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Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE

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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeDim 2 Fév 2014 - 0:28

Cinquième jour - Matin

Le soleil était déjà haut levé, et n'avait plus que une main d'heures devant lui pour atteindre son zenith... et Eliowir paressait toujours au lit. Il savait pourtant que les baptistrels étaient du genre à commencer leur journée tôt, voire dès l'aurore, chacun prenant son "poste" pourtant non attitré, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, chacun s'attelant à sa tâche, aidant de-ci de-là, la petite fourmilière prenant alors vie peu à peu au fur et à mesure que le ciel changeait son sombre manteau noir pour un autre plus azuré. Une petite voix au fond de lui ne cessait de le titiller depuis la première fois où il avait ouvert les yeux, aux heures de la rosée : "tu devrais te lever, aller aider, participer un peu à cette vie-là, parasite que tu es, maintenant que tu vas mieux". Oui mais voilà...

Il allait mieux certes, nettement mieux, la magie draconique semblant avoir drôlement accéléré sa convalescence, mais... mais il avait envie de paresser un peu. De profiter de ce lit. De profiter de la sureté de ses murs quand bien même il les avait trouvés étouffant au début. Il avait envie de laisser le lion ronfler et ronronner tout son saoul, tant qu'il le pouvait encore. Certes, il avait manqué de manger ce matin, du coup, et son ventre commençait à crier famine. Mais la famine attendrait, il saurait la faire taire... quand il aurait le courage de se lever. Puis il aiderait. Oui, il aiderait. Mais après. Là, il voulait paresser. Et chassant la voix qui li répétait encore en leitmotiv qu'il n'était qu'un parasite ingrat, il s'étira comme un gros chat, les draps glissant un peu sur sa peau nue, tandis qu'il se tournait pour mieux se prélasser au soleil qui étendait ses longs doigts dorés et si chauds sur son lit.

Et grommela quand on cogna à sa porte. Il se leva prestement, tout en grognant encore et toujours contre ces intrusions à répétition, et daigna aller ouvrir la porte. Faisant fi du fait qu'il soit dans son plus strict appareil sans rien pour cacher sa nudité. Des considérations qu'il oubliait parfois...

- Oui ? Fit-il d'une voix égale et nonchalante, de laquelle il chassa avec une certaine aisance et condescendance toute trace d'agacement.

De cette voix toutefois du fier noble qu'il avait toujours été, d'un noble qu'on ne contrariait pas, qui daignait bien s'abaisser à votre niveau mais qu'il ne fallait pas trop chatouiller non plus. Le port droit presque altier, le menton haut et le regard toisant le petit elfe devant lui, l'effet aurait pu être parfait... si le petit elfe en question n'avait pas le regard figé sur... sa nudité.

Suivant un bref instant ce regard, Eliowir comprit instantanément ce qui rendait si muet son vis-à-vis. Oui, certes, il n'était peut-être pas le plus beau des elfes, surtout avec ces diverses cicatrices striant sa peau pâle par-ci par-là, mais tout de même... sans doute y avait-il plus laid non ? En tout cas, ce n'était nullement une raison de le fixer si outrageusement.

- Je vous écoute, réitéra-t-il, articulant chaque syllabe d'un ton sombre et bas, presque grondant, qui ne présageait rien de bon si l'autre ne se décidait pas incessamment sous peu, tout en sondant le petit être presque tremblant de ses orbes ténébreuses.

L'autre releva enfin peu à peu les yeux, les écarquilla quand il réalisa l'air peu amène qui l'accueillait soudain, et commença à bredouiller des borborygmes ineptes. Un puissant soupir d'exaspération pure du vieil elfe sembla finalement décider l'autre à dégourdir sa langue qui parvint à rendre intelligible le message apporté :

- Le Gardien du Domaine vous fait mander. Il vous attend. Dans son bureau. Immédiatement.

Et là ce fut Eliowir qui perdit contenance. Son visage se lissa de suite en une expression limite paniquée, ses yeux s'agrandissant sous l'effet de la surprise et de la brusque appréhension, tandis qu'il répondit d'une voix plus amène et bien lointaine :

- J'arrive dès que faire se peut.

Se disant, il claqua la porte sans plus attendre. C'est qu'il devait s'habiller toutefois. Se prélasser au lit tout nu certes, mais parcourir les couloirs dans la même tenue... Il doutait que cela soit bien vu. Pas qu'il soit franchement bien vu de toute façon, mais raison de plus pour ne pas envenimer la situation.

Il enfilait déjà sa tunique, quand il entendit un rire fort et franc résonner derrière la porte. Certainement le petit baptistrel qui avait repris ses esprits... et se moquait soudain. Le vieil elfe lui aurait bien fait ravaler ses moqueries... quand il s'avisa qu'il n'en avait pas le temps. Balançant un broc contre la porte, ce qui fit taire instantanément le rire, il se dépêcha de se vêtir, se parant des habits offerts par son beau millénaire. "Ton ?" fit une petite voix taquine. Oui, tiens... Pourquoi avait-il dit "Son..." Etrange qu'il emploie ce mot soudain...

Puis se fustigeant qu'il n'avait nul temps pour pareille considération, s'aspergeant le visage d'eau rapidement, et ne prenant pas même la peine de se coiffer, il sortit en trombe, après avoir vivement attraper l'amulette d'apaisement récemment acquise. Il avait cherché longuement par quel moyen il pourrait apaiser les tensions qu'il semblait créer au coeur des baptistrels. Il avait alors pensé que... peut-être... Certes ce n'était pas là la solution, il le savait. Mais peut-être cela pouvait-il aider en attendant ? Il avait alors dépensé presque toute sa fortune pour l'acquérir par l'intermédiaire d'un baptistrel qui avait bien voulu faire cette course pour lui. Il n'y avait plus qu'à espérer que cela fonctionne un tant soit peu...

ses pas lestes et rapides le menèrent ainsi d'escaliers en escaliers, de couloirs en couloirs, le faisant presque voler, sans même qu'il ne courre. C'est toutefois essoufflé qu'il parvint devant la porte dudit bureau. Et le ventre criant famine... lui qui n'avait pas daigné se lever pour aller manger. Pendant une seconde, il pleura son triste sort, avant qu'une nouvelle onde d'appréhension ne le submerge sans préavis : allait-on le chasser de nouveau finalement, après son geste de la veille ? Ou... Ou... Ce ne pouvait être qu'un autre bannissement, n'est-ce pas ? Il n'y résisterait pas, réalisa-t-il soudain. Il en mourrait. Oui, assurément. Ou... était-ce pour autre chose ? Mais quelle autre chose ? Non, assurément, le Gardien allait au pire le chasser, ou au mieux, encore le fustiger de son comportement de la veille.

Un bref instant, à cette dernière idée, son arrogance légendaire se révolta. Il était un Serillëiel. Il était un noble et un digne Conseiller. Il était en outre parmi les plus anciens elfes. Peut-être même le plus ancien après Thranduil, songea-t-il... jusqu'à ce qu'une vague note de nostalgie ne calme brusquement son mouvement de colère. Le plus ancien, certes... Mais un banni. Un banni, qui n'était plus ni noble, ni conseiller, et qui avait perdu toute prétention et tout titre avec. Un banni... qui devait donc se soumettre à la bonne volonté de ses paires. A la bonne volonté, dans le cas présent, du digne et noble Gardien du domaine. Ils avaient beau avoir du mal à s'entendre, Eliowir peinant à comprendre d'ailleurs pourquoi, mais il estimait pour sa part grandement le Baptistrel descendant des Fondateurs. Il l'estimait, et le respectait en un sens. Jamais sinon, ô grand jamais, n'aurait-il toléré toutes les remontrances auxquelles il avait eu droit jusqu'à présent, lui grand maitre mage de plus de sept cent quatre-vingt-deux ans... Il semblerait toutefois que respect et estime ne soient pas réciproques.

Soit, décida-t-il dans un brutal soubresaut de volonté. Qu'on ne l'estime pas ou qu'on ne le respecte guère, peu importerait. Il se plierait à ses paires. Il se plierait, lui, le sans-statut, le banni, l'Infanticide, celui qui n'avait plus aucun rang que celui de la terre. Il se plierait, se soumettrait et musèlerait autant qu'il le pourrait son arrogance outrancière et son Lion. Du moins tenterait-il tout en ce sens.

Et c'est fort de cette résolution qu'il frappa à la porte... qui s'ouvrit sous son poing.

- Euh.... Sire Shadowsong, salua-t-il soudain, en se courbant en une profonde révérence.

Sans attendre qu'on l'invite à se relever. Il avait au moins compris que le Gardien n'aimait guère les saluts et autres convenances elfiques, qu'il disait... comment disait-il déjà ?... ah oui, d'un autre âge. Mais n'avait-il pas affaire présentement, à un elfe d'un autre âge après tout ? Eliowir ne put s'empêcher de penser, en son for intérieur, dignité trop ancrée pour qu'elle ne se taise complètement, qu'il était déjà bien beau qu'il concède quelques entorses. Et qu'il daigna entrevoir la possibilité d'un changement. DU Changement, en Armanda, dans tout son ensemble. Effort suprême pour le vieil elfe qu'il était et plus encore pour l'ancien autarciste conservatiste qu'il avait été... Et s'il voulait bien concéder encore quelques petites ou grandes choses, qu'on lui en laisse un peu le temps. Qu'on n'aille pas trop vite pour lui, si possible. Oui, pas trop vite...

- On m'a fait part que vous m'auriez mandé, Messire, fit-il simplement, chassant toute trace hautaine dans sa voix.

Difficilement.

Et osant un rapide regard, des plus curieux, dans le bureau qui s'ouvrait ainsi à lui. Bien poussiéreux. Espérons qu'on ne veuille pas de lui qu'il en fasse le ménage... Erf, le ménage... Ce serait là le comble de l'humiliation pour lui. Mais tu t'y plieras si tel était, as-tu dit. Oui, il avait dit... Oui tu as dit.... Bon, il y a avait en tout cas nombre de livres... Cela au moins avait l'air intéressant, pouvait-on aisément lire dans la soudaine lueur d'envie et de curiosité qui agitait son regard.





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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeDim 2 Fév 2014 - 21:45


Il s’était réveillé tôt, en sursaut, ouvrant les yeux d’un rêve trouble où feu et fumée se mêlaient inextricablement et lui tournait la tête. Les restes du songe lui collaient à la peau sous la forme d’une sueur légère mais désagréable et d’une gorge encore plus sèche qu’à son habitude… à tel point d’ailleurs qu’il quitta le nid douillet où il s’était installé avec Shaynar pour s’en aller voguer dans les couloirs de Tomingorllo. L’aube n’était pas encore levée, les étoiles s’estompaient lentement dans un ciel qui s’éclaircissait peu à peu pour laisser placer à une journée azurée. A cette heure-là l’activité commençait tout juste à regagner en enthousiasme au travers des habitants du domaine qui, serviables et volontaires, s’activaient déjà à préparer les repas réservés aux délégations, particulièrement la délégation humaine. Les réserves de sang frais elles étaient déjà prêtes et préservées par magie. De son pas léger il trottina vers les étages du bas sans croiser personne et se réserva trois sceaux d’eau froide pour se laver, ne nécessitant nullement de chaleur pour ce liquide qui aurait de toute façon bien du mal à le faire trembler tant lui-même était bouillant. Réduisant d’ailleurs volontairement sa chaleur au minimum, il se lava longuement pour chasser la sueur de la nuit, vivifiant sa peau et lui rendant son souffle. Après ça, choisissant des habits très simples il s’en alla prendre son service à la cuisine, grignotant une pomme et un bout de pain au miel pendant qu’il mettait en forme les plateaux avec attention et intérêt, s’enthousiasmant de ce travail pourtant répétitif et parfois ingrat. La crinière relevée pour éviter de la tremper dans les aliments et de les brûler par inadvertance, il resta là quelques heures jusqu’aux premières lueurs chaudes de l’aube avant de quitter l’assemblée présente pour retourner à la tour du Gardien afin de pouvoir continuer la reprise de copie d’un des ouvrages extrêmement délicat de sa bibliothèque ‘personnelle’ du moins celle jointe à sa fonction au sein de l’ordre. Sur le chemin, Merithyn demanda que l’on fit quérir son invité et fauteur de trouble afin qu’il puisse s’occuper de lui et de la promesse qu’il lui avait faite. Puis il s’installa à son bureau et oublia totalement le temps qui passait ainsi que le mauvais rêve qu’il avait fait.

C’était que la tâche se montrait prenante et même passionnante de son point de vue. Il fallait de la délicatesse, du doigté et beaucoup de patience et de savoir-faire afin de rester le plus fidèle possible au texte d’origine ainsi qu’au coup de poignet de celui qui l’avait rédigé. Il sentit vaguement se lever Shaynar et lui accorda une part de son esprit comme d’instinct et le suivit dans ses affaires pendant que lui-même poursuivait la tâche qu’il avait entreprit. Il rata même l’instant où l’un des elfes du domaine vint apporter le plateau repas qu’il avait commandé avant de quitter les cuisines. Les yeux rivés sur les pages qu’il décorait avec attention, il n’avait plus l’esprit nécessaire pour s’occuper de la totalité du monde extérieur. A vrai dire, il avait toujours adoré se perdre dans ce genre de tâche même si il ne s’agissait pas d’une de ses spécialités c’était tout de même une œuvre enrichissante et il découvrait parfois des ouvrages jusque-là complètement inconnus. Puisque cette journée serait de toute façon préposée à l’attente de la réunion de la soirée il pouvait s’occuper durant la journée d’autres questions puisqu’il n’était plus l’heure des préparations diverses et variées. Tout cela avait été vu ces derniers jours, et à présent il fallait simplement attendre… mais attendre ainsi était particulièrement angoissant en un sens et il préférait donc éviter de rester inactif. Les doutes et les questions, les appréhensions, reviendraient à la charge et il serait sans doute incapable de se reprendre. Il n’était pas simple de remplir un tel rôle et de se poster comme arbitre d’une telle réunion lorsqu’on était un jeune elfe encore bien ignorant comme lui. En attendant, il allait avoir de la visite et du travail pour lui changer les idées, enfin quand son invité daignerait le rejoindre. Il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait faire ou où il pouvait se trouver à cette heure-là et ne désirait nullement user de ses facultés et de sa maîtrise du domaine pour le savoir. Tant pis, en attendant il continuait de parer les pages du nouvel ouvrage de textes.

Et lorsqu’enfin il sentit l’elfe approcher, il leva le nez de son travail et se leva de sa chaise afin d’aller ouvrir la porte à l’instant même où l’autre toquait. Une ponctualité parfaite bien que décalée sans aucun doute. L’observant alors qu’il s’inclinait et se relevait face à lui, restant un bref instant silencieux face à ce geste qu’il trouvait bien singulier quand adressé à lui, il rompit finalement le silence de son côté. « Oui effectivement. Bonjour à vous Eliowir… je vous en prie » Il désigna l’intérieur en s’écartant pour lui laisser la place de s’introduire dans la pièce. Il n’était pas à l’aise avec les marques de respect que l’on pouvait ainsi lui offrir… comme si il était l’un de ces conseillers pompeux et bouffis d’arrogance. Il n’avait pas l’âge ou l’expérience nécessaire. Son titre ? Oui c’était son titre que l’on saluait et pas lui. Voilà sans doute ce qui le gênait vraiment dans tout cela, ayant l’impression qu’on lui ôtait un peu plus sa personnalité à chaque révérence et chaque titre. Il n’aimait pas cette idée mais il était inutile d’en discuter, particulièrement avec celui-ci… cela ne ferait certainement que le braquer à nouveau et rejeter Eliowir, probablement pour de bon cette fois. La simple présence de l’autre avait un effet étrange sur ses perceptions musicales, même si pour l’heure il semblait plutôt calme si on mettait de coter l’angoisse semblant être sienne. Il referma la porte derrière lui et retourna à son bureau, lui laissant le temps d’observer les lieux et de soulager sa curiosité pendant qu’il rangeait son matériel de copie. Le lieu était tel qu’on l’avait conçu à l’origine, de bois chaud, un tapis douillet sur le sol, des fauteuils également douillets mis à part la chaise de travail qu’il occupait lui-même, le grand bureau de bois laqué au centre et des rayonnages d’ouvrages de tous côtés, empli d’un savoir extrêmement précieux pour l’ordre. Il prit cependant le temps de dissimuler la petite boite contenant les perles de mémoire dans un des tiroirs, ne désirant pas que l’on y touche.

