Deux heures. Seulement deux heures. C'est le temps que Yames mis à s'attirer des ennuis une fois qu'il eut passé la porte nord de Gloria. Et pour une fois ce n'était pas vraiment sa faute, même s'il était relativement vrais qu'il n'aurait peut être pas du rigoler au visage des trois coupes-jarrets qui l'avaient coincés dans une petite ruelle des quartiers pauvres quant ils lui ont ordonnés de leurs donner son argent. Mais en même temps, avec le nombre de pièces d'or qu'il se trimbalait, le jeu n'en valait pas vraiment la chandelle.
Mais reprenons depuis le début, deux heures plus tôt donc.

Quant le maitre d'arme avait décidé de partir pour le sud afin de trouver un travail qui n'impliquerait pas de courir vers quelqu'un en hurlant pour lui mettre le bout pointu de son épée dans les endroits importants de son anatomie, il était plutôt enthousiaste à l'idée de ne plus avoir à compter ses orteil en hivers. Mais depuis qu'il avait laissé Aldaria derrière lui, il s'était mis à entretenir une relation relativement haineuse avec le soleil et la chaleur.
Autant il s'en foutait de se retrouver en nage à cause de l'effort, que ce soit pendant ses entrainements matinaux où pendant les combats, autant il n'arrivait pas à supporter la transpiration de chaleur. La simple sensation que lui procurait ses doigts poisseux sur la poignée de Rieuse à chaque fois qu'il avait le réflexe de la saisir suffisait à lui donner un frisson de dégoût.
Il passa les portes de la ville avec sa tunique et et son pourpoint dans son sac. Avec la poussière de la route et sa tendance à ne jamais remplacer ses affaires avant qu'elles ne soient totalement détruites, il ressemblait vaguement à un vagabond ou à un mendiant. Mais avec une épée à la ceinture … donc pas un mendiant … Enfin bon.

À la base, il avait prévus d'entrer dans la ville, de trouver une auberge, de passer la nuit, et de commencer à démarcher dés le lendemain histoire d’éventuellement trouver un endroit chez un employeur, genre au fond d'un écurie, pour dormir à l'oeil. Mais les charmes de Gloria sont extrêmement distrayants.
En ce qui le concernait, Yames était fasciné par la construction des murailles. Il avait souvent entendu parler des quatre murs de la Magnifique, mais il n'avait jamais pu les voir de ses propres yeux. Le seul défaut qu'il pouvoir leurs trouver, c'est le fait que la citadelle était une ville et non pas un véritable fort. Dans le cadre d'un siège, le fait d'avoir combler l'espace entre les murs par toutes ces maisons offrants des milliers de couverts et de chemins sûrs pour venir saper sous la muraille suivante plutôt que de laisser un joli terrain vague sans obstacle n'était pas vraiment une bonne idée. L'avantage d'un terrain dégagé, c'est que quant vous devez le traverser et que tout ce que vous voyez c'est l'écrasante hauteur d'une muraille bourrée d'archer, ainsi que les cadavres hérissés de flèches de vos potes, il vous prend soudainement une dévorante envie de retourner chez vous pour vous flinguer le dos à déterrer des patates.
A part si la cité était prête à raser des quartiers entier afin de créer un terrain vague, la cité était relativement facile à prendre, à partir du moment où l'Enceinte Extérieure était tombée et avec de bonnes équipes de sapeurs. Le soldat en poste à la Porte Orientale de la Moyenne enceinte était d'ailleurs bien de cet avis, ce qui l'aida probablement à indiquer au voyageur une bonne auberge du quartier marchand où passer la nuit, en lui précisant de dire à l'aubergiste de venir de sa part.

Une heure plus tard, à la tombée de la nuit et deux heures après son arrivée donc, Yames se retrouva sans qu'il sache trop comment dans les coins pas vraiment recommandable du quartier marchand, bien incapable de dire par où était cette foutue auberge, avec deux mecs devant lui disant avec une voix qu'ils voulaient agressive « Donne nous ton or, et on te laisse partir d'ici entier », et un mec derrière pour lui couper la route.
Yames étouffa un rire, puis sourit. Le sourire était la meilleure arme qu'il connaissait. Il avait gagné des duels uniquement sur un sourire bien placé. Il se mis de profil afin d'avoir tout le monde au coin de ses yeux, deux a sa gauche et un à sa droite, et posa la main sur la poignée de son épée. Puis il entreprit de se sortir de l'agression à grand coups de discours.
« Ha, j'suis désolé les gars, mais j'ai que mon épée là. C'est justement pour essayer de me remplir les poches avec que je suis venus à Gloria. Après, si vous voulez essayez de me la prendre, à trois je pense que c'est jouable. Avec la route, il se peut que j'ai pas le temps de faire en sorte que le troisième qui va m'attaquer succombe à ses blessures. Par contre je suis sûr d'avoir le premiers qui avance à la gorge, vus les petits couteaux de table que vous vous trimbalez … Du coup, vous voulez tirer à la courte paille où ..? »

Il n'avait pas vraiment envie d'amocher le trois types. Ils était probablement déjà bien assez dans la merde comme ça. On n'attaquait pas des gens dans la rue au risque de se faire tuer quand on avait un autre choix. Mais bon, il n'allait pas se laisser poignarder par bonté d'âme non plus. De fait, il leur laissa le temps d'hésiter.
Dés que le doute s'installait, les gens choisissaient par instinct la fuite, tôt ou tard.

Début Mars

Gloria la Magnifique... Encore et toujours la ville resplendissante, merveilleuse, un paradis sur terre... En apparence. Des trois pommes, c'était la plus pourrie. La capitale était le lieu de prédilection pour les pot de vin, les contrats sales de tout genre et le poignardage dans le dos. Et ça, il en connaissait un rayon. Entre les murs de la Magnifique se trouvait le Souffle, l'unique guilde d'assassins d'Armanda. Un groupe redouté auquel il était théoriquement membre. En dehors des murs, la Horde, les bandits les plus craint de toute l'empire. Avec les soldats alayiens qui patrouillaient désormais en ville, la province de Gloria n'était plus sûre pour qui que se soit. Pas qu'elle le fut déjà un jour, mais actuellement, c'était encore pire.

Plusieurs parties de Gloria portaient encore la trace du long siège auquel elle avait du faire face. La marée noire avait finalement percé les murs, mais pas comme l'Ombre s'y était attendu. Partout, les amas de pierres rappelaient aux Gloriens que leur misère n'était pas terminé. Armanda était en guerre, comme toujours, mais cette fois, l'ennemi venait à la fois de l'extérieur et de l'intérieur. Juché au sommet d'un magasin, l'assassin poussait un long soupire, ressemblant davantage à un râle qu'autre chose. Ses cordes vocales était toujours aussi abîmé, et sa voix, toujours aussi grave, rauque et caverneuse. Comme à chaque seconde de son existence, l'assassin était hanté par des millier de questions, tant personnelles que "professionnelles". Il revivait après plus de cinq mois à croupir dans une geôle et il en avait presque oublié le sentiment de considérer le lendemain comme une évidence. Il avait retrouvé Luna, sa pupille, et il avait enfin terminé de remettre en état chaque composant de son repère. Il avait donc profité de la météo clémente pour aller roder dans la ville qu'il connaissait trop bien.

C'est ainsi qu'il avait observé de loin la scène et ses quatre acteurs. Un bretteur, soit doué, soit inconscient, trois bandits -des amateurs visiblement-. Ce qui allait suivre était aussi prévisible que de réveillé un ours à grand coup de bâton. Curieux, l'Ombre suivit les hommes jusqu'à ce que ces derniers accule l'homme solitaire fond d'une ruelle. Un assassin souhaitant en finir avec ces imbéciles? Il ne ressemblait pas à un tueur professionnel... Un touriste alors? Car personne de censé ne viendrait dans cette partie de la ville sans raison, mis à part un étrangers. L'odeur du solitaire était masqué par le fort parfum corporel des trois bandits. Aucun moyen qu'il emploient son flair surhumain pour répondre à son interrogation. Il faudrait qu'il lui demande en personne... Maudissant sa curiosité dévorante, l'homme vêtu de noir décida d'aider l'inconnu. Il n'avait vraiment pas besoin de se poser d'autre question en ce moment, surtout aussi inutile que de s'interroger sur le cas d'un étranger.

Employant la Voix des Vents, un artéfact magique lui permettant de parler à une personne sans que les autres ne l'entendent en utilisant le vent pour porter sa voix sur de grande distance, l'assassin s'adressa directement à l'inconnu solitaire.

-Je vais m'occuper de ces imbéciles... Ne bougez pas...

Il se situait à une centaine de mètres plus loin, en hauteur sur les toits. Il dégaina son arc et encocha une flèche. Le projectile partie en ligne droite et alla se ficher contre le mur de pierre près des quatre hommes, entre les deux "groupes". Il tourna son visage pour faire un petit signe à l'oiseau noir poser non loin de lui. Sans hésitation, Nox s'envola et alla prestement se poser sur la flèche. Son familier connaissait bien les intentions de son maître, après tout, ce n'était pas la première fois qui lui demandait d'agir pareillement. Le corbeau unijambiste laissa un sombre croassement quitter son bec abîmé en direction des agresseurs. Au même moment, l'assassin réutilisa la Voix des Vents, cette fois ci avec pour cible les trois bandits.

