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| A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] | |
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Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Ven 18 Sep 2015 - 22:28 | |
| 20 janvier de l’An 5 de l'âge d'obsidienne
La nuit était claire et calme. Le vent, qui dans la journée avait soulevé le sables et ainsi aveuglé les Protégés s’était calmé pour n’être plus qu’un murmure, qu’une brise légère qui faisait à peine voleté les capes dont les noctambules se paraient afin de quitter la chaleur de Fort Espérance. Orfraie était de ceux la et la lune éclairait gracieusement son chemin. Vêtue de son armure, comme à l’accoutumé, l’Elfe avait toutefois également équipée sa cape afin de sortir à l’extérieur. La chaleur étouffante avait laissé sa place à une fraîcheur plus que bienvenue et amplement supportable pour un Elfe, mais la militaire préférait avoir de quoi se couvrir en cas de besoin. Toutefois, il y avait une raison à cette sortie nocturne, c’est pourquoi Orfraie était en arme. Elle portait Palantir en bandoulière ainsi qu’un carquois remplis de flèches, de plus le fourreau de son épée pendait sur sa hanche gauche tandis que le fourreau de sa dague se trouvait dans son dos, fixé à sa ceinture en cuir. L’Elfe avait décidé d’effectuer une petite ronde nocturne, tout en profitant de celle-ci pour admirer les étoiles.
Alors qu’un vent très léger faisait doucement voleté sa longue chevelure lie de vin, la princesse leva son nez vers la voûte céleste et laissa son regard contempler les étoiles. Devant ce spectacle magnifique, l’Elfe se remémora sa rencontre de la veille avec Dame Blanchécume, une Chanteciel. Avec elle et en compagnie de Lisaë, elles avaient parlé des astres. Cette rencontre avait été très plaisante pour la princesse qui, pendant quelques instants, avait sentit le trou dans sa poitrine se refermer partiellement. Elle qui avait évité les Baptistrels ces derniers siècles se demandait à présent si cela avait vraiment été la meilleure chose à faire. Orfraie ne pourrait jamais retrouver ce qu’elle avait perdu, mais partager ses connaissances avec Aléria lui avait fait du bien. Un sourire se dessina sur son visage tandis qu’elle passait ses longs doigts fins dans sa chevelure, ramenant celle-ci sur son épaule droite tandis qu’elle s’arrêtait au sommet d’une dune. La visibilité était très bonne, même pour un Humain pensa t-elle, l’Elfe put donc laisser son regard se promener sur l’immensité du désert à loisir. Ce paysage pouvait semblait des plus monotone, mais Orfraie y trouvait une certaine beauté mortelle. Ces dunes étaient leurs ennemies mais également leurs alliées. Le désert les protégeait tout en plaçant les Protégés dans une dangereuse situation. La Princesse poursuivit sa route sur le haut de la dune, ses pieds s’enfonçant dans le sable et rendant la marche un peu plus longue que d’ordinaire, mais tout de même plus rapide que celle d’un Homme et définitivement toujours aussi aérienne, toujours avec cette démarche féline.
Une dizaine de minutes plus tard, les saphirs de la princesse se posèrent sur une silhouette solitaire, marchant avec difficulté au cœur des dunes. Les sourcils de la guerrière s’arquèrent tandis qu’elle changeait de cap afin de venir à la rencontre de cet être inconnu, la main gauche sur la garde de son épée. Ainsi, l’Elfe dévala une dune sans perdre une seule fois son équilibre, faisait toutefois voler le sable autour d’elle, quelques grains venant se déposer sur ses épaules aidé par le léger souffle du vent. Celui-ci soufflait doucement de côté, faisant ainsi voleté la cape de la princesse, ainsi que sa chevelure à la teinte rougeâtre. Au moins, avec un tel vent, elle ne venait pas cacher son visage et gêner sa vision. A mesure qu’elle se rapprochait, la silhouette se fit plus distincte et bientôt, Orfraie fut en mesure de reconnaître la personne qui venait droit sur elle, les bras chargés de paquets. Il s’agissait d’Aléria Blanchécume, la Chanteciel et celle-ci portait contre sa poitrine ce qui semblait être du matériel médical. Sans doute venait-elle d’un avant poste, le Fort manquant de fourniture. Ce ne serait pas la première fois, ni la dernière. La Princesse s’approchait désormais à vive allure, ses pas se faisant plus grand et plus rapide. Se promener dans le désert la nuit était plus difficile pour une humaine, Aléria ne possédait pas la vision des Elfes. Le faire les bras charger de paquets devait être encore plus compliqué. Il restait une petite dune à gravir pour que la Chanteciel soit au même niveau que la princesse, toutefois Orfraie vit le pied de celle-ci glisser dans le sable et l’humaine commencer à basculer en arrière.
La militaire fut alors très rapide et combla l’espace qu’il y avait entre elle en quelques enjambés. Les doigts d’Orfraie s’enroulèrent ensuite autour du poignet d’Aléria en une poigne ferme mais douce, chaude également. Elle la tira vers elle alors que ses paquets chutaient dans le sable, évitant à l’humaine une chute peu agréable en l’attirant contre elle, son bras gauche s’enroulant de lui-même autour de sa talle afin de la stabiliser. La différence de taille entre les deux femmes faisait, toutefois, qu’Aléria avait son visage au niveau de la poitrine de l’Elfe et même si celle-ci portait son armure, cela restait assez étrange. Orfraie posa ses deux mains sur les épaules de la Baptistrelle et plongea son regard dans le sien, ses sourcils arqués montrant une certaine inquiétude.
« Aia*, Dame Blanchécume. Rien de cassé ? » S’enquit la Princesse avec douceur. « Je ne vous cache pas mon étonnement de vous trouver ici, les bras charger de paquets, en pleine nuit et seule qui plus est. » Ajouta Orfraie, toujours sur ce même ton emprunt de douceur, de sa voix grave à l’accent légèrement chantant. « Puis-je vous aider à transporter votre fardeau ? »
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* Aia = Salut, en Elfique.
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| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Ven 18 Sep 2015 - 23:29 | |
| Aléria savait que la nuit allait se refroidir dangereusement, n’osant pas apprécier la fraicheur presque réconfortant après une journée aussi chaude. Elle avait cependant passé la journée à l’intérieur, à soigner des blessés, et avait pu rencontrer et discuter avec un vampire…Un nouvel arrivant. Ce à quoi ressemblait la plus part de ses journées (sans les vampires bien sûr), si elle n’était pas occupée à apprendre certaines choses aux enwr. Parfois elle joignait la leçon à la pratique, et demandait de l’aide aux élèves pour soigner les blessés. Le côté pratique était ainsi multiplié.
Elle avait l’intention de se coucher…éventuellement. Mais elle avait envie de profiter de la présence de la voute céleste avant de laisser son corps s’assoupir pour laisser place à ses rêves. Elle s’était donc portée volontaire à aller chercher du matériel afin d’assurer les soins pour la journée suivante...Et elle avait peut être pris trop de matériel, et pas assez de protection. L’humaine songea qu’à ce moment ci de l’année, il devait neiger ailleurs dans le monde…Pis elle songea que la neige lui manquait un peu. Aléria déplaça une main sur son bras, la neige n’était pas là, mais l’air était de plus en plus frisquet. Elle aurait peut-être dû s’emporter une cape, ou bien une couverture à l’improviste, ce n’était pas très prudent, et elle était trop avancée pour revenir sur ses pas, elle devait aller jusqu’au fort avec tout cela dans les mains.
Entre un mouvement de bras et un paquet qui glissait, puis une autre main qui tente de récupérer ce paquet en ne faisant qu’échapper les autres, la Chanteciel glissa et se retrouva sans préavis dans les bras d’une elfe, plus précisément, ceux de la princesse avec qui elle avait discuté il n’y avait pas si longtemps, accompagné de son élève. Tous les paquets étaient officiellement tombés et elle n’allait pas les récupérer d’un tour de main…Et elle n’avait pas eu le temps de comprendre la situation qu’elle avait pu se redresser doucement, le rose légèrement piqué aux joues. Mais l’obscurité cacherait probablement ce fard. Après tout, tomber dans une telle position était gênant, surtout lorsque sa grandeur laisse son visage tomber là où il ne faut pas. Et la princesse avait ce regard imposant, et imposé, que la Chanteciel ne voulait pas détourner par peur de sembler impolie.
