Le ciel d'or et de rosé laissait lentement sa place à la paisible noirceur d'une nuit d'Avril. Un peu partout dans la ville, de petites flambeaux, pareils à des étoiles diffusaient faiblement leur lumière dans la ville. Certaines flammes bougeaient, vendant ainsi la position de leur propriétaire, d'Autre restait bien immobile afin de désigné un tournant, un commerce, ou une porte menant à un quelconque établissement. Des auberges et des tavernes émanaient des rires et des cris festifs, avec leur ombres dansantes devant les fenêtre, pareil à un spectacle pour le passant curieux. Le palais et la haute villes brillaient comme à leur habitude de mille feu, attirant les regards envieux et dissuadant les voleurs de tenter leur chance. Les totems étaient toujours troublés, la guerre faisait toujours rage, mais devant cette nuit tombante à Gloria, tout le monde semblait avoir repris leur petite habitude, comme si le monde avait toujours été ainsi, inchangé. Mais ce n'était pas le cas. Certain comportement venant de certaine personne avait drastiquement changé à la suite du dix de Mars. L'homme en noir en était la preuve d'ailleurs.

Après s'être sommairement nettoyé dans sa chambre, l'assassin s'était simple vêtus d'un pantalon noir et d'une paire de bottes. Il avait ensuite passé dans la réserve, mouchoir devant le nez afin d'éviter un autre malencontreux accident. Plusieurs aliments, bouteilles et un haut-le-cœur plus tard, l'homme avait retrouvé le rez de chaussé et avait rapidement détalé en direction de la cage d'escalier, jouant sur la discrétion afin de ne pas attirer le regard des clients. Il grimpa calmement les escaliers, bientôt joins par Nox, qui se posa sur le bras tendus de l'homme masqué. Bien que légèrement douloureuse, la griffe de métal faisait bien son travail, de ce que l'assassin pouvais voir. Son oiseau avait retrouvé une agilités certaine avec cette dernière. C'est donc les bras chargé d'aliment et d'un drôle de visiteur qu'il sortit finalement sur le toit de l'auberge, là où les flambeaux devenait lucioles.

Il disposa les fruits et la viande grillé sur le bords d'une petite jardinière bordant un bac en bois simple. Les plantes décoratives et les fleurs qui embellissaient l'endroit avaient été taillé au ras de la terre suite à la nuit du 10 Mars, où tout avait sembler vouloir ne pas agir comme il se devait. Loin d'être intéressé face à l'éventualité de possédé des plantes au potentiel meurtrier insoupçonné, l'assassin avait tout simplement eu la brillante idées de raser la verdure. À chaque semaine, un coup était redonner aux végétaux, soit par le Corbeau, soit par un autre oiseau, histoire de conserver un petit havre de paix à la porté de tous. Et en parlant de paix, l'assassin avait eu la brillante idée d'indiqué à ses employés que le toit n'était pas accessible pour toute la soirée. Il avait la ferme intention de passé du bon temps, peut-être finirait-il par s'y plaire d'ailleurs. Cela n'était pas mauvais, même en y repensant de temps à autre. Avoir du plaisir était plus que le bienvenu, tant que cela n'influençait pas sa vie professionnelle, bien évidement...

Couché sur le dos, sous la chaleur écrasante de la canicule maintenant habituel, l'assassin contemplait les étoiles qui commençaient à apparaitre sur le plafond céleste. Il ferma les yeux lorsque le sol se mit à trembler doucement, l'espace d'une minutes environs. Autre phénomène extraordinaire devenu banale avec le temps. C'était presque le bienvenue en fait, cela permettait de rappeler à l'assassin qu'il vivait toujours sur la terre ferme, même si son esprit vagabondait à travers la ville. Il fut vivement rappelé à lui même lorsqu'il entendit les gond de la porte menant au toi grincé longuement et faiblement. Il ne broncha pas. Le vent portait déjà l'odeur de l'intruse. Un sourire étira le visage de l'homme masqué. Elle était venue... Il ne la voyait pas, de par sa fainéance momentané, mais il faisait confiance à son nez, même si ce dernier lui jouait des tours ces dernier temps...

-Vous êtes... Venu... Cela me... fait chaud... Au cœur... Je ne pensais... pas que... Vous accepteriez... Mon invitation... Pour tout vous... Vous dire... Mademoiselle...

Puis le Corbeau se redressa, apercevant du coin de l'œil la petite matrone qui venait de le rejoindre. Il étira son bras et saisis une fiole relativement petit, qu'il porta à ses lèvre tout en retenant son inspiration. Déjà désagréable au préalable, son médicament était devenu un calvaire après les évènements chaotiques de la perturbation magique. Il l'aidait cependant à s'exprimer, alors il faisait avec. Il retint une grimace après avoir but le liquide épais et redéposa la fiole près de Nox, posté tel un guet près des nombreux mets que l'assassin avait apporté. La quantité avait été prévus pour trois à quatre personnes, de quoi sustenter un appétit monstre l'espace d'une soirée à deux. Il sourit en direction de la nouvelle venu, heureux de sa présence. L'heure n'était pas au question, même si ces dernières abondaient comme toujours dans le crane de l'assassin. Non, sur le moment, il allait se reposer comme la matrone lui avait demandé. Et cette dernière allait être présente pour confirmé les faits...

Autone était rentrée chez elle après la conversation qu'elle avait eu avec Saemon dans le parc. Elle réfléchissait un peu à ce qu'il lui avait dit, ou plutôt ce dont il l'Avait prévenue: les dangers de travailler pour le trésorier. Mais ce qui lui envahissait l'esprit, ce n'était pas cette idée de petit bourgeois et de jeux de pouvoirs mais ce que le corbeau avait affirmé. Il s'était occupé du problème du souffle, et quand elle lui avait demandé comment, il n'avait tout simplement pas répondu et il avait réussi à attirer son attention et ses sentiments vers d'autres inquiétudes. Certainement qu'il était convainquant lorsqu'il avait de la volonté, elle le constatait maintenant qu'elle était seule. Et cette chambre vide malgré dépourvue de pureté la hantait toujours.

Comment? ou plutôt combien, de morts et de gens qui, en restant vivant sont frustrés de la mort d'Yvia Neriwen. Autone ne connaissait même pas son prénom, elle ne connaissait que son titre, celui que Saemon avait dit. Et elle n'était peut être même pas connue très publiquement sous ce nom. La jeune femme était partie récemment après son arrivée dans la maison de joie, elle voulait en avoir le cœur nette: Comment avait il résolu ce problème? L'avait-il seulement mis dans de plus gros problèmes? Elle acceptait la proposition de l'homme et le rejoindrait sur le toit.

