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Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE]

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MessageSujet: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeSam 25 Jan 2014 - 19:19

An 1752 de l'âge d'Argent, plaines boisées au Nord-Est de l'empire


Les bataillons de vampire avançaient. Petits, extrêmement mobiles et rapides, ils frappaient de façon totalement imprévisible, pour se retirer à l'abri des regards le jour venant. Les armées impériales, harcelées en permanence, reculaient. Rien n'était gagné, mais déjà un parfum de victoire flottait aux narines du commandement des armées de la nuit. Et Lorenz était globalement satisfait du résultat.
Une nuit parmi tant d'autres en ce printemps 1752, quelque part sous le couvert d'un bois, un camp. Invisible, entouré de taillis inextricables et on ne peu plus discret. Là, une petite compagnie qui n'avait rien de sympathique. Dix éclaireurs légers avaient été placés sous la direction d'un vampire du nom d'Uhris Monn. Un petit gabarit nerveux, sachant aussi bien manier la lame que l'arc, mais qui préférait avant tout user de ses crocs. En tout, une quinzaine de vampires prêt à mener l'assaut sur la prochaine bourgade, à quelques kilomètres de là. Rien de bien compliqué, les armées impériales ayant été contournée deux jours plus tôt. Il espérait d'ailleurs que les petits contingents envoyés de par la campagne n'auraient pas le temps d'intervenir cette nuit.
Pourtant, le lieutenant vampirique semblait contrarié. Sortant de la petite tente, la tête rentrée dans les épaules, le regard mal assuré, il ruminait sa rage en attendant bon gré mal gré l'arrivée de l'objet de son mécontentement.
Qui ne se fit pas longtemps attendre.
Un galop silencieux comme la brise sur l'herbe. Un souffle noir entre deux arbres, et une silhouette passant en trombe, sautant au-dessus des buissons sans un bruit.
Tiahanloth atterrit entre deux tentes. D'un bond, elle porta sa cavalière au devant du petit chef de l'assemblée nocturne.
Sans répondre à la petite révérence silencieuse du vampire, Althaïa mit pied à terre. Le groupe d'assassins mort-vivant se resserra autour d'eux, curieux.
«Ma Dame, grinça le lieutenant avec un faux sourire, j'attendais votre venue avec impatiente. Nous sommes prêts à lancer l'attaque. Le conseil et l'état major sont-ils satisfaits de notre travail jusque là ? »
Seule sa question avait une once de sincérité. Était-il inquiet pour sa tête ? À voir comment le prince n'hésitait pas à faire valser les incompétents, c'était probable. Mais à vrai dire, elle ne s'était nullement enquis des résultats de cet escadron avant de quitter le camp principal. En tant que maître mage, elle venait apporter son soutient aux guerriers, et en tant que conseillère, remettre de l'ordre si cela s'avérait nécessaire. Il n'était pas de son ressort de gérer les postes de l'armée. Même si elle n'aurait pas de scrupule à faire le ménage si l'autre s'avisait d'outrepasser ses droits.
« Nous verrons, biaisa-t-elle pour tourner court, où sont les cartes ?
-Par ici. »
Avec une moue mal dissimulée, il la mena dans sa tente et sortit deux parchemins froissés sur lesquels s'étalait la carte du continent, agrémentées de gribouillis plus ou moins lisibles, sensé représenter leur avancée.
« Voilà la situation telle qu'on me l'a rapportée pas plus tard que cet après-midi, marmonna-t-il, jouant avec le manche de sa dague. Après, les espions du Sire Ithil ne sont pas encore revenus, ils auront certainement de nouvelles choses à nous apprendre... »
Althaïa prenait note. Hors de question d'attendre d'avantage, car chaque minute était une source supplémentaire de hasard sur les résultats déjà connus. Moins ils prendraient de risques, plus efficace serait le raid.
« Combien d'archers ? Combien d'épéistes ?
-Respectivement six et neuf.
-La cible ?
-Très exactement à deux kilomètres et trois cents trois mètres pour la première ferme, dit-il en dévoilant ses crocs, seule construction notable : une tourelle en pierre prenable par les toits.
-Fort bien. »
Althaïa laissa errer son regard dans la petite pièce avant de le reposer sur Monn.
« Prenez les fantassins et quatre archers avec vous. Je prends les deux autres. Disposez-vous en lisière du bois. Au signal, ne traînez pas à découvert, sous aucun prétexte. Si les sang-chaud ont vent de notre arrivée, nous ne trouverons que des chaumières vides. »
Le lieutenant acquiesça d'un air grave.
Loin d'être habituée à mener les troupes, Althaïa aurait bien été tenté de lui laisser cette tâche. Mais les ordres étaient les ordres, et ce n'était qu'une expérience de plus dans cette guerre. Cependant, la Dame de Fer avait pour idée de laisser devant les soldats, se contentant d'une autoprotection qui lui semblait suffisante, pour n'intervenir qu'en cas de nécessité. Les vampires n'étaient tout de même pas des assistés... Quand bien même il n'y avait que peu de bon mage dans leurs rangs. Ce soir là, elle ne compta que trois vampires dont l'aura lui paru convenable.
Il faudrait un jour remettre la magie à sa vrai place en ce peuple bien trop sûr de lui.

Quelques minutes plus tard, une ligne de vampires camouflés se massait à la lisière des arbres. Une capuche noire rabattue sur son visage, son armure sombre invisible dans l'ombre, le petit lieutenant menait ses hommes comme convenu. Derrière un arbre, un cavalier attendait, immobile.

Scrutant les routes avec attention, Althaïa attendit plusieurs longues minutes avant de donner le signal. Les ombres filèrent comme le vent à travers la campagne.
La jument de la nuit tourna vers l'Est, accompagnée des deux archers. Après un court détour sur un talus, les trois sombres prirent le hameau à revers, sans pour autant sortir de l'ombre.
Au loin, Althaïa vit les silhouettes des dentus se répartir entre les masures. La conseillère resta en arrière, sous un grand saule, la jument noire immobile, attentive à ce qui pourrait arriver.


Dernière édition par Althaïa Actaaë le Dim 9 Mar 2014 - 20:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeSam 25 Jan 2014 - 20:44

La nuit était totale et complète, il n'y avait que la lune pour éclairer la route qu'empruntait la route du tout jeune lieutenant. Il n'avait pas mis en place les flambeaux ou les torches pour ne pas révéler la position du groupe d'une vingtaine de soldat tout au plus. Dans ces contrées que les officiels se targuaient de contrôler, les Vampires allaient et venaient comme si s'eu été leur propre royaume. Matis était parfois stupéfait de la différence entre la façon dont les officiels voyaient les cartes et celle des soldats. En même temps cette guerre n'était pas une bataille entre deux armées clairement opposées, les vampires usaient et abusaient de leurs capacités pour se faufiler et attaquer là où on ne les attendait pas. Et quand les hameaux ou les petits villages tombaient entre leurs mains. Il ne restait généralement plus rien debout, les gens étaient littéralement vidé de leur vie. Il secoua la tête pour chasser ses mauvais souvenirs de son esprit. Il avait, à de trop nombreuses reprises, assistés à ce genre de spectacle désolant.

Il était à la tête de son petit groupe, son capitaine les avaient envoyé en éclaireur du reste du régiment qui prendre la route le lendemain. Sa mission était de prévenir les embuscades et autres chausses trappes mis en place par les créature de la nuit sur la route du front. Si l'on pouvait appeler cela un front tout du moins. Il avait analysé les cartes pendant des heures, cherchant à trouver le meilleur des chemins pour arriver rapidement à destination. Et quoi qu'il fasse il devait passer dans plusieurs petits hameaux, là il pourrait se renseigner sur des mouvements étranges ayant lieux en pleine nuit. Mais il doutait que de "simple" paysans" puissent reconnaître des vampires, surtout en pleine nuit. Déjà que lui et ses frères et soeurs d'armes avaient du mal... Alors de simple citoyens.

Et c'est dans cette nuit sombre et inhospitalière qu'il aperçut au loin les toits des maisons d'un premier hameau, et comme il s'y était attendu il n'y avait pas de vie apparente. Vu l'heure c'était en même temps tout à fait normal. De plus il n'y avait pas de soldat, cet ensemble de masure était assez loin des batailles et l'armée ne s'y était pas encore repliée. Peut être même que ces gens vivaient en paix qui sait... Matis et ses hommes, quant à eux, n'avaient pas connu cette paix depuis des mois. Depuis que les vampires, menés par un nouveau conseil nettement plus belliqueux c'était lancé dans la conquête de l'Empire. Enfin, il le voyait comme cela, mais il savait parfaitement que ce n'était aussi simple. Ça n'était jamais aussi simple de toute façon. Peut être qu'eux même ne savaient pas trop ce qu'il y faisaient sur ces terres. Non cela n'était pas possible, dans tous les cas ils cherchaient de quoi se nourrir. Et quoi de mieux qu'un humain bien frais pour cela ?

Il stoppa rapidement le groupe et tous se regroupèrent autour de lui. La vingtaine de soldat impériaux se trouvaient à quelques centaines de mètres des habitations et Matis voulait faire le point avant de le traverser. Son lourd manteau remonté sur les épaules et au col, il ne laissait d'ouverture que pour voir une armure maltraitée par les mois de guerre. Contrairement à d'autres soldats qui affichaient le nombre de vampire tué avec des restes de leurs crocs en tant que trophée, il n'avait que deux porte chance offert par ses soeurs et la princesse Esmelda. Mais ses soldats non plus ne possédaient pas de trophée, il leur avait interdit car les Vampires n'étaient pas de simple créature que l'on chassait. Sans parler que cela en énerverait sans doute plus d'un de voir à quoi servait leurs canine. Il fallait avoir un minimum de respect pour l'ennemi, sinon on le sous estimait et ça se retournait contre soit.

Attention les gars, on arrive au village. Je veux vous voir sur vos gardes, on est peut être loin du front mais on ne sait pas ce qu'il peut y avoir. Nos ordres sont simples, on analyse la topographie des lieux, et vois s'il y a des vampires, et si ce n'est pas le cas on poursuit notre route.

Des questions ? Bien alors en avant. Timotei avec moi, on ouvre la marche. Sergent, vous la fermez avec deux autres. En avant !


Et le petit groupe de soldat se mit en route vers le centre du village. Le lieutenant, qui observait les alentours du village ne s'étonna pas du calme apparent qui y régnait. Ils avaient trouvés les mêmes choses dans les autres qu'ils avaient traversés. Aussi il n'y avait pas de quoi s'inquiéter... Mais il n'était pas rassuré pour autant. Qui sait ce qu'il allait bien pouvoir trouver dans ce village ? Dans le doute, et comme pour dissiper ses mauvais sentiments il sera fort sa main portant son bouclier tout en posant la seconde sur sa le manche de sa lame. Le soldat à ses côtés, un grand chauve avec une longue cicatrice traversant son visage dans la largeur, était lui aussi sur ses gardes. Il semblait avoir un mauvais pré-sentiment....

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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 14:06

**
Monn avait placé deux archers sur le premier toit, dont sa plus adroite recrue, une jeune vampire qui tirait plus vite que son ombre. Avec de telles arrières, il s'était risqué dans la grange offerte avec son second. Rien, pas âme qui vive. Pourtant, l'odeur des humains imprégnait le lieu, surpassant même celle des animaux par endroit au nez du lieutenant. Il renifla d'un air courroucé.
« Ils ont du se barricader par précaution, chuchota-t-il à ceux qui l'avaient suivi. Passez par les toits, vérifier les fenêtres, on n'enfoncera les portes que s'il n'y a pas d'autres choix. Discrétion, discrétion ! »
Les autres acquiescèrent en cœur. C'était réjouissant de voir qu'aussi difficile était-il de dresser les nouveaux venus, la présence de proies leur faisait soudain faire corps. À croire que l'on pouvait enfin parler d'armée vampirique sans trop se tromper. Cette idée fit sourire le vampire.
Comme une nuée de sauterelles silencieuses, les vampires bondirent sur les fermes et les cabanes regroupées là, glissant dans un silence de plomb le long des murs et des allées.
Le lieutenant se posta en haut d'une cheminée, suffisamment haut pour apercevoir l'ombre dissimulée non loin du village, sous le feuillage étendu d'un grand arbre. Il sourit. Elle lui fichait la paix, donc il pouvait lui même faire ce qui lui plaisait des petits sang-chaud qui se trouvaient là. Sa plus grande peur, à vrai dire, avait été qu'elle veuille sa part de gâteau. Mais cela ne semblait pas le cas, du moins pour l'instant. Rasséréné, Monn continua d'observer la progression de ses troupes, lorsque une autre odeur vint se glisser dans ses sinus.
Sourcils froncés, il se retourna vers la route en contrebas.

**
Loin au-dessus, les nuages épais volaient par intermittence une lune pâle et bientôt ronde. L'éclairage leur était des plus favorables, et le vent léger leur apportait facilement les effluves venues de la plaine. On ne pouvait espérer mieux pour une rafle rapide et rondement menée. Mais prudence était une compagne avisée, et Althaïa préférait toujours prendre plus de précaution que nécessaire. Jamais elle n'avait eu à s'en repentir. Ce soir, les siens comptaient se sustenter en toute quiétude, recrutant par la même occasion une compagnie de plus de mort-vivants.

Althaïa pianotait machinalement sur le pommeau de la selle, rendant légèrement nerveux l'archer noir qui se tenait à ses côtés. Dans l'absence chronique de parole de la part de sa supérieure, voyant la progression aisée de la troupe dans le hameau, l'archer commença à se dandiner d'impatience, d'une jambe sur l'autre. N'y tenant plus, il finit par lâcher un timide :
« Ma Dame... nous devrions peut-être nous mettre en marche ? La voie semble libre... »
Sa petite voix contrastait avec son physique de guerrier aguerri, laissant paraître son agitation. Il serait fort son arc dans son poing ganté, son autre main se serrant et se desserrant sous l'effort de retenue qu'il faisait pour ne pas se ruer à la suite de ses compagnons d'arme, qui déjà entraient dans les habitations à la recherche de nourriture. Althaïa ne bougea pas, muette, comme à son habitude. Plusieurs minutes s'écoulèrent encore, jusqu'à ce que la Dame exécute un vif mouvement de nuque vers la longue route claire qui serpentait dans la plaine. Quelque chose bougeait dans le noir. Emprisonnant un peu d'air dans ses poumons morts, elle l'analysa consciencieusement. Un éclat dangereux s'alluma alors au fond de ses prunelles.

Humains en arme.

Althaïa leva le menton, ses yeux faisant rapidement l'aller-retour entre les vampires et le groupe qui s'approchait dangereusement.
« Nous y allons. Sans précipitation. »
D'un léger mouvement de jambe, elle fit se porter en avant une jument inhabituellement calme. Les deux ombres descendirent doucement la petite colline, au pas, entourées de la brume des morts.

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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 16:07

Il ne le sentait pas ce village perdu. Pourquoi ? Il ne saurait le dire, mais il avait un drôle de sentiment, comme s'il était épié par quelqu'un ou quelque chose. Après ce ne pouvait être qu'une impression, mais il avait rarement été déçu par son instinct. Et là, il lui criait qu'il se passait quelque chose de pas normal. A ce niveau du village, il voyait les toits des masures ainsi que des granges. Mais, contrairement à ce qu'il avait vu dans les autres, il n'y avait pas de chien. Rien ni personne pour monter la garde cette nuit. Pourtant il y avait une petite tour en pierre à une des extrémités du village. N'y avait il pas de milice pour la garder ? Avec un grand feu pour signaler sa présence ainsi qu'être à l'abris du noir de la nuit ? Peut être que la peur les avaient fait se cacher dans les maisons, mais dans ce cas c'était qu'ils savaient ce qu'il se passait dans la région et qu'une menace avait été repérée. Et ça, ce n'était pas bon pour Matis et ses hommes.

Il approchait toujours du petit ensemble d'habitation, il restait deux cents ou trois cents mètres avant qu'il ne l’atteigne. Et, alors qu'il plissait les yeux, comme pour mieux voir dans le brouillard de la nuit, il cru distinguer de subtils mouvements sur les toits. A cette distance, et comme il n'avait pas de trop bon yeux, il ne savait pas s'il devait s'y fier. Mais, comme saisit par le doute, il posa sa main sur la garde de sa lame. On n'était jamais trop prudent après tout. Le soldat à ses côtés fit de même et se retourna comme pour être sûr que leurs compagnons d'armes suivaient toujours de près. Mais ne savait pas trop ce qu'ils allaient découvrir dans ce village, mais il se souvenait que chaque hameau attaqué par les vampires présentait les mêmes spécificités. Un calme apparent, plus aucune vie aux alentours et un silence de mort lorsqu'on s'en approchait. Et pour le moment, le seul bruit qu'il entendait c'était celui de ses pas et ceux de ses soldats. Peut être que le mauvais pré-sentiments allait être réel.

Il respira profondément et se mit à réfléchir calmement. Pour le moment la situation semblait complètement normale, mais elle pouvait changer très rapidement, et peut être pas à leur avantage. Alors il cherchait un moyen de ne pas avoir trop de problème s'il devait rencontrer l'ennemi dans le village. Rien ne pouvait le laisser penser, mais il avait apprit à être un peu paranoïaque dans cette guerre. Les subtils mouvements qu'il pensait avoir vu sur les toits pouvait peut être en être à l'origine car il n'aurait pu s'agir que d'animaux ou autres rongeurs. Le vent était là lui aussi, alors peut être ne s'agissait il que de feuille se mouvant sous l'insistance du vent. Il ne savait pas trop quoi penser, et comme toujours dans ce genre de situation il sentit son pouls augmenter presque contre sa volonté.

Cent mètres. Voila ce qu'il restait entre les maisons et Matis. Derrière lui, son groupe évoluait en silence, les regards aux aguets, les mains prêtent à dégainer. Dans cette guerre, aussi psychologique que physique, les situations les plus normales pouvaient rapidement se transformer en coup gorge en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Et, pour avoir déjà vécu cela, il ne voulait pas le voir ici. Par maintenant, pas dans ces conditions. Il finit donc par s'arrêter. Le soldat regarda son officier puis renvoya son regard sur le village, la main sur le manche de son arme, il cherchait à trouver une menace dans ces maisons.

Quelque chose ne tourne pas rond... C'est bien trop calme.. Ce n'est peut être rien mais.. Armes au clair. J'espère me tromper.

Il était toujours dans ses pensées quant il avait parler, la faible distance séparant son groupe des masures se réduisait de plus en plus. Le contact de sa main gantée sur son épée était rassurant, mais la peur de rencontrer autre chose que des humains dans le village était présente. Peut être n'y aurait il rien, mais il n'en était pas totalement sûr. S'il avait été envoyé là c'est que le commandement redoutait la présence des vampires dans la région. Ou alors il ne les avait pas encore prévu... Ce qui était peut être pire que de les savoir ici.

Un nouveau mouvement sur le toit attira son attention. Là ce n'était pas seulement un rongeur ou une fleur qui bougeait. C'était autre chose. Il n'était plus qu'à une dizaine de mètre de la place principale du hameau, et il sentait bien que ce qu'il s'y passait n'était pas normal. Il n'y avait plus rien ici, un calme et une silence de mort y régnait. Lui même ne voulait rien dire tant il avait l'étrange impression de se faire observer. Il n'y eu plus aucun mouvement pendant quelques secondes, les soldats ne disaient rien mais n'en pensaient pas moins. Le village semblait désert, comme si la vie l'avait quitté depuis un moment déjà. L'ambiance y était morose, et la lune permettait de voir un peu des détails de l'architecture locale.

Il venait d'atteindre le centre du hameau. Et il avait un mauvais pré-sentiment sur la suite.
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 17:25

**

Par la Peste et le Choléra, un escadron humain !
La pensée avait fusé en même temps que son bras. Ce signal, il le destinait au soldat resté en bas contre le mur d'en face. À sa vue, le vampire fila avertir le groupe. Monn ne bougea cependant pas. Dissimulé dans l'ombre de la cheminée, emmitouflé dans sa cape noire, il ne quittait pas sa cible des yeux. Il lui fallait estimer au plus vite les forces en présence. Il grinça : une dizaine ! C'était presque autant que de vampires. Même si chacun d'eux avait la force de cinq grand costaud, il avait suffisamment d'expérience pour savoir qu'un commandant humain trop malin pouvait changer la donne. Satanée maître mage ! Que faisait-elle donc ? Monn savait que les manipulateurs de magie pouvaient faire autant de dégâts à eux seul qu'un escadron, mais être obligé de ramper devant l'un des siens, aussi terrifiant soit-il, pour mander de l'aide, le révulsait. Il était vampire que diable. Et sa conscience ne le laisserait tranquille que lorsqu'il aurait prouvé sa valeur par le sang.
Lorsque le bruit des pas se fit proche, il se laissa glisser du toit de chaume comme un filet d'eau, atterrissant sur la pointe des pieds. Déjà, un fantassin sortait la tête d'une fenêtre.
« Rien chef. Il n'y a rien. »
Monn pesta. Il y avait des humains, il en était sûr et certain. Ils avaient été aperçu le jour précédent. Où se terraient-ils donc ?
Pas le temps de continuer, hélas, il fallait se cacher. Siffla à voix basse ses ordres, il fit mettre les archers en hauteur aux postes stratégiques, et lui-même remonta de l'autre côté de l'allée, entre la charpente et les ardoises de la bâtisse. Dès lors, l'ordre était donné de faire silence complet. Soit la patrouille n'était que de passage, soit leur piste avait été retrouvée, auquel cas le combat serait inévitable.
De toute manière, en son fort intérieur, Monn restait persuadé qu'il n'y avait jamais d'autres issues possibles avec les sang-chaud. Il dégaina son épée courte à tout hasard, l'entourant de son étoffe sombre pour rester indétectable.

**

Le cavalier de cauchemar et son acolyte traversait un champ dans leur brouillard protecteur, approchant doucement mais sûrement du groupement d'habitation. Les humains venaient d'entrer, et les vampires s'étaient fondus en un soupir dans leur environnement. Plus aucun n'osait bouger, attendant la suite des évènements avec impatience. Althaïa avisa le soldat qui ouvrait la marche. Sans nulle doute le commandant de ce détachement. Ils ne portaient aucune lumière et avaient dégainé leurs armes. Signe évident qu'ils n'étaient pas de simples voyageurs en quête de gîte et de couverts.
La Dame fit stopper sa monture derrière un amas rocheux qui marquait une source. De là où elle était, elle vit l'homme s'adresser à sa troupe. Immobile, les vampires attendaient. La tension montait d'un cran des deux côtés. C'était à qui ferait le premier faux pas. Les humains regardaient de tout côtés, mais ne distinguaient rien.
Althaïa observa la scène, comptant bien sur le fait que le petit vampire hargneux saurait gérer la situation avec intelligence.
Et c'est ce qu'il fit.
Mais pas son plus jeune archer.

**
Monn sentait la tension sur le visage des diurnes. Ils n'aimaient pas l'aura dégagée par ce lieu, et discutaient à voix basse, de sorte que le vampire n'en saisit pas un mot. Il luttait de toutes ses forces pour ne pas bondir sur le dernier et lui planter les crocs entre la cuirasse et le heaume. C'était si tentant... mais il avait son équipe à protéger. Hors de question qu'il y ait des pertes cette nuit. Du moins tant qu'ils n'avaient pas mis la griffe sur de nouvelles recrues. C'est alors qu'il avisa la tour à l'Est du hameau, en bordure. Elle semblait abandonnée, mais c'était bien le lieu le plus sûr pour se réfugier à l'abri des crocs sanglants de la nuit. Quel idiot faisait-il ! Il aurait du commencer par là !
Mais il était trop tard pour manœuvrer, il devait attendre le départ des trouble-fêtes. Qui eux ne semblaient pas pressés de partir, bien au contraire.
Celui qui se baladait à la tête du cortège avait senti quelque chose, et maintenant scrutait l'obscurité en quête de réponse.