-Princesse Ataliel. Je vais bien…merci, même si je doute que le sable m’aurait permis de me casser un membre, plaisanta-elle doucement
Par contre, je n’aurais pas aimé tomber sur un couteau de médecine…Merci de m’avoir aidé. L’humaine sourit à la princesse avant de se pencher afin de commencer à ramasser ses paquets :
-Votre aide n’est pas de refus, ce n’est pas particulièrement lourd, mais un peu encombrant.
Aléria se frotta un peu les bras, constatant sa peau qui commençait à avoir la chair de poule. Puis elle souffla tout doucement :
-En fait…j’avais envie de profiter du ciel, et de ses lumières.
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| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Sam 19 Sep 2015 - 13:35 | |
| L’obscurité cachait effectivement la rougeur des jours d’Aléria, mais l’Elfe pouvait tout de même déceler sa gêne en scrutant son visage, ce qu’elle fit quelques instants avant de détourner le regard, posant ses saphirs sur les paquets que la Baptistrelle avait lâché alors qu’un léger sourire étirait ses lèvres charnues.
« Ne me remerciez pas, c’est normal. » Répondit la princesse, qui retira ensuite ses mains des épaules d’Aléria et se pencha pour récupérer la moitié des paquets qu’elle empila sur son bras droit avec dextérité, les tenant en équilibre. « Vous avez de la chance que ma route ai croisé la votre. » Ajouta Orfraie avec un sourire, ses saphirs rencontrant une nouvelle fois ceux de la Baptistrelle.
L’Elfe se mit ensuite en route, prenant le temps de couler quelques regards en direction de Dame Blanchécume afin de s’assurer que celle-ci la suivait et ne peinait pas trop. Cette dernière brisa le silence de la nuit pour révéler qu’en vérité, elle avait envie de profiter du ciel et de ses lumières. Cette révélation, faite à voix basse, éclaira le visage de la militaire, qui s’arrêta un instant et se tourna vers Aléria.
« Je suis sortie pour cela également, entre autre chose. » Révéla Orfraie, sur un ton identique à celui que la Cawr venait d’utiliser. Son regard capta ensuite les frissons de l’humaine, dont le corps ne supportait pas aussi bien le froid que celui de l’Elfe. De sa main libre, celle-ci entreprit donc de dégrafer sa cape, qu’elle passa ensuite sur les épaules de la Baptistrelle. « Elle n’est pas d’excellente qualité, mais elle vous gardera au chaud. N’ayez pas d’inquiétude me concernant, les Elfes supportent mieux les basses températures que les humains. » Ajouta la princesse, tandis qu’elle reprenait la route en direction du fort. Sa cape était grande pour Aléria, le bas de celle-ci trainant dans le sable à chacun de ses pas… mais c’était mieux que rien.
Quelques minutes s’écoulèrent, troubler uniquement par le crissement du sable sous leurs bottes. Lorsque les deux femmes arrivèrent au pied d’une nouvelle dune, la princesse offrit sa main à la baptistrelle pour l’aider à monter, de façon à ce qu’elle ne perde pas l’équilibre une nouvelle fois, au risque de finir pleine de sable, ses paquets éparpiller autour d’elle. Toutefois, plutôt que de continuer vers le Fort, Orfraie demeura tournée vers Aléria, ses saphirs ne quittant pas les siens.
« Si vous êtes suffisamment réchauffé, que diriez vous de nous allonger afin de profiter des étoiles ? » Proposa t-elle, un léger sourire étirant ses lèvres.
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| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Sam 19 Sep 2015 - 20:42 | |
| L’humaine sourit de manière paisible, c’était la moindre des choses de la remercier, ou alors la situation aurait créé un malaise vu la manière dont elle était tombée, la princesse aurait pu croire qu’elle s’était offusquée, ce qui n’était pas le cas. Mais sa chute s’était avérée beaucoup plus douce que si elle avait heurté le sol, et elle n’allait pas faire comme si ce n’était rien. La Chanteciel soutint de regard bleu clair, illuminé par la lumière de la lune.
-Et quelles sont donc ces autres choses, princesse?
Elle put lui répondre avant que l’elfe ne remarque la froideur de sa peau. Elle était bien habile pour réussir à lui déposer sa cape sur les épaules d’une seule main, par contre, les cheveux maladroitement attachés d’Aléria tombèrent en cascade dans son dos, et de chaque côté de son visage, laissant dévoiler la longueur de ceux-ci. Il serait peut-être temps d’en couper quelque centimètre? Après tout, elle ne pouvait plus prétendre avoir le confort d’une vie bourgeoise dans un climat tempéré. Aléria porta son regard sur cette cape que la princesse lui avait offert pour un moment et senti tranquillement la température devenir plus chaude, et détourna les yeux vers l’elfette en souriant doucement. Elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier le parfum du tissu, celui qui venait de sa porteuse originelle. Cette femme avait quelque chose de calme, de posé, mais une prestance qui reflétait la force de son métier. Cette cape sentait forcément un peu comme…quelque chose de viril, en gardant la douceur de sa propriétaire.
-Si vous ne voulez pas que je vous remercie, il ne faut pas en faire autant, ria-t-elle légèrement.
Elle se sentait toute petite à côté d’elle, et la grandeur de cette cape qu’elle ne pourrait porter si ce n’était que pour dépanner au risque de porter trop grand pour soi ne faisait qu’amplifier ce sentiment. Il était rare qu’elle avait cette impression, mais Orfraie étant une princesse et anciennement maîtresse baptistrelle…C’était comme si elle était plus grande qu’elle, en tous points. Alors qu’à l’habitude, les personnes qu’elle fréquentait le plus souvent avaient moins d’expériences qu’elle, que ce soit de ses élèves ou les membres de sa famille. Et les Cawr eux semblaient être ses égaux. La Chanteciel écouta la proposition de l’elfe en la regardant dans les yeux, même si son esprit fantasmait de pouvoir détourner ce regard intimidant, mais tellement joli. -Je veux bien, mais pas pour toute la nuit, la température sera bientôt beaucoup trop froide pour nous permettre de rester ici…Si vous voulez nous pourrons toujours rejoindre le fort avant de regagner nos tentes…
Aléria monta la dune la plus près avant de reposer ses paquets au sol et de s’étendre, tenant la cape de l’elfette bien contre elle afin de conserver sa chaleur. Elle sourit en voyant le visage de la princesse près d’elle, lorsqu’elle s’étendit à son tour, et se surprit à détailler ses traits. Elle aurait eu envie de les capturer dans sa mémoire pour en faire un dessin, même si le papier manquait cruellement, elle était certaine que cela valait bien une page. La baptisrrelle savait que son côté rêveur la poussait à observer ce qu’elle trouvait beau, dans une fixation tant qu’elle n’arriverait pas à le capturer dans une image, à l’immortaliser. Elle trouvait bien que trop dommage d’abandonner certaines images sans pouvoir les détailler plus qu’elle en aurait eu envie. Et elle savait pertinemment que fixer quelqu’un pouvait être très désagréable pour cette personne. La Chanteciel ne garda donc pas son regard fixé au visage d’Orfraie, bien que l’envie y fût.
-Dites-moi Princesse, commença-t-elle en portant son regard vers le ciel, compreniez-vous, lorsque je disais que mon ressenti envers les étoiles venait du fond de mon ventre, de mon cœur plutôt que de théories, ressentiez-vous la même chose concernant l’eau, ou toute forme de magie?
Était-elle seule à entendre les mélodies comme elle les entendait? Elle avait parfois l’impression que personne ne voyait les choses du même point de vue que ses yeux.
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| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Sam 19 Sep 2015 - 21:56 | |
| « Une ronde dans les alentours du fort. » Répondit la princesse à la question de la Chanteciel.
