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Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE

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MessageSujet: Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Icon_minitimeDim 21 Déc 2014 - 20:08

Début mai


Cachée dans un fourré, Valen dans les bras, Hyrriena fronça le nez en observant le bâtiment solitaire qui dressait sa silhouette un peu plus loin, se demandant à quoi il pouvait bien servir. Il ne semblait pas assez grand pour permettre à un humain d’y vivre réellement, sans compter qu’il était bien trop éloigné de tout le reste. Et pourtant, il ne semblait pas le moins du monde en mauvais état. Grommelant dans sa barbe inexistante, la demoiselle soupira en regardant autour d’elle, ne voyant rien d’anormal. L’endroit semblait désert et pourtant cela ne la rassurait pas vraiment ; d’une part parce qu’elle ignorait si quelqu’un vivait réellement en ermite dans ces lieux et d’autre part parce que si ce n’était pas le cas… elle n’avait pas moyen de se nourrir. Et dire qu’elle était perdue dans un endroit où elle n’avait absolument rien à faire. Elle avait des semaines à trouver l’emplacement de la ville d’Aigue-Royal, à rentrer dedans, à trouver un endroit à peu près sûr, et tout cela pour… strictement rien. Elle se trouvait au point de départ, si ce n’était que désormais elle n’avait même plus réellement de volonté propre. Elle se trouvait esclave d’un être qui sous ses dehors faussement sympathiques était tout simplement abject. Wallam… Serrant les dents, la vampiresse se jura que sitôt libérée de ces chaines, elle ferait payer au responsable ses actes. Elle lui apprendrait à connaitre ce que douleur voulait dire, qu’elle soit physique ou mentale. Puis elle le livrerait à Lorenz. Elle n’avait beaucoup d’estime pour ce prince auto-proclamé mais elle ne doutait pas que lui amener le vampire renégat lui assurerait une certaine protection de sa part. Après tout ils étaient ennemis jurés, il fallait bien que cela serve. Et si retourner sa veste lui permettait d’obtenir une protection (relative) tout en se vengeant, ce n’était pas plus mal. Elle avait cru que rejoindre les rebelles la rendrait libre et, non pas vraiment heureuse mais… que cela lui fournirait un but, une raison d’avancer. C’était après tout le conseil que lui avait donné Roëric, ne plus rester seule et trouver une cause qui vaille la peine d’exister. Hélas il lui semblait que tout cela n’était que belles paroles inutiles et sans fond, des idées creuses impossibles à appliquer.

Baissant les yeux sur lui lorsque son protégé lui toucha doucement la joue en la fixant de ses grands yeux tristes, la voleuse sourit doucement, un brin mélancolique, avant de le poser à terre, le gardant néanmoins contre elle. Si elle rejoignait Lorenz, elle devrait s’en séparer. Rester de nouveau seule avec un peuple qu’elle n’aimait pas car trop brutal, et qui lui rendait la pareille (vraiment, qu’est-ce qu’ils avaient contre les voleurs ? Il fallait bien qu’elle vive elle aussi !), ce n’était pas une promesse de futur très agréable. Non, finalement, peut-être devrait-elle tuer d’elle-même Wallam sans passer par la case Wintel. Le décapiter de ses dagues aiguisées afin que plus jamais, il n’agisse comme le lâche qu’il était en l’attaquant par derrière, l’immobilisant et la contraignant à agir pour lui. Ce chien, cette saleté de couard, il ne valait pas mieux qu’un elfe fou. Instinctivement, le regard doré se porta sur le bracelet qui la liait à lui par magie. Il existe une légende à propos d'un arc d'os aux pouvoirs extraordinaires, à la corde tissée de toile d'araignée et fabriqué par l'un de nos semblables dans les profondeurs du royaume vampirique. […] tu te feras un plaisir de le rechercher pour moi... n'est-ce pas ? Plaisir, plaisir… Quel plaisir pouvait-elle bien avoir à aller chercher un fichu de squelette pour ce menteur sans scrupule ? On n’avait pas idée de lancer des flèches avec un morceau de tibia…

Murmurant à Valen de ne pas bouger, elle sortit finalement de sa cachette pour s’approcher de la construction silencieuse, en faisant le tour avec précaution avant de pénétrer dedans. Si de loin elle semblait intacte, la réalité montrait qu’il ne s’agissait que d’une pièce abandonnée depuis sans doute longtemps, le sol de terre ayant laissé à la végétation le droit de reprendre le pouvoir qui était le sien, les deux ou trois meubles miteux étant brisés ou chancelants. Sans doute un exilé qui était venu terminer ses jours dans ce coin reculé, à moins qu’il n’ait servi d’abri à… à… à quelque chose. Bon en soit elle s’en moquait totalement, le résultat était là, il n’y avait personne et donc pas de nourriture. Et pourtant Dracos savait que la simple image du sang dans son esprit faisait perler le venin sur ses canines. Ressortant totalement dépitée et faisant fi de tout prudence, se croyant réellement seule, la vampiresse fit la moue avant de porter son regard vers l’horizon, cherchant une silhouette en mouvement ou quoi que ce soit qui attire son attention. Elle ne s’attendait certainement pas à entendre le cri de son protégé qui se mua en hoquet sanglotant, trahissant son effroi. Pivotant sur ses talons à la vitesse d’un serpent en danger, elle dégaina Firmament et Tirmna pour faire face à ses adversaires, le visage contracté par la colère.
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MessageSujet: Re: Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Icon_minitimeMer 24 Déc 2014 - 12:56

