L'aube était là ... Le soleil encore timide envoyait tout de même ses rayons de lumières chargés de chaleur sur la terre, réveillant ainsi tous ceux qui dormait encore. Le bleuté ne faisait pas parti de ce petit groupe. Il aimait se lever de bonne heure pour regarder l'astre apparaître à l'horizon. Rien n'était plus beau pour lui. Toutes ses couleurs l'émerveillaient et cela continuerait tant que celui-ci aurait des yeux pour admirer ce spectacle. Le rouge, l'orangé et le jaune coloraient les feuilles des arbres les rendant plus belles encore, l'eau semblable à l'or donnait mal aux yeux tant elle devenait brillante sous ses nuances. Le vent quant à lui, était présent, une légère brise par-ci par là procurait de petits frissons à ceux qui étaient matinaux et sans habits appropriés.

Cette petite promenade avait pour but d'aider le dragon à mieux se réveiller à l'aide du lever du soleil, mais aussi de se nourrir. Une fois rassasié de ce superbe spectacle, il était temps pour lui d'être rassasier de viande. Il reprit sa route et s'enfonça doucement dans la forêt. L'odeur de mousse humide lui plaisait, aussi il huma l'air en fermant les yeux, c'est alors qu'un arôme de chaleur chatouilla son odorat, il ouvrit les yeux, le regard en alerte et l'ouïe prête à capter le moindre bruit. Il y avait un animal non loin ... À pas de loup il reprit la route guider par l'odeur. Une biche peut-être ? Ou bien un tout autre animal. Quoi qu'il en soit rien en cette forêt ne pouvait se trouver plus grand et plus fort que lui, Möebius le dragon bleu.

Après quelques instants de recherche, il s'avérait que l'objet de sa quête était un beau et gros chevreuil. Malgré sa taille cet animal lui suffirait amplement. Le bleuté se tapit das l'ombre, diminua le bruit provoqué par sa respiration ainsi que celui de ses pas. Il évalua la distance d'un regard, le dragon avait largement la puissance pour sauter et atteindre sa cible. Il colla le plus possible ses ailes à son corps et bondit jusqu'à la créature, qui n'eut même pas le temps de réagir qu'elle mourut sous la puissance de la mâchoire de Möe. La chair chaude sur sa langue lui procura une sensation incomparable de bien-être. À chaque chasse il la ressentait, mais ne s'en laissait jamais, comme le lever du soleil. Il s'empressa de dévorer l'animal, ce qui lui pris plusieurs bonnes minutes, il senti comme une présence.

Il ne s'agissait pas d'un intuition, mais presque comme lorsqu'un endroit paraît familier. Cette présence lui était familière, il ne tarda pas à en devenir l'origine. Il arrêta son repas quelques secondes pour fermer les yeux, une petite lumière était là. À peine arrivée la voilà qui part. La venue de cette petite lumière ne signifiait qu'une seule chose. Möebius reporta son attention sur son repas quand une voix vint l'interrompre une nouvelle fois.

Sans terminer de manger, le dragon fit demi-tour et s'envola jusqu'à la chaumière de son lié. Décoller entre les branches des arbres étaient devenu chose courante pour lui, mais il lui restait tout de même beaucoup de choses à apprendre avant d'être totalement à l'aise. Mais il n'y avait pas beaucoup d'obstacles pour le dragon pour le moment : pas de vent violent ou de pluie torrentielle. Il ne mit que peu de temps à rejoindre son lié.

Elrond l'attendait, il semblait avoir meilleure mine que lors de leur petite ballade en forêt. En y repensant Möebius y passait beaucoup de temps. Mais n'est-ce pas chez lui d'une certaine façon ? Il atterrit sans grande douceur, du moins pas assez pour que sa tête ne cogne la tête à l'impact. Il la secoua pour reprendre ses idées, puis se tourna vers son lié. Il n'attendit pas que celui-ci prononce la moindre parole qu'il approcha son museau pour le plonger dans les cheveux de son dragonnier. C'était une de ces choses qui impressionnaient le dragon, les cheveux des elfes, dans le cas de son partenaire, il s'agissait plus d'une crinière d'or. Non Möebius n'est pas cupide et attiré par les objets de valeur, mais cette couleur lui rappelait celle du soleil levant de tout à l'heure.

Le bleuté lova son esprit contre celui de son ami et lui intima, toujours le museau dans ses cheveux.

