le brasier en lui grandissait d'autant que sa peine silencieuse. Il voulait le rejoindre, il voulait partir mais devait rester, son devoir avant tout, toujours son devoir avant tout le reste mais son devoir n'allait il pas d'abord à protéger Eliow ? Comment pouvait il juger la valeur de deux dragonniers, comment oserait il simplement le faire ? Avec le temps il en était venu à se représenter sa situation comme un écho de celle du fondateur de son ordre, Elwynn le Juste, qui avait aimé un vampire dragonnier et perdu ses pouvoirs de Baptistrel en tuant un autre dragonnier qui attaquait son amour... devait il comme lui perdre ses pouvoirs ? Sacrifier jusqu'à son intégrité pour celui qu'il aimait ? Il le ferait avec joie mais Eliow l'aimerait il ensuite, lorsqu'il ne serait que l'ombre de lui même, lorsqu'il serait maudit et malade, peut-être fou... la question le terrorisait et le plongeait dans des abîmes sombres chaque fois qu'elle ressortait.

Mais elle n'était pas la seule à avoir un impact sur lui, depuis quelques temps il avait, certes, intégré la société humaine mais cela ne le rassurait en rien, même si son âme était liée aux vampires et son attachement aux humains la nature lui rappelait sans cesse, quoi qu'il fasse il serait un elfe pour toujours et à jamais à moins qu'il ne change lui même son chant nom sous peine d'en perdre sa crédibilité en temps qu'arbitre et sage conseillé... Et il s'était résolu, il devait laver son honneur, laver le prétendu pêché qui le souillait aux yeux de sa race et ce devant un membre au moins du conseil impérial si ce n'était devant l'impératrice elle même, il devait leur expliquer, se justifier, il savait d'ors et déjà que la gardienne le soutiendrait mais de là à avoir de l'aide d'un autre et surtout d'un extérieur à l'ordre voilà qui dépassait ses attentes. Heiles n'avait pas suffisamment d'influence, Lyroe était trop braquée contre les vampires et les autres n'avaient pas assez de courage, il devrait se débrouiller tout seul, aussi seul qu'il était désormais lorsqu'il marchait sous les arbres.

Il prit donc la route sur son destrier couleur de perle et se dirigea vers les vieux bois sans se presser, il avait besoin de penser à certaines choses au sujet de la manière d'aborder le problème... en chemin il passa près de nombreux villages, lui serrant le cœur, les habitants étaient faméliques et semblaient avoir peur de tout mais dès qu'ils le voyait passer leur expression semblait se transformée en celle d'un rêve, fascination et émerveillement ainsi qu'un espoir qu'il le mettait mal à l'aise et il brûlait de leur dire qu'il n'était pas un sauveur et sûrement pas là pour les aider. Certes il était lié à la tortue, défenseur de la vie et guérisseur mais il était également sous serment et ne pouvait aider ainsi des âmes à présent et cela le peinait de devoir les laisser en continuant son chemin et en sentant de nouveau la chape de peur s'abattre sur eux comme une oiseau de proie... Il n'était pas sauveur, il n'était pas de leur coté, il n'était pas là pour cela mais par le Dracos la douleur qu'il ressentait n'avait pas de comparaison.

A mesure qu'il parvenait en territoire elfique son angoisse monta comme une rivière en crue, il tremblait et respirait difficilement, la présence pleine de tendresse de la mère terre était presque une torture tant il ne la méritait pas, tant il pensait ne pas la mériter et il finit par se fermer complètement à son chant et démonta à moins d'une journée de la futaie, il prépara un campement très simple et s'adossa à un tronc pour se reposer après avoir allumer un feu doux aux lueurs d'or qui tremblotait dans sa main comme une mèche de Vrakna elle même... Il se remémorait avec une pointe de mélancolie les jours aux cotés des vampires et leur regards noirs à la vue de cette flamme de pure énergie, il se souvenait Eliow observant la flamme et le faisant sourire, il se souvenait le désert et la cité perdue où le feu l'avait préservé et une bouffée de gratitude envers sa protectrice l'envahit tandis que ses yeux se fermaient. Le lendemain matin il reprit la route et quelques heures après le zénith du soleil il laissa le cheval à la robe soyeuse brouté tandis qu'il goutait pour la première fois l'ombre des grands arbres depuis plus de deux ans, fermant les yeux de bonheur et respirant à plein poumons cette odeur si particulière de fleur, d'humus et de pluie douce... et tandis qu'un oiseau venait se poser sur son épaule une pensée le frappa de plein fouet : Il était chez lui.

Les mots sonnaient si étrangement et pourtant ils étaient aussi vrais que possible, Gloria avait beau être son nouveau lieu de vie la forêt restait sa terre de cœur et la voir à nouveau était un bonheur qu'il n'avait même jamais imaginé, tant et si bien qu'il se mit à rire, d'un rire clair et limpide, aussi mélodieux que le plus mélodieux des chants, aussi enfantins que celui d'un jeune enfant et plein de la tendresse qu'il éprouvait pour le lieu... il ouvrit grand les bras et se laissa tomber dans l'herbe douce et moelleuse comme une couverture de velours naturel, il ferma les yeux et se laissa porter par le bruit de la foret, laissa ses pensées flotter dans les eaux et son corps se régénérer de la force qui se dégageait du lieu, de nouveau il ne faisait qu'un avec la foret, de nouveau la nature le protégeait et plus que tout la joie était de nouveau sienne.

Et la sagesse aussi retrouva le chemin de son esprit, il savait à présent ce qu'il devait faire, il savait comment il devait se comporter pour plaider sa cause auprès du conseil elfique... Il y avait quelqu'un qui l'écouterait, quelqu'un qui accepterait de lui servir de gage pour entrer de nouveau dans le royaume des sylvains, il ne l'avait jamais rencontrer mais le connaissait assez bien de réputation et, étrangement, il jouissait de la considération de la gardienne elle même qui pourtant détestait singulièrement tout ce qui avait trait à sa grande rivale Galadrielle. Eliwyr Maraennon... un fils du faucon comme Kylian Wallam, il devait les attirer à lui ceux là, et si Eliow était d'eux également il serait convaincu de cela même si cela paraissait naïf; il se releva et s'assit à demi dans l'herbe, les yeux toujours clos il se mit à chanter doucement le nom de celui qu'il voulait voir...

« Eliwyr fils du faucon, protecteur des elfes, coureur de la terre... Eliwyr entend moi et viens car j'ai besoin de ton aide en ce jour... »

Le vent gonfla sous lui, portant ses paroles en murmures d'arbres en arbres, de feuille en feuille et arriva jusqu'au royaume elfique, dépassant la barrière sans plus de peine que si il s'était agit d'un voile de soie. Il poussa un long soupire et regardant aux alentours, gravant le bois dans son esprit, gravant le moindre détail de ce lieu féerique entre tous, le calme qui l'envahissait après l'euphorie était comme la rivière se calmant après une crue bienfaitrice et un doux sourire fleurit sur son visage...

Il allait de nouveau s'abandonner à la contemplation de son entourage lorsque quelque chose vint le troubler, un chant nom, pas de doute c'était bien un chant nom qu'il sentait près de lui, si près qu'il aurait presque put le toucher, un chant étrange et qui le fit frissonner tandis qu'il tentait de localiser sa source... C'était un elfe il en était certain mais ce n'était pas celui qu'il attendait, alors qui ? Qui pouvait bien se trouver là en cet instant, avait il était suivit ? Et comment l'inconnu avait réussit à se cacher de lui jusqu'en cet instant... il avait certes baissé la garde mais pas au point d'être aussi vulnérable d'autant que sa cape magique l'entourait encore de ses plis soyeux, en théorie personne n'avait put le suivre mais la théorie ne semblait pas de mise en cette instant. Il posa une main sur la garde dissimulée de son épée et se prépara à lâcher un sort mais se retint au dernier moment et, en se détendant, reprit la parole...

« Allons, qui que vous soyez je prie de vous montrer. Je suis curieux de savoir pourquoi je suis suivit et surtout comment vous m'avez pisté malgré mes protections »

Sa voix douce et affectueuse chantait toujours comme les trilles d'un oiseau et il attendit passivement que celui qui était également là se montre...
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MessageSujet: Re: Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Icon_minitimeSam 11 Déc 2010 - 21:09

Gabriel n’avait jamais pensé que cela lui arriverait un jour, que ce dégoût repoussera toute forme de sentiments à l’égard de son ancienne patrie et de ce peuple de froussard, mais non : il avait le mal du pays. Son cœur pleurait de ne plus entendre le chat de Mère Nature, ses yeux se ternissait du ballet des oiseaux dans les arbres ou des feuilles volants dans le vent, tout son être se languissait de son ancien royaume.

Il avait résisté au début, il se doutait bien que ce serait vain mais il était fier de son indépendance et de sa non-appartenance à cette race de loque, mais il n’en pouvait plus. Il en avait assez de lutter contre ce qui était sa vie au final, il avait l’impression qu’on enfonçait un tison chauffé à blanc dans son cœur pour l’arracher de son torse, son regard ne quittant plus l’horizon, vers chez lui, dès qu’il perdait sa concentration.

Il prêta attention à son commanditaire qui piaillait pour attirer son regard vers lui, suant à grosses gouttes sous l’effort, trop engoncé dans ses vêtements qui avaient dû lui coûter cher vu les fils d’or qui ornaient le velours pourpre de ses habits. Pourtant l’odeur et les auréoles autour du cou et sous les aisselles faisaient fuir n’importe quel être censé, éclipsant l’hypothétique beauté de ses vêtements. Il avait fini son contrat du jour et après avoir empoché l’argent, une moue dégoûtée au contact de la main transpirante et grasse, il fit demi-tour et retourna chez lui, dans sa petite futaie privée.

