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| L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Lun 15 Sep 2014 - 12:32 | |
| Quelques jours après le 10mars, An II.
Le voyage n'avait pas été de tout repos. Depuis la tornade qui s'était abattu sur eux et l'épisode des hyènes attaquantes, les éléments de la faune et la flore semblaient se liguer et obtenir une nouvelle force bien étrange. Leur conclusion avait été que quelque chose dans la trame magique avait été déréglé. Mais quoi ? Comment ? Par qui ? Cela restait encore un mystère. Peut être ne le seraient-ils jamais ? Mais en tout cas, cela n'empêcherait pas de chercher le pourquoi du comment. Peut être qu'à Aigue ils auraient une réponse à leurs questions.
Le couple draconique se posa à quelques lieux de la ville, dans les plaines qui s'étendaient à perte de vue, herbes hautes, dansant sous une brise légère. La chaleur présente et le soleil bien présent la journée, les fit voyager de nuit à chaque fois. Saut de puces en saut de puces, de petites forets à une clairière ombragée, à cette plaine où trônaient quelques arbres protecteur d'ombre. Suffisant pour parer les rayons du lendemain s'ils ne parvenaient pas d'ici là à trouver leur recherche.
Isyndar se coucha en offrant contre son flanc un dossier de choix pour son lié. Après que celui-sci se soit aussi confortablement installé, la dragonne glissa son esprit vers son lié.
« -Bon maintenant que le temps s'est calmé, il va nous falloir être bien chanceux de trouver une armée qui se trouve dans ce secteur et qui cherche à se cacher de tout le monde. Le mercenaire que j'ai rencontré ne m'en a pas dit plus. Ni l'entrée ni comment y entrée, et encore moins s'il y a un code ou je ne sais quoi de magique autour. »
Isyndar lui glissa les paroles d'Alford, le mercenaire rencontré dans le désert. Elle avait trouvé bien étrange qu'au bout de quelques échanges il lui parle ainsi de ce lieu de rébellion, mais soit au final cela s'avérait bien utile. Ou presque.
« -Et si on attend de voir un dragon noir ou bien un vampire qui a la bougeotte, on a tout aussi bien fait de prendre une chambre en ville et de passer pour des marchands de poissons ou des amoureux de l'architecture de la ville. »
La dragonne redressa bien son long cou pour observer au loin, il lui avait sembler entendre un bruit étrange. Elle restait sur ses gardes avec la nature et les animaux un peu dérangés.
« -Tu n'as pas un moyen de contacter ce maître, un quelconque bijoux, ou appel mental de vampire ? Je pourrai peut être tenter avec les dragons qui se trouvent dans le secteur, mais je ne suis pas sûre que cela fonctionne, sauf peut être si Sila est revenue. Mais au dernières nouvelles, elle et son lié étaient vers Gloria. Nous sommes plus proches, les autres je ne les connais que trop peu, ou bien je ne souhaite pas les revoir. »
Ah ça non !!! Mais il n'y avait aucun risque. Le grand rouge n'allait pas se retrouver auprès de bien trop d'humains de la sorte et le doré avec son égo surdimensionné serait visible des plaines.
« -Comme ce gros dragon rouge...brrrr quel être abject ! Ou l'arrogant doré. Même chez nous il y en a des butés qui volent à l'envers. Cela va être bien difficile de suivre l'idée d'une caste avec de pareil dragons. »
La dragonne n'avait pas eu le temps de plus parler de sa discussion quelques temps auparavant avec le dragonnier aux cheveux d'argent. Et surtout de son idée et son envie de construire une caste de dragons et dragonniers. Une alliance neutre pour sauver les peuples. Peut être leur seul chance. |
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| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Mer 17 Sep 2014 - 18:48 | |
| Comme quoi, il était possible de s'habituer à tout. Si on lui avait dit quelques décennies plus tôt qu'il se ferait à l'idée de voler à dos de dragon... Il aurait prit son interlocuteur pour un fou. Mais le fait était là, sa liée devenait de plus en plus une partie de lui-même, et l'idée de flotter loin au dessus du sol n'était plus aussi angoissante qu'auparavant. En fait, c'était même devenu exaltant, car les sentiments d'Isyndar, à l'égard du vol, si naturel chez elle, primaient alors sur les siens. Bref, tout ça pour dire que lorsque le couple se posa à quelques lieues de leur destination, le vampire se sentit aussi à l'aise sur terre que dans les airs. Une constatation qui le troubla une seconde, avant qu'il ne passe finalement à autre chose. Il changeait, et alors ? Ce n'était pas comme s'il pouvait y faire quelque chose, ou même que cela le dérangeât. Il y avait pire avenir que celui d'un dragonnier. Surtout en compagnie de la dragonne des ombres. J'ai trouvé une de leurs fameuses bagues lors de mon bref passage dans les arènes de l'Usurpateur. Mais étant les circonstances entourant cette... acquisition, je doute que ça nous soit très utile. Il se souvenait encore d'avoir vidé le pauvre bougre de son sang. Certes, il était en mode survie et son esprit avait occulté tout le reste... n'empêche que cette histoire lui pesait toujours. Quoiqu'il en soit, les rebelles ne seraient sûrement pas ravi qu'il ait acquis un de leurs anneaux par de tels moyens. Mieux valait tenter une autre approche. Roëric revit en pensée la rencontre entre sa liée et le mercenaire Alford. Bien pratique tout de même. On pourrait ouvrir une école d'escrime, j'ai toujours rêvé d'en ouvrir une... Et tu pourras croquer tous mes disciples inattentifs. Il secoua brièvement la tête, ce n'était pas son genre de se laisser aller à de telles rêveries. Assis contre la poitrine, il était tellement bien calé qu'il serait endormi... s'il n'avait été un mort-vivant. Je devrai me mettre à la pipe. Ça me donnerait un air distingué. Tu ne crois pas ? Le Maître-Lame laissa de côté ses idées un peu loufoques en la circonstance, fronçant les sourcils devant l'air alerte de la dragonne. Cependant celle-ci ne le prévint pas d'un quelconque problème, c'est donc que tout devait aller pour le mieux. Je n'ai aucun moyen de contacter ni Achroma, ni Kylian, ni le fameux Merithyn Shadowsong. Notre existence serait bien moins compliquée autrement. Le premier est pratiquement aussi vieux que le continent et on n'exige rien d'un Ancien. Le second passe son temps à me filer entre les doigts et le dernier est à peu près aussi insaisissable que le vent. Nous voilà donc bien avancé. Peut-être devrions-nous mettre la main sur cette princesse là, je ne sais plus son nom. La dulcinée de Kylian. Tôt ou tard il reviendra la trouver. Il lui envoya une bouffée d'affection à travers leur lien. Certains de tes... frères sont loin d'être amicaux en effet. Mais que veux-tu, faudra bien faire avec. Du reste ils n'avaient pas le choix tant les dragons étaient encore peu nombreux sur Armanda. |
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| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Jeu 18 Sep 2014 - 21:34 | |
| « -Oui ce n'est pas la meilleure des approches. Bonjour, j'ai eu la bague par un de mes derniers repas. Y'a mieux comme approche. Même si cela peut se légitimer aux yeux des tiens. »
Après tout, elle connaissait le dilemme de son lié, entre le fait de se nourrir et celui de respecter les humains qu'ils côtoient sans soucis et avec plaisir. D'ailleurs, n'avait-il pas aimé une ? Roëric ne lui en avait jamais reparlé et Isyndar avait eu la délicatesse de ne rien demander non plus. Ni même à chercher à comprendre et toucher son esprit sur ce sujet. Cela l'avait touché et elle ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie, fermée ou pas.
« -Je ne sais pas si ce serait une bonne chose et si tu aurais du monde avec cette menace de crocs. Quoique ça peut être une façon d'enseigner. Ou on peut tester leur endurance et réflexe avec mon feu sacré. »
Cela pourrait être amusant. Et divertissant, mais hélas peut rentable, personne ne voudrait venir malgré la bonne réputation de son lié à l'épée.
« -Puis je préfère les cerfs, c'est plus tendre. »
Puis les alayens, ils ont des armures grinçantes. Et les humains, Isyndar aurait peur de manger un membre de la famille de la Horde.
« -L'air d'un vieux vampire sur la fin oui. Quoique au vue de tes derniers exploits, je suis en droit de me le demander. »
La dragonne plongea son regard dans celui de son lié en dévoilant des dents un brin amusée de cette situation. Non, il n'avait pas fini de se l'entendre dire.