Lorsqu'elle arriva, elle observa en premier le paysage, les lumières de Gloria, ce que tant d'hommes trouvaient beau. Autone avait recherché le réconfort dans ces petites lumières dansantes, bien souvent mais elle ne voyait que des constructions fait par des humains pour se sentir moins misérables. S'il y a quelque chose qu'elle avait apprécié e son enfance, c'était bien les paysages, qui exhibaient la nature et sa grandeur au lieu de la cacher avec du bois et de la pierre.

Le corbeau n'avait même pas tourné la tête pour la regarder qu'il l'avait reconnu et il lui adressait le parole. Elle sourit en voyant qu'il avait emmené de la nourriture avec lui.

-Vous auriez eu l'air d'un idiot si ça n'avait pas été moi.

La jeune femme se disait qu'il avait tenté de deviner et qu'il avait eu un coup de chance, puis elle se rappela que le corbeau était aussi un loup. Summer avança pour aller s'asseoir près d'Ombre.

-En fait...J'ai réfléchis à ce que vous m'avez dit plus tôt et...je ne veux pas reparler de Crissolorio, mais je vous ai posé une question qui m'inquiète et vous n'avez pas répondu.

La petite matrone remarqua les deux verres et la bouteille de vin. Elle ouvrit donc la bouteille pour commencer à verser deux verres.

- Vous dites avoir réglé le problème du souffle. Et je veux savoir...Comment en êtes vous parvenu?

-Idiot? Vous m'Avez vu dans des situations franchement plus... risible... que cette dernière quant à moi...

Sa voix tremblait encore légèrement, mais l'homme savait que le médicament ferait son travail. Ses cordes vocales semblaient déjà se détendre. Il pouvait parler sans arrêt, avec une voix sensiblement identique à celle qu'il possédait autrefois, avant les évènements de la batailles des bois sombres. Deux heures... Oui, deux heures approximativement, c'est le temps qu'il possédait avant que les effets n'entame leur déclin. Il avait déjà bu son médicament trois fois dans une même journée, chose qui était plutôt rare, et dangereux, puisque le médicament avait la fâcheuse manie de le faire renvoyé le contenu de son estomac sur le sol au premier signe d'abus du liquide épais et malodorant. L'homme se repositionna sur le banc afin d'Adosser son dos à la jardinière servant de dossier au banc où il était assit à ce moment précis. Il souhaitait passé une soirée de détente en compagnie de la matrone, mais à voir les aires de cette dernière, l'homme masqué se doutait bien que ce ne serait pas tout à fait le cas, du moins, pas sur le moment. Son visage hurlait à chaque trait des questions avides de réponses, tel un énorme point d'interrogation planté au milieu du visage de la petite femme. Mais sans se faire attendre, elle exposa un prélude à sa ou ses question, sous la forme d'une négation, chose qui fit plisser le front de l'homme, enfin, plutôt qui commanda à la peau figés de remuée sous le métal, chose qu'elle ne peut bien évidement pas faire.

Donc, le vieil homme n'avait pas lieu de présence dans la situation présente? Étrange, c'est exactement ce à quoi l'Assassin s'Attendait. Un retour sur ses avertissements lancé la même journée. Non, Crissolorio Ostiz n'était pas concerné, ce qui ne fit qu'impatienté l'Ombre davantage. Il observa attentivement les gestes de la matrone, puis ses yeux dérivèrent sur la femme et non ses gestes. Encore... Décidément, il se devait un jour d'examiné plus en profondeur les réactions qu'il avait en présence du Rossignol. Il avait bien évidement déjà passé de longue heure à y réfléchir, mais rien ne semblait aboutir à une conclusion clair et concise. L'assassin n'aimait pas ne pas comprendre. L'ignorance était une torture pour l'homme en noir, il avait donc fait une maladie de savoir le plus de chose possible. En ce moment précis, il s'agissait de savoir au plus vite ce qui hantait Autone. Il prit le verre de vin versé par cette dernière avec un sourire et porta la coupe à ses lèvre, buvant une gorgé lentement. Il stoppa net son geste lorsqu'il attendit enfin la question. Figé et droit, il descendit lentement la coupe et la déposa près de lui, où la nourriture se trouvait.

-Évidement... Il fallait s'y attendre...

Sa voix avait été plus un grommellement qu'une phrase clairement lancée. Un commentaire lancé à lui-même... Soupirant profondément, il se leva et fit quelque pas lent vers le bords du toit où se trouvait un muret simple lui arrivant à la taille. Il y posa ses deux mains un court instant, puis se retourna vers Autone. Il songeait à ce qu'il allait dire, à ce qu'il devait dire en fait. Lancé directement, la nouvelle allait sans doute avoir l'effet d'un coup de masse d'Arme, mais d'un autre coté, il n'allait tout de même pas lui caché pareil information. Il s'était promit de rester honnête avec la demoiselle, et il avait vivement l'intention de le faire. Elle semblait si désireuse de savoir après tout, ces yeux semblaient si envieux, cela en devenait pratiquement hypnotisant. Il revint vers elle et reprit sa coupe de vin, l'Air toujours aussi indécis.

-C'est... Je dois vous prévenir que... Enfin... de façon euphémique, la réponse à votre question n'est pas "très jolie"...

Il but la moitié de sa coupe, avant de rajouter:

-Pour tout dire, je me demande sérieusement si je devrait vous répondre... Je ne veux pas vous mentir, mais en même temps... Hey bien... je suis un assassin, mademoiselle... ce que je fais n'est pas vraiment de la charité ou des actes d'honneurs.

Il fit tourner le contenu de sa coupe dans son récipient, profondément confus à propos de ses dires futur. Il soupira de nouveau, avant de fermer sa mâchoire et se serrer cette dernière.

-Hey merde...

Il but le reste de la coupe et la déposa près de lui. Il s'adossa à la même jardinière qui servait de dossier au banc, où il était assit quelque instant plus tôt, et croisa les bras, ses yeux d'or fixé sur la matrone.

-Qu'est ce que vous voulez savoir précisément? Combien de personne j'ai dut abattre pour assurer votre sureté? Qui ai-je obliger à me promettre le monde pour ne pas que je ne l'égorge? Combien d'or ai-je sortit de ma bourse pour acheter le silence d'autrui?

Il soupira de nouveau, avant de décroiser ses bras et de les lever, paume vers le ciel en signe démonstratif.

