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Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE

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MessageSujet: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeVen 6 Juin 2014 - 11:31

Janvier de l'an II de l'ère Obsidienne:

La maison était encore paisible. Bientôt elle serait de nouveau pleine de vie. De rires, de taquineries, de bouderies, de discussions. Surtout une discussion.

Un peu plus tôt dans la matinée, bien avant que son général de mari parte travailler, Lisaë lui avait parlé de l'inquiétude de Nomin quand au choix de son totem lors de leur discussion la veille au cœur de la foret. Choix qui semblait aussi troubler leur aîné. Et probablement la petite étoile qui suivait la trace de ses frères. Une discussion familiale s'imposait et les parents avaient convenu en discuter après le repas, afin de répondre au mieux aux questions de leurs enfants. Il n'était pas rare ce genre de moment dans la famille Terendul. Souvent au grand désespoir des trois adolescents qui avaient toujours mieux à faire que d'écouter les conseils de leurs vieux parents. Mais qu'importe. Pour rien au monde, Lisaë laisserait ses enfants dans le doute. Et elle savait que son époux partageait cette idée. Et qu'au final, même inconsciemment, les triplés appréciaient l’intérêt de leur parents. Du moins, ils le comprendraient plus tard. Quand eux même en auraient ou bien seraient plus âgés pour voir l'importance de leur bien être aux yeux de leur parents. Quoiqu'ils en pensaient.

La journée passa des plus simplement pour la jeune mère. Elle avait apporté du travail chez elle, rien qui ne nécessitait se rendre au palais et à la grande bibliothèque. Lisaë pouvait ainsi s'occuper des corvées domestiques. Entre le linge et une maison à tenir à peu près bien ranger entre trois tornades et un mari qui parfois passait comme ses enfants, il y avait de quoi faire. De plus Lisaë avait très envie de préparer un repas particulier pour sa famille, prendre son temps pour mélanger des saveurs qui leur feront plaisir après une grande journée de travail, de recherche ou d'expérience. Une façon de mieux clôturer une journée bien rempli que d'émerveiller ses papilles.
Alors voletant dans la cuisine, l'elfe coupa, éplucha et chauffa sa mixture colorée qui se mirent bien vite à sentir et embaumer la maisonnée. Et pendant que cela mijotait, Lisaë se mit à travailler sur un vieil écrit relatant la magie des plantes. Passionnante ressource de vie et d'un savoir ancestral trop peu utiliser encore. Les vieilles plantes ont été remplacées par des nouvelles et la magie, et pourtant là, il y avait de quoi survivre et permettre tant de choses. Décidément, les chanteurs de la nature avait des encore des secrets enfouis. Le premier claquement de porte se fit entendre avec un marmonnage de bonjour mère et un deuxième claquement de porte vers une des chambres de l'étage. Puis le défilé reprit avec parfois un baiser tendre ou bien un vague ça va en plus. Le retour à la maison se faisait toujours par un passage obligé dans les chambres des adolescents avant que ceux-ci redeviennent moins sauvages et daignent revenir à la civilisation. Mais que pouvait-elle y faire ? N'avait-elle pas été comme eux plus jeune, un brin solitaire et secrète ?

Quelques heures plus tard son époux rentra. Fatigué. Les journées étaient longues et pénibles pour lui actuellement. La conjoncture elfique et du monde autour d'eux n'aspiraient pas à une douce tranquillité. Et pourtant ce soir le générale elfique prit du temps pour dîner avec sa famille. Ce qui était rare ou bien trop rapide au goût de son épouse, mais Lisaë ne disait mot. Elle connaissait l'importance du travail de son soldat de mari et son grand sens moral quand à leur peuple. Il lui fallait le soutenir du mieux qu'elle pouvait, même si depuis l'attaque du domaine baptisral, la jeune mère craignait de plus en plus pour les siens.

Quelques heures plus tard, la famille se trouvait à table finissant un repas des plus calmes, pour une fois, sûrement due à une lourde journée de labeur pour toute la famille. Chacun s'occupait de sa tâche du soir avant de passer au salon comme leur mère l'avait demandé lors de l'entrée.

La vaisselle faites avec l'aide de son époux, la discussion pouvait prendre dans le petit salon où se trouvait déjà les enfants.

« -Mes trésors, je sais que votre soirée devait être remplie de pleins d'autres choses, mais votre père et moi voulons vous parler de quelque chose. »

La jeune mère n'en dit plus pour le moment regardant son mari en tournant légèrement la tête. Elle y puisait du courage pour répondre aux inquiétudes de ses enfants. Rien de pire pour une mère de savoir qu'un ou plusieurs de ses étoiles scintillantes pouvaient avoir à souffrir d'un choix déterminant pour leur avenir. Mais n'était-ce pas là le rôle des parents que de les guider.

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MessageSujet: Re: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeMar 10 Juin 2014 - 18:43

Dans une vie d'elfe, deux ans ne représentaient guère plus qu'un battement des paupières. Pourtant, du haut de ses quatre siècles d'existence, Artaher n'avait jamais considéré le temps de la même manière qu'une majorité de ses semblables. Sous prétexte que les années n'avaient que peu d'emprise sur eux, les elfes devaient considérer le temps comme une ressource abondante, dont l'on pouvait disposer comme bon semblait et que l'on pouvait même se permettre de gaspiller ? Certainement pas, en tout cas pas pour le tempétueux général qui n'avait jamais eu de cesse d'occuper son temps de la meilleure des manières. Une année était une année, un mois était un mois, une journée était une journée et chacune devait comptait autant, si ce n'était plus, que celle qui l'avait précédée. Ainsi en était-il dans la vie d'Artaher, et si cela lui attirait parfois les moqueries de certains qui se plaisaient à lui trouver un tempérament proche de celui de ces humains que le colosse méprisait tant, le général pouvait s'enorgueillir d'une expérience plus riche que bien des elfes pourtant plus âgés que lui. En vérité, la fougue insatiable de cet elfe débordant d'énergie lui avait permis de voir bien plus du monde que certains sylvains n'en voyaient sur toute une vie millénaire.

Deux ans déjà donc, depuis que les esprits totems avaient rappelés leur existence aux Armandéens grâce au regain de magie qu'avaient apporté les dragons nouveaux nés. Lorsque la nouvelle s'était répandue, Artaher s'était très tôt découvert des affinités avec l'esprit de l'ours, s'imprégnant de la force de ce puissant prédateur qui ne se connaissait nul rival dans les forêts. Pour sa part, son épouse s'était vue privilégiée par la luciole, dont la douce lueur semblait gracieusement flotter dans les ténèbres de la nuit, telle le guide que représentait la belle. Restait les enfants, Aranël, Nómin et Enetari, dont le dynamisme n'avait d'égal que l'insouciance et qui jusqu'à présent s'étaient habilement soustraits au rituel qui devait les lier à leurs esprits protecteurs respectifs. Ils étaient encore jeunes, certes, et Lisaë était lentement parvenue à convaincre son impulsif de mari qu'il convenait de leur laisser le temps de la réflexion avant de se risquer à appeler à eux un totem. Mais deux ans, déjà. Et avec le caractère de plus en plus précipité des évènements, ce qui n'était qu'un battement de paupière commençait doucement à s'éterniser au regard du commandant des armées elfiques. Aussi avait-il accueilli avec une satisfaction non dissimulée les confidences que lui avaient glissé son épouse sur le sujet. Les enfants s'inquiétaient ? Grand bien leur fasse, cela démontrait un intérêt certain de leur part et un désir, fut-il encore inconscient, de faire un pas supplémentaire sur le chemin qui feraient d'eux des adultes accomplis. D'ailleurs, lorsque Lisaë avait évoqué la perspective d'une réunion de famille destinée à traiter de ce sujet, Artaher avait immédiatement pris ses dispositions pour alléger le programme de sa journée et s'assurer de pouvoir retrouver les siens au coucher du soleil. Dans le contexte politique actuel, cela représentait un exploit mais le général s'était toujours refusé à faire passer sa famille après sa carrière : son épouse préférait le savoir à ses côtés pour ce soir, alors ainsi en serait-il.

