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Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Une mer de sable [PV] Mer 23 Sep 2015 - 4:01 | |
| Matin du 6 juillet de l'an 5
Si Matis et Luna se mettaient à raconter tout ce qu’ils avaient vécu lors de leur séjour dans la Théocratie, plus d’un lèveraient un sourcil surpris. La majorité croirait qu’il s’agissait d’histoires inventées pour attirer l’attention et pour se rendre intéressants. Mais c’était la simple vérité. Ils avaient survécu à leur capture parce qu’on avait préféré les laisser moisir au fond d’une geôle de la terrible Althaïa et que la chance leur avait souri dans leur malchance lorsque le plancher s’était effondré. Difficile à croire qu’ils avaient traversé un vieux palais et qu’ils avaient rencontré en personne l’un des plus vieux ancêtres de la famille Kohan pour ensuite devenir maîtres d’un des plus grands secrets gardés par Hendrick Kohan. Bien sûr, ça ne pouvait pas être que cela. Comment expliquer qu’un vent s’était levé soudainement sans que le totem de Luna en soit alerté et que le ciel, d’un bleu dégagé de nuages, n’augurait aucune tempête à l’horizon. Pourtant, né du vent apparut une créature magnifique aux reflets argentés et au regard lumineux. Vaiwë, le destrier des tempêtes, avait choisi Luna pour être son cavalier et cette rencontre lia leur destin à jamais. C’est grâce au destrier légendaire que les deux Protégés traversèrent rapidement une partie du continent. Le chemin ne fut pas sans embûches. Les nouvelles de la victoire du Protectorat finirent par atteindre leurs oreilles sans leur laisser l’occasion de se réjouir, car déjà les nouvelles de leur défaite leur parvinrent pratiquement au même moment. Leur projet de passer par Caladon tomba à l’eau et les deux évadés contournèrent l’endroit, évitant le plus possible les troupes ennemies. La traversée des plaines ne fut pas plus facile, mais Dracos dut être de leur côté puisqu’ils franchirent finalement la barrière des Esprits. Du sable, du sable… et encore plus de sable! Des dunes à pertes de vue et un soleil aux rayons meurtriers pour quiconque assez fou pour s’y faire caresser. Et pourtant, la joie envahit le cœur de la gamine. Luna était si contente d’être enfin de retour à l’endroit qu’elle appelait « chez elle » et la grenouille en elle devait certainement contribuer à son humeur joyeuse. Pas de temps à perdre, la jeune soldate montra à son compagnon le chemin le plus rapide pour se rendre à Sandur, la ville rebelle. Ainsi, ils s’engouffrèrent dans les tunnels souterrains qu’elle connaissait comme le fond de sa poche pour ne ressortir que lorsque le soleil sommeillait. Ils s’arrêtèrent très peu et principalement pour dormir. - Regarde Matis! S’écria la jeune femme. Au loin, la silhouette de bâtisses sablonneuse se dressait devant les deux Protégés. Ils hâtèrent le pas sous le regard de la lune et traversèrent la muraille qui les protègerait du soleil lorsqu’il se lèverait. Heureusement, car ce dernier chassait déjà les ténèbres de la nuit. - Sa majesté ne veut pas être dérangée. Gronda un garde. Il était encore bien tôt le matin lorsque Matis et Luna franchirent l’entrée de Fort-Espérance. Régler cette histoire de plans était leur priorité et la première chose qu’ils avaient conviée de faire lorsqu’ils arriveraient à Sandur. Toutefois, ils n’allaient pas s’entretenir avec n’importe qui et Fabius était certainement le dernier de leur choix! Le cœur de la protégée de Korentin s’apaisa dès qu’il apprit que le Kohan avait désormais domicile dans le fort. Hors de question de voir qui que ce soit d’autres et les gardes n’étaient pas contents face à cette ténacité. Cela faisait trois ans qu’elle n’avait pas vu son protecteur, elle ne voulait pas patienter une seule seconde de plus! - On doit voir sa majesté. C’est d’une extrême importance. On ne le dérangerait pas sinon. On a des informations que personne d’autre ne doit entendre. Insista la gamine. La jeune soldate sembla sincère. Elle l’était bien que les informations n’étaient pas seulement limitée à Korentin. Toutefois, si elle pouvait profiter de la situation pour voir le noble en privé, pourquoi se gênerait-elle? Les gardes échangèrent un regard puis l’un d’eux entra. Il salua son roi et attendit la parole. - Majesté, Luna et Matis désirent vous voir en privé. Est-ce que je les renvois? Demanda-t-il à son roi.
HJ: L'ordre de postage est Luna → Korentin → Matis @Korentin Kohan@Matis Falkire |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Une mer de sable [PV] Mer 23 Sep 2015 - 20:57 | |
| HJ : ouala. Après vérif dans ta chrono personnelle Luna il semble que tu ai quitté le protectorat à peu près au moment où Korentin arrivait. J'ai donc considéré qu'ils ne s'étaient pas revus depuis (me semblait plus simple et plus intéressant à jouer). Si soucis ou si j'ai mal compris n'hésite pas. Quand à toi Matis il est clair que nos deux perso n'ont pas pu se revoir depuis leur évasion ^^ bonne lecture et bon jeu !
La migraine, encore la migraine... Oh bien sur celle là n'avait plus rien à voir avec celles qu'il avait dû affronter tout au long de ces dernières semaines. Après tout sa rencontre fracassante avec l'arbre qui avait bien failli lui coûter la vie pendant la bataille des Marais datait de plus d'un mois et il avait eu le temps de se remettre de la commotion cérébrale dont il avait hérité mais le souvenir n'en demeurait pas moins cuisant et son crâne en gardait encore une belle cicatrice qui courait du haut de son front jusqu'à sous son cuir chevelu. Une blessure de guerre de plus à mettre à son actif, c'est qu'il allait bientôt finir par pouvoir entrer en concurrence avec ses vétérans tiens... De quoi alimenter un peu plus la ferveur des soldats qui, depuis son évasion,s'acharnaient à le comparer à ces vieux héros Kohan qui n'avaient rien eu de plus urgent à faire que de faire couler le sang d'un bout à l'autre du continent et d'y forger leur légende. D'autres s'en réjouiraient sans doute mais lui ne pouvait s'empêcher de goûter l'amère ironie qui voulait qu'on le voit désormais comme un dirigeant guerrier alors même qu'il ne dirigeait plus grand chose et que par dessus le marché il n'avait toujours aspiré qu'à la paix pour son peuple. Mais il n'y pouvait rien et le fait qu'il soit par dessus le marché un dragonnier n'arrangeait pas les choses. Il fallait qu'il s'y fasse...
Si au moins cette réputation toute neuve pouvait lui servir à effacer l'influence de Fabius sur le peuple humain... Mais même pas. Ceux qui l'encensaient étaient des soldats pour la plupart, ou bien de simples civils. Les hauts gradés, les riches marchands et autres personnages influents mangeaient tous dans la main de Fabius qui ne se privait d'ailleurs pas de le lui rappeler à chaque rencontre. Il savait parfaitement que Korentin n'était pas en position de force au sein du protectorat et que même si son propre prestige lui était suffisant pour faire entendre sa voix, il ne l'était pas assez pour asseoir véritablement son autorité sur les hommes. Deux camps s'affrontaient donc, les humains de Korentin et les humains de Fabius... Tout ceci sous le regard ennuyé des autres peuples qui même si ils soutenaient plus facilement Korentin n'auraient sans doute jamais l'outrecuidance de s'en prendre à celui qui semblait soutenu par les Esprits au point de posséder le titre de Passeur. Alors quoi ? S'appuyer sur le petit peuple pour prendre le pouvoir par la force en croisant les doigts très fort pour que les Esprits ne s'en mêlent pas ? Korentin ne prendrait jamais un tel risque. Il n'avait pas le droit de destabiliser le protectorat et de provoquer une guerre civile simplement pour reprendre son trône. Donc il enrageait. Et il supportait ses migraines.
"Que voulez vous ?"
Un ton dur, une question sèche. Les gardes avaient apprit depuis son retour à marcher sur des oeufs lorsqu'il était de telle humeur, d'ailleurs ils ne le dérangeaient en général jamais lorsqu'il avait ordonné le contraire. Sans doute celui là avait-il une bonne raison donc, une pensée qui força Korentin à maîtriser sa pulsion de le renvoyer dehors avec pertes et fracas. Le garde dû sentir à quel point il en était passé tout proche car il se raidit. Mais ses mots avaient déjà fait mouche :
"Lun... Luna ?"
Encore une autre raison de se faire un sang d'encre tiens ! Il n'avait plus eu de nouvelles de la petite depuis son emprisonnement et avait ensuite eu le déplaisir d'apprendre qu'il l'avait manquée de peu lors de son arrivée eu protectorat. Elle venait en effet tout juste d'en partir, ignorant sans doute que lui arrivait ! Depuis lors ? Plus rien... La rumeur de sa capture lui était venue aux oreilles mais sans qu'il ne puisse savoir ni les circonstances de celles-ci ni l'endroit où elle avait été emmenée. La douleur avait été réelle, vive et pugnace pour lui qui s'était juré de la protéger. Sa petite pupille... Une gamine bien moins fragile qu'elle ne semblait l'être et qu'il avait été obligé bon gré mal gré de considérer comme une soldate puisque c'était ce qu'elle voulait. Il l'avait rendue heureuse en lui donnant cette confiance, il le savait. Mais que c'était dur tout de même de l'avoir perdue... Et voilà qu'elle réapparaissait ! Accompagnée de ce... Matis ? Matis Falkire ? Il fallait qu'il arrête de croire à chaque fois à sa mort à celui là, car il n'avait de cesse que de ressusciter à chaque fois pour le détromper ! Par où avait-il bien pu passer pour mettre autant de temps à traverser l'empire depuis son évasion ? Et pourquoi revenait-il avec Luna ?
