Lui qui n'aimait pas dépenser son argent en temps normal devait avouer que pour lui la situation était tout de même assez cocasse. Bon après c'est vrai qu'il fallait bien qu'il achète à manger, et surtout de quoi se vêtir car maintenant qu'il était trésorier il devait changer sa garde robe. Après tout il aurait du le faire bien avant sans doute car un homme de son importance se doit d'être digne de sa fonction même s'il va tâcher de faire sobre comme à son habitude tout de même... Il aurait dû sans doute le faire il y a plusieurs mois déjà, mais il remettait cela toujours à plus tard...

Maintenant il n'avait plus aucune excuse pour faire son radin. il avait reçu sa généreuse paye du mois dernier, et de plus il avait eu une journée entière de repos. Après tout même les conseillers du roi doivent savoir se reposer un peu l'esprit de temps en temps. Alors autant mettre cette journée à contribution pour s'acheter des vêtements même s'il aurait largement préféré rester chez lui à lire des livres... Il en profita d'ailleurs pour céder à quelques mendiants sur son chemin quelques pièces d'or car après tout même si l'avare qu'il était n'aime pas cela il ne ce sent pas bien d'ignorer simplement les miséreux comme certaines autres riches aiment si bien le faire...

Oui après tout pour avoir été collecteur des impôts pendant une petite partie de sa vie il avait bien plus fréquenter le bas peuple que la plus part des bourgeois le font. Bon à part le fait que personne n'aime payer ses impôts bien entendu il avait surtout pu constater à quel point le tiers-état traîné dans une certaine forme de pauvreté, ou plutôt de "modestie" monétaire par rapport aux gens des hautes classes sociales. Sans doute que c'était dans l'ordre des choses pouvait-il penser, mais néanmoins selon lui il valait mieux se montrer conciliant avec les paysans plutôt que les oppresser.

Après tout c'est vrai que ceux-ci ont des devoirs, mais aussi des droits, et puis de toute façon Crissolorio savait que les origines de la bourgeoisie étaient souvent le bas peuple. Les bourgeois sont des hommes qui ce sont enrichis, et ce sont extirpés de la masse par leurs talents. il serait donc injuste d’empêcher d'autres hommes de faire la même chose en maltraitant la masse. Puis en bon politicien il savait bien que c'était le peuple qu'il fallait séduire avant tout. Il valait donc mieux être aimer du peuple au prix de quelques sacrifices que s'attirer son ire... Bon après il était mal placé pour dire cela vu qu'il n'était pas la personne la plus populaire dans la cour impériale sauf parmi les bourgeois peut-être.

Il vagabonda donc de boutique en boutique pour la matinée pour s'acheter quelques vêtements qu'il ramena chez lui ensuite. Heureusement que son logement dans le quartier riche n'était pas trop loin du quartier marchand au moins cela rendrait son occupation d'aujourd'hui moins fatigante. Peut-être d'ailleurs qu'il aurait du demander les services d'un domestique? Sans doute, mais cette idée ne lui était pas venu en tête. Déjà qu'il avait penser à appeler un garde du corps pour sa protection, et c'était suffisant pour lui pour le moment en tout cas...

Il devait être le début d'après-midi quand il s'aventura près des boutiques de bijou les même dans lesquelles il avait avait acheté des anneaux enchantés il y a peu de temps. Peut-être qu'il devrait s'acheter d'autres bijou en y repensant? Et sans enchantements cette fois-ci? Oui c'était sans doute une idée bonne à prendre... De plus il pourrait toujours en donner quelque uns à Autone pour rende la jeune femme plus attrayante, ou bien en offrir à quelques nobles du palais qui lui sont amicaux car il fallait bien entretenir des bonnes relations avec quelques membres de la cour...

Sur son chemin alors qu'il allait entrer dans l'une des bijouteries il bouscula par accident une jeune femme qu'il n'avait pas vu arriver. Celle-ci tomba par terre, et le trésorier poli la releva calmement. Après tout c'était un accident malheureux, et il fallait bien savoir gardé sa galanterie en toute circonstances y compris si la jeune femme à laquelle il s'adressé n'était pas une noble. De plus ce n'était pas son genre de ce montrer rustre, et il considérait que c'était sans doute sa faute...

Désolé mademoiselle j'espère ne pas vous avoir fait mal? Dit-il calmement, et poliment car après tout mieux valait ne pas la brusquer... Il demande à son garde du corps de ramasser les affaires qu'elle avait fait tomber par terre pour l'aider un peu.

En tout cas elle n'avait sans doute rien de casser remarqua t-il même si il l'avait quand même bousculer sans faire exprès. En même temps il n'est qu'un vieillard ce n'est pas non plus comme si une brute de deux mètres de haut avait poussé la jeune femme...

Encore désolé je me nomme Crissolorio Ostiz, et vous mademoiselle? Dit-il pour détendre un peu la situation...

C’est fou ce que Gloria était grande. Luna avait entendu plusieurs rumeurs à son sujet, mais elles étaient loin de rendre justice à la cité. D’ailleurs, elle comprenait mieux pourquoi on la surnommait « la Magnifique »; rien n’avait été laissé au hasard, tout semblait finement calculé et chaque pierre semblait avoir été posée avec soin. Déjà qu’elle trouvait Aldaria hors de proportion, là, c’était encore pire. Allait-elle finir par s’y faire? Peut-être, mais ce n’était pas en quelques jours qu’elle allait connaître l’endroit comme le fond de sa poche. En effet, elle venait à peine d’arriver dans la gigantesque cité. Elle était arrivée en compagnie de son maître, Ombre, et ce dernier lui avait montré l’endroit où il comptait ouvrir sa nouvelle taverne, c’est-à-dire à l’Est de la ville, près de la muraille séparant le quartier marchand du quartier riche. Il y avait encore beaucoup de tâches à faire avant que le projet ne voit le jour, par exemple, se décider d’un nom officiel, engager du personnel adéquat, trouver des fournisseurs quant à la nourriture et aux boissons, meubler l’endroit, etc. Mais dans quelques jours, voire quelques semaines, tout serait prêt pour accueillir les premiers clients.

Ce matin-là, la fillette s’était levée plutôt tard comparativement aux semaines précédentes, c’est-à-dire quelques heures avant le zénith. Son voyage jusqu’à Gloria l’avait éreintée et elle avait profité du fait qu’elle n’avait rien à faire de bien précis aujourd’hui pour faire la grâce matinée. De plus, savoir qu’elle pouvait dormir en toute sécurité devait grandement avoir aidé, de même que savoir que son grand frère était bel et bien en vie. Pour une fois, depuis un long moment déjà, elle avait bien dormi sans être visitée par d’horribles cauchemars. Pas d’Ombre qui mourait atrocement sans qu’elle ne puisse rien faire. Pas d’Alayien vêtu d’une armure de verre noire qui la tuait sauvagement. Pas d’hommes de Fabius qui l’attrapaient et la torturaient afin d’obtenir des informations concernant les rebelles. Pas de brigands qui tuaient ses parents. Non, rien de cela, qu’une simple nuit sans rêve et sans soucis. Bref, Luna s’était levée en forme, s’était rapidement habillée d’un pantalon noir et d’une chemise bleue et avait quitté la taverne en devenir, sans oublier de fourrer tout son équipement dans son sac. Elle avait décidé de ne pas porter son armure ni son carquois afin de ne pas attirer l’attention sur sa personne. Il valait mieux faire profil bas dans la grande ville de l’Empire et se fondre dans le décor. Toutefois, fidèle à ses habtiudes, elle avait caché une de ses dagues dans sa botte droite. C’est ainsi qu’elle quitta l’endroit, sans oublier de saluer Saemon au passage.

Billy ne fut que trop heureux de voir Luna arriver aux écuries. Elle caressa son cheval affectueusement et le brossa pendant près d’une demi-heure. Elle le trouvait trop mignon avec ses petites taches blanches. Comment pouvait-on ne pas l’aimer? Sérieusement, elle ne comprenait pas trop son maître. Mais elle lui était reconnaissante d’avoir pensé à annexer une écurie à sa bâtisse et de lui avoir permis de l’emmener avec elle. Il devait avoir saisi qu’elle ne se serait pas joint aussi rapidement à son projet puisqu’il était hors de question d’abandonner Billy! Elle l’abreuva et le nourrit avant de quitter, lui promettant en même temps qu’elle repasserait en soirée.

Que faire aujourd’hui? Il faisait nuageux et elle n’avait rien à faire, c’était donc un moment idéal pour faire un tour de la ville. Elle n’avait pas encore diné, alors elle se dit qu’elle pouvait se servir de l’occasion pour trouver un endroit sympa où il vendait de la nourriture, soit une boulangerie, fruiterie ou quelque chose du genre. La taverne n’était pas loin du quartier marchand, elle commencerait donc par là! En espérant qu’elle ne finisse pas par se perdre. Mais peu importe, elle avait confiance qu’elle retrouvait son chemin.

Passant près d’une bijouterie, son attention fut attirée par des bijoux dorés sertis de pierres précieuses. La jeune fille n’était pas du genre matérialiste, mais ça ne l’empêchait pas de s’imaginer avec ces parures au cou. De plus, il devait y avoir de nombreux objets magiques. Peut-être pourrait-elle s’y procurer une gemme de vivacité pour son Billy, un peu comme Nox, le Corbeau d’Ombre, possédait. Mais ce genre d’item devait être hors de prix.

Elle aurait dû arrêter de marcher tandis qu’elle ne regardait plus devant elle, mais ce n’est pas ce qu’elle fit. Elle échappa donc une exclamation de surprise tandis qu’elle était projetée au sol, réalisant trop tard la présence de l’homme qu'elle venait de rentrer dedans. Ce dernier semblait bien âgé avec sa chevelure toute blanche et ses nombreuses rides sur son visage. C’est tout ce qu’elle put conclure à son sujet. Les vêtements qu’il portait était simples quoique bien entretenus, elle rejeta donc l’option qu’il était pauvre. Il n’était pas de ces nobles qui se pavanent ornés d’une panoplie de colliers et de bagues. Peut-être était-il un marchand? Mais il était accompagné d’un garde du corps, et donc il devait être plus qu’un simple marchand…

Luna accepta l’aide de l’inconnu afin de se relever pour ne pas le froisser. Elle n’avait aucune idée de qui elle avait affaire en réalité. Il valait donc mieux rester polie et respectueuse. Et puis, ce n’était qu’un simple accident et il avait été courtois envers elle.

- C’est moi qui s’excuse. Prononça-t-elle d’une voix qui se voulait douce. Je ne regardais pas où j’allais. Continua-t-elle. Je n’ai rien, merci. Ce n’était qu’un simple accident, y’a pas eu de mal. Dit-elle en lui souriant. Oh! Merci. Rajouta-t-elle à l’égard du garde du corps qui lui redonnait son sac.

L’avoir perdu, elle aurait vraiment été dans une mauvaise position puisque son sac contenant pratiquement toutes ses possessions. Elle passa donc la sangle de son sac en bandoulière autour de son corps afin de s’assurer qu’il ne puisse plus tomber en de telles circonstances. Elle aurait cru que la conversation se serait terminée ainsi et qu’ils auraient continué leur chemin comme si de rien n’était, mais le vieillard se présenta et lui demanda même son nom.

- Ne soyez pas désolé, Monsieur Ortiz. Ce n’est pas de votre faute. Et heureusement, il n’y a pas eu de mal. Commença-t-elle. Je me nomme Lu… Lucie. Je m’appelle Lucie. Mentit-elle, empruntant rapidement un autre nom. Elle lui sourit et inclina sa tête par respect. Enchantée de faire votre connaissance Monsieur Ortiz.

Il valait probablement mieux ne pas se faire connaître sous le nom de Luna auprès d’un étranger. Maintenant qu’elle était dans la Capitale de l’Empire, elle devait faire doublement attention à ce qu’elle disait et faisait. Probablement qu’aucun d’entre eux ne savait qu’une Luna faisait partie des rebelles et qu’elle était la protégée de Korentin Kohan, mais juste au cas… Qui sait? Peut-être y avait-il des espions à Aigue-Royale. Rien n’est impossible.

- Encore désolée. Je ne vous dérange pas plus longtemps. Je vous souhaite donc une bonne journée! dit-t-elle. Elle fit quelques pas puis se retourna vers le grand trésorier de l’Empire. Par contre, si vous aviez des courses à faire, je vous dirais de vous dépêcher à les terminer parce qu’il va bientôt pleuvoir. Continua-t-elle, pointant le ciel. Dans à peu près une demi-heure.

Les nuages ne semblaient pourtant pas noirs, mais ils s’engorgeraient d’eau rapidement. Luna ne se trompait jamais quant à ses prédictions. La pluie ne la dérangeait pas, surtout que ce serait une petite pluie dans moins d’une heure. Mais elle savait que les gens n’aimaient pas transporter des paquets ou des vêtements sous la pluie. C’était un peu sa façon à elle de remercier Crissolorio de ne pas lui en avoir tenu rigueur lorsqu’elle l’avait percuté.

La jeune fille ne semblait pas prendre rigueur plus que nécessaire du fait qu'elle s'était fait bousculer, et semblait même s'excusait elle aussi. Sans doute une brave jeune femme. Mais bon il fallait avouer que dans ce cas ils avaient tous les deux torts car aucun des deux n'avaient faits attention, et voilà le résultat! De toute façon il y a eu plus de peur que de mal, et ce n'était donc qu'un malheureux accident vite déclenché, et vite oublié sans aucun doute. La jeune femme semblait souriante, et affirmé d'elle-même que ce n'était qu'un simple accident. Au moins ils étaient tous deux d'accord sur ce point là, et cette affaire se terminerait donc bien. Il appréciait après tout de voir des personnes aussi sympathique même si c'était sans doute de parfaits inconnu...

Dans tout les cas la jeune femme avait aussi récupéré son sac grâce au garde car la possession de la jeune fille était tombé au passage, et heureusement car un vol est si vite arrivé même dans le quartier marchand car après tout les crimes ne sont pas exclusifs aux quartier pauvre. Bon après c'est vrai que ce sac n'avait pas vraiment l'air d'être du grand luxe, mais il fallait toujours se montrer prudent, et puis au moins il n'aurait pas à rembourser le sac de la jeune femme par culpabilité a cause du fait qu'elle l'aurait perdue. Il avait au moins la confiance tranquille en même temps que le radin qu'il était est satisfait. D'une pierre deux coups en résumé.

Dans tout les cas la jeune femme tenu à confirmer le fait que ce n'était pas sa faute même s'il savait bien que si en partie. Au moins cela montrait que la jeune "Lucie" était de bonne humeur, et quelle ne gardait pas rancune. Bon à la limite si elle s'était énervé cela ne l'aurait pas agacé car après tout il avait vu bien pire quand il était collecteur des impôts. Une jeune femme courroucé c'était vraiment du petit niveau donc, mais voir qu'on apprécie sa courtoisie était toujours appréciable... les gens aimable sont toujours agréable à voir qu’importe leurs classes sociales après tout...

Je suis aussi enchanté de faire vôtre connaissance dame Lucie.

En temps que bon hérisson il avait remarquait le fait qu'elle avait fait un léger temps de pause pour répéter son nom complet après les deux premières lettres... Bizarre... Ce genre de petit détail peut dire beaucoup comme par exemple un début de bégaiement, ou bien une hésitation. Il ne pensait pas qu'elle avait peut-être menti, mais sans doute qu'elle devait être quelqu'un d'assez timide. Peut-être pas du genre à aborder un inconnu dans la rue sans raison... Il fallait avouer que lui-même était un peu comme cela, et il ne pouvait que comprendre qu'elle ce sente un peu gêné en sa présence même si bizarrement à sa façon de parler en pouvait deviner qu'elle ne le connaissait pas...

Oh, mais vous ne me dérangez pas mademoiselle. Bonne journée à vous aussi.

Puis il nota le fait en jetant un regard au ciel qu'il allait sans doute bientôt pleuvoir d'après ces dires... Effectivement cela risquait d'être gênant... Il avait de toute façon quasiment tout acheté, et il valait mieux donc ne pas tardait ici car il n'avait pas envie de mouiller ses vêtements de façon stupide... Il vit la jeune femme en train de partir dans la direction qu'il devait emprunter pour rentrer au palais, et il se contenta de faire un signe au garde du corps, et de la suivre ensuite....

Vous avez raison mieux vaut ne pas tarder par ici... Se contenta t-il de dire calmement quand il était proche, et au moment où il adapta son allure à la sienne..

A ce que je vois vous suivez le même chemin que celui que je dois suivre pour me rendre à ma prochaine destination... Il réfléchit, et se contenta de dire calmement.

Accepteriez-vous de faire un peu de chemin ensemble mademoiselle? Après tout je ne serai pas contre un peu de compagnie si cela ne vous dérange pas bien entendu...

Il attendit de voir sa réponse avant de rajouter calmement en voyant l'accoutrement de la jeune femme, en relevant l'accent de ses mots, et sa façon de marcher...

Alors nôtre belle capitale vous plaît dame Lucie? Après tout elle n'avait pas vraiment l'air d'ici. Elle avait plus l'air d'une campagnarde que d'une citadine au premier coup d’œil. Une membre du bas-peuple sans doute, et d'assez jeune âge à première vue... Il se demandait bien ce qu'elle devait faire ici. Soit elle était venue pou visiter Gloria, ou ça devait être une voyageuse venue ici pour se reposer entre deux randonnées dans la nature...

Il se tourna vers le garde du corps qui les suivait de près, et demanda calmement à ce dernier.

Nous sommes partit depuis combien de temps déjà mon brave?

A peine quelques heures Grand Trésorier.

Bien bien je pense que je peux attendre un peu pour rentrer. Merci.. Oui quelques heures seulement ça voulait dire qu'il avait sans doute encore tout l'après-midi devant lui. Et comme il n'était absolument pas presser aujourd'hui il en profiterait pour se reposer. Après tout depuis qu'il était là il n'avait pas pris le temps de faire le tour de toute la cité de Gloria. Il connaissait par cœur Aldaria sa ville natale, mais pour le moment il ne savait pas grand chose de Gloria celle où il risquait de passer une bonne partie de ce qu'il reste d'existence à vivre pour lui...

Dit-il pensivement avant de jeter quelques regards aux alentours puis à la jeune femme, et de lui dire ensuite de façon calme, et neutre.

