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| Je ne suis pas ton ennemi [PV Aldakin] TERMINE | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Je ne suis pas ton ennemi [PV Aldakin] TERMINE Mer 3 Déc 2014 - 15:44 | |
| 5 juillet
Quelques jours s'étaient écoulés depuis la bataille, mais son ombre planait toujours sur ces lieux ainsi que sur les esprits de tout ceux qui étaient présents à Aigue soit en tant que rebelles, soit en tant que prisonniers. Même ceux qui s'étaient éloignés de cet endroit n'oublieraient sans doute pas de sitôt ce qu'ils y avaient vécu. Un jour rouge... Un jour de peine, de peur et de deuil qui avait vu tomber bien des êtres au nom d'un Esprit qui n'était même pas lui-même. Un jour de folie furieuse aux yeux d'Edwyn. On pouvait être le premier Tarenth a avoir apprit à son peuple la signification du mot "conflit" et rester tout de même quelque peu perplexe devant les implications du mot "guerre". Surtout quand on se retrouvait à devoir faire face aux terribles conséquences provoquées...
Edwyn n'avait pourtant pas le choix. Influer sur le destin se révélait encore plus difficile qu'il ne l'avait craint. Ses propres actions ne suffisaient pas, il devait aussi veiller à ce d'autres fassent les bons choix et il manquait souvent de temps ou même de marge de manoeuvre pour le faire. Quand bien même il réussissait à insérer une bonne série d'actions et à ramener le monde sur la voie du destin le plus acceptable, il se trouvait toujours un événement ou un autre pour venir balayer tout ses efforts et les recatapulter vers le pire, voir le pire du pire. A se demander si il n'aurait pas mieux fait de ne pas intervenir du tout en vérité... L'avenir seul le dirait, même à lui...
En attendant il devait continuer ses tentatives, il était de toutes façons bien trop tard pour reculer et tout valait mieux que l'immobilisme. C'était sur cette note déterminée qu'il avait Korentin Kohan, le dragonnier et roi rebelle qui s'était révélé un allié plus qu'utile, indispensable même à ses projets. Il avait sa confiance, même la colère de Verith arrivée à ses oreilles par l'intermédiaire de la dragonne Ashy n'avait pas suffit à l'ébranler. Pourtant Edwyn s'était cette fois heurté à un mur... Il y avait des choses qu'aucune persuasion au monde ne pouvait obtenir et il n'avait pas voulu utiliser la magie contre l'un des siens. Ni même lui imposer sa décision. Les souverain rebelle se trompait, mais c'était son droit. Edwyn allait simplement passer outre cette erreur, et s'accommoderait des conséquences même si elles lui déplaisaient.
La toute première erreur de Korentin avait été de lui interdire de voir Aldakin du Néant. On pouvait bien lui dire que ce n'était pas spécialement contre lui, et que toute visite au Prêcheur avait été strictement interdite jusqu'à son procés, il n'empêchait que ça lui déplaisait souverainement. Aucun âge depuis l'ère de platine ne l'avait vu reconnaître la moindre autorité à qui que ce puisse être excepté les Esprits, et non sans mal d'ailleurs pour ces derniers. Autant dire donc que la parole de ce roi là lui était passée assez haut au dessus de la tête. D'ailleurs jusqu'à preuve du contraire il ne savait toujours pas exactement ce qu'était un roi... Et ce n'était pas un sujet qui le fascinait particulièrement.
Bien loin de s'en préoccuper, Edwyn attendit le début de matinée pour quitter les appartements qu'on lui avait attribué. Quelques pièces propres, à peine décorées mais fonctionnelles. Il avait apprécié cet endroit même si il n'avait pu y passer que très peu de temps. C'était regrettable de se dire qu'il n'y reviendrait plus... Enfin, il n'était pas revenu sur Armanda pour se trouver une demeure de toutes façons. Et il était à peu près certain qu'Aldakin ne jouissait pas des mêmes égards, autant ne pas traîner à aller le voir donc.
Aucun garde ne tiqua en le voyant arpenter les couloirs de ce qui servait de prison. Certains allèrent même jusqu'à le saluer, et pour cause ! Désireux de ne pas être dérangé et peu enthousiate à l'idée de devoir envoyer tout un contingent de garde-chiourmes au pays des rêves, il avait quitté son apparence de Voyageur pour prendre celle d'un officier bien connu et étrangement absent ce jour là. Une façon comme une autre de parvenir jusqu'à celui qu'il voulait voir, bien sur il aurait pu se téléporter directement dans sa cellule mais la dépense d'énergie consentie n'aurait pas été très utile. Son pouvoir de métamorphose était presque aussi instinctif que celui de divination, et donc très peu énergivore. Après tout ce qu'il avait dû dépenser ces derniers mois, un peu d'économies ne seraient pas un luxe...
"Je dois voir le prisonnier."
La magie avait copié le timbre de voix de l'officier qu'il imitait à la perfection, tirant un salut militaire impeccable au deux hommes qui gardaient la porte de l'aile consacrée au général ennemi. Une aile entière hein ? Et un corps de gardes spécialement attachés à sa surveillance... Korentin ne lui refusait rien. Ce qui se comprenait aisément quelque part, même si la nouvelle que le Prêcheur avait été abandonné par Néant et avait donc perdu ses pouvoirs avait fait le tour d'Aigue Royal...
"Nous devons venir avec vous lieutenant, nul ne s'adresse à lui seul. Ordre du roi."
"Vous ne m'apprenez rien, mais j'espérais que vous feriez un autre choix."
Les yeux des gardes s'arrondirent une seconde à cette réponse sybilline avant de se fermer lentement lorsque leurs paupières devinrent de plus en plus lourdes. L'instant d'après, ils dormaient profondément et le Tarenth reprenait son apparence désormais bien connue des Armandéens. Ceci fait, il s'engagea d'un pas tranquille dans le nouveau couloir qui devait le mener à son but. La cellule du prisonnier actuellement le mieux gardé de tout Aigue-Royal... Quand enfin il la trouva, ce fut pour mieux se heurter à une complexe protection magique qui bloquait aussi bien les intrusions que les évasions et qu'il déjoua d'une chiquenaude avec un sourire indulgent pour les mages qui avaient certainement passé de très longues heures à mettre en place ce puissant dispositif. Korentin ne leur en tiendrait sans doute pas rigueur très longtemps, il saurait rapidement mettre un nom sur l'auteur de cet exploit.
La cellule était obscure, exiguë et à peine propre contrairement à toutes les autres. De toutes évidence on privilégiait la sécurité au confort de ce prisonnier là. Il était vrai que la haine qui animait la plupart des rebelles à son encontre aurait pu se révéler dangereuse pour lui tout autant que son évasion aurait été désagréable pour eux tous. Edwyn n'appréciait pourtant qu'à moitié d'être spectateur d'un tel traitement, comme le prouva la lueur désapprobatrice qui illumina un instant l'argent de ses prunelles. Son premier geste consista à allumer la seule torche qui avait été accrochée à un mur et qui lui dévoila les chaînes qui entravaient la silhouette qu'il n'avait jusque là qu'entreaperçu. Sans paraître se préoccuper vraiment de la situation peu enviable de son interlocuteur ou de la façon dont s'était terminée leur dernière conversation, il le salua avec une infinie politesse :
"Que la bénédiction des Esprits soit sur toi, Aldakin le Prêcheur. Je suis heureux de te revoir."
Après tout, les circonstances étaient moins terribles que la dernière fois... Ce n'était peut-être pas tout à fait l'avis du concerné mais Edwyn en était persuadé pour sa part, au moins cette fois-ci n'était-il pas là pour affronter la pauvre créature ou récupérer un quelconque artefact dont il aurait besoin. Tranquillement et sans s'inquiéter vraiment de ses réactions, il continua :
"J'ai tardé à venir te voir, j'espère que tu m'en excusera. Le temps me manque souvent et vos... Exploits à tous m'ont forcé à prendre quelques dispositions. Mais c'est à présent réglé, nous allons pouvoir discuter. Si tu l'accepte évidemment."
Il observa un court silence en le jaugeant du regard, attendant de toutes évidences de savoir si il avait cette acceptation ou non. Plein de patience, son regard attentif se teinta d'un certain amusement quand il déclara :
"Je t'admire tu sais ? Tant de certitudes... Une telle dévotion... J'en serais presque... Jaloux. Ce doit être agréable de pouvoir se considérer dans son bon droit, quoi qu'on fasse. Et de voir en tout la gloire de l'Esprit que l'on croit servir. Tu reste persuadé de la victoire de Néant n'est-ce pas ?"
