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| A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] | |
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| Sujet: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Lun 26 Mai 2014 - 17:36 | |
| C'était franchement très agaçant. Le temps aurait dû être à l'orage, des nuages grisâtres virant au noir, l'air lourd et chaud, une pluie menaçant à tout instant de se déverser. Bref, un temps à l'image de la confusion et de la colère qui régnait dans le cœur et dans l'esprit d'Eliwyr Meraennon. Mais il n'en était rien. Bien au contraire, l'air était doux, agréable, et un bref rayon de soleil perçait par moment la cime des arbres. Signe que de l'insignifiance de l'individu et de ses problèmes face à la nature et à la bonne marche du monde.
Cela aurait dû rassurer le conseiller (ou l'empereur, il n'en savait trop rien). Mais non, ça l'agaçait. Terriblement. A l'heure actuelle il se serait sentit beaucoup mieux sous une pluie torrentielle, partageant avec la nature et les esprits l'agitation qui dirigeait son âme. Il allait devoir faire avec ce temps, comme avec le reste. Suffisamment mûr pour voir les choses en face, mais peut-être trop pour ne pas s'y résigner.
Car là était toute la question. Comment allait-il agir par la suite ? En temps normal il aurait agit froidement, avec son pragmatisme à toute épreuve de conseiller elfique. Mais le processus commencé des mois plus tôt avait achevé de le rendre plus passionné, plus enclin à céder aux affres des sentiments les plus puissants, ceux-là même qui nous poussaient parfois aux plus belles réussites et aux erreurs les plus terribles. Il en était conscient, mais cela ne changeait rien. A ce qu'il ressentait au plus profond de lui-même et à la direction dans laquelle il était poussé à la fois malgré lui et par devers lui.
L'elfe s'assit au bord de l'eau, contemplant la rivière sans vraiment la voir, l'esprit perdu dans ses propres pensées, vagabondant parfois, ou se livrant une sorte de duel intérieur dont il ne savait trouver d'issue. Tout se résumait à cette unique question, à la fois très simple et très complexe : que faire maintenant ? Et cette interrogation le rongeait, lui donnant des allures d'adolescent bougon, persiflant tout seul dans son coin contre les dures réalités du monde.
Franchement risible. Mais aurait-il pu se voir qu'il n'en aurait rien eu à faire. Il avait d'autres problèmes à traiter que l'apparence qu'il voulait bien donner. Et comme on allait lui prendre son poste d'Empereur et probablement dissoudre le Conseil Impérial, son allure n'avait plus la moindre importance. Il n'y avait plus personne à impressionner, sauf si…
Mais il se refusait à y penser, se refusait à choisir ce chemin, cheminement de pensées dangereuses. Il savait bien où elles menaient, il n'était pas idiot. Et pourtant il était comme fasciné par l'idée, enivré par cette volonté de tout risquer au nom de ce qu'il avait conquis. Il avait perdu la raison. Lui ou le reste du monde. C'était là l'éternelle question. Après tout, il était d'usage que le vainqueur impose son point de vue.
Traître ou Empereur, on lui avait pratiquement ôté ce choix, l'obligeant au pire pour sauver le meilleur. Ô combien tout cela était frustrant ! D'un geste rageur, son pied alla percuter la surface calme de la rivière, éclaboussant une partie de sa tunique verte.
Un enfant contrarié, voilà quoi il ressemblait à présent. Et il s'en moquait pas mal. |
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Jeu 5 Juin 2014 - 11:51 | |
| Le nez en l’air, les cheveux au vent, la bouche entrouverte sur un sourire rêveur, Enetari suivait en courant le vol d’un oiseau solitaire au travers des branchages de la forêt. Peut-être trouverait-elle, au bout de ce chemin, un signe quelconque, un peu de magie, quelque chose d’inhabituel qui la sorte de cette routine qui commençait à l’étouffer de plus en plus dans ce sanctuaire de verdure. Elle voulait sortir, de plus en plus, et s’éloigner de ce royaume qu’elle commençait à connaitre comme le fond de ses poches pleines de milles et uns trésors. Ses parents n’étaient pas d’accord, mais il leur faudrait bien comprendre que les triplés avaient bien grandis. L’heure était venue de voler de leurs propres ailes, tout comme le faisait l’oiseau qu’elle suivait. Et lui, avait-il demandé la permission pour sauter du nid ? La demoiselle fit un écart, épargnant son pantalon d’une cruelle déchirure contre une branche cassée qui dépassait, et manqua s’effondrer face contre terre lorsque son pied droit eu la bonne idée de glisser dans un trou. Elle se rattrapa in extremis et perdit de vue l’oiseau, son regard se fixant sur le coupable de la chute. Pourquoi il y avait-il un trou ici ? Pourquoi venait-il l’embêter ainsi ? Elle regarda autour d’elle, se repérant sans mal. La forêt, les habitations, elle connaissait tellement tout que c’en était affligeant… ou grisant. Il suffisait de se dire qu’elle appartenait vraiment à cette nature qui l’avait vu naître et grandir, souffrir, jouer, plaisanter et rire, pour que tout devienne beaucoup plus beau. Et ce qui était beau était le meilleur. Avec affection, elle caressa l’écorce d’un arbre tout près, avant de se diriger joyeusement vers le glougloutement de la rivière qu’elle savait à quelques enjambées, caché derrière quelques buissons verts et de hautes tiges. Avec un peu de chance, elle pourrait apercevoir des grenouilles…
Arrivée à destination, la demoiselle sauta habilement sur une pierre bordant l’eau, prenant garde de ne pas tomber dedans. Il faisait beau, il faisait chaud, elle aimait l’eau, mais il fallait reconnaitre que marcher dans des chaussures mouillées n’avait rien de très agréable. Elle aurait pu les enlever, après tout ce ne serait pas la première fois, mais elle n’avait aucune envie de les trainer avec elle. Fainéantise, quand tu nous tiens… Patiemment, regardant autour d’elle en sautillant doucement pour avancer, Enetari longea la rivière, savourant le faible vent qui l’ébouriffait. Elle rêvait d’un grand souffle chaud mais hélas, le temps était au calme. Ce fut donc en s’amusant qu’elle parvint jusqu’à un magnifique tronc, face auquel elle s’agenouilla et posa une main, les yeux fermés, laissant la magie couler en elle. Bientôt le silence se fit en elle, rapidement recouvert par ce que ses sens magiques lui apportaient : le murmure de la Nature. Elle avait encore bien du mal à exercer ce sortilège, peinant à rester immobile trop longtemps, mais plus passait le temps et plus il lui était facile de se concentrer. Elle n’avait pas pris le diadème que lui avait offert son parrain, et qui lui aurait permis de mieux se concentrer et plus rapidement, afin de ne pas l’abîmer. Après tout elle ne prévoyait jamais réellement où elle allait et comment, qui elle rencontrait et comment se terminerait sa journée. Les secondes s’égrenèrent sans qu’elle ne les voie passer, et elle finit par rompre le sort pour s’asseoir sur ses talons, une légère moue de contrariété aux lèvres. On lui avait dit qu’elle pourrait voir par la Nature, mais c’était encore quelque chose qui lui était inconnu. Pas assez d’entrainement probablement… Ou pas assez d’attention. Soupirant, la mince elfe se releva sans pour autant s’avouer vaincu : après tout, elle avait toute la vie pour se perfectionner dans ce domaine. Elle était optimiste, mais n’avait pas de raison de ne pas l’être.
