- Nom : Elaryn
- Prénom : Gabriela
- Surnom : /
- Date de naissance : Cœur de l’hiver de l’année 1658 de l’âge d’Argent
- Age : 92 ans
- Race : Vampire
- Caste : Itinérante ?
- Métier : Tueuse à gages
- Lieu de résidence : Le Royaume sous-terrain quand ce n’est pas ailleurs
- Arme principale : Un arc de facture elfique (supérieur) dont la corde ne rompt jamais ou presque. Elle l’a dérobé à l’une de ses victimes sans connaître ses propriétés, parce qu’elle le trouvait « joli ». Elle n’est pas du genre à donner des noms à ses armes, mais comme elle aime l’humour… Elle a appelé son arc « revient ». Je cite : « Parce que mon arc s’appelle « Revient » » *C’est pourri, mais c’était trop tentant ^^’*
- Style de magie préféré : Magie des ténèbres
- Alignement : Neutre
Physique : Aussi loin que peut remonter sa mémoire, Gabriela n’a jamais eu à souffrir de moqueries, que ce fut dans sa prime jeunesse, à l’adolescence ou encore après sa transformation vampirique. Peut-être parce que physiquement parlant, il n’y a rien à lui reprocher ? Même avant d’être vampire, c’était une très jolie jeune femme. Elle n’avait certes pas la finesse des elfes, mais ses courbes toutes en volupté laissaient rêveurs les messieurs qui croisaient sa route. De sa bouche ô combien charnue, vêtues d'une jolie robe couleur pêche, à sa longue chevelure d’ébène, Gabriela n’a toujours été que sensualité. Mais pas question d’exhiber tout cela avec des vêtements que la décence désapprouverait. Du moins, pas tout le temps.
Perché sur une paire de jambes interminables, fines et élancées, le postérieur de l’humaine qu’elle était était ferme et rebondit, lui-même surplombé d’une taille fine, au creux marqué d’une façon très féminine. Son buste, sa poitrine, ses épaules… Le reste de sa physionomie était harmonieux, bien dessiné. Quant à son visage, qu’il soit humain ou vampire, il n’a connu aucun changement majeur, si ce n'est la sublimation de ses traits.
Les traits de son visage, pour rester dans le vif du sujet, étaient et sont restés fins et délicats. Ses lèvres étaient et sont restées pulpeuses, son nez droit, ses pommettes aux contours doux et son sourire fait et a toujours fait naître de petites fossettes, creusant d’une façon mignonne ses joues. Elle a toujours pris soin d’entretenir sa dentition, plus encore maintenant qu’elle est vampire, et elle a eu la chance de l’avoir bonne, on peut donc dire que ses dents sont droites et blanches. Sa transformation vit venir l’allongement significatif de ses canines, mais ça, ça n’est pas exceptionnel. Quant à ses yeux… Ils sont le détail qui « tue ». Non non, elle n’a pas des yeux revolvers, elle ne regarde pas les gens comme si elle voulait les tuer… Enfin pas toujours. Mais disons qu’ils sont… Un peu spéciaux. Dépareillés. L'un bleu et l'autre vert. Lac pour l'un, forêt dense pour l'autre, à chacun sa couleur. De forme légèrement allongée, ils sont un théâtre sur la scène duquel se jouent ses émotions, et dont ses longs cils noirs sont les rideaux, interrompant régulièrement le spectacle. Gabriela est quelqu’un de très expressif. C’est un avantage non négligeable que pourtant personne ne soupçonne. Sous prétexte qu’il est très facile de lire sa déception, sa joie ou encore sa malice, certains la soupçonnent de ne pas savoir mentir. Grave, très grave erreur ! La vampire est l’une des meilleures menteuses qui aient jamais existé, précisément que, sous prétexte que tout le monde l’en croit incapable, elle peut dire ce qu’elle veut, chacun croira que c’est la vérité. Le fait est que, étant très observatrice, Gabriela a assimilé au cours de sa courte vie (pour une vampire), toutes les expressions et faciès que peut revêtir un visage selon les situations et différentes occasions. Et sait très bien les reproduire quand besoin en est. De ce fait, oui, son visage est particulièrement expressif, mais c’est l’une de ses meilleures armes.
