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Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae

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MessageSujet: Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Icon_minitimeMer 24 Juin 2015 - 20:02

25 Janvier de l'an 5 de l'âge d'obsidienne



La clairière était sombre, tapie au fond d’un petit bois touffu. S’il l’avait choisi et protégé de sa magie, c’était qu’elle était idéalement placée pour ce qu’il avait en tête… une chose qui, à sa connaissance, ne risquait pas d’attiser sa marque, car bien au-delà d’elle dans son essence la plus pure. Le crachin léger qui tombait sur le monde ne lui était aucunement un inconfort, vampire qu’il était. Mais sans doute ne l’aurait-il pas sentit, même s’il avait été humain, tant il se concentrait sur… autre chose. Bien autre chose oui… Qu’était un peu d’eau humidifiant ses vêtements et sa personne alors même qu’il se préparait à user d’un sortilège qu’il n’avait plus osé manier depuis trois ans. Trois longues années pendant lesquels il s’était concentré sur l’apprentissage d’une autre forme de pouvoir, qu’il pensait à présent maîtriser de façon acceptable. Une forme de pouvoir dont l’apprentissage était également l’aveu d’un profond désir, celui de retrouver enfin le contact de Silarae, de l’accueillir de nouveau dans son esprit, et elle dans le sien… de pouvoir même voler, combattre avec elle. Elle lui manquait terriblement, à présent qu’Eliowir avait chassé une partie de sa folie. Son absence était une morsure de plus en son âme, une déchirure supplémentaire qu’il portait en silence. Mais il ne pouvait plus le supporter, c’était tout simplement trop… personne ne pouvait imaginer ce que cela représentait, que d’être ainsi séparé de sa moitié d’âme. Oh ils avaient déjà eu de l’indépendance l’un vis-à-vis de l’autre. Mais dans des circonstances bien différentes. Et aujourd’hui, il aspirait plus que tout à la retrouver, même si c’était en rêve…

Elle était son rêve, bien qu’il ne puisse accéder au repos tel qu’un mortel pourrait en jouir. Et il comptait bien rattraper les lambeaux de leur unité pour que tous deux puissent enfin se reconstruire. Il avait tant à lui dire, et pourtant… il craignait de ne pas parvenir à lui communiquer tout ce qui se bousculait en lui. Pourtant, cette appréhension ne devait nullement l’empêcher de l’atteindre. Il se refusait pareille couardise, pareille faiblesse, n’en avait-il, après tout, pas assez sans en rajouter ? Non il ne reculerait pas, jamais. Elle lui était nécessaire, aussi nécessaire que l’air qui lui servait à parler, le sang qu’il buvait… Non, elle l’était plus encore. Il ne pourrait survivre sans elle, quand bien même on lui rendait tout le reste. Tout simplement parce qu’elle était sa plus grande raison d’exister. Oui, il allait la retrouver. Oh pas physiquement, il n’en avait pas le droit, réduit et contrôlé par les sorts de soumission, mais mentalement, spirituellement, et ce serait déjà un énorme pas en avant… une renaissance. Son véritable espoir. Il se nommait Silarae. Alors il était venu se dissimuler au fond de ce bois, là où personne ne viendrait le chercher. Il s’était barricadé de sortilèges de défense afin de ne pas être importuné, ou au moins avertit si tel n’était pas le cas. A genoux sur le sol meuble et légèrement boueux, mains sur les genoux, il gardait les yeux fermés, tentant de trouver assez de volonté en lui-même pour entrer en transe. Celle-ci nécessitait un certain degré de paix, qu’il savait ne pas posséder, aussi était-ce particulièrement compliqué.

Inlassablement, il ressassait, se perdant dans l’écheveau de ses propres pensées. Inlassablement, il émergeait sans parvenir à se maintenir un seul instant dans l’état d’esprit adéquat pour une telle manœuvre. Et après une énième tentative avortée, il réouvrit les yeux, soupirant sèchement, agacé. Parbleu… était-il redevenu un vulgaire nouveau-né défait et déconstruit, sans le moindre contrôle de lui-même. Non, il ne pouvait pas tolérer cela. Il fallait qu’il parvienne à réaliser cette transe ! Inspirant à nouveau, gonflant ses poumons au maximum, il décida de s’aider d’une autre façon : plonger les mains dans la terre. Fermement, il se concentra sur la sensation de ses mains, au bout de ses doigts, et uniquement sur ça… et bientôt, il parvint enfin, péniblement, à trouver le chemin du songe. Son souffle ralentit, puis s’arrêta totalement, tandis que son corps se détendait muscle après muscle, nerf après nerf, jusqu’à sombrer dans l’état de repos éveillé propre aux vampires. Il dériva un temps dans un univers sans substance et sans contours, savourant simplement ce répit, baignant dans un océan d’inconsistance bienvenue. Cela faisait longtemps, trop longtemps. La souffrance de ces trois années ne lui avait nullement permit un tel repos. Un bref instant, un mouvement en bordure de sa conscience menaça de faire échouer tous ses efforts, mais il parvint à se contrôler.

Et soudain, il put enfin étendre ses ailes.