De retour dans l'est, dans ces plaines vastes, sans fin, parfois sans aucune vie, bâtiments, rien que des herbes hautes balayées par le vent et le soleil. Sa première visite avec le vieux trésorier avait été d'un ennui mortel, lent, sous le signe de l'argent et de l'avarice . Bref ! Rien de bien réjouissant.
Alors quand son ami et sergent chef Frank lui signifia qu'ils partaient pour Althaia en mission, Will se dit que cette seconde escapade serait bien plus réjouissante et déjà il se frottait les mains rien qu'à l'idée de lui montrer les différentes auberges et autres lieux de vices qu'il avait déjà visité. Cette jolie rousse qu'il aimerait bien vite revoir et passer une nuit au creux de ses reins. Là, il aurait bien le loisirs et le temps de satisfaire ses envies auprès de cette peau laiteuse. Sans le vieux croulant pour lui demander de faire peur et office de nourrice auprès d'un noble frileux de se déposséder de quelques pièces d'or. Ou bien de devenir maître d'arme pour lui ou ses soldats de garde. L'empire humain armandéen allait vraiment bien mal pour demander ainsi une aide. La confiance de ce trésorier en son armée avait bien prouvé ce que beaucoup devait penser tout bas. Qu'importe maintenant, ils étaient, lui et les siens, les seuls maîtres à bord, pour la gloire de l'unique et la leur.

Le voyage fut bien plus agréables en compagnie des siens. Les pas des chevaux comme seule résonance dans les prairies vides, les soldats y allaient de leur récits de comptoir et de soirées à Gloria. Certaines vraiment pas très reluisantes, d'autres pas glorieuses, toutes teintées d'alcool et de femmes. Bien mieux que de connaître les différentes façons de récolter des impôts.

Frank et sa petite garnison devait faire un petit état des lieux des alentours de la ville romantique. Will n'en n'avait guère demandé plus, mais Frank semblait plus soucieux et le visage fermé. Cela signifiait que dans sa caboche, cela devait fuser d'idées, mais peut être de technique d'un combat à venir. La tension d'un des serviteurs du Néant qui était venu les voir avant de partir. Cette équipée à l'est, bref, il ne fallait pas être un surdoué pour comprendre que les choses allaient bientôt bouger. Enfin, Will commençait à s'ennuyer et un peu d'action ne ferait pas de mal.

C'est d'ailleurs vers quoi lui et Frank se dirigeait sans le savoir. Ils avaient établit un campement à quelques lieux de là pour la nuit. Et lui et son capitaine s'étaient écartés des autres membres de leur troupe pour aller chasser un peu. Pas une de leur grande passion, mais une bonne excuse pour ne pas rester avec ces têtes d'emplafonnés.

Will mit pied à terre, laissant son cheval brouté de l'herbe et s'avança arme à la main dans la vaste plaine qui s'offrait à lui. Frank à quelques pas, ils avancèrent durant de longues minutes sans un bruit pour arriver devant une maisonnette abandonnée. Autour des arbres, des arbustes. Et dedans du gibier, un bien drôle de gibier. Au départ, l'alayen le prit pour une lapin, bougeant dans les fourrées, mais en s'approchant et au vus des petits cris se fut un bien drôle de lapin : un gamin, posé là. Mais quelle idée ? Et Comment. Will Prit le marmot sans grande délicatesse et le leva au dessus de lui pour le montrer à son chef quelques mètres plus loin. Au même moment, une femme sortit de la maisonnette en bois délabrés. Will afficha un sourire assez malsain sur le visage et prenant que d'un bras le môme qui se mit à brailler comme un dément. Manquait plus que ça. La jeune femme était une sauvage, elle sortit ses armes. Héhé !! Enfin un peu d'action, une tigresse rousse qui voulait en découdre. Frank et lui allaient enfin s'amuser.
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MessageSujet: Re: Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Icon_minitimeDim 28 Déc 2014 - 15:29

Le terrain... Frank détestait y être envoyé. Il était un homme du monde lui, un rat des villes et certainement pas un de ces campagnards jamais plus heureux que lorsqu'ils avaient les pieds (et parfois le reste) dans la boue, la tête cognée par le soleil ou rincée par la pluie, la peau laissée en pâture au froid ou à la canicule. Bref, il aimait son confort et son humeur s'en ressentait très fortement lorsqu'on l'en privait. Ce qui était le cas en ce moment même.

Comme beaucoup d'autres, son unité avait été envoyée dans l'est de l'empire afin de couper la route aux nombreux déplacement elfiques qu'on leur avait signalé. Si en plus ils pouvaient en profiter pour localiser la base rebelle alors leurs supérieurs n'en seraient que plus ravis mais aucune chance que Frank ne s'y essaye. Si d'autres voulaient risquer leur vie c'était leur problème, lui et ses hommes se contenteraient du strict minimum, c'est à dire d'aller s'installer dans la zone qu'on leur avait désigné et de ne plus y bouger jusqu'au jour béni où on les autoriserait à revenir vers la capitale ou n'importe quelle ville un tant soit peu civilisée. Pour peu que ça existe sur ce continent évidemment... Enfin bon, tout serait mieux que cet endroit.

Renfrogné, Frank avait fait la tête pendant tout le voyage au contraire de Wilfried qui semblait bien plus joyeux, surtout depuis que de nouvelles instructions leurs avaient été envoyées. Ils devaient faire un tour par Althaïa pour une mission spéciale, ils recevraient leurs instructions sur place. Oh bien sur c'était mieux que de rester sur les routes mais le sergent n'en restait pas moins circonspect. Une mission spéciale ce n'était jamais bon, rien ne rimait mieux que ça avec le mot danger, et il n'aimait pas du tout le danger. Il allait sans doute devoir se creuser la tête pour leur éviter ça, c'était sa responsabilité et personne ne le faisait mieux que lui après tout. Ses hommes semblaient d'ailleurs du même avis car aucun d'entre eux ne se montrait vraiment inquiet. Peut-être se faisait-il du mouron pour rien au final... Althaïa ce n'était pas si mal comme ville, pas aussi bien que Gloria évidemment mais c'était déjà ça.

