Elle avait passé quasiment une année comme en fuite, comme essayant de s'éloigner d'on ne savait quel monstre certainement beaucoup plus rapide qu'elle pour qu'elle prenne à peine le temps de se poser plus de quelques jours au même endroit. Elle avait finalement terminé sa course effrénée dans le nord, cette zone peuplée... D'elfes... Au milieu des ruines de ce qu'il restait du peuple glacernois, ruines et désolations apportées par ce maudit Vraorg - dont elle arrivait à supporter le nom maintenant - et qui étaient maintenant recouvertes du manteau neigeux habituel, la nature reprenant inexorablement ses droits sur ce qu'avait pu faire le reste du monde, comme si cela n'avait aucune importance pour elle.

Il ne restait rien à piller, tout avait déjà été pris ou détruit, rien qui ne puisse l'emmener sur une quelconque piste qui répondrait au final à la question de "qui" elle était ? Il y avait eut des centaines de réponses à cette question, mais ce n'était que celles qui effleuraient la surface alors que l'on dépoussiérait juste quelques masques dont certains étaient brisés ou dont la peinture s'était écaillée, quant à s'approcher de ce peuple ? Leur haine des vampires était profonde, et bien qu'elle eut été humaine quelques temps cela ne changeait strictement rien au passé ni même au présent, et mis à part lui avoir mis sous le nez, ou plutôt lui avoir fait vivre ce qu'elle avait du mal à concevoir, cela ne lui avait apporté que souffrance. Alors au final à quoi bon ? Continuer ainsi n'était juste plus possible...
Se faire passer pour humaine avait d'ailleurs été beaucoup plus facile ces derniers mois, et bien qu'elle ait eut à revenir aux anciennes méthodes pour camoufler légèrement son apparence, le comportement lui n'avait pas eut besoin de bien plus de travail que ce qu'elle avait eut apprendre à faire ces trois dernières années.

Elle s'était emmitouflée dans des vieux vêtements, des vieilles fourrures récupérées le long de son voyage et qui avaient vraisemblablement appartenu à des gens qui au final n'avaient pas eut sa chance, qu'ils soient bandits - déserteurs ou non de l'armée de Vraorg après sa défaite - ou simples voyageurs ayant eut à faire avec ces mêmes bandits. Et si elle avait eut à tuer ? Sa ligne de conduite n'avait au final pas tant changé que ça, elle ne rebutait pas à le faire, cependant elle choisissait ses proies de manière à assouvir une quelconque revanche sur ce qui lui été arrivé, allant jusqu'à délaisser les proies faciles que faisaient ces fameux voyageurs isolés.
Mais pourquoi avait-elle fait autant d'effort ? Le froid n'ayant plus d'effet sur son corps, mais au final elle s'y sentait mieux comme si ces dernières allaient lui permettre de gagner un tout petit peu de chaleur et de couleur au milieu de cette pâle étendue gelée.

Si elle s'était perdue dans cette étendue gelée ? Non, même si à la voir errer ainsi on l'aurait dit. Il ne lui restait de toute manière plus qu'à la quitter, y rester plus longtemps n'allait rien changer et ne la séparerait que bien trop longtemps de son prochain repas qui l'appelait déjà. Prochain repas ? L'odeur lui sauta immédiatement au nez, apportée par la légère brise qui lui indiquait également la direction à suivre pour l'attraper, ce n'était pas un elfe mais bien un humain qui errait également en ces lieux. Un cavalier isolé, peut-être un messager ou simplement un éclaireur, dans tous les cas celà ne coutait rien d'aller voir de quoi il s'agissait, dans le meilleurs des cas il s'agirait encore d'un bandit qui avait eut la mauvaise idée de laisser ses camarades pour chercher de nouvelles proies et qui finirait par trouver un prédateur, dans le pire, et bien... Elle déciderait au moment donné !

Elle s'était approchée doucement, profitant du vent qui lui donnait l'avantage pour que l'animal ne puisse capter son odeur - bien qu'elle était camouflée par des vêtements déjà portés et sales - et à pas léger pour faire le moins de bruit possible jusqu'à pouvoir établir le contact visuel avec la "proie" sans que celle-ci ne puisse la remarquer et pouvoir l'observer avant de décider quoi faire, restant à très bonne distance pour que le bruit des craquements de la neige lors de son approche ne lui vienne pas jusqu'aux oreilles.
Ce n'était pas le comportement d'un guetteur, qui serait resté sur son cheval pour aller apporter la nouvelle au plus tôt à ses camarades, peut-être un voyageur égaré prenant un peu de repos ? Ou cherchant un endroit pour méditer loin de toute civilisation et des brouhaha actuels causés par les derniers chamboulements politiques ?

Elle finit par traverser la distance neigeuse qui la séparait de l'humain, mais cette fois sans la discrétion qui allait avec ceux de son rang, avec les pas lourds et bruyants - comparé à ceux du vampire - de l'humain normal qui avait pris l'habitude de se déplacer dans la neige, les mains solidement enfoncées dans les parties "chaudes" du vêtement comme pour les protéger du froid, le visage protégé et partiellement dissimulé par sa tenue hivernale. Oh, elle ne s'approchait pas comme si c'était simplement un hasard, mais directement vers l'humain comme si elle l'avait remarquée de loin ne cherchant visiblement pas à jouer "l'innocence" qui serait beaucoup trop suspecte.

"Bonsoir" lâcha-t-elle en guise d'introduction, révélant sa "nature féminine" à son "opposant" comme pour tester sa réaction, un mâle avec de mauvaises intentions le ferait savoir bien vite ! "Je crois qu'il y a un groupe de pillard qui s'est installé dans la région, et on vous remarque depuis le bas de la vallée depuis ce promontoire."

Elle avait mis ses mains en évidence après avoir baissé ce qui semblait lui servir d'écharpe pour révéler son visage en signe de "paix". Elle faisait ainsi une proie facile aux yeux d'une personne se servant plus de son entrejambe que de sa tête, mais pour quelqu'un de méfiant, et de normalement constitué de tels geste ne traduisaient strictement rien de "facile".