La lumière rendait le lieu encore plus chaleureux, au travers d’un vitrail gravé avec une exquise délicatesse, la lumière jouant sur ses cheveux autant que sur la silhouette face à lui, de l’autre côté du meuble. Il désigna le plateau d’une main délicate. « Mangez, vous êtes affamé » Ce n’était pas une question, il aurait été très malvenu d’ailleurs qu’il nie sachant parfaitement qu’il entendait ce genre de chose. Il s’installa de nouveau à sa place, signifiant en silence qu’il pouvait également prendre place si il le désirait, et enchaîna. « Vous avez dit vouloir rendre service. J’ai du travail pour vous, qui j’en suis certain, conviendra parfaitement à vos capacités de grand maître mage et d’homme cultivé » Il n’essayait pas de le brosser dans le bon sens mais affirmait simplement quelque chose qu’il tenait pour vrai. Un instant son regard se perdit sur l’amulette d’apaisement et il fronça les sourcils, ses yeux gris luisant d’un éclat quelque peu contrarié. Allons bon, on pensait vraiment qu’une breloque comme cela aurait effet sur ses flammes ? Et cependant cela dénotait son envie d’apaiser la situation entre eux et il saluait le geste et en était touché. Aussi ne fit-il pas de commentaire là-dessus, préférant poursuivre. « Je désir que vous vous occupiez de nettoyer et de ranger la bibliothèque du second étage. Une tâche ingrate à première vue, mais je puis vous assurer que vous déchanterais en voyant l’ampleur des dégâts » Il lorgna un instant sa magnifique tenue noir et argent « … vous allez ruiner vos habits d’ailleurs. Il serait bon de vous changer avant que nous y allions… Je vais vous donner de quoi vous chanter un habit… » Il se releva pour aller farfouiller dans un des coffres de la pièce.
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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeDim 9 Fév 2014 - 2:08

Entrant dans la pièce en tentant de retenir sa vive curiosité qui lui brûlait déjà l'esprit rien qu'à la vue de certains ouvrages, il se contenta d'un rapide coup d'oeil circulaire en guise de reconnaissance des lieux, comme il en avait pris l'habitude il y a longtemps maintenant, dans le royaume des Hommes, où mieux valait toujours savoir pour un elfe tel que lui par où fuir ou comment combattre si la situation l'exigeait, et s'efforça ensuite d'accorder toute son attention au digne gardien. Il nota bien le geste rapide de l'autre elfe rangeant quelque chose apparemment d'importance, et surtout à dérober à son regard curieux, mais préféra l'ignorer et taire les questions qui le démangeaient déjà. Il aurait pu rester ainsi longtemps immobile, et silencieux, quitte à se mordre la langue pour la retenir, quand le gardien sembla décider de rompre cette atmosphère étrange.

En lui offrant de quoi manger. Ecarquillant un instant les yeux de pur étonnement face à ce geste inattendu et plutôt bienvenu, une lueur de sincère gratitude étincela un instant dans ses prunelles bleu sombres, tandis qu'un fin sourire tentait de redonner un peu de chaleur à ses traits abruptes. Il ne chercha nullement à nier ni même à se justifier, jugeant qu'il aurait été insultant de croire que le gardien pouvait ignorer sa flemmardise du matin. Il s'était d'ailleurs attendu à quelques remontrances, mais rien ne vint. A son soulagement. Il détestait quand le plus jeune le traitait comme un gamin immature.

Certes, son comportement n'était pas toujours des plus exemplaires, lui pourtant si âgé, lui surtout si empreint de folie par moment. Mais il estimait que le plus jeune pourrait lui montrer un peu moins de condescendance... à défaut de réel respect. Ce n'était pas de l'immaturité le concernant, pas vraiment, avait-il envie de rétorquer dans ces moments-là au jeune elfe lui faisant face. Mais de la folie. Il en avait parfaitement conscience mais ne parvenait à lutter. Et aussi peut-être une vision des choses divergentes, le jeune étant certes des plus ouverts au monde et ses différences, alors que lui, vieil elfe aux anciennes idées étriquées, peinait à suivre le rythme effréné de tous ces événements et à s'adapter. Mais sur ce dernier point aussi, on devait au moins lui concéder quelque effort. Effort que peu d'elfes, il en était persuadé, étaient prêts d'effectuer... Il fallait juste lui laisser un peu de temps. Oui... juste un peu de temps...

Mais là n'était pas la question. L'elfe-chanteur venait de le surprendre de la plus merveilleuse des façons et une bouffée de gratitude sans nom l'envahit. Les mots lui manquèrent toutefois sur l'instant, et il ne put que remercier d'un grave hochement de tête, presque solennel, tout en prenant place comme on l'y invitait - le lui commandait ? - et entama son repas. Ne prenant toutefois que la moitié des mets, ne sachant trop si ce plateau lui était destiné à lui seul. Au vu de l'important garnissement, il en doutait. Pas qu'il serait incapable de tout manger, bien au contraire, mais ce n'était pas là la ration d'un elfe normalement constitué...

Il enfourna ainsi une grosse moitié de miche de pain au miel, ingurgitant en quelques secondes à peine trois gâteaux secs aux raisins, deux prunes et en était déjà à croquer une pomme à pleine dent quand enfin Merithyn reprit la parole. Toujours gardant le silence, Eliowir prit, en cet instant, conscience de sa façon de manger, si goulue, si avide, comme si... comme s'il n'avait pas mangé depuis des jours. Ou comme s'il avait peur qu'on lui vole sa nourriture. Fâcheuse habitude qu'il avait prise ces dernières années, mais qui, en pareil moment, pouvait paraitre... écoeurante au mieux, impolie au pire. Il déglutit alors fortement, tout en laissant l'autre s'exprimer et sentit une légère rougeur de profonde gêne empourprer son visage. Qu'il s'empressa d'essayer de masquer par ses cheveux, tout en replongeant son attention dans le bol de thé qui lui avait été offert. Et se fut avec un réel effort de maitrise et de volonté qu'il tenta de calmer sa frénésie de manger, et qu'il reprit sa pomme. Tentant de mâcher faussement posément le bout ainsi croqué. Quelle torture alors, ne put-il s'empêcher de penser, entre deux bouchées, tout attentif au petit baptistrel.

Mais il se devait de se réfréner. De faire quelque effort, sur sa façon d'être, sur sa façon de penser aussi... si ce n'était pour acquérir l'estime de l'elfe qui l'avait accueilli, estime qu'il jugeait impossible à obtenir de toute façon, au vu de leurs rares mais intenses différents, que ce soit au moins par respect. Oui, respect. Il n'en donnait peut-être pas l'impression, mais il respectait le jeune elfe. Pour bien des choses. Il l'estimait aussi en un sens, et l'admirait en partie pour sa puissance et sa magie. Sa force de volonté aussi. Mais il savait tout cela non partagé et non retourné. Et étrangement, lui qui se targuait de n'avoir que faire du regard et de l'avis des autres, cela le chagrinait quelque peu.

Bon, soyons honnête, en fait, le regard et l'avis des autres le concernant lui avaient toujours été importants. Il s'était juste toujours voilé la face, par fierté mal placée. Cela avait été l'avis de son père d'abord, à qui il avait voulu plaire, à qui il avait voulu ressembler jusqu'à accepter de plier son impossible caractère pour satisfaire aux fortes exigences paternelles. Sa mère, sa femme, son... ses paires aussi, ses amies, Galadrielle surtout... Oui, toute sa vie durant, il avait cherché leur consentement, leur approbation, leur respect, leur estime, leur admiration même.... Il n'était plus temps de se mentir. Il s'était toujours forgé à l'aune du regard des autres et de ce qu'ils pouvaient bien penser de lui. Son bannissement lui avait alors paru, en cela, le châtiment suprême. Lui qui avait toujours voulu plaire aux siens, satisfaire à l'image qu'ils avaient de lui, voilà qu'on le réprouvait. Le reniait. En place publique. Non pas qu'il ne l'ait pas mérité, mais cela avait été alors un châtiment particulièrement bien choisi.

Et face au gardien du domaine, il revivait ce besoin-là, lui qui avait cru parvenir à le chasser. Lui qui avait cru parvenir à se forger une armure impénétrable à ce genre de besoins, ce genre de chaines... Voilà qu'à nouveau son âme semblait vouloir renouer avec ses travers du passé. Tu ne devrais pas. Cela va encore te faire du mal. Oui, du mal, et après qui va encore devoir écoper de tes pleurs et de tes larmes ? Du mal, oui, soyons fort. Soyons fort sans eux. Oui, sois fort. Pas besoin de son respect ou de son estime. D'ailleurs regarde, ce n'est pas une lueur de respect qui brille dans ses prunelles là. Non, pas du respect... mais de la pitié. De la pitié ? "Oui, de la pitié", acquiescèrent-ils tous trois en parfait écho en son for intérieur.

Cependant.... Le doute s'insinua. Etait-ce réellement de la pitié que Shadowsong éprouvait alors pour lui ? N'était-ce là... que ce qu'il lui inspirait ? Si tel était le cas... Son lion s'en offusquait déjà et grognait de sourd mécontentement. Peut-être était-ce pour cela qu'il insistait tant pour payer ses dettes, depuis celle de sa libération jusqu'à la plus insignifiante qu'il pourrait contracter. Oui, peut-être... pour ne pas passer pour un mendiant errant qu'il fallait prendre en pitié. Mais était-ce réellement de la pitié qu'il lisait là ? Ou n'était-ce pas... ?

Ou peut-être était-il juste fatigué, et divaguait-il encore, songea-t-il en passant soudain une main un peu lasse sur son visage tout en chassant ses pensées parasites. Oui, voilà, fatigué. Il avait pourtant dormi longuement. Mais au réveil, l'aube encore sombre de son manteau de nuit, il s'était senti... étrangement exténué. Des rêves brumeux impossibles à retenir, comme il aimait pourtant le faire chaque réveil, des rêves qui semblaient prendre malin plaisir à glisser entre les doigts gourds de son esprit encore endormi pour mieux lui échapper et s'enfuir au loin... loin... sans qu'il ne puisse les rattraper. Perdus. A jamais. Comme maints rêves, assurément, mais cette fois-ci lui laissait une impression... étrange et déroutante... Et... Et il s'était bien vite rendormi.

Mais même après avoir tant paressé, il se sentait las, fourbu, éreinté. Ou était-ce la vieillesse qui se jouait de lui ? Il avait beau être âgé et être parmi les pus vieux elfe encore existants, il était pourtant censé être dans la fleur de l'âge... Ou était-il comme certains elfes, sil abusés, si fatigués, qu'il se laissait vieillir avant l'heure ? Ou peut-être n'était-ce qu'un effet rebond de la magie maudite du Prince Noir ?

A cette pensée, son regard se porta sur sa main, alors gantée, qui portait sous le tissu la marque de brulure laissée la veille par la marque de Lorenz quand il l'avait giflé. Non loin d'ailleurs de la brulure laissée quelques temps avant par Shadowsong lui-même quand l'elfe chanteur l'avait agrippé. Juste avant son chant-nom. Oui, il avait bien essayé de se les soigner, mais le résultat avait été bien peu probant, pour tout avouer. Et les deux petites brulures le lancinaient quelque peu, sans être réellement douloureuses. Mais bref, ce n'était pas là le sujet de ses préoccupations.

Non, sa préoccupation actuelle était l'elfe chanteur. Et la tâche qu'il acceptait de lui confier. Enfin ! Il en aurait exulté de soulagement. Aux mots que lui offrait l'autre elfe, un sourire, le deuxième depuis qu'il était entré, orna ses fines lèvres ravagées, tandis qu'il osait enfin relever un peu les yeux.

Ménage disait Shadowsong ? Ménage... Hum...

- J'avoue ne pas être très doué en ménage, mais je m'appliquerai, et serai aussi assidu que possible à la tâche, offrit-il comme toute réponse.

Tandis que Merithyn s'était déjà levé... cherchant visiblement à lui trouver une tenue adéquate. Une tenue de bonne à tout faire, sans aucun doute. En espérant qu'il ne veuille pas l'affubler d'une camisole grise comme il avait déjà vu certains serviteurs humains être habillés... Au pire il préférait encore se contenter de son rechange, à savoir un simple pagne à amples pans lui tombant aux chevilles. Certes, tenue un peu légère, mais au vu de la chaleur, ce ne serait guère gênant.

Il ne put toutefois s'empêcher de noter le léger lapsus que venait de laisser échapper le gardien. Chanter... cela lui allait si bien. Et c'est d'un fin sourire cette fois moqueur, son ton prenant des inflexions graves des plus taquines dépourvues toutefois de son cynisme habituel, qu'il avait décidé de reléguer au placard pour ce jour, qu'il ajouta :

- Me donner de quoi me chanter un habit... Hum... Voilà qui est intéressant.

Et il croqua son dernier morceau de pomme, tout en faisant balancer nonchalamment sa chaise sur un pied, en prenant légèrement appui sur un pan du bureau, ses yeux alors rieurs comme jamais ils n'avaient pu l'être en présence de l'elfe chanteur.

- Quel instrument me donnerez-vous alors ? Harpe ? Flute ? Tambour peut-être ? Je vous préviens, je ne suis pas assez doué avec les cordes, bien que je pense m'améliorer un peu. Mais je me débrouille, sans pour autant atteindre votre maitrise de l'art, assurément, en tambour et fluteaux de tout acabit.

Et cela sans se vanter. Ca, et le fait que, même s'il n'allait pas gagner le titre du meilleur chanteur d'Armanda, au moins il chantait juste et d'assez belle voix, lui avait-on dit. Un art qu'il s'était vu reprendre, étonnamment, lors de son errance. C'était devenu là parfois un moyen de subsistance. Et il s'était découvert un attrait tout particulier pour les tambours. Ce rythme qui vous prenait aux tripes, ce rythme qui vous ancrait à la terre, vous enivrait de ses vibrations sourdes, et vous hantait ensuite jusqu'au coeur... Oui, il aurait bien aimé approfondir cet art là.

- Saviez-vous, Messire Shadowsong, que quand j'étais petit, j'aurais adoré devenir elfe chanteur. Arf, oui, vous devez le savoir, se rappela-t-il brusquement, alors que le souvenir du chant-nom lui revenait en force.

Lui et d'autres souvenirs du passé. D'un lointain, trèèès lointain passé. Son enfance. Ou adolescence en l'occurrence. Le souvenir de lui se sauvant dans la forêt avec sa flûte pour aller s'entrainer en cachette. Le souvenir de son père en rage contre lui pour la première fois, cassant tous ses instruments, et le forçant à s'asseoir devant son précepteur de rhétorique et de politique, au centre d'un cercle composé des débris de ses vieux amis.. le souvenir à un âge un peu plus avancé, où avait mugi de nouveau la rage furieuse de son père, une de ces rages terribles comme rarement il en avait connues chez son paternel, quand il avait osé lui dire que, s'il en était ainsi, il se ferait baptistrel. La gifle d'abord. Puis la punition. Les claquement de canne de bois sur son dos découvert. Les pleurs de sa mère face au spectacle de son fils saignant.... Ca, plus que tout, l'avait décidé à se plier à a volonté paternelle. Il avait mandé son pardon, avait été consolé sa mère... et avait abandonné ses rêves de musique. Et une partie de lui aussi, possiblement...

Qu'on ne s'y trompe pas. Il n'avait pas eu une enfance malheureuse. Loin de là. Il avait été un peu l'enfant roi, l'enfant béni. Ses parents avaient été aimants au delà de toute espérance. Mais son père avait été particulièrement exigeant par ailleurs. Il voulait que son héritier soit digne de lui, digne d'un Serillëiel, après tout... et n'appréciait que peu qu'on s'oppose à lui. Comme quoi, Eliowir avait de qui tenir.

- Devenir baptistrel, répéta-t-il son ton se faisant songeur, tandis qu'il rabattait sèchement sa chaise à terre, et reposait son trognon de pomme sur le plateau.

Puis, chassant la soudaine nostalgie qui le submergeait, il releva le regard sur Shadowsong et s'enquit, d'un ton calme et étonnamment tranquille :

- Vous ne mangez pas ?
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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeJeu 13 Fév 2014 - 16:21


Lapsus ? Certes non. Merithyn était très sérieux, et c’était d’ailleurs avec sérieux qu’il farfouillait actuellement dans son énorme coffre, sur la pointe d’un pied, l’autre ne touchant pas le sol alors qu’il pliait la jambe en s’appuyant sur la fabrique de bois du contenant en se pliant par-dessus l’ouverture presque trop haute tandis que de ses mains gantées, il écartait certains objets entreposés là pour accéder au contenu se trouvant en dessous. Il repoussait ce qu’il ne désirait pas sur les côtés, se redressant parfois à demi pour se faire, et se creusait un trou dans le contenu du coffre vers le fond, se penchant encore davantage dans le mouvement de façon presque comique, des cheveux s’échappant du lien qui les retenait et lui tombant sur le visage lui rentrant dans l’œil. A l’intrusion soudaine, il eut un mouvement de sursaut de la tête, s’érafla le genou contre le coffre et failli basculer tête la première à l’intérieur du coffre, le couvercle manquant se refermer sur lui en lui faisant très mal. Il se rattrapa tant bien que mal, une main sur l’intérieur du couvercle, afin d’empêcher celui-ci de lui tomber dessus. L’autre main sur le bord, il se redressa péniblement et se remit sur ses deux pieds, calant de nouveau le couvercle avant de plonger encore une fois, mais avec plus de maîtrise, afin d’attraper ce qu’il désirait, plusieurs ballot de tissus et plusieurs branches.

