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Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE

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MessageSujet: Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Icon_minitimeLun 28 Juil 2014 - 14:12

10ème Jour du Mois de Mars de l'An II de l’Ère d'Obsidienne, quelques minutes après l'Heure Zéro




On disait que la nuit était l’heure des loups. Ces chasseurs redoutables se mouvaient dans les ombres à la poursuite de leurs proies, chassant en meute comme un seul être, et finissaient presque toujours par l’emporter. Y avait-il des similitudes avec le comportement des Vampires ? Oui, certainement. Les Vampires et les Nordiens se ressemblaient en bien des points ; les deux faces opposées d’une seule et même pièce. Bien sûr, cela ne voulait pas dire que leur comportement envers eux devait se ramollir, ni qu’il devait faire preuve de pitié, car même si aujourd’hui, tous les peuples Armandéens étaient alliés face aux Alayiens, cela ne durerait pas. Tôt ou tard, les anciennes querelles remonteraient à la surface, et cette honteuse Alliance se briserait d’elle-même sous la pression des tensions sous-jacentes.

Althaïa. C’était une belle cité, si l’on prenait en compte l’architecture des lieux, mais… Etait un désastre stratégique. Si s’isoler à l’extrême Est de l’Empire, et au milieu d’une plaine, pouvait se comprendre – après tout, Glacern était elle aussi isolée sur une montagne – pourquoi la doter de faibles remparts et d’une espèce de maréchaussée tout juste bonne à maintenir l’ordre en ville ? Cette ville était quasiment à la frontière avec les terres de chasse Vampirique. Quelle bande d’inconscients. Mais la ville était sous la mainmise des Mages avant l’arrivée des Nordiens, qui en avaient pris le contrôle

A l’Est, le ciel commençait à s’éclaircir. L’aube approchait. Mais… Quelque chose était en train de se passer. Le rempart sur lequel il se trouvait… Non, la ville entière, semblait trembler. A plusieurs endroits de la ville, des chiens se mirent à aboyer, et à hurler à la mort. L’on entendait d’autres animaux, comme s’ils… S’ils étaient affolés. Des objets posés en équilibre sur les bords des fenêtres tombèrent et se cassèrent dans des bruits de terre et de verre brisés. Un bruit sourd et grave se faisait entendre, de plus en plus fort, augmentant au même rythme que la violence des vibrations. Le Jeune Loup, pressentant un grave danger, descendit des remparts et courut dans la rue, se dirigeant vers l’entrée d’Aigue-Royale. Etant sous terre, le danger que celle-ci soit durement touchée par ce tremblement n’était pas négligeable. Et son devoir l’appelait là-bas.

Soudain, un avancement en porte-à-faux au-dessus de la rue d’une maison, au quatrième ou cinquième étage, déjà fragilisé par l’âge, certainement, se fissura, et dans un grondement menaçant, se détacha. Les gens n’étaient pas encore levés, et cela aurait pu ne pas avoir de conséquences funestes, mais une personne semblait vouloir remettre cela en question. Si cette silhouette encapuchonnée ne s’écartait pas… !



« Hé, vous, attention ! hurla-t-il en se ruant vers elle. »


Arrivé à un mètre de l’inconnu, Aristarkh se jeta sur lui, et le percuta, le mettant ainsi hors du champ dangereux. Quelques instants après, l’endroit où ils s’étaient trouvés était enseveli sous les décombres, et noyé dans une épaisse poussière, qui les enveloppa également. La personne sous lui ne respirait pas. Un doute prit le Jeune Loup : l’avait-il tué en la poussant ? Pourtant… Non, à mesure que la poussière redescendait, un visage et des yeux bien vivants se firent voir. Le visage… Tiens… Étrange…


« Eh bien, on peut dire que je vous ai fait une peur bleue, partit Aris dans un grand éclat de rire en voyant la teinte bleu saphir de sa peau. »


Toujours au-dessus d’elle, Aristarkh commençait à se dire qu’il lui faudrait se relever, lorsque… Lorsqu’il la reconnut. Cela ne se pouvait ! Il avait perdu sa trace depuis Gloria, et ne l’avait plus jamais revu. Oh, il espérait tant la retrouver, mais dans des terres ravagées par la guerre, il n’avait pas grand espoir. Et pourtant, voilà que contre toute attente, ils se retrouvaient, de la manière la plus inattendue qui soit.


« Hy’na… Souffla-t-il dans un murmure, incapable d’en dire plus pour une fois. »
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MessageSujet: Re: Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Icon_minitimeMer 30 Juil 2014 - 17:48

Enfin, elle pouvait souffler. Cela faisait bien longtemps finalement qu’elle n’avait pu se consacrer autant de temps seule à courir les toits. Hyrriena leva la tête, observant les étoiles qui brillaient au-dessus d’elle. Elles étaient belles, c’était incontestable. Des joyaux inaccessibles. Etaient-elles palpables ? Peut-être, peut-être pas. Leur mystère aussi faisait leur beauté, mais la vampire était curieuse d’en savoir plus à leur sujet. Des pierres qui scintillaient, rien de mieux pour attirer l’attention d’une voleuse. Elle soupira, laissant l’air frais de la nuit glisser sur sa peau et se glisser sous sa capuche. Elle était arrivée depuis peu à Aigue, mais déjà l’enfermement lui pesait ; comment avaient fait ceux qui y demeuraient depuis des mois alors que pour elle-même, les deux ou trois semaines passées paraissaient horriblement longues à s’écouler. L’agitation et la foule y régnant n’aidaient pas à la faire se sentir à l’aise. Elle n’y connaissait personne et préférait s’éclipser loin de toute silhouette s’approchant que d’aller au contact. Elle avait bien demandé à voir Korentin Kohan mais, hélas, il était par trop occupé. Pourquoi, Valen n’était-il pas sa famille ? La jeune fille n’avait osé mentionner son existence. Ici, il y avait trop de danger potentiel et pas assez pour y échapper. Aussi avait-elle continué à s’occuper de l’enfant comme elle l’avait fait depuis la mort de Morgane, savourant malgré tout de n’avoir plus à fuir les alayiens et à chercher en vain la ville rebelle. De Roëric et Isyndar, elle n’avait pas encore croisé la route ; pas plus que celle de Wallam, mais elle devait reconnaitre éviter autant que possible les siens.

Althaïa était une cité qu’elle ne connaissait pas très bien, mais elle savait que comme dans toutes les autres il suffisait de se faire discret pour passer inaperçu. Son totem et le peu de luminosité alentours jouaient en sa faveur, de même que ses habits sombres, aussi n’avait-elle pas vraiment de raison de s’enfermer dans les cavernes. Le petit était resté dormir dans les cavernes, Hyrriena savait qu’il ne craignait guère quoi que ce soit là-bas. Elle reviendrait lorsque le jour se lèverait, bientôt donc à en juger par la pâle lueur qui apparaissait doucement dans le ciel, éclipsant lentement mais surement la clarté étoilée. C’était une boucle constante, à laquelle elle avait fini, après plus d’un siècle d’existence, par s’accommoder avec résignation. Le jour comme la nuit était nécessaire à l’équilibre du monde. Equilibre ? Quelque chose n’allait plus, justement. Plantée dans une ruelle, la vampiresse regarda autour d’elle en fronçant les sourcils. La terre grondait… et son esprit aussi. Elle avait soif. Elle s’était pourtant nourrie peu de temps auparavant mais elle avait soudain une féroce envie de sang. De savourer le poisseux et chaud liquide rouge qui permettait aux humains de vivre. Quelque chose attira son attention, et elle posa le regard sur les plantes en pot au bord de la fenêtre de la maison qu’elle longeait. Elles poussaient. Vite. Suffisamment pour que la jeune fille le voit à l’œil nu. Et les jolies feuilles vertes s’enroulaient pour former de dangereuses piques. Perdait-elle la tête ? Elle ferma les yeux, cherchant à reprendre pied dans la réalité. Etait-elle victime d’hallucination ? Probablement. Mais suite à quoi ? Elle n’en savait rien. Et cette hausse des températures, qu’elle ressentait soudainement, d’où cela venait-il ? La peur la saisit doucement et ne prêta pas la moindre attention au cri qui retentit non loin d’elle. Ne l’entendit même pas, en vérité. Elle voulait comprendre.

