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| Comme un corbeau sur la branche [Kylian] TERMINER | |
| Auteur | Message |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Comme un corbeau sur la branche [Kylian] TERMINER Dim 2 Aoû 2015 - 18:49 | |
| 16 février de l'an V
Un mois, cela faisait bientôt un petit mois, que Norwen vivait à la cours du palais au service du haut juge. La chasseuse devait retrouver le meurtrier d'un notable qui avait été retrouvé mort dans ses appartements. La poisse pour lui, un jeu pour la chasseuse. Même si elle ne devait pas toucher et laisser à ses pieds des cadavres de ceux qui résisteraient à ses questions. Et il y en avait. On se méfiait d'elle. Sa réputation la précédait. Après tout cela faisait parti du jeu. Même si pour le moment, elle n'avait rien trouvé, elle furetait plus et prenait la température, cherchait à comprendre l'engrenage et le fonctionnement de cette vie qu'elle ne connaissait que de loin et fuyait habituellement comme la peste. Mais pour le moment rien. Même sur le principal suspect. Ce Crissoloroi, ces parents devaient avoir un bon ego pour un nom pareil, était pour le moment aussi blanc que la neige dont elle avait vu quelque fois les traces immaculées et sa beauté douce et calme. Une beauté que le sang savait auréolé. Mais en ce jour, c'est une toute autre histoire qui peu à peu ébranlait le palais. L'annonce d'une mort. De deux même. Et pas n'importe lesquelles. Celle de son ancien amant et prince. Une mort stupide d'après les vents descendants des couloirs froids du palais. Une histoire de trahison sous couvert d'une manipulation des Esprits. Qu'importe. Le prince noir était mort. Il y a trois ans, cette nouvelle aurait anéanti l'ancienne générale. Non dévastée. Brisée. Elle serait peut être allée voir Vraorg pour rejoindre son ancien aimé et dirigeant. Mais aujourd'hui, cette nouvelle la fit sourire. Du coin des lèvres. Norwen se demanda si elle devait apporter ses condoléances à Ambre. C'était ce que les humains faisaient après tout. Et il serait peut être temps de rendre visite à quelques anciennes connaissances afin de renouer certains liens. Ce serait peut être bien plus simple en ces temps de déstabilisation. Même si ce n'était pas à douter que très vite, un vampire, même sous le règne de Vraorg, chercherait à prendre sous sa coupe le peuple vampirique. Du moins de façon non officiel. C'était presque prévisible. Des électrons libres même s'il y en avait plus avec le temps, les vampires vivaient généralement en groupe. Généralement autour du père, de la mère, du créateur. Mais pas pour Norwen. Elle avait bien vite quitter sa « mère », même si elle gardait pour cette vampire un profond respect. Où était-elle, la vampire n'en savait rien et s'en moquait. Mais elle la savait en vie. Une femme de cette poigne, il ne pouvait en être autrement. La seconde mort qui résonnait dans les pierres du palais du voleur de cœur lui tira un sourire plus large. La petite princesse Kohan. Tristesse. La pauvre petite chose. Bien fragile une humaine. Là aussi peut être devrait-elle rendre une visite de courtoisie à Wallam, pour lui faire part de sa peine. C'était la moindre des politesses. Et Norwen en eut l’occasion quelques jours plus tard. Une soirée, en cherchant un susceptible témoin de son affaire, la chasseuse de prime arriva devant ce qui était l'antre des sombres lames. Et la chance lui sourit quand en son centre se trouvait le vampire dragonnier regardant semble-t-il un objet qui peut être avait appartenu à la défunte princesse. Norwen entra dans la pièce et effaça un sourire mesquin sur ses lèvres. Le vampire était de dos, mais il était sûr qu'il l'avait entendu. Il n'en restait pas moins vampire. La vampire posa une main compatissante sur son épaule. Le ton solennel et presque emprunt de tristesse elle lui murmura. « -Je me doute que la douleur est vive et prononcée, la perte d'un être chère, il n'y a rien de pire. »La vampire s'avança un peu afin de lui faire face. Sa moue enfantine et boudeuse rendait presque la tristesse de l'homme en miroir. « -Mais rien n'est pire que la solitude en ces instants. Peut-être que tu as besoin d'un peu de compagnie ? Après tout, ta princesse n'est plus là. Bien loin aujourd'hui de la considération des vivants. Fait comme elle. » |
| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: Comme un corbeau sur la branche [Kylian] TERMINER Sam 22 Aoû 2015 - 11:09 | |
| Esmelda... Sept lettres qui ne quittaient plus son esprit depuis deux jours déjà... déjà ou seulement ? Il n'aurait su le dire et à vrai dire, s'en moquait éperdument. Le temps avait perdu toute valeur à ses yeux : un jour, un mois, un an ou un millénaire ne représentaient déjà que peu de choses pour les vampires, mais pour l'amant endeuillé, cela ne représentait plus rien. Le concept même d'avenir semblait désormais lui échapper totalement, tant chaque nouveau soleil se levant sur l'horizon ne lui évoquait que souffrance et amertume, colère et désespoir. En dépit des efforts qu'avait déployé sa liée pour le convaincre d'une possible résurrection, il avait été incapable de s'accrocher à une telle idée. Trop invraisemblable. Trop utopique. Et l'ancien renégat avait déjà trop souffert de s'être laissé bercer par ses illusions que pour encore se laisser prendre au piège de ses espoirs. Si bien qu'aujourd'hui, aucune flamme ne brillait plus dans son regard, sinon celle de la folle vengeance qu'il poursuivait.
Assis dans la salle principale de l'aile de la forteresse allouée à la Sombre Garde, le commandant de ces derniers manipulait entre ses mains une broche à cheveux en forme d'oiseau qui avait appartenu à celle qu'il aimait... avait aimée. Il se remémorait avec une enivrante douceur l'époque où ses doigts décrochaient cette même broche pour libérer la chevelure soyeuse de son amour, et avec amertume la promesse qu'il lui avait faite de ne jamais plus vivre sans elle. Promesse qu'il tenait bel et bien, n'en déplaise à celle qui de son vivant avait rejeté ce serment, car quand bien même il n'était pas encore mort ou pas tout à fait, il ne vivait plus pour autant. Il ne vivrait plus ja...
Un bruissement léger, à peine perceptible même pour l'ouïe acérée du prédateur, avait brusquement interrompu le fil de ses sinistres tourments : quelqu'un venait de se joindre à lui. Un vampire, sans la moindre hésitation possible, eux seuls étaient capables de se mouvoir avec une telle furtivité. Et même plutôt une vampire, à en juger par la touche délicatement féminine qui avait accompagné le parfum de mort venu lui chatouiller les narines. Une odeur connue, mais que le renégat n'avait plus eu l'occasion de renifler depuis de longues années déjà et qu'il peinait encore à reconnaître précisément. Immobile, Kylian demeura assis, les coudes posés sur la table qui lui faisait face, laissant à la proche perfection de ses sens le soin de le renseigner sur les mouvements de sa visiteuse. Ses doigts se refermèrent sur la broche qu'il manipulait, comme pour mieux la cacher aux regards, à l'instant précis où une main trop bienveillante pour être honnête venait se presser contre son épaule. Norwen. Le sombre commandant avait reconnu l'ancienne générale vampirique une fraction de seconde avant que le murmure de la mante ne vienne rompre le silence de la pièce. Il ne fit aucun geste pour se tourner vers elle, tout au plus son regard clair consentit-il à se lever vers le visage grimaçant de tristesse qui vint se présenter devant lui pour lui offrir sa compagnie. Les traits fermés, plus sombres encore que son titre ne le présageait, Kylian se redressa et se défendit :
« Je ne vois pas de quoi tu parles, Norwen... »
Un peu pitoyable certes, ce d'autant plus qu'il ignorait alors que son visage conservait encore la trace des ténébreux sillons que les sanglantes larmes de sa douleur étaient venues y tracer, mais nier avait été la première impulsion qui lui était venue. Il n'attendait aucune compassion, ne réclamait aucune miséricorde, moins encore celles d'une vampire telle que celle qui se tenait devant lui. A peine plus sûr de lui, il poursuivit néanmoins avec autant de conviction qu'il était capable d'en rassembler :