Dîtes moi que fait une jeune fleur telle que vous fait ici toute seule? M'enfin veuillez toutefois m'excuser de cette interrogation je voudrai bien comprendre que vous ne vouliez pas y répondre si cela vous gêne trop. Après tout ce ne sont sans doute pas mes affaires. Dit-il en se grattant légèrement la barbe... Après tout cela lui semblait bizarre. Une jeune adolescente qui est ici sans la présence de ses parents, et qui est accoutrés comme une aventurière... Soit ses parents étaient de parfais irresponsables soit ces derniers... M'enfin il pouvait sans doute y avoir une autre raison si cette jeune femme était en période de fugue par exemple, mais néanmoins il fallait avouer que c'était assez curieux...

Dans tout les cas sachez que si vous êtes venu visitez nôtre belle cité je me ferai un plaisir de vous servir de guide Lucie. D'ailleurs je pourrai peut-être même vous faire visiter le palais en partie mademoiselle si cela vous intéresse. Se contenta t-il de dire calmement en regardant la jeune femme qui ne lui semblait pas dangereuse de un, et puis de deux pour ce qu'il lui montrerait au palais il n'y avait pas de quoi s'affoler dans le cas où ce serait une mauvaise idée...

Maintenant que Luna avait salué Crissolorio, elle lui tourna le dos et continua son avancée à travers le quartier marchand. Elle regardait à droite et à gauche pour voir ce qu’il s’y trouvait, mais cette fois-ci, elle fit davantage attention à l’endroit où elle mettait les pieds afin de ne pas reproduire une scène comme elle l’avait fait avec le vieil homme. Ça n’avait été qu’un malheureux accident, mais heureusement ça s’était conclu sans que ça s’envenime. Toutefois, ce n’était pas tous les gens qui étaient compréhensifs comme lui. Elle aurait très bien pu tomber sur une noble imbu de lui-même qui lui aurait fait amèrement regretté son geste, sur un marchand qui transportait des objets fragiles et qui lui aurait demandé de rembourser ou encore, un voleur qui aurait sauté sur l’occasion pour lui voler son sac. Après tout, les voleurs devaient être nombreux dans cette grande ville, sans compter que le repère de la Horde se trouvait dans les environs.

Elle s’arrêta avec un pincement au cœur en voyant homme à la chevelure brune, en bataille, acheter une épée bâtarde à l’armurerie. Ce dernier était de dos et heureusement puisqu’il n’aurait probablement pas aimé la façon dont la fillette le dévisageait. Toutefois, la déception apparut sur son visage lorsqu’il se retourna pour repartir. Non, ce n’était pas lui. Ce n’était pas Jeönyr Methus, frère de son maître. Il n’était qu’un simple inconnu et n’avait rien en commun au final avec son vieux compagnon de voyage.

Sur cette note nostalgique, la petite reprit son chemin. Cependant, ce petit arrêt avait permis au vieil homme accompagné de son garde de la rattraper sans devoir se hâter. Elle avait remarqué que Monsieur Ortiz passait sur sa gauche, mais elle ne l’avait pas salué à nouveau. Même qu’elle ne lui avait pas donné un regard, l’ignorant presque, en espérant qu’il continuerait tout simplement son chemin. Mais non! Il restait là, à ses côtés, et avait même ajusté sa vitesse de marche à la sienne. Ce n’est pas qu’elle avait quelque chose contre lui, mais elle était comme ça ou du moins, l’était devenue : solitaire et méfiante, voire même paranoïaque. Que lui voulait-il? La première idée qui lui traversa l’esprit était qu’il avait vu à travers son masque. Il savait qu’elle ne s’appelait pas Lucie. Il savait qui elle était. Il savait qu’elle était une rebelle liée à Korentin Kohan. Il faisait partie de l’ennemi, il était un homme de Fabius. Il attendait la première occasion pour l’attraper, la capturer, la faire parler. Il trouverait la chevalière qu’elle avait soigneusement caché qui effacerait les derniers doutes existant. Lorsque le trésorier parla, elle se tourna vers lui et afficha un sourire joyeux. Ce même sourire qu’elle avait tant appris à faire et qui cachait toutes ses inquiétudes. N’exagérait-elle pas un peu? Une partie d’elle lui dictait de se pousser au plus vite tandis que l’autre lui disait qu’il n’y avait rien à craindre. Il n’était qu’un vieil homme, incapable de se protéger lui-même. La preuve : il était accompagné par un garde du corps. Ce n’était pas un monstre. Simplement quelqu’un qui s’en allait dans la même direction qu’elle. Bref, posant rapidement les pours et les contres dans sa tête, elle acquiesça finalement par un signe de tête à sa demande, et le fit plus par politesse qu’autre chose.

- Euuh… marmonna-t-elle suite à savoir si la capitale lui plaisait.

Peut-être était-ce parce qu’elle avait l’air d’une étrangère à Gloria qu’il s’était intéressé à elle? Elle devait avoir piqué sa curiosité. Ce n’est pas à tous jours qu’on voit une jeune fille se promener seule dans le quartier marchand, quoique dans cette grande ville, ça devait être plus fréquent. Était-ce parce qu’il voulait entendre ses récits de voyage? Ou se demandait-il ce qu’elle faisait là, sans ses parents ou compagnons? Peut importe. Elle pouvait peut-être lui mentir sur son nom, mais elle ne pouvait pas lui faire croire qu’elle était d’ici. Alors aussi bien répondre franchement.

- Euhm… Je ne sais pas trop… commença-t-elle. C’est vraiment grand en tout cas. J’ai dû voir quoi… Même pas le dixième de la ville? Mais la capitale est vraiment belle! Je comprends mieux pourquoi on l’appelle Gloria la Magnifique… Elle porte bien son nom. Poursuivit-elle.

L’archère fut soulagée que cette conversation s’arrêta là et que le bourgeois parle à son garde. Elle les écouta d’une oreille distraite tout en regardant les différents commerces. Son ventre gronda tandis qu’une odeur de pain s’élevait dans les airs et lui rappela qu’elle n’avait pas encore mangé. N’était-ce pas la raison principale pour laquelle elle se trouvait dans le quartier marchand? À cause de sa rencontre avec l’homme, cela lui avait sorti de la tête. Tandis qu’elle cherchait du regard où se trouvait la boulangerie, elle intercepta les mots « Grand Trésorier » et ne put échapper ses prochains mots.

- Grand Trésorier? Répéta-t-elle.

Une personne normale se serait probablement exclamé en réalisant tout l’honneur qu’il avait d’être à côté d’une si importante personne et se serait excusé de ne pas l’avoir reconnu. Mais elle, dans la façon dont elle avait parlé, cela dénotait plus un questionnement, comme si c’était la première fois qu’elle en entendait parler.

- Ça fait quoi un Grand Trésorier? Demanda-t-elle tout bonnement.

De la façon dont le garde la darda de son regard, elle eut l’impression de s’être transformée soudainement en monstre ou comme si brusquement elle venait d’être défigurée sous ses yeux. Quoi?! Était-ce la fin du monde de poser cette question? Ce n’était pas quelque chose qui se demandait? Décidant de l’ignorer, sinon elle sentait qu’elle lui sauterait au visage s’il continuait de la regarder comme ça, elle se tourna vers Monsieurs Ortiz en espérant qu’il serait plus respectueux envers elle. Ce n’était pas de sa faute si elle n’avait jamais grandi en ville. Dans le village où elle avait grandit, il n’y avait pas de personne qui portait ce titre. Ils vivaient simplement des produits de la terre et de l’élevage. Sur les chemins, il n’y avait que des aventuriers, des brigands et des voyageurs. Pas de Grand Trésorier. Et puis Grand Trésorier, juste comme ça, ça ne voulait rien dire pour elle. Grand… D’accord, c’était quelqu’un d’important. Ce n’était pas un simple Trésorier, c’était un GRAND Trésorier, à ne surtout pas confondre! Mais ça n’avait pas de valeur tant qu’elle ne pouvait pas caractériser le dit trésor. On devait parler d’argent ou de biens précieux. Mais comment l’interpréter correctement lorsque l’on possède pratiquement rien et que la moindre chose ayant de la valeur peut être qualifié de trésor

Par la suite, Luna entendit les questions qu’elle savait qu’il allait poser tôt ou tard, c’est-à-dire ce qu’elle faisait toute seule à Gloria. Elle le trouva toutefois sympathique de lui proposer de lui faire visiter la capitale. Et même le palais?! C’était peut-être un peu trop pour une première journée… Mais elle nota le fait qu’elle pourrait entrer à l’intérieur de la demeure de Fabius Kohan grâce au Grand Trésorier. Mais tout d’abord, elle devait lui répondre. Elle savait qu’elle devait faire attention à ce qu’elle dirait, mais qu’elle devait donner juste assez d’informations pour étancher sa curiosité.

- Non ça va, Monsieur Ortiz. N’hésitez pas si vous avez des questions. Commença-t-elle avec un sourire. Un simple mensonge, car elle savait qu’elle ne répondrait pas à tout. Mais elle savait que ce genre de phrase rassurait les gens et qu’ils étaient moins suspicieux par la suite. Mais est-ce que c’est si dangereux que ça de se promener seule dans Gloria?! S’exclama-t-elle, surprise, comme si elle n’avait pas réalisé que ce soit étrange qu’elle soit seule. Le jeu commençait, celui de la jeune fille innocente et gentille. Les gens étaient généralement plus sympathiques comme ça, du moins, c’est ce qu’elle avait réalisé à Aldaria. Les gens se comportaient différemment lorsqu’il réalisait que ce n’était pas une gamine naïve de la vie ou lorsqu’elle était armée. On vient tout juste d’arriver, d’hier en fait. Dit-elle, en ne précisant pas de qui il s'agissait par le « on », mais c'était la stricte vérité lorsqu'elle disait qu'elle était arrivé le jour d'avant. Je n’ai pas encore vu grand-chose de Gloria. Vous voulez m’en parlez un peu? Des endroits sympas et ceux qu’il faut éviter. Demanda-t-elle. En fait, si vous voulez me faire visiter un peu, Monsieur Ortiz, j’accepte volontiers votre proposition. Mais pas le palais… J’aimerais bien voir le reste avant. Et je ne crois pas être suffisamment bien habillée pour entrer dans la demeure de sa Majesté. Vous ne croyez pas? dit-elle en ricanant.

Il y avait pire comme accoutrement. Mais si Maryse, sa dame de compagnie à Aigue-Royale, apprenait qu’elle avait entré dans un palais royal en pantalons, elle lui passerait à tabac. Il valait mieux visiter autre chose aujourd’hui et mieux se préparer pour une visite au palais. Continuant de marcher aux côtés du vieillard, le ventre de la fillette se mit à gargouiller à nouveau et elle s’arrêta, gênée.

- Vous connaissez un bon casse-croûte? Demanda-t-elle. Ou une boulangerie où je pourrais acheter un pain. Je suis certaine qu'il y en a une pas loin.

Il semblerait que la jeune femme ne soit pas dérangé outre-mesure par sa présence, ou en tout cas pas au point de le faire remarquer car après tout si elle l'avait fait il ce serait contenté de partir comme le gentleman qu'il était. Il ne savait pas vraiment pourquoi cette jeune femme avait titillé sa curiosité... Peut-être son air étranger, ou le fait qu’elle était peut-être un peu trop jeune pour se promener seul en fille, ou son air un peu attendrissant même si Crissolorio n'est pas vraiment du genre à s'attendrir. Il espérait juste que cette jeune Lucie ne se ferait pas coincer dans une ruelle sordide du quartier pauvre car il se doutait bien ce que quelques rustres pouvaient bien réserver à un si joli minois là-bas, et le fait qu’elle était campagnard voulait sans doute aussi dire qu'elle se montrerait sans doute un peu trop imprudente. Si elle avait des parents ceux-ci devaient vraiment être irresponsables pour la laisser traîner dans Gloria toute seule. C'était pile le genre d'endroit où elle pouvait se faire escroquer. Voler sa vie, sa bourse, ou sa vertu. Oui sincèrement elle en devait être orpheline, ou en fugue car aucun père un minimum responsable ne laissera son fille traînait seule dans la capitale...

Il hésitait même presque à lui proposer de l'escorte pour son séjour en fille. Peut-être que cela serait sans doute une perte d'argent, mais honnête qu'il était avec les principes qu'il entretenait il n'aurait pas l'esprit tranquille personnellement de laisser une jeune femme aussi inconnu soit elle seule en pleine ville... Ce serait comme laisser un nourrisson pendant une heure au lac noir c'était l'assurance de le revoir avec deux canines pointu... Tandis que pour la jeune femme c'était l'assurance de se faire détrousser même si celle-ci avait l'air d'une voyageuse, et devait posséder une arme, ou deux sur elle.

Il vit qu'elle essaya de l'ignorer quand il arriva, ou quelle ne l'avait pas remarqué dans le cas où elle ne l'avait pas remarqué c'est qu'elle devait être bien pensive, et si elle l'ignorait c'est que sa présence devait la gênait d'une façon, ou d'une autre... Mais pourquoi? Peut-être bien car il avait l'air d'un homme riche, et qu'elle devait être intimidé par cela malgré le fait qu'il se montrait courtois. En même temps cette jeune femme ne devait peut-être pas habitué à ce qu'un noble se montre galant envers une paysannes. Il connaissait après tout la réputation de rustres des nobles de la campagne. Néanmoins lui ce n'était pas un noble, mais un bourgeois de la ville... Peut-être que ça ne voulait pas dire grand chose au premier abords, mais pour lui ça signifiait qu'il avait reçu une solide éducation, et que son oncle Frandio lui avait inculqué de solides valeurs telle que l'honnêteté la galanterie, et ne pas se montre condescendant envers des gens du petit peuple. Après tout ceux-ci ne sont peut-être pas riche, et aussi élevé socialement, mais ça ne veut pas forcément dire qu'ils sont inférieurs. Car tout le monde ne peut pas réussir après tout, ou devenir riche, et célèbre. Même si tous se montrer compétent, et enthousiastes les riches resteront une minorité. Au final il préférait une société où règne une certaine harmonie entre les classes sociales qu'autre chose. De plus le fait qu'il se montrer courtois envers une femme du petit peuple lui donnait l'impression de faire preuve de bien plus de noblesses que de nombreux nobles supposés. De quoi faire d'une pierre de coup. Se montrer modeste, et humble tout en flattant son ego, et sa fierté de bourgeois. Puis au moins ça ne donnera pas plus de raison au peuple de le détester formellement car déjà que sa politique ne plaît pas à tous même si elle est nécessaire autant ne pas avoir l'air d'un fieffé péteux.

Quand il entendit la jeune fille hésiter il se contenta de l'écouter car cela voulait dire qu'elle acceptait de lui parler... Au final peut-être qu'elle était un peu timide? Comme lui en temps normal...

Elle semblait hésiter peut-être qu'elle ne voulait pas le vexer si son avis sur la ville était défavorable? Dans ce cas-là il n'en avait a peu près rien à faire car il était d'Aldaria, et même si Gloria était une ville magnifique il préférait largement se chère ville natale. Celle où il avait grandit, s'était marié, et avait perdu sa femme, et élevé ses enfants. Ou peut-être juste que cette jeune femme chercher sa mot car sa question l'avait surprise? Possible oui car ce n'est pas tout les jours qu'un homme de sa condition adresse la parole à une aventurière de façon aussi simple. Il l'écouta donc attentivement quand elle lui répondit enfin.

Je comprend tout a fait cela doit être la première fois que vous êtes venu ici si je ne m'abuse mademoiselle? Il laisse un petit silence s'installer avant de continuer. Personnellement je préfère Aldaria car c'est ma ville natale, mais effectivement Gloria est à la grandeur de l'empereur. Dans tout les cas je suis content de voir que la capitale vous plaît mademoiselle, et j'espère que le reste de vôtre visite sera agréable.

Puis ensuite après qu'il est parlé à son garde du corps Crissolorio entendit la jeune femme dire Grand Trésorier d'un ton interrogatif. Comme si elle ne savait pas ce que c'était. Soit! Cela ne faisait même pas un an qu'il était au pouvoir, et il pouvait bien comprendre qu'une jeune femme de la campagne ne le connaisse pas. Après tout il en s'attendait pas à être aussi célèbre que l'empereur. Il était connu dans les autres grandes ville de nom, et sans doute par les dirigeants ennemi, mais au final cette Lucie avait toute les raisons du monde de ne pas le connaître même si le fait qu'elle ne sache ce qu'est que le poste de Grand Trésorier l'étonnait un peu lui aussi...

Oui j'occupe le poste de Grand Trésorier de l'empire mademoiselle.

Elle ne l'avait pas reconnu compréhensible, mais comme elle posait la question il ce sentait obligé d'y répondre même si son garde du corps montrait bien que c'était assez étonnant, mais bon après tout il n'y aucune raison de laisser une jeune femme dans l'ignorance même si ce n'est pas non plus ce genre de savoir qui va lui permettre de faciliter son existence...

Il réfléchit donc calmement avec ses mots avant de continuer de façon calme, et facilement compréhensible.

Le Grand Trésorier du royaume c'est l'homme qui est charge de la trésorerie public impériale celle qu'on remplit avec les impôts, et qui sert notamment à financer l'armée, la garde, et autre dépenses d'état. j'ai été nommé par Fabius Kohan en personne pour faire les comptes de l'argent public, et m'assurer que celui-ci soit dépensé à bon escient. L'on peut donc dire que je suis techniquement l'un des personnages d'importance du royaume en plus du fait que sa majesté ma nommé ministre de l’information, et que je sois le conseiller, et le favori de l'empereur, mais bon... A m'entendre j'ai surtout l'impression de me vanter, alors qu'au final ce n'est pas ce qu'on est qu'y importe, mais ce que l'on fait. Il toussota un peu avant de continuer. Mais bon ce n'est pas important, et après tout je ne suis qu'un bourgeois, et je n'ai pas vraiment envie de faire comme beaucoup de nobles de la cour à vouloir que tout le monde s'agenouille devant eux juste parce qu'ils ont de grand titres. Personnellement vous pouvez m’appelez mademoiselle Crissolorio ça en revient au même, et je ne m'en vexerai pas. Je ne me considère pas vraiment comme supérieur à quiconque de toute façon. Finit-il calmement après tout son poste de conseiller etc... Ne lui donne pas tout les droits, et même dans le cas où il serait noble il n'en profiterait pas pour abuser de ses privilèges. Après tout l'on ne peut pas avoir le beurre, et l'argent du beurre. Une vie opulente, et de voir tout le monde s'agenouiller devant soi comme si on était le sauveur du continent... Alors que l'on est juste né dans la bonne famille, et rien de plus.