Mais alors qu'il pensait tenir le bon bout, l'impensable se produisit.
Un trait, furtif comme un vol de mouche, partit de l'un des toits, touchant le dernier humain à la jugulaire.
Si en d'autres temps, le vampire aurait applaudi la précision du tir, la bêtise du tireur lui arracha une grimace de fureur.
Ce sombre crétin avait tout fait foirer ! S'ils s'en sortaient tous indemnes, ce sélérat aurait affaire à lui...
Le cri de l'homme avait mis tous ses compagnons sur le pied de guerre.

**

Un cri avait déchiré la nuit. Un cri humain, ou plutôt un râle grave de douleur. Une vague de contrariété se souleva dans son esprit. Décidément, rien ne leur serait épargné.
Althaïa vit le blessé tomber, et le groupe se réorganiser instantanément autour de lui, en alerte.
Un instant, l'idée de faire exploser le village avec humains et vampires lui vint. Rapidement maîtrisée.
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 20:13

L'ambiance était étrange dans cet ensemble de masure, il n'y avait pas âme qui vive, aucun mouvement n'était plus perceptible et rien ne pouvait que les lieux étaient encore habités. Il n'y avait du coup plus que la tour de pierre à observer pour essayer de mettre la main sur des humains en vie. Peut être la population s'était mise à l'abris à l'intérieur avec les miliciens locaux. Matis l'espérait car l'endroit était lugubre, il ne semblait pas y faire bon vivre, surtout dans des conditions telles que celle là. Après c'était peut être à cause de la nuit obscure qu'il disait cela, mais quoi qu'il en soit, son malaise persistait en lui. Comme une boule se formant dans le creux de son estomac et ne le lâchant pas à un seul instant. Il se sentait mal à l'aise, mais ne le laissait pas voir car cela n'aurait pas été d'une grande utilité pour ses hommes.

Il n'avait pas vu venir le trait dans cette nuit, mais il entendit clairement le choc et le cris qui en résultat. Tournant la tête tout en levant rapidement son bouclier il pu apercevoir qu'un de ses soldats venait de tomber. Son sergent et ami s'envoya sur lui pour lui porter rapidement assistance et le tirer à l'abris des projectiles derrière une masure. Pendant qu'il faisait cela deux des hommes du lieutenant se mirent à tirer vers le toit d'où était partit le projectile, son intuition avait été bonne. L'ennemi était bien là et il se devait de les affronter et de les éliminer dés maintenant sans attendre ni tergiverser.

Il ordonna ses hommes pour qu'ils prennent une position plus défensive mais la situation était confuse car les traits venant du toit du petit batiment continuait toujours de pleuvoir sur eux. Il ne semblait y avoir qu'un seul tireur, mais ce n'était pas pour autant qu'ils n'étaient pas en danger. Ses soldats répliquaient mais dans la nuit il leur était difficile de viser correctement. Mais finalement les tirs finirent par stopper et les vampires se montrèrent enfin. Certes, il y avait un peu plus d'humain que d'être de la nuit, mais ceux ci étaient plus puissant que ces premiers, ce qui n'était pas bon pour Matis et les siens. Ses hommes se regroupèrent pour se protéger les uns les autres, mais se ne serrait pas suffisant s'ils voulaient s'en sortir indemne. Alors il se jeta à corps perdu dans la bataille, sa longue lame scintillant au clair de lune il ne disait pas un mot. Il était concentré sur sa tache, il devait tuer pour vivre, et l'ennemi qu'il devait éliminer ce soir là c'était des vampires.

Le premier vampire qui lui tomba sous la main semblait relativement "jeune", ou tout du moins c'était l'aspect extérieur qui le supposait, il semblait avoir la rage dans les yeux. Etait ce du au fait qu'il ait très faim ? Peut être bien, il était donc interdit au lieutenant de se reposer l'espace d'un instant. Tout son être devait être employé à vaincre la créature de la nuit dont la puissance était plus grande que celle du jeune lieutenant. Mais il ne s'avouait pas vaincu pour autant, pour le moment il voulait permettre à ses hommes de mettre à l'abris le blessé et de ralentir la progression des vampires.

Sur la droite !! Prenez les par la droite !

Ses hommes avançaient en suivant ses ordres et rapidement tous se mirent à combattre les vampires. Un combat pour la vie, ou tout du moins la survie, débuta très rapidement. Et malgré le rapport de force quelque peu désavantageux pour les humains, ils n'abandonnaient pas aussi facilement.

Matis reporta son attention sur le vampire en face de lui qui n’arrêtait pas de lui asséner des coups rapides, lui répliquait quand il pouvait car la vitesse n'était pas la même. Mais il avait le plaisir de voir que la créature semblait reculer devant la vigueur de ses coups. Alors dés qu'une ouverte se présenta, il en profita. Envoyant son bouclier, de toutes ses forces, percuter le pied droit de son adversaire Matis remonta violemment vers la tête de celui ci et de son heaume il lui fracassa sans doute quelques dents. Ne s'avouant pas vaincu pour si peu, la créature repartis à l'attaque, mais de manière plus désordonné, un peu comme s'il perdait tout sens commun à la vu du sang. Et ce fut là son erreur, sa dernière erreur. Il esquiva l'attaque de la créature et envoya sa lame dentelée rencontrer une ouverture dans son armure mais d'un coup violent la créature envoya voler Matis contre un mur. Reprenant rapidement ses esprits il reparti à la charge et percuta de plein fouet celui qui l'avait fait voler. Sa lame traversa directement son plastron et d'un cris de rage il arracha sa lame au corps bientôt sans vie de sa première victime.

Observant l'escarmouche qui avait lieu il courra reprendre sa place auprès des siens. Les vampires semblaient dirigés par quelqu'un. Mais qui ? En tout cas il ou elle ne semblait pas être là pour les sortir du pétrin.

Alors alors, mes amis de la nuit. On s'est perdu un peu trop loin du front ? Où on faisait de la simple visite ? Il est plus que temps de vous civiliser un peu. Ça ne vous ferais pas de mal !

On n'était pas à une bravade près de toute façon... Ce serait peut être la dernière fois qu'il pourrait faire cela de toute façon... Dans ce hameau, par cette nuit éclairée par la lune, il pourrait peut être mourir auprès de ses hommes..
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 20:56

**

La première goutte de sang tombée avait frappé les jeunes assoiffés comme la foudre. L'archer qui avait déclenché l'offensive avait enchaîné les tirs comme un fou furieux jusqu'à vider complètement son carquois. Après quoi, il avait sauté du toit, se ruant de toute sa vitesse surhumaine sur l'humain à la gorge ouverte.
Monn avait rugi de rage, et les vampires avaient surgi de l'ombre comme la vague au-dessus des digues. Les humains avaient été prompt à réagir, preuve irréfutable qu'ils n'étaient pas amateurs en la matière, mais si sa petite armée comptait de jeunes têtes brûlées impossible à diriger, il en était autrement de ses vieux baroudeurs. C'était sur eux que le vampire comptait le plus. Plus de quatre siècles à tailler dans la chair ne laissait pas sans défense. Il attendit de voir les trois quart des adversaires bien occupés et quelques uns blessés correctement pour se montrer, non sans fulminer intérieurement.
Par les ancêtres d'Ygg Chall, qu'attendait-elle ? Qu'ils perdent ses hommes ? Alors qu'il lui suffisait de claquer des doigts pour tuer cette vermine bavante et respirante ? Maudits soient les conseillers et leur orgueil ! Elle était venue pour les protéger et n'en faisait rien !
Et ce qu'il redoutait ne tarda pas à arriver : Leerenin était tombé. Trente ans à peine qu'il était dans l'armée, celui là. Sans la moindre once de compassion, le lieutenant bondit comme un fauve au devant de l'une des soldates aux prises avec un humain de haute taille maniant une masse d'arme. Lui sautant au visage comme un chat fou furieux, il planta ses dents entre les deux yeux de l'adversaire, le lâchant juste avant qu'il ne lui tombe dessus.
Il fallait se réorganiser et vite.
Il lança un regard rouge vers l'autre entrée du village, ou un mince filet de brume sombre commençait lentement à envahir les allées. Un froid mordant se répandait, faisant doucement descendre la température déjà peu élevée.
Il était temps !
Rugissant, tous crocs à l'air, le vampire leva son épée en direction de l'humain qui avait provoqué la mort de son soldat. Celui-ci avait l'air de savoir se battre. Tant mieux, la victoire n'en serait que plus jouissive !
Une haine vénéneuse coulait dans son regard. Qui ne fit que briller d'avantage quand l'autre se redressa en les provoquant ouvertement, sans pour autant se défaire de sa garde.
Le lieutenant ricana.

« Ta langue fonctionne bien, on dirait. Dommage que ton épée ne soit pas aussi véloce ! »

La fin de sa phrase laissait paraître une pointe d'amusement.
L'humain arrogant tournait le dos à la silhouette invisible qui avançait lentement vers eux. C'était donc cela ? C'était un test ? Monn feula. Il allait lui montrer ce que ses troupes valaient. Bien qu'au fond de lui-même, il n'aurait pas rejeté un sort de mort ou deux de sa part. Mais pour une raison qui lui échappait, elle tenait à rester à l'écart.
Si jamais il perdait encore un homme, en revanche, il n'aurait d'autre choix de se plier à son commandement... Fichtre.

**

Tiahanloth, aussi discrète que les vampires eux-mêmes, avançait mètre après mètre dans la brume noire qui les entouraient. L'archer à ses côtés avait bandé son arc, sa flèche pointée vers la tête d'une première cible. Mais conformément à ses ordres, il ne décochait pas.
Un premier vampire était tombé. Bientôt suivi par un humain. Un partout. Monn semblait cependant un peu dépassé par les évènements. Il n'y avait pourtant rien de compliqué à cela. À plusieurs reprises, elle accrocha son regard alors qu'il se jetait dans la mêlée. En cet instant, elle pensait avoir une idée assez précise de ce qu'il pensait d'elle. Et cela la laissait de marbre. Un vampire incapable de commander n'avait pas à être commandant. C'était la dure et triste loi de leur peuple. Elle observa longuement les humains. Aucun mage parmi eux, uniquement trois qui dégageaient une aura magique qui pouvait témoigner de quelque temps de pratique de cet art. Elle n'avait donc à craindre d'être contrée par un sorcier adverse. Alors pourquoi se presser ? Les jeunes avaient envie de jouer. Malgré son apparente indifférence, la Dame de Fer savait où et quand intervenir. Elle avait repéré le meneur. Et s'ils parvenaient à leur bloquer toute retraite, elle n'aurait plus qu'à user du Croc du Dragon pour faire tomber la tête. Le reste suivrait aisément.
L'archer tenait de moins en moins, grimaçant de colère en voyant les humains ferrailler contre les siens. Et s'il semblait que la bataille tournait en leur faveur, le grand blond tenait encore et toujours, devenant le centre de la résistance la plus acharnée.
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 21:40

La situation dérapait clairement, car à la mort d'un vampire Matis dût ajouter la mort d'un des siens. Un soldat avec qui il avait tout partagé, les moments de grâce comme les pires moments de solitude. Un soldat qu'il avait été fier de mener au front et à la guerre. Un soldat qu'il venait de conduire à la mort. Il secoua la tête, non ce n'était pas de sa faute, c'était à cause de ces vampires de malheurs. Si certain étaient posés et réfléchit, une partie d'entre eux étaient tel des bêtes féroces qui ne fonctionnaient qu'au sang et aux cris. Ha il voulait du sang ?! Et bien ils en auraient, mais pas celui qu'ils souhaitaient à l'origine, et le goût de celui là passerait mal.

L'un d'entre eux pointa son arme vers Matis, il semblait commander ce petit attroupement de chasseur, et comme si cela ne suffisait pas, il donnait dans le sarcasme. C'était mignon de voir une créature de la nuit s'abaisser à parler à une être au sang chaud. Alors il sourit, comme jamais il n'avait sourit. Plus nerveusement que par volonté il posa son pied sur sa victime et pointa sa lame vers la tête du cadavre.

Je me demande quand même à quel point ta race résiste au lame dans cette partie si fine et ho combien fragile qu'est le cou. Vous vous faite un malin plaisir à saisir le notre, il n'est que temps de vous rendre la pareil non ? Mais viens à moi petit vampire, viens chercher ton ami. C'est dans la mort que je t’enverrais le rejoindre. Quant à savoir si ma lame est assez rapide ou pas. Demande à ton ami, disons qu'il l'a apprit dans le vif et que sa découverte lui retourna l'estomac.

Retirant nonchalamment son pied du cadavre il secoua la tête. Comment en étaient ils arrivés là ? Si les créatures de la nuit avaient été plus discrète alors il ne se serait rien passé de tel. S'ils n'avaient pas été là, alors ils auraient été tous sauf. Et s'ils ne se nourrissaient pas du sang humain... Alors rien de tout ça et des mois de cette stupide guerre n'aurait eu lieu.

Allez vient ici qu'on en termine tout de suite.

Il ne savait pas trop ce qui allait se passer, en tout cas il était prêt à recevoir comme il se devait le vampire. Mais il n'était pas seul, il avait d'autres soldats avec lui et Matis sentait une présence non loin d'eux. Quelque chose, ou tout du moins, quelqu'un de très puissant, bien plus qu'il n'avait pu voir depuis des années. Et il ne comprenait pas très bien pourquoi cette créature ne se montrait pas maintenant. Était ce parce qu'il ou elle surveillait le petit groupe de vampire ? Pour les jauger ? Pour voir leurs capacités. Il ne se tourna pas un seul instant, pour ne pas quitter des yeux sa cible.

Soldats ! Préparez vous à recevoir convenablement nos nouveaux amis ! Les crocs et les jambes d'abords, par la suite vous savez ce qu'on fait de leurs corps !

D'avoir vu leur officier éliminer un vampire les avait redonner le moral. Le fait d'avoir perdu un ami les rendaient fou de rage, Matis comptait dessus mais il voulait aussi qu'ils restent calme et maître de leurs émotions. Lui même respira un grand coup tandis qu'il observait l'être de la nuit. Il ne semblait pas être du même gabarit que le précédent, aussi aurait il peut être plus de mal avec lui, mais quoi qu'il arrive il ne pouvait pas échouer maintenant. Il ne pouvait pas mourir ici. Il avait encore trop de chose à faire dans ce bas monde.

Tournant son épée, serrant fort son bouclier contre lui, il repoussa du pied le cadavre du premier vampire à avoir toucher le sol. Comme pour se donner plus de place, mais il ne le poussa pas très loin. En même temps il n'avait pas de force surhumaine lui... Envoyant son arme vers le vampire qui lui avait parlé, il lui adressa une dernière parole.

Ton homme à fait l'erreur de me sous-estimer. Il a finit avec de l'acier dans le corps. Et qu'on qu'on dire, vous avez beau être puissant, vous digérez assez mal l'acier impérial. Et quitte à goutter du sang, pourquoi ne pas goûter celui de ton soldat ? Viens ici le venger ! A moins que tu ne me craigne ?

Peut être devrait on laisser quelqu'un d'autre prendre ta place ? Et si tu les commandes, je tiens à te dire... Que tu n'es vraiment pas fait pour commander le moindre soldat. Vampire ou non.
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 22:23

**
Les coups pleuvaient sur les humains qui dansaient autour de celui qui désormais était clairement identifié comme étant leur chef. Et sa verve alluma une lueur folle dans le regard sombre d'Uhris. Un éclat de rire sardonique ponctua la provocation du blond.
« Oooh... Mais c'est que tu parles drôlement bien, susurra-t-il, à sa première lame venant s'ajouter subitement une deuxième, tirée de sous sa cape. Tellement bien que j'ai presque scrupule à te cribler la gorge d'épines... Tu chanterais très bien, cela dit. »
Son sourire dévoila une rangée de dents bien alignées dont dépassaient deux longues canines effilées.
« L'acier impérial ? Répétat-il d'un ton faussement surpris en s'avançant lentement vers son adversaire, non sans retenir précisément chacun de ses gestes, tiens, c'est vrai ça... je suis plus habitué à celui de Glacern, à vrai dire... »
Sous l'ombre de sa capuche, il désigna une balafre claire, que la magie contenue dans son corps n'avait pas réussi à résorber parfaitement.
« … Petit souvenir rageur d'un chasseur du nord, dit-il d'un ton léger, le pauvre, il n'avait pas suffisamment couru dans la montagne, il faut croire... »
La présence de la mort en armure lui donnait inconsciemment une assurance plus grande qu'il n'en aurait eu autrement. Le pire dans tout cela, c'était qu'il ne disait que la pure vérité. Même s'il lui avait fallu fuir cinq jours durant les foudres du reste du groupe qui tenait tant à venger le jeune camarade. Mais son sourire de prédateur cachait parfaitement toutes ses pensées annexes. Il fit jouer ses deux lames en symbiose, testant amoureusement leur équilibre.
En combattant avisé, il ne se risqua pas à dévoiler son style très particulier. Allons, un peu de surprise pour ce jeune fauve impérial aux dents longues ne ferait pas de mal. Et ils étaient hyène et lion dans une même cage.
L'autre avait appréhendé sa rage, et se tenait prêt. Monn sentit alors le froid inhabituel mordre sa chair. Un léger froncement des sourcils trahit sa contrariété. C'était voulu ? Ou sa magie divaguait-elle librement ? Mais déjà son attention était reportée sur l'humain qui s'enquit de le faire exploser.

« Peut être devrait on laisser quelqu'un d'autre prendre ta place ? Et si tu les commandes, je tiens à te dire... Que tu n'es vraiment pas fait pour commander le moindre soldat. Vampire ou non. »

« Avise-toi d'abord d'appliquer tes propres conseils à ta petite personne, freluquet. »

De sa remarque jaillit un nouveau cri humain. Une flèche empoisonnée fichée dans le talon d'Achille, un soldat impérial se roula à l'abri d'une botte de foin pour arracher le projectile de ses chairs.
C'est ce moment qu'il choisit pour attaquer. Et les deux hommes, d'un même élan, de se heurter sous le regard glacial d'un cavalier bien plus proche qu'on ne l'aurait cru.

**

Althaïa leva la main en direction du duel entre une vampire et un épéiste. L'arme du soldat lui sauta des mains sans qu'il ne comprenne, et la créature nocturne lui assena un coup de pied au plexus, l'envoyant valser de l'autre côté de la rue. S'inclinant discrètement avec un grand sourire, la vampire ne s'attarda pas d'avantage et retourna à l'assaut.
Le combat prit une autre tournure lorsque le lieutenant entreprit de s'attaquer au commandant des humains. Bien sûr, un combat de chef. L'humain, aussi habile en pique verbale qu'à l'épée, toucha le point douloureux. Même s'il parvint de justesse à se contrôler, la vague de fureur pure qui traversa le vampire n'échappa pas à la Dame.
Et ce qui devait advenir advint. Les lames s'entrechoquèrent.
Des mâles dans toute leur splendeur. Pitoyable.
Détournant un instant son attention du combat, Althaïa avisa la tour. Il y avait de la vie à l'intérieur. Une vie fragile et fugace, mais suffisante pour qu'elle en sente l'odeur et la chaleur.
Intéressant.
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeLun 27 Jan 2014 - 18:12

Quant il lui répondit Matis sourit, il venait de toucher à la corde sensible, l'homme commandait bien ce groupe de pillard sans vergogne. Voila donc qui était intéressant, mais cette ombre dans son dos, ce sentiment et cette brume était dérangeante. L'un de ses siens fut touché par une flèche, mais au même moment l'une des vampires se fit prendre par deux de ses soldats et une masse d'arme de plusieurs kilogramme vint fracasser la tête de la tueuse. Montrant la scène d'un doigt négligeant il dit les derniers mots.

Il me semble qu'elle la senti passer celle là. Henry ! Prend Arthur et mets le à l'abris, le temps que je règle le cas de cet énergumène !

Il avait été blessé par un nordique ? Parfait, il était temps qu'un natif d'Elena finisse le travail. Si sa lame n'atteignait pas le corps de son adversaire, il avait d'autre moyen de le mettre hors de combat. S'il se basait sur ce qu'il avait déjà vu par le passé, alors il y avait un fossé entre les deux combattants, mais dans ce cas là, il fallait user d'intelligence et de maîtrise de soi. Sinon ce n'était même pas la peine de se lancer dans ce combat. Sa lame ne l'avait jamais trahie, son bouclier n'avait jamais rien laissé passé. Et son armure était du plus solide des aciers. Il était temps de mettre au défi les constructions de l'Empire en conditions réelles contre les vampires.

La créature de la nuit fonça en avant, et Matis en fit de même. Le premier choc fut violent, et le vampire avait une force impressionnante. Le bouclier craqua sous le choc, mais ne se brisa pas, cet ensemble d'acier avait été renforcé par une architecture permettant l’absorption d'une partie des chocs. Si beaucoup se reposait sur la magie, Matis lui préférait user et abuser de l'ingénierie militaire de l'Empire. Sa lame, forgée dans d'ancien temps, avec d'anciennes techniques, percuta à plusieurs reprises les lames de la créature de la nuit. Les chocs auraient pu créer des étincelles tant ils étaient répétés et violent, mais tout ce que cela faisait c'était d’endolorir les bras du jeune lieutenant. Si le combat reposerait uniquement sur la force brute, alors il perdrait.

Aucun des deux combattants ne laissaient d'ouverture à son adversaire, et quand le vampire termina d'attaquer, ce fut à Matis de passer de la défensive à l'offensive. Et il avait un style détonant. Il frappait là où on ne l'attendait pas. Quant il commençait à armer son bras pour frapper de front, il finissait son attaque en cherchant à atteindre une partie totalement opposée. Le vampire ne se laissait pas faire, mais il cherchait à le pousser à la faute. Chose qu'il finirait bien par réussir à faire. Très rapidement, le Vampire reprit le dessus, et le lieutenant repassa sur la défensive, enchaînant les parades où les esquives de justesse. Il était néanmoins en difficulté dans cette situation, et si cela ne changeait pas il finirait pas perdre... Et ce n'était pas un combat amical...

Lors d'une énième attaque, Matis relâcha sa pression et ouvrit volontairement une brèche dans sa défense. Le vampire s'y précipita et envoya son épée dans ce qu'il pensait être le corps de son adversaire. A la vérité il n'avait que peu toucher le lieutenant, sa lame s'était enfoncée dans un creux de son armure. Le sourire au lèvre Matis releva la tête tout en tordant le bras de son adversaire avec son bouclier. Il ne voulait pas laisser passer cette chance qui s'offrait à lui car le vampire se débattait déjà pour libérer son bras bloqué dans l'armure de Matis. Néanmoins, et parce qu'il n'avait pas été assez rapide, sa lame avait quand même touché le flanc du jeune lieutenant.

Son bras se leva, le bouclier appuya sous le coude du vampire et tandis qu'il remontait rapidement son bras, la créature de la nuit tenta de se libérer en frappant de son autre lame. Il avait sans doute sous-estimer le lieutenant, il allait donc le payer. De l'une de ses jambes il fit tomber le vampire au sol et se jeta dessus. Le maintenant au sol avec son pied il voulait profiter de son état second pour le blesser le plus possible, et pour le blesser tout autant physiquement que moralement, il avait la solution. De son bouclier il frappa la main droite du vampire et quant il lâcha sa lame il attrapa son bras en entier et le tira dans le sens contraire à la logique. Arrachant un cris de rage, comme pour lui donner du courage, il tira et tira encore jusqu'à qu'il entende un bruit très reconnaissable au déboîtement du dit bras.