Il regarda un instant l’horizon et sur un coup de tête, fit un bagage léger et acheta un cheval à un village voisin avant de prendre la direction de sa patrie, le Royaume Elfique. Il traversa le Royaume humain tranquillement, s’arrêtant uniquement pour manger et se reposer, l’esprit taraudé par l’envie de cheminer sereinement sur les terres des elfes, caressant les arbres et chantonnant avec eux la liberté et la tendresse, la paix et la joie, écoutant avec amusement la leçon qu’il faisait aux plus jeunes ou quand ils étaient gênés par un animal quelconque.

Oui, tout cela lui avait manqué, fortement manqué.

Apparemment il n’était pas le seul à avoir écouté son cœur nostalgique s’il en croyait l’elfe qui avait beaucoup d’avance sur lui, qui venait tout juste de pénétrer la frontière elfique d’ailleurs. Quand il se mit à le suivre, curieux de savoir qui cela pouvait bien être, il reconnut dans un sourire légèrement ironique le noble Merithyn Shadowsong, l’amoureux des humains et l’allié des vampire. Son cas avait été pris en exemple pour illustrer les règles du Royaume Elfique.

Il le regarda agir, demander audience à Eliwyr Maraennon, le vieux grigou elfe avant de se redresser, une moue boudeuse aux lèvres de s’être fait repérer aussi rapidement, malgré le fait que cela faisait un bon moment qu’il le filait : l’elfe devait être bien rouillé. La voix chantante le séduisit tranquillement, cela faisait un moment qu’il n’avait pas entendu l’un des siens lui parler ; se détendant, il continua son chemin vers l’individu, tranquillement et sans se presser, légèrement amusé par la situation.

Tout à coup, il arriva au terme de leurs distances et se dressa paisiblement devant l’elfe, plongeant son regard dans le sien, le détaillant calmement, laissant l’autre faire de moi-même.
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MessageSujet: Re: Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Icon_minitimeSam 18 Déc 2010 - 19:52

Terrible mal que la lassitude. Et pourtant, oui pourtant, elle s'accaparait de plus en plus souvent de l'elfe, devenant souveraine de ses pensées, de ses émotions.
Pas encore de ses actes.
Il fallait toujours à Eliwyr un véritable sang-froid, insufflé par un sens du devoir inébranlable, pour la cantonner aux méandres de son esprit. Lequel se mettait alors à vagabonder. Bien loin des problèmes politiques dont discouraient interminablement les membres du conseil.
Ses pairs.
Tout dû moins sur le papier, et dans les faits aussi, certes, encore et toujours…
Toujours.
Un bien grand mot pour qui devait vivre un millier d'année. Dont on ne mesurait réellement le poids qu'une fois dans la position où il se trouvait. Le devoir envers la nation. Les responsabilités envers la famille. Et le passé. Surtout le passé. Chaque année faisant figure de brique s'accumulant inexorablement sur un dos déjà bien courbé. Au sens imagé évidemment, car tel était le paradoxe du Beau Peuple.
A la fois bien trop vieux et bien trop jeune.

Son départ s'était fait sans heurt. Nul ne s'était permis la moindre remarque. D'autant plus que ses excuses étaient parfaites.
Aucune faille dans l'armure d'Eliwyr Meraennon.
Non pas par envie, mais parce qu'il le devait à sa famille : celle-ci dépendait de lui. Impossible donc de se faire quelques ennemis en présentant volontairement une faiblesse exploitable. Mais ses collègues en auraient-ils seulement profité ?
Débat futile et sans intérêt.
Mais il était toujours bon de faire vagabonder ses pensées. Si l'exutoire ne pouvait venir par les actes, c'était là encore le meilleur moyen de purger une âme que par trop fatigué, ennuyé, lassé.
L'Eau Qui Dort.
Et qui n'avait nulle intention de se réveiller, dû moins jamais entièrement et véritablement. Seuls quelques moments de l'existence en valaient la peine. Il lui suffisait alors d'ouvrir les yeux, et de capturer ces instant fugaces, aussi éphémères que fragiles, et pourtant si chers à son coeur solitaire.

Gylas et Galywen Meraennon. Les deux êtres encore capable d'un tel exploit. Les joies de l'enfance et cette innocence si précieuse qui semblait la caractériser. Leurs jeux et leurs efforts. Leurs joies et leurs peines. Un cadeau béni pour qui savait contempler sans voir. Voir sans décrire. Décrire sans analyser. Simplement être là. Faire acte de présence. Les jeunes elfes n'en demandaient pas plus, préférant au contraire trouver leurs propres solutions aux embûches de la vie.
Mais là encore, devoir et responsabilités venait ternir cette simplicité. Comme en toute chose, il ne pouvait y avoir qu'un bon coté, car la pièce avait deux faces.
Toujours. Ce même mot qui revenait, une fois encore…

L'appel avait été simple et concis. Une demande polie venant sans nul doute d'un Baptistrel. Ces derniers n'étant guère enclin à sa présence, c'était là chose étonnante. D'autant plus que le lieu se trouvait au-delà des frontières magiques.
Une histoire surprenante qui attisa tout de suite sa curiosité dévorante. Cette vieille amie qui le rappelait une fois n'est pas coutume au monde des vivants.
Et la lassitude reflua, non par preuve de faiblesse : elle était malheureusement bien loin d'être vaincu. Mais elle avait choisie, en stratège avisée : d'attendre son heure.
Car la vie d'un être étant âgé de plus de la moitié d'un millénaire n'était composé que de cycles : alternant une kyrielle d'émotions complexes, schéma d'une alchimie que nul ne comprenait réellement.
Rien de très optimiste donc. Mais après tout, la première chose que l'on perdait au fil des décennies : c'était bien la naïveté. A la fois malheureux et bienheureux privilège de la prime jeunesse.

La différence entre les deux forêts qui n'étaient pourtant qu'une seul fut subtile. Mais quelqu'un d'aussi capable qu'Eliwyr dans les arts magiques la repéra sans même le vouloir : il avait dépassé la protection et se dirigeait à présent vers le lieu de son rendez-vous.
Bien que la curiosité le dévorait littéralement, son attitude ne se détachait nullement de ses habitudes. Il avançait de sa démarche coulée, aussi impénétrable que le royaume maudit.
Solide comme un chêne plusieurs fois centenaires, et pareil à un lac aussi profond qu'immuable.

Ses yeux ne s'ouvrirent qu'une fois, seulement à moitié et pendant une durée des plus limités. il retint cependant tout ce qu'il y avait à retenir : la composition des lieux, deux elfes, leurs histoires respectives et leurs noms.
Suffisant.
Un temps passa. Quelques minutes dérangeantes pendant lesquelles il ne dit rien, ne fit rien, ne paraissait même plus respirer. Puis il composa un salut elfique, le regard en moins, évidemment. En d'autres temps et d'autres lieux, il aurait aimé honorer le Baptistrel.
Mais il était dirigeant avait d'être un passionné d'arts.
Mais il était conseiller avant d'être Eliwyr Meraennon.


Deux égarés que la nature rappelle en son sein.

Eli' apprécia un instant la caresse du vent, les murmures des arbres et les chants des oiseaux. Il semblait avoir complètement oublié les deux jeunes elfes tant cette méditation aussi intense que soudaine captait tout son être. Puis, aussi brusquement qu'il s'était perdu dans les chemins tordus de son moi intérieur, il reporta son attention sur Merithyn Shadowsong et Gabriel Eledhwen.
Il ne dit rien. Car il n'y avait alors rien à dire. Il se contenta d'un bref signe de tête, indiquant que ses interlocuteurs pouvaient parler.
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MessageSujet: Re: Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Icon_minitimeLun 20 Déc 2010 - 17:27

Il ne s'était pas attendu à cela, en faite il n'avait jamais pensé qu'on le suivrait, il pensait être encore assez insignifiant pour passer sans peine et surtout éviter de devoir parler à qui que se soit avant son audience, après tout il était jeune, presque hors la loi et surtout très distant même du temps où il vivait sous la futaie du royaume elfique. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'une ombre se détacha des végétaux pour venir se tenir devant lui en pleine lumière, telle une apparition silencieux, un elfe oui, un elfe de haute de taille, le dominant et l'écrasant de sa hauteur sans même faire un seul geste en ce sens et Dracos qu'il semblait jeune, bien plus jeune que lui et déjà aussi redoutable... mais où allait le monde pour que les âmes pures perdent si tôt leur voile blanc pour celui du deuil, cet univers était il fou au point de changer les lois ancestrales ? Mais non... c'était évident, les innocents étaient toujours les premiers touchés. Et quel silence, pourquoi ne parlait il pas, pourquoi le contemplait il ainsi, avait il quelque chose d'étrange ou de déplaisant ?

Il se visualisa mentalement, tel qu'il s'était vu pour la dernière fois dans un miroir à Gloria avant son départ pour la forêt, plus pâle que la normal en raison de son nouveau mode de vie nocturne, mince, trop mince peut-être et la lumière émanant de lui comme un halo, trahissant le feu qui brûlait en lui et le consumait sans fin. Peut-être était ce ça qui expliquait le regard de son soudain vis à vis ou peut-être pas, du moins observa il les prunelles sombres de l'autre elfe sans émettre le moindre son, fronçant simplement les sourcils pour preuve de sa perplexité et analysant ce qu'il avait en face de lui avec le plus grand calme.

Il était toujours calme bien entendu mais la protection de la forêt et la présence de la terre comme nulle part ailleurs l'emplissait d'un tel bien être qu'il ne pouvait pas être sujet à la peur ou à l'angoisse quand bien même sa vie serait elle menacée, c'était tout bonnement inconcevable pour lui que de ne pas être en paix dans un lieu comme celui ci.

