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| [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE Sam 24 Jan 2015 - 16:54 | |
| An 2 de l'âge d'obsidienne – début juillet. Fallait-il que la dragonne diamantine occupa une place très particulière dans le coeur de son semblable aux écailles d'or pour que celui-ci daigna tolérer l'insubordination du millénaire vampirique auquel la belle s'était liée. Encore que tolérer fut un bien grand mot, et de fait, sans doute aurait-il été plus juste de dire qu'il s'obligeait à ignorer les provocations du dragonnier. Qu'importe désormais, il avait laissé le vampire et toute l'animosité que ce dernier lui inspirait derrière lui pour se concentrer sur de plus draconiques préoccupations. Un grondement de satisfaction parcourut le large poitrail du dragon d'or lorsqu'il constata que Silarae s'était envolée pour se joindre à lui. Où l'emmènerait-il ? Il ne le savait pas encore exactement et préférait laisser à son instinct le soin de guider ses battements d'ailes. Plaines, forêts et rivières défilèrent rapidement en contrebas, l'ombre des deux écailleux glissant sur les reliefs qu'ils survolaient, évoluant entre les nuages avec une grâce qui ne pouvait appartenir qu'aux véritables seigneurs des cieux. A l'est, les vastes étendues sablonneuses du désert semblaient s'étirer à perte de vue tandis qu'au nord se laissaient deviner les silhouettes de hautes montagnes. Les heures et les paysages défilèrent ainsi, sans que l'un ou l'autre des deux dragons ne se risqua à briser le silence qui s'était installé entre eux depuis leur départ. Plusieurs fois cependant, Atalos avait approché son esprit de celui de sa congénère avec une timide hésitation, avant de battre en retraite lorsqu'il la sentait se tourner vers lui. Qu'était-il censé lui dire exactement ? Hey, je suis heureux que tu sois venue avec moi, même si je ne sais pas où je vais ? Non, quand bien même il s'agissait pourtant là de l'exacte vérité, il y avait certainement mieux à trouver. Lorsque le soir s'annonça, le dragon d'or cherchait encore ce en quoi pouvait bien consister ce fameux mieux. Ils évoluaient à présent aux abords des montagnes qui bordaient le désert d'Esfelia, leurs sommets enneigés scintillant sous les rayons du soleil couchant avec un éclat similaire à celui des écailles de la dragonne. Sans ralentir le rythme de son vol, Atalos bascula dans leur direction, entraînant sa congénère dans un ballet aérien dont l'objectif semblait n'être que de louvoyer entre les pics rocheux aussi rapidement qu'il leur était possible de le faire. Les trajectoires tournoyantes des deux écailleux semblaient ainsi se séparer et se rejoindre alternativement, à mesure que défilaient entre eux les escarpements enneigés. La neige, justement, se laissait emporter par le souffle de leurs ailes et traçait dans l'air d'étincelants sillages cristallins s'entrecroisant au rythme du vol des dragons. Cette parade improvisée se poursuivit de longues heures, comme si aucun des deux écailleux ne souhaitait être le premier à l'interrompre, ce jusqu'à ce qu'emporté par l'émoustillante sensation de vitesse que prodiguaient ces acrobaties aériennes, Atalos n'en vint à frôler un sommet d'un peu trop près. Le choc de sa lourde carcasse venue percuter de plein fouet la roche vibra violemment entre les montagnes et déclencha même une avalanche sur le versant opposé d'un pic tout proche. Heureusement, les écailles de son crâne n'avaient rien à envier à la solidité de la roche et la neige qui couvrait cette dernière avait aidé à amortir l'impact, tant et si bien que le dragon sortit indemne de cette mésaventure. Tout au plus sa fierté masculine avait-elle été égratignée, rien dont il ne serait en mesure de guérir, en somme. Se redressant précipitamment, le dragon d'or secoua vigoureusement la tête pour en déloger la neige qui s'y était invitée avant de venir trouver du regard celui de celle qui l'avait accompagné jusqu'ici. A la lueur amusée qu'il put y voir briller, Atalos devina sans peine qu'elle n'avait pas loupé une miette de son dernier exploit. Face à toute autre que Silarae, sans doute se serait-il vexé ou au moins eut-il été embarrassé de se retrouver dans pareille situation, mais pour cette fois au moins, il prendrait plutôt le parti d'en rire lui aussi : * Je suppose que cela signifie que tu remportes la première manche. * Ce brusque retour à la réalité présente permit néanmoins au dragon de prendre conscience du temps qui s'était écoulé, et en particulier de la voûte étoilée qui étirait à présent son voile scintillant au dessus de leurs têtes. * Nous devrions peut-être nous trouver un abri pour la nuit. * Ce n'étaient pas les grottes susceptibles d'accueillir deux dragons qui manquaient dans la région, et ils trouvèrent d'ailleurs rapidement de quoi satisfaire leurs attentes. Moins confinée que les galeries d'Aigue-Royale, la grotte qu'ils avaient choisie d'un commun accord était protégée des rafales de vent par un vaste promontoire et s'ouvrait largement sur l'extérieur, de sorte qu'ils pouvaient s'y abriter sans pour autant s'y sentir enfermés. Abandonnant quelques instants sa compagne à son examen des lieux, Atalos s'envola en direction d'une forêt de sapins nichée dans le fond de la vallée et en ramena plusieurs troncs qu'il entassa au centre de la grotte avant d'y mettre le feu. Non pas que la température glaciale qui régnait ici fut dérangeante pour des créatures dont le sang n'était qu'incandescence permanente, mais au moins auraient-ils de la lumière en plus de bénéficier du doux crépitement des flammes dévorant le bois. Finalement, le dragon d'or s'allongea contre la pierre, face à Silarae, de l'autre côté du brasier, et tendit son esprit vers celui de la dragonne qu'il effleura délicatement : * Ca me fait plaisir que tu sois venue avec moi, je n'ai pas souvent eu l'occasion de passer du temps avec d'autres dragons et je craignais que tu ne me reproches la façon dont j'ai traité ton lié. * Alors pourquoi ramenait-il le sujet dans la conversation, sombre idiot qu'il était ? Bon, après tout, si la blanche ne lui en avait pas tenu rigueur auparavant, ce n'était probablement pas pour changer d'avis maintenant, mais tout de même. Son regard d'or se dirigea vers les flammes dansantes qui éclairaient la grotte de leur lumière vacillante tandis qu'il poursuivait rapidement et bien maladroitement : * Tu étais vraiment très belle, tout à l'heure, dans les montagnes. Non pas que tu sois moins belle maintenant, pas du tout même, et d'ailleurs je t'ai toujours trouvée très attirante. Enfin, je dis ''je'' mais je ne voulais pas dire moi uniquement, les autres mâles aussi doivent le penser, du moins je le suppose et si ce n'est pas le cas, alors ils ne doivent pas avoir les yeux en face des trous. * Des compliments, les femelles appréciaient qu'on leur dise ce genre de choses, du moins était-ce ce que lui avait confié son dragonnier lorsqu'ils avaient abordé le sujet des demoiselles, l'un et l'autre. Mais Dracos, pourquoi ne l'avait-il pas averti qu'il serait vraiment aussi difficile d'exprimer clairement ce qu'il voulait dire ? Et voila à présent qu'elle le regardait, par delà la lumière des flammes qui venait se refléter dans l'éclat de ses yeux. Que pouvait-elle bien être en train de penser ? Il n'allait pas tarder à l'apprendre, sans doute, mais étonnamment, il était aussi impatient qu'inquiet à l'idée d'entendre la réponse qu'elle formulerait. Amyyyy, au secours. |
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| Sujet: Re: [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE Jeu 29 Jan 2015 - 21:29 | |
| Dracos, ils n’étaient pas capable de mettre de côté leurs griefs quelques secondes pour échanger paisiblement, sans s’insulter à demi-mots, persiflant chacun leur tour ou se menaçant ? Silarae avait espéré qu’en dragon digne et mature, Atalos parvienne à, sans même le pardonner forcément, du moins à écarter la rancune qu’il entretenait contre Achroma ; et que ce dernier, en sage vampire qu’il était ‒ou pas, d’ailleurs‒ aurait dû s’abstenir de provoquer le doré. Non mais vraiment, la Blanche se croyait entourée de deux dragonneaux incapables de s’empêcher de se chamailler. Au moins son petit séjour en compagnie de son congénère la détendrait-il, et après avoir ronchonné contre son lié et lui avoir dit au revoir, elle décolla pour suivre son guide. A dire vrai, la proposition l’avait surprise mais passé cet instant elle avait bien dû reconnaitre que l’idée était tentante. D’abord parce que c’était une occasion toute particulière d’apprendre à mieux connaitre le grand dragon aux reflets de soleil, ensuite parce que c’était la porte ouverte à quelques heures de détente et de repos et qu’après ce qu’ils avaient tous vécu, ce n’était pas négligeable. Sortir du quotidien, profiter d’un moment où ne compterai rien d’autre que le délassement. De quoi pourraient-ils donc parler pendant tout ce temps ? Elle l’ignorait, mais ne s’en faisait pas. Il était inutile de s’inquiéter de ce genre de choses, quand bien même pouvait-il être, difficile de le nier, intimidant de se trouver en pareille situation.