"Ne dites pas de sottises. Qu'ils entrent."
L'homme se liquéfia sous son regard sévère. Il faudrait tout de même qu'il pense à s'adoucir un peu... On avait beau lui avoir longtemps reproché sa trop grande douceur, ce n'était pas une raison non plus pour rendre les pauvres bougres cardiaques. Il lui accorda donc un signe de tête en remerciement et l'homme salua avec soulagement avant de sortir, laissant la place à... C'était bien elle. Pourquoi n'y avait-il pas totalement cru avant de l avoir de ses yeux ?
"Luna ! Où étais-tu ? Par le Dracos, tu as grandis !"
Bon bien sur à son âge c'était tout naturel que d'avoir poussé de pas mal de centimètre en quelques années. Malgré cela elle n'avait pas changé tant que ça, bien sur elle faisait moins enfant et elle semblait avoir été un peu endurcie par les épreuves mais pour autant il n'aurait eu aucun mal à la reconnaître. Moins qu'en sens inverse sans doute... Lui n'était plus le même du tout. Des cicatrices, des traits plus durs, un amaigrissement ravageur qui avait fait fondre les graisses de nobles qu'il portait encore pour les remplacer par les muscles noueux d'un homme forcé à se battre pour sa survie. Il n'en était pas tout à fait conscient, mais son apparence était pour beaucoup dans l'image que les gens se faisaient désormais de lui. Le petit peuple l'aimait parce qu'il voyait à quel point les épreuves qu'il avait traversé l'avait transformé et les nobles s'en méfiaient parce qu'ils n'étaient plus tout à fait surs qu'il soit l'un d'eux. Pourtant, il demeurait le même et il n'eut donc pas le réflexe naturel qui aurait dû le pousser à la prendre dans ses bras. Kohan toujours malgré tout, il se contenta de la couver d'un regard ravi dans lequel dansaient encore les vieilles lueurs dorées.
"Tu dois être épuisée. Prend un siège, je vais nous faire parvenir de quoi nous restaurer. Vous aussi Falkire. J'ai l'impression que vous allez avoir une très longue histoire à me raconter tous les deux, je ne veux pas vous voir tomber d'inanition au milieu."
Il donna ses ordres tandis qu'ils s'installaient, et dans les minutes suivantes ils purent déguster un repas froid mais consistant. Mais Korentin n'avait pas faim, son prodigieux appétit n'avait plus jamais été le même depuis Morneflamme et il était bien trop intéressé par ses deux convives. Tour à tour, il les fixa, s'arrêtant finalement sur Matis :
"Je suis heureux de voir que vous vous en êtes tiré. Ne vous voyant pas arriver à Sandur j'ai cru que votre cavale s'était mal terminée..."
Sa voix se fit plus basse sur les derniers mots, tous deux savaient ce qu'il entendait par là et à quel point il aurait été terrible pour un évadé de Morneflamme que de se faire rattraper. Les horreurs qu'ils avaient vécues tissaient entre eux un lien aussi terrible que puissant. Aucun évadé n'oublierait jamais ce qu'il avait vécu, c'était marqué au fer rouge dans l'âme de chacun d'entre eux. Il s'éclaircit la voix pour reprendre :
"Que s'est-il passé pour vous ? Et par quel tortueux tour du destin revenez vous avec ma pupille ?"
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Une mer de sable [PV] Ven 25 Sep 2015 - 17:02 | |
| Encore une fois ils voyageaient tout deux, mais cette fois ci c’était vers quelque chose de bien plus rassurant qu’Althaïa, un lieu où il était maintenant sûr de pouvoir trouver les siens et ses amis. Il avait choisi de mettre de côté de nombreuses choses, séparer le peu qu’il restait de son esprit pour le protéger de la folie de l’Homme, de celle des Esprits ainsi que celle du Blanc. Ils avaient tous deux appris ce qu’il s’était passé durant leur absence et s’il y avait de bonnes nouvelles il y en avait aussi des mauvaises. Il ne savait pas vraiment comment réagir, oui il avait peur pour les siens, oui il craignait pour la vie de ceux qu’il aimait mais que pouvait il y faire ? Il était ici, et eux étaient là bas, il n’avait aucun moyen de les aider, aucun moyen de les sauver et quand bien même il aurait le moyen, il n’était clairement pas en état d’aller jouer au sauveur.
Ils traversèrent de trop nombreux lieux qui lui semblaient inconnu aujourd’hui, des lieux qu’il avait sans doute traversé étant plus jeune lorsqu’ils faisaient encore partie de l’Empire. Et aujourd’hui qu’est ce qu’il en était… Toutes ces terres n’étaient plus que désolation, destruction, souffrance et mort. Sa terre, celle de ses ancêtres étaient devenu un cloaque sans vie parsemé de souffrance et de destruction. A dire vrai il était détruit en regardant tout cela et resta longtemps silencieux en observant tout ce qu’il avait sous les yeux. Il ne tenait pas à commenter ce qu’il voyait, il n’en avait ni le courage ni la force car tout cela l’énervait plus qu’autre chose….
Finalement ils arrivèrent sur les terres rebelles et, comme il ne connaissait pas les lieux il laissa la jeune femme le guider. Chaque angle, chaque rue… Il devait apprendre à connaitre ce lieu tout en cherchant les siens car il savait qu’ils se trouvaient dans les parages…. Il laissa donc la jeune femme parler aux soldats et le conduisit devant Korentin. Son empereur, le seul qu’il reconnaissait non seulement par ce qu’il avait vécu la même chose que lui mais aussi parce qu’il était le seul dirigeant Humain en qui il avait confiance.
L’homme semblait sur les nerfs et avait physiquement changé. Il ne savait pas bien ce qu’il avait vécu durant sa fuite mais il semblerait qu’il est été l’un des premiers à arriver en terre protégée. Matis étant l’un des derniers voire le dernier à arriver il avait beaucoup à apprendre et beaucoup à expliquer et raconter.
Quand il le vit il le salua, il était soldat et le réflexe avait bien plus vif que son envie ou son esprit. Il sourit à la jeune femme et resta en retrait un temps, peut être avaient il des choses à se dire… Matis ne connaissait que peu leur relation et ne souhaitait pas s’immiscer entre eux. Néanmoins il remercia cordialement son souverain quand celui-ci leur proposa de se reposer.
Merci Seigneur… C’est effectivement une chose que l’on ne pourra pas refuser…
Il laissa les choses se faire et vit s’approcher de lui beaucoup trop de nourriture d’un coup pour lui. Il observa l’Empereur d’un œil et se rendit compte que lui aussi semblait avoir du mal avec la nourriture. Peut-être doutait-il de l’origine… Après les révélations qu’ils avaient eu comment pourrait-il en être autrement de toute manière ? Il avait quelques difficultés à gérer cela mais finalement, il prit sur lui et mangea raisonnablement. Il devait reprendre des forces même si par moment il se sentait mal. Trois années de cannibalisme forcée ne s’efface pas en quatre mois de fuite…
L’empereur voulait savoir comment cela se fait qu’il avait mit autant de temps pour arriver ici, et il avait bien raison de se poser la question. Il hocha la tête à sa première phrase et sourit à la seconde.
C’est un peu compliqué. J’ai voulu passer par Elena pour voir de mes yeux ce que Vraorg avait fait… je n’ai pas été déçu du voyage. J’ai d’ailleurs rencontrés Alford Gorder, il sert le dragon avec beaucoup de… Zèle diront nous. Quoi qu’il en soit j’ai retrouvé votre pupille à Sombreval et elle m’a aidé à arriver jusqu’ici.
Mais rien n’est jamais simple et nous avons été fait prisonnier et envoyé à Alathaïa. A ce moment j’ai cru que j’allais retourner à MorneFlamme, autant dire que j’étais pas franchement ravis… Mais on a réussi à s’enfuir et avons rencontré l’un de vos Ancêtres lointain, Hendrick Kohan. Nous l’avons aidé et avons obtenu quelque chose qui pourrait nous servir dans notre lutte contre le Blanc. Luna va vous montrer tout cela et je pense que cela pardonnera notre retard et le fait que nous n’ayons pu assister à la bataille….