Et ces armes restèrent inchangées, si ce n'est leur éclat qui se vit légèrement rehaussé, lors de la transformation. Aucun changement mirobolant donc, pour cette femme devenue vampire, juste quelques détails comme l'affinement de sa taille, de sa silhouette et embellissement de ses cheveux. On peut aussi relever une certaine fluidité dans ses mouvements, elle est plutôt féline et menaçante dans ses déplacements. Enfin, ça c’est quand elle est en chasse… Autrement… Elle est comme n’importe quelle autre vampire.
Le dernier détail frappant à propos de Gabriela sont les tatouages qu’elle arbore sur son visage. Symétriques, ils s’étendent sous ses yeux, le long de ses joues, et représentent des traînées noires verticales, un peu comme si son maquillage avait coulé, suivies de deux points. Une demi-lune ceint aussi son front. Ces tatouages sont un autre signe distinctif, qui confirment que vous avez bien affaire à elle et pas à une autre.
Que dire que dire au sujet de Gabriela ? Tout et rien, j’en ai peur. C’est à se demander s’ils ne sont pas plusieurs dans sa tête tant son comportement peut varier d’une personne à l’autre. Déjà, à noter qu’elle adore discuter. Curieuse de tout, elle aime découvrir et apprendre, et parvient sans peine à tenir de longues conversations. La moins des choses que l’on puisse relever à son sujet est que si les esprits lui ont fait don de la parole, elle n’est pas du genre à ne pas s’en servir. A force de discussions, elle en est devenue plutôt habile de sa langue. Friande de sarcasmes et d’ironie, parfois cynique même, elle adore l’humour noir et les choses décalées, n’hésitant pas à tourner en ridicule toute personne qui aurait le malheur de se lancer dans des grands discours. Le grand désavantage du côté bavard de Gabriela est qu’elle a souvent des idées arrêtées, des préjugés, et l’esprit de contradiction. De ce fait, elle n’hésitera jamais à prouver à quelqu’un par a+b qu’il a tort, à grand renforts de moqueries et de raisonnements douteux. Convaincante et habile avec les mots, elle parviendrait à pervertir la plus chaste des femmes. Il faut donc se méfier. Signe que son sens des valeurs est légèrement… Pas tout à fait juste, parfois ce que ses taquineries sont parfois méchantes et vexantes, mais elle ne s’en rend absolument pas compte. Parce que pour elle, elle a raison. Inutile donc de préciser que les blagues douteuses sont à éviter en sa compagnie, elle parviendrait à vous faire faire un bide sur une blague hilarante. Oui, son sens de l’humour est très très particulier. Elle n’en est pas dénuée contrairement à la croyance commune, il est juste… A un niveau différent. Le comique de situation est quelque chose qu’elle affectionne. L’ironie du sort notamment. C’en est devenu presque un sacerdoce, et chacun des meurtres qu’elle est payée pour exécuter aura toujours quelque chose d’ironique, comme par exemple un père assassiné par le couteau qu’il avait lui-même offert à son fils.
Elle parle souvent sans vraiment réfléchir aux conséquences de ses mots, ancrée qu’elle est dans l’instant présent, et en même temps ailleurs. Si elle n’était pas une redoutable archère, nulle doute qu’on l’aurait tuée depuis longtemps tellement elle semble folle. C’est une énigme de la nature, vous pouvez être en train de lui parler de choses et d’autres et elle peut se détourner complètement de vous pour suivre un papillon… Elle adore tout ce qui brille, que ce soient les armes ou encore les bijoux quoiqu’on note une de ses préférence pour les pierres précieuses et semi-précieuses, en particulier les grenats et améthystes. Douce rêveuse malgré tout, elle est une incorrigible romantique et même si la violence pave sa vie, et c’est là son paradoxe, elle est toujours dans ses gestes et dans son attitude, malgré ses paroles souvent dures, d’une douceur impressionnante. Par exemple, elle peut égorger lentement quelqu’un tout en lui chantant une berceuse. Que ce soit dans son apparence, sa gestuelle ou encore sa psychologie, Gabriela n’est pas une vampire comme les autres. Son côté décalé et étourdi pourraient laisser croire qu’elle est stupide, néanmoins, aussi légère soit-elle, elle est parfaitement capable de conseils avisés, et si elle se distrait facilement, c’est par manque d’intérêt. Il ne faut cependant pas la sous-estimer, ce n’est pas parce qu’elle semble ne pas écouter, regardant plutôt en l’air ou triturant ses doigts, qu’elle n’écoute pas, bien au contraire. C’est quand elle donne l’impression d’être le plus ailleurs qu’elle est toute ouïe. Trompeur pour beaucoup, moins pour ceux qui ont déjà eu l’occasion de passer quelques temps avec elle.