-Pourquoi cela? Pourquoi désirez vous savoir pareil chose mademoiselle Autone? J'ai écarté la menace qui planait sur vous, je suis en un seul morceau, n'est ce pas suffisant?

-Ne soyez pas offensé Ombre, c'est une plaisanterie.

Autone comprenait à quoi l'homme faisait référence, mais quant à elle, elle avait été bien plus misérable devant lui que le petit manque de contrôle dont il avait souffert lors de leur première rencontre. La petite Matrone commençait à prendre conscience qu'il n'était vraiment pas fier de cette nuit là...ça semblait vraiment blesser son orgueil. Mais Autone n'était pas choquée, elle le savait et s'attendait à cette attitude depuis qu'il s'était confondu en excuses le lendemain de cette soirée. Ce qui lui fit froncer légèrement les sourcil, c'est la réaction à sa question: L'homme figeait, redevenait froid. Alors que le loup se levait, Autone restait assise, le verre à la main et regardait Ombre. Elle tourna légèrement la tête sur le côté en ne le quittant pas des yeux, un sourcil levé. Ce geste simple exprimait de la même manière qu'elle s'interrogeait. Pourquoi cette réaction? Il avait été pourtant si came la nuit de la chambre écarlate. Puis l'homme revint s'asseoir, toujours dégageant cette énergie nerveuse. Qu'est ce qu'il avait bien pu faire pour avoir peur de l'avouer?

-Évidemment que ce n'est pas joli...je ne sais pas comment vous auriez pu faire ça ''joli''...

Elle le regardait boire la moitié de son verre et continuer de parler, elle le sentait troublé, D'une manière ou d'une autre...Elle savait qu'il était un assassin et que ça ne pouvait pas être une réponse des plus légères...Et elle n'allait pas lui demander de lui mentir. Même si elle s'en sentirais peut être un peu mieux, elle savait qu'on ne pouvait pas véritablement se sentir en détresse de savoir la vérité, alors qu'on peut être enragé de n'avoir su que des mensonges pendant très longtemps.

Pourquoi jurait-il? Pourquoi est ce que si soudainement, il semblait si réticent à parler de mort. Ombre lui cachait quelque chose, et il ne voulait clairement pas parler ni expliquer ce qu'il avait fait.

-Je ne sais pas Ombre, je ne sais pas ce que vous avez fait, comment puis-je savoir quelles questions poser? Je veux savoir comment, si vous avez dû tuer des gens, dites moi combien...et de même si vous avez dû en soudoyer.

La petite matrone prit quelques gorgées de son verre en laissant le loup s'exprimer. Elle soupira intérieurement, c'était le débat de sa vie. Pourquoi savoir, si ça peut te faire du mal?

-Parce que...Comment puis-je être certaine ou plutôt...comment pouvez vous être certain d'avoir écarté la menace? Je ne peux pas le savoir, si je ne sais pas comment vous avez procédé...

En fait il n'était pas du tout question de ça, Autone se tenait responsable de tout ce que Saemon a et pourrait faire pour elle.

-Je veux aussi savoir à quel point je vais devoir me pardonner...

Parce que c'était beaucoup plus facile de l’accepter quand on savait. Parce que tout finit par se savoir et qu'elle ne voulait pas l'apprendre dans un moment critique...même si en fait, elle se sentait plutôt pénible actuellement.

-Soit!...

Il prit la bouteille de vin en main en vida une partie de son contenu dans sa coupe. Puis, il prit une rapide bouché parmi toutes la nourriture présente. Évidement, les émotions lui nouait quelque peu les tripes. Ce n'était pas pour satisfaire sa faim qu'il mangeait, mais plutôt pour avoir le temps de clarifier et structurer ses pensées et des dires futur. Il fit passer le tout avec une gorgé d'Alcool avant de continuer.

-Personne n'est mort, je vous rassure tout de suite. Je n'ai guère besoin de plus d'ennemis sur l'heure...

Il omit cependant le fait que bientôt, beaucoup allait mourir de sa main, sans pour autant qu'il l'Ai décidé de façon totalement volontaire. Il pouvait choisir ses préférences, mais ses choix arrêtait là. L'organisation prenait les contrat et les distribuait en considérant les différents talents et expérience de ses membres.

-Quant à votre sécurité, j'aimerais préciser que j'avais garantie votre protection. Par le fait même, croyez moi, aucun membre du Souffle ne vous auraient attaquer, je vous aurais prévenu des risques autrement... Mais puisque vous semblez tant vouloir le savoir, je vous le dirai, mademoiselle Autone...

Il soupira profondément en entendant la raison de la Matrone. Elle voulait savoir qu'elle mal elle avait causé alors qu'il n'en était rien. L'on aurait dit qu'elle faisait exprès de s'excuser de mainte infamie en lien avec son unique meurtre alors qu'en réalité, elle n'avait rien à se reprocher.

-Je refuse néanmoins que vous continuiez de vous torturer avec cette histoire mademoiselle! J'AI décidé de vous protéger! Alors cessé de vous en vouloir!

Depuis un moment, il marchait en rond devant son interlocutrice, coupe à la main. Il se sentait tout simplement incapable de rester sur place plus que quelque secondes. Probablement les émotions du moment. Résigné, il commença à récité l'explication qu'il avait finalement réussit à modelé dans sa tête.

-J'ai contacté un Souffle sinistre - un tueur de la guilde des assassins- afin de régler le problème, pacifiquement si possible. Non pas que je craignais affronter la guilde, mais plutôt parce que tuer un membre de plus n'allait pas aider la situation.

Il fit quelque pas devant lui tout en parlant et arriva près du muret qui ceignait le toit plat de l'auberge. Il regarda au loin devant lui, se remémorant sa rencontre avec la Blanche du Souffle.

-Évidement, même en me montrant persuasif, mon interlocutrice resta ferme quant au fait qu'elle ne pouvait pas s'assurer de votre sécurité, Mademoiselle Autone...

Non, elle ne pouvait pas garantir pareil geste, mais elle n'avait pas non plus désirer personnellement mettre fin aux jours d'Autone. De plus, elle était restée agréable et humaine surtout, chose a laquelle l'Ombre était pas attendu.

-Je m'y attendais, voyez vous... Après tout, je m'avais aucun droit de réclamer un pardon à des gens qui ne me devaient rien... De ce fait, j'ai conclu une entente avec le Souffle...

Il se retourna vers la Matrone, s'appuyant légèrement sur le muret derrière lui. Il but à nouveau une partie de sa coupe, dévisageant de longue secondes la femme pour qui il avait vendu une partie de son âme. Il voulait amener doucement la nouvelle, mais cette dernière allait éclatée, elle le devait. Il me voulait pas cacher quelque chose d'aussi important au Rossignol.