Elle avait fait l'effort de se signaler en arrivant en faisant du bruit, laisser des traces pour ne pas trop attiré l'attention et même fait en sorte de ne pas paraitre hostile, voire même d'être amicale ! Et pour récolter quoi ? Un arc pointé sur ses belles gambettes ! Décidément ces humains n'avaient aucune gratitude ! On avait beau faire tout notre possible pour les mettre à leur aise et ils continuaient à se montrer agressifs quoi qu'il arrive. Enfin... Il fallait jouer son rôle n'est-ce pas ? Même si s'en était pas vraiment un ! Elle n'aimait pas le combat et ces situations !

"Celà fait plusieurs jours que je suis dans la région, j'ai eut assez de temps pour savoir qu'ils sont bien là." Elle désigna l'arc du menton. "Écoutez, si vous voulez juste parler cet arc ne vous servira à rien, je ne suis pas là pour m'attirer des ennuis, sauf..." le ton était dépité, comme désespéré de tomber sur une telle situation et pour appuyer les propos précédents. Elle jeta une sacoche au sol, contenant visiblement quelques vivres, pour une paire de jours, assez pour tenir jusqu'à la civilisation pour quelqu'un sachant se rationner, le froid ayant aidé à les conserver en bon état. "Je n'ai que ça, si c'est ce que vous cherchez." sauf si c'était son interlocutrice qui en cherchait !

L'arc était une arme à deux mains ! Si elle tentait de se saisir des victuailles, la situation aurait certainement de quoi se retourner très très vite surtout que ses intensions dans la régions deviendraient alors plus que claire, ne la mettant pas à plus haut niveau que le premier pillard ou bandit venu, c'est à dire une simple proie que personne ne regretterait !
Le sac était très clairement un appât, et n'importe quel individu intéressé par ce genre de chose mordrait à l'hameçon avant de réclamer la suite des biens de la victime, d'ailleurs, cette dernière continua dans le comportement de celle qui ne voulait pas d'ennuis, reculant doucement dans les traces qu'elle avait déjà créé précédemment - s'approchant également de couvertures potentielles pour s'abriter de la première flèche si son adversaire avait le temps de viser - comme pour laisser une distance raisonnable entre deux êtres humains pour permettre à l'un comme l'autre de réagir en cas de geste aggressif de son adversaire du moment. Sauf qu'il ne s’agissait au final que d'une illusion qu'elle voulait bien laisser.

"Je ne cherche que mes origines, mais visiblement il n'en reste rien. Je n'ai trouvé que des individus sans honneur. Soit tous les glaçernois sont morts, soit tout ce qu'on a pu me raconter à leur sujet n'était qu'une invention" avait-elle craché en finissant par un soupir qui voulait en dire beaucoup, portant entre autre le gout amer de la défaite

Elle voulait se faire sous-estimer, de toute manière elle n'avait pas d'autres manières de procéder, alors quand à répondre au sujet des traces de pas ? Que ces dernières ne menaient nulle part ? Non, elle lui gardait la surprise pour plus tard, car si l'individu était réellement hostile alors il y aurait course poursuite pour la trainer directement sur son champs de bataille à elle, un lieu qu'elle aurait choisis, pour ne lui laisser strictement aucune chance.

Dans le cas contraire ? Si rien de tout cela n'avait à se produire ? Et bien elle aviserait ! Mais elle ne l'avait pas vraiment envisagé.

Visiblement le poisson mordait à l'hameçon mais pas de la manière dont elle s'y attendait, elle avait réussit à emmener une sorte de dialogue, en poussant les choses dans le sens ou elle le désirait mais le résultat avait été bien étrange et plutôt inattendu. Elle laissa parler son interlocutrice sans souffler mot, ni même esquisser le moindre mouvement, comme se préparant à quelque chose qui n'arrivait visiblement pas.

Ainsi donc son interlocutrice était une de ces nordiste ? Elle n'en avait pas l'air aux vues de sa taille, mais après tout, les apparences ne pouvaient-elles pas être trompeuses ? Pour une personne qui jouait sans arrêt dessus, il était logique de s'en méfier plus que la plupart des personnes. Oh, elle savait qu'ils existaient réellement, par contre ce qu'elle ne savait pas c'était si cette fameuse culture était réelle. Elle avait eut l'occasion de les voir à l’œuvre lors de la rébellion, mais à une distance ne permettant pas de réaliser quoi que ce soit ni de soutirer une quelconque information utile vu que se mêler à ces derniers était impossible à cette époque, vu qu'ils savaient ce qu'elle était réellement... S'approcher aurait été au final un suicide pur et simple, tandis que dans ce cas là ou ses interlocuteurs ignoraient tout d'elle ? La chance avait donc beaucoup plus de chance de lui sourire !

Elle attendit que son interlocutrice finisse par baisser son arme avant de lentement récupérer sa besace, ne quittant pas l'archère du regard comme pour chercher une sorte d'autorisation du geste et ne pas déclencher une nouvelle vague d'hostilité. Elle jouait clairement la personne fragile qui s'en était sortie par la chance, du moins jusqu'à présent, mais après tout ce genre de méthodes fonctionnait très bien pour les personnes dites "non violentes". Une fois l'objet tant convoité récupéré et remis à sa place, elle finit par reprendre la parole.

"Je sais qu'ils existent, c'est ce que l'on raconte sur eux, ou plutôt sur vous dont je doute. Le seul que j'ai eut le malheur de vraiment côtoyer n'avait rien d'un modèle à suivre." les mots étaient comme durs, signe qu'il s'agissait presque d'un sujet difficile sur lequel il était certainement un peu tôt pour s'étendre.

"C'est pour ca que... J''aimerai... Entendre votre histoire, si possible."

Après tout, c'était pour ça qu'elle était là non ? Les montagnes n'avaient rien donné et la populations glacernoise était éparpillée au point de se fondre dans la masse et de passer inaperçue, donc peut-être était-ce le seul moyen ? Elle essayait de ménager son interlocutrice, après tout elles étaient au milieu de nulle part et la situation ne se disposait pas à ce genre de choses.

"Amanda." Elle se reprit aussi vite que le nom était sortit. "C'est mon nom."

De la manière dont elle l'avait prononcé il y avait eut une timidité plus que palpable, qui allait bien avec le comportement précédent. Cependant, même s'il était impossible de différencier si elle était feinte ou non, cette dernière était bien réelle. Cela devait être l'une des rares fois qu'elle utilisait ce nom avec toute la difficulté qu'elle pouvait éprouver à le faire.