On note aussi chez elle une certaine patience. Cette patience est relative, dans le sens où elle a un grand contrôle sur elle-même, n’est pas impulsive pour un sous pour des affaires comme un contract ou ayant une importance majeur, néanmoins tout s’effondre lorsqu’elle se retrouve au Royaume Sous-terrain, ou presque. Elle fait toujours preuve de self control appréciable et ne s’emporte pas aussi facilement que ses semblable, elle se distrait cependant très rapidement quand une discussion l’ennui. A l’extérieur par contre, elle peut passer des heures, des jours à attendre pour saisir le moment adéquat à la réalisation d’un meurtre ou de quelque chose qui lui tient à cœur.
Evidemment, comme n’importe quel vampire, Gabriela aime le sang. Son goût, sa couleur, sa texture… Flux de vie, elle aime la sensation d’enivrement qui la gagne chaque fois qu’il se met à s’écouler dans sa gorge. Elle a aussi des goûts plus simplistes. Elle aime la nuit, les étoiles. Les roses et la poésie. Elle aime en particulier, moins que la poésie aux mots lourds et crus, la poésie imagée. Il n’est pas rare d’ailleurs de l’entendre chuchoter des vers lorsqu’elle est seule. Souvent les mêmes, ceux de son poème préféré, qu’elle répète en boucle. Et chaque fois, ça fait naître des frissons sur sa peau. Lorsqu’elle ne chasse ni ne gagne sa vie, elle aime s’allonger, là où elle le peut (banc publique, toit…), et rester la nuit entière à regarder la lune et les étoiles. La lune est son symbole, elle signe chacun de ses meurtres en en laissant une sur le lieu du crime, que ça soit une petite figurine découpée dans un bout de bois et accroché au bout de sa flèche, ou encore une marque laissée à la dague sur la joue d’une victime, jamais elle n’oublie de laisser sa trace.
Les choses qu’elle n’aime pas sont peu nombreuses, mais ses réactions face à elles sont généralement assez violentes. Si elle se moque qu’on la tourne en ridicule puisque douée d’un grand sens de l’autodérision, elle ne supporte pas qu’on lui touche le visage sans y avoir été invité au préalable. Dans une foule ou quand elle n’a pas le choix, elle s’en moque. C’est là toute la subtilité. Mais faîtes exprès, tendez votre index vers sa joue et avant même qu’il ne l’aie touché, vous vous retrouverez avec une dague profondément enfoncée dans votre thorax. Elle tient énormément à son espace vital et supporte mal les intrusions. Enfin heureusement pour elle, personne ne s’est encore risqué à ça. Elle n’aime pas non plus ceux qui parlent pour ne rien dire. Le manque de franchise l’énerve au plus au point, et elle a tendance à se désintéresser complètement de ceux qu’elle estime ne pas être francs. Dans ce cas, aucune riposte sanglante, juste qu’elle préfèrera partir à la chasse au papillon plutôt que de vous écouter. Et question crédibilité, vous chuterez dans son estime.
- Particularité : Des tatouages sur le visage.