-Vous voyez... Je suis assassin depuis treize ans, environ. Mon talent et mes contrats mon souvent fait "croisé la route d'homologue"... Disons cela ainsi... Dont plusieurs faisaient partie de la guilde, cette même association qui souhaitait votre mort. L'idée de ne plus avoir Le Corbeau comme ennemis était donc un fais séduisant pour eux... D'autant plus qu'avoir un assassin comme moi comme allié ne ferait que renforcer la guilde...

Il venait d'annoncer indirectement la nouvelle à Autone, mais il n'envisageait pas de s'arrêter en si bon chemin... Après tout, le morceau était déjà sortie, il ne restait plus qu'à concrétiser ses dires, de les exposer encore plus clairement. Pareil à un trait de baliste, il allait lancer cette nouvelle de plein fouet sur la petite femme. Oui, il s'attendait à la blesser, et sérieusement en plus. Sans doute allait elle s'imaginer que l'Ombre allait devenir pareil à la Mort Blanche... Elle avait le droit de penser à ce qu'elle voulait, mais Le Corbeau n'allait pas la laisser divaguer dans des réflexions insensée pour autant. Il soupira, décidé à laisser les faits être.

-Mad... Autone... Pour respecter ma parole...

Il souffla longuement, pesé par sa déclaration.

-Pour respecter ma parole... J'ai rejoins l'ordre des assassins... Je suis un Souffle Sinistre dorénavant, agent du Souffle...

La petite Matrone but plusieurs gorgées de son verre d'une traite, elle savait la nouvelle qui arrivait, elle savait que ce serait plus difficile à digérer qu'un verre de vin et que ça n'allait pas être suffisant pour rendre ça plus facile...mais elle essayait quand même, juste au cas ou ça pourrait fonctionner, si ça pouvait l'aider juste un peu, elle serait satisfaite. Autone prit la bouteille de vin et se versa un deuxième verre. Mais les mots qui sortirent de la bouche de corbeau n'était pas ceux auxquels elle s'était préparée. Elle s'était attendue à un chiffre, elle avait préférée ne pas s'imaginer le chiffre en question. Elle ne savait pas si elle devait être soulagée ou apeurée, si il n'avait tué personne, alors qu'est ce qu'il avait fait pour régler la situation...est ce que la solution était vraiment permanente? Autone ne souhaitait la mort à personne, elle ne l'avait même pas souhaité à Yvia Neriwen. Mais elle avait eu peur, tout comme elle avait peur, maintenant.
-Je crois que vous n'avez pas compris que le mot pardon peut être interprété de manière très large. Je ne me torture plus avec les pensées de la chambre écarlate, mais je ne peux pas l'ignorer.

La jeune femme se tait pour écouter l'ombre quand il commença à mentionner le souffle. Elle ne voulait pas l'interrompre, parce qu'elle voulait en avoir le cœur nette le plus vite possible. Elle l'écoutait attentivement, désirant comprendre tout les sous entendus que pouvaient contenir ses paroles. Summer fronça les sourcil en entendant le mot ''entente'' . Quelle genre d'entente? Un contrat, une dette? Son visage était surtout teinté d'interrogations, et non pas de colère. La petite matrone tourna la tête pour regarder devant elle, puis elle la baissa, toujours assise, comme si cela lui permettait de se concerter à elle même pour faire le point, rassembler les informations et mieux comprendre. Elle secouait doucement la tête, en signe de négation. Non, pitié, tout, tout mais pas ce marché là. Elle releva la tête vers le corbeau, le visage rempli d'inquiétudes. Elle lui aurait dit, si elle savait si c'était la bonne chose à faire: Dit moi que tu n'as pas fait ça. Mais ce qu'il avait répondu à ce regard troublé n'était pas ce qu'elle voulait entendre, c'était tout le contraire.

Le voilà, ce coup qu'elle attendait en tentant de se résonner que certaines personnes méritent qu'on leur fasse confiance. Ces paroles qui, en quelques secondes, détruisaient ce qu'on réussit à construire laborieusement. Le seul mot auquel elle pensait était ...Non, non, elle ne voulait pas accepter ce qui venait de se passer. Elle voulait croire que c'était faux, que c'était un rêve ou que c'était une illusion, une hallucination, n'importe quoi...mais elle ne voulait pas croire les mots que venait de prononcer le corbeau. Et elle avait envie de lui répéter le premier mot qu'elle avait adressé à L'ombre blanche. ''Pourquoi''

Mais Autone resta silencieuse pendant de longues secondes, à regarder devant elle. ''Donne moi une seconde pour digérer ça'' pensait elle.

-Je ne sais pas quoi dire...C'était la chose la plus réfléchie à faire, si on ne pense pas que je ne sais pas du tout si je peux avoir confiance en un membre du souffle.

La jeune femme soupira, Pourquoi? Elle le savait pourtant, pour la protéger et pour ne pas causer plus de morts qu'il y en avait déjà eu, ces morts qui avaient déjà assez attristé la Matrone. Elle n'avait pas besoin d'en compter d'autres. Autone déposa son verre, le regard un peu fixé sur le ciel, qui vagabondait sur les étoiles.

-Je ne sais pas du tout comment prendre ça. Mais j'imagine qu'il faut dire merci.

Le silence qui suivis sa déclaration fut un message suffisant pour l'Assassin, qui ne put s'empêcher d'incliner la tête vers le sol. Avoir eu la possibilité de faire autrement, il aurait fait autrement. Mais le temps et les possibilités lui ayant été offerte étaient plus que limité. Après tout, il ne pouvait affronter la Guilde à lui seul, il n'était pas stupide à ce point. Autrement, il n'avait rien à échanger ayant une valeur égale ou supérieur à la vie d'une haut gradé du Souffle, autre son expertise. Il ne pouvait pas guetter la matrone à chaque seconde et encore point la protégé contre toutes possibilités d'Attaque. Le choix avait donc été directe, clair et sans illusions. Heureusement pour lui, il était tombé sur un Souffle Sinistre à tout hasard dans une ruelle, fait plutôt particulier pour un agent de l'ombre en fait. Mais c'était le dix Mars après tout, alors il avait été normal que rien ne se déroule selon leur habitude. Une discutions plus ou moins calme s'ayant terminé par un échange amicale autour d'un verre. Jamais l'homme en noir aurait penser être si relâché en présence d'un ennemi potentiel... Peut-être qu'il était plus "humain" qu'il ne l'aurait cru... Ce qui prouvait que sa réorganisation social fonctionnait, et que les barrières ceinturant son cœur commençaient lentement à fondre.