Le choc lui fit ouvrir grand les yeux tandis qu’elle s’effondrait violemment contre le pavé, grinçant lorsque sa tête heurta le sol. L’odeur du sang la frappa de plein fouet, et elle tira sa lame pour se défendre de l’agression avant de se rendre que ce n’en était pas une. L’humain qui avait eu l’outrecuidance de la percuter sans s’excuser venait en fait de lui épargner un douloureux écrasement. Elle rangea sa lame à contrecœur, avant de laisser échapper une exclamation de surprise en voyant à qui elle avait affaire. Les particules de poussière qu'avait provoqué l'effondrement du bâtiment laissaient place à un visage qu'elle connaissait et reconnaissait. Aristarkh Svenn. Le jeune loup du Nord était donc à Aigue. Sans surprise en vérité, mais elle ne s’était certainement pas attendu à le croiser ainsi. En fait, l’aurait-elle aperçu qu’elle se serait esquivée, ne souhaitant pas le retrouver. Le souvenir de leur brève mais intense rencontre lui laissait un sentiment de honte sur le cœur. Elle fronça le nez en l’entendant rire, ne comprenant pas ce qu’il avait trouvé de si comique.

-Aristarkh.

Elle avait prononcé le nom comme une évidence, sans douceur, prenant soin de ne rien dévoiler du trouble qui commençait à l’agiter à le sentir sur elle. Gênée, elle laissa passer un court silence, attendant qu’il se relève, tandis que sa peau passait à un ravissant mais très peu discret violet tendre, gravissant doucement les échelons qui le mènerait au rouge. Ce que sa nature vampirique ne pouvait exprimer de par l’absence de sang, la magie se chargeait de le dévoiler progressivement.

-Vous vengez-vous de notre première rencontre où je vous ai sauté dessus ?

Elle réprima un sourire tout en cherchant à se dégager, puisqu’il n’avait pas bougé d’un pouce. Leurs rencontres ne tiendraient toujours qu’au hasard et pourtant elles arrivaient à être sensiblement identiques, du moins dans leur départ. Si ce n’était que dans le premier cas la demoiselle cherchait à lui ôter la vie, alors qu’il venait ici de sauver la sienne.

-Vous m’écrasez, me feriez-vous la grâce de vous lever ?

D’accord, elle exagérait, un humain pouvait difficilement écraser une vampire bien plus forte que lui, et qu’elle aurait probablement put prendre sur ses épaules si elle l’avait voulu. Ils le savaient probablement tous les deux mais qu’importait, la situation était suffisamment embarrassante. Elle pouvait difficilement échapper à son regard posé sur elle… et devait bien avouer que, les cheveux ébouriffés et couverts de poussière, il sacrément mignon. A croquer en fait.
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MessageSujet: Re: Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Icon_minitimeJeu 31 Juil 2014 - 16:17

Selon vous, quelle est la probabilité que deux personnes se retrouvent dans l’immensité du monde connu, dans la masse d’êtres vivants qui peuplent ces mêmes terres ? Est-ce que ces deux personnes, liées d’une certaine manière, sont inexplicablement attirées l’une vers l’autre, tels deux aimants, ou bien tout cela n’est-il que le fruit du hasard ? Certes, Hyrriena, en tant que Vampire, ne pouvait aller, dans la situation politique actuelle, que dans l’Est de l’Empire, où la présence des Loyalistes et des Alayiens était, somme toute, moindre. Mais elle aurait très bien pu poursuivre son chemin, ou bien trouver quelque part un havre de paix où écouler ses jours. Quant à Aristarkh, quoi de plus facile que de perdre la vie ou d’être emprisonné en temps de guerre ? Il avait d’ailleurs échappé de peu à un triste sort aux mains du Commandant Dessay, le Parjure Noir. Alors, voilà. Etait-ce de la chance, ou bien le fruit de la destinée, si les deux êtres avaient pu se retrouver en ce jour où tout semblait vouloir aller de travers ?

Hyrriena… Le souvenir de leur rencontre, qui ne l’avait jamais quitté, lui revint avec encore plus de force en mémoire. La sensation de ses lèvres sur son bras, buvant, presque avec tendresse, le sang qu’il lui avait offert, en échange d’une non-agression des Glorians. Du moins était-ce ainsi qu’il justifiait son geste, car n’y avait-il pas autre chose ? Cet autre chose n’était-il pas la raison pour laquelle leurs lèvres s’étaient furtivement, mais délicieusement, rencontrées ? Cet autre chose était-il le responsable qui, lorsqu’il cherchait le sommeil, amenait immanquablement devant ses yeux la vision du visage de la Vampire ? Pourquoi l’avait-elle tant troublé, ce soir-là, allant jusqu’à lui faire oublier la différence fondamentale qui existait entre eux ?

Cela dit, une autre question se posait en cet instant, plus terre-à-terre. Ses changements de teintes, au passage du bleu saphir au violet, puis vers le rouge, étaient-ils dus à tout ce désordre, ce tremblement de terre ? Comment cela se faisait-il qu’Hyrriena, jusqu’alors normale, soit subitement devenue une espèce de torche ambulante de soirée festive ? Renonçant à comprendre, Aris regarda le visage de la jeune femme, et vit ses lèvres esquisser un sourire, vite contenue, juste après sa question.



« La première fois comme maintenant, vous restez renversante, très chère, dit-il en lui adressant un clin d’œil. »


C’était tout lui, ça. Revenir comme si de rien n’était avec son donjuanisme habituel. Ils venaient d’échapper à un écrasement, et déjà, Aris se mettait à user de ses charmes, alors même qu’il était toujours au-dessus d’elle. Ce qu’Hyrriena lui fit remarquer, d’ailleurs, et Aristarkh se releva aussitôt en s’excusant, avant de tendre une main à la jeune femme avant de l’aider à se relever à son tour.

Etait-ce parce qu’il était quelque peu gêné par ce qui venait de se passer, ou non ? Dans tous les cas, Aris ressentait une chaleur inhabituelle pour une heure si tôt dans la matinée, alors que le Soleil n’était même pas encore levé. Et vindju, qu’es-ce que cela pouvait puer. Il n’avait jamais remarqué à quel point Althaïa puait. Mais après tout, cela était peut-être une des conséquences du tremblement de terre, qui avait « remué » les mauvaises odeurs ? Son nez, déjà sensible, digne d’un Svenn, était saturé par ce qu’il sentait. Et même si Aris n’était pas impressionnable, une telle odeur, si forte et si… Présente tout autour de lui, l’incommodait véritablement. Son odorat mettrait du temps à s’en remettre.

Non, cela, quoi que ce fût, ne venait pas totalement de la ville. Sinon, comme expliquer qu’il sente également l’odeur de la Vampire comme s’ils étaient collés l’un à l’autre, alors que deux bons mètres les séparaient ? Cette odeur qui lui avait plu lors de leur première rencontre, le dérangeait maintenant parce que… Parce qu’il la sentait trop. Elle ne puait pas, mais l’odeur était trop présente, et commençait à lui faire tourner la tête. Et le kaléidoscope de couleurs qu’elle se plaisait à arborer n’arranger rien. Il se passait quelque chose, et cela n’était pas naturel. Restait à savoir si cela serait une bonne ou une mauvaise nouvelle, mais vu la manière dont tout cela arrivait, le Jeune Loup penchait plutôt pour la dernière option.