Son état ne semblait pas avoir évolué, du moins pas en pire. Heureusement d'ailleurs, le voir souffrir le rendait malade, c'était surtout cette impuissance qui le rongeait. Que faire quand un elfe se tort de douleur à cause d'une malédiction ? À part prier qu'il se rétablisse, il n'y avait pas de réelle solution, peut-être cette potion ... Néanmoins, le moment était mal choisi pour penser à cela, Elrond était là devant lui, il avait quelque à lui demander, alors Möebius arrêta de penser et attendit la réponse de son cavalier.

Dit le sylvain avec un sourire radieux sur les lèvres, cela faisait longtemps qu'il n'en avait pas vu un vrai. Bien sûr qu'Elrond souriait, lors de leur dernière balade oui, mais il s'agissait d'un sourire faux, pour apaiser les inquiétudes de son dragon. Celui-ci était différent, le bleuté sentait que son lié allait mieux, quelques secondes plutôt il pensait que la malédiction n'avait pas évolué. Désormais il savait ce qu'il en était : l'Amarië allait pour ainsi dire beaucoup mieux. Leur petite promenade avait fait réalisé à quel point une malédiction achève même les plus braves. Le pire avait été de ne rien pouvoir faire pour lui. Mais finalement prendre l'air ne lui avait fait que du bien.

Le dragon pouvait enfin fermer les yeux et penser à autre chose que de la souffrance. Malgré ses quelques tonnes, Möe se sentait plus léger, voir souffrir des inconnus, il savait à quoi cela ressemblait, mais voir souffrir son lié, il n'était pas prêt et ne le serait jamais assez. Après tout il ressentait sa douleur bien plus qu'il n'y paraissait, beaucoup avait du mal à comprendre ce lien, qui était plus qu'affectif. Mais peu lui importait qu'il obtienne l'approbation, des autres bipèdes, sur ses dires ou pas. Il était sur et certain de ce qu'il ressentait à travers son compagnon. Maintenant qu'Elrond se sentait mieux, Möebius aussi.

Piqué par la curiosité, le dragon fixa intensément son compagnon pour savoir ce qu'il en était. Mis à part une promenade dans les bois ou une chasse, le bleuté ne possédait que peu d'idées. L'elfe à la crinière d'or se recula pour désigner ce qui semblait être une selle en cuir. Il l'observa calmement, laissant son odeur parvenir jusqu'à ses narines. Il inspira tranquillement en fermant les yeux, sa propre odeur se trouvait collé au cuir, elle lui appartenait ? C'est alors qu'une vision vînt troublée sa réflexion, Elrond et lui, volant fièrement à travers les cieux.

Lorsqu'il ré-ouvrit les yeux, tout lui semblait plus lumineux ... Les arômes des fleurs et des diverses plantes plus distinctes. Le son produit par les animaux alentours, était plus clair à son ouïe. Non il ne venait pas d'entrer au paradis, juste que cette hallucination lui avait remémoré ses capacités d'antan, ce maudit sortilège avait même réussi à le faire douter sur ses propres forces ! Quoi de plus frustrant pour un dragon quasi-adulte que de ne plus se souvenir s'il est capable de combattre ou tout simplement de voler ! Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il venait de se passer dans son esprit. Un souvenir perdu ? Oui, il s'agissait de la seule explication plausible.

Le bleuté regarda son partenaire, il commençait à recouvrer la mémoire alors ? De la joie, de l'incompréhension se mêlait en lui. Mais cela ne le déstabilisa pas pour autant. Au contraire il était même fier de lui. Son ami Ian avait eu raison depuis le début, qu'un jour la malédiction s'achèverait.

Un sourire malin décorait le visage de son lié

Le dragon prit ceci comme un défi, bien sûr qu'il en était capable ! Mais cette question avait provoqué une pointe d'agacement, mais cela pimenterait le jeu. Du moins Möebius préférait le prendre ainsi, plutôt que de se vexer et de faire la remarque à son cavalier. De la tension ... Il n'en ressortirait que de la tension entre les deux liés.

Comme réponse, le dragon s'allongea sur le ventre pour présenter son dos. Il attendit en silence que son lié la pose et durant ce court instant, le bleuté réfléchissait aux éventuelles acrobaties qu'il pourrait faire une fois son cavalier en selle. Juste pour lui montrer les progrès qu'il avait fait ces derniers temps. Les deux compagnons pourraient aussi sceller définitivement leur lien, endommagé par l'esprit du Néant.