Il déglutie lorsqu'il entendit le constat de la petite femme. Il s'attendait à pire, vraiment pire en fait, mais malgré tout, cela restait difficile d'entendre une personne le moindrement près de soi déclarer qu'il remettait sa confiance en doute. En fait, Le Corbeau était à la fois contrarier et attristé de la nouvelle. Il ne comprenait pas tout à fait le raisonnement du Rossignol, mais il ne pouvait pas lui en vouloir d'être réticente devant lui, maintenant qu'il faisait partie de la même faction que la femme ayant attenté à sa vie. Elle semblait songeuse, pensive, rêveuse. Les yeux animés reflétant la lueur du ciel, les étoiles resplendissant dans ses yeux au reflet d'ambre et d'or, pareil aux blés mûrs cueillit lors de la saison des récoltes. C'est à l'intérieur de ceux ci que l'Ombre glissa sa propre touche d'or, des yeux vifs, sauvages, bestiale, émanant une douleur latente et une tristesse amère.

-J'avais juré de vous protégé et c'est ce que j'ai fait. J'ai les poings et les pieds liés à présent, mais je sais que vous pourrez marcher chaque jour sans regarder par dessus votre épaules... De plus, je ne vous demande pas de me faire confiance en tant qu'assassin du Souffle, Mademoiselle Autone... Je vous demande de me faire confiance en tant qu'humain, en tant que protecteur... Et oserais-je dire en tant qu'ami?...

L'assassin souffla fort et croisa ses deux bras, sentant son cœur battre fort. Il ne voulait pas une seule seconde que la jeune femme le considère comme une menace, car il était tout le contraire. Loin d'une menace pour elle. Ne l'avait-il pas sortit d'un problème des plus aiguë à peine une semaine après l'avoir rencontré? Ne venait-il pas de vendre son âme à une Guilde d'Assassin afin de pouvoir assurer sa sécurité? Il n'y avait aucune raison au monde pour que la matrone puisse douter de ses intentions et pourtant, la voilà qui doutait de lui. C'était un fait douloureux à accepter pour le rôdeur.

-Être membre du Souffle signifie que je suis attaché à cette guilde jusqu'à ma mort. Ils ne vous traquerons pas, mais si je les trahis, ils ne lésineront pas sur les moyens pour m'abattre... Alors tant que j'aurai un Souffle de vie, jamais personne de la... De ma guilde ne touchera un cheveux de votre tête.

Il décroisa ses bras et se servit un plein verre de vin. Avait-il l'intention de boire à en perdre la tête? Sans doute, mais s'était justifié, pour cette soirée du moins. Il avait promit au Rossignol de se reposer, alors c'est bien ce qu'il avait l'intention de faire.

-J'ai... Je n'ai pas peur... Non... Je ne crains pas ce qui m'attends dans le futur avec mes nouveaux contrats... Je n'ai pas peur que le vieillard ne m'envoie des chiens impériales pour me faire taire sous un coup de panique... Pas plus que je redoute le Néant et les maniaque écervelé qui sert cet Esprit. Je n'ai que très peu de peurs... Mademoiselle... Très peu... Et avant de vous connaitre, je n'avais pour seul inquiétude l'existence et le bon vivre de la gamine -De Luna-...

Il finit aussitôt son verre. La terre tournait quelque peu autour de lui, déjà. Il se sentait instable, tant sentimentalement que physiquement. Mais par égo, il restait debout. Par égo, il continuait de se justifier la femme devant lui. Ses yeux trempaient dans ses larmes. Il ne pleurait pas, pas encore, mais les sentiments qui se bousculaient en lui étaient assez fort pour crisper ses muscles et le faire trembler.

-En ce moment, j'ai peur... J'ai peur de ce que vous pensez de moi... Mademoiselle... J'ai peur que vous oubliez que je suis le même homme qu'avant. Comme vous dites, le même petit garçon...

Il eu ce qui ressemblait vaguement à un rictus entremêlé d'un tremblement. Non, il ne voulait pas que cela arrive, il ne voulait pas de nouveau être faible devant elle. Il éclaircit sa gorge et balaya ses yeux afin de les asséchés.

-Je veux savoir ce que vous pensez de moi, mademoiselle... Je veux savoir qui je suis à vos yeux... Je veux savoir si ce que j'ai fait fut avec raison, ou si ma décision ne vous inspire que dégout et méfiance. Je veux me voir par vos yeux mademoiselle, s'il vous plait...

Alors qu'Autone regardait devant elle, les jambes retroussés et les mains sur les genoux, Saemon lui commençait son monologue. Elle l'écoutait, attentivement, mais surtout elle réfléchissait. La jeune femme se sentait comme si elle ne pouvait pas simplement le juger mauvais, ou le rejeter. C'est peut être parce qu'elle avait eu le temps de prendre du recul depuis la nuit écarlate, mais en fait l'homme avait fait la meilleure chose à faire. Malheureusement, C'était aussi le geste le plus ambigüe et délicat qu'il pouvait poser. Et elle décida de ne pas lui en vouloir, dans un grand soupir, le regard plongé dans le vide. La jeune femme se leva quand l'Ombre parla de trahison. Elle écoutait son discours interminable en le regardant, mais elle semblait un peu détachée de la réalité. Quelle journée après tout, et quelle nouvelle morbide pour la terminer...

Elle baissa la tête quand elle entendit parler des alayens, de Crissolorio et de ses futurs contrats. Elle serra les lèvres, Autone ne pouvait pas supporter l'idée qu'il faisait disparaitre des vies, et toutes celles qui s'écroulaient autour de ces gens. Summer se demanda un instant si ces gens qui étaient sous des contrats d'assassinats méritaient vraiment leur sort. Mais elle se résigna, personne ne mérite la mort, même si elle le souhaitait parfois à certaines personnes sous l'effet de la colère...même si elle était en colère contre tout les hommes en ce monde.
La petite matrone secouait la tête doucement, en signe de négation. Le ''petit garçon''...ce surnom appartient à la Autone qu'Yvia a emporté dans sa tombe...Dieu qu'elle se sentait idiote, et elle se traitait d'imbécile. Pourquoi continuait-elle d'agir ainsi? Pourquoi l'avait elle nommé de cette manière cet après midi? Pourquoi ne lâchait-elle pas cette satanée maison close si cela la rendait malheureuse.