La fin du voyage approchait, ils seraient bientôt à la Romantique, comme on l'appelait. Tu parle d'un nom tiens... Frank aurait bien aimé pousser la marche afin de passer la nuit entre quatre mur mais il restait encore pas mal de lieux à parcourir, ils avaient donc dû monter un campement, pour son plus grand mécontentement. Will lui avait alors proposé d'aller chasser un peu, peut-être pour chasser l'irritation qu'il voyait sur le visage de son ami et supérieur. L'idée n'étant pas mauvaise en soit, Frank avait fini par accepter et c'est ainsi qu'ils arrivèrent tous deux en vue d'un bâtiment à moitié en ruine. Nul n'avait dû passer par là depuis bien longtemps, il y aurait donc du gibier dans les hauts fourrées qu'il voyait. Parfait...

Il venait de poser pied à terre et d'armer son arbalète en laissant le soin à Wilfried de débusquer le gibier lorsque celui-ci fut une découverte... Etonnante. Surprit, il ne pu que s'exclamer en le voyant soulever son trophée :

« D'où il sort ce braillard ? »

Vaste question, et qui en amenait plusieurs autres. Qui l'avait déposé là, était-il encore sur place, dans quel camp était-il et plus dangereux encore, était-il seul ? Ils furent en partie renseignés lorsqu'une femme sorti soudainement du bâtiment, les armes à la main et apparemment pas de bonne humeur non plus. La pointe du carreau en verre noir se porta aussitôt sur elle et il ordonna :

« Halte ! Dépose tes jouets si tu veux vivre. »

Elle semblait seule, mais ne pouvant en être sur il joua la prudence et porta deux doigts à ses lèvres afin d'émettre un sifflement stridents qui s'entendrait jusqu'au campement. Ses hommes comprendraient le message et viendraient les retrouver. En attendant il se réintéressa à la femme et s'adressa à Will en voyant qu'elle n'obéissait pas assez vite :

« Egorge le marmot Will, elle ne nous prend pas au sérieux... »

Le temps sembla se suspendre, il était prêt à interrompre le meurtre d'un geste mais pas avant que les lames ne tombent à terre... Et peu de chance que Wilfried hésite devant un tel forfait...
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MessageSujet: Re: Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Icon_minitimeLun 5 Jan 2015 - 18:18

Deux hommes, deux étrangers, deux alayiens sans aucun doute. Leurs visages étaient répugnants d’une façon toute particulière, peut-être par cette expression pleine de morgue qu’ils arboraient, comme s’ils étaient les maîtres de ces lieux, ou ces regards à faire frémir. Comme s’ils valaient quelque chose. Comme s’ils avaient de quoi lui donner des ordres. Bon, certes, dans les faits, c’était le cas, le visage paniqué de l’enfant qui pleurait le montrait bien assez, mais quand même. Ils n’étaient que des êtres méprisables et rien de plus. Lèvres pincées, narines dilatées pour récupérer toutes les odeurs, pupilles contractées par la colère et l’anxiété, elle fléchit les jambes, lames en avant, en réfléchissant frénétiquement afin de trouver une solution adéquate. Ils n’étaient que deux, elle n’aurait aucun mal à les éliminer. Oui mais… Il y avait Valen. Elle devait le protéger, et sauter sur ses adversaires pouvait le mettre en danger. Elle devait l’éloigner avant tout. Comment ? Il était retenu par l’un des arrivants qui n’hésiterait sans doute pas à l’éliminer purement et simplement. Paniquée, elle ne parvenait pas à trouver une solution qui lui permette d’obtenir le résultat souhaité. Et elle savait bien assez que le temps qu’elle laissait ainsi passer à s’inquiéter et chercher une solution était autant de secondes perdues à ne pas se défendre.

-Halte ! Dépose tes jouets si tu veux vivre.

Sûrement pas ! Ses jouets, comme l’autre le disait si bien, était la seule chose qui lui permettrait de se défendre, elle le savait. Certes, elle avait encore ses crocs et ils n’auraient aucun mal à s’enfoncer dans la gorge molle et pleine de sang de son opposant, mais ils n’étaient pas assez suffisants, sûrement pas ! Surtout contre une arbalète à la menaçante pointe noire pointée dans sa direction. Peut-être qu’en lançant l’une de ses armes elle pourrait faire quelque chose mais elle avait trop peur de blesser son petit protégé. Il ne devait pas être abîmé. Elle ne l’accepterait pas. Aussi lorsque le sifflement retentit dans l’air chaud, signe qu’il y avait d’autres ennemis dans les environs, puis que l’ordre prometteur de mort se fit entendre, elle lâcha ses armes qui tombèrent à terre dans un bruit mat. Elle était à présent désarmée, encore qu’il lui restait Calivni, la jumelle de sa première dague, dissimulée dans son armure; mais au moins son petit humain n’avait-il pas la gorge tranchée, puisqu’elle-même avait obéit sans discuter.

-Je n’ai rien qui puisse vous intéresser, de toute façon.