Avoir provoquer Möebius n'était qu'une simple plaisanterie, le bleuté le savait, mais cela n'avait pas empêché au dragon d'imaginer plusieurs acrobaties pour "punir" cette petite mise au défi. Pourtant, au fond de lui l'écailleux en était heureux, cela signifiait qu'il serait capable de les supporter et donc qu'il allait beaucoup mieux physiquement. Toutefois, les figures les plus périlleuses attendraient quelques temps encore. Mais cela ne faisait rien, voler avec son lié comme s'il s'agissait de la première fois, rendait Möe encore plus excitait qu'un enfant la veille de son anniversaire. Le gamin n'attendait qu'une seule chose avec impatience : les cadeaux. Et bien le dragon se sentait dans le même état d'esprit. Impatient de recevoir son cadeau : un envol avec son dragonnier.

Depuis son amnésie, il n'avait imaginé que peu de fois la sensation qu'il pourrait éprouver avec quelqu'un sur le dos. Le sylvain serait-il lourd ? Ou au contraire léger comme une plume ? À l'aise ? Ou totalement pétrifié ? Tant de questions qui ne faisaient qu'accroître son impatience. Sa soif de liberté se mêla à cette impatience, désormais le bleuté n'était plus qu'une grosse boule de nerfs bleue et blanche prête à décoller dès le signal de son lié donné.

Le dragonnier se tourna pour venir prendre la selle et venir l'apposer avec beaucoup de délicatesse sur son dos, Möe fut surpris du poids de son harnachement, comment se pouvait-il qu'une selle en cuir de cette taille soit si légère ? Il n'eut pas le temps de se poser davantage de question qu'une aura, douce et chaleureuse lui caressait le dos. Ainsi dont c'était la magie qui faisait de la selle ce qu'elle était. Le dragon ferma les yeux pour savourer quelques instants cette sensation des plus étrange comme des plus agréables. Une vague de nostalgie l'envahie une nouvelle fois, aucun souvenir ne vînt troubler ses pensées, mais plutôt une impression de déjà vu. Oui autrefois il avait aimé cette selle, il l'aimait de nouveau aujourd'hui. Si seulement le dragon pouvait se voir tout entier avec cet harnachement, il aurait fier allure ! Le dragon jeta un bref coup d'oeil à son dos. Oh que oui elle lui plaisait cette selle !

Tandis que Möebius admirait sa selle, son lié, lui demanda de se lever, ce qu'il fit, afin d'ajuster les sangles. L'application qu'avait montré le sylvain en posant la selle, était toujours présente lorsqu'il se saisit des sangles pour les serrer. Le dragon se senti amusé de la situation : l'elfe à la crinière d'or semblait comparé son dragon à une petite allumette, mais ça devrait être à Möe d'être aussi doux avec Elrond, pas l'inverse, néanmoins cela ne le dérangeait pas le moins du monde, au contraire.

Une fois les sangles correctement mise, ni trop serrées ni trop détendues, Elrond vînt se mettre devant son dragon.

Comment pouvait-il savoir si cela avait changé ? Lui qui ne possédait plus de souvenirs ? Plus de souvenirs, mais les sensations lui étaient familières, au fond de lui-même il sentait que c'était mis correctement, comme autrefois. Le dragon fixa son cavalier dans les yeux sans faillir, il était tout simplement fier que ce soit lui et non un autre. C'était la seule chose à laquelle il pensait tandis que son lié s'empressait de le seller.

La main de son ami se posa sur son museau, sortant le dragon de ses éloges mentales de son partenaire, puis elle fut remplacée par le front de celui-ci. Le dragon senti calmement l'odeur qui se dégageait de ses cheveux dorés, un arôme sur lequel il n'arrivait pas à poser de nom mais qui lui plaisait, qui l'apaisait. Le Möebius pratiquement adulte maintenant imaginait le petit Möe sauter sur les genoux de son dragonnier pour se rassurer de l'orage, puis espérant que cet abominable bruit cesse il plongea la tête dans les cheveux de son lié. Peut-être que se souvenir n'avait jamais été, mais qu'importe.