Bon, cette ronde était en vérité l’excuse qu’elle avait pour sortir profiter des étoiles, mais elle ne prit pas la peine de le dire à voix haute, se doutant qu’avec ses pouvoirs Aléria serait peut être en mesure de le comprendre par elle même. Si la Chanteciel avait l’impression de se trouver aux côtés de quelqu’un de plus grand qu’elle, il en était un peu de même pour la princesse. Celle-ci admirait Aléria pour sa dévotion envers l’ordre baptistral et leurs devoirs, leurs responsabilités. Elle admirait également l’humaine car celle-ci, malgré son jeune âge, était une Cawr alors qu’il avait fallut deux siècles à l’Elfe avant de le devenir. L’humaine accepta finalement de profiter de la voute céleste avec elle, mais prévint qu’elle ne pourrait rester toute la nuit en raison de la température, celle-ci aller encore chuter et la cape d’Orfraie ne pourrait la tenir au chaud éternellement. La princesse esquissa un sourire et répondit d’un ton espiègle.
« Je ne voudrais pas vous forcer à passer la nuit avec moi. Si cela devait se faire, j’aimerais que ce soit de votre plein grès. » Fit Orfraie avant d’ajouter : « Mais effectivement, nous pourrions continuer à parler au Fort, avant de prendre un peu de repos. »
Au sommet de la dune, la princesse saisit Palantir, son arc, et le posa dans le sable. Elle retira ensuite son carquois et en fit de même, de façon à ne pas être gêné lorsqu’elle s’allongea sur le dos, aux côtés d’Aléria qui, pour sa part, tenait la cape bien contre elle afin de rester au chaud. L’Elfe se redressa toutefois et passa sa main dans son dos, d’où elle tira sa dague de fourreau et la planta dans le sable. Elle se tourna ensuite vers la Baptistrelle et lui adressa un sourire d’excuse.
« Navrée pour cet étalage d’armes mais s’allonger en les portant est définitivement très inconfortable. Je me sens nue, sans elles. » Ajouta l’Elfe, comme pour justifier le fait d’être autant armé.
Orfraie passa son bras droit sous sa tête, faisant cliqueter son épaulière métallique par la même occasion. Elle tourna ensuite son visage vers celui de l’humaine, qui semblait en grande contemplation. Cette pensée fit naître un sourire sur les lèvres de l’Elfe, qui s’étirèrent jusqu’à dévoiler sa dentition parfaitement blanche.
« Vous voyez quelque chose qui vous plais ? » Demanda malicieusement l’Elfe, sans se départir de son sourire.
C’est à ce moment que la Baptistrelle détourna le regard, ne faisant que plus sourire Orfraie, qui croisa les jambes et porta également son regard vers les étoiles quelques secondes plus tard. Toutefois, le silence ne dura pas et Aléria le brisa la première, posant alors une question en apparence innocente, mais qui accéléra subitement le rythme cardiaque de la princesse. Celle-ci porta sa main gauche à sa poitrine et ferma les yeux quelques instants, sans savoir si Aléria l’observait de nouveau ou non.
« Je… Je… oui. Oui, je vous comprends parfaitement lorsque vous dites cela. J’entendais l’eau murmurer, chanter même, jusqu’au tréfonds de mon âme. C’est une sensation que je peine à décrire, mais… Le monde chantait et était lumineux. » Expliqua Orfraie, incertaine d’être comprise par Aléria. Toutefois, elle poursuivit. « Puis un jour, j'ai rompu mon serment. Je ne regrette pas mon geste, mais ce jour là, ce fut comme si une main invisible arrachait une partie de mon âme tandis que le monde devenait terne et horriblement silencieux. Ce fut douloureux... et aujourd’hui encore je ressens ce vide, ce trou dans ma poitrine que rien ne pourra jamais combler. » Conclut Orfraie de sa voix douce, son regard se posant sur le profil de la Baptistrelle. Si cette histoire pouvait être douloureuse, le ton employé laissait plutôt le champ libre à Aléria pour poser plus de questions, si elle le souhaitait.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Dim 20 Sep 2015 - 6:41 | |
| La baptistrelle ne savait que répondre à ce sous-entendu pour le moins…peu subtil. Elle avait simplement dérivé l’expression ‘’Je n’ai pas toute la nuit’’ innocemment, elle n’avait pas voulu faire allusion à passer la nuit dans les bras de la princesse, et surtout si elle avait voulu en parler elle n’aurait pas été aussi rapide, ou bien elle n’aurait pas joué avec les mots afin de cacher son envie. L’humaine n’y voyait qu’une chose : L’ancienne baptistrelle était taquine, et devait bien être amusée par la gêne qui se manifestait sur le visage d’Aléria que ce soit par son regard fuyant ou ses joues rouges vives. Elle ricana tout de même légèrement afin de ne pas installer un malaise entre elles.
-Je…ne voulais pas…ce n’est pas ce que je voulais dire…
Mais si c’est ainsi que vous aimez le voir…Je ne m’opposerai pas aux volontés d’une princesse…
Aléria était habituée de recevoir des compliments, et d’avoir quelques prétendants, mais la cour qu’elle recevait se faisait souvent trop polie, ou justement trop brusque pour la faire rougir. Elle avait toujours pris la chose avec humour, et n’avait jamais accepté des avances si elle prenait bien tous les compliments tant qu’ils étaient appropriés. Mais elle n’avait pas cette impression de se retrouver face à un éternel gamin qui ne faisait qu’admirer sa beauté en tentant d’oublier un peu son côté rêveur et artiste qui dérangeait un peu.
Aléria sourit tendrement à Orfraie lorsqu’elle s’excusa de devoir sortir toutes ses armes, comme pour la rassurer qu’elle ne lui en voulait pas. Puis elle songeant que l’idée de mettre mentalement la princesse à nue était bien douce, ayant envie de partager encore quelques idées en sa compagnie. Et elle fut prise en flagrant délit à détailler le visage de la centenaire, elle sourit alors afin de ne pas mettre de tension plus qu’il n’en fallait, détournant tout de même son regard vers le ciel.
-Oui, souffla-t-elle souriante et sans gêne.
La baptistrelle devait avouer qu’elle aimait beaucoup la mélodie qui lui inspirait ce moment, et la vue qu’elle avait, autant au-dessus d’elle que tout près de son visage était magnifique. Elle écouta l’ancienne princesse parler de l’eau en laissant son sourire s’élargir, sourire qui s’éteint lorsque l’humaine réalisa ce qu’elle avait remué au fond du cœur d’Orfraie. Aléria ferma les yeux en crispant les sourcils et posa une main entre son cœur et son ventre, comme si elle pouvait s’imaginer la chose, comme si elle voulait éviter que cela lui arrive. Elle ouvrit les yeux en tournant la tête afin de regarder la princesse d’un air compatissant.
-Je suis terriblement désolée Princesse Ataliel, je ne voulais pas vous rappeler cette douleur…Je voulais simplement savoir si…quelqu’un comprenait ce que je ressentais. La Chanteciel pivota, maintenant couchée sur le ventre, prenant appui sur ses coudes afin de voir le visage d’Orfraie. Aléria osa approcher un doigt de sa mâchoire, qui se refusait à rejoindre ses lèvres dont la forme était si jolie, déjà gênée de l’ambition de son geste…
-Me laisseriez-vous vous offrir un portrait demoiselle Ataliel?
