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| Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE | |
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Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Mar 23 Déc 2014 - 0:38 | |
| … Cela avait été un vrai carnage. Un chaos innommable. Alors qu'ils étaient relativement en plein air lors de la bataille dans les bois elfes il y a quelques temps déjà, ici ils étaient coincés dans des grottes. Bien qu'avide de carnage et de haine vengeresse en temps normal, Kedrildan avait été écœuré par les montagnes de cadavres, le crissement des os contre la pierre et l'acier. Une pluie de sang arrosait littéralement ennemis et alliés sans aucune distinction, des êtres broyés en une purée à donner la nausée à un vampire. C'était là l'un des inconvénients de l'éducation de son maître Achroma : son humanisation... Très vite, la débandade avait finit par gagner les troupes, la panique et les hurlements, les vampires s'en était allés, abandonnant les rebelles. Où était son blond ? Où était son humain ? Où était son elfe ? Pourquoi n'étaient-ils pas à portée de vue lui qui était à l'avant des galeries ?! Il ne captait plus rien, pensés et hurlements se mêlaient dans un brouhaha indéchiffrable, ses vêtements aussi rouge que le carmin de sa crinière. Il n'apercevait même plus l'acier luisant de ses dagues ou encore de son épée. Ses muscles, bien que mort, criaient grâce, il n'arrivait plus à calculer ce qu'il se passait autour de lui, abruti par toutes ces informations.
Puis le silence avait prit place. Perdu, dépassé, il contemplait ce tapis d'humain morts. Trissi, ivre de sa rage guerrière était aussi bouillante qu'un volcan en éruption. L'exubérance de l'adrénaline et de la soif de sang enflammait cette énorme dragonne qui n'en pouvait plus... Quelque chose dégoulinait. Baissant son regard, il admira d'un air surpris la plaie béante qui barrait son torse, l'autre plus petite sur sa cuisse gauche. Il n'était pas vraiment en bon état... La complainte humaine. Se détournant pour voir ce qu'il se passait, il crut un bref instant que son cœur mort venait de se briser une nouvelle fois... Havard n'était plus. Le reste du temps se passa dans un flou total. Anéantit, Kedrildan s'était posé dans un coin, observant simplement sans se nourrir ou se soigner, se punissant lui-même de ne pas avoir été capable de faire quoique ce soit pour cet humain qui était le sien. Il voyait le bal des blessés, des refuges se construisant, des plaies se soignant, des mentales s'obscurcissant... Ils étaient en vie ! Comment avaient-ils l'outrecuidance de respirer encore, de se plaindre, de gémir ?! Alors qu'Havard était mort !
Il avait finit par se retirer plus loin, loin, là où on ne le trouverait pas, s'enfonçant dans ses pensées pour se flageller lui-même. Kedrildan avait vécu bien des batailles et des carnages, mais celui-ci avait été de trop... Quand il apprit le jour de l'enterrement, le 4 juillet au coucher du soleil, il se posta à l'écart de la foule, discret posé en hauteur, sur une corniche fondu dans les ombres du plafond, habilement camouflée par sa dragonne qui s'ennuyait fermement. Mais la détresse de son lié fit taire son venin et perfidie naturelle.
Il y a un temps pour tout dans le monde. Et le temps présent était au deuil et au recueillement.
Il s'était vaguement nettoyé, une chemise de lin noir ouverte sur son torse blessé, un pantalon large pour ne pas agresser sa plaie à la cuisse. Faussement alanguis contre la roche, il suivit sans cligner une seule seconde la cérémonie, alerte et tendu comme la corde d'un arc. Il se faisait mal mais il se devait d'y assister, il ne pouvait pas ne pas y être, c'était inconcevable ! Mais il ne sera pas resté bien longtemps... Kedrildan avait perçu l'agitation de sa Liée mais il n'y avait pas prêté grande attention. Peut-être qu'il aurait dû finalement. Loin de dévisser son regard de la scène, loin de faire attention à l'intrus qui s'installait à ses côtés en silence, attendant il ne savait quoi sûrement de la part du dragonnier, le roux se contenta seulement de déplier sa jambe blessée, seul signe qu'il avait remarqué l'autre.
Mais il perdit bien vite patience, n'appréciant pas que l'on interrompe une retraite pareille.
« Maître Elfe... Oh pardon, monsieur mon époux devrais-je dire... Que puis-je pour vous ? Dois-je supposer que Trissi vous aime à un point tel qu'elle vous demande d'intervenir ? »
La voix froide et tranchante, le ton remplit d'animosité et de venin, la posture toujours tournée vers la cérémonie, une partie de son attention était tournée vers l'intrus. Il n'était pas ouvert ou amicale, il était un dangereux prédateur blessé dans sa chaire et son cœur qui n'attendait qu'un geste de faiblesse pour faire couler le sang, un sang qui apaiserait peut-être sa soif et sa peine, sa haine et sa détresse ? |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Jeu 25 Déc 2014 - 21:33 | |
| Depuis son réveil, il sentait en lui un mélange assez désagréable d'énergie et de fatigue. Cela n'était pas sans lui déplaire au plus haut point. Son corps lui semblait parcouru de fils où palpitait ladite énergie, et son esprit, lui, n'aspirait qu'au repos, après l'agitation et les efforts qu'il avait dû fournir ces derniers jours. Entre la bataille et ses tentacules, les soins des blessés, les hommages aux défunts, il devait endurer bien des images difficiles, protéger son esprit, maintenir sa concentration, et offrir un peu de lui-même à travers ses soins. Il donnait beaucoup. Si bien qu'en comparaison, ses efforts physiques étaient bien moindres. Ce matin du 4 juillet ne lui apportait pas même l'espoir du repos tant désiré par son âme: les baptistrels s'occupaient de la cérémonie en l'honneur de feu Eliwyr Meraennon. Encore un moment qui allait être dépensier en énergie…
Il s'arrêta devant Kedrildan. La journée touchait à sa fin. Le plus dur, pour lui, était passé. Son petit corps de petit elfe ressentait le poids des efforts fournis, mais était encore capable de beaucoup, ce flux étrange dans ses veines ne l'ayant pas quitté. Son esprit était un capharnaüm de pensées qu'il ne prenait plus la peine d'écouter. Ce qui était dommage. Il aurait su comment il était arrivé là, par quelle raisonnement, suivant quelle envie. Peut-être avait-ce juste été sur son chemin vers la Caverne des Songes, après ce moment de solitude et de musique qu'il s'était offert, afin de ne pas sombrer sombrer totalement dans la folie… Immobile, Dawan dévisagea longuement le couple de Liés. Il percevait en eux bien du changement, en comparaison avec leur précédente rencontre. Il était incapable de mettre des mots là-dessus, il se contenta donc des pensées sous forme d'émotions qui lui venaient, malgré les efforts que faisait une partie de lui-même pour trouver les mots. Il avait l'impression que les deux étaient moins tournés vers le monde, plus centrés sur eux-mêmes. Il sentait qu'il n'était pas le bienvenue, son intuition lui soufflait que la dragonne, la belle Trissi, n'était pas ici pour un lustrage d'écailles. Quelque part, cette situation lui allait très bien. Il n'avait pas le coeur à mimer la joie, en cet instant. Ceci dit, le petit Enwr pouvait bien penser ce qu'il voulait de Kedrildan et Trissi, eux aussi pouvaient le trouver changé. La fatigue se lisait dans l'expression de son visage, ses perles grises semblaient bien ternes, vitreuses et lointaines. Il portait toujours vièle et tambourin, mais marchait d'un pas lent, comme s'il avait laissé ses ressorts auprès de la perle à tentacules. Ses lèvres détendues n'affichaient aucun sourire. En contrebas, il le savait, un mort était célébré. Sans que l'un des siens ne soit présent. Il le savait, et il lui semblait que cela habitait un coin de son être comme si ç'avait été un des siens.
Les mots de Kedrildan lui arrachèrent bien un sourire, mais ce dernier ne s'afficha pas. Il n'était présent qu'entre deux pensées, une pour un blessé vu deux jours plus tôt, l'autre pour une légende concernant Silarae, une autre encore pour une fine rayure qui était apparue sur son tambourin neuf, une autre pour ceux que l'on avait célébré ou célébraient ici, et… Ca ne fait pas deux. D'autant plus que, sous-jacentes, loin des pensées, le émotions rythmaient son souffle. La tristesse, mais aussi une sorte de… D'impatience. Kedrildan, Kedrildan. Il l'avait quitté persuadé qu'au final, ce dragonnier-là était un grand coeur sous les apparences de brutes que se donnaient les vampires. Il l'appréciait, et appréciait sa Liée. Ce Kedrildan avait un humour tout particulier, un peu compliqué, mais bien présent. Dawan se sentit touché de l'effort déployé par le vampire pour le faire sourire, en l'appelant son époux. Ils n'étaient pas époux, et les lois de ce monde autant que leurs caractères les protégeaient de ce destin, lequel aurait sans nul doute pu provoquer une énième fin du monde. Le regard de Dawan suivit les ondulations des cheveux de Kedrildan, mollement, comme un corps qui tombe suit la courbe d'une pente qui le soutient. On aurait pu le croire las. Il vit les blessures de Kedrildan. Alors il ne prit même pas la peine de lui répondre qu'il n'avait nul besoin d'ordres pour intervenir. Ses dernières jours l'avaient si bien conditionné qu'avant même de s'en rendre compte il commença à chanter. Le chant était en elfique, amené tout en douceur, tout en lenteur. Dawan avait fermé les yeux. Bientôt, il mit le genou à terre, avec autant de précaution que si son équilibre était précaire, puis s'assit. Il était assez proche de Kedrildan, à hauteur de sa jambe tendue. En tailleur, ses mains posées sur ses chevilles, il chanta jusqu'à ce que l'écho du chant lui rapporte qu'il ne pouvait rien faire de mieux pour les blessures. Sa voix se tut. Bon sang, ce chant, il l'avait tant répété ces derniers jours qu'il avait craint de s'en briser la voix.