Une ombre triste passa sur son visage :
"Je sers moi aussi, même si pas uniquement Néant. Et il m'est très douloureux de devoir détruire ces certitudes qui te rendent si admirable. Mais le fait est que tu as été trompé... Je ne veux pas m'opposer à ta cause, je veux simplement te donner les informations qui te manquent. Je ne suis pas ton ennemi, Aldakin. Tes maîtres sont mes maîtres, et même en rejettant certain d'entre eux tu reste un meilleur serviteur que moi."
L'étrange aveux lui tira un léger haussement d'épaules, il n'y pouvait pas grand chose. Attentif, il attendit les réactions du Serviteur.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Je ne suis pas ton ennemi [PV Aldakin] TERMINE Sam 6 Déc 2014 - 15:33 | |
| Lorsque les rebelles étaient venus lui passer les fers, celui qui n'avait désormais plus de Prêcheur que le nom n'avait pas esquissé le moindre geste pour s'y opposer. Quand bien même il aurait voulu s'y essayer, il en aurait été incapable de toute façon, son corps autant que son esprit n'avaient déjà que trop souffert des traitements qui leur avaient été infligé pendant la bataille. Docile, le général ennemi de la rébellion et de la magie s'était donc laissé conduire dans l'obscurité des geôles, totalement indifférent au sort qui lui serait réservé. Incarcéré, jugé, exécuté probablement, mais quelle importance finalement ? Il avait accompli ce pourquoi il avait été mandé, ou du moins s'y était-il essayé avec toute la ferveur qui était la sienne. La suite à présent ne dépendait plus de lui : à ses yeux, sa propre existence n'avait plus la moindre raison d'être désormais et s'il ne s'était suicidé de lui-même, ce n'avait été que pour laisser à Néant l'opportunité de le détruire elle-même si tant est qu'elle désira le gratifier de cet honneur. Entre les quatre murs de l'étroite cellule qui lui avait été attribuée, les jours s'écoulèrent dans une froide monotonie, la haute silhouette enchaînée aux poignets et chevilles demeurant murée dans le silence le plus absolu et l'immobilité la plus parfaite. Aucun visiteur ne lui avait été autorisé, à l'exception de la main furtive du garde chargé de lui glisser sa ration quotidienne de nourriture au travers du mince interstice qui s'ouvrait au bas de la porte qui barrait l'accès à la cellule, renforcée de métal et enchantée pour résister à tous les traitements imaginables. Une nourriture qui s'était entassée là où elle avait été déposée, pour le plus grand bonheur des rats qui y voyaient un véritable festin livré directement à domicile. Aldakin ne mangeait pas, ne buvait pas. Le jeûne était pour lui un ultime acte de foi, à l'image de ce qu'avait été sa première mort. La tête basse, les jambes croisées pour lui conférer une position à peu près confortable malgré la froide rudesse des chaînes qui entravaient ses membres, le Prêcheur attendait patiemment l'inéluctable.
Un jour – ou peut-être une nuit, il n'avait plus vraiment l'opportunité de différencier l'un de l'autre depuis que son univers se résumait aux ténèbres de son cachot – un cliquetis métallique vint perturber la quiétude des lieux. Le son d'une serrure que l'on déverrouillait, on plus précisément, le son de multiples serrures que l'on déverrouillait. Une silhouette mystérieuse apparut bientôt dans l'encadrement de la porte, l'heure de son procès était-elle venue ? Apparemment pas, comme le lui fit rapidement comprendre la lueur de la torche que venait d'allumer son visiteur. L'éclat brutal des flammes ébloui brièvement le regard ténébreux de l'alayien et il fallut quelques instants à ce dernier pour distinguer et reconnaître les traits de l'importun. Que Néant l'emporte, de tous ceux que le général s'était attendu à voir se présenter devant lui, celui-là était bien le dernier. Comment et surtout pourquoi donc ce Edwyn, ce Voyageur, se retrouvait-il ici ? Hormis pour l'insulter en lui offrant la bénédiction des esprits contre lesquels le Prêcheur déchu avait dirigé sa foi, bien entendu. Sépulcrale, la voix de l'ancien serviteur résonna sinistrement entre les murs de la cellule tandis qu'il répondait docilement :
« Si tel est votre désir, discutons. »
Et ils discutèrent. Après tout, ne lui avait-il pas promis se souvenir de sa bonté lorsqu'à son tour, Aldakin contemplerait l'échec des projets de son compagnon de servitude ? Certes, il ne pensait pas alors que cela se déroulerait au fin fond d'une cellule, mais le lieu importait-il vraiment ? Enfermé et couvert de chaînes, le Prêcheur ne demeurait pas moins vainqueur.
« Ce qui fait de moi un meilleur serviteur que vous ne l'êtes, c'est justement le caractère inébranlable de mes convictions. Vous pensez pouvoir détruire mes certitudes ? Je vous savais orgueilleux, je ne vous pensais pas stupide : quelles que soient les révélations que vous semblez généreusement vous proposer de m'offrir, vous seriez bien incapable de ne serait-ce qu'ébranler les bases sur lesquelles repose ma foi. »
L'alayien consentit à laisser s'installer un court silence, le temps pour son interlocuteur de saisir la portée de ce qui venait de lui être rétorqué. Pourtant, un point l'intriguait : le dénommé Edwyn semblait parfaitement saisir l'ampleur de la dévotion qui animait le Prêcheur, y compris après que le Néant se fut détourné de ses fidèles pour décréter la fin du monde connu et inconnu. Pourquoi dès lors se prétendait-il capable de la remettre en question ? Intrigué certes, mais non pour autant désarçonné, Aldakin poursuivit ses explications :
« Savez vous ce qui me différencie d'un subalterne quelconque ? Le subalterne attend de son supérieur que celui-ci lui donne des raisons de se soumettre, que ce soit par la reconnaissance d'un grade, par la seule fibre du devoir patriotique, par le désir de protéger les siens, conviction religieuse ou appât du gain. Chacun poursuit un but qui lui est personnel et sert à seule fin d'atteindre ce but. En ce qui me concerne, je ne réponds pas à cette règle : je suis un outil et un artisan n'a nul besoin de se justifier auprès de son outil, il se contente d'en user pour créer. Néant est l'artisan du rien, et je suis l'outil par lequel il a magnifié son oeuvre. »
Une oeuvre de destruction, certes, mais par certains aspects, on ne pouvait réfuter une certaine beauté au vide le plus absolu. Du moins était-ce l'opinion du prêcheur enchaîné, et son visiteur aurait eu plus de succès à vanter les mérites de la musique à un sourd plutôt qu'à essayer de l'en dissuader.
« Je ne crois pas en la victoire de Néant, Voyageur, je sais la victoire de Néant. Väsà a proclamé la fin de ce monde, ainsi en sera-t-il. Peut-être vos maîtres rebâtiront-ils ensuite, mais pas plus vous que moi ne seront là pour en être les témoins. »
Et toutes les discussions du monde ne pourraient plus rien y changer. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Je ne suis pas ton ennemi [PV Aldakin] TERMINE Mar 9 Déc 2014 - 20:24 | |
| Les insultes du serviteur coulèrent sur lui comme l'eau sur un rocher. Aldakin était fidèle à lui-même, il ne pouvait tout simplement pas réagir autrement tant son fanatisme était chevillé à son corps. Cela ne dérangeait pas vraiment Edwyn en vérité, peut-être même cela l'aiderait-il... Toute force pouvait aussi se révéler une faiblesse dès lors que l'on s'appuyait trop fermement dessus. Non pas qu'il lui veuille du mal d'ailleurs... Il voulait simplement le convaincre, le reste n'avait aucune importance.