Une fois son inspection faite il inclina poliment la tête sans trop s'abaisser et cilla en chassant une mèche de devant ses yeux, réfléchissant... il n'avait jamais vu ce jeune elfe auparavant, ne connaissait pas son nom ni la raison qui pouvait le pousser à l'avoir suivit mais quelque chose m'attirait vers lui, une douleur qu'il ressentait au travers de son chant , quelque chose de ténu mais de présent... mélancolie, souffrance sourde d'anciennes blessures et quelque chose d'autre, sombre et froid tout en bouillant, il ne chercha pas plus en avant que son impulsion créatrice réagissait déjà, il était guérisseur et protecteur, il ne pouvait laisser l'homme ainsi, il ne pouvait pas simplement rester là à attendre et voir les ténèbres l'emporter, il voulait l'aider, comment il ne savait pas, ne savait pas si il devait oser mais ne pouvait simplement se fermer à ce qu'il ressentait.

Il avança une main jusqu'à frôler le visage au dessus du sien, son visage portant une expression de profonde tristesse mais également d'attachement, il se rétracta en posant les doigts sur ses lèvres et se détourna à demi en brisant le silence d'une voix basse, presque un murmure, comme si il craignait de provoquer un désastre en parlant trop fort, comme si élever la voix en un lieu tel que celui ci relevait du sacrilège...

« Qui êtes vous... pourquoi me suivez vous... je-je ne vous connait pas.... »

Il s'interrompit et essaya de trouver l'éloquence qui le caractérisait tant en règle général mais sans vraiment y parvenir et décida simplement d'être lui même et de s'exprimer comme il le ferait dans n'importe quelle autre circonstance même si il faisait toujours attention de ne pas s'entortiller dans la toiles des mots, ne sachant que trop bien ce qu'un verbe mal placé pouvait provoquer.

Que pouvait il dire face à un tel individu, que devait il dire, sans le froisser mais sans pour autant s'incliner et surtout qu'était il prêt à entendre et à accepter de la part de quelqu'un qu'il ne connaissait pas le moins du monde... ne pas le connaître vraiment , mais alors comme savait il comment le pister, comment savait il qu'il viendrait là en cette heure ? Les interrogations pleuvaient drues en lui mais encore une fois comment en apprendre plus sur lui sans le blesser, cela paraissait tellement dur et Dracos seul savait qu'il n'était plus habituer à faire dans le tact depuis qu'il vivait entouré de brutes en tout genre.

« Je... euh... puis je faire quelque chose pour vous ? Vous semblez... vous semblez avoir de la peine... en vous... qu'est ce qui... »

Mais quelque chose l'empêcha d'avancer plus avant, la scène ressemblait tant à celle qu'il avait vécu avec lorenz qu'il en était presque déstabilisé, presque incapable d'émettre encore le moindre son, trop surprit et surtout trop méfiant, refusant de devoir revivre ce qu'il avait ressentit ce jour là, presque deux ans auparavant, un épisode qui, si il avait apporter de nombreuses réponses, avait été si éprouvant qu'il en était tombé malade pendant tout une semaine.

Il ne comparait certes pas cet elfe avec Lorenz mais il commençait à avoir assez d'expérience pour savoir que ce genre de sensation dans un chant nom n'était jamais un prélude à la joie... Quelque chose en lui prit le dessus sur sa méfiance, le feu grondant plus ardemment au creux de sa poitrine, tel un orage montant qui l'emplit de son esprit impérial et lui donna une force qu'il n'avait pas en temps normal, son ton baissant d'un octave et gagnant en profondeur la où sa voix habituelle était une trille mélodieuse...

« J'attends quelqu'un comme vous le savez, si cela ne vous dérange pas attendez donc avec moi et si vous êtes ici pour me tuer je vous conseille de tenter votre chance immédiatement, que je soit fixé sur l'attitude à adopter... »

Il ne souhaitait pas se battre, encore moins avec un membre de sa race mais il ne pouvait ignorer certaines zones d'ombres dans tout cela et préférait amplement être certain de qui il avait en face de lui plutôt que de danser d'un pied sur l'autre sans voir si il y avait un gouffre sous lui ou non. Ou du moins le feu lui le sentait ainsi et il n'avait pas tout à fait tord, certes il n'était pas des plus courtois mais il n'était pas non plus particulièrement courtois de ne pas se présenter et de suivre les gens comme l'elfe l'avait fait.. tien d'ailleurs il ne connaissait pas son nom, encore une zone d'ombre, devait il le demander ou devait il attendre que l'autre le lui donne ? Mais en même temps il n'avait pas l'air vraiment ouvert alors autant tenter sa chance et voir le résultat, au moins il ne pourrait pas se targuer de ne pas avoir essayer.

« Je suppose que vous me connaissez... mais puisque ce n'est pas réciproque peut-être pourriez vous me dire votre nom messire ? J'aimerais beaucoup le connaître si vous devez être mon compagnon du moment ou peut-être devrais je écouter votre chant de nom pour m'en informer, une manière certes très cavalière d'en apprendre d'avantage sur vous, je vous laisse l'apanage du choix. »

Il agrémenta le tout d'un petit sourire en penchant la tête avant de se tourner vers la direction de la barrière magique protégeant le royaume elfique, une barrière qu'il avait passé en sens inverse quelque deux ans et six mois auparavant avec la certitude de ne plus jamais la revoir. Oui lorsqu'il avait quitter le royaume il pensait bien ne jamais le revoir, pas parce qu'il lui répugnait de le faire, il aimait le royaume des sylvains, c'était son lieux de naissance après tout mais il ne pouvait non plus nier qu'avec tout ce qui c'était passé il n'avait pas beaucoup d'espoir de jamais retrouver la paix dans le royaume des feuilles même si la forêt en elle même était un lieu qu'il appréciait entre tous.

Son destin l'appelait ailleurs, ses vœux et son cœur également et qu'était il donc pour s'opposer à cela, il lui fallait avancer et ne pas douter, le doute était son plus grand ennemi il le savait, il le sentait de manière diffuse mais qui ne laissait pas place à questions... hors il était de nouveau chez lui et il devait s'attendre à ce que la route soit pavée d'épreuve pour qu'un jour les siens le regardent de nouveau comme un frère et non comme un traitre à mépriser. Il reporta son attention sur l'elfe tout en se demandant ce que pouvait bien faire Eliwyr... et comme en entendant ses pensées le conseillé de l'impératrice fut là, à la lisière de la clairière comme une grande ombre au port de roi.

Il se tourna vers lui en entendant le son de sa voix mais ne fit pas de commentaire, il n'avait pas vraiment envie d'en faire en vérité même si il aurait put... il aurait put lui rétorquer que la nature était partout et n'avait pas besoin de rappeler un de ses serviteurs puisqu'elles les accompagnaient à chaque pas qu'ils faisaient en ce monde, il aurait put rétorquer qu'il ne s'était pas égaré mais qu'il avait suivit la voie que le destin lui traçait contrairement à tout les elfes qui se tairaient dans leur demeure sans jamais rien faire d'autre que se lamenter sur leur sort... il aurait put rétorquer tant de chose mais cela n'aurait été que répéter une vision du monde qui n'était las la sienne propre bien qu'elle soit pertinente, la gardienne avait toujours raison lorsque le sujet en était les mystères de la nature mais il n'était pas elle, il était simplement Merithyn et la nature l'intéressait moi, bien qu'elle soit sa raison de vivre, que les mystères des cœurs et des âmes et pour cela comme par esprit de préservation il ne répondit rien.

De plus il s'agissait de mettre l'elfe de son coté et pas de le braquer contre lui en mettant en doute ses paroles, il n'était pas idiot non plus... il n'avait jamais vraiment eu l'occasion de s'entretenir avec le sir Maraennon et ne le connaissait que de réputation, de nom et des histoires d'Heiles sur son compte, le maitre guérisseur tarissant difficilement d'éloge sur le conseiller, quand à Nissea elle fronçait les sourcils et se contentait de dire qu'il était vivable, contrairement au reste de la clique de Galadrielle, il n'avait jamais chercher à en savoir davantage, n'ayant que peu de chance de jamais le croiser. Pourtant il était bien là et parce qu'il l'avait appeler, il devait donc tenter de comprendre comment le sir fonctionnait pour ne pas le vexé...

Il l'observa attentivement, avant de lancer un coup d'œil à son précédent vis à vis, inquiet, mais n'eus pas d'autre choix, en voyant le conseillé faire un geste vers lui que de livrer sa profession de foi envers et contre tout. Il répondit donc par le salut rituel de son ordre : Que ceux qui errent n'oublie jamais les étoiles, que ceux qui doutent se souviennent de la naissance première, que ceux qui ne peuvent plus entendre s'emplissent le cœur de notre chant car notre amour ne connait nulle limite. La dessus il inspira profondément et entama ce qui présiderait à son plaidoyer...

« Sir J'ai apprit par des membres de mon ordre qu'un sentence à mon égard avait été proclamée... en raison de mes relations avec un vampire et... et également en raison de la nuit du guet blanc pendant laquelle mes sorts on empêcher les archers de l'impératrice de tuer ledit vampire, contribuant ainsi à la perte de la zone part l'armée sylvaine... Si je suis ici c'est pour plaider ma cause en bonne et dû forme, je vous implore donc d'être mon juge et de me permettre de m'exprimer afin... afin de laver l'honneur de mon nom selon la loi elfique bien que... n'étant affilié à aucun royaume je puit techniquement faire valoir mes droits de juge impartial mais dans le cas présent je préfère me plier à l'autorité elfique... en conscience de ce qu'on me reproche. »

Il baissa humblement les yeux et croisa les bras en attendant le verdict... il se rappelait très précisément l'attaque du guet blanc, à l'est de la forêt sur un passage défensif clef, il se rappelait le camp vampirique luisant d'acier, les vampires se mouvant tel des ombres et les bruissements des pas alors qu'ils se dirigeaient vers la cibles.

Il ne savait même plus pourquoi il avait tenu à être là, peut-être juste un mauvais pressentiment mais en s'envolant avec Eliow sur le dos de Shaynar il n'avait put s'empêcher de trembler à l'idée d'affronter une véritable bataille et surtout dirigée contre des elfes... et lorsque les hostilités s'étaient déclenchées il avait vu ses craintes justifiées lorsque les ondes de mort l'avaient frappé de plein fouet comme une vague malsaine qui l'avait rendu malade. Il avait décider de serrer les dents et de rester, murmurant ses sorts quand il ne pouvait plus ouvrir la bouche et s'accrochant, dissimulant ses yeux dans les replis des habits du vampire quand les elfes étaient massacrés.