Dans le petit village de Gemenon, près de l’embouchure du fleuve Wylorel, tout le monde connaissait la famille Elaryn. C’étaient tous de curieux personnages, aux mœurs différentes de celles du commun des personnes de l’époque. Ils n’y étaient pas depuis longtemps, à vrai dire ils venaient juste de s’établir quand la mère de Gabriela mit au monde des sextuplées, en plein cœur de l’hiver. Six petites filles, toutes identiques. Alana, Elena, Rozalia, Ileana, Celia, et Gabriela. Toutes des noms on –a. Et uniquement reconnaissables les unes des autres à l’emplacement d’une tache de naissance en forme vague de croissant de lune. L’une l’avait sur le bras, l’autre dans la paume, l’une dans le cou… Gabriela elle, l’a eue près du nombril. Difficile donc pour les villageois de faire la différence, quoique plus elles grandissaient, plus il leur était aisé de les reconnaître, car aussi miraculeux que cela puisse être, elles ont toutes survécu. Plus les années passaient cependant, plus il devenait facile de les reconnaître car chacune avait un tempérament différent. Alana était particulièrement téméraire, Elena réfléchie, Rozalia renfermée, Ileana timide, Celia bagarreuse… Et Gabriela avait hérité de ce qu’il restait, à savoir tête en l’air. Globalement, leur vie bien que mouvementée de par le fait qu’ils étaient une famille très nombreuses, les sextuplées n’étant pas les premières enfants de Callie et Nogan, était relativement harmonieuse. Nogan et son aîné, Tom, travaillaient la terre sur laquelle ils s’étaient établis, en bordure du village, et Callie et ses filles géraient la maison. Leur nombre leur permettait de faire un roulement pour les tâches à accomplir, ce qui leur laissait pas mal de temps de libre. Gabriela elle occupait ce temps de différentes façons. Soit sa mère lui apprenait sommairement à lire, soit elle rêvassait, mangeant des fruits dans l’herbe, allongée dans les prés. C’est en regardant les nuages un jour de printemps qu’elle eut envie d’apprendre à marcher sur les mains. Incongru à l’époque, elle n’avait pas 8 ans, puisque ça faisait voler son jupon. Mais peu lui importait, elle était seule à des centaines de mètres à la ronde. Marcher sur les mains, idée saugrenue n’est-ce pas ? Pourtant, avec l’aplomb et la vivacité que lui conférait son jeune âge, après un nombre d’essais incalculable, des chutes, des bosses et autres petits bobos, Gabriela parvint à marcher sur les mains. Alors, jusqu’à sa douzième année, elle s’entraîna seule à faire ce genre de petites choses. Au printemps suivant le douzième hiver de sa naissance et de celle de ses sœurs, elle était capable non seulement de marcher sur les mains, mais aussi de toucher sa tête avec ses pieds, et beaucoup d’autres mouvements qui contorsionnaient son corps. Ses pieds étaient presque des deuxièmes mains en réalité et sa souplesse et son agilité étaient déjà développés d’une façon appréciable.
Et puis son existence connu un tournant assez conséquent quand une caravane de nomades vint à passer par là. Ils allaient de ville en ville, villages en villages, pour affaire et écumer les marchés, les fournir. Mais pas seulement, c’étaient aussi des musiciens, des artistes. Et lorsqu’ils se représentèrent pour le petit village de Gemenon, Gabriela fut fascinée en voyant ce que certaines femmes parvenaient à faire de leurs corps, ainsi que par la dextérité des lanceurs de poignards et autres spectacles. Alors, elle prit son courage à deux mains et demanda à rejoindre cette caravane. Ses parents l’aimaient comme des parents aiment leur enfant, mais une bouche de moins à nourrir… Et puis elle avait les yeux si brillants… Bref, ses parents ne furent pas difficiles à convaincre. Quant au chef caravanier… Non plus. En réalité, il était heureux chaque fois que de nouvelles têtes se joignaient à eux. Comme lui et sa femme n’avaient pas d’enfants, elle fut recueillie chez eux. Et à peine avait-elle été accueillie dans cette nouvelle famille qu’elle eut l’impression d’en avoir toujours fait partie. Elle se sentait comme un poisson dans l’eau au milieu de ces gens plus tournés vers l’ésotérisme et les contacts humains que vers le bête pragmatisme des gens qui en veulent toujours plus.
