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Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE

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MessageSujet: Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Icon_minitimeMar 29 Juil 2014 - 17:22



--- 10 Mars ---

Cela faisait plusieurs jours qu’il chevauchait, ayant quitté Althaïa peu après sa discussion avec son fils, finalement décidé dans son action. Il ne trahissait pas la rébellion au sens où il estimait bien davantage Korentin après ce que celui-ci lui avait montré de l’homme sous la couronne. Il estimait les combattants courageux de la rébellion et en était presque venu à apprécier certains sudistes, comme les Lyssiens. Non, il soutenait encore l’action de la rébellion face à Fabius… en revanche il ne soutenait pas l’alliance et la trahison dont il avait été la victime restait telle une plaie béante et purulente. Il aurait pu pardonner beaucoup, et il aurait pu consentir à mettre beaucoup de côté pour une preuve que les autres n’auraient alors pas réitérer les insultes et les agressions passées. Ça, c’était justement la rébellion qui l’avait convaincu de le faire. Mais là c’était de trop, c’était au-delà du supportable et plus encore après des mois à subir… ça. Mais cela faisait déjà plusieurs semaines qu’il se disait ça et il passait à présent à l’étape suivante. Plus de lamentations, mais des actions ! Et il ne se trouvait pas là tout seul à vrai dire. S’il avait laissé l’armée du nord derrière lui, entre les mains d’Enthelm, les gardes loups avaient décidés de le suivre qu’il le veuille ou non… et il ne les avait pas renvoyé. Ils étaient tous sa famille, des individus ayant le sang des Svenn dans leurs veines, ayant été formés par les siens, pour les siens, une garde d’honneur, une garde d’élite, fanatisée, qui accompagnait le seigneur de l’hiver où qu’il aille et qui n’avait peur de rien. Eux l’accompagneraient. Ils savaient déjà après tout. Ils savaient tout ce que lui savait à l’exception d’une seule chose. Et ça lui allait parfaitement. Ils s’étaient mis en route et iraient jusqu’au bout…

Mais ils n’avaient pas pu rater les évènements de cette journée en particulier. Au cours de la nuit, la terre avait tremblée plusieurs fois et des secousses advenaient encore de temps en temps ; le vent était particulièrement fort, et la chaleur une fois le soleil levée, était si accablante qu’il avait fallu faire un arrêt en catastrophe à l’ombre d’une forêt. Aucun d’eux ne supportait vraiment la chaleur mais cette canicule allait avoir leur peau si ils ne faisaient rien… c’était tout simplement invivable pour des hommes habitués à la rigueur des climats montagneux. Et puis il y avait eu l’incident des totems, lorsqu’ils s’étaient rendu compte que plusieurs d’entre eux, loups ayant des enfants, ne réapparaissaient toujours pas, même après plusieurs heures de journée. Puisque les totems étaient une magie à part et qu’ils n’en savaient pas assez pour véritablement comprendre ce qui leur arrivait, ils en étaient malheureusement réduit aux suppositions. Havard lui-même commençait cependant à s’agacer de cette situation incompréhensible et l’attaque de plusieurs animaux avait finis par le persuader de bouger malgré la chaleur. Toujours invisible donc et tant bien que mal, en essayant d’alléger le poids de la chaleur, ils avaient repris leur route. Il fallait évidemment quelques haltes de temps en temps mais il refusait de s’arrêter plus d’une poignée de minutes, quelque chose le persuadant d’avancer plus à l’ouest encore. Jusqu’où exactement ? Aucune idée mais ça n’importe pas, il avait d’autres soucis en tête. Des soucis qui s’envolèrent subitement aux environs de trois heures après le lever du soleil.

Ce fut d’abord un rugissement, puis une ombre éclipsant un instant le ciel cruellement dépourvu de nuage avant que la gigantesque forme ne leur soit pleinement visible, prise de spasmes et semblant en difficultés. Il n’intervint pas, arrêtant un instant sa monture devant le spectacle qui se jouait sous leurs yeux ébahis. Une chasse au dragon Alayienne… Fallait-il intervenir ? N’importe quel rebelle l’aurait fait, très certainement. Et cependant… ces créatures se disaient maîtres des cieux, au-dessus de tout. Pourquoi donc auraient-ils eu besoin de l’aide d’une pauvre petite bande d’humains alors ? Non, il pouvait très bien se débrouiller seul, de par sa taille il était en plus évident que ce n’était pas un jeune. Et puis qu’aurait-il pu faire dans l’hypothèse où il serait intervenu, hein ? Il huma l’air, les odeurs intenses lui agressant presque le nez tellement elles étaient fortes. Il était là. Il l’avait senti d’assez près pour reconnaître cette odeur-ci n’importe où… Talonnant sa monture, il devança ses hommes et approcha à toute allure du groupe en armures sombres si visible dans la plaine. Derrière lui, sa garde suivait sans attendre, n’ayant pas besoin de poser de questions pour obéir. Et ils ne s’arrêtèrent qu’en arrivant sur les chasseurs, au moment où le dragon sembla le plus mal en point…


Dernière édition par Havard Svenn le Sam 6 Sep 2014 - 20:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Icon_minitimeSam 9 Aoû 2014 - 15:47

La bête était énorme, tout simplement. De mémoire d'alayien, on n'avait pu contempler plus gros dragon qu'à l'occasion de la bataille des bois sombres, lorsqu'une monstruosité dont les proportions dépassaient les limites de l'entendement avait été bien près de tomber sous leurs armes de siège. Des milliers d'hommes avaient sacrifié leurs vies dans ce seul but, et s'il n'y avait eu le brusque affaiblissement de Néant, il n'y avait aucun doute que la matriarche écailleuse aurait vu la fin de son histoire ce jour là. Toutefois, il n'en avait pas été ainsi, bien malheureusement, mais quelques huit mois plus tard, l'armée sombre tenait finalement l'occasion de prendre sa revanche sur ces créatures honnies entre toutes. Car en ce chaud matin du dix mars de l'an deux d'obsidienne, devant l'impassible regard d'un général alayien solidement campé sur son destrier, un colossal monstre d'écailles livrait son dernier combat. Des régiments entiers se voyaient noyés sous les torrents de flammes que déversait la bête, ou simplement broyés sous ses énormes pattes. Mais pour chaque homme tombé, deux venaient le remplacer et montaient à l'assaut du monstre qui ployait lentement mais sûrement sous le nombre de ses assaillants. Cette traque avait été organisée quelques jours plus tôt, sous la propre autorité d'Aldakin et en totale contradiction avec l'autorité du souverain Kohan, peu après que celui qu'on appelait le Prêcheur fut dépossédé de la pièce de Feu par un voyageur dont l'intervention aurait de considérables retombées. L'homme, ou plutôt devrait-on le qualifier d''individu car il ne s'agissait certainement pas d'un humain, s'était présenté à lui comme un loup lâché parmi les brebis. Grand bien lui fasse, il apprendrait bientôt que les brebis en question n'étaient certainement de celles qu'il pouvait penser.