"- Pourquoi n'avoir pas cherché plus tôt à vous soigner, Sire Maralawë ?" demanda-t-il à voix basse, sans rouvrir les yeux, espérant mettre fin à un des tourbillons de pensées qui le hantaient. |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Mar 30 Déc 2014 - 0:10 | |
| Lui qui pensait pouvoir faire faire son deuil en paix, voilà qu'il avait droit à la compagnie de l'elfe. Que faisait-il ici par Dracos tout puissant... M'enfin, il avait mieux à suivre, en l’occurrence à ce qu'il se passait sous la corniche sur laquelle ils étaient perchés. Mais bien vite l'apathisme silencieux de ce personnage l'agaça parce que ça ne lui ressemblait pas et il finit ouvrir le bec pour lancer une provocation. Mais elle était bien molle et acide, tranchante, sans aucune sympathie ou pitié. De toute manière, en cet instant, il n'avait rien à offrir... Le silence qu'il lui offrit en réponse l'agaça et il siffla de mécontentement avant de redonner toute son attention à l'enterrement, s'affalant de plus belle contre les rochers pour soulager ses blessures, se mordant les lèvres en se crispant de plus belle en entendant ce que les gens racontaient sur son ancien compagnon. La vie humaine était si courte et fragile... L'écho des paroles et des divers chants s'entremêlèrent entre eux, aussi n'entendit-il par le murmure s'échappant des lèvres de l'elfe jusqu'à ce que la brûlure caractéristique d'une magie étrangère coulant sur lui le sortit de sa concentration. Grognant, il fusilla Dawan du regard sans bouger, broyant une pierre entre ses doigts jusqu'à ce qu'elle ne soit que poussière histoire de s'empêcher de lui dévisser la tête.
« ... »
En quoi cela le regardait-il ? Qui était-il pour le dragonnier pour que ce dernier lui explique ce qu'il se tramait dans sa tête ? Rien. Ni un ami, ni un amant, une vague connaissance... Ah oui. C'est vrai qu'il avait lancé l'idée de se marier ensemble, jaloux de voir toute son attention vers Trissi et non vers lui aussi. Avec du recul, la scène était vraiment d'un pathétisme affligeant... Mais ce n'était pas n'importe quel elfe. C'était Dawan. La rancoeur se retira et la lassitude l'assombrit de nouveau alors que son regard se détacha brièvement de la cérémonie pour fixer cet empêcheur de tourner en rond, admirant son teint pâle et fatigué, ses cernes et sa détresse. Kedrildan avait l'impression qu'il allait se briser d'une seconde à l'autre tellement il semblait frêle et fragile... Oui, ce carnage avait brisé bien des êtres. Et le dragonnier eut de la peine de voir l'innocence de cette petite salade s'être fait soufflé par la tornade de la mort. Pauvre Dawan... Levant une main lourde, il pencha la tête sur le côté et caressa sa joue.
« ...Vous savez, malgré toutes vos remarques, j'aurais aimé qu'un oui s'échappe de vos lèvres ce jour-là... Vous avez l'air au bout du rouleau, reposez-vous. Je ne vous embêterais pas aujourd'hui et Trissi nous cachera le temps de reprendre des forces... »
Glissant une boucle blonde derrière une oreille pointue, il ne répondit pas à sa question et se réinstalla contre la pierre, son regard plongeant de nouveau sur la cérémonie en bas de leur cachette, son cœur se broyant en voyant son visage figé dans la mort. Où était son âme à présent... Sortant un papier de sa poche, il le déplia et le relis, dernier héritage de l'homme que l'on célébrait sous eux, une larme roulant sur sa joue alors que les mots résonnaient de nouveau douloureusement dans son esprit. Amère déclaration d'amour, acide déclaration de haine. Froissant de nouveau le parchemin entre son poing, il passa son autre main sur sa joue pour chasser la larme qui lui chatouillait le menton.
« L'humain en bas... Quand il n'était qu'un jeune garçon, je l'ai découvert en train de suivre la piste d'un vampire dans l'intention de le tuer. Il était un homme du Nord, ceux qui ont la magie, les elfes et les vampires en allergie chronique. Un humain comme je les hais... Alors je l'ai piégé, assommé et tiré dans mon repaire. Pendant un an, je l'ai torturé, je l'ai fait hurlé et pleuré, supplié et fait rire. Les pires cruautés en ce monde, je les lui ai fait subir... Il était si jeune... Mais finalement si prometteur... Je l'ai rendu plus fort, plus sauvage, plus réaliste à ce monde de fou... Je l'ai aimé tellement puissamment, sans limite, lui offrant un mélange de douceur et de poison. Je ne sais pas comment il a fait pour ne pas devenir fou grâce à moi... La haine je suppose... Il m'a haït autant qu'il m'a aimé... Et je n'ai jamais cessé de l'aimer... J'ai même faillit tout détruire autour de moi le jour où on l'a libéré de mon emprise, le faisant s'évader de ma grotte... Et puis je l'ai revu... Chef de son peuple, père de sa famille, guerrier émérite... Il était pourtant toujours l'enfant terrorisé et blessé entre mes bras. Mon Havard... »
Jusqu'à présent, ces amours à Kedrildan flirtaient toujours avec la folie, destructeurs. Il soupira et tourna la tête vers le baptistrel, leurs regards vides par l'horreur se faisant écho.
« Si je ne me suis pas soigné depuis la fin de la bataille, si je m'affame depuis la fin de la bataille, c'est pour me punir de ne pas avoir réussit à le sauver, Dawan. Parce que je n'ai pas réussit à protéger l'enfant que j'ai kidnappé, torturé, blessé, meurtrit, aimé passionnément... Celui que je considérais comme mon compagnon... Me condamnez-vous à présent que vous savez tout cela, elfe ? »
Il lui avait dit lâché du gros morceau. Et pour un elfe aussi doux que celui-ci, Kedrildan doutait fortement que cela passe... Il était même sûr que c'était la dernière fois qu'il le voyait et qu'il regretterait d'avoir soigné un vampire aussi immonde que le dragonnier... --- {hrp: pas pour de suite le cadeau :p j'espère que ma réponse te plaira ^^} |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Mer 31 Déc 2014 - 13:46 | |
| Les yeux fermés, il n'avait plus eu que les sons pour le guider. Et lesdits sons étaient ceux qui lui parvenaient des chants en contrebas. Ils avaient leur charme, créaient un univers. Il n'en fallait pas plus pour attraper l'attention de Dawan. Aussi quand la main de Kedrildan vint sur sa joue, il rouvrit les yeux d'un seul coup, ses muscles brusquement tendus, surpris. Son attention abandonna d'un seul coup les chants et vint se focaliser sur le visage du dragonnier. Pourtant, il savait qu'aujourd'hui, cela ne l'aiderait que peu à deviner quoi que ce soit quant à ce qui se passait derrière le front de ce vampire-là. C'était dommage, car cela lui donnait l'impression que quelque chose n'allait pas, aujourd'hui, pour Kedrildan. Ceci dit, il se basait sur leur dernière rencontre pour définir l'état "normal" du vampire, il n'était pas impossible que l'état "normal" soit en fait l'état dans lequel il était maintenant. Mais si c'était le cas, autant le rendre à nouveau anormal ! Là, il avait l'air… Mh. Il avait le même air que beaucoup, après les affrontements, en fait. Peut-être aurait-il fallu faire des efforts, se détacher des émotions qu'il croyait percevoir, cette lassitude dans la voix du dragonnier, et faire des efforts pour le faire sourire, ou du moins lui donner l'air plus vif. Le contact glacé de la main sur sa joue avait néanmoins brisé le peu de volonté qu'aurait pu avoir Dawan en ce sens. Il n'avait pas le coeur à embêter quelqu'un qui lui proposait un peu de repos. Concrètement, il en était là, à offrir un petit sourire reconnaissant à Kedrildan, acceptant de bon coeur le repos proposé. Dans son petit crâne se disputaient les échos du chant en contre-bas, des images du Domaine en hiver. Se répétant sans arrêt, il y avait l'idée qu'il allait falloir remercier le dragonnier, en le remettant sur pattes, une fois reposé. Il avait également un instant pensé à son mariage avec Kedrildan, et devait reconnaitre que l'image avait son charme. Ce n'était pas vraiment une histoire d'amour, mais le sourire niais qu'il imaginait à son époux valait son pensant de pièces d'or…
Dawan retira l'étui de sa vièle de son dos et l'allongea à terre, avant de l'imiter. Allongé sur le dos, une main derrière sa tête, à côté du dragonnier. Ce n'était pas rien, cela signifiait tout de même qu'il lui offrait un certain niveau de confiance ! Ou qu'il était totalement inconscient. Il songea, en tout cas, que ce qu'il faisait était ridicule. Ce n'était pas son corps qui avait besoin de repos. Qu'espérait-il ? Que ses pensées comprendraient le message, le "allez, au dodo" ? Que son corps se calmerait, rendant sa situation plus simple ? Que le sommeil vienne le trouver et l'apaise tout d'un coup ? Peut-être. Moui, au final, l'idée n'était potentiellement pas mauvaise. Le papier qui se froisse. Il avait déjà vu un humain froisser un bout de papier pour imiter le bruit du sucre que le frotte, et appâter un animal. La tentative avait eu peu de succès, d'ailleurs. Le regard un peu distant de Dawan se tourna vaguement vers Kedrildan, le temps de vérifier que c'était bien lui qui était à l'origine du bruit. Le papier n'était pas lisible d'ici… Dommage. Eh mais… Kedrildan pleurait ? Les yeux de Dawan s'arrondirent de surprise. C'était bien l'une des dernières personnes qu'il imaginait pleurer. Il resta ainsi, à l'observer en contre-plongée, alors que le dragonnier lui racontait l'histoire de celui à qui l'on rendait les honneurs. Enfin, leur histoire commune, plutôt. Son visage restait figé, alors que les images défilaient dans sa tête, au fur et à mesure que Kedrildan racontait. Des images sombres… Il fallait bien être vampire pour parvenir à les décrire ainsi. Jamais un elfe n'aurait prononcé ces mots, oh non...
