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Pincer les cordes d'une harpe [Altha]TERMINE

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MessageSujet: Pincer les cordes d'une harpe [Altha]TERMINE Pincer les cordes d'une harpe [Altha]TERMINE Icon_minitimeLun 2 Déc 2013 - 20:47


Posant le pied sur la dernière marche de l’observatoire, la vampiresse se trouva soudainement, quoi que de manière fort délicate, sur la première marche du parvis menant à l’observatoire céleste, antre de savoir et de pouvoir condamné depuis toujours et dont les seuls initiés, gardiens comme chanteciels, se trouvaient à bien des lieux de là, occupés à leurs propres affaires. Haut lieu, tour d’ivoire à l’architecture indescriptible et à la puissance dormante, flèche diamantine s’élevant vers la cime des arbres, l’observatoire disposait à juste titre des protections les plus puissantes, autant en ses murs qu’en ses ouvrages ou en son cœur impalpable. Impossible d’entrer, certes, impossible sans l’accord du gardien, et bien audacieuses celles qui tentaient de percer ses inviolables profondeurs. Dès l’instant où le geste avait été amorcé, les protections baptistrales s’étaient activées afin de répondre fermement mais paisiblement à cette tentative d’intrusion, déployant les drapés d’une illusion parfaite à l’œil comme au sens, et encore davantage à l’esprit, plongeant les vampiresses dans un émoi qui ne pouvait en rien, pourtant, se comparer à ce qui restait scellé en ces lieux… Elles n’étaient nullement rentrées, mais elles n’étaient nullement chassées. Tout au plus les déroutaient on, afin de rappeler, si besoin était encore, que les mystères de la Rhapsodie ne s’effeuillaient pas si aisément. Silencieuse, la tour se dressait toujours, inviolable par ces mains touchées du froid de la vide tombe, cadavre courant les bois…

Silencieuse cependant n’était pas la pièce qu’occupait les deux chanteurs, au sein de Tomingorllo, alors qu’ils discutaient, à point nommé semblait-il, des mystères que recelaient la tour après le bref passage, plutôt dans la journée, de Merithyn au sein de l’éternelle bibliothèque. Duo cristallin de harpes discrètes dont ils pinçaient les cordes tout en échangeant d’un ton posé, en de longues circonvolutions d’une symphonie aussi parfaite que la musique qu’ils produisaient. L’une, d’air, l’autre de feu. Beaucoup à dire, en des notes au calme profond, si différentes des trilles passionnées, brûlantes d’une sourde exaltation à la simple idée d’avoir découvert une piste sérieuse en ses recherches. Pourtant, la séance fut levée subitement lorsque la sensation de la magie du domaine s’activant leur parvint. Relevant les yeux de son instrument, le Gardien fronça un instant les sourcils avant de sourire, rassurer que les protections immémoriales fassent si bien leurs travail et de façon si diplomatique… Un don de leurs ancêtres qu’il préserverait certainement autant que possible, tout à la fois pour son attrait historique, philosophique et musicale, et pour les services qu’il rendait avec efficacité à l’ordre. Il n’avait nullement eut besoin de renforcer les barrières de l’observatoire, contrairement à celles des nombreuses bibliothèques… et c’était sans doute une bonne chose, car il craignait bien trop ce qu’il pourrait advenir si il se trompait dans ses accords en présence de pareil ouvrage. Mieux valant respecter le travail des anciens et s’en remettre humblement à une expertise qu’il ne prétendait nullement avoir.

Resté seul, il continua de pincer les cordes de son instruments, laissant son regard se perdre dans l’immensité d’une imagination plus fertile que jamais, alors que l’esprit de son presque-lié se joignait au sien. Tous deux se berçant de paisibles silences, n’attendant rien, restèrent ainsi, le dragon en son nid, l’elfe sur son siège, devant cette immense harpe presque trop grande pour lui. Bien des choses requéraient son attention immédiate, mais seule la douce certitude de ne pas être aussi perdu qu’il l’avait pensé lui restait, alors qu’il s’adjugeait la possibilité de flâner un moment, de souffler de ses devoirs. Il les remplissait avec diligence après tout, n’avait-il point le droit de s’arrêter un instant et de regarder autour de lui ? Si bien sûr. Du moins tentait-il de s’en convaincre. Sans doute retournerait-il brièvement à l’observatoire le lendemain matin, pour rendre son chemin à la vampiresse disparue, si toutefois elle ne jouait point de tour. Un autre bref instant avant une nouvelle valse d’une journée en compagnie des délégations. D’un soupire las de ces considérations exiguës, il pinça de nouveau les cordes, tissant la symphonie d’une tempétueuse colère au dehors. Tempétueuse certainement, sous un un aspect bien plus subtile que celui qu’on lui dédiait de prime abord….