Après la bataille il avait parcouru les ruines du guet dont la terre souillée de sang ressemblait à une vision de cauchemar, les morceaux de bois fumant, les cadavres déchiquetés et la puanteur qui alourdissait l'air... il avait vu, au loin, de rare survivant s'enfuirent avec dans les yeux une lueur de trahison qui lui avait fait monté les larmes aux yeux mais jamais il n'avait dévié de son chemin, jamais il n'avait abandonné ce à quoi il était destiné... il protégeait Eliow, envers et contre tout même si le tout devait lui couter son intégrité.

Il releva les yeux vers Eliwyr, son visage calme et sans expression particulière, ses yeux fixant ceux du conseiller avec sérieux, de sa réponse dépendait beaucoup trop de chose et pas seulement une autorisation d'entrée au royaume qui, si il l'avait voulut, aurait été sienne par droit de neutralité, il pria intérieurement les esprits d'être de son coté dans sa démarche et reprit des forces en puisant dans l'énergie de la terre tandis qu'un silence inquiétant s'abattait sur le lieu du rendez vous, un calme présageant la tempête ou simplement de longs palabres ? Il n'aurait pas sut dire en cet instant, concentré qu'il était à ne pas faire quelque chose qui aurait put brisé ses espoirs. Dû il échouer si près du but qu'il aurait eu du mal à s'en relever et quoi ? Repartir la queue entre les jambes après s'être fait tiré les oreilles ? Très peu pour lui surtout après les dangers du voyage et le cout moral qu'il payait à être ainsi mis en accusation par amour...
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MessageSujet: Re: Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Icon_minitimeMar 21 Déc 2010 - 0:01

C’était un elfe bien délicat et fragile d’apparence, beaucoup plus que ces frères de race, cela devait sûrement être un baptistrel. Mais le regard qu’il posait sur Gabriel laissait dévoiler un intellect et une expérience bien plus grande que la sienne, ce qui le gênait un peu parce qu’il n’aimait pas qu’on apprenne beaucoup sur lui, surtout si dans le cas de Merithyn Shadowsong, on écoutait l’âme des êtres.

Il se laissa dévisager en silence, presque flatté à vrai dire, et continua à regarder l’elfe renégat avec intérêt. Sa cascade de soie d’un beau noir bleuté tranchait avec une violente douceur la peau couleur nacre de son corps, la finesse de ses membres le rendait presque éthérée mais n’occultait en rien l’aura propre des elfes. Un être bien magnifique, bien plus « vieux » que lui, Gabriel se demandait bien pourquoi il avait dû être chassé du royaume, pour quelles raisons il avait décidé de choisir cette voie là.

Il plongea calmement son regard dans celui de son « invité », penchant sa tête sur le côté en guise de preuve de curiosité, un léger sourire, le cœur serein et apaisé par la présence de sa Mère la terre non loin de lui, les crampes douloureuses enfin évanouies. Il plissa légèrement les yeux en sentant la main fine et fraîche effleurer son visage, l’attrapant comme pour l’empêcher de reculer ou d’avancer avant qu’il n’ait eu le temps de vraiment se rétracter totalement.

Gabriel avait l’impression que Merithyn avait lu en lui, avait déchiffrer son aura ou la réalité de son cœur, et ça ne lui plaisait guère parce qu’il se sentait faible et vulnérable, et il avait horreur de cela. Pourtant, il ne s’en offusqua pas : il était beaucoup trop bien en ce moment pour chercher querelle, complètement détendu.

- Baptistrel… Je vous ai juste croisé en chemin, en aucun cas je ne vous ai suivis… Finit-il par parler d’une voix chantante, le regard toujours dans le sien, la main pressant délicatement la sienne pour le rassurer, pas de sourire pour se montrer amical ou engageant, juste un masque d’indifférence et de curiosité.

Il semblait un peu perdu, presque effrayé, ce qui étonnait un peu Gabriel : était-il aussi monstrueux que cela ? Son physique n’était pas mal s’il se fiait à son reflet et aux avis des autres, peut-être que son aura faisait peur au baptistrel alors… Bah cela n’était pas grave, il était habitué, tout le monde ne pouvait pas aimer tout le monde. Délaissant la main, il recula un peu pour le laisser respirer, restant quand même assez avenant pour ne pas paraître menaçant.

Merithyn réfléchissait beaucoup trop, il imaginait d’ailleurs facilement les rouages que faisaient son cerveau pour engager un semblant de discussion, l’image le fit d’ailleurs bien rire quand les rouages se transformèrent en une petite souris qui galopait à toute vitesse dans une roue. Un rire discret qui mourut rapidement quand il entendit les prochaines paroles de l’elfe renégat : il avait de la peine en lui.

- … Je vais très bien et n’ai besoin d’aucune aide, je vous remercie, se décida-t-il de répondre sèchement après un instant un peu plus « frais », détestant se sentir dévoilé et faible, sans compter que son « invité » semblait de plus en plus mal à l’aise dans cette conversation.

- Je sais que vous attendez quelqu’un, le vieil Eliwyr Meraennon si je vous ai bien entendu et j’accepte avec plaisir et de vous tenir compagnie pendant un moment, même si voir ce vieux grigou ne m’enchante pas énormément, grimaça-t-il malicieusement, toujours en le regardant. Je me nomme Gabriel Eledhwen, fils de Aldoris Eledhwen, cela vous épargnera donc d’écouter mon chant nom pour apprendre de moi, rajouta-t-il un peu plus sérieusement.

Et avant de pouvoir rajouter quoi que ce soit, le demandé arriva dans la minute, mystérieux, discret, sage. Cela le ramenait à pas mal d’année en arrière quand il… enfin il y a longtemps quoi et il ne l’aimait guère.

- Maître Eliwyr, salua-t-il néanmoins avec respect. Je ne suis pas un égaré cependant, mais puisque Merithyn vous a, je vais donc vous laisser et poursuivre mon propre chemin dans le Royaume elfique, conclut-il avant de leur tourner dos pour continuer son périple.


Dernière édition par Gabriel Eledhwen le Mar 21 Déc 2010 - 7:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Icon_minitimeMar 21 Déc 2010 - 3:32

Si des siècles de politique ne l'avait pas rodé à l'exercice du contrôle de ses émotions apparentes. Eliwyr aurait peut-être eu une moue coupable face à la perche tendue. Le peut-être étant ici très important, car il fut tout aussi probable que ce fusse au contraire un air satisfait qui se serait alors dessiné sur son visage.
Quoiqu'il en fut, sa phrase d'amorce avait eue l'effet escompté : ces deux interlocuteurs y avaient répondu de manière précise.
En effet, sans être aussi forte qu'une provocation, elle s'aventurait néanmoins en des domaines susceptibles de faire réagir les elfes lui faisant face. Une méthode peut-être pas très orthodoxe, ni très correcte par ailleurs, mais il n'était pas là pour discourir sur des sujets à tel point anodins qu'il ne fusse pas indispensable de cerner Merithyn et Gabriel. Car c'était bien de cela qu'il s'agissait : cerner le caractère et la personnalité, apprendre la manière de penser et de fonctionner, délimiter les failles et les faiblesses, mais surtout connaître ce que désirait vraiment autrui avant même que celui-ci ne l'eu su réellement.

Cela pouvait sembler par bien des aspects triste, sévère voir même cynique à dire, mais lorsqu'il était question de la famille ou plus important encore de la nation : une discussion se faisait l'effet d'un champ de bataille. Ce qui n'était peut-être pas si étonnant que ça si l'on songeait aux conséquences.
Ainsi Gabriel haïssait de tout son être le peuple elfique. Quand à Merithyn, il avait consciemment bien qu'indirectement causé la mort de ses propres frères et soeurs, cela pour protéger un dragonnier vampire. Une décision difficile à comprendre et encore plus à accepter pour les elfes, lorsqu'on savait que ce même vampire s'était rallié aux envahisseurs qui saccageaient actuellement l'Empire des hommes.
Il importait alors de préciser qu'Eliwyr ne s'improvisait pas juge et bourreau. Il n'avait pas l'arrogance de juger ces elfes sans même les connaître personnellement, ni le "patriotisme" des plus jeunes qui les auraient aussitôt attaqués. Non. Les écouter était de son ressort : il porterait un jugement après.
Néanmoins, il n'était pas non plus naïf au point de prendre cette conversation pour n'importe quelle autre. Et on revenait donc au "champ de bataille".

Le baptistrel avait décidé de ne pas répondre, livrant par son silence de précieuses clefs au conseiller. Quant à Gabriel, il avait nié sa condition "d'égaré", répondant ainsi à une question qu'Eli' se posait, à savoir : qu'est-ce qui animait cet elfe ?
Le maitre-magicien classa ses nouvelles informations dans sa mémoire, puis se mit à décortiquer ce que les autres oubliaient généralement. Ce que ses quatre sens lui apportaient loyalement, la vue étant par trop infidèle.
De cela, nous feront secret.

Toujours immobile, les yeux clos, les bras le long du corps, ayant pour seuls signes de vie la légère respiration qui l'animait et le fait qu'il tenait debout. Son visage n'exprimait rien ; ni colère devant la seconde fuite de Gabriel Eledhwen, qui abandonnait à nouveau les siens avec pour unique objectif que celui de couper des têtes, ni déception devant les flagrants euphémismes qui connotaient les propos de Merithyn Shadowsong. Relation avec un vampire ? Parlons plutôt d'amour éperdu, et sûrement à sens unique, ce qui n'en était que plus dangereux. Perte de zone ? Appelons un chat : un chat, et un massacre : un massacre. Quant à la non-affiliation à aucun Royaume, à cette fameuse neutralité dont certains (inutile de préciser lesquels) se vantaient tant, s'en parant à tout bout de champ et en toute circonstance ; elle avait littéralement volée en éclat à l'instant même où Eliow Wriendel avait rejoint Lorenz Wintel. En tant de guerre, peu importait les excuses qu'ont utilisaient habituellement pour soulager sa conscience. Peu importait les termes dont ont usaient : destinée, devoir, obligation, promesse, pour justifier des actes injustifiables.