Celui qu'elle avait rencontré était renfermé et peu enclin à la discussion ? On pouvait dire celà oui, par contre quand il s'agissait de frapper et d'abuser d'une femme, il était excessivement fort, il n'y avait de toute manière pas besoin de mots, juste de violence sexuelle. Tant bien même qu'il s'agisse d'une prostituée, le client à toujours un certain respect sauf que là, il n'y en avait eut strictement aucun. Et elle lui disait qu'il en était une partie du caractère ? Néanmoins elle la laissa terminer ses explications, ou plutôt ses généralités, après tout beaucoup pouvaient ne pas avoir suivis les derniers évènements, en particulier les civils qui n'ont au final été que peu impliqués dans ces évènements, les ayant plus subit qu'autre chose. Et puis après tout, elle n'y était pour rien, elle n'était qu'une femme au final et donc potentiellement une victime parmi d'autre, la seule chose triste était qu'elle avait potentiellement accepté ce destin.

A moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'un malheureux malentendu ? Il suffisait alors de l'éclaircir, mais il serait certainement difficile de le faire avec du tact ou encore de la diplomatie, ce genre d'évènement étant encore trop frais pour elle pour ne pas avoir de fâcheuses conséquences.

"En effet, il était certainement plus enclins à frapper et abuser sexuellement d'une femme que de discuter. J'espère sincèrement pour vous que ce n'est pas ça l'autre partie du caractère de vos mâles à laquelle vous faisiez référence."

Les mots se voulaient neutres, mais le ton laissait clairement deviner que ce genre de chose lui posait problème. Surtout à la prononciation du mot "mâle" comme si ces derniers n'étaient que des animaux incapables de contrôler leurs pulsions, car pour elle ils en étaient. Quand un chien à la rage, on le tue; et bien quand un mâle devient incapable de se gérer lui même... Et bien, elle ne se gênait pas pour le tuer !

"J'étais présente dans les galeries de la rébellion." reprit-elle, comme pour signaler qu'elle avait pu suivre ces évènements. "C'est après l'arrivée de... Vraorg..." elle bloqua quelque peu sur le nom. "Que ce qu'il se passait ailleurs a été difficile à remarquer, je n'ai appris récemment que pour Glacern et les montagnes cédées aux elfes." Elle sembla pensive quelques instants. "L'histoire je la connais, dans les grandes lignes. Il existait quelques ouvrages auxquels j'ai pu accéder. Traitant des grandes familles et de quelques rituels, dont celui de passage à l'age adulte." Elle soupira, peut-être était-ce quelque chose dont son interlocutrice n'était pas bien fière pour ne pas en avoir parlé ? Dans tous les cas il y avait bien plus sauvage et barbare que ca pour en faire toute une histoire, ou alors était-ce simplement un souvenir douloureux pour cette dernière ? Quoi qu'il en soit elle avait évité de prononcer les mots qu'il ne fallait pas. "Ce qui m’intéresse le plus c'est... La vie de tous les jours, comment cela se passe, en famille... Ce genre de chose."

A savoir pour qui c'était le plus dur, la personne qui demandait cela ou alors la personne qui devrait y répondre ? Car cette question n'était pas simple. Devoir expliquer ce genre de concept totalement abstrait à quelqu'un, qui plus est une totale inconnue qui pouvait ne pas vraiment savoir ce que c'était réellement. Ses souvenirs d'humaine et l’ersatz qu'elle avait eut de famille étaient beaucoup trop troubles pour avoir une quelconque valeur, cette même famille qui au final l'avait comme vendue au plus offrant.

Jamais un homme de leur communauté n'aurait fait ça ? Alors elle devait revoir la définition de ce mot. Beaucoup d'êtres quand ils ont suffisamment de pouvoir se permettent beaucoup de choses en utilisant ce dernier pour dissimuler leurs méfaits et faire taire les témoins gênants. C'était à ça que le pouvoir servait généralement, n'en avoir que faire de l'avis des autres et leur imposer ce qu'ils voulaient. Elle le considérait comme un animal ? Alors elle n'avait rien vu, c'était une insulte pour les animaux de le rabaisser ainsi !

"Son sort a déjà été scellé , je l'ai égorgé comme le porc qu'il était." Elle soupira. "Rares sont les mâles à se méfier des choses qu'ils considèrent comme acquises."

Elle était nerveuse, comme pouvaient le trahir ses mains, elles semblaient jouer avec un morceau de tissus, comme si malaxer ce dernier aller finir par lui faire avouer tous les péchés qu'il avait pu commettre dans sa longue existence de morceau de tissus ! En même temps, il fallait savoir que le tissus était issus d'une longue lignée de criminels depuis le jour de sa naissance ! C'est dangereux un tissus ! Enfin... Sauf peut-être celui-là qui n'avait rien demandé à personne.

Enfin, elle écouta avec attention ce que son interlocutrice commença à lui conter, une histoire qui au final n'avait rien ne bien différent de ce qu'elle avait pu voir parmi toutes les familles humaines qu'elle avait pu observer par curiosité, sauf peut-être les leçons de vertus car après tout la jalousie, l'envie et tout ce qui allait avec, même si des leçons restaient données dans ce sens, jamais elles ne disparaissaient et finissait toujours par dévorer vivant une des personnes du foyer. Après tout, pour quelle autre raison y aurait-il eut autant d'humains qui viendraient noyer leur chagrin ou ennuis dans le vin ou la bière ? Au final en presque un demi siècle, elle en avait vu des vies défiler.

"Ma mère n'était pas Glaçernoise non plus et il ne lui a jamais laissé la chance de l'être. Il..."

Elle s'était interrompue, comme si quelque chose venait de la perturber. Elle resta immobile tournant juste son oreille dans la direction d'ou elle venait, sans pour autant bouger d'un centimètre. Le vent était dans l'autre sens, c'est à dire à son désavantage. Après tout ne lui avait-il pas servit à cacher son approche de l'animal qui accompagnait l'humaine ?
La nuit tombait, c'était généralement le bon moment pour s'attaquer à des voyageurs, la vue ayant toujours du mal à se faire aux changements de luminosité, surtout avec le soleil rasant qui pouvait facilement éblouir.