Ses pas la menèrent un peu plus loin, tandis qu’elle errait sans savoir que faire, ses mains créant et éteignant des orbes lumineuses pour le simple plaisir de le faire. Sous l’ombre des arbres, elles ressemblaient à des lucioles de belle taille cherchant à s’échapper. C’est ainsi que, concentrée sur ses jeux de lumière, elle manqua ne pas voir la silhouette qui lui tournait le dos, à peu de distance d’elle. Les longs cheveux bruns coulaient sur des épaules fines, mais c’était indéniablement un homme. Qui était-il ? Sans voir le visage, difficile à dire. Mais probablement pas un soldat dont il n’avait pas la carrure. Au moins, elle était certaine que ce n’était pas son père, c’était un bon point. Elle l’observa éclabousser l’eau avec amusement ; celui-ci n’était pas comme les autres, la plupart des adultes auraient déjà grogné qu’un enfant face cela, lui le faisait pourtant sans se soucier du reste du monde. Voilà qui était fantastique. Faisait disparaitre ses sphères d’un geste automatique, Enetari se rapprocha, les mains dans le dos et le visage innocent, jusqu’à se trouver à deux pas à peine du dos de l’inconnu.
-Vous savez, ce n’est pas ainsi que vous parviendrez à pêcher.
Elle n’attendit pas qu’il ait fini de se retourner pour se rapprocher de lui en esquissant un pas de danse, ses mèches blanches suivant le mouvement de son corps frêle tandis qu’elle se penchait légèrement au-dessus du liquide lipide.
-Je suis Enetari Terendul. Et vous ? Pourquoi frappez-vous l’eau ? Elle ne vous a rien fait pourtant, n’est-ce pas ?
Il semblait qu’elle ne parlait qu’à son reflet sans plus de préoccupation pour son voisin de rivière, mais c’était pourtant bien à lui qu’elle s’adressait, se décidant finalement à se tourner vers lui pour lui faire face, l’eau agitée brouillant les images qu’elle réfléchissait. |
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Mer 11 Juin 2014 - 17:40 | |
| Perdu dans ses sombres pensées, cheminement tortueux qui ne mènerait à rien de bon pour personne, Eliwyr ne vit personne arriver, pas plus qu'il ne sentit quoique ce soit. Et comment aurait-il pu ? Le monde entier ne lui paraissait à présent n'être rien d'autre qu'une sinistre farce dressée pour lui seul. Certes, un brin paranoïaque comme attitude, mais on avait tous nos petits moment de faiblesse et celui-ci en était un de bonne taille.
Se retournant peu, car il n'était pas franchement intéressé, mais suffisamment pour savoir qui était l'idiot qui n'avait visiblement rien de mieux à faire que de la déranger dans sa séance d’autoflagellation, l'elfe eut la surprise de voir une enfant -selon leur critère- probablement trop jeune pour s'intéresser encore à la politique. Une bonne chose. Pour elle, car elle devait sûrement être beaucoup plus heureuse sans toutes ces manigance. Pour lui, car c'était la dernière chose dont il avait envie de parler.
Et visiblement, elle cherchait à engager la conversation. D'une drôle de manière, certes, mais qui pouvait réellement comprendre les enfants ? Pas lui en tout cas.
Pêcher ?
Normalement c'était le moment où il devait lui faire la morale. Respect de la nature, on ne chassait pas les animaux pour le plaisir, tout ça tout ça... Mais il en avait marre de toutes ces conneries et visiblement les gens en avaient eux aussi marre qu'on leur fasse la morale. Sinon ils ne supporteraient pas les ambitions de types aussi colériques et enragés qu'Aegnor ou Arthaher.
L'étrange feu follet (c'était l'idée qu'elle lui inspirait) se présenta tout en regardant ailleurs. Pas franchement très polie comme attitude, ni très respectueuse. Mais encore une fois, il n'eut pas la force de relever, ou de s'en plaindre. Normalement cette gamine ne devrait même pas avoir la droit de lui adresser la parole en premier. Mais le monde changeait, et Eliwyr était trop vieux ou/et trop fatigué pour en avoir quelque chose à faire.
Si je parviens à les protéger eux, ce sera déjà bien.
Il avait parlé à voix haute, sans même s'en rendre compte. A vrai dire, "marmonner" serait plus exact. Se secouant la tête, il porta son regard sur la jeune elfe. Ses cheveux blancs lui rappelant la surnom qu'on donnait à son amante : la dame blanche. Un pincement lui serra le cœur, et il se força à penser à autre chose.
Je suis Eli'.
Attends. Attends. Attends. Elle avait dit « Terendul » ?! Par tous les fichus Esprits... Pourquoi ce genre de chose n'arrivait qu'à lui ? Bon, il ne servait à rien de se plaindre... et de toute manière, ce n'était qu'une enfant. Qui ne partageait pas forcément toutes les certitudes de son père, le Dracos en soit remercié.
Non, elle ne m'a rien fait. Mais au fond, qu'est-ce que ça change ? Je peux le faire et elle ne peut pas m'en empêcher, non ?
Autant voir tout de suite à quel point l'éducation paternelle l'avait imprégnée. Passant du coq à l'âne, il poursuivit.
Cela fait des siècles que je n'ai rien pêché, je doute de savoir encore comment on fait...
Plongeant sa main dans le lit de la rivière, il resta un instant comme ça, contemplant son reflet d'un air pensif, puis il souleva brusquement sa main, lançant de l'eau sur la jeune elfe. A priori sans le faire exprès.
A priori.
Quelque chose n'allait vraiment pas chez lui. |
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Jeu 19 Juin 2014 - 14:30 | |
| Etait-il handicapé ? Fronçant les sourcils, Enetari observa l’adulte qui lui faisait face répéter son mot comme s’il ne le comprenait pas. Comme s’il ne la comprenait pas. Ou plutôt, observait le reflet de l’adulte qui se mouvait doucement dans l’eau qu’elle avait face à elle. Son visage ondulait au gré des petites vagues que le lancer du caillou avait provoqués, et il semblait que son nez bougeait tout particulièrement. Voilà qui était amusant. Elle espérait pour lui qu’il n’était pas aussi tordu sans quoi le pauvre devait avoir un air vraiment comique.
- Oui, comme les pêches !
Mais en se retournant pour se présenter, elle s’aperçut que ce n’était pas le cas. Un adulte tout à fait ce qu’il y avait de plus normal, plutôt beau, mais dont l’actuelle expression boudeuse avait quelque chose de surprenant pour quelqu’un paraissant si… âgé. Non pas qu’il semblait vieux, mais sans doute n’était-il pas tout à fait jeune non plus. Quoi qu’il en soit, la demoiselle avait déjà vu ce visage. Décidément, c’était une malédiction de croiser des têtes connues sans parvenir à mettre un nom dessus. Un ami de son père encore ? Peut-être, ou simplement une figure connue du royaume. Un politique, un homme appartenant à ce genre de monde ennuyeux qui faisait tourner la tête de la petite blonde avec une moue agacée pour chercher plus intéressant. Si bien qu’elle oubliait la plus grosse majorité des gens. Seule Galadrielle, la belle elfe que soutenait sa famille, avait une place privilégiée dans les cadres intérieurs de l’esprit Enetarien. D’ailleurs, en parlant de Galadrielle… Celui-ci, là, qui lui faisait face, n’était-il pas son remplaçant ? Meraennon, que ses parents, et bien, n’appréciaient pas beaucoup. Le faux remplaçant de la belle dame, le traitre, le non-Eveanelle. Il suffisait qu’ils ne le sachent jamais et le problème serait résolu. Mais était-ce bien lui ? Après tout la fille Terendul ne l’avait que peu vu, finalement. Un visage pouvait facilement ressembler à un autre. En attendant, elle allait devoir résoudre le problème de l’esprit mystérieux de l’autre.
