Depuis quand avait-elle réussit à fuir ? Depuis combien de temps traversait-elle ces paysages mornes qui ne ressemblaient en rien à ceux de ses souvenirs d'avant... D'avant tout cela. Les couleurs avaient comme perdu leur éclat, la vie avait comme fuit les différentes contrées ravagées par Vraorg et la guerre qu'il avait emmené avec lui. Plus rien n'était pareil, les bois n'avaient plus cette même odeur, la nourriture était devenue sans gout, la nuit avait...
Ces idées noires l'avaient faire revenir à la triste réalité de son corps, elle était recouverte de sueur, empestant plus que jamais ceux qu'elle avait tant tenté d'imiter. Même le silence avait laissé place à ce battement régulier qui ne faisait que la limiter dans tout ce qu'elle pouvait essayer de faire. Les émotions s'étaient même faites plus fortes avec les réactions produites par son corps. Réactions qu'elle avait pu longuement observer chez les humains sans pour autant les comprendre, réactions qui étaient redevenues siennes et dont elle aurait préféré ne jamais se souvenir.

Un craquement la ramena à la réalité, la figeant sur place alors qu'elle essayait de reprendre son souffle et de calmer son cœur qui semblait vouloir bondir de sa poitrine pour partir dans l'autre sens en compagnie de ses jambes. Mais si c'était lui, cela n'aurait servit strictement à rien mis à part rendre les choses encore plus douloureuses...Il l'avait utilisée comme un objet depuis qu'il l'avait rendue de nouveau faible, la faisant retomber dans la même spirale infernale dans laquelle elle s'était enlisée dans sa "première" vie, allant jusqu'à l'empêcher de fuir et réduisant à néant le moindre espoir de sortir la tête de l'eau à chacune de ses tentatives. Sauf... Depuis l'évasion de celui dont elle n'avait plus osé prononcer le nom depuis que tout ceci avait commencé; Elle avait pu sortir en douce de la forteresse de Vraorg et de la ville de Gloria non sans quelques déboires qui lui avaient souvent valut la perte de quelques litres de son sang écœurant qui avait au final repoussé les prédateurs pas encore assez affamés pour la "finir" dans les règles de l'art.

Un craquement comme tous les autres, qui ne pouvaient être que ceux d'être vivants peu discrets, donc certainement pas un vampire ou une des horribles créatures qu'elle avait déjà eut le malheur d'apercevoir au cours des dernières semaines, ou alors mois, de voyage ? Elle en avait perdu la notion du temps en s'étant complètement déréglée physiquement. Dormant quand elle le pouvait et surtout le moins possible seulement au moment ou "son" corps lui réclamait et prenait ce dont il avait besoin par la force. Il en avait presque était de même pour la nourriture ! Cet autre besoin "impérieux" qui pompe toutes les forces d'un être humain, la forçant à transporter encore plus de choses que nécessaire... La chasse n'était plus du tout la même, tout comme les proies qui se faisaient plus petites et beaucoup moins dangereuses quand on n'avait plus la force nécessaire pour attraper et traquer gros, si tenté que le terme "traquer" était capable de s'appliquer au "petit bonheur la chance". Et au bruit c'était bien trop "gros" ou "nombreux", voire même les deux pour être une proie potentielle ! Ca serait même plutôt elle qui risquait même de le devenir si elle ne se faisait pas discrète.

Elle s'était tapie dans l'ombre, un remblai accompagné d'un buisson la dissimulant suffisamment pour que la troupe d'inconnus ne puisse l'apercevoir malgré la lumière de leur feu de camps. Combien de temps elle resta ainsi ? Elle en avait perdu le compte alors que le sommeil avait finit par prendre le pas sur la vigilance. Seule, encore une fois, le hasard ou alors la chance la réveilla alors que l'un des individus s'approcha de sa position manquant presque de lui pisser dessus ! Lui faisant pousser un cri le temps qu'elle ne réussisse à le réduire au silence pour le neutraliser convenablement (bulle de silence) sans avoir à gaspiller de sang.