"Mais nous devrions nous remettre en route et parler de ceci sur le chemin." conclu-t-elle.

Qu'avait-elle entendu que son interlocutrice ne pouvait pas ? A voir son comportement ce n'était peut-être rien de bon, proche de quelque chose qu'elle fuyait ou préférait éviter. Pour le moment elle n'avait pas vraiment l'avantage au combat, mais les choses ne tarderaient pas à changer. Le problème restait son interlocutrice, car pour faire face au danger elle devrait certainement ne pas y aller de main morte et certainement trahir sa nature.

Son interlocutrice avait accepté son invitation à se remettre en route, elle ne semblait pas se douter de la présence d'autres individus, et c'était d'ailleurs pour le mieux car à la voir lors de leur rencontre elle pouvait aisément deviner qu'elle n'était pas du genre à éviter le combat ou plutôt a attendre avant de le provoquer en sortant immédiatement les armes au lieu de tenter de profiter de l'effet de surprise. Au final tant qu'elle pouvait la manipuler ainsi les choses ne pourraient se dérouler qu'avec douceur ! Attendre la nuit pour profiter de l'obscurité et les éliminer un par un en abusant de la magie obscure, il n'y avait rien de plus amusant que de procéder ainsi ! De les voir paniquer et à courir dans tous les sens alors qu'ils s'étaient mis tout seuls dans panade en chassant la mauvaise proie !

Le problème restait le canasson, il pouvait flipper pour des tas de raisons, déjà rien que sa présence pourrait l'effrayer bien qu'elle se soit arrangée, comme à son habitude, pour camoufler son odeur au point ou même ses congénères ne puissent le savoir sans être directement sur elle. Mais au final, elle ne pouvait pas savoir sans être directement confrontée à l'animal... Qui sembla curieusement bien réagir, le soucis fut qu'il entendit également les bruits causés par leurs "assaillants" qui s'étaient faits légèrement plus bruyants... Quand la proie se déplaçait il fallait faire de même !

Sauf que l'humaine avait "lu" le comportement du cheval et avait préféré la chose la plus stupide qui soit... Réagir pour provoquer le combat ! Car si l'animal les avait entendu, et bien c'était évident qu'il était déjà trop tard pour faire croire au "nous sommes partis au galop" et les bloquerait jusqu'à l'ouverture des hostilités. Bien maintenant qu'elles n'avaient plus le choix, il fallait improviser.

"Maintenant que nous avons perdu le seul avantage que nous avions, il faudra bien." répondit-elle en chuchotant, dans un soupir.

On sentait bien une pointe d'agacement, comme si cette situation ne lui plaisait pas vraiment, ou plutôt que son interlocutrice avait réagit de la mauvaise manière. Leur ennemi était plus nombreux, et avait certainement eut le temps de se positionner de manière à avoir l'avantage, après tout, quel bandit agit seul ? Les bruits se faisaient de plus en plus pressants traduisant la proximité des individus, si bien que même l'humaine à ses côtés pouvait entendre d'ou ces derniers venaient. Ils se déplaçaient depuis le couvert des arbres à proximité, cherchant à terminer l'encerclement.

"Ca ne sera pas bien long. Promis. Alors si vous voudriez bien nous faciliter la tache..." Une voix masculine s'était élevée, étonnamment douce contrairement à ce que l'on pouvait s'y attendre, elle ne contenait même pas d'agressivité, c'était presque ce que l'on pouvait attendre d'un chasseur patient ou alors de quelqu'un qui avait clairement l'avantage. "Qu'en dites vous ? Celà vous éviterai bien des peines."

Combien ils étaient ? cinq peut-être même six, et il ne serait pas étonnant qu'au moins la moitié d'entre eux soient équipés d'armes de distances tels des arcs ou des arbalètes. L'arbalète l'inquiétait moins au final, malgré son pouvoir perforant elle était longue à recharger.

Par contre, la marche à suivre ? C'était bien trop tard pour échafauder un plan, et puis de toute manière elle avait du mal à imaginer sa compagne d'infortune suivre un de ses plans complètement tordus, comme par exemple se rendre et les attaquer alors qu'ils se pensaient victorieux une fois qu'ils commenceraient à porter la main sur elles. Donc autant laisser le choix à sa compagne qui devait savoir ce qu'elle faisait.
Enfin... Ce n'était pas difficile de s'en douter : Les ralentir ou en neutraliser le plus possible à distance pour engager ceux au corps à corps au dernier moment. Pour aller, elle n'avait pas vraiment d'autre choix : Un petit clac suivit un mouvement vers une petite poche dissimulée révélant une arbalète de poing qu'elle venait de déplier. Le genre de matériel pas vraiment à la portée de la première vagabonde venue.

Elle préférait se faire capturer plutôt que de se faire tuer, car il n'y avait absolument pas à douter à quoi elles serviraient pendant quelques jours avant qu'ils ne tentent de les tuer. Ce qui voulait juste dire qu'ils leur laisserait amplement le temps de s'échapper ou plutôt de leur jouer des mauvais tours, et la vampire était assez douée à ce genre de petits jeux surtout qu'elle ne comptait pas leur servir de jouet sexuel !

Le problème dans ces combats ou l'adversaire est toujours plus nombreux c'est que même avec un bon entrainement il est difficile de faire face à ces mêmes adversaires, surtout quand ces derniers ont largement pris leur temps pour encercler les cibles et ne leur laisser que peu de possibilité de s'enfuir. L'idée de l'humaine de diminuer leur nombre pour les inciter à ne pas les capturer était une chose, mais cela ne les ferait pas fuir, non... Juste les inciter à les tuer ! A croire qu'un guerrier ne savait rien faire d'autre que de combattre de front... Après tout elle même ne savait pas combattre de front ! Chacun son rôle donc, et pour une fois elle ferai le sien. Son petit carreau vint néanmoins se loger dans l'aine d'un des attaquants de proximité qui s'avançait vers elle à toute jambe, ce dernier s’étala dans la neige en glissant sur quelques centimètres, tête la première dans une position ridicule ! Cet endroit faisait toujours excessivement mal pour une blessure qui ne serait que très handicapantes pendant plusieurs jours.