Un nouveau rugissement vint faire trembler l'air du champs de bataille, et bientôt le dragon étendit largement ses ailes en un ultime espoir de prendre la fuite. En vain, bien entendu, et les efforts du monstre n'eurent pour seul résultat que de montrer à qui voulait les voir ses ailes largement déchirées et ensanglantées. Des centaines de traits de balistes étaient plantés entre ses écailles, chacun reliant la bête à d'énormes rochers par de solides cordages renforcés d'acier selon une méthode connue seulement des forgerons alayiens. Le nombre insensé et la répartition régulière de ces ancrages formaient un véritable piège qui avait immobilisé le dragon dans cette plaine depuis les trois derniers jours. Trois jours d'un combat incessant, c'était le temps qu'il avait fallu pour que la bête manifesta les premiers signes de son épuisement tant physique que mental. Les rugissements faiblissaient, les jets de flammes se faisaient moins puissants et moins réguliers, jusqu'à ses coups de griffes ou de crocs qui se faisaient si lents que les cibles parvenaient, pour la plupart, à en réchapper. Le monstre grondait, soufflait, donnait même parfois l'impression de feuler, voire de gémir tandis que ruisselaient de part et d'autre de son corps massif des rivières d'un sang incandescent, s'échappant à gros bouillons des plaies qu'étaient parvenus à creuser les centaines de projectiles venus s'écraser violemment dans les écailles grisées.

Finalement, la bête s'affaissa sur un ultime rugissement et sa tête vint s'écraser lourdement au sol, le combat était désormais terminé, le dragon avait reconnu ses maîtres en ceux qui l'avaient vaincu. Il n'était pas encore mort cependant, comme le laissait encore clairement comprendre le soulèvement régulier de ses flancs qui précédait le souffle s'échappant de ses naseaux, mais il avait bel et bien atteint le point de non retour. La lente agonie qui précédait l'ultime soupir, le battement de coeur final, la dernière étincelle de vie dans le regard autrefois flamboyant. Un bête qui attendait que son bourreau l'acheva. Les scores venaient à peine de s'égaliser qu'Aldakin considérait déjà mentalement l'étape suivante : reprendre l'avantage.

« Des cavaliers approchent, général. Ils sont armandéens. »

La voix de l'officier à ses côtés arracha le Prêcheur à ses pensées et son regard ténébreux suivit bientôt la direction indiquée par son subordonné pour tomber sur une poignée d'hommes chevauchant dans leur direction. Un détachement venu porter secours à la dernière victime d'une guerre des plus impitoyables qui fut jamais ? Si tel était le cas, les malheureux arrivaient trop tard mais alors même que ces spectateurs inattendus étaient encore bien trop loin que pour laisser deviner les traits de leurs visages, Aldakin sut qu'il n'en était rien. L'instinct, ou le simple murmure d'un esprit omniscient particulièrement courroucé ces dernières heures, lui indiqua précisément de qui il s'agissait. Un léger hochement de tête fut la seule manifestation de satisfaction qu'afficha l'homme à la chasuble, juste avant qu'un coup de talon dans les flancs de son destrier ne vint lancer la monture du Néant en direction de ces visiteurs tant attendus.

Ils se retrouvèrent bientôt, à quelques dizaines de mètres tout au plus du crâne de la bête terrassée, et s'immobilisèrent d'un commun accord à l'instant précis où les yeux sombres du serviteur alayien étaient venus croiser les pupilles glacées du seigneur de l'hiver. Aldakin salua son vis-à-vis d'un signe de tête accompagné de quelques mots :

« Seigneur Svenn, mon ami, quelle heureuse surprise que celle de vous voir des nôtres en ce funeste jour. »

L'un et l'autre gardèrent ensuite le silence quelques instants, considérant la masse de chair et d'écailles agonisante qui s'étendait devant eux.

« Triste spectacle, n'est-ce pas ? Parfois, souvent même, j'en viens à regretter que nos revendications n'aient pas été entendues. Le temps des dragons est révolu, il est temps pour eux de se retirer dans la dignité et de laisser aux Hommes leur juste place, pourquoi refusent-ils de l'admettre selon vous ? Ils règnent pourtant sans partage depuis des millénaires, tels de gâteux monarques qui refusent de laisser leur trône à plus capables héritiers, et voilà ce à quoi nous en sommes réduits. »

Le ton du Prêcheur était froid, sa voix maussade et un brin affligée, au point que tout dans son attitude dénotait la plus profonde déception. Mais bien vite, Aldakin retrouva le masque d'impassibilité qui lui était propre et ramena son attention sur son visiteur pour l'interroger avec toute l'innocence du monde :

« A propos de monarque, comment se porte le souverain de la rébellion ? »

S'il n'en laissait rien paraître, la question n'avait pourtant rien de désintéressée : en fervent croyant, le général alayien n'était pas de ceux qui remettaient au simple hasard les rencontres telles que celle qu'il venait de faire. La présence d'Havard Svenn en ces lieux répondait à une raison bien précise.
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MessageSujet: Re: Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Icon_minitimeDim 10 Aoû 2014 - 0:21


Il vit le coursier sombre du prêcheur s’avancer rapidement dans leur direction, alors qu’ils galopaient vers les forces en présence et plus proche du dragon agonisant au sol. La vision aurait sans doute dû l’interpeler, l’outrer certainement et le faire se récrier. N’importe quel autre Armandéen l’aurait fait. Mais ils n’étaient pas n’importe qui. Ils étaient des nordiques et lui un Svenn. Voilà longtemps, un de ses ancêtres avait été un grand mage. Un grand mage qui avait protégé Gloria contre l’attaque d’une dragonne et l’avait blessée. Et en retour cette dragonne l’avait maudit lui et sa descendance, tous ceux qui partageait son sang, leur refusant le droit à la magie. Voilà quelle récompense avait obtenu son ancêtre pour avoir seulement désiré protéger les siens. On avait réduit sa lignée à l’impuissance, humiliée pour sa loyauté et son sens du devoir. C’était cela le règne des dragons, ces soi-disant maîtres d’Armanda ? Certainement pas. Il ne devait rien aux dragons. Ils ne devaient rien aux dragons. Glacern avait abandonné la magie depuis longtemps maintenant, bien avant que ces monstres ailés n’abandonnent eux ce continent. Ils avaient du même coup abandonnés tout droit d’y séjourner à ses yeux à lui. Non, il n’accorda pas un regard à cette créature tout du long de sa chevauchée, son regard clair restant fixé, vrillé, sur le cavalier qui approchait rapidement d’eux. La réaction ne l’étonnait qu’à moitié depuis leur dernière rencontre. L’autre savait trop de choses sans qu’il ne les lui ait dites. Qu’il sache également qu’il était venu paraissait donc, si non naturel, du moins acceptable, d’une certaine manière. Ils se rejoignirent à proximité de la tête de la bête et le nordique arrêta sa monture d’une torsion sèche des rennes, la faisant se cabrer un bref instant avant qu’elle ne repose les sabots fermement au sol, les flancs en sueur et ayant du mal à rester sur place en raison de la présence de la bête.

Les regards s’ancrèrent, noir d’encre contre bleu pâle. A cet instant seulement se rendit-il compte qu’il avait attendu pareille rencontre depuis qu’ils s’étaient quittés, et que l’autre lui avait remplis la tête de questionnements vivaces. Plus que cela toutefois, c’était une étrange mais confortable certitude qui vint se draper sur ses épaules. Il le voyait. Comment, impossible de savoir, mais Aldakin le voyait malgré l’invisibilité lancinante due à son totem. Lui qui n’aimait pas vraiment subir cet affront, même si cela lui était utile dans la chasse au vampire, se trouvait soudain parfaitement à l’aise sur ce plan-là au moins. Il lui rendit son salut sans toutefois s’exprimer sur le moment, lui laissant le privilège de la parole. Autour de lui, les cavaliers s’agitaient. Aucun d’eux n’avait été présent lors de la précédente rencontre, ils voyaient le prêcheur pour la première fois. Et tout naturellement, en tant que gardes du corps, ils étaient méfiants envers lui autant qu’envers la bête proche. Lui ne l’observa qu’un bref instant, ne daignant guère lui offrir plus que son vague mépris et sa rancœur, car rancœur il y avait, forcément. La question au sujet de Korentin lui tira un sourire désabusé et il vrilla son regard avec plus d’intensité encore. Il ne croyait pas à l’innocence du ton, mais il ne comptait pas non plus lui refuser une réponse. Pourquoi l’aurait-il fait après tout ? Cet homme… cette chose, était spéciale, dans sa façon unique et bien à elle de le désarçonner en le prenant pas ses points faibles. « Je suppose qu’il rumine encore l’affront à sa famille et le déshonneur de sa cousine » Il était au courant de la rencontre tendue entre le prêcheur et la princesse, bien évidemment. Mais il n’en pensait pas grand-chose si ce n’était qu’Esmelda s’était bien débrouillée à ce moment-là. Un moment révolu à présent.