Le rêve n’avait rien de comparable avec ceux des mortels. Il était… et bien, draconique jusque dans ses moindres recoins, en grande partie incompréhensible, même pour lui. Il lui était terriblement difficile de manipuler un tel rêve, en raison de sa provenance extraordinaire, mais il parvint tout de même, force d’efforts, à s’y ancrer suffisamment pour faire sentir sa présence à sa liée. Poudre éphémère, sans réelle forme, à peine une esquisse, il tenta de parler, uniquement pour se rendre compte que cela lui était sur l’instant impossible. Alors, tentant de juguler les irrépressibles sentiments qui l’envahissaient, il tâcha d’attirer son attention… Une chose bien difficile lorsque l’on ne pouvait ni bouger ni s’exprimer. Et pourtant, au bout d’un pénible moment qui n’avait aucune substance temporel réelle, il y parvint, et, quelque part, dans sa clairière, son cœur se serra alors qu’il se tenait soudain sous le regard ambré de sa compagne d’âme, émue au-delà de tout mot…
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MessageSujet: Re: Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Icon_minitimeDim 28 Juin 2015 - 17:44

Vide. Toujours. Constamment ce sentiment qui occupait une partie de son esprit, la désintéressant du reste du monde. Au début bien sûr, Silarae ne ressentait pas une telle… absence de sentiments. Non, elle avait été en colère, dans une folie furieuse que les protégés avaient eu le plus grand mal à calmer. Puis cette rage, latente, avait peu à peu mué, devenait douleur qui l’accompagnait chaque jour, restant là, grignotant son esprit tel un ver sur un cadavre. Enfin, elle avait réussi, laissant cette sinistre compagne rester près d’elle à tout instant tout en apprenant à l’enfouir au plus profond d’elle-même. Il y avait ces sentiments que l’on cachait, toujours, enfouis derrière un masque d’indifférence feinte, qui revenaient, qui luttaient pour émerger, qui tentaient de broyer l’esprit, qui faisaient frémir le cœur de désespoir. C’étaient eux qui rendaient le monde si gris, qui empêchaient aux couleurs de se montrer, de rayonner, qui transformaient les meilleures intentions d’autrui en une mascarade pleine de mensonges. Alors, l’être devenait empli de colère, empli de haine, empli d’un besoin amer de vengeance et d’amour, de violence et de tendresse. Craint, haï, rejeté, mais qui pouvait comprendre ? Quel être pouvait savoir que derrière la morsure des mots trop acides se cachait une réelle affliction ? Lutter, toujours, lutter sans même s’en rendre compte, parfois, pour ne serait-ce qu’effleurer la surface d’un esprit apaisé, pour ne pas se laisser sombrer dans la folie. Lutter à tout instant, mais lutter pour sa vie, pour soi-même. Lutter par le néant contre la douleur, lutter par le rien contre le tout. Il n’y avait que cela, parfois. Après de longs instants de profond désespoir, après un combat intérieur des plus délicats, pour trouver la paix.

La Paix. L’Harmonie. Elle était là, dans les rayons du soleil grandissant, dans les ombres naissantes et mouvantes, dans la vie qui palpitait à la chaleur du jour. Elle était là, dans ce monde grandiose, au-delà de ce que la pensée pouvait imaginer, bien supérieure à la présence d’un seul être. Elle était là, dans le courant du vent qui soufflait, dans le parfum du sol qui montait vers ceux qui savaient le percevoir, dans la mouvance du sable qui semblait bien vivant. Harmonie. Il suffisait d’écouter, de voir, pour la percevoir. Il fallait dégager son esprit de toute pensée inférieure et comprendre la terre, comprendre ce qu’Armanda même murmurait. Et dans ces instants, qu’importait Vraorg, qu’importaient même les Esprits. L’Existence de toute chose, vivante ou non, répondait à une logique certaine qui coulait de source, qui imprégnait les corps. Bien sûr, chaque instant, la Blanche pouvait percevoir et comprendre la place de chacun, mais s’y perdre ainsi, se concentrer dessus tout en écoutant, simplement, ce que lui soufflaient ses larges connaissances draconiques, cela était différent. Passer sa journée à observer la course de la lumière jouer sur le bord de sa grotte, lançant quelques reflets d’or se réfléchissant sur les parois, puis sortir, le crépuscule venu, pour achever d’admirer ce que seule la Nature pouvait faire avec tant de perfection. Les étoiles qui naissaient, une à une, de plus en plus brillantes à mesure que le jour s’effaçait, la lune, presque ronde, qui prenait sa place dans le velours qui s’assombrissait, tandis que la vie nocturne s’organisait, la chaleur cédant devant la volonté du froid à reprendre, le temps de quelques heures, les rênes de ces lieux. Il avait bien des choses qui se passaient sans que les bipèdes ne le sachent, ne l’imaginent même. Tout répondait à une logique précise et incomparable. C’était ainsi.

Et lorsque le sommeil était là, frappant l’esprit de ses légers coups si particuliers, il était inutile de le retenir. Après tout, lui aussi réglait la Vie. Le corps et l’âme en avaient besoin, et plus que tout il apportait parfois bien des surprises. Se laissant plonger dans les replis de son esprit, Silarae disparu peu à peu dans son rêve, sa conscience entièrement tourné vers l’intérieur même de son être. Qu’importait l’extérieur, et si quiconque devait venir, il attendrait. Il attendrait comme elle-même attendait, depuis trois ans, de retrouver son intégrité. Après tout, eux aussi la faisaient attendre. Ils étaient responsables, puisqu’ils l’avaient retenu. Qu’ils aillent tous chez Vraorg, à présent.