Le filet s’abattit sur elle, bien que le poids de ce dernier n'avait rien d'exceptionnel, tout du moins pour une vampire, il restait encombrant. Oh, elle fit mine de se débattre quelques instants mais arrêta bien rapidement une fois les armes de ses adversaires à bout portant dans sa direction. Elle jouait parfaitement le rôle de la petite vierge effarouchée !

Le sort de sa camarade de "jeu" fut cependant bien moins enviable, leurs assaillants n'ayant pas hésité à utiliser de magie pour l'empêcher de bouger avant de finir par l’assommer d'un grand coup sur le crâne avec une de leurs armes. Elle aurait certainement droit à une belle bosse et un joli mal de tête digne d'une des fameuses gueules de bois humaines, les brulures d'estomacs et autres joyeusetés en moins. Son traitement fut d'ailleurs bien plus brutal que celui de la vampire, après tout n'avait-elle pas tué un des compagnons de leurs assaillants ? Il était à ne point douter qu'ils prendraient leur revanche bien assez tôt ! Ils ne se gênèrent d'ailleurs pas de faire quelques fouilles au corps, parfois plus aventureuses qu'intéressés par trouver une quelconque arme, son humaine fut dépouillées de ses armes visibles, tandis que pour sa part ce fut plus compliqué à ses assaillants de trouver quelque chose, lui laissant entre autre à dispositions quelques unes de ses dagues bien cachées.

Ligotant les deux femmes, ou plutôt attachant simplement les poings de la première et entravant juste ses mouvements de jambes à la première, et ligotant la seconde - à qui ils avaient payé un voyage au pays des songes - qui semblait bien plus dangereuse ils finirent par les emmener à ce qui semblait être un campement non loin. Peut-être une demi-heure de marche à en croire la disparition complète du soleil peu avant leur arrivée. Un petit campement dans un léger contrefort du relief, abritant juste 4 petites tentes, l'une d'elles semblant directement donner sur une sorte de caverne rocheuse. Ca et là des feux de camps extérieurs servaient à faire cuire les pitances nocturnes ou à réchauffer les humains qui s'agglutinaient autour de ce dernier. D'autres montaient la garde au milieu de cet ordre quasi militaire qui régnait sur place. Pas d'éclats de voix, rien qui ne puisse attirer l'attention d'une quelconque caravane pour conserver leur avantage de la surprise sur les malheureux qui passeraient dans la zone, et à en voir leur "butin" entassé à l'extérieur, ils devaient être quelques uns à s'être faits avoir.

Sa compagne de route fut emmenée dans la tente voisine à celle qui lui était réservée, avec bien évidemment la promesse d'avoir droit à un peu de compagnie une fois que les "bons gars" auraient finit de manger un petit quelque chose. Elle surveilla le dernier homme, qui transportait leur butin dans la 3ième tente, laissant deviner que celle située dans le renfoncement rocheux devait être celle ou le plus grand nombre se reposait.
Elle fut ordonnée de s'installer au milieu de sa "tente" alors qu'on lui attachait convenablement les pieds entre eux, puis elle patienta, restant silencieuse jusqu'à ce que la relève vienne remplacer le premier garde chargé de la surveiller au bout d'une petite heure. Une garde "calme" comparée à d'autres, ils n'avaient même pas eut besoin de la bâillonner ! Pour une fois qu'une de ces foutues putains - pour reprendre les mots de la relève - ne hurlait pas "à l'aide" à plein poumon ou ne se débattait pas !
Malheureusement pour lui, ce dernier se laissa berner par l'attitude "craintive" de sa "proie", car il ne fallut évidemment pas longtemps pour qu'il s'approche afin de bénéficier de la "marchandise" avant tous les autres. Faisant mine de se débattre et de le repousser comme toute femelle "faible" qu'elle était, celà ne fit que continuer d'éveiller les instincts pervers de son assaillant qui se fit beaucoup plus aventureux, jusqu'à le forcer à faire une erreur, ou plutôt une autre erreur ! Lui laissant ainsi l'occasion de l'attraper directement à la gorge alors qu'elle se détachait les mains à l'aide d'une de ses dagues qu'elle avait pu atteindre pendant qu'il était trop occupé avec ses mains baladeuses.

Sans un cri, sans un gargouillait, elle le vida quasi complètement de son sang, ne laissant que le stricte nécessaire pour le laisser vivre, mais également le laisser "agoniser" avant que le venin ne fasse son office alors qu'il était même trop faible pour gémir un faible "à l'aide". Elle finit de se détacher tranquillement avant de s'approcher de ce dernier pour faire disparaitre la trace de morsure. Au moins cette rencontre n'avait pas été inutile : elle avait pu manger à sa faim sans qu'on ne la dérange !
Mais bon, ce n'était pas comme si les choses allaient se terminer aussi facilement ! Oh elle n'aurait eut aucun mal à se faufiler à l'extérieur, mais... Elle devait récupérer ses affaires, et la première d'entre elle n'était autre que l'humaine qui l'accompagnait et qui serait la plus difficile à gérer !

Utilisant les ombres des tentes elle se faufila jusqu'à la seconde pour y retrouver sa compagne ligotée et ballonnée. Pourquoi faire compliqué quand on pouvait faire simple n'est-ce pas ? Se dit-elle en la regardant. Enfin, ce n'était pas le moment de l'apitoyer sur son sort car sans plus attendre elle se faufila derrière le second garde pour lui graver un joli sourire bien profond au niveau de la gorge, libérant ainsi un flot continu de sang alors qu'elle l'accompagnait doucement au sol, la main sur la bouche de ce dernier pour que de potentiels gargouillis trop bruyants n'attirent l'attention.

Que du gaspillage... Et évidemment accompagner cette dernière victime avait imbibé les vêtements qu'elle portait de ce même gaspillage ! Il y avait de quoi vraiment la mettre de mauvaise humeur... Elle n'aurait pas été contre se goinfrer un peu plus par gourmandise ! Car même si ce sang là n'avait rien d'exceptionnel, il restait tout de même de la nourriture ! Et en période de pénurie il fait toujours mal au cœur de gaspiller !