Sa mâchoire se contracta un bref instant, alors qu’il ruminait la trahison, puis il reprit, sachant qu’il en avait trop dit et pas assez. « La princesse Esmelda… est l’amante d’un vampire » Pour lui et les siens, c’était l’affront suprême, une injure au nord et à la dévotion qu’ils portaient jusqu’alors envers cette femme. Et ça, un petit quelque chose en lui lui affirmait que le prêcheur le savait parfaitement. « Elle entre tous, elle… » Il ne put continuer un bref instant, encore prit à la gorge par la colère ressentie dès qu’il y pensait. Ses hommes affichaient également des mines sinistres. Ils avaient tous compris, mais comprendre sans rien entendre et voir la vérité s’ancrer dans le granit en la voix de leur seigneur était une autre chose. Ils ne pourraient plus voir la princesse ou la rébellion de la même façon. « Korentin a laissé vivre ce monstre. La justice est parfois une bien mauvaise compagne…» Il secoua la tête un bref instant « C’était le coup de trop, elle n’a pas trahit que son cousin. Elle m’a trahit personnellement. Je lui vouais le plus grand des respects et la plus grande des loyautés et tout cela a été balayé comme une trace de pas dans le désert… Je ne peux pas continuer à soutenir la rébellion, c’est impossible. Vous savez… » Un bref silence, un nouveau regard qui lui était destiné, à lui et uniquement à lui, l’instigateur de tout ceci. « Vous savez pourquoi… » Ce secret qu’il connaissait, qu’il lui avait fait comprendre à demi-mot, sans pour autant le hurler à haute voix. Il avait besoin de son aide.
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MessageSujet: Re: Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Icon_minitimeJeu 14 Aoû 2014 - 20:58

La princesse Esmelda était une femme de caractère, le Prêcheur lui-même pouvait largement en témoigner depuis que leurs routes s'étaient déjà croisées à deux reprises. Lors de la bataille connue comme celle des Bois Sombres d'abord, au cours de laquelle la jeune femme avait pu démontrer son courage et affirmer son hostilité à l'égard de la foi nouvelle qui se répandait en Armanda, puis au détour d'une auberge, lorsque la belle avait confirmé tout à la fois l'étendue de son hérésie et sa propension à échapper au destin, aussi funeste soit-il, que lui réservait Aldakin. Une femme qui aurait certainement pu être digne des plus grands éloges si tant est qu'elle ne se fut pas égarée dans une voie qui signerait immanquablement sa perte.

Le général alayien demeura imperturbable lorsque la révélation tant attendue franchit finalement les lèvres de son nouveau disciple. L'amère déception que lui évoquait cette cruelle trahison suintait dans chacune des intonations de sa voix, et les lueurs qui éclairaient les regards de l'escorte nordique étaient plus qu'il n'en fallait pour comprendre que chacun d'entre eux partageait le malaise de leur seigneur. Pour commencer, le Prêcheur prit le temps de considérer un à un les visages de ces hommes poignardés par la pire lame qui put jamais leur traverser le coeur, celle du mensonge et de la tromperie. On pouvait lire dans leurs yeux l'impérieux besoin de justice, et quand bien même demeurait dans ces regards une pointe d'hostilité à l'égard des représentants du Néant, Aldakin put voir en chacun d'eux un esprit libéré des entraves passées, un esprit qui cherchait des réponses, un esprit qui cherchait la paix et la vérité. L'insondable regard du Prêcheur revint finalement trouver celui du Loup Bleu tandis que les traits de son visage encapuchonné se faisaient compatissants. Sa voix, lorsqu'il répondit, s'était chargée d'une profonde miséricorde et dénotait une empathie qui ne semblait pas devoir connaître de limite.

« J'ai moi-même connu l'amertume et l'intense déception que peuvent susciter la trahison d'un être en qui l'on avait placé sa plus totale confiance, ses plus grands espoirs. Je connais les sentiments qui animent vos coeurs en ce moment, guerriers du nord, aussi soyez certains que ma sympathie vous accompagne en ces heures sombres non seulement pour Glacern, mais pour l'Empire dans son entièreté. »

Il ne lui avait pas même été nécessaire de forcer sur la sincérité de ses mots, et pour cause : son propre échec, sa propre trahison, avait pour nom Thelem Sarawyn. Un officier brillant et un homme qui avait pour lui tous les atouts nécessaires pour devenir un grand Serviteur de l'Esprit Unique au moment de sa mort, mais qui s'était finalement détourné de ses alliés pour soutenir les parjures. Un homme qu'Aldakin avait pris sous sa tutelle avec l'espoir qu'un jour prochain, ils parleraient d'égal à égal, mais ce même homme avait décidé de lui tourner le dos. Exactement comme la princesse avait tourné le dos au Seigneur du Nord et à son peuple tout entier pour se complaire dans les bras de son prédateur. Le Prêcheur hocha lentement de la tête devant les affirmations de son nouvel allié, en même temps qu'il confirmait :

« Je sais pourquoi. »

Et il l'y aiderait, il ne permettrait pas qu'une autre âme torturée et abandonnée à son sort n'eut à souffrir de semblable situation. Cela prendrait du temps, évidemment, mais il ne doutait pas que sous sa tutelle, Havard parviendrait à trouver le chemin d'une paix qui ne s'était déjà que trop longtemps soustraite devant lui.

« Et je sais aussi qu'il vous en coûte de venir me trouver, car contrairement à ceux qui ont abusé de votre confiance, vous êtes un homme loyal. Mais vous avez fait le bon choix : ne vous avais-je pas dis que Néant vous absoudrait de vos tourments ? Si vous êtes prêt à me suivre, je tiendrais parole, entendez le, et je vous apporterais la justice que vous a refusée Korentin. »

A ces mots, le général alayien mit pied à terre et d'un geste, commanda à l'un de ses subordonnés de venir prendre la charge de son destrier. Il attendit d'être rejoint par le nordique pour s'avancer de quelques pas en direction de la bête à écailles agonisante dont le souffle rauque n'avait cessé de tapisser le fond sonore de cette discussion. Il poursuivit en parcourant du regard les contours du monstre et expliqua :

« Votre existence est souillée de nombreuses plaies, Havard. Certaines ont marqué votre chair, celles-là, le temps aura aidé à leur guérison pour ne laisser d'elles que les cicatrices qui marbrent votre corps. D'autres en revanche se sont révélées suffisamment profondes pour lacérer jusqu'à votre âme, et celles-ci ne pourront guérir aussi longtemps que votre esprit n'aura pas trouvé l'absolution. C'est l'objectif que je me propose de vous aider à atteindre, mon ami, mais le chemin sera long et difficile... »

Il s'immobilisa finalement lorsqu'ils furent arrivé au plus près de la dragonne agonisante, laquelle n'avait plus même la force de remuer la tête. Ils en étaient si proches qu'Aldakin put poser le plat de la main sur une écaille, pensif, avant de poursuivre sans rompre le contact qu'il avait ainsi établi avec la bête.

