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| Calme trompeur [PV Dawan] | |
| Auteur | Message |
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Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Calme trompeur [PV Dawan] Sam 4 Avr 2015 - 19:20 | |
| --- 19 Aout, après-midi ---
Drôle de journée tout de même. Ce n'était pas souvent qu'il en arrivait à pareilles choses et se demandait encore comment il faisait pour attirer autant de catastrophes et de situations invraisemblables. Il en arrivait à ne plus même essayer d'en faire le compte, tellement la liste était longue… Et dire qu'une dizaine d'années auparavant, il ne rêvait que de pouvoir voyager jusqu'à Elena pour admirer les fameux jardins du duc. Ah il avait bien changé oui. Tout comme cette ville, même si ce n'était pas visible pour les yeux habitués à la contempler. Mais pour lui, c'était l'évidence même. Oui elle avait changé et surtout depuis le siège. Et il n'était pas bien certain d'apprécier vraiment ces changements. Pourtant il n'avait rien contre le concept de changement en lui-même contrairement à de nombreux elfes. Il lui plaisait même en vérité, sur de nombreux points. Mais là, cela le mettait mal à l'aise. Enfin, sans doute les derniers événements n'y étaient-ils pas pour rien. Il fallait dire que là, il aurait apprécié pouvoir enfin respirer un peu. Et se voir interdire cette simple aspiration le gênait beaucoup. Il avait besoin d'un peu de calme en ce moment… surtout alors qu'ils allaient bientôt mener leur petite course à bien avec Lorenz. Lorenz… Avait-il remarqué son départ ? Probablement oui. Où était la créature qui l'avait amené ici ? Voulait-elle l'empêcher de rester avec son frère ? Si c'était le cas alors elle était mal tombée, il était hors de question qu'il reste loin des vampires ! S'il le devait, il utiliserait sa pierre de transport et n'ne éprouverait aucun regret. Il fallait bien qu'il rentre au bout d'un moment ! Mais l'urgence ne le prenait pas encore à la gorge, aussi avait-il décidé qu'avant de faire bouger un peu les choses, il allait se promener et voir où en était la ville. Il se promenait donc, enroulé dans sa cape, et levant le nez pour observer les hauts bâtiments, ou faisant attention pour ne pas être bousculé ou se faire marché dessus. Il était bien plus petit que la grande majorité des humains même si ceux-ci étaient de plus humbles tailles que les elfes. Mais ça ne le dérangeait pas vraiment. Il parvint à rejoindre le quartier riche, et un petit parc intérieur pour bourgeois. Il rendait étrangement dans ce décor avec ses habits simples et sa cape un peu éliminée. Il avait prit le temps de tresser ses cheveux pour qu'ils ne tombent pas sur son visage et ses épaules en le gênant, mais rien qui ressemblant aux façons compliquées de la classe 'riche' des humains. Il s'arrêta sous un arbre et décida de rester là un moment. D'abord sans rien faire, observant simplement les alentours, il se résolut néanmoins à se livrer à une activité qu'il n'avait plus pratiqué depuis un moment. Retirant sa capuche, il fouilla sa sacoche magique et y prit sa harpe portative, l'observa un instant…. Non il n'avait pas envie de cet instrument là. Le rangeant, il prit à la place son higen et en tira quelques notes. Quelle sorte de chanson pourrait-il bien chanter ? Le lieu importait peu tant qu'on avait la musique, mais celle-ci lui manquait étrangement. Il observa un instant l'arbre qui lui faisait de l'ombre, et son esprit dériva vers Lorenz. Immédiatement, et pas si étrangement, il trouva l'inspiration. Oui, il savait ce qu'il voulait faire. Tirant les premières notes à son instrument, sa voix s'éleva bientôt dans le parc, ses accords parfaits magnifiés grâce à la magie de sa voix. Le premier de ces trésors parfaits, Un coffret de bois de rose gravé de roses il était, Alors que le second, dot de la damoiselle, Une rose d'été en fleur qui venait d'être cueillie par elle, Le troisième de ces trésors trois anneaux d'églantier fleuri, Pour, du roi du froid pays, faire fi…
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| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Calme trompeur [PV Dawan] Sam 4 Avr 2015 - 22:20 | |
| La notion de "temps libre" lui échappait un peu. Le temps n'était jamais prisonnier. Même cette partie de temps qu'ils s'appropriaient en vivant se refusait à être prisonnier. Il suffisait de voir comme la mémoire était fragile et se dérobait aisément ! Comme elle peinait à s'apprivoiser… Comme le présent filait comme de l'eau entre des doigts trop fins. Comme le futur était un animal sauvage qui se refusait à la vue du monde. Être vivant offrait à ceux qui en profitaient le privilège d'effleurer le temps. Mais chercher à se l'approprier était d'un orgueil qui n'avait rien de réaliste. Dawan n'estimait pas plus libre le temps où il devait se détacher de Fabius par rapport au temps qu'il passait à ses côtés. Il s'inquiétait un peu de laisser son protégé sans lui, il n'aimait pas manquer de faillir à son devoir sans même avoir le moyen d'en être averti. Mais dans un même temps, et malgré la fine et sous-jacente anxiété que cela pouvait lui procurer, il appréciait de pouvoir déambuler à sa guise, sans faire attention. Un vrai repos de l'esprit, un souffle de liberté pour son corps.
