La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).
Arme principale : Claire porte souvent à la ceinture une rapière nommée Présage. Il s'agit d'un cadeau de son vieux père, lorsqu'elle avait été jugée comme assez apte pour porter sa propre arme. Forgée dans de beaux métaux, elle garde essentiellement une forte valeur sentimentale et fait partie de ces possessions qui, perdues, déclencheraient une ire sans pareille. La lame est longue et droite, effilée, laissant transparaître une coque délicatement sculptée, dans une réplique d'argent. La lame elle-même est fine et finit dans une forme triangulaire, apte à l'estoc, mais avec une assez bonne condition pour parer, dans les fentes et les lignes. Une petite gemme bleue scintille, ornant la basse partie de la coque, vieux souvenir d'enfance qu'elle a voulu garder auprès d'elle. Finalement, le pare-pluie est ciselé de quelques circonvolutions complexes. Autrement, l'arme se garde de toute influence magique ou d'autres enchantements.
Spoiler:
Autres objets : Claire porte sur elle quelques bijoux, de plus ou moins grande richesse. De l'ambre pare son cou, doublé d'un collier en argent au bout duquel un petit pendentif se balance. Elle possède également un chapeau à bord long qu'elle aime revêtir pour cacher son ample et longue chevelure châtain. Ses vêtements sont assez versatiles et sa garde-robe fournie, noblesse oblige. Néanmoins, elle préfère porter des tissus simples qui, sans être grossiers, répondent mieux au canon du confort et de la commodité. En voyage, elle quitte rarement sa pelisse dont le tissu alterne subséquemment entre le blanc cassé et le gris à la lumière du jour. La laine froide est doublée par de la flanelle – cela fait partie de ce genre de luxe dont la jeune femme n'a jamais pu se passer, depuis son enfance –, qui la protège des températures assez hostiles, sans pour autant mourir à cause de la chaleur, quoi qu'elle préfère quitter sa cape dans des régions plus humides et rudes. Néanmoins, le tissu est suffisamment grand pour qu'elle puisse, au besoin, se lover dedans, lorsqu'elle désire dormir à la belle étoile.
Elle possède également une jument blanche du nom de gracieuse. C'est une bête plutôt belle, à la robe d'un blanc complexe à l'œil. Une profonde amitié l'unit avec sa cavalière et leur confiance mutuelle n'a jamais fait défaut, malgré les différentes épreuves qu'elles ont pu traverser.
Claire possède également une dague qu'elle range dans sa botte gauche, mais elle n'est pas d'une aussi remarquable qualité que sa rapière.
Alignement : Neutre à tendance bénéfique (voir fin du récit)
Style de magie principal : Humain
Arrogance : Très faible
Gentillesse : Maître
Description physique
*** Il sera fait, tout au long de ces écrits, mention des humains ou de l'humanité. Par faute de meilleurs termes (« commun » sonnant assez mal), il faudra souvent comprendre les races au sens strict. D'avance pardon pour cette possible confusion. ***
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« Belle comme l'étoile de l'horizon noir, Si tu pouvais jamais égaler, ô ma muse, Le doux frémissement de la mer, A l'onde comme aux colombes, Jouant aux bords des eaux. Claire, ô Claire. »
On pourrait presque dire de Claire qu'elle ressemble à une poupée de porcelaine. Pour être tout à fait honnête, ce n'est pas forcément faux. La jeune femme a le teint assez pâle. Certes, il est plus naturel qu'il n'est translucide, mais on pourrait facilement lui donner les attributs de fleurs immaculées – la rose blanche étant ainsi plus qu'une dénomination de son altruisme. D'autre part, elle arbore une taille moyenne, peut-être légèrement plus grande, qui ne dérive pas tant des standards : il lui faut toujours lever la tête pour regarder dans les yeux un homologue masculin, mais elle ne se sent pas particulièrement oppressée physiquement. Sa stature est, quant à elle, un peu faible puisque la jeune femme est bien maigre. Pas au point d'en être rachitique ou maladive, mais assez pour que son ventre plat et ses bras fins fassent un effet de contraste avec d'autres personnes, ce qu'elle cache plus ou moins avec différents tissus qui lui donnent un peu de volume. Elle n'est aussi pas très développée musculairement. Nous y reviendrons plus tard (cf. partie histoire), mais les dures conditions qu'elle a vécues ont affaibli son corps et sa force. Aussi, même aujourd'hui, elle n'a encore pu récupérer de ses douleurs. Néanmoins, elle a encore de bons restes de l'époque où elle se mouvait dans le jeu de l'escrime et si son endurance est très limitée, elle peut se targuer de toujours avoir de bons réflexes et une bonne agilité. Ainsi, avoir une taille fine ne lui déplaît pas et elle trouve que celui lui sied agréablement.
Claire a un visage plutôt long dont les traits finissent harmonieusement. Sa beauté est toute traditionnelle, de nature noble et chaste. Pourtant, la jeune femme n'en fait ni d'histoires ni ne prend d'éventuelles flagorneries. Sa beauté est un outil pour ce qu'elle cherche à accomplir, jamais une fin en soi. Quoi qu'il en soit, on lui trouve un charme particulier qui attire le regard. Peut-être est-ce son nez long et fin qui agrémente discrètement son visage ? Peut-être ses yeux verts qui étincellent d'une joie bienheureuse sur lesquels les paupières viennent chastement tomber ? Ou alors serait-ce sa bouche qui, par deux fins traits roses, vient langoureusement attirer la cible qui s'amourache des lèvres entrouvertes ? Enfin, cela pourrait être sa chevelure châtain, désordonnée, mais avec un grand volume qui lui offre ce charme si mystérieux. Ses cheveux longs sont fournis et épais, dignes de l'intérêt qu'on leur porte : ils cascadent sur ses épaules et finissent en boucles lâches sur dans son dos. Elle aime les laisser détachés, mais, quand la situation l'oblige, elle les attache en une queue de cheval ou en un chignon serré. Autant dire que c'est sa grande fierté et lorsque son père disait qu'il n'accepterait pas qu'on touche « au moindre de ses cheveux », l'expression tombe d'autant plus sous le sens. La jeune femme est tout à fait au courant de sa beauté et de son corps et elle sait l'utiliser à bon escient, surtout dans le jeu si dangereux de la Cour.
La vie à la Cour nécessite un grand soin personnel et Claire a appris à y maîtriser les codes. Elle porte couramment de belles robes pour flatter le regard et n'hésite pas à suivre les tendances du moment. Elle porte également des bijoux qui étincellent sur elle, que ça soit au cou, aux poignets ou aux doigts. Néanmoins, la seule chose qui la gène, c'est le port du maquillage. La beauté est une affaire naturelle et elle se refuse à utiliser des pigments ou autres poudres. Elle a bien d'autres atouts dans sa manche.
Parce qu'au fond, elle manie ses traits comme une artiste et une comédienne. S'il faut se montrer une jeune fille innocente, cela ne lui pose pas plus de problème que d'être plus tactile et langoureuse. Elle n'a peut-être pas la plus grande des expériences, mais elle possède encore le charme de la jeunesse qui fait toujours fantasmer.
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Description mentale
« Eh, pourquoi fais-je le bien ? Pour être heureuse, voyons. »
Idiopathique. Voilà comment on résumerait le caractère de Claire. Certains diront que c'était un non-sens de parler de particularités pour le psyché d'une personne, mais si chacun peut être d'une façon similaire, Claire se dégage du reste de la foule par sa propre existence. Non pas qu'elle ait justement un caractère houleux qui se déchaînerait sur ses semblables et pulvériserait le moindre écart, mais elle a plutôt ce regard mystique qui perce doucement et paisiblement l'âme de ses contemporains pour scruter leur âme. Cette jeune femme aime la nature qui l'entoure. Surtout sa grande beauté. Elle aime à songer au ciel qui luit tranquillement et qui fait frissonner avec un élan d'excitation sa poitrine. Claire se délecte aussi de la mer qui la flatte et qui fait rougir ses pommettes délicates. L'infini bleu céleste lui est indifférent quand elle annonce sa grande quiétude et elle se laisse agréablement scruter par les étoiles qui caressent avec affection sa nature chaste et vierge, tendre, mais néanmoins implacable.