Trop tard... Elle était repérée, et visiblement les compagnon de son nouvel ami n'appréciaient guère la surprise de se retrouver avec quelqu'un aux alentours ! Comment elle allait rejoindre le protectorat pour le retrouver si elle s'accrochait avec le moindre groupe de voyageurs en cours de route ? Ce ne serait que la mort qui l'attendrait au bout du chemin, ce qui au final serait un lot de consolation bien acceptable comparé au sort qui lui avait déjà été réservé et qui le lui serait de nouveau si elle se faisait attraper !

Une épée au clair et un ordre sec. Elle ne l'avait peut-être pas reconnu à cause de l'obscurité et des trois dernières années de détentions dans les prisons de Vraorg, mais la lame elle, elle l'avait reconnue ! Guidant le vague souvenir de la voix vers le visage de ses souvenirs. Vers l'odeur quelle ne pouvait plus sentir, vers le son qu'il faisait et qu'elle ne pouvait plus entendre.
Son cœur manqua de louper un battement, la faisant se terrer encore plus dans sa cachette, comme si le sol allait peut-être enfin accepter de l'enterrer vivante de lui même. Elle l'avait cherché et maintenant qu'elle le trouvait elle n'osait même pas se montrer, ni même chercher à prononcer le moindre mot. C'était littéralement un combat intérieur sur la conduite qu'il y avait à tenir dans cette situation, de longues secondes interminables qui lui semblèrent presque comme une éternité jusqu'à ce qu'elle finisse par se décider.

Elle se releva doucement, restant simplement ou elle était, comme si ses jambes ne voulaient pas faire le moindre geste, c'était d'ailleurs si elles pouvaient à peine la porter, que ce soit de fatigue ou alors d'émotions ? Elle resta là, sans un mot, sans un geste à le regarder avec comme pour seule chose qui aurait pu briser le silence sa respiration rapide et saccadée.
Et s'il ne la reconnaissait pas ? S'il la repoussait ? Ce serait le pire ! Si bien que même s'il tentait de la tuer - et les esprits savaient qu'il y réussirait - cela ne serait que douceur. Elle attendrait donc dans l'angoisse, le premier pas...

Il l'avait reconnu, mais était-ce en bien ou en mal ? Elle ne savait pas ce que son "image" avait pu devenir dans le courant des trois dernières années. Les vampires s'étaient alliés à Vraorg et elle s'était retrouvée au "mauvais endroit - mauvais moment" lors de la libération de celui-ci, c'est à dire pile à l'endroit ou il était retenu. Mais bien entendu, le fait que ce genre de chose arrive jusqu'au plus profond des geôles, ou alors soit vraiment une priorité en temps de guerre ou plutôt de débâcle totale digne d'une fin du monde... Et bien qu'elle n'en montra rien, son cœur faillit littéralement exploser lorsque l'autre humain finit par prendre la parole, à une autre époque, elle aurait apprécié les mots prononcés par l'humain, ce qui aurait prouvé que sa manière d'être était conforme à leurs attentes et que son "camouflage" était parfait. Mais maintenant, c'était complètement différent... Elle ne voulait pas l'entendre dire ! Qu'il s'approche, il verrait bien combien elle était "inoffensive" celui là ! Elle le mordrait certainement jusqu'à lui arracher un morceau de chair à défaut de pouvoir le vider de son sang - ce qui était certainement beaucoup moins effrayant - et de le laisser se faire ronger par la fièvre avant de l'achever en guise de leçon !

Son cœur n'arrêtait vraiment pas de faire des bonds dans tous les sens, après des mois passées quasiment enfermée pour se mettre à l’abri de tout autre stimulus extérieurs, il en prenait pour son grade le pauvre. Heureusement pour ce dernier Korentin mit littéralement fin au yoyo émotionnel en renvoyant le malotru dormir et s'occuper de ses affaires ! A savoir si c'était mieux ainsi ou pas...

Elle lui avait manqué ! Rien que ces mots réussirent à chasser les idées noires d'étriper l'autre humain envahissant ou les inquiétudes précédentes qui partirent aller se faire voir chez plumeau et lui faire en passant la faire légèrement rougir. Émotionnelle, si elle l'était ? Certainement, elle avait toujours eut cette touche caractérielle, mais sa nature vampirique avait littéralement annihilé la démonstration sentimentale tout en la réduisant à son plus faible niveau, mais avec le retour des manifestations physiques, les choses avaient bien changé ces trois dernières années, la faisant se retrouver comme une enfant qui découvre le monde, sa beauté et sa cruauté. Le problème était qu'elle n'était plus une enfant... Elle ne l'avait comme qui dirait jamais été, tout du moins en l'absence de souvenirs s'y rapportant. Si elle avait besoin d'une manière de lui dire qu'il lui avait également manqué, alors cela n'aurait pu être que le seul moyen !