Au début l’esprit agité par la scène qui venait de se terminer et qui n’avait pas été de tout repos, la dragonne finit toutefois par apaiser son esprit, songeant à de plus agréables choses et admirant la beauté simple du paysage tout en perçant les nuages. Elle devait reconnaitre que partager ce vol avec Atalos était plaisant et elle se laissa rapidement prendre au goût de ce voyage, accélérant et décélérant selon les instants, le silence qui les entourait ne la perturbant pas le moins du monde. Plutôt que d’être angoissé, gêné, elle le voyait davantage comme empli de grandeur et de paix. Presque comme si un lien invisible les reliait, leur murmurant de simplement savourer ces instants de bonheur. L’air glissait sur leurs écailles, la lumière jouait, mutine, sur l’épaisse carapace qui les recouvrait et illuminait leurs regards. Le temps s’écoula sans prise, sans qu’aucun des deux ne se décide à briser ce silence et la magie de l’instant. La neige des sommets se dévoilait lentement, de même couleur que Silarae qui semblait appartenir à ce décor tout droit sorti d’un songe. De scintillantes paillettes d’eau glacée scintillaient dans les airs et, joueuse, la diamantine dragonne prit un peu d’avance pour souffler un peu de neige sur le museau de son semblable avant de tenter de l’attraper tandis que, semblait-il, il la fuyait dans ce dédale de sommets. Follement prise au jeu qui devint rapidement une sorte d’étrange course entre eux, la dragonne oublia les évènements passés et les problèmes à venir pour ne profiter que de cette danse aérienne et du plaisir qu’elle procurait.
Sans doute aurait-elle continué ainsi si la scène n’avait pas pris un aspect totalement cocasse lorsqu’Atalos, avec toute la grâce du monde, s’écrasa lamentablement contre un pic rocheux avant de chuter dans la neige. Un instant inquiète, sa compagne de voyage s’approcha pour vérifier qu’il allait bien mais, le voyant reprendre ses esprits sans souci, elle souffla avec amusement de la scène à laquelle elle venait d’assister tout en volant à sa hauteur pour le taquiner sans vergogne.
*Il ne pouvait en aller autrement, nous autres femelles sommes plus douées que vous, les mâles. Cela me fait donc un point, au cinquième jeu gagné, tu auras un gage !*
Fort divertie par la maladresse de son guide, elle accepta de l’aider à chercher un abri pour la nuit, posant pour critère principal un espace suffisant pour qu’ils ne se sentent pas trop enfermés. Un plafond lui avait suffi, l’idée qu’une montagne lui tombe sur la tête était tout à fait déplaisante et ne la tentait pas du tout. Vérifiant qu’ils auraient la place de s’installer tranquillement sans être dérangé par qui, ou quoi, que ce soit, elle s’installa confortablement en repliant les ailes contre elle, attendant le retour du Doré. Ils auraient dû chasser avant de venir, mais tant pis. L’estomac de la belle n’était pas en manque de chair saignante pour l’instant, et c’était sans doute le cas pour le second dragon qui venait juste de revenir… pour lui parler d’Achroma. Ronflant, la dragonne remua légèrement la queue, vaguement agacée.
*La faute est partagée, et je n’allais pas laisser, quoi qu’il en soit, cet incident m’empêcher de prendre quelques instants de tranquillité. Je n’ai pas non plus eu l’occasion de deviser avec beaucoup des autres, pas autant que je le souhaiterai du moins.*
Exception de Verith, mais lui était un cas à part. Elle lui devait toujours sa revanche et ne l’oublierai pas de sitôt, mais elle devait auparavant gagner en force, rapidité et férocité. Plus âgé qu’elle et plus experimenté, il n’aurait aucun mal à la vaincre de nouveau si elle fonçait tête baissée, quoi que ce n’était pas l’idée qui lui déplaise. Chassant ce sujet désagréable de son esprit, elle baissa légèrement le museau, intimidée, lorsqu’Atalos la complimenta, se réfugiant dans son ironie si caractéristique pour cacher sa gêne.
*Tellement attirante que tu as manqué te noyer, je m’en souviens. Puis t’assommer contre une montagne. Je suis dangereuse pour ton intégrité physique, dirait-on. Quant aux autres mâles… nous nous chargeront de faire de leurs yeux de véritables trous, s’ils ne sont pas d’accord avec toi.*
Très amusée par cette discussion tout à fait particulière et l’embarras qu’elle ressentait chez son semblable, elle n’en était pas moins troublée par l’ambiance si particulière qui se dégageait de cette scène. Ensemble autour de chaudes flammes, parmi l’immensité neigeuse des montagnes, à se taquiner ou se complimenter, selon les instants. Gênée sans se l’avouer, elle chercha de quoi relancer la discussion sans lui laisser le temps de l’analyser, elle.
*Cela est étrange, de se trouver ainsi séparé du reste du monde. Non pas que ce soit déplaisant ! Au contraire. Mais, conclut-elle en posant la tête sur ses pattes pour fixer pensivement le feu qui dansait sur sa piste de bûches, on se croirait hors du temps et de l’espace.*
Se secouant, elle se redressa légèrement et, chassant cette soudaine mélancolie, elle tapota doucement, les yeux moqueurs, un bout de bois qui flambait gaiement pour projeter de petites étincelles de braises sur le dragon face à elle. |
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| Sujet: Re: [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE Mar 3 Fév 2015 - 20:25 | |
| Penaud, le dragon d'or laissa son crâne massif venir reposer sur ses pattes avant croisées devant lui et écouter la réponse de sa semblable. Il appréciait sentir l'esprit de la blanche effleurer le sien, plus qu'aucun autre en vérité, à l'exception bien évidemment du petit bout d'homme auquel il s'était lié. Car en dépit du petit différent qui les opposait quant au choix de leurs liés respectifs, elle était la seule qui avait sur lui cet effet agréablement apaisant, cette présence qui venait à lui manquer sitôt qu'il en était séparé et qu'il appréciait retrouver quelles que soient les circonstances. Eprouvait-elle la même chose à son égard ? Bonne question, difficile question à vrai dire, mais le fait qu'elle fut capable de passer outre la volonté du dragon d'or de faire de son dragonnier une bouillie vampirique vaguement reconnaissable tendait à laisser penser qu'il y avait peut-être un peu de cela aussi. Et ce quand bien même elle n'avait pas manqué piquer la fierté du jeune mâle lorsqu'il était venu percuter la montagne, un peu plus tôt dans la journée. Il avait bien été obligé de lui concéder ce point pour l'occasion : il n'était pas précisément le dragon le plus adroit dans les airs mais ne désespérait pas pour autant pouvoir redorer le blason de la gent draconique masculine, à d'autres occasions. Du moins était-ce ce qu'il s'était permis d'espérer, mais la suite du discours de la blanche vint ébranler cette certitude aussi sûrement qu'un bon coup de patte suffisait à renverser un bipède. Instinctivement, le dragon d'or détourna le regard et fit entendre un grognement gêné. S'il avait été bipède, ses joues aurait probablement déjà viré au rouge vif : elle se souvenait de leur première rencontre. Toutefois, Atalos n'était pas sûr alors de savoir si c'était vraiment une si bonne nouvelle que cela, et pour cause, la belle avait ce jour-là parfaitement remarqué les difficultés aquatiques qu'elle avait suscité chez le doré. Un instant honteux, le dragon laissa bien vite sa gêne s'envoler pour apprécier l'humour plein de malice de sa congénère. Encore un trait de sa personnalité qui lui plaisait, beaucoup même, à l'instar de l'assurance avec laquelle elle venait affirmer être capable de crever les yeux des autres mâles si ceux-ci devaient rester aveugle à sa beauté. Elle n'en ferait rien, bien entendu, elle n'avait rien d'une brute écervelée, mais l'ironie de la proposition plut particulièrement au doré. Relevant la tête pour ramener son attention sur les écailles diamantines de sa semblable, il répondit avec un mélange d'embarras et d'amusement :
* J'ignorais que tu m'avais vu, ou même simplement que tu t'en rappellerais. Mais je suis un dragon fort et robuste, je suis prêt à prendre le risque d'affronter les dangers que tu représentes si cela me permet de te côtoyer. *
Après tout, pour elle, il avait déjà consenti à accepter de côtoyer le misérable millénaire vampirique qui avait osé égarer les crocs dans la gorge de son lié, quelques coups sur ses écailles ne semblaient qu'une formalité en comparaison. Grognant une fois de plus à l'évocation de ce désagréable souvenir, le regard d'or du jeune dragon suivit celui de la jolie blanche, visiblement très concentrée sur le foyer incandescent qui agrémentait de ses agréables crépitements le silence de la grotte. Instinctivement, il joignit son esprit à celui de la dragonne, l'enlaçant tendrement comme il aurait pu le faire avec celui de son lié, sans même prendre conscience du pas qu'il venait de franchir. Ramené à une relation de bipède à bipède, le geste du dragon équivalait plus ou moins à prendre l'autre dans ses bras le temps d'une étreinte complice. En fait d'étreinte physique, Atalos compléta donc son étreinte mentale en rejoignant les mots de la dragonne :
* Je comprends ce que tu veux dire, cela te rappelle les temps anciens et t'évoque le continent lointain, n'est-ce pas ? C'est vrai, dans ces montagnes, loin de tout, on oublierait presque les bipèdes avec lesquels nous partageons ce continent... eux, et les guerres qu'ils mènent. *
Les conditions étaient simplement parfaitement réunies pour éveiller l'intérêt que les jeunes dragons pouvaient avoir pour cette masse colossale de savoir qui sommeillait en eux, cette mémoire ancestrale et commune qui faisait des dragons les créatures physiques les plus avisées qui aient jamais existé.