L'écailleux regarda son lié se reculer tout en lui caressant le museau, une fois prêt de la selle, il se hissa sur son dos. Möe redressa fièrement la tête, un dragon qui savait voler seul cela était normal, mais un dragon qui savait voler avec son dragonnier procurait de l'admiration pour toutes les personnes témoins du spectacle. Oui il en fallait du culot pour oser grimper sur une masse de muscles et d'écailles et d'aller toucher les nuages. Mais au dragon il fallait un certain niveau en vol, non pas qu'Elrond pesait une tonne, mais il s'agissait tout de même d'un poids et il fallait réussir à voler avec. Cet instant marquerait d'un signe particulier ce jour si Möe réussissait cette étape. Son lié avait confiance en lui, il tacherait de ne pas le décevoir.

Le bleuté ferma les yeux en se concentra sur l'aura de son lié, de la peur ... Une simple pointe de peur, mais elle était tout de même là. Cela faisait longtemps, peut-être trop longtemps. Mais c'était ainsi et ni l'un ni l'autre ne pouvait changer cela. Möebius lova son esprit contre celui de son cavalier pour le rassurer. Lui assurer que rien ne pouvait lui arriver.

Le dragon se leva sur ses quatre membres lentement, pour qu'Elrond s'habitue à la sensation de mouvement avec la selle. Quant à Möe ce qui devrait être un poids sur son dos n'était qu'une impression. Elrond était peut-être rendu léger par la magie imprégnée dans le cuir. Ou lui-même était réellement léger. Que ce soit l'un ou l'autre Elrond était vraiment très léger.

Le dragon déploya ses ailes en levant la tête vers le ciel. D'ici quelques secondes, cette étendue bleue serait à eux et c'est les yeux rempli d'étoiles que le dragon ramena son poids sur ses membres arrières et sa queue et d'un puissant battement d'ailes se retrouva au-dessus des arbres.

La forêt elfique était tout simplement sublime depuis les airs, voilà pourquoi le bleuté passait son temps dans le ciel, à observer le mouvement des hommes et des animaux, tout ceci lui donnait l'impression d'être le plus puissant. Cette rêverie ne durait que l'espace d'un temps mais c'était bien assez pour remonter le moral du dragon ou juste lui permettre de se défouler. Sa technique étant loin d'être parfaite il lui fallait la perfectionner. C'était son devoir de jeune écailleux, que demander de plus que de s'entraîner en ayant la vue sur de somptueux paysages. Ainsi Elrond comprendrait pourquoi son lié n'était que très peu présent.

Mais rester juste au-dessus de la forêt ne dérangeait pas le bleuté, mais il aimait l'attitude. C'est pourquoi il fit des battements d'ailes plus secs et rapides que les précédents pour monter encore et toujours plus haut. L'air devint légèrement plus frais et les nuages étaient déjà un peu plus près. Mais cette ascension ne semblait pas être du goût de son cavalier. Malgré l'épaisseur du cuir, Möe sentait que son lié s'était crispé. La fin de son ascension arrivait au moment opportun, le dragon se stabilisa profitant d'une brise légère pour planer. Apparemment son ami était solidement accroché à la selle et semblait faire un combat contre lui-même. C'était vrai les bipèdes étaient peut-être réellement destiné à ne rester que sur terre.

Décidément cet elfe aimait les défis, mais le dragon hésitait, après tout si l'écailleux jouait le jeu, il craignait que son lié ne tienne pas en selle et tombe. En tant que dragon son devoir était de le servir et surtout de lui éviter d'éventuelles blessures ou la mort. Pour le moment il préféra s'abstenir et planer tranquillement au-dessous des nuages.

Néanmoins, le vertige ne faisait plus grand effet sur son cavalier, enfin apparemment, Möe sentait toujours la main de son dragonnier cramponné à la selle, décidément le vertige était une maladie bien étrange. Mais comment pouvait-il le comprendre lui ? Lui qui était fait pour voler, passer au travers des nuages et combattre ainsi dans les airs. Malgré que la méfiance soit toujours présente dans son coeur cela n'empêcha pas son lié de lever un bras vers les nuages comme pour les toucher. Finalement, peut-être qu'un petit défi pourrait se faire. Que de contradictions dans son esprit ! Sa soif et son désir de figures aériennes n'avaient pas réussi à prendre le dessus sur la méfiance et la sur-protection qu'il accordait à son cavalier. Mais cette envie de toujours protéger lui servirait à l'avenir, au fond de lui-même il le savait.