« Je n'ai besoin d'aucune compagnie, mais merci de t'en soucier. Tu ferais mieux de retourner à tes traques, je doute que tu découvres beaucoup de protégés à capturer dans cet endroit. A présent excuse moi mais j'ai à faire, je ne te raccompagne pas, tu connais visiblement le chemin. »
L'amertume dans son timbre de voix était nettement perceptible, mais déjà l'ancien renégat se détournait pour se diriger vers un bureau dont il se servait pour planifier les différentes missions assignées au corps d'élite qu'il dirigeait. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Comme un corbeau sur la branche [Kylian] TERMINER Dim 30 Aoû 2015 - 11:58 | |
| Décidément, le rebelle, l'espoir des vampires non ralliés à Wintel, le renégat était tombé bien bas. Pleurer la mort d'une humaine. Elle serait morte bien rapidement, dragon ou pas. Que se soit dns le sillage de son aimé ou bien dans celui de sa condition d'ancienne princesse ou de familière de Vraorg. Cela n'était qu'une question de temps. Et le temps était venu. Et pour celui de Norwen, celui de s'amuser un peu. Car, il n'y avait pas d'amusement plus grand que de voir un adversaire au sol, rampant de désespoir. Elle était là pour les aider à ne plus ramper. Et fuir derrière un bureau à trouver de fausses occupations ne servait à rien. Mais il était vrai que Wallam aimait fuir quand les mots ne venaient plus ou qu'il ne pouvait avoir la force d'affronter une situation.
En haussant des épaules faussement désabusées, Norwen souffla de lassitude.
« -Même la douleur la plus vive te laisse cette fadeur que les humains ont dû t'enseigner. Tu parles comme eux, agit comme eux et deviens faible comme eux. Tu es aussi pathétique qu'eux. »
Si ce n'est plus. Et il fallait le faire. Mais Wallam en était capable. Norwen se rapprocha de lui féline et chasseresse ainsi que du meuble de bois sur lequel elle s'assit lui faisant profil. Et se penchant légèrement vers lui, elle lui murmura sensuellement.
« -Mais maintenant, ce sera bien différent. Ton lien est brisé, tu es celui qui voles leurs vies comme le fait ton nouveau maître. Finalement, libre, tu es devenu le plus enchaîné de nous tous. »
Tout ce que Wallam avait toujours construit, œuvré. Le rapprochement des vampires et des humains, des peuples. Une belle unité faisant fi des différences. Une belle absurdité. Et Vraorg avait réussi à mettre tout ceci en relief avec brio. Les vampires dominaient, les humains se dépatouillaient et les plus forts dominaient, et les elfes n'étaient qu'une race en extinction.
« -Amuses-toi maintenant que tu es libéré de tes chaînes. Tu peux redevenir ce que tu es vraiment. Le Kylian qui savait s'opposer à l'autorité, le vampire qui pouvait boire du sang sans se demander s'il n’ôtait pas la vie à un cousin de sa dulcinée. »
La vampire croisa ses jambes en lui déclarant avec une voix de petite fille toute douce et gentille.
«-Elle est morte, la pleurer ne la fera pas revenir. »
La chasseuse sauta sur ses deux jambes, continuant et refusant de voir un quelconque énervement de la part du vampire pleureur.
« -D'ailleurs que penserait-elle en te voyant ainsi larmoyant et aussi pitoyable que fut sa courte vie ? La solitude va vite te peser Wallam, revient donc vers tes semblables. »
Lui souffla-t-elle en venant se glisser entre lui et le bureau, à demi, avant de se faire rejeter plus loin, sans ménagement. Mais il en fallait plus pour que Norwen cesse. Elle se glissa telle une ombre furtive pour poser une main câline sur une de ses épaules, qui ne trouva qu'un geste plus de menace.
« -Finalement tu vas enfin pouvoir vivre, libéré, délivré. »
A moins que Norwen ne se décide à l'achever, vermisseau qu'il était devenu. Puis capitaine des sombres gardes pouvait être un emploi qui lui irait à ravir, autant que chasseuse de prime ou bien générale d'une armée. Et surtout cela irait bien mieux qu'à ce pleutre pleurnichard pathétique et ayant autant de charisme qu'une huître de Lyssa par temps clair. Puis ça serait lui rendre service, à lui, à Vraorg, à la théocratie.