Dernière édition par Merithyn Shadowsong le Lun 30 Déc 2013 - 19:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pincer les cordes d'une harpe [Altha]TERMINE Pincer les cordes d'une harpe [Altha]TERMINE Icon_minitimeMar 3 Déc 2013 - 19:13

Thème : Le leg de la vérité

Plus rien ne bougeait. Alors qu'Althaïa posait le pied au sommet de la première volée de marche, l'image qui s'offrit à elle au travers des grandes ouvertures qui dominaient la forêt la fit presque instinctivement grincer des dents. Tout s'était arrêté. Tout semblait pourtant si réel. Mais quelque chose avait changé, toujours ce petit instinc bizarre au fond d'elle qui ne lui faisait jamais défaut. La voix étouffée qui avait tenter de la retenir alors qu'elle s'était engouffrée la tête la première dans un piège dont elle avait pourtant deviner la présence de longue date...
Alors pourquoi ? Pour avait-elle cédé ? Que faisait-elle désormais, prisonnière de cette dimension farfelue qui n'avait pas de sens ?
Althaïa se remit lentement à réfléchir. La magie baptistrale n'agissait jamais en vain. La Dame, en l'espace de quelques heures, en avait eu plusieurs fois la démonstration. La magie avait donné corps à une illusion parfaite, teintée d'une nostalgie glaçante, de ce quelque chose qui ressemblait à un écho déchirant et terrible. Mais cela, Althaïa n'en avait pas réellement conscience. Seul s'affichait devant elle un panneau tout en dégradé de bleu qui ne lui évoquait rien sinon un doute intolérable : que faisait-elle ici ?
Avait-elle réellement espéré mettre la main sur l'objet de sa convoitise aussi facilement ? Oh, pas une seconde elle n'avait été dupe. Tout au plus avait-elle espéré retirer un enseignement de cette aventure. Elle était servie.
Alors pourquoi ? Pourquoi diantre avait-elle agit d'une façon qui pouvait paraître fort sote ? La curiosité ? Le masochisme peut-être. La douce idée de poser ne serait-ce que le regard sur quelque chose de fort intéressant.
Ses dents jaillirent de leur écrin avec un éclat fou. Parce qu'elle venait justement de trouver quelque chose. La nature même de ce quelque chose ne lui était pas encore connue, mais...
Mais l'écho dérengeant qui remuait comme un chat sauvage dans les profondeurs de son âme était entré en résonnance. Un chant en canon, un duo incertain, un refrain entonné avec un partenaire dont on était bien en peine de discerner le visage. La sensation en elle-même était terrifiante. Immunisée contre ce poison, Althaïa n'y voyait là qu'une infinie source de curiosité, au mépris de tout danger. Où se situait la source ? Elle en était certaine : là-haut.
Les bibliothèques s'étalaient sous ses yeux, débauche sadique et monstrueuse, tant il était évident que ses doigts ne pouvaient y accéder. La Dame, derrière sa frustration grandissante, aimait l'oeuvre, ne souhaitait pas y mettre fin. Il était rare de voir une magie aussi parfaite. Rien de commun, une précision délicieuse, un ouvrage splendide que les siècles n'avaient en rien altéré.
C'était sans compté sur la singulière présence dont elle n'arrivait pas à cerner la nature.

Une silhouette.
Blanche.
Diafane.


Et un bruit. Althaïa dressa l'oreille.

Une harpe.

Étrange. D'où se souvenait-elle de cela ? Personne ne lui avait jamais proposé un morceau de cet instrument curieux, dont aucun vampire ne s'était encombré depuis des siècles, à sa connaissance. Les notes, claires et douces, ruisselaient dans l'air ambiant, longs sanglots vibrant de mille mots imprononçables.
Au sons de l'instrument, Althaïa s'était raidie. La silhouette blanche finissait de gravir les marches au sommet de la tour, à des centaines de mètres au-dessus d'elle. Althaïa pencha la tête.
Cette illusion était-elle un tour des baptistrels ?
Il était tentant de la suivre. Qu'avait-elle de mieux à faire en cet instant ?