Le dragon se décida enfin à ne plus se laisser malmener par son côté protecteur. Möebius ferma les yeux en repliant ses ailes, se laissant ainsi lourdement tomber vers le sol. Plus les secondes passaient plus le dragon prenait de la vitesse qui le rapprochait de plus en plus rapidement vers un impact qui serait sans doute mortel pour tous les deux. L'écailleux réussi à rouvrir les yeux avec beaucoup de difficultés à cause de sa vitesse de chute. Il aurait parié qu'Elrond faisait du mieux qu'il pouvait pour rester accrocher à la selle. Il y aurait surement des traces d'ongles dans le cuir du pommeau. Cela amusa quelques instants le dragon qui voyait la terre se rapprocher de plus en plus d'eux, mais il attendit encore et encore. Suffisamment du moins pour faire peur à son cavalier. Et ça n'est que quelques mètres avant de toucher terre que le dragon ouvrit ses ailes se laissant planer à quelques centimètres du sol. S'il le voulait il pourrait tendre un de ses doigts écailleux pour venir frôler l'herbe verte

Möe prit appui sur ses membres pour remonter vers les nuages et cette fois il ne s'arrêterait pas en si bon chemin ! Il battit des ailes, aussi fort et aussi vite qu'il le pouvait pour atteindre ces fameuses boules blanches flottantes. Cette chute avait procuré une sensation de chaleur au dragon étant donné qu'en altitude il ne faisait pas une température des plus agréables. Mais l'épaisseur de ses écailles lui permettraient de tenir quelques temps avant de vraiment avoir froid. Il espérait qu'Elrond tiendrait lui aussi.

Un nuage isolé se présenta aux liés, Möebius ne se contenta pas de passer à côté, mais le traversa en fermant les yeux. C'était étrange et amusant, la matière était tellement légère et tellement fine que le dragon ne ressentait qu'une impression de fraîcheur au moment où il avait traversé cette boule blanche. Vite il voulait renouveler l'expérience et vola jusqu'à un autre pour le traverser encore une fois. S'il y avait des hommes à terre ils devaient certainement être amusé du spectacle : un dragonnier un peu timide sur une grosse boule écailleuse bleue se comportant comme un bébé découvrant le monde.

Il se sentait bien, libre ... Libre de faire tout ce dont il avait envie, se laisser porter par les courants d'air chaud ou se laisser tomber encore une fois. Quand il volait le bleuté se sentait capable de tout, surtout avec son lié sur son dos. C'était comme avoir une petite voix bienveillante, prête à tout pour sauver la personne qui lui était chère. Möe avait cette chance incomparable d'avoir un ami, un lié, un cavalier, et ce, jusqu'à la fin de ses jours. C'était pourquoi il n'avait pas hésité une seule seconde pour plonger dans le vide. Pour partager du mieux possible, cette sensation de liberté, cette puissance cachée au fond de lui-même. Il voulait tout révéler. Ses diverses tentatives pour devenir meilleur, ses échecs dont il a appris bien des choses, et toutes les autres dont il n'avait même pas encore conscience, que cette petite voix lui révèlerait très prochainement. Pour lui, ce vol mettait au clair cette relation jadis perdue, tout cela par un mauvais coup du sort. Et bien à présent le bleuté se sentait fier de lui. Fier d'avoir vaincu ses vieilles angoisses qui l'empêchaient de dormir, parfois. De pouvoir s'élever dans le ciel et de renouer ce lien si précieux qu'au final, l'écailleux en avait toujours garder quelque chose. Pas un souvenir, c'était trop précis et évident. Plus une sensation de familiarité. C'était cela qui lui avait tant manqué et qu'il venait de retrouver.

Sautant, voletant, plongeant à travers les nuages comme un poisson dans l'eau, il voulait que cet instant dure éternellement, il s'avait bien que ceci n'était pa possible, mais le faire durer le plus longtemps, ça, il en était capable. Il voulait montrer à celui qui l'avait élevé et aimé ce qu'il pût faire à présent. Presque au point de faire regretter à Elrond de lui avait lancer ce petit défi. Bien sur dans une relation, le piment redonne de l'éclat aux sentiments, dans le cas de Möebius, il ne faisait qu'envenimer les événements, mais dans le bon sens du terme.