Norwen reposa le bout de ses doigts le long de son épaule droite, puis parcourut sa nuque du bout de son index griffé, avant de poursuivre sur l'épaule gauche.
«-A moins que tu ne préfères la rejoindre... »
Lui souffla-t-elle au creux de l'oreille d'une voix sensuelle et charmeuse, laissant sa main droite partir à la découverte de son torse, se dirigeant en douceur vers son cœur mort, lui aussi. |
| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: Comme un corbeau sur la branche [Kylian] TERMINER Mer 2 Sep 2015 - 12:43 | |
| Il ne devait pas écouter les mots de cette langue de vipère, il le savait, la compassion que la vampiresse prétendait afficher n'était qu'une habile comédie dont le seul but était d'ouvrir sa défense pour mieux l'atteindre ensuite. Mais ignorer ce qu'on ne peut s'empêcher d'entendre n'est pas aussi simple qu'on le voudrait parfois, et l'était d'autant moins lorsque la responsable vous tournait autour tel un corbeau ou un vautour guettant le trépas d'un animal qu'il sait déjà profondément meurtri. Peut-être Kylian ferait-il mieux de la chasser immédiatement, pour ne pas avoir à endurer plus longuement le venin de ses paroles ? Peut-être oui, mais en agissant de la sorte, il ne ferait sans doute qu'amuser un peu plus encore sa tourmenteuse. Car elle espérait le faire sortir de ses gonds, cela se lisait dans son regard, cela s'entendait au timbre provocateur de sa voix, et il ne lui ferait certainement pas ce plaisir. L'ignorer et ne pas écouter, voila ce qu'il devait faire, elle se lasserait en voyant qu'elle n'obtenait aucune réaction à même de l'amuser. Après tout, l'ancien renégat s'était depuis longtemps habitué à ne pas se laisser atteindre par le jugement de ses pairs, alors pourquoi devrait-il accorder quelconque importance aux commentaires d'une misérable chasseuse de tête ? Rejetant cette question loin de son esprit, Kylian s'efforça de se concentrer sur son travail. Faire tomber la barrière et écraser le protectorat, voila ce que Vraorg attendait de lui, voila comment il pourrait punir Mort pour sa félonie, voila ce sur quoi il devait se concentrer. Et Norwen... Norwen ne serait qu'une agaçante mouche lui tournant autour, un insecte qu'il chasserait d'un revers de la main, exactement comme il la repoussa lorsqu'elle vint s'interposer entre lui et son bureau.
Sans lui accorder plus d'attention, Kylian ouvrit un tiroir et en sortit plusieurs cartes militaires qu'il installa sur la table, puis s'empara de quelques parchemins manuscrits, de quelques autres encore vierges et chercha du regard sa plume et son encrier. Il ne prononça pas le moindre mot, n'eut pas le moindre regard pour l'agaçante vampiresse lorsque celle-ci vint poser la main sur son épaule, se contentant de l'en écarter d'un geste sec. Renfermé sur lui-même, il commença à écrire machinalement, cherchant tant bien que mal à se concentrer sur la formation des groupes de Sombres Gardes qui encadreraient le déplacement de l'armée. Peut-être devrait-il songer à accorder un peu plus d'influence à Theages, ce vampire avait démontré d'intéressantes capacités ces dernières années, il ferait certainement... Un nouvel effleurement vint interrompre le cours de ses pensées, lui faisant crisper les mâchoires tandis qu'il dissimulait au mieux le frisson venu involontairement lui parcourir l'échine lorsque la fraîcheur tranchante d'une petite griffe en acier lui caressa la peau du cou. Un geste nerveux lui fit néanmoins bousculer son encrier dont le contenu se déversa sur une carte, lui arrachant un juron étouffé alors même que son aguichante visiteuse se montrait de plus en plus entreprenante. Mâchoires serrées, les muscles des épaules noués par la colère, Kylian demeura impassible encore quelques instants, jusqu'à ce tentateur murmure glissé au creux de son oreille. La célèbre goutte d'eau qui selon l'expression consacrée fit déborder le vase, en quelques sortes.