-Quitter les lieux... Et vous vivrez... Restez... Et j'invoquerai l'Archer Spectrale... Pour mettre fin à vos jours...

L'assassin savait que son titre était plus que connu dans la ville de Gloria, et avec ce qu'on disait de lui, personne de censé ne se risquerait à rencontrer l'un des assassins les plus craint de l'Empire. Et si jamais il restait une once de courage dans leur cœur, l'enchantement apposé sur son arc suffirait pour les effrayer comme des fillettes pré-pubères. Ce ne fut pas long avant que les trois hommes ne quittent les lieux à grandes enjambées. Sans faire plus de cas, l'homme redescendit au sol pour aller rejoindre le solitaire. Vêtu d'une armure de cuir, une tunique à capuchon, un pantalon doublé en cuir et des gantelets léger, le tout de couleur noire, il avait l'air de ce qu'il était, un assassin. Son arc était toujours dans ses mains, par précaution. Son capuchon masquait son visage, qui de toute façon n'existait plus. Un masque noir de style "loup" était soudée à sa peau par brûlure, souvenir de ses jours en prisons. Il n'avait pas l'intention d'effrayer l'homme ou de le menacer, mais il n'était pas stupide. Il garderait ses distances avec lui pour le moment. Voyant son maître arriver dans sa direction le corbeau s'envola afin d'aller se poser sur son épaule en équilibre, son endroit de prédilection. L'Ombre dévisagea le solitaire des pieds jusqu'à la tête, posant l'unique question qui occupait son esprit.

-Assassin... imbécile... Ou touriste?

Instinctivement, les gens choisississent toujours la fuite. Toujours … Même si le cas échéant ils avaient eut un petit coup de mains.
Yames avait sursauté en entendant la Voix des Vents. Il n'avait jamais été très à l'aise avec la magie, malgré son utilisation plus que régulière par ses anciens frères d'armes. Mais il obéit tout de même à la voix. Il n'avait pas l'intention d'être le premier à bouger de toutes façons.

Donc, la flèche se planta dans le mur, un corbeau alla se percher dessus, et les tranches-cordons s'enfuirent quand le volatile leurs croassa dessus. Pendant un moment qui lui parut relativement long – le temps que l'assassin se montre en fait – le mercenaire eut la désagréable impression qu'il venait d'être sauvé par un corbeau unijambiste au bec cassé. Et il avait beau retourner cette idée dans tout les sens, il ne trouvait pas de façon de le présenter pour que ça ne lui donne pas l'impression d'avoir perdu la tête.
L'assassin le trouva debout, sa main droite posée sur la poignée de son épée et son poignet gauche négligemment posée sur son poignet droit. En résumé, la position classique de la personne prête à défourailler sans en avoir l'air sauf qu'elle ne trompe personne, mais vus que c'est probablement plus un réflexe qu'autre chose personne n'y fait réellement attention. Son visage exprimait une perplexité semblable à celle d'un lynx qui n'était pas certain d'avoir entendu un daim se casser une patte de l'autre coté d'une large rivière impliquant de se tremper les papattes dans l'eau glacé pour la traverser à gué.

Du coup, il fut relativement rassuré de voir l'assassin arriver, ce qui était tout de même relativement intrigant vu la tête de porte-bonheur du type. Lorsque le corbeau alla se poser avec une stabilité relative sur l'épaule de celui que Yames supposait être son maitre, le maitre-d'arme sourit et répondit tout en attrapant la flèche pour l'arracher du mur.
« Ben … un peu des trois je suppose. En tout cas … »
Il s’interrompit quand la flèche refusa de sortir du mur. Par réflexe, il tourna le poignet en tirant, dans un sens, puis dans l'autre, jusqu'à finir par dévisser la flèche. Il avait un peu moins de force avec sa main gauche, mais il ne se sentait pas très à l'aise à l'idée d'éloigner sa main d'épée de son arme.
Il leva la pointe torsadée devant son visage, étouffant un rire.
« D'accord. Je pige mieux comment t'a planté la flèche dans le mur du coup. Je me suis pris d'une pointe comme ça dans l'omoplate une fois. On à mis vingt minutes et trois flasque de rhum à la dévisser. Bref »
Il tendit la flèche à l'assassin, empennage en avant, et reprit.
« Bref, du coup merci pour le coup de main en tout cas. Je m’appelle Yames. Du coup je te paye une bière ? »

Cet homme semblait être un sacré personnage. Confiant, il ne semblait pas du tout effrayé par sa présence, mais bien le contraire. A sa grande surprise, il connaissait le modèle de sa flèche. Il la connaissait même personnellement... Qui sait, peut être que leur chemin s'était déjà croisé dans le passé... Il se souvenait de chacune de ses victimes, et cet homme n'en faisait pas partie. Son odeur, maintenant perceptible, lui était totalement inconnu. Un mélange de sueur, d'alcool et de poussière, avec une petite touche personnel à chaque individu, une trace olfactive unique à chacun. Non, ce n'était pas lui qui avait tiré la dite flèche sur son interlocuteur. L'assassin nota la précieuse information dans un coin reculé de son cerveau. Une autre personnes possédait un modèle de flèche identique au sien... Et tirait mal... A moins qu'il ne souhaitait pas le tuer? L'homme balaya ces pensées parasite d'un coup de tête, arrachant un petit cri à l'oiseau. Comme toujours... Il réfléchissait trop.

Il se trouvait à cinq mètres environ de l'homme. Ce dernier, Après sa constatation, lui avait tendu son projectile. De la main gauche. Son fourreau était à gauche. Il était donc droitier. Il était donc méfiant. Il était donc dangereux. Était ce un piège malignement tendu? L'assassin ne saurait dire, mais avec la présentation du guerrier et son invitation qui semblait honnête, son avis était partagé. Néanmoins, il s'approcha de l'homme et tendit sa main gauche en direction de la flèche, qu'il saisit sèchement. Rien. Il était donc honnête... L'assassin ne savait quoi répondre à une pareil invitation. Il faut dire que c'était la première qu'il recevait depuis... Et bien, depuis toujours. Boire une bière dans une taverne après avoir fait une peur bleue à un groupe de bandit qui ne valent pas deux sous, même ça, qui semblait pourtant anodin aux yeux de l'assassin, n'était pas une activité dite conventionnelle. Il fallait bien commencer quelque part non? Si l'Ombre pouvait s'arranger pour qu'un homme à Gloria ne souhaite pas sa mort, une bière était peu cher payée.

D'un mouvement fluide, il remit sa flèche dans son carquois et, non sans une légère hésitation, son arc à son dos. Il n'était tout de même pas sans défense. Il empoignait aussi rapidement son arc qu'un bretteur son épée, son poignard était toujours bien logé dans sa botte et l'enchantement de terreur pouvait s'activer à tout moment, tant qu'il considérait l'homme comme un ennemi, chose qu'il ne faisait pas pour le moment. Il inclina la tête en guise de salutation, aussi sèchement qu'à son habitude. Néanmoins, il sourit à l'invitation, ses yeux doré planté dans ceux de son interlocuteur.

-Je... Je ne sais pas... C'est une idée... Tant qu'il y a autre... Chose que de la bière...

Ce n'était vraiment pas son type de breuvage, mais il ne disait pas non à quelque chose de fort pour le réchauffer. Qui sait, si cette homme était un voyageur, il pourrait posséder quelque informations utiles sur ce qui ce passait en dehors de la province. Autrement, il avait un breuvage gratuit... Alors bon, à tout coup, il gagnait quelque chose. De plus, rien ne l'empêchait de décamper si ledit Yames devenait ennuyant. D'un coup de tête, il invita l'homme à le suivre.

-Je connais un petit endroit... Ça devrait faire l'affaire...

Il attendit plus ou moins subtilement qu'il soit à son niveau avant d'entamer la marche. La dernière chose qu'il souhaitait était une lame entre les omoplates. Il marcha ainsi jusqu'à l'une des très nombreuse auberge de la ville. La Magnifique, de son nom, référence à la ville, n'avait rien de bien spécial si on l'a comparaît à une autre auberge. Le choux de l'endroit s'était imposer par le fait que ce n'était pas toutes les institutions qui acceptaient les animaux et l'assassin n'allait sûrement pas laisser Nox dehors alors qu'il allait manger avec un autre. Déjà que l'animal était un pot de colle au naturel, il ne fallait pas l'encourager. L'homme en noir poussa la porte en invitant l'étranger à entrer d'un signe ample de la main.