Son rêve était fait de vent, de colère, de mer agitée et de voix qui murmuraient, ancestrales, uniques et pourtant emmêlées. Les tourbillons se formaient et se délitaient si rapidement qu’aucun bipède n’aurait pu réellement comprendre ce qu’il se passait, mais pour Silarae, tout allait de soi. Il n’y avait nulle construction humaine, vampirique ou elfique. Simplement de la roche, de l’eau, quelques arbres et plantes dans un paysage changeant et, surtout, de l’air. Silarae volait, ressentant malgré la nature éphémère de ce voyage la force du vent sur ses écailles. L’horizon était mouvant, sa conscience ne sachant que fixer réellement, mais au travers du regard ambré, peu importait puisqu’elle volait. Et lorsqu’elle se posa, refermant ses ailes délicatement, une présence étrangère dans le rêve lui fit changer d’atmosphère. Tout s’assombrit, s’agita, une tempête mentale dans un monde intangible. Sauf si, peut-être… Oui. Elle était là. La présence. Elle la sentait. Et elle n’était pas si étrangère. Doucement, l’immense conscience de la dragonne recueilli le visiteur, rapportant son attention sur lui. Le laissant prendre toute la place voulue dans ce paysage qui se resserrait autour de cette silhouette, Silarae le laissa apparaitre. Son dragonnier. Il était dans ce rêve, mais non comme un mirage que sa folie lui projetait. Comme… lui. Il était vraiment lui, avec sa conscience, sa douleur, mais surtout son amour. Incapable de faire le moindre geste, même en rêve, la Blanche le contempla en silence, admirant chaque détail de ce visage tant aimé, avant de l’étreindre mentalement avec brusquerie, frustrée de ne pas ressentir la même force que ce que le réel pouvait lui apporter.

Achroma.

Les mots résonnaient dans le rêve, s'attardant quelques instants dans l'air magique, se déposant jusqu'au coeur du concerné, cherchant à marquer leur emprise à leur tour. Il était son monde, il était son songe qui s’éclairait de nouveau, qui laissait place à une luminosité intense et irréelle, qui le mettait au centre de tout. Elle peinait à croire qu'il fusse vraiment là, après tant d'attente, et pourtant...

Mon Frère-d’Âme. Est-ce là une ruse du Voleur ? Ou ton cœur m’appartient-t-il encore ?

Elle saurait. Elle saurait s’il venait de lui-même ou s’il s’agissait d’une ultime félonie, de la dernière torture que pouvait leur imposer l’albinos. Elle le connaissait au plus profond de lui-même, il était sa moitié, son âme sœur, une partie d’elle-même. Il ne pourrait lui mentir sur une telle chose. Et… qu’importait, finalement ? Elle se devait de connaitre la réponse, mais Achroma était là, et quelle que soit l’explication, Silarae en était heureuse. Egoïstement, tragiquement heureuse. Bouleversée par-delà ce que sa propre imagination aurait pu créer. Ebranlée d’une force telle que plus rien n’était fixe dans ce rêve, si ce n’était ce vampire dont le retour s’était fait tant désiré.
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MessageSujet: Re: Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Icon_minitimeLun 29 Juin 2015 - 19:43

Enfin, elle le remarqua, tournant son attention vers lui. Lorsque ses yeux d'ambre se tournèrent vers lui, il crut défaillir, s'étioler comme autant de minuscules grains impalpables dans son rêve. Les particules, fine poussière, tremblotèrent un bref instant, comme son corps aurait tremblé s'il avait véritablement été là. Puis, lentement, la conscience de sa liée sembla s'ouvrir à lui, le recueillant comme un oisillon blessé dans le large nid de son esprit ancestral pour qu'il y puise la force nécessaire, la stabilité vitale à la réussite de cet acte magique de haute volée. Son corps prit enfin forme, en des contours d'abord flous, comme s'il était perçu au travers d'un brouillard cotonneux, puis plus nettement, jusqu'à être reconnaissable même si un peu transparent. Sa peau offrait une impression étrange, mouchetée de traces brillantes, scintillant au travers de lui. Ses cheveux était une rivière sans fin bien définie, et son image ondoyait étrangement, prête à être soufflée comme une chandelle dans le vent. Mais il était là malgré tout… pour elle, par elle. Il était là, et sous ce regard plus brillant que toutes les gemmes, il se sentit renaître, revivifié. Il avait l'impression de contempler une aube nouvelle, resplendissante, après une longue nuit d'hiver intemporelle. Autour d'eux, le paysage s'effaçait, lambeau après lambeau, comme s'il n'avait jamais existé, ce qui était le cas à ses yeux. Il n'y avait qu'elle, sa liée, sa sœur d'âme, sa compagne de cœur et d'esprit. Silarae.