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Une mer de sable [PV] Ven 2 Oct 2015 - 5:38 | |
| [HJ: Non, en fait Luna et Korentin ne se sont pas croisés du tout. Elle quitte en février et revient seulement maintenant. Ça fait donc très longtemps qu’ils ne se sont pas vu et c’est plus amusant de le RP comme ça ^^]
L’attente avait paru interminable pour Luna, mais elle resta sagement tranquille comme elle l’avait apprise en tant que soldate. Comme quoi cette vocation qu’elle avait choisie avait eu des effets positifs sur sa personnalité frivole et indisciplinée. Elle regarda le garde ressortir de la pièce et retint son souffle, impatiente des prochains mots qu’ils prononceraient. Cela faisait trois longues années qu’elle n’avait pas revu son protecteur et elle voulait à tout prix le revoir. Mais qu’arriverait-il s’il le lui refuserait? Son imagination farfelue battait déjà de plein fouet tandis qu’elle s’imaginait un Korentin mécontent de ce qu’elle était devenue et du fait qu’elle avait quitté les rangs possibles de la noblesse pour devenir simplement soldate. Elle savait que jamais il n’aurait voulu qu’elle le devienne, mais c’était ce qu’elle avait choisi.
Elle poussa un soupir de soulagement lorsque le garde leur dit que l’empereur les attendait et qu’il leur ouvrit la porte. Sans attendre une seule seconde de plus, elle entra suivi non loin de Matis. La porte se referma ensuite pour laisser les trois Protégés en toute intimité. Aussitôt que l’azur se posa sur l’ancien prisonnier, un sourire se dessina sur ses lèvres et une envie irrépressible de lui sauter dans les bras s’empara d’elle. Il avait changé, physiquement du moins. Mais nul doute, c’était son Korentin. La même étincelle dorée brillait toujours dans ses yeux bruns. Elle le regarda longuement, incertaine de la façon dont elle devait réagir, et opta finalement pour un salut militaire qui démontrait tout son respect.
Ah! Et puis, tant pis! La gamine s’avança vers lui et le serra dans ses bras. Tant pis si ce n’était pas bien vu et que ce n’était pas le genre de comportement qu’on devait avoir envers son roi. Pendant ces quelques secondes à tenir dans ses bras l’être qui se rapprochait le plus d'un père pour elle, tout cela n’avait plus d’importance. C’était pour elle qu’elle le faisait, elle était égoïste et n’en faisait qu’à sa tête. Au final, malgré les années, c’était la preuve que Luna n’avait pas tant changé que cela.
- Korentin! Comme vous m’avez manqué. Murmura-t-elle pour que seul lui puisse entendre.
Toujours aussi familière, mais pas encore au point de tutoyer son roi. Elle connaissait pourtant très bien le protocole à suivre vis-à-vis les nobles, mais n’avaient malheureusement jamais réussi à être disciplinée. Comme quoi il fallait que ce soit une question de vie ou de mort pour qu’elle puisse appliquer l’étiquette.
- Pardonnez-moi, Majesté. J’aurais aimé être présente à votre retour. J’ai quitté le Protectorat avec bon nombre de soldats afin de retrouver les évadés de Morneflamme. C’est comme ça que j’ai trouvé Matis. Expliqua-t-elle après s’être détachée du noble et lorsqu’elle avait repris une distance raisonnable. Et Dracos nous a mis une myriade d’imprévus sur le chemin. Désolée pour le retard.
Sa protégée acquiesça d’un signe de tête comme quoi l’histoire risquait d’être bien longue et son ventre exprima sa joie face à la proposition. Elle s’installa sans devoir se le faire dire deux fois. Le Kohan avait vu juste : elle était fatiguée et affamée. Silencieusement, elle engloutit tranquillement le repas offert tandis qu’elle laissait Matis prendre la parole.
- Il est loin d’être fou. Commença-t-elle en faisait référence à l’ancien capitaine. C’est difficile à croire, mais c’est vrai ce que Matis dit. On a bel et bien rencontré votre ancêtre, Hendrick Kohan. Vous saviez qu’il y avait un vieux palais enfoui sous Althaïa? Demanda-t-elle à Korentin. Elle ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il sache cette information. C’est une longue histoire qui explique comment il a su rester parmi les vivants pendant tout ce temps. Mais il a maintenant rejoint Mort et il nous a laissé quelque chose de très précieux.
La jeune soldate fit une pause, s’amusant à laisser quelques secondes de suspens. Elle fouilla dans son sac et en ressortit un document. Elle ne le donna pas à Korentin.
- À l’intérieur se trouve des informations d’une grande importance. Enchaîna-t-elle. Elle jeta un regard complice à Matis. Personne d’autre que nous sommes au courant et nous venons vers vous parce que vous êtes la seule personne en qui nous avons confiance. Dit-elle d’une voix sans équivoque.
C’était la stricte vérité. Les deux évadés de la terrible cité n’avaient pas eu à discuter longuement de ce qu’ils feraient avec les plans des Vol-au-Vent. Ils avaient rapidement éliminé les têtes importantes du Protectorat et seul Korentin avait survécu à la sélection.
- Je vous présente les fiers Vol-au-vent d’Hendrick Kohan.
Et c’est sur ces mots que Luna tendit enfin les fameux documents au dragonnier d’émeraude.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Une mer de sable [PV] Ven 2 Oct 2015 - 11:47 | |
| La réaction de Luna l'avait perturbé dans un premier temps, peu habitué qu'il était comme tout Kohan à offrir ou recevoir le moindre contact physique hormis avec ceux de son sang, et encore... Mais elle était sa pupille après tout et ce mépris total de l'étiquette lui ressemblait bien. C'était sa petite protégée dans toute sa splendeur et c'était peut-être aussi ce dont il avait eu besoin ces derniers mois. De la chaleur humaine, simplement... Une chaleur que nul autre ne pouvait lui offrir. Ashy était son trésor mais elle demeurait sa dragonne, Veren semblait toujours en vouloir trop par rapport à ce qu'il pouvait offrir, et Nolan était... Eh bien il grandissait tout simplement comme tout jeune garçon se doit de le faire. Quand à Victoria il ne l'avait plus revue depuis son départ de Gloria, il la savait en sureté avec sa mère mais sans doute ne pourrait-elle plus jamais être véritablement sa fille. Il se savait injuste envers elle en pensant ainsi, mais c'était la dure réalité. Luna était désormais ce qui se rapprochait le plus de ce qu'aurait dû être Victoria, sans la remplacer non plus elle comblait un vide que Korentin refusait d'admettre mais qu'il ressentait pourtant douloureusement. Alors oui, elle lui avait manqué elle aussi. Et oui, il pouvait la serrer contre lui même si son geste était gauche et manquait d'assurance.
Ainsi donc elle avait tenté de rejoindre les évadés de Morneflamme hein ? Il aurait dû se douter qu'elle viendrait à leur rencontre, et à SA rencontre notamment... Cette idée le plongea dans un mélange d'amusement et d'irritation bien compréhensible de la part d'un homme qui accepte mal que sa pupille ai pu avoir dans l'idée de se mettre en danger pour lui venir en aide et il continua de ruminer là dessus pendant tout le début du repas non sans pour autant prêter une oreille attentive à Falkire. Il hocha d'ailleurs la tête sombrement en entendant parler d'Elena, il savait ce qu'elle était devenue et le fait que sa ville à lui ai été épargnée ne rendait pas la chose plus agréable pour autant. Quelle calamité que ce Blanc... Quand à l'autre forme de calamité, il ne se fit pas prier pour en parler avec dureté :
"Alford Gorder ne servira plus personne dans cette vie. Je l'ai personnellement expédié à Mort et j'espère bien que son frère aura le bon goût de le réincarner en cactus. Ou en n'importe quoi d'autre pourvu que ce soit désagréable."
La sensation de sa lame transperçant sans pitié la chair de l'ancien mercenaire lui restait encore en mémoire, il n'en ressentait ni joie ni remord mais la simple et sombre satisfaction du devoir accomplit. Cet homme avait fait trop de mal notamment à Aigue Royal, son roi s'était donc chargé de faire justice et ne le regrettait pas. Qu'il repose aussi peu en paix que possible cet assassin, Korentin n'avait pas besoin de ressentir encore la moindre colère pour le lui souhaiter tant il estimait peu cet homme. Néanmoins il se reconcentra bien vite en entendant dire qu'ils avaient été capturés. A la simple idée que Matis aurait pu retourner à Morneflamme, accompagné cette fois par Luna, Korentin crispa les poings. Une vision d'horreur si il en est... Mais c'est finalement l'incompréhension qui prit place dans ses prunelles :
"Hendrick Kohan ? C'est impossible, il a vécu à l'époque de Judovick le tout premier empereur... C'est le plus ancien de mes ancêtres directs connus. Comment auriez vous pu le rencontrer ?"
Eh oh, il voulait bien croire en la puissance la magie et tout le tintouin mais il ne fallait peut-être pas exagérer non plus. A moins d'être devenu un vampire, ce que Korentin n'espérait pas malgré le respect qu'il avait désormais pour certains d'entre eux, Hendrick ne pouvait avoir vécu aussi longtemps. L'idée était... Perturbante. Il était quoi ? Son arrière, arrière, arrière, et il n'avait pas assez d'arrières, grand père ? Si on pouvait rencontrer ses ancêtres à tout les coins de rue maintenant, c'était inquiétant... Plus que perturbé par la fin des explications de Falkire, Korentin tourna son regard vers Luna comme pour réclamer une explication plus... Enfin plus logique simplement. Morneflamme ça vous rendait un homme facilement fou après tout, il était bien placé pour le savoir puisqu'il se demandait lui même souvent si il ne l'était pas devenu sans s'en rendre compte. La jeune femme saurait sans doute éclaircir le mystère.