* As-tu déjà pensé à ce qu'aurait pu être ta vie si tes parents avaient refusé de te laisser derrière eux ? Si tu avais grandi parmi les nôtres et non auprès des bipèdes ? Amyelenor est comme un père pour moi, je ne reviendrais sur ma vie pour rien au monde et j'imagine qu'il en va de même pour toi et Achroma. Mais ça ne m'empêche pas d'être curieux, en particuliers depuis que j'ai combattu Verith : je me demande si j'aurais pu éprouver les même sentiments que lui si j'avais été élevé par les dragons et non les bipèdes. *
Les rêveries du dragon s'interrompirent lorsque des brindilles enflammées vinrent danser sur son museau, projetées là par la dragonne allongée de l'autre côté du feu. Un temps surpris de se voir ainsi bombardé, il secoua le museau et porta un regard amusé sur sa charmante assaillante avant de répliquer, frappant à son tour le foyer d'un coup de patte pour propulser une branche rougeoyante vers les blanches écailles. Si c'était l'escalade vers la guerre ouverte qu'elle voulait, Atalos la lui donnerait. |
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| Sujet: Re: [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE Mer 11 Fév 2015 - 20:28 | |
| Vu ? Rappelé ? Oh que si. Cette scène avait même été à l’origine du premier jugement de la dragonne sur Atalos. Certes, après un peu de recul, elle admettait pour elle qu’elle s’était trompée quelque peu sur son compte, mais il fallait dire que les manières du dragon avaient évoluées ! Elles s’étaient quelque peu affinées depuis le début de leur relation, ou plutôt depuis leur première rencontre. Et nul doute qu’elles étaient bien mauvaises lorsque le dragon d’or avec rencontré sa sœur d’écailles Isyndar ! Silarae ne remet nullement en doute les paroles et la sincérité de sa semblable dont les dires avaient d’ailleurs été vrais de prime abord. Mais même sans cela, la Blanche n’aurait pu oublier scène si cocasse. Un dragon manquant se noyer en buvant paisiblement dans un lac souterrain, c’était tout de même un spectacle pour le moins particulier.
*Prêts à prendre le risque d'affronter les dangers que je représente ? Ce n’est plus fort et robuste, qu’il faut être, mais inconscient. Et bien soit, jeune suicidaire, je tâcherai de t’épargner.*
Très amusée, elle était en réalité touchée de ses propos. Prêt à prendre tous ces risques rien que pour la côtoyer ? C’était très… très doux. Très gentil. Très tendre. Un peu trop même. N’avait-on pas idée de dire de telles choses ? Ah, vraiment, c’était bien un mâle. Il jouait aux durs mais en réalité ils étaient incapables de se passer des femelles ; ce qui, d’ailleurs, s’avérait plutôt flatteur pour les dites dragonnes. Cet état d’esprit la plongea rapidement dans une étrange mélancolie, une forme étrange de tristesse qui n’en était pas vraiment une. Elle était bien, ici et maintenant, elle était au calme. Mais justement. C’était cette étrange sensation d’apaisement qui la faisait agir ainsi. Et c’était lui qui amena une douce étreinte mentale du Dragon d’Or. Surprise et un peu gênée, méfiante, Silarae se rétracta instinctivement en sentant ce frôlement de son esprit avant de se laisser aller, répondant avec affection à ce geste de réconfort. C’était une étrange sensation, qui semblait presque non-naturelle, que de faire cela à autre que son dragonnier. Mais cela ne voulait pas dire que c’était désagréable. Non. Au contraire. C’était comme si petit à petit les restes de tissu qui obstruait la fenêtre de sa vie s’enlevaient, la rendant complète. Pourtant, non, elle ne s’était jamais sentie vide ou seule jusqu’à présent. C’était étrange. Mais la présence d’Atalos semblait logique et coulant de soi, à ses côtés.
*Oui… et non. Il est vrai que cela me fait songer, en un sens, au continent lointain et à la vie sauvage, à ce que j’aurai été si je ne m’étais pas liée, mais même sans cela, il est curieux de se dire qu’à moins d’une journée de vol, nous pouvons être loin de tout conflit. De toute autre présence que la nôtre. Nous pourrions presque rester ici des dizaines d’années que nous ne verrions probablement pas ce qui se déroulerait à si peu, finalement, de distance de nous. Et c’est… agréable. D’être au calme et loin de l’influence bipède, de leur agitation, de leurs idées parfois étranges et inconsciente. Cela fait se sentir plus… et bien, plus dragon, presque.*
Mais il était vrai que les propos d’Atalos ravivaient les songes de liberté qu’avait Silarae. Moins maintenant, et ce d’autant plus que son lien avec Achroma s’était resserré, mais il était indéniable que la Blanche avait déjà maintes fois songé à ce qu’aurait été sa vie si elle était resté parmi ses semblables sauvages. Si elle ne s’était pas liée. Si son œuf n’était jamais arrivé jusqu’à Armanda.
*J’y ai déjà songé, et je crois que cela m’aurait plu. De ne pas avoir à supporter les bipèdes, de n’être qu’avec d’autres dragons, de n’avoir nulles attaches avec le sol. Mais je ne regrette pas de m’être liée. Ma vie sans Achroma serait bien vide, il fait partie de mon âme désormais. Un père… Non, pas vraiment. Plutôt un frère dont je ne pourrais me passer. Même s’il est vrai que si je ne l’avais connu, je n’aurai pas ressenti le moindre manque puisque j’aurai ignoré qu’il existait.*
Et oui… L’éternelle question des possibles regrets si les évènements avaient été différents de ce qu’ils étaient. Toutefois quelque chose dans ses paroles à lui l’interpellèrent et elle se braqua avec méfiance, laissant son regard parcourir le corps écailleux de son interlocuteur. Non, elle ne le reluquait pas, ou du moins ce n’était la première raison à cet examen. Elle s’assurait juste qu’il n’avait rien de marquant qu’elle aurait raté.
*Tu as affronté Verith ? Seul ? C’était de l’inconscience. Que s’est-il passé ?*
Esquivant adroitement la branche qui volait vers elle et qui s’écrasa sur les écailles de son flanc, comme brisant le sérieux de l’instant, Silarae se vengea en envoyant quelques flammèches de son propre feu en direction de son semblable, le regard aussi flamboyant que les flammes qui sortaient de sa gorge.
*Tu n’aurais peut-être jamais eu l’honneur de me connaitre, si j’étais restée sur le continent lointain. Une bonne raison de ne pas y songer, non ?*
Prête à échapper à sa vengeance, elle l’observa de ses yeux dorés taquins, un filet de tendresse caché dans ses prunelles. Elle aimait la façon dont il réagissait à ses taquineries… et surtout aimait ses compliments. Et bien, elle avait le droit, non ? Elle ne faisait rien de mal, après tout !