Comment ça "me condamnez-vous" ? Qu'attendait-il de lui ? Jugement, sentence ? Bon sang, à croire que c'était la nouvelle grande mode que de lui demander ça ! D'abord Eliowir, maintenant Kedrildan… À quand Lorenz Wintel ? Et pourquoi lui, bon sang ? Avait-il à ce point le visage de la justice ? Il ne lui semblait pourtant pas… Enfin, la dernière fois qu'il s'était observé dans un miroir, il lui avait plutôt paru qu'il avait une tête d'elfe. D'elfe assez jeune, d'apprenti. Pas de… Juge ! Dawan se redressa un peu, pour jeter un coup d'oeil à Trissi, et avoir son avis à elle. Elle ne les regardait pas. Bon, d'accord, merci du soutien… Au fond, ce n'était pas grave. Il était l'elfe de la situation ! Tout à fait le genre de personnes adaptées au soutien moral d'un… D'un… Mh. D'un Kedrildan. Mille chants s'enchevêtraient dans sa pauvre tête. Il resta un moment muet, à regarder Kedrildan, avec un air surpris sur le visage. Il s'assit, à nouveau, avant de demander, très sérieusement:
"- Me prenez-vous pour votre père ?"
Ceci dit, il concevait totalement que cela puisse ne pas suffire à Kedrildan pour le comprendre. Il expliqua donc, à sa façon, faisant nerveusement tinter les cymbalette du tambourin à sa cheville, alors qu'il évitait avec soin le regard de Kedrildan:
"- C'est bien noble de votre part de regretter la mort d'un humain. Mais ne pas vous soigner ne changera pas le passé, ni le présent, pour cet humain. Puisque vous regrettez de n'avoir pas su protéger, pourquoi ne pas commencer par vous protéger vous-même ? Et si cela vous hante vraiment, pourquoi… Pourquoi vous ne…"
Il fronça les sourcils, soucieux. Son regard avait croisé celui de Kedrildan, et il avait perdu le fil de ses mots.
"- Je ne sais pas." murmura-t-il, en cachant son visage derrière un de ses bras.
Oui, quelque part, c'était ce qui résumait le mieux son avis. Sur Kedrildan, sur son histoire, sur tout le monde qui l'entourait. Il ne savait pas quoi faire et quoi penser. Une partie de lui hurlait qu'il n'avait pas à se porter juge, l'autre lui assénait qu'il avait commis un blasphème tel que le jugement était possible. Certes, il n'était pas donneur de sentences, mais il pouvait très bien taper sur les doigts de Kedrildan en lui disant que faire du mal aux gens, c'était pas bien. Mais ç'aurait quand même été un chouilla ridicule.
"- Pourquoi me demandez-vous cela..? Vous, vous savez, vous savez..."
Il savait très bien ce qu'il avait fait, il savait très bien ce que sa petite salade allait dire. Alors pourquoi le lui imposer ? Il avait beau réfléchir... Enfin, tenter de réfléchir... Entre l'écho des chants, l'écho très lointain d'un hennissement, l'écho des larmes de Kedrildan... Soudainement, il retira son bras de devant son visage. Lui n'avait pas pleuré. Sa main vint près du bras du dragonnier, comme s'il avait voulu s'en saisir, mais s'arrêta devant. Son visage reflétait une inquiétude non feinte.
"- Il faut faire attention à vous. Vous allez faire attention, n'est-ce pas ?" murmura-t-il, à toute allure, comme si la situation était brusquement devenue urgente. |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Sam 3 Jan 2015 - 10:46 | |
| Le pauvre semblait exténué... Remarquez, Kedrildan n'était pas dans un état des plus frais non plus. Quoique c'était moins pire étant donné que Dawan venait de guérir ses plaies. Ce dernier venait de sursauter violemment à sa caresse sur sa joue, l'avait-il tant que ça interrompu dans sa méditation ? Avec ses grands yeux ouverts comme un hibou... Finalement, pour sa plus grande satisfaction, son elfe avait gardé une pointe de son innocence. Et il semblait apprécier sa proposition de se reposer à ses côtés au vu de son petit sourire. Un très mignon petit sourire... Finalement, quelque chose dans son cœur mort lui fit croire que ce n'était pas forcément par jalousie qu'il avait fait la fameuse scène lors du caprice de sa tendre moitié à écailles.
Mais ce qu'il se passa en-dessous se rappela bien vite à son souvenir et le dragonnier baissa de nouveau les yeux vers la scène, le testament de son bien-aimé entre les doigts. Lui qui était si sanguinaire et sauvage, il ne pouvait pas ne pas pleurer alors qu'il célébrait la mort d'Havard... Ked avait finit par répondre à la question de l'elfe, par lui expliquer le pourquoi de son actuel, lui offrant ainsi les raisons à sa présence discrète dans les ombres de la voûte de la caverne, caché et tapit comme un voleur. C'était vrai qu'il y avait quand même bien mieux comme retraite pour guérir et prendre du repos, pour se remettre de cet effroyable combat... En tout cas, ses révélations avaient l'air de lui avoir donné des coups de marteaux en plein visage. Et ce n'était pas Trissi qui serait d'un quelconque secours : il ne lui avait jamais vraiment parlé de son lien avec le nordique, à quel point il avait été si important pour le roux. Ainsi elle se contentait de les cacher en s'ennuyant fermement, assistant à la cérémonie dans un silence polie. Pour cela, son lié la remerciait.
« Mon père ? »
Kedrildan écarquilla les yeux avant de rire doucement.
« Dawan, mon père est mort depuis plus de 400 ans par mes propres mains et dans une douleur et un cauchemar innommable. Il m'a fait vivre un désespoir et une torture pendant toute ma vie d'être humain, j'ai donc célébré mon entrée dans le monde des vampires dans la mort et le sang. »
Il n'était pas sûr que la petite salade fragile à ses côtés puisse comprendre cela... Ils n'étaient pas de la même espèce et il était bien plus délicat en comparaison du rouquin.
« Sans oublier que vous êtes milles fois plus séduisant que ce vieil ivrogne mort. »
Ça, il n'y avait pas portrait ! Mais Dawan avait raison, à part se flageller, se punir de son incompétence, cela ne servait pas à grand-chose de s'affamer et souffrir. Quoique ça faisait sûrement plaisir à Havard là où il était à présent... Le pauvre Dawan ne savait plus quoi dire ou penser d'ailleurs. Kedrildan s'en voulait de le tourmenter alors qu'il était si éreinté. Avec mauvaise foi, il pouvait que dire que c'était de la faute de l'elfe de toute manière vu qu'il avait posé la question. Mais seulement en faisant acte de mauvaise foi... Ce qu'il n'avait aucunement la force de faire présentement. Encore moins quand il se mit à bredouiller des pourquoi. Il lui faisait de la peine, franchement pourquoi il le tourmentait de cette manière ? Parce que le roux en avait besoin et que la salade voulait savoir, tout bêtement. Souriant doucement, las et peiné, Kedrildan se redressa légèrement et le regarda d'un œil vide.
« Pourquoi je vous demande si vous me condamnez après avoir entendu tout ce que je vous ai dit ? Parce que j'avais besoin que quelqu'un entende, entende ma douleur et m'aide... Parce que vous n'êtes pas n'importe qui, elfe, vraiment pas n'importe qui. Parce que vous êtes vous, Dawan. »
De longues vacances, pour tout le monde, histoire d'oublier tous ces soucis et ces tourments.
« Je sais quoi hn ? Dites-moi, parlez, expliquez-vous voyons. Racontez-moi Dawan. Vous m'avez entendu, je peux vous écouter moi aussi. »
Le pauvre, Kedrildan craignait d'avoir usé les derniers nerfs qui lui restaient d'à peu près vaillants. Il semblait de nouveau tellement inquiet... Lui ne s'arrêta pas et serra sa main entre les siennes, souriant légèrement mais avec tristesse, pressant doucement ses doigts entre les siens.
« Pensez plutôt à vous. Je m'excuse de vous avoir imposé mes tourments alors que vous êtes si épuisé. Tâchez de vous reposer maintenant, s'il vous plaît. En contrepartie, je garderais le silence. »
Tapotant doucement sa main, il la retourna paume vers le ciel et y déposa une amulette de protection, faite d'argent et de pierres d'agates blanche. Il l'avait vu sur un étal au marché noir et avait tout de suite pensé à Dawan, bien qu'il ne savait en quelle occasion il devait la lui offrir. Peut-être était-ce le bon moment présentement ? Il n'en avait aucune idée.
