La genèse

Le 2 mai 1728, la lune se couchait tandis que les premiers rayons du soleil perçaient les nuages. Des cris s'échappaient de la petite cabane de bois, dissimulée entre quelques arbres. Il s'agissait de hurlements de douleur, ceux d'une femme. Puis ces cris cessèrent, laissant place à ceux d'un nourrisson. À l'intérieur, la sage femme, avec le bébé dans les bras, regarda la mère et s'exclama :
« C'est un garçon ! »
Et Eadwyn fut.
La famille du jeune nouveau-né vit dans une petite maisonnée, légèrement à l'écart d'un village autour d'Aldaria. Eloris, son père, est un ancien militaire reconverti en menuisier, un homme bien bâti, d'une quarantaine d'années, les cheveux bruns, les yeux bleus en toute somme un plutôt bel homme. Son marteau de guerre fétiche : « Mercy », reste accroché au dessus du foyer, en souvenir de cette époque ou il était homme de main de l'empire. Vitalia, une femme splendide, convoitée par de nombreux jeunes hommes quand elle était adolescente. Mais son cœur à flanché pour Eloris. Une grande dame, aux cheveux de jais, et aux yeux aussi verts que les feuilles des arbres à l'aube du printemps. Tout cela nous mène à la sœur aînée d'Eadwyn...


« Elle »

Cette jeune femme, cette fleur venant juste d'éclore, les cheveux à la couleur du charbon comme sa mère, un sourire flamboyant. Voilà tout ce don Eadwyn se souvient.
La nuit commençait à tomber, le jeune garçon, âgé de trois ans jouait avec ses petits animaux de bois. Vitalia regardait par la fenêtre, se tenant la tête, les larmes coulant sur ses joues. On entendait des cris dehors, un prénom. Eloris ouvra la porte, le visage morne. Il s'affala sur une chaise, plongea son visage dans ses mains. Les sanglots de la mère se firent plus forts, elle renifla et chuchota :
« Mais où es-tu ? »
Voyant sa mère pleurer, Eadwyn ne pu s'empêcher de fondre en larmes. Son père s'approcha, le serra fort dans ses bras et lui dit à l'oreille :
« Ne t'inquiète pas mon cœur ça va aller, ne pleure pas je suis là... »
Sentant quelque chose de chaud sur le haut de son crâne, le jeune garçon releva la tête et le vit, les larmes s'écoulant sur ses joues. Cette image est restée gravée dans l'esprit d'Eadwyn, c'était la première fois qu'il voyait son père dans un telle état de faiblesse.


Cela fait quelques mois maintenant qu'elle a disparue, personne ne l'a aperçue, aucune information même dans tous les villages alentours. Eloris et Vitalia avaient perdu tout espoir.
Un soir, ils s'assirent à coté d'Eadwyn, et Vitalia commença à parler d'une voix douce :
« Écoute mon chéri... ça fait plusieurs mois que ta sœur n'est plus là, nous ne savons pas où elle est, je sais qu'elle te manque tout comme à nous, mais nous voulons te demander de l'oublier, car il est possible qu'on ne la revoit plus jamais, je sais que c'est difficile mais je ne veux pas que cela te hante toute ta vie, alors s'il te plaît Eadwyn, fais le pour nous, et pour toi... »
Eloris s’apprêtait à parler mais c'était trop douloureux et aucun mot ne pu sortir de sa bouche, il se contenta de sourire à son fils.
Le jeune garçon, très intelligent pour son âge, refusa ceci, refusa la disparition de sa sœur, refusa de l'oublier, mais son prénom était trop douloureux, il opta pour quelque chose de différent, pas un prénom, ni un acronyme ou un surnom, mais ce qui résumait le plus ce qu'elle est : « Elle ».



La tâche rouge

Cela fait six ans que « Elle » a disparu, la vie a repris son cours. Désormais le jeune Eadwyn aide son père à l'atelier de menuiserie, il s'occupe certes de taches mineures mais à force d'observer son père, à la possibilité de bien se débrouiller seul. Il s'est d'ailleurs fabriqué un bâton, qu'il a nommé « Elle », afin bien sur de se souvenir de sa sœur. Pourquoi un bâton ? Lui même ne le sait pas, c'est la première chose qui lui est parvenue.

Le 8 septembre 1738, Eadwyn rentrait de sa journée de travail, tandis qu'Eloris restait encore un peu, pour finir une table en bois de hêtre. Il déambulait dans les ruelles, saluant quelque personnes et se dirigea vers chez lui. Il s'approcha de la porte et remarque qu'elle était légèrement entrouverte, il entendit des bruits étranges comme un suçotement. Il entra doucement et vit sur son lit, sa mère aux prises avec un homme, au dessus d'elle, la bouche sur son cou. En l'entendant entrer, l'énergumène releva violemment la tête. Quelques gouttes de sang tombèrent sur le drap du lit d'Eadwyn. Ce dernier fixa cet être, il était pale, les yeux livides, les cheveux clairs et à la place de deux de ses dents, une paire de crocs, dont le sang perlait encore. Il écarquilla les yeux, et le monstre lui sauta dessus, le plaquant contre le mur. Il cria de toute ses forces, et n'entendit plus rien, ne vit plus rien, il sentait juste quelque chose se rapprocher de sa nuque. Sa vie commença à défiler devant ses yeux quand soudain il sentit la chose se détacher de lui et il entendit un craquement puis deux. Il rouvrit les yeux et vit la créature étendue sur le sol, le crâne brisé et au dessus son père, tenant « Mercy », taché de sang. Il lâcha le marteau, aperçu le corps sans vie ; d'une minceur effroyable de l'amour de sa vie sur le lit, à coté de la tâche rouge laissée par le sang, et pris son fils dans ses bras, les larmes coulaient, les deux hommes étaient anéantis.