Ainsi, tandis que le soleil descendait sur l'horizon et que le ciel se teintait des vives couleurs orangées du soir, le général franchit le seuil de son foyer et put troquer son uniforme d'officier pour celui de père de famille. Guidé par le délicat parfum du repas à venir, Artaher dirigea ses pas vers la cuisine où il se découvrit une épouse particulièrement affairée dans ses préparatifs. Un baiser adroitement volé permit néanmoins à la main du colosse de remporter l'audacieux duel qui l'opposait à une cuillère de bois visiblement déterminée à lui interdire la possibilité de goûter la préparation. Heureusement, une étreinte et un sourire se révélèrent une compensation suffisante en regard de son crime, et la trêve fut rapidement signée.

Le repas s'acheva paisiblement, avec les compliments qui s'imposaient, et la petite famille se retrouva finalement au salon, sous les regards bienveillants des jeunes parents. Lisaë fut la première à prendre la parole, comme il convenait de le faire pour celle qui était à l'origine de cette réunion, avant de se tourner vers son époux pour l'inviter du regard à prendre la suite. Artaher laissa glisser sa main vers celle de sa chère et tendre pour l'étreindre avec douceur, l'invitant à s'asseoir dans l'un des fauteuils qui faisaient face aux sièges qu'occupaient les triplés, ceux-là même dont les regards s'étaient éclairés de lueurs curieuses. Le général prit place à son tour, aux côtés de son épouse, et laissa ses yeux clairs parcourir les visages des trois jeunes adolescents avant d'apporter un début de réponses aux interrogations qu'il pouvait y lire :

« Non, Aranël, il ne s'agit pas de te confier ta première épée. »

Le général eut volontiers parié sa solde que l'annonce de Lisaë avait immédiatement fait ressurgir ce désir latent qui étreignait l'esprit de leur fils aîné, aussi avait-il préféré lui épargner d'inutiles faux espoirs en le prenant de vitesse. Son ton se voulut léger et taquin tandis qu'il poursuivait, comme s'il avait voulu par là détendre l'atmosphère et chasser rapidement le sujet précédent :

« Et non, il ne s'agit pas non plus d'un futur petit frère ou d'une future petite soeur. »

Instinctivement, son regard s'était tourné vers Enetari. Pas toujours évident d'être la petite dernière de la fratrie, quand bien même la différence d'âge n'était que de quelques minutes.

« Cela fait deux ans maintenant que les esprits totems sont de retour sur Armanda. Vous le savez, chaque Armandéen est le protégé de l'un de ces esprits, mais pour que s'établisse ce lien si particulier, il est nécessaire de procéder à ce que l'on désigne sous le nom de rituel. Ce rituel peut susciter certaines interrogations, certaines appréhensions, de votre part. C'est pour y répondre que nous sommes réunis ce soir. »

Le colosse adressa un regard confiant à son épouse, avant d'inviter d'un geste qui voulait prendre l'initiative à s'exprimer.

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MessageSujet: Re: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeMar 17 Juin 2014 - 12:02

Une journée comme tant d’autres, ni plus mauvaise ni meilleure ; quelques plaisanteries, une après-midi à essayer un sort qui lui résistait, pour finalement rentrer tranquillement à la maison, sans véritable envie mais par obligation. Ses parents feraient un drame si elle ne rentrait pas. Il lui était arrivée de revenir un peu tard de ses escapades, et ce fut le regard inquiet de sa mère et celui plein de colère de son père qui l’avait accueilli. Pourtant il n’y avait guère beaucoup de risque, et Enetari aurait pris grand plaisir à rester dans la forêt. Elle ne craignait guère les bêtes qui y habitaient, et les voyageurs qui pourraient lui nuire n’était pas encore arrivés. Ou plutôt étaient-ils passés en dévastant tout sur leur passage avant d’être chassé comme des malpropres qu’ils étaient. Mais c’était cela, la vie d’aventure, car la jeune fille ne doutait pas qu’elle pourrait un jour, bientôt l’espérait-elle, en mener une comme elle en avait envie. Sa vision d’une vie de péripéties était sans doute un peu utopiste, mais elle n’en avait pas réellement conscience et cette idée lui plaisait ; alors pourquoi la détruire avec de vaines réalités ? Elle s’arrêta un instant pour lever les yeux vers le ciel : le soleil se couchait, le paysage était simplement magnifique. Elle avait beau désirer ardemment la quitter, l’adolescente reconnaissait sans mal adorer cet endroit et sa beauté.
Elle poussa finalement la porte de la maison familiale sans douceur, fredonnant pour elle-même. Un coup d’œil dans la cuisine, et elle aperçut ses parents de dos qui se chamaillaient. Son père venait donc de rentrer. Discrètement, la demoiselle fila dans sa chambre, jusqu’à ce que ne vienne l’heure du repas.

Réunion de famille ? Pourquoi faire ? Le regard brillant de curiosité, Enetari, presque posément assise sur son siège, attendait avec impatience que ses parents décident à se confesser. Allaient-ils leur annoncer qu’ils les laisser sortit du domaine ? Enfin ? Ce serait une grande nouvelle pour les triplés. A moins qu’il ne s’agisse de quelque chose de plus important, liée à la guerre ou à… à… à Dracos savait quoi. Là tout de suite, la petite elfe n’avait guère de temps pour rêvasser, son père commençant à réfuter avant même qu’ils n’en fassent de possibles hypothèses de la part des triplés. Pas d’épée pour Aranël ? Bah, cela n’avait pas d’importance, et puis quand même c’aurait été le cas que cela n’aurait pas demandé la présence de ses deux jumeaux. Du moins la blondinette l’espérait-elle, sans quoi ils n’auraient pas fini de se faire réquisitionner par leurs parents chaque fois que le jeune garçon en parlait. Elle attendit donc la suite avant d’ouvrir grand les yeux en entendant son père. Pas de petit frère ou petite sœur ? Quelle idée était passée par la tête de son père pour croire qu’elle en voulait ? D’accord, elle se sentait parfois ‒un peu plus que parfois même‒ toute seule, mais ce n’était plus le moment d’avoir un membre en plus dans la famille. La différence d’âge serait trop grande et… Non, trois, c’était bien. D’autant que si le nouveau venu était un garçon qui, comme ses frères, excluaient quasi totalement la jeune fille de leur vie, ce n’était pas la peine qu’il vienne au monde. Sans quoi Enetari aurait probablement la très forte de s’en débarrasser définitivement.

-Tu sais papa, si maman avait doublée de volume, je pense qu’on l’aurait vu. Et puis je n’en voudrais pas.

Quant aux deux autres, tout le monde savait combien ils étaient proches, il n’était pas difficile de savoir qu’un frère ou une sœur ne devait pas beaucoup les intéresser. Pas plus que leur sœur ; alors pourquoi ce n’était que vers celle que l’on se tournait après pareille réflexion ? Elle était en compagnie d’elle-même, elle n’aurait pu rêver meilleure escorte. Mais leur père abrégea finalement leurs attentes et réflexions. Ainsi, c’était pour les totems qu’ils étaient tous présents. Un léger silence suivi, chacun des trois attendant que les autres ne se décident à parler. Finalement, Enetari se décida à prendre la parole, honneur aux demoiselles.

-Où le rituel se déroule-t-il ?

Avec un peu de chance, à l’extérieur, cela serait un bon début pour voir le reste du continent. Mais il ne fallait pas trop compter là-dessus, bien que l’éternelle optimiste qu’elle était ne puisse que l’espérer. Satisfaite et les yeux brillants, elle observa le visage calme de sa mère et celui sérieux de son père, avant d’annoncer avec un sourire de joie, sans se préoccuper de l’étrangeté de sa phrase :

-Ma sauterelle m’attends, je le sais !