La jeune femme après qu'il ait posé ses questions, et demandé si ça le dérangeait pas confirma que non cela ne la dérangeait pas. Heureusement pensa t-il car il n'avait pas envie de faire de gaffe même si généralement il n'en faisait jamais car il savait très bien y faire avec quiconque. Après tout un marchand se doit d'être un bon orateur, et Crissolorio a du sang de marchand dans les veines en plus d'être politicien maintenant. Il valait mieux qu'il sache jouer des mots effectivement car c'est cela qui ouvre de nouvelles portes, et opportunités. Néanmoins il nota le fait qu'elle ne répondit pas tout de suite à sa question comme si cela la gênait intéressant...

Merci mademoiselle car voyez-vous il m'arrive d'être assez curieux de temps en temps. Dit-il calmement avant d'écouter ce que Lucie avait à dire... Dans tout les cas cela ne l'avançait à rien, mais le fait que la jeune femme se montre ouverte à la conversation était un bon point selon lui sinon ils n'étaient pas sortit de l’auberge...

Disons que il ne vaut mieux pas se balader seule dans le quartier pauvre si vous voyez ce que je veux dire mademoiselle, ou pas sans arme tout cas en... Dit-il en lui jetant un discret regard examinateur pour voir si elle n'avait pas une arme sur elle car après tout même si elle paraissait innocente elle devait quand même posséder une dague sinon cela serait plus qu'imprudent... Et puis lui-même dissimulé sa matraque dans son vêtement, mais savait bien que même les jeunes femmes ont une dague sur elle aux cas-où. Souvent offerte par leurs parents si ceux-ci sont prudents...

On? Vous êtes accompagnés par vos parents j'espère. Dit-il d'un ton réfléchit car après tout si elle était accompagné par quelqu'un d'autre ce serait un peu suspect sauf si elle avait un petit ami avec qui elle avait fugué...

Bien entendu mademoiselle je pourrai vous dire par exemple d'éviter soigneusement le quartier pauvre de nuit, et de faire un tour dans le quartier riche, et surtout dans les jardins du palais impérial. Et je répondrai bien entendu à toute vos questions.

Puis ensuite il poursuivit calmement.

C'est un plaisir pour moi mademoiselle. Dîtes moi ce que vous voulez visitez en premier, et nous y irons après tout j'ai tout mon temps. Et pour les vêtements disons que j'ai vu pire, et que au pire je ne pense pas que cela choquera quiconque surtout si vous m'accompagnez. De plus je pense que peu de personne s'en préoccuperont finalement. Finit-il avec calme...

Puis ensuite la jeune femme lui demanda si il connaissait un bon endroit pour acheter à manger, ou une bonne boulangerie... Il lui montra du regard une boulangerie qui n'était pas loin, et dit calmement.

La "baguette doré" leurs pains, et croissants sont à bon prix, et de bonne qualité, et puis ils servent tout le monde. Sinon pour le reste je connais surtout des restaurants pour les bourgeois malheureusement si vous n'avez pas l'argent...

Dit-il en regardant si la jeune femme y allait, ou préférait autre chose finalement.

Monsieur Ortiz n’avait pas l’air bien méchant d’apparence, mais Luna devait faire gaffe à ce qu’elle disait ou faisait à ses côtés. Il n’était pas qu’un vieux, pas qu’un riche, pas qu’un bourgeois… Il était dangereux par ce poste qu’il occupait : Grand Trésorier. Non, en fait, ce n’était pas ça le problème. Il pouvait bien avoir tout l’or du monde, Luna n’avait jamais été quelqu’un de très cupide. Elle ne l’enviait pas pour sa richesse et ne tenterait pas de le voler non plus. Pour le moment, elle avait tout ce dont elle avait de besoin et ne tomberait pas dans le piège d’en vouloir plus. Il était dangereux par sa proximité avec l’Empereur officiel, Fabius Kohan. Elle devait donc faire extrêmement attention à ce qu’elle faisait en sa présence pour ne pas trahir son identité. Mais en même temps, il était une personne tout indiquée pour être une mine d’informations quant aux Loyalistes. Après tout, comment s’était-il désigné? Sans aucune modestie, comme étant le ministre de l’information, le conseiller et le favori de Fabius. Grâce à lui, elle obtiendrait peut-être des informations quant aux projets de l’usurpateur. Mais même en étant le favori de Fabius, elle avait tout de même la conviction que ce dernier le laisserait tomber comme une vieille chaussette dès la première occasion se présenterait. Elle n’avait pas l’impression que l’Empereur tienne à quiconque mis à part lui-même.

- Oh! Je vois…! Pardonnez mon ignorance… Marqua-t-elle, sincèrement. Ça explique sa présence. Dit-elle en désignant d’un geste de la main son garde du corps. Ça ne doit pas être tous les gens qui doivent vous aimer… Sauf peut-être les quelques voleurs qui attendent le moment propice pour vous détrousser. Lâcha-t-elle. Mais vu votre influence, si j’étais eux, j’oublierai cette idée. Dit-elle en esquissant un sourire.

Elle poursuivit sa marche avec le vieil homme, en jetant toujours de temps à autre quelques regards quant aux enceintes des bâtisses. Puisqu’elle allait rester un moment à Gloria, elle devait se familiariser avec les lieux. Elle ne se contentait pas seulement de lire les écriteaux, mais également d’observer la façon dont se comportaient les gens. En plein jour, le quartier marchand était très vivant et semblait plutôt sécuritaire. Il y avait de nombreuses personnes qui se déplaçaient d’un lieu à l’autre, des marchands qui criaient ce qu’ils avaient à vendre derrière leurs étalages et des gardes qui étaient postés ici et là. Mais la nuit tombée, ce serait probablement toute une autre histoire.

La petite hocha d’un signe de tête comme quoi elle avait bien saisi les dangers potentiels qui la guettaient si elle mettait les pieds dans le quartier pauvre en pleine nuit. Probablement que cela finirait par arriver, mais elle se préparerait en conséquence également. Juste au cas où… Bien qu’elle était toujours prête à toute éventualité, parfois, il fallait l’être encore plus. Selon la mentalité des gens, une jeune fille seule était une cible facile. D’où son commentaire qu’il espérait qu’elle était accompagnée de ses parents. À ses mots, l’enfant fit semblant d’être distraite par un marchand qui criait qu’il vendait les meilleures armures qui soit et fit comme si elle n’avait pas entendu les mots prononcés par Monsieur Ortiz. Elle aurait très bien pu répondre que ses parents l’attendaient à quelque part, mais franchement, elle ne préférait rien dire sur eux. Ils étaient morts et elle n’aimait pas parler d’eux. Il est vrai qu’elle aurait pu dire qu’ils étaient décédés et qu’elle était accompagnée de son grand frère, ce qui était à peu près le cas, mais elle n’avait pas envie qu’il la prenne en pitié. Le silence était parfois une meilleure réponse. S’il laissait passer, tant mieux, sinon elle devra se réajuster.

Continuant de marcher côte-à-côte, la jeune fille se tourna vers lui et lui afficha un sourire lorsqu’il lui demanda ce qu’elle voulait visiter. C’était vraiment gentil de sa part de prendre son temps pour une parfaite inconnue et de lui proposer de devenir son guide dans cette immense cité. Il devait y avoir tellement de choses à voir… Mais par quoi commencer? Par la Baguette Dorée. Son ventre lui en tiendrait rigueur sinon.

- La Baguette Dorée, ça va être parfait! Commença-t-elle. Je vais aller m’acheter quelque chose rapidement. Mentionna-t-elle au vieil homme, n’étant pas certaine s’il allait entrer ou l’attendre à l’extérieur.

Il n’y avait rien de meilleur qu’une bonne pâtisserie et au parfum enivrant qui remplissait les lieux, ça allait être bon! Ce qu’elle achèterait ici n’était probablement pas digne de la nourriture qu’elle retrouverait si elle avait plutôt été au restaurant pour bourgeois, mais au moins, c’était abordable! Luna n’était malheureusement pas la personne la plus riche pour se permettre un tel. Certes, ce ne serait pas le repas le plus complet, mais un bon pain comblerait parfaitement sa faim. Et ça, c’était l’important. Combien de fois avait-elle été tiraillée par la faim avant d’entrer à Aigue-Royale? Pas surprenant qu’elle n’avait que la peau sur les os ou presque.

- Euhm… Trois croissants s’il vous plait. Prononça-t-elle à la dame au comptoir.

La jeune femme à la chevelure rousse lui tendit sa commande dans un sac tout en lui donnant le prix. C’était un peu plus cher que ce que la fillette avait envisagé, mais elle lui remit les quelques piécettes en souriant. Un pain lui aurait probablement coûté moins cher, mais depuis que le Grand Trésorier avait mentionné les croissants, c’est la seule chose dont elle avait envie. Et contrairement à la dernière fois qu’elle été allée dans une boulangerie, elle avait l’argent et n’avait pas à voler.

Ressortant de la Baguette Dorée, elle mordit à pleines dents dans son croissant. Qu’est-ce que c’était bon! Sur les trois, un avait déjà disparu tant elle l’avait englouti rapidement. Elle n’avait pas choisi ce chiffre au hasard, mais pour faire perdurer le doute dans l’esprit du bourgeois. Un pour elle et deux pour ses parents. Mais au final, elle allait manger les trois, ou peut-être qu’elle en garderait un pour Ombre.

- Vous en voulez un, Monsieur Ortiz? Je vous l’offre. Dit-elle au vieil homme, lui souriant. Ses parents lui avaient toujours dit qu’il fallait partager avec les autres et c’est ce qu’elle ferait si l’homme acceptait. Il n’y avait pas de « mais il est riche, il pourrait se les payer lui-même » qui tienne! Ou même votre compagnon? Demanda-t-elle.

Ils se remirent en route et Luna ne savait toujours pas ce qu’elle ferait aujourd’hui jusqu’à ce qu’une idée lui traverse l’esprit. Elle avait entendu dire que les jardins du palais impérial étaient magnifiques. De plus, une certaine rumeur racontait qu’on y retrouvait des citronniers et c’était quelque chose qu’elle voulait vérifier de ses propres yeux. Seule, elle n’aurait jamais osé s’y aventurer tout bonnement. Mais si la présence de Monsieur Ortiz lui empêchait d’avoir des problèmes, alors, pourquoi pas en profiter un peu?

- Est-ce qu’il y a autre chose que vous vouliez faire aujourd’hui? Demanda-t-elle en premier au Grand Trésorier. Je ne voudrais pas vous faire déroger à vos projets… Continua-t-elle. Mais si cela vous dit, il y aurait bien un endroit que j’aimerais visiter… Elle fit une petite pause. Les jardins du palais… On peut y aller, dites? Finit-elle par dire.

Une lueur d’émerveillement s’était glissée dans les pupilles de l’enfant tandis qu’elle confiait au presque inconnu l’endroit qu’elle voulait voir de ses propres yeux. Ce devait tellement être beau à voir comme endroit!

Les premières gouttelettes de pluie commencèrent à tomber. Rien de bien désagréable encore, surtout que Luna aimait bien la pluie. Mais elle n'était pas certaine si c'était le cas quant à sa guide et s'il refuserait d'aller aux jardins à cause de cela. Quoique... c'était quelque chose qui s'arrangeait.

Eh bien cette jeune femme était décidément pleine de surprise pensa t-il. Elle ne semblait pas s’impressionner du fait qu'il était quelqu'un d'une telle importance même si à vrai dire au final il n'en avait pas grand chose à faire. Il n'est pas du genre à faire fouetter les gens uniquement pour cela. Déjà qu'il est assez timide l'étiquette de la noblesse l'agace plus qu'autre chose, alors que cette bande d'oisif ne sont que des personnes comme des autres car elles n'ont même pas le mérite d'être devenu elles même riche comme les bourgeois qui eux participent à la bonne marche de l'économie au lieu de vampiriser cette dernière. Alors que pour être noble la seule condition que l'on soit quelqu'un de vertueux, ou de vil est juste juste d'être né dans la bonne famille. Ce n'était pas un mérite donc d'être noble, mais un privilège que l'on acquiert par pur hasard parce qu'un ancêtre il y a des siècles de cela c'est démarqué d'une façon, ou d'une autre. Oui généralement il considérait donc avec cynisme le code de conduite que l'on doit exercer en présence d'un noble. Après si ce noble est un Kohan c'est différent selon lui. Car au moins les Kohan sont la famille régnante, et ont en permanence le destin de la race humaine entre leurs mains. Leurs privilèges à eux leurs sont dû. Dans tout les cas il se disait que cette jeune femme devait être bien loin de ce genre de réflexion au final. Elle était encore jeune, et elle ne s’embarrassait pas des tracas de la vie d'un politicien... C'était rafraîchissant d'une certaine façon de tenir la conversation avec une personne aussi innocente.

Bah ça n'a absolument aucune importance mademoiselle surtout que vous êtes bien jeune à y réfléchir. Dit-il calmement en attendant la fille lui demander d'excuser son ignorance. Oui cet homme est là pour assurer ma protection. Puis il réfléchit courtement, et rajouta calmement. Oui le pouvoir a la fâcheuse tendance de vous attirer des ennemis, mais croyez-moi il n'est pas né celui qui mettra la main à ma bourse... Puis il acheva calmement. Sans doute, ou pas il y a toujours des téméraires, et des désespérés il faut juste se montrer prudent, et ne pas faire son paon en faisant montre de ses richesses de façon obscène. Finit-il avec un peu d'ironie en pensant à certains nobles qui faisaient cela...

Puis il continuèrent à avancer. Ils restèrent pendant un petit moment silencieux sans doute à réfléchir. A ce qu'il voyait la jeune femme était prise par ses observations sur la cité pendant que lui réfléchissait à d'autres sujets anodins. Cela se voyait clairement qu'elle n'était pas d'ici. En tout cas il nota en bien le fait qu'elle était curieuse car effectivement comme Aldaria la cité de Gloria avait sans doute beaucoup à offrir à cette jeune demoiselle. Il suffirait juste qu'elle sache saisir les bonnes occasion. Néanmoins il ne fallait pas oublier que comme partout ailleurs la ville possédait ses dangers. Il ne doutait pas du fait que cette jeune Lucie le sache, mais il est toujours bon de s'en assurer finalement. Surtout qu'elle avait l'air bien fragile...

D'ailleurs elle semblait d'accord avec lui sur ce point car elle hochait la tête en entendant cette parole. Elle avait l'air assez brave pour une jeune femme pas du tout agacer parce qu'il disait, et surtout gentille. Peut-être le fait qu'elle était jeune? Il ne savait pas, mais en tout cas il l'appréciait bien. Bon après cela restait une parfaite inconnue, et il fallait savoir garder ses distances, et faire preuve de prudence car on ne sait jamais, mais pour l'instant tout se passer donc autant se contenter de juste vérifier que cela continue sur cette voie. Dans tout les cas par la suite il nota le fait qu'elle ne répondit pas tout de suite au fait qu'il dise qu'il espérait qu'elle soit accompagnée par ses parents. Elle semblait plutôt se préoccuper d'un marchand proche. Il en savait pas si c'était volontaire, ou pas, mais cela faisait un peu bizarre comme s'il avait dit quelque chose de fâcheux? Bon peut-être qu'il se trompait lourdement, et qu'elle était bien accompagnée de ses parents. Dans tout les cas cela n'était pas si important au final, et si ce sujet embêter la jeune femme comme il commençait à le penser autant passer à autre chose après tout il n'était pas là pour s'amuser à la faire tourner en bourrique. Oui autant donc passer à autre chose, et faire comme si de rien n'était donc.

Il s'aperçut aussi que sa proposition de faire visiter la ville à la jeune femme était bien venue. Celle-ci lui sourit même. Preuve qu'il ne la dérangeait pas, et qu'elle acceptait sans doute avec plaisirsa proposition car après tout sinon elle ce serait contenté sans doute de poliment lui refuser cela... Puis il marchèrent encore un peu avant que la jeune Lucie ne demande à Crissolorio s'il connaissait une bonne boulangerie, et il lui désigna donc la baguette dorée...

Content de vous avoir rendu service mademoiselle. Se contenta t-il de dire calmement avant d’enchaîner tout aussi calmement. allez-y. Je vous attend dehors. Après tout il n'avait pas faim, et elle savait sans doute se débrouiller un peu toute seule donc autant ne pas être tout le temps sur son dos...

Dans tout les cas il se demandait bien ce qu'il pourrait manger ce soir en parlant de repas. Il ne savait pas vraiment sans doute qu'il irait dans un restaurant, ou bien il s'achèterait quelque chose n'étant pas lui-même un grand cuisinier, et la mort de sa femme n'y avait pas changé grand chose de toute façon vu que c'était elle qui préparait à manger. Bon après il n'avait jamais été difficile sur la nourriture malgré le fait qu'il était riche, et que c'était à peu près comestible, et mangeable. Sans doute qu'il repasserait près de cette boulangerie ce soir pour s'acheter quelque chose avant de retourner chez soi car après tout même par ici il ne fait pas bon de traîner la nuit même avec une escorte...

Il sortit d'ailleurs sa pièce du passeur à toute hasard pour vérifier quelque chose... Elle ne brillait pas... Sans doute que cette jeune femme n'était pas un danger pour lui. Il avait presque envie de rire intérieurement de la stupidité de cet acte avant de se dire que finalement ce n'était pas important. Il était juste prudent, et puis bon il n'avait fait que regarder une pièce, mais ce n'était qu'une jeune femme il n'avait pas vraiment à se méfier de toute façon, et puis au pire il avait un garde du corps. Dans tout les cas il rangea sa pièce, et pensa à autre chose quand il vit la jeune Lucie ressortir de la boulangerie avec ses achats.