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| Sujet: Re: [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE Sam 21 Fév 2015 - 14:12 | |
| Inconscient, lui ? Il ne voyait pas vraiment les choses de cette façon, et de fait, il préférait même nettement se considérer plutôt comme courageux par exemple. Certes, la différence entre les deux était parfois discrète à un point tel qu'il devenait aisé de confondre, mais son orgueil lui dictait instinctivement de favoriser la seconde hypothèse. Pourtant, les petites piques de Silarae ne lui étaient pas véritablement désagréables, au contraire, il appréciait pouvoir s'en amuser avec elle. Après tout, ils n'étaient pas nombreux ceux qui osaient se permettre pareils commentaires à son sujet en sa présence, ou plus exactement, ils n'étaient pas nombreux ceux qui pouvaient se risquer à les formuler sans avoir à en subir les conséquences. Mais la dragonne diamantine était justement de ceux-là, aussi le dragon d'or se résigna-t-il à remercier son indulgence d'un signe de tête. C'était plutôt prévenant de sa part que d'épargner des coups au jeune mâle qu'il était, non ? Silencieux, celui-ci écouta pensivement le discours dont lui faisait part sa semblable au sujet de ce qu'était leur vie de dragon, mais aussi de ce qu'elle aurait pu être. D'une certaine manière, entendre un autre dragon émettre les mêmes questions, les mêmes réflexions et les mêmes conclusions que celles qui lui avaient si souvent occupé l'esprit avait quelque chose de rassurant. Il n'était pas seul à s'interroger sur les multiples chemins que pouvait prendre l'existence, sur le pourquoi et le comment l'un de ces chemins avait pu prendre le pas sur les autres, et surtout, sur ce que ces autres chemins auraient pu apporter dans l'éventualité où... Mais comme souvent, peut-être même comme toujours, les réponses apportaient de nouvelles questions : et les dragons sauvages, eux, s'interrogeaient-ils également sur ce qu'aurait été leur vie s'ils l'avaient liée à un bipède ? Les dragonnets qui, à l'inverse de ceux dont les oeufs étaient restés sur Armanda, avaient éclos sur les terres lointaines, ceux là avaient-ils déjà eu l'opportunité de s'interroger sur ce qu'étaient ces bipèdes dont la présence imprégnait nombre des récits que renfermait leur mémoire ancestrale ? On pouvait en douter, en particuliers après avoir eu l'opportunité de rencontrer Verith, mais tous les dragons sauvages ne pouvaient pas être aussi obtus, c'était tout simplement incompatible avec le prestige dont se parait leur noble race. A propos du dragon écarlate justement, l'annonce du combat qui l'avait opposé au doré sembla ... inquiéter ? Oui, c'était probablement le mot le plus adéquat... sembla inquiéter la Reine des Cieux. Instinctivement, Atalos se redressa, ne sachant trop comment réagir face au regard inquisiteur qui glissait sur ses écailles aux reflets d'or. Et encore une fois, voila qu'elle le qualifiait d'inconscient, cela semblait devenir une idée fixe, à moins qu'il ne faille y discerner un fond de vérité ?
* Ne t'avais-je pas promis que je t'aiderais à venger l'affront qu'il t'a fait ? Et bien c'est ce que j'ai fait lorsque j'ai croisé sa route par hasard, il y a quelques mois de cela. Malheureusement, tu n'étais pas avec moi alors qu'aurais-je dû faire selon toi ? Fuir ? *
Vexé l'espace de quelques instants, quand bien même il se savait parfaitement incapable d'en tenir rigueur bien longtemps à celle qui se trouvait avec lui en ce moment, le dragon laissa un grondement sourd vibrer contre les parois de la grotte au creux de laquelle les deux écailleux avaient trouvé refuge.
* Ce serait bien mal me connaître, car je ne crains rien et ne recule devant personne. Appelle cela de l'inconscience si tu le veux, mais aucun adversaire ne sera jamais assez impressionnant que pour me faire abandonner. J'ai combattu les armées alayiennes et le Néant, j'ai combattu Verith, et je combattrais quiconque prétendra nuire aux bipèdes ou dragons d'Armanda. *
Bougon, quoique davantage pour sauver la fierté qui lui restait encore après les épisodes de la presque-noyade et de la montagne que pour entretenir une réelle animosité à l'égard de la blanche, Atalos conclut sur un ton qui se voulait presque anecdotique :
* Et puis, tu apprendras que je n'ai pas été défait, je lui ai rendu coup pour coup et il n'était pas beaucoup plus fier que moi lorsque nous nous sommes quittés. *
Alors inconscient peut-être, mais un inconscient qui n'en demeurait pas moins parfaitement capable de tenir en respect quelque adversaire que ce soit. Et justement, quant à aborder le fait de rendre coup pour coup, la belle diamantine répliqua au jet de brindilles enflammées du doré en projetant une langue de feu dans sa direction. Les flammes vinrent caresser les écailles d'or sans leur causer le moindre dommage, mais l'affront, si tant est qu'on put user d'un tel terme pour désigner le jeu auquel s'adonnaient les deux écailleux, ne resterait pas impuni pour autant. Profitant de ce qu'il s'était déjà redressé, Atalos détendit l'une de ses ailes et s'en servit pour produire un vif courant d'air en guise de réplique. Un peu trop vif d'ailleurs, puisque le souffle balaya le foyer autour duquel s'étaient installé les deux dragons et l'éteignit, plongeant la grotte dans l'obscurité relative de la nuit. Un instant surpris par ce résultat inattendu, le dragon d'or ouvrit rapidement la gueule dans l'intention de rallumer le brasier mais suspendit son geste lorsqu'il remarqua le ciel étoilé sur lequel s'ouvrait la grotte à présent plongée dans les ténèbres. A la lueur des flammes, la voûte céleste était demeurée sombre et terne, mais à présent que l'obscurité régnait, une myriade d'étoiles offraient leurs lueurs scintillantes aux regards attentifs. Songeur, Atalos ramena son attention sur les écailles plus claires de sa compagne et répondit finalement avec douceur :
* Une très bonne raison, oui. Quelque chose me manquerait si je n'avais pas eu... l'honneur... de te connaître, et je ne parle pas des risques que je prends à tes côtés. *
Il avait hésité un instant sur le terme d'honneur, s'amusant de la fierté avec laquelle la dragonne avait présenté leur rencontre. Lentement, il tendit le cou et approcha son museau de celui de la femelle jusqu'à en effleurer les écailles, tandis qu'il enserrait son esprit du sien et venait y murmurer sa dernière confession :
* J'aime passer du temps avec toi, j'aime ta façon d'être, j'aime ta fierté et ta noblesse, j'aime ta sagesse et ton courage. Je t'aime. *
Il fallait bien que cela soit dis, ne serait-ce qu'une fois, et si ce n'avait été ici, en quelles autres circonstances aurait-il pu trouver le courage de formuler ces mots ? Certes, ce n'était peut-être pas la plus draconique déclaration qui fut, mais après tout, il n'avait eu pour l'aider dans ce domaine que les conseils d'un jeune homme aussi (mal)adroit avec ces demoiselles que l'était son dragon avec la femelle qui se tenait là. |
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| Sujet: Re: [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE Dim 1 Mar 2015 - 13:21 | |
| Si Silarae n’avait pas douté un jour venger l’offense que Verith, le dragon rouge, lui avait faite, elle avait imaginé que ce serait en sa compagnie qu’Atalos viendrait faire de même et participer à ce combat qui finalement, concernait tous les dragons liés à des bipèdes puisque c’étaient eux dans leur globalité que le sauvage avait atteint, finalement. La douloureuse défaite qu’elle avait alors subit était restée gravée au fer rouge dans sa mémoire et elle était fermement décidée à lui faire payer son geste ; mais avant cela, elle devait s’améliorer et cette décision n’avait pas changé non plus. C’était peut-être d’ailleurs cela le problème, du moins en partie. Non seulement elle était inquiète pour l’intégrité du Dragon d’Or, mais en plus de cela, quelque part au fond d’elle, elle se sentait humiliée de savoir que lui avait réussi, ou presque, ce qu’elle-même avait si lamentablement échoué. Certes, il était plus entrainé aux combats, mais tout de même, elle se sentait nettement en position en faiblesse ainsi. Cherchait-il à lui montrer qu’il lui était supérieur dans ce domaine ? A se vanter subtilement ? Une façon de lui rappeler qu’elle n’avait pas combattu Néant et ne pouvait donc pas arriver à son niveau ? Et bien non, effectivement, Silarae s’était contentée de petits bipèdes et de perles et non de l’Esprit en personne.
Un instant froissée par les propos de son semblable, la Blanche, exceptionnellement, ne s’emporta pas en se sentant insultée par les sous-entendus qui la visaient mais se calma mentalement pour réfléchir plus avant au fond du problème. Ah, si Atalos l’avait su, il aurait également compris que c’était peut-être là le symbole le plus flagrant de son attachement pour lui, car sans cela la dragonne n’aurait pas cherché à le comprendre et aurait simplement retenu sa volonté de l’insulter délibérément. Néanmoins après réflexion, elle comprenait légitimement sa colère. Sans doute aurait-elle réagit de la même façon à sa place. Après tout, elle remettait en question elle-même, bien que sans le vouloir, la capacité du Doré à se défendre. Aussi prit-elle sur elle-même pour ne pas lui répondre tout aussi agressivement que lui le faisait et même tenter de l’apaiser.
