24 mai de l'an deux obsidienne

Marcher, dormir, se lever pour repartir et marcher encore pour recommencer, telle fut la routine de l'elfe depuis son départ du royaume elfique. Combien de temps avait-elle mis pour parvenir à atteindre Aigue-Royale ? Un mois ? Plus certainement. À pied il y avait de la route oui, en sachant qu'entre les sous-bois et Gloria il fallait compter au moins un mois et de Gloria à Aigue-Royale la même chose. Sachant que cette ville était sous l'emprise des fidèles, il fallait effectuer un détour. Athillë avait bien eu envie de faire route avec d'autres elfes les retardataires, mais son pauvre physique ne lui accordait pas la force de suivre un rythme de marche soutenue, ainsi elle voyagea seule, à tout hasard elle réussi à se procurer une monture pour terminer son chemin et puis être en retard lui permettait de s'assurer qu'aucun elfe ne s'était égarer en chemin. L'équitation était un réel sport, même pour les habitués, les aléas des sentiers escarpés et les mouvements du cheval n'était agréable qu'un certain temps, au bout de quelques heures des douleurs se font ressentir, sa faible condition physique n'aidait pas l'être sylvestre. Néanmoins, elle avait pu se rendre en un seul à Aigue-Royale. Exténuée, la seule chose à laquelle Athi avait songé durant la fin de son périple, c'était un bon repas et un endroit à peu près confortable pour s'y reposer, Méfiante elle n'avait que très peu dormi, personne n'était à l'abris d'une embuscade avec les fanatiques qui rodaient dans le coin. D'affreux humains qui se sont laissés corrompre par l'esprit du Néant, c'était comme cela qu'elle les percevait, comment aurait-elle pu les voir autrement de toute façon ? Et puis il n'y avait pas qu'eux de peu fréquentable, les routes grouillaient de petits voleurs voulant sauver leur peau en volant la bourse des voyageurs. Un moyen très peu rentable, mais quelques-uns parvenaient à en vivre.

Un matin elle parvînt enfin à destination, la vue d'Althaïa lui parue comme un mirage. Même au loin la ville ne paraissait pas fortifiée, mais qu'importe, l'idée que la demoiselle elfe pourrait s'y reposer et tenter de retrouver une raison de vivre ravivait ses prunelles argentées. Fière d'avoir réussi un tel voyage plus ou moins seule, elle venait de se rendre compte à quel point le combat n'était vraiment pas pour elle. Parcourir une telle distance, qu'ils soient elfes, vampires ou humains le faisaient sans ressentir de lourdes conséquences. Athillë ? Un elfe se hasarda à lui demander comment elle se sentait, au début elle le regarda simplement, celui-ci lui rendit son regard sans faillir, mais au fur et à mesure que les secondes passaient, son visage se déforma pour laisser une émotion de dégoût l'animer, la demoiselle si belle et délicate de nature, avait d'importantes cernes tant les nuits avaient été éprouvantes, un petit sourire fatigué ne faisait qu'accroître le sentiment de faiblesse qui se dégageait de son aura, aimable même parmi les temps qui courraient il lui proposa son aide pour arriver jusqu'à Aigue-Royale. Oui ... Murmura-t-elle méfiante tout de même, Ath' avait croisé son chemin une fois au hasard dans leur royaume, cela ne faisait pas de lui un allié pour autant.