Pendant des années, Gabriela sillonna le royaume des humains en long, en large et en travers et elle sait grâce à cela parfaitement s’orienter. Pendant ce temps là, elle s’est intéressée à toutes les formes de savoir que pouvaient lui proposer les membres de sa famille d’adoption, de la danse du ventre et autres pratiques particulièrement physiques et corporelles comme la contorsion, jusqu’au lancer de poignards, en passant par le maniement de ces derniers et la façon adéquat de coupler gymnastique et dague pour une défense efficace, elle apprit également à chasser. Ils conservaient très peu de nourriture et préféraient les mets frais, aussi chaque jours ils devaient chasser pour le soir et la veille. C’est à ce moment là que Gabriela apprit à se mouvoir sans faire de bruit, à déchiffrer les traces, à ne pas en laisser elle, à camoufler efficacement son odeur pour surprendre sa cible et surtout… Le tir à l’arc. D’abord plutôt sommaire, il s’avéra rapidement que la jeune femme qu’elle devenait avait un talent inné pour le tir à l’arc. Sa précision était parfaite, son timing adéquat. Le secret étant que Gabriela réfléchissait vite et bien. Elle calculait mentalement, avec une précision mortelle, l’angle et le point de chute de ses flèches. Pas avec des calculs savants, non. Mais par une gymnastique mentale devenue automatique, comme lorsqu’elle lance un poignard, une dague, ou qu’elle exécute un mouvement. Gabriela a toujours été très vive, très intelligente. Mais pas de la même façon qu’on le conçoit habituellement.
Bref, autant dire que la vie était bien douce à ce moment là. Sans être suffisamment florissantes pour les rendre oisifs ni trop peu pour qu’ils viennent à manquer de quelque chose, les affaires des nomades allaient bon train et leurs pérégrinations se déroulaient sans anicroches notables. Parfois, quelques outrecuidants avaient l’audace de les attaquer, c’était sans compter sur la présence d’un mage parmi eux et de très bons guerriers. A la base, c’étaient des mercenaires. Mais les longs voyages ont développé une amitié solide entre son père adoptif et eux, de ce fait, ils sont devenus plus que cela par la suite.
Elle avait environ seize ans quand elle eut le droit de se faire tatouer. Dans la caravane, c’était le signe qu’on passait de l’âge de l’enfance à celui de femme, à cette occasion, une grande fête était organisée, pendant laquelle la prétendante devait exécuter une danse très physique, très dure, et à la fin de laquelle lui étaient dévoilés les tatouages qui lui avaient été choisis et l’endroit où ils devaient l’être. Ensuite, pendant que tout le monde mangeait, la prétendante et la meneuse spirituelle s’éclipsaient dans une tente pour procéder aux tatouages. Le fait que Gabriela les ait sur le visage était le signe que les apparences étaient trompeuses, et qu’elle n’était pas ce qu’elle semblait être. La lune sur son front était son totem. Chaque endroit et chaque symbole ayant sa propre signification.
Elle avait à peu près… Un peu plus de vingt ans quand c’est arrivé. Ils avaient établi leur campement pour la nuit près d’un petit village dans la campagne environnante de Gloria. La nuit était sur le point de tomber, elle revenait de la chasse et sortait des sous-bois. A l’heure actuelle, elle suppose que la soif et le manque avaient eu raison de sa patience et que bien que le jour ne fut pas complètement couché, elle avait dû passer trop près de lui pour qu’il se retienne de bondir sur elle. Un homme, habillé de guenille avec un regard fou, des cheveux noirs emmêlés, mi-longs. Parfois, elle revoit encore son visage, dans ses cauchemars… Elle se réveille alors en sueur et tremblante. Rien que d’y penser, son visage s’assombrit.