C'est ainsi, partagé entre les pensées pour l'humain d'un oeil aveugle et celles tournées vers le monde qui s'offrait à lui, qu'il déambulait dans Gloria. L'été l'avait dévêtu des habituelles cape qu'il aimait à porter, il n'avait plus sur lui que ces habits, ceux qui lui permettaient à la fois de faire bonne figure auprès de l'empereur des hommes sans trop s'encombrer. Il s'était résolu à laisser son tambourin dans ses appartements, pour faire plaisir à l'humain. Seul l'étui de sa vièle ornait son dos, et son diadème favori ceignait sa pâle chevelure. À son poignet, il avait l'amulette de protection offerte par Kedrildan. Et à ses doigts, les anneaux qu'il avait trouvés dans ce petit ensemble de cadeaux laissés par Merithyn, avant le départ de ce dernier d'Aigue-Royale. C'était là un souvenir qu'il faisait souvent revenir à sa mémoire, comme s'il craignait d'oublier ce qu'avait dit le Cawr, ce qu'il lui avait confié. Ou comme si un jour pouvait apparaitre en sa mémoire une indication subtile de ce qu'il devait faire exactement, quelque chose qui lui aurait échappé et dont brusquement il se souviendrait. Qui sait, peut-être que l'indication avait été donnée à un autre moment ? Il se souvenait de tout, lui semblait-il, du moment où il avait accepté de faire une pause jusqu'à son réveil, après que la pause se soit imposée à lui..
Ses grands yeux gris passaient sur ce qui l'entourait sans vraiment le voir, il s'abreuvait des pépiements des humains et de leur agitation. Ses pas allaient d'eux-mêmes vers un endroit qu'il avait eu tôt fait de repérer. À vrai dire, il y avait plusieurs endroits qu'il avait vite repéré en Gloria. Ceux qui proposaient un peu de verdure, notamment, ou un peu d'eau. Les fontaines et les parcs. Il n'avait pas quitté Aigue-Royale pour à nouveau se priver d'espaces à ciel ouvert, et la proximité des autres éléments lui plaisait beaucoup. Il était venu sans vraiment prêter attention au chemin jusqu'alors. Maintenant qu'il était là, il quittait en partie ses songes pour les mêler aux oiseaux qui se posaient ici et là, à la présence de quelques humains oisifs à la tenue des plus soignées et aux conversations au ton des plus monotones, mais surtout, à la présence d'arbres, de buissons et de fleurs. Même l'herbe lui paraissait attrayante, il ne lui aurait pas déplu de s'y allonger un moment. Et il allait même le faire ! Mais à la seconde qui précédait sa prise de décision, une voix retentit. Elle lui arracha un frisson au niveau de la nuque, étira ses lèvres immédiatement en un sourire ravi. Il l'aurait reconnue entre mille, mais il n'aurait jamais osé l'espérer en ces lieux, de crainte de se décevoir. Mais elle était là, elle était bien là ! La voix de Merithyn !
Quelques petits bonds plus tard, il le voyait. Là sous l'arbre, son instrument dans les mains. Oh, ne lui avaient-ils pas dit qu'un jour, tous deux, ils chanteraient sous un arbre ? Il parlait à ce moment là en les situant dans un hypothétique et lointain futur où leurs ennuis ne seraient plus que souvenirs. Mais ils pouvaient peut-être ne pas attendre le futur, et créer dès maintenant cet instant de paix, non ? Peut-être… L'Enwr, en tout cas, n'avait rien contre. Si ce n'était qu'il pouvait également apprécier de juste entendre le maitre chanter et jouer, et que, quelque part , intervenir, c'était là menacer de le troubler… Mais par Dracos, il ne pouvait pas rester au loin à le regarder ! Ce n'était plus une question de volonté, vraiment, mais de capacité. Son petit corps ne tiendrait jamais en place, sachant le Chantefeu si proche. Tant pis. Il se rapprocha donc de Merithyn, essayant de ne pas venir trop vite ni trop bruyamment. Il s'assit finalement à ses côtés, en tailleur, posant l'étui de sa vièle à ses côtés. Il l'écouta un instant, avec, toujours, ce grand sourire ravi sur les lèvres. C'était bien la première fois depuis son arrivée en ces lieux que Fabius lui sortait totalement de la tête. Ce n'était pas désagréable, ça avait le goût tendre des souvenirs d'antan, ceux paisibles du Domaine. Oh, Dracos, il était si heureux de le voir ! Et l'entendre ! Si bien qu'il finit par ne plus tenir, pour joindre sa voix à la sienne, s'attachant à lui faire écho, un peu plus faiblement, pour pouvoir surtout entendre sa voix. Mais il fallait qu'il produise un son. Il avait bien trop de bonheur pour que tout reste contenu dans un si petit organisme. |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Calme trompeur [PV Dawan] Mar 7 Avr 2015 - 22:00 | |
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La musique…. Il l'aimait tant, depuis toujours. Peut-être aurait-elle dû être sa seule amante. Parfaite et grandiose, éternelle surtout, car tout étant musique. Oui éternelle. Elle ne pouvait, souffrir ou disparaître, elle ne pouvait lui faire de mal car elle était ce à quoi il aspirait. Et sous cet arbre, sous ce soleil et la chaleur bienfaisante que les rayons miellés dégageaient, il retrouva pour un merveilleux instant la sérénité qui était sienne. Étrange créature que la sérénité, paix intérieure à laquelle tous les êtres aspiraient, parfois même sans le savoir. Car cette paix était nécessaire, tout comme la santé physique l'était. En ce si tendre instant, il comprit aisément l'erreur qu'il avait commise, en interprétant les actes de la bête qui l'avait emporté loin du camp vampirique. Jamais Alford n'aurait pu lui donner ce qu'il nécessitait absolument, parce que la lumière qu'il émettait n'était qu'une réflexion, un spectre de la splendeur de cet astre flamboyant d'où provenait son âme. L'humain n'était qu'une flammèche parmi d'autres. Et pour lui, âme de feu, une simple flammèche était comme une goutte d'eau dans un grand lac, et ce grand lac de sa propre personne, un microcosme en comparaison d'une mer gigantesque et sa fin. Aucun mortel, aucun bipède ne pouvait lui offrir le soleil, car celui-ci s'offrait seul. Et quant bien même il aimait la nuit qui berçait son peuple d'adoption, son âme elle avait besoin du soleil, du véritable soleil et de sa gloire à nulle autre pareille.