Réunissant ses trouvailles dans ses petits bras, il se tourna de nouveau vers son invité, une mèche toujours sur l’œil, et en cligna avant de lui décocher un regard réprobateur mais pas malveillant ou méprisant « On chante mal avec une flute entre les lèvres » Il revint au bureau pour y poser ce qui lui encombrait les bras et alla refermer consciencieusement le coffre, le faisant légèrement claquer en le relâchant au dernier moment. Une fois cela fait, son attention revint à Eliowir, qu’il regarda avec curiosité et une pointe d’amusement, appréciant déjà mieux la teneur de cette entrevue-là que la dernière. Il ne se flagellait pas autant et la souffrance était un peu plus lointaine. Cet elfe-là qui se disait très férus de connaissances et de magie, ne savait-il pas chanter un habit ? Car après tout, à l’origine, les Baptistrels n’étaient pas les seuls à le faire, tous les elfes en avaient été capables et l’ordre n’avait fait qu’améliorer et alléger le processus. Il avait trouvé largement de quoi chanter un habit, dans ce coffre, même si ce ne serait certainement pas les magnifiques habits que portaient certains conseillers et elfes de diverses sortes. Et ces vêtements-là seraient certainement moins délicats que ceux qu’il portait actuellement, mieux désignés pour travailler et résistants.

« Je sais oui. Cela dit sachez que je n’espionne pas forcément tous les chants-noms que je trouve, certains viennent à mes oreilles avec plus de force que d’autres » Le sien avait été si déchirant qu’il n’avait pu que l’entendre effectivement et s’en imprégner, comme celui de Lorenz d’ailleurs quand il y pensait. La douleur semblait trouver un écho singulier auprès de lui. Peut-être parce qu’il désirait aider les autres. Sans doute oui, était-ce effectivement cela. Cela dit, il espérait parfois pouvoir entendre autre chose que de la tristesse et de la douleur, car cela rongeait ses propres remparts intérieurs, qui retenaient le désespoir le menaçant. Cela dit, il avait été surpris, sur le coup, de savoir qu’effectivement Eliowir avait voulu être Baptistrel… quand on le voyait à l’heure actuelle, on ne pouvait que trouver ce fait ubuesque. Ça lui allait si mal ! Mais il était vrai que la vie forgeait l’individu, peut-être que, si il avait été Baptistrel, il n’aurait pas été tel qu’il était à présent. Peut-être n’aurait-il pas tué son fils, peut-être n’aurait-il pas été banni et aurait connu un bonheur plus grand. Et pourtant, aurait-il eu plus de valeur ? Cela n’était pas certain du tout. Et il était hasardeux de s’entacher de ‘si’ car ceux-ci n’étaient que des errances ingérantes. Pourquoi donc penser à ce qui aurait pu être, quand cela ne serait jamais ? Pourquoi se lamenter et soupirer après des potentiels futurs à présents révolus, au lieu de se concentrer sur le présent. Oui, on ne faisait pas grand-chose avec des si et des hypothèses, il avait fini par le savoir. « J’ai été surpris de l’apprendre. J’avoue que je ne l’aurais pas imaginé » Il daigna enfin se recoiffer, déliant la lanière de tissu de ses cheveux afin de les relâcher avant de les ramasser à deux mains et les relever à nouveau en une queue de cheval, en prenant bien soin de les tirer vers l’arrière afin qu’ils ne viennent pas le déranger de nouveau. Satisfait, il s’installa non pas derrière son bureau, mais dans le fauteuil près de celui qu’occupait actuellement Eliowir, se juchant au fond, dos contre le dossier, de sorte que ses pieds ne touchaient presque pas le sol. A nouveau, il l’observa avec attention, curieux de le voir aussi rêveur à l’idée d’occuper une fonction à présent hors de sa portée. Et bien qui l’aurait cru ! Devait-il en être flatté, ou alarmé ? Peut-être un peu des deux en vérité mais il valait encore mieux rêver de devenir Baptistrel qu’assassin ou roi. Du moins c’était ce que lui-même supposait.

« Hm ? » Cligna des yeux en sortant de ses pensées, il jeta un coup d’œil au plateau encore fort remplis puis à Eliowir. Il eut un sourire affectueux. « Cela fait des heures que j’ai mangé, lorsque je me suis levé, aux aurores pour préparer le repas avec les autres » Il fit un signe de tête « Je vous en prie, mangez à votre faim et ne vous en faites pas pour moi, je n’ai pas besoin de grand-chose. J’ai de l’énergie à revendre par ce beau temps » Il caressa du regard les aliments posés sur le plateau « J’adore faire la cuisine, mais c’est vrai que c’est plus drôle pour les humains ou les dragons, ne faire qu’arranger de la verdure ou ce genre de chose devient vite répétitif, même si c’est mon propre régime alimentaire. Cuir de la viande est amusant et puis on peut lui ajouter beaucoup de choses… En fait, faire la cuisine, ça ressemble à la composition d’une partition ou d’une chanson, il faut doser justement et choisir les bons ingrédients comme les bons rythmes et les bonnes notes, les bons airs. On peut faire tellement de mélanges différents, tellement d’expériences… c’est passionnant » Et, souriant de son propre ton songeur, il roucoula une trille. « Désolé… Je le sais, je parle trop et de tout… je crois que même mes pairs en ont parfois assez, mais ils sont trop bienveillants pour me le signifier » Se tournant pleinement vers son auditoire, l’œil pétillant de curiosité, il dirigea la conversation vers une autre sphère. « Donc vous ne savez pas chanter un habit ? C’est vrai ? Vous désirez que je vous montre ? » Il sortit son propre instrument, un petit higen de voyage, très humble, qui le suivait depuis longtemps. « C’est mon instrument à moi, je l’ai construit moi-même. Oh, en tant que Gardien, je possède également la harpe de mon ancêtre mais elle est tellement délicate et imprégnée du chant des étoiles qu’il m’est extrêmement difficile de l’utiliser, c’est complètement à l’opposé de ce que je suis… Je ne l’utilise que pour les cérémonies d’importance, pour honorer les autres, mais je ne suis pas à l’aise avec… » Il s’installa sur le bord du fauteuil et attrapa un rouleau de tissu de coton, et un autre, de tissu imprégné d’éléments. Inspirant doucement, il se mit à pincer les cordes en une mélopée légère et délicate avant d’y joindre sa voix, laçant l’atmosphère d’une magie singulière, chaque note vibrant d’énergie et de puissance et se transformant en un ensemble d’une exquise perfection, surélevant la pièce alors que sous le sortilège, les tissus choisis se transformaient lentement mais sûrement en une tenue de travaille adaptée pour l’elfe qui les porterait, et seulement pour lui…

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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeMer 26 Fév 2014 - 11:32

Quand il vit Shadowsong presque basculer dans le coffre, il eut un mouvement de sursaut, avant d’enfin tenter de réagir. Il s’était presque levé… que déjà le petit elfe avait retrouvé son équilibre. Un peu honteux d’avoir eu si peu de réflexes pour aider le baptistrel, le vieil elfe ne put que se rasseoir, en silence, reprenant son déjeuner, un peu confus et embarrassé de n’avoir rien été capable de faire. Un instant l’idée de demander si tout allait bien se dessina dans son esprit embrouillé, mais déjà l’autre elfe sortait du coffre avec un bric-à-brac plein les bras. Et une œillade, qui, si elle n’était pas meurtrière, n’avait rien d’amène. Eliowir faillit se ratatiner sur lui-même sous ce regard et seule la force de son lion lui permit de ne pas flancher et de tenter de n’en rien montrer. Pas content le baptistrel.

S’il crut un instant que c’était de son manque d’aide (ou plutôt manque de réaction… c’est qu’il venait juste de se réveiller lui, hein, et n’avait pas bien dormi, pas si bien que ca… Fatigué le vieil elfe…) ou son apparent manque d’intérêt quant à sa santé, il fut vite détrompé. Non, c’était au sujet de sa réflexion sur la musique. Ne pas plaisanter sur la musique en présence d’un baptistrel, nota-t-il pour lui-même. Au temps pour lui, il le saurait. Quoiqu’il n’avait pas vraiment plaisanté non plus… Arf, vraiment avec cet elfe-là, plus qu’avec tout autre, il ne savait décidément pas sur quel pied danser. Même avec un Lorenz c’était plus facile de parlementer ! Quand bien même souvent les parlementations n’étaient qu’en un sens, quand elles n’étaient pas incendiées promptement sous le feu de la colère du Prince Noir. Mais au moins savait-on à quoi s’attendre avec lui. Alors qu’avec ce petit baptistrel…

Devait-il être flatté qu’on ait chanté son chant-nom ? Son chant-nom à lui était-il de ceux qui étaient venus avec plus de force que d’autres aux oreilles délicates et sensibles du Gardien ? Et si oui, qu’est-ce que cela signifiait-il ? Pourquoi son chant-nom et pas un autre ? Et pourquoi le lui avoir chanté ensuite ? Pour lui apprendre quelque chose, avait dit Shadowsong. Oui, mais quoi ? Eliowir se le demandait toujours. Il pressentait ce « quoi », mais n’arrivait toujours pas à le saisir pleinement… et à le transformer en quelque chose de concret. D’autant plus que, même s’il avait bonne mémoire et avait des rudiments en arts de la musique, il n’était en rien un expert es harmonies. Décrypter tout cela… lui paraissait impossible. Insurmontable. Infranchissable.

Et au-delà de tout cela, il sentait qu’en ne comprenant pas, ce qui déjà le frustrait lui-même, il décevait profondément le baptistrel qui lui faisait face. Etrangement, le décevoir, lui, peinait le vieil elfe et le blessait. A se demander pourquoi d’ailleurs… Ils se connaissaient à peine après tout ! Comment donc un petit elfe connu d’à peine quelques jours, même si puissant et de renom, avait-il pu prendre tant d’importance soudain pour le vieux Serillëiel, au point qu’il veuille acquérir son respect et son estime ? Cela aussi était un autre point incompréhensible…

« J’ai été surpris de l’apprendre. J’avoue que je ne l’aurais pas imaginé » Mouais… Ca, il s’en doutait. Pourquoi personne ne le voyait-il donc en baptistrel ? Qui leur disait que, plus jeune, il n’en aurait pas été capable ? Certes, maintenant son âme était entachée par le souffle de la Mort qu’il avait lui-même appelé sur d’autres âmes… Sans parler de l’infamie qui avait été la sienne. Mais avant… Avant il n’était pas ainsi. Avant, peut-être… n'est-il pas ? Personne ici présent ne l’avait connu avant qu’il ne se coule dans le moule qu’on avait forgé pour lui, et qu'il avait mis un point d'honneur à continuer de forger ensuite lui-même. Mis à part une poignée comme Galadrielle… Personne. Et pourtant tous s’accordaient à s’étonner sur ce vieux rêve dès qu’il osait l’évoquer. C’en était presque blessant. Même s’il ne pouvait en vouloir à quiconque à vrai dire… si ce n’est à lui-même et ses choix. Il avait choisi la voie de ses pères, et non celle des baptistrels. Les vieux rêves passés appartenaient au passé justement, ils étaient révolus. Il était temps de les laisser aller, eux aussi, de les oublier même, et de les taire… tout comme il était temps de laisser le passé là où il était et de se tourner vers l’avenir.

Si facile à dire toutefois...

Heureusement Shadowsong le tira de ses pensées en répondant à sa question concrète. Manger. Donc tout cela n’était rien que pour lui ? Il ne se fit alors pas prier et se jeta gloutonnement sur le reste, tentant toutefois de manger décemment, autant que faire se pouvait, et de ne pas jouer au mendiant affamé apeuré qu’on lui vole sa nourriture, tout en écoutant les contes du baptistrel. Oui, effectivement Shadowsong parlait beaucoup. Mais c’était tant mieux au final. Du moins en cet instant. Cela lui permettait d’en apprendre un peu plus sur le plus jeune. Après tout, lui n’avait pas la chance de pouvoir lire et chanter son chant-nom pour tout savoir sur lui. Il ne pouvait se fier qu’à sa mémoire, sa curiosité et son intelligence pour en apprendre sur les gens. Et cette personne-là, plus que bon nombre, il avait envie d’apprendre à la connaître. La comprendre. Le Shadowsong était une espèce difficile à appréhender et à comprendre, une curiosité de tous les instants… même si aussi pour lui un danger imminent d’incendie à chaque seconde de maladresse.

Et cette façon de roucouler en chantant… Seul un sourire amusé répondit aux paroles du baptistrel quand il s’interrompit dans son élan en concluant parler beaucoup. Il fut tenté un moment de répondre qu’ils venaient enfin de trouver un terrain d’entente : la nourriture, l’un aimant cuisiner et l’autre aimant manger. Mais déjà Shadowsong venait d’enchainer sur une question. Et une question embarrassante. Non, il ne savait pas chanter un habit, répondit-il d’un simple hochement de tête négatif, cachant autant qu'il le put sa gêne et sa honte de cette méconnaissance. Oui, il était grand maitre-mage, mais non il ne savait pas chanter un habit. Dans sa famille, on apprenait ça aux femmes, pas aux hommes destinés à la guerre et à la politique. Il se souvenait vaguement l’avoir vu en oeuvre par une de leur servante, une fois, mais… non, en fait, jamais totalement. Jamais de bout en bout en fait. Et sa curiosité soudain s’aviva. Il ne put qu’acquiescer silencieusement, les yeux pétillant de curiosité attentive, quand l’autre lui proposa de lui montrer.

Ce qu’il y avait de pratique aussi avec l’espèce Shadowsong, c’est que vous n’aviez quasiment pas besoin de répondre. A croire qu’il connaissait aussi vos réponses à l’avance. A peine aviez-vous esquissé un mot, un geste, que déjà il répondait à vos attentes. Une petite merveille, que cette espèce-là. Peut-être un peu frustrante pour qui aimait aussi disserter, mais pour les curieux comme lui… Une pure merveille. Si seulement ce genre d’instants pouvaient durer, pensa le vieil elfe, alors qu’il observait, presque admiratif, le baptistrel œuvrer.

- C’est magnifique, offrit-il en toute simplicité et en toute sincérité, quand tout fut fini.

Oui, la magie était belle. Il avait toujours été fasciné par elle, attiré comme un aimant, même si sa magie de prédilection était plutôt la magie agressive, la magie guerrière. Les soins, la magie du quotidien… Il en connaissait les rudiments élémentaires, bien entendu, surtout concernant les soins, mais sinon… Son éducation ne l’y avait jamais poussé outre mesure. Et les occasions de s’y trouver confronté n’avaient pas non plus été nombreuses pour tout avouer. Il se surprit à penser toutefois qu’il était encore une fois passé à côté de quelque chose. Et combien de fois aurait-il pu se tirer d’affaires de façon moins miséreuse s’il avait maitrisé ne serait-ce que le quart de cette magie-là.

- J’ai l’impression parfois que même une vie de sept mille ans ne suffirait pas à tout apprendre de la magie, murmura-t-il songeur, un brin nostalgique et triste aussi.

Il aurait tant aimé tout savoir, tout apprendre, tout comprendre, tout, tout, tout, il voulait toujours tout. Cela était un de ses grands travers, il le savait, mais c’était bien plus fort que lui.

- Et j’aimerais tant pouvoir apprendre ce genre de magie, apprendre la musique aussi, pleinement, pas seulement dans ses rudiments, mais réellement plonger en elle, en son cœur et en son âme. J’aimerais tellement…

Réalisant soudain qu’il repartait dans sa vieille nostalgie, il s’arrêta net et se tourna, presque contrit, vers son interlocuteur, en lui adressant un regard d’excuse.

- Je recommence. C’est plus fort que moi. J’en suis désolé, Sire Shadowsong.

A croire qu'il n'était plus que regrets et remords, alors qu'il sentait l'ombre de l'Esprit de la Mort rôder vers lui... Il se tourna alors totalement vers le baptistrel, son petit déjeuner étant enfin fini, même s'il n'aurait pas rechigné pour un petit plus, et lui offrit un sourire sincère, avant d’ajouter :

- En tout cas, je vous remercie d’avoir partagé cela avec moi. J’aime beaucoup votre magie. Elle est si belle, si pure…

Son regard se tourna un instant vers l’instrument, la curiosité brillant instantanément dans son regard avant qu’il ne se contienne et ne retourne toute son attention vers Shadowsong.

- Et bel instrument aussi que le vôtre, effectivement.

Non il ne cherchait pas à amadouer son interlocuteur par des compliments éhontés. Il savait cela impossible de toute façon, l’elfe en face de lui percevant le mensonge à des kilomètres à la ronde. Non, il les pensait réellement, sincèrement.