Quand deux mecs méfiants, le plus souvent à raison du fait d'une vie mouvementée, ayant pas mal de sang sur les mains et pas mal de leur sang sur les mains des autres se rencontraient, c'était toujours un peu tendu. Et un peu ridicule aussi. Yames avait souvent pris le parti de rire de cette tendance naturelle que les gens d'épée avaient à s'attendre à recevoir une lame dans la bouche, quant l'adrénaline retombait.
Et c'était le cas. En quelques secondes, des années de réflexes de bataille poussèrent leurs gros cul pour laisser la place à une pensée réfléchie. De fait, il cessa de se concentrer sur son angle de défense-riposte pour se rendre compte que l'homme au masque de fer était relativement aussi inquiet que lui … et que si il avait voulu le buter, il aurait eut une flèche dans l'oeil bien avant que l'homme descende lui faire les poches. Du coup, il décida d'être vaguement civilisé et lâcha son épée. Il garda néanmoins la main gauche sur la poignée de son épée, mais c'était plus par réflexe et au cas où ses trois nouveau amis en ville décident de revenir pour lui présenter d'autres potes. Puis le fait qu'il avait visiblement affaire à un assassin doué avait tendance à le mettre en confiance. Tout travail mérite salaire et le mercenaire était certain de n'avoir jamais donné de raison de le vouloir mort, à qui que ce soit de vivant ou de suffisamment sobre pour s'en souvenir le lendemain … Où alors il ne s'en était pas souvenus le lendemain, mais ça serait vraiment pas de chance pour le coup.
« Aller, je te suit. »

Le bretteur entama sa marche aux cotés de l'assassin, essayant vaguement de replacer son barda correctement sur son dos.
Quelques instants plus tard, il toquait contre le comptoir du Magnifique avec une pièce d'or pour attirer l'attention du tenancier, en lui disant :
« 'Soir patron. Il me faudrait une miche de pain, un peu de fromage si vous avez et une choppe de bière. Rendez-moi la monnaie en bière et en … Bah ce qu'il voudra boire. »[b/]
Il désigna Saemon d'un mouvement de tête, puis alla poser son sac à coté d'une table. Il tira une chaise et la fit pivoter pour s'assoir de façon à placer le dossier devant lui, les jambes de chaque coté. Vieille habitude de mercenaire.
[b]« Excuse-moi, mais du coup je croit que j'ai pas saisi ton nom. »
Yames était quasiment certain que l'archer spectral ne lui avait pas donné de nom, tout comme il doutait d'apprendre son vrais nom. Mais il préférait être polis, dans la forme.
De toutes façon, la politesse, ce n'était jamais que dans la forme.

Il entra à la suite de l'épéiste et balaya les lieux afin de s'assurer qu'il, enfin, qu'ils étaient en sécurité dans cet endroit. Il y avait tout de même beaucoup de personnes pour l'endroit et l'heure. D'un coté , il y avait plus de risque, car plus de personnes à surveiller. D'un autre côté, il se fondrait mieux ainsi dans la masse, même avec son accoutrement singulier et son oiseau. Décidé, il suivit le bretteur au comptoir. Évidement, il ne savait pas trop quoi prendre. Il y a un ans, il aurait volontiers prit du vin, mais il associait à présent vin avec "torture vampirique", suite à l'une de ses mésaventures avec un certain général de l'armé vampirique. La bière, il n'aimait pas. Il regarda donc les spiritueux, puis laissa son choix tomber sur l'hydromel mielleux. Breuvage doux, il aiderait certainement sa gorge, sans lui voler tout ses sens. Il prit le verre et alla s'assoir près de l'homme. Il tenta de ne pas s'en méfier, de ce dire qu'il était le seul être de confiance dans tout l'établissement, mais même cela, il ne pouvait le jurer. Il voulait son nom... Devait-il? Au fond, que risquait-il? Les Methus n'était plus... Il inspira, à savoir si il allait dire à voix haute le nom qu'il portait comme un fardeau, ou qu'il allait garder le nom qui le définissait.

-On m'appelle Ombre... L'Archer Spectral sinon... De ce temps ci... On m'appelle Le Corbeau... Et lui...C'est Nox... L'oiseau le plus savant que tu pourras rencontrer... M'enfin... Il est con... Mais moins que la moyenne...

Il reçut pour son commentaire un sévère coup de bec au visage, qui ne fit que tinter sur le masque d'acier souder à son visage. Il bue une gorgée du doux liquide qui lui descendit le long de la gorge. Sucré, il n'avait qu'un léger arrière goût d'alcool, ce qui lui plus beaucoup. Il navigables bu depuis des lustres, il décida donc de boire lentement. Il s'accouda à la table et jeta encore un œil autour de lui. Mieux vaut être paranoïaque que mort disait-on. De nouveau centré sur son interlocuteur, l'assassin eu un questionnement qu'il jugea lui même de ridicule; de quoi allait-il parler? Ce n'était pas un client, ni un ennemi, ni son frère et encore moins Luna. De quoi pouvait il parler non seulement? Son travail? Sa résidence? Son passé? Tout cela était soit tenu secret, soit inintéressant pour qui que se soit autre que lui même. Par contre, comme il y avait déjà réfléchit, il était possible que ce Yames est quelques informations pratiques en tête, ou peut être pas, Il suffisait de demander.

-Merci pour le verre... heu... l'ami...

D'accord. "Ami" était peut être un peu fort, mais c'était une expression courante non? Et puis, c'était sincère, alors il ne s'attendait pas à entendre l'autre rechigner sur l'appellation. Il bu une autre gorgée, puis penchant le verre en direction de l'oiseau, qui se trempe le bec dedans, curieux. Il le ressortit aussitôt dans un petit crie, surpris du goût visiblement. L'homme sourit devant la réaction de son fidèle familier. Il se ressaisit après coup et retrouva son sérieux habituel.

-Donc... Yames... J'ai déjà pu constater... Que vous êtes fou... Mais qu'en est-il... De vos autres... Qualités?...

Il sourit en direction de son interlocuteur. Il était légèrement arrogant de nature, mais depuis qu'une force supérieur quelconque avait sévit contre sa présomption, il surveillait d'avantage ses paroles. Il avait tout de même la bonne impression que le bretteur aimait bien le franc-parlé et un peu d'humour.

-Les routes sont dangereuse... Ces temps ci... N'est ce pas?... Dit comme ça... Les villes aussi... Ça ressemble quoi... Les routes de l'Empire... En dehors de Gloria?...

L'épéiste était en train de déboucler son ceinturon, afin de poser son arme contre la table. Ce n'était pas vraiment que Rieuse le gênait – il avait dormi équipé plus d'une fois – mais ce n'était pas spécialement poli de manger avec une épée au coté … Enfin en tout cas, c'est ce qu'il lui semblait.
Il aimait bien le caractère bien trempé du volatile. Sans compter qu'il avait toujours eut une affection particulière pour les trucs avec des bouts en moins, par projection principalement.
Une serveuse relativement jolie approcha de leur table, afin d'y déposer du pain vaguement blanc mais quand même pas mal foncé au final, une assiette de fromage pas assez sec aux gouts de Yames, ainsi qu'une choppe d'Ale vaguement ambrée et un verre d'Hydromel. Il la remercia avec une petit sourire.
« Ombre, ça suffira. Du coup bah enchanté. »
Il ajouta à l'adresse du corbeau:
« Enchanté aussi, Nox »
Il trinqua et entama son repa pendant que l'assassin scrutait les alentours. Pendant un instant, le silence se fit autour de la table. Le mercenaire était un peu trop occupé à remplir son estomac avec application pour réellement tenir une conversation. Mais il fini éventuellement par lever le nez de son assiette, frappant ses mains l'une contre l'autre pour en faire tomber la farine afin de porter la choppe à ses lèvres. La bière était bien amère, bien fraiche, bien forte et bien peu sucrée. Elle lui rappelait un peu la bière d'ours qu'il buvait en campagne, sauf qu'elle était relativement buvable sans y faire macérer un bout de rayon de miel pendant une heure.

Il en profita pour répondre à Ombre, alors qu'il reposait la choppe devant lui.
« Oh, je suis un peu un bon-à-rien. J'ai juste apprit à pas me couper avec mon épée et à rester en vie … À peut prés. »
Il sourit également. L'assassin avait vus juste : Il aimait le franc-parler et l'humour.
« Vu que je suis toujours en vie, je suppose qu'au final je suis un peu doué pour un truc. »
Il fourra le reste du fromage dans sa bouche, avec un bout de pain pour lui tenir compagnie ainsi qu'une bonne rasade de bière pour les aider à descendre. Il prit de fait un peu de temps avant de répondre à la question du Corbeau.
« Les routes ne sont pas plus dangereuses maintenant qu'avant : Y'a des gens qui y passent, et d'autres gens qui essayent de les tuer pour des raisons diverses et variées. Mais bon, il y à tellement de routes qu'on peut éventuellement avoir la chance de passer sans encombre. Puis la plupart des bandits évitent tout ce qui porte une épée. Pour les autres … bah disons que j'aime pas m'encombrer de trucs décoratifs. »

Il marqua un nouveau temps de pause, le temps de boire un coup.
« Et sinon, comment se porte Gloria ? J'ai cru comprendre que tu était relativement habitué aux parties pas vraiment fréquentables de la ville. T'aurais pas entendu parler de gens qui auraient besoin d'une lame de plus ? »
Officiellement, Yames voulait se remplir les poches assez vite histoire de pas se faire piéger et commencer à bouffer des rats à cause du décès de ses économies. Mais officieusement, il avait bien envie de trouver assez rapidement des compagnons d'armes. Si il y avait bien une chose qui l’intriguait a propos de Gloria, c'était l'État de l'Art de son escrime.

Voila que devant lui se trouvait la première personne qui ne se trouvait pas dérangé par le "nom" de l'assassin. De plus, depuis leur rencontre, Yames n'avait eu cesse de sourire. Habituellement, quand l'assassin rencontrait une personne de nature joviale, ou bien il avait pour mission de l'étriper, ou bien il le faisait gratuitement. Plus concrètement, les gens trop heureux l'énervaient. Il y avait quelque chose dans les façon d'agir, dans leur comportement qui jurait avec la trame environnante. Partout, les gens étaient triste, seul. Lorsque quelqu'un chantait ou riait, il était saoul. Pour la première fois de sa vie, l'Ombre pensa qu'il pourrait passer une soirée avec un autre homme sans que le jour se lève sur une mare de sang. Mais ça, seul le futur savait à quoi s'attendre. Néanmoins, pour le moment, l'homme allait passer sa soirée assis sans maux faire, seulement mots dire.