« J'ai bien peu de personnes chers dans ma vie, elfe, encore moins à présent qu'Havard vient de rejoindre les Esprits. J'ai ma liée, j'ai mon maître et j'ai... Enfin bref. J'aimerais que vous fassiez d'abord attention à vous, je n'aimerais pas assister à votre cérémonie. Voulez-vous ? Vous me feriez plaisir. Et j'espère que cette amulette vous aidera : elle offre une protection telle un bouclier contre des sortilèges de mages puissants, il suffit de passer son doigt sur la pierre pour activer et matérialiser une surface d'un mètre à peu près. Et elle apporte aussi beaucoup de confiance en soi. J'espère qu'elle sera utile et qu'elle saura vous protéger quand je ne serais pas là... Après tout, vous êtes le protégé de ma Trissi. »
Lui avouer publiquement et spontanément, officiellement!, qu'il s'était attaché à ce blondinet trop altruiste pour sa santé ?! Oulà non ! Il n'était pas près du tout à ça ! Et puis, quelque part, il avait un peu l'impression de trahir son humain dont la dépouille ne gisait qu'à quelques mètres à peine de lui... Le murmure de leurs offrandes verbales continuaient de résonner dans la caverne : en même temps, il y avait beaucoup de chose à dire sur un homme tel que lui... |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Dim 4 Jan 2015 - 16:51 | |
| L'amulette au creux de sa main était froide, aussi froide que les mains de Kedrildan. Le petit elfe l'observait avec des yeux brillants de cette excitation et de cette passion qu'ont les plus jeunes pour les choses nouvelles. Son autre petite main s'approcha de l'amulette et en caressa le contour. Le regard ne suffisait jamais à tester la réalité d'une chose. Elle était bien là, quasi-neuve, empreinte de magie. Au moment où son doigt allait glisser sur la pierre d'agate pour en apprécier le côté lisse si évident à l'oeil, Kedrildan le prévint que c'était là le moyen de l'activer. Oh, d'accord, il allait attendre un peu avant d'essayer. Il ne doutait pas des dires du dragonnier, de toutes façons.
Surtout si le dragonnier le prétendait protégé de la belle Trissi ! Dawan leva vers Kedrildan des petits yeux tous plein remplis d'étoiles. Oh les jolis mots qu'il lui disait là ! En même temps… C'était bizarre, mais il avait l'étrange impression que Kedrildan le couvrait de jolis mots. Déjà, il lui avait dit qu'il était plus séduisant qu'un vieil ivrogne mort. Bien que cela fasse une valeur-étalon assez basse, c'était un compliment ! À moins que certains vieux ivrognes morts soient véritablement séduisants. Dawan n'avait pas vraiment de science en matière d'atouts de séduction d'alcooliques âges et décédés. Ceci dit, il appréciait également le mot "séduisant", qui ne lui avait jusqu'alors jamais été offert. Il avait eu droit à du "adorable", "mignon", mais "séduisant", ce n'était pas pour lui. Et son intuition lui murmurait que les gens qui lui refusaient ce mot le refusaient moins parce qu'il ne l'était véritablement pas que parce qu'ils avaient l'impression que l'utiliser, c'était s'admettre un chouilla pédophile. Bizarre. Il était majeur, pourtant. Puis, le dragonnier lui avait dit qu'il n'était pas n'importe qui ! Et qu'il était un être cher, pour lui ! Ohlala, tant de jolies choses ! Et dites de façon si claires, pour une fois ! Mais est-ce que tout cela voulait dire… Qu'il était son protégé également ? Le protégé d'un couple de Liés ! Avoir cette place un peu spéciale dans le coeur de personnes si chères à son âme ne pouvait que le ravir !
Un tout petit couinement de bonheur, bref, lui échappa. Il jeta un regard à la dragonne, comme s'il s'attendait à ce qu'elle approuve. Mais elle semblait plutôt décidée à faire mine de ne pas les entendre, et ne pas les voir. Logique, quelque part, s'il fallait les cacher. Dawan se tourna alors à nouveau vers le dragonnier, avec un doux sourire. Qu'il ne s'inquiète pas: autant que lui, il avait envie que sa cérémonie n'aie pas lieu ! Ou du moins, le plus tard possible. La vie avait encore trop d'attraits, et trop de surprises pour lui, malgré ses sinistres aléas. Remuant un peu, il s'assit aux côtés de Kedrildan, dans le même sens que lui. Il remit la main du dragonnier sous la sienne. Elle était mieux ainsi. Comme cela, l'amulette était encore un peu à deux personnes en même temps. Là, d'un petit mouvement du pouce, Dawan l'activa. En effet, devant eux, le bouclier se matérialisa, comme convenu. Le petit elfe l'observa un moment, remua un peu l'amulette, pour voir si le bouclier la suivait. Un geste de sa main libre, et il créa une toute petite sphère de lumière, qui rapprocha du bouclier, pour voir si, dans ce sens là du moins, il fonctionnait. Le test étant fait, il éteignit la sphère de lumière, puis retira le bouclier. Alors seulement il réalisa que cela avait tiré encore un peu sur ses réserves d'énergie. Plus encore qu'avant, il était prompt à accepter de se reposer. Sa petite main se referma sur l'amulette, et laissa son poids peser sur la main de Kedrildan. Sa tête partit en arrière, s'appuyer contre la roche.
"- Ce sont de très beaux présents que vous me faites là." L'amulette, l'annonce de son statut de protégé, ses mots, sa confiance... Ceci dit, Dawan lui accordait également la sienne, de confiance. Bien qu'il ne s'en rendit pas compte, ce n'était tout de même pas rien ! Après les multiples menaces de morsures et de viol prononcées par le dragonnier, d'autres que lui ne l'auraient pas approché à plus de deux kilomètres ! "Je vais faire de mon mieux pour rester en vie. Et j'espère que vous ferez attention vous aussi." Sa voix était un murmure qu'il s'arrachait malgré lui. Parce qu'il voulait... Oh, Dracos ! Que c'était ridicule d'espérer que Kedrildan verrait l'envie qu'il avait de lui rendre la pareille ! "Je n'ai rien à vous offrir..." Sa peine se lisait clairement dans sa voix, alors qu'il ramenait ses jambes contre lui, et l'amulette entre ses genoux et son torse. Il l'observa à nouveau. Les fines vaguelettes sur la pierre... Il avait déjà soigné Kedrildan, et ne pouvait plus lui offrir cela. Son tambourin, il en avait besoin. Sa vièle, il n'y songea même pas, elle était une partie de lui. Il aurait aimé pouvoir lui ramener cet humain auquel il tenait tant... Finalement, il se décida. Il attrapa du bout des index et pouces, sans lâcher l'amulette, le diadème qui ceignait ses cheveux, avec tant de douceur que l'objet paraissait tout juste posé entre ses doigts, en équilibre précaire. Il le tendit à Kedrildan. Ses courts cheveux ne paraissaient pas moins rebelles, quelques mèches vinrent barrer son front et son regard. Un petit regard où se mêlaient la peine de n'avoir rien d'aussi exceptionnel à offrir, et, encore, le bonheur d'avoir eu quelque chose de nouveau. "Je peux écrire une musique pour votre humain, si vous aimez la musique..." Sa voix était encore un murmure. |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Sam 10 Jan 2015 - 14:30 | |
| Tiens ? Sa sincérité en plus de son cadeau semblait l'avoir quelque peu déstabilisé mais aussi ravis. Et comme il était extrêmement expressif au niveau du visage et de ses yeux, surtout, il était toujours fascinant de suivre le chemin de ses pensées qui donnait un éclat des plus adorables à son visage. Et ces étoiles dans son regard, ce sourire profondément ravis aux lèvres, un rien semblait lui faire plaisir à Dawan pour peu que la sincérité vraie était présente. C'était une information qui ne tomberait pas dans le cerveau d'un amnésique en tout cas ! Bref. Il allait retirer ses doigts pour le laisser tranquille, lui laisser enfin l'opportunité de se reposer sans qu'il le gêne par sa présence, voilà qu'il se fit proprement kidnapper la main. Écarquillant les yeux de surprise, Kedrildan le fixa sans un mot avant de le laisser faire, un peu interloqué et intimidé, troublé même par ce rapprochement soudain. Le cadeau et les mots lui faisaient tant d'effets que cela ? Étrange...
Toujours silencieux, il le regarda s'amuser avec son amulette. Bon il ne lui ferait pas de réflexion parce qu'il ne craignait rien mais vider son énergie de cette manière là. Bah ce n'était pas forcément stupide et heureusement que nous n'étions pas en situation de bataille parce que là, nul doute que cela aurait été des plus problématique. Il avait l'air encore plus épuisé que jamais... Et il continuait de se tourmenter. Le roux était convaincu que si le blond ne se prenait pas régulièrement le choux sur X ou Y sujet, il aurait l'impression de louper sa journée ! Un léger sourire aux lèvres, le dragonnier rit doucement en serrant doucement ses doigts autour de la petite main, son regard toujours plongé vers la cérémonie.
« Cesser de vous en faire de cette manière Dawan. Vous devriez éteindre votre cerveau pour faire une petite sieste, cela ne peut vous faire que du bien, vous savez ? Je suis néanmoins profondément ravis de savoir que cela vous plaît à ce point. »
Il inclina légèrement la tête pour le remercier, tournant le regard vers lui pour le fixer avec attention.
« Si cela vous tient à cœur, je... Je veillerais à faire attention à ma personne. Mais, prenez garde elfe, je risquerais de me fourvoyer à votre égard en vous voyant si attentionné et désireux de ma personne... »
Une petite pointe d'humour osée et de malice pour le distraire et dédramatiser cette atmosphère un peu pesante, Kedrildan avait toujours eu un peu de mal avec les discussions sérieuses.
« Plaisanterie à part, vous ne me devez rien Dawan, vous êtes au courant ? Je vous ai fait don de ce présent parce que je voulais vous l'offrir en toute simplicité, je n'attends rien de votre part en retour. »
Paraissait-il si vénal que ça aux yeux de la petite salade flétrie par la fatigue ?
« Ne soyez pas peiné, je vous en prie... Vous êtes mon cadeau elfe... Je le pense sincèrement... »
Bon, il ne devait pas trop se découvrir non plus hein ? Pas sûr que Dawan apprécierait de se faire demander une nouvelle fois en mariage. Un mouvement attira son attention et il se concentra de nouveau sur l'elfe, attrapant avec surprise le diadème qu'il lui tendit.
« Que... »
Il lui offrait... Il lui offrait son diadème ? Mais il ne lui demandait rien.