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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeMar 4 Mar 2014 - 18:49


Le compliment le fit sourire, et il l’apprécia, plus pour sa sincérité que pour les mots réellement prononcés. Il n’avait jamais été quelqu’un de fier et les compliments étaient souvent acceptés humblement, plus comme un luxe que comme un dû quelconque… Un merci lui suffisait souvent, et c’était déjà beaucoup, en particulier de la part de certains elfes hauts placés qui prenaient les services des Baptistrels comme acquis en oubliant qu’ils étaient un ordre libre et indépendant. Et puis, il était content également que Eliowir puisse apprécier la magie qu’il utilisait… Il était très facile de se prendre d’admiration pour les arts Baptistraux les plus complexes, comme les chants-noms ou les démonstrations élémentales lors des cérémonies, beaucoup plus ardus cependant était l’appréciation de techniques comme celle qu’il venait d’utiliser, ou la façon qu’ils avaient de réparer des objets, parfois, à l’usage courant. Que l’autre puisse donc pleinement apprécier cela était donc agréable et une bonne chose… cela montrait au moins un brin de délicatesse dans sa personne qui n’était pas au profit de ses propres lamentations. Peut-être aimerait-il apprendre ? Qui pouvait savoir. Cela servait bien parfois de savoir se débrouiller avec ce genre de choses ! Même en pleine nature et sans le sous, on pouvait alors avoir un minimum de confort quoi que l’on fasse… et puis il y avait aussi un peu de satisfaction personnelle à pouvoir choisir ce que l’on portait par exemple en fonction de ses goûts sans être limité par quoi que ce soit. Les matériaux étaient simples à trouver le plus souvent, ce qui n’était pas plus mal également… il suffisait d’un arbre ou d’un peu de mousse. Un privilège en soit en fait. Plus grand d’une certaine façon que la magie que pouvait manier les membres de l’armée par exemple ou les mages humains classiques…

L’affirmation pensive et songeuse de l’elfe lui arracha un bref renâclement amusé. « N’est-ce pas là toute sa beauté que d’être toujours pleine de mystère ? » Tout comme le paradoxe de la perfection était qu’on ne pouvait l’atteindre, d’ailleurs, et qu’il était aussi attractif aux yeux de tous. La magie avait son mystère et c’était là absolument tout ce qui faisait sa richesse. Il y avait toujours quelque chose à découvrir, quelque chose qui surprenait et qui enchantait le spectateur… Des mystères de la magie naissait les rêves de bien des êtres, et il aurait été profondément dommage que qui que ce soit puisse posséder une connaissance pleine et entière, omnisciente et infinie. Le monde deviendrait alors bien terne certainement, perdrait de son attrait et de son éclat… Il n’y aurait plus de saveur à contempler la magie sous toutes ses formes si elle était si accessible que chaque recoin en soit connu. D’un autre côté, la connaissance ultime apporterait sans doute la folie, car une telle somme de savoirs n’était pas faite pour être possédée par des mortels. Quand il voyait le mal qu’il avait à appréhender le chant-nom des dragons les plus âgés, il était convaincu d’être incapable de plonger dans une source intarissable de savoir sans en payer un prix bien trop lourd pour lui… C’était le propre des mortels de vouloir se brûler les ailes, mais lui-même ne cherchait nullement ce sacrement inaccessible. Il avait déjà bien assez à faire avec ce qu’il avait sous la main sans aller chercher au-delà et encore plus loin… Il n’imaginait pas non plus la vie qu’avait pu avoir son ancêtre, Tisserêve, qui avait vécu presque trois mille ans. Quel homme devait-il être, pour avoir gardé son âme de rêveur en possédant les savoirs de plus d’une vie et en portant le poids que cela impliquait ? Il y avait des êtres uniques dans les légendes, desquels ils n’arrivaient, eux les héritiers, pas à la cheville. Mais c’était réconfortant de savoir que l’on faisait déjà beaucoup, à son humble niveau.

Il voulait effectivement apprendre. Voilà qui était, encore une fois, agréable, et amusant… Eliowir était un mage politicien, serait-il seulement capable de chanter un vêtement ? Il faudrait voir ça de plus près. Il était curieux du résultat. « Ne vous excusez pas, je préfère autant vous voir aspirer à la musique qu’à vous morfondre sur votre sort » Bon, il y allait un peu avec une franchise broyante là, sans doute, Shaynar déteignait sur lui à force. Mais c’était la pure vérité après tout. C’était même mignon de l’écouter. Et à nouveau des compliments, mais qu’il accepta d’un sourire puisqu’ils ne lui étaient pas destinés. Oui la magie de son ordre était belle… il l’aimait énormément et s’en émerveillait alors même qu’il en était, sans le vouloir, l’icône. Il lui tendit son Higen, puisqu’il semblait être curieux à son égard. « Je vous en prie, essayez » Ce n’était qu’un très petit instrument de voyage, bien loin des magnificences que l’on pouvait voir dans le château et auprès des autres chanteurs… bien loin de la harpe de son ancêtre, une telle merveille qu’elle vaudrait très certainement plus que tous les biens des conseillers de l’impératrice Galadrielle. Le laissant toucher et satisfaire sa curiosité immédiate, lui-même l’observa avec intensité, la tête légèrement penchée. Il était bien plus agréable comme cela il fallait l’avouer, plus supportable aussi. Le voir toujours triste et se faisant du mal était un crève-cœur… aussi puisqu’il semblait accrocher son intérêt et le détourner de ses sombres pensées, il se lança dans une nouvelle tentative qu’il devinait déjà fructueuse. « Si vous le désirez, je pourrais vous enseigner un peu de musique…. Et comment chanter un vêtement. Je ne peux pas vous proposer de devenir Enwr, mais nous n’avons jamais refusé d’apprendre à qui que ce soit. Et si vous ne voulez pas que ce soit moi, sans doute que l’un de mes pairs pourrait vous aider… Il n’est jamais trop tard pour reprendre une passion, non ? » Avec précaution, il avança son siège près du sien et essaya de lui montrer un peu comment tirer de jolies mélodies de son higen….

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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeMer 26 Mar 2014 - 21:20

Oh oui la magie était pleine de mystères. Et puis le vieil elfe parvenait à en percer de nouveaux et plus nombreux étaient encore ceux qui se révélaient à découvrir encore et encore… Une histoire sans fin, un apprentissage sans faim, un éternel recommencement, un mystère infini… C’était cela qui l’avait toujours attiré dans la magie. Et frustré aussi. Etrange qu’il soit toujours si fasciné et attiré, pire qu’un papillon de nuit vers la mortelle lumière, vers ce qu’il ne pourrait peut-être jamais vraiment atteindre. Jamais totalement. Puissance, connaissances, savoirs, tout connaitre et tout comprendre de l’univers, de la magie, d’Armanda enfin ! Son but, ce qui l’avait toujours guidé dans sa vie, dans le bon comme dans le mauvais chemin. Un but inatteignable réalisait-il de plus en plus au sombre crépuscule de sa vie.

Il se contenta toutefois d’un hochement de tête lent, un sourire empreint d’une nostalgie triste et émerveillée, et un regard perdu dans des songes éthérés. Ils auraient pu disserter des heures durant sur le sujet, mais tout était dit au final. Il n’avait rien à ajouter, cela gâcherait la beauté de l’instant, de ce petit partage qu’enfin tous deux parvenaient à créer.

Bon, autant pour le partage… Se morfondre sur son sort ?! Comme s’il ne faisait que ça du soir au matin… Ne faisait-il vraiment que cela ? Se morfondre ? Se plaindre de lui-même ? Hum… Possible au fond, s’il était honnête. Plus que possible, même, si tu ôtais tes œillères. Mais ce n’était pas comme si, dans sa solitude, il avait eu nombre de sujets de pensées. Ou était-ce son âge avancé, qui le faisait ainsi constamment se tourner vers le passé, vers ses erreurs et se morfondre ainsi ? Ou peut-être est-ce ton caractère. Oui, ou peut-être était-ce son caractère… Lui qui avait été éduqué dans la mémoire, pour la mémoire, la mémoire des elfes et la mémoire de sa famille. Oui, possible. Mais bon, ce n’était pas une raison de lui balancer ce reproche sans cesse en pleine face. A cette pensée, Eliowir ne put s’empêcher de se renfrogner, arborant soudain un air d’arrogance faussement nonchalante, relevant son port de tête, menton haut, lèvres rudement pincées, regard en coin…

Avant de décider de passer à autre chose et de repartir sur la magie baptistrale. Mieux valait cela que rentrer de nouveau en conflit semi-ouvert avec le petit elfe chanteur. A cette résolution, toute arrogance tenta de s'effacer, et aussitôt, son visage balafré se tourna franchement vers son hôte, d’un air plus amène. Plus ouvert. Désireux véritablement d’enterrer une hache de guerre pas encore réellement sortie. Et quand l’autre soudain lui tendit son instrument, tel un geste scellant ce mouvement de paix que tous deux semblaient vouloir conquérir chez l’autre… Eliowir tomba aux anges et manqua de se pâmer d’admiration devant le bel instrument, telle une jeune elfe devant son tout dernier enfant, ô vie bénie du Dracos. Seule sa fierté mal placée le retint de s’exclamer de joie tel un tout petit bambin découvrant la huitième merveille de son petit monde empli de découvertes en tout genre.

Jamais il n’avait tenu si bel instrument. Oh oui, il en avait possédé il fut un temps, avant que son père dans un accès de rage ne les détruise tous… Mais c’était il y a longtemps. Et cela avait été alors des instruments sommaires, pour apprentissage basique, tout bête, sans fioriture, quasi sans âme même. Quand bien même il les avait profondément aimés lui-même. Qu’ils lui avaient manqué, ces chers instruments. En tenir un si beau alors, un si inestimable, et surtout qui avait dû émettre de la si belle magie… Il s’en sentait tout ému. Et en resta un instant sans voix, les larmes menaçant de perler de ses yeux sombres, tandis que mille et un souvenirs l’assaillaient et que mille et un rêves semblaient soudain vouloir, sournoisement, prendre formes… pour mieux soudain s’évaporer comme neige au soleil.

Il caressa un instant l’instrument, d’une main presque tremblante, n’osant pas… Puis, la voix à côté de lui l’y invitant avec tant de bonté, et une main fine et habile lui montrant soudain comment en jouer, il se laissa tenter. Il en pinça une corde, puis une autre, et une autre… et finalement ce fut une petite symphonie sans réelle prétention, reliquat de son enfance, des musiques qu’il avait pu apprendre, entendre et mémoriser dans son maigre savoir musical, qui s’éleva entre eux dans l’air de la petite pièce, l’emplissant d’une douce chaleur, pas tout à fait harmonie, pas tout à fait cacophonie non plus, presque enfantine plutôt, avec ses charmes simples mais pour lui presque enchanteurs. Du moins, n’avait-il pas tout perdu de cet art, même si ce n’était nullement mirobolant.

« Si vous le désirez, je pourrais vous enseigner un peu de musique…. Et comment chanter un vêtement. »

S’il le désirait ? Oh que oui, il le désirait ardemment. Plus que tout. Qu’on lui propose d’apprendre, qu’importe ce que cela pouvait être, jamais il ne pourrait dire non. C’était contre-nature pour lui. Tout savoir était bon à prendre et apprendre. Tout. Ce fut donc avec des étoiles brillant dans ses opales de nuit, qu’il hocha la tête, presque solennellement, tout en répondant d’une voix un peu rauque, peinant à contenir son émotion :

- Ce serait un honneur que d’apprendre de vous, Maître Shadowsong. Que ce soit la musique, l’art de la magie bâtissant vêtements et autres objets du quotidien… ou que sais-je. Même si en contrepartie, j’aimerais vous offrir tout le savoir que je puis aussi avoir et qui vous plairait.

Toujours payer ses dettes. Toujours.

Bon certes, il était quelque peu déçu qu’on lui affirme haut et fort que plus jamais il ne pourrait être Ewnr. Pas sûr, qu’à son âge, il se serait lancé dans pareille aventure qui demandait souvent pour son espèce des décennies, pire même des siècles pour certains. Il savait en outre que, pour lui, l’"interdiction" de devenir Ewnr venait de tout autre chose, il le savait pleinement. Mais qu’on le lui affirme ainsi… lui rejetant, sans fait exprès bien entendu, ses crimes les plus abjectes… Il en eut presque un haut le cœur mais n’en laissa rien paraître, préférant se focaliser sur sa joie d’apprendre. Heureusement la musique avait pris fin, sinon nul doute que discordance se serait mêlée de la mélodie.

- Mais je crois que nous avons un travail qui m’attend. Du… ménage, semblerait-il, fit-il, le mot ménage menaçant de lui écorcher la gorge.

Sur ces mots, il tendit l’higen à son propriétaire, le caressant une dernière fois avant de le lâcher définitivement, murmurant un merci à peine audible au petit baptistrel, avant de se lever… et d’ôter ses vêtements, sans autre forme de cérémonie que de se tourner. Il se permit même un moment, alors qu’il était encore nu comme un vers, de contempler les vêtements ainsi tissés. Et de s’extasier haut et fort tout en se tournant vers Merithyn, dans une innocence déconcertante, à peine conscient de possiblement gêner son interlocuteur, et en présentant le vêtement devant lui.

- Admirable. On le dirait véritablement fait sur mesure. Non, en fait… Il est fait sur mesure. Admirable. Déconcertant ! Comment donc avez-vous su mes mensurations ?

Et seulement enfin il enfila tunique et braies assorties ainsi tissées pour lui, tout en tendant les bras et admirant la souplesse et la délicatesse du vêtement, même si vêtement de travail des plus simples. C’était toujours plus confortable que ces vieux haillons qu’il avait en arrivant au domaine…
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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeDim 13 Avr 2014 - 12:00


Il s’était sentit un peu angoissé, en lui tendant son instrument, ayant sincèrement peur qu’il ne l’apprécie pas. Après tout, ce n’était qu’un petit Higen sans prétention, et s’il avait une histoire bien à lui, elle-même n’était pas l’immense histoire de la harpe des étoiles. Ce n’était qu’un instrument de voyage, conçu pour servir correctement et longtemps. Il avait été fait par un luthier du royaume elfique, en bois d’érable rouge, avec des cordes de crin de juments allié à une fibre végétale chantée par la Gardienne de l’époque. Un cadeau que lui avait offert sa maîtresse Baptistrelle, durant son apprentissage et qu’il avait chéri et qu’il chérissait toujours, l’emportant souvent avec lui. Oh il ne craignait pas de le confier à Eliowir. L’elfe saurait certainement en prendre soin, mais en revanche, il n’avait quelque chose de véritablement extraordinaire que pour lui et cela le gênait donc, surtout en ayant un peu peur qu’il ne soit dénigré, ce qui l’attristerait beaucoup. Cependant, en l’observant, un peu d’inquiétude au fond des yeux, il se rendit vite compte qu’il n’avait vraiment rien à craindre et il se détendit en clignant des yeux. Il eut un sourire, le laissa l’examiner avant de lui montrer comment en jouer. Pas vraiment une leçon, juste quelques petites conseils, quelques petites directives… qui portèrent leurs fruits aussitôt, le charmant sans prétention. Ce n’était pas une mélodie digne des halls du Tomingorllo, pas digne d’être répertoriée avec le même soin que les chefs d’œuvres des Cawr… et pourtant à ses yeux, ce le serait vraiment. Après tout ce n’était pas n’importe quoi, que de voir quelqu’un manquant à ce point d’espoir redécouvrir un brin de lumière avec la musique. Ça le confortait encore plus dans ses croyances à ce sujet. La musique pouvait vraiment faire des merveilles, si on lui en confiait le soin. C’était également la raison qui le poussait à proposer son apprentissage… si cela pouvait le guider sur une voie un peu plus douce et un peu plus joyeux, ce serait vraiment une bonne chose.

« Et bien avec plaisir. Même si savoir que cela vous plait et vous sert serait déjà une immense contrepartie pour moi » Il reprit l’Higen, hochant la tête et le rangea avec moult précautions avant de se relever. Il était bien conscient que cette histoire de ménage ne plaisait pas trop, il savait également que l’elfe déchanterait de cela en voyant exactement de quoi par Dracos il en retournait vraiment. Les chanteurs étaient des êtres à part, leur magie également, et malheureusement, quand ils faisaient des bêtises, ça avait également tendance à vite prendre une tournure étrange et hallucinée. Sans doute la raison pour laquelle ils s’entraînaient pendant tant d’années avant d’oser lancer le moindre sortilège chanté, de peur de provoquer une catastrophe totale. Entre les chants-noms qui pouvaient tuer lorsqu’ils étaient mal chantés, et les sortilèges d’animation qui provoquaient le chaos lorsqu’ils s’imprégnaient dans les mauvais hôtes… Cela dit, ce sortilège-là remontait à des centaines d’années voir davantage encore. Merithyn allait poursuivre ses considérations lorsqu’il nota enfin que Eliowir se déshabillait et ouvrit des yeux ronds. Mais… qu’est-ce qu’il faisait, là ? Il n’allait tout de même pas faire ça devant lui ! Sentant ses joues chauffer encore plus qu’à l’ordinaire et se teintant d’une coloration rappelant le soleil couchant, il se détourna pour préserver l’intimité de l’autre et pour s’éviter une gêne plus grande encore. C’était qu’il n’était pas forcément habitué à voir qui que ce soit complètement nu…. Bon, Eliow si, mais ce n’était pas du tout la même chose ! Eliowir était un presque parfait inconnu. Dont il connaissait tout, mais un presque parfait inconnu tout de même ! Il n’osait plus le regarder en face après ça… Essayant de se sortir cela des pensées, il répondit, avec une pointe de timidité.