Elle sortait des sous-bois et avait mis ses mains en porte à faux pour attirer l’attention de sa famille, à une centaine de mètres de là. Elle avait eu à peine le temps de lever ses proies, de nombreux lapins et canard, et d’engager une course dans leur direction quand un poids s’était abattu sur ses épaules et l’avait faite s’écrouler au sol. Elle s’était débattue contre cette chose. Grand mal lui prit. Manquant leur cible première, à savoir la jugulaire, des dents s’enfoncèrent profondément dans la chair de son épaule découverte d’abord. Elle avait hurlé, et à ses cris s’en étaient joints d’autres. L’alerte avait été lancée, mais la caravane étant en retrait… Presque tous les hommes se ruèrent sur le vampire, qui réussit à en tuer de nombreux, dont le mage. Gabriela avait mal, dans la cohue non loin d’elle, elle cherchait à ramper hors de portée du monstre et de ses assaillants. La nuit tombant, il regagnait progressivement des forces, aussi réussit-il à en tuer d’autres, et à s’aménager une ouverture jusqu’à Gabriela. Elle fut tirée en arrière d’un coup sec, les crocs du vampire s’enfoncèrent de nouveau, mais dans son mollet cette fois. Elle lui donna un coup de pied dans la tête, s’occasionnant par la même une nouvelle douleur, puisqu’il ne lâcha pas prise. Il l’aurait sans doute complètement vidée de son sang si la garde de Gloria n’était pas arrivée au même moment, l’en empêchant. Sa mère la couvrit et vint la chercher pour l’emmener loin d’ici, alors qu’elle se tordait de douleur et pleurait toutes les larmes de son corps. Elle savait quel genre de créature avait mordu sa fille, et se doutait que les gardes lui réservaient le même sort qu’au hère. Elle ne pouvait le permettre, aussi prit-elle la fuite, seule accompagnée de Gabriela qu’elle assomma pour que ses hurlements ne trahissent pas immédiatement leur présence. Elle l’emmena à plusieurs lieues de là, la blessure à son épaule avait déjà eu le temps de faire beaucoup de dégâts, ses larmes n’étaient plus couleur d’eau mais sanguines.
A ce stade de sa vie, on est en droit de se demander pourquoi sa mère ne l'a pas tuée, puisqu'elle savait parfaitement ce que deviendrait sa fille. La réponse à cela est simple... Le manque de courage et de volonté. En effet, même si elle ne l'avait pas portée, même si elle n'était pas son sang ou sa chair, cette l'avait aimée et l'aimait toujours comme si elle était son authentique fille. Et c'est ce qu'elle était d'une certaine façon, or jamais une mère ne pourrait tuer consciemment son enfant... Elle lui ligota donc plutôt les membres et l’attacha à un arbre pour l’empêcher de ruer. Dans la campagne environnante, ses cris retentirent toute la nuit, et tout le matin. Quand du sang commença à tracer des sillons de chaque côté de sa bouche, de la commissure de ses lèvres dégoulinant jusqu’à son menton et son cou, sa mère adoptive tenta de la faire passer de la position assise à la position debout. Grand mal lui prit, puisqu’elle vomit tout ce qu’elle pu de sang. Ces nausées violentes, qui lui crispaient le ventre et tout l’intérieur lui tirèrent de nouvelles larmes. Sa mère songeait que si la fièvre ne l’emportait pas, ça serait ses rendus de sang. Quant à Gabriela, mourir c’est ce qu’elle voulait. Elle la supplia toute la nuit durant, entre deux hoquets, de la tuer, de l’achever. Elle s’y refusa, et la laissa souffrir tout son saoule. Et puis, dans l’après-midi, la fièvre tomba. Le teint de Gabriela reprit une couleur habituelle, ses larmes de sang s’étaient taries, ainsi que ses vomissements. Elle se sentait beaucoup mieux, guérie en fait. Sa mère l’avait alors détachée, et après quelques pas hésitants, Gabriela avait filé prendre un bain dans la rivière pour se laver de tout le sang qu’elle avait sur elle. Ca n’avait pas été une mince affaire tellement il y en avait… En amont de la jeune femme, l’eau était bleue et pure. En aval, elle était rouge. Un coup d’œil sur les morsures faites par le vampire la réconforta. Elles cicatrisaient très bien.