M'enfin... Toujours en silence elle trancha les liens de son humaine, lui laissant le loisir de retirer toute seule son bâillon, lui faisant signe de ne pas faire de bruit. Restait à savoir comment cette dernière allait réagir, mais si elle faisait quelque chose de stupide, elle ne se retiendrait certainement pas de lui faire comprendre. Car oui, contrairement au comportement qu'elle avait laissé voir lors de leur rencontre, "l'humaine" pour laquelle elle se faisait passer semblait parfaitement à son aise !

Sa compagne d'infortune pris la bonne initiative, c'est à dire de lui laisser diriger les choses au moins le temps qu'elles ne se sortent de là. Certainement la meilleure chose à faire plutôt que de foncer droit dans un ennemi beaucoup plus nombreux qu'elles. Maintenant il y avait deux choix : Les éliminer 1 par 1 ou alors s'éclipser avant qu'ils ne remarquent leur absence ? Le problème de la seconde solution était qu'elle nécessitait une diversion pendant laquelle ils seraient trop occupés à les voir s'enfuir, et de préférence quelque chose qui leur permette de s'entretuer joyeusement et permettant au public de s'amuser en les regardant faire.

Doucement à l'aide de la pointe de la dague, elle dessina les lieux pour que "son humaine" ait une vision d’ensemble de la zone. Elle indiqua le chemin qu'elle voulait parcourir vers la 3ième tente en laissant la dernière, puis le chemin vers la sortie. Le problème était de traverser une partie de la "cours centrale" sans se faire remarquer. Seule elle n'aurait pas vraiment ce problème, mais vu comment elle était accompagnée... l'issue de la sortie immédiate était à oublier, elles se feraient rattraper en moins de temps qu'il ne faudrait.

Ce furent les premiers éclats de voix qui la sortirent de ses pensées alors qu'elle s'était approchée d'un pan de tente pour sortir par l'arrière de cette dernière. Leurs "amis" s'étaient légèrement portés sur la bouteille et au moins deux d'entre eux commençaient à se disputer au sujet de la "putain" sauvage qui risquait qui serait la plus amusante. Pourquoi ? L'un voulait passer en premier et le second n'était pas d'accord. Lorsqu'elles furent toutes deux sorties, l'idée avait germée et se faisait plus précise, discrètement elle prit le visuel sur les deux cibles que deux de leurs collègues commençaient à séparer pour éviter qu'ils n'en viennent aux mains ou pire encore attirant les rires des spectateurs ce qui avait pour effet de commencer à les calmer... Lentement elle se concentra sur la première des deux cibles avant de tourner lentement un doigt sur sa tempe, avant de répéter le processus sur la seconde. Il ne fut pas plus longtemps pour transformer les deux ivrognes en fous de rages qui se retournèrent contre ceux qui les avaient séparés. L'alcool commun aida à faire rentrer les autres dans ce combat, ou plutôt ce capharnaüm ou de petites armes tels les couteaux commençaient à sortir dans les mains des deux "fous" de rage.

La diversion leur permettrait donc de récupérer leur matériel et de prendre la poudre d'escampette, en espérant que l'humaine avait bien compris ce plan sans qu'aucun mot ne soit prononcé.

"Son" humaine d'infortune avait finalement compris qu'elle était la meilleure méthode pour se sortir de ce genre de guêpier : ne pas retourner dans le tas en hurlant comme un damné dans l'espoir de survivre. Non, la survie était la loi du plus fort et parfois être fort ne signifiait pas écraser physiquement les autres, juste être plus malins ! Et pour ce coup là elles avaient été beaucoup plus malines ! Enfin, en même temps ce genre de chose s'apprenait, c'était une manière d'être et de vivre tout comme celle de régler les conflits par les armes au lieu de la diplomatie.
Elles étaient donc sauves pour le moment, du moins pour une paire d'heures le temps qu'ils se calment et retrouvent leur traces. Avec un peu de chances ils ne les retrouveraient pas surtout avec la neige qui maintenant recommençait à tomber avec force et vigueur, signalant qu'elle était bel et bien là, que personne ne pourrait l'ignorer, et bien entendu participant activement à effacer leurs traces ! Brave climat rigoureux ! Enfin, si seulement c'était son seul problème...

Elle avait du mettre quelques unes de ses compétences au service de cette situation pour sortir cette humaine de ce pétrin dans lequel elles s'étaient retrouvées, et maintenant elle la remerciait en remettant directement sa parole et ses intensions en doute, décidément elle ne cesserait jamais d'être déçue. Qui elle était en réalité ? Elle même ne le savait pas de toute manière, et au final tout ce qu'elle savait et bien... Elle avait presque tout dit à cette humaine qui avait jeté tout cela aux oubliettes en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire.

Sa première réponse ? Juste le fameux regard peiné dont elle était capable à ce moment là; il n'y avait strictement rien d'autre à répondre de toute manière, si elle n'avait pas cru ce qu'elle lui avait dit alors comment pourrait-elle croire ce qu'elle pourrait lui raconter maintenant ? Elle laissa le silence reprendre la place qui lui était due sans autre forme de procès. Si l'humaine la suivait ? Ce n'était plus son problème dorénavant, si cette dernière voulait repartir dans la même direction d’où elle venait et se faire attraper immédiatement par cette erreur stratégique, qu'elle le fasse. Quant à elle, elle ferait juste un léger détour qui ferait gagner en sureté.
Son seul arrêt fut auprès d'un petit cours d'eau, d’où elle cassa la glace au niveau de la rive avec une pierre pour finalement réussir à se laver les mains qui étaient encore recouvertes de sang... Que de gaspillage se disait-elle alors qu'elle nettoyait soigneusement la moindre trace de sang sur sa peau.

"Je vous ai déjà dit qui j'étais, si vous ne l'avez pas cru à quoi cela servirait de le répéter ?" finit-elle par dire. "Vous avez de bien drôles de façons de remercier."

Ces mots sonnaient presque comme une fin de conversation, surtout après autant de temps de marche silencieuse à peine entrecoupée par le cri des animaux nocturnes et le crissement de la neige sous leurs pas. Elle n'était visiblement pas une interlocutrice des plus faciles à manœuvrer quand on la prenait du mauvais pied, et la elle était vraiment prise du mauvais pied ! Surtout après qu'elle se soit ainsi confiée et ait pris des risques pour sortir cette humaine de cette situation.