« J’ai écouté votre chant-nom… on y trouve toutes les informations que l’on désir, lorsque l’on sait comment le faire » Il attendit de le savoir parfaitement habillé avant d’oser se retourner enfin, le regardant de sous une mèche dorée. Puisqu’il était mieux vêtu, ils n’avaient plus qu’à y aller. Lui-même avait pris soin de ne pas porter de tenue de cérémonie pour l’occasion. Comme il comptait rester en sa compagnie et donc forcément se salir, ce serait certainement plus pratique. Il lui fit signe de le suivre, puis descendit de la tour du Gardien afin de prendre l’escalier vers le second étage et la dernière bibliothèque de l’aile ouest, fermée par un sceau singulier et que l’on n’approchait pas. Le sol était encore humide et légèrement sale de la dernière attaque qui avait eu lieu. Observant Eliowir avec un peu plus de sérieux, il expliqua. « Ne vous étonnez surtout pas de ce qu’il y a au-delà de cette porte… et s’il vous plait, faites excessivement attention. Nous sommes pacifistes, mais… enfin vous verrez bien, certaines de nos créations accidentelles le sont beaucoup moins. Et elles n’aiment pas que l’on vienne les déranger » Il retira le sceau sur la porte d’une note, puis ouvrit un des lourds battant en forçant un peu, manquant de force face à cet objet lourd et pesant. A l’intérieur ? Ce qui ressemblait à un marécage tropical brumeux. Dès l’instant où la porte s’ouvrit, l’eau se rependit dans le couloir avec le brouillard et une odeur de chaleur et de végétation ainsi que d’humidité. Des livres gisaient un peu partout, formant des constructions végétales ou troglodytes, comme une part intégrante de l’environnement. Ils étaient parfaitement préservés, comme si l’humidité et la saleté ne les dérangeait pas. Mais une aura de surveillance intense se mit à peser sur les deux intrus dès l’instant où le paysage fut révéler. Juste devant eux, le manuel de mycologie tome 3 trônait sur ce qui ressemblait à une roche mousseuse.

« Oh… Hm… Eliowir, vous devriez peut-être vous écart…. » Il ne finit pas sa phrase que le livre ouvrit largement ses pages et se mit à les canarder avec des champignons gluant…
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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeDim 20 Avr 2014 - 22:22

"Ah oui, forcément, le chant-nom", songea-t-il avec une petite pointe d'amertume. "Qu'il était désagréable de se savoir mis à nu aux yeux d'un autre d'une telle façon", ajouta-t-il en son for intérieur... avant de réaliser ce qu'il venait justement de faire, à savoir se mettre à nu. Même si cette fois-ci, de façon purement physique. Ce n'est qu'à cette pensée, qu'il réalisa d'ailleurs la soudaine gêne du baptistrel. Et loin de s'en sentir tourmenté lui-même, il ne put s'empêcher de s'en trouver un brin amusé. Un fin sourire taquin flotta d'ailleurs un instant sur ses lèvres, tout en se penchant pour tenter de happer le regard soudain fuyant de l'autre. En vain.

Il retint juste à temps un ricanement quand le petit elfe chanteur se contenta de lui faire signe de suivre. Si la situation était devenue amusante de son point de vue, elle ne l'était peut-être pas pour l'autre, et il n'avait aucune envie de le vexer. Même s'il peina à se contenir. Il dut bien pouffer une ou deux fois, à son grand damne, mais parvint, au final, à reprendre son calme, tout en marchant nonchalamment aux côtés du Gardien. Presque tel un lion se pavanant, tandis qu'il ne pouvait s'empêcher de lancer une oeillade à cette belle elfe, un petit clin d'oeil à celle-ci, rougissante alors, ou un sourire charmeur à cette autre, qui lui répondit d'un haussement de menton dédaigneux. Bien rapidement toutefois il n'y eut eu plus aucun "spectateur' à charmer, et tout son sérieux revint instantanément quand il découvrit les dégâts devant la porte. Il n'aurait pas cru les baptistrels si... négligents sur le ménage, songea-t-il... avant que Shadowsong ne prenne la parole en ouvrant la porte.

Lui révélant alors, cette fois-ci, l'ampleur de la catastrophe.

Mais qu'était-ce donc que cela ? Quel était donc ce marasme ? La magie baptistrelle ? Pacifiste ? Peuh... En voyant cela, il y avait de quoi se poser des questions ! Médisant ! Non, réaliste ! Jaloux, envieux, tu adorerais faire de cette magie ! Pas de cette... cette... sorte-là ! Mauvaise foi ! Tais-toi ! Vieil elfe aigri et envieux ! Tu meurs de jalousie ! Je meurs de dépitement, oui ! Pff, dépit... Quel dépit que le tien, oui ! continuait à susurrer sa petite voix mesquine.

Susurrant tant et si bien et l'accaparant tant, tout en le laissant observer le semblant de marais apocalyptique à la flore la plus exotique qu'il ait jamais vue, qu'il n'entendit ni l'avertissement de Shadowsong, ni le vent siffler sous le jet éhonté dont ils étaient la cible. La réception en pleine joue du magma gluant et goutant à grosses poignées de filament mycosique poisseux eut au moins l'intérêt de faire taire toute voix. Un lourd silence voleta dans la pièce à la moiteur empestée... jusqu'à ce qu'un autre jet commence son chuintement mesquin.

Eliowir, soudain animé d'une rage vengeresse, esquiva cette deuxième salve, en virevoltant de côté dans un magnifique tournoiement sur lui-même, tout en jetant un sort d'entrave audit livre. Ce qui eut le mérite de le refermer et de l'y maintenir en cette position sur sa petite dune de mousse.

- Mais qu'est-ce donc que ceci ? Vous appelez ça bibliothèque ? Mas on dirait... on dirait... c'est un véritable... capharnaüm ! s'exclama-t-il, mi irrité, mi...

Mi exulté. Voilà bien un défi à sa hauteur, ne pouvait-il s'empêcher de penser.

- Et vous souhaitez... que l'on y fasse le ménage ? s'enquit-il, avec un sourire soudain grandissant, presque carnassier, tant l'excitation grandissante à l'idée de ce tournoi à venir contre cette forêt de livres et de magie, contre cette source de puissance à l'état sauvage, l'agitait de plus en plus.

Il sentait ses sens s'exalter, s'embraser, un à un, tandis que sa propre magie pulsait de plus en plus puissamment en lui sans qu'il n'ait aucune envie de la retenir. S'il ne devait pas tant rester aux aguets, il aurait aimé se perdre dans la trame de la magie qui l'environnait. Mais il doutait que la "forêt" ne leur en laisse le loisir.

Et comme pour confirmer ses pensées, ce fut cette fois un tome d'arboristerie qui monta aux créneaux. Littéralement : des lianes de lierre rampant au sol en leur direction, menaçant d'entraver leurs chevilles au sol, pendant qu'un livre de propriétés géologiques faisait s'avancer une marée de boue pour les encercler... marée de sable mouvant, réalisa-t-il rapidement, en voyant la roche mousseuse précédente s'y effondrer lentement mais sûrement. Il chercha du regard un échappatoire, tout en parant d'un sort de bouclier le nouveau projectile de piquants, certainement mortels, venant du tome "Plantes vénéneuses en tout genre".

- C'est qu'ils sont agressifs... Et vous vous disiez, vous baptistrels, pacifistes ? Hum... Voilà qui est intéressant. A ce demander ce que ca donnerait si vous ne l'étiez pas, musa-t-il, tout en attrapant une épaisse liane d'une main, enserrant Merithyn par la taille de l'autre sans même lui demander son avis, pour tenter de les hisser loin de la marre et des lierres rampants, tout en réfléchissant à comment procéder audit ménage.

C'était toutefois sans compter la réticence de la liane ainsi attrapée...


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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeSam 26 Avr 2014 - 11:43


Le livre claqua en se fermant et resta là, frémissant de colère et de frustration alors qu’un gargouillis étouffé s’en échappait. Ouf donc, la menace la plus immédiate était écartée. Ce satané ouvrage gardait l’entrée de la pièce depuis des lustres et n’en bougeait pas, apparemment très content de terroriser tous ceux assez fous pour s’aventurer en ces lieux. Mais la pièce, immense, recelait encore tellement de mystères et de dangers qu’il valait mieux ne pas se reposer sur ses lauriers. Merithyn se mordilla une lèvre en regardant les parages avant que les exclamations d’Eliowir ne lui attirent l’œil. Il avait finalement l’air de trouver la besogne à son goût, c’était un bon point… il ne voyait personne tenter de partir en croisade contre ce lieu sans avoir l’enthousiasme et la volonté déterminée de le faire jusqu’au bout. « Oui… » convint-il à la question, penaud. Oui il fallait y faire le ménage. Autrement dit, il fallait mener une guerre ouverte contre cette salle pour parvenir à y mettre bon ordre et extraire la jingle amoncelée qui, de toute façon, finirait forcément par réapparaître, lentement, au fil des ans. Mais autant l’avouer, là c’était trop, beaucoup trop. Il y en avait trop et on ne pouvait même plus mettre les pieds là sans risquer de se les faire mordre. Oh certes, les mains mal intentionnées ne risquaient pas de repartir avec le contenu délicat de la salle… les ouvrages auraient tôt fait de mordre les mains en questions. Mais tout de même ça ne signifiait pas qu’il fallait se réjouir de cette opulence virulente et belliqueuse.

Et comme pour confirmer ses pensées, les livres se mirent en branle et se hâtèrent de s’en prendre à eux. Laissant à Eliowir le soin de les défendre, il regarda alentours pour tenter de trouver un accès un peu plus aisé à l’intérieur de la salle, au milieu de la ‘végétation’. Peine perdue, et il retint une exclamation surprise en se sentant attrapé par la taille, craignant un instant que ce ne fut une liane ou autre chose. Mais non, ce n’était que son compagnon elfique du moment. Il se sentit tout de même extrêmement gêné de se retrouvé soudain attrapé comme cela, surtout par lui. Heureusement, ce n’était que par tentative de l’aider. Il n’aurait plus su où se mettre dans le cas contraire. « Hmmmm » Dissimulant son trouble, il se décida enfin à faire quelque chose pour leur venir en aide et tenta un exercice encore peu réalisé. Du moins pas avec cet élément-là. Il s’accrocha à Eliowir au cas où, pour éviter d’avoir des soucis avec la jungle alentours, puis ferma les yeux un instant. Une vibration bourdonnante échappa de sa gorge, comme le bruit des ailes d’un insecte, puis plus rien. Pourtant, leurs pieds ne touchaient plus le sol. Il ré ouvrit prudemment les yeux, n’osant pas bouger sur l’appui magique qu’il avait créé de peur de le voir s’effondrer. Ils flottaient dans les airs, juste assez pour échapper aux sables mouvants, mais l’équilibre était précaire. « Voilà… je crois. C’est la première fois que je fais ça… »

Regardant alentours un instant, il soupira « Je vous avais prévenu…Cette création n’est pas de l’ordre, elle est de mon grand-père, le fondateur. Il…. Enfin je ne sais pas exactement, mais il a donné vie à cette pièce et à tout ce qui se trouve à l’intérieur. Ils sont… ils sont complètement indépendants de nous, nous ne pouvons aucunement approcher sans être également attaqués. Mais… vous avez raison, nos pouvoirs sont trop grand pour être usités à des fins offensives… c’est également l’une des raisons qui les lies à notre serment de pacifisme » Il secoua un instant la tête avant de reprendre « Nous ne devrions pas rester en plein milieu du passage. Je pense pouvoir nous maintenir jusqu’à un passage un peu plus loin mais c’est tout… et hmmmm je pense qu’il vaudrait mieux éviter celui de droite » Il pointa légèrement du doigt vers la forme d’un alligator reposant dans un marigot. « Il a l’air affamé…. »
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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeLun 5 Mai 2014 - 1:19

Un instant il crut qu'ils allaient tomber. Le chant qui bourdonna à son oreille déjà manqua de lui faire lâcher sa liane et de les faire précipiter tous deux dans le vide. Mais avec un sursaut de cet instinct de survie, qui l'avait étrangement nourri ces dernières années, il parvint à ne pas lâcher prise, même si sa main dérapa un peu de quelques centimètres, se coupant au passage aux épines acérées de sa corde improvisée. Mais il manqua également de les faire chuter de nouveau quand ses pieds ne rencontrant que vide manquèrent de faire un autre faux pas...

Le vide. Là, sous eux. Eux flottant dans les airs, dans le vide ! Et le petit baptistrel ne semblant nullement choquer ! Le bourdonnement ! réalisa soudain Eliowir. Le bourdonnement ! C'était donc ça, Shadowsong avait chanté il ne savait quoi et les maintenait ainsi dans le vide en équilibre... précaire mais en équilibre. Ce qu'il lui confirma rapidement.

Le vieil elfe ne put que tiquer au "je crois" mais garda le silence, dardant un regard mi incrédule mi impressionné vers le petit elfe. Il retint de justesse un des sarcasmes qui lui brulaient la langue, de ces sarcasmes dont il avait tant usé sur certains champs de bataille, de ceux qu'il avait servis autant aux alliés qu'aux ennemis. De ces sarcasmes qui lui permettaient de se donner lui-même courage et détermination quand les feux de la guerre s'enflammaient et ravageaient tout, autour de lui. Mais en ce jour, ne brûlaient nullement ces feux-là. Certes le champs qui s'étendaient sous leurs pas pouvaient s'apparenter à celui d'une guerre, mais il s'agissait d'une guerre moins amère, moins cruelle. Les sarcasmes n'y avaient pas leur place, songea-t-il, se mordant alors la langue pour retenir son venin, ne souhaitant en aucun cas vexer son hôte. Et bourreau en cet instant. Et histrion tout à la fois.

Cette simple idée suffit à détendre son visage, ses lèvres pincées en une moue dubitative s'étirant lentement mais sûrement en un mince sourire. Un sourire filou, un sourire qui vous faisait soudain penser que le lion goûtait une bonne plaisanterie. Ce qui n'était pas loin d'être le cas.

Il écouta attentivement les commentaires du Gardien, buvant les paroles qui lui apprenaient tant et si peu à la fois sur cet ordre séculaire. Du coin de l'oeil il avisa un projectile les visant, qui menaçait de troubler ce beau discours, et invoqua d'un geste nonchalant de la main un bouclier magique qui les protégea de l'inopportun, sans même tourner la tête dans la direction de ce dernier, ses yeux nuit toujours rivés sur son interlocuteur.

- Je n'ose effectivement imaginer ce qu'il adviendrait du commun des mortels, si vous n'aviez pas ce genre de serment pour vous lier, répondit-il d'un ton bas et grave, le plus sérieusement du monde. Le pouvoir, la puissance.... Cela peut rendre fou même le plus intègre des êtres, je suppose, ajouta-t-il en un murmure.

Un murmure presque plus adressé à lui-même qu'à Shadowsong. A cet instant, précisément en ce murmure, il comprit pourquoi il n'aurait jamais pu être baptistrel. Pas vraiment du moins. Le pouvoir, la puissance... Lui, en serait devenu fou, avide. Lui, aurait voulu plus, toujours et encore... Lui, aurait brisé son serment. Cruelle révélation soudain, mais il l'espérait salutaire.

Il n'était toutefois nul temps de songer à de tels maux imaginaires. Il força donc son attention sur la voix de l'autre elfe qui avait déjà repris. Il suivit du regard la zone désignée, et haussa un sourcil à la fois surpris et amusé vers l'alligator.

- Moi qui avais cru un instant n'avoir affaire qu'au monde végétal... Rassurez-moi et dites-moi qu'il n'y aura ni serpent, ni lion, votre grand-père n'aurait quand même pas commis telle folie, répondit-il d'un ton pince-sans-rire, qui, malgré ses bonnes résolutions, ne put s'empêcher de s'imposer.