Elle le laissa la guider, des gardes à l'entrée les regardèrent méfiants. Par prudence ils demandèrent à ce que les deux elfes soient fouillés et bien évidemment s'ils portent l'anneau de la rébellion. C'est fou comme un simple bijou pouvait faciliter la vie parfois songea-t-elle en récupérant ses affaires. Elle qui n'appréciait guère ces futilités Athi était bien heureuse de l'avoir tout de même. Une fois prête elle remarqua que les gardes étaient très tendus, une attaque à venir ? Les alayiens ? Surement, elle avait beau ne pas tout savoir elle était ici pour douter et obtenir des informations. C'était une chose à approfondir. Avec autorisation d'entrer, elle entra et avança lentement jusqu'à la ville souterraine tant convoitée, tant désirée depuis un mois et plus maintenant. Confiant son cheval à la rébellion elle réussit à atteindre la caverne des songes pour s'y restaurer, un bon repas ne lui ferait pas de mal. Une fois installée elle remarqua que beaucoup d'elfes étaient là, sans aucun doute qu'actuellement aucun humain n'était présent. Les sylvains arrivaient par petit groupe à cette ville souterraine, le plus gros du peuple elfique étaient déjà là apparemment ... En espérant que les troupes Alayiennes n'en aient pas croisés quelques-uns en chemins, autrement la porte de cette ville secrète était grande ouverte comme pour leur indiquer : hé on est là ! Levant la tête la bouche pleine, Athi regarda l'endroit où elle se trouvait, oui peut-être qu'elle s'y habituerait, mais avant cela il lui faudrait retrouver son groupe d'espions, tous s'étaient éparpiller sous ses ordres pour aller recueillir des informations sur les agitations dans tout le royaume, tel était son devoir : tout savoir. Même si elle changeait de "foyer" il lui faudrait poursuivre son métier. Une fois repue et désaltérée elle partie visiter les lieux. Le seul endroit qui l'intrigua fût le lac souterrain.

La fraîcheur de ce lieu si mystérieux l'appela tel un chanteur réclamant un musicien à ses côtés pour rendre la mélodie encore plus radieuse. Le bruit de ses pas résonna contre la roche, procurant des frissons à la demoiselle, jamais auparavant elle n'avait vu une telle chose. Elle ouvrit de grand yeux en constatant que la grotte dans laquelle elle se trouvait en plus d'être gigantesque possédait un lac ! Surprise positivement elle avança jusqu'au bord du lac, la fraîcheur de leur se ressentait même sans avoir mis un doigt dedans. Mais ce qui la surpris davantage fut la roche. Celle-ci dégageait une légère lueur bleuté, Athillë crut se retrouvée en plein océan, ou au firmament. La sérénité présente dans ce lieu, la submergea. Elle ferma les yeux acceptant sans retenue la vague qui l'envahissait. C'était si beau songea-t-elle, de si beaux endroits existaient dans un monde si cruel ... Quel drôle de mélange.

Submergé par la beauté de l'endroit, la demoiselle profita quelques secondes de la tranquilité qui régnait en ce lieu. Un silence magistrale habillé d'une douce lueur bleuté, rien de mieux que de ressourcer son esprit en venant là. Cependant ce silence quasi-parfaite connu un trouble, des bruits de pas derrière elle. Athi ouvrit les yeux en soupirant, peut-être était-ce quelqu'un qui c'était égaré ? Dans ce cas elle se ferait un plaisir de l'envoyer ailleurs, pour une fois qu'elle obtenait quelques instants de répit ... Autrement ce quelqu'un n'était pas là par hasard, venue la voir elle ou le lieu ? Peu importe, il valait mieux que cette personne soit importante pour qu'elle ne le renvoit pas d'où il venait. Sa froideur naturelle se chargerait de cette petite corvée. D'autant que son totem-souris semblait s'agiter, il répondait à un appel lancé par un totem hibou

Une voix masculine, un homme ? Qui cela pouvait bien être, ses informateurs ? Probablement pas, le timbre de voix était bien différent, tous avaient un certain âge maintenant, ce son était remplie de force et de jeunesse. N'y tenant plus elle fit volte face. La peine ombre ne lui permit pas de reconnaître tout de suite la personne qui était là. Les prunelles d'argent s'adaptèrent pour voir chaque trait de ce visage si familier se révéler. Un elfe ! Et pas n'importe lequel. Partagé entre sourire et surprise Athillë contempla Aegnor Evanealle quelques secondes. Apparemment pour lui aussi c'était très étonnant de la croiser ici. Finalement son attitude glaciale ne serait pas nécessaire.