En cet instant, il revivait enfin, après un long hiver. Lorenz avait été son printemps, l'été arrivait à son tour, chatoyant de couleurs. Il se sentait si bien sous cet arbre, oublieux des torts et des souffrances du monde. Un instant arraché à l'éternité amère, une grande bouffée d'air pour un noyé. Jamais il n'avait autant apprécié les largesses de la nature. L'arbre chantait à sa manière, et la nature alentours également. Yeux fermés, corps détendu, il laissait les notes couler, comme de chaudes vibrations, comme le doux vent d'été faisant bruisser les hautes herbes et danser les oiseaux. Au rythme de son higen, sa voix portait le rêve au travers du quartier riche, comme le chant d'un oiseau rare, que l'on ne peut qu'entre apercevoir fugacement au sein d'une verte frondaison, éclat d'or disparaissant bien vite pour ne laisser que l'émerveillement inégalable de ce que l'on appelait la plus belle voix du continent. Il chantait sans fioritures, partageant l'immortalité de ce simple et délicat moment de paix tel qu'il le percevait, une plus grande richesse que pouvaient l'être des montagnes d'or et de joyaux. Car cette richesse-ci s'attachait à l'être et l'emplissait de quelque chose qui était bien plus ardu à trouver qu'une simple piécette. Les harmoniques de sa voix sublime emportait les coeurs et les esprits dans un rêve aux couleurs du renouveau, communiquant le triomphe de la vie sur un hiver rigoureux, émergeant des ondes sombres pour briller plus haut et plus fort encore.
Inconscient des foules qu'il attirait, comme un feu les phalènes, il célébrait cette impalpable et pourtant si puissante force que rien ne pouvait jamais arrêter. Le renouveau. Comme un espoir même lorsqu'il n'y en avait plus. Et lorsqu'une seconde voix vint se joindre à lui, il l'accueillit au sein de ses harmoniques sans même se troubler un instant, englobant le monde entier avec lui dans cette bulle. Une bulle hors et pour le temps et pourtant le célébrant, part de la puissance qui couronnait le monde entier. Le renouveau était partout, symbole d'un éternel recommencement même aux plus noires des heures. Et comme de juste, chacun au fond de son coeur, se trouvait épris, chacun à leur façon, singulière babiole en apparence, accrochée aux milles autres pensées et considérations des bipèdes, et pourtant, plus précieuse que toute autre. Haussé sur une vague, le parc frémit, soupira, au grès de la musique puis exhala son plaisir au zénith de ce songe d'été avant de redescendre avec douceur des cotonneux nuages de l'intemporelle prairie ensoleillée venue les cueillir. Silence vint bruisser entre eux, et dans les rangs de l'auditoire improvisé, non dénué de sons mais trop éprit pour en produire qui trouble l'atmosphère étrange de la magie imbibant les lieux. Paisible, il les observaient se disperser sans hâte, admirant les expressions rêveuses ou pensives, nostalgiques ou saisies, aucun faciès ne pouvant rester de marbre devant pareille performance.
Enfin, il sourit, soupira à son tour, et comme un sceau, celui d'une invisible couche qu'il aurait adopté dans les vibrations présentes, il déposa son higen pour observer l'apprenti près de lui, sans rien dire, mais les sombres prunelles respirant l'apaisement…
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| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Calme trompeur [PV Dawan] Ven 10 Avr 2015 - 16:01 | |
| Leurs voix s'étaient mêlées comme deux souffles d'un même vent se retrouvaient après s'être écartés pour contourner la montagne. Pas même un remous, comme l'aurait fait l'eau. Un glissement tout doux. Il faisait de son mieux pour ne ressembler qu'à un fragment de la voix de Merithyn, quand bien même le son était très différent. La joie qu'il éprouvait poussant son attention vers la voix du maitre, vers son instrument, celle qui chatouillait à l'intérieur de sa tête quand il réalisait que ces couleurs à côté de lui étaient celles d'un Chantefeu qu'il n'avait pas espéré revoir avant un temps bien lointain, cette joie-là offrait à son chant des inflexions qui témoignaient pour lui, sincères. Il lui semblait enfin pouvoir s'exprimer, il lui semblait qu'autour de lui c'était ses propres émotions qu'il percevait autour de lui. Pourtant, désormais, les mots n'avaient plus de place en lui, embrouillés qu'ils étaient par la lueur à ses côtés. Il était tout juste bon à chanter. Si Merithyn n'avait pas eu le printemps et l'été au bout des doigts, il les lui aurait imposés, autant qu'imposer pouvait se faire lorsque l'on se nommait Dawan.