Et sans même attendre de réponse, il se tourna vers sa gauche, tout en s'accroupissant. Puisqu'à droite un alligator les attendait... quand bien même il faudrait bien un jour s'y atteler aussi à l'alligator. Mais autant faire plaisir au baptistrel et s'y attaquer en dernier. Hum... Gauche donc. Vers une tortue, qu'il imaginait sans peine être en fait cannibale. Pas mieux au final, mais après tout. Restait à trouver comment y parvenir, puisque Shadowsong disait ne pas pouvoir les faire rester dans l'air indéfiniment. Et l'instinct prit alors complètement le dessus. Instinct de proie, instinct de lion, instinct de guerrier, il n'aurait su dire. Peut-être un petit mélange des trois. Mais en un coup d'oeil, il avisa tout son environnement, les prises possibles, les appuis, les endroits dangereux à éviter, ce qu'il fallait immédiatement neutraliser (et la tortue pourrait bien en faire partie finalement, elle qui semblait si bien protéger les plantes carnivores derrière son séant).... Cela ne lui prit que quelques instants.

Un autre instant pour inspirer pleinement la magie des lieux. Pour y voir se dessiner la trame. Une trame bien différente de ce qu'il avait l'habitude soit dit en passant. La magie baptistrale, songea-t-il, se permettant quelques secondes de fermer les yeux pour s'imprégner totalement de cette puissance. Puis rouvrant les yeux, décortiquant la trame qu'il entrapercevait, tout en sentant la magie de l'elfe chanteur crépiter à ses côtés, comme répondant à cette belle magie devant eux.

Et soudain, il tourna la tête à demi vers son compagnon de combat, lui adressa un autre de ses sourires taquin, un demi sourire en coin, accompagné d'un rapide clin d'oeil... avant de rapidement sauter vers une bibliothèque. Prestement, il atterrit sur l'un de ces rebords, mais n'y posa qu'un pied, un seul, duquel il prit son élan pour sauter ailleurs encore, bondissant cette fois-ci contre un petit arbre moussu qui tenta de le griffer de ses branches, en vain, ou presque, avant qu'il n’atterrisse sur la tortue. Il invoqua alors une prison végétale (1) qui s'enroula autour de sa tortue, et était prêt à transformer les lianes de prison en rênes improvisées, quand une projection de mille piquants fusa vers lui. Il dut abandonner un instant sa prise pour lancer un appel de la terre (2), lui permettant ainsi de ne plus être la cible de cette forêt sauvage. Pour faire bonne mesure, il invoqua également un appel de l'air (3), et, avisant l'elfe chanteur non loin de lui qui n'était pas resté inactif, il invoqua vers lui une revendication des ronces (4) et un golem de terre (5), donnant ainsi à leurs adversaires, soudain de plus en plus nombreux et hargneux, des cibles sur lesquels s'acharner, en attendant qu'ils en neutralisent les plus dangereux.

Il put ainsi revenir enfin à sa tortue. Coupant les lianes d'un sort précis, il en fit des rênes, lui permettant alors d'assujettir sa tortue à son sort de confiance aveugle (6)... et la lança vers les plantes carnivores qu'elle était censée protéger. Enfin, il s'esquiva lui-même par un joli sort de vol gracieux (7) comme il n'en avait plus fait depuis longtemps, pour atterrir à quelques pas de l'elfe chanteur, légèrement essoufflé, mais un sourire des plus ravis. La tortue et les plantes s'étaient contre-carrés. Il aperçut enfin le livre ayant fait prendre vie à la tortue, et peut-être bien à l'alligator, et s'empressa de lui lancer un sort d'emprisonnement pour l'enfermer et l'empêcher de nuire. La tortue disparut effectivement dans une envolée de brumes poussiéreuses, laissant une dernière plante carnivore moribonde mordre dans le vide. Combien donc y avait-il de livres ? voulut-il demander, mais il n'en eut guère le temps qu'un énorme cobra s'éleva dans le dos de Merithyn.

- Attention, rugit Eliowir, tandis qu'il lança, sans réellement y penser, un sort de feuilles meurtrières (8) sur le cobra.

Un sort qu'il n'avait plus lancé depuis... depuis... si longtemps... depuis cette fin tragique. Depuis ce geste honni, cette ignominie. Choqué, soudain, de ce réflexe inopiné, inattendu, malvenu, il en resta figé, pétrifié. Les souvenirs affluèrent en lui, l'engluant dans son passé comme dans un marais boueux. La boue de son passé, la boue de son âme, qui semblait soudain lui coller aux pieds et le faire engloutir par la terre traitresse de ces lieux...

Il ne revint à la réalité que lorsqu'une douleur fulgurante fusa dans son dos. Il venait de se faire sévèrement lacérer par un fouet improvisé. Le coup le fit tomber à genou, et se retourner à demi pour essayer d'éviter, d'esquiver, le deuxième à venir. Les branches pleureuses du saule, qui se dressait alors devant lui, fouettaient l'air d'un rythme rageur, et semblaient le menacer d'un nouveau châtiment, lui, la fierté balafrée. Tout se passa vite, trop vite, lui-même un miserere (9) au bord des lèvres, les mains déjà vers sa cible pour lui demander miséricorde, sans doute en vain d'ailleurs, quand...


[(1) [Invocation] Prison végétale
Des racines sortent du sol et immobilisent les chevilles de l'adversaire, puis forment une prison autour de lui.
(2)[Contrôle] Appel de la terre
Le lanceur fait apparaître une copie de lui même faite de terre qui reçoit les blessures physique à la place du mage, disparaît lorsqu'elle a prit trop de dommages (2 attaques physiques réussies).
(3)[Contrôle] Appel de l'air
Le lanceur fait apparaître une copie de lui même faite d'air qui redirige les sortilèges vers elle, disparaît lorsqu'elle a prit trop de dommages (2 sorts léger ou un sort puissant suffisent).
(4) [Invocation] Revendication des ronces
Génère une barrière de ronces pouvant servir à se protéger de sortilèges à faible ou moyenne puissance de frappe ou à blesser un individu prit dans une course effrénée. Ne peut se pratiquer sur des lieux avec peu ou dépourvus de végétation. La densité du mur dépend de la présence plus ou moins importante de végétation. Il disparaît cependant après avoir encaissé un choc.
(5) [Invocation] Géant de pierre
Invoque un géant de pierre qui entoure la cible de ses bras (sans la blesser) et reste immobile. Sert en général à immobiliser mais peut aussi protéger un être cher.
(6) [Contrôle] Confiance aveugle
Pousse un animal à obéir aveuglement à l'elfe, il n'a plus aucun libre arbitre et peut servir de bouclier sans broncher !
(7) Vol gracieux
Permet au lanceur de léviter à quelques centimètres du sol pour éviter un obstacle, tel que le vide, l'eau ou même un piège, plus le niveau du Magicien est élevé plus la distance parcourue et celle le séparant du sol est élevé. Il s'agit d'une lévitation et non d'un sort de vol, l'utilisateur ne pourra pas quitter le sol de plus d'un mètre.
(8) [Offensif] Feuilles meurtrières
A utiliser en forêt et plus puissant en automne. Fait léviter les feuilles tombées à terre avant de les lancer en direction de l’endroit choisit. Les feuilles mortes se devenant des flèches.
(9) [Contrôle] Miserere
Oblige la cible à combattre avec miséricorde, c'est à dire à ne pas blesser mortellement ses adversaires, à ne pas les tuer ou ne pas les mutiler. Plus la cible a une faible volonté mentale, et plus le sort sera efficace, pouvant aller jusqu'à cantonner la cible à des sorts défensifs ou d'entrave simple. Une forte volonté mentale ou un mage de niveau supérieur pourra toutefois contrer ce sort.]



Si quoique ce soit n'allait pas comme d'habitude. Pas mal de libertés (et de petits clins d'oeil) qui pourraient ne pas t'aller Wink
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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeMer 7 Mai 2014 - 15:33


Oui, oui… lui aussi n’avait pas envie d’imaginer ce qui se passerait si jamais ils n’étaient pas liés par serment au pacifisme. Déjà que Eawyn lui donnait des sueurs froides dès qu’il entrait dans une de ses colères phénoménales… Il s’attendait toujours à voir le chanteterre faire surgir une montagne du sol ou provoquer un tremblement de terre de grande magnitude. Il fallait dire qu’il y avait de quoi avoir peur quand on regardait effectivement de plus près ce dont ils étaient capables sur le papier. Les chanteair et leurs tornades, les chanteterres et leurs tremblements, les chantepluie et leurs inondations, les chantefeus et leurs incendies… Il n’y avait au final que les chanteciel qui ne risquaient pas de provoquer des catastrophes simplement en éternuant un peu trop fort. Ça lui rappelait aussi qu’il avait failli mettre le feu à une bibliothèque récemment. Oui, mieux valait qu’ils soient liés par serment. Pas étonnant qu’ils prennent tant de temps à se former. La véritable raison était forcément celle-là, triste réalité mais le monde ne s’en portait que mieux. Pour l’instant cependant, ce n’était pas la puissance et le pouvoir qui risquaient de les rendre fous, mais bien cette fichue pièce. Impossible de passer la moindre seconde sans risquer une attaque en traître… Voilà exactement pourquoi il ne voulait jamais venir ici. La dernière fois avait été un véritable fiasco. « Je ne sais pas » répondit-il à la question animalière d’un ton contrit. Non il n’en savait vraiment rien. Qu’il n’ait jamais vu un serpent ou un lion ne voulait pas dire qu’il n’y en avait pas. D’autant que cette bibliothèque pouvait, semblait-il, donner vie à n’importe qu’elle folie issue de la nature. Parce que ce qui prenait vie ici était forcément issu de la nature. Pas besoin d’aller chercher quelque cauchemar ou ombre, ce n’était que du concret. Heureusement en un sens car cela signifiait qu’il y avait des moyens d’en venir à bout.

Mais l’autre ne l’écoutait déjà plus. Il était repartit, en souriant comme un filou. Mais enfin ! Qu’il attende au moins les réponses à ses questions avant de le planter là ! Grognant un peu, il se dirigea en flottant vers ce qui ressemblait à une souche prise de soubresauts. Quand il posa les pieds dessus, la souche s’anima totalement et des branches se mirent à pousser dessus. Avec un sourire, il abandonna son sort de flottement et avança une main vers une des branches menaçante. Il fredonna à nouveau, alors que sa chaleur corporelle venait lécher et caresser l’animation végétale lui servant de monture. Celle-ci trembla face au feu, et se fit enfin docile. Au moins ne craindrait-il pas qu’elle cherche à l’éborgner immédiatement. Elle avait bien trop peur du feu qui pouvait la consumer. Peur ? Ressentait-elle vraiment la peur ? Il le semblait bien effectivement. Laissant pour l’instant l’autre à sa torture, il examina les environs. Décidé à faire sa part, il se mit en devoir de faire disparaître les sables mouvants en s’attaquant d’abord à leur constituant avant de finalement remonter vers le livre qui causait tout ce chambardement. Il le refermer alors promptement, d’un sort de verrouillage. Tout à son ouvrage, il sursauta au rugissement du vieil elfe, son cœur en ratant un battement de frayeur. Il grimaça en sentant soudain la distorsion venue d’Eliowir, mais ne pouvait franchement rien faire pour lui venir en aide en cet instant. La psychanalyse devrait attendre ! Ce n’était franchement pas le moment… et l’intervention du saule le fit presque jurer, chose incongrue pour lui. L’autre n’avait pas l’air prêt à se défendre. Sans vraiment y penser, simplement persuadé que l’apparition sortie du livre ne serait pas comptée comme une créature réelle mais bien comme une animation magique, il étendit une main, laissant les flammes s’élever hors de lui pour frapper le bois qui se mit à se tortiller, à chuinter.

Voilà qui était efficace au moins. Souriant en voyant l’arbre se consumer et disparaître, il rejoignit Eliowir et l’aida à se relever. « Faites attention à vous, ce n’est pas le moment de se lancer dans la contemplation de vos pêchés passés… ou vous risquez bien de ne plus jamais le faire » Puis il regarda autours d’eux et avisa l’intérieur d’une rangée, s’approchant. Il faillit passer le pied au travers d’une branche pas très solide et finir dans une mare qui s’était nichée là. Autour d’eux, la brume se massait, très opaque et angoissante, humide. Il n’aimait pas la brume comme celle-là, elle vous prenait à la gorge… « Eliowir ? Vous êtes là ? » Pas de réponse… Zut. Il regarda alentours, le chercha de ses sens… et ne le trouva pas. Il semblait soudain que l’autre elfe ai été emporté dans un autre coin de la bibliothèque. Ou alors la pièce s’était-elle simplement faite plus grande ? Il hésitait. Se redressant, le chanteur revint sur ses pas, mais ne trouva nulles traces de son compagnon d’infortune ni d’ailleurs du lieu du combat. La jungle profonde de la bibliothèque s’était refermée sur eux. « Bon… Ne pas paniquer. Il doit y avoir un livre qui contrôle les autres, une espèce de roi. Si on le trouve on doit pouvoir arrêter tout ce chambardement… enfin j’espère » Un bruissement vint titiller son oreille, s’ne allant vers là où Eliowir se trouvait. Il se retourna à temps pour voir l’ombre d’un pelage sans parvenir à en distinguer davantage. Avec précaution, il se détourna pour tenter d’avancer dans l’allée alors que la panthère, elle, venait observer le vieil elfe qui la changerait de ses repas habituels. « Eliowir ? Vous m’entendez ? » La voix de Merithyn semblait se perdre loin au-devant… et toujours rien d’autre qu’on oppressant silence.
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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeJeu 22 Mai 2014 - 21:58

Son sort ne put jamais prouver s'il se serait montré efficace. Nul doute que non, pensait-il en son for intérieur. Quel déplorable réflexe il montrait. Quelle faiblesse soudain que celle qui était la sienne ! Et ce devant le Gardien, ni plus ni moins. S'il était une personne devant laquelle il ne voulut plus se montrer faible, c'était bien celle là. A croire que le Dracos n'épargnerait à son égo aucune blessure, perfide qu'il était alors ! Et sans doute devait-il en outre remercier le baptistrel de l'avoir ainsi sauvé des griffes acérées du maudit saule en train de se consumer ? Sans doute oui...

« Faites attention à vous, ce n’est pas le moment de se lancer dans la contemplation de vos pêchés passés… ou vous risquez bien de ne plus jamais le faire »

Mais les mots qui le percutèrent le dissuadèrent aussitôt d'énoncer tout haut ce qu'il venait de penser. En cet instant, il n'avait qu'une envie : faire taire ces mots emplis de pitié que l'elfe chanteur lui offrait encore. Au lieu de cela, il dut se contenter de le fusiller du regard. Shadowsong le lui avait déjà dit à maintes reprises de ne pas se complaire dans son passé et dans sa peine, Dracos merci, il avait compris. Il était inutile de le lui répéter encore, comme si la leçon rentrerait mieux à coup de burin dans son cran épais de vieux lion ! Ce n'était pas comme si cette leçon était la plus facile à mettre en pratique non plus, qu'on le lui concède aussi...

Puis après un bref regard empreint d'une colère noire, colère aussi bien dirigée contre le baptistrel que contre lui-même en un sens, il préféra détourner la tête et reporter son attention sur les alentours. Il n'était certainement pas au bon endroit pour régler quelque différend que ce soit. Ici, toute inattention pouvait devenir dangereuse, ou pire fatale. D'ailleurs, en cet instant, une brume étrange, lourde et oppressante, toutes de ténèbres habitées, avançait vers eux, autour d'eux, jusqu'à venir caresser leur peau soudain bien pâle comme si elle cherchait à pénétrer leur esprit et à s'insinuer en leur âme...

Eliowir redressa alors la tête, s'apprêtant à demander l'avis de son compagnon d'infortune... quand il s'aperçut qu'il était seul. Plus personne autour. Ou en tout cas ne le voyait-il plus.

- Sire Shadowsong ? Où êtes-vous ?

Aucune réponse ne lui parvint. Songeant que peut-être sa voix n'avait pas assez porter, il mit ses mains en porte-voix et cria plus fort ses appels. Alternant tous les noms qu'il connaissait au petit chanteur, son titre de gardien, son nom, son prénom, et des petits surnoms de son acabit, comme petit elfe chanteur, ou petit feu follet. Après tout, si l'autre se sentait insulter peut-être sortirait-il de son ombre ? Ou pas. Ses appels furent vains et nulle apparition de Merithyn.

Il commençait à bougonner, tout en réfléchissant tout seul sur la marche à suivre, quand des paroles lui parvinrent de loin... très loin...