C’était mieux que rien que d’espérer qu’ils repartiraient sans broncher ; nul doute qu’ils aimaient le sang et la mort, et probablement plus qu’elle. D’une façon différente peut-être. Désireuse d’agir prudemment et en toute discrétion, mais avant que les renforts n’arrivent, Hyrriena se frotta légèrement le dessus d’une main, retroussant le bout de son gant comme si elle se grattait, et fixant l’alayien à l’arbalète elle lança le sort d’irritation en toute discrétion avant qu’il n’ait le temps de réagir plus violemment. Aussitôt, profitant d’une seconde d’inattention due aux démangeaisons du plus petit ennemi, la vampiresse lui décocha un violent coup de pied dans les parties intimes ‒la technique de combat si connue mais toujours aussi efficace‒ qu’elle savait si sensibles, avant de se projeter sur lui de toutes ses forces, le renversant et tombant à terre avec lui en évitant de s’empaler contre le carreau d’arbalète qu’elle préféra lui écarter sans douceur pour l’empêcher de s’en servir. Canines dévoilées, elle posa son genou contre la poitrine peu musclée de sa proie et lui emprisonna les poignets, les yeux furieux.

-Dites à votre ami de lâcher l’enfant. Tout de suite. Je vous égorgerai sans hésiter.

Non, elle n’hésiterait pas. Pas une seconde même. Mais le problème était qu’occupée à garder les yeux sur celui qu’elle avait mis à terre, elle ne pouvait que se fier à son ouïe pour surveiller l’autre. Elle entendait leurs cœurs qui battaient, lentement mais sûrement, comme un refrain sanglant prometteur de milles saveurs. Mais malgré qu’elle n’aurait pas dit non à une petite restauration, son instinct de survie lui soufflait avant tout de se tirer de cette situation pour le moins dangereuse aussi vite que possible. Et indemne. Le casse-croûte, elle verrait plus tard, à moins qu’elle ne parvienne à faire d’une pierre deux coups.
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MessageSujet: Re: Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Icon_minitimeSam 10 Jan 2015 - 21:35

L'alayen laissa un rire graveleux s'échapper de sa gorge en essayant de tenir l'enfant qui bougeait et braillait dans ses oreilles.

« -Peut être veut-elle jouer un peu avec nous ? Alors ma jolie, vient, pose tes joujoux, et on te rendra ton braillard. »

Enfin pas de suite, Will avait en tête bien autre chose. Et il aimait les jeunes femmes farouches.

« -Un mioche de moins ou de plus qu'est ce qu'on y verra. »

A part un cadavre à cacher ou bien à laisser là. Ce n'était pas ce détail qui allait préoccuper le soldat alayen outre mesure. Puis détaillant la jolie biche, Will lui lança un regard assez équivoque.

« -Tu as bien des choses qui peut nous intéresser ma belle, un bon nombre... »

Et son sourire graveleux parlait bien plus que les mots. Mais la jolie brunette avait décidé de changer la donne en changeant de danse et on accélérant le mouvement. Elle se saisit de son capitaine en le mettant en un rien de temps et avec une facilité déconcertante au sol. Will fit un pas vers eux se saisissant toujours avec force de l'enfant pleurant à chaudes larmes. Il se stoppa de peur que la gazelle apeurée face un mauvais geste et condamne de façon stupide son capitaine.

« -La garce !! Lâche-le où bientôt j'aurai un cadavre dans les mains. Tu n'es pas une gentille chatte de gouttière mais je ne suis pas un aimable mouton. »

Elle avait l'air déterminé, penché sur son chef. Ses longs cheveux faisant un rideaux sur son visage pourtant si jeune et charmant. Mais l'étrange habilité avec laquelle elle avait désarmé et mis à terre son capitaine lui tiquait un peu. Encore un fourbe magicien. Le gamin pleurait et gesticulait dans ses bras. Il était maintenant le salut de son chef il ne le lâcherait pas de si tôt même si l'envie était présent de le faire taire. Il ne valait mieux pas tenter de façon stupide une action qu'il regrettait. Mais la tête pensante était au sol, si cela en tenait qu'à lui, Will lui sauterait dessus.

« -Je le pose au sol, d'accord, lâche-le et recule, je ferai de même. »

Will espérait que son ami et capitaine se saisirait de l’occasion que la mère veuille revenir vers son enfant pour lui asséner un coup comme il se fallait. Ensuite, ils trouveraient bien comment calmer la jolie tigresse en furie. Will avait bien une idée.
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MessageSujet: Re: Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Icon_minitimeDim 11 Jan 2015 - 19:25

La haine qui brillait dans les yeux de la femme ne l'étonnait pas, il voyait souvent ce genre de colère impuissante mais le problème à cet instant c'était qu'elle ne semblait justement pas si impuissante que ça. Il n'y avait aucune acceptation dans ses prunelles, rien qu'une promesse de mort pour ses tourmenteurs si elle parvenait à prendre l'avantage. Elle rêvait... Et lui il se grattait.

Pourquoi donc se grattait-il ? Au contraire de certains de ses compagnons il était un homme très propre qui n'aimait pas beaucoup se salir et qui changeait de vêtements plus souvent que nécessaire. On le disait même coquet, ce qui n'était pas faux du tout. Bon évidemment il n'était pas simple de prendre soin de soit quand on se retrouvait sur les routes... Sapristi, si un de ces gars lui avait refilé des puces il allait le sentir passer et...