Pouvait-on imaginer plus beau nom ? Pouvait-on imaginer plus belle créature ? Sa splendeur immaculée lui semblait transcender l'imagination mortelle, sa silhouette incarnait un rêve parfait après lequel il avait longtemps soupiré, et qui, enfin, était à sa portée, s'offrait à lui, âme émerveillée, plus magnifique que tout ce qu'il aurait pu imaginer. Elle était là, ô don ineffable. Peut-être pas physiquement, peut-être pas réellement, mais elle était là, plus proche qu'elle ne l'avait jamais été en trois ans. Etait-ce d'ailleurs bien trois ans ? Il avait soudain l'impression, affreuse et étouffante, que cela faisait trois siècles qu'il cheminait sans elle. Que le temps avait paru long, insupportable ! Et plus insupportable encore serait le réveil, lorsqu'il devrait la quitter de nouveau. Plus insupportable encore serait l'attente fiévreuse de sa libération. En l'instant, cependant, cette considération était encore lointaine et délétère, et l'émotion de ces retrouvailles bien trop intenses. Incapable, en l'instant, de se garder de ces souffrances futures, il restait là, à l'observer, immobile, la contemplant, l'admirant, se gavant de cette vision de perfection qu'il souhaitait graver une fois de plus au fond de son âme… un souvenir, un instant arraché à la sordide domination du Voleur de Cœur, qui viendrait lui rendre un peu de sa force, comme l'avait fait le retour de son fils.

Silarae…

Il l'étreignit de toute la force, tout l'amour qu'il pouvait transmettre au travers de cette forme si délicate de communication, pressant son esprit contre le sien comme il aurait pressé son corps contre ses chaudes écailles. C'était une pâle imitation de la force qu'auraient leurs véritables retrouvailles, mais ils devaient s'en contenter pour le moment. C'était mieux que rien. Tout était mieux que rien tant qu'il pouvait la toucher, lui parler et la sentir dans son esprit une nouvelle fois. Son nom. Elle venait de prononcer son nom, et il avait pour la première fois l'impression qu'il signifiait réellement quelque chose, qu'il le désignait, lui, tout son être. Prononcé par elle, il lui semblait être un chant entêtant, chassant une partie de sa souffrance et de son dégoût de lui-même. Oui, il était Achroma. Il était son dragonnier. Et elle était son monde. Sa liée. Plus rien n'avait d'importance, en cet instant, en dehors d'elle. Comme il aurait voulu que cet instant n'ait pas de fin, qu'il dure éternellement, que leurs esprits transcendent toutes les barrières de ce monde pour se rejoindre et ne plus jamais être séparés.

Mon cœur et mon âme, ô Silarae….

Sa voix n'était qu'un murmure, un souffle léger, qui courrait sur ses puissantes écailles. Il lui appartiendrait toujours, quoi qu'il arrive, et peu importait ce que l'abomination albinos pouvait prétendre ou faire peser sur lui. Son âme elle ne plierait pas. La folie avait bien failli le détruire, et aujourd'hui encore, elle rampait en lui, venimeuse, acide, le rongeant lentement de sa bile noire. Mais qu'importait, quand sa liée lui revenait enfin ? La folie n'était plus sa maîtresse, sa terrible maîtresse, elle redevenait menace à contrôler. Ou bien à embrasser ? A enlacer ? Folie de leur union, folie de la revoir… oui elle serait sa folie, elle remplacerait cette chose qui l'envahissait, la chasserait. Silarae était bien plus forte qu'elle. Et il lui appartenait entièrement. Oh… c'était si bon que d'être enfin capable de le penser, de le ressentir, ce lien qui les unissait. Qu'il lui avait manqué ! C'était comme prendre une grande bouffée d'air après une profonde apnée… le plaisir en était si intense, si poignant, qu'il le secouait au plus profond de lui. Oui il lui appartenait, ne s'était jamais offert ainsi à quiconque d'autre.

Je m'étais perdu… pendant si longtemps, Silarae… je ne trouvais plus le juste chemin, je n'avais plus de lumière si ce n'était cette flammèche lointaine, vacillante, incertaine… et même elle se perdit bientôt dans la nuit de ma honte.

Un instant, sa forme vacilla, sous la crue sauvage des sentiments se bousculant en lui. Et il s'accrocha à son esprit come un noyé à son radeau.

Eliowir me délivra de cette démence, mais elle s'insinue encore en moi… Je croyais t'avoir perdue à tout jamais… j'avais si mal je…

Elle savait, et il savait qu'elle savait, mais les mots coulaient comme le sang d'une plaie…

J'ai tant besoin de toi… Je ne peux vivre sans toi… Ce serait comme m'arracher l'âme lambeau par lambeau… Oh, Silarae… Je dois te trouver, il le faut…
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MessageSujet: Re: Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Icon_minitimeDim 12 Juil 2015 - 15:58