Le dragon tendit son esprit à celui de son dragonnier, pour lui faire part de tous ses doutes depuis si longtemps, de cet instant qu'il avait souhaité bien plus fort que toute autre chose et du fait que les souvenirs n'étaient pas encore remontés, mais que les sensations étaient bien là, qu'il s'y accrochait de toutes ses forces pour ne plus jamais les oublier. Qu'il était heureux d'être avec lui dans ce ciel magnifique ... Mais surtout profondément navré de toutes ses peines qu'il avait bien pu lui causer. Le dragon stabilisa son vol afin de tourner la tête vers son cavalier, montrer dans son regard à quel point il regrettait. L'écailleux savait pertinemment que ce n'était pas de sa faute. Pourtant, s'il avait fait plus d'efforts, peut-être que ses souvenirs seraient déjà revenus ? Ce qui était fait ne pouvait être changé, prédire ce qui aurait pu se passer était infaisable, néanmoins, cela n'empêchait pas le bleuté de se confondre en excuses toutes plus sincères les une que les autres. Il allait à présent tout faire pour satisfaire son dragonnier. À commencer par se perfectionner en vol. D'un air malicieux, il tourna la tête vers quelques nuages, les observa puis imagina un slalom avec ses quelques moutons célestes. Pourquoi ne pas tenter le coup ? Pensa-t-il en serrant les serres.

Le dragon avait encore les yeux fixés sur ces étranges nuages qui avaient l'air parfait pour un petit entraînement. Si seulement cela avait été possible, Möe aurait aimé avoir un maitre dragon, ou même un maitre dragonnier pour lui apprendre les secrets du métier. De progresser plus vite et peut-être d'éviter certaines erreurs assez stupides, oui cela serait une superbe idée, il ne communiqua pas autant sa pensée à son cavalier, pas la peine de le vexer n'en insinuant pas inadvertance qu'il n'était pas un bon dragonnier, ça n'était vraiment pas le but. Möe avait hâte de se souvenir, certaines étapes de son entraînement lui reviendraient et ainsi, il pourrait reprendre là ou il, c'était arrêter.

Möebius sentit que les tensions présentes sur la selle s'estompèrent, ainsi, il arrivait à se détendre malgré le mauvais tour qu'il lui avait joué ? Oui, cela l'avait beaucoup amusé de plonger dans le vide et de ne se rattraper qu'à la dernière seconde. Il avait bien senti les doutes de son dragonnier, qu'avec la vitesse, leur poids, l'impact aurait été d'une violence inouïe. Même s'il ne l'admettait peut-être jamais, Elrond avait eu un peu peur, sa monture l'avait sentit et sa monture était maligne. Möe souhaitait bien recommencer encore une fois, mais visiblement Elrond avait d'autres projets en tête.

Le dragonnier entoura son esprit autour de celui de l'écailleux pour le rassurer, le dragon ferma les yeux en se laissant volontiers faire. Être très impressionnant et fort comme les dragons ne signifiait pas qu'ils ne pouvaient pas avoir de craintes. Möe se demandait donc comment les dragons sauvages faisaient. Certainement qu'ils faisaient comme il pouvait, oui surement. Elrond caressa les écailles à la naissance du cou de Möe, la caresse était légère, mais le dragon parvenait à la sentir malgré l'épaisseur de sa carapace bleutée et blanche, il espérait ne pas être trop froid surtout afin de ne pas causer de tort à son cavalier.

Le dragon ne comprit pas l'insinuation que son cavalier voulait faire, qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? Il obéit néanmoins à ses recommandations, il fit en sorte que son vol soit le plus fluide et stable possible. Soudain, il sentit qu'il manquait quelques sur les côtés de la selle, que le poids de son cavalier n'était situé que sur le siège. Il jeta un bref coup d'œil et aperçut qu'Elrond n'était plus attaché et qu'à présent, il se tenait debout sur la selle. Möebius ouvrit la gueule en découvrant ses crocs pour manifester son mécontentement, pourtant, il ne pouvait rien faire, au moindre mouvement brusque Elrond chutait et au vu de l'altitude où ils se trouvaient, il n'y survivrait pas. Il fallait réellement être inconscient !? Le bleuté grogna discrètement, parfois son bipède n'était vraiment pas logique. Qu'est-ce qu'il y avait d'amusant à se suspendre au-dessus du vide et de laisser l'autre décider de la vie ou de la mort ? Absolument rien !