-Mais moi, j'ai peur Ombre, j'ai peur du souffle...J'ai peur du fait que...Je ne vous connait pas, pas du tout...je ne sais pas du tout l'homme que vous étiez avant. Je vous ai connu...dans mon lit...et je vous ai connu comme un homme bienveillant...Je n'ai jamais vu l'assassin...Même lors de la nuit écarlate, j'étais endormie lorsque vous avez brûlé ces morts. Et cet homme que j'ai connu, je ne veux pas qu'il devienne un monstre...

Elle baissa la tête, quoi donc dire sur ce qu'elle pensait, elle n'en savait rien du tout, elle n'avait pas eu le temps de prendre du recul et d'y réfléchir. Oui, elle savait qu'elle devait l'accepter, qu'elle ne lui en voulait pas mais elle savait aussi qu'elle était nerveuse.

-C'était intelligent, de vouloir discuter, au lieu d'utiliser la force...Je ne peux pas le nier, par ...ARG

La jeune femme se retourna, excédée de toutes les situations frustrantes aux quelles elle faisait face. Le culte du néant qui l'empêchait de prononcer seulement le nom des esprits. Et cette impossibilité de faire de la magie, alors que son totem s'affolait. Elle baissait la tête, les bras croisés, tentant de respirer tranquillement.

-C'est troublant! ça ne peut que l'être...je ne sais pas comment digérer ça...Je n'arrive pas à vous en vouloir mais... j'ai peur...

À qui pouvait-t-elle donc faire confiance? Ombre avait été cette personne, elle savait qu'elle pouvait l'appeler si elle avait besoin de lui. Mais elle avait regardé le monde si naïvement, elle n'avait pas cru que des gens pouvaient réellement être dangereux et lui faire du mal. Avait elle vu Saemon de manière trop naïve? Autone ferma les yeux, les crispant avec ses sourcils. Elle sentait qu'elle allait éclater...

-Vous n'avez pas à avoir peur Mademoiselle... Après tout, n'avez vous pas une Ombre qui veille sur vous tel le plus rigide et imperméable des boucliers?

Honnêtement, bien qu'il pouvait compatir face à une certaine réticence de la part de son interlocutrice, il ne pouvait prétendre comprendre son opinion. Il était un individus unique, un composant du Souffle, non pas la guilde en entier. Il n'était pas eux et ils n'étaient pas lui. C'était aussi simple que cela. Cette femme avait goûté à la réalité d'une façon dure et brusque, au moment où des formes son apparut sur elle sans doute... Ou peut être Même avant... L'homme pouvait avoir des goûts bien vicieux parfois... C'était une dure façon de vivre, mais cela n'adoucissait pas pour autant le choc du premier contacte avec la mort. Particulièrement délivré de façon personnelle, en situation d'auto défenses ou pas. Dans la même nuit, elle avait assisté à un meurtre gratuit, un assassinat et s'était vu contrainte d'égorger son assaillante sous peine d'y perdre la vie. Après s'être passer et repasser les informations qu'il possédait sur le sujet en tête au sujet de cette sombre nuit, c'est à cette conclusion qu'il en était arrivé. Quoi qu'il en soit, une mort était déjà difficile à considérer, trois devait être un choc horrible pour une néophyte tel qu'Autone. Le Souffle était donc inscrit en lettre de sang dans la mémoire de cette femme. Tout ce qui s'y rattachait devait de plus s'enlaidir par association, ce qui justifiait la soudaine peur en lien avec l'assassin. Un raisonnement long et fastidieux, exécuté presque instantanément par le cerveau du Corbeau. La était l'une de ses grandes force, mais aussi une faible: être capable et contraint à la fois de tout quantifier, qualifier, analyser et détailler. Ce qu'il ne comprenait pas encore, s'était que certaine chose ne pouvait être ainsi filtré avec raison et logique. Il commençait à peine à compter ses propres émotion dans la balance depuis sa rencontre avec la gamine. Il était donc normal qu'il soit encore maladroit à ce sujet.

-Si j'en avais le pouvoir, je ferais volontiers en sorte que vous soyez la seconde personne sur cette terre à voir mon visage, mais hélas, ce dernier est perdu...

Il déposa sa coupe sur la jardinière et s'approcha tranquillement d'Autone. Cette dernière était toujours debout, les yeux fermés, les sourcils froncés. L'homme se doutait bien qu'elle luttait contre sa peine, mais pareil chose n'avait pas à avoir lieu. Il regarda le visage juvénile de la petite flamme devant lui. Si fragile, si douce... Elle n'avait rien à faire dans ce monde. Son existence en cette trame de l'existence était une erreur. Elle méritait de vivre en paix, et voilà qu'elle était condamné à être torturé par une geste qu'elle n'Aurait pas voulu posé, par des images qu'elles n'Aurait pas dut voir. Le coeur de l'homme battait fort. De tristesse et de frustration. Le destin n'était pas juste, Les Grands Esprits n'étaient pas justes...Ils riaient d'eux en ce moment précis...

Délicatement, l'Ombre leva légèrement ses mains et prit les épaules de la petite femme entre celle ci, les caressant lentement à l'aide de ses pouces. Comment lui expliquer qu'elle pouvait lui faire confiance? Elle disait ne rien connaitre de lui, chose qui était vrai, pareil à lui qui ne la connaissait pas entièrement. Mais il n'avait que faire de son passé. C'est cette femme présente qui luttait contre les larme présentement. Cependant, il savait que son raisonnement n'était pas celui du Rossignol. De bon cœur, quoi que réticent, il commença doucement à parler. Sans se brusquer, sans hausser le ton, pareil à une rivière qui coule sans frôler les rochers...

-Je suis né le vingt-huitième jours du mois de Mai en l'an de grâce 1725 de l'ère d'Argent ici même à Gloria... Je suis le fils de feu Rescert Philbert Methus et de feu Catherine, dite Catherine d'Aldaria...

Il baissa ses bras, les yeux braqué sur Autone, laissant le flot de son passé afflué sans encombre. Tant de chose qui n'existait pas, des choses qui avait forgé ce qu'il était à présent, mais qui n'Avait plus leur place dans le monde, appartenant à une époque dépassé.

-Par ce fait même, je suis née sous le nom de Saemon Rescert Methus. Je me nomme Saemon Methus, mademoiselle Autone... Mon nom fut par la suite changé pour celui de Saemon Théodore Tidus, pupille de feu l'érudit Théodore Tidus...

Ce même homme qui avait dupé son simplet de père. Ce même homme de qui il tirait la grande partie de ses connaissances. Ce même homme qu'il avait un jour tué à froide pensé...