- Les protéger ? Ce n’est pas en pêchant que vous y arriverez. Au contraire, vous allez les effrayer. Et puis chacun est capable de se protéger, sans quoi il n’a pas sa place dans le monde.
Elle sautilla jusqu’à lui, s’en rapprochant en l’examinant comme on regarde une nouvelle espèce inconnue : le regard empli de curiosité et d’excitation joyeuse. Un « Eli », qu’est-ce que c’était exactement ? Elixir, éliminer, élision ? Quelqu’un qui ne méritait pas de porter l’appellation d’elfe, en tout cas, constata-t-elle avec une moue de mépris.
- Elle le pourrait, mais elle ne le fera probablement pas ; ce n’est pas pour cela que vous devez en profiter. Elle est à respecter et non à frapper. Aimeriez-vous que l’on vous fasse pareil sans raison ? conclut-elle en lui envoyant une petite pierre dessus, dans lequel elle venait de donner un coup de pied.
A croire qu’il n’avait jamais été éduqué. D’ailleurs la phrase qui suivit fit ouvrir la bouche délicate d’Enetari, formant un « o » parfait de surprise choquée tandis que ses yeux se mettaient à lancer des éclairs, tournant du gris vers le bleu pâle exprimant sa colère. Il avait déjà pêché ? D’accord, attraper les poissons était amusant, mais à condition qu’ils retournent dans leur milieu d’habitation par la suite. Elle n’eut toutefois pas le temps de lui répondre qu’il lui lança de l’eau dessus et, après un couinement de surprise tandis que le liquide imprégnait sa tunique verte, elle éclata de rire et se précipita sur lui, le poussant dans l’eau avant qu’il n’ait le temps de s’éloigner de la rive. Puis, mains sur les hanches et sourire victorieux, elle observa avec satisfaction l’adulte qui n’en était pas vraiment un.
- Vous ne savez pas qu’il faut enlever ses vêtements pour se baigner ?
Moqueuse, elle s’assit tranquillement sur le bord, comme si elle conversait le plus naturellement possible avec l’un des siens. C’était magnifique de le voir tremper ainsi, et puis il l’avait bien cherché.
- Apprécierez-vous d’être pêché, maintenant, Grand Poisson ?
Ah, ca pour être grand, il était bien plus que ceux que l’on pouvait trouver dans le reste de la rivière. Et en vérité, il n’avait pas grande ressemblance avec eux. Le sourire aux lèvres, Enetari ôta ses bottes pour laisser ses pieds blancs baigner dans l’eau délicieusement froide et claire, appréciant ce contact avec la nature. Elle, elle était une vraie elfe ! |
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Sam 21 Juin 2014 - 15:57 | |
| Les pêches ? Quelles pêches ? Pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas tomber sur quelqu'un d'un tant soit peu censé pour changer ? Mais non, à croire que la raison était passée de mode, et qu'il convenait aujourd'hui de faire n'importe quoi. Le n'importe quoi érigé en norme, voilà qui était pour le moins ironique. L'elfe ne releva donc pas. Inutile de poursuivre dans l'incompréhension, ce serait frustrant pour tout le monde. "Chacun est capable de se protéger, sans quoi il n'a pas sa place dans le monde." Eliwyr sursauta en entendant cette phrase qui sonnait très vrai, mais qu'il savait par expérience être partiellement fausse. Quid des nouveau-nés alors ? On les laissait se débrouiller tout seul et on voyait bien qui parvenait à survivre ? Pour un peuple aussi peu porté sur la natalité que le leur, cela équivalait à un suicide collectif. Vraiment ? Une étrange opinion venant de quelqu'un aussi protégé que tu l'es. La réputation du fameux général éloignant d'elle-même la plupart des dangers. A cela s'ajoutait la protection des bois, de la magie elfique qui les imprégnait, et si besoin d'une armée inégalée en terrain forestier. Mais la plupart des gens ne se rendaient pas compte. Pour eux, tout cela était normal, naturel. Autant dire que quand les flammes de la guerre se profileraient au Royaume Elfique... Non, mieux valait ne pas y penser. Il la regarda donc sautiller joyeusement. Un mélange de perplexité et d'amusement se dessinant sur son visage. Il avait bien du mal à croire que tant d'innocence pouvait provenir de la descendance d'Artaher. Une guerre mettrait forcément tout cela en danger, alors pourquoi ? L'orgueil était-il donc si essentiel ? Eli' ne comprenait pas. Depuis qu'il avait une famille, elle lui importait bien plus qu'une soi-disant fierté bafouée. Il passa sur la moue méprisante qu'il perçut chez la jeune femme. Il ne devait certes pas offrir son meilleur profil. et comme il lui importait peu de faire bonne impression... tout cela lui paraissait franchement futile. On me fait déjà pareil, et les raisons invoqués me paraissent assez injustifiables. Pourtant ça ne change rien aux faits. Eli' ne réagit pas à la pierre lancée. En fait ça ne l'agaça même pas. Etrange, non ? Mais il avait d'autres choses en tête. Et la jugement enfantin d'une gamine un peu trop naïve ne lui faisait ni chaud ni froid. Peut-être... Quand elle couina de surprise en recevant de l'eau, il ne put empêcher l'apparition d'un sourire un brin moqueur. Comme s'il venait de gagner une compétition très importante. Malheureusement, la jeune elfe ne resta pas interloquée bien longtemps. Après un éclat de rire contagieux (il fallait bien l'admettre), elle le poussa à l'eau. Lui ! Le foutu Empereur de ce fichu Royaume ! Bon, certes, il ne s'était pas présenté... mais tout de même ! Tombant dans la rivière d'une manière fort peu digne, il réussit néanmoins l'exploit de sauver son visage, qui n'eut pas le loisir de goûter la fraicheur de l'eau. Grommelant, il observa sans aménité la gamine et son fichu sourire victorieux. Voilà qui n'allait pas du tout. Il n'avait pas survécu au Conseil Impérial et à toutes les intrigues qui s'y déroulaient pour se faire avoir par une vulgaire enfant ! Gnagnagna... Oui, bon, la répartie n'était terrible, mais c'était tout ce qu'il avait trouvé sur le moment... Ca et le fait de retirer les dits habits. Jetant ses bottes et sa tunique sur la rive. Ce faisant il se retrouva beaucoup plus à l'aise dans l'eau claire de la Wyldorel. C'est comme tu l'as dit... S'approchant l'air de rien, il saisit les chevilles de la jeune elfe, qui trempaient dans l'eau ; puis il tira d'un coup sec, l'attirant elle aussi dans la rivière. Quand elle remonta la tête, il conclut en affichant son air supérieur le plus insupportable qui soit : celui de Conseiller. Les poissons peuvent se défendre s'il le veulent. Devait-il se défendre ? Là était toute la question. Pour elle, il n'avait pas réfléchi, seulement agit. Et ce n'était pas plus mal. |
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Jeu 26 Juin 2014 - 19:36 | |
| Protégée, protégée, elle ne demanderait pas mieux de l’être un peu moins, justement. Faire ses preuves et montrer qu’elle pouvait se débrouiller seule et survivre sans l’aide de ses parents ou de l’ensemble de la communauté elfe. Peut-être jugerait-il cela bien présomptueux, mais elle s’en moquait. Sa propre opinion seule comptait, ainsi que celle de quelques rares personnes dont il ne faisait pas parti. D’accord, elle ne pouvait nier que pour l’instant, elle pouvait difficilement se trouver en danger, mais elle ne passerait pas si vie entière cloitrée ici, sous la protection de son militaire de père qui à lui seul semblait être un véritable rempart vivant bloquant tout ce qui pouvait toucher ses enfants.
-Justement, j’aimerais l’être un peu moins.