« -Bonne idée, kidnappons la princesse de la rébellion, avant qu'un des deux vampires ou le chanteur ne viennent on aura juste une partie de l'armée rebelle à nos trousses. Ça nous changera. En tout cas pour la suite, trouve un quelque chose pour les contacter. Ça nous faciliterait grandement la tâche. Parce qu'à courir toujours après eux !! »
Ça changerait des alayens. C'est vrai toujours les mêmes ennemis ça en devenait presque lassant. La rébellion changerait, plus jeune, fraîche, avide de bien faire. Mais à la réflexion de son lié sur le fait de faire avec ceux de sa race, des compliqués à écailles, plus facile à dire qu'à faire. Puis, il pouvait parler, lui. Avec ceux de sa race dont la moitié lui voulait la peau. Est-ce qu'il arrivait à s'y faire.
« -Faire avec... tu fais avec les caractériels de ta race ? Certains sont assez obtus dans leurs idées, et refusent ta présence à mes côtés. Alors qu'on ne discute pas le choix d'un dragon. Tu es mon lié, point, la discussion est finie et close. »
Et depuis quand on contredisait un dragon. C'est cette nouvelle génération de bipèdes qui n'avaient vu de dragons depuis des années qui semblaient bien mieux avisés qu'une mémoire ancestrale et un choix fait sûrement bien avant leur naissance.
« -Heureusement que les dragonnes remontent un peu le niveau. Moins arrogantes, on cherche à bâtir un meilleur monde, pas à le détruire.»
Un brin d'arrogance n'avait jamais fait de mal, puis cela était une réalité qui plus est. Alors autant le souligner. Isyndar redressa de nouveau la tête. Il y avait des effluves qui parvenaient avec délicatesse aux nez de la dragonne.
« -Roëric, prend ton arme. » |
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| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Lun 22 Sep 2014 - 19:02 | |
| Le vampire laissa un mince sourire briser l'éternelle marbre glacé qui lui faisait office de visage. Comme souvent sa liée et lui prenaient les choses et les événements avec légèreté et ironie. Que faire d'autre ? Quoiqu'il en soit, la dragonne devenait de plus en plus bonne à ce petit jeu. En même temps, elle avait grandit dans sa tête, cela n'avait donc rien de très étonnant. Prendre en dérision tout et n'importe quoi, c'était sa spécialité le maniement de l'épée. Il hocha la tête d'un air faussement sérieux face aux propos d'Isyndar. Donner ses disciples à manger à un dragon n'était peut-être pas la meilleure des idées. D'abord parce qu'il n'aurait plus d'élèves, ensuite parce qu'elle en ferait probablement une intoxication alimentaire. Il y avait beaucoup trop de métal sur les humains. Mais l'image restait forte et séduisante. Vieux vamp... ? Il hoqueta devant l'affront. Lui qui était le charme même, avec ses cheveux blancs, son allure martiale et ses yeux métalliques ! Tsss... Grommelant dans son coin, Roëric décida que décidément, cette dragonne n'avait aucun goût. Que ce soit en matière d'éducation ou de pipe. Evidemment, elle, elle n'en avait pas besoin ! Elle crachait du feu ! Quelle injustice. Néanmoins cette bougonnerie ne dura pas plus d'une seconde ou deux, l'air amusé de sa liée le déridant aussi vite que ses propos l'avaient agacé. Niah, niah, niah... je te signale, ô omnisciente dragonne, que je suis escrimeur, pas bricoleur. C'est bien dommage d'ailleurs, car si j'avais inventé un moyen de communiquer sur plusieurs centaines de kilomètres... On vivrait tous les deux dans un Palais et non sur les routes. La bougre n'avait pas tord avec cette histoire de race. En fait, elle avait même carrément raison. Un vampire sur deux voulait sa peau pour en faire une carpette. Et c'était là une estimation des plus optimistes. Oui, madame. Bien, madame. A vos ordres, madame. Une réponse amusée et pourtant sincère. On ne contrariait pas un dragon. Déjà parce que c'était dangereux pour la santé. Ensuite parce qu'il en entendrait parler pour les trois prochaines décennies. C'était là tout le problème lorsqu'on devait passer l'éternité avec quelqu'un. D'autant plus quand ce quelqu'un avait un accès direct et illimité à votre esprit. Evidemment, tu es la meilleure. Histoire de continuer toujours dans le même registre. Bien que détendu et prompt à la plaisanterie, un vampire et qui plus est le Maître-Lame, restait toujours plus ou moins sur ses gardes. C'est pourquoi lorsqu'Isyndar lui dit de sortir son arme, celle-ci coulissa immédiatement du fourreau, et dans un geste si naturel qu'il en devenait presque banal. Les sens du vampire se mirent alors à fonctionner à plein régime, et ils repérèrent très vite un battement cœur caché non loin. Sortez de là. Montrez-vous et désignez-vous. C'est bien naturel de se cacher de mon espèce, mais c'est un manque de respect envers ma compagne. Et les dragons tolèrent mal le manque de respect. |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Mer 24 Sep 2014 - 0:06 | |
| Cela faisait désormais un bon moment qu'ils étaient à Aigue-Royale. Dawan et son Cawr étaient venus prêter leurs deux paires de bras à leurs frères baptistrels, dont la charge était de soigner les rebelles. Le séjour était riche en enseignements et en émotions. L'Enwr appréciait la ville, faisait de son mieux pour accomplir les tâches diverses et variées que l'on lui concédait. Récemment, la magie avait commencé à faire des siennes, et soigner les malades sans leur faire pousser des bras supplémentaires devenait complexe, même pour les mages les plus expérimentés. Depuis peu, Dawan avait pris goût aux sorties par la petite porte. Il s'était offert une virée en extérieur, de plein jour, hors Aigue. C'était risqué, très risqué. Il aurait pu en mourir. D'autant plus que ses pas avaient rencontrés ceux d'un humain non-rebelle. Un peu plus, et ç'aurait été son dernier lever de soleil. De cet événement, Dawan avait tiré une leçon... Il savait désormais qu'il ne fallait pas sortir en plein jour ! La lumière du soleil brûlait désormais ses pauvres yeux, il n'avait pas pu passer deux minutes de son entretien avec Crissolorio sans larmoyer à cause de la lumière. C'était fâcheux. De plus, la chaleur était, en journée et à la surface, insoutenable. Un vrai four, à vous liquéfier un elfe.
Aussi ce soir-là Dawan s'offrit une sortie. Un sommeil déréglé par de récents soins avait eu raison de cet instinct qui poussait les bipèdes de son genre à dormir quand la lumière faiblissait. Aigue était calme, trop calme à son goût (il ne songea pas que cela était peut-être lié au fait qu'il ne regardait pas dans la bonne caverne). Reprenant à petits pas malhabiles le chemin qu'il prit jadis, il s'était hissé hors de cette ville souterraine. Afin de n'être pas tenté, il avait laissé sa vièle dans ses "appartements", à Aigue-Royale. Peu de temps après avoir rencontré l'air libre, il le regretta. Ses doigts le démangeaient affreusement. Et pas moyen de les soulager. Mon elfe compensa cette absence en émettant un petit son, simulacre de chant, assez bas. Encapuchonné et encapé, il avait espéré que l'air nocturne sera frais, faute de froid. Il n'en était rien: si le monde n'était pas tiède, il était au moins chaud. C'était tout de même largement plus supportable que lors de sa dernière escapade. La nuit offrait également un tout autre paysage. Teinté de bleu sombre, de noir, moucheté de blanc. La plaine était une mer à faible houle. Comment ne pas avoir envie de musique devant un tel spectacle ? Que l'on pardonne à Dawan, il n'était qu'un elfe, un elfe si fragile face à de telles émotions !
Au milieu des plaines se dressaient parfois des surprises. Des arbres, seuls contre tous, des rochers, posés là comme par hasard, des dénivelés invisibles et trous de chiens de prairie. Dans la pénombre, difficile de distinguer ces derniers. Et les herbes étaient si hautes... Un serpent aurait pu s'avancer vers lui sans que Dawan en sache quoi que ce soit. Il avançait en faisant confiance au terrain, il regardait tantôt cette mer d'herbe, tantôt le ciel et ses mille constellations, tantôt l'horizon. Là-bas, il avait vu un arbre. Il aurait aimé l'atteindre, avant de faire demi-tour... Son pied s'enfonça dans un trou de chien de prairie. Il s'étala face contre terre. Au même moment, un sifflement de vent se fit entendre au-dessus de sa tête. En levant les yeux, Dawan vit passer... Par les Esprits ! Un dragon ! L'apprenti baptistrel retint son souffle, comme s'il craignait que cela fasse fuir la créature. Son coeur battait la chamade. S'il avait su qu'il pourrait un jour en voir un de ses propres yeux ! Il n'avait pas eu le temps de voir duquel il s'agissait... Mh ? Mais bien sûr que Dawan connaissait les dragons ! Enfin, il en avait seulement entendu parler, mais le sujet le passionnait assez pour qu'il connaisse les noms et la couleur de chacun, au moins. Dans le noir, il allait être difficile de discerner la moindre couleur, ceci dit...