Le silence revint. Il n'avait plus rien à dire non plus. Enfin, si, il aurait pu encore répéter combien le revoir allait si bien avec ce soleil tendre, ce vent qui veillait sur eux et ce ciel si bleu qu'il paraissait craindre de projeter la moindre ombre sur eux. Il aurait pu s'essayer à rendre en musique les couleurs qui les berçaient, l'or, le saphir, l'émeraude… Mais il voulait garder un peu de tout cela pour lui, en lui. Pour pouvoir encore se laisser porter par ces émotions quelques jours durant, et tout garder en mémoire, baigné par ces lueurs. S'il avait remarqué la foule ? Peut-être, mais c'était la dernière des informations dont il se souciait. Il avait dévoré la musique comme il n'avait plus dévoré quoi que ce soit depuis longtemps, avec un réel appétit, et appréciant tant le goût que le généreux donateur.
Ses yeux gris étaient accrochés à Merithyn, et il le fixait sans gêne aucune, alors que ce dernier observait la foule. Un instant, il se demanda ce que cela lui faisait, à ce Cawr, ce que lui avait ressenti à cet instant. Mais dans le même temps, il était bien trop occupé à se réjouir de sa seule présence, de cette chaleur supplémentaire à ses côtés. Le Cawr lui offrit un sourire. Il voulut le lui rendre. Mais il était impossible d'agrandir davantage son sourire. Un léger rire lui échappa, très bref, alors qu'il ramenait ses petites mains près de son cou. Il ignorait pourquoi, il ignorait comment, mais il était désormais persuadé que Merithyn allait bien, se sentait mieux. Oh, ils étaient à des siècles de l'Aube Rouge et de ses malheurs, de ces mains tâchées de sang, du goût amer de la mort et des sons lugubres des combats et des perles du Néant ! Peut-être que s'il y croyait assez fort, cela n'existerait plus, et seul demeurerait le rêve. Merithyn ne voulait plus jouer ? Cela lui allait. Tout lui allait, tout était bon. Il ouvrit la bouche, retint un chant. Non, non, pas chanter. Il tendit discrètement la main vers Merithyn, la ramena vers lui. Non, pas le toucher non plus. Il songeait à autre chose. D'un bond, il fut sur la branche au-dessus de Merithyn. Pas la plus basse, en l'occurrence, mais cela n'était pas gênant pour qui possédait son totem.
"- Merithyn ? Venez-vous ?"
Enserrant la branche dans le creux de ses genoux, il se laissa basculer en arrière. jusqu'à pouvoir observer Merithyn, la tête en bas, son diadème ne tenant autour de sa tête que par la volonté de Dracos, sa vièle maintenue accrochée à lui uniquement parce qu'une lanière était coincée entre son bras et son corps.
"- Peut-être que nous serions mieux, là-haut, non ? Comme les oiseaux !"
Il lui tendit la main. Merithyn devait très bien pouvoir grimper ici d'une façon ou d'une autre. Il voulait rester avec lui. Et que le rêve ne laisse jamais place à la seule ombre d'un cauchemar. |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Calme trompeur [PV Dawan] Jeu 16 Avr 2015 - 22:20 | |
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Le bond fut une surprise, un sursaut tandis qu’il relevait son délicat et rayonnant visage vers les hauteurs où l’Enwr venait de se percher, un rire éphémère aux lèvres, à peine nait, à peine soufflé, ourlant simplement la peau de sa lippe comme d’un impalpable joyau. Ses sombres yeux de charbon et d’abysse pétillaient, amusés, croquant dans cette soudaine joie de vivre, lumineux malgré la noirceur, comme une flamme couvant sous la cendre. Combien d’années semblaient soudain disparaître de ses épaules et de son visage, de ce petit corps meurtrit jusqu’à la folie ? Bien assez pour que d’enfance on le confonde, et lorsqu’un humain eu un geste à son égard, d’inquiétude toute paternelle, il se tourna vers lui avec un doux sourire, pour le détromper. Il l’abandonna là avec une expression vague et rêveuse, lointaine, de celui qui vient d’entrer dans un songe paisible et s’y laisse prendre, oublieux des méchancetés du monde alentours. Par jeu il se plaça sous l’Enwr, et, inconscient de cette nouveauté, il bondit et vint lui chiper son diadème avant de retomber lestement sur ses pieds. Un rire clair, comme une cloche de cristal tintinnabulant et il bondit à nouveau, pour se retrouver sur la branche, cheveux s’ébouriffant sous le vent.
« Attrape-moi ! » lança-t-il avant de disparaître entre les feuilles, dans la masse touffue de verdure, avec un nouveau rire enjoué. Il observa Dawan d’entre les branches, prunelles pétillantes de malice, puis s’esquiva plus haut encore. Il grimpait avec une aisance qu’il n’avait pas eue dans sa jeunesse, mais il s’était beaucoup entraîné depuis. Et il avait de l’aide, bien entendu. Le voyant venir à lui, il retint un éclat de rire et, avec un peu de magie, fit se dissiper les bruits qu’il produisait, et avec légèreté, se glissa vers le bas en faisant bien attention à ce qu’il ne le voit pas. Contournant sa proie, il se mordit la lèvre et se plaqua contre une branche, puis lui bondit sur le dos avec une exclamation triomphante et l’attrapa pour lui faire subir une petite séance de chatouillis.
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| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Calme trompeur [PV Dawan] Dim 19 Avr 2015 - 19:31 | |
| "- Eh !"