« Avez vous déjà touché un dragon ? Moi pas, tout du moins jusqu'à il y a de cela quelques instants. Leurs écailles sont plus douces qu'il n'y paraît, et dégagent une chaleur ma foi fort agréable. »

Il prit le temps d'inspirer profondément avant d'exhaler un long soupir. Puis, il tourna un visage aussi froid que le plus rude des hivers Glacernois vers celui de son adepte et lui révéla finalement l'identité de la bête :

« Cette dragonne est la fille de celle qui maudit jadis votre famille, seigneur Svenn. Que me répondriez vous, si je vous offrais d'être celui par la main duquel cette créature devait disparaître ? »

Leurs regards se trouvèrent, à l'instant même où la bête laissait échapper un nouveau grondement épuisé. Avec ou sans l'intervention du nordique, la dragonne rendrait bientôt son dernier soupir, c'était tout à la fois pour abréger les souffrances de la créature maudite autant que pour apaiser celles de son visiteur qu'il lui présentait cette possibilité.
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MessageSujet: Re: Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Icon_minitimeSam 16 Aoû 2014 - 11:04


Il avait connu une déception, lui aussi ? Laquelle alors, il se le demandait. Bien entendu, le nordique savait qu’il existait des déserteurs dans les rangs des Alayiens, au moins un d’entre eux vivait à aigue-Royale et servait Korentin. Cela dit il ne savait pas grand-chose de lui, ne s’y étant foncièrement jamais intéressé. Cet homme n’était qu’un perdu à ses yeux et ne valait pas grand-chose, même si une lame supplémentaire était toujours bonne à prendre. Il n’imaginait cependant pas que cet individu-là puisse être la déception et la trahison du prêcheur, il n’était rien plus qu’un moins que rien après tout… Sans réel panache, sans caractéristique qui l’aurait fait se démarquer, pas à ses yeux en tout cas. Non cela ne pouvait être lui. Il était curieux bien entendu, d’en apprendre davantage sur ce fait, cette histoire, c’était bien naturel après tout. Il n’imaginait pas qui que ce soit se détournant du prêcheur même… ou bien était-ce simplement lui qui était empêtré dans un filet extrêmement subtile ? Subtile ou pas d’ailleurs, il n’avait jamais été bon en politique et en manipulation, trop franc et entier. Pourtant, il ne voulait pas croire que l’autre le manipulait, il voulait croire qu’il était sincère dans ce qu’il faisait et la façon dont il agissait lui laissait croire que c’était effectivement le cas. Il aurait voulu l’interroger plus avant mais se retint, il réserverait cela à un moment plus paisible… et potentiellement à un tête à tête. Il faisait confiance à ses hommes comme à aucuns autres mais il y avait des choses qui restaient délicates. Comme Aldakin n’avait pas parlé de ses secrets à lui, il n’allait pas le pousser à révéler les siens devant d’autres. S’il acceptait de lui confier cela, il le ferait bien, à un moment ou un autre. En attendant il était déjà certain que ses hommes recevaient relativement bien la déclaration. Bien selon les normes nordiques évidemment, surtout en pareille situation.

La confirmation vint à la suite, et il hocha sèchement la tête, reconnaissant qu’ils ne s’étendent pas là-dessus. Il avait déjà tout révélé à son fils, c’était suffisant. Aujourd’hui ce qu’il désirait, c’était la guérison promise, même si cela prendrait du temps. Il était prêt à tout, déterminé. Il saisissait la seule main que l’on avait tendue vers lui en toute connaissance de cause. Et qu’on tendait de nouveau en cet instant. Aldakin savait qu’il était frileux à l’idée de trahir son camp, il savait sa loyauté et ses tourments et lui offrait une fois de plus une possibilité de s’en sortir. « Je suis prêt » affirma-t-il. Il était un homme entier. S’il était là c’était que sa décision était prise. Il rejoindrait le côté du prêcheur. Et il soupçonnait fortement l’autre de l’avoir su dès qu’il lui avait adressé la parole trois mois plus tôt. Mais ça ne le gênait pas plus que cela à vrai dire, si quoi que ce soit, ça lui prouvait sa clairvoyance. Il aurait été bien en peine de le lui reprocher. Il mit pied à terre de concert avec le général alayien et laissa les rennes de sa monture à la seule femme de son groupe, une guerrière au visage dur qui les prit d’une poigne aussi ferme que celle qui tenait ses haches en temps normal. Le seigneur nordique rejoignit ensuite son interlocuteur alors que celui-ci s’avançait vers la créature écailleuse à terre. Approcher d’une telle bête ne lui plaisait pas, elles étaient violentes, vicieuses… dangereuse, c’était vrai. Il ne comptait pas finir croqué, surtout par une bête qui allait bientôt mourir. Méfiant, il écouta de nouveau Aldakin parler, attentif. Même en lui faisant confiance, il était encore profondément déstabilisé de voir à quel point le prêcheur le cernait et le connaissait, comme s’il était un confident à qui il aurait confié ses plus noirs secrets depuis des années. Ce qu’il savait… d’où est-ce que ça venait ? Une part de lui désirait vraiment savoir, l’autre… non voulait pas.

Il savait, cela suffisait amplement à leur relation pour le moment. Il hocha la tête. Long et difficile, il connaissait bien oui, ce ne serait pas un problème, il savait se dépasser. Il avait eu une vie longue et difficile. Il connaissait oui, parfaitement… Il détourna son esprit de cela et se força à observer le dragon à terre, le regard sombre et accusateur, loin de l’adoration ou du respect qu’un Armandéen aurait dû porter à ces créatures. S’il secoua la tête en négatif au sujet de toucher un dragon il ne le fit pas pour autant car cela lui répugnait profondément. Il ne voulait rien à voir avec ces créatures tout simplement… Et cela se concrétisa d’autant plus lorsqu’il se vit révéler l’identité de cette bête-là. Ainsi, elle était liée par le sang à celle qui avait maudit sa famille, les rendant impuissants. Une haine sans fond sembla s’ouvrir dans son cœur à cet égard, semblant n’avoir attendu que cela pour couler comme le sang d’une plaie, encore une fois. Ah ces deux-là étaient de la même famille hein ? Très bien. Autrefois l’autre dragonne avait maudis les siens parce qu’ils avaient fait leur devoir, pour avoir protégé les leurs, aujourd’hui il allait rendre la pareille, il ne laisserait pas filer cette occasion-là. Ce serait un coup pour tous, pour les dragons, pour les elfes, pour les vampires, toutes ces choses qui menaçaient et méprisaient son peuple. Il accrocha le regard du prêcheur mais ne répondit rien. Il se contenta de tirer son épée et de grimper sur le museau énorme de la créature qui s’agita vaguement, trop épuisée pour l’empêcher d’avancer, mais pas encore pour cesser totalement de combattre. Il avança jusqu’à un œil énorme et plongea finalement son regard dans le sien. La créature le lui rendit, vitreux mais où brillait encore une lueur d’intelligence. Un instant, il soutint son regard, puis leva son épée noire d’un mouvement fluide et la rangea. Pourquoi ? Semblait dire le regard. Mais non il ne l’épargnerait pas.