L’âme frissonnante comme au premier jour de leur rencontre. Emue, Silarae observait celui que son cœur désirait ardemment depuis tant de mois. Trois années. Trois années à pleurer sur sa solitude, trois années à pleurer sur cette séparation, mais surtout trois années à pleurer sur les souffrances d’Achroma. Elles les avaient senties, toutes, avec plus ou moins d’acuité. Mais elle savait qu’elles avaient là, et cela suffisait pour la mettre en colère, dans une fureur que seuls connaissaient ceux qui étaient liés par l’âme comme eux l’étaient. Pour qu’elle-même se sente profondément blessée, atteinte au cœur même de son être. Car son être était double. Il était un. Il était tout à la fois ce vampire à la silhouette vacillante, cet immortel aux yeux d’écume, et cette dragonne de diamants pâles, cette Reine Céleste porteuse de mille vestiges de temps anciens. Il était les deux à la fois, entremêlés en un, formant un être unique, fort et fragile à la fois, incomparable. Incompréhensible pour quiconque ne l’était pas. Achroma. Il était dans ce rêve, mais il était plus réel que ce que l’éveil lui laissait voir. Silarae avait l’intime conviction qu’à cet instant précis, rien n’aurait pu être tangible que cette réalité pourtant discutable. Rien n’était plus beau que ce petit être qu’elle voyait devant elle, que cette douce voix, quelque peu déformée par le songe, que ce léger plissement de son visage pur tandis qu’il la regardait et livrait ses tourments. Rien n’était plus tendre que cet enlacement à peine perceptible qui l’étreignait délicatement, au milieu d’un horizon mouvant, empli d’incertitudes. Son esprit se repaissait de cette sensation si souvent, si ardemment désirée, en vain, pendant trois longues années.

Tu es mon cœur et mon âme, Frère-d’Âme.

Murmure contre murmure, qui s’entrelacaient, se croisaient, emplis l’un comme l’autre de tout ce qu’ils ressentaient en cet instant unique. Emprisonnant cette présence plus que bienvenue dans le rêve alors même qu’elle la sentait vaciller, la Blanche fixa simplement Achroma de ses yeux d’or, gravant chaque détail, s’abreuvant à la source de son amour pour profiter de chaque seconde qui lui était offerte. Qu’importait ce corps immobile délaissé dans l’obscurité de sa grotte, qu’importaient ceux qui pouvaient venir, quémandant présence ou attention de la dragonne, qu’importait même que le monde s’écroule à cet instant précis. Une fois déjà, ensemble, ils avaient survécu à la folie d’Armanda. Ils pouvaient recommencer. Ensemble.
Le laissant poursuivre, la dragonne l’étreignit mentalement autant qu’elle le put, cherchant à aspirer en elle ses peines et souffrances pour le soulager, lui laisser quelques instants de calme et de répit autant qu’il lui était possible de le faire, resserrant son emprise sur lui. Eliowir… Eliowir l’avait sauvé. Elle se sentait profondément blessée devant cette simple phrase mais qui prenait tant de sens. Elle se moquait d’Eliowir et lui en voulait d’avoir pris tant de place au cœur de la vie d’Achroma. Elle lui en voulait d’être là où elle ne pouvait être, de faire ce qu’elle ne pouvait faire. Mais surtout, elle s’en voulait à elle-même de n’avoir su faire ce que lui avait fait. De n’avoir pu l’accompagner, protéger son esprit, sans se préoccuper des conséquences. Une simple phrase qui provoquait en elle tant de sentiments… Car dans ce tumulte de jalousie, de souffrance, de culpabilité, de colère aussi, elle ressentait également un sentiment peu connu : la reconnaissance. Achroma avait été libéré de ce qui l’entravait mentalement, il avait été libéré de sa folie, et pour cela, elle ne pouvait qu’en remercier le vampire sauveur. Quel étrange mélange de sentiments, quelle valse absurde de ses pensées…

Je suis là, Achroma. Où que tu sois, où que tu ailles, tu sais que je suis là. Tu es mon monde, je suis le tien. Nul être ne pourra jamais trancher ce lien qui nous uni.

Se baissant doucement, elle frôla de son museau sa poitrine à lui, tentant de rapprocher leurs corps fictifs pour une caresse impalpable de sa main éphémère.

Laisses-moi t’aider à mon tour. Laisses-moi te trouver. Tu es fragile comme un jeune dragonneau parfois, mais c’est aussi cette fragilité qui fait une partie de ta force. Je te trouverais, ô ma moitié. Je te trouverai et je te garderai près de moi. Te souviens-tu ? Te souviens-tu combien nous souffrions, chacun, de la distance qui se trouvait entre nous, alors que nous apprenions seulement à nous connaitre, malgré le lien qui déjà nous attachait ? Nous n’avons jamais failli, Achroma. Nous avons connu des désaccords, des souffrances, nous en connaitrons d’autres, mais resterons ensemble. Nous finirons par nous retrouver, car il ne peut en aller autrement.

Elle sentait sa souffrance trouver un écho dans la sienne, ses hésitations se répercuter contre les siennes. Comment être unis alors que l’obstacle qu’ils avaient face à eux était d’une telle ampleur ? Un instant, le doute l’assailli de nouveau, et elle baissa le museau vers le sol avant de le lever vers la voute céleste et nocturne qui était apparue au-dessus d’eux. Un océan ? Ils se trouvaient sur une falaise, à présent, et l’immense étendue liquide étendait ses bras jusqu’à quelques mètres en dessous d’eux.