« Je ne pensais pas vous revoir avant la fin de cette guerre, et encore moins de cette manière. Aviez-vous donc une telle envie de me revoir pour ainsi me suivre jusqu’au… Aris s’interrompit, réfléchit un instant, et reprit. Dîtes-moi, Hy’na, avez-vous rejoint la Rébellion ? Je doute que vous soyez du côté de nos amis Alayiens, mais avez-vous choisi un camp dans cette lutte ? »


Sa présence dans cette ville n’était certainement pas innocente. Si elle se trouvait en ces lieux, c’est que forcément, elle avait soit rejoint la cause Rebelle, soit qu’elle l’envisageait, soit qu’elle cherchait un refuge loin de l’envahisseur et des Loyalistes. Aristrakh ne voyait aucune autre raison. Sauf si bien sûr sa présence lui manquait, mais cela lui paraissait un peu trop tiré par les cheveux.


« Aussi, pardonnez-moi d’y revenir après avoir fait une blague là-dessus, mais… Qu’avez-vous donc à changer de couleurs toutes les trente secondes ? Non pas que cela amoindrisse vos charmes, assurément pas, mais c’est… Perturbant. »


Cela aussi apportait de l’eau à son moulin, qu’il se passait quelque chose de vraiment étrange en ce moment.
Levant la tête vers les cieux, que l’on recommençait à voir plus ou moins bien, la poussière redescendant, Aristarkh prota sa main à son cou, qu’il gratta négligemment, avan,t de lâcher doucement :



« Je suis content de vous revoir, Hy’na. »
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MessageSujet: Re: Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Icon_minitimeLun 4 Aoû 2014 - 15:37

Cette fois, le sourire d’Hyrriena eut plus de peine à être retenu tandis que le clin d’œil du jeune homme lui faisait papillonner le ventre. Papillons, papillons… comment avaient-ils fait pour s’incruster dans sa chair comme ça, ceux-là ? Allons bon, elle commençait à croire qu’elle devenait vraiment folle. A moins que ce ne soit la faim qui lui provoque pareilles sensations. Le début de la faim. Ou le début de la fin.
Car oui, par les esprits, elle aurait volontiers aspiré délicatement le sang chaud d’Aristarkh, et le souvenir de ce repas qu’il lui avait offert à leur première rencontre ne l’aidait pas à garder le contrôle d’elle-même. Il était tendre, il était jeune, il était beau, oh que oui… et surtout juteux et gouteux, elle s’en souvenait parfaitement, mais n’avait pas le droit de le savourer de nouveau. Gâcher ainsi du bon Aris… cru et frétillant, un véritable petit gâteau à déguster lentement pour achever le repas. Repas ? Ah, à quoi pensait-elle, ils avaient failli finir écraser tous les deux. Stupide estomac. D’autant qu’elle n’avait encore rien mangé pour l’instant, il fallait commencer par l’entrée avant tout.

Mais pour l’excuser elle devait bien reconnaitre que la proximité du jeune homme allongé sur elle n’aidait pas beaucoup à réfréner ses élans sanglants. Pas du tout même. Non plus qu'elle n'avait pas une parfaite perception de son corps contre le sien, et pouvait détailler son visage comme bon lui semblait, du moins si elle osait le fixer plus de quelques secondes. Elle avait presque le nez dans son cou et... Et il se relevait ? Déjà ? Enfin? Le soulagement le mêlait à la déception. Diantre, elle avait à peine put profiter de son parfum sanguin ! Bon, c’était elle qui le lui avait demandé, son plaisir de sentir son odeur le disputant à la gêne de la situation qui avait d’ailleurs fini par vaincre son terrible adversaire. Gourmandise et timidité ne faisaient décidément pas bon ménage, surtout que chaque fois que son regard se portait sur les lèvres fines du jeune homme, elle repensait à leur baiser. Elle accepta toutefois la main tendue pour se relever, secouant de ses mains gantées sa crinière décoiffée et de laquelle les fleurs accrochées étaient tombés. Elle en mettrait d’autres une autre fois, il semblait que ce n’était guère le moment pour cela. La poussière flottait encore autour d’eux, et elle avait plein les vêtements, tout comme son vis-à-vis d’ailleurs. Et la silhouette qui se dessinait quelques pas derrière le jeune homme… C’était la même qu’elle avait déjà vu à plusieurs reprises, celle d’un délicat équidé au regard triste. La vision ne dura hélas pas longtemps, les pellicules grises retombant rapidement au sol, et Hyrriena se reconcentra vers le jeune Loup.

-Moi non plus. J’ai rejoint la rébellion il y a peu, en effet.

En fait, elle ne pensait pas le revoir du tout de toute sa longue vie mais après réflexion, le fait qu’ils se retrouvent dans la même ville devait aider. Le fait que les deux aient réussit à survivre également. L’un étant un fragile humain, l’autre un vampire haï, rien ni personne ne pouvait ni n’aurait pu certifier que leur existence puisse se prolonger encore.

-Je l’aurai d’ailleurs fait plus tôt si les ennemis n’avaient pas décidé de faire un cache-cache. J’ai remporté la partie mais le trajet fut… long.

Et fatiguant. D’autant que le fait que l’emplacement de la ville rebelle lui était inconnu ne l’avait pas aidé. Sans le baptistrel Shadowsong, elle serait peut-être encore en train d’errer dans les plaines, l’enfant dans le dos et la peur au ventre. Valen. Elle écarquilla les yeux, s’inquiétant pour lui. Il était en dessous et avec la tête qui tremblait... Sans doute n’avait-il rien, mais elle s’était habituée et attachée à lui tout comme la réciproque était vraie. Elle s’apprêtait à demander à son interlocuteur s’il savait dans quel état se trouvait Aigue lorsqu’il l’interrogea sur sa peau et, interloquée, la voleuse se fixa un instant sans comprendre.

-Changer de couleur ? Qu’est-ce que…

Hyrriena venait d’ôter son gant et, la bouche en « o », elle fixait avec stupéfaction sa main droite à présent d’un joli bordeaux.

-C’est une plaisanterie…

Le murmure était à peine perceptible et destiné à elle seule, la vampiresse ayant temporairement oublié toute présence alentour. Elle remonta sa manche, enleva son autre gant… Mais non, il semblait que toute sa peau changeait de couleur sans lui demander son avis. Elle réprima l’envie de quitter ses bottes pour vérifier que le bas de son corps était également atteint et porta la main à sa joue, sachant pertinemment, puisqu’Aris lui en avait fait la remarque, que son visage était également atteint. Bonjour la discrétion. Pour une voleuse, on pouvait trouver mieux. Mais que lui arrivait-il et pourquoi ? Aristarkh n’était pas touché, et elle n’avait vu personne l’être. Elle ferma les yeux un instant, réprimant un soupir ; ce devait être un rêve éveillé, ou une hallucination due à Dracos savait quoi. Sauf que s'ils étaient deux à le voir, ils étaient tous les deux malades. Hallucination collective, alors?

-Je.. euh, le suis également, Aristarkh, murmura-t-elle maladroitement en baissant les yeux sur ses mains colorées.

Sans doute aurait-elle piqué un fard si un cœur avait battu dans sa poitrine, mais au lieu de ça, elle devait se contenter du rose fuchsia qui la colorait. C’était déjà bien assez, et suffisamment embarrassant. D’autant qu’elle avait craint de le retrouver, pourquoi était-elle heureuse de voir de nouveau ces yeux sombres ? Changer de sujet. A quoi pensait-elle, quelques instants plus tôt ? Elle chercha à remettre nerveusement ses gants, cherchant à retrouver ses esprits. Cet humain avait quelque chose de particulier qui la chamboulait totalement, avec ses clins d’œil et regards presqu’intimes ; et sa bouche si attirante. Quelques mots et elle avait l'impression d'être une enfant timide souhaitant se cacher derrière un mur.
Un frottement contre sa botte la tira de ses méditations aristarkhiennes et elle observa avec stupeur la plante qui poussait rapidement contre le cuir de sa chaussure, s’extirpant de deux pavés du sol. Au-dessus comme au-dessous, tout fonctionnait très étrangement. Au-dessous ! Valen ! C’était à lui qu’elle pensait ! Elle jura fort peu élégamment avant de lever la tête, fébrile, vers le jeune humain.