Le neveu de la reine des elfes. Aussi impressionnant que celle-ci, il avait le port de tête noble et l'allure d'un prince. Subjuguée, Athillë cligna des yeux pour tenter de détacher de ce regard de feu qu'elle n'avait jamais oublié. Le peu de lumière n'empêchait pas un regard perçant de la part de l'elfe. Quoi que son regard aussi ne devait pas être simple à soutenir, l'argent et le feu se mélangèrent quelques secondes. Non elle avait dit non !

La Peldacielillë se détourna quelque peu de lui pour observer la surface iodée, les milliers de petits éclats bleuté se reflétaient sur elle. Oui c'était magnifique mais la n'était plus la question.

Intelligente elle se doutait bien qu'il s'agissait du hasard, mais elle n'ignorait pas que cette rencontre allait peut-être bien pouvoir servir les desseins de l'héritier. De toute façon tout le peuple elfique souhaitait ses services, enfin elle espérait. C'était une sorte de preuve que son travail était éxécuté correctement, c'était ce qu'elle souhaitait : aimer et aider son peuple pour son père défunt. Paix à son âme songea-t-elle en reprenant une position face à Aegnor.

Elle se cachait bien de dire ce qu'elle pensait réellement des personnes qu'elle connaissait, si ça avait été le cas, Athillë aurait dit qu'elle trouvait l'elfe face à elle magnifique. Il honorait pas sa splendeur le beau peuple, par la même occasion sa tante. Athillë se souvenait, combien elle avait été surprise lors de sa première rencontre avec la mère des elfes, au début elle n'avait pas su quoi dire en la voyant. Pour Aegnor c'était un peu la même chose, mais n'étaient-ils pas de la même famille après tout ?

Un maux de tête commençait à pointer le bout de son nez pour le jeune sylvain. L'obscurité l'obligeait à forcer sur ses pauvres prunelles cristallines, aussi leva-t-elle la main vers le plafond, une petite étincelle apparut entre ses doigts fins. Athi ouvrit lentement la main faisant grossir la sphère lumineuse par la même occasion. Le sourire aux lèvres elle mit la petite boule d'énergie en lévitation puis se détendit. C'était mieux ! Il ne s'agissait là que d'un sort de niveau très faible mais très efficace dans certaine situation. À présent ils pouvait parler tranquillement.

Embarrassée de paraître si peu présentable face au prince, la sylvain détourna légèrement le regard, oui elle n'avait pas bonne mine et elle en était pas agacée mais presque, comme un teint de neige n'était pas une bonne chose en toutes circonstances, cela dit la n'était pas la question, il lui faudrait réellement du repos et pas pour des raisons d'esthétique.

Reportant son attention sur son supérieur elle l'écouta parler avec attention et se désolait en même temps que lui. Oui elle avait eu de la chance dans son long périple en solitaire, seulement sa condition ne lui avait vraiment pas permis de suivre le plus gros des exilés, mais cela lui avait donner l'occasion de s'assurer que tout le monde, ou du moins la plupart, avait réussi à atteindre Aigue-Royale.

Elle baissa le tête en fermant les yeux pour rendre hommage mentalement à chacun des elfes disparus, rien n'était plus grave pour un elfe que de perdre l'un des leurs. La nativité étant faible parfois on se demandait si les elfes n'étaient pas condamnés à disparaître. Du moins les simples d'esprits le souhaitaient, c'était en réalité un peu plus complexe. Mais qui voulait entendre une telle chose ? Personne, sauf une maître espion et un prince ?

Tristement elle acquiesça d'un simple hochement de tête, très vite ses pensées dérivèrent vers le fameux traître, Alford Gorder. Elle bouillonna en pensant à lui, à tel point qu'elle en oublia de répondre à son prince.