Implacable parce qu'elle est inflexible, tout d'abord. Inflexible, parce qu'elle se laisse à sa propre méditation. Autrefois, dans sa tendre jeune, était-elle une fille douce et sensible – trop sensible, diraient ses parents –, parfois jusqu'à la niaiserie. Cet âge-là est néanmoins passé. Elle est tranquille, maintenant. Apathique, peut-être. Mais ce n'est qu'une façade, car les sentiments qu'elle chérissait et qu'elle embrassait jadis continuent à venir la frôler et à la faire frémir. Pourtant, chaste comme elle est, elle ne peut être avalée par ceux-là. On y voit bien sa parfaite humanité. Dans l'espérance de la compassion, on y trouve l'assez grande lucidité de l'âme, solide et sereine.
Certains ici pourraient déjà se laisser à des protestations, mais soyons bien clairs : il n'est pas question ici de l'humanité dans sa forme vicieuse, comme on l'a souvent vu. La fille qui peut apporter la souffrance – et souffrir, par la même occasion – sans rompre apparaît comme bien plus grande que ses pairs : sa sympathie se naît donc et arrive donc dans les pures limites originelles de l'humain. Fantasque idée, mais lucide, néanmoins. Claire est ainsi promptement adorée par certains et haïe par d'autres. Quand on parle lumière, il faut bien parler de l'ombre qui s'érige derrière à la mesure des premiers rayons. Celle-ci laisse sa marque ineffable et indicible qui arrise l'envie et la convoitise sur les cœurs de ses pairs. Car on ne saurait être aimé de tous pour ses vertus, lorsque celles-ci n'ont rien de comparables au reste des hommes, bien que ce soit au nombre de ces vertus-là qu'il nous appartient d'être jugé. Dure et triste loi de la norme. Cet amour sans faille et cette dure justesse se voient couplés à une pudeur tranquille qui s'enroule comme un châle sur les cheveux de sa porteuse. La forte nécessité de la gloire lui est étrangère et celle qui sait existe comme elle existe n'a nul besoin d'exhiber au reste des hommes les tares ou les gloires de son âme : sa bonté fait de la discrétion son plus bel apparat, non pas jusqu'à la limite disparition, mais jusqu'à la quiétude envers soi et son être. Toutefois, il serait cruel de comprendre dans cette discrétion le beau-parler et les belles saillies. Oh non, la simple pudeur se veut de les encourager, car ils sont preuves et foi d'une âme de la joie de vivre, qui font que les gens de cœur sont bien des gens de cœur, dans la plus simple existence. La facétie piquante – encore peut-être ingénue, nul ne le sait vraiment – est un grand plaisir que Claire s'offre. Elle s'aime à provoquer le rouge auprès des jeunes filles et à intriguer les garçons, qu'ils soient de son âge ou pas, d'ailleurs. Il faut tout de même que ceux-ci soient d'humeur joueuse et charnelle. Dans le jeu de l'esprit, celui de l'amour ne tient à une place si importante, bien parce qu'il est dangereux ?
Si le jeu de l'esprit a ses attraits certains, Claire se donne également grand plaisir dans les belles choses. Ce qui peut charmer ses yeux l'émeut, dans la belle continuation de la beauté naturelle. Ceux qui sont mâles et superbes flattent son œil et elle pourrait s'y amouracher, si esprit il y a. Les beaux vêtements l'attirent également, puisqu'elle reste humaine et femme avant tout. Dans ces extases, elle lève son regard vers le ciel et flatte les étoiles qui sont, selon elle, les yeux du ciel et du monde ; elle cherche à illuminer la terre comme elles. Elle qui flottent tout en haut, sans orgueil.
Explorons maintenant les imbrications morales dans l'esprit de Claire. Il est étonnant de voir que la morale, au sens où nous l'entendons généralement, n'a aucun sens et aucune signification pour celle-là. Comme elle l'aime le répéter, il n'y a qu'être que pour être et pour l'être. Ainsi, il est proprement impensable et absurde de croire que le monde tourne selon un ordre établi et à jamais immuable dans sa constitution même. Tout n'est un mouvement qui est, dans le même temps, infini et indéfini, seule tendance valable que suivra la jeune femme, en faisant allégeance à sa mère, la nature généreuse pour tous ceux qui veulent bien vivre en son sein. De la même manière à la vie, elle pense de la mort qu'elle n'est qu'une pauvre finalité et elle en rit par un respect envers ceux qui sont passés de l'autre côté, dans l'attente du renouveau. C'est elle qui dit que la vie est une lourde tâche – un travail même, dans son sens premier –, mais qu'avec abnégation dans sa réalité, elle prête à sourire dans le labeur.
Certains de ses proches l'ont crue sage – en tout cas, c'est bien la réputation qu'on lui donne ou qu'on donne à son image. Elle en pense avec bienveillance, mais se complaît à dire qu'il ne s'agit là que d'une bien jolie ineptie qui n'a aucun sens, à qui voudrait bien l'écouter. En outre, beaucoup pensent qu'elle croit à l'invariable bonté du monde, qu'on trouve en creusant dans chacun. A cela, elle en rit encore plus. Non, non, il est un jour qui est bien présent où seul le néant régnera sur ceux qui ont rêvé à l'impossible. Et ceux-là n'ont plus qu'à espérer vivre parmi et pour les hommes, plutôt que de croire à l'élaboration d'une bonté transcendante, qui n'est, finalement, qu'une faste fumerie.
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Histoire
« On naît plusieurs fois, mais on n'est qu'une fois. »
Claire se rappelait avec une grande netteté de son existence et une grande certitude enveloppait ses souvenirs. Jusqu'alors, elle n'était qu'un esprit sans port, qu'une voix sans paroles, qu'une fille sans conscience, qu'une femme sans âme. Dans le vertige de sa condition, il y eut là comme une étincelle en elle, comme un bruit qui parcourt la terre, le ciel et le monde. Elle était au monde : plus encore, elle pensait, elle se pensait et elle était maîtresse elle-même. Elle était. C'est alors que commença la longue et tragique ascension de l'expérience humaine.
Claire se mit à comprendre assez facilement et intuitivement la portée de ses gestes, la mécanique de son corps et de son esprit. Elle comprit ce qu'était la volonté, la justice et ensuite – ou avant – l'amour. Rapidement, le monde lui apparut comme incroyable, dans une merveilleuse bonté sans fin. De l'obscurité, elle passait peu à peu à l'éclatante lumière de la connaissance qui caresse l'existence pleine et entière. C'était comme si, sortie des torpeurs du néant, elle se gonflait de l'énergie fantastique de la Vie, qu'elle emplissait tout entière. Ses joues se coloraient, ses poumons se gonflaient, ses organes fourmillaient et l'énergie vibrait en elle. Elle était au monde, comme si le cosmos tout entier de toutes les choses et de tous les êtres existants s'élevait vers un but inconnu mais sublime auxquels devraient tous, sans exception, donner leur approbation et leur concours, dans la nature qu'il est et qui a.
La fillette accéda là, enfin, au suprême des pouvoirs, à la parole, aux mots et au Verbe trompeur.
Et d'aussi loin qu'elle pût se souvenir, la parole eut toujours sur elle une fascination extrême. Non parce qu'elle permettait de jouer avec les concepts et de tromper ou de mentir – bien que Claire ne se cacherait pas d'avoir eu recours à de telles vices ; la peur rend aveugle, chacun le sait bien –, mais parce que elle aimait à jouer avec les sonorités et à les entendre carillonner dans son esprit encore enfantin. Les allitérations et assonances causaient sur elle un frétillement intellectuellement indicible qui la rendaient toute heureuse. Mais plutôt, il serait correct de dire qu'elle aimait encore plus les histoires, les contes et ce qui se rapporte à la douce beauté de la langue, au roman. La jeune aimait encore plus la profusion prolixe d'univers qu'elle permettait d'ouvrir et de conter sans jamais épuiser le moindre quart, aussi loin qu'on en veuille la moitié.