Il le laissa continuer ses explications, un sourire compréhensif sur les lèvres. Les serviteurs étaient décidément des êtres fascinants... Un peu inquiétants certes, mais fascinant. Deux personnages s'opposaient en lui-même, celui qu'il voulait être et qui ne pouvait qu'admirer effectivement une telle dévotion et celui qu'il avait été, qu'il était encore en grande partie. Un être plus cynique et sombre qui ne pouvait que s'amuser fort cruellement de tant d'inconsistance et de soumission. Accepter de s'abaisser à ce point, de n'être rien qu'un jouet dans les mains d'un Esprit... Il ne voyait pas en quoi ces derniers pouvaient bien mériter une telle adoration, et si il avait été encore le même que par le passé il aurait sans doute rétorqué froidement à son interlocuteur que pour avoir connu lui-même les Créateurs il ne pouvait que mépriser ceux qui ne soumettaient à leur autorité.
Mais il n'était plus le même, plus tout à fait en tout cas. Il avait décidé de son propre chef de courber l'échine à son tour, alors il pouvait difficilement mépriser un être qui faisait de même depuis l'aube de son existence même si c'était avec bien plus de fanatisme... Il ne le reprit donc pas sur la plupart de ses paroles, se contentant de le laisser finir et de ne s'opposer qu'à la partie qui le gênait le plus.
"Väsà n'a pas proclamé la fin de ce monde."
Il n'avait pas élevé la voix, ni même cherché à prendre un ton spécialement persuasif. Il énonçait simplement une vérité que l'autre devrait de toutes façons accepter d'une manière ou d'une autre puisqu'elle était incontestable. Bon évidemment il allait falloir qu'il l'explicite si il voulait éviter que le serviteur ne fasse une crise d'apoplexie devant le blasphème que représentait le fait de contredire ainsi les écritures considérées comme saintes par les Alayiens. Conscient de ses probables doutes, il reprit :
"Bien sur, tu ne me croiera pas sans preuves, c'est bien naturel. Hélas je n'en ai pas sous la main... Même si je te montrais certains éléments de ma mémoire qui prouvent mes dires, tu y verrais une probable manipulation magique. Alors nous allons faire autrement. Je vais te donner ma version, celle que je prétend juste. Et c'est toi qui décidera d'aller chercher la vérité, ou bien de rester dans l'erreur. Je ne m'inquiète pas à ce propos, tu es un trop bon serviteur pour ne pas aller vérifier quelque chose qui touche d'aussi près à celle que tu sers."
Son regard s'égara sur les chaines qui retenaient encore Aldakin, et qui lui paraissaient sans doute un frein quelque peu gênant pour se lancer dans une quelconque quête de vérité. Haussant les épaules en y songeant, il effaca d'un seul geste l'acier qui mordait la peau du prisonnier.
"Oui je sais, cela nécessite que tu sois libre. Ce ne sera pas un problème, pas pour toi en tout cas. A présent et avant d'espérer quitter ces lieux, écoutes moi attentivement."
C'était peut-être ce qu'il faisait depuis le début, mais le Tarenth n'entendait pas le laisser perdre une seule miette du récit qu'il allait lui raconter. Un récit hors d'âge mettant en scène des créatures Supérieures qu'eux mêmes ne pouvaient qu'à peine comprendre. Il lui relata toute la triste histoire de Néant. Comment elle avait commencé à s'intéresser à la création de ses frères et plus particulièrement à Armanda après qu'ils l'eurent quittée. Son incarnation sur ce monde, sa première rencontre avec les dragons et surtout LA rencontre. Ce dragon particulier tant par le physique que par l'esprit. Un dragon qui se nommait Vraorg et qu'elle apprit à apprécier et à mieux connaître, prenant la même forme que lui et finissant même par lui accorder temporairement la forme bipède de temps à autre, à sa demande. Il lui conta leur amitié, comment elle couru sur ce qui semblerait une éternité aux peuples mortels. Il lui décrivit la patience perverse de Vraorg, comment il attacha peu à peu l'Esprit à sa propre personne. Comment Väsà fini par succomber à ses charmes et au talent qu'il avait de se faire passer pour ce qu'il n'était pas. Il lui expliqua leur amour à sens unique, la façon dont le dragon soutira peu à peu et à force d'habiles cajoleries des pouvoirs de plus en plus puissants. Ces mêmes pouvoirs qui n'étaient réservés qu'aux Supérieurs et auquels il n'aurait jamais dû avoir accès. Il n'oublia pas de lui préciser à quel point les Esprits Supérieurs se mettaient en danger lorsqu'ils s'incarnaient, perdant alors une partie de leurs pouvoirs et plus particulièrement la prescience. C'est ainsi qu'il pu ensuite lui conter la façon dont le dragon qui n'en était plus vraiment un arracha le coeur de l'Esprit, par l'âme et par la magie. Qu'il la changea durablement, brisant au passage ce qu'elle était et finissant par être vaincu par la fureur des frères Créateurs. Mais sans que cela sauve Väsà...
Il acheva ainsi, sombrement :
"Celle que tu sers n'est pas Väsà. Elle n'a jamais haït les Créateurs au point de vouloir détruire le monde, elle leur a même fait une place au sein d'elle même, au sein du Néant. Les Esprits ont peut-être une façon de penser différente de la notre, mais il y a une chose qui demeure immuable que ce soit dans le monde ou dans le plan astral. Une soeur aimera toujours ses frères. En l'assistant dans son oeuvre de destruction, c'est Vraorg que tu sers. Son pire ennemi."
Ayant terminé son récit, il soupira. Il n'y avait que peu de chance que l'autre ne le croit de bout en bout mais il pensait l'avoir au moins ébranlé par ses révélations. L'argent de ses prunelles se plongea dans le vide du regard de celui qui n'était plus un prisonnier :
"A présent tu sais, à défaut de croire. Et tu as deux devoirs envers Néant. Le premier est d'aller rassembler le peuple Alayien, de lui éviter la destruction quand bien même elle s'est détournée de lui. Car qui te dit qu'elle n'en aura pas à nouveau besoin un jour ou l'autre ? Le second est plus solitaire, plus ingrat. Il t'attend au coeur de l'ancien domaine Tarenth, en dessous du royaume vampire. Tu dois y aller bien avant les Marcheurs. Parce qu'ils ne te feront aucune place dans leur communauté. Tu es fait pour marcher seul... Ou presque."
Un sourire mystérieux apparu sur ses lèvres, presque moqueur. Ce presque promettait quelques aventures et mésaventures à son interlocuteur. Pour tout dire il n'était pas tout à fait certain de ne pas l'envoyer tout droit à la mort... Mais après tout, il n'avait pas l'air de la craindre... Ayant dit ce qu'il avait à dire, il interrogea avec tranquillité :
"Iras-tu ?"