Je ne te laisserai pas vivre sans moi, pas plus que je ne supporterai encore longtemps cette absence. Chaque jour qui passe est plus vide que le précédent, chaque être que je croise est plus dénué d’intérêt que celui qui ressort de ma caverne. Nul combat n’a plus de sens à mes yeux s’il ne permet pas de me rapprocher de toi. Je n’entends plus le chant de l’espérance que me conte cheveux-d’or-au-morceau-de-bois-chanteur, je ne comprends plus les pleurs de ceux qui ont perdu les leurs, je ne ressens plus rien d’autre que cette attente, insupportable, continuelle. Même ma colère est devenue vaine, s’est tarie dans l’océan de ton absence. Et pourtant, ô Frère-d’Âme, mon cœur espère encore, quelque part. Il s’est préparé à cet instant où je t’arracherai des griffes de l’ennemi. Où mon ciel s’éclaircira à la lumière de ta présence. Ne te laisse pas sombrer, Achroma. Car je ne sais si je pourrais nous sauver tous les deux. Ne laisses point partir ton âme en lambeaux, car ce serait m’arracher la mienne.

Elle aurait voulu ne faire que le réconforter, le laisser apaiser, aspirer pour elle les moindres souffrances que lui ressentait. Elle ne l’avait pu. Ne l’aurait pu, puisqu’il ressentait à cet instant chacun de ses doutes. Etait-elle donc si faible ?
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MessageSujet: Re: Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Icon_minitimeLun 13 Juil 2015 - 17:48

Nul ne pourrait briser leur lien ? Si quelqu'un l'avait pu… d'autres le pourraient. Si… mais non, ce n'était pas cela qu'il craignait, ce n'était pas non plus de la savoir présente-absente-là-sans-l'être… c'était… il voulait être physiquement avec elle, mêler son âme à la sienne jusqu'à la dernière pensée et ne plus jamais la quitter. Il ne voulait plus qu'elle soit loin de lui, encore moins de façon involontaire. Il voulait l'étreindre de toutes ses forces, jusqu'à se déchirer la peau sur ses écailles. La sentir dans son esprit sans pouvoir jouir de sa présence était devenu une torture pour lui… car si elle ressentait sa souffrance, lui ressentait la sienne, sa solitude, son mal être… c'était un cercle vicieux et irrattrapable tant qu'ils restaient loin l'un de l'autre. La retrouver, oui, c'était tout ce qu'il désirait. Etre libre avec elle, avec son fils. Ne plus jamais les quitter, ne plus jamais être ainsi amputé de lui-même… La retrouver oui… si seulement il pouvait la retrouver. Ils ne pouvaient pas continuer ainsi. Il fallait qu'ils parviennent à se retrouver.

Je ne peux l'arrêter, Silarae…

Cela le détruisait de le lui dire mais c'était la vérité. Folie le menaçait encore, rôdant près de sa conscience. On lui avait interdit de la retrouver alors que c'était la seule chose qui pouvait faire cesser tout cela, ou au moins, qui pourrait le ralentir et l'endiguer encore des centaines d'années. Viendrait un instant où il ne parviendrait plus à supporter tout cela et où il se laisserait engloutir sans plus de protestations. Et il ne le voulait pas. Ce qu'il voulait c'était elle. Et ils devaient se retrouver. Mais comment ? Pour la retrouver il faudrait qu'il puisse quitter la théocratie, qu'on lui retire sa marque, il n'y avait guère de moyens de le faire. Et même s'il était conduit devant les Esprits, pourquoi décideraient-ils de l'aider lui ? Il n'avait rien fait pour eux et ne leur été pas dévoué… pire encore il était issu de la magie d'Edwyn, et son successeur désigné. Pourquoi voudraient-ils l'aider ? Que pouvait-il leur apporter ? Il n'y avait rien, il ne voyait rien…

Il a marqué mon âme…

Elle devait savoir ! Elle devait comprendre à quel point cette magie était révoltante, à quel point elle était sacrilège ! Il le fallait ! Ce que Vraorg avait touché en lui, c'était quelque chose de bien trop précieux, quelque chose qu'elle seule aurait dû posséder. Tant que cette marque existerait il serait à la merci du Voleur de Cœur quand bien même il ne voudrait rien de lui et l'exécrait. Même s'il avait agi trois ans auparavant en sachant ce qui arriverait, en sachant qu'il paierait le prix fort pour ses actions, il ne pouvait s'empêcher de souffrir et de se lamenter. Il ne pouvait s'empêcher de pleurer intérieurement tout ce qu'on l'avait contraint à accomplir et ce qu'il avait perdu, autant que ce que les autres avaient perdus. Mais plus que out, on lui avait demandé de payer le prix ultime, cette séparation d'avec sa liée, cette action qu'il n'aurait jamais dû avoir à endurer, au point qu'il avait plus d'une fois souhaité qu'elle soit en sa compagnie, même contrainte…

Il faut me retirer cette marque. Tant qu'elle existe, je ne suis qu'un pantin… Tant qu'elle existe je suis une menace pour vous tous…

Combien de soulèvements désespérés avait-il réduit en cendres sous la contrainte de la marque ? Combien d'innocents avait-il tué ? Ils étaient innombrables, il ne parvenait plus à se souvenir. La magie qu'il avait voulu mettre au service du futur, de la droiture, avait été corrompue et utilisée comme une arme de destruction cruelle. Il avait vu ses adversaires terrifiés, regardant la mort approcher, le maudissant. Le poids de ces malédictions pesait durement, et il ne pouvait que frémir en pensant aux conséquences. C'était de la magie, cela aussi… et quand le couperet tomberait-il alors ? Quand subirait-il la sentence de tout cela ? Il ne le savait pas et il regrettait. Il avait eu envie de supplier pour qu'on le pardonne comme il voulait supplier sa liée de ne pas le quitter, de lui pardonner tout cela… Mais il ne le pouvait et ne l'avait pas pu. Mais il voulait au moins la retrouver. A ses côtés, il paierait pour tous ses crimes sans se plaindre, tant qu'elle était là.