Il voulu aller plus loin mais un vampire le renversa et l'attira contre un mur. Là il se rapprocha de la mélée générale. Il avait du sang dans les yeux, et si la vampire qui le tenait à la gorge en le soulevant petit à petit semblait profiter de l'instant. Lui ne perdait pas un seul moment. Ses armes étaient toujours en mains, ce que la vampire semblait avoir oublié, et quand elle vit une lueur de flamme dans ses yeux et que sa lame commença à bouger pour rencontrer l'armure puis le corps flasque et vitreux du vampire elle fit une drôle de tête. Malheureusement elle fut assez rapide pour s'échapper de ce traquenard. Elle était quand même blessée, il n'avait pas complètement raté son coup finalement.

Crachant du sang sur le sol il observa son précédent adversaire avec un air de défi.

C'est donc tout ce dont tu es capable ! Tu es bien beau pour parler mais pour le reste y'a plus personne ? Et bien va y mon gros ! Il aura fallu qu'une de tes soldats te sauve la mise une fois de plus !Sa lame dentée et ensanglantée se pointa dans sa direction. Mais tu n’échappera pas toujours à ma lame, et si le nordique ta blessé, laisse moi te dire que moi je vais t'estropier. Je t'arracherais le coeur et je le ferais bouffer. Que tes pillards se mettent en rang car quand j'en aurais fini avec toi je m'occuperais de leurs cas.

Tout avait été dis sans éclat de voix, il n'en avait pas besoin pour se faire entendre. Qu'il vienne enfin. Qu'ils en termine maintenant et tout de suite. Il n'avait qu'une envie, enfoncer sa lame dans le corps bientôt sans vie de cette créature.

Viens à moi que je t'envois rejoindre les Esprits. Viens à moi que je mette un terme à ta non vie. Viens à moi, je t'apprendrais ce qu'est la véritable peur.
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeLun 27 Jan 2014 - 20:06

**
Ce chien savait se battre, c'était au moins un constat rassurant. Même s'il n'était pas, et de loin, le plus fort des siens, Uhris possédait les muscles fins et déliés des combattants légers. Pas de grosse cuirasse, même si en cet instant il regretta quelque peu son choix. L'autre avait résisté à l'assaut frontal. Peste.
Mais en cet instant, ce qui lui fit le plus défaut fut sans nul doute le calme et la réflexion. Aveuglé par sa rage, Monn fit pleuvoir les coups sans prendre le temps de calculer la stratégie de son adversaire. Et en paya rapidement le prix.
Seule sa condition de vampire lui permis d'éviter le pire, et ses réflexes reprirent le dessus au bon moment. Il sentit sa lame pénétrer dans la chair, avec cette résistance toute particulière, et d'un léger mouvement du poignet, inclina la lame dans la plaie pour faire un maximum de dégâts.
Déjà l'humain parvenait à le repousser et, empêtré dans son assaut trop près du corps, Monn ne put se dégager à temps. Il bascula, sentit l'articulation de son épaule se distendre alors que le blond retenait son bras. Crachant, se secouant de droite et de gauche avec une vivacité accrue, il ne put que rager encore et encore lorsque la douleur paralysa son membre, le rendant inutilisable.
S'ajoutait à la blessure une humiliation cuisante qui lui fit perdre le contrôle. Non, il ne pouvait pas perdre, pas ici, pas maintenant... et surtout pas devant ses soldats... pas devant elle !
Si le ciel avait pu répondre à son cri de fureur, le chaos se serait abattu séant sur Armanda. Mais les étoiles dansaient devant ses yeux, sa tête tournait sous le coup de sang et il se jeta sur le côté quand le poids de son adversaire disparu, arraché de force par Smiria aux onze dagues. Celle-là... heureusement qu'il avait insisté pour la prendre avec lui. Elle était bien digne de confiance.
Lorsqu'il parvint à se redresser pour voir où était passé l'humain, il avisa ce dernier en train de rendre un flot rougeâtre sur les pavés poussiéreux. Il en aurait rit si ses os brisés ne lui avait tiré une grimace. Petit fanfaron. Il était plus mal en point que ses bravades claironnées tête haute ne le laissaient penser.

Le grondement qui sortit de sa gorge était un rugissement purement animal. Cette tête, ce sourire niais... Oh ! Si seulement il avait été mage, il l'aurait fait éclater sur-le-champ à distance, en miettes sanguinolentes, qu'il aurait pris malin plaisir à éparpiller aux quatre coins du continent. Mais avec un bras invalide, il n'avait plus tant les moyens de ses prétentions. Le brasier de haine couvant toujours dans son regard, il fit un pas sur le côté, comme pour amorcer un cercle en sa direction.
Jetant son épée au vampire qui se tenait à sa droite, Uhris sortit de son étoffe sombre un long fouet à la longue lanière tressée, terminé par un dard d'acier.
« Tu fais le fier, hein ? Ça sort des jupons de sa mère, ça pisse le sang comme une outre et ça fanfaronne comme un boufon de foire ! »

Il toisa l'homme de tout son mépris. Quelle chance aurait-il de s'en sortir même si lui y restait ? Aucune. À moins qu'il soit assez prévoyant pour prendre la tangente au bon moment. Monn sourit. Non, ce genre d'individu préfèrerait crever que de reculer. Et cela causerait sa perte. Il passa un coup de langue sur ses lèvres violettes.

« Viens à moi que je t'envois rejoindre les Esprits. Viens à moi que je mette un terme à ta non vie. Viens à moi, je t'apprendrais ce qu'est la véritable peur. »

Peur ? Monn faillit s'étrangler de rire. Tu n'as encore rien vu mon mignon.

« Oh non... Je ne partirais pas sans toi... petit chacal. »

Il se rassembla sur lui même, déjà mentalement prêt à en découdre jusqu'à son dernier soupir, mais la détente de ses jambes fut stoppée par un murmure à faire dresser les cheveux sur la tête.
« Assez. »
Le temps sembla s'arrêter quelques secondes, durant lesquelles les soldats impériaux se trouvant encore dans l'allée autour d'eux furent balayés par une onde de choc surgi de nulle part. [sort humain Choc]
Il s'ancra instinctivement au sol, grondant au passage du souffle magique. Son sourire mourut sur ses lèvres, et la flamme folle qui luisait dans ses prunelles s'estompa, remplacée par une lueur sombre et morne.

Cette fois, il avait vraiment perdu...

**

Elle les avait regardé en silence, se jeter l'un sur l'autre avec rage, grogner et crier leur animosité réciproque comme des animaux. Et au fond c'était ce qu'ils étaient, pas beaucoup plus. Ils avaient enchaîner leurs coups, avec une lenteur qui frisait le ridicule. Monn s'était montré plus véloce que l'humain, mais bien loin de ce qu'on était en droit de s'attendre de lui. En clair, décevant. La justice vampirique n'eut pas à le rattraper cette fois, son ennemi s'en chargea, l'amputant d'un côté pour le mettre hors combat. À ce moment, la résolution d'Althaïa se braqua sans détour sur les deux belligérants. Elle s'occuperait de la tour plus tard. D'abord mettre fin à ce spectacle humiliant.
Monn revenait déjà à la charge, bien conscient qu'il n'avait pas vraiment le choix. Mais ils avaient déjà suffisamment perdu pour ce soir.
« Assez. »
Sa voix aux échos métalliques fit s'abattre un silence de mort dans les rangs vampiriques. Tous savaient ce que signifiait ce mot. Les humains qui protégeaient leur vie à l'écart du duel central se retrouvèrent soudain sans adversaire. Une longue minute de perplexité s'étala dans l'échiquier de la plaine, durant laquelle les humains cherchèrent en vain l'origine de ce son étrange et désagréable.

Son ordre avait été immédiatement suivi du tir de l'archer qui l'accompagnait, le vampire visant la garde de l'épée du commandant humain pour lui faire lâcher son arme. Il aurait pu viser la tête, en cet instant, mais outrepasser les ordres étaient en général synonyme de mort douloureuse et lente. Il n'était pas téméraire à ce point.

Tiahanloth s'avança vers eux, la brume magique s'étalant au fur et à mesure pour les laisser émerger, fantômes hauts et sombres.
Althaïa toisa Monn de son regard blanc. Ce dernier, une main tenant son bras déboité, baissa le regard jusqu'au sol, serrant les dents à s'en faire blanchir les gencives. Elle ne l'avait pas laissé finir, et à sa colère s'ajoutait l'appréhension d'une punition bien pire qu'une épée en travers du corps. L'armée vampirique se passerait des services d'un lieutenant invalide. Le général Enaël y veillerait.

**
La silhouette aux formes énigmatiques avait enfin émergé du noir, accompagné d'un tir bien placé qui mit définitivement fin à leur petite tentative d'en finir par eux même.
Dans sa rage et sa déception, Monn lança un regard acéré à son adversaire, dans lequel luisait un éclat. Lourd de sens.

La vampire qui s'en était pris au commandant blond se pencha dans son dos, le visage inexpressif, pour lui souffler dans le creux de l'oreille, sèche et amère :
« Tu aurais mieux fait de me laisser te tuer proprement, sombre idiot. Tu vas amèrement regretter ton choix, crois-moi. »
Elle se redressa contre le mur, le regard noir et l'air de rien, même si au fond d'elle, elle savait que son geste n'avait pas échapper à la mante religieuse, qui jetait un regard circulaire aux protagonistes de cette scène surréaliste. Monn sourit vaguement, le regard toujours vers le sol. Il n'avait aucune envie de croiser les yeux blancs de la cavalière, ni même d'entendre sa voix bizarre qui lui vrillait les oreilles. Mais la simple perspective de savoir ce qui attendait le petit caniche impérial pour avoir joué les fanfarons le faisait littéralement jubiler. Les conseillers daignaient rarement montrer le bout de leurs canines sur le champ de bataille, sans parler du Prince. Mais lorsque c'était le cas, on était rarement déçu du résultat.

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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeMar 28 Jan 2014 - 19:17

Le vampire avait hurlé bien plus fort qu'il ne l'aurait cru, peut être n'avait il eu affaire qu'à un faible et jeune vampire à peine capable de tenir une épée et mener ses troupes au combat. Sans ses foutus caractéristiques physiques liée à sa race il ne serait plus de ce monde. Cette pensée lui fit mal, mais c'était surtout le fait de la blessure que lui avait infligé le vampire. Rien de bien méchant à première vue, mais Matis se méfiait toujours de ce genre de blessure et surtout des armes des vampires. Bien connu pour les empoisonner. A compétence de traite, combat de traite. Et pourtant il lui avait démis le bras. Il pouvait être fier de ses compétences, et s'il devait mourir ce soir, il se jura qu'il entrainerait dans sa chute cette personne qu'il détestait déjà.

L'être de la nuit lui parla, et au vu de ses paroles, il semblait vraiment mal en point. Il avait déjà sorti une autre arme, nécessitant un seul bras voila un angle d'attaque qui permettrait à Matis de rabaisser une nouvelle fois cet infâme combattant. Mais son fouet était quand même problématique, sa conception lui était inconnue, et pourtant elle semblait très mortelle. Un peu comme une bonne partie des armes de ce monde de toute façon. Mais il y avait quand un moyen de le déstabiliser, et s'il se comportait aussi mal que tout à l'heure, alors peut être pourrait s"en débarrasser.

Venant de la part d'un manchot à peine capable de gérer ses soldats je vais le prendre pour un compliment !

Mais rapidement une voix se fit entendre suivi d'une onde choc d'une rare violence projetant ses soldats hors du sol. Lui même ne semblait qu'à peine loin pour ne pas la ressentir, mais il avait vu son résultat. Ses hommes furent littéralement propulsé hors de leurs combats, et rapidement tout les vampires ne firent plus aucun mouvement. Ainsi donc le chef de cette bande, le véritable chef allait faire son entrée. Et théâtrale avec ça, il ou elle avait bon goût. Malheureusement pour lui, il n'eu pas le temps de faire le moindre mouvement car une flèche vint le séparer de son épée tandis que la vampire qu'il avait déjà légèrement blessée revint s'occuper de son cas.

Il regarda ses hommes, il y avait eu un mort. Non, il venait d'y en avoir un second. Matis venait d'accrocher le regard de son aide de camp et ami qui refermait tristement les yeux du premier blessé. L'homme n'avait pas eu le temps de se défendre, et cette vision le poussa au bord de la crise de nerf. Il tenta de se défaire de l'emprise de la vampire, mais elle le remit rapidement à sa place. Ses morts allaient mourir, c'était tout bonnement hors de question, non il ne pouvait pas cela se dérouler ainsi. Mais pour l'instant il ne pouvait faire quoi que ce soit, il était bloqué.

La vampire vint lui expliquer ce qu'elle avait à dire, et il lui sourit. Et pour le coup, n'hésita pas à lui répondre. Quitte à y rester, autant le faire avec style et sans peur, ça leur changerais la vie à ces vampires.

Mais, n'est ce pas toi qui t'es soustraite à mon étreinte ? Moi qui ne cherchait qu'à réchauffer ton corps et ton coeur si froid. Allez viens, je suis encore capable de bien des prouesses...

L'ironie de la situation était complète, et il s'en fichait qu'elle le remette une fois de plus à sa place. Ce qui l'intriguait c'était plutôt la créature qui approchait doucement de lui. Les vampires semblaient en avoir peur, ou tout du moins étaient très respectueux à son égard. Matis ne savait pas complètement comment réagir dans cette situation, mais comme il n'avait pas le choix la situation était réglée. Son arme était loin, pas complètement hors de portée, mais il ne pouvait en user maintenant. Sans parler de sa blessure qui le faisait doucement souffrir. Mais il ne voulait pas montrer aux vampires qu'il souffrait, aussi força t'il la main à sa vampire pour se lever.

Il ne se prosternerait jamais devant l'ennemi, quelque soit sa puissance, son rang ou son importance. Il ne l'avait jamais fait, et il ne le ferait jamais. C'était complètement hors de question. D'un mouvement d'épaule brusque il repoussa la vampire, et même si elle tenta de le maîtriser, lui ne se laissait pas faire.

Je ne m'incline devant personne. Si tu ne veux pas subir ce que ton patron à subit, je te conseil de me lâcher immédiatement.

Il ne s'attendait pas à ce qu'elle l'écoute, mais au moins il faisait montre d'une certaine résistance. Ou d'une tentative de résistance. Et pour lui c'était là le minimum. La créature approchait, avec elle une certaine mauvaise impression, une brume profondément magique et tout un ensemble de mauvaises choses. Rien que son armure donnait froid dans le dos, mais il restait digne, droit et fier. Il n'allait pas lui laisser ce plaisir de le voir se prosterner comme un chien ou un enfant apeuré.

Mais c'est avec beaucoup de respect dans la voix qu'il s’adressa à elle, et qu'importe si les vampires en faisaient des syncopes. S'ils pouvaient en mourir d'ailleurs..

C'est donc vous qui menez cette petite troupe ? Si j'étais vous, je changerais d'hommes de mains.... Ils ne sont plus trop efficace par les temps qui courent.
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeMar 28 Jan 2014 - 21:14

**
Mais, n'est ce pas toi qui t'es soustraite à mon étreinte ? Moi qui ne cherchait qu'à réchauffer ton corps et ton coeur si froid. Allez viens, je suis encore capable de bien des prouesses...
L'idée la fit vaguement sourire. Il avait un bien joli minois après tout. Mais présentement, sa gorge sèche et son corps aux abois n'en voulait qu'à ses veines, bien plus qu'à ses supposées prouesses.
Les vampires refermèrent lentement leur cercle sur l'allée centrale, les archers mettant les rares humains encore valides en joue, le regard brillant dans les vapeurs humides de la nuit noire.

Je ne m'incline devant personne. Si tu ne veux pas subir ce que ton patron à subit, je te conseil de me lâcher immédiatement.
Smiria haussa un sourcil et s'effaça devant le coup d'épaule de l'humain. Un reniflement lui échappa. Il n'avait pas compris à quoi elle faisait allusion, mais qu'importe... il allait bien vite se rendre compte de son erreur. Et son patron, comme il aimait à l'appeler, était à présent le cadet de ses soucis.

C'est donc vous qui menez cette petite troupe ? Si j'étais vous, je changerais d'hommes de mains.... Ils ne sont plus trop efficace par les temps qui courent.

Monn manqua de s'étrangler de fureur. Sa peau blême avait pris une teinte légèrement verdâtre sur le creux de ses pomettes, tant il n'en pouvait plus de ce pantin impérial à la tête de citrouille. De quoi se mêlait-il, cette punaise dégoulinante de fiertée mal placée ? Si seulement la magie de son être daignait accélérer la réparation de son foutu bras... il irait à l'instant lui faire avaler ses paroles par les narines. Mais l'impassibilité de la conseillère le mettait mal à l'aise. Allait-elle réellement prendre en compte les mots d'un sang-chaud pour se débarrasser de lui ? Elle n'avait besoin de l'autorisation de personne, car en l'état actuel des choses, il était évident qu'il avait lamentablement échoué. Tout ça à cause de cet imbécile d'Avehri... Finalement, bien plus que l'humain, ce serait lui, le prochain à souffrir...
**

Althaïa n'avait pas ciller, ses yeux blafards luisant faiblement dans l'ombre projetée des arcades du masque. Elle avait fixé son regard sur l'homme blond à l'armure tachée de sang, le laissant parler au milieu d'un silence de plomb. Le ton désolé qu'il prit fit frémir l'assemblée sombre, ulcérée de se voir traitée avec tant de condescendance. Les lèvres retroussées en un feulement courroucé, plusieurs soldats vampiriques avaient dardé un regard de mort sur le chef humain. À cet instant, il lui aurait suffi de les laisser se jeter sur lui comme un seul homme pour le voir dépecé sur place.
La Dame de Fer avait eu tout loisir d'admirer la verve acide du petit soldat, et c'est d'un air las qu'elle s'apprêtait à lever sa main en sa direction, excédée par une situation stupide qui n'avait pas lieu d'être.

« Non ! »

Son doigt s'arrêta à mi-hauteur, si bien qu'on la vit pointer l'humain du doigt avec nonchalance, la magie nourrissant le sort mortel s'arrêtant de fluer vers son extrémité.

« S'il vous plaît, s'il vous plaît, siffla Monn avec un sourire carnassier, retenant à grand peine le goût immonde de l'humiliation publique qui remontait dans sa bouche, laissez-le moi. Laissez-moi lui apprendre la politesse. Après tout, il l'a si gentiment demandé... »

Ce qui ressemblait à une supplique se paraît des accents venimeux du sadisme et de la perfidie. La violence de sa volonté meurtrière allait désormais bien au delà de sa fierté de vampire, et l'aura noire de sa colère en devenait presque visible.

Il en tremblait d'excitation. Althaïa se retourna lentement vers lui, sans pour autant délaisser l'attention vigilante qu'elle pointait vers les adversaires encore capable de bouger ici. Après un long silence qui laissa planer une atmosphère morbide, sa voix résonna de nouveau.

« Pourquoi ces humains sont-ils encore debout, lieutenant ? Nous avions dit rapide et discret. Je n'ai eu ni l'un ni l'autre. Et vous demandez une faveur ? En quoi devrais-je être encline à vous l'accorder ? »

L'autre grinça imperceptiblement des dents. Elle ne se réjouissait nullement de sa détresse, ni des regards incertains que les subalternes désarçonnés jetaient vers elle, et encore moins de la folle résolution du sang-chaud qui se tenait à une dizaine de mètres à peine des sabots d'obsidienne.

Une détermination froide, un bloc de glace à deux pieds. Voilà bien ce qui pouvait résumer son état d'esprit en cet instant. Les échauffourées avec un attroupement de ce genre n'avait pas vocation à s'éterniser. Elle ne put s'empêcher de remonter jusqu'à Ethan : n'avait-il pas sermonné ses régiments sur ce point ? Le gros des troupes avait bien assez à faire avec le front humain à repousser nuit après nuit, guet-apens après guet-apens. Et cet Uhris Monn qui se targuait d'agir en moins d'une heure ! Les voilà bientôt rendu à terme, et la situation n'était toujours pas maîtrisée.
Le regard farouche que lui avait lancé l'humain était clair : il aurait beau trembler comme une feuille pour sa peau et celle de ses camarades, il resterait planté sur son chemin comme un arbre jusqu'à ce qu'elle l'abatte.
Après un rapide calcul elle en avait donc conclu qu'elle n'avait pas le choix. Pas de témoins, c'était la règle. Ils allaient donc tomber.
La vampire n'était pas chef de guerre, bien d'autres tâches autrement plus importantes avait sa priorité. Le Prince n'aimerait sans doute pas décaler une réunion du conseil pour le retard d'un escadron maladroit.

Cependant, alors que Monn reculait légèrement pour s'effacer, plus furieux encore d'avoir été débouté, elle reconsidéra la situation sous un autre angle. Elle tenait là encore six humains dont un devait être fort renseigné. Ce n'était ni le lieu ni le temps pour un interrogatoire, même si son totem s'éveilla, soudain intéressé par cette douce perspective.
Il n'était pas, et de très loin, le premier soldat impérial à rendre l'âme par ses soins depuis le début de l'offensive de l'armée sombre. Mais dans le regard oscillant du blond, dans le ton posé qu'il employa ; contrairement à celui dont il avait fait preuve jusqu'alors ; elle vit ce qui avait valeur d'estime et de rareté à ses yeux : de la finesse. Bien surprenant pour un jeune humain si prompt à babiller avec désinvolture. Sans quitter Monn du regard, ses lèvres s'entrouvrirent à peine pour laisser le son monocorde et désincarné de sa voix résonner aux oreilles de son interlocuteur à sang chaud.

« Diurne, tu ne gagneras rien de plus ici sinon la mort. Je ne te pense pas aussi stupide que ceux qui t'y ont précédé par ma main. C'est pourquoi je te laisse le choix : les renseignements que nous demandons... contre la vie de tes compagnons. »

Elle accompagna son dernier mot d'un nouveau geste clef, balayant l'assistance de la main de gauche à droite. Les armes encore tenues par leur propriétaire volèrent loin de leurs bras, arrachées ou simplement soufflées. Avec la rapidité qui les caractérise, les vampires bondirent de leur retraite, se plaçant de chaque côté de l'allée pour empêcher leurs opposants, désormais désarmés, de s'échapper. [sort humain Désarmement]

« Tu as deux minutes pour faire ton choix. Tout délais supplémentaire à ta réflexion sera payé par l'âme de l'un d'entre eux. »
Le tranchant de sa voix ne souffrait plus aucune tergiversation. À lui de se montrer pragmatique... ou de périr pour la prétendue gloire de son empereur.
Tiahanloth dressa les oreilles, les naseaux dilatés vers l'odeur prometteuse du soldat, qui du reste, ne semblait pas souffrir de disette. Le destrier vampire exhala un souffle blanc et froid à l'idée d'avoir sa part.

**
Derrière la minuscule ouverture qui tenait lieu de fenêtre à la tour de pierre, une paire d'yeux se faufile, juste à temps pour voir l'humain se délivrer de l'étreinte mortelle de la vampire. La scène fascine et terrorise. Que pourrait-elle bien faire hormis leur hurler de venir se cacher avec eux ? Ce n'est pas avec sa fourche en bois qu'elle pourrait ne serait-ce que repousser ces créatures de cauchemar qui grouillent de toute part.
Amelia voudrait bien venir en aide à ce beau blond aux airs de chevalier. Mais sortir maintenant, c'était signer l'arrêt de mort de toute sa famille.
Non... elle ne peut pas... elle est l'aînée, elle doit les protéger...
Elle se recroquevilla dans le noir, le cœur empli d'une peur incontrôlable et de larmes pour les braves qui les défendaient, sans même le savoir, au péril de leur existence.