Mais à quoi ou à qui devait-elle ce puissant amour, personne ne pourrait le dire et c'est bien une des failles de la jeune fille. Peut-être des récits fantasques de sa mère ou des aventures de son père ont à voir avec cela ; peut-être n'est-ce qu'un des effets malins du hasard ou l'effet d'une cause inconnue et nécessaire de son âme. Ou peut-être même était-elle née poète par la volonté des muses et des esprits et que son caractère se délectait déjà des mots qu'on lui donnait. Ce qu'elle savait, c'était que depuis sa plus tendre enfance, elle aimait contempler la Nature en s'abreuvant de mots et d'histoires fantastiques et que cette irrésistible attirance la conduisit finalement aux pires des excès et aux meilleurs des bonheurs.
Il faut dire que les merveilleuses histoires font remonter de très agréables souvenirs. Le soir, dans la lueur vespérale des bougies, Vittorio lisait ou improvisait des histoires à ses filles. Les moments étaient plein de ces personnages tangibles qui se meuvent à travers les mots. Dans la pure création imaginaire, les souffles chauds caressaient les nuques des fillettes et les mains fermes se crispaient sur la garde de leurs armes. Les enfants s'imaginaient avec beaucoup de vigueur cette puissance et les mœurs de ses héros. Mais aussi des personnages plus humbles, plus frêles, plus fragiles, plus malins. Les créatures de l'esprit prenaient la forme de figures douces et sincères, animées d'une foi sans crainte et sans haine. Sans les aimer vraiment ou les comprendre tout à fait, Claire s'ouvrait à eux et elle apprenait ce qu'ils faisaient et ce qu'ils disaient. La première imagination était née.
Néanmoins, l'âge des contes retors avec les monstres qui les habitaient finit par se clore. Luciana, Claire et Eryn n'entendirent plus les histoires du grand loup qui hantait les forêts de la bouche de leur père. Celui-ci leur avait dit que le temps d'avoir peur pour de tels enfantillages était terminé. Du jour au lendemain, il n'en fut plus jamais question dans la demeure des Lunovel. Benedict, lui, glissa pourtant à l'oreille de Claire, quand celle-ci fut en âge de comprendre, que son cher père avait été sommé par son épouse d'arrêter ces pratiques qui n'apportaient rien de bon dans le manoir – ou plutôt qui apportaient un trouble dispensable. Vittorio sut alors s'arrêter, rien que pour le respect de sa femme, mais surtout parce qu'il voulait trouver du réconfort dans les secrets de la chambre, ce qu'elle menaçait d'arrêter.
Ainsi, Claire fut prise par la passion des histoires, des contes et des mots. Elle se mit, la nuit, à rêver de ces mondes héroïques et féeriques, peuplés de créatures fantastiques et d'endroits inconnus aux couleurs incertaines. Pléthore de récits lui remplissait la tête d'images qui ne s'arrêtaient pas. Son âme bouillait de la fièvre créatrice. Souvent, le soir, lorsque la nuit avait recouvert les toits et les bosquets d'un voile obscure et rêveur, la fillette s'accoudait au rebord de la fenêtre pour humer l'air de la nuit et pour calmer ses ardeurs imaginatives. Mais le grand monde ne faisait que réveiller ses pulsions. Les arbres bruissaient sous le vent et ses pensée ; l'herbe tendre s'adressait à elle dans des vœux qui se pliaient à des salutations silencieuses. Les étoiles répondaient à ses rêves dans des langues connues de seules Claire et d'elles.
Claire était une jeune fille romantique comme beaucoup d’autres le furent et son destin n'eut pas dû dépasser le leur sans les événements extraordinaires qui suivirent. Elle aurait terminé sa vie comme aède, en folle ou en morte, car le destin de ceux qui rêvent se brise souvent à l'amertume difficile de la réalité.
Benedict rapporta à un cercle proche un exemple plus marquant encore montrant l'étendue de la propension de la jeune fille à l'onirisme et à la mélancolie. C'était pendant le mois d'octobre suivant de peu son dixième anniversaire. Le malheur voulut que elle tombât malade pendant près de deux semaines, si bien qu'il lui était impossible de quitter sa chambre sans grelotter pitoyablement et sans ressentir de puissants vertiges. Pourtant, elle passa ces deux semaines à lire encore et toujours tous les ouvrages que elle put trouver à sa disposition ou bien qu'on voulut lui prêter. Lorsque l'on lui demanda ce que elle faisait, à regarder fixement le ciel depuis son lit, elle répondait, emplie d'un sentiment intense et absurde de profonde déréliction :
« Je veux rêver. Laissez-moi simplement rêver ! »
Ainsi passèrent les quelques quatorze premières années de sa vie. Vittorio et Lise, avec l'aide de Benedict, élevèrent leur fille dans la joie, la liberté et le courage. En effet, ceux-ci avaient partiellement renié leurs origines. Ainsi, bien qu'il restât gravé en eux quelques restes de leur éducation, leur caractère s'était habitué à la liberté de pensée, à l'élégance, au luxe et au calme. Pourtant, il arrivait encore de percevoir dans les propos du noble une certaine rigueur qu'il ne devait pas vouloir montrer et, dans les façons de la bourgeoise, un certain orgueil rehaussé d'honneur qui influençait ses filles sans qu'elles ne s'en rendissent compte.
Pour autant, l'éducation des filles n'était pas faite d'un servage fastidieux comme certains auraient pu en subir dans d'autres lieux, ni dans le culte de la guerre ou de la foi fanatique et idolâtre, si tant est qu'on lui accordât autant de crédit en Armanda. Non, on leur laissait à elles-mêmes leurs opinions propres, bien que les paternels leur demandassent de grands efforts d'apprentissage et de résultats. Il ne s'agissait pas de se contenter de peur, mais d'atteindre l'excellence et surtout, et plus que tout, la vérité. Tout ce que Claire apprenait professait cette vision-là du monde et l'encourageait dans cette voie. Et tout cela, on l'enseignait par le biais de tuteurs au domicile même des Lunovel, elle-même à quelques lieues de la capitale. Là, la jeune fille apprit avec ses sœurs la langue, l'histoire des peuples, l'arithmétique et, les dernières années de son enseignement, quelques notions de philosophie. Cette dernière discipline éveillait en elle un goût illimité d'apprentissage, car elle lui permettait de croire en une idée, d'en rêver et de pouvoir l'appliquer selon le grand principe de la réalité, dans un pur intérêt ontologique, différent des croyances et des lieux communs. Claire développa en s'y appliquant un profond goût pour la métaphysique et la morale, jusqu'à ses quatorze ans, âge auquel ses parents durent retirer ce candide enseignement, faute de tensions qui commençaient à monter du fait de la guerre. Néanmoins, elle fut prise par Alexei qui lui compléta les rudiments de ces connaissances en ajoutant anecdotes et formes à ses viatiques intellectuels, dès qu'il sentit les prémices des conflits naître.
Érudit, et curieux, par-dessus tout, Alexei observa avec un regard avide le retour de la magie. On l'aurait pris pour fou – c'est d'ailleurs sûrement l'avis d'un grand nombre de ceux qui le connaissaient –, mais il ne se préoccupait pas des conséquences de la guerre que des voies purement intellectuelles et métaphysiques que cela ouvrait à nouveau. Le champ des possibles s'étendit et Claire fut nourrie de ce même sentiment. Alors, le génie lui parlait souvent du champ astrologique et de la quantité primale de savoir. Il lui faisait réciter les thèses existentialistes et la berçait avec la morale universelle. Mais dans tout ce fatras, ce qui l'a choqua le plus, c'était les mentions de dragons et de vampires. Elle préféra longtemps penser, le corps caché sous sa couverture de laine, du cou jusqu'aux pieds, que les créatures qu'imitait son père et qui la faisaient crier à travers toute la demeure, n'était que des fables ou, au moins, des légendes du passé.