Elle avait acheté des croissants? Bon choix pensa t-il en s'apercevant que cela lui donnait un peu faim... En tout cas elle semblait manger avec appétit pensa t-il... Pas étonnant que cela au vu du fait qu'elle avait l'air plutôt maigre. pas le genre de jeune femme qui mange à sa faim tout les jours. Elle avait achetée deux autres croissants d'ailleurs. Il aurait pu penser que c'était pour les parents, ou des amis de la jeune femme avant de se dire que c'était juste parce que cette dernière avait vraiment faim.

Non merci mademoiselle je n'ai pas faim, mais c'est gentil de vôtre part de le proposer. Dit-il un peu étonné intérieurement qu'elle lui en propose un. Après tout il était plutôt riche, et il ce serait plutôt attendu au contraire en fait. C'était vraiment une brave fille pensa t-il pendant que son garde du corps acceptait le croissant que la jeune femme lui proposait dans sa grande générosité.

Merci.

Puis ils continuèrent à marcher calmement comme si de rien n'était car après tout la journée était belle... Bon peut-être qu'il pleuvrait comme la jeune l'avait dit, mais cela n'était qu'un détail sans doute... Dans tout les cas il se demanda quelle endroit la jeune femme voudrait visiter sans doute. Après tout il y avait beaucoup à visiter dans une ville comme celle-ci, et il lui avait indiqué que sa présence au palais ne serait pas malvenue. D'ailleurs il vit qu'il avait raison su ce point là en écoutant la jeune femme qui avait repris la parole.

Non pour tout dire aujourd'hui je suis de repos donc j'ai tout mon temps mademoiselle. Dit-il calmement avant de rajouter. Les projets ce sera pour demain avec un peu de chance. Puis il écouta ensuite attentivement quand elle dit qu'il y avait un endroit qu'elle voudrait sans doute visiter après tout cela devait être intéressant à voir. Bien entendu Lucie. Allons-y de ce pas...

Finit-il calmement avant d'emprunter le chemin qui menait vers le palais avec la jeune femme. De plus elle semblait très enthousiaste à cette idée. Elle avait raison d'ailleurs les jardins du palais sont magnifique à voir, et cette jeune femme n'allait sans doute pas être déçu.

Dans tout les cas il sentit la pluie commencer à tomber, et se contenta de relever la capuche de son manteau de brume pour faire comme si de rien n'était... Après tout ce n'était pas grand chose, et puis s'il suffisait d'une petite pluie pour le faire renoncer il n'était vraiment pas sortit de l'auberge surtout que ce serait impoli de laisser la jeune planter là, alors qu'elle avait acceptée sa proposition de lui servir de guide aujourd'hui.

Il ne mirent ensuite pas trop longtemps environ plus d'une heure pour arriver aux jardins. Crissolorio laissa la jeune femme lui emboîter le pas pour rentrer à l'intérieur avant de dire calmement tout en observant la réaction de cette dernière.

Les jardins du palais sont gigantesques mademoiselle il faudra sans doute un petit moment pour les visiter. Je vous laisse donc choisir où nous allons aller. Après tout elle aurait un nombre sans doute étonnant de fois l’occasion de s'émerveiller sur les merveilles que lui propose cet endroit.

Sauf si vous avez entendu parler d'un endroit, que vous voudriez visiter en premier par ici?

Aujourd’hui, Luna n’avait pas prévu faire de tort à qui que ce soit et encore moins d’arracher la vie à quiconque. Ainsi, la pièce des passeurs appartenant à Crissolorio Ortiz ne s’illumina pas lorsque ce dernier y jeta un coup d’œil. En tout cas, si elle s’était mise à briller, cela n’aurait certainement pas été causé par la présence de la jeune fille puisqu’elle ne lui voulait aucun mal. Ainsi, le garde du corps ne mourut pas empoisonné lorsqu’il engloutit le croissant qu’elle lui avait gentiment donné. Elle avait fait ce geste, c’est-à-dire de de partager ce qu’elle avait acheté à la Baguette Dorée, sans aucune arrière-pensée. Elle ne ressentait aucune haine envers lui. Certes, elle vivait un certain malaise d’être aux côtés d’un homme qu’elle considérait comme étant un étranger et pouvant être un danger potentiel contre sa personne. Il était si difficile d’effacer ce sentiment de méfiance qu’elle portait envers les inconnus, mais le vieil homme ne lui donnait pas l’impression qu’il avait de mauvaises intentions. Elle le trouvait même plutôt sympathique à vouloir être son guide d’un jour.

Marchant à ses côtés tout en attendant impatiemment sa réponse, elle faillit tressaillir en l’entendant prononcer le nom de Lucie. Avec tout cela, elle avait pratiquement oublié ce faux nom qu’elle s’était donné! Se ressaisissant rapidement, elle afficha un sourire joyeux sur son visage. Mais était-il vraiment sérieux lorsqu’il disait qu’il voulait s’y rendre à l’instant? Il ne blaguait vraiment pas? Son cœur se gonfla de joie à l’idée de pouvoir avoir accès aux jardins royaux et vérifier de ses propres yeux la justesse des rumeurs qu’elle avait entendues. Jamais elle n’aurait eu l’audace ni le cran d’entrer par elle-même dans le palais impérial en temps normal. Mais si le Grand Trésorier lui permettait d’y accéder en toute sécurité sans que personne ne vienne la déranger, c’était une autre histoire…

- Vraiment… ?! Lâcha-t-elle d’une voix joyeuse, mais teintée d’une certaine incertitude comme si elle s’attendait à ce qu’il revienne sur sa parole.

Ce dont il ne fit pas. Il était réellement sérieux lorsqu’il disait qu’il allait la guider à travers la ville et ce, même jusqu’aux jardins royaux. Dès qu’ils purent, ils quittèrent le quartier marchand et empruntèrent le chemin qui les mènerait au palais. Les cris des marchands s’estompèrent peu à peu et la foule se fit également moins dense. Bientôt, ils ne furent que tous les trois. La dite Lucie remarqua Monsieur Ortiz relever son capuchon sur sa tête afin de se protéger de la fine pluie qui tombait. En tant que bourgeois, probablement qu’il n’était pas du genre à apprécier la pluie. Qui l’aimait normalement, mis à part elle? Mais lui, ce n’était certainement pas son cas, et pourtant il était prêt à passer une journée sous la pluie juste pour montrer à une gamine qu’il ne connaissait qu’à peine l’endroit que cette dernière voulait voir. Elle, qui généralement préférait laisser pleine liberté à la nature, se surprit à relever la tête vers le ciel et à désirer qu’il fasse soleil. Son totem, la grenouille, réagit à cet instant et c’est avec joie qu’elle accueillit cette première percée de soleil à travers ces nuages gris qui avaient arrêté momentanément de déverser leur peine sur Armanda. Ravie, un sourire se dessina sur les lèvres, mais elle ne prit pas la peine d’expliquer pourquoi.

Commençant très rarement une discussion, la petite préféra rester silencieuse et continua d’observer tout ce qu’il se trouvait autour d’elle. Elle ne put s’empêcher de remarquer que ce devenait de plus en plus un délice pour les yeux au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient de leur destination. Elle avait également noté le fait que les différents quartiers étaient séparés les uns des autres par des enceintes et que celui du palais était le plus épais et le mieux protégé. La ville était immense! Elle n’avait pas réalisé à quel point se rendre d’un point A au point B pouvait prendre tant de temps, mais c’est après près d’une heure qu’ils arrivèrent enfin à l’enceinte du palais royal. Si elle avait marché plus rapidement aussi, cela aurait probablement pris la moitié du temps, mais elle ne s’était pas sentie pressée dans le temps par son guide.

La fausse Lucie s’arrêta nerveusement lorsqu’elle vit qu’elle devait passer près de nombreux gardes afin de traverser l’immense mur qui la séparait du palais. Étant premièrement qu’une simple paysanne, l’idée de pénétrer à l’intérieur de l’enceinte royale lui paressait trop étrange. Sans ajouter le fait qu’elle était une rebelle selon l’anneau qu’elle portait. L’idée de visiter les jardins lui apparut soudainement comme une mauvaise idée et elle aurait rebroussé chemin si ce n’était pas de l’air assuré de son guide. Anxieusement, elle se rapprocha du Grand Trésorier comme pour signifier qu’elle était avec lui, ce qui était le cas. Ensemble, ils traversèrent l’enceinte et c’est avec un grand soulagement qu’elle s’éloigna de la garde. Elle n’avait pas peur qu’ils la reconnaissent puisqu’elle n’avait pas de traits distinctifs, hormis les deux doigts manquant de sa main droite, mais elle vivait toujours un malaise lorsqu’elle voyait les gens de l’autorité. Cela avait commencé à Aldaria tandis que la fillette commettait quelques larcins et cela avait empiré depuis qu’elle avait tué les gardes du palais blanc en compagnie d’Atalos et d’Amyelenor. Elle redoutait maintenant leur présence, sa conscience lui dictant qu’elle était en danger et ses remords lui demandant s’ils étaient des proches des êtres qu’elle avait tués. Bref, elle se concentra sur la présence du vieil homme et le suivit en espérant qu’il ne la mènerait pas dans un piège…

- Woah! S’exclama-t-elle, bouche-bée.

Ses yeux s’écarquillèrent d’émerveillements devant l’immensité des jardins et cette harmonie de couleurs. À gauche s’étendait des fleurs à perte de vue, et c’était le cas pour l’avant et la droite. Il y avait des fleurs partout! Et pas que des fleurs… Des arbustes, des arbres, de même que de nombreuses décorations. La vue était à couper le souffle, jamais Luna n’avait vu pareille chose.

- Gigantesque, tu dis! S’écria-t-elle, ne réalisant pas qu’elle venait de tutoyer le bourgeois. Mais c’est immense! C’est incroyable! C'est fou!

L’angoisse des dernières minutes venait de se dissiper d’un coup tant elle était excitée par l’endroit. Elle ne savait plus où donner la tête ni par quoi commencer. Rapidement, elle s’avança près des marguerites jaunes afin d’humer leur parfum et fit la même chose avec la myriade de roses rouges ainsi que des lys blancs. Elle n’avait soudainement plus de soucis. Elle devait être drôle à regarder passer d’une fleur à une autre. On aurait dit une gamine!

- Je veux tout voir! S’écria la petite en se tournant vers Crissolorio.

Tout, tout, tout…! En passant par ces fleurs bleus à l’aspect étrange dont elle ne connaissait pas le nom, la fontaine sculptée dont on entendait l’eau ruisseler et les citronniers qui se cachaient à quelque part parmi toutes ces couleurs.

Eh bien cette jeune femme était bien enthousiaste bien qu'un peu timide elle avait l'air parfaitement inoffensive. Crissolorio a tendance à ne pas faire confiance aux gens, mais bon sa pièce des passeur lui a dit qu'il n'y avait aucun danger immédiat de toute façon donc il partit sur le constat que c'était une personne digne de confiance, ou du moins fréquentable pour lui. Ce n'était pas une petite voleuse, ou autre chose de plus vicieux, mais bon il aurait pu s'en douter plus tôt vu que c'était lui, et non elle qui avait démarré la conversation. Il se demandait bien pourquoi d'ailleurs? Peut-être que cette jeune femme lui rappelait sa fille à l'époque... Ou bien car il avait bien besoin d'une petite conversation moins tirés par les cheveux que d'habitude, et de parler aussi avec quelqu'un d'autre que des nobles. Car il fallait l'avouer ces derniers ne sont pas forcément de la plus agréable des compagnies dans la cour impériale surtout quand ils vous considèrent comme un arriviste de bourgeois... Ou alors il n'appréciait pas l'ambiance hypocrite de la cour des fois, et il fallait bien s'en éloigner un peu pour ne pas finir comme cette bande de pique assiette suffisant à force...

Il vit la la jeune Lucie un tout petit peu circonspect quand il l'appela par son nom. Il partit du fait qu'il devait l'avoir brusquer sans le vouloir, alors qu'elle était plongée dans ses pensées sans doute que cette jeune femme était rêveuse. L'insouciance de cette jeune adolescente avait quelque chose d'attendrissant pensa le trésorier même si c'était sans doute pour quelqu'un d'autre que lui vu qu'il n'était pas vraiment du genre à s'attendrir, ou à faire part de ses émotions. Après tout il est plus facile de réussir dans la vie, et de faire comme on le veut quand personne ne sait ce que vous comptez faire exactement, et en faisant preuve d'une grande rigueur. Dans tout les cas il appréciait la compagnie de cette jeune Lucie souriante c'était assez rare après tout ces dernier temps que quelqu'un lui sourit. Preuve qu'il n'y avait sans doute pas que des gens qui voulaient l'assassiner, ou le faire déchoir de sa position... Le petit peuple avait cela que la noblesse n'avait que peu souvent. La simplicité.

Oui je suis sérieux mademoiselle. Dit-il en entendant la jeune femme qui lui demandait joyeusement comme si elle n'était pas sûr qu'il avait vraiment dit cela, ou si elle avait rêvée... Preuve qu'elle devait vraiment être très heureuse à l'idée de visiter les jardins du palais...

Ils partirent donc tout naturellement vers le jardin du palais. Crissolorio aimait personnellement allait dans les jardins. C'était un bonne endroit pour se promener, et assez paisible de plus vu qu'il n'y avait pas grand monde généralement le soir, et peut-être pas aujourd'hui avec un peu de chance. De toute façon les jardins sont tellement que grand que généralement il y a moyen d'y être en paix quasiment tout le temps. Et puis si cette jeune femme voulait voir ces jardins autant y aller car après tout c'est bien le genre de chose qu'il faut voir au moins une fois dans sa vie pensa le Trésorier. Surtout que cette jeune Lucie paraissait tellement heureuse à l'idée d'y aller sans doute que quelqu'un avait du lui raconter à quel point les lieux sont splendide. Sans doute qu'elle serait surprise de connaître la véracité de certaines rumeurs sur la jardin si elle en avait entendu parler. Bon après la pluie s'y était mit ce qui risquait sans doute de rendre la journée un peu moins agréable, et la visite aussi, mais Crissolorio n'est pas du tout du genre à revenir sur sa parole donc il s'y tentait, et il ferait avec au pire. Il abaissa sa capuche avec étonnement quand il vit la pluie qui s'était estompait... Et bien cela avait été court pensa t-il. Il n'allait pas s'en plaindre conclut-il en regardant la jeune femme qui semblait contente. Sans doute qu'elle n'aimait pas la pluie non plus, ou c'était l'idée de bientôt visiter les jardins du palais qui faisait cela...

La jeune fille silencieuse semblait apprécier la beauté du quartier riche. Crissolorio resta silencieux lui aussi car il n'avait aucune envie de la déranger dans ses observations vu que cela devait être la première fois dans sa vie qu'elle voyait toute ces splendeurs. Dire que pour lui ce spectacle en était presque devenu familier. Comme quoi l'être humain peut bien s'émerveiller la première fois il finit par s'habituer à tout. Ou peut-être que c'était le fait qu'il était riche, et donc qu'il accédait plus facilement à ce genre de chose qui fait qu'il les savourent moi quand il mettait la main dessus? Il ne savait pas vraiment, mais chacune de ces conclusions était fort possible. Dans tout les cas il n'était pas mécontent d'avoir pris son temps pour servir de guide à une jeune femme. Après tout cela ne le dérangeait pas de rendre ce service, et être en compagnie de quelqu'un qui n'avait pas une sale idée derrière la tête était agréable...

Il remarqua d'un regard que lorsqu'ils durent rentrer dans le palais la jeune femme était assez nerveuse. Sans doute que cette dernière devait être bien intimidé par la grandeur du palais ce qui ne l'étonnait pas. Une paysanne qui était pour la première fois dans la capitale devait être bien dépaysé par ici, ou tout était à l'ordre de la grandeur du roi, et de la démesure du pouvoir. Cette jeune Lucie était immergé dans un autre monde que dans celui auquel elle était habitué. Il ne pouvait que la comprendre, et il l'encouragea du regard à poursuivre sa marche, et à ne pas s'inquiéter. La jeune femme se rapprochait de lui comme pour confirmer que tout ceci l’impressionner. Il la laisse faire, et il traversèrent ici l'enceinte calmement. Il pensa qu'elle dut s'apercevoir que rien de grave, ou de préoccupant ne s'était passé pour elle. Elle devait sans doute ce sentir autant chez elle ici qu'un noble ce sent à l'aise en se baladant dans le quartier pauvre de nuit avec toute ces possessions de valeurs apparentes effectivement. Dans tout les cas il fit comme si tout allait bien pour la mettre en confiance ce qui était le cas après tout. Ce serait après tout dommage qu'elle manque cette occasion de voir la jardin du palais simplement par ce qu'elle était intimidée... Surtout qu'elle risquerait sinon de ne pas ravoir l’occasion de refaire cela de sitôt ce qui serait fort dommage. Donc autant en profiter si possible surtout que la journée paraissait fort paisible.

Lorsqu'ils entrèrent dans le fameux jardin le "Woah!" de la jeune fille confirma au trésorier que cette dernière n'était absolument pas déçu de ce qu'elle voyait, et elle avait bien raison...

Elle était vraiment émerveillé devant tout cela. Il était personnellement content de lui avoir montré les jardin juste pour cela. Il ressentait une petite fierté en voyant ce spectacle. Il appréciait de voir que que sa petite attention fit plaisir à la jeune femme. Il était content de lui. De plus c'était la première fois qu'il faisait cela pour tout dire, et il ne put s'empêcher de sourire un court instant en voyant la réaction de la jeune Lucie qui était fort touchante.

Il ne se vexa pas du fait qu'elle le tutoyait, et il répondit calmement, et toujours poliment. Content que cela vous fasse plaisir mademoiselle. Et ce n'est qu'une petite partie du jardin... Acheva t-il calmement...

Eh bien n'importe qui pouvait deviner que c'était la première fois que la jeune femme visitait le jardin impérial rien qu'en voyant la réaction de cette dernière. Cette dernière semblait profiter dur détour avec une insouciance assez touchante. Quelle prenne son temps après tout pensa t-il ils était là pour cela... Et puis il devait avouer que lui-même apprécier le fait de se promener dans le jardin donc autant en profiter... Surtout qu'il s'étonnait intérieurement de voir que cela plaisait autant à la jeune femme... Il l'enviait d'une certaine façon, mais bon...

Qu'il en soit fait ainsi. Se contenta de répondre le Trésorier devant l'enthousiasme de la jeune femme. Cela prendrait peut-être tout le reste de la journée, mais il n'était pas contre cette idée...