**
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeMar 28 Jan 2014 - 22:10

Si Matis avait humilié le vampire en lui déboîtant l'épaule une première fois, c'était la réprimande qu'il venait de subir de sa chef qui avait mit un clou final sur sa tombe. Mais la puissance de cette dernière était franchement inquiétante, de simples gestes elle pouvait sans doute les tuer ici et maintenant. Il s'était souvent méfié de la magie, mais là il avait encore plus de raison de s'en méfier. Et quand la vampire pointa vers lui une main ferme, il sentit son pouls accélérer plus vite qu'il ne l'avait jamais fait. Était ce là la fin ? Allait il périr bêtement entre les mains d'une mage vampire ? Peut être bien. Dans ses yeux il n'y avait pas de craintes, il n'y avait pas de peur. Sa vie ne lui appartenait plus de toute façon, il en avait fait don. Il ne craignait pas de rejoindre les esprits car sa vie sur cette terre, aussi courte fut elle, avait été mené avec honneur et respect des êtres. Il n'avait donc rien à craindre.

Mais son geste fut stoppé net par une supplique de son précédent combattant, et c'est là que sa patronne le renvoya à son rang. D'une manière que n'aurait pas aimé subir Matis. Mais cela lui donnait au moins la satisfaction de savoir que cet avale morve subirait bientôt les gains de son échec cuisant. Son bras pendrait lamentablement s'il n'avait pas été retenu par le second, à peine plus fort ceci dit. Quant elle eu fini de parler, et alors que la rage consumait l'âme et le corps du lieutenant vampire, il se tâtât de placer une petite pique. Mais ne devait il pas craindre une réplique sur ses soldats ? Ceux ci tenaient encore la ligne, contre toute attente, ses combattants, ses frères et soeurs d'armes étaient encore debout. Peut importe la puissance des vampires, les soldats impériaux étaient tenaces. Alors finalement il se risqua à parler.

Je pense que tu as eu ta chance non ? Hélas pour toi je suis encore de ce monde, pour le moment du moins. Mais au moins j'aurais eu l'honneur et le privilège de te voir rejoindre ton véritable rang. Et ça... ça n'a pas de prix.

Il reporta son regard sur la commande Vampirique, il se fichait bien de ce qu'il pouvait lui arriver maintenant. Et il savait parfaitement ce que les vampires faisaient de leurs prisonniers. Ce n'était donc pas bon signe pour lui et ses soldats car il n'y avait que deux possibilités. Un, ils se faisaient tous tuer ici et maintenant en entraînant le plus de sang froid que possible. Deux, ils mouraient et certains se voyaient transformé en vampire... Autant dire qu'ils avaient le choix entre la peste et le choléra. Hô joie.

Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit de plus. La chef de cette "joyeuse" bande de pillard proposa un marché que le lieutenant savait déjà foireux. Il n'avait aucune chance de croire ce qu'elle lui proposait, mais il écouta tout de même. Son intellect, assez vif pour un militaire, se mit en route pour chercher à comprendre ce qu'il pouvait faire pour s'en sortir. Ce qui était loin d'être gagner d'avance. Ce qu'elle lui demandait était pourtant simple, des informations contre la vie de ces soldats. Lui était sans doute déjà considéré comme mort. A cause de sa blessure ? Ou est ce que la commandante Vampire cherchait à faire de lui son nouveau jouet ? Si c'était le cas elle allait être rudement déçue.

Dans la foulée elle envoya un nouveau sort. Et ce sort fini d'anéantir les derniers espoir de l'Impérial, car tous ses soldats se virent désarmé en bien peu de temps. Si la vampire ne semblait pas être une bonne combattante, du moins il l'espérait, elle était bonne mage. Et ça... C'était vraiment pas bon. Vraiment. Elle lui laissait deux minutes, deux minutes qu'il mit à profil pour réfléchir. Il ne pouvait tout simplement pas lui donner ce qu'elle voulait, mais il ne pouvait pas laisser ses hommes mourir ici. C'était pas possible.

Dans ses yeux brûlait un feu, un feu que peu de ses compagnons comprenaient réellement. Il n'abandonnait jamais, il ne se rendait jamais. Mais là avait il vraiment le choix ? Non, il ne devait pas penser au problème, mais modéliser la solution. C'est à cela qu'à servit toutes ses années d’entraînements et de préparation pour rejoindre l'armée. Douze années avant d'entrée à l'armée, il se préparait déjà à tuer et à combattre jusqu'à la mort.

Finalement, et avec tout le tact dont il était muni, il répondit à la vampire.

Déjà, et même si vous me considérez peut être comme une bonne grosse poche de sang bien pratique, il est de coutume de se présenter quand on parle à des inconnus. Vous semblez les diriger, vous n'êtes pas faible et on dirait qu'ils ont peur de vous. Vous n'êtes donc pas n'importe qui. Votre puissance parlant pour vous, je sais pertinemment que je n'ai pas une chance de vous battre. Surtout de nuit.

Mais comprenez moi, je ne sais même pas ce que vous nous voulez, ou ce que vous souhaitez comme informations. Quand bien même je serais capable de vous les fournir, rien ne me garantie que vous respecterez votre part du marché.


Il porta le regard sur ses soldats qui étaient encore en vie et en relative forme. Pour le coup ils n'étaient plus que six. Tant de perte en si peu de temps... C'était écœurant.

Mais je manque à tous mes devoirs. Il s'inclina ostensiblement en forçant bien le trait. Cela n'a peut être aucun intérêt pour vous, mais respectons le protocole pour une fois. Je suis le lieutenant Falkire, Matis du prénom. Au moins saurez vous à qui vous parler. Il prit un air relativement décalé. Pour peu que je sois connu de vos rang ce dont je doute assez je dois dire.

Mais revenons à nos moutons. Je ne suis certes pas en position d’exiger quoi que ce soit, mais bon qui ne tente rien n'a rien non ? Et puis, histoire de voir, quelles informations voulez vous ?


Il devait gagner du temps.. Mais la suivrait elle la dedans ? Ce n'était pas dit...
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeMar 28 Jan 2014 - 23:57



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C'était un jeux de dupe. À quoi pensait-elle, ruminait intérieurement Uhris, pourquoi n'en finissait-elle pas séant ? L'autre déjà se croyait autorisé à l'ouvrir grand, souriant de toutes ses dents à la mort. Monn laissa son regard aller et venir entre la cavalière de métal et le jeune officier. Si les rumeurs étaient vraies, elle les préférait vivants ? Pas sûr que ce soit une bonne nouvelle, même pour lui. Lentement, il laissa sa main remonter furtivement vers l'épaule, recalant son os endommagé dans son logement. La douleur le fit se crisper, mais il ne tarda pas à se relâcher lorsqu'il sentit enfin une amorce d'amélioration. Finalement, il aurait mieux fait d'écouter son vieux maître défunt et se voir enseigner quelque rudiments de magie. Il aurait sans doute pu se remboîter l'épaule bien plus vite. Mais les choses étant ce qu'elles étaient, il contempla silencieusement la scène, bien conscient que s'il décidait de répondre à la pique du moineau siffleur, c'était sur lui que le Croc du Dragon allait terminer sa course.
Allons, il n'avait que quatre cent dix huit ans, après tout, et toute l'éternité devant lui... Il n'allait pas la gâcher si futilement. Mais dame colère frappait si fort aux quatre coins de son être... Dracos que ce moment semblait long.

Quand l'autre amorça son esquive prudente, Monn ne put retenir une expression mi étonnée, mi- consternée. Il n'allait tout de même pas user d'une ruse si grossière auprès d'un ancien ? Mais si, mais si, il le faisait. Ces humains avaient un culot si monstrueux qu'ils en devenaient grotesques... Toujours muré dans son mutisme forcé, le lieutenant jeta un regard à ses hommes, qui visiblement n'aimaient pas non plus la tournure des évènements.

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Déjà, et même si vous me considérez peut être comme une bonne grosse poche de sang bien pratique, il est de coutume de se présenter quand on parle à des inconnus. Vous semblez les diriger, vous n'êtes pas faible et on dirait qu'ils ont peur de vous. Vous n'êtes donc pas n'importe qui. Votre puissance parlant pour vous, je sais pertinemment que je n'ai pas une chance de vous battre. Surtout de nuit.

Mais comprenez moi, je ne sais même pas ce que vous nous voulez, ou ce que vous souhaitez comme informations. Quand bien même je serais capable de vous les fournir, rien ne me garantie que vous respecterez votre part du marché.


Dès qu'il avait ouvert la bouche, elle avait compris où et comment il comptait l'enliser. Comme lui savait manier ce bout de métal grossièrement coupé dont elle avisait la trempe d'un œil expert, elle avait une longue habitude des tours et détours de langue. Il parlait trop et trop bien. Si les vampires pêchaient souvent par excès de confiance ou de mépris envers leurs adversaires, il en était souvent le cas, réciproquement, des hommes, qui ne voyaient en leurs prédateurs que de stupides montagnes de crocs et de griffes à peine capables de se retenir de tout détruire. Il était jeune, malgré sa maîtrise et son grade, même pour un sang-chaud, comme en témoignait l'absence de rides marquées sur sa peau ternie par le combat.
Certainement n'avait-il croisé sur sa route que la partie la plus visible de leur peuple : des centaines de jeunes affamés, vifs et retords, ne maniant pour se faire respecter que la dague et les griffes. Pouvait-on lui reprocher d'ignorer qu'il existait d'autres sortes de vampires ? Aussi habiles avec les mots et les idées qu'avec leurs lames ? En général, il n'y avait pas de témoins de leurs incartades. Raison pour laquelle même les autorités impériales ignoraient encore à quoi ressemblait véritablement Lorenz Wintel.
Elle le laissa volontiers finir, n'omettant pas de décompter froidement tout le temps précieux qu'il laissait filer dans sa tentative diplomatique hasardeuse.

« Je n'ai qu'une seule et unique parole. » trancha-t-elle, inflexible, imprégnant chaque syllabes d'une magie qui alla graver leurs contours de feu dans l'esprit de tous les morts et vivants présents.

Les paroles de l'humain en disait long sur sa manière de penser la société vampirique. Elle nota consciencieusement tous les indices qu'il lui livrait, dans sa gestuelle et son attitude.

« Mais je manque à tous mes devoirs. »

La Dame de Fer bascula le menton pour contempler la révérence ironique de l'humain. Pour lui, ce n'était rien qu'un battement de paupière. Pour elle, ce fut une éternité durant laquelle elle regarda, incrédule, l'inconscient qui lui offrait sa nuque découverte. Le totem misandre, apaisé par cet acte involontaire de soumission masculine, libéra son étreinte sur la conscience inerte d'Althaïa, qui ignora la raillerie qui allait de pair, pour se concentrer sur les faits et leurs conséquences multiples dans l'arbre des possibles.

« Cela n'a peut être aucun intérêt pour vous, mais respectons le protocole pour une fois. Je suis le lieutenant Falkire, Matis du prénom. Au moins saurez vous à qui vous parler. Pour peu que je sois connu de vos rang ce dont je doute assez je dois dire. »

Belle et vaine tentative. Pourquoi Dracos aurait-elle cédé son nom à ce belligérant qui, avec un peu de chance, ne finirait pas en tapis de sol mais dans leurs rangs, une paire de canines en plus pour décorer son charmant faciès ? Même parmi les siens, peu connaissaient son véritable nom en dehors des officiers et des conseillers.

« De mon nom, tu ne ferais rien sang-chaud. Ton protocole n'est pas le mien. En ce sens, cela vaut mieux pour toi. Car le nôtre ne siérait pas à ta condition. »

Les vampires ne saluaient les humains que d'une seule et unique manière. Pour les plus anciens d'entre eux, mordre la chair d'un mortel était un privilège qu'ils n'accordaient que très rarement, aux proies qui seules s'en montraient dignes. Une subtilité qui n'avait lieu d'être que dans leurs esprits, et qui ne serait qu'incomprise par les intéressés.
Sa volonté était, heureusement pour sa blonde tête, supérieure à la sauvagerie de son esprit protecteur. Les autres sombres le sentaient, et n'en étaient que plus nerveux. Quand le sang allait-il donc couler ?
Althaïa les ignora. Leur impatience chronique était un vrai problème.

« Mais revenons à nos moutons. Je ne suis certes pas en position d’exiger quoi que ce soit, mais bon qui ne tente rien n'a rien non ? Et puis, histoire de voir, quelles informations voulez vous ? »

Un nouveau blanc suivi ses paroles, entrecoupés par le souffle des soldats inquiets pour leur homme de tête, le tintement discret des armes vampiriques et un coup de sabot rageur de la jument noire, qui commençait sérieusement à perdre patience, bien loin de comprendre les agissements de sa maîtresse face aux proies pourtant si aisément accessibles.

« Emplacement des troupes aux alentours d'Elena, nombre de soldats d'infanterie et de mages présents dans le contingent se dirigeant vers l'Est. »
Laconique, sa demande avait pris des accents militaires. La Dame profita des secondes offertes par l'humain pour dévisager furtivement tous ses acolytes. Certains étaient bien bâtis, d'autres plus malingres, un seul semblait plus jeune que son supérieur. À l'instar du mousse sur le frêle esquif en haute mer, il tira la courte paille bien malgré lui.
Pianotant doucement sur les pans de l'armure, elle laissa filer une seconde de silence avant d'achever :
« Plus que trente secondes. Economise ta salive et tâche d'être efficace. Le mensonge, en revanche, sera une erreur éliminatoire. »
Elle inclina la tête légèrement à gauche. L'archer qui se tenait toujours à deux pas d'elle eut l'esquisse d'un sourire. C'était le moment d'utiliser son totem précieux pour monter en grade... Le hiboux hulula dans un coin sombre de sa tête, et le jeune vampire braqua un regard perçant sur le chien fidèle. Faste nuit.

Sentant le piège se refermer sur leur proie, les vampires tendaient le cou, resserraient la prise sur les armes, prêt à déchaîner leurs coups au moindre faux pas de la part des survivants encerclés.
S'il ne se décidait pas à coopérer, que le Dracos ait pitié de son âme mortelle. Elle, n'en aurait pas.

Ni pour lui, ni pour sa première cible qui allait prochainement faire les frais de la ténacité de celui qui pourtant luttait en son sens.

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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeMer 29 Jan 2014 - 19:04

La vampire n'avait pas cédée. Après tout s'était normal et il s'en voulait d'avoir cru cela possible. Mais il ne devait rien laisser paraître car tous le regardait, tant les vampires que ses propres soldats et de sa réponse dépendrait pas mal de chose. Hélas quand il eu la réponse qu'il attendait, un choc l'atteignit en pleine poitrine. Il était tout bonnement impossible pour lui de donner les informations que la commandante vampire demandait. C'était hors de question. Donner les informations sur Elena, leur ville, là où ils avaient grandit, là où ils avaient leurs familles, là où ils avaient combattu. Non, il ne pouvait pas. Regardant ses hommes il se posa des questions. Comment réagiraient ils à sa réponse, lui en voudrait il ? Sans doute, mais ils devaient comprendre pourquoi il allait répondre ça à la commandante. C'était hors de question.

Et pourtant. Dans ce groupe il y avait des jeunes, dont un dont s'était sa toute première affectation, il ne pouvait pas décemment le laisser mourir ainsi sans tenter quoi que ce soit. Non il ne pouvait pas. Il analysa rapidement la situation et essayer d’échafauder un plan. Derrière lui se tenait une vampire armée, sa propre arme n'était pas loin peut être pourrait il l'atteindre, la commandante vampire n'était qu'à une dizaine de mètre et il n'y avait qu'un archer. Avec beaucoup de chance et de culot il pourrait peut être tenter quelque chose de pas trop mal. Mais il devait se tenir prêt à tout instant, car il ne savait que trop bien comment elle allait réagir à sa réponse.

Reprenant son souffle il chercha le ciel des yeux. Sous cette magnifique voûte céleste allait se dérouler un acte dont il n'avait pas été l'instigateur mais l'un des principaux acteurs. Pourrait il encore la voir demain ? Peut être pas. Mais était ce pour autant la fin ? Il ne le savait pas, et ne voulait pas le savoir. Aussi rompit il le silence.


Vous savez tout autant que moi, que je ne vous donnerez pas ce que vous attendez de moi.

Il n'eut rien le temps d'ajouter car la flèche était partie tout aussi vite. L'archer à côté de la commandante tira sur son ordre sur le benjamin du groupe. Il fut atteint à même la carotide et se vida de son sang, sous le choc il n'émit aucun son et mourut sans doute sur le coup. Les vampires bougèrent, les humains cherchèrent leurs armes, le combat était repartit et Matis venait de craquer.

La mort de ces hommes, la mort de ce si jeune soldat venait de le faire sortir de ses gongs. Alors il vit rouge et passa à l'attaque. Arrachant une lame à la vampire dérrière lui, il la lui planta directement dans la jambe et lui envoya son poing armé dans la figure avec tant de force que la mâchoire de la vampire craqua tout autant que le bras du lieutenant. Esquivant de justesse une flèche, il roula jusqu'à sa lame et s'en emparât. De son second bras il arrêta net une flèche avec son bouclier et se lança à l'attaque de la commandante vampire. S'il devait mourir ici, alors il se ferait un malin plaisir d'écrire son nom sur son front.

Un combattant de la nuit vint envers lui et Matis ne lui accorda qu'un court instant de répit car dans sa charge il ne s’arrêta pas et l'emporta avec lui. Lame en avant il venait d'ouvrir le ventre de la créature. De sa tête il lui assénait coup sur coup tout en s'en servant de bouclier pour éviter les flèches de l'archer. Dans ce capharnaüm il chercha la commandante Vampire. Elle ne devait pas paniquer devant cette scène et si était peut être même attendu, et bien elle n'allait pas être déçu du résultat.

D'un long cri enragé il se sépara de son bouclier vampirique et se porta sur la commandante qu'il venait de découvrir. Complètement ensanglanté, tant par son propre sang que par celui des vampires, il ne faisait plus attention à ses blessures. Il faisait abstraction, et l'adrénaline le faisait tenir debout. Alors il couru aussi vite qu'il le pouvait, évitant par là une lame, par ici une flèche. Il envoyait sa lame rencontrer les chairs sans trop savoir s'il blessait vraiment les vampires car tout ce qui l'importait c'était la commandante.

Il y eu un grand bruit suivi d'un choc et l'instant d'après il était sur le sol. La douleur était bien présente mais il pouvait quand même voir que trois de ses hommes étaient dans le même état que lui. Son sergent et ami lui jeta un regard pour le moins amical et ce fut les dernières choses qu'il vit avant de sombrer dans le néant.
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeVen 31 Jan 2014 - 19:04

Vous savez tout autant que moi, que je ne vous donnerez pas ce que vous attendez de moi.

Le souffle de l'humain s'était brièvement accéléré, et il lui sembla qu'il faisait un effort colossal pour expulser les mots de sa bouche empâtée par le manque d'air. Il n'arborait plus son masque de fausse fierté brave, ses yeux s'étaient teintés d'une gravité profonde et d'une résolution sans faille.
Bien. Il avait fait son choix.
Althaïa n'avait en effet qu'une parole. Elle fit donc exactement ce qui était prévu dans son offre : le silence contre la mort. Obéissant avec une joie non dissimulée à l'ordre non formulé, l'archer lâcha sa flèche dentée à l'assaut de la tête du plus jeune du groupe. Ce choix en apparence fruit du hasard, était calculé pour générer le plus fort impact, et ce fut effectivement le cas.
Le corps transpercé du soldat retomba comme une poupée de chiffon au milieu du cercle des impériaux désarmés, dans un silence horrifié. Un grand homme brun à la côte de maille entamée lança un regard éperdu à son commandant, une grimace de terreur déformant son noble visage, le regard embué d'une douleur qui ne demandait qu'à s'exprimer. « Pourquoi ? »
De ce qui se déroula dans l'esprit de l'humain blond, on ne vit que le résultat : un cri de rage pure, lancé autant vers eux que vers les cieux impassibles.

**
Monn observa la scène, d'abord d'un air renfrogné, puis de plus en plus intéressé, releva le menton pour voir cette même colère et ce désespoir maladif envahir d'un coup son adversaire jadis si sûr de lui. Son éclat de rire fut couvert par le fracas des armes, et dans ses yeux brillèrent à nouveau haine et joie malsaine.
Tout n'était peut-être pas perdu après tout ?

**

Elle regarda cet avatar de vengeance guidée par le cœur se ruer sur elle comme au ralentit, le regard des vampires se posant sur lui, choqué. Il n'allait pas... ?

Oh si, il allait le faire, Althaïa en avait été persuadée dès qu'elle avait réussi à cerner ce drôle d'oiseau qui avait si brillement combattu ses pairs. Et finalement, trouva bon de ne pas l'envoyer à trépas si vite. Des prisonniers de guerre. Oui, celui-ci avait gagné, par son geste suicidaire, le droit de les accompagner au camp principal, et de finir sa vie en expiant ses fautes selon le processus édicté par leurs lois. À savoir : à l'appréciation du vainqueur.
Alors qu'il s'avançaient vers la cavalière l'épée au clair, elle leva la main au-dessus du sa tête, l'abaissant en sa direction en un geste vif et précis.
Et l'humain de décoller du sol, projeté sans ménagement plusieurs mètres en arrière. Peut-être avait-elle un peu forcé la dose, mais ne s'en souciait pas vraiment, hormis du fait que le sort avait été plus gourmand que d'habitude.
Le chef blond ne se releva pas de son vol improvisé, et aux vues des quantité de sang qu'il avait déjà perdues, il aurait été bien en peine de renouveler son exploit. Ses yeux roulèrent dans ses orbites et il ne bougea plus.
Ce qui eut un effet radical sur le combat en lui-même : les hommes les plus courageux semblèrent vidés de leur espoir, et bientôt un nouveau mort alla grossir les rangs des macchabés. Quatre. L'un des survivants se jeta sur le corps de l'officier pour le protéger, l'enserrant farouchement. Son expression atterrée changea cependant, ses traits s'adoucirent quelques peu.
L'autre était en vie. Un point positif pour cette guerre.

Il n'en fut pas de même pour un vieux soldat rodé aux corps à corps, qui au moment de la chute de son supérieur, laissa tomber son adversaire au profit de celle qui avait causé la perte de celui qui les menaient au combat avec tant de fougue.
Il était sans arme, presque dépecé de son armure légère à force de se frotter aux fantassins noirs, mais pour autant, il percuta comme un bélier l'archer qui s'était placé devant Tiahanloth, l'assommant sur le coup. Il se jeta sur la jument, le visage ruisselant de sang et de larmes.

« SOYEZ MAUDITS ! SOYEZ MAUDITS ! »

Le destrier, furieux, se cabra alors que l'homme tendait les bras en avant, visiblement décidé à achever l'œuvre avorté de son guide. Althaïa darda sur lui un regard morne. Voilà longtemps qu'elle n'avait point eu un tel succès.
Mais celui-ci était trop endommagé pour survivre. Son poing se referma devant l'homme enragé, et la flamme de la vie fut soufflée par une magie aussi noire que la nuit qui officiait autour d'eux. [sort vampirique Croc du Dragon]
Il s'effondra au sol en un cri bref et strident, piétiné séant par une jument hystérique.

Plus que trois, dont deux hors combat. La conseillère avisa le dernier résistant.