*Je ne voulais nullement remettre en cause ton courage et si c’est ainsi que tu l’as compris, je te prie de m’excuser. La fuite n’aurait peut-être fait qu’aggraver le problème, même sans considérer que ton honneur aurait été atteint, car Verith aurait fait se répercuter cette attitude sur tous les autres dragons liés. Tu as donc bien fait de l’affronter plutôt que de partir sans combattre.*
L’observant un instant en silence, sa voix mentale se fit plus douce tandis qu’elle reprenait :
*Je me souviens encore de la violence des coups échangés et du sang rougissant la neige. Je ne remets pas en doute ta capacité à vaincre, mais vois simplement l’inquiétude d’une proche qui connais les dangers que tu as affronté.*
Elle espérait qu’ainsi il comprenne qu’elle n’avait, à aucun moment, souhaité l’offensé d’une quelconque sorte que ce soit, aussi conclut-elle avec une pointe d’affection.
*Je suis heureuse que tu n’aies pas été grièvement blessé.*
Enfin, pas au point d’y rester quoi. Et aucune écaille ne semblait manquer à l’appel, ou du moins si c’était le cas il n’y avait rien de voyant. C’était peut-être cela, qui avait le plus marqué Silarae. La preuve externe de son échec. Comme si chacun, en la voyant, pouvait se dire « elle a perdu ». Ce n’était pas le cas bien sûr et elle le savait, mais rien n’y faisait. Elle se sentait toujours aussi rabaissée. Néanmoins Atalos ne semblait pas lui en tenir rigueur et c’est avec soulagement que Cœur d’Argent le vit reprendre leurs chamailleries sans plus de mauvaise humeur. Enfin, il s’était visiblement un peu emporté puisqu’il plongea la grotte dans l’obscurité de la nuit. Il ne faisait toutefois pas complétement noir puisque le ciel leur offrit le spectacle de son trésor le plus intime, et les deux dragons contemplèrent un instant la beauté simple d’une nuit d’été en pleines montagnes. Ici, les astres brillaient avec plus d’intensité que sur le continent plus plat. Il semblait les inviter à atteindre ses étoiles, comme les narguant en leur présentant leur lointaine beauté ; certains les jugeaient froides, inaccessibles, mais pour Silarae, elles étaient simplement le symbole l’immensité du monde. C’était la preuve que les cieux recelaient des centaines de mystères et que leur étendue ne demandait qu’à être explorée. Probablement autant que les rivages de l’Amour, ce long fleuve sinueux qui s’infiltrer dans les esprits sans même que ceux-ci en ait conscience, exactement comme les paroles d’Atalos se frayèrent un chemin jusqu’au cœur de l’écailleuse. Frottant son museau contre le sien, elle décala sa grande carcasse scintillante près de celle de son prétendant et glissa sa tête sous l’une des ailes du Doré, comme intimidée par ses paroles. Il faisait chaud sous le velours délicat de l’aile et Silarae resta ainsi quelques instants, savourant le simple contact de son compagnon, avant de se décider à lui répondre avec tendresse.
*Je suis heureuse de t’avoir rencontré, Atalos le Salvateur Céleste. Que dirais-tu d’aller observer quelques instants ces belles étoiles dans le silence des montagnes ?*
Relevant la tête, elle le fixa un instant avant de détourner le regard, un peu embarrassée. Elle n’avait pas eu le courage de lui dire ce que lui-même avait déclaré avec courage, mais elle espérait qu’il comprendrait que même sans les mots, ses actes lui montraient la réciprocité de ses sentiments.
HRP: Si tu n'as pas assez d'ouverture, n'hésites pas à me mp ^^ |
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| Sujet: Re: [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE Lun 9 Mar 2015 - 18:51 | |
| C'était une sensation particulière que de sentir une âme autre que celle de son lié s'inquiéter pour lui de cette façon. Oh bien sûr, de nombreux bipèdes s'étaient inquiété à son sujet tout au long de sa vie, depuis les elfes occupant la forêt au sein de laquelle il avait rencontré son dragonnier jusqu'aux soldats que le dragon d'or avait accompagné sur les champs de bataille, en passant par toute une série d'autres personnes plus ou moins importantes. Mais l'inquiétude de ces bipèdes n'était pas comparable à ce qu'il était en mesure de déceler au travers des mots de la blanche : les émotions qui vibraient dans son discours étaient beaucoup plus proches de celles que pouvaient éprouver Amyelenor. Elle ne s'inquiétait pas simplement du devenir d'une créature précieuse à ses intérêts, formidable arme de guerre tournée contre ses ennemis ou pilier de la magie à laquelle le continent d'Armanda était intimement lié. Non. Elle s'inquiétait qu'il put souffrir de ses blessures, elle s'inquiétait qu'il put se vexer de ses mots, elle s'inquiétait pour lui, tout simplement. Exactement comme le faisait son dragonnier, exactement comme lui-même s'était inquiété pour elle lorsqu'elle lui avait mentionné pour la première fois l'agression dont Verith s'était rendu coupable à son égard, exactement comme il s'inquiétait à chaque instant de la possibilité qu'il put la décevoir d'une façon ou d'une autre. Et cette constatation ne pouvait dès lors entraîner son raisonnement que dans une seule conclusion possible : les sentiments dont le dragon d'or venait de faire l'aveu étaient réciproques. Etonnamment, cette révélation le surprit bien plus qu'il n'avait pu le supposer. Pourtant, lorsqu'il avait eu le courage de formuler les mots fatidiques, son coeur avait laissé échapper un battement plus fort que les autres dans l'espoir de voir luire dans le regard de la belle l'écho de son propre sentiment. Alors pourquoi était-il si fébrile en découvrant que tel était bien le cas ? Il n'en avait pas la moindre idée, et à vrai dire, n'avait pas vraiment envie de s'attarder plus longtemps que la question. Il était heureux, tout simplement. Heureux d'avoir rencontré la dragonne qui partageait cette grotte avec lui, heureux de chaque seconde qu'il avait passée en sa compagnie, heureux d'avoir eu la sagesse d'épargner son lié vampirique en dépit de la haine qu'il lui vouait, heureux d'être ici avec elle, heureux d'avoir prononcé les mots qu'il avait prononcé. Son esprit s'enrobait d'un bonheur comparable à ce qu'il avait éprouvé lorsque la coquille de son oeuf s'était brisée sous la main d'une jeune lame noire passée devant lui par hasard, et c'était bien la seule chose qui lui importait pour le moment.
Plus nerveux encore qu'à l'aube de la dernière bataille qu'il avait livrée, Atalos remua maladroitement l'aile tremblante sous laquelle semblait chercher refuge sa compagne diamantine avant de simplement laisser ses écailles effleurer celles de la dragonne et profiter de sa présence à ses côtés. Ils demeurèrent ainsi sans bouger, en silence, pendant quelques instants avant que l'écailleuse ne confirme à sa manière ce que le doré avait déjà compris. Surprenante timidité de la part d'une dragonne si fière et toujours prompte à décocher quelque réplique bien sentie, mais surtout touchante démonstration de l'importance qu'elle accordait aux émotions qu'elle éprouvait. Atalos plongea son regard d'or dans les prunelles ambrées de sa congénère, enserrant son esprit du sien tandis qu'il rétorquait avec une très sérieuse détermination :
* J'admire déjà la plus belle d'entre elles. *
Les femelles appréciaient les compliments, du moins c'était l'une des choses que son dragonnier lui avait fait savoir à leur sujet, et celui là en plus d'être parfaitement sincère s'accordait parfaitement à la situation. Toutefois, le ciel parfaitement dégagé des montagnes resplendissait effectivement de milles feux et offrait un spectacle des plus agréables à contempler, aussi les deux dragons gagnèrent-ils en quelques coups d'ailes un promontoire rocheux suffisamment large que pour leur offrir un point d'observation satisfaisant. Ainsi, l'une sous l'aile de l'autre, pattes affectueusement entrecroisées et queues tendrement enlacées, les deux écailleux passèrent la majeure partie de la nuit le regard levé vers la voûte étoilée.