-Par la suite, mon nom disparut au début de ma carrière d'Assassin. On me connut tout d'abords comme l'Archer Spectral, meurtrier de Gloria, puis, mon nom fut oublié alors que l'on me déclara mort pendant la bataille des bois sombre, il y a de cela onze mois environs. Je revint cependant bien en vie, avec un nouveau Nom, le Corbeau... Ombre fut le nom avec lequel je me présenta pendant quatorze ans de ma vie... Car mon patronyme n'est plus qu'un lointain souvenir sans importance...

Il croisa ses bras sur sa poitrine, les yeux à présent rivé sur le sol. Il se sentait toujours étrange lorsqu'il sortait les vieux souvenirs de son passé. Ce n'était pas une sensation agréable, ou recherché, mais surtout, ce sentiment était évitable...

-J'ai passé la moitié de ma vie en tant qu'Assassin et chasseur... Puis j'Ai rencontré Luna il y a un ans de cela... Elle a touché mon cœur comme personne ne l'avait fait auparavant... Je me suis rappelé... Qu'est ce qu'était la définition d'être humain... Je me suis rappelé la sensation que procurait l'Amour... Puis j'ai fondé le nid à mon retour d'entre les mort... J'y ai trouvé une famille alors que je la croyais morte... Des amis alors que je pensais cela impossible... Et je vous ai trouvé vous... Autone... Une femme au yeux de feu, une femme pour qui je mourrais s'il le fallait...

Autone ne se rendit presque pas compte qu'il s'était approché d'elle, puisqu'elle lui faisait dos, elle l'avait déjà vu trop timide pour l'approcher, même si elle en aurait peut être eu besoin, à ce moment là. Elle en avait assez de penser à la nuit écarlate si souvent. Pourtant, elle tentait de chasser cette nuit de sa tête, son image ne lui était pas utile...mais cette nuit là avait engendré des problèmes qu'Autone ne pouvait pas ignorer. L'un de ces problèmes se présentant comme réglé devant elle...sauf qu'il en apportait un autre. Ombre, un membre du souffle...c'était tout simplement impensable. Elle s'était fait à l'idée qu'il était un assassin, qu'il avait déjà fait partie de la guilde mais il lui avait aussi dit, ce soir là, que Yvia Neriwen n'était plus qu'un monstre à ses yeux...Que lui ne tuait pas les innocents.

Summer tenta de le calmer lorsqu'il posa les mains sur ses épaules, elle se sentait assez
ridicule, elle ne voulait pas paraître aussi affectée devant lui. La matrone ouvrit enfin les yeux pour écouter ce qu'il lui révélait. Elle nota la date d'anniversaire, mais fut tout simplement découragée d'entendre le reste. Lui, ne lui aurait jamais demandée qui elle était avant d'être une prostituée...Ça semblait bien facile pour lui de comprendre que ça ne pouvait être que très délicat. Autone croyait que chacun pouvait décider ce qu'il voulait devenir, du moins, si il y arrivait, le passé n'était pas important. Elle avait complètement échouée de ce côté...et probablement que l'Ombre n'avait jamais rêvé de pratiquer son métier non plus...Mais si il désirait être Ombre plutôt que Saemon Methus, elle se fichait bien du nom que ses parents lui avaient donné. Et de l'Estime pour ses ancêtres, Autone n'en avait aucune, elle ne comprenait donc pas l'importance de porter le nom de son père. Elle avait gardé son nom parce qu'elle n'avait tout simplement pas pensé qu'il était nécessaire de le changer pour ce qu'elle était devenue...ce n'était pas une fierté ni un haut fait.

-Vous me racontez tout cela...pour que je sache qui vous étiez avant...Mais vous ne semblez plus être ce Saemon Methus dont vous parlez. Alors vous n'êtes pas cet homme...Vous êtes Ombre, l'assassin que vous semblez tant mépriser lorsque vous en parlez. Et moi, je n'ai pas connu cet assassin depuis notre rencontre.

Non, elle ne l'avait jamais vu se battre, elle ne l'avait jamais vu tuer quelqu'un. Elle avait connu celui qui ne devient plus qu'un homme, sous les pulsions de l'instinct humain. Puis il était devenu celui qui avait fondé le nid...Là où les oiseaux pouvaient trouver la paix et la protection...une maison. Et il ne l'était pas qu'en fondant cette taverne, mais dans sa nature.

-Je me fiche, que vous soyez Ombre, Saemon ou Tidus, je me fiche bien de savoir à quoi ressemble votre visage si vous ne voulez pas le montrer... vous avez changé de nom pour une raison...je le comprend...mais ça ne change rien du tout au fait que je n'ai pas de repères...un nom ne définit pas quelqu'un...un métier n'en dit que très peu, même s'il laisse des indices.

Elle avait eu bien des exemples de ça. Yvia n'était pas du tout Ombre, et Alford Gorder n'était même pas comparable à un seul de ces Alayen qui la visitaient si souvent...et qui faisaient mal à ses filles, parfois à elle.

-Vous pouvez vous rassurer Ombre, je...ne peux pas m'imaginer ne pas avoir confiance en vous...je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que...vous ne me trahirez pas. Mais comment puis-je être certaine que vous demeurerez ce même homme que je connais...

Il baissa la tête, décourager de se faire si mal comprendre. Était lui qui ne savait as comment s'expliquer ou elle qui ne comprenait rien à ce qu'il racontait? Souvent, la faute revenait au deux acteur de la mésentente. Le Corbeau restait néanmoins champion de la mauvaise interprétation et des explications loufoque. Tout ce qu'il ne devait pas faire à ce moment précis. Avec une voix qui se voulait concise, l'Ombre se remit à parler lentement, espérant que la logique allait jaillir de ses lèvres.

-Mes noms... Les noms qui me représentent... Ces noms représente qui j'étais... Ce que j'étais à ce moment précis dans ma vie. Ombre est le nom qui me cole le mieux à la peau depuis peu. Vous savez, j'ai inventé spontanément ce nom alors que je me retrouvait prisonnier de la Horde, intéroggé par nul autre que mon propre frère. "Ombre"... Je me suis nommé Ombre en disant à mon cadet que j'étais l'Ombre de son frère... Ce qui restait de Saemon Methus.