« Ramassez-moi ces deux là, dit-elle, sans dissimuler sa lassitude, je les veux en vie. Et amenez-moi l'autre. Nous avons suffisamment tergiversé pour cette fois. »

Le dernier soldat, à présent coincé contre un mur face à trois vampires surexcités, se débattait comme un fou, conscient comme il l'était de l'imminence de sa fin. Ainsi, lorsque le porte flambeau de leur groupe tombait, les hommes oubliaient bien vite la flamme qu'il portait en lui, pour se ruer au devant des ombres menaçantes qui dansaient sur les parois.
Il finit pourtant par arrêter son manège, lorsque l'un des vampires fit jaillir les chaînes de guerre qui s'enroulèrent telles de sombres vipères avides de morsure.

**

Monn jubilait. Oh, il aurait sans doute droit à un mauvais quart d'heure, un très mauvais quart d'heure... Mais c'était peu cher payer pour déguster la souffrance et la folie auxquelles le blanc bec qui l'avait humilié était promis. Il ne ferait pas de vague cette fois, mais comptait bien assister d'une manière ou d'une autre au spectacle ! Et si au passage, il pouvait lui rendre la pareille...
Ô joie.

**
La jeune fille s'étouffa presque de cris retenus et de larme lorsqu'elle le vit, rouge de sa dévotion, se heurter aux pavés avec une violence affreuse. Non, il ne pouvait pas être mort ! Ils ne pouvaient pas périr ici, les laissant à la merci des monstres... Les soldats étaient toujours vainqueurs. C'était le crédo de l'empire, leur foi et leur lumière...
Son frère la tira loin de la fenêtre, une main plaquée sur sa bouche entrouverte, l'autre essuyant à grand peine le flot salé qui lui noyait les joues.

« Non ! Murmura-t-il, s'il-te-plaît Amelia, oublie cette idée, oublie là très vite. On ne peut pas l'aider, tu m'entends ?! On ne peut pas ! »

Elle tenta de s'arracher à son étreinte protectrice, pour lui hurler qu'il n'était qu'un lâche, qu'ils pouvaient les aider, qu'ils le devaient...
Mais un cri effroyable résonna au dehors et son cœur rata un battement. Figés tous les deux dans le noir, leurs regards se croisèrent. Leur souffle s'arrêta, et l'atmosphère étouffante les écrasa tout à fait. Était-ce réellement la fin ? Ils ne voulaient même pas l'envisager.

Plusieurs minutes de silence s'écoulèrent. Enfin, quand les doigts du jeune homme se relâchèrent, la jeune sœur bondit hors de sa portée, et arrachant la planche qui bloquait la porte, se rua à l'extérieur. Debout dans la nuit avec sa robe immaculée, elle s'arrêta au milieu du champ, le regard éperdu vers le lieu où le sang avait coulé.

Il n'y avait plus personne.


**
Le cortège macabre fila à travers la campagne, silencieux et sombre, emportant avec lui trois tâches de lumière souillées. Dans moins d'une demi-heure, ils auraient levé le camp et seraient loin. Loin à l'Est.
Lorsque, à l'aube, une ligne blanches de cavaliers se porta jusqu'aux maisons isolées dans la plaine, les vampires n'avaient rien laissé derrière eux qu'une famille horrifiée, éprouvée, mais vivante.

**
Le vampire avait passé une sale nuit. Et le jour qui dansait haut derrière les arbres ne paraissait guère mieux. Sauf qu'en cet instant, sa Soif lui fichait une paix royale, et ses plus bas instincts étaient grandement flattés par la silhouette amorphe étalée sur le sol de la cage sous lui. Maculé d'un sang noir, ses beaux cheveux hirsutes et sales éparpillés autour de son visage tuméfié, le grand guerrier n'avait plus fière allure, et c'est avec une délectation sadique que Monn le vit reprendre conscience auprès de ses alliés estropiés. Il fit jouer son épaule toute neuve avec bonne humeur. L'humain enchaîné de l'autre côté avait sourit au commandant encore étourdi. Mais n'avait dit mot. Faisait jouer silencieusement sa dague entre ses doigts, Monn sourit de toutes ses dents. L'autre ne l'avait pas encore vu. Cela ne saurait tarder.
D'une voie mielleuse et tonitruante, il l'apostropha au travers des barreaux enchantés de sa prison :

« Alors, Mathis Falkire, on a fait bon voyage ? Je ne t'ai pas manqué j'espère, hum ? Nous voilà arrivés à destination...Admire donc le paysage ! »

Il partit en arrière et s'assit sur le linteau de fer derrière lui. Autour d'eux, l'armée vampirique grouillait comme une fourmilière en ébullition. Des dizaines de vampires s'affairaient avec rapidité et efficacité, aiguisant, transportant, montant, forgeant, équipant... Le tout en un orchestre de sons presque complètement étouffés par les bois alentours.
Dans toute cette agitation, personne à part lui ne semblait porter la moindre attention aux corps à moitié dénudés et amaigris des prisonniers, réduis à l'état de bétail.

« Au fait, aujourd'hui, c'est jour de fête. J'ai reçu une promotion... dit-il d'un ton guilleret. Puis, dévoilant son avant bras aux chairs noires et putréfiés, il s'avança vers le blond d'un air retords. Et aussi une belle leçon pour avoir été trop « gentil » envers toi et tes petits camarades. Mais ne t'en fait pas pour moi, blondaille, je suis désormais bien rôdé à tes petits tours, et c'est toi qui va danser, maintenant. Je vais faire en sorte que tu aies droit à de belles faveurs. Ainsi... nous serons quittes... »

Sans relever la tête, il laissa ses yeux parcourir quelques secondes la foule d'un air intéressé. Allait-elle venir ou, comme souvent, laisser cette tâche à un subalterne ? Si c'était le cas, il se portait d'office volontaire...
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeVen 31 Jan 2014 - 20:23

Il aurait cru pouvoir trouver la mort en cette terrible nuit. Il aurait voulu enfin trouver la paix pour laquelle il s'était pendant si longtemps battu. Mais non, il n'y avait pas droit. Et non seulement il n'y avait pas droit mais en plus il se trouvait dans un camp vampirique. Et ce que cela voulait dire était très simple, elle n'avait pas voulu le tuer, elle comptait donc extraire toutes les informations qu'elle jugerait utile pour son armée. Et ensuite ? Ensuite soit elle le transformait, soit elle le tuait. Et il préférerait qu'elle choisisse la seconde option, car il ne pourrait pas supporter le fait de devenir ce qu'il avait toujours combattu.

En ouvrant les yeux il vit que Thomas était encore là, finalement il avait entraîné son ami de toujours dans cette galère. Qu'il s'en voulait de l'avoir mener avec lui cette nuit là. Qu'il s'en voulait de ne pas l'avoir laisser au camps, le savoir ici ne le rassurait pas et sa compagne lui en voudrait pendant un long moment si elle ne revoyait pas son tendre. Et lui ? Pourrait il se pardonner si un jour, proche si cela se trouve, il le conduisait à sa perte ? Peut être que ce jour était même arrivé. Se relevant doucement en serrant les poings il restait imperméable à tous ce qui l'entourait, il avait besoin de faire le point sur la situation. Dans son dos il entendait des paroles, mais il n'y fit pas attention. Cela n'avait pas d'intérêt, donc pourquoi s'y attarder ? C'était sans doute un de ces guerriers de la nuit venant narguer les prisonniers, c'était une chose que nombre de geôlier, humain comme vampire, aimait faire. Matis détestait cela, et aujourd'hui d'autant plus qu'il le vivait en étant du mauvais côté de la grille.

Finalement, et après quelques longues secondes il se retourna, pu voir l'état de sa propre situation ainsi que ce petit emmerdeur de lieutenant vampire. En le voyant il eu un air parfaitement décalé par rapport à la situation, se malaxant les poignets en soulevant un sourcil il le regardait d'un air de dédain le plus total. Si ce crétin était encore là cela voulait dire que ce n'était pas lui qu'il avait éventré lors de sa capture. Il nota pour lui même de résoudre ce problème une fois qu'il s'enfuirait de ce lieux. Car il était tout a fait hors de question qu'il reste ici, et si c'était le cas il allait subir les tortures physiques et mentales de ces pillards. Chose qu'il n'avait pas du tout envie de tester. Surtout quand on regardait l'ensemble des créatures qui se trouvait dans le camp. Ils étaient trop nombreux, même pour lui. Hélas. Quoi que cela aurait pu sans doute donner un beau combat. Un dernier baroud d'honneur.

La créature parlait, il se félicitait d'une promotion. Comme quoi ils donnaient vraiment n'importe quoi à n'importe qui. L'armée vampirique devait se trouver dans un tel état de déliquescence qu'un "preux" commandant à peine capable de maîtriser dix soldats humains, après en avoir perdu trois ou quatre, se voyait promut. Et à cette pensée il ne put que sourire, ouvertement pour bien l'ennuyer. Il le savait sanguin, sans jeu de mot, et s'il s'approchait trop près il lui ferait sa fête. Même s'il n'était pas complètement en état, il comprendrait ce que cela voulait dire de subir la colère d'un officier impérial. Dire que c'était à cause de lui qu'ils étaient mort, dire que c'était lui qui les avaient mené au combat et à l'affrontement. La guerre était un chose commune à toutes les races, et même s'il ne la comprenait pas bien, lui jamais il ne chercherait à le comprendre. Peut être d'autre en valait il la peine, mais lui certainement pas.

Il fut tout de même ravi de savoir qu'il avait été châtié de son incompétence évidente, voila qui coulait enfin de sens. Mais la proposition à peine voilée de reprendre le combat le fit sourire. Mais pas comme avant, pas comme il aurait pu sourire quelques jours avant cela. Non, là c'était quelque chose de plus malsain. Un sentiment qui lui faisait peur car il ne ressentait rien de logique. Cette chose qu'il mettait de côté à chaque instant, ce sentiment qu'il réprimait pour ne pas se laisser dominer. Le regard était vide. Et il ne portait que peu d'attention à ce qu'il lui disait, tout ce qu'il voyait en face de lui c'était un cadavre. Non pas parce qu'il était un vampire, donc un mort par définition. Mais parce qu'il ne lui restait plus très longtemps à vivre. Il le tuerait, et pour une fois il chercherait à prendre du plaisir à cela. Il avait voulu la guerre ? C'était autre chose qu'il allait obtenir.

Il s'approcha doucement des barreaux de la cage et regarda son tortionnaire directement dans les yeux. Il n'y avait pas de peur, pas de crainte. Il était passé à autre chose. Il fallait que l'autre sache qu'il ne jouerait pas avec lui comme il le faisait avec d'autre. Et il fallait qu'il sache que cette fois, il ne lui déboîterait pas l'épaule. Ho ça non.

Ecoute moi bien sale con, parce que je ne le dirais pas deux fois. Tu est un cadavre. Par mes ancêtres je sortirais un à un chaque centimètre de ton intestin et je te jure que je t'étranglerais avec. Avec tant de force et de conviction que je ferais sauter ta sale tronche comme un vulgaire bouchon. Puisse les esprits avoir pitié de toi, car moi je n'en aurais aucune.

J'ai déjà mis la main sur plusieurs de tes hommes, et leurs cris résonnent encore dans ma tête comme une douce mélodie apaisantes. Si je ne prenait aucun plaisir à les éliminer, sache que pour toi ce sera une autre paire de manche. Tu as peut être été promu, ce qui met en doute l'état de votre armée. Car promouvoir un être même pas capable de commander... Mais bon, que faut il s'attendre de toi. Qui n'est même pas capable de me faire face si ce n'est en étant caché par une grille.


Secouant la tête de gauche à droite avec un réel regard de mépris il lâcha les barreaux alla se mettre dans un coin de la cellule exiguë. Il vit son second le regarder, il ne l'avait jamais vu aussi déterminé qu'en ce jour. Peut être parce qu'il n'avait plus le choix.

Allez va, va chercher ta maîtresse car c'est à elle seule que tu dois ta vie. Va petit chien, et ne revient pas sans elle, et tes dents me serviront de presse livre.
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeVen 31 Jan 2014 - 22:04

La réaction du blond le fit trépigner de joie en son fort intérieur. Enfin, il la tenait, sa vengeance. Il la voulait longue et perfide, et elle le serait.

Ecoute moi bien sale con, parce que je ne le dirais pas deux fois. Tu est un cadavre. Par mes ancêtres je sortirais un à un chaque centimètre de ton intestin et je te jure que je t'étranglerais avec. Avec tant de force et de conviction que je ferais sauter ta sale tronche comme un vulgaire bouchon. Puisse les esprits avoir pitié de toi, car moi je n'en aurais aucune.

J'ai déjà mis la main sur plusieurs de tes hommes, et leurs cris résonnent encore dans ma tête comme une douce mélodie apaisantes. Si je ne prenait aucun plaisir à les éliminer, sache que pour toi ce sera une autre paire de manche. Tu as peut être été promu, ce qui met en doute l'état de votre armée. Car promouvoir un être même pas capable de commander... Mais bon, que faut il s'attendre de toi. Qui n'est même pas capable de me faire face si ce n'est en étant caché par une grille.


Il s'était tordu intérieurement de rire à chacun des mots de l'officier, à son air dangereux de fauve capturé qui espérait encore s'échapper. À sa dernière phrase, il avait subrepticement glissé sa main dans l'une des poches de sa tunique, et en avait ressorti un bout de parchemin tanné, tellement froissé qu'il en paraissait fripé, mais sur lequel on distinguait encore quelques lignes noires de croquis et des mots élégants tracés à la plume.

« Oh, non. Non non non, tu n'y es pas du tout. Ce n'est pas mon emportement à ton égard qui m'a permis de me hisser à la tête d'un escadron tout neuf... Mais ceci. »

Il agita doucement le petit morceau où l'on voyait à présent une liste d'instructions gribouillées en colonne avec un petit schéma.

« Bien sûr, ton pauvre ami ne pouvait pas se douter qu'un jour, de douces et fraîches mains en viendraient à lui ôter son armure et ses fripes, poussant le vice jusqu'à fouiller son linge... et à trouver ce qu'elles n'auraient jamais du trouver. »

Il ne put se retenir plus longtemps, lâchant quelques sursauts de rire nerveux, alors qu'il broyait la note entre ses doigts.

« Le petit con était centenaire que tu ne marchais pas encore, larve parlante. Dommage que tu t'imagines que tu ais en face de toi une bleusaille à peine capable de marcher droit. À trop se croire au-dessus de la plèbe, on chute d'autant plus durement. Puisse les mille tourments t'ouvrir les yeux sur ce point. »

Un affreux sourire lui barrait le visage, ses commissures remontant presque jusqu'à ses oreilles.

Allez va, va chercher ta maîtresse car c'est à elle seule que tu dois ta vie. Va petit chien, et ne revient pas sans elle, et tes dents me serviront de presse livre.

Lorsque l'autre vint se prostrer dans l'angle, Monn sauta au-dessus de lui, vif comme un serpent, il s'empara des mains de l'humain et les maintint verrouillées contre les barreaux, l'attirant sans ménagement à lui. Il approcha son visage jusqu'à toucher le nez du guerrier avec le sien, lui soufflant son haleine putride à la face, ses crocs effleurant presque la peau dorée. Mais l'éclat mesquin dans ses yeux s'était mué en autre chose. Même en souriant, le vampire paraissait alors sérieux et grave. Le ton de sa voix avait perdu son onctuosité sadique, et claqua, froide et tranchante comme le fil de l'épée.

« Ce petit jeu là est terminé. Les rôles sont inversés, chair à pâtée. Il y a ici autant de façon de te faire passer à trépas que de vampires, des officiers dix fois plus compétents que moi à chaque tournant... Tu t'imagines que tes souffrances me font plaisir ? Tu as raison. Comment pourrait-il en être autrement ?
Mais pas parce que tu m'as vaincu, Mathis la grande gueule. Pas parce que tu t'es cru fort à me marcher dessus. Tu vas souffrir parce que tu as levé la main sur un conseiller. Chez les vampires, il y a deux sortes de gens : ceux qui dominent et ceux qui subissent. Les uns subissent PARCE QUE les autres dominent. Dès que tu ne peux plus dominer, tu es dominé. Point barre. Aujourd'hui, j'ai subi. Toi, tu as voulu dominer, alors que tu n'en étais pas capable. Voilà pourquoi tu vas souffrir. Et en réalité, je n'ai plus rien à voir là dedans. Assumes tes responsabilités face aux nôtres sang-chaud, c'est tout ce qu'il te reste à faire. Même le Dracos ne te sauveras pas de l'impasse cette fois. Car celle que tu nommes gentiment ma... maîtresse... ne te passera jamais une épée en travers du corps.
»

Son sourire s'effaça d'un coup, et il lui murmura en martelant chaque syllabe d'une voix grave et blanche :

« Elle te dévorera vif, en commençant par la tête. »

Lui même ignorait si cette rumeur était vraie, mais jamais il n'avait tenu à le vérifier lui-même. Il était assez connaisseurs des milieux interloques du pouvoir, et les créatures qui y trainaient leurs âmes avaient parfois des travers que même lui n'aimait pas. Il laissait aux ombres ce qui appartenait aux ombres. Et certainement y avait-il une explication du genre à la disparition systématique des cadavres de suppliciés.

« Quand à l'appeler, tu crois vraiment que les choses fonctionnent ainsi chez nous ? Elle viendra bien assez tôt. Ou peut-être pas. Peut-être qu'un autre aura envie de jouer un peu. Personne, hormis le Prince, ne s'enquerra de lui demander de venir s'occuper de ton cas. Et certainement pas moi. »

Il le lâcha brusquement, bondissant hors d'atteinte avant que l'autre n'ait pu réagir. Sa cape claqua quand il sauta au bas de la cage, disparaissant rapidement dans le flot ininterrompu de vampires qui défilaient dans les allées bondées.

La journée s'écoula sans que nul ne daigne seulement s'attarder devant la cage. Le vent se leva sur le campement, s'infiltrant entre les tuniques déchirées des survivants. Puis, alors que le soleil déclinait à l'horizon derrière la barrière protectrice des arbres, une dizaine de vampires armés immobilisèrent les prisonniers par magie, avant de séparer le blond de ses deux compagnons d'infortune.
Il resta donc seul dans la cage aux larges barreaux toute la nuit durant. Aux teintes chatoyantes de l'aurore, on vint le chercher. Ou plutôt, deux gardes à la tenue stricte se disposèrent de part et d'autre de l'énorme cube, le soulevant sans peine, et l'emmenèrent au travers des allées.


On transporta la cage à travers une bonne partie du campement, dévoilant le corps balloté du prisonnier aux yeux avides des vampires qui observaient ce drôle de colis tantôt avec curiosité, tantôt avec mépris ou indifférence. Enfin, on arriva devant un ensemble de tentes plus hautes que les rangées précédentes, et les deux gardes s'engouffrèrent rapidement à l'intérieur. Là, les rares rayons de soleil à paraître à l'extérieur s'éteignirent tout à fait, remplacés par une ou deux chandelles placées là à leur intention. La cage fut déposée sans aucun ménagement au milieu d'une pièce vide, et les deux vampires se retirèrent en silence.
Combien de temps le laissa-t-on ainsi, sans eau ni nourriture, dans le noir, à attendre ? Plusieurs heures ? Plusieurs jours ? Impossible de le savoir. Le silence était total, la faim et la soif, énormes.


Et puis, un chuintement presque inaudible. Deux pas lourds accompagnés d'une série de cliquetis.

« Mathis Falkire, dit la voix désincarnée, il n'y a chez les nôtres ni jugement équitable ni tribunaux. »

Althaïa se tenait en face de lui, le dominant de toute sa hauteur, son regard blanc vrillé dans le sien, la faible lumière moirée filtrant au travers des pans sombres des tentes ne laissant paraître que la moitié de son corps métallique dans la pénombre.

« Ici et aujourd'hui, il n'y aura qu'un seul juge. Moi. »
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeSam 1 Fév 2014 - 11:44


Ce n'est qu'une fois qu'on a touché le fond que l'on peut revenir complètement à la surface.
Mais quoi qu'il arrive on laissera toujours une part de nous même dans les limbes obscures.


Il parlait, et pour ne pas changer c'était pour ne rien dire. Et comme pour indiquer sa puissance apparente il mit en avant une note que Matis reconnu tout de suite. S'il avait mit la main dessus alors ils étaient mal. Mais le fait qu'on le mette à la tête d'un nouvel escadron ne pouvait avoir qu'une seule raison, il allait repartir en combat contre d'autres soldats de l'Empire. Et ça il ne pouvait pas le laisser faire, son rire l'énervait, son regard le dégouttait. Il n'avait qu'une envie, sortir de là et lui faire ravaler ses paroles. Mais il se ravisa car c'était sans doute ce qu'il appelait de ses voeux les plus obscurs. Il était bien plus intelligent que ça, le vampire le prenait pour un simple soldat à peine capable de penser pour agiter son épée, mais ce n'était pas le cas. Et quand il vint la ramener avec son âge et le fait qu'il se sentait puissant uniquement grâce à son âge le fit doucement rigoler. Si tout était dû qu'à l'âge alors les vampires et les elfes n'auraient pas de mal à avoir le dessus sur l'Humanité, or c'était loin d'être le cas.

Non sérieusement ? Tu es si vieux que ça, ho les esprits me gardent de la sagesse que tu as du acquérir au fil de ta longue vie. Dommage que tu ne sache pas t'en servir correctement. Que tu puisse uniquement penser que ton âge fait de toi un meilleur combattant me confirme ce que je pensais déjà. Tu es faible, et quand je te mettrais la main dessus, qu'importe ton âge et ta soit disant puissance. Je ferais de ton cadavre un avertissement pour tous ceux de ton espèce. On ne défie pas l'Empire sans en payer le prix.

Quant il tenta de se dégager de cette confrontation stérile, l'être bougea rapidement et vint le bloquer. Approchant sa tête si proche qu'on pouvait sentir le moindre recoin de son âme et de son âge -Il devait être sacrément faisandé pour sentir aussi fort- il se mit à expliquer sa vision de la situation. Le trentenaire ne bougea pas et écouta d'une oreille distraite les provocations et les informations qu'il consentait à lui donner. Il lui parla de la puissance des vampires présents dans le camps et de la condition de ce dernière par rapport à la caste dirigeante. Les conseillers étaient la seconde ligne de décision au sein de la race de la nuit, il avait eu vent de leur puissance et il l'avait vu quelques heures auparavant. Si ce qu'il disait était vrai, et comme il avait porté la main sur un membre de la caste dirigeante alors effectivement ça allait être compliqué. Mais de toute façon qu'avait il de plus à perdre ? Plus grand chose.

La dernière provocation fut de trop il ne pu réprimer l'envie de lui répondre simplement. Pas la peine de revenir sur ce qu'il venait de dire, il n'en valait pas la peine, et bientôt il ne serait plus de ce monde.

Va te laver les dents. Pas la peine d'envoyer un conseiller pour me tuer, rien que ton haleine pourrait le faire.

Ajoutant une dernière phrase, il s'en alla sans rien dire de plus. La confrontation venait de prendre fin, mais il jura qu'il le retrouverait, qu'il le traquerait et qu'il lui arracherait membre après membre. Il exterminerait chaque parcelle d'espoir. Il anéantirait chacune de ses pensées. Il ne le tuerait pas rapidement, ça non, et avant qu'il ne rende son dernier soupir il lui fera comprendre la peur qu'il croyait offrir au lieutenant impérial. Cet être abject se retrouverait bientôt avec assez de centimètre d'acier dans le corps pour ne plus pouvoir respirer. Et s'il avait pu lui faire couler du métal en fusion dans les veines, alors oui il l'aurait fait. Et sans se gêner.