Il désigna du regard un chemin vers la jeune femme qui passait par le milieu du jardin.

Je vous propose de commencer la visite par là mademoiselle. Nous passerons ainsi à côté de fleur exotique, de fontaine, et de statue magnifiquement sculptées, d'un labyrinthe de végétation d'assez grande taille. Ainsi que d'autres magnifique plantations ainsi qu'une petite surprise que vous apprécierez sans doute. Et encore ce n'est qu'une petite partie de ce que nous verrons Lucie. Les jardins d'Aldaria eux même ne rivalisent pas avec ceux du palais impériale...

Acheva t-il calmement en invitant la jeune femme à lui emboîter le pas.

Luna contemplait le jardin avec émerveillement. À ses yeux, tous ces agencements de couleur formaient un délice. Toutes les fleurs étaient belles et avaient été choisies avec soins. Elle n’avait jamais vu quelque chose d’aussi magnifique. Combien de temps avait-il fallu pour obtenir un tel résultat? Ils devaient certainement faire usage de la magie pour le garder dans cet état, sinon ce devait prendre un temps effroyable aux jardiniers. Elle se rappelait du temps où sa mère avait décidé de planter quelques fleurs à l’avant de la maison. À chaque jour, elle sortait pour s’en occuper, les arrosant lorsque nécessaire et arrachant leurs feuilles mortes. Cela lui prenait un bon moment juste pour quelques fleurs. Ici, il y en avait des centaines ou plutôt des milliers de fleurs. Comment s’y prenaient-ils?

Se tournant vers Crissolorio, la gamine crut entrapercevoir un sourire et il lui fut inutile d’afficher un sourire puisque c’était déjà ce qu’elle avait sur ses lèvres. Elle aimait cet endroit et avait bien hâte de voir tout ce qu’il avait à offrir. Cela faisait différent des cavernes sombres et humides d’Aigue-Royale où la végétation poussait difficilement. Elle préférait mille fois la lumière du jour que les éclats des roches étranges qui transformaient le tout en bleu par leur lumière. Et il n’y avait pas de fleurs qui poussaient sous terre, seulement des plantes au feuillage bleu et énormément de champignons. Elle eut une pensée pour le chef des rebelles, Korentin Kohan, qui avait involontairement troqué sa vie de château pour ces souterrains. Parmi tous les endroits qui devaient horriblement lui manquer, les jardins royaux devaient être en tête de la liste. Comparativement au régicide, la fillette rebelle qu’elle était avait la chance et la joie d’y être.

- Une… surprise? Demanda-t-elle d’un air incertain au vieil homme. Quel genre de surprise? Continua-t-elle.

Il devait s’agir d’une plante ou de quelque chose du genre, mais pour quelles raisons s’inquiétait-elle soudainement? C’était devenu naturel pour elle de se méfier de tout et les surprises en faisait maintenant partie. Pourquoi est-ce que son esprit la tourmentait-il et ne voulait pas la laisser en paix? Elle toisa du regard l’immensité des jardins et son esprit se mit à calculer. Tout d’abord, elle évalua ses portes de sortie si une catastrophe arrivait. Mais le problème était qu’elle ne connaissait pas du tout l’endroit. Si la sortie qui se trouvait derrière elle était bloquée pour une quelconque raison, où irait-elle? Ce n’était pas les cachettes qui manquaient, mais ce n’était pas idéal non plus puisque ce n’était pas des plantes qui assureraient sa sécurité. Vu l’immensité de l’endroit, probablement qu’il y avait une issue en face et sur les côtés. Ensuite, elle observa les gens qui se trouvaient parmi les fleurs. Aux premiers regards, il y en avait très peu. Peut-être que c’était toujours comme cela ou peut-être que c’était le début de la pluie qui les avaient fait fuir. Elle pouvait apercevoir un couple qui se promenait bras dessus bras dessous au loin et c’était pas mal tout. Il n’y avait rien d’inquiétant à première vue. Mais étant dans le palais impérial, quelles étaient les probabilités de croiser l’Empereur lui-même ou pire, les Alayiens qui s’étaient alliés à lui? Au tournant de ce labyrinthe végétal, croiserait-elle un colosse vêtu entièrement d’une armure de verre noire? Puis, elle réévalua le danger lié à ses compagnons. Le Grand Trésorier était un vieil homme. Pas qu’il faille le sous-estimer parce qu’une dague empoisonnée fait toujours mal peu importe que tu sois fort ou non, mais il n’avait pas l’air du type combattant. Son garde portait une épée à sa taille et semblait plus expérimenté. Mais elle avait vu pire…

Elle chassa ses craintes d’un mouvement de tête.

- Je vous suis Monsieur Ortiz, mais seulement si votre surprise n’est pas quelque chose qui me sautera au visage! Promis? Dit-elle à la blague.

La fillette laissa le bourgeois passer en premier, car après tout, c’était lui le guide. Cependant, la visite s’avérerait longue puisque Luna ralentissait à presque toutes les fleurs différentes afin d’être certaine de ne pas en manquer. Elle était consciente que ce serait probablement la seule fois qu’elle pourrait visiter les jardins et elle voulait graver ce moment dans sa mémoire. Il y avait des fleurs qu’elle avait déjà vues à l’extérieur comme les marguerites ou les roses, mais d’autres qui étaient plus qu’étonnantes. Elle s’arrêta un moment pour observer les fleurs exotiques, ces dernières étaient grosses comme sa main, le pourtour des pétales étaient bleu tandis que le centre devenait jaune.

- Comment c’est possible d’avoir autant de fleurs à un seul endroit? Dit-t-elle dans une réflexion plus pour elle-même. Vous venez souvent ici Monsieur Ortiz? Demanda-t-elle en emboîtant le pas. Vous êtes chanceux… M’enfin, c’est pas nécessairement de la chance, je sais... Mais visiter les jardins de Gloria… et même ceux d’Aldaria. Je savais même pas qu’il y en avait là-bas! S’exclama-t-elle.

Il valait mieux éviter de penser au palais d’Aldaria, car il ne s’agissait que de mauvais souvenirs pour Luna. Mais de son rapide passage au palais blanc, elle ne se rappelait pas avoir vu de jardins. En même temps, c’était un peu compréhensible puisque sa concentration avait porté sur autre chose : survivre.

- J’imagine qu’à la longue, on finit par s’habituer à tout ceci? Demanda-t-elle. Après tout, même la chose la plus merveilleuse peut devenir plus que banale lorsqu’on la prend pour acquise. Quelle est la chose que vous préférez ici? Demanda-t-elle.

Parmi toutes les fois que le Grand Trésorier avait visité les jardins royaux, il devait bien y avoir quelque chose qui avait davantage accroché son attention, non?

Dans tout les cas si Crissolorio pouvait être sûr d'une chose en cet instant c'était que la jeune Lucie se plaisait ici, et s'émerveiller sincèrement devant les merveilles du jardin. Après tout celle-ci avait l'air très sincère dans ses émotions, et puis rien n’avait l'air de faux dans le sourire qu'affichait la jeune femme. On pouvait au moins dire que pour cette Lucie il en fallait peu pour être heureux. Comme quoi il y avait des leçons à tirer de la façon de vivre des gens du bas-peuple qui arrivent à se contenter du peu qu'ils ont, alors que certains qui possèdent presque tout restent en permanence insatisfait. Un paradoxe bien ironique pensa Crissolorio. Comme quoi il enviait d'une certaine façon la simplicité des petites gens. peut-être parce qu'il les avait bien plus fréquenté que la moyenne des bourgeois quand il était collecteur des impôts. Sans doute pensa t-il même comme quoi la façon de pensée est directement lié à la façon de vivre, et au milieu social...

D'ailleurs à chaque fois qu'il se rendait dans ces jardins cela lui rappelait ceux d'Aldaria. Comme quoi cela faisait longtemps qu'il n'y était pas allé. Après c'est vrai que les jardins du palais blanc ne valent pas ceux du palais impérial, et de loin, mais la nostalgie donné envie au Grand Trésorier d'y retourner pour s'y promener. Sans doute un autre jour. Pour le moment il avait autre chose à faire. Il a des responsabilités, et il n'a pas vraiment le temps pour ce genre de caprice. Et puis bon ce n'est pas vraiment comme si cela vaudrait le coup pour le moment... Dans tout les cas il connaissait les jardin du palais blanc sur le bout des doigts, et en grande partie ceux du palais impérial... Il était donc tout désigné pour servir généreusement de guide à la jeune Lucie... Il devait bien être l'un des rares bourgeois qui fait cela pour un membre du bas peuple de façon désintéressée, mais bon il ne le regrettait pas, et puis cela au moins contenter sa philanthropie naturelle. Puis au moins il avait un sourire sincère, et cela faisait du bien aussi constant, rigoureux que soit le Trésorier...

Une petite surprise oui. Dit-il calmement à la jeune fille qui semblait hésiter pour une raison qui lui échappait... Si je vous le disait ce ne serait plus une surprise... Finit-il calmement ensuite devant les interrogations de cette dernière...

Ben oui après tout quel est l'intérêt d'une surprise si c'est pour la dévoilée immédiatement? Cela allait totalement à l'encontre de la surprise même. Surtout que la découverte était généralement meilleure lorsque l'on ne s'y attendait même pas... Bon après cela ne s'appliquait que aux bonnes surprises bien entendu car après tout si la surprise était désagréable il valait mieux le savoir à l'avance au lieu de se faire surprendre de la mauvaise façon, mais bon... La petite révélation du jardin n'aurait sans doute rien de désagréable pour cette jeune femme car après tout cette dernière semblait déjà presque en extase, alors qu'ils venaient a peine d'être entrer dans le jardin impérial. Crissolorio préférait donc lui laisser la surprise comme ça elle le savourerait mieux... Surtout qu'il prenait le fait qu'elle le questionne comme de la curiosité ce qui lui prouvait qu'il valait mieux garder cela secret pour le moment. Puis ce n'était pas comme s'il était du genre à lâchait facilement... Par contre le fait qu'elle semblait hésité l'étonnait un peu... Pourquoi hésité? Elle n'avait aucune raison de faire cela tout compte fait pensa t-il. Peut-être juste car elle était toujours intimidé... Cela lui passerait de toute façon. La curiosité avait tendance a passer sur tout le reste quand on était jeune. Crissolorio en avait déjà fait l'expérience. c'est avec l'âge qu'on finit ensuite par prendre son temps, et à ne plus avoir trop le temps pour ce genre de choses. Est-ce une bonne, ou une mauvaise chose? Il ne pouvait pas vraiment le dire de toute façon... Mais bon ce n'est pas le moment pour ce genre de réflexion conclut-il... Pour le moment il faisait visiter les jardins du palais à une jeune femme d'agréable compagnie. Autant continuer sur cette voie car il n'avait pas envie de faire preuve d'impolitesse en faisant croire qu'il l'avait oublier... Ce qui ne serait pas le cas de toute façon vu qu'il était trop consciencieux pour ce genre d'erreur.

Il avait vu juste en pensant qu'elle finirait par préférer la curiosité à l'hésitation, et il lui répondit donc sincèrement, et calmement.

Quel intérêt, ou raison aurait-je mademoiselle Lucie a faire ce genre de chose? Dans tout les cas je vous promet que vous ne regretterai absolument pas la balade... Dit-il avant de poursuivre la visite avec elle comme si de rien n'était...

Il passa donc devant vu que la jeune femme semblait préférer faire comme cela. Après tout ça ne le gênait en rien, et il était là pour elle a ce qu'il sache... Sans doute qu'elle trouvait plus rassurant le fait que Crissolorio lui ouvre la route. Sans doute le genre de réaction typique d'une personne immergé dans un milieu qui ne lui est pas familier. Une réaction qu'avait aussi les animaux d'ailleurs. Il ne compare bien entendu pas l'être humain à un animal, mais il fallait avouer que souvent la similitude était bien troublante... Il faudrait qu'il lise plus de livre sur ce genre de sujet quand il en aurait le temps car après tout il est toujours bon de se documenter. Dans tout les cas il était satisfait intérieurement de voir la jeune femme prendre son temps pour contempler toute les merveilles du jardin. Elle avait bien raison de faire cela...

Les jardiniers, et surtout la richesse des monarques ayant dirigés l'empire ont permis de bâtir de magnifique jardin sans doute... il réfléchit ensuite courtement avant de répondre distraitement. Puis je viens assez souvent ici c'est vrai, et surtout le soir pour me promener au calme, et au frais... Il écouta la jeune femme avant de conclure tranquillement. Oui je suis bien chanceux par rapport à d'autres je le sais bien. Dans tout les cas oui il y a des jardins au palais blanc, et même si ceux-ci ne rivalisent pas avec ceux du palais impérial je dois le reconnaître je vous conseillent vivement de les visiter... Finit-il sur le ton d'un conseil désintéressé. Même si cela fait toujours du bien au final de vanter sa ville natale.

Oui sa magnifique Aldaria natale. Elle resterait sans doute sa ville préféré, et de loin. C'était là-bas qu'il avait bâtit sa vie, et résidait une grande partie de sa famille que ce soit la branche des Ostiz, ou des Eris, et autres... De plus il avait reçu de vives félicitations parmi les membres proches, ou éloignés de sa famille pour sa promotion au rang de Grand Trésorier de l'Empire. Une première dans cette grande famille bourgeoise, et sans doute que si Frandio était encore en vie ce dernier serait fier de son neveu...

Oui on s'y habitue sans doute même si ce n'est pas encore le cas pour moi mademoiselle. Je ne suis pas ici depuis si longtemps... Répondit-il calmement à la réponse sensée de la damoiselle Lucie. Eh bien je ne sais pas vraiment, mais j'aime beaucoup de chose dans ce jardin, et je ne me suis pas encore posé cette question sinon... Conclut-il calmement en semblant réfléchie...

Bon ce n'est pas tout, mais voici le labyrinthe...

Dit peu après à la jeune femme lorsqu'ils firent à l'entrée du labyrinthe formée de haies de belle taille...

La surprise est de l'autre côté du labyrinthe mademoiselle. Dit-il calmement avant de rajouter.

Je vous conseille de rester près de nous pour éviter de vous perdre jeune Lucie. Ce labyrinthe est de bonne taille, et il est déjà arrivé que certains visiteurs y restent coincés pendant des heures...

Dit-il en entrant dans ce labyrinthe, et en regardant si la demoiselle le suivait... Après tout la visite valait le détour, mais si elle hésitait autant le contourner car il en voulait l'obliger à traverser le jardin contre son gré.

La vue des fleurs et la tranquillité de l’endroit avaient à nouveau apaisé l’esprit angoissé de Luna, de même que la promesse qu’elle allait aimer la surprise que lui réservait Crissolorio Ortiz. Elle maugréa contre elle-même, car elle savait qu’elle était toujours sur ses gardes à imaginer le pire. Elle était prête à toutes éventualités. On l’avait arrachée à sa naïveté lorsque ces brigands avaient attaqué son petit village et qu’ils n’avaient laissé que sang et cendres derrière eux. Cela avait empiré depuis son contact avec Ombre. Si elle, elle se trouvait paranoïaque par moment, ce n’était rien à comparer de son maître. Cela faisait longtemps qu’elle n’était plus une enfant malgré son jeune âge. Mais pour une fois, juste une fois, était-il possible d’apprécier une simple balade sans inquiétude?

- J’aime cet endroit. Dit-elle bien qu’il était inutile de le mentionner. Qui sait? Peut-être verrais-je les jardins d’Aldaria un de ces jours… En tout cas, merci. J’apprécie vraiment. Continua-t-elle.

La petite avait la mentalité qu’il fallait remercier les gens qui apportaient du positif dans sa vie. Les gens, en général, appréciaient qu’on prenne le temps de leur dire que leurs gestes comptaient. Alors pourquoi ne pas prendre ce deux secondes de plus pour leur dire? Toutefois, les gens avaient également tendance à faire des actions dans le but d’obtenir des choses de la part des autres. Était-ce le cas du Grand Trésorier? Elle ignorait ce qu’il lui avait passé par la tête de passer une journée en compagnie d’une jeune fille du bas-peuple, mais elle espérait que c’était simplement par altruisme. Sinon, il serait déçu. Elle n’avait rien à lui offrir en échange, mis à part sa bonne humeur.

- Il y a aussi plusieurs endroits qui sont magnifiques à regarder à l’extérieur des murs de Gloria. Rien d’aussi travaillé qu’ici, c’est certain, mais parfois la nature offre de belles surprises aussi : des champs de fleurs, des cascades d’eau, des animaux... Décrit-elle. Vous arrive-t-il de sortir de la ville des fois? Demanda-t-elle.

En tant que bourgeois, il n’avait pas l’air du genre à sortir des murs fortifiés de la ville. Il ratait ainsi de belles occasions de voir tout ce que la nature avait à offrir. Mais en même temps, ce n’était pas donné à tout le monde de voyager. Elle était une vagabonde qui savait survivre par elle-même et lui, un riche qui avait besoin d’un garde pour assurer sa sécurité. À l’extérieur, il se ferait probablement détrousser rapidement par les bandits de chemin qui n’aurait aucune pitié pour lui.

Luna n’avait même pas réalisé la présence du labyrinthe avant d’être à l’entrée et que son guide le lui dise. Entre les fleurs exotiques et les murs du labyrinthe, elle s’était arrêtée à de nombreuses reprises afin de prendre le temps d’observer les fleurs. Son attention était porté immédiatement autour d’elle, elle ne remarquait pas les choses qui se trouvaient plus loin.

- Oh! C’est ça le labyrinthe! S’exclama-t-elle. Quoi? Y’a déjà des gens qui se sont perdus à l’intérieur, vraiment? Demanda-t-elle, sceptique. C’est pas quelques haies qui vont avoir raison de moi! Dit-elle confiante.