« Je ne peux accepter Dawan... Cette perte semble vous peiner et je ne veux pas que vous soyez triste... »
Glissant une main dans ses cheveux pour écarter les mèches de son visage, Kedrildan sourit en essayant de les coincer derrière ses oreilles avant de repositionner le diadème sur sa crinière pour dompter les cheveux sauvages.
« Arrêtez de vous tourmenter, gardez ce diadème qui vous rend encore plus beau parce qu'il empêche vos cheveux de cacher votre magnifique regard. Vous êtes quelqu'un d'exceptionnelle... Et je vous considère comme mon cadeau, vous l'êtes à mes yeux. Comprenez-vous ? Vous n'avez pas à m'offrir quoique ce soit Dawan : restez vous-même et je serais le plus heureux des vampires parce que, à mes yeux, vous êtes un cadeau exceptionnel. »
Lui souriant gentiment, il caressa ses joues et embrassa son front pour le rassurer et le remercier.
« J'aimerais beaucoup vous écouter oui, cela me ferait plaisir. Mais, par contre, Havard n'a jamais vraiment aimé la musique et les elfes alors je ne suis pas sûr qu'il appréciera votre geste de bonne volonté pour rendre hommage à sa mémoire.
Kedrildan se mit à rire en se réinstallant à côté de lui, croisant ses mains sur son ventre.
« Mais si vous le souhaitez toujours, j'accepte bien volontiers. »
Le roux lui sourit une nouvelle fois avant de suivre de nouveau la cérémonie. Il avait froid sans le petit corps tout chaud de l'elfe contre le sien. Mais à long terme, vu comment il avait la peau froide, à tendance polaire, il risquait de lui donner un bon rhume si le blond le cajolait. --- {hrp: navré pour le retard, j'espère que ma réponse te plaira } |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Lun 12 Jan 2015 - 14:58 | |
| Dawan dévisagea Kedrildan. Impossible de le voir, mais grande était sa perplexité. Oh, il comprenait très bien le raisonnement du dragonnier (lui-même aurait pu agir de façon semblable). Mais ne voyait-il pas que ce n'était pas de donner son diadème qui l'embêtait ? N'arrivait-il pas à lire ses émotions ? C'était aisé pourtant ! Non non, il devait avoir compris. Peut-être était-ce juste là une façon de lui dire que son diadème ne lui plaisait pas ? Pourtant il était très beau, ce diadème ! Juste assez fin, juste assez complexe, pas trop orné... Le diadème revint se positionner sur son crâne avant même qu'il ait pu saisir que Kedrildan voulait le remettre en place. Il leva les yeux, comme pour essayer de voir si le bijou était bien parallèle à ses sourcils, puis remit plus ou moins ses cheveux correctement. Du moins, il commença. Mais il s'immobilisa à nouveau en entendant le vampire. Cela faisait beaucoup de compliments, d'un coup. Des compliments, des cadeaux, une voix presque douce... Etait-il possible que ce ne soit pas le véritable Kedrildan, en face de lui ? Non... Trissi n'aurait pas suivi un faux dragonnier. Le Lien l'aurait prévenue... Il fallait admettre donc que c'était le bon, et admettre qu'il avait dû subir un lourd traumatisme pour être passé de bouillon de colère agressif à un vampire tout sensible. Oh, pas que Dawan désapprouva ce changement, loin de là. Mais l'idée de traumatisme lui fit immédiatement penser à la mort de l'humain, seul événement récent de la vie de Kedrildan qu'il connaissait, avec l'Aube Rouge, capable de déclencher une telle fracture. C'est ainsi qu'au moment où les doigts de Kedrildan glissaient sur sa joue, au moment où ses lèvres embrassaient son front, où son esprit ronronnait encore des jolis compliments de Kedrildan, une phrase prit le déçu sur les autres pensées: "Je l'ai aimé tellement puissamment, sans limite, lui offrant un mélange de douceur et de poison." Mot pour mot, aussi clair que si c'était ce que le vampire venait de dire, à l'instant. Alors quand le grand enfant qu'était Dawan leva à nouveau les yeux vers Kedrildan, le doux et gentil Kedrildan, c'était avec une crainte muette pourtant lisible dans ses yeux gris, dans la façon par laquelle ses doigts jouaient nerveusement avec l'amulette. Il n'avait rien dit lorsque Kedrildan avait raconté cette histoire. Non pas qu'il n'ait pas porté de jugement, mais il n'avait pas jugé qu'exprimer ce qu'il pensait était utile. Désormais, il avait un doute à ce sujet. Peut-être aurait-il dû dire un peu plus qu'il n'était pas très-très d'accord avec ce genre d'agissements, et sous-entendre, au moins, qu'il n'estimait pas le sort d'Havard enviable. Enfin, dire cela n'avait de sens que si Kedrildan s'inquiétait de son consentement...
Car oui, désormais, dans la petite tête de Dawan, l'hypothèse que Kedrildan puisse vouloir faire de lui un Havard-bis était présente. Oh, ce n'était pas l'hypothèse gagnante pour le moment, elle était dépassée par "non, il m'apprécie juste, il ne serait pas si prévoyant autrement". En tout cas, il ne lui semblait pas que le récit d'Havard ait comporté quelques allusions à une façon délicate avec laquelle Kedrildan l'aurait abordé. Il croyait même se rappeler de violence, sans retrouver les mots exacts. La seule phrase qui lui revenait avec exactitude était celle sus-citée. Dracos, il espérait vivement que tous ces petits gestes si agréables, tous ces mots si rares, n'étaient qu'élan de tendresse de la part du vampire. Ils pouvaient bien être dus à l'humain, au fond, ce n'était pas grave... Mais que cela ne soit pas une machination ! Il avait entendu tant de mal des vampires, on lui avait tant répété leurs vices et leur côté manipulateur... Comment pouvait-il ne pas s'inquiéter ? Le rire de Kedrildan le sortit de ses pensées, lui arracha quelques respirations plus rapides que les autres. Il n'avait pas écouté, occupé qu'il était à entrelacer les pensées qui innocentaient le si gentil Kedrildan, et celles qui voulaient le protéger, l'éloigner d'un si dangereux prédateur. Une de ses mains s'était portée à ses lèvres (celles de Dawan, hein), l'amulette était posée contre ce creux qu'il avait sous la lèvre inférieure. Bonbonbon... Qu'avait dit ce grand dadais ? Il avait perçu que c'était doux, amusé, mais... Ah, oui. Musique. Havard. L'humain. Un humain qui lui semblait à la fois proche de lui par la possibilité d'un destin semblable, mais très loin par leurs identités.
"- Me... ssire... Maralawë..."
Sa voix était des plus indécises. Son regard partit vers Trissi. Que savait-elle ? Etait-elle complice, quand son dragonnier agissait ainsi ? Non, pas Trissi, tout de même. Pas une dragonne. Il rapporta l'amulette contre son torse, comme s'il craignait pour elle.
"- Je ne veux pas... Enfin, l'humain... Je..."
Une de ses mains vint au niveau de sa gorge, comme si elle était douloureuse. Puis il se leva, dans un tintement bien connu, et remit sa vièle sur son dos. Il eut un léger sourire, un peu forcé, et un regard en coin à Kedrildan.
"- Je suis désolé, je n'ai rien à faire ici. Je vais retourner auprès des miens. Mieux vaut que vous veniez me retrouver dans la Caverne des Songes lorsque ce sera terminé..." |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Ven 16 Jan 2015 - 15:34 | |
| Son bredouillis le sortit de ses pensées et Kedrildan haussa un sourcil en le regardant. Allons bon, qu'est-ce qu'il se passait... Perplexe, il l'analysa du regard, notant l'odeur aigre de la transpiration et le souffle court sous l'effet de l'angoisse. Même ses yeux semblaient emplie d'une peur silencieuse. Qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Il semblait avoir bien aimé les cadeaux et les compliments. Et ce serait étrange que cela soit dû au fait qu'il préfère le diadème sur son petit crâne blond que sur le sien... Ce serait ça qui lui fait peur ? Non, ce serait plus de la colère et de la déception, pas de la terreur. Qu'est-ce qu'il se passait dans sa tête... Perdu, le roux le guetta toujours sans un mot, essayant de déchiffrer ses balbutiements, un peu nerveux : de le sentir angoissé, ça commençait à l'angoisser aussi... Pourquoi avait-il peur ?
« Dawan... ? »
Perdu, il fronça le nez, se redressant légèrement, près à bondir pour arrêter ce qui le terrifiait autant.
« Qu'est-ce... Qu'est-ce qui ne va pas... »
S'asseyant sur les genoux, le regard remplis d'interrogation, il attendit un geste ou une parole qui expliquerait aisément le pourquoi du comment de tout ce cirque. Sa main à la gorge... S'étouffait-il ? Quelqu'un lui lançait-il un mauvais sort ? Regardant autour d'eux, inquiet et soucieux, Kedrildan ne vit pourtant rien et Trissi, qui était sensible, n'avait pas bougé d'une écaille ou d'un orteil, ce qui signifiait qu'il n'y avait rien à l'horizon. Alors qu'est-ce qu'il se passait...
« Quoi l'humain ? Vous parlez de Havard ? »
Il était complètement perdu dans la jungle dawanienne. Abasourdi, il le regarda se lever en prenant ses affaires. Que faisait-il ? Il partait ? Mais pourquoi ? Qu'avait-il dit ou fait pour qu'il s'en aille ? Était-ce... Était-ce de sa faute s'il était complètement terrifié ? Lui faisait-il peur finalement ? Blessé, Kedrildan serra les poings en le regardant faire, le regard toujours flou par l'incompréhension de ses actions.
« Je... Je comprends pas... Je croyais... Je croyais que enfin que ça collait bien, que vous m'appréciez au moins un petit peu... Pourquoi vous partez ?! »
Là, il commençait à paniquer pour le coup et il se retenait à corps perdu de se jeter sur lui pour le forcer à rester à ses côtés. Il ne voulait pas... Il ne voulait pas qu'il s'en aille et le laisse seul. Il... Il s'était habitué à sa présence chaude et à son bavardage, même à sa magie.