Il se planta par la suite en face d ela matrone. D'une main, il tenait l'Arrête du nez de son masque, et de l'autre, il tenait délicatement le menton d eosn interlocutrice, la forcant à le regarder dans le syeux. Puis, il forca sa main posé sur son masque, puis il relacha la pression. Il tira une nouvelle fois, puis laissa un grognement fuir ses lèvres alors que la douleur l'Assaillait sur l'extrémité de sa joue droite. Il cessa son manège et laissa la tête de la femme retomber comme bon lui semblait. Il sentait quelque chose de chaud couler contre sa joue et son cou, longeant sa peau marqué de cicatrice. Il saignait, une petite entaille venait d'être faite sur le coté droit de son visage, à l'extrémité de son masque.

-Ce n'est pas que je ne veux pas vous montrer mon visage, mademoiselle... Je ne peux pas... Le feu à fait d'un ma chair et l'Acier...

Il essuya sans grande attention son visage du revers de sa manche, le regard soudainement plus dure et froid qu'à son habitué.

-Et si je vous dit que mon cœur cesserait de battre en apprenant la nouvelle de votre mort, me croiriez vous Mademoiselle?

Oui, il s'en voudrait possiblement à mort d'avoir le décès d'Autone en faute. L'assassin était un homme impitoyable, impitoyable avec le monde, mais surtout avec lui même. Il avait juré, et en aucun cas, il ne pouvait se permettre de revenir sur sa parole. Mais il n'y avait pas que cela qui animait son désir de la protéger. Il y avait plus, toujours plus...

-Cette flamme... Cette flamme qui brûle au plus profond de vos yeux... Je... Je la désir, mademoiselle, ardemment. Je vous jalouse de la posséder, pareil à la jalousie que je porte à l'âme encore pure de Luna...

Il se tut un moment, passant ses mains sur son visage, chassant le sommeil qui tentait insidieusement de venir s'installer devant ses yeux.

-Avant... J'étais un homme différent, certes... J'ai changé car je désirait autre chose dans ma vie que la Mort... Il m'a fallu cinq mois de torture pour qu'enfin je me permette de succomber à la douceur d'une femme... Et encore, je m'en veux.

Il soupira, exaspéré d'être rendu à un moment dans sa vie ou les question et l'insécurité étaient maîtres.

-Si ma pupille est ce qui préserve mon humanité, et bien vous, mademoiselle, vous êtes ce qui fait que je suis un homme. Poétiquement, je dirais que pour qu'une Ombre comme moi puisse existé et croître, Il lui faut une flamme puissante et vive... Voyez vous comme la femme qui inspire l'artiste, voyez son art comme ma joie de vivre...

Il sourit légèrement, navré d'être aussi peu clair dans ses explications. Il se connaissait, mais c'était une toute autre chose de se décrire à une autre personne... Particulièrement lorsqu'il s'agissait de parler d'émotion et d'inspiration. Des choses jadis oubliés par le grand homme sombre. Mais il avait peur en ce moment. En fait, destitué euphémisme: il était terrorisé. Il avait peur que ses paroles et ses gestes n'effraie le petit Rossignol. Le Corbeau redoutait ses propres dires. Mais que pouvait-il faire d'autre pour la convaincre? Rien, probablement... Il lui avait sauvé la peau par deux fois déjà, de quoi mériter le respect et la confiance de bien des gens. Étrangement, cela ne semblait plus être le cas de la petite matrone, obsédé par le monstre qu'était le Souffle. Comme le masqué avait dit plus tôt, il n'était pas forcément du genre de la Mort Blanche parce qu'il avait rejoint la guilde. Jamais il ne serait capable de tuer des personnes innocentes, il s'en trouvait tout simplement incapable. Leur yeux... Leur yeux étaient des phares brûlant qui brillaient à jamais dans sa mémoire s'il venait à prendre leur vie. Comme se fut le cas avec la dame aux champignons.

La jeune femme le regardait le masque de son ami, les sourcils froncés, que tentait il de prouver? Elle savait bien qu'il était fixé, elle n'était pas dupe. Autone avait regardé ses plaies, les avait touchés, de ses mains et de ses lèvres. Un masque en acier ne peut pas non plus tenir de lui même, c'était lourd et la jeune femme n'avait jamais vu de corde sur la nuque d'Ombre. Elle ne baissa pas la tête lorsqu'il lâcha son menton, mais elle ne changea pas non plus d'expressions.

-Je sais Ombre...

La jeune matrone baissa la tête cette fois pour chercher un mouchoir dans son sac. Elle l'avait vu enlever une partie du sang avec sa manche, mais il avait aussi un peu étendu le liquide. Summer leva la tête, attrapant la mâchoire du corbeau d'une main pour enlever le sang sur son visage et sur son cou.

-Vous n'avez pas besoin de risquer d'arracher ce qui vous reste de peau pour me le prouver.

La jeune femme se demanda si un mage très puissant pourrait le guérir, ou trouver un moyen de retirer son masque et de régénérer la peau qu'il y avait sous ce premier. Il devait bien y avoir une solution, même si ça ne plaisait pas au néant. Sa main se figea quelques secondes, près du visage de l'Ombre tenant toujours le mouchoir souillé par le sang, en entendant les paroles de Saemon. Puis elle baissa la main soupirant.

-Je ne veux pas que vous mourriez, ni que votre cœur cesse de battre. Cessez donc de parler de mourir...

Elle l'écoutait parler de son espoir encore présent d'un jour se sentir vivante et baissa les yeux. Si elle n'avait pas au moins ça, elle ne serait pas restée en ce monde. Ça et la certitude que les esprits existent et que la vie revenait même si elle s'éteignait. Un sourire loin d'être joyeux s'installa sur la visage du Rossignol, elle aurait dû soupçonner que l'assassin ne pouvait pas avoir l'esprit si léger et que ce qu'elle avait fait ne pouvait pas être sans conséquences. Elle était flattée par ses mots, mais aussi triste de savoir la souffrance qui habitait le corbeau. Elle ne savait pas trop quoi dire, regardant le corbeau dans les yeux. Est ce qu'elle pouvait vraiment ajouter quoi que ce soit ?

-J'aimerais que vous voyiez que vous n'êtes pas qu'un homme...un salaud parmi les autres.

La jeune femme soupira, détournant la tête. Elle ne trouvait pas les mots pour s'exprimer et était peut être moins maladroite que l'Ombre mais n'était pas plus douée.

-Sil vous plait Ombre, rentrez et allez dormir, vous reposer...ou au moins essayez. Pour ma part je ferai la même chose et...je ne travaillerai pas cette nuit.
Elle se retourna, prononçant un ''Aurevoir'' avant d'entrer dans la taverne pour pouvoir sortir dans les rues de Gloria.

(RP terminé pour ma pat, préviens moi si tu veux répondre)