Ils s'étaient posés non loin de lui. En se redressant un peu, Dawan voyait la silhouette du dragon. Surexcité, l'esprit tout fou de cette opportunité, Dawan s'avança en rampant dans les hautes herbes. Féquemment, il s'arrêtait, levait un peu le nez, tendait l'oreille... Il y avait une voix. Bah, les dragons parlait ? De ce qu'il avait ouïe-dire, ce n'était pas le cas... Il parvint à attraper des bribes de phrases... "Bague". Il en portait une, lui, de bague, depuis quelques temps. L'anneau de la rébellion, qui permettait d'entrer et sortir d'Aigue-Royale... Il jeta un coup d'oeil audit anneau, le fit doucement jouer autour de son doigt. Il lui allait bien, c'était un beau bijou. D'autres sons parvinrent aux oreilles aiguisées de mon elfe. Des noms, aurait-on dit. Achroma, Kylian, et... Merithyn. Eh, il le connaissait, Merithyn ! C'était un frère baptistrel. Il l'aimait bien. Mais Merithyn paraissait d'humeur mélancolique, ces temps-ci. Le dragon était-il ami de Merithyn ? Ledit dragon semblait noir. Ou en tout cas, très sombre. Dawan songea à Isyndar... On la disait liée à un vampire. Il était vrai que le couple avait de quoi en effrayer plus d'un. Un dragon, avec la mâchoire qu'on leur connait, et un vampire, avec l'appétit qu'on leur devine. Un vampire armé, au son de métal qu'il avait entendu. Et un vampire qui lui donnait un ordre. Dawan était... Partagé. Les vampires ne le mettaient pas en confiance, et le ton prit par ce dernier l'incitait bien plus à rester caché qu'à se montrer. Mais en même temps... Dragon. Il avait beaucoup rêvé ces créatures, s'approcher de l'une d'entre elle serait si merveilleux ! Au final, ce furent la peur et l'admiration mêlées qui le poussèrent à se lever, à son rythme, et à s'approcher du couple.
Dawan leva les mains, dont celle qui portait l'anneau de résistance, pour signifier que lui n'était pas armé. Encore encapuchonné, il ne présentait qu'une silhouette élancée, mais assez petite, pour un elfe. À ses habits, herbe et terre s'étaient mêlés. Lorsqu'il fut un peu plus proche d'eux, il rejeta son capuchon en arrière, dévoilant ses cheveux blonds pâle en bataille, ses oreilles pointues et ses grands yeux gris. Il ne s'en était pas rendu compte mais, en s'approchant, sa gorge s'était remise à produire un son de petite chanson, assez bas. Il observa un court instant Roëric. Mais comme ce dernier ne lui inspirait pas confiance, il regarda plutôt Isyndar. Elle était belle, toute belle ! Oh, il aurait aimé être en plein jour pour pouvoir mieux la distinguer ! Dawan voulut saluer les deux compagnons, en courbant l'échine. Mais son regard restait tourné en direction d'Isyndar.
"- Veuillez accepter mes excuses. Craignant de vous déranger, je n'osais me montrer, sans penser que cela pouvait être plus indiscret encore. Je suis Dawan Sywel. Apprenti baptistrel. Pouvoir rencontrer un dragon et son Liée est un honneur pour moi. Me trompé-je en pensant que vous êtes Isyndar et... Roëric ?"
Alors seulement il osa à nouveau regarder ledit Roëric. S'il avait fait du mieux pour leur parler le plus respectueusement possible, on lisait tout de même dans les vibrations de sa voix qu'il était craintif. Un moyen comme un autre de deviner sa franchise... Il avait baissé les mains, ses mains qui tremblaient également, bien que cela soit à peine visible. Il avait l'impression de vivre un moment unique, mais également un moment dangereux. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Dim 28 Sep 2014 - 18:45 | |
| Isyndar souffla du nez aux réflexion de son lié. Il avait une façon singulière de voir la vie, de jouer avec les mots et les situations. Une façon qui lui plaisait. Entre le jeu, la réalité, le rêve et l'envie. Une façon joueuse, taquine et parfois un brin enfantine. Mais toujours amusante. Surtout quand son visage revêtait une boue faussement boudeuse, qui ne prenait avec personne. Une attitude que le dragonnier n'avait qu'avec elle et il n'y avait que dans ses moments qu'elle en profitait. Ces moments uniques à deux. Ou personne ne pouvait les voir. Du moins le croyait-elle.
« -Vivre dans un palais ? Tu t'ennuierais bien vite et les routes te manqueraient, tout comme la vie en extérieur. Monsieur escrimeur. »
Puis il leur faudrait un sacrément grand palais. Même si elle pouvait passer pour un poids plume en matière de dragon, elle restait imposante d'un point de vue bipédien. Puis que feraient-ils dans un grand palais à part tourner en rond enfermé comme des montures équestres. Non, non rien de mieux que le ciel comme seul toit et l'espace que leur offrait Armanda comme maison.
« -Voilà j'aime quand tu ouvres enfin les yeux sur la vérité et flatte enfin mon ego. »
Mais pas le temps de s'attarder à ce qu'il continue, le bruit effectivement entendu était bien la présence d'un être vivant. Un alayen, il fallait rester sur leur garde même si cela avait été le cas, ils auraient déjà attaqué.
« -C'est ta faute aussi !! C'était peut être ton premier élève et tu lui as fait peur en disant que je les croquerai. Tu vois, quand je t'ai dit que tu ferais faillite ainsi. »
Mais l'importun n'était ni un alayen ni un ennemi humain assoiffé de la fin des vampires. Non c'était un elfe, perdu dans les contrées humaines. Et son entrée en matière était des plus étrange tout comme sa façon de penser et de se présenter. La dragonne entra en contact en douceur avec l'esprit de l'elfe, tout en partageant avec son lié ses pensées. Elle espérait que l'homme ne se sentirait pas mal. Il pouvait parfois avoir des réactions étranges à entendre dans son esprit la voix d'un autre. Une intrusion mentale qui pouvait ne pas être apprécié de tous. Mais Isyndar savait le faire avec délicatesse. Pas comme une rustre.
« -Il est vrai qu'écouter une discussion caché comme un voleur est moins indiscret que venir y participer. Je ne comprendrai jamais ces bipèdes. »
L'elfe les connaissait aussi de noms. Il fallait dire qu'il n'y avait pas non plus un nombre illimité de dragon, de dragon liés à un vampire.
« -Et non tu ne te trompes pas. Nous nous sommes nous déjà rencontré lors des négociations et notre visite en votre domaine apprenti chanteur ? »
Isyndar ne s'en souvenait pas, mais il fallait dire qu'elle avait rencontré tellement de monde et parfois de façon furtive. Puis elle était occupée à bien d'autres choses. Puis ce qui marque la dragonne fut le comportement de l'elfe. Il tremblait comme une feuille sous le vent. Roëric et elle même semblaient si terrible ? Ils n'en n'avaient pas l'air, du moins pas là. Sur un champ de bataille ou cela devait être autre. La dragonne de l'ombre chercha à le rassurer.
« -Mais cesse de trembler et vient t’asseoir avec nous pour profiter de notre discussion dans son intégralité. Il n'est nul raison de craindre de moi ou de mon lié. Notre faim est repue et nous n'apprécions guère la viande elfique. Par contre une belle histoire de votre contrée est une tout autre chose. »
Elle redressa sa tête vers lui l'agitant en douceur pour le faire signe de se rapprocher et de prendre place près d'eux. Il était là, il serait donc leur invité.
« -D'ailleurs votre terre s'est-elle remise entièrement du sang de la bataille contre l'ennemi alayen ? » |
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| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Sam 4 Oct 2014 - 15:42 | |
| Un premier élève ? Ça il ne l'avait pas vu venir. C'était donc comme ça que ça fonctionnait ? On demandait et le monde vous exauçait dans la minute ? Eh ben. S'il avait su. Bien des choses se seraient passés différemment. Heureusement, tout n'était pas perdu. Maintenant qu'il était au courant de ce petit secret, il allait pouvoir en profiter et pas plus tard que tout de suite. D'ailleurs, après tout ce qu'il avait enduré dans sa longue vie (non-vie, peu importe) ce n'était là que justice.
"Je veux une grande propriété avec une salle d'armes bien garnie. Et puis des serviteurs pour s'occuper d'Isyndar. Et des repas réguliers. Kylian enchaîné à le porte d'entrée. Ah oui, et je veux Mélusine. Mais en plus docile et si possible avec des cheveux plus long. J'aime bien les cheveux longs."