Il n'eut pas le temps de pousser plus avant sa pensée, son regard n'avait quitté la fille qu'une demi seconde mais ça lui avait de toutes évidences était suffisant. Plus que suffisant même remarqua-t-il douloureusement en se pliant en deux, ses mains lâchant l'arbalète pour mieux se replier sur ses bijoux de famille fort malmenés. La traîtresse en profita pour lui sauter dessus et il se retrouva à terre, immobilisé par une force des plus surprenantes et qui prit tout son sens lorsqu'elle lui montra les dents. Sa rage se mua dans la seconde en sidération, puis en frayeur, tandis qu'il grondait pour Will :

« C'est un vampire ! »

Ou une vampire ? Une vampiresse ? Comment les Armandéens disaient-ils ? Il n'en avait pas la moindre idée et il s'en fichait pas mal pour tout dire. Ce qu'il savait c'est qu'il ne voulait surtout pas mourir là, et encore moins être mordu. Elle semblait plus disposée à lui trancher le cou qu'à se nourrir pour le moment mais ce n'était pas mieux, pas question que ça arrive. Les circonstances étaient assez terribles pour qu'il fasse dans son pantalon mais il avait encore assez d'atouts dans sa manche pour espérer s'en sortir et Wilfried ne se priva d'ailleurs pas de le faire savoir. Immobile par la force des choses, le sergent serra les dents tandis que son second déposait le gamin. Il avait deviné ce que Will espérait mais il n'était pas idiot à ce point là, les vampires étaient trop rapides et forts pour qu'il ai la moindre chance de la renverser ou même de s'emparer de son arbalète tombée un peu plus loin... Que faire alors ?

Son regard se posa brièvement sur le carreau qui se trouvait plus près. Si il pouvait le prendre... Une simple estafilade au verre noir était suffisant pour venir à bout de ces sales créatures... Sauf qu'il avait mieux, bien mieux... La vampiresse n'était de toutes évidences pas assez idiote pour courir vers l'enfant, mais elle semblait bizarrement tenir quand même assez à lui pour que cela détourne son attention une seconde. C'était tout ce qu'il fallait à Frank...

L'inquiétude de la créature de la nuit pour le gamin l'aida bien, et ses propres poignets moites firent le reste. Ils glissèrent fort habilement entre les mains qui les retenaient, un poignard glissant au même instant de sa manche et il roula sur lui même aussi bien pour tenter de s'éloigner des crocs inquiétants que pour essayer au passage de planter la lame de verre noir dans le pied de la créature. Il la sentit s'enfoncer et riper sur quelque chose de dur... L'os du pied ou bien un caillou qui traînait par là ? Difficile à dire tandis qu'il tentait maladroitement de se relever tout en priant pour voir vite arriver les renforts...
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MessageSujet: Re: Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Icon_minitimeDim 18 Jan 2015 - 12:45

Elle avait réussi. Ses mains gantées emprisonnant l’alayien, Hyrriena se sentait soudainement beaucoup plus sûre d’elle. Ils étaient deux, elle était seule, mais cela ne l’avait pas empêché de prendre le dessus sur ces deux vauriens. Et elle devait reconnaitre être tout à fait satisfaite de cela, quand bien même le nœud d’angoisse qui l’étreignait ne l’avait-il pas lâché. Le plus dur allait être de récupérer Valen, car dans l’état actuel des choses, la situation était quelque peu bloquée : chacun des deux camps avait un opposant en otage, lesquels représentaient pour leurs compagnons respectifs une vie précieuse qu’ils ne comptaient ni l’un ni l’autre voir s’achever. Sauf que la confiance n’était pas non plus au rendez-vous : la vampiresse était persuadée que si elle relâchait son prisonnier momentané, l’autre ne se priverait pas malgré tout d’égorger sans pitié le petit bout d’homme qu’il tenait contre lui.

-Lâchez l’enfant, je laisserai partir votre ami et je disparaitrai.

Sans tarder même, s’il y avait un camp alayien dans les parages elle devrait s’empresser de prendre la poudre d’escampette dès que possible. Elle verrait plus tard pour se nourrir. Avec un peu de patience, peut-être pourrait-elle-même en surprendre un avant de reprendre la route définitivement. Elle souhaitait au plus vite se débarrasser de ce fichu bracelet imposé par ce traitre de Wallam, c’était bien le seul objectif qu’elle ait en tête pour l’instant.
Se fiant entièrement à son ouïe fine pour repérer les mouvements de l’autre danger potentiel, elle ne broncha pas en entendant la peur qui résonnait dans la voix de son détenu, plutôt satisfaite même de cette constatation. Si elle les effrayait, elle aurait plus de chance de les voir réagir bêtement. D’un autre côté, ils seraient sans doute plus prompts à agir violemment ; finalement, c’était à double tranchant. Et presqu’aussi douloureux que pouvait l’être la pointe d’un carreau. En fait, Hyrriena émit une petite faute, une toute petite erreur d’inattention : l’espace d’un instant, elle détourna son regard inquiet vers le petit prisonnier, s’assurant qu’il allait bien malgré son évidente frayeur et attendant qu'il soit relâché. Et ces quelques fragments de secondes furent suffisants à l’alayien à terre pour glisser entre ses poignets, se libérer de cette étreinte ennemie et tenter de la blesser. L’arme improvisée manqua lui arracher deux orteils, lui laissant une profonde coupure en passant entre eux avant de finir sa course dans le sol, butant sur une pierre. De surprise et de douleur mêlées, elle jura en perdant l’équilibre, lèvres pincées. Ce bougre savait se défendre, elle devait le reconnaitre, et la vampiresse avait minimisé ses capacités de combat. Un genou à terre, elle porta sur le responsable de sa douleur un regard empli de haine et de colère avant de lui bondir brutalement dessus, prenant soin de nouveau d’éviter tout ce qui pouvait de loin ou de près ressembler à une arme et causer sa mort. Un brutal coup de poing percuta l’hideux visage avant qu’elle ne glisse dans son dos pour l’étrangler à demi tandis que lui défendait de son côté. La jeune fille grogna en sentant un coup de coude lui percuter le ventre et du serrer les dents lorsqu’il lui marcha sur le pied sans douceur, mais dans un rapide mouvement, elle dégaina sa dernière lame qui termina son chemin dans la gorge palpitante de son ennemi, qui s’effondra dans un horrible gargouillis. Le cadavre s’effondra à demi sur elle, et elle s’effondra au sol en luttant de toutes ses forces contre l’enivrante odeur qui parvenait jusqu’à elle. Ses vêtements s’étaient imprégnés du merveilleux arôme et la voleuse sentait son appétit redoubler. L’appel du sang était là, qui l’appelait. C’était le moment où jamais pour se nourrir, pourtant elle savait le danger qu’il y avait à se laisser tenter. Il lui restait encore un ennemi ici et toute une troupe était en chemin. Dégageant sa jambe indemne de sous le corps, elle se remit debout pour faire face au survivant, sa dague toujours en main. Son pied lui faisait incroyablement mal, bien plus qu’une simple blessure ne le devrait. La faute au verre noir, sans doute. Elle avait comme l’impression de se vider petit à petit de son énergie. Néanmoins il n’était pas question d’abandonner. Elle devait survivre. La jambe droite fléchie pour soulager le poids imposé à ses malheureux orteils, elle raidit ses muscles, prête à agir.
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MessageSujet: Re: Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Icon_minitimeLun 19 Jan 2015 - 11:24