D'un geste brusque, le commandant de la Sombre Garde se redressa, pivotant sur lui même pour venir faire face à la vampiresse qu'il empoigna par le col de son vêtement pour lui interdire de se reculer. Plantant un regard particulièrement acéré dans le bleu des prunelles amusées qu'elle levait vers lui, il grogna plus qu'il ne parla :
« Prends garde à tes paroles, Norwen, je ne suis vraiment pas d'humeur à te servir de distraction. »
Sa poigne se resserra un instant en une muette menace puis se relâcha pour libérer sa prise tandis qu'il reprenait :
« Le Kylian que tu décris est mort en même temps que celle qu'il aimait, tu perds ton temps. »
Il allait se retourner de nouveau, espérant cette fois clore définitivement cette indésirable entrevue, mais plusieurs coups frappés à la porte de la salle de garde interpellèrent son attention. Il jeta un bref regard en direction de la vampire, comme pour mieux l'inviter à profiter de l'occasion pour se retirer, puis donna l'autorisation d'entrer au nouveau venu. Ce dernier s'exécuta docilement et se présenta face à son supérieur en réalisant un salut impeccable :
« Commandant Wallam, vous avez demandé à être informé des progrès dans la traque des évadés de Morneflamme, on m'a chargé de vous faire savoir qu'une patrouille vient de ramener plusieurs prisonniers soupçonnés de dissimuler des informations à leur sujet. »
« J'arrive. »
Le soldat s'inclina respectueusement et se retira, laissant la vampiresse seule avec le commandant de la garde. Ce dernier ne se fit guère prier pour s'emparer de ce prétexte supplémentaire et conclut abruptement :
« Comme je te le disais, j'ai du travail qui m'attend... »
Et sans plus de cérémonie, il tourna les talons et se dirigea vers la sortie dans l'intention d'aller interroger les prisonniers. Non pas qu'il eut vraiment un besoin urgent de ces renseignements, mais s'il ne pouvait chasser Ullylan, n'importe quel prétexte lui serait bon pour se soustraire à sa compagnie. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Comme un corbeau sur la branche [Kylian] TERMINER Mar 8 Sep 2015 - 21:53 | |
| Norwen ne put répondre qu'avec un regard perçant et désirant ainsi qu'une mimique féline qui se termina dans un claquement de dents. Kylian avait toujours eu le don de savoir parler aux femmes. Et comme à son habitude, en l'agrippant et la repoussant ainsi, il ne pouvait que s'attirer les griffes de la chasseuse dans sa tunique. Et elle les lui planta dans la manche gauche comme pour se saisir de lui, même quand il la rejeta.
« -Tssss tant de haine dans ta voix et tant de mauvais ressentiments. Ce n'est pas bon pour toi, gentil et docile petit vampire. Tu n'es pas une distraction. »
Mais la vampire ne se démonta pas, car il lui en faudrait bien plus.
« -Allons, tu as besoin de te détendre, et je connais un bon moyen... »
Mais sa phrase se mourut dans les coups qui venaient d'être frappés à la porte. Un garde entra et les interrompit pour une histoire de prisonniers. Tient, finalement cela pouvait être un peu plus intéressant qu'au départ. D'une pierre elle allait faire deux coups. Du travail pour Wallam. Pour elle oui. Elle n'allait pas lui offrir cette gloire. Elle le lui revenait. Après tout, c'était aussi son travail, et elle le faisait bien mieux que lui, ce vampire de pacotille.
Et il ne se débarrasserait pas d'elle ainsi et elle lui emboîta le pas.
« -Parfait, je viens. Après tout ton travail me concerne en tout point. Et puis toi attraper des fuyards. Un vampire apprivoiser. Tu as bien besoin qu'une bonne et aimable âme t'aider à de nouveau retrouver tes instincts de mâle guerrier, tu ne crois pas ? »
Kylian ne lui répondit pas tandis qu'ils suivaient le soldat dans les dédales froids du palais à l'air pourtant chaud et malsain. Seuls les bruits de leurs pas faisaient échos. Et arrivés dans une petite cours en terre battues, Norwen poussa un peu dans un jeu d'épaules le commandant des sombres lames.