"-Il est loin d’être fou. "
Ah bon ? Faillit-il répondre à sa protégée en croyant qu'elle parlait de Matis. Mais la suite prouva que non, elle parlait plutôt d'Hendrick et confirmait donc ce qui venait d'être dit. De plus en plus perturbé, le dragonnier d'émeraude se passa une main rapide sur la nuque comme pour tenter de reprendre contact avec la réalité puis répondit sans conviction :
"Eh bien... Oui. A Althaïa, pas en dessous. Hendrick a été nommé pour gouverner cette ville bien après le débarquement tandis que Judovick continuait la construction de Gloria et qu'il offrait à son jeune frère Alexian le duché d'Aldaria. A ce que j'en sais le palais est sensé s'être écroulé dans une catastrophe climatique, ou magique. L'histoire est très floue à ce sujet et a sans doute beaucoup été déformée."
C'était tout ce qu'il savait, cela et le fait que Judovick et Alexian avaient beaucoup pleuré la disparition de leur cousin plus âgé. La branche de Korentin quand à elle prenait ses racines dans le mariage d'une des filles d'Hendrick avec l'un des fils d'Alexian et c'est ainsi que bien des générations plus tard le dragonnier d'émeraude était né duc d'Aldaria puis s'était retrouvé affublé de la couronne impériale à la mort de son cousin Gregorist lui-même descendant direct de Judovick. Une histoire passionnante si il en est mais qui devenait déroutante maintenant que Korentin apprenait qu'Hendrick n'avait en fait jamais vraiment rendu l'âme. L'effort pour accepter et avaler ses informations lui prit un petit moment avant qu'il ne se réintéresse à ce qu'on lui faisait miroiter. Une chose utile pour leur cause avait dit Matis, et très précieuse renchérissait Luna. Qu'est-ce que cela pouvait être ? Une arme ? Un trésor ? L'un comme l'autre serait utile c'était sur mais ce fut finalement une liasse de document qui vint atterrir dans ses mains pour sa plus grande perplexité :
"J'en suis très touché croyez le tous les deux et je vous sais gré de votre confiance mais... Les fiers Vol-au-Vent ? Qu'est-ce que c'est ?"
Il n'avait jamais entendu ces mots et ce n'est qu'en déroulant les vieux manuscrits et en tombant sur des dessins fort explicite qu'il comprit :
"Des navires ? Dracos... Serait-ce ceux qui ont mené nos ancêtres sur ce continent ?"
Ses mains tremblèrent à cette idée, la découverte était précieuse et inestimable. Tous les historiens se battraient pour poser les yeux là dessus et tous les Armandéens seraient sans doute passionnés par tout ceci mais il n'empêchait que Korentin était éloigné d'Hendrick par de très nombreuses générations et ignoraient donc complétement qu'un Vol au Vent pouvait être plus qu'un navire. Comme l'écrasante majorité des Armandéens, il ne faisait que peu de cas de la mer et de ce qui pouvait bien se trouver derrière aussi se permit-il, un peu gêné par son manque d'enthousiasme comparé au leur :
"Je ne comprend pas. C'est merveilleux d'avoir trouvé ceci bien sur, il s'agit de notre héritage à tous et pas uniquement au Kohan puisque nous sommes tous venu sur ce genre de navires. Mais... En quoi croyez vous que cela pourrait nous être utile pour la guerre ? Gloria se trouve en plein milieu des terres, nous ne pourrons l'atteindre par cette voie..."
Ils n'espéraient quand même pas que Korentin allait faire évacuer tout les Protégés loin d'Armanda non ? Même si cela devait devenir le seul moyen de survivre il était clair que la majorité refuserait, et lui le premier. Il y avait des siècles et des siècles que ses ancêtres avaient posé le pied sur ce continent, c'était le leur désormais aux trois races et aussi aux dragons. Ils ne l'abandonneraient pas à Vraorg, c'était hors de question. C'est vers Matis, le militaire plus ancien, que Korentin se tourna :
"Comment pensez vous utiliser ceci ? Je ne vous suis pas..."
Peut-être avait-il tout simplement raté quelque chose, il voulait bien le croire. En attendant il demeurait circonspect... Ces plans avaient plus de la découverte historique majeure que d'un véritable tournant martial... Alors qu'il parlait tout en tenant toujours les documents entre ses mains, un mince feuillet s'en échappa et tomba à terre aux pieds de Matis justement. Avant même qu'il n'ai pu se pencher pour éventuellement la ramasser, tous purent voir de quoi il s'agissait : une carte. Et une carte représentant les mers peu profondes autour d'Armanda. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Une mer de sable [PV] Ven 2 Oct 2015 - 16:56 | |
| Le capitaine assistait, quelque peu gêné, aux retrouvailles entre la pupille et son Empereur, à dire vrai il ne savait pas vraiment où se mettre tant tout cela le mettait un peu mal à l’aise. Lui-même espérait retrouver Autone et les siens dans quelque chose de similaire mais savait pertinemment que ce n’était ni le lieu ni le moment. Alors il laissa couler, attendant que les deux personnages qui l’entouraient prennent véritablement conscience de sa présence. Et tout ça pour quoi ? Pour qu’il raconte une histoire complètement folle. Mais avant cela, il y avait le point Alford.
D’après ce que l’Empereur Kohan venait de lui dire, son ancien ami avait été mis à mort. Plus par réflexe que par conviction, il en sera le couteau qu’il avait dans les mains avec de le laisser tomber sur la table. A cet instant précis, il était en proie au doute. Devait il être satisfait que cette histoire soit résolue ? Devait il être triste par ce que son ami était mort et, de ce fait, devait il s’attaquer à celui qui l’avait tué ? Il ne savait pas trop quoi faire car le dernier échange qu’ils avaient eu n’avait apporté aucune réponse, au contraire même. Tel une pièce de dramaturgie en plusieurs actes, celui-ci c’était conclu sur plus d’inconnue que de réponse. Néanmoins, il parvint à dire quelques mots.
Vous l’avez tué ? Il conclut comme dans un souffle.Quel gâchis…
Matis ne savait véritablement pas quoi penser de cette révélation, il aurait tant voulu obtenir des réponses qu’il ne pouvait obtenir que de lui… Certes il pourrait comprendre certaines choses de manière différente, mais cela lui demandera beaucoup plus d’effort… Contrairement aux propos de son chef, il ne souhaitait pas autant de souffrance à son ancien ami… Un cactus… Plutôt quelque chose de plus calme, histoire de vivre quelque chose de plus pausé, après une vie faite de combat et de mort… Peut-être pourrait-il vivre la même chose un jour. Une vie calme et posée, mais si cela pouvait être fait de son vivant ce serait bien mieux.
Korentin semblait déboussolé face aux propos de son soldat et c’était tout à fait compréhensible. Si on lui avait raconté la même histoire il aurait réagi de la même manière…. Mais il fallait se rendre à l’évidence, c’était la réalité et il se devait de l’accepter. Sans quoi il n’arriverait à rien.
Et bien justement, en terme d’histoire floue ou complètement folle je peux vous assurer que je n’ai jamais vécu quelque chose comme ça et que j’espère que cela ne se reproduira plus… Rencontrer votre ancêtre et tout ce que cela entraine… Enfin quoi, une pierre de conscience dans un navire qui semblait le rendre vivant… On parle tout de même de quelque chose faite avec des matériaux inertes dans lequel on insère une conscience…
Complètement fou.
Quoi qu’il en soit votre ancêtre nous as parlé d’une ancienne créature magique qui l’aurait poussé à se donner la mort pour la tuer. C’est assez flou là aussi et pour ne rien vous cacher je n’ai pas tout compris ou alors j’ai peur de comprendre ce qu’il a vécu….
Après quelques explications et une rapide présentation de Luna, l’Empereur comprit de quoi il s’agissait. C’est donc en hochant simplement la tête que le capitaine confirma les suppositions de son leader. Et c’est aussi là qu’il allait devoir entamer les explications les moins compréhensibles et les plus floues. Bon il est vrai que passer après la découverte d’une personne morte des siècles avant était plus simple. Mais il devait quand même expliquer comment la princesse Esmelda leur avait donné cet « Ordre / Conseil »…
Au moment où l’Empereur se retournait vers Korentin pour lui demander son avis de militaire de carrière quant à l’utilisation possible de ces armes, tous purent se rendre compte de la présence d’une carte détaillant des lieux bien précis des mers d’Armanda. Matis l’attrapa et commença à l’analyser tout en expliquant la fin de l’histoire.
Et bien comment dire… Je vais de nouveau vous sembler fou mais tout ceci est la vérité. Lors de notre voyage dans le palais Kohan, nous avons été « contactés » par la Princesse Esmelda, c’est elle qui nous a offert la possibilité de comprendre tout ceci. Je ne m’éterniserais pas sur le comment nous avons pu entendre sa voix cela me semble incompréhensible en l’état.
Par contre, elle nous a dit qu’une sorte d’arme était cachée non loin des terres d’Armanda et que pour l’obtenir nous devions utiliser les plans et les bateaux qu’ils permettent de construire. Je ne suis pas un grand marin ni un grand architecte naval, mais je suis monté sur un de ces bateaux et ils sont au-delà du réel, ils seraient presque capable de marcher sur terre si on leur demandait… Mais, pour en revenir à cette arme, il semblerait qu’elle soit capable de tuer Vraorg… C’est du moins ce que j’en ai compris.