Mais il n’allait probablement pas comprendre. Estimer, plutôt, comme tellement d’autres, qu’elle aurait dû être heureuse et reconnaissante de ce cadeau que cela représentait, savourer ce plaisir et cette bienfaisante défense alors que tant d’autres personnes souffraient d’en manquer. Mais trop de satisfaction tue la satisfaction, et pour l’instant encore jeune et indépendante, Enetari ne souhaiter que s’échapper de ces entraves. Ainsi sans doute pourrait-elle mieux comprendre ce dont elle parlait elle-même. Elle observa l’adulte en face d’elle, désapprobatrice de sa réponse. On lui avait fait la même chose, et lui décidait donc de refaire ce qui lui avait paru pourtant injustifiable.
-Vous n’êtes pas très malin. C’est comme cela que l’on a des problèmes après. Et puis la Nature est bien plus forte que vous, elle pourrait vous noyer que vous n’auriez pas votre mot à dire. En fait, ce serait même normal. J’aimerais bien qu’elle le fasse d’ailleurs, conclut-elle avec une moue taquine, juste avant de se recevoir une giclée d’eau dessus.
Pas que cette dernière soit particulièrement froide ; elle était fraiche, oui, mais c’était surtout le geste qui surprenait. Elle se vengea donc sans remord et savoura sa victoire avec un large sourire sur le visage ; si la rivière voulait se venger de l’agression au caillou que lui avait fait subir le dénommé Eli, c’était le moment ou jamais. Dommage qu’il ne se soit pas effondrer tête la première dedans, elle aurait pris grand plaisir à le voir se relever avec les cheveux trempés comme des algues, l’air piteux qu’il arborait déjà aurait aidé à agrémenter un tableau tout à fait comique. Elle l’observa se déshabiller en haussant un sourcil, hésitant entre franc amusement et pudeur interloquée. C’était tout à fait contre les bonnes mœurs qu’un homme adulte soit dans pareille situation avec une jeune fille. Il n’y avait rien d’ambigu ici, les deux s’amusant comme deux enfants mais si son père passait dans le coin… Rien qu’imaginer sa tête était réjouissant. Ce qui le fut un peu moins, en revanche, et auquel elle ne s’attendait pas du tout, fut la tentative de noyade qu’elle subit de la part de celui dont même elle s’était vengée. Une vengeance de vengeance, donc, mais cela voulait alors dire qu’elle devait elle-même lui refaire subir une punition ? A moins bien sûr qu’il n’ait prit son arrivée ou ses paroles comme une attaque, mais si tel était le cas il était… vraiment susceptible. Quoi qu’il en soit, elle ressortie de l’eau en recrachant de l’eau, sa chevelure blanche d’ordinaire si belle et volumineuse totalement trempée et lui tombant devant ses yeux gris exprimant surprise, indignation et joie. Dégoulinante d’eau de la tête aux pieds, le tissu collant à la peau, elle s’ébroua comme un jeune chien avant de finalement s’immerger jusqu’aux épaules dans l’eau. Quitte à avoir mouillé ses vêtements, autant en profiter.
-Vous êtes un faux poisson. En plus d’être sournois.
C’était vrai, quoi, il l’avait prise par traitrise ! Elle ne s’attendait pas à un geste comme cela de sa part, sans quoi, bien évidemment, elle était qu’elle aurait réussi à l’éviter. Enfin, sûrement. Se laissant glisser sur le dos, ses crins pâles se répandant en corolle autour de son visage blanc, elle observa quelques instants le dessin délicat des feuilles en contrejour sur le ciel clair avant qu’un frisson ne la saisisse ; non, finalement, l’eau était vraiment froide. A moins que…
-Savez-vous bien nager ?
Elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu’un éclat malicieux brilla dans le regard qu’elle lui adressa.
-Que diriez-vous d’une petite course aquatique ? Le perdant…
Que pouvait bien faire le perdant ? Elle réfléchit quelques instants, indécise.
-Le perdant a un gage, cela vous convient-il ?
Ce n’était pas bien méchant après tout. Mais après tout, ce n’était pas le but de l’être. |
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Lun 30 Juin 2014 - 14:05 | |
| Sournois ? Oui, très probablement. C'était la chose la plus censée que sa jeune interlocutrice ait dite depuis le début de cette rencontre. Il était un animal politique après tout, aux méthodes bien différentes de celles de son père. D'un autre côté, s'il ne l'avait pas prise par fourberie, jamais elle ne se serait faite avoir. On avait rien sans rien comme disait l'autre ; et Eliwyr préférait être efficace plutôt qu'honnête. En politique, les types honnêtes ne faisaient pas long feu.
J'accepte le compliment, Enetari.
Il ponctua sa réponse d'un sourire suffisant, comme pour bien enfoncer le clou. Que ce soit dit : il en faudrait bien plus pour le mettre KO dans une joute verbale. Il avait passé sa longue vie à ne faire que ça. Certes, user de son expérience avec une enfant était franchement ridicule, mais il s'en moquait. Il s'amusait beaucoup et c'était là le principal. De plus, elle avait du répondant, rien de surprenant quand on savait de qui elle tenait.
"Je nage très bien pour un faux poisson. Merci bien !
Ses pensées restèrent lettre morte, car déjà elle poursuivait, sans même attendre de réponse.
En fait, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pris la peine de nager réellement. Se tremper dans l'eau oui, jouer avec son neveu et sa nièce aussi. Mais faire le course ? Non. Il n'en n'avait plus l'habitude. Cela étant, il était hors de question de faire aveu de faiblesse. Sans compter que si le rapport de force était en sa défaveur, cela ne déterminait pas forcément l'issue de la course…
Cette idée de gage amusa beaucoup l'elfe. Déjà, il imaginait ce qu'il pourrait lui demander et les propositions qui défilaient dans son esprit lui attirait de temps à autre un sourire narquois.
Cela me convient. Si tu perds… tu devras te comporter comme une véritable jeune elfe pendant toute une journée. Pas de vêtement pratique ni de sortie pour aller jouer ou explorer. Tu porteras une robe et tu aideras ta mère dans ses tâches… Peut-être même qu'elle t'aura trouvée un mari avant la fin de la journée.
S'il l'avait bien cerné, il imaginait mal châtiment plus horrible pour elle qui n'aspirait qu'à la liberté. C'était un simple jeu, et Eli' cachait mal son fou rire naissant. Il se mit en position et l'invita à en faire de même.
Tu es prête ? On va jusqu'à la branche là-bas. A trois… Un… Deux… Partez !
Un petit départ à l'avance n'avait jamais fait de mal à personne. C'était malhonnête, certes, mais comme dit plus tôt, il assumait entièrement cet aspect de sa personne. Ce qui comptait, c'était le résultat, non ? Un sourire aux lèvres, il nageait donc en prenant de l'avance. Mais son pied s'accrocha à une plante sous-marine, et le temps qu'il se dégage, sa concurrente l'avait doublée. Il ne ménagea pas ses efforts pour la rattraper, cependant le mal était fait. Et c'est elle qui arriva la première.
Boudeur, et un peu mauvais joueur, il déclara.
Ce terrain n'est pas réglementaire… On remets ça !
Passant du coq à l'âne, peut-être dans l'espoir qu'elle oublierait cette histoire de gage, il changea complètement de sujet.
Pour en revenir à ce que tu disais tout à l'heure. J'étais comme toi il y a longtemps. Et j'ai finis par partir. J'ai passé plusieurs siècles à parcourir le monde. C'est ce que tu aimerais faire de ta vie ?