-Savez-vous si Aigue a subit des catastrophes également ?

Elle était prête à disparaitre d’un bond dans la ville souterraine récupérer le petit. Quitte à y risquer sa vie.


Dernière édition par Hyrriena Moledvina le Sam 16 Aoû 2014 - 16:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Icon_minitimeLun 4 Aoû 2014 - 19:13

Ses lèvres… Elles étaient si belles, si rouges, si… Attirantes. Aristarkh avait une folle envie de la plaquer contre le mur et de l’embrasser à nouveau, de regoûter au délice qu’était sa bouche. Il se souvenait de ce doux contact qu’ils avaient eu, il se rappelait encore la sensation de sa bouche buvant son sang, de manière si douce, si… Sensuelle. Elle était si… Succulente. Par le Nord, ce qu’il avait envie de poser ses lèvres contre les siennes. Mais non, non, il ne pouvait pas le faire, pas maintenant, pas de but en blanc. Il devrait attendre… Si jamais elle daignait encore l’embrasser. Et rien n’était moins sûr. Peut-être même qu’elle voulait s’éloigner de lui, fuir une nouvelle fois. Etait-ce le mieux pour eux ? Ou était-ce pure folie que de se séparer ? A quoi pensait-il ? Ils n’étaient même pas ensemble. Ou peut-être que si… Que signifiait leur baiser d’alors ?

Son esprit redescendit sur terre… Non, s’il revenait, il repartirait aussitôt au quatrième ciel en la voyant de nouveau. Son esprit… Bref, cela n’avait pas d’importance. Aris concentra donc son attention sur les paroles de la jeune femme. Ainsi, ils étaient dans le même camp sans le savoir. Après tout, cela était fort plausible : mine de rien, Aigue-Royale était grande, et il y avait foule de personnes à l’intérieur. Aussi était-il facile de manquer des gens, a fortiori lorsque l’on ignorait leur présence en lesdits lieux. Une Rebelle, elle était… Et sacrément mignonne, il fallait le dire. Ah, mais ! Il n’allait pas recommencer ! Ils avaient d’autres poules à fouetter, surtout qu’il semblait se passer des choses étonnantes autour d’eux.



« Oui, les Alayiens ont quelque peu tendance à nous rendre la vie difficile, par ici, dit-il sur un ton détaché. Enfin, vous êtes ici, en sécurité relative, et c’est l’essentiel. »


Oui, en sécurité vraiment relative. Aristarkh ignorait que cet endroit était sujet aux tremblements de terre. Enfin, à son corps défendant, il n’avait pas beaucoup étudié les particularités géologiques du Sud, car celui ne lui était d’aucune utilité. Et puis, au vu des changements de couleur d’Hyrriena, de cette chaleur qui commençait à croître de manière inattendue et étonnante pour le Mois de Mars, et de la tendance de la Vampire à devenir une lumière polychrome, Aris commençait à douter que les vibrations du sol aient eu une origine naturelle. Hy’na finit d’ailleurs par remarquer cet état de chose, et prise d’une sorte de fébrilité, vérifia chacune des parties de son corps que la bienséance lui permettait.


« J’imagine que vous n’avez aucune idée de la provenance de ceci, n’est-ce pas ? Il se passe quelque chose, j’ignore quoi, mais j’ai un sacré mauvais pressentiment. »


Le Nordien regarda autour de lui. L’agitation commençait à gagner la ville, des gens sortant dans les rues, se hélant les uns les autres afin de savoir ce qu’il se passait. Les "gardes" d’Althaïa se répandait également, venant aux secours des personnes ensevelies. Certaines des habitations troglodytes de la Ville Basse s’étaient en effet écroulées, piégeant leurs occupants. Quelques départs de feu étaient également à dénombrer : des lampes à huile qui avaient dû se briser en tombant. La cloche d’alerte se mit à sonner, et des files de volontaires se mirent en place, se passant de bras en bras des seaux d’eau afin d’essayer d’éteindre les habitations en flamme. La Rébellion avait vraiment besoin de ça : si des patrouilles Loyalistes, ou Alayiennes, venaient s’enquérir de ce qu’il se passait, les fidèles de Korentin seraient en danger si leur base venait à être découverte. Le revers de la médaille de la loyauté prétendue par les dirigeants de la ville, supposa le Jeune Loup.


« Je l’ignore, répondit Aris le plus honnêtement possible. Les cavernes ont l’air solides, et leurs parois ont été renforcées par nos infrastructures au fil de la colonisation, mais… Nous n’avions jamais prévu un tel tremblement de terre. Regardez, même ces habitations séculaires se sont écroulées. Si Aigue-Royale… Disons qu’il existe une possibilité pour qu’en effet, des galeries, voire des Cavernes se soient écroulées, du moins en partie. »


Mais la façon de jurer de la demoiselle, et l’inquiétude soudaine qui avait percée sa voix lorsqu’elle lui avait demandé si Aigue avait tenu levèrent une interrogation dans son esprit. Avait-elle quelque connaissance importante en-dessous ? Elle était devenue très agitée, en quelques instants, ce qui détonait avec la Hyrriena habituelle. Encore qu’il ignorât comment été la Hyrriena habituelle. Il ne lui fallait pas oublier que ce n’était que leur deuxième rencontre, après tout.


« Le plus sûr moyen de nous en assurer, c’est d’y aller, déclara Aris en prenant la main dégantée de la Vampire, et en se mettant à courir vers l’une des deux entrées. Arrivé devant quelques minutes plus tard, le Jeune Loup se retourna et la fixa dans les yeux. Il paraît qu’avant de s’enfoncer dans les entrailles de la terre, pour se porter chance, le commun des mortels fait trois fois le tour d’un caillou en chantant. Mais ne m’en voulez pas, je ne tiens pas à m’y essayer. Du reste, c’est une vieille coutume que je viens d’inventer.
Mais blague à part,
reprit-il plus sérieusement après s’être éclairci la gorge. Dans le cas où nous sommes séparés à l’intérieur, pouvez –vous me dire ce que vous allez chercher, et où cela est-il censé se trouver ? »
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MessageSujet: Re: Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Icon_minitimeSam 16 Aoû 2014 - 17:37

Sécurité relative, c’était le moins que l’on puisse dire. Vraiment relative. Hyrriena avait peine à imaginer qu’un seul endroit d’Armanda soit vraiment un sanctuaire de paix ; mais au moins, devait-elle le reconnaitre, elle n’avait plus à se cacher à tout instant ou à fuir les alayiens. La ville rebelle d’Aigue-Royale était encore plus ou moins sûre. Du moins l’était-elle avant ces tremblements de terre qui menaçaient probablement le plafond de la ville de s’effondrer sur elle. Et sur ceux qui se cachaient en son sein. Dont Valen. Diantre, la vampire n’avait pas sauvé le petit pour le voir finir écrasé sous un tas de rochers, c’était tout à fait hors de question.

-Par ici ? Ils ne nous facilitent la vie nulle part, mais ils seraient bien stupides de le faire, marmonna-t-elle en se retenant de les injurier. Toutefois je dois reconnaitre qu’un peu de calme fut appréciable.

Ils faisaient de bons combattants et, de ce qu’elle savait, ils étaient bien dirigés. Leurs supérieurs hiérarchiques avaient après tout réussi à faire alliance avec l’empire humain, ce n’était pas rien. Mais à cause de cela les rebelles se trouvaient à lutter contre les envahisseurs en plus du nouvel empire. Qu’ils soient tous maudits et périssent en souffrant, leur idéologie était méprisable car sans magie, Armanda n’était pas Armanda. Mais le jeune Loup la coupa dans ses réflexions en indiquant ses changements de couleur corporelle, et après un instant de panique, la concernée finit par fermer les yeux en se frottant l’arête du nez, psychologiquement fatiguée. Un jour peut-être elle retrouverait la paix qu’elle avait quitté il y avait de cela beaucoup trop longtemps.