Le vampire ferma les yeux et les rouvrit. Rien. toujours ce nouvel élève qui n'avait pas l'air dans son assiette. Pas de belle maison. Pas de salle d'armes. Pas de Kylian le boulet au pied. Pas de Mélusine docile. Fichus Esprits. Ce n'était vraiment pas correct de jouer ainsi avec les espoirs des gens.
Revenant sur terre, Roëric agita la main d'un air désinvolte devant les craintes infondés de son visiteur nocturne. Apprenti ou non, ça restait un baptistrel. on en croquait un et on avait tous ces fichus chanteurs à dos. Il y a quelques années ça ne l'aurait pas dérangé, mais depuis que ceux-ci convoquaient les puissants, déclaraient des guerres et formaient des alliances... Merci, mais non merci.
C'est ça, c'est bien nous.
Voilà qu'ils étaient célèbres. Évidemment qu'ils l'étaient car Isyndar était unique. Mais ça ne restait jamais plaisant à savoir. Certes, ça flattait l'ego deux minutes, enfin, au-delà de ça, lui et sa liée étaient des créatures des ombres, des chasseurs. Pour les parades et les beaux discours... qu'ils aillent donc voir les gros dragons bien voyants et leurs liés princes ou rebelles, rebelles et princes. Peu importe.
C'est la célébrité ma chère. Tout le monde te connaît. Dracos ait pitié de nous.
Le problème étant qu'il n'avait jamais, jusqu'ici du moins, fait preuve de la moindre once de pitié envers eux. Un Esprit en avait-il seulement ? Pouvait-il se le permettre quand il avait tant à défendre ? Bonnes questions.
Il hocha la tête devant la proposition de sa liée.
Aucune inquiétude à avoir, je suis en pleine forme.
Le Maître-Lame se rassit près de la dragonne.
Et que faites-vous si loin des forêts ? |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Sam 4 Oct 2014 - 22:31 | |
| Un sursaut. Qu'était-ce que ces sons qui s'insinuaient dans son esprit ? Il le sentait, ces sons-là ne venaient pas de l'extérieur. Comme des pensées, mais ce n'était pas sa voix. C'était une voix qu'il ne connaissait pas, un timbre jusqu'alors inconnu à ses petites oreilles. Mais Dawan comprit assez vite. C'était la voix d'Isyndar. Il ramena son regard sur la dragonne. Un regard tout pétillant d'admiration et... De reconnaissance ? Peut-être, un peu. Son coeur battait au rythme de son bonheur. Son crâne était encombré d'un maelstrom d'émotions et d'excitations. Un dragon lui avait parlé ! Quel honneur pour lui, petit elfe, petit Enwr ! À nouveau sa gorge produisit le son d'une petite chanson, plus fort, cette fois. Aussi incontrôlable que l'est un ronronnement pour un félin. Enfin, avec ces histoires, il ne prêta pas attention aux premières paroles d'Isyndar. Il baissa les mains, et prêta néanmoins une oreille attentive aux suivantes. Aussi se rapprocha-t-il d'eux, même si timidement. "D'eux"... Surtout d'Isyndar. Elle était beeeelle. Alors que Roëric, bon... Il avait sans doute son charme, mais c'était un vampire. Puis, il n'avait pas d'écailles (et ça, c'est un gros argument), pas d'ailes (quelle honte), et il ne lui parlait pas par la pensée (quelle faiblesse !). Alors forcément, il était moins attrayant.
Après qu'ils eussent cessé de lui poser des questions, Dawan resta un petit moment silencieux. Juste quelques secondes de trop, durant lesquelles son chant continuait, et son regard glissait comme la caresse qu'il retenait sur les écailles d'Isyndar. Ces secondes de trop passées, il échangea un coup d'oeil au visage de la dragonne, un à Roëric, puis regarda le ciel, et les étoiles qui veillaient sur eux. À cet instant seulement il montra qu'il avait bien entendu tout ce qu'ils avaient dit, et surtout, il avait retenu:
"- Je vous ai déjà vu, oui. Mais la réciproque ne doit pas être vraie. J'étais des nombreux Enwr qui ont toujours à s'affairer à droit et à gauche." Il se tut un instant, alors qu'un grand sourire naissait sur son visage. Même Roëric put en profiter. C'est que cette époque rappelait de bons souvenirs à Dawan. Cela lui rappelait ces journées où son seul souci, c'était les dragons, et le seul souci des maitres, c'était de lui donner plein d'autres tâches à faire. La lessive, par exemple. La cuisine. Ou que sais-je. On lui donnait même des tâches absurdes, comme "va apporter ce marteau à untel". D'ailleurs, untel n'avait eu son marteau qu'en fin de journée, la quête étant totalement sortie de l'esprit de l'Enwr... "Le Domaine a mis du temps à se remettre d'une telle bataille. Nous avons dû nous serrer les coudes pour tout reconstruire. Mais c'est chose faite !"
Il porta a main porteuse d'anneau près de son visage, pour la laisser jouer avec une mèche de cheveux rebelle.
"- Oh, cela fait un moment désormais que nous sommes éloignés du Domaine. Nous avons étés brusquement appelés, pour soigner les..."
Stop. Etait-il censé parler des rebelles à des personnes dont il ne connaissait pas les convictions politiques ? Sans doute pas. Dans son esprit, il entendit la voix de son Cawr lui hurler qu'il ne fallait rien en dire, rien, à moins de vouloir les enterrer tous. Les rebelles, et les baptistrels. Ah oui, donc mauvaise idée, en effet. Et maintenant qu'il s'était engagé à parler, que pouvait-il faire ? Sa petite mimine vint devant sa bouche. Il regarda autour de lui, à nouveau craintif, comme une petite proie. Il avait fait une bêtise. À nouveau il chanta. Mais cette fois, c'était bien audible. Et c'était un chant qui n'avait rien à voir avec le sujet. Une chanson qui parlait d'une femme qui se changeait en biche, et finissait, hélas, cible de son frère le chasseur.
"- La chasse est après moi..."
Il piétinait, ne sachant dans quelle direction se tourner, vers où aller. Piège, piège. Il s'était mis dans son propre piège. Il n'envisagea pas un instant de mentir. Mais s'il disait la vérité, et que Roëric n'appréciait pas les rebelles, c'en était fini. Il pouvait se taire dès maintenant. Et si, sous la colère, Roëric le tuait ? La dragonne ne le tuerait pas, il en était sûr. Le vampire, par contre... Oh, de toutes façons, il n'avait pas le choix. C'était le silence, ou le mensonge, s'il voulait sauver ceux qu'il devait protéger. Mais... Si Roëric était ami des rebelles ? Ne l'avait-il pas entendu parler de bague ? Peut-être, peut-être. Désormais, Dawan répétait sans cesse le même vers, tout comme son esprit tournait en rond. Si Roëric était des leurs, se taire dès à présent, c'était prendre le risque d'une mort vaine, et de la perte d'un allié précieux pour les rebelles.
"- À la troisième fois, la blanche biche est prise..."
Dawan prit une longue inspiration, et stoppa son chant. Etrangement, ce fut Roëric qu'il regarda. Peut-être parce que c'était lui qu'il craignait.
"- Et vous, quels chemins avez-vous pu emprunter ? Tant de chemins s'offrent à vous que nul autre ne peut choisir... Qui êtes-vous devenus ?" Il se retourna à moitié, et tourna le cou pour voir Isyndar. "Y a-t-il quelque chose que je puis faire pour vous être favorable ?"
Dernière édition par Dawan Sywel le Mer 15 Oct 2014 - 15:09, édité 2 fois |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Mar 7 Oct 2014 - 18:17 | |
| Qu'il était beau de rêver !! Même et surtout pour un vampire qui ne dormait plus depuis des années, des centaines d'années et qui par conséquent ne rêvait plus. Du moins son vampire continuait de le faire de façon éveillé. Un peu trop parfois, mais en cela l'humour prenait le dessus. En tout cas l'espoir faisait vivre, car il y avait autant de chance de voir un Kylian Wallam immobile et une Mélusine docile que Lorenz signé une paix avec les alayens. Autant dire jamais.
« -Kylian enchaîné ? Trouve le déjà on en reparle ensuite. Quand à ta belle Mélusine, n'arrive pas en lui parlant de son physique, il y a mieux pour parler à une jeune femme. »
Mais en attendant, ça ne serait pas pour aujourd'hui, car un baptisrel maniait le chant et les mots et non pas l'épée. Et les mots, il les maniait bien. Vu qu'il savait flatter avec délicatesse son égo. Elle en ronronnerait presque de contentement. Isyndar bougea un peu en redressant sa tête, gonflant ses poumons d'un orgueil bien placé.