La ville

Alderia la Lumineuse, grande ville du royaume humain. C'est là que Eadwyn et son père se sont installés, préférant s'éloigner du village, lieu de tant de souffrance. Cela fait aujourd'hui dix ans que ces événements ont eu lieu. Eloris lui a ouvert son petit atelier, tandis que Eadwyn lui, continue d'aider son père, mais préfère passer son temps à la bibliothèque, ce qui lui d'en apprendre encore plus sur ce monde qui le fascine.
Âgé de vingt et un ans, il n'a vécu aucune aventure amoureuse, jusqu'à maintenant. Mila Elesti, une jeune femme charmante, passant son temps libre à la bibliothèque, c'est d'ailleurs la que les deux se sont rencontrés. C'est une jeune femme de dix-neuf ans, les yeux verts, un sourire radieux, les cheveux châtains, tendant légèrement vers l'orangé. Passionnée elle aussi par ce monde, son histoire ses conflits et les différentes espèces y vivant. Après deux années ensemble, ils achetèrent une petite maison en bordure de la ville près des remparts, ils vivaient tranquillement jusqu'à l'année qui suivit…


Le temps du sang et des pâles

Le Dracos Honoris, les dragons, la magie, tout est revenu, pour le plus grand bohneur d'Eadwyn, des créatures mythiques et une force oubliée réapparaissent. Après avoir expérimenté cette dernière, il eut une révélation, il en ferait sa vocation, ce pouvoir infini aux possibilités illimitées le fascine, il passerait sa vie à l'étudier ainsi que ces créatures mythiques. Mais en même temps que ces retours est arrivé quelque chose.

La guerre. Ce fléau qui détruit les nations. Eadwyn ne s'attendait pas à ce qu'elle arrive de son vivant. Après l'attentat de Lorenz Wintel sur le conseiller humain, les vampires sont sortis du monde souterrain. Le jeune homme a été enrôlé dans l'armée impériale, contre son insu, ce n'est pas un homme fait pour le champ de bataille.

Il était là, épée et bâton en main, avec ses camarades, le regard fixé sur l'horizon, rempli de vampires.
Les humains chargèrent, crièrent, et les corps commencèrent à voler, les cris et les flèches fusèrent de tout les cotés, le sang giclait et Eadwyn restait sur place, tétanisé. Et un vampire le chargea, il se retrouva à terre, l'humanoïde le surplombant et montrant les crocs. Mais ses yeux se révulsèrent et sa tête tomba, coupée par un soldat. Ce dernier releva le jeune homme lui donna une tape sur l'épaule et lui dit :
« Courage mon ami ! Je couvre vos arrières ! » 
Et les deux se ruèrent sur un vampire et abattirent leurs épées, le surhomme esquiva, encore et encore, les deux commencèrent à s'épuiser, ils peinent à esquiver les attaques de l'homme pâle. Le mage leva son bâton et lança un sort de feu, le vampire surprit, et réalisant qu'il brûlait, hurla et le soldat en profita pour lui trancher la tête. Malgré leur épuisement, ils continuèrent à combattre. Et c'est là qu'il le vit, somptueux, gigantesque, déchirant les cieux. Un dragon. Eadwyn se stoppa net, le fixant, cette bête majestueuse tranchant le ciel. Et il se découvrit une passion pour cette créature. Quant elle eut disparue, il retrouva ses esprits et accompagné de son comparse, il se dirigèrent vers un autre vampire, le mage abattit son feu, tandis que le soldat frappait.

La journée était finie, son détachement à réussi à échapper aux vampires après que le grimoire d'Alderick eut été récupéré. Eadwyn s'en sort avec quelques légères entailles, rien de quoi laisser des cicatrices. C'est ainsi qu'il avait accompli son rôle dans la bataille, nommée plus tard "La bataille de Feusacrée".

Mais une autre menace guettait Eadwyn: les Alayiens. Grand danger pour le mage, étant-donné qu'ils voulaient éradiquer la magie. Malheureusement pour lui, Eadwyn dut arrêter d'utiliser la magie, et donc de l'étudier, en attendant que les événements se tassent.

Puis les années passèrent et Vraorg le Blanc fit son retour. Les Alayiens furent mit en difficulté, et ce se sont alliés au protectorat, ce qui a permit au mage de pouvoir réutiliser sa magie pour son plus grand bonheur. Mais Eadwyn se cacha, cette guerre entre Esprits le terrifiant, connaissant la puissance de la magie après l'avoir étudiée. Il se réfugia à Caladon, le temps que les batailles cessent. Il y resta quelques années le temps qu'Aldaria, du moins quelques endroits habitables soient rebattis. Quand la guerre fût terminée, il se réjouit du traité de paix, prônant la liberté et la tolérance, ceci fût un premier pas qui le ravi.

Aujourd'hui Eadwyn est un homme comblé, et il ne cesse de continuer d'étudier ce monde qui le fascine toujours autant. Après les guerres il est devenu guerrier libre, afin d'aider les gens dans le besoin ou se rendre utile dans n'importe quelle situation.

Voilà, ceci est l'histoire d'Eadwyn.