Luna ? Termina il comme pour demander à la jeune femme d’apporter plus de renseignement tandis qu’il tendait la carte à Korentin.
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Une mer de sable [PV] Mer 7 Oct 2015 - 3:26 | |
| L’accolade initiée par Luna n’avait duré qu’un bref instant et elle avait remarqué le manque de fluidité dans le geste de son protecteur. Elle n’avait pas porté de commentaires et elle avait tout simplement apprécié ce moment, car ils étaient rares. Elle l’avait serré dans ses bras comme si cela serait la dernière fois. Qui sait quand serait le prochain câlin? Le dernier datait d’il y a plus de trois ans lorsqu’il lui avait remis l’épée qu’elle ne se séparait plus désormais et à l’époque, elle avait également réussi à le prendre par surprise. Korentin n’était pas un homme très démonstratif, mais au fond d’elle, elle savait qu’il l’appréciait et c’était tout ce qu’elle avait de besoin.
La jeune soldate avait écouté les deux hommes parler de cet Alford Gorder sans glisser le moindre mot. Le mercenaire et ancien bourreau était mort. Elle ne l’avait connu que durant quelques heures et elle ne savait pas trop quoi penser de cette nouvelle. Ce ne fut pas la joie qui emplit son cœur, pas plus que la tristesse. Elle resta simplement indifférente. Alford avait rejoint Mort, un point c’est tout.
Lorsque le sujet de discussion avait changé pour les Vol-au-vent, une vague d’enthousiaste s’était emparée de Luna. Elle avait eu si hâte de les présenter à Korentin et de voir sa réaction. Elle avait cru que son enthousiaste aurait été contagieux, mais ce fut plutôt les doutes du noble qui la rattrapèrent. En effet, c’était bien beau avoir les plans d’une grande valeur historique, mais que pouvaient-ils réellement faire avec? Son sourire disparut, vaincu par ses dents venant mordre ses lèvres inférieures. À part les plans, Matis et elle n’avaient rien de concret à présenter au suzerain. Leur histoire était des plus farfelues et elle avait du mal à voir comment elle convaincrait Korentin qu’une voix, résonnant dans leur tête, leur avait laissé un message important.
Entendant Matis l’apostropher, elle comprit qu’il s’agissait là d’un appel à l’aide. C’est alors qu’elle remarqua la carte qu’il venait de tendre à Korentin.
- Qu’est-ce que c’est? Demanda-t-elle. Oh? Une carte?! On est où là-dessus? Poursuivit-elle.
La curiosité s’était mêlée à sa voix et c’était le dragonnier d’émeraude qui allait être le mieux placé pour répondre à sa question. De là où elle était, elle pouvait voir le bleu des eaux séparer le vert-brun des continents. En l’envers puisqu’en face de Korentin, elle n’arrivait pas à lire ce qu’il y avait sur la carte.
- Lorsqu’on était sous l’ancien palais Kohan, une voix s’est adressée à nous. C’était la voix d’une femme. Raconta-t-elle. Elle fit une pause et regarda son camarade d’évasion. Matis? Tu es sûr de sûr qu’il s’agissait de la princesse Esmelda Kohan? Lui demanda-t-elle.
Ce n’était malheureusement pas quelque chose qu’elle pouvait confirmer elle-même puisqu’elle n’avait jamais eu la chance de rencontrer la cousine du roi. Elle ne pouvait que se fier à sa parole. Luna ferma les yeux quelques secondes et se concentra sur ce qu’avait dit la voix.
- En tout cas, elle s’est présentée comme étant la princesse des Hommes et descendante de Hendrick Kohan… Elle connait un moyen de vaincre Vraorg et pour cela, il nous faudrait l’épée astrale. Cela vous dit-il quelque chose, Majesté? Demanda-t-elle.
Avec de la chance, il avait peut-être des informations à ce sujet ou peut-être était-ce la première fois qu’il en entendait parler?
- Un fragment de cette épée se trouverait sur le continent d’où on vient. Et c’est là que viennent en jeu les navires. Dit-elle en pointant les fameux plans de Hendrick Kohan.
Un sourire gêné se dessina sur les lèvres de sa protégée.
- Je sais. Cette histoire ne fait pas de sens. On a peut-être été trop emballé d’apprendre qu’il y avait possiblement un moyen de vaincre Vraorg. Mais si c’était vrai…?! Il ne faudrait pas passer à côté, non?
L’azur scintillant d’une lueur d’espoir s’était posé sur le noble.
- Vous avez une idée de l’endroit où se trouve votre cousine? Demanda-t-elle.
S’ils pouvaient retrouver Esmelda Kohan, peut-être avait-elle des réponses à leurs questions?
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Une mer de sable [PV] Ven 9 Oct 2015 - 12:23 | |
| Le seul garde présent dans la pièce s'était raidit en voyant l'invité de son roi se crisper sur son couteau, mais Korentin ne lui avait jeté qu'un bref regard. Il avait confiance en Matis et plus encore il avait confiance en Luna. Elle ne l'aurait jamais fait introduire auprès de lui si il avait pu représenter le moindre risque. La réaction était pourtant particulière et le dragonnier ne manqua pas de tiquer dessus, sourcils froncés :
"Rien de comparable au gâchis qu'il a lui-même causé à Aigue-Royal. Cet homme était condamné à mort depuis lors, je n'ai fais qu'exécuter la sentence à laquelle il échappait depuis lors."
Un sentence qu'il avait lui-même prononcée en toute légitimité. L'empereur n'était-il pas le juge suprême de l'empire ? Quand au fait qu'il ai dû se faire bourreau lui même c'était par contre beaucoup plus étonnant mais après tout ce n'était pas plus mal. Cela permettait de prendre plus intimement conscience du poids de la justice que l'on était sensé délivrer. Prononcer quelques mots c'était facile après tout, mais aller jusqu'au bout de sa décision c'était autre chose. Alford lui aurait au moins apprit cela.
Il hocha la tête, compréhensif sur la suite. Ah oui ça il voulait bien croire que c'était perturbant de rencontrer un homme sensé avoir vécu des siècles plus tôt et d'apprendre en plus qu'il s'agissait d'un Kohan. Lui-même n'était pas trop sur qu'il aurait aimé cela, en fait non il était même absolument certain du contraire. Il sentait le poids des exigences de son illustre famille sur ses épaules depuis bien assez longtemps alors si en plus ses représentants devaient tout à coup apparaître pour lui demander des comptes... Il ne manquerait plus que ça tiens ! Gregorist passe encore, lui il serait heureux de le revoir, mais les autres ? Son père ? Ses grands parents ? Plus loin encore ? Non, sans façons. Il eut tout de même une réaction au sujet des Vol au Vent :
"C'est vrai que c'est étrange mais pas tant que cela quand on y pense. Les armes et autres objets légendaires ont bien une conscience non ? Nous aurions dû penser qu'il était possible d'en intégrer une dans d'autres types d'objets même plus grands... Ceci dit ça ouvre de sacrées perspectives."
Etait-il possible d'insuffler une conscience à quelque chose d'encore plus grand ? Une forteresse ? Une montagne ? L'océan ? Quoi que non, quand il y pensait l'océan avait déjà une conscience et c'était l'esprit du même nom. Etait-ce pareille ? A cette interrogation il sentit une intense migraine commencer à pointer sous son crâne et il préféra ne pas creuser plus loin. Il n'était pas le genre d'homme à se lancer dans des questionnements et des expériences de ce genre simplement pour voir le résultat. De toutes façons il était trop occupé à se cramponner à la table pour se préoccuper d'autre chose que du nom qui venait d'être prononcé :
"Esmelda ? Vous êtes absolument surs d'avoir reconnu sa voix ?"
Il n'avait plus revu sa cousine depuis la chute d'Aigue Royal et à ce qu'il en savait elle ne se trouvait plus à Gloria. On l'avait même présumée morte à un moment donné puis une rumeur avait couru selon laquelle elle se serait trouvée à la bataille des Marais. Comment démêler le vrai du faux ? La seule chose qu'il continuait de croire c'était qu'elle était en vie, le contraire aurait été trop douloureux déjà d'une et il était inexplicablement persuadé qu'il l'aurait su si elle était morte. A part cela, nada. Il ne savait rien. Alors en entendre parler à cet instant aussi incroyable que cela puisse être c'était réconfortant. Surtout qu'apparemment elle cherchait une arme capable de s'opposer à Vraorg... Tout à fait son genre ça tiens. Il ne pu toutefois que sentir son coeur se serrer à l'idée des dangers qu'elle devait courir. Dragonnière ou pas, il demeurait incapable de ne pas voir en elle la princesse à protéger envers et contre tout. Aussi inquiet qu'excité par tout ceci, il se pencha à son tour sur la carte qui venait d'être découverte tout en répondant à Luna :
"L'épée Astrale ? Non, je n'en ai jamais entendu parler... Ce doit être une épée légendaire qui n'est pas liée à ma famille, il en existe quelques unes mais celle-ci doit être très spéciale si elle peut détruire Vraorg."