Il doutait simplement d’atteindre le cerveau avec. A la place, il prit son organix, et cette fois la plongea profondément dans l’œil vulnérable de la créature. Un rugissement d’agonie ébranla les environs et le corps tressauta, l’obligeant à s’accrocher de toutes ses forces à son arme qu’il plongea le plus profondément possible dans l’orbite. Le liquide orbital giclait, blanchâtre et visqueux, répugnant, de l’œil percé… Puis, il sentit finalement quelque chose résister, poussa un grand coup dans l’espoir d’atteindre le cerveau, et sentit la bête cesser enfin de bouger après plusieurs longs instants tendus. Il cessa de serrer son arme, enfin, et contempla ce qui n’était certainement pas le plus beau spectacle au monde, mais bien le plus satisfaisant en l’instant. Puis, lentement, son regard trouva à nouveau celui du prêcheur, après avoir glissé sur ses hommes.
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MessageSujet: Re: Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Icon_minitimeMar 19 Aoû 2014 - 18:59

Au seul éclat qui traversa les prunelles glacées du seigneur nordique, Aldakin obtint la confirmation que ses mots avaient trouvé chez lui un auditeur des plus attentifs. Il avait été parfaitement conscient de la portée de ce qu'il venait de révéler, aussi ne fut-il pas surpris de s'entendre répondre par le seul crissement de l'acier que l'on déloge de son fourreau. Néant n'avait en effet pas hésité à lui révéler le passé du nordique jusque dans le moindre détail, et en particulier justement sur les tourments qui hantaient l'esprit de celui qui se hissait maintenant sur le museau de la dragonne. Ceux-ci se révélaient autant de leviers sur lesquels le Prêcheur pouvait peser pour orienter le questionnement de son futur disciple. Manipulation diraient certains, ce à quoi Aldakin répondrait volontiers qu'il y voyait la solution à des problèmes si profondément ancrés qu'ils en paraissaient insoluble au regard de celui qui en était la victime. Car qui, si ce n'avait été l'intermédiaire que s'était choisi l'Aîné des Esprits Supérieurs, aurait jamais pu offrir au nordique l'opportunité de venger l'affront dont sa famille avait été ternie ? Qui aurait jamais pu allumer cette étincelle de fierté dans son regard ? Qui aurait jamais pu lui apporter le sentiment de justice qui s'emparerait de son esprit tandis qu'il plongerait son arme dans l'oeil de la bête ? Qui lui aurait tendu la main pour l'aider à accomplir le premier pas sur le chemin de la paix de son âme ? La réponse tenait en ce seul mot : personne.

Pour toute réaction devant l'intrusion du nordique, le monstre d'écailles remua faiblement, trop épuisé par son combat et les multiples blessures qui en avaient résultés que pour raisonnablement pouvoir espérer échapper à son destin. Totalement insensible aux geignements plaintifs qui s'échappaient de la gueule de la dragonne, le Prêcheur suivait de son regard sombre les faits et gestes de celui qui pourrait bientôt s'octroyer le surnom de tueur de dragon. Etait-ce l'hésitation qui lui fit suspendre son geste l'espace d'un instant ? Ç'aurait été une bien amère déception que celle de le voir se raviser maintenant, mais le suspense ne se prolongea guère plus que nécessaire et Aldakin eut bientôt l'assurance qu'il ne s'était pas trompé au sujet de son nouvel allié. En fait d'hésiter, Havard savourait l'instant et préférait même s'assurer du succès de sa frappe en optant pour l'organix en lieu et place de l'épée qu'il avait préalablement dégainée. La mise à mort fut rapide et nette, à défaut d'être propre, et les cris d'allégresse d'une armée triomphante vinrent rapidement donner la réplique au dernier râle de leur adversaire. Finalement, le corps de la dragonne s'affaissa en un amas inanimé d'os, de chair, d'écailles, de griffes et de crocs : Estelen de l'orage n'était plus.

A n'en pas douter, les régiments alayiens festoieraient avec entrain ce soir mais Aldakin n'eut pour seule manifestation heureuse qu'un hochement de tête satisfait adressé au bourreau de la dragonne. C'était une victoire du Néant, et une belle victoire, mais le Prêcheur n'en oubliait pas pour autant que cette date resterait à jamais souillée du sceau de l'offense. La dragonne défunte n'était en effet pas seule responsable de la chaleur caniculaire qui régnait dans la plaine depuis ce matin, pas plus qu'elle n'était la source de ces vents violents qui balayaient une herbe anormalement foisonnante.

Son geste purificateur accompli, le seigneur de l'hiver regagna la terre ferme et revint vers le général alayien. Ils ne dirent mots pendant quelques instants, communiquant exclusivement par l'intermédiaire de leurs regards, avant que le Prêcheur ne prononcent finalement trois mots sentencieux :

« Justice est faite. »

Il se détourna et revint vers l'escorte qui avait accompagné le guerrier nordique jusqu'à lui. L'un et l'autre récupérèrent leurs montures respectives tandis que le Prêcheur commentait, son regard sombre levé vers des cieux où s'accumulaient des nuages tout aussi noirs que l'étaient ses iris.

« La tempête qui se prépare sera violente, je suggère que nous nous abritions. Nous avons établis notre campement de l'autre côté de la vallée, sur le versant opposé de la colline que l'on aperçoit au sud. Nous y serons plus à l'aise pour discuter. »

Le général alayien distribua encore quelques consignes à une paire d'officiers qui attendaient là puis élança sa monture dans la direction qu'il avait indiquée, entraînant les hommes du nord dans son sillage. Une pluie drue se mit à tomber alors même qu'ils atteignaient le campement alayien, et un vent particulièrement violent faisait claquer les capes autant que la chasuble grisée du religieux. D'un geste, Aldakin indiqua aux compagnons du seigneur Svenn une tente dans laquelle ils pourraient trouver de quoi se restaurer tandis qu'il invitait leur officier supérieur à le suivre vers sa tente personnelle. L'endroit était sommaire, un lit de camps, une chaise de bois, une table sur laquelle étaient empilés quelques parchemins et autres cartes soigneusement ordonnés, un coffre cerclé d'acier et finalement un râtelier qui n'attendait que d'accueillir la lance, l'épée et le bouclier du serviteur alayien. Le vent glissant contre les parois de toile y faisait encore entendre son hurlement rageur, mais au moins ses occupants étaient-ils à l'abri de la pluie. Le Prêcheur se débarrassa d'abord de ses armes et invita le nordique à en faire autant, puis ôta sa chasuble détrempée qu'il accrocha soigneusement entre deux piquets de la tente.