L’humaine esquissa un sourire en coin
De quoi envoyer courrier aux prétendants qui souhaiteraient prendre votre main…
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| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Lun 21 Sep 2015 - 13:32 | |
| Il était clair qu’Orfraie s’amusait du trouble de la jeune Baptistrelle, le sourire qu’elle arborait en était le meilleur témoin. Aussi âgée pouvait-elle être, la princesse n’en restait pas moins une Elfe prompte à s’amuser un peu, à profiter de l’instant présent. Les moments de calmes et de quiétudes avaient été tellement rares, ces derniers mois… Toutefois, le fait qu’Aléria précise que, si t-elle était l’envie de la princesse, elle ne s’y opposerait pas lui fit perdre son sourire. Par la suite, la Baptistrelle avoua aimer ce qu’elle voyait, faisait retrouver son sourire à la guerrière, qui ne manqua pas d’hausser un sourcil, légèrement amusée. Il était vrai qu’Aléria ne pouvait pas mentir, mais cet aveu ne semblait pas la gêner, comme l’Elfe aurait pu s’y attendre pourtant. Toutefois, alors qu’Orfraie racontait la perte de son élément, elle sentit la Cawr se crisper juste à côté d’elle, et vit du coin de l’oeil sa main se poser sur son ventre. L’Elfe tourna son regard vers Aléria, alors que celle-ci s’excusait d’avoir remuer ces souvenirs douloureux, ce à quoi Orfraie répondit par un doux sourire.
« Ne vous excusez pas, j’ai accepté de vous en parler en connaissance de cause. »
Cela faisait si longtemps que la guerrière n’avait pas évoqué cette partie de sa vie. Autrefois, même si elle n’avait jamais regretté son geste, la honte l’avait tenaillé un long moment. Puis un jour, elle avait mit ces souvenirs dans un coin de son esprit et s’était concentrée sur le présent, il était inutile de ressasser le passer. Ce qui était ne pouvait plus être défait… Avec curiosité, Orfraie observa la Baptistrelle se tourner vers elle tout en s’allongeant sur le votre, prenant appui sur ses coudes. Celle-ci fit un alors un geste vers elle, un geste que la princesse aurait pu aisément bloquer, mais elle ne le fit pas. A la place, elle préféra plonger son regard dans celui de l’humaine alors que du bout des doigts, celle-ci touchait sa mâchoire. Le visage de l’Elfe demeura impassible, comme interdite, mais au fond de son regard il était possible d’y voir danser une petite lueur. Voilà bien longtemps que personne n’avait initié un tel geste à son égard, autre que les membres de sa famille. Les paupières d’Orfraie recouvrirent ses saphirs quelques instants, comme si elle profitait du toucher agréablement chaud de la Baptistrelle, avant que son regard rencontre une nouvelle fois le sien. L’ambiance était soudainement devenue… étrange. L’Elfe avait du mal à la qualifier elle-même. Aléria reprit la parole et sa demande étonna quelque peu la princesse, qui hausse les sourcils afin de marquer son étonnement, avant de sourire doucement à la remarque de la Baptistrelle. Personne n’avait jamais fait un portrait de sa personne, surement parce qu’elle trouvait cela gênant. Toutefois, dans l’intimité de la nuit, alors qu’elles étaient seules… Puis cela semblait faire plaisir à l’humaine…
« Pourquoi pas. Quant aux prétendants… disons qu’ils ne se bousculent pas au portillon et que pour ma part j’ai mieux à faire. » Avoua t-elle dans un demi sourire. « Comment voulez vous…Procéder ? Je vous avoue que je n’ai jamais fais cela. » Ajouta l’Elfe, quelque peu gênée par l’attention.
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| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Sam 26 Sep 2015 - 6:04 | |
| Elle se sentait comme…privilégiée, d’avoir la permission d’un tel contact avec la princesse, même si elle n’en n’avait pas demandé la permission. La baptistrelle songea qu’elle aurait dû le faire, en enlevant sa main du doux visage, sans pour autant sembler troublée. Orfraie était un phénomène tout unique, elle ne pouvait pas simplement agir comme avec les autres hommes qui lui faisaient la cour, rester impassible et sourire. Elle ne pouvait pas Rire, et plaisanter en se moquant de ses remarques, ce serait beaucoup trop facile, voir insultant vu la manière dont cette femme était si directe…Un homme, surtout noble, comprenait lorsqu’on tournait la chose en humour, Orfraie avait-elle cette détermination dans les yeux et se foutait de ce que pouvait bien signifier être une princesse…Elle était elle-même sans se poser de question. Elle pouvait comprendre en un certain sens que ce qu’elle trouvait admirable pouvait être inintéressant pour un homme qui cherchait bon parti.
-Les temps ne sont pas à faire des héritiers…Je comprends. C’est pourtant étrange qu’une princesse ayant vécu autant d’hivers ne possède même pas un seul portrait d’elle-même…Auriez-vous réussit à faire peur à celui qui aurait tenté de vous y forcer?
Aléria laissa son sourire s’élargir, caressant la douce idée d’avoir cette beauté comme modèle. Elle avait hâte de dessiner ses traits, d’affiner ses ombres et ses lignes. Il y avait certes plusieurs manières de procéder à un portrait…Une illustration de la femme de la tête au pied en armure n’enverrait pas le même message qu’un portrait d’elle dans une robe plus traditionnelle, ou bien simplement de son visage. Et évidemment, il y avait des portraits plus…scandaleux, qu’il fallait éviter lorsqu’il s’agissait d’une princesse. Combien d’histoires avait-elle entendus d’artistes jetés dehors de la maison de leurs clients parce qu’ils avaient été accusés d’avoir eu leur modèles comme maîtresse. Mais si sensualité était présente dans un nu, la baptistrelle n’y voyait pas le côté sexuel, il s’agissait de deux choses bien différentes, surtout lorsqu’on apprenait à dessiner. -Et bien, il faudra que j’aille délivrer ses paquets et chercher un livre dans mes appartements. Je vous conseillerais de passer vous chercher des vêtements plus confortables, à moins que rester immobile portant votre armure pendant un certain temps ne vous gêne pas…
Il vous suffit de vous asseoir et d’attendre que ça soit terminé…Certes ça pourrait être perçu comme ennuyant, mais lorsqu’on sait les résultats, on se dit simplement que ça en vaut la peine.
Ensuite il faut décider si vous voulez être vue comme une guerrière, une princesse, ou si vous voulez simplement quelque chose à garder parce que c’est joli sur un mur. La Chanteciel s’était entre temps étendue, laissant sa tête reposer sur ses bras croisés, la tête tournée vers l’elfe. Puis elle commença tranquillement à se lever, ramassant les paquets qu’elle avait déposés :
-J’ai peur qu’ils ne s’inquiètent si je prends trop de temps à ramener ce matériel. Cela vous dérange-t-il que nous allions porter tout cela avant de continuer notre chemin?
Sur la réponse de la princesse, l’humaine se mit en route, la tête tantôt dans les étoiles, tantôt dans la lune…
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| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Sam 26 Sep 2015 - 19:44 | |
| Orfraie était bel et bien une princesse atypique, à des kilomètres des idées reçues que la populace pouvait avoir sur elle. Toutefois, lorsqu’on savait qu’elle n’avait pas hésité à quitter le Conseil pour l’armée, préférant prendre les armes et agir, cela n’était pas si étonnant. Il suffisait de la voir, constamment vêtue de façon guerrière, pour comprendre que la cadette des Ataliel se fichait bien d’être une princesse. Elle avait toujours été ainsi, vivant au jour le jour, savourant la vie et la croquant à pleine dent, cela malgré ses presque sept cent ans. Aussi sage pouvait elle être, Orfraie savait également prendre du plaisir en appréciant la vie comme elle venait. Le changement ne lui faisait guère peur, au contraire ! Elle les accueillait avec plaisir, ceux-ci mettant un peu d’animation dans sa vie. Celle-ci aurait été d’un ennui mortel, pensait-elle, si comme la majorité des Elfes elle y était réfractaire.
La Baptistrelle reprit la parole, ses doigts quittant la peau de l’Elfe. Le temps n’était pas, effectivement, propice pour donner la vie et élever un enfant. De toute façon, si Orfraie n’était pas encore mère c’était bien parce qu’elle n’en avait pas envie. Cela pouvait paraître étrange, peut être, mais les choses étaient ainsi … Elle n’avait jamais eu la fibre maternelle, contrairement à sa sœur par exemple. Aegnor, Empereur des Elfes, en était la preuve vivante.