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Je ne suis pas ton ennemi [PV Aldakin] TERMINE Dim 14 Déc 2014 - 11:19 | |
| Froidement inexpressif, le sombre regard de l'ancien serviteur du Néant considéra brièvement la silhouette de celui qui se faisait appeler voyageur. Pour énoncer avec un tel aplomb que l'aînée des Esprits n'avait pas édicté la fin du monde, il fallait soit être particulièrement naïf, soit ignorer les plus récentes manifestations de l'entité supérieure. L'engloutissement des forêts elfiques avait pourtant été une première démonstration, un geste de sommation, une preuve du pouvoir suprême et incontesté de Néant sur l'oeuvre de la création. Ce qui était ne le devait qu'à la seule volonté de l'avatar du vide, celui-là même qu'Armanda et les Armandéens avaient refusé, bafoué, insulté et même agressé. Comment imaginer après cela que Väsà puisse encore tolérer l'existence de tels insectes, insignifiantes et éphémères créatures entre toutes lorsqu'on les comparait à l'éternelle suprématie d'un Esprit ? Aldakin ne pensait pourtant pas que son mystérieux visiteur fut naïf, pas plus qu'il n'aurait pu croire une seule seconde que ce dernier ignorait l'existence des perles au travers desquelles Néant phagocyterait le monde. Demeurait donc une dernière possibilité, d'autant plus intrigante qu'elle n'était pas la plus agréable à concevoir : Edwyn savait quelque chose que le Prêcheur déchu ignorait. Ou plus exactement, il pensait savoir quelque chose que le prisonnier ignorait. Et comme on pouvait raisonnablement s'y attendre, celui qui se prétendait un autre serviteur des esprits était parfaitement conscient du scepticisme avec lequel Aldakin avait accueilli son énoncé. Il semblait même s'y être préparé, offrant au général captif une alternative qui semblait difficile à refuser et qui, de fait, s'accompagna d'un geste de plus en faveur du prisonnier. Avait-il réellement l'intention de le libérer ? Cette pensée aurait presque, presque seulement, pu faire naître l'ébauche d'un sourire sur les lèvres du Prêcheur alayien. Et pour cause, lui n'avait jusqu'à présent manifesté aucune volonté d'évasion. Les chaînes, les portes, les gardes étaient autant de précautions inutilement prises à son égard : à supposer que les rebelles le lui aient demandé, Aldakin serait sagement resté assis sur le premier banc venu et y aurait tranquillement attendu que le monde eut fini de s'effondrer pour disparaître tel que Néant le souhaitait. Lentement, le général vint croiser les bras devant lui, massant machinalement ses poignets endoloris par l'étau d'acier dans lequel ils avaient été enfermés tandis qu'il écoutait le récit qui lui était tenu. Extraordinaire histoire s'il en était, mais pour avoir longuement servi les desseins d'un esprit supérieur, Aldakin savait à quel point l'étendue de leurs pouvoirs et la complexité de leur réalité pouvait dépasser jusqu'aux limites d'une imagination bipède. Alors le récit du Voyageur, fabulations et manipulations, ou au contraire réalité et fidélité ? La question demeurait ouverte, et le Prêcheur eut grand soin de se remémorer avec autant de détails que possible les différents chapitres de l'histoire qui venait de lui être contée. Le silence qui suivit la dernière question du Tarenth se prolongea ainsi pendant de longues secondes, puis de longues minutes. Parfaitement immobile tout le temps que dura cette silencieuse réflexion, Aldakin n'avait pas esquissé le moindre geste, se contentant de scruter de son insondable regard les traits de son visiteur. Finalement, après un temps qui put sembler difficile à estimer, il inspira profondément et se releva lentement, s'abstenant du moindre geste brusque pour ne pas laisser penser à une quelconque volonté d'agressivité de sa part. Sa voix aussi ténébreuse que son regard vint finalement résonner entre les murs de sa cellule tandis qu'il confirmait finalement :
« J'irais. »
Pour une raison et une seule : si le Voyageur disait vrai, alors il incombait effectivement au plus fervent adepte du Néant de s'assurer qu'il servait bel et bien la volonté de celle à laquelle il avait dédié sa foi et tout ce qu'il était. A l'inverse, si ce Ruddy lui avait menti et avait inventé cette fable du premier au dernier mot, à la poursuite d'un objectif connu de lui seul, le monde ne s'en éteindrait pas moins d'une manière ou d'une autre, et Néant verrait son désir réalisé. Dans un cas comme dans l'autre donc, Aldakin avait l'assurance d'agir dans l'intérêt de celle qu'il servait. Toutefois, il n'en précisa pas moins à l'égard de son libérateur :
« Je marcherais sur ton ancien domaine, Tarenth, mais quoi que j'y découvre, quoi que j'y affronte, n'espère pas te servir de moi pour contrecarrer les desseins du Néant. J'accomplis sa volonté et sa volonté seulement, je n'obéirais pas aux désirs de ses frères, ces mêmes frères qui n'ont pas hésité à trahir leur aînée pour la condamner à l'oubli et la déchéance. »
Une soeur aimera toujours ses frères, certes, dommage cependant que l'on eut toutes les raisons de douter de la réciproque. Laissant brièvement à l'écart ses atours de Prêcheur et Serviteur, Aldakin redevint le général d'armée qui, à l'époque de la campagne d'invasion alayienne, avait su mettre le continent à genoux en quelques mois seulement.
« La rébellion ne me sera pas amicale, pas plus que ne le sera l'Empire Kohan. J'ignore comment vous espérez me faire sortir mais je crois en savoir assez à votre propos pour deviner que cela ne vous posera pas de réelle difficulté. Néanmoins, une fois à l'extérieur, j'aurais besoin d'hommes : sans les pouvoirs que me conférait ma dévotion au Néant, je ne suis qu'un humain parmi d'autres... »
Avec toutes les fragilités et faiblesses que cela pouvait supposer. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Je ne suis pas ton ennemi [PV Aldakin] TERMINE Sam 20 Déc 2014 - 15:32 | |
| La réponse du serviteur résonna dans la cellule, elle avait le poids d'une décision inflexible, il n'en attendait d'ailleurs pas moins de lui. Les conséquences se firent aussitôt sentir sur le déroulement du destin et sa vision intérieure lui montra distinctement les quelques routes qui disparaissaient soudainement, effacées par le choix d'Aldakin du Néant. D'autres se faisaient plus nettes, parfois inquiétantes, parfois rassurantes. Edwyn aurait été bien en peine de dire laquelle finirait par être empruntée et par devenir réalité, il y en avait encore de nombreuses qui finiraient invariablement par s'effacer elles aussi, laissant la place à d'autres. Ainsi fonctionnait le destin, il ne se souvenait pas d'avoir déjà eu une vision claire et constituée d'une seule route dans toute sa longue vie. Oh bien sur quelques fois les chemins étaient moins nombreux et complexes, c'était souvent le cas après qu'un choix important ai été prit, mais ça restait rare. Il ne connaissait rien de plus compliqué et insondable que l'avenir. A se demander si les Esprits ne s'étaient pas moqué des Tarenths en leur offrant un tel pouvoir... Peut-être bien était-ce le cas après tout...
Cette hypothèse lui tira un léger froncement de sourcils, il y réfléchirait plus avant si on lui offrait le temps de le faire, ce qui était peu probable en vérité. Quelle importance de toutes façons ? Il était trop tard à présent pour s'inquiéter de ce genre de choses ou pour chercher à percer les véritables aspirations des Supérieurs. Il devait se concentrer sur le présent, et sur ce qu'il ne voulait surtout pas voir arriver. Il reporta donc toute son attention sur son interlocuteur, s'apprêtant à lui répondre et le laissant finalement reprendre et finir avant de parler tranquillement à son tour.
« Je n'ai aucun pouvoir là où tu va à moins de m'y rendre aussi, je crois même que je ne te verrai pas... Tu sera donc totalement libre de tes choix, et forcé de les assumer seul. Veille donc à ne pas te tromper, l'Aînée mérite mieux que cela. »
Une certaine sévérité s'était installée sur les traits qu'il empruntait depuis son arrivée sur le continent tandis qu'il continuait :
« Tu prend position sur un sujet dont tu ignore tout, étais-tu donc présent ? Prend garde Aldakin, Vraorg utilisera et retournera contre toi ces travers qui dorment au fond de ton cœur. Tes faiblesses sont sa plus grande force. »
Une force bien difficile à contrer, il n'était pas certain que les Armandéens y parviendraient, et encore moins confiant en ce qui concernait les Alayiens. Mais il n'avait pas d'autre choix que de leur faire confiance, il ne pouvait pas les aider à ce sujet. Par contre il pouvait répondre aux inquiétudes immédiates de son interlocuteur et il ne s'en priva pas :
« L'empire et les rebelles ne seront pas les adversaires les plus dangereux pour vous autres, Alayiens. Leurs souverains ont un raisonnement humain, ou elfique, ils voient en vous un ennemi à terre donc pas un danger immédiat. Les vampires sont différents, vous êtes leur priorité première. Wintel traquera et écrasera chacun d'entre vous sans exception avant de s'autoriser à reprendre ses propres activités. C'est ainsi qu'il fonctionne, il voit en tout ennemi capable de se relever un futur danger potentiel. Et il compte aussi se renforcer de cette manière, c'est un pragmatique, les guerriers Alayiens sont une formidable matière première à ses yeux... »