Je vais… Je dois partir en chasse. Vraorg m'a ordonné de traquer les fugitifs échappés de Morneflamme… Voleras-tu à ma rencontre alors ? Je suis contraint de ne pouvoir chercher à te rejoindre, mais toi personne ne te contraint. Tu pourrais me retrouver… loin de Gloria, pendant ma traque. Penses-tu que tu le pourras ?

En aurait-elle la force ? Lui n'aurait que celle de se déplacer, et de lutter un tant soit peu contre sa marque, mais guère plus… il se laisserait certainement attraper par elle, si elle parvenait à le retrouver… il ignorait totalement si le moindre bien pourrait sortir de cela mais il ne pouvait ignorer sa présence, sa demande et son propre désir, ce n'était tout simplement pas possible. C'était… inimaginable…
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MessageSujet: Re: Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Icon_minitimeVen 17 Juil 2015 - 22:16

La folie ne s’arrêtait pas ainsi. Le destin non plus. Il ne suffisait plus de vouloir pour le croire, car le croire était sans doute la pire chose qui puisse advenir. Et pourtant, Dracos savait combien Silarae espérait, plus que quiconque n’avait jamais espéré, que toute cette tragédie se termine. La tragédie de son couple de lié, car il n’importait plus celle du reste du monde. Son monde à elle était tout aussi brisé, tout aussi maudit que celui dans lequel leurs enveloppes charnelles évoluaient. Plus rien n’allait, et il semblait que cette sensation ne changerait jamais. « Attends-moi », murmura-t-elle au plus profond de son âme, dans un recoin si dissimulée en elle-même que même lui ne l’entendrait pas. « Attends-moi », souhaitait-elle répondre. « Attends-moi pour te laisser glisser au plus profond de ce que Folie peut amener, attends-moi pour sombrer là nul ne pourra jamais nous sauver, attends pour m’entrainer avec toi dans l’abîme de cette névrose. Ne me laisses pas seule ici, incapable d’être moi-même en ton absence, dévorée par cette douleur qui te ronge l’esprit et m’érode petit à petit. Ne me laisses pas, car ma volonté s’effrite, ma force disparait, je ne ressens plus cette puissance que je possédais, juste un vide immense qui grandit petit à petit. Attends-moi une dernière fois. Attends-moi si tu ne peux lutter, si tu ne peux l’arrêter.». Elle n’en fit rien. Elle laissa son rêve exprimer son chagrin, renversant sur leurs silhouettes impalpable un déluge de pluie et de glace, dans un silence irréel. Irréel, car ce songe n’avait retranscrit aucun des bruits des éléments en furie. Peut-être simplement car elle n’en avait aucune force, aucune envie. Peut-être simplement car ce n’était qu’une création de son esprit. Seuls, au loin, restaient quelques appels lointains de ses semblables, comme un chant qui lui rappelait qu’elle était seule, même ici. Exilée au sein de son propre esprit.

Tu peux le ralentir. Tu peux lutter de toutes tes forces et de toutes les miennes. J’en ai besoin, Achroma. J’ai besoin de savoir que tu continueras d’essayer autant que tu le pourras. Jusqu’à ce que je trouve à te libérer. J’ai besoin de toi, mon lié, j’ai besoin de toi entier, conscient. Je ne sais si je ne pourrais jamais réparer ce qu’il y a de brisé, mais si c’est le cas, je ne pourrais le faire sans toi. Toi-même. Complet. J’ai besoin de toi. J’ai terriblement besoin de toi. Je t’ai choisi car tu étais destiné à partager mon âme, mon existence, ma vie. Car de tout être, tu étais le plus digne, le plus fort, le plus sage, celui qui méritait le plus de se lier à moi. Je ne le regrette nullement. Je ne peux te perdre ainsi. Devrais-je me sacrifier en cherchant ta libération. Il n’y a plus de retour possible, Frère-d’Âme. Plus pour nous. Nos destins sont liés, dorénavant, et depuis longtemps. Ton âme m’appartient, qu’elle que soit la marque qui y soit imprimée.

Et elle souffrait de sa souffrance, il ne le comprenait que trop bien. Incapable de le soulager réellement, elle ne pouvait que percevoir ce qu’il endurait. Non, il n’était pas question que cela continu. Les Esprits retireraient cette marque. Elle les supplierait s’il le fallait, tenterait jusqu’à les atteindre dans leur suprématie le cas échéant, quelque sacrilège que ce soit, que cela lui coûte, aussi absurde et folle soit cette idée et aussi infructueuse ne doutait-elle pas qu’elle soit. Mais s’il s’agissait de sa dernière chance, elle n’hésiterait pas à mettre l’immense respect qu’elle éprouvait pour ces êtres de côté l’espace d’un instant. Elle ferait tout ce qu’elle pourrait, et tout ce qu’il faudrait. Les conséquences et les remords viendraient en leur temps. Pour son dragonnier comme pour elle-même, il n’était plus temps d’attendre et de rêver. Mais pourquoi refuser d’aider un vampire comme Achroma, un allié puissant, lié de l’une des dragonnes au sein des Protégés ? Quel sens aurait-cela pour les Esprits, alors même qu’ils pourraient en tirer de grands bénéfices ? Elle irait. Sitôt le jour levé, elle quémanderait audience aux Esprits.