Comment elle l'avait retrouvé et ce qu'il lui avait été fait ? Ces deux questions restèrent sans autre réponse qu'un regard allant se perdre vers ses pieds, comme si ces derniers allaient répondre à la question à sa place. Heureusement pour elle, l'interrogation laissa place à une invitation de se joindre à lui. Elle resta immobile quelques instants, le laissant s'installer et le regardant faire pendant de longues minutes qui pouvaient paraitre une éternité, comme si faire un pas devant l'autre en sa direction allait lui couter quelque chose.

Elle finit au final par s'approcher, les premiers pas se faisant hésitant contrairement aux derniers qui l'emmenèrent directement à destination. Elle finit par s'assoir donc dans la fameuse herbe, à l'endroit ou l'empereur déchu lui avait fait signe de s'assoir, ramenant tout contre elle ses jambes en les entourant de ses bras, posant ainsi son menton sur ses genoux. La fatigue cumulée à sa course récente et au l'afflux émotionnel ne manquèrent pas de faire jaunir légèrement l'herbe sous ses fesses.

D’où est-ce qu'elle venait ? Si un mot définissait réellement de là ou elle c'était enfuit alors peut-être qu'elle aurait pu le prononcer, mais seulement peut-être. Sa bouche s'ouvrit l'espace d'un instant à deux reprises, comme si elle essayait de dire quelque chose, de répondre de vive voix, mais ces tentatives furent vite abandonnées, pour ne laisser place en guise de seule réponse un mouvement du menton dans la direction de ce qui semblait être l'ancienne cité impériale humaine avant de se refermer un peu plus sur elle-même en se recroquevillant comme pour se faire encore plus petite et tassée qu'elle ne l'était déjà dans cette position, le visage enfoui dans ses bras.

La question qui suivit claqua comme un coup de fouet qui venait meurtrir encore un peu plus des chairs déjà à vif, la faisant tressaillir sous le son de la voix de l'interrogation qui semblait quelque peu agacée de l'absence de réponse. Ils ne lui avaient pas coupé la langue, non, mais ils avaient fait bien pire, ou plutôt le monstre avait fait bien pire et aucun de ses cris ou de ses pleurs n'avait changé quoi que ce soit, aucun des mots qu'elle avait pu prononcer n'avait eut un effet quelconque sauf peut-être empirer sa condition si bien qu'à ce jour, après des mois de silence, c'était comme si entendre de nouveau sa propre voix allait faire recommencer toutes ces choses, comme si elle allait trahir sa présence à ses côtés et ramener directement son tortionnaire à elle, telle un feu de détresse attirant ceux qui achèveraient les survivants, car certainement même les esprits ne sauraient pas ce qu'il y avait de prévu pour eux.

Pas la patience de lui tirer les vers du nez ? La forcer à faire quoi que ce soit était déjà impossible à une époque à cause de sa manière d'être, car si elle avait décidé de ne pas faire quelque chose, ou bien de le faire, c'était difficile de lui faire changer d'idée. Et maintenant ? Ce trait de caractère était certainement resté mais motivé par beaucoup d'autres choses. Non, elle seule pouvait décider d'en parler, le seul problème était maintenant de la faire sentir suffisamment en sécurité pour qu'elle puisse le faire.

Elle laissa le temps s'écouler, torturée entre le fait de bouger, de se manifester et celui de rester immobile. C'était tellement plus facile de ne rien faire, de ne pas bouger et de rester enfermée dans son coin d'ombre comme si cette dernière était un cocon protecteur. Elle laissa l'empereur déchu s'endormir, il en avait besoin presque tout autant qu'elle. Ce n'est que quand elle fut sûre qu'il dormait qu'elle s'approcha directement pour s'installer à ses côtés, gardant une légère distance pour éviter de le réveiller par surprise.