«-Qu'est-ce que le Dracos vient faire ici, il est normal que je récole un peu de gloire quand à ma présence ici. Tu devrai être flatté. Au moins ton école apportera son lot de curieux de voir ma présence auprès d'un maître lame comme toi. »
Mais bon, pas le moment de discuter de sa magnificence et beauté pour revenir au chanteur qui semblait un peu perdu. Il parlait en passant du coq à l'âne. Sa logique ne suivait pas vraiment. Un fou ? Un piège ? Un désespéré ou bien la magie lui touchait le cerveau ?
« -Soigner qui. La chasse de quoi ? Vous êtes sûr d'aller comme il faut ? Avez-vous été attaqué ? »
Cela n'était pas logique de parler de soigner des blessés à une chasse, puis une biche. Elle avait beau avoir un esprit supérieur mais là la langue bipède dépassait son entendement. La lié de l'ombre ne touche que l'esprit de son lié, avant d'englober en plus celui de l'homme face à eux.
« -Roëric, je crois qu'il a pris un coup sur la tête ? De quelle biche parlez-vous ? »
Isyndar huma l'air pour sentir la présence de gibier mais rien ne vint à ses narines, juste l'air plus frais de la nuit, quelques herbes humantes mais rien de plus. Mais pas de biche.
« -Vous êtes le blessé ? Où sont les vôtres ? »
Isyndar chercha à se redresser en poussant doucement son lié pour qu'il fasse de même, en lui faisant passer son inquiétude quand à l'attitude de l'homme face à eux. Car ses réponses louvoyantes prouvaient qu'il avait bien quelque chose à cacher.
« -Nos chemins sont le ciel avec pour seul compagnon le vent. Et vous ? Comment êtes-vous arrivez ici avec les vôtres ? »
Isyndar se leva bien plus en éveillant bien plus ses sens, cherchant des intrus autour d'eux, cherchant à les piéger elle et son lié.
« -Roëric, tu crois que c'est un piège ? Ou bien c'est un elfe fou ? »
Dans tous les cas, la dragonne de l'ombre insuffla à son lié de se méfier. Car il était clair qu'il avait quelque chose à cacher et cela n'avait jamais rien de bon, ou presque. |
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| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Lun 13 Oct 2014 - 18:42 | |
| Qui lui avait collé cette voix dans la tête qui ne cessait de le contredire ? Personne, elle s'était imposée d'elle-même. C'était là le propre des dragons. Non qu'il s'en plaignît, il avait fait le deuil de son intimité depuis quelques mois déjà. Mais elle n'était pas obligée de casser ses fantasmes ! Diantre, c'était là parfois tout ce qu'il restait à un vampire, créature maudite s'il en était. Evidemment il garda ça pour lui, dans cette minuscule partie de son esprit qui n'appartenait encore qu'à lui. Inutile de vexer la belle dragonne, d'autant plus que tout ce qu'elle lui apportait compensait largement ces menus détails. "Eh bien... Pour une dragonne de l'ombre, je te trouve ravie d'être en pleine lumière. L'orgueil légendaire des dragons aurait-il eu raison de ta nature ? " La remarque était taquine, amusée. Cela lui plaisait de la voir si heureuse, ronronnant sous les compliments de l'elfe. Peut-être devrait-il lui en faire plus souvent... Mais trop de flatterie menait à l'arrogance, et il n'avait aucune envie qu'elle devienne comme le dragon d'or ou pire, le rouge. Non, elle était très bien comme ça. Et puis, elle n'avait qu'à lui en faire, elle aussi ! Pourquoi ce nouveau venu avait-il peur de lui ? A croire qu'il doutait de son sens de l'honneur ! "Ta présence nous apportera des visiteurs, cela est certain, mais tous ne seront pas amis malheureusement. " Voilà pourquoi ils ne pourraient pas mettre ce projet à exécution tant que les alayiens continueraient à faire la pluie et le beau temps sur le continent. Autant dire qu'ils étaient encore sur les routes pour un bon petit bout de temps. Roëric n'avait certes rien contre le mode de vie nomade, mais avant il avait son pied à terre dans le royaume souterrain, aujourd'hui... il n'était plus le bienvenu nulle part. Sauf peut-être chez les rebelles. Pour en revenir à l'étrange conversation avec l'elfe, celui-ci répondit à leurs questions, mais sembla buter sur la fin de sa phrase, comme s'il allait dire quelque chose dont il n'avait pas le droit de parler. Il redevint alors aussi apeuré qu'au début, puis se mit à chanter, sans que personne ne lui ait rien demandé. Un individu pour le moins singulier... Mais le Maître-Lame ne sentait pas menacé, non pas qu'il sous-estima Dawan, les chanteurs étaient redoutables en un sens, mais parce qu'il ne décelait aucune mauvaise intention dans les gestes et les paroles de l'elfe. "Je t'avais dis de lire mes ouvrages de philosophie, tout propos n'est pas toujours à prendre au sens littéral. Mais non, madame voulait voler, chasser et cracher du feu ! Ah ! Les dragons... " Finalement, il arrêta de chanter et porta son attention sur Roëric, lequel lui rendit son regard sans sourciller. Tu chantes bien apprenti, quoique je sois piètre juge en la matière. Je crois que la vérité est encore ce qui marche le mieux avec vous autres. Nous recherchons Kylian Wallam, pour lui botter les fesses. Merithyn Shadowson, pour ses conseils avisés. Et Shaynar, pour qu'il prenne ses responsabilités. Et nous aimerions au passage rejoindre la rébellion qui devrait se trouver dans les parages. J'imagine que c'est eux, ceux que vous soignez, n'est-ce pas ? Parce que bon, il était guerrier d'accord, mais pas non plus né de la dernière pluie. A l'attention d'Isyndar, il glissa ces quelques pensées. "Je crois que c'est notre porte d'entrée, si nous nous débrouillons bien. Après tout, qui refuserait quoique ce soit à une dragonne et à son dragonnier ? " |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Mer 15 Oct 2014 - 21:20 | |
| Dawan porta sur Isyndar un regard un peu rond, mais sans expression particulière. Elle posait beaucoup de questions. N'avait-elle pas écouté ? Il parlait de la blanche biche, bien sûr ! Celle qui fut femme le jour, biche la nuit, avant d'être chassée par son frère, le vil, l'humain. C'était évident ! Et c'était la biche, la grande blessée, la capturée. Quelle auditrice inattentive ! C'était sans doute là ce que l'on appelait la fougue de la jeunesse. Dawan observa la belle se lever, le mouvement de ses muscles sous ses écailles. Cette autre preuve de la réalité de la dragonne dessina un sourire sur ses lèvres. Oh, il aurait tant aimé toucher ses jolies écailles...! Roëric s'exprima à son tour. Ce qui fait que les pensées de Dawan vinrent automatiquement vers lui, et il se demanda si, faute de pouvoir caresser les écailles d'Isyndar, il pouvait frôler celles de Roëric. C'était logique: les deux étaient liés, peut-être que Roëric avait plus ou moins la même texture ! De visu, cela n'en avait pas l'air. Mais qui sait ? De plus, Dawan se moquait bien plus de vexer le vampire que de vexer la dragonne. Coup de chance pour le dragonnier, il prononça un mot qui ôta de l'esprit de l'elfe cette idée.
Ainsi, il avait deviné. Bon, plus rien à cacher, alors. Et Roëric ne semblait ni furieux ni agressif. Un soulagement, pour l'apprenti baptistrel, qui, mine de rien, appréciait de rester en vie. Pour le coup, la discussion allait devenir plus simple, si Dawan n'avait plus besoin de cacher la vérité. Bien sûr, Roëric pouvait mentir... Bien sûr. Mais l'elfe ne tint pas compte de cette hypothèse. Peut-être la trouvait-il absurde, en raison de la présence de la dragonne. Ou peut-être n'avait-il juste pas envie d'y croire... Après que Roëric eut parlé, il demeura silencieux, à l'observer, à observer les traits de son visage, à se répéter mentalement ce qu'il venait de dire. Il vivait un de ces moments pénibles où associer une sémantique à des sons lui était compliqué. Cela vint, néanmoins, alors que son regard devenait vitreux. Roëric, rébellion. Cela tombait bien, car il savait où trouver la rébellion. Il ne pouvait néanmoins le faire entrer ainsi. Mieux valait d'abord en parler à un des Grands de ce monde.
"- Merithyn, Merithyn..."
Il répéta le prénom en boucle pendant une bonne dizaine de secondes. C'était le mot qui l'avait marqué. Celui qui rendait désormais sa réflexion pénible, l'assaillant de souvenirs qui prenaient le dessus. Qu'il était compliqué de les chasser, de chasser la jolie image du maitre baptistrel, de ses belles bouclettes et de sa voix en or ! Un moment de silence et d'immobilité. Et brusquement, l'elfe parut reprendre vie.