Techniquement n'importe quelle épée ne pouvait-elle pas le détruire ? Il lui semblait bien que oui, le gros soucis c'était plus de parvenir à la planter dans sa cible si possible quand elle était sous forme humaine. L'épée astrale pouvait peut-être traverser des écailles de dragons... Peut-être même pourrait-elle donner assez de force à son porteur pour qu'il affronte Vraorg en combat et parvienne à le toucher ? Dans tous les cas, c'était un espoir à ne surtout pas négliger. Plongé dans ses réflexions autant que dans la carte, il n'en manqua pas moins de souligner ce que venait de dire la jeune femme :
"Angelhan... L'île perdue des humains, c'est de là que serait venu nos ancêtres et ils navigaient en effet sur d'étranges navires que nous savons désormais être des Vol au Vent. Le problème c'est que nous ignorons où se trouve cette île... Judovik Kohan est arrivé ici suite à une tempête dans laquelle il se serait égaré avec une bonne partie de sa flotte. Et cette carte ne semble pas indiquer le chemin. Elle ne dévoile que les mers proches d'Armanda et... Regardez. Il y a une croix ici.
C'était en pleine mer, à une journée de navigation, deux peut-être. Il serait facile d'y aller à dos de dragon c'était en pleine mer donc rien ne garantissait qu'ils pourraient se poser. Pensif, il secoua la tête :
"Non, je n'ai pas de nouvelles et aucun moyen d'aller lui porter secours car j'ignore où chercher. J'espère seulement qu'elle va bien et que nous finirons par la retrouver. A ce que j'en sais son dragon a disparu aussi après la bataille ainsi que Kylian Wallam et Lorenz Wintel. Peut-être sont-ils tous ensembles..."
Si c'était le cas alors elle était autant en sécurité que possible. Cynoë et Kylian veilleraient sur elle et garderaient un oeil sur Wintel à supposer que ce soit possible. Korentin ne pouvait de toutes façons rien espérer d'autre, il ignorait tout des dernières aventures de la jeune dragonnière.
"Non vous avez raison, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser passer une telle chance. Mais nous ne pouvons pas non plus mettre énormément de moyens dans cette quête dont nous ignorons tout, il y a aussi une guerre à mener et nous sommes en train de la perdre... Je ne peux pas prendre le risque d'envoyer des dragons là bas, ils ne pourraient pas se poser et pourraient se noyer d'épuisement. Il va falloir envoyer une expédition maritime, avec un navire de pêche peut-être... Nous n'avons rien d'autre."
L'idée d'envoyer de pauvres gens se trimballer sur des mers inconnues à la recherche dont ne savait quoi et sur une coquille de noix lui plaisait très moyennement mais avait-il le choix ?
"La question est de savoir comment nous allons trouver des navigateurs dans ce désert. A part quelques Lyssiens la plupart des rebelles seraient capables de se noyer dans une flaque d'eau... Même les elfes ont perdu leur lien avec la mer au fil des millénaires. Armanda n'est vraiment pas une terre de marins..." |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Une mer de sable [PV] Mar 20 Oct 2015 - 17:16 | |
| Matis comprit tout de suite que ses propos avaient été mal comprit, le garde avait tressailli au moindre de ses gestes et son Empereur l’avait jugé durement. Comment un simple soldat pouvait remettre en doute la parole d’un Kohan, qui plus est le chef de la rébellion ? Matis secoua la tête, trop blasé pour s’offusquer d’avoir été mal comprit ou de voir ses propos retournés à son encontre.
Je me suis mal exprimé Sire. Alfrod était un ami, lors de sa trahison je l’ai traqué pour vous rendre justice mais je n’ai réussi à lui mettre la main dessus. Quand je parles de gâchis je parle de tout ce qu’il aurait pu faire sans rejoindre votre cousin puis Vraorg. Je l’ai connu lors du siège de Gloria, et il n’avait rien à voir avec l’homme qu’il était dernièrement…
Quoi qu’il en soit cet homme est mort et ne nous causera plus de soucis.
Il n’avait rien à ajouter sur le sujet, il venait de perdre un ami, il venait de perdre les réponses à toutes ses questions en l’espace de quelques mots… Il ne pouvait dire que ce n’était pas grave, mais il n’était pas le temps de les pleurer, il avait bien d’autre problème en tête en ce moment même… La sentence avait était claire et l’homme en face de lui l’avait mené à bien en tant que Kohan, en tant que Chef et en tant que souverain légitime. Qui était il pour le remettre en cause ? Il n’était qu’un simple noble de second rang, mais il était un libre penseur… Alors autant garder tout cela pour lui, le reste n’avait pas d’importance.
Matis resta silencieux et mangea quelque peu tout en écoutant les propos de son seigneur. Il voyait dans ses yeux que beaucoup d’idées se mélangeaient les unes aux autres. Il réfléchissait sans doute à la possibilité de faire tellement avec des orbes de conscience, à quoi pensait il réellement ? Insérer des consciences dans des constructions diverses ? Qui se porterait volontaire pour pareil traitement ? Rester l’éternité enfermé dans un lieu, un objet ou quoi d’autre ? Il savait que l’on pouvait faire de même avec des lames ou des armes… Mais pour le reste ? Matis craignait de ce que ces révélations pouvaient apporter…
Le reste des propos des deux autres personnes autours de lui le firent cesser de manger. Korentin semblait douter de la véracité de ses propos, et c’était tout à fait normal… Luna ne connaissait pas Esmelda, aussi elle ne pouvait pas la reconnaitre, mais le jeune capitaine en était sûr… Il ne pouvait s’agir que d’elle. Aussi quand son seigneur lui posa la question, il lui sourit et hocha la tête en répondant le plus clairement possible.
J’en suis plus que sûr. Je l’ai connu jeune et je l’ai revu après coup. On ne peut changer autant de voix en trois ans, même après la déformation de la prison. Je peux assurer qu’il s’agissait de votre cousine Esmelda Kohan. Il n’aurait pu en être autrement.
Matis ne savait pas s’il y avait un possibilité de modification de voix par magie mais il ne mit pas ses idées sur la table. Le reste des propos le firent soulever un sourcil… Cette épée ne lui disait rien, et il semblait que ce soit le cas pour toutes les personnes autours de la table… Malheureusement. Mais si cette épée était capable de vaincre Vraorg, elle devait être d’une puissance incroyable… Bien loin de tout ce qui pouvait être trouvable sur Armanda.
Au moins, Korentin semblait connaitre l’ile en question. Matis en avait vaguement entendu parler dans son enfance et il semblerait que beaucoup de livre en ait parler… Mais qui lisait encore des livres ou des ouvrages ancestraux par les temps qui couraient ? La guerre, la bêtise et tellement d’autre chose semblait avoir fait changer les gens et oublier tout ce qu’ils savaient… Il resta silencieux tant que son Seigneur parlait.
L’homme comprenait l’importance de la quête mais savait aussi qu’il ne pouvait y affecter beaucoup de ressource, il était tout simplement hors de question d’affecter un dragon ou beaucoup d’homme. La guerre était terrible et comme il le disait si bien, ils étaient en train de perdre. Matis senti donc qu’il avait un carte à jouer à ce moment précis, qui semblerait assez fou pour prendre la tête d’une expédition suicide si ce n’était lui ? Si cela permettait de vaincre Vraorg, il ne pouvait pas passer à côté.
Je pense que nous n’avons pas le choix, même si nous ne pouvons y mettre beaucoup de moyen nous devons le faire. Votre cousine nous a clairement dit que nous devions avoir un vol-au-vent pour accéder au lieu contenant l’arme. Je sais que la situation est compliquée, mais je crains qu’elle n’empire si nous n’y allons pas.
Niveau équipage nous pourrions former une petite équipe capable de diriger le navire accompagnée d’un petit nombre de soldat pour récupérer ce dont nous avons besoin, quitte à prendre que des volontaires tant la mission semble quelque peu suicidaire. Nous ne sommes peut être pas des marins mais nous savons nous adapter.
Si vous acceptez d’investir un peu de ressource à ce projet, je me porte volontaire pour le mener à bien et conduire les volontaires jusqu’à ces terres désolées. Même si je dois en mourir, nous devons essayer de trouver un moyen de contenir et de battre le Dragon.
Le capitaine était déterminé, et il savait que d’autre le serait au moins autant que lui… Mais combien ? La question était de savoir si oui ou non ils pourraient mener à bien cette expédition. Le conseil leur donnerait il les moyens de leurs ambitions ? Est-ce que Korentin les suivrait ? Tellement de questions et si peu de réponse…
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| | | Luna Duruisseau Administratrice Régente d'Aldaria Dragonnière
| Sujet: Re: Une mer de sable [PV] Mar 27 Oct 2015 - 4:19 | |
| - J’espère que ce ne sont pas des histoires et que cette fameuse épée est réelle. Imaginez un monde sans Vraorg. Prononça doucement Luna.
À quoi l’épée astrale ressemblait et quelles étaient ses capacités? Il était bien difficile de le dire avec le peu d’informations qu’ils avaient. Cette épée était digne d’une arme portée par un héros d’un conte pour enfants, mais la gamine n’avait justement pas perdu son cœur enfantin. Elle n’avait pas perdu espoir et elle refusait de croire que tout était perdu. Elle gardait toujours espoir que le futur que lui avait jadis partagé son empereur était possible. Or, pour cela, il fallait d’abord que cet ignoble dragon blanc soit balayé de la surface d’Armanda et plus loin encore!