Le lendemain matin, après une courte nuit à l'abri d'une grotte qui semblait de plus en plus pouvoir prétendre au titre de ''nid'' pour le jeune couple, Atalos s'éveilla aux premières lueurs de l'aube. Une fois n'était pas coutume, il n'avait pas l'intention de paresser jusqu'à ce que le soleil soit déjà haut dans le ciel, et pour cause, il avait d'autres projets pour cette matinée. Avec douceur et lenteur, il s'écarta de la dragonne assoupie à ses côtés, aussi silencieusement que sa massive carcasse le lui permettait. Une fois à l'extérieur, il déploya ses larges ailes d'or et s'envola, se laissant porter par les vents de la montagne tandis qu'il rejoignait rapidement une vallée proche. Au creux de celle-ci se trouvait un large champs de fleurs colorées dont il arracha une généreusement portion de terre, emportant dans les airs ce qui pouvait se décrire comme un gros pavé fleuri. Encore une chose que lui avait appris son lié au sujet des femelles, elles aimaient les petites attentions, telles que par exemple, les fleurs. Atalos ne comprenait pas nécessairement la raison de ce comportement : certes, le parfum n'était pas désagréable mais rien de comparable avec celui d'un bon mouton grésillant au dessus du feu. Quant au goût, mieux valait ne même pas en parler. A son retour au nid, Silarae dormait encore. Satisfait, le colosse d'or déposa son offrande dans un coin de la grotte et repartit, cette fois en quête d'un butin beaucoup plus consistant puisqu'il s'agissait ni plus ni moins pour lui que de chasser leur petit-déjeuner. Plus facile à dire qu'à faire cependant, en particulier pour un dragon qui jusqu'à présent avait toujours bénéficié des attentions de cuisiniers bipèdes très honorés de satisfaire son appétit. La petite leçon que lui avait donné Amyelenor sur le sujet constituait une base, mais on ne pouvait pas se prétendre chasseur émérite après seulement une ou deux traques réussies et Atalos le comprit lentement, à mesure que le soleil grimpait dans le ciel et que ses pattes restaient toujours désespérément vides. Bredouille, et particulièrement frustré à cette idée, le dragon regagna la grotte où l'attendait la jeune femelle qu'il avait espéré nourrir. Elle semblait tout juste réveillée à présent, aussi le dragon d'or patienta-t-il quelques instants pour lui permettre de reprendre ses esprits avant d'enlacer son esprit pour la saluer, expliquant la raison de son absence d'un air penaud :
* Bonjour. J'ai essayé de nous chasser le petit-déjeuner mais... euuuh... il n'y a pas le moindre gibier dans la région, voila. *
Pas le moindre vraiment ? Les bouquetins et autres mammifères d'altitude qui sautillaient sur le flanc des montagnes semblaient pourtant bien laisser croire le contraire, mais ces satanées bestioles étaient bien plus agiles et promptes à se cacher dans les anfractuosités de la roche que le dragon ne l'était à les en déloger. |
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| Sujet: Re: [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE Mar 17 Mar 2015 - 20:41 | |
| Profondément endormie, Silarae formait une large masse blanche et polie qui scintillait sous les rayons taquins du soleil. Seule habitante de la grotte, il fallut que son estomac la ramène à la conscience pour qu’elle daigne s’intéresser à ce qu’elle avait autour d’elle. Observant autour d’elle, elle leva le museau de ses pattes croisées en jetant un regard au soleil dont la lumière était de même couleur que celle des pupilles de l’écailleuse. Ce ne fut qu’après cela qu’elle baissa les yeux sur l’étrange odeur qui lui venait au museau : un pavé de fleurs se trouvait là, juste devant elle. Elle aurait largement préféré un pavé de bœufs, cela allait sans dire, néanmoins l’intention était charmante. Atalos avait donc décidé de lui offrir d’étranges présents. Toutefois, malgré toute la gentillesse du geste, la dragonne ne voyait pas vraiment que faire de ces pauvres plantes. Elles n’avaient pas perdues leurs racines, heureusement sans doute, néanmoins la dragonne, comme tous les siens, respectait la nature et n’appréciait pas spécialement qu’on l’abime sans raison. Enfin, elle n’allait tout de même pas vexer son nouveau et empoté compagnon. Le pauvre… Effleurant le minuscule filet de lien qui lui restait avec son dragonnier, elle se rassura en ne percevant rien d’anormal ou d’affolant avant de se décider à se lever, déterminée à profiter de cette journée de liberté, de vagabondage et de plus de connaissance du dragon d’or. Ce fut d’ailleurs cet instant que choisit ce dernier pour revenir, visiblement étrangement… piteux ? Pourquoi la Blanche sentait-elle donc un vague mécontentement dans l’esprit de son semblable ? Pas de gibier ? Ah. Il s’était raté. Très franchement amusée par le côté un peu pataud du dragon d’or, elle s’avança vers lui en prenant soin de ne pas écraser les fleurs et frotta son museau contre le sien, avant de s’avancer vers l’entrée de la grotte. Observant les montagnes qui scintillaient, Silarae finit par distinguer quelques silhouettes qui se mouvaient, en contrebas, semblant glisser le long des flancs montagneux. Aucun doute, il s’agissait de nourriture. Quoi précisément, elle était trop loin pour le voir, mais cette simple vision était la preuve flagrante de la mauvaise foi d’Atalos. Les avait-il vus ? Bah, cela ne changeait rien aux faits.
*Bonjour à toi, terrible chasseur ! Je me souviens pourtant avoir aperçu quelques proies appétissantes hier, et les montagnes sans rien à manger ne doivent pas être bien courantes… Soufflant, elle lui jeta un regard pénétrant avant de poursuivre en le titillant : ne passes-tu pas trop de temps avec les bipèdes, plutôt ?*
Un dragon qui ne savait pas chasser… Quelle drôle d’idée ! Et il avait fallu qu’elle tombe sur lui. Enfin. Décollant, elle s’élanca dans le ciel en lui faisant signe de la suivre. Après quelques secondes, elle le trouva à ses côtés et, satisfaite, prolongea le vol en silence quelques instants avant d’approcher de nouveau son esprit du sien.
*Je te remercie pour le parterre, c’était très touchant mais c’est une idée de… ton dragonnier, non ? Les femelles deux-pattes et les dragonnes n’apprécient pas forcément les mêmes présents.*
Facon plus ou moins subtile de lui faire comprendre qu’écouter un humain pour séduire une dragonne n’était pas forcément une bonne idée, cette dernière ne sachant que trop quoi faire de tout un pan de fleurs qui étaient bien mieux en terre. A ce genre de cadeau elle préférait bien davantage le compliment qu’il lui avait fait en toute sincérité la veille, qui avait presque fait ronronner de plaisir la Blanche. Mais chacun devait apprendre, et tout comme il lui avait montré comment attaquer les alayiens, elle allait aujourd’hui se charger de lui donner une première leçon de chasse. Ce serait son présent à elle. L'entrainant vers un terrain un peu plus plat sans pour autant voler pendant des heures, elle commenca ses explications:
*Es-tu prêt ? Je vais t’apprendre à fondre sur les proies. Tu ne devrais pas peiner à chasser, tu es un solide guerrier, laisses parler ton instinct. Observes les proies qui t’attirent sans te faire voir d’elles car si elles aperçoivent ton ombre, elles se cacheront. *
Devait-elle lui préciser d’éviter les montagnes, arbres, barrières ou tout ce qui pouvait de près ou de loin constituer un danger pour lui et les environs ? Bonne question. Cela dit, le fait que même un dragonneau soit moins maladroit était plutôt mignon, elle ne pouvait pas le lui reprocher. Passant à la pratique, elle lui montra comment plonger en piqué pour attraper sa proie et la dévorer ensuite ; laquelle était, pour cette première séance d’entrainement, un simple tronc couché, le but était d’abord de viser juste et sans hésitation afin de pouvoir reproduire la même chose sur une cible mouvante. Ce ne fut que lorsqu’elle le vit faire qu’elle songea qu’elle peut être dû, finalement, envisager le cas des rochers dépassant. |
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| Sujet: Re: [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE Mer 25 Mar 2015 - 21:14 | |
| Avant de connaître Silarae, jamais l'idée qu'il ait pu trop fréquenter les bipèdes, et plus particulièrement les humains, ne l'aurait effleurée. Il était né sous la main de l'un d'eux, avait été éduqué parmi eux et avait livré de nombreuses batailles dans leurs rangs sans jamais envisager remettre ce fait en question. En échange de quoi, les humains n'avaient pas ménagé leurs efforts pour honorer comme il se devait la céleste créature qu'il était, le couvrant de mille attentions que l'écailleux avait acceptées avec plaisir, notamment lorsqu'il s'agissait pour lui de disposer de son propre escadron de cuisiniers entièrement dédiés à la satisfaction de ses papilles. Pourtant, aujourd'hui, il éprouvait bel et bien un vague sentiment de culpabilité devant les facilités dont il avait bénéficié. Dragon domestique ? Quiconque eut osé formuler ces mots à son égard eut certainement été salué d'un solide coup de patte sur le crâne en guise de récompense pour son effronterie, mais force était bien d'admettre que le doré ne savait pas chasser et qu'à ce titre, il serait apparu un compagnon de bien piètre qualité pour quelque femelle que ce fut. Par chance, s'il y avait bien une lueur amusée dans le regard qu'elle posait sur lui tandis qu'elle évoquait les nombreuses proies qui peuplaient les environs, Silarae n'était justement pas la première dragonne venue. Elle déploya d'ailleurs rapidement ses ailes et décolla, gratifiant le doré d'un regard des plus éloquents quant à ses intentions. Grondant sur les derniers soubresauts de sa fierté malmenée, il imita sans attendre la jeune écailleuse et la rejoignit dans les airs. L'espace d'un instant, le court silence qui s'installa entre eux lui fit craindre qu'il ait pu la vexer par ses piètres talents de chasseur, mais ce fut plutôt vers ses talents de séducteur que la belle porta cette fois son attention. Là encore, il semblait que ses efforts n'aient pas été à la hauteur de ce qu'ils auraient dû être, il y en aurait presque de quoi désespérer parvenir un jour à la combler.