La sauterelle… était-elle toujours près d’elle ? Entendait-elle cette conversation ? Voilà une idée amusante…
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MessageSujet: Re: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeJeu 19 Juin 2014 - 18:12


Lorsque sa mère avait annoncée qu’elle voulait parler avec Aranël de son totem, il n’avait pas imaginé qu’ils seraient conviés à une réunion familiale tous ensembles. Parce que c’était bien de ça qu’il s’agissait, pourquoi donc auraient-ils décidés de les réunir, si non ? D’un côté, ça l’ennuyait, il aurait voulu pouvoir bénéficier de sa soirée comme il l’avait décidé, en continuant son projet actuel de création volante. Son cerveau bouillait sous les idées et il était incapable de les mettre en pratique ou d’au moins faire des plans. Bon d’un autre côté, Aranël était à lui et tout ce qui le concernait le concernait lui également. Il était impensable qu’il ne soit pas au courant de tout ce qui avait trait à son autre moitié y comprit, et surtout, lorsque cela concernait sa famille et que son père était présent. Méfiant ? Lui ? A peine. Juste un peu. Mais il fallait voir dans quel état il mettait son frère aussi. N’importe qui se serait montré méfiant. Soit. Le voilà donc installé en compagnie du reste du clan Terendul dans leur maison, en se regardant en chien de faïence, tandis que les parents lançaient une conversation qui allait sans doute s’avérer périlleuse à bien des égards. Pourtant, en rentrant ce soir-là avec son frère, il ne s’était nullement imaginé ce genre de scénario. Ils avaient passé la journée ensemble, étaient rentrés le soir comme ils se le devaient. Le repas c’était également bien passé, dans un calme relativement complet, pour une fois. C’était que, d’habitude, leurs moments de restauration étaient plutôt mouvementé, comme la vie en générale lorsque l’on s’appelait Terendul. Enfin bref. Accolé à son frère, proche de sa sœur et face à leurs deux parents, il gardait le silence, se doutant déjà de ce que sa mère voulait…

C’était un peu sa ‘faute’ si l’on voulait utiliser pareil terme. Après tout, c’était lui qui avait parlé à Lisaë de cette histoire de totem. Mais il aurait tout de même préféré faire autre chose de sa soirée, aussi utile que pu être cette discussion. Ce qui restait encore à prouver cela dit. Les yeux posés sur sa mère, le visage dénué de la moindre expression, il laissa les quelques instants de flottement s’étioler sur les premiers échanges verbaux, provenant sans grande surprise de leurs aînés. Le rappel sur l’arme que son frère ne pouvait pas avoir lui arracha une pensée, celle qu’il faudrait s’arranger sans la présence de Artaher pour procurer l’arme à son frère. Au moins, là, il serait certain qu’Aranël n’attendrait pas des années… et puis de son point de vue, il le méritait amplement. Quant à l’idée grotesque d’un nouvel enfant… Certes, leur mère était fertile, mais là tout de même, il y avait des limites à ne pas dépasser, ils étaient des elfes, pas des lapins de garenne. Et puis Enetari avait parfaitement raison, elle avait la ligne et rien d’un phoque échoué, on pouvait donc décemment dire qu’elle n’était pas enceinte. Qu’ils soient toujours dehors et occupés ne signifiaient pas qu’ils manquaient de clairvoyance, ou qu’ils étaient aveugles, tout simplement. Cependant, ce qui le fit réellement réagir fut la tension qu’il ressentit dans le corps tout proche de son frère. Avec un calme parfait, il vint lui prendre la main, déposant la fraicheur de sa peau sur la sienne. Il savait son frère sensible à ce sujet, il connaissait parfaitement ses doutes, ses peurs… après tout, il était son confident et sa moitié, c’était naturel.

L’intervention d’Enetari avait, outre cela, soulevé un détail de ressenti qu’il s’empressa de corriger en prenant la main de la jeune elfe de celle qui lui restait libre, témoignage silencieux qu’elle n’était pas malvenue auprès d’eux malgré tout. Pour le coup, il prit le parti de poser une question qui fâchait, histoire de crever l’abcès une fois pour toute. « Un totem peut-il influer sur le caractère de son élu et dans quelle mesure si c’est le cas ? »

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MessageSujet: Re: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeLun 23 Juin 2014 - 23:08

La porte claqua avec fracas derrière lui, mais cela n'avait rien d'un fait nouveau. Il n'avait jamais réussi à prendre l'habitude de fermer convenablement une porte. Il n'y avait rien à faire, c'était plus fort que lui, il fallait qu'il la claque. Sa famille avait apparemment fini par se faire une raison, au moins cela mettait de l'animation. Non pas que la maison Terendul en ai vraiment besoin bien sur, mais tout de même...

Il traversa la maisonnée à la suite de son frère, le pas léger des trois jeunes éveillant la maison comme elle le faisait toujours et lui donnant cette joie de vivre que beaucoup d'elfes observaient avec envie. Leur mère cuisinait et l'odeur alléchante de son plat vint chatouiller le nez du jeune elfe lorsqu'il traversa cette pièce stratégique. C'était un lieu à la fois passionnant et dangereux. Passionnant parce qu'on y trouvait toujours quelque chose à se mettre subtilement sous la dent, dangereux parce qu'on tombait invariablement sur une mère poule avide d'un baiser ou deux ou pire encore du récit de toute la journée des triplets. Pour cette fois la faim n'était pas assez présente dans l'estomac d'Aranël pour qu'il brave ce danger et c'est en se contentant d'un léger "b'soir" concédé du bout des lèvres qu'il se précipita vers la chambre qu'il partageait avec Nomin.

La suite de la journée fut consacrée à la préparation d'un nouveau projet de son inventeur préféré. Enfin l'inventeur en question travailla, pendant que lui-même observait tout ceci religieusement en se déclarant déjà prêt à tester ce... Ce quoi en fait ? Il ne savait pas très bien, mais c'était forcément génial. D'autant plus que c'était dangereux. Donc encore mieux !

L'heure du repas arriva trop tôt à leur goût, mais s'y soustraire serait difficile ce soir. La famille était là au grand complet, leur père y compris. Cela aurait pu lui mettre la puce à l'oreille mais en y réfléchissant ce n'était pas si exceptionnel que cela, leur mère aimait les rassembler aussi souvent qu'elle le pouvait. C'est sans sans arrière pensées ni inquiétude particulière qu'Aranël s'installa, les cheveux encore humide du saut dans la rivière qu'il avait fait un peu plus tôt sous l'oeil attentif de son frère. L'eau était un élément qui le rassurait et qu'il adorait plus que tout, il n'était jamais aussi à l'aise que dans les différents fleuves qui traversaient la forêt, aussi fort que puisse être le courant d'ailleurs ! La simple idée qu'il puisse se noyer était risible, il était certainement l'un des meilleurs nageurs du royaume.

Le repas se déroula dans un calme relatif connaissant le tempérament des triplets. A peine si Aranël et Enetari se chamaillèrent, la présence apaisante de Nomin n'y étant certainement pas pour rien. Et puis il y avait cet atmosphère particulière que le garçon ressentait sans parvenir vraiment à s'expliquer. Ses parents préparaient quelque chose, mais quoi ? Il n'aimait pas cela du tout et cela se confirma lorsque sa mère prit finalement la parole en fin de repas. Aie... De quoi allait-elle parler ? Quelque chose d'agréable ? Il pouvait bien rêver non... Il commençait déjà à s'y laisser aller quand...

"Pff..."

Son soupir exagéré résonna dans toute la pièce tandis qu'il levait les yeux vers son père. Il aurait dû s'en douter tiens qu'on viendrait lui casser ses espoirs aussitôt. Quand à la suite, elle ne lui tira qu'une affreuse grimace. Comme si il allait tolérer un autre Terendul dans la famille, ils étaient déjà bien assez ! Tout ceci ne le renseignait pourtant pas sur le sujet que les parents voulaient évoquer, et il aurait mieux valu que cela en reste ainsi vu la tournure que prit la suite. Les totems... Alors là, ils n'auraient pu choisir pire sujet !

Il se raidit instantanément, le regard furieux. Après tant de temps, pourquoi se réveillait-il tout à coup jusqu'à venir lui casser les pieds ? Ce n'était pas une urgence non ? Il pouvait bien passer son rituel dans... Dans... Dix mille ans tiens ! Ce serait parfait. Et encore... Si il avait des questions ? Evidemment... Pouvait-il sortir de table ? Le problème étant qu'il connaissait déjà parfaitement la réponse et qu'il savait qu'elle ne lui conviendrait pas. Il garda donc le silence, son regard farouche passant rapidement de sa mère à son père pour enfin se poser sur sa cruche de soeur qui s'extasiait à présent sur une histoire de sauterelle. Ridicule vraiment... Il la foudroya du regard avant que la main rassurante de son frère ne vienne attraper la sienne, Nomin avait parfaitement saisit son malaise et y réagissait sans détour.