Ça n’avait rien des labyrinthes sombres et inquiétants qu’elle avait lu dans les livres d’histoire. Les haies avaient une bonne épaisseur et on voyait difficilement au travers. Ils étaient plutôt grands également, faisant environ deux fois leur taille, mais ils n’étaient pas fermés sur le dessus et donc, on pouvait y apercevoir le ciel. À quelques endroits, les haies avaient été remplacées par des clôtures en bois où montaient de nombreuses plantes grimpantes. C’était un travail magnifique et le dédale semblait énorme. C’était compréhensible que des gens s’y perdent, mais y rester coincer?! Dans le pire des cas, il s’agit de sortir d’une façon non conventionnelle, pas par la vraie sortie…

- C’est pas du jeu si vous connaissez le chemin. Dit-elle en suivant son guide. Je veux trouver la sortie par moi-même! Continua-t-elle en dépassant le vieil homme et son garde du corps. Je n’ai pas peur de me perdre! Renchérit-elle.

Qu’il le veuille ou non, c’est elle qui allait prendre les devants. Mais juste pour s’assurer de ne pas se perdre pour vrai, elle allait prendre quelques précautions afin de savoir dans quelle direction elle allait. Tandis qu’elle regardait sa main et qu’elle la tendit vers l’avant, une boussole y apparut et elle jeta un coup d’œil aux aiguilles ][Contrôle] Boussole]. Elle la fit disparaître par la suite.

- Que font-ils lorsque des gens restent coincés à l’intérieur? Demanda-t-elle.

Les gens restaient probablement coincé parce qu’il ne voulait pas endommager la structure du labyrinthe ou qu’ils avaient peur de se salir. Après tout, passer à travers une haie n’était pas ce qu’il y avait de plus difficile. Mais les nobles qui y restaient coincés, faisaient-ils des choses regrettables comme tout brûler? En espérant que non! Il y avait de nombreuses autres options avant d’en arriver là.

La fillette avait opté comme stratégie de longer un mur, celui de gauche, afin de parcourir le labyrinthe. Le seul souci qu’elle avait était qu’elle n’avait aucune idée de la position de la sortie. Était-elle en face de l’entrée ou l’avaient-ils placée d’une façon que l’on ne pouvait deviner. À la première intersection, elle tourna sur la gauche et continua d’avancer. Dès qu’elle pouvait tourner sur la gauche, c’est ce qu’elle faisait. Cette technique était efficace, mais elle prenait également beaucoup de temps puisqu’il fallait parfois revenir sur ses pas lors d’une impasse. Tournant un coin, Luna arrivant devant une fontaine d’eau à l’allure cristalline entouré par deux bancs courbés décorés de fleurs. Mettant sa main à l’eau, cette dernière était froide et claire. Elle en profita donc pour remplir sa gourde et boire un peu. Se retournant pour en proposer à ses compagnons, c’est alors qu’elle se rendit compte que ces derniers n’étaient pas là! Elle recula sur ses pas, mais ne les aperçut pas. Quand les avait-elle perdus?

- Monsieur Ortiz? S’écria-t-elle. Ohhééé ?! Monsieur Ortiz! Où êtes-vous? s’exclama-t-elle.

Ils ne devaient pas être bien loin, non?

Il semblerait que sa promesse que la surprise ne serait pas désagréable avait suffit à convaincre le fillette de lui faire un minimum confiance. En même temps si elle ne lui faisait pas un petit peu confiance elle n'aurait pas accepté sa proposition, mais cela semblait naturelle au trésorier que la jeune Lucie fasse preuve d'un peu de méfiance malgré cela. Après tout le bourgeois restait un stricte inconnu dans tout les cas pour elle. Et si elle avait été un minimum éduquée elle avait appris à ne pas totalement confiance à quelqu'un qu'on ne connaît pas. Après il ne prévoyait rien de fâcheux pour cette jeune femme, et au contraire il ressentait même une certaine sorte de bienveillance envers elle. Mais bon elle avait l'air naïf même si au fond il pensait qu'elle ne devait pas être si candide que cela, ou en tout cas il l'espérait pour son bien...

Content de savoir cela mademoiselle... Après tout même si cela était évident on la voyant au moins ça avait le mérite de confirmer ce que pensait le Grand Trésorier. Je l'espère pour vous. Dans tout les cas ce n'est rien ne vous inquiétez pas. Finit-il calmement.

Elle était bien polie cette jeune Lucie, et cela était agréable à constater. Elle semblait presque l'exemple pur de la jeune demoiselle qui ne savait pas que tout n'est pas si rose, ou en tout cas qui n'a pas énormément de tracas dans sa vie. Il lui souhaitait bien du bonheur sincèrement même s'il était plutôt du genre à croire que cette jeune femme finirait bien vite par perdre son innocence, et devenir plus dure pour le coup. N'était-ce pas déjà fait d'ailleurs. Ne se cachait-elle pas sous le masque de la jeune fille adorable pour échapper aux tracas que les gens pourraient lui causer? Ce n'était qu'une supposition que Crissolorio émettait, mais cela pourrait expliquer beaucoup de chose sur cette jeune femme mystérieuse. Même si au final cela ne semblait pas important vu que cette jeune femme ne représentait clairement pas un danger pour lui.

Crissolorio écouta la jeune femme qui lui parla des merveilles de la nature qui selon elles était souvent aussi magnifique à contempler, et Crissolorio était d'accord avec elle sur ce point là. Il répondit donc calmement à la question de la jeune femme après une courte réflexion. Oui oui très souvent. Enfin moins maintenant qu'avant, mais disons que j'ai eu l’occasion de contempler du paysage. Je dois dire que vous avez raison sur ce point là Lucie. La nature a aussi ses propres merveilles à offrir.

Sans doute qu'elle devait passer sa vie sur les routes maintenant. Qu'avait-elle pu voir à son jeune âge en tout? Il ne savait pas, mais il partit du fait qu'elle en avait bien plus vue que la moyenne des jeune adolescente. Crissolorio devait avouer lui-même qu'il avait vue bien plus que beaucoup de bourgeois, mais ce n'est pas pour autant qu'il est vraiment un voyageur. Disons juste que c'était surtout pour des raisons professionnelles qu'il avait fait tout ces voyages. Et souvent accompagné de gardes du corps par sécurité...

Dans tout les cas la jeune Lucie profitait autant qu'elle pouvait du jardin. Crissolorio qui était patient ne la dérangea pas dans ses observations car après tout ils étaient là pour lui faire plaisir, alors qu'autant qu'elle prenne ses aises si c'était ce qu'elle voulait. Si elle faisait cela devant chaque merveille qu'elle voyait c'était assez bien pour elle. Après tout elle n'était pas blasée de sa vie mouvementée ce qui est un bon point.

Il regarda la jeune femme contemplait le labyrinthe avant de répondre d'un ton sérieux à la question de celle-ci. Oui, mais généralement ils finissent par ressortir avec, ou sans aide. il disait la vérité, et il espérait que ça la rassurerait un peu avant de conclure devant l'enthousiasme de la jeune Lucie. J'en suis sûr, et certain mademoiselle.

Après c'était une voyageuse. Elle devait donc savoir s'orienter tout naturellement. Que ce soit avec les étoiles, ou autre chose. En tout cas il partait du principe qu'elle n'aurait pas forcément besoin de son aide. Même si quelque chose lui disait que ce serait plutôt le contraire étrangement. Après tout ce labyrinthe avait été bien conçu. Lui même avait eu du mal les premières fois, mais maintenant il connaissait le chemin a peu près par cœur, et il avait finit par prendre ses repères. Dans tout les cas il remarqua que pour l'instant la jeune femme avait entrepris de le suivre docilement. Peut-être qu'elle ne voulait pas tenter le coup? Ou peut-être pas pensa t-il quand il l'entendit parler.

D'une certaine façon oui. Dit-il à la jeune femme qui joueuse semblait vouloir tenter l'aventure. Crissolorio ne put donc que lui répondre calmement. Faîtes comme bon il vous semblera Lucie. Puis il renchérit lui aussi. C'est ce que je vois. Finit-il en l'observant faire.

Dans tout les cas la jeune femme audacieuse s'avança. La voire faire ainsi amusa intérieurement le bourgeois. C'était attendrissant d’une certaine façon, et comique d'une autre. Dans tout les cas il n'était pas contre le fait qu'elle s'amuse, et en profite un peu. Surtout que cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu une adolescente à charge, et cela lui rappelait des bon souvenirs qu'il avait eu avec ses enfants. Le bon vieux temps en résumé!

Généralement des gardes viennent les chercher. Se contenta t-il de répondre calmement pour satisfaire la curiosité de la jeune femme.

Car après tout ce labyrinthe reste celui du jardin du palais, et il était donc surveillé, et patrouiller car il arrivait que des voleurs, et des assassins essayent de se cacher là-dedans pour passer inaperçu. Du coup l'endroit était bien quadrillé la nuit, et donc personne ne restait longtemps coincé à l'intérieur. Sauf s'il faisait exprès, mais bon après ils devaient bien y avoir quelques vandales qui cassent les haies pour sortir...

Puis au moment où la jeune femme s'était plutôt éloignée pour trouver la sortie toute seule le garde du corps dit à voix basse à Crissolorio.

Je parie qu'elle va se perdre messire.

Moi aussi. Par contre je me demande jusqu'a quel point elle va se perdre...

Dans tout les cas il marcha lentement dans le labyrinthe pour ne pas en sortir trop vite, et pour essayer de faire le tour de ce dernier si jamais Lucie s'était perdu. Après tout il considérait d'une certaine façon qu'il était responsable d'elle en ces lieux, et ce serait embarrassant si elle se débrouillait pour s'y perdre. Mais bon il préférait se montrer prudent sans pour autant gâcher la visite de cette jeune femme en se montrant bien trop stricte.

Ils ne savaient pas combien de temps s'était passé quand il entendait la jeune femme l'appeler.

Vers le Nord pas loin de la sortie, et vous mademoiselle?

Il ne put s'empêcher ensuite de dire sur un ton assez compréhensible.

Vous voulez de l'aide Lucie? Je croyez que vous n'aviez pas peur de vous perdre?

Il pouvait s'amuser un peu quand même non? Surtout que cela n'était qu'une petite taquinerie. Si elle voulait de l'aide il viendrait la chercher, mais il renchérit avant calmement.

Vous voulez de l'aide pour trouver la sortie demoiselle Lucie?

Il avait envie de jouer un peu subtilement sur la fierté de cette jeune femme. Qui sait? Peut-être que celle-ci serait encouragée par cela à trouver elle-même la sortie, ou a faire de son mieux?

Ne vous inquiétez pas tout le monde se perd la première fois. C'est tout a fait normal.

Finit-il calmement pour la rassurer cette fois-ci.

Mais où était ce vieux Ortiz? Encore une fois, Luna n’avait pas fait attention et c’est sur ce point qu’elle s’en voulut. Elle savait très bien qu’il n’était pas perdu, mais elle maugréa contre le fait qu’elle l’ait perdu de vue lors d’un moment d’inattention. Était-ce lorsqu’elle contemplait me mur formé majoritairement par les fleurs de tournesol ou ces plantes grimpantes aux fleurs bleutés? Ou en avait-il profité pour tourner sur la droite tandis qu’elle, elle allait vers la gauche? Peu importe, elle ne connaissait pas la réponse, mais tout ce qu’elle pouvait se dire c’était qu’elle n’avait pas fait suffisamment attention et qu’elle était maintenant seule.

- Ohhééé ? s’écria-t-elle à nouveau.

Elle chassa rapidement l’idée qu’il était arrivé quelque chose de dramatique au vieil homme. Ce jardin, et même ce labyrinthe, était chez lui et il devait le connaître comme le fond de sa poche. Il devait juste s’être éclipsé afin de lui faire une bonne blague ou peut-être que cette séparation n’avait pas été voulue, et que c’était arrivé parce qu’elle avait avancé trop vite à un moment donné. Peu importe, elle était maintenant seule au milieu de ce dédale. Elle finirait par retrouver son chemin, cela ne l’inquiétait pas et dans le pire des cas, elle tricherait pour sortir de ce labyrinthe. Ce n’était pas vraiment un problème. Elle ne croyait pas qu’il l’avait abandonnée là dans cet endroit inconnu pour elle, mais elle n’aimait pas l’idée qu’elle pouvait se retrouver dans un futur proche en compagnie de gardes qui sillonnaient la place.

C’est avec soulagement qu’elle entendit la voix du vieux lui répondre qu’il était près de la sortie, située au Nord. La direction donnée, la boussole [[Contrôle] Boussole] se forma à nouveau dans la main de la jeune fille et elle jeta un coup d’œil aux aiguilles afin de se positionner quant aux points cardinaux. Cependant, c’était bien d’avoir une direction générale, mais ce n’était pas tant utile dans un labyrinthe. Contrairement à la forêt où on peut toujours aller en ligne droite, les murs du dédale faisaient en sorte que c’était impossible.

- Je suis au centre… je crois…! Là où il y a une fontaine! Lui répondit-elle en élevant la voix.

L’orgueil de la jeune fille se gonfla lorsqu’elle entendit le bourgeois lui demander si elle était perdue, si elle voulait de l’aide, mais surtout lorsqu’il prononça qu’il croyait qu’elle n’avait pas peur de se perdre. Elle lui montrerait ce dont elle était capable! Ce n’était pas un simple labyrinthe qui allait avoir raison d’elle et surtout, elle n’avait pas peur! Ce n’était plus qu’un simple passage tranquille où elle pouvait contempler les haies lentement, c’était devenu une course pour lui montrer qu’elle était quelqu’un de débrouillard et qu’elle pouvait s’en sortir sans personne.

- Détrompez-vous! Je n’ai pas peur! S’écria-t-elle d’une voix forte. Et je ne suis pas perdue non plus Monsieur Ortiz! Je me demandais juste où vous étiez passé! Continua-t-elle. Restez où vous êtes surtout! Je suis là dans un instant!

Fini le temps d’observer les différentes fleurs du labyrinthe, elle devait sortir de là le plus rapidement possible. Mais elle ne devait pas agir de façon irréfléchie au risque de se perdre. Elle ne pouvait pas courir n’importe où sinon elle se perdrait pour vrai et elle perdrait la face. Ainsi, elle se remit en route mais en courant cette fois-ci. Elle garda toutefois la même stratégie, c’est-à-dire de longer toujours le même mur.

Elle courut ainsi pendant un long moment, rebroussant chemin dès qu’elle voyait un cul-de-sac. Malgré le fait qu’elle ne prenait plus de temps d’observer les fleurs, elle mémorisait toutefois quelques unes de leur emplacement afin de se donner des points de repère si elle se perdait. Son pouls s’accéléra rapidement, ses poumons demandèrent plus d’air et elle sentit l’essoufflement prendre le dessus. Mais elle ne pouvait pas s’arrêter maintenant. C’est pourquoi elle posa un doigt de chaque côté de l’arète de son nez afin d’éviter d’être à bout de souffle [[Soin] Vitalité de l'air]. Après quelques minutes, elle aperçut deux silhouettes à travers la haie. La sortie était juste là de l’autre côté, elle y était presque. L’idée de traverser magiquement le mur afin de rejoindre Crissolorio et son garde lui traversa l’esprit, mais elle se ravisa. Si elle le faisait, c’était de la triche et elle ne pourrait pas dire qu’elle avait battu le labyrinthe. Pour sa propre fierté, elle devait sortir de la façon conventionnelle.

Ce n’est que quelques minutes plus tard, que la jeune fille arriva face au Grand Trésorier et à son garde, devant la sortie.

- J’ai… … réussi. Articula-t-elle difficilement, visiblement essoufflée. Elle était contente d’y être parvenue sans l’aide de personne. Je… vous… l’avais… bien… dit… que… j’y… arriverai. Poursuivit-elle. Souriant, elle s’arrêta afin de reprendre complètement son souffle. Parler ne l’aidait pas.

Elle en profita pour jeta un rapide coup d’œil à travers la sortie afin de voir ce qui l’attendait de l’autre côté.

- Désolée de vous avoir fait attendre. Commença-t-elle, bien qu’elle ne l’était pas vraiment. Alors, cette surprise? S’enquit-elle.

La surprise était de l’autre côté du labyrinthe. Mais de quoi s’agissait-il?

Voilà ce qui arrivé quand une jeune femme s'amusait à n'en faire qu'a sa tête pensa Crissolorio. Surtout que bon même si elle avait sans doute un très bon sens de l'orientation elle était tellement décidé, et concentrée sur son but qu'elle n'avait pas remarqué qu'elle les avait perdu au passage. Bon au moins cette fille savait ce qu'elle voulait, et avait l'air débrouillarde finalement ce qui reste quand même une qualité. Et puis bon ce n'est pas comme si elle était en danger aussi donc Crissolorio pouvait bien la laisser n'en faire qu'a sa tête tant que cela restait raisonnable par contre. Il n'était pas son père, mais vu qu'il était un adulte, et qu'elle l'accompagnait il était d'une certaine façon responsable de cette jeune femme donc autant le prendre en compte...

Dans tout les cas il hésita entre se lancer à sa poursuite, ou l'attendre...

Finalement aux bouts de quelques instants de réflexion il conclut qu'il valait mieux demander l'avis de la jeune femme d'une certaine façon avant. Car après tout peut-être que cette dernière ne s'était pas vraiment perdue, mais qu'elle s'inquiétait plutôt du fait qu'elle ne les voyait pas. Si c'était cela autant donc ne pas gâcher le plaisir de la jeune Lucie, alors que cette dernière était fermement décidé à se débrouiller toute seule pour sortir d'ici. Il savait après tout qu'elle en tirerait une certaine fierté si c'était le cas, et puis bon ce n'était pas bien méchant, ou dangereux donc autant ne pas aller contre. Après tout il avait été père, et il est même grand père! Il savait comment s'y prendre avec des enfants. La base reste à la fois de les surveiller sans pour autant être tout le temps derrière leurs dos. Ados, ou gosse ils ont besoins de libertés même s'il faut faire attention à eux bien entendu. Le plus dur pour un père reste ensuite à trouver l'équilibre parfait entre la sévérité, et le laxisme envers sa progéniture.

Après qu'il ait dit à la fille où celle-ci se trouvait cette dernière lui répondit qu'elle était au centre, ou en tout cas proche du centre de labyrinthe. Bon ce n'était pas tout près, mais c'était déjà mieux partit pour elle que si elle s'était retrouvée à l'autre bout du labyrinthe. Le summum de l'ironie aurait été qu'elle sorte par accident par l'endroit où elle était entrée, mais bon il doutait du fait que la jeune Lucie soir maladroite à ce point là. Après tout cette jeune femme était une voyageuse, et avait l'air bien indépendante pour quelqu'un de son âge, ou en tout cas assez pour prendre par elle-même des décisions.