Une Vampire ! Sale race que celle-ci et encore plus maintenant qu'il en voyait enfin une de ses yeux vus. La garce, le bébé allait au final lui servir de repas, voilà pourquoi elle tenait tant à ce braillard. Au final, Frank et lui n'étaient que de bons samaritains sauvant ce pauvre bougre. Enfin, une fois que la rouquine sera étendu au sol, les deux compères repartiront laissant là le môme. Il ne fallait pas se leurrer, ils n'allaient pas s'encombrer d'un mouflet en plus de la bande d'incapables qui composaient leur unité.

Mais pour le moment, il fallait que Frank se dégage de l'emprise de cette bête sanguinaire. Un coup de verre noir dans les côtés et elle fera bien moins la maligne. Et c'est ce que fit son chef et ami de façon rapide et efficace, Will n'en attendait pas moins de lui. Un vrai dirigeant, un vrai filou surtout. Et la créature de la nuit recevait le premier coup qui la mettrait par la suite à terre. Mais telle une bête blessée, la réaction de la vampiresse en se fit pas attendre. Étrange créature, animale, bestiale et pourtant semblable à un humain. Une raison de plus pour les exterminer tous. Et elle la première. Genou à terre, il ne manquait plus qu'à Frank de se redresser et de lui apporter un coup fatal. Mais cette sale bête bondit la première, hagard, assoiffée, blessée et apeurée. Comme un animal. Elle bondit sur son ami, son chef pour lui planter un magnifique coup de poing qui fit grincer les os du visage de l'alayen. Puis se glissant derrière elle l'étrangla avant de lui asséner un coup de lame. Tout se passe si vite que Will n'eut pas le temps de réagir, et le corps de Frank gisait dans son propre sang aux pieds de la bête. Celle-ci fixait Will, il pouvait y lire la douleur de sa blessure, cherchant à alléger sa souffrance. De toute façon, elle était perdue. Et à cette idée, Will eut un rictus de bonheur.

« -Tu vas mourir sale engeance ! Là, traquer comme une bête, pas mieux qu'une vache que je vais égorger pour le salut de cette terre. Mais avant je vais tuer cet marmot auquel tu sembles tenir.»

Ses lèvres se retroussèrent pour laisser passer un sourire et un regard mauvais. Plus il faisait traîner les choses, plus le poison lui rongerait et lui aspirait toute forme de vie. Bientôt elle lui supplierait de l'achever. Pas sûr qu'il soit si bon prince pour lui accorder cette dernière volonté. Elle allait souffrir, pour la mort de Frank, dont il n'osait plus regarder le corps.

Mais là aussi la bête ne semblait pas vouloir se laisser abattre et elle bondit sur l'alayen qui cette fois avait prévu qu'elle agisse de la sorte. Sa force était certes moindre face à elle, mais il avait un avantage, elle était blessée un peu plus à chaque instant. Et pour preuve, elle ne put se rattraper sur sa jambe dans l'élan de son bond. Mais c'était pour mieux se retourner, dague à la main, dans ses yeux Will put voir la haine et l'envie de le voir rejoindre Frank au sol. Mais lui n'en n'avait nullement envie. Il sortit à son tour sa hache, à la lame tranchante. Sa langue vint caresser le bout de sa lèvre inférieure et Will se planta bien d’aplomb sur ses deux jambes comme pour l'attendre de nouveau. Qu'elle vienne bondir sur lui.

« -Allez vient ma belle, vient contre moi sentir la mort, la vraie, venir s'emparer de ta carcasse vide. »

Il fit tourner sa hache dans sa main transpirante mais fermement fermée sur le manche. Il n'attendit pas son reste et c'est lui qui bondit sur la vampire. En autre temps, il se serait heurté à un mur, mais là, sa blessure la fit plier et s'en suivit un roulé boulé dans l'herbe rase devant la cabane délabrée. Combat pour la vie ou la mort suivant le cas, les coups fusaient au sol, allongée la bête avait encore de la force et ses coups faisaient craquer le visage de Will, dont le sang commençait à immaculée son visage. Il devait en finir au plus vite. Avant qu'elle ne réussisse à le planter avec sa dague qu'il arrivait pour le moment à maintenir fermement loin de lui. Et à lui de dégager sa hache pour lui asséner un coup fatale. Autre danger ses dents crochus de sale vampire. D'un coup de genou, il réussi enfin à la dégager un peu de lui, le poison l'aidant, pour dégager sa main hachée et donner un premier cou au bras dagué. Un cri fendit le silence de la prairie qui les entourait, faisant s'envoler quelques oiseaux dans un arbuste non loin. Un sang noir se mit à imprégner la tunique de la bête qui essoufflée tenait la partie douloureuse. Tout aussi fatigué, Will se releva avec difficulté, la douleur des coups qu'elle avait pu donné avait du casser un os du visage.