Instinctivement, il se rapprocha de lui et comme toujours, c'est ensembles que les deux jumeaux firent face à ce qui était bel et bien une situation menaçante aux yeux de l'aîné. La question de Nomin tomba, en parfaite adéquation avec les réelles inquiétudes d'Aranël mais celui-ci n'était même pas d'humeur à entendre la réponse. Sa voix renfrognée résonna dans la pièce :

"Je ne veux pas de totem."

Et il se fichait pas mal de ce que tout un chacun pourrait bien en penser. Il avait déjà assez de problèmes d'auto contrôle comme ça sans en plus se rajouter un tel facteur de risque. Pour peu que cela empire son caractère et il serait dans de beaux draps... Ou que ça lui donne un pouvoir magique, vous imaginez ? Il n'était qu'un piètre mage par chance et n'avait donc que très peu de chances de faire exploser la forêt, mais il ne tenait pas à ce que ça arrive d'une autre manière. Alors non merci, vraiment il ne voulait pas de ça. Il refusait, c'était tout. Et la flamme butée qui brillait dans ses yeux clairs ne trompait pas tandis qu'il soutenait tour à tour le regard de son père et de sa mère.
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MessageSujet: Re: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeSam 28 Juin 2014 - 21:02

Quel beau spectacle. Vraiment ce tableau d'eux cinq dans leur salon, rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Rare, beau, simple, calme avant une tempête de questions. D'ailleurs l'approche de son mari l'a fit sourire. Son humour était assez particulier, et ses enfants réagir d'ailleurs à leur manière face à cela. Il était maladroit, mais d'une maladresse tellement touchante et attendrissante. On sentait que ce sujet ne serait pas des plus simples, mais que tous les deux, ils y parviendraient. Avec l'aide de son époux, Lisaë se sentait forte et invulnérable et gravir une montagne ne serait pas si compliqué que cela.

La jeune mère posa le regard sur sa jeune fille. Esprit libre et pétillant, toujours enjouée qui savait apporter le bonheur dans la pièce dans laquelle elle entrait. Sauf peut être pour ses frères. Mais les chamailleries entre eux n'étaient aux yeux de la mère des triplés que le revers d'un amour trop timide pour être montré aux yeux de tous. Mais elle ne doutait pas que si la jeune sœur se retrouvait en difficulté, ses frères l'épauleraient. La petite cadette parlait de la sauterelle, cela lui allait bien. Sautillante, allant de l'avant, ne restant pas sur place.

« - Le rituel se déroule là où il te semble le plus juste. Là tu es le plus toi même, en harmonie avec ton environnement. J'aimerai te dire dans la nature, là où la paix et l'harmonie règnent. Le silence pour te retrouver avec toi même et ton protecteur. »

Une douce nuit, un moment dans le jardin, il fallait être en harmonie avec soit.

« -Il ne faut pas lutter contre ce don de la nature qui est une aide, un apport positif, une partie de vous encore latente et dormante. Ils son bénéfiques et octroie une certaine sagesse et des pouvoirs importants. »

La jeune mère fit apparaître dans sa main une légère lumière, qu'elle fit disparaître presque aussi vite en refermant sa main.

« -La lumière dans l'obscurité du non savoir. »

C'est de cette façon que Lisaë avait perçu l'appel de son totem luciole. Une nuit en rentrant d'une longue veillée la tête penchée sur de nombreuses archives, la lune comme seule témoin de cette rencontre avec la petite créature de la nuit, brillante sur une pierre chauffée par le soleil de l'été. Lumière dans la nuit, elle s'était sentie comme intriguée par cette beauté de la nuit. Lumière verdoyante produite par la magie de son corps. Fragile et en même temps lumineuse. C'est là que l'esprit de la luciole vint lui caresser un songe lui faisant comprendre que cette luciole c'est elle. Du moins, une alliance entre la nature, la magie, et elle, Lisaë Terendul.

Lançant un regard à son époux, elle revint ensuite sur son deuxième fils. Question sans détour, pertinente et visant juste. Tout son fils ça. Son petit génie, son miracle.

« -Oui, Nomin, certains esprits totems jouent sur le mental, d'autres le physique. Quand à la mesure, cela dépend du totem, de la personnalité de chacun aussi et de ce que l'on veut en faire par la suite. »

Puis elle se retourna vers son aîné. L'adolescent dans toute sa splendeur. Refuser dans un soupir sonore avant de tout refuser en bloc. Mais Lisaë ne s'en formalisa pas, prenant ceci pour un manque de confiance en soi, ou envers l'inconnu. D'une voix toujours aussi douce, elle s'adressa à lui.

« -Un totem est une bénédiction Aranël, une force en plus. C'est une partie de toi qui doit s'exprimer. Une suite naturelle dans l'évolution d'un être. Pourquoi tu n'en veux pas mon trésors ?»
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MessageSujet: Re: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeSam 5 Juil 2014 - 16:47

Comme elle en avait l'habitude, Enetari fut la première à réagir et à prendre la parole pour faire écho aux mots qu'avaient tenus les jeunes parents. Elle était enjouée, volontaire et ne cherchait aucunement à dissimuler son impatience, affirmant même avec force conviction que son totem n'attendait qu'elle. La sauterelle, voilà effectivement un esprit qui semblait correspondre en tout point à la personnalité survitaminée de l’infatigable adolescente. Artaher se surprit à souhaiter que l'attitude positive de la jeune fille put se répercuter sur ses deux frères. Malheureusement, il restait pleinement conscient que ses espoirs resteraient vains et le bruyant soupir qu'avait fait entendre Aranël un peu plus tôt était un signe précurseur à une discussion nettement moins joyeuse et pétillante que ne le serait celle concernant Enetari. De fait, l'aîné de la fratrie conserva le silence et laissa à son jumeau le soin de parler avant lui, comme pour mieux repousser l'instant où il lui faudrait bien prendre la parole lui-même. Nómin fut donc le second à s'exprimer et déjà, le ton froid et presque monocorde qu'il employait constamment tranchait nettement avec la vivacité guillerette de sa jeune sœur. En fait, observer ces deux-là côte à côte revenait à comparer le noir et le blanc, ni plus ni moins. Toutefois, en dépit de cet apparent manque d'intérêt qu'affichait le concerné, Artaher savait le petit génie de la famille intéressé ou tout du moins intrigué par le sujet. Après tout, n'était-il pas au moins en partie à l'origine de cette discussion ?

Si le père de famille avait gardé une attitude relativement neutre jusqu'à présent, le dédain presque agressif avec lequel Aranël avait repoussé la discussion lui arracha un froncement de sourcils éloquent. Non seulement, il lui était intolérable qu'un Terendul puisse manifester un tel refus d'obstacle au lieu de s'attaquer de front au problème qui lui était posé, mais pire encore, il ne supportait pas que le jeune adolescent puisse ainsi rejeter les attentions de sa mère. En effet, si le général s'efforçait de représenter sévérité et rudesse au sein de son foyer, Lisaë en était la douceur et la sagesse, la moindre des choses que le premier était en droit d'attendre de la part des triplés était donc qu'ils daignent se montrer respectueux des efforts que déployait la maîtresse de maison.

Artaher avait cependant laissé à son épouse le soin de répondre aux deux questions qui leur avait été posées, sa passion des livres et de la connaissance faisait d'elle une interlocutrice toute désignée pour ce rôle et l'esprit méthodique purement militaire de l'officier tendait naturellement à laisser à chacun le soin de faire ce qu'il faisait le mieux. Toutefois, il se crispa sensiblement lorsque son épouse aborda la réaction qu'avait eue Aranël. Le général autoritaire et adepte d'une stricte discipline qu'il était éprouvait certaines réticences devant les ''armes'' de douceur et de compréhension qu'étaient les mots de sa chère et tendre. Quand bien même il leur reconnaissait une efficacité certaine, il gardait toujours en mémoire l'incident au cours duquel le colérique adolescent avait levé la main sur sa mère. Bien sûr, le premier avait été longuement rongé par le remord et la seconde avait pardonné avant même que la main avec laquelle son fils l'avait giflée n'eut quitté sa joue, mais Artaher n'était jamais parvenu à totalement passer l'éponge.