Il posait sincèrement la question, sans ironie aucune. |
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Sam 5 Juil 2014 - 17:12 | |
| Comment ? Il la remerciait ? Mais c’était n’importe quoi ! On ne pouvait exprimer sa gratitude à quelqu’un venant de nous critiquer ou de nous provoquer délibérément. Enetari soupira, affligée. De toute évidence, on ne pouvait plus rien pour ce pauvre homme. Elle n’allait tout de même pas l’éduquer, même s’il en aurait bien besoin.
- Ce n’était pas un compliment.
Elle pinça les lèvres un instant avant de se désintéresser de la question et de baisser la tête sur ses manches gonflées par l’eau, lui donnant l’impression d’avoir des nageoires de tissu accrochées aux bras. C’était amusant. Elle les agita en rigolant, éclaboussant les alentours et son compagnon de bain forcé avant de songer à une petite course. A voir qui gagnerait ! Mais elle-même, sans avoir le talent de son frère pour la nage et son aisance dans l’eau, aimait à se détendre dans ce liquide et protecteur, jouant avec lui, tentant de l’apprivoiser du mieux qu’elle le pouvait, si bien qu’au fil des ans elle avait appris à ne pas trop mal se débrouiller dedans. Pas de quoi faire des exploits, mais son adversaire était bien plus âgé qu’elle, elle devrait réussir à le battre sans trop de difficulté. Elle le vit hésiter puis accepter, et l’idée du gage qu’il lui promettait s’il gagnait lui tira un hoquet horrifié avant qu’elle n’éclate de rire.
- Oh, mais vous êtes trop vieux pour gagner de toute façon. Et si vous croyez que ma mère veut me trouver un époux… Vous vous mettez les deux pieds dans l’oreille ! Avec un peu de chance, le premier prétendant courra assez vite pour échapper à la colère de mon colère, conclut-elle avec satisfaction.
Cette idée fit étinceler ses prunelles grises, lui donnant l’air d’un chat attendant son bol de crème. Comme elle rirait de voir cette scène ! Il fallait de toute façon être fou pour oser lever le regard sur elle avec de telles intentions. Et un fou ne manquait à personne… Néanmoins la probabilité que cela arrive était très très faible, en revanche celle de perdre la course était tout à fait envisageable. Et rester toute la journée enfermée à la maison à ne rien faire allait être à mourir d’ennui, d’autant que sa mère passait une partie de son temps le nez plongé dans les bouquins. Que ferait-elle, elle, en attendant ? De la couture ? Elle n’avait pas la patience nécessaire pour rester ainsi assise à passer son fil dans son ouvrage. Quelques minutes passaient, mais après… Quant à ranger la maison, la nettoyer de fond en comble, elle en grimaçait d’avance. Non, décidément, ce n’était pas fait pour elle, et bien qu’elle apprécie les robes et autres vêtements considérés comme plus décents, elle supportait difficilement de rester immobilisée par eux et de s’empêtrer dedans chaque fois qu’elle voulait courir ou grimper quelque part. Et voilà que cela faisait rire l’autre andouille. Tsss.
La jeune fille se mit en position et, au départ annoncé avec un peu de tricherie par son adversaire, elle décolla, bras et jambes s’agitant pour avancer plus vite, les dents serrées par la colère de voir le vieux poisson garder son avance. Voilà qui n’allait pas du tout. Il était hors de question qu’il remporte la partie. Mais l’esprit Océan était avec elle et elle put le dépasser en l’éclaboussant avec l’aide de la flore aquatique, arivant au but fixé essoufflée mais satisfaite. Elle l’observa, narquoise et supérieure, avant de se hisser sur la berge en rejetant sa chevelure mouillée qui lui tombait devant le front.
- Et bien et bien, je vous l’avais dit, vous êtes trop vieux pour gagner. Ce terrain était parfait, et puis vous êtes parti avant moi ! Vous me devez un gage.
Un gage, un gage… Dommage, elle ne savait pas grand-chose de lui, puisqu’il n’avait pas confirmé son identité. Difficile donc de lui imposer un défi semblable à celui qu’il aurait aimé lui infliger. Faisant pensivement sautiller une pierre dans sa main, elle réfléchit à tout cela avant que la voix de Eli ne résonne dans les airs. Une question sérieuse ? Cela en avait tout l’air.
- De ma vie ? Je ne sais pas. Mais j’aimerais au moins découvrir le reste du monde. Je suis sûre qu’il y a plein de choses à voir et essayer.
Elle haussa les épaules, laissant ce sujet de côté. Voir les montagnes, les cités humaines, observer les alayiens, aller dans des tavernes, voilà qui devait être intéressant. Mais elle n’était pas certaine de souhaiter en parler avec lui.
- Vous me devez un gage. Alors, puisque vous semblez tant aimer la couture, je vous défie de me coudre un joli napperon dans les deux semaines qui viennent ! |
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Sam 12 Juil 2014 - 22:07 | |
| Trop vieux, trop vieux, trop vieux… Par le Dracos, il n'était pas trop vieux ! Il n'était même pas encore entré dans son septième siècle ! C'était bien les enfants ça, toujours à sortir des âneries plus grosse qu'eux tout en affichant un air supérieur. Comme s'ils avaient tout vu, tout fait, tout compris. Rien n'était plus faux, et l'arrogance de la jeunesse agaçait le Conseiller, car il ne savait que trop où elle menait. Le prix des illusions perdues.
D'un autre côté, cette naïveté était aussi rafraîchissante, presque envoûtante. Elle lui rappelait une période de sa vie plus libre, plus facile, moins compliquée. Tout se complexifiait tellement en avançant dans la vie ! On apprenait à faire des choix, à vivre avec leurs conséquences. On s'asseyait sur sa fierté qu'à de trop nombreuses reprises, car on portait de plus en plus de charge sur ses épaules. Un poids pesant mais indispensable.
A la longue, c'était exténuant. Ne pas avoir de responsabilité, tout en ayant la possibilité de juger autrui comme bon nous semble… Autant de privilège qui rendait la jeunesse si attirante et finalement si libre. Mais c'était aussi ce qui la préparait si mal à grandir. Eli' essaya un instant d'imaginer son interlocutrice se retrouvant par la force des choses à la tête d'une famille, puis d'un clan, puis au Conseil. Ah ! Elle rirait beaucoup moins.
"J'imagine que oui…"
Cette pensée lui en coûtait, mais il pouvait difficilement se défendre sans faire preuve d'une totale mauvaise foi. Et puis pour que la rivière elle-même se soit liguée contre lui… les Esprits n'avaient guère dû apprécier son initiative. L'innocent et le courageux l'emportant sur la sournoiserie. C'était logique en un sens. Ou pas. Il avait vraiment eu envie de gagner pour une fois. Ce que les enfants pouvaient être agaçants…
Il l'observa d'un œil pensif, assise sur la berge à jouer avec son caillou. Répondant d'un air presque indifférent, une impression renforcée par la haussement d'épaules. Tout cela n'avait pas l'air de vraiment l'atteindre. Peut-être n'était-ce qu'une façade, qu'elle protégeait ses projets d'un inconnu un peu trop intrusif. Ou peut-être qu'elle n'y réfléchissait pas trop, préférant vivre au jour le jour. Difficile de savoir. En tout cas sa réponse n'appelait pas à la poursuite de la conversation.
Objectif raté donc. La diversion n'avait servi à rien et cette histoire de gage allait revenir sur le tapis. Eli' en profita pour sortir de la rivière. Vêtu d'un simple sous-vêtement, il récupéra sa tunique et l'observa quelques secondes. Il était plus convenable de la remettre, mais il détestait la sensation du vêtement mouillé sur la peau. Son dilemme ne prit que quelques secondes mais finalement, et non sans un soupir grandiloquent, il l'enfila.
Il haussa les sourcils puis eut un rire bref mais sincère.