Althaïa sourit malgré elle, sans quitter des yeux les montagnes d'ouvrage luisants sous leurs protections aussi factices ici que réelles ailleurs.
« Merithyn Shadowsong, récita-t-elle dans le vide, sur un ton chantant, Merithyn Shadowsong, ce nom. Ce nom ne me dit rien. Pourtant, baptistrel, je te connais. Oui, je te connais. Désormais, cette certitude est gravée en moi. »
Brièvement, l'univers eut un frisson, et le décors vira quelques secondes, prenant des teintes flamboyantes, pour replonger dans les abysses froides en un magnifique dégradé arc-en-ciel.

Althaïa se tourna vers le sommet qu'elle tentait vainement d'atteindre.
« Mais ce qu'il y a là-haut... »
Elle franchit encore une volée de marche.
« … n'est qu'une métaphore. Ce colimaçon sans fin, n'est rien d'autre... »
Ah, il lui fallait arracher ce maudit médaillon. Enfin, il se révélait plus une malédiction qu'une protection. Or, il était cellé sous l'armure. Hors d'atteinte.
« … rien d'autre...que l'infini recommencement. Que l'infini... »
Les mots s'enmêlaient. Il lui venait des phrases et des termes en des miliers de dialectes qu'elle ne connaissait pas, et dont elle comprenanit soudain la grammaire et la synthaxe. Sa pensée tournait en rond, se focalisait sur le point brillant en haut de la tour.
Un instant, elle avait cru que les escaliers n'auraient jamais de fin, qu'elle pourrait indéfiniment les monter et les descendre. Or, c'était faux. Il y avait bel et bien un sommet.

Lorsque Althaïa put enfin discerner les traits du fantôme qui la narguait depuis son piédestal, son cœur mort en fut presque réanimé sous le choc. Il en fallait énormément pour ébranler ce vieux mécanisme rodé aux pires situations. Ou peut-être fallait-il simplement le mettre en face d'une révélation que le Dracos lui-même aurait trouvé extraordinaire...
Il n'y avait en cet instant plus rien d'autre que la plus pure perplexité. Une sensation totalement nouvelle et qui eut un effet plus extravagant encore : Althaïa éclata de rire. Un rire énorme, incontrôlable, sardonique et fou. Et folle elle était, oui, aujourd'hui encore plus qu'hier et certainement bien moins que demain.
Non. C'était une farce. Une pure farce. Ces baptistrels avaient le sens de l'humour, même si elle n'était pas sûre du sens à donner à ce mot...

Une page se tournait.

Convergence des mondes

Althaïa sourit.
Alors, c'était là son nom... Merithyn Shadowsong ? Elle le voyait, là. La harpe. Oh, souvenirs. Laissez-moi carresser encore vos ailes graciles, baigner dans la légèreté de votre insouciance éphémère.
Au travers de l'espace-temps sans limite, l'âme plongea au travers de la barrière qui les séparaient, frôla le magicien à la harpe, faisant vibrer les cordes d'un souffle. Puis s'envola. La Tour. Pilier de Grâce, abri éternel où le repos des étoiles apaise les haines les plus tenaces. Lieu de ma vie, lieu de mon âme.
Elle se lia aux fils magiques qui l'emprisonnait là. Là, se trouvait la deuxième moitié. Ce blâme infâme des dieux qui l'avaient enchaînée.
Qui n'était hélas rien d'autre qu'elle même.

La magie lui avait donné corps : un corps immatériel et frêle, pâle copie brumeuse de ce qu'elle fut jadis. Mais enfin.
Althaïa retrouvait Althaïa.
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MessageSujet: Re: Pincer les cordes d'une harpe [Altha]TERMINE Pincer les cordes d'une harpe [Altha]TERMINE Icon_minitimeDim 8 Déc 2013 - 18:22