Seul comptait les faits :
Le baptistrel servait le dragonnier qui lui-même servait le prince.
Et la logique :
En conséquence : le baptistrel servait le prince.
Le prince était l'ennemi de l'impératrice et le baptistrel servait le prince. Ainsi, le baptistrel était l'ennemi de l'impératrice.

Un raisonnement utile et compréhensible venant d'un peuple menacé par tant de dangers (les vampires, l'extinction de la race… exceptera), certes, mais qu'Eli' n'appréciait guère. Il n'était que par trop terre à terre et manquait cruellement de perspective. Sans compter qu'il faisait fi de tout ce qui nous distinguait des monstres tel que ce soi-disant "prince" : mettant au placard la seule notion (réducteur en effet, mais comment le nommer ?) qui finalement importait vraiment.
L'amour.

Mais Eliwyr Meraennon n'avait guère le temps de laisser vagabonder ses pensées au gré de ses réflexions aussi diverses et variés que les feuilles du chêne qui les surplombait. Un de ses interlocuteurs essayait déjà de prendre la fuite. Ce qui l'amena un bref instant à se demander si il était aussi désagréable que cela… avant de chasser cette idée de son esprit, la jugeant trop prématurée… Après tout, il était tout aussi possible que le chasseur de prime eut une envie pressante… Non ?
Blague à part, le conseiller savait pertinemment que cet elfe n'avait plus aucune envie d'être lié de près ou de loin à ses frères et soeurs. Cependant, il pensait qu'il avait besoin d'entendre ce qu'il allait se dire… La situation de Merithyn n'étant guère très différente de celle de la défunte Liana Eledhwen.
Une ombre hantait chacun de ses gestes, de ses actes. Chacune de ses pensées. Une aide, aussi légère fusse-t-elle, n'était pas de trop pour le jeune elfe. Evidemment il valait mieux qu'aucun d'eux ne fussent au courant ses intentions véritables.


J'aimerai que tu restes, Gabriel Eledhwen. En qualité de témoin des évènements qui vont suivre.

Pour accompagner sa demande, Eli' s'inclina légèrement devant le guerrier, avant de reporter son attention sur le baptistrel. Qu'allait-il faire de lui ? Il ne pouvait de toute façon prendre aucune décision. Celle-ci incluait trop de conséquences qui pouvaient se révéler dommageables pour le peuple des elfes. En revanche, il pourrait, si il était convaincu, s'entretenir avec l'impératrice. Mais pour cela il devait au préalable saisir la situation dans tout son ensemble.
Cette analyse faite, il se décida à poser une simple question, de son ton toujours aussi neutre.


Connais-tu la différence entre l'amour et la passion, Merithyn Shadowsong ?
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MessageSujet: Re: Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Icon_minitimeMer 22 Déc 2010 - 23:02

Il ne savait que dire, lui qui pouvait chanter le plus infime changement de la terre, il ne savait que dire alors qu'il se retrouvait prit entre deux feus, entre deux elfes qui, chacun à leur manières, semblaient avoir une forte personnalité, bien plus forte que la sienne propre et surtout tous deux semblaient ne pas s'apprécier particulièrement, ou plus exactement Gabriel ne semblait pas apprécier Eliwyr et celui ci ne semblait pas plus s'en émouvoir qu'un rocher de la pluie. Dans d'autres circonstances il aurait tenté de les concilier en souriant, lâchant quelques bons mots pour détendre une atmosphère qu'il aurait presque put trancher de son épée tant elle était lourde.

Il n'aimait pas particulièrement l'aspect lisse et impénétrable du conseillé et comprenait assez bien que Gabriel n'aime pas se trouver en sa présence mais étant habituer aux manières austères de nombreux individus il savait s'adapter et surtout adapter son mal être, il fit donc une fois de plus silence pour penser correctement. Le renégat, Gabriel, semblait ne pas apprécier sa réceptivité naturelle à toutes formes de blessures et pourtant par ces mêmes réactions il lui prouvait qu'il avait vu juste et son envie de s'entretenir avec lui était de plus en plus grande, il avait envie de le connaître et de partager un peu ce qu'ils vivaient tous deux en espérant pourvoi aider le jeune elfe.

Quand à Eliwyr le chanteur ne savait pas quoi en penser, certes il lisait clairement son chant nom mais il savait qu'il ne pouvait en user au risque de vexer l'autre et de se retrouver une fois de plus sans interlocuteur... Cependant en regardant le vieil elfe il pouvait presque voir tourner les rouages de son cerveau et n'aimait pas du tout ce qu'il avait l'impression de lire dans les prunelles impénétrables d'autant qu'il;s'agissait exactement du genre de raisonnement qu'il haïssait de tout son être et lui donnait envie de véritablement devenir un traitre.

Que les siens soient obtus, qu'ils ne comprennent pas qu'un cœur n'appartient pas à une race ou à des règles, qu'ils soient capables de condamner un être pour être lui même le laissait pantelant d'une rage qu'il ne développait pour rien d'autre au monde et qu'en plus il s'agisse alors d'un membre du conseil ne faisait que décuplé l'inimité soudaine qu'il éprouvait envers l'autre. Pourtant une image s'imposa à lui alors qu'il ouvrait la bouche sur une réplique cinglante dans l'intention de couper l'ainé de ses pensées, une image qui lui étreignit le cœur et coupa court à ses velléités de combat... l'image de l'impératrice Galadrielle sous la voute encore sombre du ciel, en pleine forêt, les yeux tristes et le visage un masque bien loin de la politicienne chevronnée qu'elle était pour tous, une image qui ne l'avait pas quitté depuis la nuit où il en avait été témoin et qui ne le quitterait certainement jamais...

Il se refroidit instantanément, la lave bouillonnant en lui se transforma en une étendue glacée, il inspira profondément en fermant les yeux pendant quelques secondes, des secondes que le conseillé avait mit à profit pour prendre la parole, et d'une manière qui aurait bien put faire éclater de rire Merithyn si il avait été autre que sa nature profonde et véritable, autre que le simple brasier dans sa poitrine, autre que le venin qui avait traversé ses veines, autre que l'ombre qui l'avait enveloppé sans parvenir à étouffer sa lumière intérieur, autre que la douleur abominable du cœur le plus noir qu'il avait supporter de son plein grès... l'amour, Eliwyr connaissait il l'amour lui ? Connaissait il l'amour comme lui le connaissait, de cet amour véritable qu'aucune barrière ne pouvait détruire, de cet amour qui faisait déplacé des montagnes à certains et à d'autre lever des armées comme Lorenz ? Savait il seulement ce qui causait cette guerre...

Non, de cela il en était convaincu, il ne savait pas et ne saurait peut-être jamais, pour lui Lorenz était simplement un ennemi, pour lui il était un frère que l'esprit étriqué des siens avait détruit, devait il lui expliquer, cela apporterait il quelque chose ? Non, non objectivement Eliwyr n'était peut-être pas aussi buté que le reste des elfes il n'en restait pas moins pleinement opposé à Lorenz, il ne voulait pas risquer quelque chose comme cela et surtout pas quelque chose d'aussi profond. Il restait toujours neutre mais ses yeux scintillèrent un instant comme une fenêtre sur l'intérieur et il serra puis desserra les doigts et regarda Gabriel qui déjà tournait le dos à l'ancien... il se jeta en avant et lui attrapa le bras, nouant ses mains frêles autours de l'appendice et posant son front contre le dos de l'elfe en murmurant...

«  Non ne partez pas, je vous en prie. Restez... restez avec moi, ne me laisser pas seul... »

Sa voix tremblante et basse, presque imperceptible, fit vibrer l'air autour de lui, chargé de tout ce qu'il pouvait ressentir en cet instant. Si auparavant le silence avait été ponctué par les bruits naturels de la forêt ce n'était plus le cas, les tremolos de sa voix magiques les avaient fait taire avec bien plus d'efficacité qu'un sort de silence... il glissa sa main dans celle de l'autre elfe et se retourna vers Eliwyr en le fixant d'un regard dur qui ne lui était pas coutumier, un regard qui en disait long sans en dire vraiment, ses yeux de perles heurtant dans un fracas silencieux ceux de son vis à vis.

Le conseillé avait beau être de plusieurs centaines d'années son ainé il n'avait du tout l'intention de jouer les enfants ignorants et surtout pas alors que la colère n'était qu'à un pas de lui bien que sous un contrôle à nouveau d'acier. Il contempla un long moment le vieil elfe et finit par répondre, d'une voix égale malgré l'incendie que son feu provoquait en lui...

« Une question n'ayant pas d'objet pour ceux qui battent avec le cœur de la mère terre et à ne pas poser à un enfant du feu mais si elle demeure je connais un moyen bien plus simple de répondre que de vains paroles qui ne sont que vent pour ceux qui ne jure que par elles, sauf votre respect... » et là dessus il prit sa harpe et se mit à jouer, une simple mélodie tout d'abord puis de plus en plus compliquée, y ajoutant sa voix cristalline comme un tintement précieux, la forêt vibrant sous lui comme un cœur et l'imprégnant de son énergie, il chanta longuement et avec toute l'émotion qu'il pouvait suscitait bien que cela ne soit pas réellement nécessaire, son chant nom disait absolument tout de lui.

Eliwyr voulait une réponse ? Il en avait une, qu'elle lui plaise ou non, qu'elle soit conforme à ses idées ou non, cela n'était pas son problème à lui... après ce qui lui sembla une éternité il cessa enfin de chanter et le silence des environs lui fit prendre connaissance de la profondeur qu'il avait donné à sa réponse. Il regarda attentivement Gabriel et lui fit un grand sourire en lui étreignant de nouveau la main puis se tourna vers Eliwyr...