Il avait été distrait -ce qui n'était pas exceptionnel- par l'humain qui s'était adressé à Merithyn. Cet humain sortit totalement de son univers avec la disparition de son diadème, ce faible poids pourtant toujours présent à ses côtés. Hâtivement, il s'était redressé et, à travers ses mèches blondes éparses, avait pu deviner son Cawr, sur la même branche que lui, son diadème en main. Pas besoin de le voir, de toutes façons. Son rire résonnait encore en lui, avait fait frissonner quelque chose à l'intérieur de lui. Il le pouvait. L'Enwr avait cru cette lumière disparue du maître, dévorée par les Ombres de ses péripéties. Mais ce récit-là était loin, très loin d'eux ! Maintenant que Merithyn était avec lui, au milieu des branchages, qu'est-ce qui pouvait encore les rattacher à l'autre monde, celui menacé par Vraorg ? Ici, ils étaient bien. Rien ne menaçait. C'était un arbre, mais il symbolisait à lui seul toute une forêt. La seule aube qu'il connaissait se passait autour du cou. La joie solaire de Merithyn était communicative. Elle éclairait totalement les pensées de l'apprenti. Jamais plus d'erreurs, les mots ne mentiraient pas. Ils étaient au-dessus, inatteignables. Et si Merithyn était heureux, comment, Dracos, aurait-il pu lui en vouloir de lui chaparder son diadème ? À un tel visage, on cédait ses richesses, son esprit, et les huit qui les gouvernaient.
Dawan avait ri aussi, autant par mimétisme que par réel besoin d'extérioriser ce qui chatouillait son coeur. Il s'élança à la poursuite du maitre. Ils étaient jeunes, tous les deux. La vie devant eux, mille découvertes à faire, et un monde uniquement fait de jeux. Est-ce qu'autre chose en ce bas-monde pouvait être important ? Escaladant les branchages avec l'aisance de son peuple, il se laissait guider par les sons des feuillages, rendu comme aveugle par l'absence de ce qui ceignait son front normalement, bondissant de temps à autre. Ses cheveux persistaient à vouloir se mettre sur son chemin, comme s'ils avaient été à la botte de ce vil larron ! Mais il allait si haut, si vite… Pouvait-il seulement le rattraper un jour ? Du vert, de la lumière, le tronc rugueux sous ses doigts. Et ce ciel, par-delà les branches, bleu comme une orange. Le même ciel que pouvait observer le reste d'Armanda. Soudain, plus de bruit. Un grand sourire aux lèvres, Dawan s'arrêta, écarta ses cheveux pour chercher son maitre perdu.
"- Merithyn…?"
L'idée de l'hallucination, ou du rêve éveillé, lui traversa très brièvement l'esprit. Mais il l'écarta hâtivement, trop enjoué pour y penser avec sérieux. Il tendait l'oreille… Rien. Il continuait à escalader les branches, se penchait pour voir de l'autre côté du tronc.
"- Merithyyyyn ?"
Il était caché ! Il ne fuyait plus, il se cachait ! Le fripon ! Dawan eut un nouveau un très bref rire, imaginant la réaction d'Aramis s'il lui racontait qu'il avait perdu le Gardien ainsi ! Enfin, c'était la tête qu'il imaginait. Elle n'aurait sans doute pas réagi ainsi. Mais tout de même ! Il jeta un coup d'oeil en haut, vers la cime. La lumière l'obligeait à froncer les sourcils. Pas de Shadowsong en vue.
"- Merithyn ?"
Le jeune elfe s'avança un peu plus sur la branche, s'écartant du tronc. Il régnait entre ces feuillages une fraicheur qui n'était pas de refus. La branche était relativement solide, et s'élançait vers le ciel, se courbant brusquement après deux pas de Dawan. Il y avançait sans peine et sans hésitations. Sa main vint s'appuyer à la branche, alors qu'il tournait son regard vers le tronc, le parcourait des yeux. Vraiment, plus un son… Et pas l'ombre de sa lumière. Il s'apprêtait à bondir sur une autre branche, pour ne pas perdre de rythme, ne pas se laisser distancer encore. Ses yeux venaient tout juste de se fermer, prêts à user au préalable d'un peu de murmure naturel. Un petit poids vint sur son dos, le déstabilisant. Mais un poids qui possédait une voix reconnaissable entre mille, qui retira tout de suite ses plans de son esprit. Merithyn ! Il l'avait retrouvé ! Et il était au moins aussi heureux que si c'était lui qui venait de le rattraper ! Mais il n'eut pas même le temps de songer à devenir la souris. Il était chatouilleux, très chatouilleux. Si la plupart du temps il n'avait pas l'occasion de subir le fruit de cette faiblesse, il en profitait désormais pleinement. Se tortillant sous les doigts du Chantefeu retrouvé, essayant d'échapper à ces petits passe-partout. Rien à faire, ils trouvaient toujours le moyen de s'emparer de ses faibles côtes ! Un rire sincère de grand enfant lui échappait, agile comme un cri d'oiseau. Il dut s'accrocher à la branche pour ne pas tomber, se retrouva il-ne-savait-comment de l'autre côté de ladite branche, accroché au-dessus du vide, pleurant de rire. Réalisant cela, il remua la tête, pour remettre ses cheveux en place (ce qui en mit davantage devant ses yeux), et revint du bon côté, tentant de chatouiller son Cawr à son tour. Devant le résultat de sa tentative, il eut une moue faussement déçue. Finalement, il mit ses mains devant les yeux de Merithyn, sans y toucher, comme dans l'espoir fou de l'empêcher de savoir ce qu'il allait faire, avant d'élancer son autre main vers une main de Merithyn. En espérant que c'était celle qui avait le diadème, et que Merithyn lui opposerait un peu de résistance ! Sinon le jeu était trop simple à gagner ! |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Calme trompeur [PV Dawan] Sam 25 Avr 2015 - 19:32 | |