-Quand je dis que j’en vois de toutes les couleurs, remarqua-t-elle ironiquement avec une moue mi-figue mi-raisin.

La ville leur rappela toutefois qu’il y avait d’autres choses à faire que de discuter et des files humaines se mirent en branle pour éteindre quelques incendies. Toutefois, ce spectacle était quelque peu perturbé par les comportements étranges qui animaient cette foule, entre chutes répétées, agressivité, peaux lumineuses ou changeant de couleur, grimpeurs et autres conduites inqualifiables. Au moins la vampiresse se sentait moins seule. Leur avait-on jeté un sort ? Aristarkh ne semblait pourtant pas touché par cela, comme certains autres d’ailleurs. Cela signifierait que les cibles avaient été choisies, mais dans quel but et selon quel critère ? Il y avait trop de choses qui méritaient que l’on s’en préoccupe, mais pour l’instant, il y avait surtout un enfant qui risquait fort de mourir écrasé, étouffé ou Dracos savait quoi. Se tournant vers le jeune Svenn, le regard d’Hyrriena s’assombrit quelque peu lorsqu’elle entendit sa constatation. C’était aussi ce qu’elle-même craignait, hélas. Elle hocha brièvement la tête et se tourna vers le bâtiment effondré, achevant d’enfiler son gant gauche et attrapant le droit pour lui faire subir le même sort, observant dans un même temps les ruines comme si de sous le morceaux de bâtiment l’enfant allait apparaitre. Si elle échouait… Non, elle voulait, elle devait le protéger. Pas seulement pour cette petite âme et pour le souvenir de sa mère, mais aussi, égoïstement, pour elle-même. Se prouver qu’elle était capable de réussir quelque chose. Et puis il était à elle, il ne pouvait pas disparaitre sans son accord. Elle s’en était occupé pendant plusieurs mois, il lui devait bien de rester en vie encore un peu quand même…
Une main se glissa dans la sienne dégantée et après un instant de surprise passé, la voleuse suivit l’humain en courant à son rythme. Il était agréable et réconfortant de sentir cette paume chaude et large, un peu calleuse, contre la sienne propre. De sentir cette présence auprès d’elle, même. Se dire qu’elle n’était pas seule, du moins pas à cet instant. Qu’en était-il du reste ? se demanda-t-elle tandis qu’il dirigeait son regard vers le sien. Que représentaient-ils l’un pour l’autre ? Rien en réalité. Ils se connaissaient à peine ; et pourtant, penser que le jeune Loup l’oubliait dès lors qu’ils n’étaient plus à proximité l’un de l’autre la rendait triste, bêtement, alors même qu’elle avait espéré ne plus croiser cet homme audacieux qui la troublait. Peut-être même agissait-il ainsi avec toutes les femmes qu’il croisait ; à cette pensée, une lueur mauvaise brilla furtivement dans les yeux ambrés au milieu d’un visage vert clair tandis qu’elle considérait Aristarkh. Il l’avait embrassé, lui aussi était à elle. Elle ne le partagerait pas.

La vampiresse le dévisagea, interloquée, lorsqu’il lui parla de faire le tour d’un caillou avant de réprimer un large sourire devant sa bêtise. Il n’était pas temps de plaisanter mais c’était en pareil instant que l’humour était le mieux accueilli.

-Je ne vous en veux pas, d’autant que je ne suis pas mortelle. Et, reprit-elle en se concentrant sur l’enfant, il s’agit d’un jeune enfant, Valen, qui dormait dans la caverne des… rêves, songes, je ne sais plus son nom. Dans l’un des dortoir, dans un petit coin. Venez.

Sans lui laisser le temps de parler davantage, elle agrippa sa main et s’enfonça sous terre. L’odeur de poussière se fit nettement sentir tandis qu’ils pénétraient dans la ville souterraine et la vampiresse grimaça ; il devait bien il y avoir eu un effondrement. Elle rabbatit sa capuche pour passer un peu plus inaperçu qu’avec ses couleurs changeantes et tourna la tête vers le jeune homme qui semblait incommodé par quelque chose.

-Vous allez bien ?

Il y avait beaucoup plus de monde et d’agitation ici, et le bruit, les odeurs, et même la vue étaient parasités de façon fort désagréable par la foule qui se bousculait.

-On n’y arrivera jamais, murmura-t-elle en rentrant instinctivement la tête dans les épaules. Je ne connais que peu la ville, si vous êtes ici depuis plus longtemps, peut-être savez s’il y a un passage rapide et dégagé pour accéder à la caverne ?

Elle l’espérait, ainsi que le fait que Valen n’ait pas été changé d’endroit. Sans quoi pour le retrouver… Ils auraient fort à faire, et n’avaient guère de temps pour cela.
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MessageSujet: Re: Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Icon_minitimeVen 5 Sep 2014 - 11:44

Aristarkh eut un léger sourire en l’entendant grogner à l’encontre des Alayiens. Oui, la vie de Rebelle était difficile, et très dangereuse. Il n’était pas rare de ne pas y faire de vieux os, car aux yeux du pouvoir Impérial, s’ils étaient capturés, ils n’étaient pas considérés comme des prisonniers de guerre, juste comme des criminels refusant la loyauté à leur Empereur. Ce qui signifiait que la quasi-totalité de ceux qui se faisaient prendre étaient exécutés sans jugement, à moins qu’ils ne représentent une quelconque valeur.


« En parlant de calme, je vais finir par croire que cela relève désormais de l’utopie, répondit-il en faisant un large geste du bras pour montrer le chaos alentour. A croire que tous les signes sont contre nous. »


Le Jeune Loup lui fit un sourire léger, pas le genre de ceux qui sont extrêmement heureux, mais plutôt du type de ceux qui se comprennent lorsque plus grand-chose ne va. L’humour jaune de la Vampire était compréhensible. D’un coup, plusieurs événements imprévus leur tombaient dessus, sans mauvais jeu de mot avec le mur qui avait failli s’effondrer sur elle. Bon, avec ses réflexes de Vampire, peut-être que juste crier aurait suffi à lui sauver la vie, mais le Svenn avait été pris d’une envie d’héroïsme… Et il en avait été récompensé en constatant qu’il s’agissait de cette jeune femme croisée bien des mois auparavant. Aristarkh avait l’impression que cela remontait à des siècles. Tant de choses s’étaient produites, bonnes ou mauvaises. Et tant d’événements se produiraient encore. Quelle fin les attendrait tous ? Son Père était parti rejoindre les Alayiens, et le Sang du Loup seul savait ce qu’il allait advenir de lui.

Après son petit pas de folie, Aris se sentit quelque peu idiot. Ce n’était clairement pas le moment de partir dans de telles choses, d’autant plus qu’Hyrriena semblait véritablement préoccupée par ce qui se trouvait en bas, sous terre, sous cette même terre qui avait violemment tremblé quelques minutes auparavant. Et lorsqu’elle lui expliqua ce qui s’y trouvait, Aristarkh comprit immédiatement l’urgence de la chose. Si un enfant en bas âge se trouvait en bas, si les choses tournaient mal, ses chances de survie seraient extrêmement faibles. Le Jeune Loup allait lui répondre, et partir avec elle, mais la jeune femme fut bien plus rapide, en lui prenant la main, et en l’entraînant comme une tornade dans le tunnel.

Les galeries… Fichtre, quelle odeur immonde. Etait-ce à cause du remue-ménage qui devait avoir lieu en bas, ou bien n’avait-il jamais fait attention à la pestilence qui s’exhalait de ce boyau ? Une odeur de moisi, de transpiration, de renfermé, et tant d’autres senteurs toutes plus désagréables les unes que les autres. Aris se sentit pris d’un accès de nausée, et se surprit à penser qu’il aurait préféré ne pas avoir de nez du tout plutôt que sentir tout cela. Et cela empirait de plus en plus au fur et à mesure qu’ils avançaient. Le summum fut atteint lorsqu’ils débouchèrent dans la Caverne de Cœurempire, avec en plus de la poussière en suspension. N’y tenant plus, Aristarkh lâcha la main d’Hyrriena, et s’appuya contre une paroi, une main sur la bouche et le nez, geste dérisoire qu’il essayait afin de limiter ce qu’il sentait, et de contrôler cette nausée qui ne le quittait plus.