C'est bien. Au moins vous n'êtes pas trop loin mademoiselle. Comme ça il n'aurait pas trop de mal s'il devait venir la chercher au moins...

Mais il ne put résister avant à la tentation de titiller un peu l'orgueil de la jeune femme. Après tout ce n'était qu'une plaisanterie amusante qui ne ferait de mal à personne, et puis au mieux elle arriverait à sortir d'elle-même, et au pire il s'excuserait platement pour cela si elle était susceptible même si cela l'étonnerait fort. Après tout il était assez psychologue, et fin orateur pour savoir de quelle façon prendre quelqu'un, et comment leurs parler, et cette jeune femme avait l'air d'avoir une petite fierté bien à elle. Sans doute qu'elle serait d'autant plus contente finalement si elle arrivait à sortir par elle même du labyrinthe donc autant l'y encourager sans en avoir l'air.

Je vois désolé de m'être mépris mademoiselle. je vais vous attendre ici donc. Dit-il satisfait intérieurement de voir que sa petite manœuvre avait réussi. Bon par contre il ne savait pas combien de temps elle mettrait à sortir, mais bon comme elle le disait il avait l'intuition qu'elle ne s'attarderait pas trop dans le labyrinthe...

Il entendit la fille courir au loin. Eh bien il ne pensait pas qu'elle serait déterminer à lui montrer qu'elle pouvait sortir d'elle-même sans ce perdre à ce point là. Dans tout les cas il nota la détermination de la jeune femme car ce serait sans doute une qualité utile pour elle dans sa vie de tout les jours... Lui même était quelqu'un de déterminé, et voilà où il en était arrivé aujourd'hui. Il ne pouvait donc qu'encourager quelqu'un qui avait cette qualité.

Il nota aussi le fait que sa durait déjà depuis un petit moment, et qu'elle continuait à courir sans doute qu'elle devait être assez endurante. Il était sûr maintenant qu'elle serait sans doute complètement épuisée au moment où elle se ramènerait. Il aurait peut-être du lui dire de prendre son temps? Il ne savait pas si cela aurait été utile, et si elle l'entendrait avec l'effort qu'elle faisait maintenant, et son sursaut de fierté. Car après tout il n'avait pas vraiment prévu en entrant dans le jardin de faire exécuter un petit marathon à la jeune femme. A croire qu'il y a toujours des imprévus de toute façon, et heureusement ces imprévus ne sont pas toujours sous la forme de danger, ou de complication dans son travail comme il s'en apercevait... Il entendit les pas de la jeune femme se rapprocher, et cette dernière souffler. Sans doute qu'elle n'était pas loin. Plus que quelques efforts, et elle y serait arrivée pensa le trésorier....

Puis un petit moment après c'est une Lucie courant, et un peu essoufflé qui finit par s'arrêter devant eux. on pouvait facilement voir la fierté, et la satisfaction sur les traits de la jeune femme d'ailleurs...

Félicitations. Dit-il d'un ton calme, mais sincère car après tout la performance était tout de même estimable. Surtout pour quelqu'un de l'âge de Lucie qui n’est jamais venu dans le labyrinthe auparavant... Oui oui je n'en doutait pas une seconde mademoiselle. Je vous félicite encore une fois d'y être arrivée toute seule.

Puis la jeune femme souffla un peu. Elle avait bien couru après tout, et il vaudrait mieux qu'elle fasse le reste de la visite sans attraper un point de côté si possible...

Ce n'est rien mademoiselle personnellement je ne suis pas pressé... Dit-il calmement avant d'achever quand la jeune femme parla de la fameuse surprise... Allons la voir justement j'espère que vous ne serez pas déçu...

il avança ensuite avec la jeune dame pour achever de sortir du labyrinthe, et entrer dans un autre lieux.

Vous saviez qu'il y avait une plantation de citronniers dans les jardins du palais? Eh bien si c'est le cas jeune Lucie je vous présente les fameux citronniers. L'empereur n'a pas encore jugé bon de les enlever, et sincèrement cela ne me déplaît pas.

Dit-il tout en englobant ces derniers du regard car après tout ils étaient nombreux... Il regarde ensuite l'expression de la jeune fille pour voir si cela lui plaisait avant de rajouter...

Bien entendu il n'est pas interdit de prendre de ces fameux citrons, et je pourrai même vous expliquer pourquoi ces citronniers on était planté ici si ça vous intéresse...

Dit-il en s'approchant d'un citronnier, et prenant un citron en main d'ailleurs. Il eu une brève pensée pour la dragonne d'émeraude Ashy elle qui aimait tant ces fruits. De quelle façon la dragonne devait-elle le considérait maintenant? Il ne le savait pas, mais le fait qu'elle était la liée du régicide ne devait pas aidait a ce qu'elle est un avis favorable envers lui.

C'était fort dommage, mais il ne regrettait pas ses choix finalement. Même s'il ne tenait pas spécialement a ce que la petite créature céleste meure de la main de ces fanatiques d'alayens. La cause humaine était bien plus importante que la vie de un, ou deux dragons voir plus importants que le retour des dragons en lui-même selon Crissolorio. Après tout ces derniers avaient trouvé une terre par delà les mers sans doute, et ils pouvaient bien y rester en laissant les peuples Armandéens tranquilles si cela valait mieux pour les peuples bipèdes. L'avenir était après tout aux jeunes races, et surtout à l'humanité qui n'avait pas encore exprimée son plein potentiel, alors autant éviter que des lézards volants capricieux aussi sages soient-ils ne viennent les en empêcher.

Mais il arrêta vite de penser à cela avant de se concentrer à nouveau sur son invitée.

Mais vous le savez peut-être déjà qui sait? Conclut-il à l'égard de Lucie en écoutant la réponse de cette dernière... Après tout la jeune femme semblait maline, et puis des fois les rumeurs populaires véhiculent certaines faussetés plutôt amusantes à entendre pour qui s'y intéresse.

Quelques minutes plus tard, Luna avait repris son souffle. Elle se sentait fatiguée d’avoir tant couru, mais en même temps, fière d’elle-même d’être sortie du labyrinthe sans l’aide de personne. Elle accepta les félicitations de Crissolorio avec joie. Qu’est-ce qu’elle était contente d’y être arrivée et ce, sans devoir tricher. Elle jeta un dernier coup d’œil derrière elle, en direction du dédale, ignorant si un jour elle aurait la chance d’y retourner. Elle s’était beaucoup amusée et d’une certaine façon, elle s’était dépassée. S’il y avait une prochaine fois, elle trouverait assurément le chemin le plus court.

- C’était pas si compliqué au final! Dit-elle. Bon… Je n’ai probablement pas pris le chemin le plus court, mais j’y suis arrivée!

À travers la sortie, la petite ne voyait rien de particulier. Mais la surprise était là, de l’autre côté, à quelques mètres d’elle. Qu’est-ce que le vieux lui réservait-il? Contrairement à plus tôt, cette fois-ci, elle n’était pas craintive de ce qui l’attendait. Plus elle passait du temps avec le Grand Trésorier, et plus il se révélait sympathique. Elle avait cru que la surprise aurait pu être néfaste, mais elle ne le croyait plus. Elle avait hâte de la voir et sa curiosité ne pouvait attendre un instant de plus. Ainsi, elle emprunta la sortie aux côtés du vieil homme.

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent enfin devant la surprise. Les yeux de la fillette s’ouvrirent grands et laissa échapper une exclamation de surprise. Devant elle se trouvait plusieurs arbres au feuillage bien vert et qui laisse entrapercevoir des formes ovales et jaunes de la grosseur d’une main. Était-ce ce qu’elle croyait que c’était? La raison principale pour laquelle elle avait voulu visiter les jardins royaux. Sans l’ombre d’un doute, c’était des citronniers!

- Des citrons! Des citrons! Des citrons! S’exclama-t-elle d’une voix qui traduisait sa joie et sa surprise.

Elle ne se rappelait pas en avoir déjà vu ni en avoir mangé. Mais depuis que la rebelle en avait entendu parler dans les cavernes d’Aigue-Royale, depuis sa rencontre avec Ashy, c’était quelque chose qu’elle voulait connaître. C’était donc ça les citronniers plantés par la princesse Esmelda Kohan en cadeau pour la dragonne émeraude.

- Les enlever… ? Hein? Mais pourquoi l’Empereur ferait-il une telle chose? Demanda-t-elle d’une voix curieuse à l’égard du bourgeois.

Elle se doutait de la réponse, mais elle préférait cacher les informations qu’elle avait quant aux citronniers. Il était connu qu’il y avait des citrons ici, mais quand était-il de l’histoire derrière eux? Elle ignorait ce que la populace savait et elle ne voulait pas expliquer comment elle avait eu vent de cette rumeur.

- On peut, vraiment… ? dit-elle lorsqu’il lui dit qu’il était possible de prendre les citrons des arbres.

Elle n’aurait probablement pas osé, mais elle fut rassurée en voyant le vieillard agir en premier. À son tour, elle s’approcha d’un arbre et s’étira afin de saisir un citron. Elle le regarda pendant un instant, curieuse, le fit tourner dans ses mains afin de saisir la texture.

- Je ne sais pas trop… dit-elle en levant les yeux vers Monsieurs Ortiz. Il y a plusieurs rumeurs qui courent à propos de ces citronniers. Il y en une qui dit que le défunt Empereur les aurait fait planter pour souligner la Fête des Esprits. Mais j’ai aussi entendu dire qu’ils avaient été plantés pour la femme d’un Seigneur Kohan parce qu’elle les aimait. Et là, les gens ne s’entendent pas sur qui. Elle fit une courte pause. Il est dit aussi qu’ils n’existent pas et que ce n’est qu’une rumeur pour nous faire parler. Mais à ce que je vois, celle-là est fausse. Finit-elle avec un sourire.

Elle s’était amusée à inventer des histoires et à changer la rumeur originelle qu’elle avait entendue. Si on pensait à Korentin Kohan, ce n’était pas trop loin de la réalité. Lorsqu’on regardait le chef des rebelles en compagnie de sa dragonne, on pouvait presque croire en un couple d’amoureux. Ils étaient mignons ensemble en tout cas.

- Quelle est la vraie histoire derrière ces citrons? Demanda-t-elle finalement.

L’archère était curieuse de savoir ce que le bourgeois lui répondrait. Il avait peut-être plus de détails concernant la rumeur qu’elle avait entendue ou peut-être dirait-il quelque chose de complètement différent?

Tout en écoutant ce qu’il lui dirait, la petite fouilla dans son sac afin d’en sortir un petit poignard. L’idée de s’en servir contre le Grand Trésorier ne lui traversa même pas la tête et elle l’utilisa plutôt pour couper le citron en deux. Elle porta une moitié à sa bouche afin d’y goûter et c’est avec une grimace qu’elle accueillit le goût sûr et acide.

Elle était fière d'elle après avoir atteint son objectif comme Crissolorio l'avait pensée sans doute qu'elle devait aussi appréciée les félicitations désintéressés que lui faisait le bourgeois. Comme quoi il était arrivé d'une certaine façon à percé à jour cette jeune Lucie, ou en tout cas en partie la caractère de cette dernière. Il ne le connaissait pas, mais il était content de voir qu'il était toujours aussi bon pour apprendre à connaître les gens sans grande difficulté, et comment parler avec eux. Il apprécié bien cette jeune femme qui semblait gentille, brave, et déterminée. Elle lui rappelait vraiment sa fille pensa t-il. Comme quoi il y a largement moyen de passer une bonne journée même avec un membre du bas peuple.

Je vois, et bien je suis content de savoir que vous êtes arrivez à vous débrouillez toute seule mademoiselle Lucie. Dit-il d'un ton neutre avant de conclure calmement. Le plus important n'est pas le chemin parcouru, mais la destination souvenez vous en Lucie.

Dans tout les cas elle le saurait un jour car après tout dans la vie pour atteindre ses objectifs la route est longue, et semée d'embûches, mais au final cela en vaut toujours le coup. Crissolorio était ambitieux, et pour atteindre sa position de Grand Trésorier il avait du faire preuve d'audace, et d’opportunisme, et bien que tout le monde n'aurait sans doute pas sa chance vu qu'il ne pourrait y avoir qu'une seul, et unique Grand Trésorier il savait que dans la vie il est toujours bon de ne jamais laisser les bras, et de faire de son mieux. Bon après ce genre de question étaient peut-être encore bien lointaine pour une jeune femme comme Lucie, mais sincèrement il espérait pour elle qu'elle ce souviendrait de ses paroles ce jour là...

D'ailleurs il remarqua avec une grande satisfaction intérieure que sa petite surprise avait fait son effet. Bon il ne pensait pas que la jeune femme s'extasierait à ce point là, mais bon ce n'était pas du tout mauvais en soit que Lucie s'émerveille aussi facilement. Lui-même n'avait jamais été capable de vraiment beaucoup s'émerveiller sur quoi que ce soit, mais il aimait bien voir que ses petites attentions étaient bien reçus. Comme quoi contrairement à ce que disent tout les nantis les gens de la basse classe ne sont pas forcément des ingrats bien au contraire contrairement à certains nobles pourris gâtés...

Content de voir que cela vous plaît demoiselle Lucie. Se contenta t-il de dire d'un ton maîtrisé en voyant la jeune femme parler d'un ton qui témoignait sa joie, et sa surprise. N'importe qui aurait sans doute trouver le spectacle de la jeune femme en train de s'extasier adorable au final...

Il se demandait même si c'était la première fois de sa vie que cette jeune femme voyait des citrons. Cela l'étonnerait bien, mais vu la réaction de cette dernière on pouvait penser qu'elle n'avait jamais vu de citronniers avant. Bon après ce n'était pas vraiment ses affaires, mais cela l'étonnait un peu. Dans tout les cas il était satisfait de voir que sa surprise avait plus...

Car l'empereur Fabius pourrait penser que ces citronniers sont un rappel flagrants du régicide Korentin Kohan, et qu'il serait donc de bon ton de les faire couper. Mais néanmoins son altesse n'a pas jugé cela utile sans doute car elle aussi doit penser que ce sont justes des arbres fruitiers inoffensif, et de plus bel effet au passage... Dit-il calmement pour essayer de satisfaire la curiosité de son interlocutrice...

Dans tout les cas il appréciait de voir que Lucie était le genre de femme qui aimait apprendre, et qui possédait une certaine curiosité. Il était toujours intéressant après tout de satisfaire sa soif de savoir, et de découverte, et puis bon pour Crissolorio la curiosité de façon modéré était une qualité. Après c'est vrai qu'il y a le revers de la médaille, mais bon...

Oui bien entendu ne vous gênez pas. Lui dit-il d'un ton calme comme pour l'encourager indirectement à prendre un citron. Après tout aucune loi ne l'interdisait, et Ashy n'était plus là pour éventuellement faire des plaisanterie aux gens qui en prennent donc il n'y avait aucun soucis...

La jeune femme prit donc un citron comme lui l'avait fait avant pour lui montrer l'exemple. Pas qu'il aimait tant que ça les citrons sauf en tarte personnellement, mais bon il fallait bien montrer l'exemple des fois. rien que la façon dont elle observait le citron confirma bien que cela devait être la première fois qu'elle en touchait un au passage...

Je vois c'est assez intéressant. Dit-il en écoutant la jeune femme qui lui disait ce qu'elle devait savoir a peu près de ces rumeurs. Des rumeurs populaires donc qu'elle avait sans doute du entendre dans la rue, ou dans une taverne quelconque... Dans tout les cas il y a du vrai, et du faux généralement dans ce genre de rumeur même si au final là plupart du temps les racontar populaire sont faux il arrive que certaines rumeurs présentent des intérêts. Celle-ci était donc fondée, et j'apprécie de constater que vous n'êtes pas déçu de voir ces fameux citronniers. Il répondit ensuite calmement à la jeune Lucie souriante. Avez vous entendu d'autres rumeurs sinon sur le jardin impériale mademoiselle?

Il serait toujours surpris de savoir à quel point le peuple pouvait habilement tourner une vérité en plusieurs versions différentes de l'originale, et surtout à quelle vitesse ce genre de rumeurs peuvent se propager...
Même si il fallait avouer que les nobles avaient aussi un certains talents pour véhiculer des mensonges odieux sur quiconque ne leurs plaisaient pas ce qui était encore pire car c'était fait souvent de façon intéressée...

La vraie histoire c'est juste que le princesse Esmelda Kohan a plantée ces citrons pour la dragonne d'émeraude Ashy rien de plus, rien de moins. Dit-il calmement pour écarter tout doute que pouvait avoir la jeune femme...

Cela il l'avait appris depuis un bon moment déjà, et ça ne l'étonnait pas vu le goût pour les citrons de la dragonne d'émeraude. Il ne regrettait vraiment pas d’avoir rencontré cette dernière même si finalement elle pouvait maintenant être considérée comme une ennemi techniquement.

Puis il regarda la jeune femme qui sortit un poignard ce qui confirmait le fait que cette dernière possédait une arme, et coupa le citron avec pour le goûter pendant que Crissolorio fit un geste discret à son garde du corps pour lui dire de passer par dessus. Il attendit qu'elle ait finit pour lui demander calmement en lui tendant l'autre citron si elle en voulait.

C'est à vôtre goût mademoiselle?

Crissolorio ensuite jeta distraitement un regard au ciel avant de dire...

Tiens je remarque que le soleil commence à se coucher...

Il regarda à nouveau Lucie avant de dire calmement à cette dernière...

Vouliez vous que nous continuons la visite du jardin? Je vous laisse choisir où nous allons dans ce cas là mademoiselle.

Il indiqua une direction à la jeune fille avant de dire calmement à cette dernière.

Je vous propose d'aller par là. C'est sans doute l'une des plus belles parties du jardin selon moi, et l'une des plus calmes aussi pour une promenade.

Mais avant cela il fit remarquer d'un ton calme qui ne témoignait aucune agressivité, ou autre sentiment négatif juste celui d'un conseil pour tout dire.

Sinon là prochaine fois dîtes moi que vous avez une arme sur vous pour évitez d'attirer la méfiance sur vôtre personne quand vous la sortez pour couper un citron. Je vous en serai gré Lucie.