« Je suis seulement très peu réceptive aux usages de la cours, il est donc possible que j’ai, par le passé, fais fuir quiconque tenta de m’y soumettre. » Eluda la princesse avec un sourire amusé. « Toutefois, pour vous je suis prête à jouer le jeu. » Ajouta t-elle en fixant la Baptistrelle. Elle demanda ensuite : « Combien d’hivers ai-je vu, à votre avis ? »
Aléria pouvait répondre à cette question sans trop se tromper. Ayant était Cawr par le passé, l’humaine avait surement lu ou apprit quelques choses sur elle, lors de sa formation ou de ses lectures. Si elle se souvenait des dates, elle pouvait donc déduire son âge, à quelques siècles près. Pour ce qui était du portrait, Orfraie ne savait pas réellement comment il fallait s’y prendre ou si Aléria avait déjà une idée la concernant. Ce qui était certain, c’est qu’elle essaierait de se prêter au jeu du mieux possible. Toutefois, l’Elfe ressentait comme une once de stresse ou alors cela était de la timidité, tout simplement… La Baptistrelle expliqua qu’elle devait rapporter ses paquets puis aller chercher un livre dans ses appartements. Elle lui conseilla ensuite de revêtir quelque chose de plus léger et confortable que son armure, sauf si elle était prête à rester sans bouger un certain temps avec elle sur le dos… Cela n’était effectivement pas un problème pour un Elfe, toutefois Orfraie avait une idée de ce qu’elle pouvait porter. De plus, après une journée entière dans son armure, revêtir quelque chose de plus léger allait lui faire du bien.
« Je vais y réfléchir. » Se contenta de répondre l’Elfe.
Celle-ci se releva ensuite, imitant l’humaine, et reprit ses armes. Elle récupéra ensuite ses paquets et emboîta le pas à Aléria, hochant simplement la tête pour lui signifier son accord. Ensemble, elles rentrèrent à Sandur, où Orfraie suivit la Baptistrelle comme son ombre. Elles croisèrent en majorité des humains ainsi que quelques Elfes. Ceux la furent un peu étonnés de trouver leur princesse avec une humaine, mais en voyant les paquets que celle-ci portait également, ils ne posèrent pas de question et se contentèrent de saluer Orfraie.
Une fois les paquets arrivés à bon port, les deux femmes se rendirent aux appartements d’Aléria, où celle-ci récupéra de quoi dessiner tandis que l’Elfette l’attendait à l’extérieure, ne souhaitant pas pénétrer ainsi dans l’intimité de la Baptistrelle. Si la nuit avançait, les deux femmes ne semblaient aucunement fatiguées… Orfraie prit ensuite la tête et se dirigea vers Fort Espérance, où elle vivait désormais. A mesure que le duo se rapprochait des appartements de la princesse, elles croisèrent davantage d’Elfes jusqu’à ce qu’Orfraie s’immobilise devant une grande porte en bois, qu’elle ouvrit.
Peu de personnes avaient eu la chance de pénétrer dans les appartements de la princesse. Sitôt la porte ouverte, l’Elfe s’effaça afin de laisser Aléria rentrer. La porte ne donnait pas directement sur la chambre de la princesse, mais sur un petit salon modeste, mais confortable. Elle était tout de même une princesse et avait donc droit à un certain confort.
« Je vous en prie, mettez vous à l’aise. » Fit l’Elfe avant de disparaitre afin de revêtir autre chose.
Le salon dans lequel Aléria se trouvait été composé d’une table en bois, d’un canapé et d’un fauteuil de même facture. Elfique, sans le moindre doute. Les élégantes arabesques formées par le bois étaient reconnaissable et malgré sa conception brute, le tout restait confortable.
Orfraie réapparue moins d’une dizaine de minutes plus tard, vêtue d’une tunique Elfique verte émeraude, maintenue à la taille par une large ceinture. A la seule vue du vêtement, il était évident que la guerrière préférait les vêtements offrant une liberté de mouvement total. Toutefois, pour changer, Orfraie ne portait aucune arme… Elle avait également lâché ses cheveux, qui retombaient sur ses épaules et dans son dos, encadrant son visage à merveille. Le vêtement, enfin, offrait un décolleté généreux …
Peu habituée à recevoir, Orfraie offrit tout de même de l’eau à la Baptistrelle, seul breuvage qu’elle possédait dans ses appartements. Elle prit ensuite place face à son invitée.
« Alors, comment procédons-nous pour cette grande première ? »
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| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Lun 28 Sep 2015 - 3:58 | |
| La baptistrelle sourit à l’idée qu’elle avait ce point en commun avec la princesse, bien qu’elle n’avait pas peur des portraits, ou des regards silencieux. Elle avait cet espèce d’anti conventionnalisme sans agressivité, qui faisait en sorte qu’elle préférait faire ce qui l’intéressait, ce qu’elle croyait être bon plutôt que de croire en quelque chose simplement parce que c’est une tradition, et sans poser de questions. Par contre, elle ne savait pas exactement quel âge avait la princesse. Si elle en croyait ses yeux, et ce qu’elle savait de l’âge elfique à force de côtoyer des personnes de son peuple… un peu plus de 600 ans. Aléria savait qu’elle était née dans les années 1080, cependant les chiffres n’étaient pas son fort. Elle préférait les mots, plus larges et moins stricts. La Chanteciel fit rapidement le calcul, sans urgence de briser le silence…ce n’est pas comme si elle était pressée de mettre fin à cette soirée de toutes manières.
-Près de 700 ans, si j’en crois mes souvenirs, et vos traits.
Et puis elles partirent vers La caverne des blessés, en passant par Sandur pour enfin arriver à Fort espérance, dans les appartements d’Orfraie avec son matériel de dessins et quelques poids en moins. Certes cela devait être étrange de la voir entrer dans sa chambre à une heure si tardive, mais La Chanteciel ne considérait ces regards suspicieux que simplement déplacés. Vrai qu’un livre et quelques crayons ne disaient pas vraiment explicitement que ses intentions étaient pures, mais elle trouvait triste que les gens pensent à ce genre de choses alors qu’elle ne faisait rien de mal.
La jeune femme s’assied finalement sur une chaise avant que l’elfette ne disparaisse afin de se mettre à l’aise en toute discrétion. Elle supposait que l’ancienne baptistrelle voudrait s’installer sur son canapé, puisque forcément cela prendrait un certain temps. Ce ne serait pas quelque chose de grandiose, puisque les réserves de papiers dont elle disposait consistaient ce livre vierge où elle déposait quelques notes, souvent des informations pratiques pour ses enseignements, et des traces de ses apprentissages passés. Lorsqu’Aléria vit la princesse réapparaître, elle lui offrit un sourire mi rieur, mi admirateur. La gêne de la princesse l’amusait, et bien sûr cette légère tunique l’avantageait au plaisir des yeux de la Chanteciel. L’humaine ricana presque dans un murmure.
-Ne soyez pas nerveuse, installez-vous confortablement, et dites-moi lorsque vous serez dans une position où vous pouvez rester immobile.
Aléria attendit le signal de la princesse avant de lever la main sur le papier, mine à la main. Il lui semblait que tout était plus doux, que ce soit la fraicheur du soir, la beauté des étoiles et de la femme dont elle avait l’autorisation de tracer les courbes. La baptistrelle s’en tenait aux visages, descendant ses cheveux jusqu’à une partie de son torse. Et son crayon se baladait patiemment, sans urgence, sur sa feuille alors qu’elle ne ressentait aucunement le besoin de briser le doux silence qui emplissait la pièce. Aucun malaise ressenti par la baptistrelle, qu’un bien être purement calme. Aléria songea tout de même que la situation devait peut-être être gênante pour l’elfette, elle se mit donc à fredonner une chanson, pour la divertir un peu.
-Je suis désolé, je ne sais pas trop quoi dire…Je ne ressens pas le besoin de parler…Mais si vous avez envie de me raconter quelque chose pour passer le temps, libre à vous.
Les lignes et les courbes apparaissaient plus rapidement qu'à l'habitude, certes le modèle l'inspirait, mais elle embellissait parfois quelques traits par sa perception de la femme, puis elle les corrigeait pour être plus fidèle à la réalité, sans pour autant y voir moins de beauté.