Il prit le reste de la journée pour réfléchir à la suite à donner aux opérations. Pour l'instant il ne savait pas trop comment s'y prendre pour s'en sortir mais il n'allait pas abandonner maintenant. Il parla avec Thomas, s'excusant de sa conduite et du fait qu'il ait peut être détruit sa vie. L'autre ne le laissa pas faire et expliqua qu'il n'aurait pas pu en être autrement. L'autre soldat encore en vie était du même avis. Les voila donc, trois survivants d'une escouade jadis si fière, mais il leur jura qu'ils s'en sortiraient. Ce n'était pas une promesse c'était un fait, tout comme il avait fit à l'autre crétin ce qu'il ferait de ses intestins. Et il faisait toujours ce qu'il disait.

Au bout d'un moment on vint les séparer, il ne résista que pour marquer le coup, pas question de perdre la moindre parcelle d'énergie dans un combat vain. La suite allait lui demander toute son attention et son endurance. Alors il profita de la nuit pour se reposer du mieux qu'il pouvait, réfléchissant toujours à ce qu'il pouvait faire pour s'en sortir. Intérieurement il nota ce qu'il voyait de sa place, les nombres de soldats, le positionnement des armes. Bref, tout ce qui pouvait lui être utile pour le futur et ses objectifs à moyens et court terme.

Quand l'aube vint, on le déplaça, les soldats ne prirent même pas la peine de le sortir de sa cage, non rien de tout cela chez les vampires. Ils déplacèrent carrément la cage jusqu'à un autre endroit. Était ce enfin le moment tant attendu ? Reverrait il l'être qui l'avait vaincu avec tant de facilité ? Oui sans doute. Les vampires avaient plusieurs réactions face à lui, tantôt ils s'en fichaient, tantôt ils le haïssaient clairement mais il n'en avait cure et ne prêtait pas attention à cela. Ce qui l'importait c'était le chemin qu'il prenait, et il tenta de le mémoriser. Il finit sa course dans une pièce vide, uniquement éclairée par quelques bougies, là la noirceur était de mise et il sentit que quelque chose était en préparation. Alors il se calma, rongeant son frein car il ne pouvait pas faire autrement il fit preuve d'une patience hors du commun, surtout venant de sa part. Il ne cria pas, il n'hurlait pas pour qu'on le sorte de là ou qu'on vienne lui mettre de la lumière. Il ne savait pas s'il avait déjà connu pire, mais quant on est entraîné depuis ses huit ans à combattre, vivre et survivre dans un large panel de condition on a apprit à économiser une chose. L'énergie. Le corps pouvait supporter la faim, beaucoup moins l'eau et bientôt il le ressentirait. Si on le laissait ainsi c'est qu'on cherchait à le pousser à bout, à voir ses limites, à tester son endurance. Ils allaient être déçu nos amis les vampires.

Finalement, et après il ne savait pas trop combien de temps il entendit des pas et une voix largement reconnaissable. Il ne fit aucun mouvement, n'ouvrit pas les yeux et attendit qu'elle parle. Ce qu'elle fit. Elle le dominait de sa taille, c'était une évidence, mais il ne comprit pas tout de suite la teneur de ses paroles. Alors quant elle eu finie il prit quelques instants pour réfléchir. Il ne devait pas lui montrer ses faiblesses, choses dont elle se servirait pour le mettre à mal, c'était là aussi une évidence. Mais non, il ne lui ferait pas ce plaisir. Il se releva de sa cage et la regarda dans le blanc des yeux. Il n'en avait cure si elle était une conseillère, sa vie avait prit fin le jour où il s'était engagé, il n'avait plus rien à perdre, donc presque plus rien à craindre. Il était soldat, il s'était engagé en connaissance de cause, aussi il savait ce qu'il risquait et il l'acceptait sereinement.

Je le savais déjà conseillère. Mais est ce bon maintenant ? Les vôtres se sont suffisamment repais de ce spectacle affligeant ? Ou êtes vous là pour en rajouter une nouvelle couche ? Dire que l'autre imbécile est passé juste avant vous pour se vanter....

Mais j'imagine que vous n'êtes pas là pour ça n'est ce pas ? Toujours à la recherche d'information que je ne vous donnerais pas ? Je vous souhaite bien du courage Conseillère. Je ne connais peut être pas votre nom, mais vous vous en fichez à ce que je vois.


Il soupira... La journée/nuit ? Allait être très longue...
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeSam 1 Fév 2014 - 23:05

L'humain avait perdu de sa grâce, sa peau, ses yeux et ses cheveux étaient ternes. Cela risquait fort de ne pas s'arranger. Et s'il se refermait comme une huître, prêt à s'offrir en martyr pour le peu de chose qu'il savait du commandement impérial, Althaïa ne s'en occupait pas. Après tout, prisonnier ou non, ils avaient bien assez d'espions et d'informateurs bon gré malgré pour se permettre d'en perdre un ou deux.
En cet instant, elle tenait à nouveau un beau spécimen entre ses griffes. Certainement avait-il eu tout loisir d'échafauder d'abracadabrantesques stratégies pour sortir du gouffre où on l'avait jeté. D'autres en aurait vite fini avec lui, se contentant de lui ouvrir les veines et de le laisser saigner sur une table. La Dame avait un autre projet.

Du courage ? Elle en avait brisé d'autres avant lui, et il semblait croire qu'il était un cas particulier, comme un îlot perdu en haute mer, accueillant en son sein une lueur d'espoir à sauvegarder à tout prix. C'était l'étincelle dans ses prunelles, celles de beaucoup de soldats impériaux, que peu de vampires semblaient comprendre. Le sang qui imprégnait le sol à quelques pas derrière elle était seul témoin de ses récents prédécesseurs. Mais elle le laissa volontiers à ses doutes, à ses interrogations et à la sérénité qui assaille les âmes qui se préparent au grand plongeon. De ces abysses là il n'était pas près de voir le fond.

« Tu t'imagines beaucoup de choses, mortel. Trop, peut-être. »

Conseillère. Il avait lancé ce mot en l'air pour montrer qu'il n'était pas aussi inculte qu'on aurait été tenté de le croire. Mais le ton sur lequel il l'avait prononcé laissait entrevoir que ses connaissances en matière d'ethnologie étaient minces. Pour lui, ce n'était qu'une fonction obscure, dont il avait sûrement glané quelques spécificités racontées par d'autres de sa race. Comme elle considérait les dirigeants des armées ennemies, lui la considérait de même : au travers d'un flou artistique sur leurs réelles habilitations et capacités.
Les humains apprenaient vite, comme pour rattraper le temps qui leur manquait cruellement. C'était un constat qu'elle avait fait des siècles auparavant quand elle avait enfin pu en étudier un durant plusieurs années. Dans le noir derrière elle étaient déjà disposés les instruments d'écriture destinés à venir compléter certaines de ses observations, tirées de cet officier encore en bon état.
Les mains jointes dans le dos, elle l'observa posément, laissa un filet d'air franchir ses lèvres pour lui donner cet avertissement à peine voilé d'un ton monocorde :

« Evite de manier les mots dont tu connais à peine la signification. C'est aussi dangereux que de manipuler une arme dont on ne connaît pas les effets. »

Elle dessinait lentement les schémas des prochaines heures qu'il allait passer en sa compagnie. Le camp ne serait pas levé avant deux jours. Ils avaient le temps, et beaucoup de possibilités allaient de pair avec ce délais bienvenu. Le jeter en pâture à son affamé totem en était une. Pour autant, les récentes expériences avec des humains vivant au grand air avait été aussi enrichissante que ceux vivants en captivité. On extrayait bien l'huile des olives en les broyant sous les meules. Il en serait de même pour lui.

La tente était verrouillée désormais, ils étaient seuls et les gardes à l'entrée avait d'autres sujets bien moins lourds à faire entrer dans leur conversation anodine.
La porte de la cage s'ouvrit, en même temps que la magie assaillait ses membres pour le figer, le transformant en une momie de plomb.[sort vampirique Immobilisation]

L'humain fut jeté à terre, sans douceur mais sans violence, roulant jusque derrière les pans qui les séparaient de la dernière pièce, plus large et plongée dans le noir total.
Refermant les tentures dans son dos, Althaïa s'avança sur la silhouette au sol, et, après avoir abattu par trois fois son pied armé sur les chevilles découvertes pour les briser net, libéra l'humain de l'étreinte étouffante du sort.

« Mettons certaines choses au clair, lieutenant Falkire. »

Elle réitéra la douloureuse opération sur les poignets.
La cruauté était-elle une fatalité pour les vampires ? Des voix s'étaient élevées pour démentir cette affirmation. Pour autant, Althaïa ne la considérait ni comme une fin, ni comme un loisir, mais comme un puissant levier d'étude d'une part, un moyen radical et efficace d'obtenir un effet durable de l'autre. Cet effet n'avait pas encore vu le jour dans les pupilles humaines aveuglées par l'obscurité. Il était encore trop tôt. Mais ils avaient bien le temps.

« Penses-tu que tes généraux se préoccupent de ton sort ? Sur leurs parchemins, combien de noms rayés en un jour ? Pour eux, tu n'as été qu'un nombre décrémenté et une ride de plus sur leurs fronts tourmentés. Et toi, tu te préoccupes de leur donner raison en jouant les martyrs. Quelle noble cause que celle-ci. »

L'ironie de son propos sonna étrangement dans les ténèbres de la tente. Elle se mouvait dans cette poix impalpable tel le serpent de mer autour d'un navire en perdition. D'un geste léger, elle tira un grand stylet creux en vif argent, dont la pointe formait une aiguille fine à la première extrémité, un bec recourbé élargi à l'autre.

« Ton armée, diurne, ne peut plus rien pour toi désormais. Nul ne te soutiendras plus face à la peine : tu l'assumeras, entière. Rien ne viendra en atténuer le poids. Il ne tient qu'à toi d'en comprendre les tenants et les aboutissants. »

Tournant toujours autour de l'homme au sol, elle le fit jouer négligemment entre ses doigts, sans quitter l'outrecuidant officier des yeux.

« Tout aurait pu fort bien se terminer. Le fait est que la bravoure complique toujours les choses. Nous disions donc. »

Elle le revit, cette boule de nerf hystérique, lui foncer dessus au mépris de tout discernement, pointant une lame dérisoire vers sa personne. Long avait été le temps depuis lequel un sang-chaud n'avait été aussi suicidaire. Il voulait mourir l'épée à la main, faute de quoi, il ne pourrait que mourir les lèvres scellées. Mais elle était loin d'avoir tiré toutes ses cartes, et la partie ne faisait que commencer.

« Confusion entre courage et bravade. Tenir tête à l'ennemi n'apporte récompense que lorsqu'il y a à y gagner. Penses-tu que ce soit le cas ?... Es-tu déterminé ? »

Ses mains bougèrent, synchrone, juste le temps que quatre chaînes jaillissent du sol et s'enroulent autour de ses membres tels des serpents avides de morsure.[sort vampirique malédiction de Chaînes]
Mathis Falkire se retrouva donc une nouvelle fois plaqué au sol, jambes et bras écartés. On l'aurait cru promis à la crucifixion, et peut-être n'était-on pas loin de la vérité.

« Je veux entendre ta détermination : combien d'hommes dans le contingent envoyé à l'Est ? »

Les yeux de l'humain étaient fixés au mauvais endroit. Son stylet, en revanche, était exactement à cinq centimètres de l'épiderme protégeant le nerf sous-costal. Et son esprit attendait patiemment une nouvelle variable à intégrer.
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeSam 1 Fév 2014 - 23:59

Notre vie n'est plus à nous, elle va à nos frères et à nos soeurs.
Nos combats sont les leurs, leurs combats sont les nôtres.
Et si le pire devait arriver, que ton coeur soit libre, que ton esprit soit apaisé.
Car tu fais maintenant partit d'une grande famille.


Il s'était préparé à bien des choses pendants ces longues heures d'attentes, mais pas complètement à ce qu'il allait subir. Tellement de chose restait encore à comprendre sur cette race qui usait et abusait de la puissance qui était la leur. Oui il ne les comprenait pas, et oui il venait d'ajouter une seconde personne à sa liste en moins de quelques heures. Qu'importe le fait qu'elle soit de la classe dirigeante et qu'elle soit mage, cette créature allait mourir. Il s'était montré honorable avec elle, maintenant c'était fini et quand elle parlait il ne disait rien car il n'y avait tout simplement rien à dire à ce sujet. Elle pouvait, malheureusement, faire ce qu'elle voulait. Elle était dans son monde, il comprenait cela et si les rôles avaient été inversé, peut être en aurait il fait de même. Sur ce point il ne pouvait pas être catégorique.

Elle l'immobilisa et le déplaça comme s'il n'avait été qu'un vulgaire sac à patate, et quant il se voyait transporter de la sorte il commençait à comprendre ce que ressentait une foutue volaille. Et il n'aimait pas ça. Pas du tout même. Mais le pire arriva dans la suite. Ses pieds s'acharnèrent sur ses chevilles lui arrachant un cri violent et non contrôlé qu'il cacha rapidement en se mordant la lèvre. Il ne devait rien lui laisser, pas un pouce de terrain, qu'il meure n'avait aucune importance, il ne pouvait pas la laisser gagner sur ce terrain là. C'était tout simplement hors de question.

Elle voulait mettre les choses au clair, tant mieux pour elle mais quoi qu'il en soit elle continuait sa besogne comme un bourreau sans état d'âme. Et il doutait qu'elle en aurait un jour. Après ses chevilles ce fut le tour des poignets, peut êtres ne se cassèrent ils pas, mais la souffrance vint en lui comme une pique en plein cœur, l'interrogatoire prenait une tournure qu'il n'avait qu'entendu ou vu par l'état des cadavres des soldats torturés par les vampires. Il ne s'était jamais dit à un seul instant que son tour viendrait, grossière erreur de sa part de ne pas avoir prévu cette possibilité. Peut être que ses hommes subissaient les mêmes traitements en ce moment même, et cette idée le rendit malade. Alors elle se mit à parler et il comprit qu'elle genre de jeu elle essayait de lui jouer.

Mettre en avant le fait que ses chefs n'en avaient cure de lui était un fait, il fallait être le dernier des imbéciles ou le fils de l'empereur pour que les huiles s'occupent d'un prisonnier. Elle ne faisait qu'enfoncer des portes ouvertes tout autant qu'elle le réduisait en charpie. Mais elle se trompait clairement dans sa réflexion, et là il comprit que les vampires ne sauraient jamais. Ils ne comprendraient jamais ce qui poussait des hommes et des femmes comme lui à prendre les armes. Ce n'était pas l'appel de la gloire, de la richesse, des combats ou de adrénaline . Elle lui faisait peine, car quelque soit sa puissance, jamais elle ne connaitre la foi d'un véritable engagement.

Vous... Vous n'avez strictement rien compris... Jouer les martyrs pour leur donner raison ?... La guerre n'est pas un jeu que l'on peut relancer une fois qu'on a perdu... Les huiles sont les huiles... Et même ici ils ne portent pas d’intérêt aux vrais soldats. Et vous croyez que c'est pour eux que je me casse littéralement le cul tous les jours et toutes les nuits. Vous êtes puissant, mais jamais vous ne comprendrez.

Elle continuait à le pousser à bout, lui montrant qu'il était perdu. Elle l'appelait à se rendre, à lui divulguer ce qu'il savait. Mais jamais il ne lui dirait quoi que ce soit, il montait des barrières dans son esprits. Des murs qu'aucune souffrance physique ne pourrait abattre. Décidément, à aller dans cette direction elle allait droit dans le mur, chose qui ne le dérangeait pas totalement.

Peut être que chez vous les officiers ne prennent pas acte de leurs responsabilités... C'est votre problème... J'assume mes actes et je ne reviendrais pas en arrière... J'ai le coeur et l'esprit tranquille.... En est il de même pour vous ?!

Elle continua de parler, elle semblait avoir bien retenu le moment où il avait chercher à lui décoller la tête des épaules, et que les esprits ne lui en veuillent pas, il le souhaitait aujourd'hui encore. Et ce, sans doute, pour le reste de sa vie. Elle le bloqua complètement, jambes et bras bloqués par des chaînes magiques. Il n'avait encore jamais eu affaire à ce genre de spectacle mais le contact des chaînes sur ses os broyés était insupportable. Mais il ne pouvait pas craquer maintenant, alors il tiendrait jusqu'à ce que l'on vienne le cueillir et l’emmener loin de la guerre et de ses horreurs.

Elle voulait savoir quel serait les effectifs, encore et encore toujours les mêmes questions. Et encore et encore il lui donnerait les mêmes réponses. Des clous ! Qu'elle aille se faire cuire un oeuf. Jamais il ne lacherait la moindre information mettant en péril ses frères et soeurs d'arme et de sang. Peut lui importait de mourir ici et maintenant, il n'avait plus rien à perdre, il avait déjà presque tout perdu. Il ne pouvait pas la voir, mais il ne devait rien céder. Pas un pouce de terrain. Il ne devait pas laisser son esprit divaguer bêtement. Car un esprit qui doute est une forteresse où se trouve herse levée et pont levis baissé.

Je vous l'ai déjà dit. Vous n’obtiendrez rien de moi... Ha si, il y a bien une chose que je peux vous dire. Je vous dois bien ça après tout.

Il respira un instant, et quand il lui répondit il n'y avait pas de peur dans les yeux, il s'attendait au pire et il restait imperméable à tout son environnement. Dans son esprit il n'y avait qu'elle et lui. Il n'avait qu'une envie s'était de la tuer, elle, l'autre débile ainsi que tout son groupe de soldat. Rien ni personne ne l’arrêterait et s'il devait faire un carnage, qu'il en soit ainsi. Tous ceux qui l'avaient fait souffrir devraient mourir, elle la première.

Tu peux aller te faire cuire un oeuf, car tu n’obtiendra rien d'autre de moi. Fais ta besogne qu'on en termine...
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeSam 8 Fév 2014 - 18:26

Et la même scène de se répéter, inlassablement. Althaïa n'appréciait pas spécialement la guerre. Une opportunité de voyager en surface librement. L'accomplissement du rêve de tout un peuple, chassé et terré durant des siècles. Rien d'autre. Mais alors, elle avait vu défiler toutes sortes de créatures diurnes toutes plus renfrognées les unes que les autres. Ethan aimait à essayer d'obtenir toutes sortes de choses de la part de ces prisonniers, or il s'avérait qu'eux-mêmes, en règle générale, ne savaient pas grand chose. Elle se lassait de ces scéances monotones où les fidèles de la lumière ricanaient qu'ils pouvaient mourir le cœur sur la main. « Pour l'Empire ! ». Et ils mourraient effectivement, et la progression de l'armée sombre vers l'Ouest n'en était pas ralentie pour autant. Celui-ci s'essaya néanmoins à une nouvelle parade qu'elle découvrit avec une lueur d'intérêt. Derrière les lumières naissantes de la souffrance et de la colère, apparaissait une sorte de question, de message incrédule. Un sentiment nouveau était apparu dans les yeux humains, qu'elle déchiffra comme un cryptographe le fait d'un code : de la pitié.

Vous êtes puissants, mais jamais vous ne comprendrez.

Il semblait sincèrement le regretter. Mais qui était donc ce jeune naïf pour espérer qu'un jour vivants et morts auraient le même point de vue sur le monde ? Il y avait là une barrière infranchissable, qui elle même définissait par sa seule présence ce qu'ils étaient. Althaïa le fixa un instant, stoïque.
Il se jouait un jeu connu depuis la nuit des temps, et sur son visage éperdu ou se lisait pêle-mêle la douleur, la haine et la détermination, se peindrait bientôt la suite de la scène. Mais où cela le mènerait-il ? Elle n'en attendait rien sinon qu'il ne puisse venir compléter sa collection. Lui avait par ses aveux muets juré qu'il mourrait pour une cause à laquelle il s'était jadis lié. Soit. Des vœux pieux, que les gouffres sans fond de la noirceur des âmes mutilées arracheraient de leurs griffes sournoises et retordes.
Un simple sifflement sarcastique répondit à sa provocation, à peine audible derrière le son de ses griffes frottant l'une contre l'autre. Déplorable. Son sang devrait contenter son esprit protecteur, furieux d'une telle marque de condescendance d'un pitoyable mâle. Mieux valait en faire fi. Elle se contenta d'un sourire invisible, derrière les traits énigmatiques qui étaient désormais les siens.

Elle lui laissa le silence pour allié, chacune de ses paroles s'élevant à peine au dessus de sa bouche encore vive, alors que ses yeux morts le balayaient de pied en cap avec froideur. Le silence retomba comme le couvercle d'un chaudron, et l'air était plus épais que la poix lorsque le stylet transperça la chair. La pointe, tel le carreau d'arbalète, fusa en direction de sa cible.
Indifférente à sa réaction, laissant à son doigté et sa connaissance le soin de faire fonctionner avec une précision chirurgicale chacun de ses gestes, Althaïa parlait d'un air lointain, s'activant d'un côté, planant loin dans son passé de l'autre, ses accents dissonants et lugubres rythmant la mise en place de sa macabre machinerie.

« Pourquoi comprendrions-nous ? Il est des différences que rien n'efface. Certains de notre peuple disent qu'il en sera un jour autrement. Je n'y crois pas. Les différences sont un paramètre indispensable à l'équilibre du tout. L'uniformité de la pensée est une impasse. »

Enchantant lentement la pointe argentée de sa main gauche, elle laissa la chaleur s'y diffuser lentement, jusqu'à ce que le métal rougisse, laissant une trace noire au travers du corps dans lequel il s'était planté. Ses doigts bougèrent avec d'infinies précautions, dessinant quelques millimètres d'un motif sanglant, alors que la vampire laissait ses paroles agir comme une sinistre berceuse sur les tourments grandissant imperceptiblement.

« Le peuple réclame la victoire. La vengeance. Pas la compréhension. Toi qui vient du grand air, survivrais-tu sous terre, enterré vivant entre quatre murs plus de dix siècles ? C'est pourtant ce que nous avons fait. Ce que nous avons vécu. Ne te targue jamais de croire comprendre notre souffrance, humain. Tu serais à des lieues d'effleurer seulement la vérité. La liberté, l'honneur, la joie, tout ceci n'a aucun sens à mes oreilles, mais en a un pour tous ceux qui ici s'en souviennent. Et qui ont subi l'exil dans un pays dont personne parmi les tiens ne voudrait, pas même pour tous les trésors du monde. Nous sommes ce que l'on a fait de nous. La sauvagerie dont nos jeunes sont victimes, remonte de la nuit des temps, où les nôtres ont été traqués comme aujourd'hui nous vous traquons. Ce n'est qu'un retour de balancier. »

« Mon pouvoir servira à appuyer la volonté des miens et de celui qui les guide vers un jour nouveau. Le reste ne concerne que moi. Soit rassuré, je ne me targuerais jamais de prétendre comprendre les notions que tu chéries avec tant d'ardeur. Mon cas ne vaut plus rien depuis le temps. La mort est un seuil que tu ne comprendras que trop tard. Cependant, ceux qui te ressemblent, qui sont morts et qui mourront encore pour la même cause que toi, m'ont livré bien des informations. Ce que vous autres nommaient pieusement dévotion et devoir, et qui vous anime comme des pantins. Les sang-chaud n'en ont pas le monopole. Les yeux des ennemis ne voient que le monochrome, l'unicité, non la spécificité. Il y a dans nos rangs des soldats de la même trempe. Cela change-t-il quoi que ce soit ? Seule compte la loyauté à une cause tangible. Elle ne sera profitable qu'à ceux qui domineront. Les autres n'auront plus rien. Car ils auront livré tout le reste à l'autel de leurs croyances vaines. Armées de béats menés à l'échafaud le sourire aux lèvres. »

La pointe circulait centièmes après centièmes, écrivant les runes d'une malédiction noire sur la chair mutilée par la chaleur vive du métal proche du point de fusion. La douleur continuerait ainsi de le harceler en son absence, elle l'accompagnerait dans ce bal, comme une fiancée fidèle et langoureuse, lui rappelant à chacun de ses pas qu'il n'était plus libre.
Alors que sa magie fluait peu à peu au travers de l'outil, elle se saisit de la seconde partie qu'elle avait laissée accrochée à sa ceinture. Une tige de même dimension que le perçage au centre du stylet, composée de deux fils rigides terminés en crochets aiguisés. Althaïa introduit la tige dans le conduit, et, manipulant les extrémités recourbées, elle attrapa le fin fil blanc qui reposait encore entre les chairs
Les phrases tranchées à vif dans le torse du soldat dégageait encore une légère fluctuation magique

« Nous en avons terminé pour aujourd'hui. »

Et elle le planta là sans plus de cérémonie, laissant le courant d'air qui la succédait faire voler quelques instant les lourds pans qui scellaient sa prison. Ses pas s'évanouirent dans le silence.