« -Et laisse moi interroger les prisonniers. Toi tu vas leur raconter de bien jolies histoires pour les faire rêver, tu vas seulement parvenir à nous les endormir. Ou mieux les faire taire. »
D'un signe de tête, elle cracha à un des prisonniers.
« -Approche toi le vieux. Plus vite que ça. »
Norwen se saisit de lui par le col de la chemise et leva sans mal le pauvre homme qui tremblait et devait se faire sur lui, se demandant bien ce qu'il faisait là et encore ce qu'il allait advenir de lui. Et il le su très vite quand de l'autre main, Norwen tira sa dague et lui planta en douceur dans le côté. D'un geste de dégoût non dissimuler, elle le rejeta plus loin, alors qu'il rendait son dernier souffle dans son sang qui s'écoulait sur le sol aussi crasseux que sa chemise. Pas un regard pour le capitaine des sombres lames qui devait bouillir de la voir agir ainsi ni pour ses hommes qui ne bronchaient pas.
« -Très bien. Vous savez où son les prisonniers échappés de Morneflammes, je veux le savoir. Sinon cette lame servira à délier vos langues. »
Son regard clair et enjôleur, sa moue à peine boudeuse tranchait avec l'action qui venait de se dérouler devant leur yeux encore paniqués, par les quelques jours qu'ils venaient de vivre, prisonniers des hommes de Vraorg, traités comme de la vermine, et surtout innocents pour la plupart d'entre eux ou coupable sans le savoir.
« -Je te laisse finir ? »
Norwen rangea sa dague dans son fourreau en jetant un regard en coin, un sourire carnassier aux dents. Après tout, elle venait de ouvrir la danse, la vampire attendait avec joie les premiers pas du vampire dans cette gigue improvisée. |
| | | Kylian WallamMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: Comme un corbeau sur la branche [Kylian] TERMINER Jeu 24 Sep 2015 - 14:59 | |
| Il n'avait pas même daigné laisser entendre le grognement agacé que la présence de la vampire dans son sillage n'avait pas manqué faire monter à ses lèvres. Des protestations ne feraient qu'accentuer encore un peu plus l'amusement qu'elle semblait tirer de la situation, mieux valait s'efforcer de l'ignorer. Si tant est que ce fut vampiriquement possible bien entendu. Silencieux, les deux vampires rejoignirent la patrouille et les prisonniers que cette dernière était parvenue à capturer. Sans surprise, Ullylan bondit sur l'occasion pour prendre l'initiative de l'interrogatoire et rabaisser sans en avoir l'air le commandant de la garde vers le rôle de sous-fifre. Le visage fermé, ce dernier demeura impassible, croisant les bras tandis qu'il laissait à sa déplaisante compagnie le loisir de se donner en spectacle. Il ne lui accorda cependant qu'un minimum de son attention et préféra laisser son regard clair parcourir méthodiquement les visages des captifs. Des pauvres bougres dont la plupart ne devait pas même avoir la plus petite idée de ce qui leur valait d'avoir été arrêtés : il ne s'agissait que de civils, paysans ou artisans exclusivement, assez âgés dans l'ensemble. En résumé, une source de renseignements dont la fiabilité serait loin d'être exemplaire.
L'ancien renégat en était là de ses réflexions lorsque la chasseresse qui l'accompagnait interpella le prisonnier le plus âgé, lui assénant un coup de dague particulièrement vicieux avant même de lui poser la moindre question. Quelques années auparavant, un geste tel que celui là eut fait immédiatement intervenir le vampire, qu'importe les réactions qu'une telle compassion de sa part aurait suscité parmi ses pairs. A présent, les choses étaient différentes. La cruauté gratuite autant qu'inutile le dérangeait toujours autant, mais au service de Vraorg, il avait non seulement été contraint et forcé de la contempler passivement, mais également de la perpétrer. Mâchoires crispées, Kylian inspira lentement, profondément, tandis qu'il s'efforçait de concentrer son esprit sur tout ce qui n'était pas le sinistre râle que laissait échapper l'agonisant. Parfaitement consciente de son geste, Ullylan avait frappé pour blesser certes mortellement, mais sans tuer sa victime sur le coup. De fait, le pauvre bougre se vidait désormais lentement de son sang et son martyr se prolongerait vraisemblablement de longues heures durant si rien n'était fait pour y mettre un terme.