« Cela vous suffit il ? Je suis plus las que vous ne l'imaginer, j'ai vu assez de chose pour ne pas avoir à rougir face à qui que ce soit et j'aimerais profondément qu'on ne tombe pas dans des sujets déjà vu par tant de mes pairs. Vous savez ce qu'il vous faut savoir et encore bien davantage, que vous y accordiez crédits ou non c'est ainsi, je me soumettrait à votre jugement mais ne m'insultez pas je vous en prie... si il y a bien une seule chose dont je suis véritablement certain en ce monde c'est de mon amour et cela n'a rien à voir avec mon peuple ou quoi que ce soit d'autre. ».

Il tremblait légèrement, peut-être si légèrement que les deux autres ne le verrait pas, comme il espérait qu'ils ne voient pas les larmes montant dans ses yeux ou sa soudaine pâleur, Eliow lui était un sujet douloureux et il ne pouvait s'empêcher de se sentir menacer quand on lui en parlait, il ne pouvait s'empêcher de voir en lui même les images de chaque moment passés en sa compagnie et la simple idée de le perdre lui était insupportable. Il s'entendit parler, lointain, comme si les mots provenaient de quelqu'un d'autre et pourtant ils exprimaient exactement ce qu'il ressentait...

« Certains meurent pour leur patrie, d'autres pour un idéal, d'autres pour les deux... je mourrais pour la personne que j'aime, je mourrais pour Eliow peut importe ce que les autres peuvent en penser, si ma mort peut le sauver je me sacrifierait volontiers, jamais je ne cesserais de l'aimer... »
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MessageSujet: Re: Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Icon_minitimeSam 25 Déc 2010 - 20:53

Il savait qu’une chose pareille arriverait s’il restait en leurs compagnie. Fermant les yeux d’agacement, il s’arrêta mais continua de leur tourner le dos, figé et crispé : Eliwyr venait de l’inviter à rester assister à la conversation, discussion qui ne le concernait d’aucune manière, surtout qu’elle était basée sur l’amour qu’avait Merithyn pour une autre personne, un vampire à ce qu’il avait compris.

Il n’aimait pas se mêler des affaires des autres, il haïssait les vampires et détestait sa race, il avait donc trois bonnes raisons de pas rester en cette compagnie et donc de poursuivre son pèlerinage tranquillement.

- Je vous présente mes… mes « excuses » seigneur Eliwyr, mais je me dois de refuser votre « invitation », des choses plus « urgentes » m’appellent, susurra-t-il froidement, sarcastique et tendue comme la corde d’un arc, sur le point de talonner son cheval pour galoper un peu.

Pourtant, il était sûrement écrit dans le ciel qu’il n’aurait pas de chance en ce jour vraiment étrange, puisque le baptistrel venait purement et simplement de se coller contre lui, le suppliant de ne pas le laisser seul. Il se tendit encore plus quant il sentit le sentir serrer son bras contre son torse en se blottissant étroitement contre son dos, murmurant de rester à ses côtés.

Gabriel n’aimait pas les gens qui pleuraient ou qui étaient tristes, qui étaient fragiles et sensibles, parce qu’en bon petit elfe qu’il était grâce à ses parents, il avait envie de protéger ce genre de personne, ça lui serrait le cœur.

Soupirant de profonde lassitude, il se retourna et prit un peu de recul pour ne pas être trop près de son « frère » de race, n’arrivant pas à détacher sa main de celle de Merithyn qui semblait bien accrocher.

Il frissonna en sentant le baptistrel laisser transparaître ses émotions dans l’atmosphère, lui faisant se rapprocher de lui pour le « soutenir », finissant par lui tapoter l’épaule pour le soulager.

- Pourquoi resterais-je ? Cela ne me concerne en rien, fit-il d’une voix neutre et distante, ses yeux de glace fixant le chanteur avec attention.

Il écouta avec beaucoup d’attention le chant de l’elfe bannis, tremblant imperceptiblement tellement les émotions étaient intenses et profondes, exposant dans les sons ses arguments pour expliquer ce qui l’avait conduit à être ce qu’il était à présent.

Il resta à ses côtés, inconsciemment et hypnotisé par les sonorités, détournant son regard de lui quand Merithyn se mit à le regarder avec attention, resserrant négligemment sa prise sur la main quand il le sentit frissonner discrètement, lui ébouriffant légèrement les cheveux pour essayer de lui changer un peu les idées et essuyer ses larmes, un peu mal à l’aise dans cette situation « sentimentale ».

- Et vous vouliez que je sois témoin de cela Eliwyr ? Témoin de la tristesse d’un… d’un elfe transi d’amour pour un vampire ? Tout cela ne me regarde en rien ! Surtout depuis que j’ai quitté ce royaume! S’exclama-t-il brusquement, détestant tout cette étalage de sentiment qu’il n’aimait pas, de cette race qu’il n’aimait pas, de cette « discussion » qu’il n’aimait pas.

- D’autres meurent parce que c’est leur destin ou parce qu’ils en ont tout simplement envie, rajouta-t-il d’une voix neutre et toujours distante à l’adresse de Merithyn. Aimer est une erreur, du grand n’importe quoi quand on voit la souffrance de ceux qui le ressente… soupira-t-il en se détachant enfin de Merithyn.
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MessageSujet: Re: Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Icon_minitimeJeu 30 Déc 2010 - 17:51

Eliwyr ouvrit les yeux. Pas de bonne grâce, non. Ni motivé par l’envie. Loin de là. Voilà bien longtemps qu’il considérait en avoir trop vu, beaucoup trop. Et les rares instants qui intéressait encore son regard las et fatigué n’était en rien comparables à ceux qu’ils vivaient dans cette clairière. La vue de deux êtres brûlant de l’intérieur n’était jamais agréable.
Passion quand tu nous tenais.
Notion profondément destructrice. Et ce qu’elle fusse alimentée par la haine ou l’amour.
Des chemins différents pour une même destination.

Que de souffrance ! L’elfe n’avait déjà qu’une seule envie : celle de clore ses paupières et de laisser aux autres le fardeau de porter leur propre croix. Les siennes étant déjà d’un poids considérable… La nation, la famille, lui-même, ses pêchés, ses pertes…
Mais à peine cette idée s’était-elle faite un chemin dans les méandres de son esprit qu’il la repoussa violemment. Au même titre que tous les autres, ils étaient elfes. C’était un fait qui n’admettait aucune contradiction. Peu importait leur opinion personnelle à ce sujet : ils étaient sous sa responsabilité. Et si les aider véritablement n’était peut-être pas dans ses capacités, il lui incombait néanmoins de leur montrer un chemin… moins épineux.

Si peu mais pourtant beaucoup.

Le conseiller affronta donc la haine et la froideur du chasseur de prime. Voyant à travers les yeux du jeune elfe comme à travers la serrure d’une porte close. Comprenant tant mais laissant dans l’ombre beaucoup plus…
A cette décharge de sentiments négatifs, à ces sarcasmes, il ne put opposer que son regard flamboyant d’un noir ardent, qu’un éclat de soleil à travers les épaisseurs de la forêt fit passer au bleu-gris.
Il ne dit rien, ne fit rien face à la fragilité du baptistrel et au dégoût qu’elle rencontrait chez son frère elfe. De même qu’il resta semblable à un lac tranquille lorsqu’il croisa le regard dur de Merithyn. Encore un qui le jugeait après seulement quelques minutes, sans même avoir appris à le connaitre.

Jugement hâtif. Jugement ferme. Jugement empli de colère.
Spirale de haine.

Il y aurait eu beaucoup à dire pourtant. Beaucoup à apprendre, beaucoup à enseigner. Mais ce qui rendait la passion si dangereuse : c’était qu’elle rendait presque imperméable à la raison.
Eli’ le savait bien.
Il en avait lui-même fait l’expérience.
Pendant si longtemps…
Jusqu’au jour, inévitable, où la réalité vous rattrapait…

De vaines paroles ? Oui peut-être. Mais qu’était-ce qui n’était point vain en ce monde ? C’était là encore une fois, un sujet qui aurait mérité approfondissement. Inutile évidemment, en la circonstance. Le baptistrel était pétri de certitudes toutes plus dangereuses les unes que les autres.
Le piège d’une si longue existence… On en venait à croire que l’on savait toute sorte de chose, que l’on détenait une part de vérité.
Mais surtout, on l’en venait à croire que les autres se fourvoyaient, et cela quoiqu’ils en dissent.
On avait raison. Ils avaient tort. Point final.

Eliwyr Meraennon n’était pas meilleur que ses frères et sœurs, et il avait longtemps penser ainsi.
Jusqu’à peu.
Le patriarche connaissait tant et si bien maints domaines et il avait à ce point réfléchit à tout cela, qu’il en avait finalement conclu qu’il ne savait rien.
Peut-être le premier pas vers la sagesse. Ou peut-être pas.

Quoiqu’il en fut, l’heure était à l’écoute et non plus aux éternels débats que se livraient différentes parties de son moi intérieur.
Il écouta donc, se régalant d’un chant aussi pur. A vrai dire, comprendre son interlocuteur ne l’intéressait plus du tout, seul comptait l’art qu’on lui exposait.
Un temps passa.
Magnifique. Immortel.

Des larmes avaient coulées, qu’il essuya d’un geste.
Il ne devait pas flancher maintenant. Il porta donc son regard sur le chasseur de prime.


Qui est enchaîné au passé se contente d’organiser son futur, mais jamais de vivre l’instant présent. Peu importe les excuses que tu te donnes, les fausses raisons dont tu abreuves.
Toi et moi savons la vérité, Gabriel.


Le conseiller se tut un instant, puis ajouta dans un murmure pourtant audible par tous.

J’aimerai que tu rendes visite à ta famille. Pas pour moi ; je n’importe pas. Mais pour toi-même.