**
Une petite silhouette, agile et légère, se faufilait comme une petite souris insignifiante au travers de la foule vampirique. Emportant son minuscule colis dissimulé, une petite fille en loques, ses cheveux d'ébènes en une auréole sombre sur son visage blême, traversa quatre à quatre les allées qui la séparait de la tente où l'homme avait été emmené. Ses lèvres se crispèrent en une grimace de détermination alors qu'elle approchait des gardes en tenue sombre. Ils baissèrent les yeux vers elle lorsque, du haut de ses un mètres quarante, la fillette se planta devant eux les paumes tournées vers le ciel. Les gardes échangèrent un regard, avant que l'un d'eux n'acquiesce d'un air dégagé.
Pénétrant dans l'antre sombre et étouffante, l'ombre minuscule ralentit l'allure, fronçant le nez à l'odeur du sang en putréfaction. Elle sortit alors son ridicule paquet de sous ses jupes déchirées.

L'homme blond était là, maintenu au sol par d'énormes chaînes noires à l'aura caractéristique. Elle regarda un instant autour d'elle, avant de se diriger d'un pas ferme vers la tête de l'inconnu. Il l'avait sentie. Peu importait. Rapidement, ses petites mains frêles empoignèrent avec une force incongrue les deux parties de sa mâchoire et l'ouvrirent d'autorité. D'un geste vif, elle glissa à l'intérieur de la bouche sèche un morceau de pain ranci imbibé d'eau sucrée. Et referma aussitôt la gueule béante de l'humain.
Il avait tourné les yeux vers elle ? Son regard de vieille femme dans un corps d'enfant cueilli cette image triste.
Sans un regard en arrière, elle détala sans demander son reste.

**
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeSam 8 Fév 2014 - 21:52

La douleur.

S'il n'y avait qu'une chose à retenir de cet "entretien" se serait la douleur. Une sensation si vive et intense qu'il ne l'aurait pas cru possible autrement que dans des cauchemars. Elle savait manier ses instruments, et elle ne se faisait pas prier pour le montrer et le prouver. Il n'arrivait pas à la voir, mais cela n'avait pas beaucoup d'importance car il la sentait rôder autour de lui. Peut être s'amusait elle de le voir ainsi ? A sa merci, réduit à néant après chaque coups. Non. Peut être pas. Après tout il n'était rien pour elle, seulement un amas de chair et de sang un peu trop récalcitrant à son goût pour le moment. Mais un amas qu'elle espérait voir parler dans les heures à venir... Si seulement elle savait.

Quant elle se mit à parler, il sentit le sang lui monter à la bouche. Elle parlait encore et encore, mais sans arrêter de le maltraiter, c'était quelque chose d'assez horrible en y pensant. Mais les interrogatoires étaient ainsi, et il ne doutait pas qu'elle avait dû être maître dans cet art. Les vampires en général semblaient foncièrement versés dans cette chose. Alors il écouta, de toute façon il n'avait pas vraiment le choix, et ce qu'il apprit ne le choqua presque pas. Ce n'était pas le premier à passer entre ses mains expertes, mais elle se trompait, encore et encore elle se trompait. Comme s'il avait cherché à comprendre ce que son peuple avait vécu des centaines d'années auparavant. Alors qu'il n'était même pas né, comment aurait pu il en être autrement ? Il ne savait pas vraiment, son esprit s'embrumait du fait de la douleur et de la fatigue. Il se savait à bout, alors il cherchait à mettre de côté toute l'énergie qu'il lui restait. Il cloisonnait encore et encore son esprit pour éviter de tomber dans la folie, chacune des barrières qu'il montait avait pour but de ne pas sombrer dans les limbes. Mais il était si proche de la ligne. Si proche de cette frontière où il devrait choisir entre la facilité et son devoir.

Jamais encore, il ne se serait cru si proche de la fin qu'en cet instant.

Je me répète, mais vous n'avez rien compris... Et vous ne comprendrez donc jamais ce qui fait de nous... Ce qui fait de nous ce que nous sommes. Jour après jour, alors que vous avancez... Nous sommes là... Ne vous êtes vous jamais posé la question ? ... Outre le fait que... Vous nous prenez... Pour des poulets ? Je ne sais ce que.... Les autres vous ont dit... Peut être on ils céder.... C'était leur choix, leur volonté, leur vie.

J'en fais des autres.... Je mène une autre vie, et quoi que vous me fassiez... Ce que vous faite en ce moment même... Cela ne changera rien... J'aurais toujours ce regard pour vous... J'aurais toujours cette volonté de vous tuer. Peut être n'y arriverais je pas, mais je m'en moque... Un jour, pas si loin j'espère... Vous vous trouverez dans une situation où vous n'aurez plus de choix...

Une situation où vous serrez dos au mur, vous et les vôtres... Et là... Que vous restera il ? De la colère ? De la rage et de la haine ? Est ce là tout ce que vous voulez laisser au monde ?


Il ne fini pas sa phrase, cela n'avait lieu d'être, en tout cas la conseillère y ajouta de nouvelles marques et la douleur se fit plus intense encore que jamais. Et la douleur monta encore, elle atteignit un nouveau cran, s'il s'attendait au pire, aujourd'hui il était pas loin d'atteindre ses limites. Mais elle s'arrêta, dit quelques mots, et s'en alla. Le laissant seul dans l'obscurité, le laissant seul avec sa douleur et ses pensées pour seules compagnes. Combien de temps cela avait il duré ? Il ne le savait pas. Mais il sombrât dans le vide et là... Plus rien n'avait de sens car il avait atteint le néant.

On le fit bouger, ou tout du moins on le força à avaler quelque chose d'affreux. D'immangeable, non seulement c'était des incapables, mais en plus ils ne savaient pas cuisiner... Que les esprits aient pitié d'eux, car lui n'en aurait aucune. Il voulu bouger, mais il ne pouvait pas, la douleur associée aux chaines jouaient leurs rôles. Et quand il ouvrit les yeux, ce fut pour desceller les traits d'une gamine. Gamine qui s'enfuit aussi rapidement qu'elle était arrivé.

Il n'eut pas le temps d'ajouter un mot. Pas le temps de comprendre ce qu'il se passait ici. Combien de temps depuis qu'elle était partit ? Il ne le savait pas. Il ne voulait pas le savoir, tout ce qu'il savait c'était que la douleur était encore là, et qu'il avait besoin de dormir... Il ne désirait que ça, et voir la tête de l'autre abrutit sauter aussi... Mais ça... Il le ferait bientôt... Il s'enfuirait d'ici, en tuant tout ceux qui l'avait fait souffrir... Il n'y aurait pas de pause, pas de pitié, tout les vampires de ce camp.... Tous les hommes de cette maudite conseillère allaient y passer...
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeLun 10 Fév 2014 - 0:09

Que vous restera il ? De la colère ? De la rage et de la haine ? Est ce là tout ce que vous voulez laisser au monde ?

Il ne restera que les glyphes gravés d'un passé sans nom ni lumière, qui de ses ailes noires assombrira le futur de ceux, qui jadis, on crut pouvoir l'oublier.

Althaïa était repartie. Elle n'avait plus rien à faire que de contempler l'active vacuité des siens en cette soirée somme toute banale. La promiscuité l'exaspérait. Solitude l'appelait à corps et à cris, et c'est avec un soulagement intense que son être s'était évadé comme un tourbillon de cette masse informe.
Elle s'était éloignée de l'agitation permanente des factions en maraude, pour retrouver l'infinité des plaines baignées par le clair de lune. Un vent frais et doux soufflait en vague sur les hautes herbes, et Tiahanloth jubilait silencieusement à courir tout son saoul dans la nuit étoilée.

Au beau milieu de nulle part, une dépression dans le sol s'accentuait doucement en un ravin d'où jaillissait des roches érodées. Là, une cascade sortait de terre, signe apparent qu'une source pure remontait des entrailles de la terre. Althaïa mit pied à terre près de l'eau. Le petit ruisseau frémissait dans l'ombre, jouant sa discrète mélodie contre le bord de son lit de galets, alors que la vampire s'y mirait un instant au travers des ondulations cristallines.

Ses mains plongèrent dans l'eau froide, le courant emportant avec lui une traînée noirâtre, laissant de nouveau paraître le brillant de l'alliage derrière le sang coagulé.

Par mouvement fluide et gracieux, l'eau vint à elle, serpenta le long des courbes sombres de sa silhouette, ôtant la poussière et nettoyant les traces. Les fils liquides aux dessins complexes s'enroulèrent autour de l'armure et lui rendirent son pâle éclat.
Althaïa tourna son regard vers la lune, psalmodiant autant pour l'astre que pour elle-même. La jument donna un léger coup de museau sur le bras de sa maîtresse. Il fallait s'en retourner.
Déjà.
Soit.

**

« As-tu accompli ta tâche ? »

Dinsheni sourit de toutes ses dents, hocha la tête avec enthousiasme et un soupçon de fierté. Oh oui, elle avait fait vite et bien. Comme toujours.
Althaïa baissa les yeux sur elle.

« Alors va. Tu es libre ce soir. »

La muette n'en demandait pas tant, et c'est avec un demi-sourire satisfait qu'elle s'empara d'une étrille au dehors et se dirigea, confiante, vers la jument noire attachée plus loin. Dracos qu'elle aimait les chevaux. Même ceux-là.
**

Il semblait dormir. Tout du moins l'anxiété ne l'atteignait plus du loin des limbes douces de l'inconscience. Les yeux clos, le seul témoin de vie de ce corps au repos était le souffle délicat soulevant la peau martyrisée de son torse à intervalles réguliers. Le prédateur, figé en une posture militaire, se penchait sur la proie encore abritée derrière le voile du sommeil. Il avait absorbé le pain sans frémir, certainement sans même comprendre ce qui valait tant de témérité à la petite esclave. Cependant, l'essence hallucinogène dont il avait été imprégné ne tarderait pas à révéler ses effets lorsque son cerveau serait de nouveau forcé de réintégrer une réalité des plus douloureuses. Elle n'en avait pas encore terminé avec lui, et il restait un nombre d'heures à deux chiffres avant qu'il ne faille plier bagage et le remettre en cage pour la suite des évènements.
Une bonne heure s'était écoulée à le regarder ainsi dormir, la malédiction empêchant son corps de récupérer ses forces comme cela aurait du être. Il se réveillerait aussi fourbu que la veille. Un cran allait être franchi. Une marche haute et large. S'il cédait, eh bien, que le Dracos ait son âme. Il y en aurait bien d'autres avant la fin du conflit pour tenir cette place peu enviable.

Tendant les doigts au-dessus de la tête de l'homme, elle effleura d'un geste sensuel et glacial la peau intacte du visage. Les lames de ses ongles touchèrent la chair chaude en une infime caresse. Suffisante pour que le contact gelé réveille les sens endormis. Les échos métalliques de sa voix serpentèrent jusque dans ses tympans, sonnant tel un glas funeste.

« Il n'est plus temps de dormir, Falkire. Combien d'hommes dans le contingent envoyé à l'Est ? »

Son visage, à l'envers du sien, elle le dévisageait d'un regard impérieux.

Bien. Où s'était-on arrêté ? Il faudrait lui ôter la notion d'espace. Celle de temps était suffisamment désagrégée désormais.
Le feu avait fait son office. Place à la morsure implacable du froid. Le matériel humain était somme toute comme le plus dur des métaux : il fallait le plier au chaud et au froid pour le discipliner. Restait ensuite la magie pour faire ployer la totalité de sa trame et lui imprimer une tenue éternelle.
Pas le temps de laisser son air hagard et incertain se dissiper. Comme on reprend une épée après un revenu, pour mieux la forger par la suite et redresser les fibres.

« Un brave soldat et un bon combattant. Qui mériterait tant d'estime auprès des siens. Et qui ne récoltera que la mort. »

Ses ongles finirent par se planter vivement de part et d'autre de la trachée, formant deux rangées de trois entailles régulières dans le cou puissant.

« La haine, la rage et la colère. »

Elle n'attendit pas une quelconque réponse pour lui faire tourner le menton de droite et de gauche, jaugeant l'élasticité des tendons et des ligaments qui retenait la tête au reste du corps.

« C'est effectivement tout ce qu'il nous restait avant que nous ne mettions de nouveau le nez dehors. Des siècles à ruminer une vengeance qui ne venait pas. Jusqu'à aujourd'hui. »

Comme une mère conte une histoire à son enfant, elle le berçait de paroles dissonantes en reprenant son affaire, insecte habile et travailleur s'activant autour de son repas.
Une araignée ayant pris une mouche dans sa toile n'aurait pas envisagé la chose différemment. Sauf qu'un vampire, par sa noirceur d'âme et sa rancune, envisage certainement bien plus d'issu qu'une simple araignée.
Lui crever les yeux ou lui coudre la bouche ? L'amputer d'un doigt, de deux ou trois, d'une main entière ? Lui retirer la peau et le rouler dans la chaux ? Lui ronger les tripes à l'acide ou le pendre par les pieds ? L'écarteler ou lui détacher les muscles des os ? Peut-être simplement le jeter au feu ? Autant de jeux macabres qui avaient hanté bien des esprits malades.

Rien de tout cela n'était bien raffiné et Althaïa n'avait que faire de méthodes qu'elle avait exploitée maintes fois dans sa jeunesse mort-vivante, pour assouvir des pulsions sauvages qu'elle avait mis longtemps à analyser, comprendre et maîtriser. Plusieurs siècles, durant lesquels des proies perplexes avaient, parfois des années durant, fait les frais de son trop grand enthousiasme envers des expériences aussi dangereuses qu'abjectes. Enterrées à jamais dans l'oubli et le silence des catacombes noires que l'on nommait couramment profondeurs armandéennes.
Aujourd'hui, pour le salut de celui qui se retrouvait enchaîné à cette terre battue, elle avait d'autres objectifs et surtout, d'autres centre d'intérêts que la résistance chimique de la chair humaine. Cependant, une sensation bien familière et retorde grattait dans un coin de son être. Et il lui fallait museler cette envie-là, bien plus que la tentation d'étancher une soif maîtrisée.

« Nous serons bientôt à Gloria. »

Un nerf de pris, tiré, titillé avec insistance. Puis de nouveau, trois entailles. Une lame découpe un mot sanglant. Jusqu'à l'os.

« Il fait jour, au dehors. Et cet astre flamboyant montant dans les cieux, te manque-t-il ? »
Torsion du coude gauche.
« Nous le craignons, et pourtant, nous aussi, nous le voulions. On nous l'a pris. Nous le réclamons désormais par le sang et l'acier. »

Une profonde entaille le long de son bras droit, et le gel qui se rue comme un loup féroce sur les rouges carmins révélés à ses yeux, mordant la chair et la putréfiant sur place en coups de crocs acérés.

« Combien d'hommes sont allés vers l'Est Matis Falkire ? Combien vont mourir pour leur empereur ? »

Un brin de désillusion et d'ironie dans sa voix, dont le timbre oscillait sans cesse en une mélodie fausse et éraillée.

« Ta foi, humain. Tu ne vénères que ceux de ton sang. Tu prieras désormais pour leur repos. »

Les hallucinations mêlées aux sensations désordonnées qu'elle prodiguait au fur et à mesure à ses sens mal menés tissait doucement une nappe sombre.
Quelques mots murmurés, ses doigts sur sa peau tachée, et la magie de se frayer un chemin dans le corps malade, l'enroulant dans ses volutes noires, l'enserrant dans une étreinte angoissante.[sort vampirique Caresse des tourments]

« Il était un temps ou notre civilisation avait un sens. Un jour, oui, elle renaîtra de ses cendres. »

Litanie atroce et venimeuse. Althaïa martelait ses coups avec la régularité de son marteau de forgeronne. Battez-le fer, battez-le tant qu'il est chaud.
Elle parlait tout en pensant à autre chose. Ici et ailleurs. Avec lui, mais pas vraiment. Ou peut-être simplement entre deux mondes.

« Combien d'hommes sont partis à l'Est ? »

L'on jouait ici des corps comme des harpes.

« Combien ? »

Le mot se referma sur le corps supplicié. Cauchemar sans fin, où, d'abîme en abîme, on y laissait sa raison, et peut-être, au fond, un éclat de son cœur. Comme la flamme d'une bougie vascillant sous un courant d'air.
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeLun 10 Fév 2014 - 18:16

Lorsqu'il se réveilla il se trouvait encore fatigué, si ce n'est plus que la dernière fois. Pas la peine d'espérer trouver une date ou une période, il n'avait plus la notion du temps, quasiment plus de l'espace. Si l'on faisait le point global, il ne lui restait plus grand chose de toute façon. Et quant il essaya de réfléchir, il fut prit d'une douleur assez étrange, elle n'était pas complète, elle était sinueuse, elle tournait, elle rôdait, mais finalement elle frappait de plein fouet l'esprit du soldat. Et quand la conseillère y mettait une nouvelle couche, cela devenait compliqué à gérer. Et elle continuait avec ses questions, n'avait elle pas encore comprit qu'il ne lui donnerait rien ? Devrait il lui inscrire sur le front pour que la vampire comprenne la situation ? Il voulait qu'elle en termine, sinon, il ne donnait pas cher de sa peau une fois qu'il se serait libéré. Car c'était ça qu'il attendait, la première occasion pour se libérer, c'était possible, c'était concevable, et ça allait se faire. Peut être pas tout de suite, mais ça allait se faire.

Non. Tu peux te brosser....

Elle était efficace dans son travail au corps du jeune homme, elle le maltraitait encore et encore. Et alors qu'elle continuait à le brutaliser, il tenta de réfléchir quant à ce qui lui arrivai. Et il repensa à ce qu'on lui avait été donné à manger, il n'aurait jamais dû se laisser faire, mais il avait été à bout, comment en aurait pu il être autrement ? Avait il eu vraiment le choix ? Il ne devait pas se laisser impressionner par cela, il ne devait pas se laisser aller, se re-concentrer tout de suite sur la suite, et envoyer ses dernières énergies dans la bataille... Elle voulait la guerre ? Elle aurait bien plus que cela, et elle s'en mordrait les doigts.

Vous parlez d'estime ?... Vous ne savez même pas la donner à qui conque. Alors, merde !

Plus de filtre. Était ce le fait de son esprit ? Était ce le fait qu'il n'en pouvait plus et qu'il souhaitait en finir rapidement ? Peut être un des deux. Surement un mélange des deux même. Mais cela ne l’arrêta pas, il ne savait plus où il en était, il était de plus en plus dur de se concentrer sur quoi que ce soit. Il ne devait rien laisser passer, le cloisonnement de son esprit était déjà en place, et il espérait que cela tienne le plus longtemps possible. Mais elle faisait tout pour le déconcerté, que ce soit en lui disant que personne ne méritait son estime. En disant qu'ils approchaient de Gloria et que savait il encore ? Il ne l'écoutait plus vraiment car il était bien loin. Bien plus loin que tout ce qu'il avait pu voir de sa vie. Aujourd'hui il était temps de revenir de ces limbes. Il ne savait pas trop depuis quand il y était, depuis quand elle le torturait, cela n'avait plus d'importance, c'était trop long.

Mais il lui ferait payer chaque seconde passé ici, il n'y avait quasiment plus que de la Haine dans son coeur maintenant. Et ce camp, quelque soit sa taille, embrasserait les flammes de la destruction, aucun n'en sortirait vivant, et rien que cette pensée le fit sourire. Il souriait en pensait ce qu'il lui restait à faire, et il savait qu'il le ferait.

Pas plus qu'à vous... Ha mais oui, il y a toujours ce problème de luminosité n'est ce pas ? Mortel... Quant on y pense...

Il réagit à la douleur avant de lui répondre une nouvelle fois.

Je sais pas, t'en pense quoi toi ? Tu as des espions non ? Les paye tu bien au moins ?

Il finit sa phrase en rigolant, il était vraiment loin, les questions de la vampires restaient lointaines. Il les écoutait, mais devait se concentrer plus que de raison pour arriver à la comprendre. Elle avait vraiment un accent à couper au couteau, totalement irréaliste, complètement foliesque... Sortit d'un cauchemar.

Peut être bien.... Mais j'ai bien envie de t'ennuyer... Pourquoi devrais je parler ?

Elle lança un nouveau sort, et des choses noires se mirent à lui tourner autour. Il ne connaissait rien à la magie, peut être devait il s'y intéresser un peu plus maintenant. Si il avait le temps... Pourquoi pas. Et maintenant, en plus des chaines, il y avait cette nouvelle chose, ajoutant une nouvelle clause à sa folie et son angoisse. Et aujourd'hui elle continuait à chercher des réponses, réponses qu'il ne lui céderait jamais. Alors il cracha du sang, et sourit une nouvelle fois. Il comprenait enfin ce qu'il y avait au fond de lui, quelque chose que son père avait façonné durant son enfance et son entrainement dans les cascades et les forêts d'Elena.

Vous pensiez vraiment que je céderais tout de suite ?... Voyons, nous ne faisons que commencer non ? Mais vous semblez fatiguer ? Peut être que la folie qui s'empare de moi reste de votre fait. Ouah.. Même moi je me perds dans mes pensées....

haha, merde. J'suis pas en position de force hein ? Foutue vampire, s'il y a une chose que vous savez faire c'est bien ça....

Mais sa change rien, j'vous ferais la peau quand même. Pas parce que vous êtes ce que vous êtes, j'en ai vraiment rien à scier. Mais pour le reste... Et là... Je vous le dis maintenant...


Il réfléchis un instant, ce qu'elle lui avait donné faisait son effet.

Je vais vous tuer. Mettez ça dans un pan de votre esprit.
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeDim 23 Fév 2014 - 12:40

**

Temps

Sablier incandescent, son âme s'effrite, comme l'argile sèche sous les doigts. Elle crépite encore, cette braise tenace, joyaux sanguin aux angles saillants glissés sous le velours délicat du sommeil. Il ronge, ce mal profond, vermine infâme venue du fond des âges, ne laissant que lambeaux pourrissant de ce qui fut un jour un esprit clair et limpide.

Ravage.

**

Il divaguait, ses yeux se faisaient vitreux, ses traits se déformaient. À bien des égards, il respirait la fin. On pouvait sentir le venin de Némésis empoisser ses veines, gagner les recoins de son esprit de tous côtés et transformer son regard. Comme l'oiseau prit dans le poing, refusant jusqu'à son dernier souffle de vie de cesser le combat. Même vidé de ses forces, alors que son corps ne lui obéissait plus, il luttait toujours. L'âme se débattait furieusement dans sa cage, prête à livrer bataille dans les plans supérieurs s'il le fallait.

"Mais sa change rien, j'vous ferais la peau quand même."

Ses mains coururent le long de ses traits. Se figèrent, en même temps que son regard.