« Je... Je ne veux pas que vous partiez Dawan... S'il vous plaît... Je veux que vous restiez avec moi. Je... Pourquoi vous avez peur de moi ?! Je ne vous veux pas de mal ! Trissi vous adore alors elle ne laisserait rien vous arriver ! Et... »
Non ! Il fallait qu'il reste ! Se levant, il attrapa son poignet pour le retenir, le regardant avec angoisse et besoin, essayant de ne pas paraître menaçant pour ne pas le faire paniquer encore plus.
« Écoutez... Je sais pas pourquoi vous voulez me laisser et vous en aller, mais si je vous ai offensé d'une quelconque manière, je vous prie d'accepter mes excuses les plus sincères... Dawan, je vous en prie... J'ai... J'ai besoin de vous... S'il vous plaît... Et puis, vous devez vous reposer ? Je veillerais sur votre sommeil mais je ne vous parlerais pas, je ne vous regarderais pas si je vous dégoûte à ce point ! »
Bien que Achroma serait sûrement ravis de ses manières et sa politesse, Kedrildan se trouvait plus pathétique que jamais. Même Havard devait faire un infarctus aux côtés des Esprits de voir son bourreau ramper aux pieds d'une crevette blonde et mangeuse de salade pour quémander ses attentions ! Mais, blessé, épuisé, désemparé, le roux se raccrochait à lui, à cet elfe complètement décalé et loufoque, aussi puissant et viril qu'une brindille de chèvre-feuille.
« Dites-moi... Dites-moi ce que vous avez comprit et je vous promets de vous expliquez de nouveau... Mais je vous jure que je ne vous veux pas de mal Dawan... J'ai besoin de vous... J'ai besoin de vous à mes côtés... J'ai... »
Paumé, Kedrildan baissa les yeux sur sa main le tenant avant de le lâcher, les épaules basses.
« … Je vous présente mes excuses... »
Il ne lui forcerait pas la main, ce serait l'effrayer encore plus et le dragonnier ne voulait pas qu'il s'éloigne. Se rasseyant, accoté contre le granit de la grotte, le roux serra ses bras autour de lui en se recroquevillant sur lui-même, les yeux plongés sur l'autel où « dormait » Havard, se gavant des traits de son visage en laissant une nouvelle larme rouler sur sa joue. Achroma convolait, Trissi s'ennuyait, Havard était mort et Dawan était terrifié... Et lui, Kedrildan, était là comme un couillon, ne sachant plus quoi faire ou dire, encore moins ce qu'il allait devenir. |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Ven 16 Jan 2015 - 22:15 | |
| Havard, c'était cela, oui, le prénom de l'humain. Dawan jeta un coup d'oeil sur la cérémonie, en contrebas. Il ne vit pas Kedrildan serrer les points. Ses mots lui parvinrent, il les comprit, mais, alors même qu'ils étaient plus intéressant que la cérémonie, le petit elfe sentait son attention prisonnière du spectacle sous ses yeux. Il peinait à vraiment se plonger dans les sons émis par le vampire, comme il le faisait normalement dans une conversation où il était attentif. Il sentit pourtant une part de lui-même nier les propos de Kedrildan. Non, il ne niait pas qu'il l'appréciait, au contraire, il niait le sous-entendu qui prétendait qu'il pouvait partir parce qu'il ne l'appréciait plus. Il fallut que Kedrildan le questionne, lui demande pourquoi, pour enfin rendre floues les images sous ses yeux, et attirer son attention sur le vampire. Car, à son sens, la question portait quelque chose qui indiquait non seulement qu'il ne pouvait partir ainsi, mais également qu'il venait de briser quelque chose. Il abandonna donc le schéma qu'il s'était fait du futur, ce schéma où il partait, rejoignait la caverne des Songes… Oublié. Il était désormais totalement ouvert aux nouvelles propositions. Mais ce bris, ce bris… Dawan ne parvenait pas à se décider à tourner son regard vers Kedrildan, comme si quelque chose l'en empêchait. De même, les mots venaient se heurter à ses lèvres, sans en sortir. Pas un son. Pourtant, il avait des choses à dire, des choses à protester ! Bien sûr que si, il l'appréciait ! Il était dragonnier, et puis, il lui avait parlé avec douceur, et puis, il lui avait fait un cadeau, et puis, il semblait faire attention à lui… Mais il ne pouvait rester. Oh, Trissi l'appréciait ? Voilà qui le touchait !
Ce fut la sensation glacée et soudaine de la main du vampire sur son poignet qui l'amena à se tourner à nouveau vers lui. Le regard de l'elfe était résolument lointain, son expression assez neutre, ses lèvres juste entr'ouvertes. On aurait cru qu'il n'avait de ce monde qu'un écho distant. Pourtant, il entendait, il entendait très bien la peine du vampire. Cette sensation de bris qu'il avait ressentie plus tôt le poussait, sans qu'il parvienne à se raisonner, à croire en sa sincérité. Qu'il soit en train de le manipuler ou non, sa peine n'était pas feinte. Oh, Kedrildan, Dawan n'était en rien offensé, loin de là. Mais il y avait une personne ici qui devait l'être, et cela inquiétait le petit être aux oreilles pointues. Il avait… Besoin de lui ? Mais, pourquoi ? La question était des plus intéressantes, mais Dawan n'eut pas le temps d'en faire une priorité, le vampire parlait encore, et… Mais non, il ne le dégoûtait pas ! Quel grand bêta ! L'espoir qu'avait Dawan envers tous les bipèdes, cette idée absurde qu'il avait et qui lui soufflait que chaque être possédait une part importante de bon en lui, cet espoir qui lui murmurait que Kedrildan était un être adorable, un digne dragonnier, cet espoir-là explosa aux mots du vampire, quand il lui annonça ne pas lui vouloir de mal. Il prit donc le dessus, et au diable les manipulations ! Ne voyait-il donc pas comment sa voix portait les notes d'une véritable peine ? Etait-il vraiment le genre de personnes à rester insensible devant un homme à la mine abattue ? Eh bien… C'était étrange, mais tout en étant sensible aux émotions qui émanaient de ce vampire, tout en lui accordant à nouveau sa confiance, l'elfe se sentait néanmoins juste assez détaché pour ne pas s'imbiber desdites émotions. Quelque part, cela valait mieux. Sans cela, il se serait sans doute jeté sur Kedrildan pour le consoler et lui dire de ne surtout pas pleurer.
Le dragonnier s'était assis, à nouveau. Dawan, lui restait debout, les bras balants, ne sachant que dire. Il était un peu troublé de savoir que l'on pouvait avoir ainsi besoin de lui, ne comprenait pas vraiment. Les excuses, il les avait interprété d'une toute autre façon qui n'était certainement pas celle à laquelle Kedrildan avait pu penser. Enfin, il ne savait pas. Il ne savait pas par où commencer, pour exprimer tout ce à quoi il pensait. Mais savait-il seulement ce qu'il voulait penser ? Pas vraiment. C'était si confus… Finalement, il mit le genou à terre, devant Kedrildan, pour être plus ou moins à sa hauteur. L'amulette était encore dans le creux de sa main. Il pensait savoir ce qu'il voulait dire, tout d'abord. La priorité. Il avait l'air bien sérieux, tout à coup.
"- Havard ne veut pas que sois là. Je doute que vous désiriez manquer sa cérémonie pour être à mes côtés."
Expliqua-t-il, tout de douceur. Oui, il accordait de l'importance aux morts, à leur respect. Logique. Maintenant… Il ne savait plus ce qui passait en priorité. Songeur, il regarda ailleurs, à la recherche de la pensée perdue.
"- Vous… Vous ne me ferez pas subir ce qu'Havard a subi…"
Il avait pensé à voix haute. Non, Kedrildan ne le ferai pas. Il l'avait dit: Trissi ne le laisserait pas faire ! Maintenant, ça semblait évident ! Mais la chose l'avait tant tracassé qu'elle avait fini par s'exprimer. Il retrouva enfin ce qui pouvait se dire, ce qu'il voulait vraiment rappeler. Son regard tout gris revint vers le visage du dragonnier, et un moment il eut l'air... Attendri.
"- Kedrildan, vous ne me dégoûtez pas, loin de là. Et je mentirais si je disais que je ne vous apprécie pas." Du bout du doigt, de la main qui tenait l'amulette, il récupéra la larme du vampire, sur sa froide joue. "Ne pleurez plus. Ou du moins, pas pour moi." Allez savoir ce qui lui prit, il se retrouva à imiter les gestes que Kedrildan avait eu un peu plus tôt. Il passa les mèches de ses cheveux derrière ses oreilles. "Qu'attendez-vous de moi ?" La question pouvait avoir bien des interprétations. Mais dans la tête de Dawan, il demandait surtout comment il devait agir à présent, étant donné que Kedrildan avait l'air de ne pas vouloir leur séparation... |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Mer 21 Jan 2015 - 19:19 | |
| Quelque chose clochait. Pourquoi, soudainement, sans prévenir, voilà qu'il décida de prendre ses affaires pour le laisser tout seul comme ça ? Pourtant Kedrildan avait veillé à ne pas être trop effrayant, restant très doux et calme, offrant cadeaux et attentions avec beaucoup de gentillesse. Il avait même fait attention à bien ranger ses crocs pour ne pas trop l'effrayer. Mais il semblerait que cela n'avait pas été assez vu la terreur qu'il semblait lui inspirer... Suppliant, essayant de comprendre ce qui l'avait desservi, le roux faisait tout pour ne pas céder à la panique et se montrer un peu trop brusque et entreprenant pour le garder avec lui. Il avait d'ailleurs finit par présenter ses excuses avant de s'éloigner pour le laisser respirer, essayant lui-même de reprendre ses esprits pour comprendre ce qui clochait avec lui.