Qu'on lui dit alors que les chimères de ses rêves devenaient réalité, un mélange d'appréhension et d’infatigable curiosité s'empara de son esprit et elle cultiva une passion étrange pour savoir ce qu'étaient ces créatures de légende.
Parallèlement, la jeune fille apprit le maniement des armes, soit les armes d'estoc avec ses fleurets, épées et diverses rapières, noble discipline où les damoiseaux y excellaient de bien différentes manières. Ceux qui agitaient une lame sans en comprendre l'élémentaire principe de noblesse et les autres qui se dédiaient à l'apprentissage dans une grande manière codifiée. Claire ne rentra dans aucune des catégories, soit dit en passant. Elle ne pourra pas se targuer d'être une bretteuse experte, comme le sont tant d'aristocrates. La jeune fille se faisait un plaisir de combattre avec son père, mais c'était bien pour rester avec lui, plutôt que pour d'apprendre les formes complexes. Qu'on lui parlât de quartes, de voltes, de parades en sixte, de tailles, de lignes ou de fentes, cette gymnastique était belle à son regard, elle n'ira pas le nier, mais elle habille surtout le nobliau désœuvré. Son instruction dans le domaine étant bien différente de ces messieurs – puisque son père ne voulut par remettre cette partie de son éducation à un maître d'armes, étant confiant dans ses propres capacités –, elle n'avait pas cette stature honorable et honorant la discipline. Ses mouvements étaient très vite imprévisibles et erratiques, guidés par le mouvement universel et assorties de passes déconcertantes et parfois, d'une palette de coups bas.
La guerre, par ailleurs. La montée de Vraorg le Tyran a chamboulé la géopolitique armandienne. Pourtant, les Lunovel restaient en dehors de cela. A quoi bon, fallait-il, s'impliquer d'un camp ou de l'autre, si c'était pour recevoir le blâme incessant d'une des parties. Lise, pourtant, était étonnée par le comportement de son mari. S'il ne risquait pas d'avoir un blâme, alors peut-être risquait-il d'en avoir deux. Dans la neutralité, on pouvait voir de la lâcheté. Rester silencieux était bien plus préjudiciable et s'il fallait parfois de pas trop parler, il fallait parfois ne pas trop se taire.
C'est pourquoi Vittorio joua habilement. Sans trahir ni l'un, ni l'autre, il se mit en équilibre sur la balance des affres de la politique et parvient à tromper les deux. Sûrement qu'on lui reconnaissait qu'il faisait cela pour sa famille, aussi égoïste fut-ce. Mais pouvait-on réellement punir l'amour vrai qui aime toutes les métamorphoses ? Personne ne se sentant offensé et par ses multiples courbettes diplomatiques, on pouvait lui accorder le bénéfice du doute.
Peu après ses quinze ans, Vittorio la convoqua dans la grande salle auprès de lui. Il se reposait près de l'âtre chaud où rougeoyaient quelques braises, les mains jointes au-dessus de ses genoux, le front penché, l'air grave et austère. Claire s'approcha d'un pas léger, car le soleil brillait alors dehors, l'emplissant de joie et elle lui prit les mains en s'exclamant :
« Comme vous avez l'air grognon, ce matin, père ! »
Vittorio releva alors doucement la tête et sourit tristement :
« C'est que je m'aperçois que le temps file, me répondit-il. Tu as déjà quinze ans ! – Oh, mais père ! s'écria Claire à ces paroles. Vous êtes bête. J'ai quinze ans, mais vous êtes toujours mon père et je suis votre fille ! »
Un petit rire secoua son corps et il dit, les yeux à nouveau brillant de joie et d'amour que ces filles appréciaient tant :
« Tu as raison, Claire, et je le serai toujours. Mais est-ce que je ne deviens pas vieux ? »
Le cœur de l'adolescente se serra fortement et douloureusement à ces mots, car il lui arrivait parfois de songer à son dos qui se voûtait légèrement, à ses yeux qui semblaient se fermer obstinément, comme pris d'une immense lassitude et d'une fatigue plus lourde que celle qu'on eut pu vivre. Et enfin, la pauvre fille pensait parfois à la mort. Claire lui sourit tendrement et lui dit :
« Que dites-vous là, mon père ? Vous avez encore de longues années devant vous ! Allons plutôt nous entraîner avec Eryn et Luciana à chevaucher et à combattre, cela vous fera du bien ! »
Vittorio prit un air étonné et répondit :
« Crois-tu qu'elles accepteraient encore de s'entraîner avec leur vieux père ? »
Alors, Claire éclata de rire et se rapprocha de son vieux père, avant de s'exclamer joyeusement :
« Je crois même que vous pourriez les jeter à bas, si vous le souhaitiez ! Ne soyez pas si maussade quant à vous-même : vous êtes encore robuste, je le sais. – Tu as bien raison, déclara-t-il d'un air faussement important. Je peux sûrement leur apprendre comment se battent véritablement les tireurs ! »
Les deux furent pris du grand fou rire qu'ont parfois un père et sa fille, lorsqu'ils parlent à cœur ouvert et que des sentiments puissants et nobles les lient l'un à l'autre. Claire lui exposa, en même temps qu'elle riait, le merveilleux plongeon que sa jeune sœur ferait sous la pression de la lame et cette évocation-là la fit rire à nouveau, son père l'accompagnant de plus belle.
Puis, lorsqu'ils se furent éteints, Vittorio regarda sa fille avec une infinie tendresse et lui dit :
« Écoute, si je t'ai fait venir ce matin, c'est parce que j'ai une proposition à te faire. »
Surprise, la petite blonde pencha la tête sur le côté, comme elle le faisait habituellement, lorsqu'il s'agissait d'être attentive et elle le regardait avec des yeux interrogateurs.
« Tu m'as dit, il y a peu, que tu ne voulais plus tant dépendre de ta mère et de moi. Et je comprends ton désir : tu as désormais quinze ans et Luciana est à la Cour d'Aldaria, alors... »
Alors, hystérique, Claire sautait sur place, tenant toujours les grandes mains de son père entre les siennes et elle s'écriait :
« Alors… Alors... Alors ?! »
Les sons se bloquèrent dans sa gorge et la jeune fille s'étrangla dans un bruit particulièrement douloureux qui fit éclater de rire Vittorio.
« Alors j'ai été parlé à Alexei, continua-t-il. Il se fera un plaisir de te guider dans Aldaria, mais tu devras te débrouiller à la Cour. Si tu es bien d'accord, évidemment. »
Il paraît futile maintenant de conter la suite de cris intempestifs et de bords joyeux que la jeune fille fit dans toute la pièce en remerciant son père, sa mère et même les esprits. Il suffit d'observer qu'elle fut particulièrement heureuse de cette décision et qu'elle la satisfit tout à fait sur le moment.
Radieuse, un sourire béa accroché à ses lèvres, Claire sortit de la maison comme dans un rêve éveillé et elle croisa sa sœur, Luciana, dont les yeux pétillaient sous le soleil matinal.
« Tâche de ne pas t'enivrer plus que de raison, petite sœur, la vie de la Cour est bien difficile, je te l'assure », dit-elle avec son éternel sourire ironiquement innocent sur les lèvres qui semblaient autant narguer sa sœur que l'encourager tendrement.