Un napperon, hein ? Eh bien, j'imagine que c'est de bonne guerre.
Il se demanda un instant s'il pourrait convaincre Galadrielle de lui donner un coup de main. Mais entre les enfants et les troubles politiques… ce serait peut-être de trop. Mieux valait éviter de pousser le bouchon trop loin. Sans compter qu'il n'avait aucune envie de lui raconter pourquoi il avait besoin d'un napperon. Inutile que cette histoire se répande…
Il s'assit contre un arbre, mais suffisamment près de la rivière pour que la lumière du soleil l'atteigne et le réchauffe.
Alors, tu me détestes toujours ? On a pourtant plus en commun que tu ne l'imagines.
A commencer par l'omniprésence du père et cette envie presque dévorante de liberté et d'aventure. |
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Lun 21 Juil 2014 - 19:41 | |
| Un sourcil relevé sur son sourire moqueur, Enetari observa l’elfe remettre sa tunique sa tunique mouillée, elle-même se laissant sécher en plein air sans la moindre gêne, indifférente à la moiteur du tissu collant ses formes minces, humidifiant sa peau blanche et risquant de la dessécher par la suite. Il ne s’agissait que d’eau, pure de plus, rien donc qui pourrait indiquer un quelconque souci, n’était-il pas ? Après tout si elle commençait à craindre les éléments et ce que la Nature donnait, elle n’allait pas aller loin. Et puis le soleil ferait son œuvre, peu importait le temps que cela prendrait. Ses bottes étaient sèches, c’était la seule chose qu’elle préférait éviter quand c’était possible, marcher dans des chaussures humides. Cela faisait du bruit et laissait une sensation de saleté sur le pied. Bon, elle n’était pas toujours propre, loin de même. Mais l’impression et la réalité étaient deux choses différentes, et dans certains cas, beaucoup même, elle se basait surtout sur la première. Après tout, le vrai n’était que ce que l’esprit considérait comme tel et ce qu’une personne pensait être vrai pouvait pour une autre ne représenter qu’un mensonge. De la même manière, elle-même voyait en la magie et son usage la pureté, la puissance et le contrôle de l’imagination tandis que d’autres n’estimait cela que comme une duperie, un mensonge de lâches et des illusions vaseuses. Deux notions différentes en apparence, donc, mais bien plus semblables qu’elles n’y paraissaient. De simples manipulations de l’esprit en soi.
Mais bref, plutôt que de partir dans de grandes considérations sur les vérités du monde et sur les siennes propres, elle avait un défi à lui trouver. A lui imposer. Quelque chose qui, bien sûr, lui prendrait du temps et de la patience tout en restant bon enfant. Après tout leur échange n’avait été ni violent, ni méchant. Que pouvait-elle bien lui trouver alors, puisqu’elle le connaissait si peu? Lui-même n’avait pas été très aimable quand il lui avait décrit le sort qui l’attendrait au cas où elle perde. Si l’homme en face avait été un guerrier, elle aurait pu se baser sur son père mais puisque ce ne semblait pas être le cas, autant faire comme elle le pouvait. Donc autant miser sur…
-Un napperon, hein ? Eh bien, j'imagine que c'est de bonne guerre.
La jeune fille sourit de toutes ses dents, satisfaite. Ainsi, non seulement elle aurait le plaisir de l’embêter, mais en plus en tirerait-elle profit. Et s’il était moche, elle pourrait toujours l’offrir à sa mère, celle-ci n’oserait jamais critiquer un cadeau fait par ses enfants.
-Et bien, à présent vous hésiterez avant de déclarer la guerre à un Terendul !
Encore qu’elle pouvait toujours l’envoyer chez ses aînés. Elle pouffa de rire en imaginant l’adulte rentrer traumatisé chez lui après avoir rencontré la fratrie. Après cela, il ne risquait pas de se croire au-dessus de qui que ce soit et risquait fort d’avoir une furieuse envie de se cloitrer chez lui et d’y rester jusqu’à ce que le Dracos ne le prenne en pitié.
-Je ne vous détestais pas.
Qu’est-ce qui lui avait mis cette idée en tête ? Décidément, il était étrange.
-Vous m’intriguiez juste.
Il n’avait rien fait pour s’attirer son amitié ou sa haine, aussi avait-elle un avis totalement neutre sur lui qui s’était maintenant transformé en sympathie amusée. Il faisait une créature intéressante et divertissante, plutôt différent de la plupart des nobles qu’elle avait rencontré et qui avaient, hélas, trop d’estime pour le protocole et les règles. La bienséance, c’était agréable un moment, mais quand ce devenait une prison, cela n’avait plus rien de drôle.
-D’après vous, qu’avons-nous tant en commun ? Pas le nom, c’est certain, puisque vous ne m’avez toujours pas vraiment donné le vôtre.
Elle fronça le nez en une fausse mimique outrée, absolument pas rancunière. Au moins cela avait il montré dès le début un certain rejet des règles de la discipline, et il ne l’avait pas laissé sans rien non plus. C’était une sorte de devinette, et elle adorait les énigmes.
-Vous me devez des indices, au moins. Etes-vous mariés ? Avez-vous des enfants ?
Les enfants elfes, elle les connaissait tous. Après tout ils n’étaient pas si nombreux, loin de là même, et il n’était pas difficile d’associer chaque petit à sa famille respective. Enfin, s’il lui répondait.
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Dim 27 Juil 2014 - 17:50 | |
| Eli' l'observa sourire, et il ne put s'empêcher d'afficher un air amusé. Cette enfants aux formes de jeune femme, aussi innocente que la brise mais à la posture scandaleuse. Ses vêtements trempés moulant une plastique qui aurait fait rougir sa mère. D'embarras et de colère. Cela ne dérangeait pas outre mesure le patriarche des Meraennon. Lorsque l'on aimait une personne telle que Galadrielle, il fallait se lever bien tôt pour la remplacer à ses yeux. Ne fut-ce qu'une seconde ou deux. Pour lui, il ne s'agissait que d'une enfant. Une enfant qui serait probablement très belle d'ici quelques siècles. Mais qui pour l'heure faisait figure de bourgeon à peine comparable à la splendide fleur épanouie qu'était la femme de ses rêves. Il lui rendit donc son sourire. A la fois sincère, car il se rendait compte qu'il passait un bon moment en sa compagnie. Mais aussi de manière à lui faire croire que non, coudre un napperon ne le dérangeait absolument pas ; qu'il faisait cela tous les jours et avec grand plaisir qui plus est. Un bluff qui aurait fait frissonner un baptistrel, mais étonnement, cela ne le dérangeait pas du tout d'user de ce genre de pratique. Cela faisait partie du jeu. Ils le savaient tous les deux. Dès lors que les règles d'engagement étaient comprises, pourquoi s'en priver ? Eberlué en entendant sa conclusion, il la regarda pouffer de rire en ne sachant pas vraiment comment réagir. Au Conseil Impérial, une telle phrase aurait pu signifier tant et plus. D'autant plus en cette période délicate. Mais là, ce n'était qu'un jeu... n'est-ce pas ? Alors pourquoi son cœur avait-il raté un battement en l'entendant affirmer qu'il ferait mieux d'éviter la guerre avec un Terendul ? Car ce qui n'était qu'une phrase innocente dans la bouche de la jeune elfe, n'en avait pas moins un soupçon de vérité générale. Pourquoi penses-tu que je voudrai..? Il se racla la gorge, comme pour reprendre contenance. Peut-être était-ce cela après tout. Ce qu'il désirait vraiment. L'ennemi à abattre derrière Aegnor. Néanmoins il ne pouvait espérer gagner par la force des armes. Mais une tout autre idée commençait à germer dans son esprit. Une idée qui lui permettrait de déplacer l'affrontement à venir sur un terrain qui lui serait favorable : celui des mots. Peu importe, tu as bien raison. Je ferais attention à l'avenir. La voir rire était agréable en un sens. Quoique cela provoquait chez lui un pincement au cœur. Sa famille lui manquait. Vraiment ? Eh bien, tu m'en vois ravi. Etrangement c'était le cas. Il appréciait cette jeune elfe, et il aurait été désolé que ce ne soit pas réciproque. Même s'il s'agissait d'une Terendul. "Intriguiez"' ? Au passé ? Ce n'est plus le cas à présent ? Il prit un air faussement outré. Toujours adossé à son arbre, il l'observait d'un œil plus scrutateur à présent. Comme pour chercher à résoudre un problème complexe. Hum... Il ne répondit rien, laissant son nom de côté. Pour l'heure, il n'avait aucune envie d'être ou de redevenir Eliwyr Meraennon. Celui-ci avait beaucoup trop de problèmes et pas assez de bonnes cartes dans son jeu. Ce n'était pas à proprement parler une fuite, juste une pause, qu'il estimait bien méritée. A ton âge j'avais aussi envie de découverte et d'aventure, là où mon père ne parlait que de devoir et de tradition. Je préférai jouer plutôt que de travailler pour le clan. Cependant, à la différence de toi, mon père n'était pas aussi... permissif. Jamais je n'aurai pu m'échapper pour jouer avec un inconnu au bord de la rivière... Il pouffa devant les questions d'Enetari. J'ai une femme et deux enfants. Mais ils ne vivent pas ici. Donc je doute que tu les connaisses. |
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Mar 29 Juil 2014 - 22:06 | |
| Eh bien, avait-il prit la remarque au sérieux ? L’idée de se trouver seul face à trois adolescents lui faisait-elle peur, pour qu’Eli prenne cet air si sérieux lorsqu’Enetari lui parlait de guerre avec sa famille ? Ouh, quelle petite nature ! Quoi qu’effectivement, cela pouvait se comprendre s’il avait déjà croisé la route de son aîné. Aranël n’était-il pas le plus pénible après tout ? La jeune blonde comprenait tout à fait que l’adulte préfère conserver sa tranquillité autant que possible.