* Je me disais bien aussi que cette lubie des fleurs avait quelque chose de grotesque, mais mon lié aura au moins eu raison sur une chose au sujet des femelles : qu'elles soient bipèdes ou dragonnes, elles sont de bien incompréhensibles créatures. Que faut-il donc faire pour vous plaire ? *
Il aurait sans doute été plus simple de lui poser directement la question plutôt que d'essayer de la séduire comme un humain aurait pu vouloir séduire une jeune femme, mais que celui qui a déjà vu un coeur amoureux capable de réfléchir lui jette la première pierre.
Abandonnant là le fil de ses pensées, Atalos ramena son attention sur les paysages qui défilaient sous son regard d'or, confirmant d'un grognement satisfait et d'un hochement de museau qu'il était prêt à prendre sa première leçon de chasse draconique. Attentif aux conseils que lui donnait la femelle, il la suivit des yeux tandis qu'elle plongeait vers le tronc d'un arbre mort, entaillant le bois sur toute sa largeur d'un habile coup de griffe. Elle prétendait lui faire chasser un tronc, vraiment ? Vaste plaisanterie que cela, un tronc, ça ne bougeait pas, au contraire de ces maudits bouquetins sautillant adroitement à même les flancs de la montagne. A n'en pas douter, ce serait un vrai jeu de dragonnet que d'en faire autant, et c'est donc en totale confiance que le dragon d'or replia à son tour ses ailes pour se laisser tomber vers sa proie inanimée. Les prédictions du colosse semblèrent d'ailleurs rapidement se confirmer, ses larges griffes éventrant sans peine le tronc qui sous l'impact explosa brutalement en une myriade d'éclats de bois mort. Déjà, le colosse relevait fièrement le museau vers la blanche silhouette qui lui tenait lieu de professeur, projetant son esprit vers le sien :
* Si c'est là tout ce qu'il y a à savoir pour chasser, je ... *
Il s'était interrompu brutalement, à l'instant même où son regard était venu croiser l'ombre d'un pic rocheux venu se dresser devant lui. Une fois n'était pas coutume, le doré parvint à éviter l'obstacle par une habile manoeuvre aérienne, mais son poids et son envergure ne lui permettaient pas de prendre facilement de l'altitude. Un autre pieu de pierre se dressa bientôt sur sa trajectoire, manquant de peu transpercer l'aile du colosse lorsque celui-ci se déporta pour éviter l'impact. Lorsqu'un troisième promontoire surgit devant lui, le dragon en perdition n'était d'ores et déjà plus en mesure de manoeuvrer pour l'esquiver. Qu'importe cependant, car contrairement à la veille, il ne se laissait pas cette fois distraire et avait pleinement conscience de l'obstacle. Écartant largement les mâchoires, Atalos referma brutalement les crocs sur le pic de pierre , profitant de sa force et de son élan pour l'arracher à la montagne. Quelques coups d'aile plus tard, il remontait en direction de sa compagne et acheva de briser son épieu rocheux entre ses crocs tandis qu'il s'amusait :
* Satisfaite ? Alors à présent, si nous passions à la leçon suivante ? Je commence à avoir faim ! *
Affirmation que son estomac vint d'ailleurs rapidement confirmer, laissant entendre un gargouillis sonore dont on presque pu penser qu'il était capable de déclencher une avalanche.
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| Sujet: Re: [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE Ven 3 Avr 2015 - 12:27 | |
| Compatissante, la Blanche étreignit fugitivement l’esprit d’Atalos pour compatir avec amusement à sa détresse amoureuse. Il semblait effectivement ne pas savoir comment s’y prendre pour plaire à la dragonne comme il l’aurait voulu, mais si elle était avec lui maintenant, c’était bien qu’il n’était pas si nul que cela après tout. Il avait trop peu confiance en lui. Mais il était vrai que, conseillé par un deux-pattes-oreilles-rondes, il ne devait pas être très bien guidé. Non, vraiment, ressemblait-elle à une femelle bipède avec une touffe de poils sur la tête et une carapace si fragile qu’un coup de dents suffisait à les couper en deux ? Pas vraiment. Ou plutôt, absolument pas. Comme toute dragonne qui se respectait, Silarae possèdait de superbes écailles qui la protègeaient efficacement, et plutôt que de cheveux quatre belles cornes ornaient sa tête. C’était tout de même plus élégant et gracieux. Et, pour la reine des cieux, cela convenait parfaitement en guise de couronne. Et pas besoin de fleurs, de morceaux de tissus ou quelqu'autre invention pour la sublimer, elle se suffisait à elle-même sans juger nécessaire d'abîmer les créations de la nature pour cela. Non, il devait simplement comprendre que le temps qu'elle passait avec lui lui suffisait. Comment? Pourquoi? Elle n'en savait trop rien, en vérité. Le dragon d'or n'était pas celui qui lui avait été décrit initialement, elle ne pouvait que le constater, mais Silarae ne savait vraiment ce qui l'attirait chez lui. Tout et rien peut-être. Elle n'avait pas besoin de le comprendre mais finalement, elle devait bien reconnaitre que son côté pataud de dragonnet était plutôt touchant.
*Si tu essayes de nous comprendre comme ton lié voit les femelles bipèdes, tu n’iras pas très loin, mon cher dragon d’or. Ne l’écoutes donc pas sur ces conseils et laisses toi porter par tes instincts. Cela dit, si tu me ramènes un morceau d’étoile un jour, je daignerais peut être faire un effort pour toi. Lui lançant un regard brillant de taquinerie, elle ne put résister à lui décocher une dernière pique avant de commencer son cours : Finalement, c’est comme la chasse vois-tu, c’est inné.*
Pauvre, pauvre Atalos. Pauvre dragon trop timide, moqué par l'élu de son coeur. Hum. Enfin bref, Silarae l’avait envoyé s’entrainer sur un morceau de bois et, observant ses efforts, elle avança au-dessus de lui au même rythme que le sien. Pas de montagne, pas de lac, et il évitait même les rochers et les rochers. Voilà qui était plutôt satisfaisant, bien qu’il se vante peut-être un peu vite. Cela étant, la Blanche ne pouvait nier ressentir elle-aussi les besoins de manger, aussi ne put qu’elle qu’approuver l’estomac de son compagnon lorsqu’il se manifesta bruyamment. Observant autour d’elle, elle rejeta l’idée d’attraper un mouflon en cours de chemin, ne tenant pas à récupérer une à une les écailles dorées pour les renfoncer dans la chair de leur propriétaire écrasé contre le flanc de la montagne après avoir raté sa cible. Il serait capable de déclencher une chute de pierre, et l’idée bien qu’exagérée était plutôt amusante. Cela étant elle préférait garder entier et en bonne santé le combattant, d’autant plus qu’ils apprenaient seulement à se connaitre plus en détails. Non, elle avait une meilleure idée offrant un repas plus copieux… et plus tendre.
*Il y a un troupeau de moutons qui paisse régulièrement plus bas, vers les pentes douces du croc du dragonnet. Ils y sont savoureux et en abondance, cela devrait nous suffire. Il faudra juste éviter le berger, je ne l’ai pas goûté mais il ne semble guère à mon goût.*
L’entrainant dans son sillage, elle revint près de lui tandis que leurs battements d’ailes les rapprochaient de la montagne voulue. Malgré l’altitude, ils pouvaient nettement voir la différence de végétation entre les différents lieux, et en redescendant un peu un groupe blanchâtre finit par apparaitre, au loin. Les moutons ! Que c’était bon les moutons ! D’autant plus qu’en montagne comme cela, ils n’étaient pas cloisonnés dans des prés délimités, pouvant s’éloigner un peu les uns des autres pour chercher l’herbe tendre ailleurs. Tout simplement parfait pour récupérer le petit-déjeuner. Quand, après plusieurs minutes de vol, ils parvinrent juste aussi du groupe appétissant, la dragonne finit par s’adresser à Atalos avec un regard gourmand.