Cela dit, son dragonnier semblait ne pas se préoccuper de l'humeur de sa monture, à la bonne heure. Très vite cette humeur lui vaudrait une bonne frayeur, une fois au sol ce sylvain gringalet allait en entendre parler de cette humeur. L'elfe continua son chemin vers la croupe de Möebius, le dragon finit par ignorer son dragonnier, cette fois s'en était de trop, pas la peine de croiser son regard enjouer tandis que son dragon, se faisait un sang d'encre pour lui, mais qu'en même temps, il était rongé par la colère et l'insouciance envahissante de son lié. Il n'avait nullement l'intention de l'encourager dans quoi que ce soit. Pour le moment Elrond n'était plus qu'un elfe inconscient sur son dos qu'il allait en voir de toutes les couleurs une fois au sol.

Visiblement son dragonnier avait fini par comprendre le message, la colère du bleuté avait cessé de croître, mais elle n'avait pas disparue pour autant. Il avait bien l'intention de lui en faire voir des vertes et des pas mûres, histoire que ce genre d'idées ne se reproduisent plus à l'avenir. Elrond, quitta lentement sa croupe pour se diriger lentement vers la selle, du moins c'est ce que pensait Möebius, le sylvain continua d'avancer pour venir s'allonger à l'avant de le harnachement pour câliner le dragon. Le reptile géant continua d'ignorer son cavalier, tel était sa punition pour avoir osé tenter une chose aussi stupide et irréfléchi et de s'en être amusé.

Bien sûr que si, il lui avait fait peur, le lien qui les unissait permettait à Elrond de le savoir, néanmoins, Möebius tentait de lui dissimuler ses émotions, cela ne servait à rien de lui permettre de les lire et d'en rire. Le dragon ne ferait que s'énerver davantage et ne plus contrôler vraiment ses pensées et ses gestes vis-à-vis de son dragonnier.

Et puis qui sait, sous l'effet de la colère peut-être que le dragon aurait fait croire à son lié qu'il ne le rattraperait peut-être pas, une petite vengeance ...

Möebius en voulait plus, malgré une pointe négative dans cette escale, le dragon avait trouvé très plaisant de savoir qu'il était capable de porter son dragonnier, de voler sans le moindre soucis avec lui. Le bleuté espérait que cela se renouvellerait à l'avenir, il fallait tout simplement y croire. Cette petite pensée calma légèrement la colère du dragon, mais pas assez. Un seul mot provoqua l'éclatement chez le dragon " rouillé ". Vexé il ne tarda pas de réagir.

Möebius piqua en flèche vers la terre ferme, il ne pensait plus à rien, ce silence lui permettrait peut-être d'empêcher Elrond de tout savoir sur ses intentions le concernant. La terre se rapprochait de plus en plus vite. Afin de ne pas avoir trop mal aux articulations à l'atterrissage, le dragon plana quelques instants puis s'abattit en trombe sur le sol. La gueule ouverte, sifflant de colère il désarçonna son cavalier. Il insista longuement en espérant que les attaches de la selle se déferaient. Möebius continua son manège encore plusieurs minutes, c'était la colère qui le poussait à agir ainsi, de la colère contre son cavalier et lié. Il venait tout juste de se retrouver que son ami se mettait tout de suite à jouer avec le feu, jamais Möebius ne pourrait accepter sans réagir. Il lui avait fallu si longtemps pour sentir ce lien qu'il y avait entre eux ...

Au bout de quelques instants les efforts du bleuté payèrent enfin, le dragon ressentit de l'amusement à voir son cavalier roulé dans la poussière, mais aussi un sentiment de satisfaction, comme lorsqu'un objectif tant voulu finissait par être conquis. Non pas que désarçonner Elrond avait été une tâche des plus compliqué, mais tout de même vu que ses attaches étaient assez solides. Heureusement d'ailleurs ! Voler vainement vers son cavalier alors que celui-ci c'était décroché de la selle et ce en plein vol, très peu pour l'écailleux, même s'il appréciait les défis. Le défi de mettre à terre Elrond était fait, grâce à cela, Möebius sentit sa colère se dissipé peu à peu. Le dragon bleu se calma totalement uniquement lorsqu'il vit son cavalier terminer sa chute dans un buisson. L'amusement déjà présent se transforma bien vite en moquerie. Qu'à cela ne tienne ! Pensa le dragon en tirant la langue vers son lié. La prochaine fois il saura à quoi s'attendre ajouta-t-il toujours pour lui même. C'est alors que le concerné plein de terre prit la parole

À ces mots le dragon accentua davantage ses moues pour exprimer sa satisfaction de le voir lui, Elrond son dragonnier ainsi. Pour son honneur heureusement que personne n'avait assister à la scène, autrement les sylvains auraient sans aucun doute taquiner l'elfe à la crinière d'or concernant cet incicent, pour le plus grand plaisir du dragon une nouvelle fois ! Möe se surprit lui-même, jamais il n'aurait pensé être aussi joueur et taquin ... Comme quoi les pertes de souvenirs apportaient quelque chose de bénéfique, du moins le bleuté préférait le voir de cette façon.