« Je n'ai pas pour habitude de consommer de l'alcool, mais si vous souhaitez un rafraîchissement, je peux demander à un aide de camps de vous faire apporter un verre et une bouteille. »

A peine eut-il achevé sa proposition qu'une rafale de vent plus puissante venait ébranler l'espace d'un instant les supports de la tente, précédant un bruit d'effondrement à l'extérieur et une série de cris au milieu desquels se mêlaient allègrement jurons et autres ordres imposant de fixer solidement ceci ou cela. De sa voix froidement méthodique, Aldakin poursuivit :

« Les éléments se déchaînent depuis ce matin, pour beaucoup ce n'est encore qu'une tempête peut-être un peu plus forte que les autres, mais de mon côté, je sais qu'il n'en est rien. C'est une bonne chose que vous soyez venu me trouver, seigneur Svenn : d'importants évènements se préparent, et je pense qu'il serait profitable pour vous autant que pour nous que vous y apportiez votre contribution. Si toutefois vous désirez me suivre, bien entendu. »
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MessageSujet: Re: Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Icon_minitimeVen 22 Aoû 2014 - 19:26


A l’instant où il retira son organix pleine de muqueuses et de sang tellement bouillant qu’une des lames avait presque entièrement fondu, à l’instant où la vie acheva de s’extirper… à cet instant précis, il sentit ce qu’il ne pourrait décrire dans le futur que comme un immense soulagement. Un soulagement qui n’avait absolument ni limites, ni raison. Un soulagement à la puissance inégalée. Il semblait l’avoir attendue toute son existence, comme si un opaque voile s’était toujours trouvé devant ses yeux sans qu’il parvienne à s’en défaire. Quelque chose, quoi que ce soit, venait de se dissiper, le libérant d’un poids déjà inimaginable… et ce n’était qu’un premier pas, un pas minuscule en comparaison de ce qu’il devrait encore accomplir dans le futur. Mais cela scellait sa détermination à venir à bout des ombres qui le hantaient. Il n’entendit pas les cris de joie, les vivats, Il n’entendit pas même le son de son propre cœur qui semblait battre plus vite. Rien n’avait d’importance en l’instant que le sentiment apporté par la mort de cette créature honnie. Il savait les siens silencieux, leurs regards braqués sur lui comme autant de salut n’ayant aucunement besoin de mots pour exister et se rependre. Ils partageaient la malédiction de l’orage depuis la naissance, ces fils du loup qui tous de leur sang se lamentait, de n’être que les ombres des glorieux cavaliers d’autrefois. Piètres succédanés, aspirant à l’honneur d’une maison éternelle, qui pourtant ne parvenait pas à se hisser, abaissés par le manque. Mais la cangue était en partie levée, désormais. Ils renaissaient au monde, en une promesse d’avenir qui ne porterait que leur emprunte. Il se détourna, regagnant la terre ferme… et le côté du prêcheur venu à sa rencontre, héraut de cette renaissance. Il lui devait déjà beaucoup et sa dette ne faisait qu’augmenter.

Ballet de regards. L’expressivité entre eux ne connaissaient pas les limites de la parole semblait-il. Les mots n’étaient qu’un outil parmi d’autre, devant la compréhension qu’affichait le sombre serviteur. Un couperet, une sanction, celle du destin. Justice était faite. Aucun cri d’allégresse n’aurait pu paraître aussi parfait que d’entendre cela à ses yeux. Il se détourna, confiant son arme ravagée à sa seconde. Elle serait reforgée avec l’habileté du nord, aucun doute là-dessus. Il ne s’en faisait pas. Se hissant à cheval, se fut d’une oreille qui semblait moins assourdie qu’il écouta le discourt, n’en pipant mot. Une tempête… Un agrément unanime vint, alors que les nordiques se rangeaient derrière lui et qu’ils étaient conduit jusqu’au campement en question. La pluie vint, lavant leurs corps comme leurs âmes, mais ils ne réagirent pas à l’inconfort de l’humidité, en ayant l’habitude. D’elle comme du froid et des vents violents. Stoïques, ils acceptèrent la tente qu’on leur offrait, restant solitaires, entre eux. Les fils et filles du nord n’avaient pas encore de raisons de se mêler aux autres, ils restaient en meute. Havard, lui, suivit Aldakin dans la tente de se dernier sans l’ombre d’une hésitation, ne portant pour toute arme que l’épée à sa ceinture. L’intérieur martial le mit immédiatement à l’aise. Il connaissait ce type d’environnement et s’y sentait particulièrement bien. Un intérieur de guerrier… Cela lui allait parfaitement. Il défit la boucle retenant son fourreau et déposa l’arme près du râtelier, nettement, faisant ainsi preuve d’une extrême confiance. Un guerrier ayant le moindre doute ne laisse pas son arme lui être ôtée. La proposition fut accueillie par une dénégation. « Non. Je vous remercie »

Il n’avait aucunement le goût pour les alcools du sud, leur préférant l’hydromel noir du nord, ou encore la bière de Glacern. Rien qui se retrouva facilement ici. Et il buvait d’une bien meilleur liqueur, celle de la justice. Pourquoi alors s’adonner à plus piètre consommation. Le déferlement extérieur glissa sur lui comme une onde, et il garda les yeux rivés à la sombre forme d’Aldakin. « Je suis là pour vous suivre » répondit-il d’une fois ferme « Je mets mon épée et celles de ma maison à votre service. Où que vous alliez, quel que soit l’ennemi à combattre, je serais à vos côtés » Son regard se fit plus dur et intense encore « Parlez-moi de ces évènements, parlez-moi de ce qui se passe, là au dehors et dites-moi comment je peux apportez mon aide » Son regard dévia un bref instant vers l’extérieur, puis revint. « Qu’est-ce que cela ? Les éléments, les totems, que sais-je encore… Ce n’est pas naturel. Vous savez ce qui cause ce déséquilibre. Vous m’avez éclairé auparavant… éclairez moi de nouveau, et dirigez ma lame »
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MessageSujet: Re: Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Icon_minitimeMer 27 Aoû 2014 - 17:00

Ce qui se déroulait en ce moment sous la tente du général alayien allait bien au delà des simples mots qui étaient prononcés : les paroles du nordique étaient empreintes de solennité, et, Aldakin le savait, le seigneur de l'hiver accordait suffisamment d'importance aux valeurs telles que l'honneur ou la loyauté que pour ne pas offrir sa lame à la légère. Ce même honneur, cette même loyauté que le souverain rebelle Korentin Kohan avait souillés par ses prises de position indignes de la confiance qu'avait pourtant placée en lui le nordique au regard de glace, Aldakin saurait en mesurer la valeur. Alors non, le fait d'entendre le guerrier du nord prêter allégeance au Prêcheur n'avait certainement rien d'anodin : c'était tout à la fois le soutien d'un gouverneur habile, d'un stratège de talent, d'un combattant émérite et celui d'un véritable meneur de troupes que venait de gagner le serviteur du Néant.
Il suivit du coin de l'oeil le regard du nordique vers l'extérieur, et devina les questions qui venaient embrumer l'esprit de l'hiver avant même qu'elles ne lui furent posées. L'espace d'un instant, le Prêcheur baissa son visage impénétrable en direction de son bureau, les mains jointes en une attitude de profonde humilité. Finalement, son attention revint vers le nordique auquel il répondit avec un timbre inhabituellement acéré, rare manifestation d'une rage intérieure qui n'eut d'égale que la dévotion que pouvait éprouver le religieux pour l'esprit qu'il vénérait :

« Nous avons remporté une grande victoire aujourd'hui, Havard Svenn, et pourtant ce jour demeurera à jamais jour de blasphème. Deux individus ... »

A la seule façon dont il avait prononcé ce dernier mot, il n'était pas difficile de comprendre qu'il n'était pas satisfait de ce terme, exactement comme si les principaux concernés ne méritaient pas même de se faire qualifier de la sorte.