Tranchante et ferme, la voix d'un père habitué à commander et surtout à être obéi vint faire suite à la délicatesse raffinée d'une mère aimante :

« La question n'est pas de savoir si tu le veux ou non, Aranël, car tu n'as tout simplement pas le choix : le rituel est un passage obligé pour tous les jeunes elfes, tu ne pourras pas t'y soustraire indéfiniment. Tu n'as aucune raison d'avoir peur, alors fais honneur à ton nom et cesse de fuir tes responsabilités. »

Pas de gants blancs avec lui, si Aranël voulait faire de cette discussion un bras de fer, il trouverait à qui s'opposer. Toutefois, la réplique acerbe du Terendul père n'était pas totalement dépourvue de sens : pour posséder lui-même un caractère plus proche de celui de l'aîné de la fratrie que de ceux de ses deux autres enfants, Artaher devinait sans peine que pareille accusation amènerait une réaction. Véhémente peut-être, encore qu'il demeura parfaitement conscient que le ''peut-être'' était de trop, mais une réaction néanmoins et pour l'instant, c'était précisément ce dont ils avaient besoin : empêcher le fougueux adolescent de se murer dans le silence.

Il demeurait toutefois un point autrement plus subtil sur lequel le général pouvait appuyer pour essayer de débloquer la situation dans laquelle s'était enfermé son fils aîné :

« Ne t'est-il pas venu à l'esprit qu'un totem pouvait te donner l'atout qui te manque encore pour remporter le défi que je t'ai imposé ? »
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MessageSujet: Re: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeSam 19 Juil 2014 - 11:34

Son frère râlait. Nómin avait eu une réaction intelligente, mais le plus vieux se comportait comme un bébé capricieux sans chercher à aller plus loin. Pourquoi ça ne l’étonnait pas ? Depuis 81 ans qu’ils se côtoyaient régulièrement puisqu’étant frères et sœurs, Enetari avait plus souvent vu Aranël grognon et boudeur que de bonne humeur. Une vraie tête à claques. Décidément, ses parents auraient dû le noyer à la naissance. Et le pire était qu’il parvenait à attirer l’attention de ses parents et l’adoration de son jumeau. Décidément, il y avait vraiment quelque chose qui ne tournait pas rond chez lui. Qui ne tournait pas du tout d’ailleurs. La jeune fille fronça légèrement les sourcils, ses yeux gris palissant pour frôler le bleu, exprimant sa colère tandis qu’elle les braquait sur son aîné. Dans sa main elle sentait la peau tiède de Nómin, et elle retint un soupir. Ses deux frangins étaient totalement à l’opposé l’un de l’autre. Elle lui pressa brièvement la main en réponse et remerciement de la douceur de son geste, tout en écoutant distraitement les échanges, notant avec attention ce que disait sa mère en réponse à leurs interrogations. Comme d’ordinaire, le plus colérique accaparait la discussion et empêchait les deux autres de poser toutes les questions dont ils avaient envie, bien que le deuxième ne voit peut-être pas les choses ainsi. Au moins le jeune génie et elle-même avaient-ils put récolter quelques informations, et plutôt que de continuer à assister à cette joute verbale, la petite blonde préféra s’interroger sur son totem. Un lieu où elle se sente en paix, avait dit sa mère. Ils étaient nombreux. Au bord de la rivière, sous un arbre ou au sommet d’une branche, Ene se sentait libre du moment qu’elle pouvait sentir le vent sur son visage et le chant des oiseaux résonner dans son cœur. Mais il devait il y en avoir un de plus particulier que les autres quand même. Un lieu où elle pouvait se réfugier qu’elle soit triste ou heureuse, pensive ou chantonnante. L’image d’un haut chêne se dessina dans son esprit, assez éloigné de la vie elfique pour qu’elle soit tranquille, assez proche pour qu’elle n’ait pas besoin de passer la journée à marcher pour l’atteindre et assez élevé et solide pour qu’elle puisse se hisser au sommet pour observer les rayons du soleil couchant ou levant sur refléter sur les arbres plus bas quand elle le souhaitait, ou encore se réfugier sous l’ombre de ses branchages pour s’entrainer à la magie. Oui, là-bas elle se sentait bien. Elle ne craignait pas les animaux et insectes qui venaient, et pouvait faire ce que bon lui plaisait quand elle le voulait. Que demander de plus ? En fait, elle aurait dû aménager là-bas. Quoi qu’elle se serait vite ennuyée de ne pas avoir de compagnie. Au moins ici pouvait-elle se jouer des autres habitants du royaume. Peut-être son totem l’aiderait-il à trouver de nouveaux jeux. Transformations physiques ou mentales, avait dit sa mère. Du moment qu’elle ne se retrouvait pas avec des yeux à facettes et des antennes. Aegnor ne lui avait pas parlé de cela, mais ne savait-on jamais…

- […] l'atout qui te manque encore pour remporter le défi que je t'ai imposé ?

La voix rude de son père venait de se taire, et Enetari observa sa famille tapotant distraitement le talon de sa botte sur le sol, une moue boudeuse se dessinant sur ses lèvres délicates. Avec un peu de chance, le général aurait coupé son fils dans ses nouvelles tentatives de rébellion, mais ce serait un trop bel espoir. Maintenant que le défi était revenu dans la conversation, difficile de dire s’il s’en échapperait. Et puis cela dit, son aîné avait beau lui donner des envies de meurtres, elle ne pouvait s’empêcher de reconnaitre son père comme particulièrement sévère avec. Il ne lui aurait pas beaucoup couté de lui offrir une arme après tout, les triplés étaient à présent suffisamment âgés pour apprendre à se défendre et posséder leurs propres armes.
Toutefois il y avait d’autres choses plus importantes à l’heure actuelle que la petite étoile aurait aimé savoir sur son totem, encore que tenter à l’improviste de s’approcher de sa sauterelle lui aurait tout à fait convenu ; elle aimait l’imprévu et les surprises, mais devait bien reconnaitre n’avoir aucune envie de voir ses frères trouver leurs totems tandis qu’elle-même chercherait encore. L’honneur et l’orgueil étaient là pour la reprendre, mais ce n’était pas une Terendul pour rien.

- Je ne suis pas sûre qu’il ait envie de tousser, papa.

Elle lui décocha un sourire éblouissant, coupant Artaher de sa cible alors qu’elle sentait la tension monter entre lui et son fils. Ils se taperaient dessus plus tard, la jeune fille pourrait même faire arbitre. Mais pour l’instant, point de chamaillerie, elle ne comptait pas rester ici toute la semaine.
Son regard se détourna pourtant rapidement de son paternel, croisant l’évolution gracieuse d’un papillon par la fenêtre pour s’accrocher à ses arabesques aériennes. Elle aurait aimé être un papillon, elle aussi, ou en chevaucher un. Papillonnière donc. Dommage que ce ne soit pas possible. Ou dragonnière ? Oh, oui, cela lui plairait énormément ! Enfin, il lui faudrait peut-être passer son rituel avant de cela.

- Comment est-ce que les esprits nous choisissent ? Pourquoi sommes-nous obligé de passer le rituel ? Il est possible de vivre sans pourtant.

La preuve, eux-mêmes le faisaient à l’heure actuelle. Pas qu’elle n’avait pas envie de le faire, au contraire ! Mais l’insistance de ses parents lui paraissait soudainement étrange. Bon, après, cela n’avait guère d’importance non plus, mais elle n’aimait pas les questions sans réponses. Une dernière chose d'ailleurs lui importait.