Sa symphonie se composait de temps classiques, sans qu’il chercha une seule seconde à ébranler l’édifice parfaitement équilibrer de phases en harmonie les unes avec les autres, au grès des humeurs de son élément et du monde autour de lui, liant là plus que la simple fantaisie de sa propre imagination, les échos de bien des vies, des existences s’entrechoquant dans la complainte d’un monde soumis à une guerre qu’il ne méritait nullement et que l’on pouvait sans détour qualifier d’irraisonnée. Ouverture, concerto, une douce diminution, laissant le ton se relâcher, avant l’intermède, puis une nouvelle montée haletante, une rhapsodie fantasmagorique, une trille et un final comme l’embrasement crépusculaire d’un jour parfait avant la renaissance d’une aube empourprée et chatoyante qui reprenait les accents exotiques qu’il tirait du monde… Rêve d’une nuit ou bien rêve de toujours, ce qui se jouait dans le sanctuaire, puissante illusion, n’avait rien d’une réalité, et n’était pourtant pas factice. Elle, quoi qu’elle soit, n’était plus part de ce royaume où perfection vibrait au cœur des partitions ancestrales. Non point malvenue, mais non point part de ce flot langoureux. Morte, sans possibilité d’appréhender ces ondes qui faisaient leurs richesses et leurs cultures… seul les lambeaux des désirs de son esprit trouvaient un bref et pâlot écho d’une vérité qui dépassait de loin l’être individuel et les considérations étriquées qu’ils pouvaient tous autant qu’ils étaient, avoir. Point de mensonge ou de justification à la face d’un astre qu’elle ne voyait plus, point d’unicité dans le flot éternel d’une seule et unique étoile qui se drapait en cette soirée du sombre manteau du dôme nocturne, laissant le réceptacle du monde à ses enfants. Lianta’Ar dormait loin, et lui veillait, flammifère d’un monde apaisé pour quelques heures, lueur dorée enfermée dans une salle de ce château végétal dont le nom seul se confondait avec la charge qu’il abritait : Tomingorllo, château des Baptistrels, repos de Tisserêve, sommet de savoir…

« Elle est encore dans l’illusion »

Ses doigts continuaient de courir le long des cordes, tissant la mélodie de l’atmosphère tandis que la jeune silhouette d’une elfe Enwr se dessinait près de lui, penaude mais curieuse, semblant savourer la mélodie dont il exorcisait l’âme, bien trop occupé à partager, au creux de son esprit, les milles et une sensation de son dragon lié, loin de lui. Loin comme il n’aurait point dû l’être, comme nul ne devrait l’être. Il ne pouvait le rejoindre pour le moment, l’artifice était là, de même que son devoir. Il ne pouvait cesser tout de suite sa création, cette éon de pensées et de ressentis qui résonnait au travers du domaine avec calme. Enchanteur soupire de l’union d’un maître et d’un instrument fait pour lui, la harpe de Tisserêve, il continuait son exercice, la jeune fille à ses côtés, dont il sentait le regard. Pas de réponses à son affirmation, pourquoi en donner une ? Si la proie de l’illusion concédait à celle-ci sa continuité, il n’était personne pour y mettre fin. Lui n’avait à l’esprit que les règles et la protection de ce domaine, les souhait de celui dont il retraçait soudain les passions et les tristesses, s’insinuant au cœur d’un psyché veillant toujours sur eux… Emperlé des élocutions spectrales de centaines de conversations et de tribunes, et du serment d’un amour véritable et sincère dont la rose trémière fleurissait toujours, espoir délicat non touché par le froid. Rossignole aux ailes rongées par un temps trop long et par la haine immérité, l’ambition qui empuantissait un air pourtant pur… Mort pour sa belle, mort pour son espoir, pour son renouveau… Un renouveau qu’il vivait à présent, véhiculé par la harpe aux cordes d’argent et de larmes délicates, aux sons ruisselants et cristallins… Son siège survivait là, immuable, parfait, intemporel, intouché par la mort ou la malédiction la plus sombre.

Elle viendrait bien assez tôt… ou se perdrait dans les méandres de son illusion. Le choix n’appartenait qu’à elle.
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MessageSujet: Re: Pincer les cordes d'une harpe [Altha]TERMINE Pincer les cordes d'une harpe [Altha]TERMINE Icon_minitimeVen 27 Déc 2013 - 22:16

Lourds, si lourds étaient le fardeau et la peine. Le monde eut-il croulé sous cette chape écrasante, l'autre demeurait, immuable. La danse du monde, farandole aux teintes infinies, continuait sa course sur la ligne d'horizon, là où tout meurt et tout renaît. Ni naissance, ni trépas, un cercle qui s'anime et qui s'aime.
Demeurée coincé nulle part, sans espoir de retour où de départ, elle persistait dans le non-être, singularité conservant pieusement des notions d'un plan matériel dont le sens se diluait tout à fait dans l'infini.