"- Rejoindre la rébellion ? La rébellion, oui... Je les connais, nous les soignons. Oh, il y a tant à faire, tant à faire. J'ignore l'avis des rebelles à votre sujet. Oh, il me plairait tant d'avoir un dragon à mes côtés, je doute qu'ils vous refusent quoi que ce soit... Mais cela n'est pas de mon ressort. Laissez moi juste... Aller leur parler. Ne bougez pas. Je ne serai pas long."
Son regard traina un ultime moment sur les écailles d'Isyndar. Il avait un grand sourire. S'il avait fait jour, sans doute aurait-on distingué le rose de ses joues. L'émotion. Quand il se détourna d'eux, d'un mouvement de cape, on put l'entendre marmonner quelques petits "belle, belle", avant que cela soit masqué par le bruit de sa course.
[...]
Essoufflé, humide de transpiration, Dawan s'était retrouvé obligé de ralentir. Aussi profitait-il de ce rythme forcé pour observer tout autour de lui. Il venait d'arriver par une des entrées qui débouchait sur la caverne de CoeurEmpire. Aigue-Royale était bien calme, à cette heure avancée de la nuit. Oh, Dawan n'avait pas vraiment peur des ombres et du silence, loin de là. Mais il ignorait par où aller pour trouver... Quelqu'un, n'importe quel rebelle assez haut placé pour pouvoir prendre une décision. Mais surtout, il cherchait Merithyn. Ah, le baptistrel saurait assurément quel choix faire pour que tout se passe bien ! Cela lui donnerait une bonne excuse pour le revoir et s'enquérir de son état. Sinon... Il y avait toujours son Cawr, qui saurait sans doute faire remonter l'information. Trouver un rebelle aurait néanmoins été plus rapide. Qu'il faisait chaud, même pour une nuit ! Dawan remua sa tunique, dans l'espoir de se rafraichir un peu. Il ne savait où se rendre... Alors qu'il s'apprêtait à prendre le chemin de la Caverne des Songes, pour quérir l'aide d'un baptistrel, une solution tomba du ciel. La solution portait des cheveux courts et des oreilles pointues. C'était un elfe d'Aigue qui n'était pas baptistrel. En le voyant, Dawan se souvint de cet après-midi où son maitre l'avait envoyé chercher quelques herbes au marché noir, à toute allure. Il avait ainsi appris l'existence de la Triade. Et le nom de cet elfe, c'était, c'était...
"- ...Aldaron."
Mais il n'était pas impossible qu'Aldaron ne se souvienne pas de lui. La seule fois où Dawan l'avait vu, il s'était contenté de faire ses courses, et sa bizarrerie avait pu passer pour de la timidité, au moment de payer le grand Alda. En tout cas, Dawan était persuadé que c'était lui. Et un membre de la Triade... C'était exactement ce qui lui fallait. Aussi, sans se soucier de ce que faisait Aldaron à cette heure-ci, dans une caverne qui n'était pas sienne, il le rejoignit en quelques petits bonds. Atterrissant dans son dos, il lui tira la manche, doucement, comme un enfant qui a quelque chose à réclamer.
"- Monsieur Aldaron ?"
Encore quelques bonds, il vint devant lui, et lui offrit un fin sourire.
"- Vous tombez bien, j'ai besoin de v..."
Il s'arrêta. Ooooh, il avait un beau visage, Aldaron ! Ce n'était rien en comparaison avec la beauté d'Isyndar mais, pour un elfe, il était beau. Surtout ses cheveux. Il avait de beaux cheveux. Qu'ils avaient l'air doux ! Connaissaient-ils seulement la saleté ? Peut-être qu'Aldaron avait des élixirs spéciaux qui rendaient les cheveux aussi soyeux que les plumes d'un papillon. Mon Enwr tendit la main vers les cheveux d'Aldaron, et frôla quelques mèches, dévoilant la pointe des oreilles de son camarade. Il s'immobilisa un moment. Puis parut se ressaisir, d'un seul coup.
"- Isyndar et Roëric sont à nos portes. Elles demandent à rejoindre la rébellion. J'ignore ce qu'il faut faire."
Oui. Arbitrairement, Dawan avait décidé que le féminin l'emportait sur le masculin, au pluriel. En même temps, Isyndar, ce n'était pas n'importe quel féminin. Il avait ramené sa main auprès de lui. Son regard se portait derrière Aldaron, un peu absent. Mais le son de sa voix avait été plein de sérieux, paradoxalement. Il n'était pas totalement dans à ses rêveries. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Dim 19 Oct 2014 - 12:10 | |
| Sublime créature qu'il avait choyé par le passé, voilà bien des années qu'il la côtoyait. La nuit ténébreuse de cet obscure crépuscule ne perlait pas sous les voûtes de la cité enfouie. Mais la lueur des cieux ne traçait pas ses reflets de jour avec les pierres bleutées incrustées dans la roche : il ne faisait point jour dehors donc il faisait nuit. Rares étaient ses excursions à la surface. Terré comme une taupe, il se sentait approximativement vampire, à fuir ainsi la lumière du soleil. Il avait vécu des siècles auprès des hommes, dans la cité de Gloria, sa physionomie était connue autant que son appartenance à la Triade, mère du marché noir rebelle. Sortir à visage découvert était ratifier son arrêt de mort. Alors, monter à Althaïa relevait de l’exception, imposée par les besoins de ravitaillement du marché noir, il n'avait ainsi plus le loisir de profiter foncièrement de la chaleur de l'astre du jour.
Le choix qu'avait fait la Triade en rejoignant le clan de la rébellion n'était plus à discuter et il devait être assumé, pour le meilleur et pour le pire. Ça ne l'avait pas altéré pour autant. Il négociait toujours aussi bien. Il vagabondait toujours d'un lit de femme à un autre. Il vivait chaque heure de sa vie à la manière des humains : intensément, en conservant la longévité d'elfe. Aussi, lorsqu'on vint lui saisir la manche, il quittait la chaleur d'une femme mariée avant que le conjoint ne rentre. C'était leur secret, mais sentir une personne l’interpeller soudain mit ses défenses en éveil. Il referma solidement sa main sur le pommeau de son poignard avec l'intention de l'utiliser pour se défendre : il avait déjà connu les foudres d'un mari cocu, ça ne l'avait pas empêché de récidiver, adolescent dans l'âme qu'il était, mais il ne laisserait pas le coup venir. Son cœur fut soulagé de discerner le visage du baptistrel. « Dawan... » souffla-t-il un brin plus calme en relâchant son poignard.
Il avait déjà trouvé l'elfe bizarre et il avait cru à une mauvaise fièvre du moment. Mais en fait non : Dawan était toujours comme ça. Et ça : c'était une attitude étrange, comme si sa concentration s'évadait et qu'il fallait la rattraper. Dire que c'était un baptistrel ! Aldaron pria intimement pour ne pas se faire soigner par lui le jour où il aurait le ventre ouvert. S'il s'égarait autant, il risquait d'être mort avant que Dawan ne sorte de ses rêvasseries. Mais... Bon sang ! Mais qu'est ce qu'il avait à lui trifouiller les cheveux ?! Il avait besoin de lui pour ses cheveux ? Il n'y comprenait rien ! Cet elfe farfelu brouillait totalement ses capacités oratoires. Pour manipuler les gens, il fallait les connaître un tant soit peu : Dawan, lui était précisément imprédictible! Comment voulez-vous réagir face à une énergumène de ce genre ? Aldaron cligna des yeux, sceptique, jusqu'à ce que Dawan délaisse ses songes chevelus. Voilà enfin l'objet de cette interruption. Pas des moindres.
« Viens avec moi, je vais chercher de quoi me couvrir et conduis moi à eux. » Le détour ne fut pas long. Le marchand s'enveloppa dans une cape aussi sombre que la nuit tombée et couvrit sa tête sa sa capuche. Il avait évidement pris son arc. Chaque sortie à l'extérieur le stressait, d'autre plus depuis quelques jours : il ne parvenait pas à user correctement de la magie, quant à son totem, il le rendait complètement obsédé par le profit et nécessitait un puissant travail sur soi pour se maîtriser. Il suivit Dawan hors d'Aigue, jusqu'à ce que l'imposante silhouette de la dragonne ne se distingue dans l'obscurité. Il n'avait pas posé de question à Dawan, pas pour le moment. Son regard s'attarda sur la dragonne, majestueuse. Aldaron avait connu les dragons ancestraux, avant leur départ, volant en plein ciel des terres Armandéennes. Il avait aussi connu les dragonniers humains et leur divines créatures, mais pas cette dragonne-ci. Il était toujours aussi fasciné devant ses êtres puissants de muscles et d'écailles.