*Alors ? Ne sont-ils pas magnifiques ? Je te défie d’en attraper un plus gros que le mien !*
Aussitôt dit, l’écailleuse piqua vers le tas, repérant rapidement la proie de son choix pour refermer ses griffes dessus et l’entrainer plus loin. Le bipède qui les surveillait hurlait de colère, mais il ne pouvait guère grand-chose contre une dragonne de bonne humeur décidée à entrainer son apprenti chasseur dans ses chasses au monton de montagne. Le cadavre encore chaud entre les pattes, mort sous l’impact violent qu’il venait de subir, Silarae reprit de l’altitude en attendant le doré patiemment, vérifiant qu’il n’avait pas de problèmes de quelque sorte que ce soit. Si tout allait bien, ils pourraient retourner au nid pour y manger tranquillement, à moins que le Salvateur Céleste ne préfère autre chose. |
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| Sujet: Re: [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE Sam 11 Avr 2015 - 13:11 | |
| Se laisser porter par ses instincts, voila qui était facile à dire, mais qui dans le cas présent se révélait bien plus difficile à appliquer. Car si en temps normal, Atalos se laissait facilement guider par ses impulsions draconiques, que ce fut pour se battre ou pour accompagner son lié dans ses fonctions de bipède, les choses en allaient tout autrement lorsqu'il se retrouvait en présence de la jolie blanche. La jeune dragonne parvenait en effet à lui perturber l'esprit plus sûrement que n'aurait pu y parvenir toute autre créature : le moindre regard qu'elle laissait glisser sur lui, le plus insignifiant grondement qu'elle lui adressait, la plus discrète étreinte mentale qu'ils échangeaient suffisaient généralement à lui faire perdre ses moyens. Les différents incidents plus ou moins glorieux, plutôt moins d'ailleurs, qui avaient émaillés les divers moments qu'ils avaient passé ensemble ces derniers temps étaient autant de preuves de l'effet qu'elle produisait sur lui. Effet dont elle semblait même prendre un malin plaisir à jouer, taquinant le grand mâle en lui confiant une quête dont la démesure n'avait d'égale que le caractère céleste de leur race.
* Un morceau d'étoile, rien de moins... *
L'ironie de la requête autant que de la réponse était pleinement perceptible, et pour cause : de mémoire de dragon, voler jusqu'aux étoiles demeurait encore à ce jour un prodige qui n'avait jamais été accompli, ce quand bien même certains bipèdes se prétendaient parfois prêts à décrocher la lune pour un baiser de celle qui faisait soupirer leur coeur.
* Face à une telle exigence, n'importe quel mâle prendrait ses pattes à son cou pour s'en retourner courtiser une femelle plus accessible. Alors est-ce parce que tu me crois capable de réussir ou au contraire parce que tu veux t'assurer de ne pas avoir à honorer ta parole que tu m'opposes un tel défi ? *
Lui aussi pouvait se montrer taquin, non mais. Toutefois, il n'était justement pas n'importe quel mâle et Silarae n'était certainement pas n'importe quelle femelle : si une seule dragonne de ce continent ou d'un autre devait mériter de se voir offrir un tel présent, c'était certainement la reine des cieux. Restait donc pour le dragon d'or à découvrir comment parvenir à lui donner satisfaction, après tout, si les Esprits avaient cru bon de parsemer le ciel de la nuit de ces myriades de points étincelants, il devait bien exister un moyen de les y cueillir. Mais avant même d'envisager voler parmi les étoiles, un problème essentiel attendait encore d'être résolu : céleste ou non, une quête quelle qu'elle fut ne s'abordait pas le ventre vide ! Les deux écailleux reportèrent donc leur attention sur de plus terrestres préoccupations, dirigeant leur vol vers le troupeau d'un berger qui aurait bientôt l'honneur de nourrir deux dragons. Pas forcément les proies les plus sauvages qui soient, certes, mais l'absence d'enclos laissait tout de même aux moutons une petite chance d'échapper aux griffes de leurs prédateurs, lesquels surgirent bientôt d'entre les nuages pour fondre sur les paisibles herbivores.
* Défi accepté ! *
Il n'était peut-être pas le plus grand chasseur du continent, loin de là même, mais les moutons, il connaissait, ça oui ! Refermant ses ailes contre son dos, Atalos laissa son corps massif plonger vers le sol tandis que son regard d'or traquait le mouton le plus dodu qu'il lui serait possible de repérer. En fait d'un seul mouton, ce furent plutôt deux de ces boules cotonneuses fuyantes l'une à côté de l'autre qui attirèrent son attention. D'un habile battement d'ailes, le dragon inclina sa trajectoire et se dirigea vers ses proies effrayées, les rattrapant sans difficulté avant de se saisir d'un mouton dans chaque patte pour les soulever de terre. A défaut d'avoir le mouton le plus gros, il pourrait toujours se prévaloir de compenser par la quantité. Satisfait de sa prise, le doré rejoignit sa compagne et l'accompagna jusqu'à la grotte qui leur servait de nid pour y déposer le butin de leur chasse. Toutefois, avant de rôtir et déguster le repas qui les attendait, Atalos abandonna brièvement la blanche, lui confiant la tâche d'enflammer la viande tandis qu'il repartait vers les plaines et plus particulièrement, vers un champs d'herbes sauvages qu'il avait repéré lors de sa première sortie matinale. Il en revint les griffes chargées de végétation mais, cette fois point de fleurs, uniquement des plantes aromatiques que le dragon avait appris à reconnaître entre les mains de ses différents cuisiniers et surtout à apprécier pour leurs qualités gustatives.
* Je ne suis pas un grand chasseur, mais je m'y connais en nourriture : les bipèdes usent de ces herbes pour rehausser le goût de la viande, et je veux bien me couper les griffes si cela ne te plaît pas. *
Pour avoir lui-même expérimenté les vertus de ces plantes, le dragon d'or se voulait confiant envers la réaction de sa compagne mais son regard ne trahissait pas moins une discrète pointe d'anxiété tandis qu'il attendait le verdict. |
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| Sujet: Re: [FB] Comme neige au soleil. [PV Silarae] TERMINE Mar 21 Avr 2015 - 22:35 | |
| Très divertie par la réponse que lui donna son compagnon aux écailles d’or, Silarae se rapprocha de lui en le frôlant de son aile tendue, appréciant sa répartie. Elle n’aurait pas voulu d’un dragon trop sérieux ou morose pour partager son cœur, elle qui affectionnait tant l’ironie mordante.
*Et bien, je pensais que l’un des vainqueurs du Néant pourrait tout de même me faire cette petite faveur ! Je me suis trompée, pardonnes-moi. Dans ce cas… Une tranche de lune ? Après tout, tu n’es pas n’importe quel mâle puisque tu es le mien.*
Tout à fait heureuse, la Blanche mélangea sans honte tendresse et taquinerie, distillant son affection au milieu d’un nuage de moquerie. Mais c’était ainsi, l’amour. Un sentiment qui permettait de se sentir bien à n’importe quel moment, sans honte, sans gêne. Et pourtant, elle s’était toujours étonnée de la capacité de certains animaux, qu’ils soient humains, elfes, cygnes, loups ou tourterelles, à se trouver une telle faiblesse en la présence d’un semblable. Pourtant, il lui semblait aujourd’hui qu’il s’agissait davantage d’une force : désormais, ils étaient deux pour défendre l’un. Cela semblait étrangement similaire au lien d’un dragon et son dragonnier et pourtant… Les différences étaient là. Achroma était l’incarnation d’une partie de son âme, il était nécessaire pour qu’elle soit elle-même, pour qu’elle vive même. Atalos, lui, venait la compléter et ajouter de la couleur à sa vie. Elle ne mourrait pas de le voir partir, quoi qu’elle ressente à ce moment-là, mais cela n’empêchait pas de l’aimer. Un petit amour naissant et fragile, mais ils avaient encore le temps de se connaitre davantage. Devant un bon repas, par exemple, qui commençait par un petit déjeuner digne de ce nom. Donc… moutons !
Son mouton entre les griffes, elle remonta rapidement, attendant son compagnon. Ce fut non sans une pointe d’admiration qu’elle reconnut l’ingéniosité de cette méthode de triche. Mais les règles étant les règles, il ne pouvait avoir gagné de cette façon.
*N’avait-on pas dit « un » ? Mais je reconnais que c’est bien joué. Je dirais match nul !*
Retournant avec lui au niveau de la grotte, elle le laissa repartir, curieuse, en rôtissant leur viande, avant de le fixer avec surprise tandis qu’il ramenait… de l’herbe. Allons, il s’était pris pour ce qu’ils allaient manger, c’était à dire un mouton ? Toutefois, lorsqu’ils etalèrent la viande dessus avant de déguster leur met, elle dû bien reconnaitre que c’était tout de suite plus parfumé.
*Et bien… Je chasse et tu cuisines ? A la façon bipède ?*
Sans en penser un mot toutefois puisqu’un dragon ne sachant pas chasser pouvait vite devenir faible s’il se trouvait seul, elle se pencha vers l’un des moutons que dégustait le Doré et lécha le dessus avant d’engloutir le reste du sien avant qu’il n’y fasse pareil. Eh bien, il était à elle, sa viande aussi, non ? Très fière d’elle-même, elle ne cessa de lui jouer du chaud et du froid pendant tout le reste de leur petit séjour en amoureux… Pour le plus grand bonheur du concerné sans aucun doute ! |
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