Ce n'est qu'à ce moment là, quand il commença à sombrer, qu'il pu entendre une sorte de réponse à ses questions, presque murmurée par une voix faible qui semblait presque cassée. Elle l'avait trouvé par chance... Peut-être, ou alors ses prières à l'attention de Végétal avaient enfin trouvé son oreille, après tout que lui avait-il resté d'autre que de le prier avec autant d'insistance ?

Il. Il. Il... m'a laissé quitter Gloria. Je ne sais pas comment j'ai fais. Vegetal. Il a du entendre mes prières. Enfin.

Il n'avait fallut qu'un seul mot, qu'un seul "nom" pour attirer l'attention de l'homme qu'était devenu Korentin Kohan, ou alors était-ce simplement le fait qu'elle se mette enfin à prononcer des mots ? N'avait-il pas remarqué qu'ils n'avaient pas été simples à prononcer que le voilà qui lui en demandait encore plus ! Et elle était devenue particulièrement forte au petit jeu du silence, ses pensées avaient été littéralement violées maintes et maintes fois par Vraorg, alors oui, comment avait-elle quitté Gloria ? Pourquoi l'avait-il laissé faire ? Cette question revenait sans cesse, sans pour autant trouver de réponses. Peut-être s'était-il lassé de cette situation ou "l'humaine" ne lui servait plus vraiment à grand chose et ne l'amusait plus ? Elle chassa ce genre d'idées noire en fermant les yeux quelques secondes, quelques secondes qui faillirent lui faire perdre pied dans la fatigue.

Il lui demandait beaucoup, surtout beaucoup d'un coup, mais après tout n'avait-il pas été son rôle de collecter des informations importantes pour permettre à son "maitre" de savoir que faire ? Inconsciemment, elle l'avait fait, et dans ce genre de situation ou sa fragilité ne lui permettait pas de les conserver jusqu'à bon port... Autant faire en sorte que ces dernières soient immédiatement transmises pour qu'avec un peu de chance elles puissent un jour être utile. Elle était un pion qui avait déjà été sacrifié, qui s'était d'ailleurs sacrifié seul et pour certainement des informations qui étaient déjà connue, Vraorg ayant fait en sorte qu'elle ne puisse accéder à tout ce dont elle désirait !

C'est en chuchotant qu'elle reprit la parole, quelques mots qui n'avaient peut-être aucun sens pour celui qui pouvait les entendre sortis de leur contexte, mais qui à voir son comportement alors que l'homme en face d'elle les prononçait, il était clair que les entendre ne lui plaisait pas. "Ne. Ne prononce plus ces noms... quels noms ? Ne pouvait-elle pas être plus claire ?

Si son rapport qui allait certainement suivre était aussi clair que sa dernière requête plaintive, alors l'empereur déchu ne risquait pas d'aller bien loin... Mais l'air de "victime" finit par s'évaporer, pour ne laisser place qu'à une expression neutre, comme si rien ne s'était produit ces dernières années, une sorte de réflexe conditionné ayant pris le pas sur les blocages : quand son "ancien maitre" demandait, il fallait servir, et même si le "nouveau" n'avait pas le même comportement, les vieilles habitudes ont la peau dure !

Méthodiquement elle entreprit d'expliquer l'histoire depuis le début, depuis les cavernes vampiriques et la libération de Vraorg, insistant visiblement sur la présence de sortes de cercueils accueillant des enveloppes "charnelles" des esprits, comme si ces dernières étaient les gardiens de la prison de Vraorg, en dernier rempart contre sa folie. Ces derniers ayant choisis chacun une personne du groupe à chaque fois pour une raison complètement obscure, ouvrant ainsi l'accès mais ayant également causé l'ouverture de "sa" cage et donc "sa" libération. Elle rejeta d'ailleurs la faute sur Edwyn Ruddy sur ce point là malgré le fait qu'il leur permis de survivre en interdisant au dragon blanc de les tuer (ce quelle sembla regretter) avec la soumission des Vampires à Vraorg en incluant sa tentative infructueuse de le berner.

La suite, il la connaissait, avec le conflit qui s'ensuivit et la prise de pouvoir par Vraorg et la mise en place de sa Théocratie et le replis de ses opposants dans le désert sous la protection des esprits, contre lesquels Vraorg semble nourrir une haine farouche pour ne pas avoir laissé complètement tomber la guerre contre eux jusqu'à ce qu'ils soient détruits.