« Je suis… Je suis désolé, articula-t-il difficilement. Je sais que ce n’est pas le moment, mais… Cet endroit… Ces remugles pestilentiels… C’est atroce… »


Incapable d’en dire plus, au risque de rendre son repas sur l’instant, Aristarkh ferma la bouche, et s’essaya à de longues inspirations. Fatale erreur. Le jeune homme se tourna afin de n’être point vu, et tomba à genoux, avant de rendre son dernier repas. Lorsque la crise fut passé, il se releva, tremblant et pâle comme un linge, mais il se sentait aller mieux. Portant sa gourde à ses lèvres, il prit de l’eau qu’il cracha afin de se rincer la bouche, et avala ensuite quelques gorgées. Enfin, il revint vers Hyrriena. La cacophonie ambiante ne permettait pas de bien s’entendre, et les gens couraient de partout, soit pour se mettre à l’abri, soit pour aller sauver et protéger ce qui pouvait l’être. Des détachements de soldat passaient en courant et en hurlant des ordres, certaines portant des réservoirs d’eau afin d’éteindre les incendies qui s’étaient déclarés dans les forges.


« Pardonnez-moi pour… Bref… Non, l’on ne peut accéder aux autres cavernes qu’à partir de la principale. Il va nous falloir nous frayer un chemin dans ce désordre. Nous devrions partir tout de suite : la Caverne des Songes devaient être la plus peuplée, à l’heure du tremblement. »


Lui prenant de nouveau la main, faisant fi du fait que cela commençait à devenir une habitude, Aristarkh s’enfonça dans la foule, traçant son chemin en marchant d’un pas déterminé. Le problème était qu’ils allaient quasiment à contre-courant. Parbleu, il était plus simple de se battre contre le Commandant Dessay que de marcher dans ce désordre indescriptible. Mais enfin, au bout de quinze longues minutes, le couple improvisé parvint à passer de l’autre côté de la galerie, et déboucha dans la Caverne en question. De manière générale, elle était plutôt en bon état, malgré quelques bâtiments effondrés. Aris espérait toutefois que le petit Valen ne se trouvait pas dans un de ceux-là.


« Repassez devant, Hy’na, vous savez mieux que moi où vous avez mis le petit. Le temps commence à nous manquer. »
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MessageSujet: Re: Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Icon_minitimeMer 10 Sep 2014 - 19:33

Aristarkh. Elle ne parvenait toujours pas à croire qu’elle était vraiment retombée sur lui après ces mois écoulés ; enfin, sous lui serait plus exact. Ils discutaient presque comme deux amis retrouvés tandis que des flammes s’élevaient dans la ville et que la poussière des bâtiments effondrés flottait encore légèrement dans l’air, particules à peine visible mais formant un nuage grisâtre tout autour d’eux. Les yeux posés sur celui qui aurait dû être un ennemi héréditaire, Hyrriena hocha la tête avec fatalisme en l’entendant. Oui, hélas, le calme n’était pas pour eux. Entre cette fois où ils avaient dû se glisser dans une maison en ruine pour échapper à la vigilance des soldats de Gloria, et aujourd’hui où le monde marchait de travers, ivre de ses maux, malade et souffrant. Et eux en faisaient les frais ; Valen aussi, hélas.
La sang-froid s’inquiétait pour lui, elle ne pouvait le nier. Le temps passé ensemble avait créé un étrange lien entre eux, pas véritablement celui d’une mère pour son enfant mais… presque celui d’une grande sœur. Des réminiscences de sa vie d’humaine qui influait aujourd’hui sur ses sentiments vampires, peut-être ? Bof, ces souvenirs inconnus n’allaient pas lui être d’une grande utilité si le fils de Morgane n’y survivait pas. Attrapant le jeune loup du nord, la sang-froid s’engouffra dans l’une des ouvertures menant à la ville souterraine, sa peau vert pastel paraissant tout à fait déplacée dans l’environnement les entourant.

Les galeries étaient bondées et l’agitation y régnant ne donnaient guère envie de s’y attarder plus de… non, en fait, elles donnaient juste envie de faire demi-tour le plus rapidement possible. Se rapprochant imperceptiblement de l’humain l’accompagnant, Hyrriena retroussa les lèvres sur ses dents pointues, la masse humaine et la proximité avec tous ces corps chauds ne lui donnant qu’une envie : plonger les canines dans une veine tendre et offerte. Ce n’était toutefois pas le moment, et après un difficile exercice de concentration, elle parvint à éloigner de son esprit cette tentation brûlante et gourmande pour se tourner vers la tâche qui l’avait amenée ici ; pour plus de sécurité toutefois, elle s’arrêta purement et simplement de respirer, éloignant la tentation que lui fournissait son odorat. Restait son regard, qui avait une fâcheuse tendance à se poser sur les fronts et cous palpitant, mais avec un peu de volonté, c’était ni vu ni connu. Ou presque.
Elle n’était cependant pas la seule à se trouver incommoder par la foule, les odeurs et les bruits, et sentant la main du nordique lâcher la sienne, elle se tourna vers lui, une lueur interrogatrice dans ses yeux d’or. Ce fut par la parole qu’elle obtint réponse et, le visage impassible, elle hocha la tête en croisant nerveusement les bras devant elle, attendant qu’il aille mieux. Il régla le problème en rejetant le contenu de son estomac sur le sol, et la voleuse s’estima heureuse d’avoir occulté ses capacités olfactives peu auparavant. Avec son odorat délicat de vampire, l’odeur de la vomissure l’aurait très certainement fort incommodée.

Aristarkh rincé et redressé, Hyrriena lui tendit un fin bandeau de tissu qu’elle avait sorti de sa poche, et dont elle en avait toujours deux ou trois en réserve depuis sa rencontre avec Tobold ‒qui lui avait montré que des lambeaux de tissus, cela prenait peu de place et pouvait être utile‒ et le tendit à son compagnon du moment. Noir, simple, il provenait d’un vêtement déchiré et s’il sentait un mélange de poussière, de sueur, de fleurs séchées et d’Hyrriena, ce serait toujours mieux que les galeries.

-Tenez, nouez cela autour de votre visage, cela devrait atténuer les mauvaises odeurs.

Et sans attendre davantage, ils se remirent en route, se frayant difficilement un chemin parmi la foule affolée. Pour elle qui ne supportait pas le contact proche avec les autres, la vampiresse était comblée, vraiment. Le Dracos devait toutefois veiller sur eux puisque ce fut sans évènement notable qu’ils parvinrent à la caverne des songes, et Hyrriena se précipita au-devant, talonnée par le jeune Svenn, pour retrouver son protégé. Celui-ci, visiblement effrayé, se trouvait dans les bras d’une jeune mère qui serrait également son fils contre elle, blottie dans un coin vers laquelle se dirigea rapidement la voleuse ; heureusement, il n’avait pas été changé de salle de repos. La jeune femme eut néamoins toutes les peines du monde à éloigner l’inconnue gardienne d’enfants du nordique qui la suivait, un regard plein de promesses charnelles dans le regard ‒encore une souris ou un lion, celle-là- qui semblait tout à fait désireuse de lui sauter dessus. Agacée, la vampiresse gronda et, récupérant Valen, disparu en attrapant de force SON humain pour la suivre. Non mais, pour qui elle se prenait celle-là ! Aristarkh était à elle, elle n’allait certainement pas le laisser en compagnie de cette aguicheuse qui, après quelques mètres passés du jeune couple improvisé, avait dirigé son attention sur un guérisseur en train de courir en rond. C’était bien le moment de penser à ça alors que rien n’allait correctement !