« ... se sont abaissés à commettre un acte qui dépasse jusqu'aux limites même de ce que l'on peut considérer comme de l'arrogance. Un vampire et un elfe, répondant respectivement aux noms de Lorenz Wintel et Merithyn Shadowsong, se sont octroyés l'insolence de défier l'Aîné des Esprits Supérieurs en détruisant sa propre création. »

Une courte pause, pour laisser à son nouvel allié le temps d'assimiler l'importance de cette information, avant de préciser :

« Dévoreuse n'est plus. Ce don du Néant, offert aux Hommes à seules fins de leur offrir la possibilité de se protéger de l'agressivité des dragons, des méfaits de la magie et des ambitions destructrices des créatures qui puisent en elle la source même de leur existence, est perdu à jamais. Un vampire et un elfe, seigneur Svenn, est-il preuve plus accablante pour justifier de la volonté de ces peuples de maintenir l'humanité asservie ? »

La question était purement rhétorique et n'attendait nulle réponse, les faits parlaient d'eux-même et soulignaient une fois encore l'orgueil démesuré des peuples magiques à l'égard de celui des Hommes. Un éclair vint illuminer brutalement la toile de la tente du général, et Aldakin dût attendre que le roulement du tonnerre qui s'ensuivit se tut pour poursuivre :

« Les évènements dont nous sommes témoins, depuis la chaleur qui règne dans l'air de ce matin jusqu'au désordre que provoquent désormais ce que vous appelez vos esprits totems, ne sont que les conséquences de cette destruction. Et là n'est pas le plus grave, j'ai récemment croisé la route d'un adversaire dont les pouvoirs, force m'est de le reconnaître, dépassent les miens. Ses intentions restent obscures mais visent clairement à nuire aux ambitions du seul Esprit digne de vénération, et je soupçonne qu'il aspire à profiter de la situation. C'est pour contrecarrer ses plans que nous avons entrepris de traquer la dragonne que je vous ai offert de tuer, mais manifestement, cela n'a pas suffit. »

Son visage s'assombrit imperceptiblement tandis qu'il ramenait son regard vers celui du nordique pour conclure avec une froideur toute particulière :

« La situation est grave, seigneur Svenn, et nécessite que certaines décisions soient prises. Néant attend que les coupables lui soient livrés, alors les coupables nous lui livrerons. Néant réclame justice, alors justice nous lui apporterons. »

D'un geste, Aldakin ouvrit le tiroir de la table de son bureau et en extirpa une série de parchemins sur lesquels étaient d'ores et déjà rédigé les textes des nouvelles lois qui régiraient bientôt l'Empire, seul manquait encore le sceau du souverain en titre pour en faire des décrets officiels et donc applicables. Il offrit au nordique de les parcourir tout en commentant :

« Je pense que pour certaines, ces lois vous seront familières... »

Après tout, Glacern ne prohibait-elle pas déjà l'usage de la magie en son sein ? Les projets du Prêcheur ne visaient pour l'essentiel qu'à étendre les principaux concepts qui régissaient la cité des glaces à l'Empire dans son entièreté, dans une version peut-être un peu plus ... ferme.
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MessageSujet: Re: Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Icon_minitimeLun 1 Sep 2014 - 17:44


Et il écouta. Attentivement. Son regard de glace cloué sur la silhouette d’Aldakin du Néant, le harponnant de toute son attention. Il voulait savoir. Il voulait des réponses. Et cette créature qui, désormais, avait son épée et sa loyauté, allait lui répondre. Il le savait. Il en était certain. Et il fut conforté de voir cette prédiction avoir effectivement lieu. Ce qu’il apprit pourtant le surprit, il ne pouvait que l’admettre. Un vampire et un elfe avaient… détruit Dévoreuse ? Il avait appris ce qu’était Dévoreuse via les rebelles qui en savaient davantage à ce sujet mais penser que des ‘mortels’ aient pu la détruire ? ça allait au-delà de l’imaginable pour le pauvre humain qu’il était. Cela dit il comprenait du coup la tension qui pouvait régner chez les alayiens… Il ne le leur dirait pas comme ça à voix haute mais ça restait certainement un mauvais tour stratégique que de voir son grand patron ainsi mis à mal. Dévoreuse avait le pouvoir de détruire la magie à elle seule ? Non, ce n’était donc pas une surprise que des elfes et des vampires veuillent la voir détruite… La magie était l’avantage premier de la rébellion, le perdre c’était perdre la guerre tout simplement. Fronçant les sourcils, il se contenta de croiser les bras en le laissant poursuivre. Tout cela était le fait de la destruction de Dévoreuse ? Il ne comprenait pas la relation entre les deux en vérité… enfin surtout entre les totems et la chevalière. Mais ça viendrait certainement. Il hocha simplement la tête, en signe de suivit mais ne l’interrompit pas pour autant, sentant intuitivement qu’il n’en avait pas tout à fait fini. Le regard sombre croisa le sien sans le faire frémir. Il connaissait la glace. La froideur. Il y était accoutumé et la préférait à la chaleur. L’attitude d’Aldakin lui était parfaitement compréhensible. Parfaitement claire.

Tendant la main, il prit les parchemins et les étudia effectivement. Les principes étaient pour certains ceux de Glacern, qu’il connaissait bien. Un état de fait qui plairait grandement à son peuple. Voir la culture du nord dominer, même sous une forme exotique, leur serait forcément agréable. Il fut attentif et resta enfermé dans sa lecture un moment, faisant abstraction de la tempête extérieur. Puis, relevant les yeux, il observa d’un œil acéré le prêcheur. « Il ne signera pas de son propre chef » Ce n’était pas une question, mais bien une franche affirmation. Il ne connaissait pas bien Fabius Kohan mais du peu qu’il en avait vu il doutait que l’usurpateur se décide à accepter des lois pareilles. Et il avait comme l’impression qu’Aldakin aussi le savait. De simplement acéré, il se fit sévère. « Je ne peux qu’agréer à ces lois, elles seront probablement un bénéfice pour le royaume mais il ne les signera pas. Et vous le savez, n’est-ce pas ? » Encore une fois il n’attendait pas véritablement une réponse, s’étant déjà répondu lui-même. Fronçant les sourcils, il rendit les parchemins au général du Néant. « Comment comptez-vous exactement vous y prendre pour le convaincre ? » Il le voyait difficilement parlementer pour ce qui devait être une évidence, et d’ailleurs il n’avait pas vraiment l’impression qu’il y avait lieu de parlementer. La situation alayienne était assez urgente, non ? Avec la perte de Dévoreuse, ils semblaient passer à la vitesse supérieure. Il suffisait de voir cette chasse au dragon après tout… L’idée faisant chemin, une pensée s’imposa de plus en plus nettement à lui et il finit par grimacer. « Vous voulez lui forcer la main…. » sa voix était clairement teintée de répugnance à la perspective d’un tel acte.
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MessageSujet: Re: Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Icon_minitimeVen 5 Sep 2014 - 18:16

Aldakin conserva un mutisme strict tout le temps que dura la lecture de son disciple nordique, accordant son attention à quelques rapports manuscrits rédigés à son intention par les différents officiers aux commandes des régiments qui avaient traqué et finalement abattu la dragonne qui reposait à quelques kilomètres de là. Au bout d'un moment, un mouvement à la périphérie de son champs visuel lui fit comprendre que le seigneur de l'hiver avait redressé la tête, et le général dirigea aussitôt son visage en direction du regard de glace qui se tournait vers lui. Il était satisfait d'entendre le constat auquel était immédiatement arrivé le nordique, non pas qu'il eut pensé qu'il put en être autrement, mais cela simplifierait la suite de la conversation. Bien sûr que non, Fabius n'accepterait jamais de signer de tels ordres de son propre chef : tout passeur qu'il était, l'empereur en place n'en demeurait pas moins un mage, un être profondément souillé par la trame armandéenne et dont Aldakin lui-même doutait qu'il put jamais s'en absoudre totalement. Pire encore, du moins au regard du Prêcheur, le Roi des Hommes accordait autrement plus d'importance à ses propres intérêts qu'à ceux du Néant et ne travaillait non pas pour le développement du culte d'Alayia, mais bien pour la conservation d'un statu-quo fort peu au goût du religieux à chasuble. Silencieux, Aldakin laissa toute marge de manoeuvre au nordique pour lui permettre de pousser plus avant son raisonnement, approuvant d'un hochement de tête lorsque l'autre lui fit part des bénéfices que pourrait tirer le royaume de ce nouveau régime légal. Toutefois, la méfiance plus qu'exacerbée qui enrobait les derniers mots du seigneur de l'hiver ne manqua pas interpeller son attention. Cette inquiétude, somme toute bien naturelle, le Prêcheur devrait veiller à en disposer : il n'était pire poison que le doute pour la volonté d'un esprit, aussi fort soit-il. Et qui mieux que l'individu à l'origine de la conversion religieuse de milliers de personnes pouvait prétendre connaître la puissance d'un tel outil lorsque bien manipulé ?