Ceci étant dit, il tourna son attention vers le Chante-Ombre.


En ce cas dis-moi Merithyn. Si tu avais l’accès de notre royaume et si ton amour était retenu en otage. Que ferais-tu ? Suivrais-tu les instructions données ? Même si elles devaient conduire à une tragédie telle que la mort de l’Impératrice ?

La discussion suivante faillit lui faire perdre contenance. Décidément, ces enfants suivaient une voie des plus… difficiles.

Pour des jeunes elfes, vous êtes bien trop prompts à parler de la mort, que ce soit de la votre ou de celle d’autrui. L'époque peut-être...

L’elfe ajouta d’une voix dure, à l’attention de Merithyn.

Et quelqu’un qui n’accorde aucun crédit à sa propre existence, aucune valeur à sa propre vie, n’aimera jamais que d’un amour purement égoïste.

T’es-tu seulement demandé, ne serait-ce qu’une seconde, l’effet qu’aurait ta mort sur l’esprit de l’être aimé ? As-tu jamais pensé qu’il préfèrerait peut-être mille fois succomber à tes cotés plutôt que de vivre seul les tourments d’un deuil impossible et cela pour l’éternité ?

Une éternité de maux, est-ce cela tout ton amour, Merithyn Shadowsong ?

A trop regarder ton cœur et écouter sans cesse tes propres sentiments : ils semblent t’étouffer et restreindre ta vision des choses.

Je n’aurai qu’un conseil : plutôt que le tiens, contemple donc le cœur de l’être aimé.


Cette discussion faisait remonter que trop de souvenirs à demi-oubliés, et dont les souffrances ne s’étaient jamais véritablement éteintes… Mais serait-il seulement entendu ? Eliwyr en doutait fortement, car après tout, son interlocuteur n’était autre que le baptistrel du feu : un être de pure passion qui se contentait de dévorer intégralement un objet avant de passer au suivant.
Triste destinée…
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MessageSujet: Re: Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Icon_minitimeLun 3 Jan 2011 - 15:03

Il décocha un regard embué vers Gabriel, son visage encore plus pâle qu'à l'ordinaire mais les yeux flamboyant, vrillant la silhouette bien plus grande que lui avec intensité. L'autre elfe semblait fuir quelque chose, fuir une ombre du passé, rejetant tout ce qui pouvait s'y rapporter, se cuirassant contre l'extérieur comme si il s'agissait d'un ennemi... il ne comprenait pas, c'était plus fort que lui, il ne pouvait pas comprendre cela, la vie était faite de plaisir, de larme et de tant de chose, il fallait tout accepter à sa juste valeur plutôt que de redouter les souffrance, elle n'était qu'un pas de plus dans le monde, comment pouvait il refuser de vivre.. parce qu'à ses yeux c'était bien ce qu'il faisait, il refusait de vivre, refusait d'exister, ça le dépassait et lui faisait peur.

Pourtant tout ç devait bien avoir une origine, un point de départ quelconque, il suffisait de trouver ça et tout irait mieux... mais ce n'était pas à lui de le faire, lui avait déjà trop à porter, trop à supporter et même si il aurait voulu alléger son fardeau il ne pouvait se le permettre pour le moment, il devrait attendre d'avoir l'occasion de lui parler un peu plus pour cela... à une autre occasion bien entendu, une occasion moins tendue. Il lui adressa un demi sourire, las et sans énergie, il n'avait pas envie de subir un autre duel verbal, un seul suffisait amplement surtout quand il devait mobiliser toutes ses ressources pour éviter de sauter à la gorge de son ainé ou de simplement provoquer un incendie par accident en s'énervant un peu trop...

« Aimer fait parti de la vie, qu'on le veuille ou non il finit par nous rattrapé... »

Qu'il lui accorde crédit ou non n'avait pas d'importance, il avait dit ce qu'il avait à dire, ce qu'il fallait dire et c'était tout, il n'allait pas épiloguer sur un sujet tel que celui là, un jour ou l'autre Gabriel rencontrerait quelqu'un qui lui ferait tourner la tête et alors il comprendrait ce qu'il voulait dire, jusque là il pouvait bien le refuser ou le dénoncer si ça lui faisait plaisir. Il écouta attentivement les propos d'Eliwyr, d'autant plus attentivement qu'il en concevait une colère encore plus improbable que précédemment ou peut-être était ce son précédent qui ne faisait que grandir davantage à chaque mot de plus, comme un second cœur, battant autant dans sa tête que dans sa poitrine... le goût d'acier du sang lui emplit la bouche tandis qu'une bile aigre remontait le long de sa gorge, une nausée improbable faisant tournoyer le monde autour de lui.

Sa main droite, par réflexe, se serra et son dos se tendis comme la lanière d'un fouet alors même qu'il luttait contre une grimace de dégout, dégout de voir combien on pouvait on pouvait se fourvoir... si il avait pensé ? Mais que croyait il, qu'il était un enfant agissant par caprice ? Bien entendu qu'il avait pensé, il ne faisait que ça depuis trop longtemps déjà, il en était malade de terreur même mais il ne changerait pas sa volonté, il savait comment était Eliow et savait comment il réagirait mais quoi ? Il n'était pas immortel, il allait mourir un jour ou l'autre... comment osait il le traiter d'égoïste, lui qui offrait sans compter, qui avait toujours fait passer le bien des autres avant le sien, sa vie était sa vie, certes elle avait de la valeur mais il y avait certaine chose qui avait encore davantage de valeur que cela et oui il aurait volontiers sacrifié sa vie pour elles... la seule chose qu'il admettait c'était qu'il regardait peut-être trop ses sentiments mais comment pouvait on attendre autre chose de lui ?

Il faisait des efforts pour tempérer sa nature, on ne pouvait en dire de tout le monde... mais cela lui passait pour le moment à des kilomètres au dessus de la tête, il était centré sur la colère qu'il ressentait et serrait les dents, roidit dans sa fureur... le bout de ses doigts picotaient, et ses bras étaient parcourut d'impulsions violente, comme si son corps n'avait plus envie que de frapper celui qui le mettait dans un état pareil, il aurait voulut hurler, lui cracher le venin de son ire, réfuter chacun des arguments qu'il avançait... en lui même, tout en lui même il avait de quoi le faire, dans la partie raisonnable de son esprit, chaque phrase avait son contraire, un contraire tout à fait cohérent... mais il était inutile d'essayer, dans l'état où il était il avait besoin de se calmer avant d'ouvrir la bouche ou il risquait fort d'exploser pour de bon. Il baissa les yeux un instant et sentit son agacement croitre encore, il était si furieux que le sol sous lui avait commencer à bruler, un noir de charbon en auréole autour de ses bottes comme une ombre étrange...

Il prit une brusque inspiration, longue et lente, par à coup, fixant ses pensées sur des moments agréables, des moments paisibles, se rappelant des voix de ceux à qui il tenait le plus, il fallait qu'il se calme, c'était en étant calme qu'on avançait pas en frappant aveuglément sur les choses, il n'y avait pas de dignité dans la colère, il n'y avait pas de dignité à rejeter tout en bloc ou à mettre les autres plus bas que terre, il savait qu'il n'y en avait pas, c'était tout aussi stupide que de régner en tyran... mais il avait chaud, ses veines bouillaient et son corps avait mal, tellement mal, il lui criait de suivre son impulsion, ne semblait pouvoir se calmer sans cela, c'était comme une maladie, une horrible maladie qui lui paraissait bien plus savoureuse que la bonne méthode... il n'avait jamais été en colère par le passé, il avait toujours tenu son feu en laisse, on l'attendait de lui, un guérisseur était douceur, calme et compréhension, un elfe était calme, douceur et compréhension et il devait être ainsi si non il décevait, si non il était indigne... il aimait le calme, au début c'était si dur de se restreindre mais une fois qu'on avait prit le pli on apprenait à apprécier, à prendre son temps, à écouter... il avait oublié la colère, oublié comment elle agissait en lui, il avait oublié qu'elle était dure à chassé...

Il se sentit comme tomber d'un seul coup, ses jambes tremblant comme après des heures à cheval, ses épaules lourdes comme son esprit, il avait envie de dormir soudain, d'oublier tout cela et dû fournir un effort de plus pour rester debout. Il inspira de nouveau et porta une main à son front, chassant les mèches de cheveux et se massant la tempe... l'autre main agrippant la tunique de Gabriel pour l'empêcher de s'en aller, ses doigts encore brulant et plus impérieux que de raison...

« Eliow a déjà été retenu en otage ici et vous le savez.... comment j'agirais ? Et bien exactement de la même manière. Instruction... qu'insinuez vous ? Que je travail pour Lorenz ? Dans ce cas vous vous fourvoyez, je protège Eliow, c'est tout, je ne suis aux ordres de personne... »

Il laissa sciemment le reste du monologue de l'ainé de coté, 'ayant pas la moindre envie de revenir dessus sachant que son ire coulait encore sous la surface, prête à jaillir comme un volcan, il se tourna vers Gabriel, tournant à demi le dos à Eliwyr mais pas totalement, au cas où celui ci voudrait rajouter quelque chose...

« Personnellement je ne sais pas pourquoi vous détestait les elfes, je en sais pas pourquoi vous ne voulez pas entrer au royaume de nos pairs mais j'aimerais que nous ayons une discussion si cela vous agréé, une fois mes affaires finie, j'aimerais beaucoup en apprendre davantage sur vous... »

Et là dessus il revint à son débat ou plutôt à son terme... « Alors ? Est ce tout ? »
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MessageSujet: Re: Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Icon_minitimeMer 5 Jan 2011 - 20:50

Voilà pourquoi Gabriel n’aimait pas traîner dans le coin, préférant de rapides et discrets voyages seul dans les bois de sa forêt natale, parce qu’entendre des inepties pareilles lui donnaient des envies de meurtre.