« -Alors ma belle, cette dernière danse te plaît ? »

L'alayen porta sa main à sa ceinture pour attraper son poignard qu'il jeta en direction de la vampire à terre visant son autre bras, devenu maigre protection. Un coup de plus. D'ici peu le poison ferait le reste. Le visage de la bête montrait la douleur du verre noir sur ses chaires. Will cracha au sol devant lui, non loin de la créature.

« -Maintenant à ton braillard. »

Mais Will n'eut guère le temps de se retourner. Tout devint noir d'un coup, comme si la nuit venait de s'emparer de lui. Une nuit éternelle.


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MessageSujet: Re: Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Icon_minitimeDim 25 Jan 2015 - 12:43

Un de moins, mais l’aventure n’était pas terminée, et le combat non plus. De ses yeux d’or mouvant, Hyrriena fixa avec attention l’alayien restant, tentant de mettre de côté la douleur que lui causait sa blessure au pied. Si elle voulait avoir la force de combattre, elle devait agir de suite, et rapidement. Bondissant, elle maudit sa faiblesse lorsqu’elle trébucha en atterrissant, mais ses réflexes aiguisés et sa rapidité de vampire lui permirent néanmoins de se retourner pour faire face à son adversaire, dague en main. Face à une hache, la situation était quelque peu dangereuse mais elle n’avait pas le choix. Les renforts n’allaient pas tarder à arriver, elle entendait au loin le vacarme des pas qui faisaient légèrement frémir le sol où ils se posaient. Vraiment aucune douceur, aucune légèreté. Mais au moins était-elle fixée : le temps lui était compté.

Percutée de plein fouet par son adversaire, la jeune fille ne résista pas et dans un grondement de douleur et de fureur mêlées, elle entraina son ennemi dans sa chute, lui fracassant le crâne de son poing libre ganté autant que faire se pouvait, tachant de libérer son bras tenant la dague de l’emprise de l’alayien pour la lui planter dans le ventre. Elle aurait dû faire attention, elle l’aurait dû ! Sans la blessure occasionnée par surprise par le premier opposant, elle serait bien assez forte pour venir à bout de cette créature maudite. Continuant à batailler avec lui, elle finit toutefois par relâcher prise légèrement en sentant un nouveau coup la percuter, et la lame aiguisée de la hache vint sans pitié lui entailler le bras profondément. Rejetée en arrière, Hyrriena serra les mâchoires avant de tenter de se protéger d’une nouvelle attaque, d’un poignard cette fois. Elle était épuisée. Son corps entier vibrait de douleur au rythme de l’écoulement de son sang noir et épais dans le sol, et sa non-vie s’éteignait. Elle avait échoué, comme toujours. Les traits crispés par la douleur, elle eut un sursaut en entendant l’alayien prophétiser la mort imminente de l’enfant terrifié qui observait la scène en tremblant.

-Valen ! Vas-t-en, dépêche-toi !

Sa voix était rendue rauque par la douleur et, appuyée sur un coude en tentant péniblement de se lever, elle fut d’autant plus surprise de voir leur ennemi s’effondrer qu’elle n’avait absolument pas la force de faire quoi que ce soit. La vue brouillée par la douleur, elle se relaissa tomber au sol en apercevant un visage féminin et apparemment terrifié qui serrait dans ses doigts crispés une flèche pleine de sang. Prendrait-elle soin de Valen ? Leurs regards se croisèrent un bref instant, la vampiresse ne percevant de cette figure délicate que l’éclat de deux yeux bleus, avant que les pas ne se rapprochent. Fermant les yeux, Hyrriena comprit finalement, en sentant l’odeur de son petit protégé s’éloigner, que les deux humains avaient pris la fuite au grand galop. Ce n’était pas plus mal, après tout. C’était même très bien ainsi. Elle pouvait mourir aussi seule qu’elle avait vécu. Cela ne l’effrayait pas, finalement. Ne l’effrayait plus, plutôt. Sa vie avait été une recherche continue de ce que devait être son avenir, et elle sentait aujourd’hui qu’elle n’avait jamais trouvé sa place dans le monde qui l’entourait. Elle aurait dû s’éteindre humaine, cent-huit ans plus tôt, laisser son âme rejoindre Mort plutôt que d’errer, à demi-vivante seulement, sur le continent. Ce n’était sans doute pas pour rien si, alors que son esprit était brouillé par la douleur et le poison qui l’emportait dans l’outre-tombe, les deux seuls visages qui lui apparaissent soient ceux d’humains. Valen, bien sûr, petite créature silencieuse et délicate, aux grands yeux interrogateurs. Valen, qui avait réveillé en elle un instinct protecteur ancestral, celui d’une sœur ou d’une mère, qu’importait. Et Aristarkh, le jeune humain si séduisant, si mystérieux, qui avait vu au-delà des crocs, au-delà du cœur éteint pour lui offrir un amour fugace aussi doux qu’un baiser.