- Le fait que l'on soit triplés change-t-il quelque chose?
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MessageSujet: Re: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeLun 21 Juil 2014 - 19:38


L’intervention de son frère était attendue et elle eut lieu exactement au moment où il avait su qu’elle aurait lieu. Quoi de plus normal entre eux après tout. La situation n’était pas idéale, le sujet très sensible exactement comme il l’avait dit… Ce n’était pas faute d’aiguiller sa mère là-dessus en préservant les secrets de son frère. Et il ferait toujours front avec Aranël quoi qu’il arrive. Cela dit, il allait engranger ces réponses pour le moment où elles lui seraient utiles. Ça le serait bien à un moment, peut-être un moment à deux avec son frère où lui pourrait le calmer et le réconforter. Les réponses de sa mère étaient toujours bonnes à prendre et elle était sans doute la meilleure placée pour parler de ce sujet. Tant que ce n’était pas son père. Enfin celui-ci n’allait certainement pas rester muet, hélas. Ça aurait pourtant été si bien, mais non dès qu’il s’agissait de son frère, il était au garde à vous sans jeux de mots. Un lieu où il serait le plus lui-même, un lieu qui lui semblait le plus juste et le plus en harmonie… Un lieu où serait son frère donc et dont son père serait absent. Il se sentait vraiment lui-même avec son frère, quel que soit le lieu. Le reste importait peu. Une aide, un apport positif, de la sagesse et des pouvoirs… c’était bien beau mais où était l’embrouille dans tout ça ? Parce qu’il y en avait forcément une, on ne gagnait pas autant de choses sans y perdre quelque part. Ce n’était pas possible, c’était simplement trop idéal. Néanmoins il se garda bien d’affirmer ça à voix haute, d’autant que les adultes ne semblaient pas avoir finis. La réponse à sa question vint éclairer cette partie-là. Ainsi le totem pouvait effectivement altérer le mental ou le physique ? Instinctivement encore, il sera davantage la main de son frère et la caressa légèrement, sachant qu’aussi borné qu’il soit, il entendrait cela…

Ainsi les totems pouvaient agir sur le mental… bonne ou mauvaise nouvelle ? Pour Aranël, sans aucun doute mauvaise car cela répondait à ses angoisses. Mais peut-être pas tout à fait, tout de même. Il resta encore silencieux, attendant l’intervention sans délicatesse de son paternel qui… et bien voilà, elle arrivait déjà. Il resta proche de son frère et de sa sœur, dont le geste de remerciement lui était bien parvenu. Elle était ravie de cette histoire de totem et il ne l’en blâmait pas. Il était même curieux des pouvoirs de cette sauterelle. Mais quand au sien… lui tout comme son frère s’inquiétait de ce que prévoyait le totem qui leur était destiné. Il écouta les questions de sa sœur, puis posa les siennes avec calme. « Enetari a raison on peut vivre sans, n’est-ce pas ? Comment est-ce que cela se passe alors ? Et si l’on décide de passer le rituel, mère c’est changements peuvent-ils avoir traits à une caractéristique déjà présente ? Se peut-il qu’une part de notre caractère soit prédéterminée par le totem et qu’il nous faille celui-ci pour nous contrôler, nous réaliser ? » Lui, penser à son frère ? Si peu… Il reprit après un instant. « Comment en contrôle-t-on le pouvoir une fois le rituel passé ? Le totem ne peut pas nous contrôler, n’est-ce pas ? »

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MessageSujet: Re: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeVen 25 Juil 2014 - 17:04

Sa mère fut la première à répondre, fidèle à elle-même dans sa douceur patiente. Si il avait espéré couper court directement à la conversation c'était raté, il lisait autant de résolution dans les yeux de l'un que de l'autre de ses parents et c'était une vision plus que catastrophique. Dracos, si il avait su que la conversation serait aussi désagréable il aurait sauté le repas ! Pourquoi donc ne le laissait-on jamais en paix ? Il ne faisait rien de mal en ne passant pas son totem, bien au contraire il protégeait peut-être même les intérêts de la famille et de tout son entourage proche. Aucune chance qu'ils le comprenne néanmoins, et il ne se voyait pas leur expliquer ça... Pourquoi avait-il la désagréable impression qu'ils allaient y passer la nuit ? Peut-être parce que l'autre option impliquait qu'il se mette en colère, et qu'il ne le voulait surtout pas...

Il n'avait pas écouté les douces paroles, trop préoccupé pour ça et trop peu intéressé par tout ce qui pouvait bien concerner un rituel qu'il ne comptait pas passer. Son regard suivit toutefois la main de l'elfe et la lueur qu'elle fit apparaître. Pfeu... Comme si il avait besoin de se mettre à clignoter tiens... Il y avait neuf chances sur dix qu'il se retrouve aussi incapable de contrôler son pouvoir qu'il l'était de contrôler ses colères et alors il aurait tout de la luciole hyperactive. Joyeuse façon que de se ridiculer tous les jours... Oh bien sur il n'imaginait pas forcément hériter du même totem que sa mère mais ce qu'il avait lu sur les pouvoirs des autres totems lui semblait encore plus inquiétant que ce risque clignotant. Et si il était une belette et qu'il se retrouvait avec encore plus d'énergie ingérable hein ? Ou un glouton à al peau si dure que la prochaine gifle qui lui échapperait arracherait la tête de sa cible ? Ou pire encore, une tarentule ! Non seulement il se mettrait à mordre mais en plus vous imaginez un peu les jeux de mots avec son nom ? Pas question. Quand au totem du corbeau et à ses pouvoirs si glauques il ne voulait surtout, mais alors surtout pas en entendre parler.

Auraient-ils pu lire dans ses pensées que les membres de sa famille se seraient sans doute étonnés de ses connaissances. Il n'avait peut-être pas apprit par coeur la liste de tous les totems connus mais il était capable de citer les principaux, et il avait parfaitement bien retenus les pouvoirs liés, en particulier si ils avaient trait à la colère ou si, entre de mauvaises mains comme les siennes, ils pouvaient faire malencontreusement exploser le royaume. Le fait était qu'il n'en avait trouvé que très peu qui ne soient pas dangereux entre ses mains. Il était à peu près certain que son esprit inventif trouverait un usage potentiellement explosif à n'importe lequel, y compris celui de l'araignée ou de l'escargot. Et certains allaient même jusqu'à le terrifier. On avait pas idée d'inventer un truc comme le totem cobra tout de même ! Il ne manquerait plus que ça qu'il se retrouve à hypnotiser les gens sans le vouloir...

Sa mère s'était tourné vers Nomin afin de répondre à sa question, réponse qui fit grimacer Aranël. Ses craintes étaient bel et bien justifiées... Elle s'intéressa à lui ensuite et il lui décocha un regard défiant, pas du tout convaincu par ses arguments et plus qu'hérissé par le surnom affectif. Quand cesserait-elle de leur trouver des sobriquets ridicules ? Il passa outre néanmoins, résigné depuis très longtemps à supporter ce genre de choses et cherchant déjà quoi répondre. Pourquoi n'en voulait-il pas ? Pas question qu'il le lui dise, et tant pis si le silence s'éternisait jusqu'à leur mort à tous. L'intervention de son père le tira d'affaire même si elle lui fit montrer les dents et rétorquer vivement :

"Je n'ai pas peur de... Passer le rituel. Tu ne m'y forcera pas."

Il avait faillit dire qu'il n'avait pas peur du totem en lui-même mais ça aurait été un mensonge, et il n'aimait pas mentir. Le rituel en lui-même ne l'inquiétait effectivement pas, c'était la suite qui le gênait. Une fois qu'il aurait ces pouvoirs, cette nouvelle difficulté à gérer dans le chaos de son existence. Son affirmation avait claqué sèchement, sans défiance. Il n'énonçait qu'un fait. On ne pouvait pas forcer un jeune à passer son rituel, il fallait qu'il soit "prêt" , ce qui incluait qu'il soit consentant. Artaher pourrait aussi bien le traîner par la peau des fesses jusqu'au lieu choisit, le fait était qu'il ne se déclarerait jamais prêt et qu'il repousserait toute tentative de lien de n'importe quel totem. Dans ces conditions, il était parfaitement impossible que la magie ne puisse s'accomplir. A ce qu'il en savait, les totems n'imposaient pas leur présence. Encore heureux d'ailleurs... Peu dupe de la stratégie qui suivit et incapable de ne pas s'en sentir frustré, il le couva d'un regard furieux en ignorant la plaisanterie idiote de sa soeur avant de grincer :

"Je n'ai pas besoin de ça. Je te battrais, je suis meilleur que tu ne l'étais à mon âge."