Il lisait sans mal le changement subtil d'attitude chez son interlocuteur, celui-ci avait endossé à nouveau son habit de général d'armée. Il saurait prendre la juste mesure de ce que le Tarenth lui révélait, et s'en servir pour contrer de son mieux les plans ainsi dévoilé du prince vampire. Ce dernier avait-il prit en compte cette possibilité ? Ce n'était pas impossible... Il n'ignorait plus vraiment les pouvoirs d'Edwyn, il en saurait sans doute de plus en plus grâce à Merithyn. Eh bien, qu'il essaie donc de prendre tout ceci en compte dans ses plans... Voilà qui lui vaudrait sans doute quelques sévères migraines. Amusé par cette pensée, Edwyn n'en continua pas moins :
« Sortons. Il y a tout ce qu'il te faut dans ces prisons, mais une fois dehors il te faudra compter sur tes propres capacités. L'armée Alayienne est éparpillée, vos pertes ont été colossales et sans les tatouages certains vont considérer qu'un Prêcheur n'est plus utile... Vous ne serez plus les vainqueurs, mais les proies. Tu devras leur faire accepter cette vérité au moins pour un temps, empêcher qu'ils ne se déchirent et surtout veiller à rester hors de portée des vampires. Ce n'est que lorsque tu te sera assuré de tout ceci que tu pourras les laisser pour accomplir ta propre quête. »
La porte s'ouvrit devant lui et ils sortirent très simplement. Les gardes dormaient encore paisiblement au bout du couloir et ne bougèrent pas lorsqu'ils leur passèrent devant. Les cellules qui étaient là n'étaient pas de la même veine que celle qui avait accueillit le Prêcheur, ce n'était pas un mur et une solide porte de bois doublée de magie qui retenaient ces prisonniers là mais plutôt des barreaux eux aussi renforcés magiquement. La plupart des prisonniers s'étaient rapprochés mais seuls certains d'entre eux intéressaient Edwyn. Il alla d'abord à l'une des cellules du fond :
« Bonjour Christan. Navré de troubler ton repos mais ton supérieur réclame tes services. »
La grille cliqueta en se déverrouillant, de même que quelques autres qui retenaient des Alayiens surprit. Un bruit de pas résonna un peu plus loin, signe de l'arrivée d'une patrouille, mais Edwyn prit tout de même le temps de se retourner vers celui qu'il avait appelé Christan avant de se préoccuper de ces importuns :
« Ne t'y trompe pas guerrier. Je te libère parce que j'estime que tu pourra te rendre utile mais cela n'expie pas pour autant tes fautes. Les atrocités que tu as commises ici te seront reprochées à un moment ou à un autre. De même qu'à vous tous. Il y a des actes qui ne peuvent être pardonnés. »
Et tandis qu'il parlait, son esprit se tournait vers une douleur qui finirait fatalement par réclamer son châtiment. Mais ce n'était pas le moment. Les gardes rebelles venaient de débouler face à eux, ouvrant de grands yeux devant cette scène et s'attirant un ordre laconique de la part du Tarenth :
« Dormez. »
Ils s'écroulèrent avec un bel ensemble mais il ne chercha pas à effacer ce qu'ils avaient vu de leur mémoire. Il n'avait pas l'intention de cacher ses actes, pas plus que de revenir ici d'ailleurs. Il voyait déjà d'ici les conséquences que tout ceci aurait, c'était un choix qu'il faisait sans hésitation. Se tournant vers les Alayiens qui pour la plupart s'étaient précipités dans une petite pièce attenante pour récupérer leur équipement, il expliqua :
« Je peux créer un vortex pour vous faire sortir d'ici mais il faudra d'abord se rapprocher de la surface afin que la dépense énergétique ne soit pas trop colossale. Et je ne pourrais venir avec vous, me téléporter moi-même est plus difficile que d'envoyer d'autres objets ou personnes d'un endroit à l'autre. Je sortirais d'une autre façon. »
Il était de toutes façons à peu près certain qu'ils n'auraient pas de réelle inquiétude concernant son propre sort. La plus grosse difficulté allait consister à parvenir à se déplacer dans Aigue Royal sans se faire trop repérer et jusqu'à parvenir dans une galerie assez proche de l'extérieur pour qu'il puisse les y envoyer. Son pouvoir de métamorphose ne marchait que sur lui même, un sort d'illusion aussi massif serait épuisant. Il allait devoir se débrouiller autrement.
« Cela ne va pas beaucoup leur plaire. Mais tant pis. »
Il ouvrit la main devant lui, de la même façon qu'il l'avait déjà fait lorsque lui et Verith avaient dû affronter le Prêcheur afin de récupérer la pièce de Feu. L'air vibra aussitôt et se fit chatoyant tandis que le bouclier apparaissait. Il prit rapidement une couleur blanche et transparente tandis que le Tarenth le manipulait pour qu'il entoure entièrement tout le groupe. Plus rien ni personne ne pourrait désormais les atteindre, sauf un esprit supérieur évidemment mais il ne craignait pas trop d'en rencontrer au détour des galeries. Tournant la tête vers les Alayiens, il leur désigna la sortie de la prison non sans ironie :
« Après vous ... »
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| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Je ne suis pas ton ennemi [PV Aldakin] TERMINE Dim 21 Déc 2014 - 10:35 | |
| 5 jours qu'il se retrouvait enfermé dans cette cellule, et 5 jours de trop à son goût... Il commençait vraiment à en avoir assez, il s'ennuyait à un point... Cela, et le fait qu'il était coincé dans cette petite cellule d’à peine 2 mètres carré à ne pouvoir rien faire à part ruminer sa vengeance, faire des pompes, et tenter de décrypter les deux trois livres qu'il avait pu obtenir auprès de ces rats de gardiens... Bon il arrivait à lire a peu près convenablement pour le coup même s'il ne savait vraiment pas quel genre d'utilité pourrait représenter pour lui ce genre de savoir... Dans tout les cas il était de plus en plus énervé par cette enfermement, il avait l'impression d'être une bête en cage. Heureusement que les prières étaient une bonne occupations aussi, ils ruminait d'ailleurs au fait qu'il n'avait plus ces tatouages, encore une manigance de ces abominations de la magie comme il y en avait eu une lors de la bataille des bois sombres, ils avaient faits quelque chose à Néant. Ou bien c'était autre chose. Qu'importe il ne relâcherait à aucun moment le zèle qu'il mettait dans ses prières, et dans sa foi, en espérant qu'un signe favorable apparaisse comme le retour de ses tatouages... Néant finirait bien par apparaître à nouveau cela ne faisait aucun doute pour lui car après tout elle n'avait jamais abandonné le peuple alayien jusque là... Néant était juste, et il croirait en elle jusqu'au bout. Il suffirait juste de ne pas cesser d'y croire.
Et en ce cinquième jour, alors qu'il entendait de loin des ronflements qui l'horripilaient, et qui lui donnaient envie de frapper quelqu'un, ou quelque chose, il entendit une voix soudainement s'élever en face de sa cellule, alors qu'il était en train d'essayer de se concentrer sur une prière envers l'unique. En relevant le regard quelques instants plus tard il reconnut après moult réflexions le personnage étrange qu'il avait croisé plusieurs mois auparavant ? Qu'est-ce qu'il faisait ici celui-là ? Qu'est-ce qu'il disait ? Comment cela son supérieur réclamer ses services ? L'esprit de Weren perplexe commença à se demander ce qui se passait...
Puis la porte de sa cellule s’ouvrit, Christan hésitant, et qui ne semblait pas vraiment en croire ses yeux se leva lentement, et tâta pour voir si ce n'était pas là une illusion magique de l'autre hurluberlu pour tenter de lui faire miroiter un faux espoir, mais il semblerait que non... Se demandant encore qu'est-ce qui se passait il sortit de la cellule se sentant tout à coup une fois en dehors bien mieux qu'a l'intérieur... Effectivement cela faisait du bien pour le coup, mais il n'était pas encore sorti d'affaire surtout qu'il ne savait pas encore ce qu'on lui voulait vraiment.
L'autre par la suite lui dit qu'il payerait pour ses crimes. Quel crime ? Pensa t-il dans un roulement d’œil agacé. Ne préférant rien dire car après tout il avait accompli la volonté de l'unique, et en cela tuer chacun de ces rats de rebelles comme il l'avait fait auparavant était une action digne de louanges, d'éloge, on devrait peut-être même le décorer pour cela, mais pour Weren les décorations sont superflus de toute façon car la seule chose qui compte selon lui pour un vrai fidèle c'est le regard que lui porte l'unique, et non les êtres mortels. Et il avait accomplis son devoir rien d'autre ne comptait réellement au fond...
Néanmoins ses idées s'éclaircirent légèrement quand il vit non loin le serviteur du Néant, Christan qui se demandait ce qui était en train de se passer conclut que dans tout les cas la seule personne à laquelle il pouvait investir sa confiance en ces lieux était l'élu de l'unique. Et qu'il vaudrait suivre ce dernier aveuglément pour faire comme la volonté de Néant le désirait.