-Oh, je pense surtout que vous préfèreriez éviter.
Elle lui décocha un sourire éblouissant de malice en poursuivant, curieuse d’en savoir plus sur cet elfe qui semblait connaitre sa famille:
-Avez-vous déjà rencontré l’un de mes frères ? Aranël et Nomin ? Je suppose que vous connaissez mes parents, n’est-ce pas ?
Sans quoi il ne semblerait pas aussi à l’aise d’en parler ; quoi qu’à l’aise n’était peut-être pas le mot adéquat, il y avait cette étincelle étrange dans le regard du baigneur forcé qui intriguait la jeune fille. Son visage ne s’était-il pas fermé quand elle avait parlé de ses géniteurs ? Et puis, qui ne connaissait pas le général Terendul et sa douce épouse ? Personne, à sa connaissance. D’autant que l’arrivée de triplé dans la famille avait été un évènement assez rare pour que le nom des Terendul fasse encore parler de lui. Mais si la demoiselle s’attendait donc à une réponse affirmative, elle espérait surtout qu’Eli lui parlerait d’eux si c’était le cas. Apprendrait-elle quelque de croustillant sur son cher paternel ? Ce pourrait être intéressant… Après tout, le savoir était le pouvoir, et même si elle ne désirait pas le moins du monde manipuler son père ‒enfin, pas beaucoup… disons que ce n’était pas son objectif principal‒ le faire tourner en bourrique s’avérait très excitant à tout moment.
-Un peu moins. Je me demande toujours combien de temps vous survivriez la tête sous l’eau, mais je ne m’étonne plus que vous jouiez les cailloux.
Elle pencha la tête en arrière pour apprécier la chaleur du soleil avant de s’assoir sur ses jambes, les pieds contre les fesses et les mains posées sur ses cuisses, image même de la jeune fille sage. Et trempée. Mais bon, cela, il fallait le laisser de côté, ce détail, sans quoi cela perdait toute l’illusion voulue. Elle lui fit un clin d’œil moqueur devant l’air faussement outré qu’il affichait, pas dupe pour un sou. Pour plusieurs pièces d’or en revanche elle aurait commencé à réfléchir à faire semblant de le croire… Mais puisqu’il n’y avait rien en jeu, autant jouer la carte de la vérité. Avant de se remettre à rire. Il croyait vraiment que son père était d’accord pour… ? Qu’il était crédule ! Finalement, c’était lui l’enfant, bien plus qu’elle.
-Aaaaaaah, mais il ne serait jamais, jamais d’accord pour que je me baigne avec un inconnu ! Il me cloitrerait dans ma chambre pour les 5 000 prochaines années et vous arracherait les yeux s’il était au courant, pouffa-t-elle. Mais ne vous inquiétez pas, il ne vient pas par ici.
D’ailleurs, comment pourrait-il être au courant de ses activités alors qu’ils ne se voyaient, finalement, que si peu ? A moins qu’il n’emploie quelqu’un suivre la jeune demoiselle dans ses déplacements, mais encore fallait-il arriver à le faire… Le petit écureuil blanc savait parfaitement filer entre les griffes des prédateurs elfes. C’était mieux pour sa liberté.
-D’ailleurs, sans doute préfèrerait-il que je sois plus présente mais bon… Ils n’ont pas besoin de moi, conclut-elle sereinement.
Ses frères n’avaient pas besoin d’elle, ses parents non plus, et pas plus le clan. C’était triste à dire mais c’était vrai. Et finalement, cela ne la dérangeait pas vraiment. Au moins n’avait-elle pas vraiment d’obligation ainsi. Du moins ne les considérait-elle pas comme telles. Les règles… Elles étaient tellement ancrées dans l’âme des elfes. Et pourtant Dracos savait qu’elles étaient agaçantes. Par les Esprits, au moins ses parents n’attendaient-ils pas qu’elle aide aux tâches ménagères. C’était déjà cela gagné… Et son interlocuteur, qu’en pensait-il ? Il avait une famille, disait-il ?
-Elle n’habite pas ici ? Pourquoi donc ?
Le visage si joyeux de la jeune fille se ferma, tandis qu’une idée lui venait. Une mauvaise idée. Ses yeux gris s’éclaircirent et elle se redressa imperceptiblement tandis que sa voix prenait un eclat méprisant :
-Ce n’est pas une humaine, au moins ?