« Il doit y avoir un livre qui contrôle les autres, une espèce de roi. Si on le trouve on doit pouvoir arrêter tout ce chambardement… enfin j’espère »

La voix semblait lui parvenir après mille échos, mais elle n'en était pas moins réelle. Une voix qu'il connaissait... Shadowsong. Qui par contre ne semblait pas l'avoir entendu... Il s'apprêtait à renouveler ses appels, et tenter de cerner d'où elle venait, tout en réfléchissant à comment neutraliser cette fichue brume, quand un feulement le fit se retourner en un bond. Et le fit se retrouver face à une magnifique mais dangereuse panthère noire. Dans un élan purement instinctif, Eliowir répondit en rugissant, déchargeant toute la colère qu'il avait engrangée contre le prédateur qui lui faisait face. Malheureusement son grognement n'avait ni l'ampleur ni la majesté que son totem aurait pu avoir et ne sembla nullement ébranler la sombre créature en face de lui.

« Eliowir ? Vous m’entendez ? »

Levant les yeux, il aperçut soudain le petit elfe chanteur, au loin, loin devant lui, derrière la panthère donc, mais si loin... si loin...

- Oui, mais apparemment vous, vous ne m'entendez pas, grogna-t-il en réponse, tout en reportant son attention sur la panthère.

Son petit moment d'inattention avait toutefois suffit pour que la panthère lui saute dessus sauvagement. Eliowir parvint à esquisser cet assaut en s'accroupissant souplement tout en faisant un pas de côté. Mais la créature ne sembla nullement dépitée et réattaqua aussitôt. Et cette fois, le vieil elfe ne parvint à esquiver, et se retrouva par terre aux prises avec les griffes de la sauvagerie. Il essaya avec ses bras d'immobiliser les pattes griffues, en vain, d'autant plus que ce mouvement les entraina dans un roulé-boulé et surtout l'approcha dangereusement des crocs acérés. Des crocs que la bête tenta de refermer sur son épaule puis sur son visage. Etouffant un grognement et de douleur et de colère, il décida de se focaliser sur les crocs et de tenter de fermer le clapet à cette créature maudite. Il laissa alors les griffes lui labourer le dos, collant son ventre contre celui de la créature, passa un bras autour du cou pour aller attraper le menton de la bête et le forcer vers le haut et sur le coté tandis que son autre bras alla encercler la tête par le haut pour faire pression.

Une ruade de la bête l'envoya toutefois rouler au loin dans un nuage de poussières et une marée de boue, dans laquelle il manqua s'étouffer. Il se relevait à peine, qu'il aperçut du coin de l'oeil la créature le réattaquer par derrière. Il ne sut comment ni pourquoi il fit cela, mais il se laissa entièrement guider par son instinct : il sauta d'un bond souple, attrapa une branche au dessus de lui... et se laissa lourdement retomber quand le félin atterrit dans sa rage sous lui. Il se retrouvait ainsi à califourchon sur la créature et s'y cramponna férocement, tout en tentant d'un bras de l'étrangler.

- Si vous me voyez et si vous pouvez nous atteindre... votre magie ou votre feu ne serait pas mal venu, beugla-t-il, entre deux essoufflements.
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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeSam 31 Mai 2014 - 19:51


Il ne s’y retrouvait pas bien, dans cet endroit, ce qui était tout de même parfaitement ironique quand on savait qu’ils étaient encore dans le domaine de son ordre et, pire même, à l’intérieur de Tomingorllo. Pourtant, à voir l’environnement alentours, il était bien difficile d’y retrouver la moindre trace du château des Baptsitrels. Ce qu’il avait sous les yeux était une jungle livresque de mauvais poil et s’adaptant par magie vivante à tout ce qu’ils pourraient faire. Parce que c’était là le véritable problème au final, cet endroit était intelligent, beaucoup trop intelligent à son goût… surtout quand il jurait sa perte et celle de son invité. Jamais auparavant il n’était venu aussi profondément dans la bibliothèque vivante et à chaque pied qu’il posait sur le sol à l’humus fertile et gorgé d’eau, il sentait un peu plus la vie grouillante et la vivacité intellectuelle de son entourage qui l’observait avec ce qui ne pouvait être que des intentions homicides. D’ailleurs, il était peu étonnant que ses perceptions soient faussées dans cet environnement étrange… il ne parvenait pas à se fier aux chants-noms ni aux vibrations et s’en sentait d’autant plus perdu. Si preuve avait besoin d’exister qu’il se reposait énormément sur cet aspect de ses pouvoirs, alors il l’avait et de façon criante. Mais ce n’était pas le moment de philosopher sur les défauts de ses capacités ou de ses choix… il devait retrouver Eliowir le plus vite possible. Oui mais comment ? Le vieil elfe semblait bien avoir disparus corps et biens dans la ‘nature’ environnante, comme happé par la malice du lieu sous la forme de cette brume. Il n’avait absolument pas la moindre idée de comment le retrouver. Avec un soupire il cessa d’avancer et trouver une roche où rien ne semblait décider à l’attaquer pour réfléchir quelques secondes à tout cela. Il y avait forcément un moyen de retrouver l’autre. Tout problème avait sa solution non ? Et d’autant plus au milieu d’un sortilège géant issu de la magie Baptistrale. Cette magie-là était foncièrement ordonnée. Donc solution il y avait, restait simplement à la trouver.

Il tenta de se focaliser sur le chant-nom de l’elfe, et de n’entendre plus que cela. Immédiatement, il sembla que son environnement réagissait en tentant de le bloquer. Il lui fallut moult subtilité pour passer outre et il retrouva finalement la trace d’Eliowir. Se relevant alors en manquant glisser dans l’eau, il fit demi-tour, se fiant uniquement à ce sens-là alors qu’il sentait la cadence de son chant se faire plus rythmée et fébrile. En réouvrant finalement les yeux avec un sourire victorieux, il manqua interpeler son compagnon d’aventure mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge et il ne put que bégayer un instant devant la scène sous ses yeux. Le vieil elfe, en train de faire du rodéo sur une panthère… hein quoi ? D’où sortait-elle exactement celle-là ? Mauvaise question évidemment. D’un livre, pardi ! Oui mais lequel, là il n’en savait absolument rien. Et il n’osait pas tenter d’aider l’autre, ayant trop peur de le blesser accidentellement. « Tenez bon ! » Il se mit frénétiquement à chercher dans les environs le livre qui aurait pu faire naître cette créature. Il y en avait forcément un. Le problème, c’était que la nature environnante avait décidée de ne pas le laisser faire. Il eut tout d’abord droit à des lianes fouets, puis au claquement sec d’une mâchoire de plante carnivore aux dents végétales, puis à l’assaut d’une troupe de créatures à demi feuillues qui ressemblaient à des papillons surdimensionnés pourvus de longs dards qui ne lui disaient absolument rien. Il parvint tout de même à découvrir l’ouvrage en question en glissant malencontreusement dans un buisson de ce qui ressemblait à des orties. La brûlure en tout cas y ressemblait, alors qu’il arrachait frénétiquement la végétation qui se tortillait et grimpait sur ses bras et ses jambes. Une fois qu’il eut mis l’ouvrage à nu, il lui appliqua un sortilège et le referma sèchement, faisant disparaître la panthère dans un feulement qui lui fit se hérisser les cheveux sur la nuque.

Oublieux de la boue et des feuilles, de la terre et des brûlures, il s’approcha rapidement du lieu où avait atterrit Eliowir. « Vous êtes blessés… attendez, donnez-moi un instant je vais vous soigner » Il entreprit de vérifier les lacérations parcourant le dos de l’elfe, les mains tremblant légèrement alors qu’il se mordait les lèvres, coupable. En chantant doucement, il referma chaque plaie après les avoir désinfectés, pour être certain qu’il n’aurait aucune complication. Alentours, le combat semblait avoir les calmé velléités immédiate de la nature, mais cela ne durerait certainement pas longtemps. « Je m’excuse… je suis désolé, c’est ma faute j’aurais dû être plus attentif… »
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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeLun 2 Juin 2014 - 20:54

« Tenez bon ! »

Facile à dire, aurait-il eu envie de rétorquer. Mais sa prise difficile avec la panthère le lui empêcha. Il peinait déjà à ne pas perdre l'équilibre et à ne pas laisser la bête reprendre le dessus, le souffle court sous l'effort (c'est qu'il n'était plus une jeune pousse non plus !) et la sueur âcre se mêlant au sang suintant des griffades profondes qu'il avait reçues, alors autant dire que parler se révélait très délicat. Limite impossible en cet instant, où il manqua encore une fois de se faire croquer par la furie de l'animal. Quant à jeter un sort... Encore faudrait-il qu'il ait assez de souffle pour le chanter, ou qu'il ait les mains libres pour le lancer. Certes, il était peut-être assez puissant pour en lancer certains sans geste clé ou sans chanter, mais... pas en l'état des choses où il sentait la fatigue l'alourdir de sa chape de plomb.

Tout à sa tâche de ne pas se faire manger, il ne put prêter attention au baptistrel pourtant non loin de lui. Il voyait bien vaguement celui-ci aux prises avec diverses... créations... mais se sentait pour l'instant impuissant et incapable de lui venir en aide. Pas comme si l'elfe chanteur en avait réellement besoin d'ailleurs, constata-t-il quand il l'aperçut, du coin de l'oeil, fermer un livre. Faisant ainsi disparaitre abruptement la belle et majestueuse mais si dangereuse panthère. Ne s'y étant aucunement préparé, il tomba lourdement sur le sol, un feulement déchirant accompagnant sa chute. Ce feulement ne venait toutefois pas du lion mais de son ennemie disparue.

Il n'eut pas le temps de se relever qu'un petit baptistrel était déjà à ses côtés.

« Vous êtes blessés… attendez, donnez-moi un instant je vais vous soigner »

Et entreprenait déjà de le soigner. Il était à deux doigts de le fustiger d'une telle futilité, qui risquait de les mettre en danger en pareil environnement, mais son regard capta la moue dubitative et coupable de l'elfe chanteur. Du moins en eut-il l'impression, même s'il peinait encore à véritablement comprendre l'elfe auprès de lui. Il hésita un instant à le déculpabiliser (de quoi donc se sentait coupable le Gardien des baptistrels ?) et à l'intimer à attendre qu'ils en aient fini pour exécuter des soins. Après tout sur un champ de guerre, souvent on ne soignait qu'une fois les combats finis... du moins était-ce l'expérience qu'il en avait, durement, faite lui-même. Mais n'étant sûr de rien quant aux sentiments soudain éprouvés par Shadowsong... et devant s'avouer que ses plaies le gênaient à chaque mouvement de muscles, semblant constamment se rouvrir, il garda le silence, et préféra darder les environs d'un oeil acéré, prêt à intervenir au moindre danger.

Sans doute d'ailleurs sa position tendue à l'extrême ne devait aucunement aider aux soins que l'elfe lui prodiguait. Mais qu'importait. Ce que Shadowsong parviendrait à soigner serait toujours ca de gagner... pour mieux repartir à l'attaque ensuite.

« Je m’excuse… je suis désolé, c’est ma faute j’aurais dû être plus attentif… »

Donc il avait bien interprété l'expression du chanteur : il se sentait coupable. Coupable, par le Dracos ! Et le pire, il se sentait coupable parce que lui, vieil elfe banni et honni, avait été blessé dans tout ce fatras ? "Qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre", pensa-t-il, prenant sur lui pour ne pas laisser celle-ci s'exprimer à haute voix. Assurément, cela vexerait encore le Gardien. Au lieu de cela, il se redressa, un peu trop péniblement à son goût, tous ses vieux muscles endoloris même si la douleur était bien moins exacerbée maintenant qu'il pouvait faire rouler ses épaules et les muscles du dos sans craindre qu'une balafre aiguisée ne le vrille de nouveau. Il en aurait presque ronronné de soulagement, s'il s'était su en sécurité. Et s'il avait su ronronner, accessoirement aussi.

Puis, après s'être assuré d'un rapide regard circulaire qu'aucune attaque ne semblait vouloir les prendre en traitre de nouveau (l'univers fantasmagorique de cette salle avait-il lui aussi besoin d'une pause ? Sans doute pour mieux les observer et les surprendre au moment où ils s'y attendraient le moins), il se tourna vers le baptistrel, arborant un haussement de sourcil des plus circonspects, mêlé d'un brin de son cynisme habituel, et osa enfin lui répondre, tentant de calmer les ardeurs acides de sa voix :

- Votre faute ? En quoi donc le fait que j'ai été blessé soit de votre faute ? Seriez-vous, vous aussi, coupable d'un excès de culpabilité outrancier et déplacé, comme vous me l'avez déjà si souvent reproché ? Aurions-nous, finalement, un point en commun ?

Hum... Peut-être devrait-il un peu plus mâcher ses mots, non ? Le baptistrel semblait véritablement se sentir coupable, et il doutait que son humour noir, des plus douteux, déculpabilise Shadowsong. Il ne put toutefois réprimer un lourd soupir, avant de reprendre, d'une voix mieux maitrisée et bien plus neutre, de cette voix qu'il avait su si souvent utilisée en tant que conseiller pour cacher tout agacement ou tout sentiment déplacé :

- Vous n'avez en rien à vous sentir coupable de ce qui m'arrive. Je l'ai choisi, je vous le rappelle. Quant à vous sentir coupable pour cette...

Il désigna d'un ample signe de main la salle les entourant, cette salle qui les enveloppait de sa moiteur étouffante et de son exubérante agressivité.

- cacophonie... Comme vous me l'avez expliqué, elle n'est en rien de votre fait, non plus. En quoi donc vous sentir coupable ? Enlevez-mois donc cette idée déplacée de votre esprit et...

Mais il ne put jamais finir sa phrase que de nouveau ils étaient attaqués. Sournoisement attaqués... Une des lourdes bibliothèques qui bordaient l'allée semblait lentement, mais sûrement, tomber dans leur direction.

- Et courez !

Eliowir ne fit ni une ni deux : il attrapa le baptistrel par le poignet, et l'entraina à sa suite dans une course folle pour atteindre l'extrémité de l'allée avant que la bibliothèque ne s'écroule complètement. Ils n'étaient qu'à quelques mètres à peine de celle-ci, quand la bibliothèque toucha de son faîte sa consoeur en face... et qu'un craquement de bois dur se fit des plus menaçants juste au dessus de leur tête. Dans un dernier mouvement de survie, il poussa Shadowsong devant lui et le rejoignit en sautant avec l'énergie du désespoir, esquivant tout juste l'écroulement de bois derrière eux. Encore un peu et ils auraient été ensevelis sous ce fatras de bois. Toutefois ils n'étaient nullement en sécurité, quand il manqua de se faire croquer par une mandibule sauvage. Il envoya tous les sorts les plus furieux qu'il connaissait, la colère commençant sérieusement à s'emparer de lui.

- Si vous avez une idée, Sire Shadowsong, c'est maintenant ! Je crois vous avoir...

Un sort qu'il lança le coupa dans sa phrase, avant qu'il ne reprenne, après avoir lancé quelques sorts défensifs, barricades, doubles clones d'eux et armure végétale autour d'eux :

- entendu parler d'un livre-maître. Une idée pour le trouver ? Ou je vais finir par consumer tous les livres que je vois ! rugit-il tel le lion en rage qu'il était. Ce serait dommage... de voir de si beaux ouvrages... détruits ainsi en leur apogée... ironisa-t-il entre deux sorts et deux souffles, commençant sérieusement à s'épuiser.

Et soudain, il eut une idée. Une idée, qui, il le savait, allait encore plus l'épuiser, et qui allait focaliser toute son attention, mais une idée, qui en valait la peine, selon lui.

- Je pense savoir.... Couvrez-moi, ordonna-t-il simplement d'un ton impérieux.

De ce ton si Serillëiel. De ce ton si commandant de conseiller. De ce ton si lion, si guerrier presque...

Et sans attendre, espérant que l'elfe chanteur l'écouterait, il s'abaissa au sol et le toucha, des deux mains, faisant appel aux sens telluriques pour lui indiquer le maitre-livre. En espérant que celui-ci ait gardé effectivement un lien, même indirect, avec la terre les entourant, terre créée artificiellement par ces livres-mêmes d'ailleurs. Il n'était pas bien sûr que le sort marcherait cependant, du fait de ce côté artificiel justement.

Et en effet, de prime abord, il crut échouer, forçant toutefois sur le sort de toutes ses forces, puissant dans la trame autant qu'il le pouvait, pour visualiser ce maudit livre. Il peinait à maintenir le sort, une goutte de sueur perlant de son front et courant le long de sa machoire, tous ses muscles tendus. Quand... enfin... tous les livres ennemis, ces livres chéris pourtant, ouverts dans leur ultime agressivité, se dessinèrent parfaitement à ses nouveaux sens de la terre.

Il avait toujours aimé les sorts liés à la terre, cette terre nourricière, cette terre si rassurante, si protectrice. Etrangement, c'était là des sorts qu'il avait toujours maitrisés à la perfection presque dès ses premiers essais... et encore une fois, la terre ne le trahissait pas, lui indiquant, même si difficilement, la voie à suivre. Là, juste là...trônant sur cette majestueuse roche incandescente, d'où un mini volcan semblait en irruption tout autour de lui, sans pour autant enflammer les pages précieuses... Ce livre entouré de plusieurs autres, tels de fidèles chevaliers prêts à défendre leur maitre. Livres arboricoles, livres animaliers, livres de géologie, livres d'enthomologie... Livres redoutables qui créaient des défenses redoutables... Mais des livres qu'ils allaient vaincre incessamment sous peu, se jura le vieil elfe intérieurement.