Il se trouvait extrêmement pitoyable... Complètement pathétique d'ailleurs. C'était quoi cette attitude si bavante et quémandante ? Comment c'était possible d'être aussi soumis et rampant ? Où était sa dignité et sa prestance ?! La perte de Havard n'avait quand même pas été si atroce à ce point tout de même... Fronçant les sourcils, ses bras toujours enroulés autour de ses jambes qu'il plaquait contre son torse, le dragonnier continuait de fixer la cérémonie en essayant de faire un travail sur lui. Qu'était cet elfe pour le rendre si misérable... Le vampire était-il si désespéré à ce point pour s'attacher à une salade qui n'en avait pour lui que parce qu'il était dragonnier ? Qu'est-ce qui se passait de problématique chez lui, qu'est-ce qui n'allait pas... Grimaçant en se crispant, agacé de sentir ses larmes rouler, le roux ne savait que faire, quoi dire ou comment agir pour le coup, et le silence de Dawan ne l'aidait absolument pas du tout.
Il était fatigué d'être si... Si... Si lui... Posant sa tête contre la roche, la lassitude défroissa son visage plissé par la contrariété. Pourquoi on ne faisait pas attention à lui, pourquoi on ne l'aimait pas comme il était, pour ce qu'il était ? Est-ce qu'il était si repoussant que ça ? Etait-il si immature que ça ? Était-ce si dur que ça que de comprendre ce qu'il attendait ? Pourtant il ne demandait pas la lune, rien de bien impossible. Enfin, c'était son avis. Tout était tellement compliqué... Plongé dans ses tourments et ses doutes, Kedrildan ne put que cligner des yeux en voyant un visage blond s'abaisser à sa hauteur, la surprise lui faisant écarquiller les yeux : Dawan ? Ne devait-il pas s'en aller ? Ne voulait-il pas l'abandonner lui aussi ? Que faisait-il encore là avec lui...
Havard n'aimait pas les elfes... Il n'aimait pas les dragons et les vampires non plus, pas plus que la magie d'ailleurs. En fait, son enfant n'aimait pas grand chose en y réfléchissant. Et de voir un elfe participer à la cérémonie... Il ne devait pas apprécier effectivement. Mais Kedrildan adorait agacer son fils, c'était tellement drôle. M'enfin, c'était important pour Dawan de toute évidence alors du coup, le vampire fit un effort pour comprendre : au moins ça sera moins brutal que tout à l'heure. Cependant, cela disparut de son esprit quand enfin il comprit ce qui avait fait si peur à l'elfe tout à l'heure : il craignait qu'il l'enferme pour le torturer amoureusement comme il l'avait fait avec son fils. Okay... Au moins il comprenait mieux le pourquoi du comment. Frottant sa nuque en plissant le nez, Kedrildan se mordit la lèvre en essayant de trouver les mots.
« Je... Je vois... Mais c'était de l'amour... Et Havard savait que je l'aimais... Que c'était ma façon de l'aimer... »
C'était difficile de parler avec quelqu'un qui avait une conception différente de soi de l'amour.
« Mais si cela vous effraie à ce point... Je ne ferais rien... »
Kedrildan tressaillit alors qu'il sentit ses doigts sur lui, fronçant les sourcils en le laissant faire, complètement perdu. Il avait quelque peu l'impression qu'ils jouaient au chat et à la souris... Et cela le fatiguait, il n'avait pas la force là maintenant de se battre. Tournant la tête pour le regarder du coin de l'oeil alors qu'il semblait s'amuser à le recoiffer, le roux observa sa larme sur le bout du doigt de l'elfe, hésitant. Qu'attendait-il de Dawan... Voilà une bonne question et tellement de réponses possibles. Que pourrait-il lui répondre, là aussi c'était une bonne question. Attrapant sa main, il finit par se mettre en tailleur pour se redresser, lui faisant face sans vraiment le regarder, fixant plutôt sa main et le pendentif qui se trouvait dans cet écrin de chaire.
« … Vous pouvez vous en aller si vous le désirez, je ne ferais pas de scandale. Je comprends à présent pourquoi vous vouliez partir... Quant à ce que j'attends de vous... Je veux compter sur quelqu'un, je ne veux plus être seul... Mon maître fait sa vie, Havard est mort, Trissi c'est moi... Je n'ai rien d'autre... Je veux que vous soyez à moi ? »
Ce n'était peut-être pas les bons termes et peut-être n'arrivait-il pas à se faire comprendre, mais il essayait en tout cas.
« Soyez ma famille ? Appartenez-moi ? Je ne sais pas comment vous expliquer ce que je veux de vous Dawan... Mais j'ai besoin de vous parce que je ne supporte plus d'être seul, de ne compter pour personne... »
Il savait qu'il devait gagner en confiance en lui et en maturité, ça prendrait du temps même s'il avait l'éternité aux pieds, mais il espérait ne pas être seul pour faire ce travail sur soi. Accepterait-il ? |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Sam 24 Jan 2015 - 12:26 | |
| Qu'il était regrettable qu'il ne puisse vérifier si Kedrildan lui disait la vérité ! La nature de la relation qu'il avait eue avec Havard lui échappait si bien qu'il en venait à douter de la sincérité du grand roux. Dans son petit coeur d'elfe, l'amour était incompatible avec l'envie de faire souffrir. Qu'un vampire mélange ces deux sentiments, encore, il pouvait le comprendre… Mais un humain ? Etait-ce seulement possible ? Comment pouvait-on aimer et haïr à la fois ? Est-ce que Kedrildan ne cherchait pas seulement une excuse, invoquant une noble intention pour justifier ce qui l'était moins ? Il avait l'air de réfléchir… Est-ce que, si les mots avaient été sincères, ils ne seraient pas venus plus rapidement ? Et puis, comment avait-il lu dans ses pensées qu'il avait cette frayeur-là ? Que les souvenirs qu'il avait évoqués avec Havard le hantaient, comme une menace tacite, qu'il y pensait encore ? Mh. Ah, zut. Il avait encore pensé à voix haute… La fatigue. Encore.
Le tressaillement de Kedrildan ramena son attention sur autre chose que la relation entre Havard et lui, autre chose que son potentiel destin, autre chose que les remontrances qu'il se faisait à ne pas savoir maitriser sa langue -tu parles d'un Enwr !-, autre chose que les jolis cheveux de flammes qu'avait Kedrildan. Si bien qu'il se figea dans son mouvement, sa petite main frôlant tout juste l'oreille du dragonnier. Dawan n'était pas le genre d'elfe à tirer des conclusions hâtives, préférant souvent entendre les choses, directement, plutôt que les déduire. Mais là… Il craignait d'avoir compris. Est-ce que Kedrildan ne venait pas de confirmer ses doutes ? De tracer un lien entre Havard et lui ? Et confirmer qu'il avait pu potentiellement avoir l'intention de lui faire du mal ? Du moins, il ne s'était pas interdit cette possibilité. Dracos. Ces mots auraient dû le rassurer. Il sentait bien que Kedrildan était prêt à sacrifier ce petit plaisir pour ses beaux yeux. Il y avait pourtant pensé, bon sang ! Les images qui venaient à l'esprit de Dawan, imaginant cela, ne le rassuraient pas du tout. Il savait à quoi ressemblaient ses propres cris de douleur. Il craignait ce que pouvait cacher le dragonnier en lui. Dans quelle mesure se contrôlait-il, lui, vampire ? Dans quelle mesure Trissi pouvait le protéger ? Le lien tracé ne se contentait pas d'Havard. Dawan en tira une autre conclusion. Kedrildan n'avait-il pas dit que cet acte-là était marque d'amour ? Etait-il possible qu'il l'aime ? Mh, non, il devait n'aimer ni Havard, ni lui-même, ce devait être autre chose. Savoir cela n'empêcha néanmoins pas le petit coeur de Dawan d'avoir quelques battements de travers, tout chose à l'idée que l'on puisse avoir ce type de sentiments pour lui et, surtout, en témoigner. Il n'était donc pas privé d'amour, comme il l'avait si souvent cru !