Elle expliqua également succinctement le fonctionnement de la Théocratie basé sur la même loi qui faisait fonctionner les Vampires avant l'arrivée de Vraorg, faisant passer celle du plus fort avant tout, reléguant les humains aux basses besognes et les elfes encore plus bas dans cette hiérarchie. Hiérarchie tenue par une main de fer, et probablement d'un système de marque. Elle énuméra quelques personnages importants que l'empereur humain déchu connaissait : Achroma Seithvelj, occupant le poste de Bourreau et Haut Juge. Elle passa sur les cas de Lorenz Wintel devenu Général de l'Armée impériale, accompagné de Merithyn Shadowsong dont il est le père vampirique et de Kylian Wallam qui s'était également soumis à "lui" qui était devenu Commandant de la Garde aux côtés de son ancien ennemi de toujours, quelques autres noms sortirent, comme celui du Grand intendant mais rien ne pouvait permettre de déterminer ses habitudes, ce dernier s'étant bien gardé de se laisser approcher par elle... Quant à Esmelda, aux dernières nouvelles qu'elle avait eut avant de partir, elle semblait aller bien, même si sous la coupe de Vraorg de par son lien avec sa dragonne. Puis vinrent les détails, qu'elle avait pu glaner ça et là, rallongeant encore les explications toutes faites à voix basses qui rendait ces dernières encore plus indigestes pour qui n'en avait pas l'habitude, incluant entre autre ses maigres connaissances sur l'architecture et les plans de la forteresse principale se limitant aux salles de faible intérêt stratégique dont elle pourrait compléter les plans s'ils réussissaient à atteindre le protectorat en un seul morceau.

Elle éluda complètement, tout au long de ses explications le rôle qu'elle pouvait avoir tenu dans la Théocratie, alors que ceux qui étaient présents lors de la libération de Vraorg avaient eut droit aux leurs, tout du moins pour ceux qu'elle avait "recroisé". Après tout, à en croire ses propos, vouloir berner le dragon blanc n'avait pas été la meilleure idée qu'il soit.

Ce qu'il lui avait fait... Certains mots étaient impossibles à prononcer. Un geste interrompu en direction de l'homme en face d'elle, accompagné d'une hésitation presque choquante pour celle qui ne semblait jamais vraiment en avoir eut. Comme si elle avait tenté de se saisir de sa main.
Comment expliquer qu'il s'en était servit pour assouvir ses plus bas instincts ? Expliquer qu'elle n'était plus qu'une simple humaine complètement inutile qui arrivait à peine à se défendre et qui malgré tout cela n'avait jamais réussit à avoir la force de mettre fin à ses jours, gestes souvent interrompus de force.
Le mettre devant le fait accomplis en le lui faisant comprendre ? Comment faire alors qu'il refusait d'être touché ? A situation désespérée, geste complètement stupide... D'un mouvement lent elle s'était saisi d'une de ses dagues, l'approchant de son avant bras gauche d'une main tremblante et hésitante. Elle frémit lorsque le contact froid du métal se fit contre ce dernier. Elle se reprit, quelques instants, juste assez pour faire glisser le fil de la lame sur son bras, faisant ainsi couler le liquide vermeil que contenait son corps.
La vue de son propre sang la fit blêmir instantanément, lui faisant emmener par réflexe sa main qui avait lâché l'arme tout contre la blessure comme pour la comprimer ou plutôt la cacher de honte alors qu'elle même n'osait pas regarder. Et il lui fallut certainement réunir le peu de force qu'il lui restait pour finir par révéler la blessure à l'homme en face d'elle, le sang qui coulait était tout ce qu'il y avait de plus humain, plus ce liquide noir et visqueux de sang digéré. Non, il avait la couleur et l'odeur de ceux qui étaient vivants.

"Voilà ce..."

Elle ne finit pas sa phrase, ses mots s'étouffant dans sa bouche alors qu'elle semblait presque comme submergée par des émotions qu'elle avait du mal à contrôler avec ce qui semblait être des larmes qui commençaient à naitre. Et s'il ne l'acceptait pas ? Elle voulait fuir, disparaitre pour se terrer à jamais dans un trou et s'y oublier pour les années à venir.