Ici, avant, après, dehors, dedans, ici, là-bas. Autant de mots soudains vides. Une ode transcendait pourtant tout cela, lancée vers l'obscur firmament en guise de prière. Il n'y avait ni lieu ni instant pour écouter cette mélodie. Elle était la base même des choses, des énergies et de la matière : la Vibration Primordiale. Seule dans le Néant, elle donnait l'Existence, le pourquoi, le comment, les choses et le reste. Elle n'était ni belle ni laide, elle était.
Réduite à sa plus simple expression, elle exprimait pourtant tout. Elle ne signifiait rien. Elle était pourtant la réponse à tout.

Était-ce cela, la vie ? Une si lamentable singularité ? Un grain de poussière au milieu d'un océan, flottant au gré des marées sans ne rien voir d'autre que la goutte infime qui le soutient ?

Le lacet qui figeait Althaïa au beau milieu du monde ondula doucement sous le lien pâle qui séparait la réalité d'un rêve conservé des siècles durant par une bâtisse qui, si elle eut été animée d'une volonté propre, se serait presque joué d'elle.
Le miroir parfait renvoyait aux yeux morts une image pourtant bien réelle : celle d'une grande humaine pâle et émaciée, aux cheveux lunaires et aux yeux perçants. Ce regard cristallin ne différait pas tant du sien. Mais en lieu et place d'un reflet opaque et morne, trônait un éclat brillant de volonté et d'infinie tendresse.
Un ballet impalpable se déroulait à l'abri des yeux, où tous ceux qui précédaient et tous ceux qui seraient chantaient la magie qui filait comme les brins d'une cape céleste. Ils étaient là, ceux qui avaient de leur voix chanté ce morceau divin, et ils regardaient sans voir, ce monde laissé ou à venir, leg des Premiers.

Althaïa observa un instant le ménestrel et sa harpe aux accents passionnés, emporté dans le tourbillon onirique des notes vivantes, pleines de sa dévotion à l'Art qui guidait ses pas.
Un soupir, la surface du lac se ride, et les deux moitiés se heurtent.

Improbable, l'équilibre est précaire, mais il demeure, suffisant pour réveiller les consciences endormies et jeter à la face de la mort une réalité à l'odeur de revanche.


Me revoilà au début. Un cycle s'est accompli, et qu'ai-je appris ?
Le poids d'une malédiction ne s'atténue pas avec le temps. Croyais-tu briser si facilement le sceau de l'étoile ? Ne l'as-tu pas haï, elle qui t'a pourtant tout donné ?
Cela t'importe-t-il vraiment ? Regarde-toi, misérable, tu n'es que l'ombre ricanante de tous les maux qui m'ont jadis accablée, et me voilà condamnée pour l'éternité à contempler, impuissante, tes ravages en ce monde, portée par la tempête furieuse de l'immoralité la plus crasse.
Je me juge avec autant de sévérité que de naïveté. Crois-tu que ceux qui ont créé ce monde se sont encombré de notions aussi infantiles ? En suis-je encore à considérer le monde selon ce bon vieux schéma manichéen ? Le Bien et le Mal sont des notions de mortels. J'ai dépassé cela depuis longtemps.
Dépassé ? Tu n'as rien dépassé d'autre que le stade de l'innocence. La souffrance ne signifie plus rien pour toi, tu y es aussi insensible qu'un bloc de roche ! Et tu prétends en connaître le sens ?
Ma souffrance. Je te porte en moi. Voilà la vérité, ta croix et la mienne.
Je suis ce qu'ils ont fait de moi. Le destin est-il si fatal ? Ce sort m'aurait-il été épargné ? Non.
Quand bien même regretterais-je ce geste de désespoir qui m'a fait détruire et qui t'a vu naître, je ne souhaiterais pas m'en repentir. Je ne réclame ni pitié ni aide. Je te méprise au moins autant que tu me dédaignes. Chaque créature de l'infini porte en elle sa fin, car ainsi va le monde.
Dur à croire de la part d'une baptistrelle ? Regarde-toi : je me noie dans l'apitoiement et la compassion. Autant de faiblesse qui me sont épargnées.
Crois-tu que j'aurais autant vécu en me mêlant des maux d'autrui comme je me plaisais jadis à le faire ? Ouvrons les yeux : le monde n'est ni juste, ni clément, et ceux qui le pensent ne font que se bander les yeux pour mieux traverser le précipice.
Un cadavre animé peut-il seulement comprendre ce qui jadis l'a fait tombé ? Je pense, je pense, mais qui pense, QUI ?