-Vous pourriez me parler...de votre travail, de général. Cela m’intéresse d'entendre parler les militaires de leur métiers...il semble rempli d'émotions, de joies dans les moment d'amitiés, de fraternité mais aussi de deuils...
Quotidiens, de ce qu'ils voyaient, ou de la mort de certains frères. |
| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Lun 28 Sep 2015 - 19:00 | |
| Le calcul de la Baptistrelle était juste, à quelques années près. Ainsi, Aléria était de ces humains capables de donner un âge à un Elfe en se fiant à ses trais… Cela était tout à son honneur, peu étant capable de le faire. Toutefois, le fait qu’Orfraie ait été Cawr aida surement la Chanteciel, qui devait connaître son année de naissance. L’Elfe hocha donc la tête afin de signifier à la Baptistrelle qu’elle était dans le vrai, avant d’ajouter quelques mots.
« Vous y êtes presque, à trois décennies près. J’ai aujourd’hui 669 ans. »
…
Désormais, Orfraie était assise face à la Baptistrelle. Etait-elle réellement nerveuse ? Pas vraiment. Intriguée, curieuse, ça oui. Bon, peut être un peu nerveuse… C’était la première fois qu’elle se prêtait à l’exercice, qu’elle se laissait scruter ainsi. En règle générale, l’Elfette n’était pas celle qui se laissait dévisager ou déshabiller du regard… Ceux qui s’étaient prêtés à l’exercice par le passé avaient rencontré un regard noir suffisamment glacial pour ne pas être tenté de recommencer.
Cependant, à la Baptistrelle, Orfraie offrit un sourire avant d’allonger ses jambes et de se caler grâce à un coussin qui se trouvait là. Pouvoir être en position demi allongé après une journée entière passée debout était une bénédiction pour l’Elfe, qui soupira d’aise. Celle-ci hocha ensuite la tête vers la Chanteciel, qui commença à dessiner. La guerrière devait maintenant rester immobile, un exercice qui s’avéra plus compliqué qu’elle l’avait imaginé. Toutefois, étant presque allongée, l’exercice était beaucoup plus facile. Un silence s’installa rapidement entre les deux femmes, un silence que l’Elfe jugea inutile de briser. De ses saphirs, celle-ci scrutait le visage de la Baptistrelle, ses trais étant traversés par diverses émotions. De temps en temps, leurs regards se croisaient lorsqu’Aléria relevait les yeux afin d’observer son modèle… L’humaine était parfaitement détendue en cet instant et Orfraie la trouva belle. Ainsi concentrée sur sa tâche, Aléria renvoyait une image qui plaisait beaucoup à la guerrière. Sa douceur était comme exacerbée, sa rigueur aussi.
L’Elfe se laissa ensuite portée par la chanson qu’elle fredonna, se sentant même fermer les yeux un peu trop longtemps de temps en temps, jusqu’à ce qu’Aléria prenne la parole. Parler de son travail ? Voilà une chose qu’Orfraie n’avait pas fait depuis longtemps… Loin d’être contre l’idée d’évoquer ce sujet avec la Chanteciel, la princesse prit doucement la parole.
« Je n’ai pas toujours était dans l’armée. Après mon passage dans l’Ordre Baptistral, je suis revenue au sein de mon peuple. Là, j’ai rejoins le Conseil où j’ai siégé pendant près de trois siècles et demi. J’ai rejoins l’armée et suis devenue Générale lorsque les Vampires écumaient les villages Humains, vers l’an 1750. La politique Elfique étant particulièrement longue, je me sentais plus utile en prenant les armes plutôt qu’en perdant mon temps en discussions stériles. C’est un immortel, d’ailleurs, qui me fit ces cicatrices. » Ajouta Orfraie en pointant rapidement du doigt son visage. Elle reprit ensuite, toujours sur ce même ton doux et calme. « J’ai trouvé au sein de l’armée l’équilibre d’en j’avais besoin. Un rôle de guide, tout d'abord, en tant que Générale, mais également celui d’acteur majeur en tant que combattant. Je pouvais influencer les événements, bien plus que si j’étais resté au Conseil, et non plus simplement les subir. » Elle esquissa un sourire. « J’y ai trouvé une seconde famille. Je mets, par ailleurs, un point d’honneur à connaître chacun de mes guerriers. Les liens qui nous unissent sont forts : nous avons combattu ensemble, nous avons connu les mêmes peurs et les mêmes joies. Nous avons fêté nos victoires ensemble, mais également pleurés nos morts. Pour rien au monde, je retournerais à la vie civile. » Ajouta Orfraie dans un demi-sourire. « Et vous, pourquoi l’Ordre Baptistral ? Me parleriez-vous de votre vie ? » Demanda finalement l'Elfette en croisant le regard de l'humaine.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Ven 9 Oct 2015 - 5:21 | |
| Il y avait quelque chose de difficile au fait de soutenir le regard de l’elfette, la baptistrelle sentait ses joues plus chaudes, et ses yeux allaient et venaient sur la feuille qui n’était plus vierge depuis un moment. Ses cheveux, ses yeux, leur couleur, ses lèvres…Aléria baissa un regard teinté de timidité, mais qui purement, ne mentait pas sur la vision agréable qui se jouait de ses yeux. Elle était intimidante…Mais pas d’une manière brusque, ou agressive, elle était tout simplement beaucoup plus grande que nature.
Les paroles de l’ancienne baptistrelle captèrent l’intérêt de la femme, beaucoup plus par curiosité que par mépris, elle se demandait comment elle avait pu adopter un mode de vie pacifiste avant de se retrouver dans une armée. Elle pouvait cependant comprendre la situation, apprendre les nouvelles, le nombre de morts et ne rien pouvoir faire. Les gens sous estimaient souvent le poids de leur actions lorsqu’elles n’étaient pas concrètes, mais Aléria savait les fils que tenaient la poignée de personnes pour qui les combats étaient réellement profitables. Est-ce que ses hommes prenaient seulement conscience de cette vérité? La baptistrelle ne pouvait s’empêcher d’admirer ces guerriers, leur courage, pourquoi le sens du sacrifice n’était-il jamais placé au bon endroit? Armanda avait-il atteint le point de non-retour de la violence? L’humaine se souvenait avoir entendu parler de dualité, mais elle aurait tellement aimé croire qu’il ne suffisait que de laisser les prétendants se battre pour leurs couronnes et leur territoires qui ne leur appartiendront jamais vraiment.
Aléria replaça une mèche de cheveux qui s’était égaré sur son visage, laissant une tâche noire apparaître sur son visage. Le défaut du fusain, bien qu’il permette des croquis rapides, C’est qu’il s’éparpillait partout et tachait les doigts ainsi que tout ce que ces derniers touchaient puisque la mine se transformait facilement en poudre. Dans son mouvement, elle haussa les sourcils…Sa vie?
-Il n’y a certainement pas autant à raconter que vous puissiez m’en dire,
Elle profita de la courte pause que lui imposaient ces mots afin de se replacer sur la chaise avant de croiser les jambes et de reposer le livre sur ses genoux.
Je crois que l’éducation à laquelle j’ai eu droit est la chose dont je suis le plus reconnaissante. Certes, ce n’est pas beaucoup si l’on pense à ma place dans l’ordre, mais je ne me serais jamais rendue jusqu’ici si mon père ne m’avait pas permis d’apprendre autant…Ce n’était même pas nécessaire de m’éduquer, une héritière bourgeoise n’as besoin que de fertilité pour réussir sa vie. Je ne m’attendais pas vraiment à devenir Cawr lorsqu’Aramis m’a permis de rejoindre l’ordre, j’aspirais simplement à apprendre, cette fois plus que des leçons d’histoire. Il me semblait que ce n’était plus assez de connaître les noms et les dates par cœur. Je voulais découvrir, comprendre, apprendre des choses et partager des savoirs qui n’étaient pas déjà dans les livres…
Sa voix n’était presque qu’un murmure, dans la nuit, il lui semblait que la situation était trop intime pour parler à voix haute. Mais ses mots étaient audibles et clairs. La princesse connaissait forcément la suite, elle était devenue maîtresse baptistrelle. Elle s’était souvent demandé par la suite si elle devait se sentir mal d’avoir pris la place de la femme qui était morte lors de la bataille des bois sombres…Elle avait eu peur de se réjouir, refusant d’associer cet évènement à quelque forme de joie. Mais cette culpabilité n’était pas la sienne, elle ne devait pas se l’approprier, ce n’était pas de sa faute.