Reportant son attention sur lui elle vit à quel point il se faisait du soucis pour chacun de ses sujets. Elle soutint son regard sans faillir malgré la fatigue du voyage puis s'avança lentement dans sa direction. Ses cuisses encore douloureuse par le trajet à cheval semblaient vouloir lui faire défaut à chaque pas, mais elle tînt bon jusqu'à atteindre Aegnor. Sans lâcher son regard elle lui sourit doucement en tentant de le consoler.

Un petit coup d'oeil vers sa lumière pour la déplacer vers eux. Aegnor avait un regard flamboyant, elle avait beau être à son service il lui fallait lui remonter le moral, même les plus puissants avaient le droit de flancher, seulement il ne fallait pas que cette triste période se prolonge de trop. Athillë ignorait comme le prince la voyait, mais s'il le fallait elle se confondrait dans le rôle d'amie ou autre pour son bien et celui des elfes. Cela relevait peut-être d'une tâche laissée par son père mais plus le temps passait plus elle aimait sincèrement chacun des membres du beau peuple.

Une fois la lumière un peu plus proche elle regarda à nouveau son prince. Oui elle ferait en sorte qu'il ai le soutien qu'il lui faudrait et donc les informations nécessaires. Mais pour l'heure il fallait qu'elle le rassure, c'était assez curieux car la maîtresse des chuchotements n'avait jamais excellée en amitié. Du moins elle n'en avait pas eu l'occasion.

Termina-t-elle d'une voix douce en souriant. Oui être à la tête d'un peuple devait être sacrément compliqué et difficile à gérer, c'est pour cela qu'il valait mieux s'entourer des meilleures personnes pour réussir dans sa tâche. Athillë ne se considérait pas comme telle non, elle laisserait le soin à Aegnor de choisir à sa place.

Athillë sourit lorsque le prince se reprit, pas la peine d'être si formel. Athi se fit la remarque que c'était contraire à ce qu'Aegnor avait dû apprendre bien des années plus tôt. Les codes du comportement et bien d'autres choses. La demoiselle ne pouvait pas comprendre à quel point cela pouvait être fatiguant toutes ses obligations, elle ne possédait pas tout à fait les mêmes que lui, même en faisant partie de la noblesse elle n'était que maîtresse des chuchotements et lui ... Prétendant au trône elfique, ou plutôt le digne héritier. La manière dont elle lui avait demandé d'être plus familier était, trop familière justement. L'espace d'un instant, la femme du beau peuple l'avait oublié. Gênée d'un tel comportement elle détourna quelques instants ses yeux des siens ... Comment avait-elle pu ? Elle tâcherait d'y répondre plus tard. Elle reporta son regard sur Aegnor pour le moment. Lorsque celui-ci la regarda droit dans les yeux elle fut une nouvelle fois intimidée et fascinée par son regard. Et pourtant ça n'était pas la première fois qu'ils se regardaient ! Presque agacée de se faire avoir à chaque fois elle se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas rosir. Paraître sensible et donc faible n'allait pas de paire avec son métier.

La femme du beau peuple acquiesça sans pour autant lui répondre.

Dit-elle en s'inclinant doucement. Ses cuisses l'avaient certes laissé tranquilles quelques instants plus tôt mais là, cela devenait compliqué de faire mine de rien. Athi baissa la tête en direction du sol pour laissé échapper une petite grimace de douleur. Elle inspira profondément en se redressant, une fois cette fameuse moue effacée de ses traits. Mais au lieu de cela, la maîtresse des chuchotements rougit en regardant le futur souverain. Son regard n'était pas porté sur elle, une chance il ne pouvait la voir ainsi. Seulement le souvenir de celui-ci sur elle la mettait mal à l'aise, mais provoquait chez elle un réel sentiment de fascination et de méfiance. Jamais un regard n'avait été aussi intense. De quoi déstabiliser bien des personnes, même les plus imposante. Il avait la carrure parfaite pour être empereur.