L'elfe retira la capuche de sa tête, dévoilant son visage au teint ambré. Ses veux courts recouvraient ses oreilles pointues, si bel et si bien qu'il aurait pu passer pour un humain s'il n'avait pas eu cette beauté qui caractérise le peuple elfique. Il s'inclina respectueusement, à la manière des hommes, ce qui contredisait sa race d'origine et marquait son appartenance au peuple humain. Ses yeux d'un vert proche de l’émeraude se posèrent premièrement sur la dragonne puis sur le dragonnier : « Je suis honoré de vous rencontrer Isyndar, Dragonne de l'Ombre et Roëric Alokor, Maître-Lame. » S'il connaissait le titre d'Isyndar, célèbre au royaume des hommes, c'était bien parce qu'il y vivait depuis plusieurs siècles. « Je suis Aldaron Triade, dirigeant du Marché Noir. Ce baptistrel est venu me trouver pour m'apprendre de votre volonté de rejoindre la rébellion. » La phrase prenait plus le ton de la question que le l'affirmation : à bien y songer, comment pouvait-il être sûr que quelqu'un comme Dawan ait correctement traduit le désir des deux liés ? Bon d'accord, il était un peu étrange, pas trop stupide, mais on ne sait jamais : un mot compris de travers et c'était sa tête qui sautait. Autant s'en assurer dès le début.
« Permettez-moi de m'étonner que votre demande vienne se faire de façon clandestine. Vous êtes un vampire, ne le voyez pas comme un préjugé de ma part, mais d'ordinaire, les vampires qui entrent dans nos rangs passent par le Prince Noir. Dois-je en conclure qu'il n'est guère votre souverain ? Et si tel est le cas, à qui va votre allégeance ? On ne peut entrer à Aigue-Royale sans se conformer aux jougs des lois, nul âme libre ne trouve sa place : je vous pense suffisamment intelligents pour en comprendre les raisons. » Deux peuples siégeaient à Aigue Royale. Leur guerre ancestrales avait du être délaissée au profit de la cohésion. Bientôt, les elfes viendraient des vieux bois anéantis. Il n'y avait pas de place pour des électrons libres. Le but de la rébellion n'était pas de s’entre-tuer. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Sam 25 Oct 2014 - 20:43 | |
| Isyndar battit un peu de ses ailes afin de se faire un peu mieux remarquer. Il était toujours plaisant de rencontrer un admirateur.
« -Ose me dire que cela ne fait pas plaisir que soit reconnu mon éclat ? Et apprends moi à lire le langage des bipèdes et on en reparlera. Ou bien conte les moi quand je vole, crache du feu et chasse. Et je ne me rappelle que cela te gêne quand je suis venu te secourir au pays des chanteurs. Ce n'est pas la philosophie qui aurait calmé l'arme des fous d'ailleurs. »
Elle ajouta pour son dragonnier.
« -Un elfe, donc rébellion, tu t'améliores dans l'esprit logique et la déduction. On le doit aussi à tes ouvrages ? Quand à son refus, tu n'aurais peut être pas dû parler de botter les fesses de ton maître ou ajouter que c'était toi et pas moi. Ça va peut être lui faire peur ? »
La dragonne chercha à adoucir le tout en plongeant en douceur dans la tête de l'elfe afin de le rassurer.
« -Il est vampire, je suis dragon. Les alayens veulent nous voir morts. Ils sont nos ennemis. Et même si nous ne sommes pas de l'empire humain, vampirique ou elfique, nous ne voulons pas pour autant la fin de cette rébellion qui sert comme nous la paix et la liberté. Mais nous comprenons que vous deviez aller en discourir avant avec les autorités compétentes. Allez-y petit chanteur, nous vous attendrons.»
En même temps, ils n'allaient pas s'enfuir si près du but.
« -Tu vois que je peut être philosophe si je veux. Toi tu devrais être plus mélomane, la musique adoucit les mœurs tu sais.»
Un brin ironique si peu. L'elfe chanteur les laissa seul, dans une attente qui semblait aussi longue que pénible, si près du but et encore à devoir attendre. Ça s'était sûrement le coup aux fesses qui devait avoir faire fuir le chanteur.
Le petit elfe revient avec celui qui leur ouvrirait la porte de l'entrée de la rébellion. Mais il n'avait rien à voir avec le chanteur qui semblait bien plus amicale et jovial. Même si avant de parler il les avait salué de façon élégante et s'était présenté avec tact. Mais il le perdit bien vite par la suite. Isyndar redressa sa tête le dominant de sa hauteur et le fixa avec insistance. Elle grogna un peu, un grondement sourd et laissa son esprit happé celui de l'elfe aux yeux verts.
« -Son allégeance ? Des dragons bien plus fougueux que moi vous aurez croqué pour de telles paroles. Un dragonnier n'a aucune allégeance, il est seul maître de sa destinée. Le prince noir n'est qu'un usurpateur et ne mérite pas le soutien ni le respect d'un dragonnier.»
Elle pensait au dragon d'or ou même à Silarae qui était bien plus vive et hargneuse qu'elle. Mais il y avait de quoi après un tel outrage.
« -Nous avons subit les lois baptisrales sans poser la moindre question ni résistance, nous ne sommes ni des rustres ni des agitateurs. Seuls compte de retrouver nos amis. »
Isyndar se garda bien d'en dire plus afin de laisser son lié répondre à l'elfe. Ça devait bien le faire rire d'entendre pareille chose. Puis la dragonne tiqua sur un mot « intelligent ». Il les prenait pour des demeurés ? Elle serra ses griffes dans la terre avant de demander à celui qui, seul, pouvait l'entendre.
« - Sa dernière phrase est une menace ?? Ou une insulte ? Je me retiens déjà depuis qu'il veut te voir en allégeance. »
Isyndar avait beau être la gentillesse incarnée et la patience même, il y avait une limite à ne pas franchir : le respect pour celui qui se trouvait à ses côtés et qui écoutait seule cette pensée. |
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| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Ven 31 Oct 2014 - 19:02 | |
| Drôle de créature. A se demander où était la noblesse et la dignité dont se targuait le Beau Peuple. Cela dit, Roëric le trouvait distrayant. On pouvait aisément se laisser fasciner par les marginaux, les originaux, à essayer de comprendre les curieux rouages de leurs esprits particuliers. Le vampire se mordit légèrement la lèvre pour éviter d'afficher un sourire devant ce spectacle pour le moins inattendu. De la part d'un elfe, d'un baptistrel et d'un rebelle par-dessus le marché.
Nous t'attendons.
Ils n'avaient pas vraiment le choix de toute façon. Ceci fait, il répondit finalement aux pensées de sa compagne.
"Trop tard pour reculer ma belle, c'est toi qui l'a demandé. Que je ne t'entende pas râler parce que tu as entendu la cavale d'un lapin pendant nos leçons de lecture. "
Une bonne chose de faite. Il aurait même dû s'y mettre plus tôt. Mais les deux liés avaient toujours quelque chose d'autre à faire, sans compter que la vie sur les routes n'était pas franchement l'idéal pour ce genre d'apprentissage.
"Un baptistrel donc un rebelle. Les chanteurs sont à l'origine de ça. Evidemment qu'ils en font partie. Quant à la musique... C'est vrai que je n'y connais rien. Mais nous avons l'éternité pour apprendre."
Un avantage au vampirisme, et au fait d'être un dragon. Ils n'étaient pas enchaînés par le passage des années, forcés comme les humains à tout faire tout, tout de suite, de peur de trépasser le lendemain. Il ne leur enviait certes pas cette peur continuelle, cette certitude d'une fin programmée. L'attente ne fut pas très longue en effet, et l'apprenti baptistrel revint avec un autre elfe, qui correspondait mieux aux canons de cette race. Quoique finalement très semblable aux hommes s'il n'avait eu cette beauté étrange, presque irréelle, caractéristique de son peuple.
Salutations Aldaron Triade. L'honneur est partagé.
Son interlocuteur semblait très respectueux des convenances. Alors le vampire en fit autant. Autrefois noble, c'était pour lui comme une seconde nature. Rien que de très naturel.
Les paroles de l'elfe étaient censées, mais peut-être un brin maladroite devant une dragonne, qui plus est une dragonne qui s'était toujours revendiquée comme libre de toute contrainte. A l'inverse de ses frères et sœurs.
"Paix, Isyndar, il ne fait que défendre les siens."
Cette pensée n'était que pour elle seule. Le Maître-Lame prit ensuite la parole à voix haute.
Notre allégeance va à ceux qui combattent les serviteurs du Néant, les séides de celui qui nous veut mort. Nous et toute magie. De la même manière qu'il était dans votre intérêt de vous unir, il est dans le notre de vous rejoindre. Pour ce qui est du combat, ma réputation n'est, je pense, plus à faire.