Et comme il était normal de le faire Christan se mit au gardes vous à la vue du serviteur du Néant. Ce dernier avait été libéré lui aussi ? Il sentit soudainement que cela allait être une belle évasion s'il arrivaient à sortir d'ici, enfin cela n'empêche pas qu'il faudrait qu'on lui explique la situation car là il n'y comprenait rien décidément. Qu'est-ce qu'un infidèle pratiquant la magie faisait au côté du Grand Aldakkin du Néant, et pourquoi il venait les libérer ? Mais bon c'était sans doute d'une certaine façon la volonté de Néant, et dit-on que la volonté de l'unique est impénétrable. Dans tout les cas Weren se dit qu'il ne valait mieux pas s'inquiéter de cela pour l'instant... Le moment de poser les questions viendrait plus tard pour lui...
« Qu'est-ce qui se passe bon sang ? » Fit échapper néanmoins l'un des prisonniers alayiens non loin à son tour. Il posait là une question que tout le monde se posait effectivement...
D'ailleurs avec les siens il alla récupérer son équipement en voyant que celui-ci était entreposait non loin... Ah ce que cela faisait du bien ! Pensa t-il en mettant sur lui son armure lourdes après avoir convaincu avec quelques paroles ferme un soldat non loin de l'assister. Sentir le poids de métal sur son corps, le frottement du cuir de sa tenue de protection, et son casque protecteur sur sa tête. Il ce sentait à nouveau lui-même, cela, et sa hache avec laquelle il fit même quelques moulinets pour voir si les quelques jours de détention ne l'avaient pas rouillés, mais il semblerait que non. Que Néant soit bénie ! Pensa t-il au plus profond de son être. Dans tout les cas il ne mit pas longtemps à être à nouveau paré, et équipé alors que le vieillard leurs expliquait qu'il comptait les faire sortir par un vortex.
Un vortex ? Comme ceux des serviteurs du Néant ? Ce vieillard l'étonnait décidément, et sincèrement il avait envie de demander qu'on lui explique la situation clairement, mais l'alayien trop excité par sa liberté nouvellement retrouvée, et surtout sachant qu'il valait mieux ne pas trop s'attarder plus que de nécessaire ne posa pas la question... Et puis de toute façon il n'obéissait qu'aux ordre d'Aldakkin du Néant. Il ne traversait ce vortex qui si ce dernier l'ordonnait, pas autrement, cet excentrique se ramenait avec ses grands airs, mais pour l'alayien le seul à avoir la moindre autorité ici était l'élu de l'unique.
« Quels sont vos ordre seigneur Aldakkin ? » Dit-il calmement d'un ton zélé, et ferme. A l'écoute attentive des paroles su serviteur du Néant. A un tel point que même si l'ordre lui demandait de revenir en cellule Christan obéirait, même si heureusement il y avait peu de chance que ce soit le cas...
Puis une sorte de dôme de couleur blanche, et transparente les enveloppa, Christan lança un regard réprobateur par réflexe envers le voyageur en voyant ceci, mais attendait surtout de voir la réaction du prêcheur... C'était de la magie que ceci, pourquoi tolérez-ils cela ? Il n'en savait trop rien, mais préférant oublier ces choses là sinon il risquait de s'énerver Christan montra l'exemple, et passa en premier sans pour autant sortir du bouclier étrange que venait de dresser le voyageur autour d'eux, mais avant il posa une simple question, deux en faîte.
« Qui êtes vous ? Et pourquoi nous aidez-vous ? » D'une voix assez sceptique pour le coup... Une question qui lui brûlait les lèvres à vrai dire depuis qu'il était sortit de sa cellule... Il s'était retenu d'ailleurs de peu de demander qu'est-ce qu'il faisait là avec une vermine de la magie, et pourquoi s'abaissaient-ils à accepter son aide visiblement, ou même ne serait ce que pourquoi ils ne répandaient pas ses tripes au sol... |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Je ne suis pas ton ennemi [PV Aldakin] TERMINE Sam 27 Déc 2014 - 15:45 | |
| La douleur qui lui transperçait les poignets s'amenuisât progressivement à mesure que le flux sanguin, auparavant entravé par les chaînes trop fermement serrées, reprenait son cours normal dans les veines du serviteur alayien. Sans plus s'y attarder, Aldakin rectifia machinalement son allure, époussetant sa chasuble et vérifiant la bonne tenue des boucles de cuir qui maintenaient sa tunique tandis que son libérateur et allié provisoire lui prodiguait ses derniers conseils. Difficile de savoir quel crédit leur accorder, mais la méfiance naturelle du général déchu l'empêchait de totalement les ignorer pour autant. Il conserverait précieusement ce récit et ces avertissements dans un recoin de sa mémoire et saurait s'en souvenir si le besoin s'en faisait sentir au cours de son périple à venir, mais il n'en répliqua pas moins avec la ferveur religieuse qui était la sienne :
« Nul ne peut se tromper en accomplissant la volonté du Néant. »
Mais qu'en serait-il si cette même volonté se trouvait altérée par une entité dont les pouvoirs étaient comparables à ceux des Esprits ? Devrait-il s'y opposer pour servir au mieux les intérêts de celle qu'il vénérait ? Cela semblait en totale contradiction avec la définition même de la servitude, avec les discours dont le Prêcheur avait si solennellement abreuvé ses adeptes et autres disciples. Depuis quand un outil prenait-il l'initiative de décider pour celui qui le maniait ? Le seul fait que la question lui soit venue à l'esprit lui donnait la nausée, de telles pensées étaient autant de blasphèmes envers les écritures, dont il avait lui même rédigé de nombreux textes, et le Prêcheur aurait jadis sévèrement puni quiconque eut osé lui faire part de semblables doutes. Mais, car il y avait un mais, il devait aujourd'hui prendre en compte le récit que lui avait tenu ce Voyageur et la possibilité que celui-ci n'ait pas menti. Le visage sombre, Aldakin repoussa ces réflexions pour se concentrer sur sa situation plus immédiate : à en croire Edwyn, il aurait tout loisir de spéculer sur ces questions pendant son épopée solitaire. L'urgence à présent, c'était de reformer une troupe capable de l'accompagner hors de cette cité souterraine.
« J'ai souvent combattu les vampires depuis mon arrivée sur Armanda, je connais leur perfidie. Nous nous en tiendrons éloignés... »
Du moins, aussi longtemps que lui et ses hommes ne pourraient plus compter sur le terrible verre noir pour décimer les rangs de leurs dangereux adversaires.
« Quant à mes hommes, ce n'est pas la première fois que notre peuple doit affronter une telle situation : la mise à l'épreuve de la foi est un cycle essentiel pour la purification de notre culte. Les faibles seront écartés, les forts comprendront. Ils me suivront, se relèveront et feront la grandeur de l'Alayia si telle est la volonté de celle en qui nous croyons. A présent, je vous suis. »
Joignant le geste à la parole, le grand alayien emboîta le pas lent et tranquille de son escorte. Son ténébreux regard effleura les silhouettes endormies qu'ils enjambèrent mais il ne posa pas la moindre question. Peu lui importait le comment : Ruddy s'était engagé à le faire sortir et c'était tout ce qu'avait besoin de savoir le captif. Les deux hommes atteignirent bientôt les cellules dans lesquelles avaient été enfermés les alayiens capturés pendant la débâcle. La vue du Prêcheur calma rapidement l'effervescence qui s'était emparée des prisonniers tandis que le Voyageur les libérait, avec toujours la même facilité. Sans surprise, de nombreuses questions se bousculaient dans les esprits mais le moment n'était pas particulièrement bien choisi pour se lancer dans les explications.
« Les réponses viendront plus tard, pour l'instant, sachez seulement que Néant a été trompée et qu'il nous appartient de rétablir sa vérité. »
Conscient de l'importance qu'accordaient les Alayiens aux pratiques religieuses, Aldakin profita de ce que leur libérateur avait maîtrisé la garde pour accorder quelques mots de bénédiction issus d'une prière populaire à ses hommes, apposant la main sur chacun d'eux tandis qu'ils défilaient devant lui et récupéraient leurs armes et équipements. Finalement, le Prêcheur récupéra à son tour sa lance et son bouclier avant de ramener son attention sur la troupe qui se tenait devant lui. Un soldat se détacha bientôt du lot pour demander ses consignes, celui-là même qui avait rapporté la pièce de Feu du désert quelques mois plus tôt.