- Qu’est-ce que vous en savez, espèce de vieil souche pourrie ? Siffla-t-il hargneusement et tout bas, ses yeux de glace le fixant intensément. Qui êtes-vous pour parler avec autant de légèreté de passé ? Pour avoir fait autant de mal à ma famille ? Que savez-vous de cette vérité que vous semblez si bien connaître, monseigneur Eliwyr Meraennon ? Rajouta-t-il acide et froidement, montrant les crocs comme un animal et serrant son poing pour essayer de se contrôler un minimum.

- Je ne donne aucunes fausses excuses et je suis toujours en vie, je vie parfaitement et selon mon envie, je ne vois donc pas de quoi vous parlez : je ne sais qu’une seule vérité, la vraie, celle que vous faussez, celle dans laquelle vous êtes à votre vrai place, vous et le conseil en entier, place légitime dans laquelle vous n’êtes pas glorieux… persifla-t-il amer et distant, sarcastique et venimeux, s’écartant d’eux.

- Je ne vous dois rien vieille branche morte, je n’ai aucun compte vous rendre, et je ne peux et ne veux pas voir ma famille, je n’ai pas non plus à leur rendre de compte : nous vivons très bien sans l’autre, eux dans leur morceau de forêt pitoyable et moi dans ma chasse et ma liberté, cria-t-il en perdant le contrôle brièvement avant de se tendre, se forçant à se contrôler de nouveau, fermant les yeux très fort, le souffle rapide.

Tout doucement, les tremblements qui agitèrent son corps s’estompèrent pour disparaître et son visage se lissa pour arborer un masque de neutralité glaciale, le poing finalement décrisper et le souffle paisible, distant d’eux.

- La mort est partie intégrante de la vie, sans mort il n’y a pas de vie parce qu'elle n'a plus aucun sens, il est donc normal que cela nourrisse nos discours, surtout le genre de discussions que vous avez présentement, finit-il par dire d’une voix indifférente.

Gabriel s’excluait volontairement de cette entrevue parce qu’il ne se considérait pas concerné par tout ce qui se passait, surtout qu’il ne voulait pas être pris à parti dans les problèmes de son peuple, encore pire si cela parlait de vampire et d’amour. Son regard était perçant et glacial sur les deux, plus de sourires plus ou moins discrets ou d’aura d’amabilité, juste de la distance et une indifférence polie.

Bien qu’il essayait d’être extérieur à cela, il trouvait que le vieil elfe était dur dans ses paroles, ne faisant aucun effort pour les adoucir malgré qu’elles étaient sûrement véridiques, mais bon ça n’avait aucune importance pour lui, il n’en avait rien à faire : il se contenta de les regarder en silence, ne bougeant pas d’un millimètre, tout simplement, se faisant un peu plus glacé quand il entendit Merithyn sous-entendre que Gabriel aussi connaîtrait l’amour, jamais il ne connaîtrait ce cadeau empoisonné qu’avait donné Mère Nature à son plus grand regret.

Il s’amusa de la colère rentrée du baptistrel, décidément le vieux grigou ne se ferait jamais aimé avec ses discours secs et sans cœur, mais cette fois-ci Gabriel écouta sa raison et n’alla pas aider l’elfe renégat, le laissant se dépatouiller tout seul, s’amusant de la scène derrière son masque d’impassibilité : voir un elfe fragile avoir des envies de meurtre lui plaisait, son cœur crachant sa haine de son peuple en des battements furieux et sadique.

Mais sa joie vengeresse se calma quand il vit que la terre devint d’un noir charbon, des cendres sous le pouvoir de Merithyn, cela lui plaisait beaucoup moins tout à coup. Toujours stoïque, il se rapprochant de l’elfe et posa sa main sur son épaule, essayant de le détendre avec des ondes lisses de fluctuations, espérant qu’il se mette en harmonie avec pour se calmer. Ce qu’il fit rapidement et il le soutint, à contrecœur parce qu’il avait écouter ses valeurs, lorsqu’il eut une faiblesse et s’était mis à trembler, lui caressant le dos machinalement pour le tranquilliser du mieux qu’il pouvait.

Gabriel ignora sa main qui l’avait agrippé férocement et rapproché considérablement de lui à tel point qu’il suffisait d’un rien pour que le baptistrel finisse blottis contre lui, position intime qu’il jugeait inapproprié au vu de sa rancœur et de la situation. Il plongea son regard de glace dans ceux enflammé et malheureux de l’elfe, toujours aussi neutre et vide d’expression en apparence, écoutant ses paroles en guettant le membre du conseil du coin de l’œil parce qu’il ne lui faisait absolument pas confiance.

- En effet cela ne vous regarde en rien et je ne vois pas en quoi cela servira mon intérêt de vous parler de ça alors que vous n’avez aucun rapport avec mon existence et que je ne veux vous en donnez aucune, elfe, finit-il par dire, d’une voix implacable et froide de toute émotion, le regardant simplement. Cependant… ce n’est pas une proposition que je renierais dans l’immédiat, elle est à méditer, rajouta-t-il après un instant de silence pesant, fuyant le regard du baptistrel malgré la voix toujours aussi neutre.
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MessageSujet: Re: Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Retour au pays... [PV Gabriel vert et Eliwyr] Icon_minitimeMar 18 Jan 2011 - 18:15

Et voilà qu’il revenait, insidieux mais bien présent, se déplaçant sinueusement dans les méandres de son esprit. Tel un serpent. Cet ennemi de toujours, l’éternel adversaire de tout être ayant vécu bien trop longtemps. Engloutissant ce qu’il pouvait engloutir, anéantissant ce qu’il devait anéantir, et corrompant le reste. Rien ne l’arrêtait. Rien ne pouvait l’arrêter. Rien ne devait l’arrêter. Il en était ainsi, voilà tout. Car ce Mal était aussi vieux que l’intelligence, que le conscience même des choses et des êtres. Là où était la vie, il était présent, tapit dans l’ombre, à attendre son heure, aussi patient que le plus redoutable des prédateurs lors de sa chasse.
Ainsi, il reprenait son emprise sur Eliwyr Meraennon. Inexorablement.
Car tous tôt ou tard s’inclinait devant l’Ennui. Indubitablement.

Au final, quel intérêt pouvait bien avoir Gabriel Eledhwen ? Ce dernier était persuadé d’avoir raison, quand bien même n’était-il même pas fichu de garder son calme : la colère étant toujours révélateur d’un malaise, d’une fuite de la réalité et de la vérité… Bah ! Tout cela n’avait strictement aucune importance. Le conseiller n’avait aucune affection pour lui et le chasseur de prime ne voulait pas de ses conseils. Il aurait été idiot de lui répondre par cette question : en ce cas, si tout cela ne t‘atteint pas, pourquoi es-tu ici ? Un peu d’huile sur le feu, mais rien qui ne l’aurait réellement aidé. Car on ne pouvait guider celui qui ne voulait pas l’être.

Enfin si, mais le patriarche n’avait jamais apprécié la violence.

L’elfe s’inclina devant Gabriel, comme pour le remercier de ses sages paroles et lui demander congé, puis il se détourna de lui. Geste empreint de grâce et pourtant porteur d’une rupture définitive. Déjà le tueur n’était plus qu’un souvenir brumeux, chassé par l’ennui et la lassitude, avant de disparaître complètement de l’esprit d’Eliwyr.
Un souci de moins.

Ceci étant fait, le conseiller observa avec un intérêt mitigé l’étrange comportement de son interlocuteur. De toute évidence, ce dernier n’était même pas en mesure de tenir une conversation sérieuse. Et il voulait qu’on lui ouvre les portes du royaume ? Il n’y était franchement pas préparé. Même si l’impératrice lui accordait son pardon, il n’en restait pas moins qu’une immense majorité d’elfe le mépriserait et ne chercherait aucunement à le ménager. Que ferait le baptistrel alors ? Ou plutôt, ç’aurait-il se contrôler ? Eliwyr en doutait fortement, d’autant plus que comparer à ce que lui reprochait son peuple, il y était allé avec le dos de la cuillère. D’autres n’auraient pas eu cette bienveillance.
Car même si Merithyn semblait trouver cela négligeable du moment que son amour à lui était vivant, ce n’était pas le cas des frères, des sœurs, des mères, des pères ou encore des amants qui allaient devoir apprendre à vivre sans l’être aimé… Dire que ce dernier osât encore parler de neutralité était la cerise sur le gâteau…

La réponse du suppliant le laissa sans voix. De deux choses l’une : soit l’artiste était un idiot, soit il le prenait pour un idiot. Et aucune de ces deux perspectives n’enchantait Eli’. Décidément cet entretient n’avait que trop duré. Il était dorénavant évident que le baptristrel ferait tout pour protéger le dragonnier vampirique. Et si Lorenz prenait ce dernier en otage (avec lui, il valait mieux envisager le pire) et que Merithyn avait accès au Royaume, on se retrouverait alors devant une énorme brèche au niveau de la sécurité, ce qui ne pardonnait pas en pleine période de guerre.

Deuxième problème et non des moindres : l’elfe qui lui faisait face se contrôlait tant bien que mal, et le conseiller devinait sans peine qu’un jour où l’autre, ce volcan à moitié endormi se réveillerait totalement. Il était absolument hors de question que ce fusse au beau milieu de la forêt elfique.

Les yeux clos, les bras croisés, Eliwr Meraennon s’inclina devant Merithyn Shadowsong. Se fichant comme d’une guigne que ce dernier reportât son attention sur un autre ou plus encore de ses provocations. Il avait suffisamment perdu son temps. Ces adolescents frustrés allaient devoir trouver quelqu’un d’autre pour se défouler, lui, il avait encore une longue journée de travail devant lui.

Sans un mot, l’elfe franchit la frontière de sa démarche coulée, reprenant d’un pas tranquille la direction de sa maison.
Comme si cet épisode n'avait jamais existé.
Bienfaits d'une mémoire sélective, cadeau d'une vie bien trop remplie.
Tranquillité d'un esprit éprouvé.
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