N'y tenant plus elle lui tourna le dos, non elle se refusait d'être faible ! Parfois elle en voulait à ses parents de l'avoir faite si frêle ! Pour sur cela se voyait que c'était bien une elfe, mais elle aurait bien échangé ses formes féminines contre des muscles fiables ! Athi soupira en s'approchant du bord du lac. Lentement mais surement elle s'assit face à la surface paisible ou se reflétait la lumière de sa sphère et les lueurs bleuté des parois. Son souffle était plus saccadé que d'ordinaire. Quel corps inutile ! Décidément elle s'exaspérait toute seule.

Plusieurs inspirations plus tard elle se tourna vers Aegnor avant de reprendre la parole.

Ajouta-t-elle avec un petit sourire embarrassé, elle savait que cet caractéristique chez elle était son principal atout, mais aussi son plus grand défaut !

Encore et toujours ce regard de feu, toujours fascinée, Athillë avait l'impression de se noyer dans les flammes, au coeur de la lave au plus profond sans que rien ne puisse l'empêcher de sombrer, elle-même ne semblait lutter, la jeune elfe avait à plusieurs reprises jeter de bref coup d'oeil vers celui-ci sans oser ... Mais à présent la femme du beau peuple ne pouvait plus résister, elle se l'était imaginer, mais la réalité était loin de ses visions. Quelques rougeurs apparurent sur ses joues. Combien de temps était-elle resté ainsi ? Elle l'ignorait mais le détour en valait la peine.

En reprenant peu à peu ses esprits au son de la voix du prince, la Peldacielillë ne comprit pas tout, tout de suite, une fois pleinement concentrée elle acquiesça avec un petite sourire pour remercier Aegnor. À présent elle avait des ordres précis à donner à ses espions.

Feusacré ! Durant son moment d'absence elle avait oublié sa question, maintenant qu'elle y re-songeait ça n'était vraiment pas correct, malheureusement il était trop tard pour faire un retour en arrière. À moins que ... La jeune elfe regarda brièvement sa sphère magique puis se dit que l'éteindre pour faire diversion était idiot. Soupirant elle murmura timidement.

Athi réussi à garder un air plus que sérieux. Cette information pourrait lui servir plus tard et pour éviter les mensonges mieux valait demander au principal concerné. En revanche cela pourrait lui nuire, à l'un comme à l'autre. Patiemment elle attendit sa réponse. Elle se doutait bien qu'il l'appréciait, mais jusqu'à quel point ... C'était à ce moment-là que son ignorance la rattrapait. Il y avait ce côté professionnel dans son interrogation, mais également affectif, n'ayant jamais eu d'ami auparavant, si c'était bel et bien le cas elle ne pourrait que s'en servir pour aider un ami comme il se doit. Mais avant cela il lui fallait une réponse concrète.

Au moment ou les mots quittèrent la bouche de la demoiselle un long silence se mit à régner entre eux, lourd et de plus en plus présent au fil des secondes, même si la Peldacielillë se doutait bien que le prince mesurait chacun de ses mots avant de les employer, la jeune elfe se demanda si sa question était réellement la bienvenue, oui au moins elle n'aurait pas de regrets concernant son interrogation, elle était à présent posée. Seulement, le but de cela était de savoir les pensées d'Aegnor vis-à-vis d'elle, afin de mieux adapter son comportement et ses propos, pour savoir en quel terrain elle se situait, l'inconnu ne la dérangeait guère, elle s'y promenait constamment vu que la demoiselle cherchait toujours plus d'informations, néanmoins à long terme cela devenait pesant sur ses frêles épaules, au point d'avoir une pointe de nervosité permanente : quelle comportement choisir ? Quels mots utilisés ? Non pas que cela l'agaçait, mais elle avait certainement d'autres choses à penser. Comme son travail.