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Héhé ! Sa proie sans défense était là, insouciante et ne se doutant de rien ! Il pouvait lui bondir dessus et le surprendre sans le moindre souci ! Et c’était d’ailleurs bien ce qu’il avait eu l’intention de faire. Joueur ? Oui certainement. Un peu, beaucoup… beaucoup en cet instant, sans doute. Cela ne lui était pas arrivé depuis très longtemps. Ce n’était pas dans ses habitudes, même du temps où il allait réellement bien. Quand son innocence était encore intacte. Mais il s’en sentait le caprice aujourd’hui, quand bien même il était plutôt quelqu’un de réservé et de calme. Il en avait envie alors pourquoi pas ? Qui donc viendrait lui jeter la pierre ? Certainement pas sa victime, il le sentait. Mais même sans sa certitude, il ne fallait pas être un géni pour s’en douter. La dernière fois qu’ils s’étaient vu, il avait été dans un état de délabrement mental si absolument terrible que lui-même, s’il avait été un autre et face à cette extrémité, aurait hésité à prendre en charge et à soigner. Alors il ne fallait pas être prophète pour se douter que Dawan le préfèrerait dans un état un peu plus salubre. Et pour l’occasion, salubrité rimait avec jeu. Il y avait punition plus terrible, à son sens.
Lestement, il s’abattit sur le jeune elfe sans la moindre merci et entama une attaque de chatouillis bien coordonnée. Pas un instant il ne lui vint à l’esprit qu’ils risquaient de tomber de l’arbre dans le processus. Aussi, lorsque le contact se fit, et que Dawan se mit à gigoter, il s’inquiéta un bref instant, et se tint aux aguets, prêt à le rattraper au cas où. Il serait tout de même dommage que le jeu se transforme en catastrophe. Il ne lui voulait aucun mal après tout. Pour autant, il attaqua sans hésitation avec des chatouillis bien placés et eu la satisfaction de découvrir que sa victime était particulièrement sensible à ça. A ce point, c’était impressionnant ! Mais ça tombait bien pour le coup ! L’entendre rire avec lui le fit rayonner plus fortement encore. Accroché comme il était, il ne pouvait pas lui échapper ! Mwhahahah ! En le voyant tenter de passer aussi à l’attaque, il eut un sourire matois et se laissa faire, absolument pas chatouilleux. Il ne l’avait jamais été dans le passé mais encore moins à présent.
En revanche il fut surpris de ne plus rien y voir et fut un instant déstabilisé et en sentant le touché sur sa main il la releva pour éviter qu’il ne récupère son diadème et manqua de tomber de la branche. Non, en réalité il tomba effectivement mais parvint à retomber relativement bien et sur ses deux jambes. A nouveau surpris, il ne chercha pourtant pas à rejeter ce bienfait. Il aurait pu se faire mal en tombant. Attendant que Dawan se sorte les cheveux des yeux et lui fit miroiter le diadème avant de s’en coiffer et de faire un petit signe de défit avant de détaler vers un autre arbre en tricotant des papattes comme un petit cabri. Il disparut dans l’arbre en question, bien décidé à y attendre son camarade pour lui faire une nouvelle blague. Oh allons, il avait envie de bouger, ce n’était pas un mal tout de même ! Ce n’était pas un entraînement martial mais c’était tout aussi bien parce que ça le faisait dépenser l’énergie que sa bonne humeur produisait.
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| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Calme trompeur [PV Dawan] Dim 26 Avr 2015 - 13:21 | |
| Dawan laissa échapper un couinement tant de surprise que de frayeur en voyant le Cawr glisser. Fort heureusement, il n'eut pas le temps de s'inquiéter outre mesure. Se penchant pour voir où était arrivé Merithyn, il constata que ce dernier s'était rattrapé avec la facilité d'un félin. Voilà qui le soulageait de sa frayeur. Il n'aurait pu souffrir l'idée d'avoir blessé la flamme aux oreilles pointues, même par jeu. La flamme en question éclairait de plus belle, essayait de l'appâter à grands renforts de diadème. Enetari avait également essayé, jadis. Si elle avait obtenu gain de cause, poussant Dawan à courir à sa suite à travers tout Aigue-Royale, elle n'avait pas obtenu de l'Enwr qu'il se prenne au jeu, néanmoins. En même temps... Voyant Enetari avec son diadème en main, il avait eu peur que ce dernier subisse autant la torture que sa vièle. Hors, il en avait besoin ! Sans lui, il avait les cheveux dans les yeux, et passait son temps à les remettre en place, jouer avec... Il avait bien eu, jadis, un bout de tissu en lieu et place de diadème. Mais... Il ignorait où il était passé. Ne l'avait-il pas offert à ce vampire un peu étrange qui l'avait demandé en mariage ? Ah, si... Enfin, il avait besoin de ce bout d'argent. Entre les mains de Merithyn, il savait qu'il pouvait remettre jusqu'à son âme, et la retrouver intacte. entre celles d'Enetari, il ne mettrait rien qui lui soit essentiel. Au final, il se moquait éperdument du bout de métal agité par le Chantefeu. Il savait qu'il le lui rendrait. Non, lui, ce qui lui importait, que l'on agitait également sous son nez pour l'attirer, c'était l'expression peinte sur le visage du Cawr. N'eut-il pas rayonné, Dawan l'aurait tout de même vu. Pas question de le laisser sur sa faim: il allait lui donner de quoi courir et de quoi escalader, si cela lui faisait tant plaisir !