Mais où se trouvait cette arme légendaire? Supposons qu’elle soit réelle, arriveraient-ils à mettre la main dessus à temps? Avec les Esprits dont on n’avait de nouvelles depuis des lunes, les Théocrates qui sillonnaient les plaines et Vraorg qui cognait à la porte du Protectorat, il lui semblait que le temps était compté. Si la barrière cédait, c’était la fin. En cela, elle ne voulait pas y penser et Luna se reconcentra sur ce que pointait Korentin sur la carte.
- Vous croyez qu’elle représente quoi cette croix? Demanda-t-elle.
La curiosité teintait sa voix et elle s’était approchée de la carte afin de mieux voir. Les Angelhanais, ou peu importe comment on les appelait, n’auraient-ils pas pu indiquer clairement leurs intentions en se disant que leurs descendants se le demanderaient des siècles plus tard?! La protégée de Korentin ne l’interrompit pas et le laissa parler jusqu’au bout. Elle jugea également inutile de reparler d'Esmelda Kohan puisque cela n’avancerait rien et que ça ne servait à rien d’inquiéter le cousin de la princesse.
Un sourire se dessina sur ses lèvres tandis que le dragonnier d’émeraude disait qu’ils avaient raison. Bien sûr qu’ils avaient raison, quelle idée! La chance, même si elle était infime, méritait d’être saisie. L’empereur des hommes n’avait pas perdu espoir. Bien qu’elle l’aimait énormément comme un père, si Korentin avait lâché amèrement et laissé tomber, le grand estime qu’elle lui portait en aurait pris un énorme coup. Elle comprenait toutefois ses craintes, ses interrogations et le fait que les ressources étaient limitées.
Une croix, un bateau, des mers inconnues, une mission aux mille et un dangers… Qui serait assez fou pour se lancer sur une expédition suicide? Se tournant vers Matis, l’azur brilla d’un éclat complice. Il avait la même notion d’aventures qu’elle : toujours prêt à s’y lancer.
- Je ne crois pas que ce soit de trouver un équipage qui soit le plus difficile. Dans cette salle, vous avez déjà deux volontaires, Majesté. Et je ne fais pas référence à votre garde. Dit-elle en le désignant d’un geste de la main. Je sais que vous êtes probablement contre l’idée que je participe à une quelconque expédition, mais je suis grande maintenant. Je n’ai pas choisi la voie du soldat pour rester cachée au moindre danger. Moi aussi je veux changer le monde. Dit-elle d’une voix assurée.
La gamine croyait encore au rêve de Korentin, c’est-à-dire « la paix pour tous et une vie agréable. » Même si elle était certaine de son choix, il lui était difficile de confronter son protecteur à l’idée que sa protégée se jetait dans un monde sans pitié. Elle savait qu’il n’était pas d’accord avec le choix qu’elle avait fait, quoiqu’avec les années, il avait peut-être changé d’avis sur le sujet?
- On fera attention, n’est-ce pas, Matis? Lui demanda-t-elle en se tournant vers son ami, lui glissant un clin d’œil par la même occasion. Elle ne comptait pas le voir mourir, pas plus que de mourir elle-même. Elle avait fini par apprendre avec le temps qu’ils formaient une bonne équipe tous les deux et qu’ils étaient capables de se sortir de toutes sortes de situations les plus farfelues les unes que les autres. Je suis certaine que Matis serait capable de recruter des volontaires et qu’il y a certainement une personne dans tout le Protectorat capable de naviguer un bateau. Poursuivit-elle, se tournant à nouveau vers Korentin. Et pas question de me laisser en dehors de ce projet. S’il y a une expédition maritime, je veux y être. J’avoue n’être jamais montée sur un navire, mais je vous assure que je peux être utile. Ne serait-ce qu’avec mon totem. Si je peux prévoir une tempête ou même mieux, éviter qu’il y en ait une. Je ne crois pas que ce serait de refus. Non?
Elle sourit suite à cette tentative de convaincre ses compagnons de l’utilité de l’avoir au sein d’une expédition navale.
- Le plus difficile, je crois, ce sera de construire un Vol-au-Vent même si on a en main les plans. Si seulement Dracos pouvait nous en offrir un gratuitement, ce serait tellement plus simple. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Une mer de sable [PV] Mar 27 Oct 2015 - 12:30 | |
| HJ : on touche à la fin non ? Voulez vous conclure ? Notez que le rp de la découverte du vol au vent est déjà en cours ("Vogue la Galère") donc vos personnages ne peuvent pas en être. (il en faut pour tout le monde) Pour ça que Korentin vous l'interdit =)
Matis et lui ne s’étaient pas bien compris, ce qui n’était guère étonnant car ils étaient tous deux très différents. Il hocha la tête en silence lorsque celui-ci s’expliqua, respectueux de l’éventuelle peine qu’il devait ressentir pour l’homme qu’il avait connu avant toute ces horreurs. La confirmation qui vint ensuite qu’il devait bien s’agir de la voix d’Esmelda l’emplit de joie et de soulagement, elle était donc en vie malgré les rumeurs… Il avait cru mourir lorsqu’on l’avait informé de la mort de sa cousine mais bizarrement il n’avait pas réussi à y croire tout à fait et il fallait croire qu’il avait raison de suivre son instinct. Comment aurait-elle pu s’adresser aux deux protégés si elle n’était plus de ce monde ? Il voulait bien respecter tous les pouvoirs incroyables de la magie mais il ne fallait tout de même pas exagérer !
Un monde sans Vraorg… La petite voix claire de Luna venait de le projeter dans des rêveries des plus agréables. Lui qui avait cru que le pire était arrivé lorsque son cousin était mort et que sa femme l’avait trahit avait été bien détrompé ! Le pire c’était Vraorg, et il était prêt à tout pour en débarrasser ce monde. Qu’importait ce qui pourrait arriver ensuite, ce serait toujours mieux que ce qu’ils vivaient actuellement car il y aurait au moins un espoir de se reconstruire même si ce devait être sur des cendres. Un espoir pour les futures générations aussi… Elles pourraient oublier tout ça, ou plutôt non, ne pas l’oublier afin que cela ne puisse recommencer. Elles feraient en sorte que l’avenir soit meilleur, Korentin avait confiance en son fils et en tous ses contemporains pour cela. Il haussa les épaules avec ignorance lorsque la jeune femme l’interrogea sur la croix :
« Je ne sais pas, mais elle n’est pas là par hasard… »
Une croix sur une carte c’était toujours synonyme de trésors ou de lieux intéressants à découvrir. Angelhan ne pouvait être si près des cotes bien sur sinon elle aurait été découverte depuis longtemps mais peut-être trouveraient-ils le moyen de la rejoindre ? Ou bien quelque chose capables de les aider à s’opposer à Vraorg ? Ne pas essayer serait un crime de toutes façons dans leur situation, et Falkire l’avait bien compris, ce qui tira un sourire au Kohan :
« Toujours partant pour l’aventure n’est-ce pas ? Je n’ignore plus rien de votre valeur Matis, et j’admire votre courage. Mais vous avez besoin de repos et vous n’êtes pas un marin… Sans doute serez-vous plus efficace ici à Sandur. Toutefois vous avez raison, nous devons envoyer un petit groupe et je pense savoir qui nommer. »
Un officier Lyssien ferait l’affaire et un nom lui venait justement à l’esprit. Il saurait se débrouiller avec un bateau. Resterait à trouver un équipage, il avait déjà quelques idées. Ses deux invités devraient s’y faire car il ne reviendrait pas sur cette décision-ci, il était bien placé pour savoir à quel point on était fragile lorsqu’on revenait de cavale et même si il avait confiance en eux il préférait donner de meilleures chances à l’expédition de réussir :
« Toi non plus Luna tu n’en feras pas partie, et cela n’a rien à voir avec tes capacités. Il faut savoir s’effacer parfois pour donner toutes ses chances à un projet. Tu es soldat effectivement. Tu obéiras donc à ton empereur. »
Il espérait qu’elle comprendrait qu’il ne s’agissait pas là d’une manœuvre pour la protéger mais bien d’une décision stratégique tout ce qu’il y avait de plus logique. Il avait de très bons soldats bien plus reposés que ces deux là et plus indiqués pour mener une expédition maritime, il serait donc idiot de les envoyer et ainsi de diminuer leurs chances de réussite. Tour à tour, il les fixa de son regard ferme. Le message était clair, pas de discussion possible y compris pour Luna. Ils avaient affaire à l’Empereur à cet instant et pas au protecteur. Il ne les laisserait pas faire ce qu’ils voulaient et sanctionnerait sévèrement une désobéissance.