Tu n'as rien appris.
Et penseras-tu mes plaies du haut de ta prison noire ? Qu'y pourras-tu ? Mettrais le feu à tout Armanda que tu n'y pourrais rien. Je suis à présent, assumes-moi comme tu as assumé jadis le poids de ton serment.

Et toi, à contempler le monde ? Qu'as-tu vu ? Rien d'autre que le noir. Fabuleux enseignement que celui-ci.
Détrompe-toi. L'éternité est une leçon à nulle autre pareille. Je n'ai plus rien en moi que les certitudes, même si elles n'ont plus aucune utilité désormais.
Alors pourquoi reviens-tu ? C'est toi qui est venu à moi. Où sommes-nous sinon à la racine même du problème ?
Je sais que cette lucidité soudaine ne me marquera pas. Mais le temps est ce qu'il est, et maintenant, là, je te tiens.

Je te tiens vérité, et je ne te lâcherais plus. Plus jamais.


La nuit s'étalait sur la voûte d'une opulente brillance stellaire, et le monde dormait tranquille au dehors.
Et l'Ouroboros de se dévorer allègrement lui-même dans l'océan de la folie pure, au dedans.

Ouvre les yeux ! Reviens ! Allez, il n'est plus temps de rêver.
Non, il reste une chose.


Une note ?
Pure, légère.
Qui va là ?



[Hrp : désolée pour le retard, j'avais un léger souci avec ma connexion. J'ai relu, j'espère qu'il ne reste rien de bizarre...]
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MessageSujet: Re: Pincer les cordes d'une harpe [Altha]TERMINE Pincer les cordes d'une harpe [Altha]TERMINE Icon_minitimeLun 30 Déc 2013 - 19:31


Une pause enfin, dans l’harmonique délicate des notes que la harpe soupirait. Ses doigts fragiles et tendres se courbant sur la passe d’un final rempli d’émotions qui retombaient à présent semblable à la poussière impalpable des ailes d’un papillon admirable… Un doux soupire accompagnant le soudain silence cotonneux de la pièce tandis que sa compagne s’écartait de l’estrade, le laissant déplier son petit corps engourdie par l’exercice, se relevant hors de son trépied et s’étirant avec application, dénouant les nœuds des muscles fatigués dans le chuchotis des tissus… Se relever n’était pas un mal après tout ce temps, et il prit un instant pour repousser les mèches soyeuses qui chatouillaient son front et menaçaient de glisser vers ses yeux. Puis il descendit de l’estrade à son tour et scella à nouveau l’immense instrument dans son écrin de magie salvatrice, luisant comme une étoile tombée. Il était temps. Et il savait ce que la jeune femme attendait, réponse tant appelée de vœux innocents… Il n’avait pourtant guère d’intérêt pour l’affaire, aussi longtemps que le sanctuaire n’était point violé, et cette faible force ne le ferait jamais, il n’avait aucun mérite à lui faire cesser cette folle aventure dans un rêve qui se dissiperait dans les rayons de l’aube comme un simple songe. Les secrets ne s’effritaient nullement, se conservant comme des joyaux jusqu’à l’heure de la cueillette…

« Laissez-la donc. Un rêve sans plan n’est qu’un souhait »

Sourire doux à l’égard de la jeunesse de cette corolle, il lui prit amicalement la main, la voyant rayonner d’une lippe fleurit qui appelait à l’affection. Ensemble, ils sortirent de la pièce et le Gardien la referma avant de les diriger vers les étages d’une bibliothèque encore ouverte : la sienne. Haut sommet de la tour du Fondateur, inaccessible pignon dont il tira pour l’occasion un livre de contes anciens, du temps où les elfes étaient seuls face aux ombres, du temps où un jeune elfe parcourait le monde, portant en son cœur l’essence même de ce qui deviendrait un jour l’ultime miracle mélodique… du temps où les dragons assombrissaient le ciel et les héros saignaient, gorgeant la terre de leurs fluides vitaux. Du temps où un impossible amour prenait corps, comme le plus délicat des végétaux, écho d’un futur pastel.


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