Pour sa part, le petit oisillon qu’elle avait récupéré sanglotait toujours, effrayé, en s’accrochant furieusement au cou de sa protectrice qui avait refermé les pans de sa cape sur lui en un geste automatique de réconfort. De toute évidence, il était heureux de retrouver une personne qu’il connaissait et aimait, mais se serait fort bien passé de tout ce qui avait précédé ; Hyrriena aussi d’ailleurs. Et maintenant qu’il était avec elle, cette dernière se sentait bien plus rassurée ; restait à sortir d’ici, un autre point compliqué, mais un simple demi-tour devrait faire l’affaire.

-Nous devons sortir au plus vite maintenant, j’ignore si la ville résistera longtemps aux tremblements qui l’agitent.

Son regard était toujours assombri par la colère, mais elle sentait surtout poindre en elle le besoin de s’éloigner et de retrouver le plein air. Rebrousser chemin ne fut pas compliqué bien que long, mais lorsqu’elle sortit enfin au grand air, la vampiresse s’aperçut que le jeune homme dont elle avait lâché la main quelques secondes plus tôt pour se protéger les yeux de l’éclat d’un totem luciole, avait disparu. Plantée juste à l’entrée de la galerie, elle se plaqua au mur pour éviter de se faire bousculer et scruta les alentours, cherchant le jeune loup.

-Aris ?

Elle termina toutefois de sortir de la ville souterraine, et une fois sous le ciel sombre de la nuit, elle se permit de s’interroger, Valen désormais silencieux dans ses bras. Où était passé l’enfant du Nord?
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MessageSujet: Re: Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Icon_minitimeDim 14 Sep 2014 - 10:42

Incapable de dire un mot sensé après avoir rendu son repas, Aristarkh remercia d’un signe de tête, gêné de cette preuve de faiblesse, Hyrriena lorsqu’elle lui donna un foulard. Outre les odeurs qui en émanaient et qui lui assaillaient les sens, une autre, plus douce, plus agréable, l’apaisa et calma ses nausées, empêchant la plupart des senteurs désagréables de l’extérieur de passer. Bizarrement, cette odeur lui rappela quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Une femme, un soir, dans une ruine. Logique, puisque c’était celle-là même qui le lui avait donné. Mais il trouva dans cette simili-étreinte un petit quelque chose d’intime. Il n’eut toutefois pas le temps de s’attarder sur cette sensation, car leur course reprit.

Lorsqu’ils atteignirent la Caverne des Songes, Hyrriena retrouva assez rapidement le petit dont elle avait la charge. Il brûlait à Aristarkh de lui demander comment elle s’était retrouvée avec une telle charge sur les bras, elle qui, de ce qu’il avait appris d’elle ce fameux soir, était plutôt indépendante, et préférait vivre libre et sans chaîne. Tandis que là, la jeune femme se retrouvait avec un boulet accroché au pied, en dépit du fait que son geste était certainement très honorable. En parlant d’honorable, la jeune mère qui avait récupéré le petit Valen, s’il se rappelait bien le nom, en sus de son enfant, l’était aussi. Peut-être Aristarkh n’aurait-il pas dû la remercier et vanter son comportement, car il semblait que, après avoir failli perdre la vie dans ce chaos, l’inconnue avait visiblement interprété ses paroles comme des avances, chose qui ne plut clairement pas à Hyrriena, qui l’embarqua violemment et manqua le faire tomber sur le sol, tant la surprise de ces brusques mouvements était totale.

Mais alors qu’ils retournaient vers la surface, Aristarkh lâcha la main de la Vampire, qui ne s’en rendit pas compte avant de sortir de la caverne, tout occupée qu’elle était par le petit dans ses bras. Le Jeune Loup venait en effet d’apercevoir la Capitaine de ses Gardes-Louves, les seules soldats de cette élite laissées par son Père, comme il lui avait dit peu avant son départ. Svennborg Eisschwert, dont le prénom était un jeu de mots dans la langue ancienne du Nord : Svenborg signifiait en effet "jeune protectrice" ; son nom pouvait donc signifier « la jeune garde des Svenn ». Mais du fait que les Nordiens étaient censés haïr les Vampires plus que tout, Aristarkh avait dû quitter Hyrriena, et il le fit juste à temps, car la guerrière se dirigea vers lui dès qu’elle le vit.

********

Quelque une heure et demie plus tard, Aristarkh déboucha enfin des galeries et arriva à la surface. Hyrriena ne devait pas l’avoir attendu ici, car il ne la vit nulle part. Le Soleil s’était levé, mais déjà il faisait aussi chaud qu’un matin d’Eté.La foule s’était réduite, les autorités commençant à reprendre la main sur les événements qui venaient de se dérouler, bien que tous étaient encore choqués par ces imprévus-là. Mais dans cette foule, comment retrouver une seule personne ? Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Et même en essayant de penser aux endroits où elle avait pu se rendre, rien ne lui venait à l’esprit, sinon, peut-être… Non, la coïncidence serait trop grande, mais après tout, pourquoi pas ? Après tout, de tels lieux seraient fatalement vides, du moins pendant quelques heures, et du coup, seraient des refuges de tranquillité.

Ainsi le Jeune Loup se diriegea vers la partie du Quartier la plus touchée par le tremblement, et erra parmi les demeures en ruine. Beaucoup avaient été totalement détruites, notamment parmi les plus vieilles, et de ce fait, les plus fragiles, car l’entretien n’avait pas toujours été fait avec grand soin. D’autres, à l’inverse, bien qu’extrêmement endommagées, seraient sans doute réparables à terme, si la guerre et les ressources le permettaient. C’est alors que, au milieu des clameurs dans la rue derrière lui, ses oreilles perçurent le bruit caractéristique d’un enfant qui pleurait, quelque part autour de l’endroit où Aristarkh se tenait. Se laissant guider par son ouïe, il arriva bientôt devant une maison qui avait tout l’air d’être inhabitée depuis plusieurs années. Passant à travers un mur éventré, il arriva dans une ancienne pièce dont il n’arrivait pas à déterminer la fonction et, marchant au milieu des gravats et des morceaux de bois pourris tombés au sol, il déboucha visiblement dans ce qui fut une cuisine, à en juger par la cheminée qui s’y trouvait.



« Hyrriena ? »


Il s’agissait plus pour lui de se faire remarquer – encore qu’elle avait dû l’entendre depuis un moment – que d’obtenir une confirmation, car au vu des couleurs changeantes qui avaient tendance à briller dans le noir, il ne pouvait s’agir que d’elle. S’en approchant, il vint lentement s’asseoir à côté d’elle.


« Désolé pour l’attente, cela ne fait pas très gentilhomme, j’en conviens, dit-il en guise d’excuses. Il ignorait comment elle allait réagir à ce lapin particulier, mais Aris avait fait au mieux pour revenir au plus vite. Svennborg et lui avaient dû regrouper les troupes du Nord et, même ainsi, Aristarkh devrait retourner dans les galeries sous peu. Permettez ? demanda-t-il en tendant les bras vers le petit Valen dont les pleurs ne cessaient pas. Le prenant, il le porta contre lui, et le berça lentement. Ses gestes étaient hésitants, car c’était la première fois qu’il faisait cela, mais le bébé sembla apprécier, et finit par se calmer. Maintenant, dîtes-moi, Hyrriena… Maintenant que nous sommes un peu plus au calme. Comment vous êtes-vous retrouvé avec un enfant sur les bras ? Où sont ses parents ? »


Ces questions l’intriguaient fortement, et il n’avait pas osé les poser avant, car alors la situation d’urgence ne le lui permettait pas. Mais maintenant, il pouvait le lui demander. Aristarkh espérait juste qu’Hyrriena ne se sentirait pas trop… Interrogée.
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MessageSujet: Re: Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Le Jour où Churent les Étoiles [PV Hyrrienna] TERMINE Icon_minitimeLun 22 Sep 2014 - 22:55