« Rassemblez les hommes, pour l'instant, nous devons nous concentrer sur notre évasion. »
Et quand bien même cela impliquait-il d'avoir à user d'artifices tels que la magie, Aldakin pas plus que ses hommes n'étaient alors en mesure de faire la fine bouche. Mais tous ne devaient pas avoir la même perception des choses, aussi, le Prêcheur fit-il taire d'un signe autoritaire les objections que n'avait pas manqué soulever le geste de leur libérateur et le petit groupe put finalement se mettre en marche. Toutefois, il n'était pas nécessaire d'être particulièrement perspicace pour deviner qu'un vent de révolte menaçait souffler parmi les évadés : le recours à la magie était perçu comme une faiblesse de la part des Alayiens, et l'image de leur général pâtissait sévèrement de l'aide que prétendait lui apporter le Tarenth.
« Weren ? Lorsque nous serons sortis d'ici, je vais avoir besoin d'un officier susceptible de m'assister dans la réorganisation de l'armée, je vous élève donc au grade de lieutenant de l'armée alayienne. Votre première tâche sera de veiller à identifier ceux dont la foi pourrait avoir été ébranlée par tout ceci : j'entends les murmures que s'échangent les hommes, et je ne veux pas risquer un acte de sédition. » |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Je ne suis pas ton ennemi [PV Aldakin] TERMINE Sam 3 Jan 2015 - 18:29 | |
| HJ : voilà, l'évasion se termine, ça va être difficile de faire durer. Si ça vous va comme ça vos posts peuvent être une conclusion (une fois assez proche de la surface vous pouvez dire qu'Edwyn crée le vortex et que vous partez). Le contexte permet difficilement de faire plus mais les intrigues continuent ^^
Il avait haussé les épaules suite aux paroles du Prêcheur, et n'avait pas cherché à faire preuve du moindre tact :
« Alayia n'est plus depuis fort longtemps. Il serait temps que vous l'acceptiez tous. »
Mais il n'insista pas, c'était là un sujet délicat pour un peuple. Perdre la terre qui vous avait vu naître, et avait vu naître vos ancêtres... Et se savoir aussi en grande partie responsable de cette perte... C'était une douleur qu'il connaissait, aussi ne retournerait-t-il pas plus le couteau dans la plaie. Tout comme les Armandéens avaient oublié Angelhan, les Alayiens finiraient fatalement par oublier l'Alayia. Et c'était sans doute mieux ainsi.
La façon dont Weren avait demandé ses ordres au serviteur ne lui avait pas échappé, le rassurant même quelque peu. Aldakin du Néant aurait à batailler longuement pour regagner son entière influence sur le peuple Alayien tout entier mais au moins avait-il encore quelques soldats loyaux à ses ordres. Cela et ses talents de meneur devraient faire le reste, il le fallait d'ailleurs ou bien l'avenir d'Armanda se jouerait sans les Alayiens. Ce qui serait assez dommage après tout maintenant qu'ils étaient ici... Il contint tout de même un petit sourire satisfait en entendant la réponse du Prêcheur, si il acceptait l'éventualité que Néant ai pu être trompée alors il était mûr pour son destin. Mais Edwyn était trop poli pour laisser la question de Weren sans réponse, aussi consentit-il à ralentir son pas quelques secondes :
« On m'appelle Edwyn, ou le Voyageur. Je suis ici pour empêcher la destruction de ce continent et si possible de ce qui se trouve dessus. Vous êtes dessus, donc je vous aide. De plus il semble que la réussite de ma mission passe par votre liberté. »
Et plus particulièrement par celle du Prêcheur mais il était fort possible que ce garçon là et sa lourde armure ai aussi son rôle à jouer, comment savoir ? Il y avait là des lignes d'avenir trop complexes qu'il ne gaspillerait pas son énergie à tenter de lire, à quoi bon puisqu'elles changeaient tout le temps ? Quand on était un Tarenth, on apprenait très tôt à se faire une raison au sujet des caprices du destin. Il était très facile d'avoir une influence sur son cours mais très difficile de savoir ce que cela donnerait exactement, il arrivait même très souvent que le résultat obtenu soit exactement contraire à ce qui était attendu à la base. Edwyn ne pouvait que prier que ce ne soit pas le cas cette fois, mais après tout il voyait difficilement comment il pouvait infliger un sort pire à Armanda que celui vers lequel il se dirigeait... Perdu pour perdu, il fallait tout tenter.
Alors qu'il s'avançait lentement, une fugitive vision de lui-même répandant ses entrailles au sol lui passa devant les yeux. La probabilité d'un tel événement était si faible et si entremêlée de milliards de prérequis inatteignables qu'il avait certainement plus de chance de voir le continent s'envoler en chantant un couplet d'amour que d'y être vraiment confronté. Ses prunelles se durcirent malgré tout et le bouclier qui les entourait prit une inquiétante teinte rougeâtre, vieil écho résonnant du passé. Il ravala pourtant son irritation, refusant de satisfaire son ego pour plutôt conforter le Serviteur dans sa position :
« Si votre Prêcheur ne souhaite pas ma mort Christan Weren, je doute qu'aucun d'entre vous ne soit en droit n'émettre ne serait-ce que la moindre pensée de meurtre à mon égard. »
Il lui jeta un regard perçant mais insondable. Le fait qu'il aurait pu tous les éradiquer de la surface de ce continent sans bouger un cil ne faisait évidemment aucun doute mais il était plus adroit de mettre sa survie sur le compte des décisions du général Alayien que sur sa propre puissance. Cela titillerait sans doute moins leurs propres égos et ne nuirait pas à la marge de manœuvre déjà bien réduite d'Aldakin.
Les premiers problèmes avec les rebelles leur tombèrent dessus dans les minutes suivantes, il aurait été difficile de traverser tout Aigue-Royal ainsi sans se faire remarquer... Les cris d'alarme retentirent et très rapidement la nouvelle que le Voyageur trahissait les rebelles se répandit, laissant Edwyn de marbre. Il n'avait prêté allégeance à personne à ce qui lui semblait, il ne savait pas même pas ce que c'était véritablement qu'une allégeance. Ou alors il ne voulait pas le savoir... Ce qui était sur c'est que des flèches vinrent rapidement se heurter à son bouclier, puis des sorts, et enfin de francs coups de lames et armes diverses. Le chemin devait eux était en train de se boucher à mesure que les soldats rebelles arrivaient pour tenter sans grand succès de s'en prendre au bouclier de protection. Forcé finalement de stopper leur avancée, Edwyn ordonna aux Alayiens :
« Ne tentez pas de sortir du bouclier, et ne blessez personne. Je vais les écarter »
Son calme apparent excitait la rage des rebelles, certains visages connus cherchant même à l'interpeller. Mais il était sourd à tout appel, inexorablement sa magie les écartaient les uns comme les autres et à nouveau le petit groupe reprenait sa route, se frayant lentement un chemin malgré toute la résistance adverse.
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| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Je ne suis pas ton ennemi [PV Aldakin] TERMINE Sam 3 Jan 2015 - 21:00 | |
| Les réponses viendront plus tard... Une justification qui lui convenait bien à y réfléchir car par le Néant Christan n'avait aucune envie de pourrir ici éternellement. De toute manière Aldakkin du Néant devait forcément avoir de bonne raison de faire ceci, il ne pouvait en être autrement après tout. Comment un simple soldat comme Christan, ou bien les autres pourraient ne serait qu'oser remettre en doute la parole du prêcheur? Non ce n'est pas tolérable que cela, car les serviteurs du Néant sont les élu de l'unique, et leurs paroles n'est que vérité pure, leurs actes n'est que justice, et surtout volonté du Néant. Se rebeller contre-eux, ou ne serait-ce que douter est un acte qui mérite en lui-même mille fois la mort...
Dans tout les cas il fut honoré de voir que le prêcheur bénissait chacun d'entre-eux, et alla même jusqu'a les toucher individuellement, rien que cela gonflait d'autant plus la ferveur de Christan, ce dernier était de toute façon déjà près à massacrer n'importe qui pour sortir d'ici, cela ne faisait qu'amplifier son désir de liberté pour pouvoir à nouveau servir l'unique comme il se devait, mais ne serait-il pas honteux de s'échapper d'ici tout seul? Christan voulait certes sortir, mais il le ferait seulement avec le prêcheur, sinon la honte serait bien trop grande pour lui. Le peuple alayien avait à nouveau besoin d'Aldakkin du Néant. Cette opportunité était donc à saisir… Il ne cessait de louer le Néant pour cette chance qui lui était offerte à lui, et à son peuple.