Roëric se demanda brièvement s'il devait continuer, mais de toute façon la nouvelle finirait par fuiter, autant qu'elle les serve en les faisant entrer dans ces maudits tunnels. Il prit un inspiration, espérant ne pas faire une erreur en confiant cette information.
Isyndar porte en son sein le futur de ce continent. Il est dans l'intérêt de tous les peuples de la protéger. De plus, comme ma liée l'a dit elle-même, nous avons par le passé séjourner chez les baptistrels, et respectés leurs règles. Nous en ferons autant ici.
Il ajouta pour la dragonne.
"Peu importe, nous devons entrer. Il sera toujours temps de faire payer ce manque de respect quant nous aurons obtenu ce que nous voulons." |
| | | Dawan Sywel Baptistrel Chanteciel
| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Mer 5 Nov 2014 - 17:23 | |
| Dawan ne s'était, de toutes façons, pas attendu à voir Aldaron lui dire "ah, non, certainement pas, laissons ces maudits bestiaux dehors, et retourne te coucher !". D'une part parce que la volonté d'un dragon de s'allier valait bien la peine d'être considérée. D'autre part, Aldaron n'avait aucune raison de l'envoyer se coucher. Il s'était attendu à ce qu'Aldaron aille potentiellement chercher d'autres grands pontes de ce monde. Mais visiblement Aldaron avait une place assez haute dans la hiérarchie rebelle pour pouvoir y aller en personne. Pouvait-il également prendre la décision ? Dawan n'en savait rien. Bah, il allait bien voir ! De son pas tout sautillant (mais comment faisait-il pour redoubler encore d'énergie à cette heure de la nuit ?), l'Enwr suivit donc Aldaron. Il l'observa se vêtir et s'armer, un peu perplexe. Que craignait-il ? Si Roëric et Isyndar avaient voulu croquer les rebelles, ils n'auraient sans doute pas agi ainsi. Bien trop compliqué. Une attaque extérieure ? Ils avaient une dragonne pour les protéger. Mh. Peut-être Aldaron connaissait-il des ennemis qu'il ignorait. En tout cas, il était bien prudent. Honorant cette prudence, même s'il ne la comprenait pas, Dawan avait remis son capuchon sur sa tête en sortant d'Aigue. Il le retira en même temps qu'Aldaron. Comme aimanté, son regard vint sur Isyndar dès que son capuchon fut repoussé.
Il n'écouta pas vraiment les mots d'Aldaron. Présentations protocolaires, rien de bien intéressant. Et il songeait plutôt aux rimes adéquates pour décrire Isyndar, lorsque la voix de cette dernière résonna dans sa tête. Alors seulement il s'inquiéta de ce qui se disait. Oh ? Aldaron avait fait une bêtise ? En tout cas, il avait fâché Isyndar. Bigre, si maintenant Dawan s'en sortait mieux en conversation qu'un elfe plus âgé que lui, où allait le monde ? Roëric prit la parole à son tour, visiblement moins blessé que sa dragonne, ou plus soucieux de ne pas accabler leur hôte. Qu'avait donc dit Aldaron...? "Isyndar porte en son sein le futur de ce continent". Qu'est-ce que cela voulait dire ? Etait-ce possible que...? Oh, Isyndar attendait un dragonneau ! Peut-être même plusieurs dragonneaux ! Un fin sourire illumina le visage de Dawan. La bonne nouvelle que c'était là ! Des dragons sur Armanda, plus de dragons encore ! C'était là le seul moyen de rendre le monde merveilleux, la seule solutions aux ennuis du continent, Dawan le savait ! Il fallait protéger Isyndar, pour sûr ! Le jeune elfe jeta un regard rapide à Aldaron, avant de revenir sur la belle créature. Roëric ayant cessé de parler, il prit la parole à son tour. Sa voix était plus faible que celle des trois autres protagonistes. Plus douce, aussi. Il aurait aimé tous les caresser dans le sens du poil/des écailles. Il esquissa une courbette devant le couple de Liés.
"- Isyndar, je vous prie d'excuser Messire Triade. Je doute qu'il ait véritablement voulu vous blesser..."
À nouveau il regarda Aldaron. Point de sourire, cette fois. Dawan était sérieux. Et un peu inquiet. Il ne voulait qu'une chose: entendre le maitre du marché noir accepter les Liés en Aigue-Royale. |
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| Sujet: Re: L'entrée par la grande porte [Roëric, Dawan] Dim 9 Nov 2014 - 17:03 | |
| Si Aldaron avait toujours eu ce caractère curieux, force était de constater que de toutes les merveilles d'Armanda, il n'avait jamais approché un dragon d'aussi près. Il y avait fort longtemps, dans sa petite enfance écoulée dans les Vieux Bois, ces magnifiques créatures ornaient le ciel comme elles le feraient plus jamais. La fin des dragons avait sonné le glas d'Armanda. Tant de siècles à aspirer à leur retour et les voici. L'elfe les écouta dans un silence des plus humbles, l'un après l'autre. Son regard d'un vert émeraude se posait sur chacun de ses interlocuteurs qui ouvraient la bouche, paix dans ses yeux, patience dans l'esprit. Pas autant que ses congénères elfes, Aldaron avait plus l’attitude, les manières, les comportements des humains. Il apprit alors que les liés n'avaient de maître, ce qui expliquait très clairement leur demande clandestine. Il apprit leur volonté certaine de défendre l'existence de la magie et des êtres qui en vivaient. Les gestation de la Dragonne lui ut révélée. Son cœur fut chaleureusement conforté par cette bonne nouvelle. Par les temps qui courraient, une belle annonce mettait fréquemment du temps à venir. Il arqua un sourcil, sensiblement mal compris. Il reporta son attention sur la créature couverte d'épaisses écailles :
« Votre nom est célèbre, Dragonne de l'Ombre. Sauf à s'y méprendre, il me semble ne point vous avoir rencontrée par le passé, ni vous, ni votre lié. » Il n'avait pour ainsi dire aucune conscience de leur caractère, de leur histoire personnelle, leur façon de voir le monde. Y avait-elle un instant songé ? Ou lui donnait-elle un don certain pour connaître le moi profond de ses interlocuteurs dès le premier regard ? Qu'elle blâme son ignorance, il l'entendait. Qu'elle l'en condamne, il ne pouvait le soutenir. Il n'avait pas été entraîné à suivre les récits de tel ou tel héros chevauchant sa divine monture au souffle de feu. Les histoires, il les découvrait par lui même. Les ouvrages étaient trop subjectifs, il n'avait d'avis sur personne tant qu'il n'avait pas discuté avec, si bel et si bien qu'il connaissait sûrement mieux son ami boulanger de Gloria, posé dans la rue qui fait l'angle de son ancien marché, que Maître-Lame et sa fière dragonne. « Je vous remercie d'avoir éclairé mon ignorance. » Et d'avoir ainsi inscrit quelques lignes sur le livre de son existence, seul ouvrage à partir duquel, il forgeait sa culture.
Il posa ses yeux vers sur le Lié : « Il va sans dire qu'il est de notre devoir de protéger votre dragonne. Les portes d'Aigue-Royale s'ouvrent à vous. Le peuple de la révolte dans son entièreté vous prie d’entendre l'unique loi qui résonne en lui : nuls maux aux porteurs de l'anneau de la résistance. Puisse vos frères et sœurs d'arme vous soutenir le temps de cette guerre à mesure égale de votre bienveillance à leur égard. » Il attrapa sa capuche qu'il avait laissée tomber sur ses épaules un peu plus tôt et la rabattit sur sa tête avec légèreté. « Si vous voulez bien me suivre. » Ils seraient bien mieux à discuter à l'intérieur. Il y faisait plus frais sous terre, loin de cette chaleur étouffante qui brûlait, même la nuit. Et plus en sécurité : le dirigeant du Marché Noir n'aimait vraiment pas sortir d'Aigue-Royale. Il ne le faisait que pour ravitailler la rébellion et son marché... Ou encore pour aller chercher une dragonne et son lié. Il tourna les talons et fit route d'un pas rapide et léger inné à sa race.
La cavité protégée par de nombreux et puissants sorts leur apparut. Ce ne fut d'une fois à l'intérieur qu'il expliqua aux liés comment il fallait s'y prendre pour entrer ou sortir de la cité. Il semblait soudain plus détendu à Aigue-Royale. L'entrée d'un dragon par la grande porte ne passa certainement pas inaperçue ! Bien vite des centaines de paires d'yeux curieux se posèrent sur eux.
[HJ : Souhaitez-vous poursuivre ce RP ici, à l'intérieur ? Le clore?] |
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