-Vous semblez plus que doué... Une confiance comme... Celle que vous abordiez... Plus tot dans... Dans la ruelle... Elle ne se créé pas... de vague illusion... Vous êtes confiant... Car vous savez vous battre... J'en suis certain... Votre posture seule... Vous a trahis... Nul besoin de dresser... Une lame pour voir... La force d'un homme...

Venait-il de le complimenté? Décidément, l'Ombre se surprenait lui-même en cette étrange nuit. Peut-être était ce les dernières rencontres qu'il avait fait qui l'avait rendu de pareil humeur... Il fallut qui fasse passer plusieurs fois les mots du bretteur dans sa tête avant de comprendre le sens de la réponse à la question de l'assassin. "bah disons que j'aime pas m'encombrer de trucs décoratifs."... Il venait de confirmer les dires de l'assassin. Son arme avait déjà goutté le sang, l'homme avait déjà tué. Voila qui faisait un point commun entre les deux mercenaires. Étonnement, non, ce n'était pas tout les guerrier qui avaient un jour tué. Jeönyr, son frère, par exemple. Lieutenant de la Horde et pourtant, il n'avait tué que très peu dans sa vie, voir moins que dix personnes, dont l'elfe fou contre qui les frère Methus s'étaient battus. Tuer n'était pas un impératif pour un mercenaire, mais ça l'était pour un assassin. C'était littéralement la description de l'emploi. Deux tueurs en train de siroté de l'alcool au beau milieu de la nuit dans un petit établissement banal... Une scène pittoresque de la vie glorienne...

Cependant, sa réponse n'avait pas du tout satisfait la soif de l'assassin. Est ce que la Horde était toujours active? Avait-il croisé un groupe avec une jeune fille blonde? Est ce que Aldaria était encore debout? Savait-il où était celle qu'il aimait?... Non... Il ne pouvait pas savoir... Luna n'aurait jamais voyagé à découvert... La Horde ne se serait jamais exposé au danger alayien... Non, Aldaria tenait encore, car Fabius, le roi renégat, s'était allié au envahisseur... C'était en vain. Au fond de lui, il savait que tout effort de retrouver sa pupille serait inutile. Elle avait disparue, mieux que de toutes les façons qu'il aurait pu lui montrer. Il cala ce qui lui restait d'hydromel, noyant cette pensée. Il revint sur terre, entendant près de lui la demande du mercenaire. Oui, beaucoup de gens avaient besoin d'une lame, lui y compris... Les temps étaient dures, il fallait s'adapter ou mourir, acheter ou être acheter, contrôler ou se laisser dominer.

-Oui... Juste comme ça... Je peux vous nommez au...Au moins dix personnes... Dont moi...

Il cogna son verre sur la table, puis le leva en l'air, faisant signe à propriétaire de venir le resservir. Il soupira bruyamment, ne sachant pas trop dans quoi il s'embarquait. Tout était confus pour lui récemment. Il se devait de mettre les choses au clair sous peine de laisser la folie s'emparer de lui.

-Ça dépends toujours... De ce que vous... Vous cherchez... Voulez vous une offre... Unique?.. Préférez vous un contrat?... Du long terme?...

Le verre fut remplit de nouveau et l'assassin laissa une pièce sur la table. Deux verres, pas plus. Il devait garder sa tête, pour son propre bien. A peine deux gorgé de prit et déjà sa tête s'était mise à s'embrouiller. Plus que deux services serait déraisonnable. Le corbeau croassa, tirant fermement sur l'index de l'Ombre. Ce denier mit à le caresser distraitement.

-Encore là... Qu'est que vous... Vous préférez?... Protection? Vol?... Assassinat?... Extorsion?... Livraison? Vous êtes à Gloria... Non seulement il y... Il y a de la demande... Mais il y a de la variété...

Le mercenaire descendit sa choppe, en une dizaine de longues gorgées. En reposant la choppe sur la table, son sourire avait un peu perdu de sa flamboyance. Ses lèvres s'étiraient toujours sur ses dents à la blancheur relativement douteuse, mais ses yeux s'étaient égarés un peu plus loin.
Il poussa son écuelle sur le coté et croisa les bras sur le dossier de sa chaise.
« Ce n'est pas une question de force, où même de savoir se battre. J'ai jamais vraiment apprit ça. J'ai seulement apprit à vivre … Même si parfois cela implique de passer mon épée au travers du corps de quelqu'un. C'est toute la différence qu'il y à entre ouvrir le ventre d'un homme et ne pas vomir a cause de ce qu'on y trouve. »

Contrairement à la grande majorité des mercenaires, Yames n'avait jamais eut de problèmes avec les Assassins. En général, les lames-à-vendre se la jouaient chevaliers, un peu comme les Baptistrels se la jouaient sauveurs. Mais au fond, l’escrimeur avait tendance à penser que tout le monde était dans la même merde et que tout le jeu consistait à réussir à se coller dans les merdes compatibles avec les compétences qu'on avait pour s'en sortir. Mais il avait toujours eut un peu de mal avec l’espèce de vénération malsaine de la force et du meurtre qui semblait transpirer de son travail, dans l’esprit de la plupart des gens. Par contre, il adorait les préjugés que les gens pouvaient avoir à son encontre en général. C'est des préjugés que viennent la surprise, et c'est la surprise qui créait les ouvertures.

La jolie serveuse remplit à nouveau la choppe de Yames, qui reprit :
« C'est toute la différence entre la voie de l'arc et la voie de l'épée en fait. En tant qu'archer, tu deviens ta cible pour l'atteindre, où un truc du genre. Mais en tant qu’épéiste au moment où ton arme est au clair, c'est elle qui parle. Tout ce que t'as a faire c'est la suivre. »
Le semi-nordique se rappelait de la première fois qu'il avait vu son Maitre d'arme se battre sérieusement. Tout le long du duel il eut l'impression que son maitre portait une épée enchantée qui se battait toute seule et que son porteur ne faisait que suivre le mouvement. Pour Yames, cela avait toujours été la quintessence du combat. Puis ça avait l'avantage de reporter la culpabilité de ses actes sur son épée. Ça n'éliminait pas les remords, mais ça les adoucissaient.

« Bah je ferait ce qu'on me demande de faire, mais j'ai toujours préféré les boulots de protections. C'est plus facile de dormir après. »
Il pris une gorgée de bière et posa la question qui lui brûlait les lèvres.
« Je vais peut-être être indiscret, mais pourquoi tu aurais besoin d'une lame ? J'ai cru voir que tu était plutôt du style à te débrouiller tout seul. »

La voie de l'Arc... Cela n'avait rien d'une transposition entre la cible et le chasseur. C'était d'avantage psychologique que physique. Toute cette suite de calcule complexe qui convergent en une fraction de seconde dans le cerveau de l'archer. Le vent, sa direction, la force de ce dernier. Puis, l'angle de la flèche, car il ne fallait pas toujours viser directement la cible pour l'atteindre. Puis, venait la pression de l'Arc. Cette partie était capricieuse, car elle variait selon la distance, le type d'arc, le type de corde sur ce même arc. L'assassin préférait l'arc car s'était d’avantage un combat mathématique que physique. Entre deux archers, ce n'était pas le plus fort qui gagnait le combat, c'était celui qui calculait le mieux son tir. En combat en mêlée, même si un homme était l'incarnation même du maniement de l'épée, il suffisait qu'un colosse balance un marteau d'arme horizontalement et s'en était terminé du bretteur. Même bloqué, un pareil coup suffisait à détruire l'arme et l'armure du guerrier, et le tuer du même coup. Bien terré dans l'ombre, il pouvait abattre une dizaine d'homme avait que l'on découvre son emplacement.

Il termina son second verre, profitant de la délicate sensation que lui procurait le miel et le froid sur ses cordes vocales. S'en était terminé de la boisson pour ce soir. Deux verres avaient suffit à lui faire baisser un peu sa vigilance paranoïaque. Maintenant, il ne regardait que de temps en temps autour de lui.

-Pour ma part... C'est Murmure... Mon arc... Qui guide mes tirs... Tout les calcules... Nécessaires pour abattre... Un hommes sont instantanés... Je suis un expert... Pour me dissimulé... Mon arc fait le reste... C'est habituellement... Un spectacle harmonique... Mais sanglant... Malheureusement...

Bien qu'un Assassin de métier, il n'avait jamais aimer prendre une vie. Au début, il le faisait par obligation, puis, ses actes furent motivé par une croyances religieuse fanatique. Maintenant, il ne savait tout simplement pas pourquoi il tuait. C'est tout ce qu'il savait faire de bien et c'était sa seul source de revenu. Il pouvait vire sans argent, mais c'était toujours agréable de s'offrir quelques douceurs, comme un verre d'hydromel ou quelques lingots d'acier. Mais c'était exactement parce qu'il était las d'être un mercenaire moyen toujours en train de courir qu'il avait entamé son grand projet. Il n'avait pas eu l'intention d'embaucher d'Autre mercenaire, mais tout compte fait, un peu de surveillance armée n'était pas une mauvaise idée. De toute façon, rien de garantissait qu'il allait accepter son offre. Monétairement, il avait peu à gagner. Socialement, il en avait beaucoup à gagner. Il préférait la protection, les choses commençaient bien pour l'Ombre. Il voulait le plus possible arrêter de dévisser le crâne à monsieur-madame tout le monde pour des raisons qui n'étaient pas les siennes.