Les froides mains vinrent prendre la sienne, mais il peinait toujours à vraiment s'ancrer dans le présent. Sa petite mimine serra plus fort l'amulette. Il voulait y croire, il voulait croire à la voix brisée de Kedrildan, à ses promesses, à ses douces intentions manifestes. Il voulait croire encore que même les vampires avaient bon fond, surtout celui-là, surtout le dragonnier. Il voulait se méprendre, et qu'au final le coeur mort de Kedrildan soit capable d'aimer Havard, et vouloir faire attention à lui, petit elfe. Dévisageant celui qui le couvrait de mots doux, il sentit à nouveau comme une hésitation quand il lui demanda d'être à lui. S'il avait été un peu moins occupé à se poser mille questions, sans doute aurait-il levé un sourcil pour signifier au grand roux qu'il ne l'avait pas compris. Heureusement, ce ne fut pas nécessaire. Dawan comprit, ou du moins crut comprendre ce que Kedrildan voulait lui faire comprendre. Allez savoir pourquoi, il admit cela comme vérité plus facilement que ses autres hypothèses. Peut-être parce que, justement, il n'y avait là rien à déduire. Peut-être également parce qu'il lui laissait le choix. Les mots de Kedrildan ressemblèrent tant à une confidence qu'il en fut touché. Sa main libre vint se poser sur les leurs. Sa voix toute de douceur lui murmura, comme pour qu'Havard, en bas, n'entendre pas:
"- Je ne peux vous appartenir, dragonnier." Sur le ton de l'évidence, mais avec toute sa bienveillance. "Je suis un être vivant, et non un objet. Mais vous comptez déjà pour moi…" Comme plus ou moins tout le monde. Mais c'était vrai, pour Kedrildan il avait des attentions toutes particulières. Il l'intriguait, le fascinait et l'effrayait à la fois. Ce que Dawan attendait de lui ? Il aurait aimé pouvoir être certain de sa sincérité. Il ne demandait pas plus. Et si le dragonnier continuait à lui faire ainsi des confidences, il allait finir par le rendre heureux. "…Vous n'aviez pas besoin de me le demander. Vous n'êtes semblable à nul autre." Ses fins doigts raffermirent leur pression sur la froide peau de Kedrildan. Il ne le regardait pas dans les yeux. Lui aussi regardait leurs mains. "Tant que vous ne me faites pas de mal, je peux vous offrir ma présence." Et son affection. "Si vous supportez la musique, alors vous n'avez pas à hésiter avant de m'approcher. Je devrais pouvoir trouver du temps pour vous, quand les blessés et mon apprentissage ne m'occupent pas." Une amitié elfe-vampire… Il ignorait dans quoi il s'engageait. Il ignorait si, seulement, ils se supporteraient l'un et l'autre. Mais il voulait bien essayer, pour faire plaisir aux Liés, pour essayer de retirer à ce monde un peu de peine, si la solitude était si pénible à Kedrildan. Il lui faudrait néanmoins faire quelques sacrifices que Dawan ne pouvait faire à sa place. Jamais il n'accepterait d'être une vulgaire possession, par exemple. Même si cela pouvait lui faire énormément plaisir. Un fin sourire passa sur son visage. Il espérait avoir rassuré Kedrildan, et lui avoir offert ce qu'il désirait. Si le dragonnier ne lui offrait nulle confirmation de cela, il doutait pouvoir partir. Pas comme ça. |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Dim 1 Fév 2015 - 15:13 | |
| Kedrildan avait dit ce qu'il avait à dire. Après avoir balancé tout son plaidoyer, les cartes étaient entre les mains de Dawan : le roux ne pouvait plus rien faire d'autre que d'attendre le bon vouloir du blond à présent. Silencieux, attentif, il voyait bien qu'il hésitait, que ses petites cellules grises tournaient à toutes vitesses dans sa petite tête pour savoir ce qu'il devait faire à présent. Lui avait-il faire plus peur qu'avant finalement ? Après tout ils avaient une conception de l'amour différente pour que l'elfe soit aussi choqué et perdu face au vampire. Mais qu'importe, il avait promis de l'aimer d'une manière différente si cela ferait rester la salade à ses côtés. Alors il attendit, encore et encore, patientant qu'il atterrisse de nouveau et qu'une solution l'habite, avant de se dresser imperceptiblement quand sa main serra les siennes, la voix douce se mêlant aux paroles des baptistrels célébrant la mort du guerrier.
Et quand il reprit la parole, l'amertume de la déception lui fit les yeux au ciel. Bon... Ils n'ont pas la même vision des choses en tout cas. Mais bon, il aurait aimé qu'il lui dise oui...
« Oui mais Trissi elle est à moi, elle m'appartient alors qu'elle est un être vivant... Si je compte pour vous, si vous comptez pour nous... Pourquoi vous ne voulez m'appartenir alors... »
Il était dur d'aligner leurs neurones en chœur pour se concorder... Avec le temps ils finiront bien par mieux se comprendre, n'est-ce pas ? Enfin, il faut quand même que Kedrildan prenne un peu plus de plomb dans la tête, de maturité, avant d'espérer posséder l'elfe. Posséder dans le sens enfantin du terme, bien entendu. Quoique... Bref. En tout cas, au moins savait-il que tant qu'il ne le blessait pas, il resterait à ses côtés : bon bah il torturerait quelqu'un d'autre et serait gentil avec sa petite salade. Enfin... Comment fait-on pour être gentil ? A part les cadeaux et les mots d'attentions, il ne voyait pas vraiment quoi faire. Peut-être dans les livres se trouveraient la réponse à cette question.
« Oui, pas de souci. La musique me dérange pas du moment qu'il n'y ait pas de fausses notes... J'ai les oreilles sensibles à cause de mon côté vampirique... »
La vue, l'ouïe et l'odorat, même le toucher, s'étaient prodigieusement améliorés depuis qu'il avait été mordu. Il voyait dans le noir, était extrêmement sensible quand il touchait des choses ou entendait extrêmement loin. Aussi les voix criardes, les tissus rugueux et autres couleurs trop voyantes, il les tolérait très mal.
«... Je ferais des efforts... Et je viendrais vous voir.. J'essaierais d'être g-gentil... Et je m'efforcerais de ne pas vous blesser... Ou de vous posséder... »
Bon et bien voilà hein... Dawan avait fait un pas vers lui alors c'était à son tour de faire de même, histoire de faire preuve de bonne foi et de ne plus être seul. De réussir à se départir de tout cela et de se détacher d'Achroma, de grandir et de vivre son éternité comme un être adulte et mature. Il y arriverait... Oui. Souriant légèrement, Kedrildan s'apaisa et hocha doucement la tête en serrant les mains de l'elfe avant de les libérer.
« Je vais continuer à suivre la cérémonie... Jusqu'au bout... Pour lui dire au revoir... Merci d'avoir été là Dawan. »
Souriant légèrement, le roux le regarda un instant avant de passer son pouce sur la pierre de l'amulette qu'il lui avait offerte pour la frotter doucement. Il était content qu'il lui ait aimé son cadeau...
« Je ne vous oblige pas à rester si vous ne le voulez pas, petite salade... Je vais mieux à présent, je vous assure. J'ai juste besoin, à présent, de réfléchir un peu et de faire mon deuil... Je viendrais vous voir plus tard... Pour vous embêter. »
Une petite pointe d'humour pour alléger la situation ? Les discussions sérieuses avaient tendance à lui donner de l'urticaire, alors dédramatiser la situation comme ça lui convenait mieux. Trissi, en sentant que ça allait un brin mieux, tourna la tête vers eux pour les fixer, donnant un léger coup de museau affectueux à l'elfe : s'il le liait à son Lié, ça lui ferait un second esclave qui admirerait la merveilleuse perfection qu'elle était. |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: Une page se tourne, une plaie s'ouvre... {PV Dawan} TERMINE Lun 2 Fév 2015 - 14:36 | |
| Trissi, à lui ? Voilà qui était bien surprenant. Qu'une créature aussi grande tant par la taille que par la puissance accepte d'appartenir à quelqu'un, faire fi de sa liberté, d'une part d'amour-propre, pour les beaux yeux d'un bipède… Son Lié, certes. Mais Dawan avait toujours imaginé ce lien bercé par l'idée d'ambivalence. Son regard se tourna vers la dragonne d'argent. Se pouvait-il que deux êtres s'entre-appartiennent ? Dawan imaginait difficilement la chose. En tout cas, lui, il ne voulait pas appartenir. Il était un elfe, les elfes n'appartenaient à personne. Surtout lui. Il était une petite chose qui faisait ce qu'elle voulait, incapable de se sentir bridée par la volonté d'une autre personne. La seule exception à cela étaient les Cawrs, et encore. N'était-ce pas lui qui choisissait de leur obéir aveuglément ? La petite salade parut amusée à l'évocation de fausses notes. Ah, ça ! S'il croyait que les baptistrels n'étaient pas les premiers molestés par les fausses notes ! Il n'allait pas être bien compliqué pour Dawan d'essayer de satisfaire cette exigence de Kedrildan. Elle était aussi sienne.
Dawan serra également les mains de Kedrildan dans les siennes, le sourire élargi par ce qu'il venait de dire. Ce n'était pas une promesse, et Dawan n'attendait pas de promesse de toutes façons. Les efforts étaient déjà bien suffisants. Kedrildan paraissait avoir compris ce qui le tracassait, ce qu'il fallait faire pour les rapprocher tous les deux. C'était bien gentil à lui de faire tant attention aux petites attentes d'un elfe qui, au final, n'avait pas grand-chose à lui apporter. Des sorts de soin, des chants, des lustrages d'écailles… Et sa présence, et autant de respect qu'il le pouvait. Dawan restait néanmoins persuadé que le dragonnier avait bien plus à lui apporter encore, bien que sur cette sensation il ne mette pas de mots. Intuition, peut-être. Il allait lui accorder une chance, il allait lui accorder sa confiance. Il espérait ne pas avoir tort, espérait que Kedrildan ne le trahirait pas. si ses efforts étaient maladroits, ce n'était rien. Si ses efforts étaient des mensonges, il allait devoir se détourner de lui, pour se protéger. Enfin, ça, c'était ce qu'il pensait. Mais au fond de lui, Dawan savait très bien qu'il ne tiendrait pas, qu'il lui accorderait encore et encore de nouvelles chances. D'autant plus qu'il devait l'avouer: il aimait bien ce dragonnier roux. Il était vampire, il était potentiellement dangereux, mais il avait ce petit quelque chose un peu bizarre qui lui ressemblait beaucoup.
Son prénom le sortit de ses pensées, de cette image qu'il avait de Kedrildan le molestant, et lui, lui accordant de nouvelles chances. Ah ! Enfin il allait pouvoir se montrer respectueux envers le mort. Il crut Kedrildan sur parole, et retint un couinement de surprise quand quelque chose le poussa, dans le dos. Le petit blond se retourna donc, et offrit à Trissi quelques caresses sur ses si jolies écailles.
"- Merci…"
C'était tant pour la dragonne que pour le dragonnier, tant pour sa libération que pour ses futurs efforts, tant pour sa promesse de le revoir, que pour avoir été, jusqu'alors, aussi doux que possible avec lui. Il dévorait les écailles de la belle des yeux, ses doigts en traçaient les contours. Il fallut que Trissi remue un peu pour qu'il se souvienne: ah, oui, il devait partir ! Il esquissa un salut humain devant le couple de Liés, avant de s'en écarter, jusqu'à n'être plus qu'un tintement de tambourin un peu lointain. |
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