Ce petit écart de comportement causa du tort à Elrond, celui-ci inspectait ses affaires, jusqu'à ce que le dragon sent une pointe d'agacement chez son compagnon, visiblement cette séance acrobatique n'avait pas été bénéfique pour les vêtements de son lié. Tant pis songea le bleuté toujours amusé.

Au moins Möebius n'avait pas fait tout cela pour rien, le dragonnier avait compris la ou il voulait en venir. L'amusement et la taquinerie furent remplacées par du calme et de l'attention. Prêt à entendre les sermons de son cavalier, fut surpris lorsque celui-ci posa ses deux mains sur la tête du dragon pour la secouer autant qu'il le pouvait avec ses maigres forces, maigres forces que le dragonnier employa suffisamment faisant bouger, comme le serait un petit arbre : sans être trop brusque, la tête de son lié. Möebius ne fit rien et attendit que son lié prenne la parole.

Le bleuté fit la grimace, certes Elrond avait compris pourquoi son dragon avait fait cela, mais Möebius se rendit compte que son dragonnier n'avait pas totalement saisi la vraie raison de son geste.

Néanmois, le sylvain était fier de sa plaisanterie car il affichait un large sourire, puis il posa son front contre le museau du bleuté. Le dragon se laissa faire, il ferma même les yeux pour mieux profiter de cet instant de tendresse.

Möe finit par ré-ouvrir son esprit à son lié, il se lova même contre le sien pour communiquer ses pensées.

Termina-t-il en se reculant d'un pas, le bleuté inspira profondément puis souffla aussi fort qu'il le pu sur le visage de son lié, faisant voleter ses cheveux. Fier de lui il continua sur cette voie en attrapant le pantalon d'Elrond et se mit à tirer dessus. Puisque celui-ci le trouvait trop sérieux, il le trouverait beaucoup trop taquin, Möe avait hâte de voir la réaction de son cavalier lorsqu'il l'embêterait.

(hrpg : le tirage de futal entre en piste )

Le petit jeu de faire voleté les cheveux de son cavalier avait visiblement plus à celui-ci au vu de son petit rire, ce qui plut a Möe, mais le jeu que préférait le dragon restait de lui tirer le pantalon, ce que son lié apprécia beaucoup moins, ce qu'il cherchait finalement, c'était sa petite vengeance !

Trop content de lui il insista encore un peu, le vêtement victime de cette agression semblait descendre de plus en plus bas arrivant au dessous des fesses de son propriétaire, néanmoins, le sylvain peu satisfait de cette action leva un bras vers le ciel, le dragon ne compris pas tout de suite où il voulait en venir, mais lorsqu'il vît sortir de terre de belle branche de lierre il se recula en lâchant prise. La plante aida son invocateur à se rhabiller, malgré que ce petit moment de plaisanterie n'ai été que trop court le dragon était très fier de son action. Il leva gonfla le poitrail, tourna la tête de façon à regarder son cavalier de trois quarts puis siffla en guise de provocation, comme pour lui indiquer " j'ai tout de même réussit ". Un petit bout de cuir était encore entre ses lèvres écailleuses, Möe le cracha une fois qu'il eut finit de prendre la pose.

Oh que oui il était content de lui ! Et heureux d'être un sale dragon ! Mais il était loin d'être petit. Elrond fonça sur lui pour tenter de le faire tomber, amusé il commença à s'écrouler sur lui-même, mais finalement il se rattrapa quand il vit son dragonnier à bout de souffle. Apparemment la malédiction n'avait pas totalement disparu, trop rempli de joie l'écailleux ne voulait certainement pas terminé cet instant de jeu par de la souffrance pour son ami, il se releva pour s'avancer vers Elrond et le lécha de la tête aux pieds avec sa longue langue fourchue, puisqu'il avait abîmé son pantalon autant détériorer le reste pensa-t-il amusé.