La voix outrageusement enjôleuse et innocente de sa semblable l'invitant à ''finir'' ce qu'elle avait commencé résonna soudain, détournant brièvement son attention du condamné agonisant. Toujours figé dans la posture qu'il avait prise à leur arrivée sur les lieux, Kylian lui adressa un regard particulièrement noir avant de finalement consentir à décroiser les bras.
« Et bien, la petite fille a déjà fini de jouer ? »
L'ironie cinglante dans le timbre de sa voix suffisait à faire entendre à qui voulait l'entendre tout le mépris qu'il pouvait alors ressentir à l'égard de celle à laquelle il s'adressait. Avec des gestes lents et mesuré, le sombre commandant dégaina son épée et s'approcha du prisonnier blessé dont il transperça le coeur sans laisser transparaître la moindre hésitation. Son regard se tourna alors non pas vers les prisonniers mais vers les vampires de la patrouille dont les visages transpiraient de fierté et d'arrogance. Apparemment, ils étaient très satisfaits d'avoir offert quelque amusement à la chasseresse, mais ils n'allaient qu'en déchanter d'autant plus sévèrement :
« Vous êtes contents de vous, bande de minables ? Des vieillards, des paysans, des potiers ou des pêcheurs, aucun n'est un soldat, aucun n'est un protégé. Quelques civils terrifiés tout juste bons à amuser une gamine, voila ce qu'ils sont ! Et c'est cela que vous appelez des prisonniers intéressants ? Vous croyez vraiment qu'ils valent de me faire perdre mon temps ? »
Le ton était brutal, presque violent, composé de sorte à faire clairement comprendre qu'il parlait avec la voix d'un gradé particulièrement mécontent et dont les questions n'attendaient aucune véritable réponse. Un poing de fer dans un gant de plomb, un poing de fer dans un gant de plomb, c'était ainsi qu'il devait commander, c'était ainsi qu'il devait diriger, c'était ainsi qu'il devait s'imposer. C'était ainsi qu'il pourrait espérer faire tomber la barrière et se venger de Mort. Ecraser ou être écrasé, telle était la règle chez ceux de son peuple. L'un des vampires tenta pourtant une vague protestation mais Kylian l'interrompit sèchement :
« Silence ! Vous avez déçu Vraorg, vous n'êtes que des incapables indignes de servir le Seigneur Blanc ! Qui dirigeait cette patrouille ? »
Il y eut quelques secondes d'hésitation, mais lorsqu'il sembla évident que faire répéter la question n'était pas précisément l'idée du siècle, le responsable de la troupe fut désigné. Un simple vampire parmi d'autres, ni remarquablement grand, ni particulièrement petit, des cheveux courts assez sombres et un uniforme de soldat théocrate tout ce qu'il y avait de plus classique surmonté d'une armure de cuir bon marché. Kylian s'en approcha avec fermeté et lui adressa brutalement un coup de poing dans le ventre tandis que de son autre main, la lame de son épée venait sectionner les ligaments du genou gauche du soldat sanctionné, contraignant ce dernier à s'agenouiller avec un cri de douleur. Les doigts du commandant vinrent s'emparer sans douceur aucune de la crinière du vampire blessé pour faire basculer sa tête vers l'arrière et exhiber sa gorge. L'acier de l'épée du dragonnier vint alors aussitôt se presser sur la peau claire et vulnérable, sans qu'il fut encore possible de déterminer s'il s'agissait d'une simple menace ou d'une véritable promesse. Son regard parcourut lentement les visages des autres vampires présents, s'attardant sur chacun des membres de la décevante patrouille avant de conclure en venant défier plus particulièrement encore celui de son indésirable invitée :
« Cela n'a rien d'un jeu, nous sommes en guerre et la défaite n'est pas une option. Je ne permettrais pas que l'incompétence de certains viennent compromettre notre victoire... »
Et cette sinistre affirmation du renégat fut aussitôt démontrée lorsque le tranchant de son arme vint égorger l'infortuné chef de patrouille. En ayant terminé avec sa petite démonstration, Kylian rejeta le corps de sa victime sans lui adresser le moindre regard et ramena son attention sur les prisonniers.