L'Enwr put sans souci bondir au pied de l'arbre. Merithyn avait déjà une bonne longueur d'avance, il mit toute la force de ses petites papattes pour le rattraper. Il le vit s'élancer dans l'arbre, disparaître de son champ de vision, entre les branches et les cheveux. Foutus cheveux ! Il les repoussa rapidement, constata qu'il avait manqué de peu d'écraser un parterre de fleurs, fit un bond sur le côté, manqua de rencontrer avec violence un arbre, re-fit un bond pour finalement être au pied de celui désormais habité par son sympathique larron. Il leva le nez vers le feuillage. Ses mèches étaient revenues en travers de son visage. Il souriait, ravi. Sa main sur le tronc, il se rappelait d'une chanson. Une chanson avec un oiseau dans un arbre, proie dans le bec, et un prédateur en bas, lequel désirait obtenir la proie de l'oiseau en lui faisant ouvrir son bec.
"- Si votre ramage se rapporte à votre plumage..."
Il bondit sur les branches, murmurant ce petit couplet. Et tant pis si dans l'histoire, le prédateur n'obtenait pas gain de cause à la fin ! Bientôt, Merithyn fut en vue. Assis, on aurait dit qu'il l'attendait. Oh, ça sentait le piège, ces histoire ! Ceci dit, le diadème allait bien à Merithyn il aurait très bien pu le lui laisser... Pourquoi pas. Oh, il allait faire cela ! Dawan fit mine d'aller voir ailleurs dans l'arbre, s'il y était. Inutile, de son point de vue, de chercher à se faire particulièrement discret. Son chant-nom devait le trahir mieux encore que Fabius avait trahi les Alayiens. Non, la vraie question était plutôt: Merithyn se laisserait-il attaquer ? Il escalada jusqu'à se trouver au-dessus de lui. Et de là, il se laissa tomber, derrière Merithyn. Un petit son victorieux s'échappa de ses lèvres, il approchait ses doigts de son diadème. |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Calme trompeur [PV Dawan] Mar 28 Avr 2015 - 14:38 | |
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Quelle étrange danse que voilà ! Réinventait-il la parade amoureuse aux fleurs ? C'était plutôt amusant. Il eut un sourire malicieux sans bouger de sa cachette. Il bondissait bien tout de même, Dawan. Et tous ces cheveux devant son museau lui donnait un air adorable de chiot. Il le laissa monter, les yeux pétillants de malice, perché sur sa branche, entouré de feuillage, comme un fruit bizarre et brillant d'une lueur dorée. Il le laissa escalader, approcher, pouffant doucement et pas dupe pour un sous. Difficile effectivement de l'être lorsqu'on entendait les chant-noms. Pour autant, il le laissa tomber derrière lui et s'emparer du diadème qui le décoiffa en quittant ses cheveux. Avec un rire, il attrapa son opulente crinière et la rejeta dans son dos, se dégageant le front des mèches éparses. Balançant les pieds dans le vide l'observa, songeur, un bref instant, avant qu'il ne se décide et s'avance pour le recoiffer. Prenant le diadème, il lui arrangea la touffe puis le replaça bien nettement sans perdre son sourire. Quand il fut satisfait, il recula légèrement et hocha la tête. « C'est bien comme ça ! »
Puis, par jeu, il lui tendis sa propre chevelure, en lui tournant le dos et lui abandonna ses soins. S'il voulait s'amuser, il y avait largement à faire là ! Et puis en partant il n'avait en pas prit le temps de vraiment les discipliner plus que cela. Sans se gêner du patouillage dans ses mèches, il s'installa et se fit la réflexion qu'un peu de magie ne ferait de mal à personne. Pour un œil extérieur, et sans doute surpris, les alentours de l'arbre se mirent à luire et les branches se déplacèrent sous les douces demandes du baptistrel pour former un nid autours d'eux. Un nid bientôt envahit de petites créatures vivantes, du papillon aux écureuils en passant par les oiseaux. Ils étaient couverts de phalènes et aux insectes des pieds à la tête, alors que ceux-ci étaient attirés par la magie de ce cocon. Quand enfin il sentit les papattes quitter ses cheveux il se glissa vers l'avant, puis se laissa basculé en arrière, contre Dawan et lui fit un sourire en s'installant avec un roucoulement satisfait.
« Chante avec moi ? » Lui en tout cas se remit à chanter. Autant se faire plaisir tant qu'il le pouvait non ? Chanter, il ne le faisait pas tous les jours avec les vampires, sauf quand Lorenz s'amusait à s’abîmer l'âme...