Et paf. Il n'était pas tout à fait certain de ce qu'il affirmait mais le plaisir de vexer et peut-être de moucher une bonne fois pour toute son paternel valait bien ce risque. Il ne su toutefois pas si il avait réussi, c'était difficile à deviner et sa soeur ne trouvait rien de mieux à faire que d'alimenter la conversation en posant d'autres questions. Bon d'accord, elles étaient relativement intéressantes surtout en ce qui concernait le fait qu'ils soient triplés, mais il aurait préféré que tout se termine là. Il sentit une bouffée d'agacement l'envahir, refrenée par la proximité et par le contact de son frère. Comme toujours, ils faisaient front ensembles et ils n'auraient même pas pu imaginer qu'il puisse en être autrement. C'était ainsi qu'ils fonctionnaient. La voix calme de Nomin s'éleva à nouveau et il reporta immédiatement son attention sur lui, surprit par cette hypothèse qui ne l'avait pas effleuré. Pour lui le totem était un ajout, une magie qui se greffait sur son hôte selon des lois obscures et qui pouvait le faire changer en bien ou en mal. A aucun moment il n'avait songé que cela puisse être le totem qui s'adapte à un caractère déjà présent, voir même que le choix de ce totem se basait sur des traits déjà présent. Etait-ce possible ? Il aurait rejeté cette possibilité tout de go si elle était venue de tout autre, mais elle venait de Nomin. De son génie de frère.. Alors ?

Une lueur perplexe s'alluma dans son regard tandis qu'il fixait ses parents avec attention, désireux d'en savoir plus mais pas décidé à ceder pour autant à moins d'être absolument certain que l'idée de Nomin était juste. Une nouvelle question était tombée, tout aussi inquiétante. Il ne pensait pas que le totem puisse les contrôler tout à fait, mais il était quasiment sur qu'il pouvait influer assez sur le caractère pour que ce soit très gênant, en particulier pour lui. Quelque peu bougon, il grogna :

"Il n'y a pas d'urgence de toutes façons. Je ne vois pas pourquoi vous vous réveillez comme ça d'un seul coup pour nous casser les pieds."
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MessageSujet: Re: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeDim 27 Juil 2014 - 14:07

« -Aranaël, mon fils la question n'est pas de te forcer ni même de te l'imposer. Cela s'imposera à un moment à toi, un peu comme une évidence. »

Regardant en coin son époux, elle ne put que constater encore, que le fils ne pouvait renier son père, même s'il le désirait ardemment. Ils étaient pareils. Les mêmes.

« -L'urgence n'est pas dans le passage du rituel, qui ne se passera peut être pas demain, mais dans les réponses qui peuvent émerger dans vos esprits. Aranaël. Tout n'est pas négatif et noir quand on cherche à vous parler. Et tu n'es pas le seul de nos enfants à se poser des questions. Mais on peut répondre à vous trois. Si cela ne t’intéresse pas la porte est là. Mais je te conseillerai de rester. Même si cela ne t'intéresse pas, cela te concerne.»

Lisaë sondait d'un regard profond l'esprit de son fils. Elle n'avait pas parlé avec méchanceté ou bien colère. Non, juste un fait. Car elle savait que Aranaël pestait, râlait, mais qu'il était curieux de ce qui l'entourait et concernait sa colère. Car après tout, la demande implicite de son frère venait de ses questionnements.
Ne cherchant guère plus de place à ce petit passage, Lisaë revint sur les questions de sa fille.

« -Mon étoile, ils nous choisissent en fonction de ce que nous sommes. Un trait de caractère, physique, une qualité en nous que ces esprits veulent nous faire prendre conscience. Comme la lumière pour moi érudite du savoir. »

Mais ce qui étonnait le plus, la jeune mère c'est que ces enfants réfutent un tel bienfait, un tel don en plus. Une force vive et bienfaitrice. Pourquoi donc ?

« -Vivre sans un atout en plus ? Oui, je pense que cela soit possible, mais c'est comme ne pas être tout à fait complet. Ces esprits ne sont pas contre nous mais une façon d'avancer certaines de nos qualités. Ce qui compte ce sont nos choix et ce que nous mettons derrière. C'est cela qui nous détermine. Je pense que vivre sans ne complète pas celui que nous sommes. »

Sa petite fille semblait papillonner montrant comme un désintérêt très intéresser à la question des totems. Comme à son habitude sautillant d'une idée à une autre avec la même malice et candeur, toujours sur le même ton. Ce qui rendait parfois un peu difficile à connaître ses centres véritables d'intérets.

« -Et pour une fois le fait que vous soyez trois n'a rien à voir. Cela fait partie des choses qui vous sont propres en tant qu'individu. Même en étant nés à trois, vous êtes chacun un être à part. Donc des totems qui vous seront propres. Tu parlais de sauterelle Enetari, peut être que tes frères eux entendent autre chose. »

Nomin comme à son habitude avait été concis, clair et précis. La pertinence de ses questions prouvaient encore une fois le cheminement de son esprit brillant. Oui son fils était malin et rusé comme un renard, ce totem lui caressait-il l'esprit ou bien un autre encore for montrant son grand talent d'orateur ou de créateur. Une araignée peut être ? Ou Nomin avait été choisit pour bien plus  que ses mains habiles sur le bois ?

« -Nomin, il y a quelques années, les esprits totems avaient disparus, car la magie était moindre. Nous vivions sans. Mais pour avoir vécu leur retour, je peux te donner mon ressenti. Je me sens plus complète, plus moi, plus entière avec la luciole comme totem à veiller sur moi. Et oui, cela peut avoir une caractéristique de notre caractère ou physique. On apprend à le contrôler comme tu as appris à contrôler certains de tes pouvoirs. Ou comme tu apprends peu à peu à maîtriser une de tes créations. Le totem ne nous contrôle pas. Il est une aide, un soutien, un guide. C'est à toi d'apprendre à le maîtriser, comme on apprend à marcher, à lire, à se servir de la magie, de l'épée ou bien de sa créativité. »


Lisaë quitta les yeux clairs de son fils pour retrouver ceux de son époux. Cherchant son appui, elle le questionna. Après tout, elle ne faisait que donner son ressenti, ses expériences, un autre avis, un autre son de cloche apporterait sûrement plus d'eau au moulin des triplés.

« -Peut être que votre père a eu une toute autre expérience que moi ? »

L'ours avait peut être été perçu autrement par le général elfique.
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MessageSujet: Re: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeLun 4 Aoû 2014 - 19:11

D'aussi loin qu'il put se souvenir, Artaher avait toujours été particulièrement fier du caractère fougueux et résolu de son aîné. Non pas qu'il le préféra aux deux autres triplés ou qu'il eut à nourrir quelconque déception au sujet de ces derniers, chacun d'eux avait pour lui ce petit quelque chose de Terendul qui, de son point de vue en tout cas, honorait le nom de leur famille. Mais Aranël avait ceci de différent qu'Artaher pouvait se retrouver en lui plus facilement qu'en ses deux autres enfants, et pour cause : l'adolescent partageait plus de points communs avec le caractère de son père que le frère et la soeur réunis. Toutefois, lors des discussions telles que celle qui occupait présentement la petite famille, cette ressemblance compliquait sérieusement les choses puisque l'un comme l'autre campaient fermement sur leurs positions, aussi opposées soient-elles. L'histoire du pot de fer contre le pot de fer, en somme. Il s'en était d'ailleurs fallu de peu que l'impasse que venait clairement de poser l'aîné à la question du passage de son rituel ne vint à bout de la bien maigre patience de son paternel. En fait, le calme de la discussion ne fut préservé que par la grâce de quelques mots jetés à première vue sans raison particulière mais qui trouvèrent pourtant leur cible.