« Je ne vous accorderais qu'une et une seule réponse. Soit vous ne savez rien et je vous réserve une place dans le prochain convoi à destination de Morneflamme, soit l'un d'entre vous au moins a entendu quelque chose à propos des évadés et veut une chance de regagner sa liberté. »
Un silence lourd de réflexions fit suite à cette proposition, silence que le vampire mit à profit pour revenir vers la chasseresse et lui lâcher quelques mots acerbes :
« Satisfaite ? Je n'ai plus de jolies histoires à raconter... alors ne sous-estime pas ma douleur. » |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Comme un corbeau sur la branche [Kylian] TERMINER Dim 27 Sep 2015 - 12:03 | |
| « -Non, je ne fais que commencer, tu peux me croire. »
Lui dit-elle en se mordant la lèvre inférieure, les yeux pétillants de joie de le voir agir ainsi, enfin en vampire. La vampire avait enfin d'en rugir de délectation. Quoique, elle savait que derrière cette façon d'agir se cachait une seule envie, celle de dire aux prisonniers de fuir loin d'ici et aux soldats de cesser de les importuner et de retourner s’entraîner. Les humains l'avaient docilisés quoiqu'il puisse ne dire et tenter de lui faire croire. Mais qu’importe, le faire se diriger vers le fond un peu plus et le renfoncer dans la noirceur de son âme n'en serait qu'un pure délice. Même la petite démonstration de force et cette leçon face à ses soldats ne rendit aux yeux de la vampire, Kylian encore plus humain que possible. Si cela avait été elle, le soldat girait à ses pieds dans son sang à titre d'exemple et si un regard vacillait, Norwen l'enverrait de ce pas rejoindre les âmes errantes dans l'espoir d'une nouvelle vie meilleure. Foutaise, en ces temps, ce ne pourrait que pire.
Norwen se dirigea féline vers un des soldats et passa le bout de son index, laissant le bout de sa griffes parcourir la peau à peine rasé du jeune soldat de Vraorg, ne prenant pas garde au corps se trouvant déjà au sol.
« -Ils ne sont que le reflet de celui qui les dirige, mon cher. Mais je prends plaisir à voir que tu sais enfin comment diriger tes hommes... quoique une simple égratignure. Tttttt, tu restes quand même mou Wallam. »
L'envie de lui gratifier un coup de dague pouvait se faire sentir par tous les pores de son corps, se mouvant lentement devant ce pauvre soldat, comme un chat prêt à bondir sur sa proie et la laisser un peu filer entre ses griffes pour mieux lui mettre un dernier coup de grâce. L'ancienne générale vampirique souffla et donna un violent coup de revers de main dans le nez du soldat qui tomba un genou au sol, gratuitement, par plaisir de voir la souffrance se répandre dans la pièce, avant de le repousser violemment d'un coup de pied dans les côtes, par pure envie de montrer à Wallam qu'il ne savait guère mener une troupe de soldats. Puis revenant vers lui toujours aussi sensuelle et féline, elle se stoppa face à lui en attrapant un pan de sa tunique et en la laissant glisser entre ses doigts. D'une voix douce et lascive, Norwen lui murmura.
« -Je ne la sous-estime pas, je m'en moque. Il y a là une bonne et grande différence, car si tu as tué cette larve rampante pour me faire croire que je suis face au terrible capitaine des lame noire, je peux constater qu'une chose : tu es toujours le même Wallam. Pitoyable renégat qui s’écrasait hier contre Wintel et aujourd'hui face à Mort. »
C'est vrai, il comptait se complaire dans cette vie, suivre les instructions de Vraorg, avec des moins que rien, être la honte de sa race et de son statut et continuer à se morfondre dans la salle des armes. Remarque du Wallam tout craché.
« -Je suis sûre que tu as bien des jolies histoires à faire maintenant. Depuis combien de temps n'as-tu pas été un véritable vampire, chasseur assoiffé. Ne sens-tu pas l'effluve du sang de ton imbécile de soldat parvenir à tes narines. Ode à ta non-vie, à ce que tu es. Respire, vit, fait ce que tu dois faire, il le mérite et toi aussi. » |
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