« J'entends votre réticence, mon ami, et croyez bien que je la comprends. Après avoir été trahis vous-même, de si odieuse façon qui plus est, il est normal qu'une telle perspective vous effraie. »

La haute silhouette du général revint lentement vers celle, tout aussi haute mais plus massive encore, du nordique. Avec des gestes méticuleux, soigneusement mesuré et parfaitement maîtrisé, il vint poser la main sur l'épaulière du guerrier de l'hiver, adoptant une attitude amicale et rassurante, pour ne pas purement et simplement la qualifier de paternaliste. Il était conscient que la situation n'était pas facile à accepter pour un homme à ce point attaché au respect des codes, en particulier hiérarchiques, et s'efforçait de laisser clairement voir que ses intentions ne visaient qu'un but parfaitement louable : la sauvegarde du peuple. De leur peuple.

« L'Empire sera bientôt plongé dans un chaos à nul autre pareil. Les pluies incessantes et les vents violents ne sont qu'un début : partout la terre tremblera et se fissurera, des bâtiments s'effondreront par douzaines, les côtes seront ravagées par le déferlement de vagues immenses, le moindre mage deviendra un danger pour lui autant que pour autrui. Voyez le désordre que sèment déjà les esprit-totems, et songez maintenant à ce qu'il adviendra lorsque la magie si chère au coeur de nos détracteurs engendrera catastrophe sur catastrophe. Néant m'a confié sa mise en garde contre ces évènements à seule fin que je puisse intervenir pour protéger ses enfants et les milliers d'innocents qui ignorent encore les méfaits de ceux qu'ils vénèrent. »

Il désigna d'un regard les parchemins que venaient de lui rendre le glacernois, comme pour mieux insister encore sur leur importance :

« Fabius ne le comprendra pas de cette manière, il est obnubilé par ses propres intérêts, ne pense qu'à ses richesses et son pouvoir : il ne voit pas le danger là où il se trouve réellement. Si je suis moins faillible qu'un autre, je n'en suis pas pour autant imperméables aux erreurs, Havard. J'ai commis celle d'accorder du temps à un homme qui n'en méritait pas, je me suis montré patient envers Fabius, j'ai fais preuve de compréhension et j'ai entretenu l'espoir que nous pourrions lentement préparer Armanda à son avenir. Aujourd'hui, les choses ont changé, le temps nous manque et les vies d'innocents seront sacrifiées si rien n'est fait pour y remédier. Ce n'est pas ce que Néant souhaite pour ses enfants, ce n'est pas ce que nous voulons. »

Son regard ténébreux plongea plus profondément encore dans les pupilles de glace qui le dévisageaient tandis qu'il concluait :

« Les plus importantes décisions sont toujours les plus difficiles à prendre, vous le savez tout autant que moi car je ne crois pas qu'un dirigeant de votre envergure put ne pas en être conscient. Celle-ci ne le sera pas moins qu'une autre, je vous l'accorde, mais il en va de l'avenir de l'Empire tel que nous le connaissons. Vous m'avez déjà offert votre lame, mais tout combat ne nécessite pas de manier l'épée : par dessus tout, il est précieux que vous m'accordiez votre confiance. Votre plus absolue confiance. Vous ne servez plus un Roi, dorénavant, mais un Esprit, le seul véritable aîné des Esprits Supérieurs. Le seul qui pourra vous libérer, ne l'oubliez pas. »

Havard ne portait pas encore la marque du Néant, ce tatouage distinctif dont l'Esprit marquait ses disciples les plus dévoués, et conservait donc un reliquat de foi païenne. On ne pouvait s'absoudre si facilement des croyances qui vous accompagnaient depuis l'enfance, mais Aldakin entendait bien guider son nouvel allié vers cet important revirement spirituel.

« Ma présence n'est plus requise ici, je vais reprendre la route pour Gloria. Si telle est toujours votre volonté, vous êtes le bienvenu à mes côtés. »

Pas une demande, encore moins un ordre, juste une proposition qui semblerait presque totalement désintéressée et qui l'était, d'une certaine manière. La présence du nordique à ses côtés serait un atout non négligeable, mais n'était en rien une condition nécessaire à l'exécution de ses plans.
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MessageSujet: Re: Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Icon_minitimeSam 6 Sep 2014 - 20:08


Il écoutait attentivement, n’ayant de toute façon pas grand-chose de plus à rajouter. L’autre savait, il savait parfaitement ce qu’il pensait… Pourquoi, alors, se rependre en paroles ? Le message était déjà passé. Restait à voir ce qu’il allait y répondre. Car réponse il y aurait, forcément, le prêcheur ne pouvait pas ne pas répondre, cela représenterait un trop gros danger. On ne travaillait pas avec un allié à moitié convaincu, encore moins avec un allié pas du tout convaincu. Il devait le convaincre. Même si ça ne lui plairait jamais, il pouvait se laisser convaincre. Ce ne serait pas forcément facile cependant. Mais il écouta oui, le visage fermé et dur, grave, presque sévère… Il était extrêmement attaché à la loyauté, à l’honneur, s’en défaire ainsi, aller contre ses idéaux, n’était pas simple du tout et il ne le ferait qu’en cas d’absolue nécessité. Il resta là, bras croisé, au travers de tout cet interminable discourt, pétris de sentiments disparates. Aldakin savait comment peser sur la corde sensible et ce sans mal, mais il ne semblait pas moins sincère et c’était bien là ce qui le perturbait. Même avec de tels arguments il restait sceptique, réticent à l’idée de salir son honneur ainsi… car s’il s’engageait, il le faisait jusqu’au bout et sans réserve, comme il était d’usage. Il savait que certaines décisions étaient particulièrement dures à prendre, il avait été confronté à certaines d’entre-elles dans sa vie, surtout ces derniers temps et il avait conscience des troubles que cela pouvaient imposer à un esprit. Ce que cela pouvait également signifier dans beaucoup d’autres domaines. Et justement, il était d’autant plus réticent qu’il n’était pas pleinement assuré. Il en allait de l’avenir de l’empire et s’il savait ces lois une bonne avancée, la manière de les imposer n’était peut-être pas idéale. Pourtant parfois, il fallait effectivement imposer certaines choses sans cas de subtilité. Il tiqua en se voyant rappelé son salut. Il n’aimait pas mélanger la question personnelle à celle de la politique et n’aimait pas qu’on tente de l’utiliser comme levier pour le convaincre, encore moins dans une telle affaire. Son regard se fit glacial pendant un bref instant avant qu’il ne soupire. « Et je viendrais » Mais il appréciait toujours aussi peu cette nécessité soudaine…
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MessageSujet: Re: Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Personne n'est parfait [Pv Alda]TERMINE Icon_minitimeSam 6 Sep 2014 - 20:09

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