Envahie par l'exubérance susmentionnée, le jeune fille se rendit près de la rivière qui bordait la fin du domaine de mes pères. Là, elle suivit la rive sur quelques centaines de mètres et s'arrêta au bord d'un arbre qui penchait paresseusement et indolemment sur l'eau. Son tronc était tordu et s'élançait maladivement vers le ciel, puis se courbait harmonieusement vers le flot que ses branches caressaient tranquillement, comme une longue et douce chevelure. Le contraste entre la base de cet arbre, si convulsé, si horrible à regarder, tant on pouvait imaginer les affres qui avaient provoqué de telles blessures en lui et ses branchages épais, feuillus, charnus même, étais saisissant et l'adolescente songeait souvent à son immémoriale histoire. Elle y voyait comme un reflet de sa propre histoire sans jamais deviner pourquoi et elle passait des heures assise sous ses rameaux à méditer et à rêver.
Claire ne jouait pas sur le même tableau que son père – et la simplicité dont on faisait égard à la jeune fille n'était ici par synonyme de compliment au vu des circonstances, mais d'un point de vue universel, on n'y trouverait à objecter. S'il fallut baiser les pieds de son ennemi pour le simple principe de vérité et de réalité, elle l'aurait fait sans broncher – et peut-être même avec plaisir. L'antique mouvement était perpétuel et il ne fallait pas le voir comme une fatalité, mais plutôt comme un simple lemme ontologique de l'existence.
Plusieurs mois passèrent ensuite, à la vie de la Cour, ce qu'elle nomma sa nouvelle existence. Elle était plongée dans un univers lâche et, au début, elle avait le sincère et profond sentiment qu'acquérir quelque chose à s'aventurer dans la haute sphère. Mais rapidement et avec l'expérience, elle se rendit compte que tout ce qui l'entourait n'était qu'un simulacre bien loin des idéaux qu'elle se faisait avec l'éducation de ses tuteurs. Noyée parmi les sycophantes, la perfection merveilleuse et immuable lui semblait désormais se mourir pour un désastre humain. Pourtant, la jeune fille se prenait au jeu de la Cour. Elle se fit proche des artistes, jouait avec les nobliaux. Finalement, elle devenait comme sa sœur, Luciana.
En quelques mois seulement, elle se mit à brûler, l'intérieur d'elle-même, un feu que nul ne pouvait arrêter. Son cœur jouait à la Cour et ne s'apaisait jamais. Le poison âcre, que procurait la passion et qui ravageait jusqu'aux âmes les plus pures, se glissait dans son corps. Claire passait son temps à rêver douloureusement. Lorsque ça n'était pas le cas, elle se laissait aller avec des jeunes nobles, un sourire coquin sur le visage. Les suppliques de sa sœur et de sa famille y firent rien ; elle s'était plongée corps et âme dans ce marasme infernal, celui que personne ne voulait montrer.
Lentement, l'esprit de la jeune fille perdit de sa vivacité. Il n'était plus obnubilé que par ces nobliaux dont elle se jouait avec esprit, autrefois. Elle devint plus lente à la tâche, moins lucide, moins appliquée. Elle se parfait en distractions infinies et futiles. Elle ne pensais plus à rien d'autre que les bons yeux qu'on lui faisait.
Claire ne regretta pas ses aventures, car elles étaient marquées par le sceau de la liberté et de l'amour. Pourtant, il fut une chose qui la désola : c'était d'inoculer dans ses veines un poison sordide. Sans le savoir, sans s'apercevoir que ces joues devenaient hâves et pales et qu'elle avait désormais besoin d'user de maquillage pour cacher les faiblesses de son corps. Sans voir que ses cheveux devenaient moins brillants, que son corps se flétrissait au contact de cette débauche de déraison. Les grands rêves de bonheur moraux et justes se mourraient avec elle, en même temps qu'elle s'enivrait de ce qui l'entourait. Elle n'avait pas compris le jeu de la Cour. Au fil du temps, elle devenait une de ces prostituées, une fille à verge et à moquerie. La douleur, crucifiée dans ses veines, la ressuscitait dans les yeux de ceux qui voulaient la côtoyer.
Néanmoins, il fut une seule personne qui ne la regardait pas comme les autres.
Un jeune homme qui devait avoir son âge. Il restait surtout à la regarder, sans la prétention ou l'envie de participer aux déboires. Il paraissait charmant, mais dans ses yeux, Claire sentait le sentiment si douloureux du jugement. Elle savait qu'il pensait, au fond de lui, que parmi toutes celles qui étaient à la Cour, pourquoi c'était elle qui s'abaissait à cela, finalement. La déception finit par la gagner. Elle se morfondit en elle-même.
Peu après ses seize ans, elle fut prise d'un malheur qu'on préfèrerait oublier. Alors qu'elle jouait à courtiser un jeune noble, un autre, envieux et jaloux dans le même temps, fut pris d'une rage inexplicable et projeta les deux, du haut d'un balcon. Son homologue rival put se sortir in extremis de cette situation, en ayant le réflexe de saisir la rambarde en pierre. Ce ne fut pas le cas pour la pauvre fille. Elle chuta de haut et s'écrasa sur le sol en terre de la Cour.
Elle fut brisée. La partie basse de son corps ne lui répondait plus et elle était contrainte de rester dans une chaise. Son esprit aussi était brisé. Elle se rendit compte d'où le jeu de la Cour l'avait menée. Elle s'était dit qu'elle aurait préférée rester chez elle, à étudier la philosophie et à se contenter de la réalité qu'elle avait alors à sa disposition, au lieu de nourrir d'improbables fantasmes. La jeune fille décida de retourner au foyer familial.
Ce fut catastrophique. Claire s'était finalement éteinte d'elle-même. Le bonheur et la joie qui l'animaient avaient alors disparue. Rien ne put y vers quoi que ce soit. Sa famille, Benedict, Alexei et même Frey se relayèrent auprès d'elle. Ils auraient pu la contenter avec la simplicité du bonheur, mais la chute était trop grande. La perte du bonheur et des espérances est bien plus dangereuse pour le corps et l'esprit que l'humiliation qu'elle avait subie.
Au fond, elle était victime et son propre bourreau.
Peu à peu, le soutien se fit plus difficile autour d'elle. On commençait à s'éloigner. On commençait à penser qu'il s'agissait d'une cause perdue, qui n'avait plus aucun sens. Elle ne s'en affola pas. Elle n'avait plus l'envie nécessaire pour continuer à vivre. Pendant des jours, elle ne se nourrit que de quelques graines et d'eau. La léthargie approchait à grands pas et la tristesse qu'on avait pour elle n'était même plus véritable. Sa chambre était devenue un cloître triste et morne qui ne respirait que la pomme rainette, dans une détestable valse morbide. Elle fut de plus en plus prise par des pâmoisons et la magie n'y faisait aucun effet sur son état.
Une nuit, elle se traîna dans les forêts avoisinantes pour s'y perdre. Elle usa du reste de ses forces pour se suicider, là où personne ne viendrait la chercher.
Pendant trois jours, la nature reprit ses droits originelles sur la jeune fille. Elle l'enferma en elle et la purifia d'elle-même, elle mouvait au son de ses pleurs et se pliait à ses larmes. Il fallut trois jours à la nature pour laisser mourir la jeune fille et la laisser ressusciter en elle. Trois jours pour elle, la nature se déroba autour d'elle et la déposa en son cœur, purifiée de tout. Claire n'avait pas vraiment changée. Elle était encore plus mince et proche de l'exhaustion physique complète, mais elle était vivante. Ses jambes lui répondaient à nouveau. La nature n'avait pas oubliée la joie passée de Claire et elle avait récompensé ses actes.
Lorsqu'elle put se lever pour s'asseoir, Claire leva la tête avec l'âme à nouveau claire et l'humeur joyeuse. Le monde lui parut rempli de paix ; ses poumons se soulevèrent encore avec un bonheur féroce et elle s'emplit de la douce odeur d'agréable de petrichor. La jeune femme fourmillais d'énergie et d'entrain. Difficilement, elle se mit sur ses jambes et marcha.
Quelques mètres plus loin, assis sur une énorme souche, quelqu'un l'attendait. C'était un vieil homme aux cheveux blancs et à la longue barbe qui arborait la même couleur. Ses yeux étaient d'une extraordinaire pureté. S'approchant, Claire perçut en lui une force sans précédent. Une aura l'entourait. Cette aura, elle l'avait déjà sentie quelque part, car elle lui rappelait les plus tendres moments de sa vie.