**
« Persuadé que tu es que ta justice vaut mieux que la mienne. »

** Promesse

Un sentier court dans la plaine immense. Blanche arabesque serpentant nonchalamment dans le vent sous la caresse des blés qui la bordent. Le soleil, œil magnifique ouvert au monde, balayant la vie de ses voiles scintillants pour annoncer l'aube nouvelle.
Elle est là, Armanda.

Armanda

Terre promise, souvenir angélique, quête héroïque, nuage terrestre, fruit de l'histoire et mère des peuples. Cercle renouvelé.
Dans la pierre, dans l'eau des rivières, dans la lave des fonds, dans les branches des arbres, dans les pleurs et la joie, sur la brise et l'orage, par le sang et les larmes, le temps et l'espace.
Nous dirons de nouveau ton nom.
Armanda.

Promesse d'un prince à son peuple banni. Vœu muet des ombres terrées vouées à la souffrance. Litanie d'un esprit à la recherche de liberté oubliée.


**

Sa voix n'était plus qu'un souffle infime filtrant à travers ses lèvres étirées en un rictus méprisant. Ainsi, il espérait encore s'en prendre à elle ? Son incartade n'avait donc pas suffi ? Quelle naïveté.
Elle ne l'avait jamais permis et ne le permettrait jamais. Que ce sang chaud fut le millionième à lui promettre vengeance ne changeait rien.

Je vais vous tuer. Mettez ça dans un pan de votre esprit.

Sa conscience prenait la consistance du diamant, se focalisait en un rayon destructeur vers ce paramètre discordant qui menaçait ouvertement son existence. Il n'avait que trop vécu. Faiblesse de sa part ? Dame Prudence hurla d'en finir, qu'il y avait là un pas de trop franchi. Le général blanc se trouverait d'autres informateurs, celui-ci ne ressortirait pas d'ici. Elle ne le permettrait pas.
Ses doigts se refermèrent sur la fine gorge comme un couperet. Les chaînes noires s'agitèrent, avant de se retirer lentement de ses bras brisés en s'évanouissant dans l'air. La poigne titanesque retira le corps du sol pour le soulever d'une main, les ongles aux lames de rasoir profondément plantés au travers des tendons. D'une voix grave, elle le dévisagea dans le noir, sentant le totem se rappeler à elle avec une puissance nouvelle.

« Tu n'aurais pas assez de mille bras pour compter ceux qui ont expiré sur la même note. »

Briser.

**
Un regard transperçant. Mille visage aurait pu lui correspondre. Aucun peut-être. Le parchemin qui se déchire, jeté au feu, cendres voltigeant dans le mistral.
« Pourquoi ? »
Mot gravé sur tous les murs. Porté par le vent, par les âges.
Des mains sur des barreaux de fer. Un visage rayonnant se retournant dans la clarté du jour. Un vieillard agard parlant d'une voix blanche. La magie, la magie... Que disait-il ? Il ne le savait plus lui-même.
Défile le temps, et la danse jamais ne s'arrête. Les rondes humaines, sans fin. La mort seule, reste, roche immuable et froide. Et l'on danse. Toujours, encore.
« Pourquoi ? »

**

Un instinct qui ne lui appartenait pas en propre, mais qui marquait dès lors une partie manquante de son esprit d'un sceau tenace. L'autre n'avait plus toute sa tête, ses sens prisonniers lui dictait des folies qui allaient de pair avec sa souffrance. Mais la mante ne faisait aucune différence : il t'appartient. Comme les autres avant lui.
Châtiment à celui qui osait seulement envisager d'anéantir ce pourquoi elle s'était battu avec la rage de celui qui n'a plus rien à perdre durant ses premiers siècles de mort-vivante. Elle avait bâti comme l'on construit les pyramides, bloc après bloc, saignant autant elle-même que les autres pour cimenter cette construction terrifiante qui devrait résister à l'isolement en milieu hostile et aux luttes intestines d'une nation au bord de l'anéantissement. Tout ceci... était si profondément ancré, constituait chaque parcelle de ce qu'elle avait eu le temps de recréer. À partir de rien.
Au fond, qu'en avait-elle à faire, de lui, des autres ? Elle avait toujours vécu seule. Absolument seule. Ce soi n'était ni hypertrophié ni porté au pinacle : il n'était que l'unique élément auquel se raccrocher dans un monde qu'elle ne connaissait plus depuis des éons.
Pauvre soldat qui n'avait rien demandé ? Sottise. Il venait de sceller à deux reprises son sort pourtant évident. Elle avait accepté de repousser cette échéance de bonne grâce pour nombres de raisons. Qui désormais s'effaçaient devant une sensation enivrante qui aurait fait tourner la tête d'un golem. Faim.

« Ton âme ira peut-être voguer vers d'autres plans, mais ici, maintenant, ton corps m'appartient. »

Sa peau était proche, frémissante et blême. Ô vils instincts des damnés, que cette vision pouvait troubler un esprit mort-vivant. Mais l'éclat qui luisait au fond de ses prunelles pâles n'était pas celui de l'avidité. Il y avait là une contemplation silencieuse et troublante, un sourire las et un brin moqueur, pour cette scène si blasphématoire et ambigüe.
Ses doigts remuèrent légèrement dans les sillons sanglants, implacable tenaille lacérant sans pitié la poupée mutilée qui pendait dans ses bras meurtriers.

Dans un claquement sec, la mâchoire du masque se scinda, libérant une dentition toute particulière de son écrin. Derrière les crocs saillants comme des dagues d'ivoire, des dents soigneusement façonnées en scie biseauté dessinaient un sourire cauchemardesque. Le nez métallique toucha le nez de chair et d'os. La mâchoire puissante hésita une seconde à se refermer sur la joue.
Le cou était une cible très tentante...
Ses griffes saignèrent les chairs pour laisser apparaître les flots rubiconds du nectar de la vie. Son souffle enveloppa la peau violacée d'une gangue glaciale.

"Peut-être seras-tu suffisamment déplaisant pour finir dans nos rangs. Hum... "

...Ou non. Non, finalement, cette possibilité n'était pas bien passionnante.

Elle allait se repaître de lui jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. Rien qu'un souvenir fantôme dans la trame du monde.

Sauf si...

**
"Levez le camp ! Levez le camp ! Impériaux repérés à dix kilomètres au sud ! Dépêchons ! "
Disheni releva la tête de son travail en fronçant les sourcils. Encore ? Qu'il était donc désagréable de devoir déménager si souvent. Ces humains n'avaient aucun savoir vivre.
Elle se leva avec nonchalance, dépoussiéra d'un geste sa robe en lambeaux, avant de déposer l'étrille et de descendre de son perchoir. D'un pas infiniment léger et vif, la petite muette trottina vers les hautes tentes qui se profilaient à travers les frondaisons.
Les gardes avaient quitté leur poste quelques minutes avant pour la relève, une chance qu'elle mit à profit pour pénétrer sans aucune autre forme de procès dans l'antre improvisée de sa maîtresse. Elle devait être là... Oui.
Dinsheni se raidit. Quelque chose n'allait pas. L'homme...
S'approcha doucement des pans refermés dans l'ombre, la vampire s'arrêta net à la vue de la scène qui se déroulait de l'autre côté. Son petit nez se fronça, et elle resta les bras ballants, le regard sombre. Si seulement les mots voulaient bien sortir...

Il n'y avait pas besoin de mots. La Dame l'avait sentie. S'était arrêtée dans son geste. Un pincement au cœur plus tard, Dinsheni lui indiqua par une série de gestes rapides la teneur de son message. Elle se recroquevilla sous le poids écrasant du regard blanc, consciente que sa curiosité lui coûterait cher.

**

Sauvé par le gong, pourrait-on dire. Le monde fonctionne selon des voies si étranges, parfois.

Althaïa s'était retourné vers l'entrée comme un serpent prêt à mordre. Qui...?
L'odeur familière fit naître une ondulation le long de son échine. Que faisait-elle ici ? Son regard se planta dans le sien, et l'esclave se dépêcha de s'expliquer, comme pour se soustraire rapidement à ce spectacle qu'elle ne connaissait que trop bien. Qu'elle était seule à connaître.
S'éloigant de nouveau de sa proie, la Dame indiqua d'un signe de tête que le message était compris. La petite ne se fit pas prier pour sortir. Dans un soupir las, elle relâcha son étau, laissant l'homme à moitié inconscient s'écrouler.

"Bien."

Le mot claqua dans le vide. Althaïa, passablement irritée de ce dérangement, se ravisa. Plus le temps pour ce petit rituel. Une autre fois. Quant à l'outrecuidant officier, son sort ne serait pas changé pour autant.

L'Œil du Dragon fusa sur le corps éreinté de l'humain, achevant de le laisser retomber sur la terre battue. Laissé pour mort. Laissé par manque de temps ? Althaïa s'était déjà détournée, agacée, vers d'autres tâches moins passionnantes, mais plus urgente pour l'heure.

Les lourds pas moururent dans le silence, alors que la haute silhouette s'évaporait dans le jour au dehors.

**
"Il est mort ? "
La voix, grave et rauque, fut suivi d'un coup de pied destiné à retourner le corps.
Un reniflement.
Le vampire se baissa, manipulant l'humain avec précaution.
"Non, son cœur bat. "
L'autre désigna la cage du bras.
"Alors aide-moi à le remettre là dedans. Pas de gaspillage, a-t-on dit. Tant qu'il peut servir.
-Mouais. Vu l'état dans lequel il est...
-Fais pas ton rabat-joie. Au pire, on le transformera s'il vaut le coup. "
On souleva Matis Falkire sans ménagement, le laissant de nouveau choir sur les entrelacs métalliques de sa prison.
"Allez, on se remue ! On devrait déjà être partis ! "

**
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeMar 25 Fév 2014 - 17:02




Quand la mort viendra vous prendre,
Ne luttez pas.
Quand la fin viendra vous chercher,
Ne désespérez pas.
Quand le passeur vous prendra,
Laissez le vous conduire aux Esprits.
Tout nés de le cendre redevient cendre.
Le cycle doit se finir.



Etait ce la fin ? Etait ce là la fin qu'il avait souhaité ? Devait il se laisser aller comme on lui avait dit ? Ou devait il encore lutter pour ne rien laisser aux vampires ? La deuxième option était la seule et unique qu'il devait adopter. Il ne devait rien lui laisser, il ne devait rien lâcher, ne jamais céder le moindre pouce de terrain. Elle le maltraitait encore et encore, mais c'était le poison qui s'insinuait dans son esprit qui était le plus dangereux pour lui. Il n'arrivait plus vraiment à maîtriser ses paroles, ses mouvements quant à eux, l'avaient abandonnés depuis bien longtemps. Sans parler du fait qu'il n'entendait presque plus, enfin si il entendait. Mais cela n'avait plus de constance, ce n'était que des bribes de paroles. Des morceaux de mots et de phrases qui, mit bout à bout, auraient pu donner quelques choses d'audible, mais qui ne voulait rien dire pour l'instant.

Ce qui était certain c'est qu'elle continuait de le maltraiter, encore et encore. Tant qu'il restait muet elle le frappait et détruisait son corps petit à petit. Mais il ne cédait pas. Il ne céderait pas, car il y avait bien plus à perdre que sa simple vie. Ses amis, ses frères et soeurs de combat se trouvaient encore là bas, et il ne pouvait pas laisser les vampires leur tomber dessus. Alors il ne dirait rien, et encore et encore, il en prendrait pour son grade. A ce niveau là ce n'était même plus cela, c'était bien plus. Tant de souffrance que son esprit parvenait à peine à l'enregistrer. Tellement de haine et de colère dans ses yeux et dans son corps que cela déferlait tel un océan en cru. S'il avait pu, il lui aurait fracasser le crane.

Mais il ne pouvait rien faire pour le moment. Et cela le faisait enrager. Littéralement. Et la conseillère continuait son affaire, sans arrêt, telle un être sans coeur avec une seule envie : le faire souffrir. Il aurait pu en parler encore longtemps, mais cela ne rimait à rien. Néanmoins, et même s'il était proche de la folie, il réussit quand même à entendre et comprendre quelques mots venant de sa tortionnaire. Elle voulait le faire souffrir, ce n'était plus à remettre en doute, mais elle semblait hésiter. Devait elle le faire maintenant ? Devait elle attendre ? Pour attendre quoi au juste ? Qu'il lui donne enfin des informations ? Si c'était le cas elle pouvait encore attendre, car jamais il ne lui donnerait quoi que ce soit. Mais si ce n'était pas le cas, que pouvait elle encore attendre ? Le testait elle pour savoir de quoi il était capable ? Il ne le savait pas, et puis pour quoi faire ? L'intégrer dans leurs rangs ? Rien qu'à cette pensée il frémit. Il était tout simplement hors de question que cela se passe ainsi.

Mais les choses ne prenaient pas cette direction, heureusement et malheureusement. Car si elle ne prenait pas cette direction, elle continuait à le faire souffrir en se préparant à mordre.

Mon corps... Peut être... Mais jamais, jamais vous n'aurez mon esprit... Qu'importe vos simulacres et vos vaines tentatives. Autant que cela cesse maintenant... Vous n'obtiendrez rien de moi que vous ne devrez m'extraire de force.....

Il n'eut pas la force d'ajouter quoi que ce soit, la fin était proche, il le sentait. Il n'aurait su expliquer pourquoi, mais il avait quand même, au fond de lui, le maigre espoir de s'en sortir. Peut être pas indemne, mais au moins vivant. Et il savait que sa chance finirait par revenir,et quand se serait le cas, il saisirait cette chance pour s'en sortir. Mais pour le moment, ce n'était pas lui qui menait le jeu. Il le savait bien, et il devait en subir les conséquences.

Elle était si proche maintenant, tellement qu'il pouvait sentir son souffle sur son corps meurtri, tellement qu'il sentait sa haine telle une aura. Tellement qu'il en été malade. Il mettait en place la moindre de ses énergies restantes pour tenter de résister, mais il savait que la fin était proche, bien plus proche que jamais elle ne fut. Et cette fin, il avait choisit de la faire venir. Il n'y avait personne à blâmer pour cela, il avait mené sa vie comme il l'avait voulut. Le jeune lieutenant allait retrouver ses ancêtres. C'était ce qu'il avait à l'esprit lorsqu'on sonna la fin de la récréation et qu'il entendit au loin le mouvement subtil d'une entrée. Quoi qu'il se fut passé à cet instant se fut salutaire pour l'humain qui, à bout de force, sombra complètement dans le néant.

Il n'entendit mots de ce qu'il se passait, il ne sentit pas les vampires le traîner jusqu'à sa cellule. Et il mit du temps avant de se réveiller, maltraiter comme il le fut ce n'était qu'à un miracle qu'il devait d'être encore en vie. Ou peut être au fait que la conseillère n'en avait pas fini avec lui. Si c'était le cas... La fin ne serait pas pour tout de suite, mais il souffrirait encore et encore... Une promesse d'une longue agonie qu'il n’appréciait pas...
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeMar 4 Mar 2014 - 18:41

Un long et silencieux cortège s'allongeait entre les troncs aux pâles rayons de l'aurore. Serpent sombre se faufilant à vive allure dans la brume cotonneuse, les files de vampires en arme progressaient inexorablement vers leur prochain séjour, tout aussi éphémère que le précédent. La guerre avançait. Elle serait certes encore longue, mais chaque escarmouche remportée, chaque massacre nocturne portait un peu plus la flamme sauvage en leurs coeurs et regards. Oui, la peur, légère et impalpable, gagnait ceux qui, quelques années auparavant, les comptaient encore pour quantité négligeable, relégués au rang de vieille légende urbaine.
Leurs pas silencieux de prédateurs foulaient le sol neuf avec vigueur, et de cette armée des ombres montaient les chuchotements des porteurs de mort.

Accrochée à une cariole, les cages des malheureux prisonniers se balançaient au gré du trot spectral des chevaux vampiriques. éclaireurs en tête, la horde sanglante battait la forêt, toujours plus vers l'Ouest, vers l'Empire. Bientôt, ils seraient en lisière, et il faudrait remonter le camp.

Perdu dans la masse en mouvement, une petite silhouette trapue marchait d'un pas cadencé, cape rabattue et mine renfrogrée.
"Alors Moon, pas pressé de rejoindre le front ? ricana une voix perçante dans son dos."
Il grogna en guise de réponse, ses yeux torves se posant sur le pommeau rutilant de l'épée que le vampire portait au côté.
"Va faire suer quelqu'un d'autre, maugréa-t-il à l'encontre de son acolyte, j'ai pas envie de taper la causette.
- Hum, ça peut se comprendre, enchaîna l'autre d'un ton badin, mais voyons le bon côté des choses : du sang ! à profusion l'ami ! Haha !
-Ouais, ouais, c'est ça. Youpi."
Il découvrit ses canines en un sourire forcé, s'écartant tant bien que mal du jeune fringuant, dont l'allure altière et condescendante le faisait grincer des dents.
Pressant l'allure, il le distança bientôt, se frayant un chemin entre les manteaux et les armures, jusqu'à ce que son regard accorche quelque chose un peu plus loin, dans le groupement de chariots chargés à bloc.
Dans l'ombre de sa capuche encrassée, le lieutenant leva un sourcil perplexe. Difficile de reconnaître quelque chose dans cette masse informe de chair et de crasse... Pourtant.
Des yeux. Des cheveux blonds.
Après quelques minutes de réflexion silencieuse, il reconnut enfin le soldat humain qu'il avait capturé quelques nuits plus tôt.
Une grimace étrange se dessina lentement sur son visage balafré. Tiens donc. Il était encore vivant, celui-là ? Il aurait pourtant juré l'avoir vu mort... La mante ne l'avait pas mangé. Il ne savait s'il devait s'en réjouir où y voir un avertissement.
Bah, question de temps, sans doute.
Alors que la file se divisait aux abords du site repéré, le vampire passa à côté des cages, emporté par la foule compacte qui se ruait sur le matériel pour monter le camp.
Un regard. Un seul. Echangé entre deux silhouettes.
Une promesse silencieuse.
Toujours.

[hrp : voilà, petit passage pour te permettre de conclure. Wink ]
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MessageSujet: Re: Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Le pion, la tour et le cavalier [Flashback Mathis] [TERMINE] Icon_minitimeMar 4 Mar 2014 - 22:05

Il ne savait pas bien combien de temps elle s'était occupée de lui, tout ce qu'il fallait savoir c'était qu'il avait souffert et qu'il n'en sortirait pas indemne, mais durant toutes ces heures quelque chose étaient resté ancré dans son coeur. Jamais il ne céderait. Et malgré tout ce qu'elle lui avait fait subir il n'avait pas cédé. Cela aurait pu durer des jours comme des mois, rien n'aurait changé, il continuait d'avoir ce regard avide de vengeance et de liberté. A ses côtés se trouvait d'autre prisonniers et deux de ses propres soldats; Thomas et Marie. Cela faisait longtemps qu'ils servaient ensemble, et aujourd'hui ils s’enfuiraient d'ici. Il leur avait fait la promesse de les ramener vivant dans leurs familles. Et il ne revenait jamais sur une parole donnée.

Les vampires les transportaient de camps en camps, de lieux sombres en coins obscurs. Encore et encore, sans arrêter ils se déplaçaient de nuit. Dans ce qui semblait être devenu leur domaine, et il avait du mal à s'y retrouver sans lumière du jour. Sans direction. Sans paysage... Il souffrait de cette absence d'informations, mais il ne voulait rien laisser paraître, sinon ils auraient gagnés... Et il aurait souffert pour rien.

Une fois de plus il se trouvait dans une cage, mais cette fois il y avait quelqu'un en fasse de lui, quelqu'un qui n'avait pour lui que haine et mépris. Quelqu'un qu'il avait faillit tuer et qu'il aurait dû tuer d'ailleurs. Cette personne c'était le foutu lieutenant qui l'avait envoyé dans ce trous. Mais il ne disait rien, Matis non plus. Ils s'observaient, l'un content, l'autre meurtrit. Mais il en était sûr, il aurait sa vengeance, et bientôt même. Le vampire ne resta pas longtemps, puis il partit dans une autre direction. Le jeune humain ne le lâcha pas du regard, et regarda l'endroit vers lequel il se dirigeait. Puis il observa la scène dans son ensemble... Il avait une opportunité de s'enfuir maintenant que les Vampires étaient occupés à autre chose.

Il se mit à simuler la souffrance pour faire venir à lui le geôlier, ses hommes avaient comprit de quoi il retournait et ils se tenaient prêt à intervenir et à se jeter sur le vampire. C'était peut être risqué et beaucoup tirer par les cheveux mais ils devaient le tenter maintenant. Ils n'auraient sans doute pas de nouvelle opportunité avant un long, très long moment. Finalement un vampire s'approcha, il semblait s'agir d'un gardien, peut être avait il les clef qui sait. La créature de la nuit cria à Matis de se calmer et de s'arrêter, mais alors qu'il s'approchait pour voir de quoi il retournait, ses l'hommes l'attrapèrent et lui écrasèrent le crâne à plusieurs reprises contre la parois de la prison. La créature étouffa un cri de surprise et de douleur, puis il n'en fut plus rien.

Ils restèrent là, interdit. Attendant que quelque chose se passe, mais rien ne se passa. Personne ne semblait les avoir entendu et s'était une bonne chose. Alors ils le fouillèrent et trouvèrent ce qui s'apparentait à des clefs de cellules. Ils tentèrent d'ouvrir la cage et elle s'ouvrit. La liberté était là, à portée de main. Par quel fruit du hasard cette créature avait eu la clef en sa possession, il ne le savait pas, mais c'était le draco qui leur souriaient à cet instant précis. Alors ils devaient saisirent leur chance.

Le petit groupe se mit donc doucement en route, avançant prudemment et en évitant de faire trop de bruit. Il ne faudrait pas être repéré ici, sinon c'était la mort assuré et pas dans les meilleurs conditions en plus. Matis avait récupéré une longue dague sur le cadavre du geolier, et il comptait bien s'en servir sur la première créature qui lui passerait sous la main. Et c'est au détour d'une tente qu'il eut à s'en servir pour la première fois. Ils tentèrent de passer derrière une tente pour atteindre l'orée du bois, mais il tomba nez à nez avec le lieutenant qui l'avait mit ici. Il tenait son épée de famille tel un vulgaire jouet.

Sous le coup du réflexe et malgré les heures de torture il envoya sa lame dans la gorge du vampire encore sous le choc de la surprise de le voir dehors gambader. Il laissa la lame dans la gorge du buveur de sang tandis qu'un long flot de sang coulait sur sa main et son bras, alors il lui parla tout doucement.

Qu'est ce que je t'avais promis déjà ? Il fit mine de réfléchir un instant. Puis saisi son épée de famille. A oui. Je t'avais promis que j'arracherais les boyaux de ton corps. Alors chose promise.. Chose due ! Il envoya sa longue lame dans le corps du vampire et y creusa un très large sillon avec la partie dentée. Le fait qu'il lui avait préalablement tranché la gorge l'avait peut être tué, en tout cas il lui avait promit ce qui lui arrivait. Il ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas été prévenu.

Matis observa ses comparses tandis qu'il laissait tomber pitoyablement le corps du vampire qu'il venait de tuer. Il était maintenant temps de partir d'ici le plus rapidement possible. Le sang allait peut être attirer les vampires, et il ne ferait pas bon de rester ici dans ces conditions.

Allons y, et ne vous retournez pas.

Il ne lui restait plus qu'à trouver cette vampire dont il avait apprit son nom par un pur hasard.. Althaïa payerait pour ses crimes. Peu lui importait si cela devrait prendre dix années. Il la traquerait et quant il la trouverait.

Il la tuerait.


[hrp = Merci Altha ! ça été un réel plaisir Wink on remet ça quand tu veux. Je vais le lancer pour validation [/color]
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