Et, vainqueur, tel le futur conquérant qu'il se promettait d'être, Eliowir se releva lentement, d'un air presque solennel et plus que majestueux, retrouvant soudain sa splendeur d'antan. Il se releva, le regard rivé sur le livre-maitre, et le désigna d'un geste impérial de la main. Sans un mot. Un simple geste, un simple silence... Il subodorait que l'elfe chanteur avait compris. Après tout, le Gardien n'était ni idiot ni manchot en magie...
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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeMar 3 Juin 2014 - 17:40


En le voyant se retourner, il crut tout d’abord que l’autre elfe avait un problème qu’il n’avait pas ressenti et qui dépassait en gravité ce qu’il était en train de soigner… C’était fort possible, il était tellement perdu dans cet endroit qu’il n’osait plus se fier entièrement à ses sens supplémentaires pour le guider, ce qui n’était pas pratique du tout. Mais non, il se contentait simplement de se moquer de lui. Le ton qu’il employait malgré ses efforts le hérissait profondément et il laissa tout simplement tomber les soins en pinçant les lèvres, n’appréciant pas du tout la façon dont il prenait la chose. Cet individu ne se rendait absolument pas compte de la situation. Son rôle était de faire passer les autres avant lui et de s’inquiéter pour eux avant de penser à lui, hors en l’amenant ici c’était l’inverse qu’il avait fait et à présent il était blessé par sa faute, parce qu’il était incapable d’au moins le seconder convenablement. Cependant, ne pouvant pas se permettre de lui renvoyer quoi que ce soit de virulent dans les dents, il se contenta de darder un regard réprobateur sur lui… que l’autre ignora royalement en lui ordonnant de courir. Comment ça de courir ? Allons bon ! Qu’est-ce que… ?! La prise sur son poignet délicat lui arracha une exclamation, d’autant plus qu’il lui faisait mal, et soudain il se retrouva propulsé en avant à la suite de son aîné sans avoir compris ce qui se passait exactement. Il avait du mal à suivre cette grande gigue qui courrait autant qu’elle le pouvait et manquait de trébucher tous les deux pas, à moitié soulevé par le poignet qu’il tenait toujours alors que ses petites jambes tricotaient autant que possible en évitant de s’emmêler les pinceaux et de finir le nez dans l’humus. Projeté en avant par Eliowir, il finit par se prendre le pied dans une racine et s’écroula au sol lourdement et sans la moindre grâce, le souffle un instant coupé alors qu’une vive douleur irradiait de son coude là où celui-ci avait frappé contre une pierre, pile dans le creux du nerfs, manquant le faire couiner de douleur. Il se releva comme il put en s’empêtrant dans les pans de sa cape dont le capuchon était complètement retombé, les cheveux devant le visage et à quatre patte en essayant de se redresser correctement. Finalement, il parvint à se mettre à genoux et chassa d’un bras la crinière venue lui cacher la vision catastrophique de leur situation. Ne prenant pas vraiment le temps de nettoyer ses mains pleines de terres, il se remit sur ses pieds pour contribuer à repousser l’assaut en règle qu’ils subissaient.

Une idée ? Oui il en avait une, si on voulait bien le laisser réfléchir cinq petites secondes et que son coude voulait bien arrêter de l’élancer comme si on y avait introduit une aiguille ! Mais on ne lui en laissait pas vraiment le temps, déjà l’autre se décidait à agir tout seul. Le couvrir ? Et comment diantre devait-il faire ça ? Avec un ‘tss’ marquant son dilemme, il se décida tout simplement à chanter le vent afin de créer une zone de non-agression qui, il l’espérait, pourrait empêcher l’environnement de s’en prendre à eux. Néanmoins, il n’eut pas l’effet escompté… Bon, au moins avait-il essayé, mais tant pis, à la place il forma un bouclier autour d’eux qui cette fois s’avéra plus efficace. Les perturbations n’agissaient que sur des sorts très complexes, épargnant les autres. Ça lui servirait, un bouclier de vent était très dur à passer et il les protègerait bien le temps que le vieil elfe fasse ce qu’il voulait faire. Il ne s’arrêta cependant pas alors que Eliowir lui montrait un ouvrage en particulier. Oui, c’était bien là le livre maître, celui qui commandait aux autres… Maintenant il fallait essayer de le boucler convenablement pour estomper la magie. S’ils approchaient, ils risquaient fort de s’attirer les foudres des autres ouvrages… mais d’un autre côté, à part tout faire flamber, il fallait effectivement qu’ils approchent. Finalement, il prit le parti d’avancer en renforçant la puissance du sortilège afin de les protéger, laissant à Eliowir le loisir de s’attaquer au livre maître en toute impunité… Il consumait beaucoup d’énergie en faisant cela et davantage encore à chaque coups mais tint bon le temps que le vieil elfe s’occupe de clore une fois pour toute le bec à cet ouvrage de malheur. Une fois que ce fut fait, et que la bibliothèque retrouva son aspect originel, mis à part les rayonnages effondrés, il arrêta de chanter et se laissa tomber au sol avec un soupire.
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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeMer 4 Juin 2014 - 0:37

S'ils n'avaient pas été en aussi mauvaise posture et si la situation n'était pas si urgente, sans doute le lion aurait bien ri de la soudaine perte de prestance du noble Gardien. Non par méchanceté pure, mais de cette moquerie enfantine devant une situation cocasse de quelqu'un pourtant d'important en temps ordinaire. Il fallait avouer à sa décharge que voir le petit elfe chanteur dans cette posture, à genou dans la boue, les cheveux dans la figure et bataillant avec pour les chasser de sa vue, tout en écorchures diverses et variées, était assez drôle. Sans aucun doute n'avait-il pas plus fière allure... si ce n'est que lui avait maitrisé leur course folle et sa chute, et se retrouvait donc en moins facheuse position...

Malheureusement le moment n'était pas à l'amusement. Enfin pas de celui-là en tout cas. Et déjà le lion entrait en action, commandant à celui qui aurait pourtant dû le commander en temps normal dans un tel endroit et en telle situation. Mais on ne changeait pas un Serillëiel, n'est-il pas ? Encore moins un lion. Il était bien trop habitué, même après plus d'un siècle d'exil, à ce qu'on l'écoute et lui obéisse pour que cela change. En tout cas, en temps de guerre, même s'il n'avait pas été le plus expérimenté, il avait été l'un des mages les plus doués et avait toujours été écouté, dans les rares moments où il avait pris les choses et la situation en main. Et ses camarades de guerre ne semblaient pas s'en être plaint alors... Le fait qu'il soit encore vivant malgré tout cela n'était-il pas une certaine preuve de ses compétences ? De magicien, de stratège, ou de guerrier, là était la question, mais il avait quelques compétences dans au moins un des trois domaines. Et à ce titre, il n'eut aucun remord à prendre le controle en cet instant.

Enfin en partie. Il allait proposer au baptistrel du feu de s'occuper du livre, qui, après tout, était entouré d'un petit volcan des plus menaçants... mais ledit baptistrel semblait en avoir décidé autrement et semblait bien décidé à maintenir leurs défenses autant que faire se pourrait. A lui donc l'honneur de refermer ce livre-maître ? Il pensait laisser cette charge au Gardien, qui, après tout, aurait mérité de s'en honorer... tel son aïeul avant lui. Mais visiblement peu importaient les honneurs pour Shadowsong. Encore une chose à retenir sur cet étrange elfe...

Quand le baptistrel avança donc, tout en maintenant son puissant sort de protection, le lion suivit docilement, de son pas nonchalant, de ce pas prédateur s'avançant félinement vers sa proie, de ce pas souple et assuré qui, observant sa cible, l'étudiait, calculait l'angle d'attaque, pour ensuite mordre férocement sans devoir subir la cuisante honte de l'échec. S'ils parvinrent à passer sans que les coups divers et variés des autres livres ne les atteignent, Eliowir dut rapidement contrer les attaques que le livre-maître leur lança à son tour. Ce fut d'abord éclat aveuglant du soleil, forçant Eliowir à dresser une Purée de pois, un brouillard qui permit d'atténuer la forte luminosité. Une luminosité qui décrut d'un coup d'ailleurs, tandis que le livre opta pour les envelopper d'ombres dansantes, aux murmures envoutants. Chassant le brouillard, Eliowir enchaina avec un sort de Lux, invoquant une boule lumineuse devant eux pour les guider, ce qui sembla repousser les ombres.

Ce fut ensuite vent, tout en tornades et tempêtes rugissantes, qui les menaça et qui confirma Eliowir dans sa certitude qu'ils auraient effectivement dû intervertir les rôles. Les éléments, n'était-ce pas le domaine des baptistrels ? Mais il n'était plus temps de s'en préoccuper. Pour contrer cette bourrasque folle, il eut recourt à deux golems de terre qu'il envoya devant eux pour les protéger de ces mugissements de colère de l'élément air... mais si le vent se calma, ses golems furent brutalement pulvérisés par un immense arbre soudain dressé devant eux... et qui frappa de ses branches de tout côté. Eliowir parvint juste à temps à invoquer un clone pour protéger Merithyn mais se prit un coup en pleine machoire, lui entaillant sévèrement la peau depuis l'oeil jusqu'au menton et manqua de le faire tomber à terre. Eliowir parvint toutefois à agripper la branche... et lança un sort de Métamorphose, ce qui le transforma en copie conforme de l'arbre qui venait de les agresser. Il s'apprêtait à rugir lui aussi de ses branches tout en protégeant Shadowsong, quand... son comparse arbre disparut dans un immense brasier. Se faisant bruler lui-même une branche, un bras, il mit fin immédiatement à la métamorphose, dans un cri de douleur tout en éteignant rapidement le feu qui lui embrasait la manche. Et qui venait de lui enflammer la peau aussi de façon assez profonde.

Faisant fi de la douleur cuisante, il se reconcentra sur ce qui les attaquait... à savoir une nuée d'insectes volants et rampants. Ce qui ne fit qu'enrager le lion. Ils avançaient certes, mais ils avançaient trop lentement. Le vieil elfe commençait lui-même à s'épuiser et il ne savait combien de temps parviendrait à tenir l'elfe chanteur... Dans un cri de rage, qui aurait pu être la parfaite imitation du grognement animal de son totem, Eliowir laissa toute sa puissance magique se déchainer. Ce fut flèche de givre sur le volcan pour arrêter tout embrasement de feu, puis pluie d'étoiles filantes rapidement suivi du déluge lumineux, qu'il fit tomber sur les nuées d'insectes leur barrant le chemin... qui d'ailleurs fuirent rapidement devant cette furie.

Il n'attendit toutefois pas les prochaines attaques et continua sur sa lancée, envoyant sort d'attaque sur sort d'attaque, finissant par une colère de gnom autour du volcan pour faire s'effondrer toute menace autour, puis par des vents violents qui repoussèrent les créatures invoquées par le livre, quand bien même Eliowir ne voyait plus ses créatures, tout à sa colère et sa rage. Et finalement il opta de profiter de ses vents violents, en enchainant sur un piqué du faucon qui lui permit de se propulser, même si sans défense, sur le livre avec qui il engagea presque un corps à corps... tandis que le livre cherchait à le mordre. Il s'empressa, tout en tentant d'échapper aux féroces machoires, d'invoquer une prison végétale pour l'aider à controler ce livre. Les machoires durent alors se détourner aussi sur les lianes plutôt que lui, ce qui lui permit de raffermir sa prise sur le livre, de le refermer et de lui lancer le plus rapidement possible un sort de verrou d'énergie.

Et soudain... soudain... tout disparut. La magie opéra, et le livre-maître enfin refermé, la bibliothèque reprit une apparence sereine. L'apparence d'une bibliothèque qui semblait soudain des plus tranquilles, l'apparence que toute bibliothèque digne de ce nom, en somme, était censée avoir en fait. Calme, sereine... Certes les débris des meubles contenant les livres attestaient que tout cela n'avait pas été rêvé... mais le calme, la sérénité... Seuls leurs souffles erratiques osèrent percer le lourd silence qui venait de tomber autour d'eux, en même temps qu'eux-mêmes s'étaient laissés tomber à terre, exténués, las, épuisés.

Le vieux lion sentait son coeur battre la chamade et réclamer une pause, il était en sueur, les muscles éprouvés, et il avait mal, son entaille et sa brulure le relançant soudain éhontément. Sans compter qu'il voyait danser devant ses yeux des palpitations blanchâtres à jaunâtre... et Shadowsong semblait danser, flotter, devant ses yeux alors même que l'elfe chanteur était assis devant lui. Tout lui semblait embrumé, et il goutait le propre gout de son sang s'il passait la langue sur ses lèvres... Mais il était content. Oui, content, fier et... presque empressé de remettre cela.

Et à cette pensée, un fin sourire se dessina sur ses traits balafrés, tandis qu'il osa enfin rompre le silence, de sa voix grave, rauque d'avoir un peu trop crié, et empreinte d'une grande lassitude :

- Vous en avez beaucoup des comme cela ?

Et se laissant écroulé sur le dos, geignant un peu quand son crane atteignit le sol, il se mit à rire soudain à gorge déployée, les bras en croix, tout en tournant la tête vers Shadowsong. Il eut beau tenter de contrôler son fou rire, il n'y parvint guère. Il devait paraitre fou alors, mais en cet instant, il n'en avait que faire.



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MessageSujet: Re: Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Ménage, avez-vous dit ? [PV Merithyn] TERMINE Icon_minitimeSam 7 Juin 2014 - 12:09


Il n’avait que rarement était aussi éreinté dans sa courte vie. Oh il avait déjà dû fournir des efforts longs et parfois un peu douloureux, s’était retrouvé dans bien des situations tendues et compliquées, mais il était bien rare qu’il se sente véritablement épuisé surtout à cette heure-ci de la journée… d’ailleurs, quelle heure était-il exactement ? Tournant douloureusement sa nuque pour observer la fenêtre la plus proche, d’où provenait un flot de lumière claire, il estima qu’ils étaient proches de l’heure de midi. Parfait ! Il allait pouvoir grignoter sans scrupule… Enfin s’il parvenait à se relever, ce qui n’était pas joué. Son corps était fourbu, surtout en raison de l’utilisation magique qu’il avait faite et qui, mine de rien, lui coûtait quand même beaucoup. Les chants liés au feu n’étaient pas difficiles à supporter mais c’était-là son élément. En revanche tout ce qui avait trait au vent, l’élément opposé au sien, lui pompait le double d’énergie normalement demandé. Cependant, il devait tout de même être en meilleur état que Eliowir… ce qui n’était pas peu dire quand on voyait effectivement sa mine actuelle. Le pauvre s’était fait cruellement amoché une fois de plus. Mais fort heureusement c’était maintenant terminé et ils allaient tous les deux pouvoirs se reposer un peu… Oui, un petit somme ne lui ferait pas de mal après avoir mangé. Et se changer aussi, vu l’état de ses habits et de sa personne en générale. Mais avant tout cela il lui fallait encore faire preuve d’un peu de courage et puiser dans ses réserves pour venir en aide à Eliowir. Il força ses muscles et approcha en se relevant avec difficulté puis se laissa tomber à genoux près de lui, quand bien même une légère douleur irradia de ses jointures ainsi maltraitées. Avec une brève inspiration, il capta l’énergie provenant de la lumière du soleil et l’absorba comme une plante assoiffée les gouttes d’une pluie bienfaisante en pleine canicule, remplissant autant que possible ses réserves afin de se mettre à le soigner avec un peu plus de lenteur et d’application qu’il n’avait pu en montrer précédemment, quand il était pressé par l’urgence. Une fois qu’il eut allégé l’état de l’elfe il soupira et finit par lui répondre, avec un léger sourire. « Non, c’est fort heureusement le seul exemplaire… cela deviendrait compliqué si nous en avions plus d’un »

Il s’essuya le front, chassa des mèches rebelles puis se releva une nouvelle fois, tout aussi péniblement et regarda alentours, un peu déphasé de voir tant de calme après la crise qu’ils avaient provoqué. La bibliothèque était redevenue parfaitement normale, respirant la tranquillité… Il clopina jusqu’au livre-maître à nouveau fermé et le prit, surpris une brève seconde par son poids énorme. Caressant la couverture de cuir, il le mit sous un bras, s’assura qu’Eliowir se relevait. « Il va falloir que je fasse nettoyer ça… Enfin, une fois que nous aurons mangé quelque chose et que nous aurons pris un bon repos. Me feriez-vous le plaisir de déjeuner en ma compagnie ? Et si vous êtes si pressé de continuer à faire le ménage, j’aurais un autre service à vous demander à l’occasion…. »



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