Lorsque la jeune femme fut assez proche de lui, il la salua d'un geste de la main, arrêtant de manger et fit signe à celle-ci d'approcher. Calmement, Claire s'avança jusqu'à lui. Il lui donna à manger. Il se présenta comme étant un magicien itinérant, Sartalis. Le magicien lui fit savoir qu'il était là pour apporter le bien dans le monde et il lui proposa de l'accompagner. Claire ne lui demanda pas pourquoi il l'avait choisie, ni comment il savait qu'elle se trouverait dans cette clairière. Simplement heureuse, la jeune femme accepta la proposition.
Sartalis lui dit néanmoins qu'il la guiderait d'abord à sa famille et à ses proches qui s'inquiétaient de sa disparition subite. Étonnée, un sentiment de douceur flotta dans l'air et fondit sur Claire. Il lui sembla alors qu'elle avait retrouvé sa place. Lorsqu'il apposa ses mains sur les siennes, la jeune femme put fondre d'un bonheur pur. Elle lui promit alors d’œuvrer pour la justice et la paix, quoi qu'il arrivât.
Claire retourna à la Cour d'Aldaria. La vie avait changé et la jeune femme ne l'avait même pas remarqué, dans sa mélancolie bileuse. Vraorg était mort. Certains ne souvenaient d'elle, d'autres ignoraient qui elle était. On lui fit part des dernières nouvelles. On lui parlait d'une Caste qui protégerait la paix et sa sérénité. On lui dit aussi que les Esprits étaient morts et que les différentes races étaient vouées à elle-même. Chacun semblait confus, extatiques et troublés en même temps. Peut-être était-ce à cause de sa longue absence dans les cercles de réflexion, mais elle n'en tira aucune émotion.
Elle demanda si le monde existait toujours. On lui répondit que oui, évidemment. « Alors, faut-il s'en faire, si l'essentiel tourne toujours ? » répondait-elle avant de se tourner à d'autres préoccupations. Les blessures que portent la terre d'Armanda ne sont que la preuve de l'Histoire et du perpétuel mouvement. A quoi bon en pleurer ou se lamenter. Si la volonté universelle était telle qu'on leur retirait leurs guides, alors il ne restait plus qu'à se guider soi-même, selon les principes bien appris et appliqués depuis des générations.
L'inertie. C'était ce qui la commandait et dans celle-ci, elle trouvait la souffrance. La souffrance était non seulement le fondement du moi, son unique preuve ontologique indubitable, mais aussi, de tous les sentiments, le plus digne de respect : la valeur des valeurs. L'âme, sous la souffrance, ressemblait à un immense champignon, aussi haut que les tours de pierre, ne cessait de croître.
C'était l'hypertrophie de l'âme. Et celle-ci, comme l'amour, ne se plaint d'aucune métamorphose. C'était ainsi que Claire se jeta à nouveau, nouvellement née et vierges de vices, dans le jeu de la Cour, déterminée, plus que jamais, à respecter ses promesses, plus sacrées que ce qu'on aurait pu lui instruire autrement. Ainsi, elle vogua à travers la nature humaine en quête de savoirs et de connaissances – intellectuelles ou physiques – qui pourraient l'égayer sur le chemin de la valeur.
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Interprétation - /!\ IMPORTANT /!\:
Il faut comprendre que Claire a été, dès son enfance une fille très heureuse. Dès le début de l'histoire, c'est le rêve avec les contes de son père et la réalité avec la philosophie qui vont s'opposer. Les deux visions sont opposées et complémentaires, car elles cherchent le bonheur (par exemple, la discussion la rend heureuse et c'est un acte autotélique).
Pourquoi neutre-bénéfique ? Parce que son but est d'être heureuse, par n'importe quel moyen. Or, c'est un but neutre : le bonheur est joint pour tout le monde. Ce qui va la caractériser, c'est les moyens entrepris : elle est reliée à la nature qu'elle a toujours vu comme généreuse et mouvante. Ainsi, elle va respecter cette même logique pour elle-même.
Liens
« Connais tes amis, connais tes ennemis, mais surtout qu'ils te servent à te connaître toi-même. »
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Luciana Lunovel
Il s'agit là de la grande sœur de Claire. Il serait faux de se laisser abuser par l'apparence de la petite, au contraire de sa sœur. Si la puberté dans sa vaste quête s'est montrée discrète auprès de Luciana, la plus grossière erreur est de se comporter avec elle comme avec une enfant et ce serait l'erreur d'une vie. Car la jeune fille est en fait âgée de vingt-deux ans et est une créature du soleil qui apprécie l'aventure et le danger : elle ne se laissera pas faire par un inconnu qui l'aborde facilement. Non pas qu'elle s'énerverait, mais elle sait utiliser son physique de femme-enfant au plus haut degré. Elle joue les timides, les effacées, feint dans son regard et sur la moue de ses lèvres la plus innocente des candeurs. Mais quiconque se laisse prendre à l'hameçon sera conduit par le bout du nez, comme une poupée de chiffon. Maîtresse du paraître, elle excelle dans l'art de la séduction et de la manipulation encore plus que sa sœur. Elle se permet des proches bien choisis. Avec eux, elle se dévoile bien plus possessive, capricieuse et presque fauve de sensualité, fine héritière féminine de l'école Lunovel. Malgré ce qu'on pourrait attendre de cet esprit aussi complexe, Luciana est une femme aimante, bien qu'à sa manière.
Eryn est la jeune sœur de Claire et de Luciana. Contrairement à ses deux-là, elle ne participe pas aux fastes de la Cour et reste à la maison Lunovel. Elle est ainsi plus calme et a été épargnée par les grandes facéties mouvementées du destin. Elle partage néanmoins la même générosité avec Claire. La jeune fille de dix-sept ans est d'une grande timidité, mais est prête à aider son prochain. Toutefois, elle s'est révélée être, dans sa jeunesse, une archère de talent et elle a acquise une certaine réputation au sein de sa famille et dans le cercles des proches. Un peu trop idéaliste, elle s'est disciplinée pour aider la famille à sa manière – bien qu'on ne le lui demande pas. Aussi, elle rêve d'entrer dans les forces armées impériales, ce dont elle pense depuis son plus jeune âge et personne n'a su la convaincre du contraire, actuellement, au grand dam de sa famille. Elle s'entend particulièrement bien avec Claire et a été terriblement inquiétée de son état (cf. histoire), au point de souffrir autant qu'elle – seule manière peut-être d'accompagner celle qu'elle aime. Dernière différence avec sa sœur, elle est essentiellement altruiste dans un but moral, ce qui étonne un peu Claire qui ne comprend pas tout à fait ce chemin de pensée.
Eryn Lunovel
Vittorio Lunovel
Vittorio est actuellement à la tête de la famille Lunovel. Doué d'une remarquable intelligence et d'une audace calculée, il est aussi sans scrupules quand il s'agit de faire des affaires. Néanmoins, il reste un homme, un père et un mari très aimant. Rien n'est supplanté par le sens de la famille et s'il faut procéder à quelque coup bas pour rendre ses filles heureuses, il n'hésitera pas, malgré les supplications d'Eryn et de Claire – Luciana, elle, s'en délecte. S'il aime ses filles comme la prunelle de ses yeux, il se montre particulièrement exigent. Pour lui, aucun parti n'est assez bon pour elles et il espère que les éventuelles amourettes qu'elles pourraient avoir ne seront que temporaires et il pense que, dans tous les cas, ses filles le comprendront bien assez tôt. De l'autre côté, sa famille l'aime beaucoup, peut-être moins ses méthodes, mais il n'en reste pas moins le genre de père que chaque fille adorerait avoir, rien que pour les cajoleries qu'il ne peut s'empêcher de donner à ses filles et à sa femme.