Le soleil descendait déjà à l’horizon, colorant les nuages avec des teintes d’orangé. Le temps s’était-il écoulé si rapidement? Luna avait eu l’impression que ça ne faisait qu’à peine un instant qu’elle avait quitté le quartier marchand. Comme quoi il est vrai que lorsque l’on s’amuse, on ne voit pas le temps passé. Et pour une fois, on peut dire qu’elle avait vraiment apprécié ce bout de journée en compagnie de Crissolorio Ortiz parmi les innombrables fleurs. Ils étaient même loin d’avoir terminé d’avoir tout vu dans ce jardin royal. Elle avait le goût de tout voir, mais en même temps, elle se demandaoit si son maître l’attendait impatiemment à l’auberge. Se faisait-il du sang d’encre pour elle? Depuis qu’elle l’avait retrouvée, ce dernier avait changé. Il était plus émotif, plus ouvert, mais surtout plus craintif de la perdre. Mais en même temps, il était plus occupé. Peut-être n’avait-il même pas remarqué qu’elle n’était pas rentrée? Il devait savoir qu’elle était capable de se débrouiller seule et que visiter Gloria prendrait énormément de temps, non?

Le plus important n'est pas le chemin parcouru, mais la destination. Cette phrase était emplie de sagesse et elle s’en souviendrait. Il était rare d’atteindre son objectif du premier coup, mais l’important était de ne pas abandonner. Elle avait appris au fil du temps que bien que la vie pouvait être difficile, il fallait s’y accrocher, car il y avait des moments qui en valaient la peine. Et elle comptait survivre, quoi qu’il arrive.

- Ce serait vraiment dommage d’enlever ces citronniers. Je ne crois pas que ce serait une bonne idée. Ils ont l’air bien là où ils sont… Et ils sont tellement beaux!

Regardant les citronniers, elle trouverait ça dommage que l’Empereur décide de les retirer des jardins impériaux pour la simple et bonne raison qu’ils lui rappellent le chef des rebelles. Mais ça restait sa décision et il avait tous les droits. Mais peu importe ce qu’il déciderait, au final, l’endroit lui rappellerait toujours Korentin Kohan, Ashy et Esmelda, même si tous ces arbres étaient remplacés par des pommiers par exemple.

Lorsque le vieil homme lui demanda si elle avait entendu d’autres rumeurs à propos du jardin, elle hocha négativement de la tête en guise de réponse. À part celle qui courrait à propos des citronniers, elle n’avait rien entendu d’autre d’intéressant à propos de l’endroit. Elle l’écouta raconter la vraie histoire derrière les citronniers et c’était exactement ce qu’elle avait entendu dans les cavernes d’Aigue-Royale. Ni plus, ni moins, la princesse Esmelda Kohan les avait plantés en guise de cadeau à la dragonne émeraude. Il n’y avait rien d’autre à ajouter et c’était dommage.

- Non… Pas vraiment. À part peut-être que les jardins sont d’une beauté. Et encore là, cette rumeur ne lui rend pas justice. C’est tellement incroyable ici! Commença-t-elle. Je ne savais pas que les dragons aimaient les citrons… En tout cas, Ashy devait être contente quand la princesse les a fait plantés pour elle. Continua-t-elle. Je me demande où elle doit se trouver maintenant. Mentit-elle, sachant très bien sous quelle ville elle se trouvait. Mais dans tous les cas, elle doit probablement s’ennuyer de ces citrons.

Par la suite, Luna voulut goûter à ce fameux citron. Prenant son poignard, elle l’avait coupée en deux et l’avait porté à sa bouche. Grimaçant à cause du goût, ce n’est qu’à ce moment qu’elle vit le regard menaçant que lui faisait le garde du corps et qu’il avait posé sa main sur le pommeau de son épée, prêt à agir. Elle n’y avait pas pensé et elle se sentit idiote d’avoir sorti une arme devant le Grand Trésorier. Bien sûr qu’il se sentirait menacé, ou du moins que son compagnon croirait que sa vie était en danger. Elle n’avait pas réalisé les conséquences de son geste, car tout ce qu’elle avait voulu c’était trancher le fruit en deux! Elle n’avait pas le goût de se battre inutilement à cause de cette bêtise. Heureusement, le vieil homme indiqua à son garde de ne rien faire et la petite poussa un soupir de soulagement. Pour rassurer le garde, elle laissa même tomber son arme à ses pieds en espérant que cela désamorcerait l’éventuel conflit.

Monsieur Ortiz lui parla gentiment, comme si rien ne s’était passé. Mais le cœur de Luna qui battait à la chamade et ses sens en alerte lui indiquaient tout le contraire. Elle posa son regard sur le garde pour s’assurer qu’il écouterait son maître. Le Grand Trésorier maîtrisait bien la situation. Il était calme et ne semblait pas lui en tenir rigueur. Toutefois, la jeune fille ne lui avait pas immédiatement répondu lorsqu’il lui avait demandé si elle avait apprécié ce qu’elle avait goûté et si elle voulait poursuivre la visite.

- Pardon! Je… Je voulais juste couper… le citron. Commença-t-elle. Je n’avais pas de mauvaises intentions… continua-t-elle. Je ne vous veux pas de mal. Expliqua-t-elle.

Si elle l’avait voulu, le vieil homme serait probablement déjà mort et ce n’est pas son garde du corps qui l’aurait sauvé. Mais tout ce qu’elle avait voulu, c’était une journée tranquille à visiter Gloria. Pourquoi est-ce que tout devait être compliqué?

- J’aurais dû mentionner que je sortais un couteau pour le couper… J’y ai pas pensé. J’ai pas pensé que vous pourriez penser que c’était pour vous… Mais vu votre statut, j’aurais dû y penser…

Une fille du peuple avec un bourgeois au titre important, bien sûr que sortir une lame serait mal vu. Il avait peut-être déjà vu d’autres situations similaires.

- Je ne vous veux pas de mal. Répéta-t-elle. Oui, je suis armée… parce qu’on n’est jamais trop prudent… et qu’on ne sait jamais sur qui on tombe. Et que c’est toujours pratique pour couper des choses… comme un citron. Continua-t-elle. Mais croyez-moi… J’apprécie ce moment que je passe avec vous. J’aimerais beaucoup continuer la visite… Je vous apprécie et je ne vois pas pourquoi je vous voudrais du mal… dit-elle sincèrement.

Il allait bientôt faire nuit. Déjà que le ciel commençait doucement à s'assombrir doucement. Bon il ne faisait pas non plus nuit on pourrait juste dire que c'était la fin d'après-midi, ou le début de soirée selon l'heure. Dans tout les cas il n'était sans doute pas encore l'heure de finir la visite pensa t-il. Après tout les jardins ont une certaine beauté le soir, et puis la fraîcheur des fois était bien plus agréable que le soleil surtout en un tel lieu. Mais bon si cette jeune femme voulait rentrer chez-elle il ne s'y opposerait sûrement pas. Après tout les parents de cette dernière pourraient s'inquiéter du fait qu'elle ne rentre pas tôt. Bon après elle semblait plutôt responsable, et s'il le fallait Crissolorio la ferait escorter par un garde... Mais la jeune femme femme ne semblait pas vouloir rentrer par le moment. Lui même ne jugeait pas cela convenable de lui proposer pour le moment. Peut-être un peu plus tard sinon elle pourrait le prendre mal en croyant faussement qu'il la prend pour une enfant qui ne sait pas se débrouiller par elle-même, ou qu'il serait soit disant ennuyé de sa présence, alors que c'est tout le contraire. Oui mieux valait attendre un peu, ou laissait la jeune Lucie décidait du moment où elle voulait rentrer... Lui même avait tout son temps après tout.

Dans tout les cas cela lui faisait du bien décidément de penser un peu à autre chose qu'a son travail, ses responsabilités, et autres souci du quotidien... Il était quelqu'un de professionnel, mais il fallait quand même savoir se détendre de temps en temps. Puis au moins l'avantage quand on parle avec une membre du bas peuple c'est que l'on peu y aller franchement sans aucune arrière pensée tandis que rien n'est simple avec la noblesse, et les bourgeoisies.

Je suis d'accord avec vous. Personnellement cela me rappelle les jardin d'Aldaria. De toute façon sa majesté a sans doute d'autre tracas pour avoir le temps de penser à enlever de simples citronniers donc je pense que ceux-ci resteront sans doute ici encore un bon moment.

Et puis bon Fabius Kohan avait sans doute bien assez de quoi penser avec la rébellion, et les alliés capricieux que sont les alayens pour perdre son temps avec quelques citronniers... Et d'une certaine façon cela convenait parfaitement à Crissolorio. Il n'avait rien contre ces citronniers, et le souvenir de la dragonne Ashy, et de ses promenades au palais blanc l'amuser beaucoup à vrai dire. Même si au final c'était plus de la nostalgie qu'autre chose...

Visiblement il semblerait que la jeune femme ne connaisse pas d'autres rumeurs à propos du jardin du palais. Sans doute parce qu'elle n'était à Gloria que depuis peu donc c'était compréhensif. Dans tout les cas la jeune femme pouvait maintenant constater quel était vraiment le jardin impérial, et aurait sans doute une belle histoire à raconter si elle y tenait vraiment au passage... Il raconta ensuite la raison pour laquelle ces citronniers avaient été plantés, et la fille ne semblait pas s'extasier tant que ça. En même temps c'est vrai que ce n'était pas non plus incroyable surtout que la fait que la dragonne du régicide adore les citrons étaient connu par une grande partie de la population...

Je le pense aussi connaissant Ashy. Pour tout vous dire je l'avais rencontré personnellement il y a quelques années de cela à Aldaria quand je n'étais qu'un simple inspecteur des finances. Je regrette sincèrement qu'elle soit la dragonne du régicide à vrai dire cette petite créature d'émeraude n'est plus vraiment une amie pour moi vu la tournure des événements. Sans doute que c'est dans l'ordre des choses dois je dire même si c'est regrettable. Néanmoins je suis sûr que le régicide a du faire planter des citrons pour sa dragonne enfin je l'espère pour cette dernière.

La jeune femme se rendit bien vite compte de se maladresse. pas vraiment que le fait qu'elle ait une arme dérange en soit le Trésorier car ce dernier s'en doutait un peu, mais surtout qu'elle la sorte comme cela de façon insouciante. Bon elle ne pensait sûrement pas en mal en faisant cela, et il était claire qu'elle ne voulait aucun mal à sa personne cela il s'en était aperçu depuis un bon moment, mais il fallait quand même qu'il lui fasse remarquer cela car si jamais un jour elle tombait sur un autre personnage important il y a peu de chance que le dit personnage se montre aussi compréhensif que lui. Il lui donnait donc surtout un conseil qui lui servirait pour plus tard. Il ne lui en voulait pas vraiment de plus car si elle le lui avait demandé avant il aurait accepté qu'elle sorte son poignard pour couper le citron, mais bon il fallait qu'elle sache que devant certaines personnes le faire sans avertir auparavant était une très mauvaise idée... D'ailleurs si Crissolorio n'avait pas utilisé sa pièce des passeurs, et jugé de sa non dangerosité il ce serait sans doute méfié...

La jeune Lucie heureusement réagit de façon raisonnable, et laissa tomber son poignard à ses pieds pour laisser le garde le ramasser... La situation s'était calmée, et c'était bien, mais il fallait quand même qu'il fasse remarquer ses erreurs à Lucie. Cela lui rappelait encore l'époque où il sermonnait ses enfants. C'était bien loin tout cela maintenant. Il faudrait peut-être qu'il aille voir ses petits enfants s'il en avait l’occasion... Pour le moment il se concentra sur le moment présent, et répondit calmement à la jeune femme pour tranquilliser cette dernière.

Je sais que vous ne me vouliez aucun mal jeune femme. Croyez-moi sinon je m'en serai aperçu bien plus tôt je vous signale que je suis le genre de personne que bien des hommes voudraient voir se vider de son sang au sol donc je sais facilement reconnaître quelqu'un qui veut ma mort... Au passage vous êtes entièrement pardonnée car vous ne pensiez pas en mal, mais je tenais juste à vous faire remarquer que ce que vous veniez de faire aurait pu être mal interprété.

Néanmoins elle avait bien l'air de quelqu'un savant manier la dague rien qu'a la façon dont elle l'avait maniée pour couper le citron. néanmoins son hérisson lui-même ne s'inquiétait pas donc c'est qu'il n'y avait aucun danger. Après tout personne ne peut prendre de cours un hérisson, ou lui cacher longtemps quelque chose de toute façon car si elle avait voulu l'attaquer il s'en serait doutait...

Oui vous auriez du y penser c'est au passage ce que je vous ai fait remarqué. Sinon ce n'est pas vraiment grave car il y a eu sans doute bien plus de peur que de mal au passage... Là prochaine fois vous y penserez au moins maintenant que je vous en ai fait remarquer. Dit-il avec un grand calme.

De toute façon elle n'était pas vraiment la première à faire des maladresses de ce genre devant lui, et puis bon de toute façon ce n'était pas grave comme il l'avait auparavant, alors autant ne pas en faire toute une histoire...

Je sais que vous ne me voulez pas de mal, et je suis d'accord avec vous sur le fait que l'on n'est jamais trop prudent. je me doutait bien du fait que vous aviez une arme sur vous pour tout dire... Je vous faisais juste remarquer cela pour que vous ne fassiez pas deux fois la même erreur c'est tout... Puis il acheva calmement. Oublions cette histoire donc car je pense que c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Mon garde du corps vous rendra vôtre poignard plus tard si cela ne vous dérange pas pour évitez qu'il est trop à s'inquiéter.

Puis ensuite il continua à marcher comme si de rien n'était en disant calmement.

Je vous propose donc de continuer la visite comme si rien ne s'était passé mademoiselle. Dit-il en se dirigeant vers l'allée du jardin où se tenaient les statues des empereurs qui ont régnaient sur la royaume.

Luna ne bougea pas lorsque le garde s’approcha d’elle. Son regard était posé sur lui et elle le fixait, se demandant ce qu’il faisait et prêtant attention à tous gestes brusques qu’il ferait. Après tout, ce « jeu » se jouait à deux. Autant il se méfiait d’elle, qu’elle n’avait pas confiance en lui. Elle s’était préparée mentalement à utiliser la magie afin de s’éloigner de sa présence si besoin. Mais tout ce qu’il se contenta de faire fut de se baisser afin de prendre la lame qu’elle avait laissée tomber à ses pieds puis de retourner auprès de la personne qu’il se devait protéger.

Les mots prononcés par Crissolorio eut l’effet escompté, c’est-à-dire d’apaiser et de rassurer la jeune fille. Il était bon de l’entendre dire qu’il la croyait et qu’on pouvait oublier ce malheureux incident. Il est vrai que n’importe quel noble aurait été outré par son geste irréfléchi, mais ce n’était pas le cas du bourgeois. Il n’était pas comme les autres. Il savait faire preuve de compréhension et il faisait preuve d’ouverture d’esprit.

- Merci. Ç’aurait été dommage de finir cette journée sur cette note. Mentionna-t-elle.

Elle esquissa un sourire pour faire disparaître la tension qui planait dans l’air. Son regard suivit cependant son poignard dans la main du garde jusqu’à ce que ce dernier disparût. Elle pouvait bien s’en passer pendant un moment, surtout en sachant que ce n’était pas la seule arme qu’elle traînait sur elle. Mais elle comptait bien le récupérer à la toute fin.

- Promis? Vous me le rendrez plus tard? Demanda-t-elle gentiment au Grand Trésorier. C’est un poignard tout ce qu’il y a de plus normal. Mais il est important pour moi et j’y tiens. Expliqua-t-elle.

L’arme n’avait pas coûté très cher et le matériel le constituant n’était pas de fine qualité. Le poignard ne possédait pas la lame la plus solide non plus et cette dernière était quelque peu émoussée. L’arme avait du vécu et la jeune fille avait dû l’aiguiser à maintes reprises. Mais malgré tous ces défauts, elle tenait à le récupérer parce qu’il était important pour elle. C’était aux marchés d’Aigue-Royale que la petite se l’était procurée et en compagnie d’une amie qu’elle s’était faite là-bas : Ninna. C’était notamment avec cette arme qu’elle s’était entraînée en compagnie de la dame de compagnie de la princesse.

- Marché conclu, M’sieur Ortiz. Continuons notre belle visite! Répondit l’enfant de retour avec son air joyeux.

Ensemble, ils se dirigèrent un peu plus au Nord du jardin. Lucie posa un regard intrigué sur les statues qui avait été érigées à cet endroit parmi les fleurs. Leur visage avait été finement gravé dans la pierre et chaque détail avait été fait avec soin. Ces êtres étaient importants, de ce que déduisit la petite. Ils étaient probablement des Kohan. Toutefois, il n’y avait pas Korentin Kohan parmi eux et ne put en reconnaître aucun. Ce n’est qu’à la toute fin qu’elle remarqua qu’il y avait un écriteau doré apposé sur le bas de chaque statue avec un nom gravé dans l’or.

Le soleil s’était maintenant couché à l’horizon et avait apporté avec lui les derniers rayons du soleil. C’était déjà la nuit? Ce n’est qu’en essayant de lire les écriteaux, et n’y arrivant pas, qu’elle l’avait remarqué. Elle avait l’impression qu’un instant d’avant, c’était encore l’après-midi. L’idée de faire un peu de lumière par magie lui traversa l’esprit, mais elle se retint afin d’éviter une nouvelle frayeur au garde du Grand Trésorier.

- Qui sont tous ces gens? Demanda Luna en se retournant vers le vieil homme.

Elle lui sourit, se demandant si c’était une question qui se posait. Après tout, ils étaient des êtres importants et elle aurait dû connaitre la réponse, non? Quoiqu’elle n’était qu’une enfant vagabonde du pas-peuple qui n’avait jamais porté aucune attention à la noblesse avant… avant le Chef des Rebelles.

- Il commence à se faire tard. On devrait peut-être penser à rentrer. Demanda-t-elle à contre-coeur.

Elle aurait voulu terminer sa visite, mais il fallait être raisonnable aussi. La nuit tombait et le bourgeois était peut-être attendu ailleurs. Contrairement à elle, il avait des obligations et passer toute une nuit à l’extérieur n’était pas sensé. De plus, bien que quelques torches étaient allumées ici et là dans le jardin, il faisait plutôt sombre et observer les fleurs est plus agréable en plein jour.