Ils étaient sortis de la ville souterraine pour se retrouver à Althaïa, à l’air libre ; mais ils oubliait une personne, un jeune homme humain dont le cœur battant était prometteur de délicieuses saveurs sanguines comme celles qu’il avait partagé avec Hyrriena, quelques mois plus tôt dans une maison en ruines. Surprise et un peu anxieuse, la vampiresse se retourna, fouillant l’entrée noire de ses yeux de chat. Il n’était nullement visible, mais sans doute reviendrait-il sans tarder. Valen dans les bras, la jeune fille s’éloigna de quelques pas de l’entrée après avoir rabattu sa capuche sur son visage multicolore. Silencieuse et immobile, elle l’attendit un moment, laissant s’égrener les secondes, les minutes pour former une heure. Et aucun Aris à l’horizon, elle ne voyait que des silhouettes inconnues qui continuaient à s’activer. Attendait-elle en vain ? Que faisait-il ? Le souvenir de la nourrice momentanée du fils de Morgane lui revint en mémoire, et elle grinça des dents en songeant qu’il était, peut-être, parti la retrouver. SON humain ! Avec le manque de pitié typique des vampires, la voleuse furieuse songea que si sa route croisait celle de cette femme de nouveau, cette dernière vivrait son dernier jour. Qu’elle n’ait aucune preuve de son aventure avec le jeune Svenn n’importait peu, cette femme avait, de toute façon, osé cherché à le posséder. Le corps bouillonnant de colère et chassant l’image du visage du nordien de son esprit, elle entreprit de chercher un endroit où se réfugier quand elle le vit. Droit devant elle, si fragile et pourtant si beau… Sa robe grise semblait tout droit sortie d’un nuage d’orage, qui semblait miroiter doucement sous la lueur des flammes d’incendie, son regard mélancolique se fixait dans celui, à l’expression si semblable, de la vampire, et ses sabots paraissaient laisser derrière eux de délicats lambeaux de brume. Il l’attendait, semblait-il. Silhouette délicate gravée dans la fumée produite par les incendies, ce magifique équidé ne bronchait pas, immobile, laissant venir à lui la vampiresse hypnotisée par ses étrangetés. Chaque pas la rapprochait un peu plus jusqu’à ce qu’elle soit tout près ; il lui suffisait alors de tendre la main pour le toucher. Mais avant même qu’elle n’ait pu le faire, un ensemble de seaux d’eau vint briser a magie de l’enchantement, éclaboussant la vampiresse qui glapit de frustration et d’indignation et laissant filer le farouche animal.

Qui était-il ? ou plutôt, qu’était-il ? Il ne ressemblait pas à tous ces bestiaux à quatre pattes ordinaires que la voleuse avait croisé ou possédé momentanément. Non, lui semblait bien plus singulier. Et cela éveillait sa curiosité. Il n’apparaissait que dans les brouillards ou la fumée, cela elle en était certaine, mais de ce fait elle craignait qu’il ne s’agisse que d’un mirage, un jeu de son esprit. Elle voulait le toucher. Le monter. Etre certaine de son existence. Mais lui comme l’humain avait disparu, envolé Dracos savait où. Elle soupira avant de reprendre sa route. Etait-elle donc si horrible que cela pour que même un cheval refuse de rester en sa compagnie ? Incertaine, elle observa l’enfant qui lui rendit gravement son regard, faisant de ses yeux un miroir au visage attristé de la vampiresse. Elle se sentait terriblement seule. Les ruines dans laquelle elle se trouvait ne faisaient qu’aggraver cette impression et, tristement, elle s’assit contre un mur en regardant les nuages qui tournoyaient dans le ciel à peine éclairci par l’arrivée prochaine du petit matin. Il ne faisait pas encore jour, autant en profiter. Jambes étendues, Valen sur les genoux, elle ferma les yeux en l’entendant pleurer. Un vampire dépressif, c’était possible ? Parce que très sérieusement, elle commençait à songer à aller faire coucou aux alayiens et en finir, tout simplement. Rouvrant les yeux, elle tenta de calmer le jeune enfant quand un bruit de pas se fit entendre. Bien sûr. Il fallait que des intrus ne viennent. Peut-être pourrait-elle ainsi leur confier Valen, peut-être en prendraient-ils soin. Peut-être pas. Peu importait, au fond. Elle ne bougea pas d’un pouce, écoutant, sentant. Une seule paire de bottes, et le parfum d’un humain. D’un homme, même. Mais pas n’importe qui. Aristarkh. Il était revenu, visiblement. Un éclair de colère passa dans le regard de la demoiselle. Il n’aurait peut-être pas dû venir. Mais quand il s’assit à côté d’elle, qu’elle aperçut son visage du coin de l’œil, elle fut heureuse de le voir malgré tout. Ce qui ne l’excusait toujours pas de l’avoir laissée ainsi.

Sans un mot, elle le laissa prendre le petit avant de replier les jambes devant elle et de poser le menton dessus, observant sans le voir le sol dévasté de la maison. Elle laissa passer un léger silence en étendant sa question, une moue boudeuse aux lèvres, avant de se décider à répondre.

-Ses parents sont morts. J’ai rencontré sa mère en m’infiltrant dans le palais de Gloria, tout au début des troubles qui agitent le continent. Elle souhaitait s’échapper, retrouver Korentin Kohan, son cousin, qu’elle pensait innocent. Nous avons trouvé… une pièce, avec des humains armés, de toute évidence des hors-la-loi. Sans doute cela aurait-il pu se passer tranquillement si son époux, un petit homme qui sentait mauvais, n’avait pas débarqué en hurlant, des gardes à ses côtés. Une bataille s’est engagée, lui comme elle sont morts mais… elle jeta un regard vers Valen avant de lui sourire doucement : mais lui était en vie. Je l’ai récupéré et je suis partie. Depuis, il me suit dans mes aventures.

Un léger sourire se dessina sur son visage, éclairant ses yeux.

-Je m’y suis habituée et lui aussi. Je crois pouvoir être l’une des rares vampires à pouvoir affirmer élever un enfant… un vrai enfant.

C’était sans doute particulier, mais qu’importait. Qu’elle ne fasse pas comme tout le monde ne la gênait plus depuis longtemps.

-Mais dites-moi, pourquoi avoir disparu aussi longtemps ?

Une fumée épaisse se fit voir, toutefois, progressant non loin d’eux. Serait-il là ? Oui… oui, elle voyait sa silhouette qui se découpait dedans. Son regard pétilla un instant tandis qu’elle braquait son attention vers lui, ce cheval si mystérieux qui lui apparaissait par instants.

-Le voyait-vous ?

Sa voix s’était faite murmure, doux et presque tendre, comme s’il s’agissait de mots d’amour qu’elle enveloppait d’intimité. Mais non, déjà l'instant passa, le cheval de fumée s'évanouit sans bruit, comme toujours. Elle avait été si près de le toucher, pourtant, si près...
La voix de son compagnon la tira de son mirage, et elle se retourna vers lui, surprise. Il partait. Déjà? Une petite moue tordit la bouche délicate de la jeune fille, pour s'évanouir rapidement. Il était humain, il était soldat, que croyait-elle? Certes il lui appartenait, mais il avait comme beaucoup cette notion de... et bien, ce truc bizarre qui les poussait à risquer leur vie pour d'autres. Se relevant, récupérant Valen, ils se saluèrent rapidement avec un étrange mélange de gêne et de tendresse. Ils savaient tous deux qu'ils ne se reverraient peut-être plus, comme ils le savaient la première fois qu'ils s'étaient quittés. La guerre était là, qui veillait, malfaisante, au dessus d'eux. Et pourtant, Hyrriena espérait, finalement, que leurs chemins se croisent de nouveau, que ce parfum si particulier la saisisse de nouveau, que les yeux si merveilleux l'enrobent encore une fois avec humour et fascination.

Le regardant s'éloigner, blottie comme elle l'était contre un mur noir de la suie d'un incendie, elle ne put s'empêcher de se mordiller doucement la lèvre inférieure, le cœur remué; n'était-ce pas ce second baiser qu'ils venaient d'échanger, volé au temps et aux combats, qui la rendait si heureuse et si chagrine à la fois?
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