« A vos ordres. » Se contenta t-il donc de répondre aux paroles du prêcheur, Christan n'était peut-être pas un commandant né, mais il savait comment avoir de la poigne. De toute manière ceux qui n'obéiraient pas n'étaient clairement pas digne de sortir d'ici… D'ailleurs il nota au passage ceux qui émettaient des objections, et qui semblaient fustiger. Comment osaient-ils ? Dans tout les cas après quelques encouragements plus, ou moins ferme le groupe pu se mettre en route. Mais le seigneur Aldakkin l'arrêta un instant pour lui remettre une promotion inattendue.
Lui lieutenant ? Lui officier ? Eh bien cela confiait à juste titre la fierté de l'alayien qui fit un salut militaire, et se fendit d'un simple.
« Au nom du néant j'entend, et j'obéis. » Il allait pouvoir avec ferveur, et application à son poste malgré le fait que cela était nouveau à vrai dire pour lui . Mais cela voulait dire qu'aux yeux du prêcheur il en était digne donc autant ne pas décevoir. Et faire de son mieux pour servir le Néant.
Il alla donc s'occuper de raffermir la conviction des hommes, il vit d'ailleurs l'un d'entre-eux qui émettait décidément beaucoup de doutes depuis le début, et se montrer un peu trop séditieux à son goût… Christan après l'avoir agrippé de la main gauche lui mit une bourrade de son gantelet en acier droit , et laissa le maraud inconscient à terre avec le visage maculé de sang s'écoulant de son nez cassé ... Il n'avais pas de temps à consacrer à ce traître, ce dernier pourrirait en cellule cela lui apprendrait le prix de ce genre de choses... Il venait de perdre sa chance d'être libre, et les quelques autres séditieux dans le groupe se firent tout de suite bien plus discret tout à coup… une bonne chose de faîte !
Puis le voyageur. Comme il se nommait lui tenu des propos bien obscurs. Encore un qui avait sans doute des secrets, ou bien d'autres choses qu'il ne disait pas, et sans doute à raison. Bah ! Les amis d'aujourd'hui ne sont que les futurs ennemis de demain après tout surtout quand ces amis suinte la magie immonde… Après est-ce que cet idiot voulait vraiment sauver ce continent impur ? Et de quoi ? Il n'en savait strictement rien, et de toute façon il verrait bien. Tant que les intérêts de cet Edwyn ne concurrençait pas ceux du prêcheur la hache de guerre pouvait rester accroché à la ceinture…
« Cela est vrai. » Répondit-il froidement par la suite aux paroles de cet Edwyn, de toute manière il ne comptait pas discuter des choix du prêcheur... Par contre les soldats alentours commençaient à se demander si Aldakkin du Néant n'était pas victime d'un « sortilège » , et était manipulé en secret par ce voyageur ? Christan lui pensa juste que c'était là des foutaises car un serviteur du Néant est invulnérable à l'impureté magique...
Néanmoins, alors qu'il s'apprêtait à nouveau à ramener la lucidité dans les crânes embrumés de quelques andouilles de façon très directe les rebelles vinrent les déranger… Ce n'était pas vraiment pour lui déplaire pour tout avouer… Cela apporta une distraction aux hommes qui pensèrent à tout autre chose, et même s'ils ne se battirent pas le fait de pouvoir voir les rebelles impuissants réjouissait presque certains fidèles même si à vrai dire il y avait plus de raison d'avoir honte qu'autre chose vu les moyens honteux utilisés pour arriver à un tel résultat…
Mais au final aussi honteux que ce soit cela était du moins efficaces, et il arriva enfin le moment où après une traversés de cette cité rebelle qui avait plus l'apparence d'une promenade de santé que d'une bataille, où cet Edwyn ouvrit un vortex sous les yeux des fidèles… Christan resta immobile, et silencieux . Avant de laisser calmement passer le prêcheur en premier après tout honneur au représentant de Néant sur terre. Surtout qu'il pouvait bien attendre quelques secondes de plus avant de goûter à la liberté. Être Sortit aussi vite de captivité était déjà très bien sans en plus perdre toute dignité en fonçant comme un crétin sur le portail comme certains l'auraient faits d'ailleurs s'il n'avait pas calmé les choses de manière très ferme... En tant que nouvel officier il devait donner l'exemple après tout... |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Je ne suis pas ton ennemi [PV Aldakin] TERMINE Dim 11 Jan 2015 - 11:52 | |
| En d'autres temps et d'autres lieux, sans doute Aldakin aurait-il lui-même égorgé le blasphémateur qui eut ainsi osé prononcer l'extinction de l'Alayia, patrie du culte auquel s'était entièrement dévoué celui qu'on surnommait Prêcheur. Le continent avait certes été dévasté, sa grandeur souillée, sa magnificence ternie par la jalousie des sept Parjures, mais jamais l'Alayia ne pourrait être totalement détruite, tant elle vibrait dans le coeur et l'âme de ceux qui en étaient originaires. Pour l'instant cependant, ce Ruddy représentait le seul espoir qui leur restait encore de sortir d'ici, aussi Aldakin consentirait-il à fermer les yeux et les oreilles pour ignorer les multiples raisons qu'il avait d'exécuter ce prétendu serviteur des Esprits. Et apparemment, il n'était pas le seul à souhaiter pouvoir éventrer le maladroit : que ce fut par ses propos insidieux ou sa magie, le Voyageur s'attirait l'animosité des ouailles du Prêcheur et en semblait, de plus, parfaitement conscient. Toutefois, Aldakin ne manqua pas saisir l'opportunité qui lui était donnée de conforter ses hommes quant à la nature exacte de la collaboration qui le reliait au blasphémateur :
« Ne jugez pas si rapidement de ce que je peux souhaiter ou non, Ruddy, je ne fais que vous accorder un sursis. Lorsque j'aurais pu constater la véracité de vos dires, alors seulement pourrais-je envisager votre absolution... »
Quant à savoir si elle lui serait effectivement accordée, il était encore beaucoup trop tôt pour le dire. Quoi qu'il en soit, la froide menace qui auréolait les mots était parvenue à trouver écho parmi les Alayiens et les murmures de doute s'apaisèrent quelque peu. A quel point le Tarenth avait-il sciemment offert cette occasion au Prêcheur de raffermir son autorité auprès des siens ? Difficile à dire, mais Aldakin ne s'en plaindrait pas, ce d'autant plus qu'il avait été parfaitement sincère dans son propos. Ainsi, entre les propres interventions du religieux et les méthodes un tant soit peu plus... percutantes... de son nouveau lieutenant, le petit groupe d'évadés se fit rapidement beaucoup plus discipliné. Et de la discipline, il en fallut pour traverser les rangs de rebelles furieux qui assistaient, impuissants, à la spectaculaire évasion de leurs ennemis.
Finalement, Alayiens et Tarenth atteignirent l'une des galeries supérieures, suffisamment proche de la surface que pour permettre au chef de file d'ouvrir un vortex en tout point similaire à ceux dont usait autrefois le Serviteur du Néant. Il fallait faire vite à présent, car à n'en pas douter, les rebelles préparaient déjà les cavaliers qui auraient pour mission de battre la campagne à la recherche des fuyards. Par chance, la bataille encore récente les empêchait de mobiliser autant d'effectifs qu'ils auraient pu le souhaiter, il ne tenait plus dès lors aux Alayiens que d'exploiter ce maigre avantage pour ne pas risquer être repris. Sans un mot, Aldakin accorda un dernier regard à son libérateur puis s'engouffra dans le portail qui le mena aussitôt entre les arbres d'un bois touffu, non loin d'Althaïa. Ce qu'il adviendrait du Voyageur à présent ne le concernait plus, seul importait pour lui de reformer une troupe capable de se défendre contre leurs ennemis. Un à un, les prisonniers désormais libres de leurs mouvements rejoignirent leur guide spirituel et se rassemblèrent autour de lui pour prendre leurs ordres.
« Il est plus prudent de nous séparer pour l'instant, les rebelles n'accepteront pas si facilement de laisser s'échapper leurs prisonniers. Nous nous retrouverons dans dix jours, sur la rive est de la Wylorel, près du pont dit du boiteux. »
Puisse Néant guider leurs pas. |
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