Elles avaient donc pu regagner toutes les deux la caravane. Ils furent tous soulagés et heureux de la voir en bonne santé. S’ils savaient… La nuit avait à peine commencé à tomber lorsque la soif avait commencé à tenailler Gabriela. Sa tête lui tournait… Elle s’était éveillée en sursaut après avoir revécu en rêve ses morsures. Elle ne savait plus ni où elle était ni ce qu’elle y faisait. Et puis, il y avait cette femme à côté d’elle… Le regard de la nouvelle vampire était vitreux. Son cerveau l’associait à une intense sensation de douleur qui la vrillait de l’intérieur. Qui était cette femme, elle l’ignorait. Mais il fallait qu’elle la tue…
Avec lenteur et légèreté, mortelles compagnes, Gabriela se glissa hors de ses draps, sans bruits. Elle écouta… Et mordit l’endroit où le flot de sang lui semblait le plus important. Le cou. Elle avait faim, si faim… Et c’était tellement bon de sentir ce nectar glisser dans sa gorge ! Comment avait-elle pu un jour lui trouver un infâme goût de rouille ? Comment avait-elle pu rechigner à mettre son doigt dans sa bouche quand elle se coupait ? Ce liquide était divin… Il était… Il était épuisé.
Gabriela avait vidé de son sang sa mère adoptive. Mais sa soif n’était pas tarie pour autant. Sa mémoire lui jouait des tours, elle avait des flash… Elle se souvint que certains montaient la garde seuls dehors… Furtive, sans bruit, quelles sensations extraordinaires !, elle sortit de la tente où sa mère et elle dormaient et attaqua le premier à passer par là, plantant ses crocs à nouveau dans la jugulaire. Oh oui ! Encore du sang ! Elle avait l’impression qu’elle ne pourrait plus jamais s’empêcher de boire. Comment s’arrêter alors que ça lui procurait un tel sentiment ? Les gémissements de ses pauvres victimes étaient noyés dans des gargouillis sanguins. Cette nuit là, elle tua quatre des membres de son ancienne famille avant de devoir prendre la fuite, après s’être fait repérer.
C’en était suivit un long exode. Pour où ? Elle n’en savait trop rien. Elle savait juste qu’elle devait aller à l’Est. Elle se nourrissait comme elle pouvait, tuant les imprudents aux abords des villages la nuit et lorsqu’elle s’en sentait la force, les hommes perdus en chemin le jour, bien qu’elle s’abritait en général pour dormir dans des cavernes ou autres. En chemin, elle avait appris à apprivoiser ses nouvelles capacités, et ces gestes que son corps connaissait par cœur, les contorsions, la gymnastique, les lancers de dagues, le tir à l’arc… Tous ces gestes là revinrent naturellement. De même pour le tir à l’arc, si ce n’est que sa précision était plus fulgurante encore, elle découvrit même qu’elle pouvait viser juste en courant, sautant… C’était merveilleux. Curieusement, sa condition de vampire ne la révulsait pas. Elle trouvait simplement que c’était un nouveau style de vie qui commençait. Quant à la culpabilité… Elle ne se souvenait pas que les êtres qu’elle avait tués avaient fait partie de sa famille, alors… Son arrivée dans le monde vampirique fut houleuse. On tenta de la tuer à peine y avait-elle mis un pied. Tentative esquivée grâce à son agilité, et soldée d’un échec et d’un meurtre, celui de son assaillant, avec sa propre lame enfoncée dans son cou. Gabriela ne rigole jamais quand on menace de la tuer, pour de vrai bien sûr. Pour de faux, c’est autre chose. Bref.
Elle commença par se faire discrète, elle était une ombre. Elle mit ce temps à profit pour développer des capacités secondaires comme le maniement de l’épée, toujours utile elle l’avait remarqué, ainsi que la magie, bien pratique. Comment ? En espionnant. Elle espionnait les différents mages et tentait de reproduire leurs gestes et leurs paroles. Idem pour les combattants émérites à l’épées. Mais ces activités ne lui plaisaient pas beaucoup. Et puis elle voulait ressortir, voir du monde… Alors elle voulu se lancer des petits défis. Elle écoutait, tel vampire pester contre untel humain qui lui avait fait ci, contre untel lui ayant fait ça… Et elle allait les tuer. Ca représentait beaucoup de temps et elle perdait de l’argent, mais avant de se lancer dans ce genre d’activités, il fallait s’assurer avoir les épaules pour. Après quelques tentatives fructueuses, elle proposa ses services. D’abord peu connue, ses méthodes se firent connaître au fur et à mesure des années, ainsi que sa « renommée ». Petit à petit, elle devint respectée, puis crainte. Ses meurtres étaient souvent inattendus, comme « tombés du ciel », normal puisque souvent elle tuait à l’arc. En pleine nuit, la cible recevait la flèche en plein cœur. Mort subite, sur le coup, pas de cris… Elle tire de loin, et part aussitôt la flèche tirée. Certains ayant des comptes en cieux vivent d’ailleurs dans la psychose de la voir s’abattre sur eux. Au début, elle acceptait n’importe quel contrat. Mais maintenant qu’elle a de quoi voir venir, elle se montre bien plus difficile. Elle n’est pas méchante à proprement parler, pas cruelle. Elle a juste le sens des valeurs, du bien et du mal, assez modulable.