Issue d'une famille de la bourgeoisie, Lise est avant tout une très belle femme. Son caractère est imprévisible, mais elle est très présente pour les personnes qu'elle aime. Mère poule, elle ne put que difficilement se résoudre à voir ses filles Luciana et Claire partir à la Cour impériale, mais elle trouva consolation en se disant qu'un parent devait aussi bien donner des racines que des ailes à ses enfants. Elle est tombée amoureuse de Vittorio lors d'une rencontre fortuite en ville, le genre de rencontre trop belles pour être vraies. Aussi, elle nourrit une passion flamboyante pour les arts, qu'elle a transmise à ses filles, bien que seule Claire y semble vraiment intéressée. Lise revêt également une sorte de sagacité lucide qui lui permet d'être écoutée de ses pairs, quand il est nécessaire et est une grande confidente des malheurs de ses filles. L'ironie veut tout de même que ses ambitions aient été coupées court par la continuation de la famille Lunovel, elle qui voulait parcourir les routes et c'est peut-être pour cela qu'elle a laissé ses filles suivre leurs propres ambitions.
Lise Lunovel
Benedict Valente
Benedict a vu grandir les petites filles Lunovel, au point que s'il n'était pas leur majordome, il leur servirait de père. C'est ce qu'il fait parfois, soyons honnêtes, quand Vittorio n'est pas présent à cause de déplacements à travers le pays. Il est d'un naturel poli et distingué et a cette touche de sérénité et de calme qui fait plaisir aux yeux de Claire qui trouve du réconfort dans ses mots et dans sa stature. Benedict accomplit son office avec expérience et diligence, étant dans la famille depuis de longues années et il semble devancer les désidératas de ces maîtres bien facilement. Son passé reste dans le passé, comme il l'aime le répéter d'un commun accord avec Vittorio qui acquiesce souvent à cette remarque. Cela cache des cicatrices encore trop douloureuses, à toucher, aussi bien qu'à regarder et il préfère se sentir chez lui, dans la maison des Lunovel, à faire son office, plaisir qu'il lui reste dans la vie, bien suffisant. Il s'est particulièrement occupé de Claire, lorsqu'elle fut mise à mal, et c'est sûrement pour cela qu'il entretient les rapports les plus proches et les plus sincères avec cette Lunovel-ci.
C'est un génie dans la pure veine des génies de notre temps. Son esprit ne rivalise pas avec les plus grands du continent qui maîtrisent la magie avec une habilité surhumaine, mais il a une finesse dans la pensée qui ferait pâlir plus d'une personne. On ne sait comment il s'est retrouvé à être un simple aubergiste, lui qui a ce potentiel incroyable. Dans son regard flotte quelque chose d'indicible. Néanmoins, il tient à cette façade étrange et mystérieuse, dans un mélange de courtoisie indescriptible. Ami des Lunovel depuis longtemps, il n'a pas réussir à s'empêcher de s'amouracher pour Claire. Celle-ci l'aime tendrement, seulement, comme un grand ami et un confident. Elle n'hésite pas à lui demander conseil sur tout et rien, pour le plaisir d'avoir son avis qui sort des intrications complexes de son esprit. Pour être honnête, cela ne le dérange pas plus que cela, il se suffit bien de sa situation : entre les deux est née une alchimie particulière que personne ne comprend, pas même eux.
Alexei Miskier
Frey Bles
Il s'agit d'un homme hommes aux rêves infinis et aux yeux d'un bleu transperçant. Claire se rit beaucoup des rêveurs, mais il est de certaines personnes qui dégagent une aura suffisante pour tout chambouler. C'est le cas de Frey. Certes, elle n'a pu s'empêcher de le trouver amusant et elle s'est longuement moquée de lui en riant. Mais au fond, il y avait autre chose qui la tourmentait. Comme elle adorait la nature qui l'entourait et attendait la fin comme une banale fatalité, lui adorait la nature et cherchait le moyen de transcender l'existence humaine. Il rêvait de changer les choses. Au fond, cela lui parlait et elle le trouvait charmant. Lorsqu'elle eut ses déboires, il fut le premier à arriver pour la soutenir avant de la confier à ses parents. Néanmoins, elle n'a jamais oublié ses gestes et entre eux s'est formée une sorte de relation platonique qui dérivait doucement sur les plaisirs du corps, comme la fille les aimait. Vittorio, lui, voit d'un bon œil la présence de ce jeune homme, qu'il considère comme digne, ce qui fait le bonheur de Claire, même si elle ne l'a pas encore avoué.
Ce vieux magicien est celui qui a guidé Claire dans les incursions de l'âme, alors qu'elle plongeait dans la déréliction de sa maladie. Bien qu'ils ne se connaissent pas intimement l'un et l'autre, Claire éprouve un profond respect pour la personne, bien qu'elle le traitât volontiers de doux rêveur et d'utopiste, ce qui fait bien rire le vieil homme. D'un caractère espiègle, il n'hésite pas à attaquer la jeune femme sur son propre terrain d'expertise, ce qui donne des rencontres hautes en couleur. Néanmoins, il disparu, un certain jour, au grand désespoir de Claire, qui y trouvait un compagnon de jeu, d'esprit, un mentor et aussi un père. Aussi, les sentiments qui s'enroulent entre Sartalis et Claire sont confus et nul ne saurait décrire la véritable relation qu'ils entretenaient ensemble, bien qu'il existe des endroits où les mots courent vite et où la vérité est largement comprise par ce qui paraît plus intéressant à voir et à entendre. Malgré tout, une douce entente amicale s'est toujours faite entre le magicien, Frey et Alexei, au grand plaisir de la jeune femme.
Sartalis
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Derrière l'écran
Petite présentation : Je m'appelle Alexandre, j'ai 16 ans et je me dirige actuellement vers une prépa littéraire, à la rentrée qui arrive (HKBL, lettres et sciences sociales). En ce qui concerne mes hobbies, ça se résume surtout à beaucoup de lecture, de la musique (pianiste, m'voyez) avec une grande teinte d'écriture et de JdR en fond. Sinon, pour parler plus en détail de l'aspect roleplay, j'ai pu commencer sur Naheulbeuk en ce qui concerne le pen&paper avant de me diversifier assez largement (là, je masterise mon propre jeu). Du côté du jeu d'écriture, j'ai eu quelques expériences, assez classiques et pas très grandiloquentes et fructueuses, il faut dire que j'étais jeune. Mais avec la maturité qui vient avec l'âge (ça fait son effet dit comme ça, jusqu'à qu'on regarde mon âge, en fait), j'espère créer quelque chose de plus intéressant. Eh bien, soit, nous allons voir.
Rythme rp : J'ai d'habitude un rapide assez rapide, en tout cas, je lis très rapidement les messages. Pour ce qui est de la rédaction, il va falloir jauger sur le court terme. J'ai plus été habitué à un rythme rapide, puisque souffrant de très longues réponses (pas forcément un bon souvenir, ahahah !). Mais j'ose croire que je m'adapterais ; une semaine est tout de même très large. Tout de même, il faut signaler à nouveau que je rentre en prépa, donc je ne m'attends pas à avoir le rythme d'une machine de guerre.
Particularités rp : Autant être honnête, je me laisse aller à moult digressions, dérives et longueurs dans mes RP, donc j'espère que cela ne dérange pas trop (la beauté du romantisme, tout ça, tout ça). Si le style est trop lourd ou trop soutenu, je ferais en sorte de baisser un peu de la cadence. Globalement, j'ai pu exercer la plume sur quelques fictions et beaucoup dans la création de personnages. Ca fait également quelque temps que je fais du JdR sur table et je ne me considérerais pas comme un absolu néophyte. Néanmoins, le jeu sur forum commence à dater et il est fort à craindre moult maladresses.