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| Sujet: Re: Une mer de sable [PV] Mar 27 Oct 2015 - 17:09 | |
| Hrp : Pas de soucis pour moi Ca me prend tellement que j’aurais envie de tout faire mais tu as raison, il faut en laisser aux autres. Matis comprenait parfaitement ce que son seigneur lui disait et, pensant avoir déjà eu pas mal de liberté de mouvement, décida de laisser quelqu’un d’autre mener ce combat. Il avait effectivement besoin de se reposer, et il savait que c’était aussi le cas de la jeune protégée de Korentin. Pour arriver à lui faire comprendre cela il n’aurait pas de mal, peut être essayerait elle d’obtenir autre chose pour compenser, mais pour le moment il fallait qu’elle se contente de ce qu’ils avaient déjà fait. Et de toute manière il y aurait encore beaucoup d’aventure à mener à bien. Le capitaine posa donc une main douce sur l’épaule de la jeune femme en l’observant calmement. Malheureusement sur ce coup là nous allons devoir laisser la main Luna, mais il nous restera suffisamment d’aventure. Le Seigneur Kohan à raison sur ce point, nous ne pouvons pas nous accaparer l’ensemble des objectifs du protectorat même si nous étions sûr que tu puisse les mener à bien.En tant que soldat, officier et homme au service de l’Empereur il savait qu’il avait une place à tenir, et ce n’est que par respect pour la personne qu’il la tenait. Il avait beaucoup plus de respect pour l’homme que pour son statut n’était ce pas ça le plus important ? Il regarda son souverain calmement et lui posa une simple question. Avez-vous déjà en tête une personne pour mener à bien cette mission ? Si nous ne pouvons appartenir à l’expédition peut être pourrions nous leur fournir des informations qui pourraient leur être utile Sire.L’homme avait été très clair dans ses propos, et même s’il ne semblait pas trop apprécier le fait que la jeune femme soit devenue soldat, il attendait d’elle qu’elle se comporte comme telle. De ce fait elle devrait respecter les ordres de ses supérieurs qu’ils soient ses amis ou non. Le capitaine Elenien comprenait clairement la situation dans laquelle ils se trouvaient tous les deux, trois ans de séparation, ils devraient réapprendre à se connaitre… Et il ne tenait pas à ce qu’elle disparaisse une nouvelle fois pour se mettre dans des situations compliqués, alors il se dit qu’il avait peut être une carte à jouer. Un dernier point me taraude Sire, si vous me permettez j’aimerais vous l’exprimer. Maintenant que je suis sorti de prison, j’aimerais reprendre mon poste dans l’armée à votre service. Je ne connais pas les effectifs actuels du protectorat en matière d’officier, mais je pense que mon expérience et mon savoir-faire en matière de guerre pourrait vous être utile.
Loin de moi l’idée de profiter de la situation pour glaner de l’avancement ou quoi que ce soit d’autre. Tout ce que j’aimerais c’est pouvoir combattre à nouveau, guider les hommes à la guerre et me venger. On dit souvent que la vengeance n’est pas un bon moteur pour un soldat, mais je ne peux vous cacher qu’en ce moment c’est bien ce feu là qui brule en moi. Autant être honnête, il avait de la haine en lui-même s’il cherchait à la dissimuler… Korentin avait vécu les mêmes choses que lui, pire même, aussi il comprendrait pourquoi il laisserait ce feu bruler en lui. Il ne cherchait pas à perdre le contrôle de ses émotions, mais rapidement il devrait s’en servir contre les hordes de la Théocratie… Et j’ai une autre requête sire, je sais que cela fait beaucoup en une seule soirée… Mais j’aimerais que Luna soit sous ma responsabilité… Elle… Elle a bien changé et je lui dois la vie, j’aimerais lui apprendre ce que je sais, et tenter d’un faire un bon soldat et un excellent officier capable de bien vous servir. Il observa la jeune femme en souriant et conclut, Il y a de quoi faire quelque chose de bien avec elle… Elle ira bien loin. |
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| Sujet: Re: Une mer de sable [PV] Lun 9 Nov 2015 - 11:52 | |
| HJ : voilà conclusion pour moi ! à voir si vous voulez reposter ou pas. Merci pour ce rp, j'y ai pris beaucoup de plaisir malgré les imprévus qui l'ont jalonné et perturbé è_é je m'occupe de la paperasse =)
Il fut soulagé de voir que l’un des deux au moins comprenait sa position. C’était plus facile ainsi et bien moins désagréable que s’ils avaient dû tout les deux s’opposer à sa décision. Après tout il n’était jamais facile de déléguer une tâche que l’on estimait importante, il était bien placé lui-même pour le savoir. Et plus on était jeune et enthousiaste, pire c’était… Autant dire que pour Luna il s’agissait là d’un sacrifice assez important. Il la fixa un moment, pensif, puis en revint à l’homme qui l’interrogeait :
« J’ai plusieurs idées oui, mais dans tout les cas il faut que ce soit un Lyssien qui commande cette expédition. Ils sont les plus à même de parvenir à mener un navire jusqu’à cette localisation. D’autant plus que nous n’en avons pas beaucoup, je n’aurai guère plus qu’un vieux rafiot de pêche à leur confier hélas… L’homme désigné choisira ensuite son équipage à l’exception de quelques hauts mages que je choisirai moi-même. Je vous transmettrai son nom dès que je l’aurai, vos informations seront en effet sans doute très utiles. »
La suite ne l’étonna pas une seule seconde, il était passé par les mêmes difficultés que Falkire et ne s’étonnait donc pas de ses réactions. Lui aussi n’avait rien eu de plus pressé à faire une fois libéré que de reprendre la lutte contre Vraorg. Chacun à sa place et à son niveau, ils luttaient dans le même but. Mais seuls ceux qui avaient été prisonniers à Morneflamme savaient exactement pourquoi ils se battaient et la fureur qui brûlait en eux était autant une force qu’une faiblesse. Il n’avait pas le droit de l’empêcher de continuer son combat, cela équivaudrait à le laisser se consumer tout seul sans aucun moyen de diriger sa colère. Jamais il ne lui ferait une chose pareille en sachant quelles souffrances cela pouvait engendrer. Toutefois et alors même qu’il ouvrait la bouche pour lui répondre il fut surprit par la demande suivante. Luna, sous ses ordres ? Cela il ne l’avait pas prévu… Il avait plutôt penser à confier la jeune femme à quelques très hauts officiers triés sur le volet. Non pas qu’il compte vraiment l’éloigner des combats car il savait qu’elle le prenait mal mais au moins voulait-il qu’elle ai une place spéciale au sein de l’armée, une place convenant à son rang de pupille…
Il se fit silencieux, réfléchissant. La jeune femme ne disait rien mais il la connaissait désormais assez pour savoir quels étaient ses désirs. Elle ne voudrait pas d’une place spéciale, et détesterait sans doute être confiée à un haut officier plus habitué aux cartes et aux stratégies qu’à la rigueur du terrain. Oui, il savait parfaitement ce qu’elle préférerait… Mais ce n’était pas pour autant plus facile de le lui accorder car le simple fait de l’imaginer plongée dans les rigueurs de l’armée sans aucun filtre ni protection pour la séparer des rustres soldats lui déplaisait. C’est donc avec un profond soupir qu’il se décida :
« Loin de moi l’intention de vous retirer vos prérogatives Falkire. Nous avons un affreux besoin de soldats et d’officiers expérimentés et quand bien même j’aurai été heureux de vous accorder quelques temps de repos je n’ai pas pour autant d’autre choix que d’accepter votre demande avec soulagement. J’enverrai des ordres pour que vous soyez réintégré et admis au rang de commandant*. Le nouveau régiment de Luna n’a actuellement plus d’officier supérieur. »
Son regard s’était tourné vers la jeune fille tandis qu’il prononçait son nom, pressentant qu’il allait lui faire plaisir. Il venait en effet de l’affecter à un régiment normal qui ne serait ni plus ni moins exposé que les autres au feu de l’action. Elle serait traitée comme les autres soldats et devrait servir sous les ordres de ses sergents, lieutenants et capitaines qui obéiraient eux même à Falkire. Ne restait qu’à espérer qu’elle saurait se faire respecter et surtout qu’elle ne prendrait pas trop de risques tout de même… Il la fixa longuement, un regard appuyé qui voulait dire beaucoup ; « je te fais confiance, mais prend soin de toi et ne me déçois pas… ». Enfin l’or de ses prunelles se fit plus sévère tandis qu’il revenait à Falkire :
« Ce régiment est basé dans le désert et non pas sur les avants postes mais ne vous y trompez pas. Il se situe en dehors de la barrière magique et se heurte souvent aux incursions des impériaux. Prenez soin de vos hommes Falkire, nous avons eux suffisamment de pertes comme cela. »
Et par-dessus tout, prenez soin de ma pupille. Il ne pouvait le lui dire clairement sous peine que cela passe pour une demande de traitement de faveur pour Luna. Il ne voulait pas la rabaisser. Mais son regard était très clair et Matis le comprendrait sans doute sans mal : il serait tenu responsable si un malheur devait arriver à la pupille du roi… Le silence s’établit alors entre eux, le repas se terminait. Bientôt chacun retournerait à la place qui lui avait été assigné dans ce monde étrange, et leur lutte commune reprendrait…
*Commandant : La colonne vertebrale de la chaine hierarchique, ils commandent leur régiment et executent les manoeuvres ordonnées par leurs généraux. Ce grade se situe au dessus de celui de capitaine (c’était ton grade si je ne me trompe pas Matis). Il s’agit du dernier post de terrain, ensuite ce sont les généraux qui, eux, commandent le plus souvent à distance.
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