« Je vais peut-être être indiscret, mais pourquoi tu aurais besoin d'une lame ? J'ai cru voir que tu était plutôt du style à te débrouiller tout seul. »

-Habituellement... Oui... En fait... Excluant mon frère... Je n'ai jamais combattu... Aux cotés d'une autre... Personne... Les temps changes... Il faut croire... Pour le mieux... je l'espère...

Silence. Le temps était venu de lui expliquer son idée. Il ne pouvait garantir qu'il allait l'aimer, ou que cette dernière fonctionnerait non seulement. Il en avait parler ci et là, et personne ne garantissait que son idée tiendrait la route, malgré l'enthousiasme de certain et certaine. Néanmoins, il allait s'essayer.

-J'aimerais fondé un... Un petit groupe... Hommes... femmes... Dans le quartier marchant... Afin d'offrir une... Une panoplie de service...

Il regarda autour de lui. Il ne connaissait personne dans l'auberge, mis à part le propriétaire évidement. Même Yames était un inconnu, mais pourtant, l'assassin semblait pouvoir lui faire confiance. Il n’avait jamais accordé ce genre de chose à un autre humain, il devait bien commencer par quelque chose. Il se pencha vers l'homme, plus sérieux que jamais.

-Une immense auberge... En apparence... Véritablement... Le quartier général où... Hommes et femmes... Compileraient et analyseraient... Tout information possible... Et imaginable...

Il jeta encore un coup d’œil autour avant de continuer.

-La Horde est... Déjà employé pour... Pour les vols... Le Souffle... les assassinats... Certe... Les nobles ont leur... Leur espions... Mais imagine un groupe qui... Qui ne fait que cela... Les informations... Vendu aux bonnes personnes... Ça rapporte... Sans faire couler le sang...

Il se redressa, le gros du secret était dit. Il n'avait pas tout dévoilé, évidement, mais le plus important était là.

-En plus de... Tout cela... Il faudrait des hommes... Pour protéger les employés... Et le bâtiment... Je pensais aussi peut... Peut-être offrir... Un service de... Mercenariat... Ce genre d'union offre... Beaucoup d'avantage... Crois moi... La dessus.

Il toussa, fort. Il cessa de parler un moment, attendant patiemment que sa gorge récupère. Il la forçait beaucoup ces temps-ci. Il espérait que ce ne soit pas en vain.

« Pour c'que je connais de l'archerie, j'veut bien te croire » Marmonna Yames dans sa barbe. Il n'avait tiré que deux fois à l'arc dans sa vie : deux fois le même jour, pour essayer. Il s'en était tiré avec une écorchure aux doigts et une énorme ecchymose au bras gauche quand la corde avait ripé contre sa peau. Depuis, ses relations avec les arcs étaient plus que conflictuelles. Disons que c'était assez délicat de savoir qui allait mordre l'autre en premier en général.

Il but encore, et remarqua le petit changement de posture et de ton chez Ombre. Apparament, il avait une idée derrière la tête. Pendant que l'assassin ménageait son petit effet avec un silence théâtral, Yames le regarda, l'écoutant avec l'air méfiant de ceux qui sont avisés.
Il laissa l'homme masqué expliquer son idée, sans l’interrompre malgré le fait que son sourire se faisait de plus en plus modeste.
Il leva encore une fois sa choppe, histoire de trouver les mots pour répondre.

« Tu sais, j'ai passé une demi-douzaine d'années dans une compagnie de mercenaire et franchement, j'ai ai marre de servir de chair à canon. Mais après, si il s'agit de seulement protéger, à titre gracieux, la personne qui m'héberge chez elle à titre tout aussi gracieux, je pense que ce serait un arrangement équitable. »
Il marqua une pause, déchirant distraitement son pain du bout des doigts pour grignoter les petits bouts de croute.
« Et puis si tu as besoin de quelqu'un pour éventuellement entrainer des hommes, où si tu as besoin d'une bonne lame pour une duel où autre, je te doit bien ça. Après tout, tu m'a un peu sauvé la mise tout à l'heure. »

Tout comme l'Archer Spectral, il avait été plutôt concis et évasif. Yames était resté un homme simple, qui appréciait pas beaucoup les complots et les sous-entendus. Il préférait avoir une cible clairement définie sans avoir à se préoccuper du reste. Tout en se grattant la barbe, il se dit que ce n'était pas très étonnant qu'il n'ai jamais progressé dans la hiérarchie.

Certaine personne pouvait être très difficile à convaincre. Il leur fallait plusieurs certitudes, des chiffres précis comme le montant de leur paye, les jours de travail demandé... De plus, dans le cas d'un travail de bras, les mercenaires voulaient habituellement connaître les ennemis potentiels et les risques qu'ils couraient. Une fois toute ces choses expliquée, l'employeur devait poireauter longtemps avant d'avoir une réponse viable, nom sans avoir dut changer plusieurs closes en faveur des employés, ou d'avoir tout simplement refusé les demandes et de s'être essayer sur un autre groupe moins capricieux. Dans le cas de Yames, il venait d'accepter, sans question, sans compromis, sans excuse. Il était juste d'accord. Étrange.... Mais qui l'assassin était il pour refuser? Si cet homme était d'accord pour se joindre à son plan, il allait tout faire pour le laisser sur cette idée. Il n'était pas du genre arnaqueur, le bretteur n'avait rien à craindre, mais ça, il ne pouvait pas tout simplement le dire, il devait lui prouver...

Il se disait n'être pas enclin à joindre de nouveau une groupe de mercenariat. L'Ombre n'y voyait pas de problème. Le mercenariat n'était qu'un projet accessoire à son projet principal. Tout d'abords, assembler tout les morceaux du puzzle, ensuite, complexifier ce même puzzle. Enfin, joindre le tout de façon permanente. Donc, de la protection pour commencer, il verrait bien si la demande changeait entre temps. De plus, sa proposition d'entraînement était intéressante, puisque plusieurs de ces futurs employés étaient novices en la matière. Un petit duel contre Yames était cependant nécessaire afin de tester ses capacités. Il chicha doucement la tête lorsque son interlocuteur eu fini de parler, comme pour supporter ses dires. Il dégagea sa gorge avant de parler à nouveau.

-Si tout fonctionne... Avec les autres... Vous aurez un toit... De quoi manger... La sécurité de... de ne pas recevoir de... lames dans le dos... Ce genre de chose...

Il se redressa sur son siège, dévisageant encore une fois le bretteur. Yames ne le réalisait surement pas, mais si tout fonctionnait adéquatement, il n'aurait plus à s'en faire pour grand chose. Afin de ne pas ternir la futur réputation du futur groupe, l'assassin allait lui fournir de l'équipement... convenable disons. De plus, à moins d'un refus catégorique de la part du mercenaire, l'assassin passerait à tout coup le l'acier de la lame du bretteur sous son marteau et son œil expert. Les armes conventionnelles étaient... trop conventionnelles. Aucun guerriers dignes de ce nom ne reculait devant une arme simple tenu par un homme en aillons, même si ce dernier était un guerrier d'exception. Cependant, devant un homme en uniforme armé d'une flamberge ou d'une lame marginales, les ennemis de ce dernier hésitaient d'avantage avant d’aborder le combat, même si l'homme était un piètre combattant. Donc, un combattant d'exception vêtu et armé adéquatement avait tout pour effrayer le commun de la vermine sans même lever le petit doigt. Un principe abondamment étudié par l'assassin afin de jauger ses cibles avant de les mettre à mort.

-Je vous testerai... Pour vérifier vos... Vos bras... Mais je suis confident... En vos capacités... Si vous faite l'affaire... Chose que vous... Que vous ferez... Je vous laisserai... le soin de former... Les nouveaux arrivants...

Il tendit sa main gantée vers son interlocuteur, sérieux comme jamais.

-Si vous vous... Joignez à moi... Vous serrez casé... Aussi longtemps... Que vous le voudrez... Avons nous une entente... Messire Yames?...

Deux heures et demi. Seulement deux heures et demi, c'est le temps que Yames mis à trouver du boulot une fois qu'il eut passé la porte nord de Gloria. C'était pas mal.
Yames Fini sa seconde choppe, qu'il reposa sur la table avec un geste vagument vague. Il arrivait à son point de virage en ce qui concernait l'alcool : encore clair mais si une chope de plus passait, les choses risquaient de dégénerer un peu.

Bosser comme mercenaire sous contrat en solo lui allait très bien. En un sens il allait être son propre patron, il s'assurait un toit et une assiète, et surtout il pourrait trouver des élèves un peu dextre afin de transmettre les techniques de son Maitre, afin qu'elles ne soient pas oubliées. Il n'allait probablement pas devenir riche, mais cela ne le génait pas. Yames n'avait pas l'intention de mourir avec une bourse pleine.