Comment avez vous découvert le forum ? : J'ai mémoire de l'avoir vu passé il y a quelques années de cela et je viens de le retrouver via un annuaire de forums RP, alors que j'étais en quête de quelque divertissement de plume. J'ai lu le contexte et je dois avouer être assez attiré, donc je vais tenter l'expérience avec bon espoir.
Avez vous signé le règlement ? : C'est fait !
Invité
Mon identité Mes compétences
Invité
Sujet: Re: Claire Lunovel Mer 24 Aoû 2016 - 2:57
ÉQUIPEMENT
Armes équipées
Armures et vêtements
Bijoux portés
Divers
Non équipés
Compagnons
Ingrédients magiques
Armes équipées
Présage Rapière d'argent
Il s'agit d'un cadeau de son vieux père, lorsqu'elle avait été jugée comme assez apte pour porter sa propre arme. Forgée dans de beaux métaux, elle garde essentiellement une forte valeur sentimentale et fait partie de ces possessions qui, perdues, déclencheraient une ire sans pareille. La lame est longue et droite, effilée, laissant transparaître une coque délicatement sculptée, dans une réplique d'argent. La lame elle-même est fine et finit dans une forme triangulaire, apte à l'estoc, mais avec une assez bonne condition pour parer, dans les fentes et les lignes. Une petite gemme bleue scintille, ornant la basse partie de la coque, vieux souvenir d'enfance qu'elle a voulu garder auprès d'elle. Finalement, le pare-pluie est ciselé de quelques circonvolutions complexes. Autrement, l'arme se garde de toute influence magique ou d'autres enchantements.
Hautecourte Main-gauche
Première arme et dague qu'eut la jeune fille, alors qu'elle commença à s'entraîner avec son père. L'accomplissement de l'art de l'escrime se trouvant dans la rapière, on préféra l'introniser avec une dague de parade. La lame est assez fine et la protection de la main modeste, avec ses deux petits quillons ouvragés, légèrement courbés vers la pointe de l'arme.
Vestimentaire et protections
Pelisse de flanelle
Pelisse dont le tissu alterne subséquemment entre un blanc très cassé et un gris sombre à la lumière du jour. La laine froide est doublée par de la flanelle, le tombé est assurément net et fluide, sans être rigide, vu la constitution des tissus utilisés. La capuche est assez ample et permet de se cacher si besoin, même si la couleur des tissus n'y est pas propice. La pelisse de Claire tient ici plus de la cape que du mantelet, au vu de sa longueur. En effet, elle l'a fait singulièrement allongée, pour qu'elle descende relativement bas, afin de pouvoir se lover en elle, au cas où elle voudrait dormir à la belle étoile. Un fermoir en argent et son fil de la même matière ornent les deux pans supérieurs du vêtement pour pouvoir la fermer sans problème.
Tenue de voyage
Ensemble constitué par un faux-corset se fermant sur le devant, en batiste. La partie supérieure est en dentelle noire et lâche. Les manches du vêtements s'arrêtent à la plissure du coude et sont bouffantes, se libérant en une forme plissée ouverte à l'articulation. De la laine froide, légèrement moulante, couvre néanmoins les avant-bras. Son bas se constitue d'un pantalon sombre, ni ample ni moulant, mais résistant aux aléas du voyage. Une jupe dans un tissu qui rappelle le velours s'ajoute par-dessus des bas, pour cacher la finesse de ses jambes et lui donner plus d'ampleur. Une ceinture la retient à sa taille. Des bottes propices à la marche finissent la tenue.
Ensemble de Cour
Ensemble constitué par un chemisier blanc dont le col est orné par un nœud blanc en soie, tombant sur sa poitrine. Les manches assez amples sont retenues par des rubans de soie rouge et laissent le tissu s'ouvrir élégamment sur ses mains. Le chemisier est doublé par une robe qui se décompose en deux parties. La haut ressemble à un gilet noir sans manche, dans une sorte de percale. La partie basse fait valoir de la barège rouge, qui se plisse et descend jusqu'au sol. Elle arbore parfois un châle ou une écharpe en organdi quand le temps le recommande. Dans des jours plus chaud, la tenue s'agrémente d'un chapeau à bord larges, ceint par un fin ruban rouge.
Bijoux
Colliers
Claire porte deux colliers : l'un est composé d'or blanc et porte un pendentif en pierre d'ambre, ressemblant à une goutte qui tombe depuis les circonvolutions du métal blanc ; l'autre est fait en argent et finit également sur un pendentif, une très discrète améthyste. Elle préfère laisser le second à l'intérieur des plis de son vêtement.
Chaleur maternelle
Bracelet elfique
Un large bracelet aux couleurs de bronze et aux reflets dorés, fait de multiples anneaux entrelacés et qui se porte à l'avant-bras. Souvent porté par les femmes, une aura chaleureuse semble émaner du porteur et attire la bienveillance ainsi que la confiance des gens.
Une fois par jour, le porteur pourra canaliser l'aura et en augmenter l'intensité pendant une heure. Tout ceux se trouvant à l'intérieur d'un rayon de 3 mètres et ayant une force mentale inférieure à la gentillesse du porteur seront affectés: submergés par l'aura bienveillante, ils accorderont leur confiance et leur aide au porteur. Une fois l'heure passée, les effets du bracelet se désactiveront durant 24 heures.
Prérequis: Alignement tendance bénéfique ou bénéfique
Enchantement 1 (renforcement) : Aura chaleureuse (+ 1 en gentillesse) qui attire la bienveillance d'autrui Enchantement 2 (dragonique) : Bienveillance maternelle (1 fois par jour)
Divers objets d’intérêt
Objets non-équipés
Compagnons et montures
Gracieuse Jument blanche
C'est une bête plutôt belle, à la robe d'un blanc complexe à l'œil. Une profonde amitié l'unit avec sa cavalière et leur confiance mutuelle n'a jamais fait défaut, malgré les différentes épreuves qu'elles ont pu traverser.
Ingrédients magiques
Pierre d'asbeth (1)
Matériel pour les enchantements de renforcement.
Fleur des larmes (1)
Matériel pour les enchantements maléfiques.
Vestige draconique (1)
Matériel pour les enchantements draconiques.
Dernière édition par Claire Lunovel le Mar 1 Nov 2016 - 11:02, édité 6 fois
Pour recouvrer la forme et ses joies d'antan, Vittorio propose à sa fille une séance avec le célèbre bretteur Alford Gorder. Les choses sont très versatiles dans cet entraînement et finissent sur une note bien heureuse.
RP assez cyclique dans sa construction, ce qui n'était pas déplaisant. Un poil classique néanmoins, mais agréable et efficace au demeurant.
Dernière édition par Claire Lunovel le Sam 5 Nov 2016 - 16:57, édité 19 fois
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Mon identité Mes compétences
Invité
Sujet: Re: Claire Lunovel Jeu 1 Sep 2016 - 16:21
Conseils généraux d'interprétation :
Point central, Claire fait partie de la noblesse et elle en a le port, de manière générale. Elle relâche sa stature dans le cercle privé, mais son langage reste tout de même très digne et empli d'éducation. Néanmoins, le fond reste humble.
Claire est lié à la colombe. Elle émet donc constamment une impression chaleureuse et agréable. Cet aspect est renforcé par la Chaleur maternelle qu'elle porte au poignet.
Claire n'est pas le genre de personne qui reste très discrète, émotionnellement. Elle partira souvent dans des sentiments assez forts, voire extrêmes (même s'ils peuvent être feints, noblesse oblige).
Pour le moment, Claire est en rémission et est faible physiquement. Il semble assez improbable de lui demander de faire une tâche assez rude, d'autant plus si on la connaît bien (mais il est bien sûr possible de le lui proposer, comme une balade à cheval un peu active).
Invité
Mon identité Mes compétences
Invité
Sujet: Re: Claire Lunovel Dim 11 Sep 2016 - 23:51
Alford Gorder
Claire a rencontré Alford à la demeure des Lunovel lorsqu'il lui donnait des cours à l'escrime. Elle en garde une très bonne impression et est ravie de sa compagnie.