Elle avait laissé l'humaine mijoter dans sa culpabilité, enfin elle lui avait plutôt laissé l'occasion de la trouver dans un premier temps avant qu'elle ne puisse y mijoter pour de bon et se torturer l'esprit avant de se confondre en excuses qui, au final, ne servaient à rien. Ce qui était fait n'était vraiment plus à faire, c'était toujours facile de dire "désolé" après que l'on ait blessé les gens, d'ailleurs beaucoup de ses proies s'étaient amusées à ce jeu là "je ne voulais pas, je suis désolé" et ce genre de discours sonnait presque comme un simple bourdonnement à ses oreilles. Enfin, si ca l'aidait à se sentir mieux ! Après tout, elle n'était pas encore une proie ! Ou plutôt pas sa proie.

Dans tous les cas elle se trouvait seule des réponses à ses questions avec ce qu'elle savait déjà et c'était bien mieux ainsi, car au moins elle n'allait certainement pas fouiller beaucoup plus loin... Car ça aurait été fouiller plus loin que de s'apercevoir qu'elle faisait déjà ces choses bien avant sa naissance, sans compter les origines nordistes de l'humaine qui l'emmèneraient certainement à chercher à tuer sa "sauveuse" à cause de ce qu'elle était. Une chance d'ailleurs qu'elle n'ait jamais été réellement en contact avec la magie vampirique et que les nordiques soient impuissants au niveau de la magie, sinon son tour de passe-passe aurait été identifié bien avant.

"Alors vous finirez capturée, violée et tuée." En résumé, c'était le sort qu'elles avaient évité en quittant cet endroit. Il aurait donc été certainement plus facile de directement la laisser la bas pour qu'ils ne se contentent que d'une seule femme au lieu de deux. "S'ils sont motivés par une vengeance quelconque, à mon avis ils ne nous pourchasseront pas avant l'aube, l'obscurité est à notre avantage."

Et pour leur propre survie ils seraient certainement prudents, vu la surprise qu'elle leur avait laissé ! S'attaquer à un vampire en pleine nuit était souvent très dangereux, surtout quand l'on se disperse pour couvrir plus de terrains et augmenter les chances de capture. Sauf si l'on a des pulsions suicidaires... Dans tous les cas si leurs routes devaient se séparer, cela se ferait quand elles seraient en sécurité. Pour le moment vallait-il mieux rester grouper... Enfin, pour cette humaine en tout cas, surtout maintenant qu'elle avait perdue sa monture.

"Nos routes se sépareront au prochain village, si vous le souhaitez encore, ou quand on aura retrouvé votre monture, c'est plus prudent pour vous." Elle s'était redressée, essuyant ses mains sur sa tenue, avant de finalement reprendre. "A moins que vous n'ayez besoin d'aide, je ne sais pas ce que vous faites ici, mais il n'a rien de prudent de rôder seule dans cette région."

La questions posée était évidemment ce qu'elle venait faire ici, ce n'était pas commun de croiser des gens dans ce coin désert a moins de souhaiter se rendre chez les elfes, et c'était encore plus rares de les croiser seuls.

Bon, elles finissaient enfin par tomber d'accord sur la manière de procéder. Tout semblait les différencier, ce qui au final n'avait strictement rien d’étonnant.
Elle avait été dressée à combattre d'une manière plutôt "sombre", profitant au maximum de la duplicité de ses ennemis en se faisant passer pour ce qu'elle n'était pas pour mieux frapper au moment ou ils s'y attendaient le moins et disparaitre tout aussi tôt pour revenir plus tard et procéder de la même manière mais avec une stratégie différente proche de ce que l'on pourrait appeler des escarmouches qui rentreraient parfaitement dans une guerre d'usure tout en essayant de créer la confusion dans les rangs ennemis et de saper leur moral. Le tout en agissant seule avec des moyens très limités
Sa compagne d'infortune quant à elle semblait plus habituée aux combats au grand jour, un peu comme un soldat d'infanterie ou en faisant partis de groupes de "chasse" qui étaient bien loin de sembler procéder de la même manière qu'elle. Peut-être était-ce à cause de ces notions d'honneur, ou assimilé, qu'elle procédait ainsi ? C'était difficile à comprendre quand on ne fonctionnait au final qu'au résultat et pas aux moyens ni comment ils étaient perçus.

Elle l'écoutait alors qu'elle l'observait faire, ses attitudes, son comportement, sa manière de regarder autour d'elle. C'était étrange de se poser autant de question mais de n'avoir au final qu'une seule personne pour y répondre. C'était même plutôt difficile de se faire une idée de ce qu'étaient les glaçernois juste avec cette fameuse Sighild. Les seuls autres qu'elle avait pu voir étaient soit en train de se battre soient montraient suffisamment d'agressivité pour la dissuader de s'approcher, et même si elle avait essayé de leur adresser la parole, ces derniers n'avaient même pas daigné lui répondre. Alors leur parler de ses origines ! Elle aurait certainement finit empalée sur une pique à l'entrée de leurs quartiers si elle avait eut le malheur de le faire, ca elle n'en doutait pas.

Elles avaient marché une partie de la nuit, évitant soigneusement les chemins ou leurs nouveaux amis pouvaient potentiellement les attendre, leur rallongeant ainsi le chemin jusqu'à la prochaine ville gardée mais leur évitant d'être rattrapée par ces hommes qui avaient, eux, des chevaux à leur disposition. L'humaine avait gardé le silence, faignant également l'effort que c'était de se déplacer ainsi toute une nuit dans la neige, faisant juste attention à ne pas se retrouver séparée de "son" humaine qui l'accompagnait, ou qu'elle accompagnait. Enfin, tout était une question de point de vue.

Le village était en vue, enfin en vue... Avec le soleil dans le visage plutôt, l'aube étant déjà là avec son soleil rasant aveuglant pour quiconque se dirigeant dans sa direction.