« Je tue ni les enfants ni les gens désarmés. Si ça te va, ça me va. »

Il tendit également sa main à la peau plus rude que le gant de celle de l'assassin et attendit de le voir accepter ces deux conditions, avant de lui serrer la main relativement franchement.
Et l'affaire fut faite, aussi simplement que ça. Yames était quelqu'un de relativement franc et direct, ce qui l'avait souvent amené à se faire doubler, au début. Mais partant du principe que sa réputation d'homme franc, direct, et mettant un point d'honneur à briser les genoux des gens qui essayaient de le doubler s'est faite relativement vite aprés les deux premières paires de rotules, ça n'a pas duré longtemps. Il se doutait bien que sa réputation n'était pas arrivée jusqu'à Gloria, mais ce n'était pas très grave. Avoir une réputation de retourneur de genoux impliquait, à un moment, de devoir en retourner un ou deux.
Il espérait juste qu'il n'ai pas à retourner ceux de l'assassin. Le mercenaire le trouvait plutôt sympa et assez marrant avec ses grands airs sérieux et ténébreux. Mais bon, le boulot est le boulot.

« Du coup, je suppose que tu voudrais t'assurer de mes talents avant de me mettre au parfum sur les choses plus sérieuses. Du coup je t'écoute : c'est quoi ta mission d'essai ? »

-Je ne tue... Ni les enfants... Ni les personnes... Désarmés... Ou encore... Les Femmes... Comprend bien... Le mot femme avec... Avec un "F"... Majuscule...

Non, il ne tuait pas les Femmes, mais le sexe ne définissait pas nécessairement ce genre de statut. Tout était dans la psychologie de cette même femme. C'était le respect qu'elle pouvait inspiré, le bien qu'elle faisait qui empêchait l'assassin de lever la main sur eux. Mais les vampires, les Kohan, les Alayiennes et les femmes écervelé ne méritaient pas un meilleur respect que la moyenne des hommes. Il pouvait blesser une Femme, mais jamais dans le vut de tuer. Il l'avait fais une fois, et une fois de trop déjà. Il s'était promit de mourir plutôt que de répéter ce geste. Il serra la main du bretteur, scellant le pacte du même coup.

-Je me répète... la dessus... Il n'est pas... Question de se.... Se balader et... de tuer à bon vent... Vous protégerez... Un endroit en... En particulier... Si quelqu'un s'oppose... à vous... Vous réglerez le cas... À votre... Discrétion... Un mort est... Un accident... Et un avertissement... Dix... C'est d'avantage... difficile à gérer... Sans effusion de sang supplémentaire... J'en sais... quelque chose...

Il aurait arqué un sourcil, si ce dernier n'était pas souder au métal de son masque, à la dernière question de son nouvel engagé. Mission d'essai? Il voulait se prouver? Il venait de dire qu'il allait tester ses capacités à l'épée lui-même en temps voulu... Mais si ce dernier y tenait, l'assassin avait une tâche toute simple à lui confier. Rien de capital, évidement, mais cela ferait une chose en moins à faire pour l'assassin, et effectivement, cela permettrait également de tester les capacités de Yames, autre que son bras.

- Vingt hommes... Et femme ... Jeune adulte obligatoirement... Épéiste et archer uniquement... Peu importe leur... Leur niveau... Vous entraînerez... les recrus à l'épée... Moi à l'arc... Trouvez les... Et rassemblez les avec vous... Dans une semaine... Je viendrai vous... Vous retrouvez en ville... Et je vous... Montrerez votre nouvelle... demeure...

Il avait déjà trouvé des candidats potentiel, mais rien de tout cela n'était officiel. Si Yames n'arrivait pas à en trouver assez, il pourrait facilement piger dans cette foule de personne en quête d'emploi. Il ne cherchait pas des maîtres en matière de combat. Il voulait trouver des jeunes avide d'apprendre et de se prouver. Des personnes encore vierge d'expérience, afin de les modeler à un emploi précis. Il ne voulait pas de vétérans avec leur vieil habitude bien commune. Si son plan tenait la route, l'ordre aurait le temps de prendre de l'âge, et ses protecteurs, de l'expérience. Soit son plan tomberait à l'eau et qu'il perdrait de l'argent, ou bien il réussirait et il aurait de quoi bien vivre un bon moment.

-Cela vous convient-il... comme tâche... d'essai?... Je vous aurai... bien fait combattre... un dragon... Mais aucun n'a... n'a accepté...

Yames sourit en entendant que l'assassin avait également un code d'honneur assez semblable, mais excluant les femmes. De toute évidence, il n'avait jamais vu les Dames-au-Bouclier du Nord. La dernière fois que le mercenaire en avait croisé une, ses camarades avaient passé deux heures à découper son plastron pour réussir à le lui enlever malgré l'enfoncement causé par le coup de bouclier. C'est depuis ce jour qu'il préférait les armures légères d'ailleurs … Outre le fait qu'il n'avait jamais eut l'or pour s'en racheter une.
Il acquiesça quand l'archer spectral l'informa qu'il préférait que les choses se passent en douceur. Pour des raisons pratiques, Yames était du même avis. Les cadavres impliquaient quasi-toujours d'autres gens bien vivants et bien décidés à se venger.

Par contre, il leva un sourcil perplexe quant il entendit qu'il était cencé faire ses preuves en trouvant des recrues et en les entrainant. D'une part parce qu'il était surprit que l'assassin lui fasse confiance à ce point sans l'avoir jamais vus se battre, et d'autre part car en une semaine il n'allait pas réellement pouvoir faire grand chose pour des néophytes.
Il s’apprêtât a répondre, mais la plaisanterie à propos du dragon le fit rire.

« Yames "Fléau-des-dragons" Grisejoie. J'avoue, j'aime bien comment ça sonne. J'aime bien comment je suis vivant aussi. Mais sérieusement. Moi je veut bien te recruter des gamins, mais en une semaine, je vais pas avoir le temps d'en faire grand chose. Il me faudrait déjà un mois minimum pour apprendre aux plus doués comment marcher. »

Il fit signe à la serveuse de lui apporter une autre bière. Au diable la sagesse, il avait trouvé du taf.
Le gros problème de son école d'escrime, c'est qu'elle formait des duellistes plus que des soldats. Cela impliquait un entrainement long et difficile. Pour faire les choses dans les règles, il lui faudrait quasiment un an avant d'avoir des gens capables de tenir une épée. Lui-même avait passé quatre mois sans toucher ne serait-ce qu'a un bâton. Et ce temps était indispensable, ne serai-ce que pour écrémer. Quant des gens passent cinq heures par jour à courir dans les bois, à porter des sceau de flotte, à tenir sur un pied, à faire des pompes où pire, à rester en position de pompes, ceux qui était motivés était très faciles à repérer : c'était ceux qui n'était pas partis.

« Après, je peut te les former vite, mais en une semaine, je vais être optimiste et tabler sur quatre mort sur cinq au premier combat. »

C'était à peut prés le taux d'abandon qu'il avait quant il était chez les Frères du Fer, et sur tout ces forfaits, les seuls qui ont survécus plus d'un mois sont devenus éclaireurs, forgerons ou cuisiniers.

Il souria aux commentaires de Yames. Il s'était mal fait comprendre visiblement. Il ne souhaitait pas posséder une armée instantanée... Ce serait bien que trop beau... Non... Il voulait tester les ressources du bretteur, voir comment il était capable de se situer dans Gloria en peu de temps. Voir à quelle point il était capable d'être convaincant. Certes, il n'avait ni le visage d'un politicien, ni la langue. Mais sans être un maître au proportion charismatique incroyable, le guerrier devait au moins être capable de se montrer convaincant et d'agir en meneur. D'un petit signe de la main, l'assassin invita Nox à grimper sur lui, chose qu'il fit aussitôt.

-Non... Vous m'avez... mal compris... Messire Yames... Je ne vous... Demande pas de... Lever une armée en.... En une semaine... Je vous demande de... trouver des jeunes.. recrus... En une semaine... Après cela... Si vous vous... Présentez à moi... avec un petit groupe... vous suivant... Je les embaucherai... Et vous pourrez... Alors... Alors les entraîner...

Il caressa la tête de l'oiseau et ce dernier croassa doucement. Les gardes étaient accessoires à la base, mais à plus long terme, ils deviendraient indispensable à la survie de l'organisation. Ils serviraient de yeux, de bouclier d'épée et d'éclairer dans un avenir rapproché. Il allait commencer par vingt et finirait par cinquante, mais pour le moment, tout cela n'était que vaine illusion.

-Je n'ai pas... Besoin d'un guerrier... sanguinaire écervelé... J'ai besoin d'un... meneur... Calme et réfléchit... Flexible et agréable... Je ne veux pas... Torturer des gamins... Je veux donner... A quelque pauvres... sans le sous... Une chance de... de mieux vivre...

Il savait que cette déclaration sonnait étrange venant d'un assassin, mais il était honnête... C'était la seule chose qui compte. Il n'avait jamais géré un commerce, et encore moins un groupe de personne. Cependant, l'Ombre était un passionné de la science, de l'histoire et des mathématique. Couplé ensemble, ces différentes compétence serait la clé de la gestion de son projet et des personnes intégrés à ce dernier. En soi, ce n'était pas très compliqué: remplir les postes avec les personnes qualifiés, gérer la différence entre les dépenses, les revenus et les salaires. Pour cela, c'était uniquement un jeu de chiffre, rien qu'il ne pouvait gérer lui même. Son problème résidait dans la gestion de ses employés. Littéralement, les ressources humaines n'étaient pas son fort. Il ne pouvait pas superviser à la fois une auberge, ses employés, une division de garde, en plus à entraîner, une bande d'espions et un groupe chargé de comptabiliser le tout. En résumé, au moins quatre groupes distinct, au minimum. Il pouvait se charger des espions et de la comptabilité, mais cela lui demanderait tout son temps. Il avait possiblement rallié une autre personne à sa cause, afin de s'occuper de l'auberge et des employés. Avec Yames, il s'assurait de pouvoir être partout minimalement. Au mieux, il trouverait d'autre "lieutenants" afin de le seconder.