Elle ne regrettait rien, mais elle regrettait tout. Elle aurait voulu recommencer sa vie tout en étant heureuse de la terminer. Mais quoi qu’il en soit, ce fut sans résistance qu’elle se laissa emporter, quelques larmes de sang glissant sur ses tempes pâles, laissant un sillon sombre sur le jeune visage, sa lente agonie s’achevant comme une fleur se fanant, petite rose dont les épines n’avaient pu la protéger des prédateurs.
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MessageSujet: Re: Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Par amour d'un enfant [Will, Franck, Ambre] TERMINE Icon_minitimeDim 25 Jan 2015 - 17:39

Difficile de voyager seule, plus qu’elle ne l’avait imaginé. Talonnant Medlinya, Ambre regarda défiler le paysage en cherchant autour d’elle le signe d’un quelconque village, sans voir de concluant. Décidément… Kylian était parti quelques jours seulement après qu’il l’ait aidé à fuir et depuis cet instant la jeune fille devait apprendre à vivre seule. Plus facile à dire qu’à faire, mais qu’importait. Au moins souffrait-elle probablement moins que bien d’autres pauvres hères. Faisant ralentir sa jument, la guérisseuse se laissa glisser à terre, s’étirant en soupirant de soulagement tandis que ses muscles ankylosés criaient leur joie de se détendre enfin. Elle adorait l’équitation mais passer son temps à en faire était incroyablement épuisant. Sortant de ses sacoches de quoi grignoter, elle se laissa tomber dans l’herbe en renversant la tête en arrière, sans la moindre considération pour sa belle chevelure blonde qui pâtissait de cette mauvaise aventure. Fixant le ciel qui s’assombrissait doucement, elle tendit la main vers les étoiles, souhaitant monter parmi elles. Plus de soucis, plus de douleurs. Et qu’elles étaient belles, qu’elles étaient douces ! Après les jours passés enfermés à Aigue-Royal, la jeune fille profitait d’autant plus de cette beauté simple qu’elle ignorait combien de temps elle pourrait les admirer. Après tout, le danger était partout, hélas, et il lui faudrait bien un jour se poser quelque part pour y construire sa vie. Suivre les pas de ses parents ne la dérangeait pas, après tout ils avaient pu mener, ensemble, une existence paisible et pleine de douceurs.

Se remettant en route, la petite humaine mit son amie quadrupède au trot, souhaitant trouver un abri sans tarder si la chose était possible. Elle finit d’ailleurs par distinguer la silhouette d’une bâtisse, un peu plus loin, et toute heureuse elle poussa sa douce jument dans cette direction. Le soleil n’avait pas fini de se coucher, il éclairait d’or et de rubis les nuages pâles, le paysage était tout simplement magnifique. Repassant au pas, elle poursuivit son chemin tranquillement, prenant toutefois garde d’être seule : grand bien lui prit, car elle finit par distinguer les silhouettes de deux, non trois combattants ! S’apprêtant à s’éloigner par sécurité, elle ne put s’empêcher de faire tout le contraire et, pressant sa monture, s’avança plus près, s’affolant d’autant plus qu’elle put voir que les pourchassés étaient une femme et, petite chose qu’elle n’avait pas vu de prime abord, un enfant. La première mit rapidement l’un des deux hommes à terre, mais la voyant, blessée, se faire frapper par le survivant, Ambre sauta de cheval pour s’approcher en courant, arc à la main. Peut-être qu’il lui suffirait de menacer l’agresseur pour que la mère et l’enfant puisse s’échapper ! Le destin en décida malgré tout autrement et la demoiselle ne put qu’assister, impuissante, à la mise à mort de l’adulte avant que l’enfant ne devienne cible. Non, non ! Pas un enfant ! Pas une petite créature si jeune, si fragile, si inoffensive ! Alors que le cri de la mère appelant son petit résonnait dans le silence des lieux, Ambre lâcha son arc et se jeta en avant, contre l’alayien, car c’en était un, qui lui tournait le dos. La flèche qu’elle avait gardée en main, ne souhaitant que blesser et détourner ainsi l’attention de l’ennemi, s’enfonça dans la gorge de l’homme qui s’effondra dans un effroyable gargouillis. Horrifiée, la jeune blonde observa pendant quelques secondes le cadavre du premier mort qu’elle ait causé. Elle l’avait tué… vraiment ? Elle, une guérisseuse, qui plaçait la Vie, quelle qu’elle soit, au-dessus de toute chose, avait causé la mort d’un être ? D’un humain ? Un grand frisson la saisit et, lâchant la flèche coupable, la petite humaine se pliant en deux pour vomir, tremblante, tandis que ses nerfs lâchait. Tu es une meurtrière. Tu es un monstre. Tu es abominable. Tu es… Les sanglots de l’enfant ‒Valen, si elle avait bien entendu‒ la tirèrent de ses sombres pensées et, tournant le regard vers lui, Ambre s’approcha, le rassurant tant bien que mal de sa voix douce. La jeune femme, une vampire de toute évidence, était déjà morte et l’humaine entendait des voix qui s’approchaient, qui grondaient. Bien sûr. Les alayiens n’étaient pas seuls. Il devait il y avoir un camp, plus loin, qui cherchaient leurs amis ou avaient entendus les cris. Ni une ni deux, la frêle demoiselle récupéra le petit garçon de force non sans un dernier regard triste à la femme au sol : comment une vampire pouvait-elle voyager en compagnie d’un si petit homme ? Qui était-elle ? Elle aurait tout le temps de demander à son nouveau compagnon de route plus tard. Attrapa son arc au sol, Ambre se jucha sur Medlinya qu’elle talonna urgemment, la faisant partir au grand galop et s’éloignant du lieu du drame.

Tu es une meurtrière. Tu es un monstre. Tu es abominable. Tu es… Posant les yeux sur l’enfant blond serré contre elle, elle croisa son regard et frissonna. Tu m’as sauvé, semblait-il dire. Une vie pour une vie…
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