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| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Calme trompeur [PV Dawan] Mar 28 Avr 2015 - 16:45 | |
| Il arborait son plus fier sourire, avait remué les lèvres sans qu'un son n'en sorte, tout juste heureux pour que cela se passe de mots. Il avait récupéré son diadème, il avait gagné ! Quel grand voleur il était ! Merithyn n'avait presque rien vu ! Enfin, si, il avait tout vu, même sans regarder. Mais il avait fait semblant, pour lui faire plaisir. Il était merveilleux de cette petite attention. Le diadème s'envola, et un instant Dawan se demanda s'il n'avait pas fait une bêtise. Au fond, ce diadème n'était-il pas destiné à atterrir sur le front du Cawr ? Il aurait peut-être mieux valu l'y laisser.le petit Enwr s'immobilisa, perdant un instant son sourire pour une mine presque inquiète, un regard un peu distant, et qui pourtant cherchait quelque chose. Ce regard gris s'était accroché malgré lui aux mèches qu'il avait dérangées. Quelque part, ce qu'il ressentait ne devait pas être différent de ce qu'il avait pu jadis ressentir en découvrant que, oui, pousser le vase en terre cuite vers le bord de la table n'était pas une bonne idée. Il n'arrivait pas à mouvoir son regard, ou son visage, et ne réalisa pas que le mouvement de Merithyn pour remettre ses cheveux en place s'ancrait dans sa mémoire. Ce mouvement, ce jeu de lumière, et le rire léger du maître. Il fallut que ce dernier vienne lui ôter à nouveau le diadème des doigts pour qu'il réalise que, dans ce monde, il pouvait bouger, et il avait même le devoir, auprès de lui-même, de bouger. Il n'allait pas laisser Merithyn avec une statue ! Il s'en serait détourné, et serait parti, encore ! Il ne voulait pas le voir partir. Il réalisa la tentative de son lumineux compagnon de remettre ses cheveux en place. Eh bien... L'espoir était l'opium des armandéens. Lui-même n'arrivait jamais à donner une forme à cette espèce de touffe épaisse de pâles poils qu'il avait sur le haut du crâne. Mais il dut reconnaître que Merithyn y arrivait mieux que lui. Son regard se fit pétillant d'admiration, il eut un tout petit sourire en coin. Il avait raison. C'était bien, comme ça. Il aurait fallu qu'il arrive à le reproduire. Et la sensation des cheveux correctement coincés était aussi agréable que la vue retrouvée, surtout si elle présentait l'air satisfait de son nouveau coiffeur.
Sans mot dire, Dawan laissa ses mains se glisser au milieu des cheveux de Merithyn. Le coiffer ? C'aurait été une idée bien saugrenue. Il peinait avec sa propre chevelure, comment, Dracos, aurait-il pu savoir s'occuper de celle d'un autre ? D'autant plus qu'elle était loin de ressembler à la sienne. Il avait les cheveux si longs, Merithyn... On pouvait y perdre sa main, laisser ses doigts glisser tout le long, et se donner l'impression que c'était là un fleuve, en plus doux, dans lequel nul ne risquait de se noyer. Il en suivait les courbes comme s'il avait enfin pu sans danger toucher une flamme. Au final, c'est tout naturellement qu'il en vint à croiser les mèches, comme pour tester les lois auxquelles obéissait cette chevelure de feu. Il partit chercher l'origine des mèches, effleurant tout juste le crâne du Gardien, pour tenter une ébauche de tresse. Puis il partit d'un autre endroit,pour tenter une autre tresse, d'un autre genre. Peut-être pouvait-il faire cette coiffure compliquée mais si jolie qu'il avait vue parfois sur des elfes d'excellente famille... Une sorte de couronne. Mais quand il s'aperçut que les gesticulations et caresses de ses doigts n'avaient rien donné qui fut vraiment esthétiquement, Dawan abandonna, défit son travail, s'attachant à ne pas faire, en même temps, de noeuds.
Il osa alors regarder autour de lui. Ah bah... Le monde avait changé, tiens. C'était sans doute cela, la magie qu'il avait sentie à l'oeuvre. Ils étaient dans une sorte de nid de branches... Oh, c'était bien plus confortable ainsi ! Il en aurait volontiers fait ses appartements. Il n'était pas le seul... Des bruits de petites pattes, le long du tronc, des pépiements. Il y avait du monde avec eux. Mais pas du monde gênant, du monde qui aurait pu s'interposer, vouloir imposer des mots ou des actions entre eux, comme une mouche dans le potage. Dawan tendit la main vers un papillon, pour voir s'il viendrait à lui. En guise de papillon, il eut un Merithyn contre son torse. Il baissa le nez vers lui, lui rendit le même sourire. Son roucoulement lui arracha à lui aussi un très bref petit rire. Point de moquerie: il était surtout très heureux de voir le chantefeu ainsi. Mais il tint à lui montrer que lui aussi savait faire cela ! Mais son essai se changea une sorte de petit hululement, et il dut rire de son échec, qui était une victoire d'un autre point de vue. Ses mains vinrent se poser sur les bras du Cawr, avant de préférer une position plus confortable, sur son torse. Là, c'était l'endroit idéal ! Il sentait son coeur, et il sentait les vibrations de sa voix. Sans prendre la peine de répondre, il joignit son chant à celui de Merithyn. En duo, il faisait attention à la voix de Merithyn, et à la sienne. Rien d'autre. Les oiseaux faisaient partie de la musique, à la limite. Mais qui aurait eu l'idée de penser à Fabius, à Vraorg, à l'avenir, dans un moment pareil ? Il y avait beaucoup plus important.Il y avait la justesse de la voix, il y avait ce qu'il faisait sortir de son coeur à ce moment, la joie toute douce qu'il fallait savourer. Ce petit rêve dont il fallait profiter. Il avait fermé les yeux, sa tête appuyée contre le tronc de l'arbre. Dire qu'il avait craint que ce songe d'avenir leur soit inaccessible... Même dans les ombres, il avait toujours cette lumière. |
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