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Dim 3 Aoû 2014 - 17:39 | |
| Euh. Oui. Voilà. Eviter. Cette conversation aurait pu être désopilante si elle avait des spectateurs, et bien sûr, si ceux-ci avaient eu les clefs en main pour en comprendre tous les sous-entendus. Ce qui n'était même pas le cas de son interlocutrice. Dû moins Eli' ne le pensait pas. On ne pouvait décemment pas être aussi tordu et pervers... Non, non, non... Surtout qu'il commençait vraiment à apprécier la jeune elfe. Tout Terendul qu'elle soit. Ces grands sourires dont elle était si friande l'attendrissaient. Quand bien même ces derniers n'étaient-ils pas dénués d'une certaine malice. Il avait compris que cela faisait partie intégrante de son caractère. Du reste, si elle semblait aussi joueuse que moqueuse, elle n'avait pas mauvais fond. Enfin, c'était la conclusion à laquelle il en était arrivé. Mais il lui était déjà arrivé de se tromper. A plus d'une reprise par ailleurs. J'ai déjà rencontré ta famille bien sûr. Dans le cadre de ses fonctions, il voyait régulièrement son père, bien qu'il s'en serait volontiers passé. Il avait déjà croisé la mère lors de réceptions ou d'occasions officielles où la présence des conjoints étaient souhaités. Mais ils n'étaient pas amis. Juste de lointaines connaissances. Quant aux enfants, bien sûr, il avait déjà vu de loin les triplés. Tous les elfes avaient un jour satisfait leur curiosité à ce sujet, et ce malgré la protection paternelle. Mais sans plus. Avant aujourd'hui, il n'avait jamais parlé à aucun d'entre eux. Des questions tout à fait essentielles. Je comprends que ça t'intéresse. Par ailleurs, je me demande toujours d'où te viens un caractère pareil. Entre un père et une mère tellement exemplaires qu'ils en deviennent terriblement ennuyeux. Oups. C'était sortit tout seul. Il se racla la gorge d'un air gêné, agitant brièvement la main en guise d'excuse. Eh ben ! Voilà qui expliquait tout. S'il était étonné de voir Enetari se comporter ainsi, cela s'expliquait mieux si c'était fait dans le dos des parents. Il aurait dû s'en douter bien sûr. Les enfants n'en faisaient généralement qu'à leur tête. Avec un soupçon d'inquiétude, il se demanda si les siens en feraient autant à ce même âge. Ne t'inquiète pas. Je n'utilise que très peu mes yeux. Et je suis sûr que tu parviendrais à t'évader. Au pire tu n'aurais qu'à aller chez les baptistrels... j'aimerai beaucoup voir Artaher essayer de leur donner des ordres... Oui, voilà qui lui redonnerait du baume au cœur. L'Empereur haussa les sourcils devant la phrase suivante. Le plus triste étant peut-être le ton de son interlocutrice, qui ne semblait même plus s'en soucier. Eh bien, tu sais ce qu'on dit... Pas de devoirs, pas d'obligations. Et pour ce qui était de sa famille... Il avait envie de lui répondre, en un sens elle méritait cette confiance. Mais il ne pouvait pas se le permettre, dû moins pas entièrement. Il hésitait toujours lorsqu'il fut témoin de son petit éclat au sujet des humains. Il n'aurait pas dû en être étonné, c'était une Terendul après tout, néanmoins ce fut le cas. Te voilà bien sûr de toi pour quelqu'un qui n'a jamais quitté nos forêts. Qu'as-tu contre les humains ? |
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| Sujet: Re: A la croisée des chemins (Enetari Terendul) [TERMINE] Lun 11 Aoû 2014 - 12:56 | |
| Voilà, elle en était sûre. Eli avait rencontré sa famille. Mais pour qui ce n’était pas le cas ? Un grand militaire pour père, une belle archiviste comme mère et deux frères étant ses jumeaux, de quoi attirer l’attention des autres elfes. La question qui demeurait était : comment les autres les percevaient-ils ? Probablement n’avaient-ils pas la même image qu’Enetari en avait. Quoi que.. En entendant le commentaire de l’adulte sur ses parents, Enetari se plia en deux de rire, le visage pétillant d’amusement. Ennuyeux, hein… Il avait bien raison. Terriblement raison même. Lisaë et Artaher avaient cela qu’ils étaient beaucoup trop sérieux pour la jeune adolescente. Le rire et les plaisanteries, ils les appréciaient à toute petite dose. - Ne vous excusez pas ! C’est agréable de voir que je ne suis pas la seule à penser cela. Et je vous le promets, ajouta-t-elle avec un clin d’œil malicieux, je ne leur rapporterais pas ces paroles. Entre cela et les propos suivants… Eli, s’il connaissait le général Terendul, ne l’appréciait visiblement pas beaucoup. Rivalité militaire ? Peut-être, peut-être pas. Difficile à dire. Cela n’avait pas beaucoup d’importance de toute facon, et ne changeait pas la facon de voir Eli de la jeune elfe. Elle l’aimait bien aussi, non seulement parce qu’il était gai et ne s’encombrait pas de préjugés sur la bonne conduite que devait avoir un elfe adulte, mais aussi parce qu’il disait ce qu’il pensait. Cela devait probablement lui jouer des tours s’il faisait de la politique ou des affaires mais pour sa part, Enetari trouvait cela rafraîchissant. Comme si elle avait trouvé une perle brillante au milieu d’un tas d’huitres décrépies qu’étaient les autres elfes. - Mon parrain, Merithyn, est un baptistrel. Je ne crois pas avoir entendu une seule fois mon père lui donner des ordres. Et je ne pense pas qu’il le fasse. En revanche, je suis sûre que je pourrais m’échapper pour aller chez lui et qu’il vous soignerait ! Il est très puissant. Vous le connaissez aussi, n’est-ce pas ? Non seulement parce que Merithyn avait quelque chose qui se dégageait, une sorte d’aura, d’autorité que sa filleule ressentait et peut-être le père aussi, mais aussi parce qu’il était un ami de la famille qui, sans nul doute, ne se serait jamais permise d’ordonner quoi que ce soit au baptistrel. En entendant parler de la femme d’Eli, la jeune fille pencha la tête, approbatrice. - Elle a bien raison. Je l’imiterai volontiers ; pas de soucis avec la famille, avec les règles, juste sa liberté. Oui, si la petite blonde pouvait imiter cette mystérieuse dame, elle le ferait. Après tout, si l’une avait pu le faire, rien n’empêchait l’autre de l’imiter. Et la forêt elfique était assez grande pour qu’elle s’y trouve un coin en paix. Mais ! Mais elle ne ferait pas cela avant d’avoir visité ce qu’elle voulait voir. Elle ferait le tour du continent puis après maintes aventures, elle reviendrait ici pleine de gloire et de souvenirs, la magie brillant au bout des doigts et son nom connu sur les bouches des autres. Alors elle pourrait paisiblement s’installer de nouveau dans ce lieu qui l’avait vu naitre et grandir, puisqu’elle savait pertinemment que les lieux humains n’étaient pas pour elle. En croiser quelques-uns, ce pourrait être marrant, mais de là à vivre entourés d’eux… Cela la mena d’ailleurs à la question suivante ; cette femme libre qu’elle enviait, n’était-elle pas elle-même une oreilles-rondes ? Dracos, cet Eli, elle l’aimait bien, mais s’il s’était amouraché d’une humaine, il perdrait de l’estime de la jeune fille. En soit, elle n’avait rien à leur reprocher vraiment mais… mais ils étaient inférieurs aux elfes. Moins attirants, moins intelligents, moins beaux. Moins, tout simplement. Il n’y avait pas de raison à cela, c’était une vérité universelle. - Contre eux, je n’ai rien véritablement. Mais on ne peut pas salir le sang elfique avec celui des humains. Ce serait comme un dragon et une vache. Et puis, ce serait absurde, ils vivent bien moins longtemps que nous. C’était évident, après tout. Pourquoi ne le comprenait-il pas ? Cela dit, ils parlaient, s’amusaient… Mais le temps passait sans s’arrêter, lui. Et l’heure de rentrer approchait à grands pas. Sautant sur ses pieds, la jeune fille salua Eli avec enthousiasme. - Je dois filer, mais je vous attendrais pour que vous m’apportiez mon napperon ! Je suppose que vous savez où j’habite… Au pire, conclut-elle avec un sourire moqueur, demandez à mon père puisqu’il semble que vous le connaissez. S’approchant de lui, la jeune Terendul lui piqua un baiser sur la joue avant de disparaitre en courant. Elle avait l’impression d’avoir rencontré un nouvel ami, n’en déplaise à ses parents. Hrp: j'ai conclut de mon coté, je te laisse faire de même du tien ou tu prefere que j'archive? mp moi si tu veux qu'on s'en arrête là |
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