-De plus... J'aimerais savoir... Si votre lame... Vous convient... Disons que sans... Trop me vanter... Que je suis... un forgeron... d'exception... Si vous voulez... Je pourrais améliorer... votre arme... À moins que vous... Ne pensiez vous en... En acheter une autre...

Il se doutait un peu que son arme n'allait pas être aussi facilement remplaçable. Les armes des guerriers, il en existait deux sorte. Les premières étaient de simple objet, avec un matériel quelconque et une utilité définit. Une fois briser, elle était remplacé. Le deuxième type était les armes personnel, les armes avec des noms. Ce n'était pas de simple objet, c'était en soi une partie du guerrier, son passé, ses expériences. Murmure, son arc par exemple. Il le possédait depuis qu'il avait commencé à tuer. Il l'avait enchanté afin de le rendre unique. Il avait revernie le bois un nombre incalculable de fois. Il avait brisé une centaine de corde sur cette arme. pourtant, elle était toujours là, dans son dos, près à le sauver. C'était pratiquement un être en soi. Un symbole de son accomplissement.

« Oh ! D'accord. »
En effet, Yames avait mal comprit. Il avait trop eut l'habitude de recevoir des ordres du genre "Bon, tu vois cette colline pleine de mec armés jusqu'au dents avec trois pyromants au sommet ? Bah faudrait la prendre, genre avant demain si possible". Ça n'aidait pas vraiment à s'attendre a autre choses qu'au pire.
« Oui, du coup bah je pense que ça posera pas trop de problèmes non. »

Il entama sa nouvelle bière, ce qui sembla le rendre un peu plus sérieux. Mais c'était les mots d'Ombre qui le rendait comme ça. L'assassin était un idéaliste. Et Yames … Ce n'était pas tant qu'il avait quelque chose contre les idéalistes. C'est juste qu'il avait tendance à faire le rapprochement entre des hommes guidés par une Grande Idée et des hommes prompts à ordonner le massacre d'un village ne correspondant pas a cette Grande Idée.

« Je suis ni un meneur, ni un guerrier, ni sanguinaire, ni écervelé, ni calme et encore moins réfléchit. Je suis juste un homme qui vit par l'épée, une vie que j’espère longue et heureuse. Mais si tu veut donner une chance de mieux vivre à des gamins, c'est à un Baptistrel que tu doit t'adresser, pas à moi. Moi, je vais juste me balader dans les quartiers pauvres et emmener avec moi ceux qui ont assez de talent et de volonté pour faire ce que je fait, c'est-à-dire vivre par l'Épée, une vie que je leurs souhaite longue et heureuse. Je ne vais pas te raconter d'histoires plus que je m'en raconte : Cela implique de tuer. Le Monde est violent, et tu as tors de penser qu'on peut empêcher un homme de se jeter dans un combat quant son sang est chaud. J'ai pas envie d'envoyer des gosses tuer d'autres gosses, mais je ne suis pas un idéaliste. Ce que tu propose va t'attirer des ennemis et, partant du principe que c'est mes hommes qui vont s'en occuper, je ne compte pas leur mentir. Par contre, je compte bien faire en sorte qu'ils s'en sortent vivants. »

Il avait un peu trop parler par rapport a ce qu'il avait imaginer en commençant sa phrase. Et encore, il avait éviter de dériver sur les vieille histoires concernant ce que cela impliquait de tuer au corps-à-corps. C'était pour ça qu'il n'avais jamais vraiment eut peurs des assassin comme le reste de ses contemporains. Les assassin tuaient de loin, avec des flèches, du poisons ou des dagues bien ajustée pour ne pas mettre de sang partout. De fait, aucun assassin digne de ce nom ne savait réellement ce qu'était la mort : L'odeur des tripes mêlée a la terre, où celle de la sueur ferreuse mêlée au armures souillées. En un sens, c'était peut être les assassin les plus malins au final. Mais comme Yames l'avais dit, il n'était pas très réfléchit.

Il but plus de bière pour soulager ses cordes vocales peu habituée aux tirades. Puis, il sourit quand l'assassin lui proposa une nouvelle lame.
Il posa sa choppe et dégaina son épée pour la poser sur la table. Même si la poignée et la garde était plus que classique, la lame était aussi surprenante que si elle avait été fait de glace pour n'importe quel homme du Sud. Elle était faite d'acier gris mat, qui semblait rêche malgré son polissage du fait de l’homogénéité quasi-totale du mélange fer-carbone. Au centre de la large gouttière centrale, au niveau du Fort, on pouvait lire les lettres "+ULFBERH+T", qui semblaient luire dans la lame par magie. Mais elles étaient seulement réalisées par une incrustation de fer dans la lame juste avant la trempe. La Lame avait un affutage de duel, c'est-à-dire que seuls les dix centimètres du faible étaient tranchants. Le reste de la lame était presque plat, afin d'absorber le choc des parades. Et vu la discrétion du bourrelet du fort de lame, l'acier encaissait.
D’après les connaissances actuelles de l'Empire, le seul moyen de forger un acier aussi solide était d'utiliser le feu des dragons afin de mélanger aussi intimement le fer et le carbone. Mais le nord avait réglé le problème avec un four en argile, un creuset hermétique, du bon fer, quelques os d'ours et des tessons de verre avec du sable pour absorber les impuretés.

« Je ne suis pas contre une meilleure lame. Mais je doute fort que tu en trouve une meilleure que ma Rieuse … Et personne ne touche à ma Rieuse sans saigner dessus si jamais tu pense à essayer de me la faire faire enchanter. »

Yames ne plaisantait pas. Il avait une relation très profonde avec sa lame depuis le jour où sa chair avait gelée autours de la lame. Pour lui, ce n'était pas une épée. C'était une partie de son bras. Et il l'aimait bien plus qu'il ne voulait bien le reconnaitre.

Il sourit encore une fois en voyant la réaction du colosse. Voila un malentendu de réglé, déjà un. Mais comme l'expression le disait si bien, un malheur ne vient jamais seul, et un malentendu aussi. Comme il le craignait, Yames avait encore une fois mal interprété ses paroles, ou bien ses intentions... Ou encore les deux. Il soupira doucement, grimaçant de douleur alors que le souffle venait d'éraflé sa gorge qui recommençait encore une fois à le faire souffrir. Il devrait bientôt y aller. Il avait beaucoup à faire encore, avant que le bâtiment soit opérationnel et que son plan puisse débuter.

-Je ne peux... Pas donner une... Une vie parfaite... aux gamins... je sais... Mais je veux leur... donner une cause... Pour laquelle vivre... Quitte à mourir... Pour elle... Je ne veux pas... qu'ils crèvent... dans la rue... Comme des chiens galeux... Pas plus... que je veux... qu'ils meurent... En me protégeant... Je veux qu'ils... qu'ils défendent... Leur foyer... leurs frères... et sœurs d'Arme... leurs amis... leurs familles... Ce pour quoi ils vivent...

Il leva sa main qui n'était pas poser sur la tête de l’oiseau extatique afin de commander un autre verre. Au diable la paranoïa pour cette nuit, il avait assez donné en vingt neuf ans. Il était temps qu'il apprenne que ce n,est pas parce que l'on boit de l'alcool qu'un vampire débarque... Il sirota le liquide a la fois doux et fort et ferma les yeux le temps que le miel agisse sur sa gorge. Aussitôt le verre déposé sur la table, le petit animal s'empressa d'aller y fourrer son bec, toujours aussi curieux et intéressé par ce breuvage.

-Le monde... Est un bordel infernale... Au proportion... Incomparable... C'est à vous... de mettre de l'ordre... dans le bordel... de ces jeunes... Qu'ils apprennent... à vivre d'abords!... Il auront mille occasion... de mourir... après tout... Tout comme nous... Respect... Entraide... Nous nous... Battons pour vivre... Montrons leur à... Se battre... Ils apprendront à vivre...

Il cessa immédiatement de parler lorsqu'il aperçu l'arme posé sur la table. Il n'avait jamais vu pareil travail. Sans la toucher -afin de conserver ses doigts- il inspecta les coté visible de l'arme, la marque sur son flanc, les tenailles sur le front, ou plutôt l’absence de tenaille. Par semblé si dense et impeccable, elle avait dut être trempé à une température vertigineuse et refroidie à la glace... Le métal ne pouvait se condenser autant autrement... Il pensa d'abords que l'Arme n'avait pas de tranchant, comme certaine arme barbare qu'il avait déjà observé, mais il se rendit vite compte qu'elle possédait une courte section affûter, sur l'extrémité de la lame, le faible. Tout le reste était donc sujet à parer... Et pourtant, les entailles étaient pratiquement inexistante, l'assassin n'en croyait pas ses yeux. Avec pareil trempage, ainsi qu'avec la disposition singulière du tranchant, ce devait être une arme particulièrement efficace contre les cotes de maille. Un comme les cimeterres des barbares du désert... Le moyen devait glisser sur la cote de maille, puis le faible frôlait chaque anneau jusqu'à ce qu'elle accroche une irrégularité. après cela, la cote de maille s'ouvrait et l'épée trouvait place dans la chair du guerrier. C'était du moins le fonctionnement d'une cimeterre... De toute façon, l'assassin aurait amplement le temps d'examiner cette arme à l'ouvrage.