Je viendrai. Je te retrouverais là où nous serons davantage en paix. Elle eut un renâclement mi-amusé mi-désabusé. Peut-être les protégés deux-pattes mettront-ils quelques heures à se remettre du fait que je sorte réellement de mon antre. Cela m’évitera quelques questions.

Se couchant, elle posa sa tête immatérielle près de lui, le dévisagea de ses yeux d’ambre liquide. Elle ignorait où et quand exactement ils se reverraient en chair et en os, mais qu’importait, cela appartenait à présent au futur proche. Elle le trouverait, aussi bien pour lui que pour elle. Et maintenant qu’elle savait cela, elle se sentait rassurée. A peine. Mais dans l’amertume envahissante, dans le flot de son chagrin, ce n’était pas rien. C’était un petit îlot stable, bien qu’encore lointain, qui peut-être causerait autant de peine que de joie. Quelques instants de douce euphorie, de larmes et de sourires amers… Qu’importaient les heures de recherche, les dangers rencontrés. Elle renaitrait par ces seules retrouvailles.

Reviendras-tu ? A présent que tu as trouvé le chemin jusqu’à mes songes, les partageras-tu de nouveau avec moi, ne serait-ce que pour quelques instants ?

Elle l’y attendrait, c’était certain. Chaque instant de sommeil serait attendu avec espoir, quiconque la réveillerait finirait avec quelques morceaux en moins. Peut-être pourraient-ils voler ensemble, ne serait-ce que de cette manière. Passer encore du temps à partager leurs pensées, se retrouver petit à petit, se reconstruire après tant de séparation. Mais le voulait-il ? Le pouvait-il surtout ? Mais l'éther même portait en lui l'écho de ses espérances.
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MessageSujet: Re: Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Toi sans qui je ne peux vivre - PV Silarae Icon_minitimeSam 18 Juil 2015 - 19:58

Le ralentir ? Oh mais c’était déjà ce qu’il faisait. Bien évidemment qu’il le ralentissait, et il parlait en le faisant déjà. Il parlait en ayant utilisé tout ce qu’il pouvait rassembler, mais ça ne suffisait simplement plus… si ça avait jamais suffi, évidemment. Comment le savoir, alors qu’il n’en avait aucune sensation ? Oui, il essayait… mais est-ce que cela servait vraiment, est-ce qu’il avait raison de le faire, ou devait-il au contraire sombrer ? Il voyait sa détresse dans le paysage alentour, et ne pouvait que se féliciter que ce ne soit pas l’imagerie de ses propres songes, ses songes à lui, qui soit ainsi dévoilée. Car même s’il ne l’expérimentait jamais, il était certain qu’elle trahirait la profondeur de son abysse. Lutter… oui, il le faisait, mais c’était comme lutter contre un typhon malveillant, en avait-il réellement la force ? Il aurait voulu le croire, mais ces trois années l’avait détrompé. Il n’avait plus de forces. Elle avait besoin de lui ? Bien sûr… lui avait besoin d’elle aussi… Elle ne comprenait pas. Il aurait dû le savoir. Personne, pas même elle ne pouvait comprendre… et pourtant, il voulait essayer. Il avait voulu essayer. Elle n’y pouvait rien… ce n’était nullement sa faute.

Défie-toi de la marque Silarae… Ne la sous-estime pas… C’est le pouvoir même des dragonniers, corrompu par Vraorg…

Il ne fallait pas qu’elle en soit victime, il ne fallait pas qu’elle la subisse, elle aussi. Ça avait été son seul semblant de réconfort pendant tout ce temps. Ce serait une autre de ces fins des fins. Il fallait qu’elle soit sauve. S’il en venait à la blesser elle, il ne le supporterait pas. Pas plus qu’il ne supporterait de la savoir éloignée… Tout cela était si… tellement… Un moment, son corps sembla disparaître, soufflé par le sentiment d’impuissance, et par la fatigue. Mais sa promesse de venir le retrouver lui insuffla juste ce qu’il fallait pour qu’il se maintienne dans ce rêve. Il ne savait pas comment les protégés réagiraient et il s’en fichait d’ailleurs. Ça n’avait pas d’importance, tant qu’elle venait. Il laissa tomber sa forme sur le sol immatériel, comme une pluie de poudre dorée et un soupire en ôta la forme.

Si je le puis, je le ferais… oui…

Il aimerait pouvoir le faire chaque soir, mais il avait à faire, comme il le lui avait dit. La traque… et la recherche d’une nouvelle force, là où il n’en avait plus. La recherche d’une véritable échappatoire.

Surveille la nuit, surveille tes songes, peut-être m’y trouveras-tu… mais ne soit pas déçue si je n’y suis pas, ce ne sera que partie remise…

Sa main s’éleva avec difficulté, mima le geste de se poser sur son museau…

La nuit est nôtre, comme elle le fut pendant nos épreuves passées… jusqu’à ce que nous nous retrouvions ou sombrons définitivement…

Jusqu’à la fin…

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