« Envie de tousser ? »

Son visage s'était instinctivement tourné vers le sourire de sa fille tandis qu'il haussait un sourcil perplexe en essayant de comprendre le pourquoi d'une remarque qui ne semblait pas vraiment avoir sa place dans la discussion. Quelques secondes de délai tout au plus, mais qui se révélèrent finalement largement suffisantes que pour que Lisaë prenne le relais de son époux et apaise le ton de la conversation. Un exercice auquel la jeune archiviste excellait depuis de longues années maintenant. En fait, depuis qu'Aranël avait été capable de parler et donc de jouter verbalement avec son paternel. Une seconde de nostalgie vint effleurer l'esprit du général elfique, laissant s'y inviter le fugace souvenir d'un bébé qui certes braillait comme dix, mais avec lequel il ne lui avait jamais été nécessaire de hausser la voix.

Le retour au présent du père de famille s'accompagna d'un regard sévère en direction du principal concerné justement. Le genre de regard que seul un père peut adresser à son fils, le genre de regard qui signifiait plus clairement que tous les mots du monde : reste assis et écoute. Habitude héritée d'une carrière militaire jalonnée de milliers de réunions en tout genre, depuis celles de l'état-major de l'armée à celles du conseil où il ne s'était jamais privé de se faire entendre à défaut de se faire écouter, Artaher ne tolérait et n'acceptait d'ailleurs jamais que le participant à une discussion de groupe se permit de prendre congé avant le terme de celle-ci. Et il avait l'oeil pour repérer les fuyards, quantités de conseillers ennuyés avaient tenté leur chance pour se soustraire discrètement à une réunion plus ennuyante que la moyenne et s'étaient vus rattrapés bruyamment par la voix profonde du général.

Après un instant, Artaher détourna le regard pour ramener son attention sur la conversation proprement dites et les explications dont son épouse continuait d'abreuver la curiosité de leurs enfants, assuré qu'il était désormais que son fils ne répondrait pas à l'invitation de sa mère de quitter la pièce. Et ce même si sa fierté personnelle préférait oublier que la principale raison de cette subite docilité résidait plus sûrement dans la présence et l'intérêt que présentait effectivement Nómin pour la discussion que dans le regard aux reflets d'acier du général. Qu'importe, l'essentiel demeurait le résultat final après tout, et Artaher préféra oublier cet incident pour mieux laisser son regard plonger dans celui de son épouse. A défaut d'être lui-même un grand érudit, il n'en était pas moins capable d'apprécier à leur juste valeur les connaissances de son épouse, et en particulier son talent à les faire partager. A l'invitation de cette-dernière, le regard du général revint se poser sur les visages de ses enfants, s'attardant un peu plus longuement sur celui d'Aranël puisque celui-ci restait très nettement le moins enjoué à l'idée de passer son rituel, et cela n'était pas peu dire.

« Le totem qui accompagne chacun d'entre nous se lie à l'enfant lorsque celui-ci vient au monde, bien avant donc que les expériences de la vie aient achevé de façonner les détails de notre caractère. Cela veut également dire qu'ils sont déjà auprès de vous, le rituel n'est qu'un moyen de vous aider à percevoir concrètement leur présence et à bénéficier de leurs atouts. »

Le général s'interrompit le temps d'un bref regard mi-amusé mi-sérieux en direction d'Enetari, juste de quoi signifier à la jeune fille qu'il n'était peut-être pas le temps d'ajouter une quelconque touche humoristique à son discours.

« Lorsque le renforcement de la magie a permis aux totems de nous rappeler leur existence, je me suis rapidement identifié à l'ours, comme Enetari se sent aujourd'hui appelée par la sauterelle. Ce que j'ai lu de ce totem... enfin ce que votre mère m'a fait lire de ce totem, me correspondait tellement que j'ai voulu en avoir le coeur net : je me suis engagé dans la forêt et j'ai cherché la présence de l'un de ces animaux. »

Chose rare, son regard se fit songeur l'espace de quelques instants.

« Ce ne serait pas rendre grâce à mon protecteur que de mettre des mots sur ce qui s'est passé lorsque ma route croisa celle de l'un deux, vous le découvrirez de toute façon en temps voulu, mais ce que je peux vous dire, c'est que jamais je n'oublierais le regard que nous avons échangé. J'étais déjà général avant d'entrer dans cette forêt, et mon bras était déjà l'un des plus sûrs du royaume, mais lorsque j'en suis ressorti, j'avais acquis une bien meilleure compréhension de mon propre métier... et je cherche encore l'elfe qui pourra me vaincre au bras de fer. »

Il esquissa un sourire qui se voulait encourageant puis précisa avec calme mais insistance :

« C'est de cela qu'il faut vous convaincre : le totem n'est pas votre ennemi. Il ne changera pas ce que vous êtes déjà, au contraire, il le complétera et l'affirmera. »

Finalement, son attention se reporta longuement sur chacun de ses trois enfants tandis qu'il expliquait :

« Si nous vous incitons à laisser votre totem venir à vous, c'est parce que leur soutien pourrait vous être plus précieux que vous ne le pensez pour l'instant. La guerre est toute proche, les enfants, et les protections du royaume ont déjà cédé une fois, elles cèderont forcément à nouveau un jour et lorsque ce jour viendra, un rituel sera peut-être ce qui vous séparera de la mort, que ce soit la vôtre ou celle d'un être cher. »

C'était peut-être là un discours que d'aucun qualifieraient de trop sombre pour des enfants, mais n'était-ce justement pas leur faire comprendre qu'il les considérait de plus en plus comme de jeunes adultes que de les informer de la situation dans laquelle se trouvait leur peuple ? D'expérience, Artaher savait que l'ignorance ne préservait pas de la guerre, alors mieux valait que chacun eut conscience qu'elle restait une possibilité des plus tangibles, c'était là une condition fondamentale pour s'y préparer.
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MessageSujet: Re: Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Cinq à la maison [Les Terendul] TERMINE Icon_minitimeLun 11 Aoû 2014 - 19:21


Bon, c’était donc en partie ce qu’il lui avait semblé, assez pour présenter un intérêt et sans doute pour diluer sensiblement les craintes que pouvait nourrir son frère au sujet de ces fameux totems si obscures et qui, jusqu’à présent, n’avaient pas semblés devoir leur être vraiment un bénéfice. Aranël se doutait quelque peu de son totem, Enetari savait à quoi elle serait liée… et lui aussi. Mais il taisait aux oreilles de la famille cette connaissance, sauf bien entendu de son frère. Il ne voulait pas que son père se mit à le regarder de travers. Ils étaient déjà assez éloignés l’un de l’autre comme ça, si il devait apprendre tous ses secrets ce ne serait plus un gouffre mais une immensité qui les séparerait. Même si il n’était pas proche de lui, ce serait contrariant sur bien des points. La discussion se poursuivit donc pendant un long moment, Enetari abondant de questions, lui en posant d’autres, la plupart destinées à abonder dans le sens du petit mieux que ressentait son frère et ses parents trop heureux de continuer d’expliquer et d’essayer d’adoucir l’aîné de la fratrie. Au final, il y eu plus de paroles et moins de tensions qu’on aurait pu le croire en débutant la soirée… Si le sujet était encore très sensible, il y avait finalement un mieux. Ils consentaient, Aranël en particulier, à y réfléchir sérieusement et à ne plus être aussi hostile au sujet qu’auparavant, et en retour, leurs parents acceptaient de ne plus ramener le sujet, au moins pour un temps, afin de ne pas presser leurs enfants. Un bon compromis donc. Et comme tout bon compromis, il tendait à laisser tous les partis frustrés, mais ce n’était foncièrement pas grave. Une fois la discussion finie, les deux frères s’éclipsèrent ensemble dans leur chambre, qu’ils partageaient depuis toujours. Là, dans le confort et le secret de leur petit nid, Nomin entreprit finalement de changer les idées de son aîné, histoire de laisser passer cette histoire. La nuit portait conseil, d’après certains.


[HRP : On avait tous pas mal de mal pour ce rp on a donc convenu de le conclure pour ne pas avoir à l'archiver ^^ j'espère que cet humble post vous conviendra ^^' ]
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