Si elles avaient sous-estimé leurs fameux amis ? Certainement, penser les semer ainsi... Non, ces bandits avaient été plus malins que ça. Pourquoi s'entêter à poursuivre une cible alors qu'on peut l'attendre à des endroits ou on est sûr qu'ils finiront par passer. Surtout quand on est assez nombreux pour se permettre de le faire efficacement, ce qui était visiblement le cas. Sauf que bien qu'ils étaient moins nombreux que la première fois, il étaient bien mieux préparés, et surtout avaient maintenant l'avantage du soleil levant tout en sachant à quoi ils avaient à faire. Cette fois donc, ils prenaient véritablement l'avantage ! les sens en berne par l'affaiblissement causé par la lumière du jour et une position de tir depuis une couverture qui les dissimulait en leur permettant de tirer allongés leur avait donné l'avantage dont ils allaient profiter.

Le premier trait traversa la trentaine de mètres qui les séparaient en quelques secondes, venant directement se planter dans l'épaule de celle qu'ils avaient identifié comme au final la plus dangereuse, arrachant par la même occasion un cri de douleur mélangé à la surprise, un second sifflant non loin d'elle, venant frôler le visage de l'humaine à ses côtés ne lui éraflant que la joue créant à peine une éraflure. Le vent avait certainement sauvé la vie de la première, mais avait faillit également mettre une fin prématurée à celle de la seconde.
Et évidemment, pas un seul abris durable à l'horizon, mis à part la belle congère qu'elles longeaient depuis un petit moment, atteignant quasiment 1m30 de haut. Elles pouvaient se cacher de leur vue, avec ça, mais il n'y avait aucun doute que les carreaux pouvaient en traverser une partie sans aucun soucis, surtout si leurs adversaire décidaient de s'approcher.

Mais voilà, ils étaient le premier problème pour la vampire. Le second problème serait sa compagne d'infortune qui finirait bien par remarquer la couleur de son sang... Et d'ailleurs, si elle venait a essayer de s'occuper d'elle, elle lui rappellerait le bon souvenir de leurs amis : de s'occuper d'eux, avant d'elle !

Le début de l'altercation était à leur avantage, puisqu'ils avaient cette fois le terrain et surtout la lumière du jour pour eux en prime d'être plus nombreux. Oh, elle n'était pas impotente à la lumière du jour, la magie humaine fonctionnait toujours, et au final l'habitude de n'avoir que la force d'une humaine s'était bien ancrée dans sa manière d'être. Le problème était cette satanée blessure, et surtout sa camarade d'infortune.

Elle tenta de s'occuper de la blessure rapidement le temps que sa compagne s'occupe des agresseurs en les tenant occupés à bonne distance pour ralentir leur aproche. Mais la question qui s'étouffa dans la gorge de la femme trahit le fait qu'elle avait été découverte. Ok, maintenant elle était vraiment dans la galère, car même si elles se débarrassaient de ses adversaires, il y avait de très fortes possibilités que sa compagne du jour se retourne contre elle pour enter de lui planter une flèche dans la gorge ou autre part de très douloureux. Et même si elles avaient besoin l'une de l'autre pour s'en sortir, c'était plus la suite qui l'inquiétait.

Attaquer les trois derniers humains était possible, avec l'aide d'un peu de magie elle pouvait les surprendre de manière à en neutraliser une paire avant de se retrouver dans les ennuis et de devoir s'occuper du dernier, le problème était que celà irait créer une distance plus que raisonnable avec sa compagne d'infortune pour une flèche entre les omoplates sans qu'elle ne prenne le moindre risque.

La première question la tira de ses pensées. L'ampleur de sa blessure ? A ce qu'elle sentait - c'est à dire de la douleur - elle était superficielle et n'avait pas touché d'os ce qui faciliterait la guérison, plantée légèrement au dessus de la poitrine, ayant manqué la gorge de peu, mais rien touché de grave. Au pire dans quelques jours cette dernière ne serait plus qu'un piètre souvenir. La chose la plus gênante était surtout la perte de sang au final, quand l'on savait qu'elle préférait passer son temps en sécurité dans les villes a ne pas risquer de se faire tuer !

"J'ai vu pire." répondit-elle simplement alors qu'elle grimaçait de nouveau au mouvement qu'elle faisait à la flèche pour tenter de la retirer en douceur sans aggraver la blessure.

Avant de tirer il fallait savoir quel type de tête de flèches c'était, et à voir celle qui ne manqua pas de traverser partiellement leur couverture, c'était une simple tête pointue, ce qui emmena au retrait simple et brutal du projectile de l'épaule dans lequel il s'était joyeusement planté, lui arrachant au passage un grognement de douleur qui n'avait pas besoin d'être traduit pour deviner que ca faisait un mal de chien. Il fallait qu'elle se débarrasse de cet objet qui entravait ses mouvements et les rendait encore plus difficile, la douleur était supportable, avec un tout petit peu de volonté.

Son acolyte tira sa seconde flèche alors qu'elle reprenait ses esprits, et lui signalait que les adversaires arrivaient maintenant au corps à corps. Avec son épaule en moins, celà ne lui laissait que sa main gauche pour combattre, ce qui au final n'avait rien de vraiment bien gênant avec l'arme adéquate.
Elle jeta rapidement un oeil par dessus la congère avant de se décider. L'isolé n'était autre que le dernier fantassin occupé à avancer, et le plus proche des deux femmes, les deux autres étant simplement des arbalétriers, l'un deux tenant une arbalète qui visiblement ne lui appartenait pas puisque c'était un de ses collègues blessés qui tenait le carquois.
Ils s'étaient tous approchés, pour augmenter la précision de leurs tirs, les rendants dangereux.

"Neutralisez celui avance, je vais occuper les deux autres."

Elle n'attendit évidemment pas la réponse, profitant du fait que les deux arbalétriers rechargeaient, d'un clignement d'yeux (sort Bond, magie humaine) elle parcourut la distance qui les séparait, comme réapparaissant quelques centimètres au dessus du sol juste à côté des deux hommes. Le premier eut d'ailleur la mauvaise surprise de se voir littéralement empalé par une rapière qui semblait sortie de nulle part, laissant le second sous le coup de la surprise et forcé de dégainer une épée courte alors que la vampire se débarrassait difficilement de son collègue coincé dans sa lame qu'elle gardait entre elle et lui, ou plutôt entre elle et l'archère. La suite se déciderait pas les actions de sa comparse.