Pourtant Athillë éprouva un petit sentiment de satisfaction, pour une fois c'est elle qui posait les questions et qui mettait dans l'embarras son interlocuteur. Comme quoi on pouvait toujours trouver un point positif dans le négatif. Alors, Athi prit son mal en patience en grondant intérieurement pour tenter d'apaiser sa curiosité.

Ce fut à présent elle qui était prise au dépourvu, une énigme ? Retenant un soupire la demoiselle passa une main dans sa longue chevelure ébène avant de venir croiser les bras contre sa poitrine. Ses sourcils se froncèrent légèrement preuve qu'elle réfléchissait. D'autant que le petit sourire présent sur le visage de l'héritier l'intriguait, au moins la réponse qu'il allait donner allait être positive, du moins c'est ce qu'Athillë envisagea. Si c'était cette hypothèse il n'y avait aucune raison que cette réponse ne la satisfasse pas. Cette réflexion ne prit que quelques secondes, mais la jeune elfe avait l'habitude à présent. Parfois les scénarios qu'elle créait dans son esprit se révélaient exact, peut-être qu'ici aussi.

Avec sérieux, il parla, et avec sérieux elle l'écouta. Toutes ses hypothèses ne disparurent pas, au contraire elles restèrent dans l'esprit de la femme du beau peuple en attendant qu'Aegnor parle.

Avec un petit sourire en coin tout comme le prince, pourquoi souriait-elle ? Apparemment le feu des yeux d'Aegnor avait encore eu raison d'elle, l'air de rien elle resta tout de même concentrer sur le discours de celui-ci.

La Peldacielillë acquiesça doucement. Oui les deux elfes étaient à présent liés quelques soient l'avenir, ils pouvaient compter l'un sur l'autre. C'était de cela dont avait besoin le peuple elfique : d'alliance basée sur la confiance et le respect, il n'y avait que de cette manière que leur peuple renaîtra et pourrait panser leurs plaies. Athillë en était intimement convaincu et c'était son seul et unique désir : rendre sa gloire aux elfes.

Enfin la réponse tant attendu lui parvînt. Lentement Athillë décroisa les bras l'air de plus en plus étonnée, surprise d'une telle demande, elle ne put que rester là, à fixer son futur souverain sans trop savoir quoi lui répondre. C'était tellement inattendu ... La femme du beau peuple, savait pertinemment l'importance que le général Terendul avait dans la vie d'Aegnor et d'une certaine manière, il lui demandait exactement la même chose. Seulement il y avait tout un tas de fait qu'il fallait prendre en compte Athillë n'hésita pas à le dire à voix haute. Toujours un peu bousculée, elle posa sa main fraîche contre sa peau, juste au dessus du cœur. Un bref instant elle fixa le sol avant de relever la tête vers lui l'air déterminé mais quelque peu inquiet.

L'air à présent emprunt d'une légère mélancolie, la demoiselle continua.

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Une larme échappa au contrôle d'Athillë et roula sur sa peau pâle, agacée d'être vu ainsi elle l'essuya du revers de la main, puis reprit la gorge nouée par l'émotion.

Doucement la maîtresse des chuchotis réussit à calmer le chagrin qui l'envahissait. Elle venait de révéler un moment important de sa vie encore courte. Personne ne savait que son père avait été assassiné, beaucoup avait supposé qu'il avait disparu. Les plus idiots croyaient à cette seconde version, mais elle seule détenait la vérité, il y avait bien ce conseiller, mais lui aussi n'était plus. Parfaitement consciente de son geste, la demoiselle voulait prouver sa confiance en son prince, quant à son dévouement elle y songeait déjà.

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Doucement Athillë s'inclina en fermant les yeux pour vider son esprit, elle y tenait à cette sorte d'examen, car si Aegnor semblait ne pas douter de sa valeur, elle si.