Après une autre gorgée accompagné par les protestation du corbeau, le rôdeur décida de rendre la pareil à son interlocuteur. D'un geste souple, il retira son arme accrocher a son dos et la déposa parallèlement avec l'épée de Yames.

-Je respecte... Les armes... Singulières... Les armes nommés... Je ne toucherai... pas Rieuse... Je vous le jure... Laissez moi vous présenter... Murmure... Mon arc... Chêne noircis... au vernis... Sans nœud... Au veines étroites... Entrelacé de cuir... De loup... Chaque croisé... du cuir est... à un centimètre et demi... d'un autre croisé... Ce n'est pas... La meilleure... Essence de bois... Loin de là... Mais avec... Murmure... je n'ai... jamais raté une cible... Jamais...

Il termina rapidement son verre, avec pour conséquence de sentir presque aussitôt sa tête tourné légèrement. Cette fois ci, aucune goûte d'Alcool n'allait passer d'avantage. Autrement, il diminuerait beaucoup trop ses capacités de survie, autrement, être capable de ne pas se faire tuer à vu...

- Il faut... Deux hommes pour... Pour mettre la corde... Après cet arc... Et à moins... d'être un archer... De très grand... Talent... L'arc ne... bronchera pas... Même un nordique... ne réussirait pas... à bander une flèche... sur cette arme... Sans des années... de pratique... Croyez moi...

Il jeta un coup d’œil à l'extérieur du bâtiment par l'une des fenêtre et vie une légère touche rosé se propager à l'horizon. Il allait bientôt faire jour... Il devrait quitter sous peu, sous peine de s'exposer au danger d'être attrapé par la garde.

-Le Gris... Et L'Ombre... Rieuse... Et Murmure... Nous sommes... Une étrange... association... Ne trouvez vous pas?...

Yames sourit en faisant honneur à la bière de La Magnifique. Il avait très bien comprit les paroles de l'Assassin. Le monde n'était pas un bordel infernal aux proportions incomparables. Le monde était loin d'être chaotique. C'était même tout le contraire. Il obéissait juste à des règles que peu de gens étaient capables d'accepter. Et la première de ces règles était la violence, la rage et la colère qui rongeait le cœur de chaque individus partout dans le monde peut importe ses origines où sa destinée. Et face à cela, il n'y avait que deux réactions possibles : l'embrasser et l'accepter pour l'utiliser, où la repousser et l'ignorer jusqu'à ce qu'elle te dévore.
Il n'y a pas mille raisons de mourir, il n'y en avait qu'une : être tué.
Mais bon, après, Yames n'était qu'un mercenaire un peu bourré et pas spécialement bon pour philosopher sur ce qu'on pouvait trouver sous les jupes de l’Existence. Il avait depuis longtemps renoncé à avoir un destin pour se forger ses propres buts.

Il observa l'arc de l'assassin par politesse plus qu'autre chose. Il n'avais jamais vraiment rien pigé à l’archerie mis-à-part que ça lui raclait les bras, et que ça faisait un mal de chien. Il se concentrait plus sur le fait que l'archer n'avait pas l'air de tenir très bien l'alcool, ce qui l'amusait autant que cela l’inquiétait. Mais bon, il n'était pas son père non plus et il n'en serait pas à sa première bagarre de taverne.
Il fini également sa chope et sourit quand Ombre souligna l'étrangeté de leurs association.

« J'en ai connu des plus bizarre. Tien, une fois, je me suis battu avec un gars qui montait à l'assault avec deux bouclier et une dague. Enfin avec, genre du même côté quoi … On avait pas dormis depuis deux jours, dont une bonne partie a bouffer de la marche forcée. Sur la fin, à chaque fois qu'il frappait, on était mort de rire a cause du gros "BONK" que ça faisait. Ils ont du nous prendre pour des psychopathes en face … Tu me dira, c'est peut être ce qui les a motivés à s'enfuir au final. »

Il sourit franchement lorsqu'il entendit l'histoire de Yames. Des souvenirs d'épisodes comiques en combat... Même en y réfléchissant, l'Ombre n'arrivait pas à se rappelé un moment dans sa vie où il avait tué de manière comique. Ou même ne serait ce que assister à un événement comique relatif à son travail. Il n'aimait pas tuer, ce n'était pas un jeux pour lui. Il tuait car c'était seule chose qu'il savait faire. Il était un chasseur, un pisteur, un trappeur, rien qui ne ressemblait à une vie de camaraderie et de plaisir, même éphémère. Il avait passé sa vie dans les livres ou derrière un arc. Malheureusement pour lui, le rire ne s'y trouvait pas. Il était un bien triste personnage. Morose, glaciale, effrayant, personne n'avait tenté de s'approcher de cet animal en cage, de peur de goûter à ses griffes. Son frère l'avait compris... D’ailleurs, jusqu'à un certain point, Yames ressemblait à son frère Jeönyr. Du moins, en apparence. Il ne fallait pas oublier qu'il ne connaissait pas encore ce grand gaillard plus qu'il ne le fallait.

- Je n'ai pas... Beaucoup d'histoires drôles... J'espère... Que vous... M'aiderez... À en créé... Avec moi...

Il se leva, les jambes un peu molles. Il remit son capuchon sur sa tête et laissa deux pièces sur la table en regardant le propriétaire. Puis il ramassa son arc et le remit dans son dos, de manière un peu maladroite.

-Si jamais... Vous cherchez... À me rejoindre... Chercher Nox... Dans le... Le ciel... Si vous le... Voyez... Apellez le... Par son nom... "Nox"... N'oubliez pas...

Il fit une petite révérence devant celui qui allait devenir l'un de ses lieutenants, et peut être un jour aussi, son ami. Les Esprits seuls savaient ce qui les attendaient. Peut-être après tout qu'il ne le reverrait jamais, qu'il quitterait Gloria sans jamais s'acquitter de ce marché... Ou peut-être pas. Il fallait qu'il espère du mieux pour chacun de ses lieutenants, autrement, jamais il ne serait en position de leur accorder sa confiance, et vice versa.

-Merci pour... Cette agréable... Discutions... Messire pourfendeur... de dragon... Grisejoie... J'espère de... Tout cœur vous... Revoir... Dans une... Une semaine... Devant vingt... Jeunes âmes... Avides d'apprendre... Je vous... Contacterai... Lorsque le temps... sera venu... Guettez vos... Arrières... Et que... Les Grands... Esprits vous... Garde...

Il lui tourna le dos et appela sèchement son oiseau, qui alla se poser sur son épaule, son lieux de prédilection. Il quitta La Magnifique sans mot dire, l'esprit embrumé par l'alcool. Considérant la Garde comme d'une sphère administrative délégué à Grisejoie, il changea aussitôt l'orientation de ses pensées. Il avait encore beaucoup à faire... Beaucoup trop même... Si seulement sa pupille était là pour l'aider... Tout irait mieux ainsi. Mais pour l'heure, il était seul, possiblement soutenu par un colosse, une matrone et une tavernière, drôle d'espions, toutes choses considérés...


(Sujet terminé pour ma part!)

Yames se leva également. Il avait la vague idée d'aller demander bien sagement une chambre pour finir la nuit, mais il savait très bien qu'il ne se débotterait probablement pas avant la nuit suivante.
Du coup, si il résumait, il venait de chopper un taf de capitaine dans une compagnie de mercenaires a former, et officiants exclusivement pour une guilde en train de se monter. C'était pas trop mal comme situation, même si ça ressemblait plus à une milice privé.
Il n'avait plus qu'a partir recruter, ce qui était rarement très dur. Long, ennuyeux et potentiellement dangereux, mais pas dur.

Il salua Ombre d'un petit mouvement de main.
« Avec plaisir. On se revoit dans une semaine. Et qu'ils te gardent aussi. »

Il regarda l'assassin quitter la taverne d'un pas décidé, son corbeau cassé sur l'épaule. C'était un mec étrange, mais le mercenaire avait l'impression qu'on pouvait lui faire confiance. Puis au pire, la prochaine fois qu'il le verrait il aurait une vingtaine de gars avec lui, et à ses ordres. Du coup, l'équilibre de forces serait en sa faveur. Donc, il n'avait pas de raison de tenter le diable.

Sur ces pensées, il se dirigea vers le bar et demanda une autre bière.

La fin de la soirée fut un peu floue. Il y eut plusieurs chope de bières, un groupe de types plutôt sympa qui lui ont payé des coups, une bagarre, quelques jeux à boire impliquant des dés et une couteau, une autre bagarre, puis plus rien.
Il se réveilla le lendemain, sous une table de la taverne, avec un sale mal de crâne, un oeil noir et la jolie serveuse qui lui tendait un balais en lui rappelant qu'il avait promis de bosser à la taverne en échange d'une place prés du feu après la fermeture.
Ce n'était pas un marché très équitable, mais compte tenu de ce qu'il avait connu, Yames attrapa le balais avec un sourire.