Pour elle, rien n’est jamais blanc ou noir, mais tout a plutôt une couleur plus ou moins prononcée de gris. Si on lui demandait de choisir entre Lorenz et Kylian, elle vous rirait au nez, n’ayant d’affinités particulières ni avec l’un ni avec l’autre. Elle n’irait même pas au plus offrant. Il leur faudrait trouver soit quelque chose susceptible de l’intéresser, soit la tuer. Au choix.
A savoir aussi que Gabriela gère très mal le stress et les crises personnelles. Ses émotions sont des dédales qui sont un mystère pour elle, et même elle ne peut affirmer se connaître vraiment. Ca ne lui porte pas vraiment préjudice quand elle est en terrain connu, mais dès que ça touche à quelque chose qu'elle ne connaît pas, ça lui fait faire réellement n'importe quoi. Prenez une lance par exemple. Elle sait ce que c'est, elle sait que c'est une arme, elle a déjà vu comment l'utiliser... Mais inutile de lui en donner une. Si elle ne s'en sert pas comme cure dent à cause de la taille, elle s'en servirait peut-être plus pour embrocher un porc et le mettre à cuire. Vieux réflexe des trois repas par jours du temps où elle était humaine, ne cherchez pas. Le plus flagrant de ce genre de choses, c'est dans sa vie privée. Elle dit souvent oui, sans réfléchir. Oui à boire un verre, oui à ci, oui à ça. Alors parfois, elle perd complètement le contrôle, en particulier avec les hommes, et avant même qu'elle n'ait compris ce qu'il se passait, elle se retrouve nue dans une chambre avec l'un d'entre eux. Ses réactions dans ces cas là... La fuite. Et oui, le pauvre type n'a rien demandé et elle ne veut rien faire alors elle s'enfuit. Elle prend ses jambes à son cou, terrorisée. Gabriela craint les hommes dans ses relations personnelles. Elle ne craint pas de les tuer ou de les traquer mais dès qu'il s'agit de rapports "humains", elle est aux abonnés absents. Le stress la gagne rapidement dans ces moments là, et en général, dès qu'elle se sent en difficultés, et ce peu importe le contexte, elle se sert de ses capacités d'acrobate pour prendre la fuite. Comme ça lui arrive assez fréquemment, elle a développé un instinct de survie et une certaine inventivité *Oh regarde, une poule à trois têtes montées sur un âne!* dans ses diverses tactiques pour prendre la tangente.
- Liens familiaux : Venue d’une famille nombreuse, ils sont tous morts ou vampires, elle n’en sait rien et n’a jamais cherché à le savoir. Peut-être a-t-elle des neveux, des nièces et autres ? Aucun lien retissé depuis.
- Petite présentation : Voir Galadrielle Evanealle
- Fiche de Caractéristiques :
- Force physique : Moyen
- Agilité : Excellent
- Réflexes : Supérieur à la moyenne
- Endurance : Moyen
- Résistance : Moyen
- Beauté : Supérieur à la moyenne
- Force mentale: Moyen
- Patience / Self contrôle : Supérieur à la moyenne
- Intelligence : Supérieur à la moyenne
- Arrogance : Catastrophique
- Gentillesse : Moyen
- Prestance/Charisme : Inférieur à la moyenne
- Mémoire : Moyen
- Epée : Moyen
- Lance : Catastrophique
- Arc : Excellent
- Poignard : Supérieur à la moyenne
- Combat à mains nues : Inférieur à la moyenne
- Equitation : Moyen
- Niveau magique : Jeune magicien.