-Si vous êtes inconfortable, prenez quelques minutes pour vous reposer, vous reprendrez la pose ensuite. Il n’est pas facile de garder la même position pour plusieurs minutes.
Je…porte un amour envers ce que je fais, envers les membres de cet ordre. La musique, la magie, les apprentissages donnés et ceux reçus ne sont pas une perte de temps pour moi. J’aurais été heureuse même si je serais restée enwr toute ma vie. Et ceux qui me diront d’élever une famille n’ont généralement jamais touché à un instrument.
La baptistrelle se concentra sur son portrait quelques temps, puis elle arriva à un résultat relativement satisfaisant. Certes, il ne s’agissait pas d’un grand tableau en son honneur, mais d’une petite page de son livre. Son visage souriant apparaissant en gros plan, le dessin s’effacant progressivement à partir de sa poitrine. Aléria se leva afin de prendre une toute petite place sur le sofa, s’asseyant qu’à moitié. Elle voulait montrer le portrait à la princesse et lui demander ce qu’elle en pensait. Ses traits avaient toujours été précis, et elle savait représenter la réalité, mais il ne s’agissait pas d’un ouvrage de plusieurs heures.
-Je peux en faire un autre si vous en avez envie…
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| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Ven 9 Oct 2015 - 22:55 | |
| L’Elfe avait parlé de son passé, de sa vie actuelle dans l’armée et de ce que celle-ci lui apportait ; et elle était heureuse de l’avoir fait avec demoiselle Blanchécume. Celle-ci semblait, par ailleurs, avoir un peu de mal à soutenir le regard de l’Elfette, qui ne pouvait empêcher un léger sourire de jouer sur ses lèvres, quelque peu taquin. Dans les yeux de la Baptistrelle, elle voyait une légère gêne. Une légère gêne qui se traduisait également par une légère rougeur aux joues. La vue de l’Elfe était excellente, Aléria avait donc peu de chance pour que celle-ci ne le remarque pas… Et l’heure plus que tardive semblait rendre Orfraie plus que joueuse… Mais l’heure n’était pas encore à cela…
Sans surprise, la Cawr s’était montrée intéressée par le récit de la princesse, qui était une forme de savoir comme une autre… A présent, Orfraie voulait en savoir plus sur sa vis-à-vis et invita donc celle-ci à lui parler de sa vie, si elle était d’accord pour le faire. La demande de l’Elfe sembla étonner Aléria, qui haussa les sourcils, non sans tacher sa peau avec le fusain au passage… L’humaine jugeait qu’il n’y avait pas autant à raconter sur sa vie qu’Orfraie sur la sienne, toutefois la jeune femme entreprit tout de même d’accéder à la demande de la princesse. Après une courte pause, elle reposa son livre sur ses genoux et se lança. Ainsi, l’Elfe apprit que l’éducation qu’Aléria avait reçue était ce dont elle était la plus reconnaissante. Chez les Elfes, éduquer les enfants était tout à fait normal, qu’ils soient destinés à être forgerons ou conseiller… Le concept décrit par Aléria, le fait qu’une bourgeoise puisse vivre confortablement en donnant simplement des héritiers était donc étrange. Bien sur, Orfraie était au fait de ses coutumes humaines… Mais elle avait du mal à les comprendre encore aujourd’hui… Le fait qu’Aléria ne s’attendait pas réellement à devenir Cawr fit sourire Orfraie, qui comprenait parfaitement ce sentiment. Elle-même était devenue Maître Baptistrelle alors qu’elle ne s’y attendait pas. Ce moment restait gravé dans sa mémoire, même s’il était aujourd’hui entaché. La jeune femme poursuivit et plus elle parlait, plus la guerrière arrivait à s’identifier à elle. Autrefois, les mêmes aspirations l’avaient guidé.
Dans le silence de la nuit, la voix d’Aléria n’était plus qu’un murmure. Les deux femmes semblaient s’être enfermées sans s’en rendre compte dans une bulle, la leur en l’occurrence. L’ambiance était devenue intimiste au fil des mots et des coups de fusains. D’un geste de la main, Orfraie indiqua qu’elle n’avait pas besoin de bouger, puis laissa Aléria poursuivre son récit. Celle-ci était une passionnée, elle n’avait pas besoin de le dire pour que la princesse s’en rende compte. Elle l’avait comprit dès leur première rencontre. De biens des façons, la Cawr ressemblait à celle qu’Orfraie avait été jadis.
Le silence retomba. Et l’Elfe ne fit rien pour le briser. Il s’agissait d’un silence confortable, troublé uniquement par le frottement du fusain sur le papier. La guerrière aimait observer l’humaine, un léger sourire aux lèvres. Enfin, lorsqu’Aléria sembla satisfaite de son œuvre, Orfraie se redressa sensiblement et tendit le coup pour tenter d’apercevoir son portrait. Toutefois, la Cawr vint s’asseoir près de la princesse, épargnant à celle-ci quelques efforts. Cette proximité soudaine n’avait rien de dérangeante. Orfraie se surprit même à l’apprécier et la savourer. L’Elfe prit délicatement le livre des mains d’Aléria et observa, concentrée, son propre reflet. Le Cawr avait beaucoup de talent, c’était indéniable… Un autre ? Pourquoi pas… L’Elfe trouvait l’exercice agréable, surement parce que la compagnie l’était également. Orfraie posa son regard l’humaine, assise près d’elle.
« Pourquoi pas… l’exercice ne m’est pas désagréable… » Fit-elle doucement, en glissant une main vers la ceinture qui retenait toute sa tunique. Elle la défit d’un seul geste et laissa le vêtement s’ouvrir, dévoilant une peau clair, lisse et sans défauts si ce n’est quelques cicatrices ici et là, blanchâtres, presque invisibles. « Je suis curieuse de me voir à travers vos yeux d’artiste, entièrement et sans artifice, quel qu'il soit. »
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Lun 12 Oct 2015 - 8:57 | |
| Les saphirs de la baptistrelle figèrent dans une expression ironiquement candide. Elle avait chaud, elle n’avait jamais senti tout son visage aussi chaud et ses yeux qui refusaient de bouger mais qui suppliaient de pouvoir détourner le regard de la princesse. Aléria pouvait voir la peau et le corps d’Orfraie mais se refusait à descendre les yeux afin de détailles ses formes, ses courbes, son corps nu. Ses mains s’agrippaient doucement au livre, où était déposé le fusain, sans quoi elle l’aurait échappé. Elle ne pouvait pas faire ça, quoi qu’une femme faisant le nu d’une autre femme était moins scandaleux, mais l’on permettait rarement de produire de tels dessin à un membre du sexe féminin, et les modèles n’étaient pas des princesses. Quelque chose lui chuchotait qu’elle était en train de franchir un interdit, mais un interdit combien injuste… La Chanteciel avait envie de détailler du bout du fusain ce corps, d’honorer sa beauté du mieux qu’elle le pouvait. La simplicité de la réalité était tellement belle lorsqu’on arrivait à la représenter.
L’humaine bougea légèrement la tête afin de détourner les yeux, mais ceux-ci rencontrèrent des parties du corps de l’ancienne baptistrelle qu’elle n’aurait pas dû voir dans leur chemin, elle ferma alors un instant les yeux, gênée, et surtout dans l’urgence de réagir.
-Je ne sais pas si c’est une bonne idée…
Elle savait que c’était une mauvaise idée, mais elle était confuse, voilà tout. Aléria ouvrit les yeux en remontant la tête, elle s’était laissé emporter par les émotions, et ses pudeurs. La princesse ne souhaitait peut-être qu’un portrait sous cette forme, il n’y avait rien de mal à cela, même si cette notion changeait aux yeux de chacun, particulièrement de la plus part des elfes.
-Les princesses ne se font pas dessiner dans leur plus simple habit…
La femme songea que sa réponse aurait pu être perçue comme un refus, elle avait peut-être été insultante en fermant les yeux? Mais le rose sur ses joues ne mentait pas, elle avait peur de s’y plaire trop et de ne plus vouloir se détacher d’une vue comme celle-là, où de sa compagnie. Et quelque chose pinçait son cœur lorsqu’elle rationnalisait l’idée qu’elle ne se dénudait que pour le résultat d’un joli portrait. La réalité pouvait être déformée par un tel pincement sur un papier, ou par d’autres sentiments, d’autres envies.
-Mais si vous y tenez malgré tout…Je ne vous refuserai rien.
Elle reprit lentement le petit bâton de fusain qui reposait entre les pages.
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| | | Orfraie Ataliel Administratrice Capitaine Lame Ecarlate Garde personnelle de Luna Dragonnière
| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Dim 18 Oct 2015 - 18:04 | |
| Contrairement à la grande majorité des Elfes, Orfraie n'avait jamais été pudique. Peut être était-ce là un reste de sa vie de Baptistrelle, d'ailleurs. En prodiguant des soins, elle avait eu l'occasion de voir de nombreuses personnes nues et cela l'avait probablement aidé à accepter son propre corps. Corps qui avait un peu souffert au fil des siècles, collectant quelques cicatrices notamment. Il était impossible de traverser tant de siècles, tant de batailles, sans en être marqué. Cela ne l'avait, toutefois, jamais gênée. Elle n'en était pas fière et ne les exhibait pas pour prouver sa valeur – comme pouvait le faire de nombreux guerriers humains – mais elle ne les dépréciait pas non plus. Ces marques faisaient partie d'elle, et Orfraie avait apprit à s'aimer toute entière, comme elle était.
Toutefois, si l'Elfe n'était en rien gênée par la situation, ce n'était pas le cas de la Cawr dont les joues devinrent rouges en un temps record. Son regard, lui, s'était figé. Figé, mais Orfraie sentait que la Maître Baptistrelle ne voulait qu'une chose : détourner les yeux. Les saphirs de l'Elfette se posèrent sur les doigts de l'humaine, qu'elle vit légèrement blanchir alors qu'elle serrait son livre, le fusain en équilibre entre deux pages ouvertes. Toutefois, le regard d'Aléria rencontra – sans que cette dernière le veuille – une partie du corps de la princesse qui relevait de l'intime. La Baptistrelle opta finalement pour une tactique imparable : fermer les yeux.
Ce que demandait Orfraie, était-ce vraiment une mauvaise idée ? Probablement, si ce portrait tombait entre de mauvaises mains… Sinon, l'Elfette ne voyait pas réellement en quoi cela pouvait être une mauvaise idée… Cependant, son regard se posa sur Aléria, et soudainement la guerrière comprit la portée des mots que celle-ci venait de prononcer. Les lèvres de la guerrière s'étirèrent et formèrent une courbe douce. Les princesse ordinaires ne se faisaient peut être pas dessinés ainsi, effectivement, mais Orfraie n'avait que faire des conventions. De plus, Aléria manquait cruellement de convictions. Et son corps ne faisait que la trahir, prouvant à la princesse que la Carw appréciait sa compagnie, et peut être même davantage. D'ailleurs, l'Elfette faisait-elle cela uniquement pour l'art ? Si l'humaine possédait des sens plus aiguisés, peut être aurait-elle entendu le cœur de la guerrière cogner dans sa cage thoracique. Orfraie jouait avec le feu, elle le savait très bien.
Les résolutions d'Aléria cédèrent sans qu'Orfraie ait besoin d'ouvrir la bouche. L'Elfette se permit un sourire, légèrement en coin. Se redressant sensiblement, la guerrière prit davantage ses aises et permit à sa tunique de s'ouvrir un peu plus. Toutefois, temps qu'elle garder les bras dans les manches, son corps resterait partiellement caché. Comme un fruit défendu. Il ne tenait qu'à l'humaine de gouter à ce fruit. Ou non.
" Absolument rien ? Intéressant. J'en prends bonne note. " commenta la princesse, sans se départir de son sourire espiègle. " Mae (bien), comment faisons-nous cette fois-ci ? " Demanda finalement l'Elfette, bien consciente du double sens de ses mots.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: A la faveur de la nuit, sous la voûte étoilée [PV : Aléria Blanchécume] Mar 20 Oct 2015 - 23:46 | |
| Elle ne mentait pas. Lorsqu’elle avait peur de prononcer des mots en l’air, elle se taisait, afin de ne pas mentir. La Chanteciel savait mesurer chaque mot, combien de fois lui avait-t-on appris à ne pas dire tel ou tel mot, à se tenir droite, à ne pas offenser les gens, à ne pas se moquer. Aléria ne pouvait rien lui refuser et si elle le disait, c’est parce qu’il s’agissait d’une vérité. Elle l’avait dit aussitôt qu’elle avait posé son premier regard sur elle, elle ne refuserait pas à sa table une princesse, elle ne saurait simplement la rejeter. Mais à quoi jouait-elle? Comment était-t-elle arrivée dans cette chambre devant un corps nu, un corps qu’elle avait envie de cueillir du bout de ses doigts. Les joues roses, songeant à cette longue et couteuse éducation que sa mère dirait perdue si elle savait ce que la Chanteciel ressentait à ce moment précis. Elle aurait voulu, pour la première fois, ignorer la chaleur au creux de son ventre, se mentir à elle-même. Elle ne savait pas ce que c’était, elle savait que c’était agréable, elle n’Avait pas besoin de savoir pour l’instant. Aléria sentait les sous-entendus dans les mots de l’elfette, elle n’Aurait pas compris si ce n’était des chants noms qui lui soufflaient quelques indices. Savait-elle qu’elle n’était pas indifférente? Probablement, cela se voyait comme le nez au milieu du visage, mais une grande part de la gêne de l’humaine venait de son absence d’expérience. Combiens de questions chamboulaient sa tête, sans qu’elle puisse les arrêter et y répondre? Elle n’avait jamais accepté une seule avance. Peut-être était-ce simplement l’intérêt qui était ailleurs, intérêt qu’elle ne connaissait pas. Oh Orfraie, cette tentation était tellement cruelle. Mais elle y gouta, elle y gouta malgré elle, malgré les inquiétudes, les conséquences à venir, malgré son éducation de bonne bourgeoise et son innocence qu’on dirait souillée. Mais elle n’y voyait aucune impureté…
Aléria s’était approchée, doucement, lentement, laissant son livre de côté un instant. Il lui semblait que cette impulsion était beaucoup trop lente. Elle attrapa un volet de la tunique de la princesse afin de la replacer, puis l’autre. Qu’est ce qui lui poussait à faire cela? Elle cachait le fruit d’un désir consumant, mais l’objet de son désir ne serait pas à elle, pas ce soir. Par respect, peut-être, par pudeur et par peur de précipiter le plaisir et de le voir disparaître trop rapidement. Et puis, s’appuyant les de chaque côté de l’elfette sur le sofa, penchée sur cette dernière, Aléria osa enfin gouter quelque chose qu’elle n’avait jamais tenté : Les lèvres d’une femme. D’un seul battement d’aile, la colombe se retira, figée contre le corps de la princesse. C’était déjà terminé et elle avait déjà franchi un interdit. Lorsqu’elle se ressaisit, l’humaine se leva, silencieuse, les yeux comme surpris. Ce n’est pourtant pas elle qui aurait dû avoir cette réaction. Elle attrapa son livre et lorsqu’elle fut debout devant la princesse, toujours couchée, elle la regarda une dernière fois, rapidement, sans mots. Puis elle quitta la chambre comme si elle fuyait une scène de meurtre. Pourquoi est-ce qu’elle avait l’impression d’avoir fait quelque chose de mal? Ce n’était pas mal, elle en était certaine, mais un sentiment de culpabilité la grugeait.
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