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| Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE | |
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| Sujet: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Dim 20 Oct 2013 - 11:08 | |
| Quatrième jour – après-midi Puits Flamboyant
Althaïa reposa la plume sur la table et referma le livre. Elle n'avait pas écrit autant qu'elle l'aurait souhaité, et pour cause... la plupart de ses études étaient interrompues jusqu'à nouvel ordre. Il ne lui restait que la lance en verre noir, qui donnait du fil à retordre. La vampire se redressa sur sa chaise, laissant son regard errer dans la chambre qui lui avait été cédée pour la durée du séjour. Le mobilier était simple, mais de bon goût et tout à fait fonctionnel. Bien qu'elle n'en ait aucun usage, elle s'attacha à détailler l'armoire, le buffet, le chevet et le lit. Tout cela demeurait-il au domaine, ou l'avait-on placé ici uniquement pour eux ? Peut-être tout cela provenait-il du Tormingorllo. C'était même fort probable. Le jour ne semblait pas vouloir céder le pas, si bien que la Dame préféra se garder d'effectuer son tour du domaine quotidien à une heure si peu avancée. Elle avait beau être protégée des rayons solaires, se sentir diminuée n'avait rien de particulièrement agréable. Le problème était que le sanctuaire, pourtant fort confortable au demeurant, ne proposait pas grand nombre d'activités saillant aux vampires, encore moins à la curiosité des mages, muselés qu'ils étaient. Des pas furtifs résonnaient régulièrement dans les couloirs calfeutrés, seuls témoins de la présence des êtres de la nuit dans la douce pénombre. Son seul loisir consistait en ces longues méditations face au puits. Althaïa sortit donc, prenant soin de verrouiller magiquement son logis avant de s'enfoncer dans les ténèbres du corridor. Sans prendre la peine de rendre sa marche silencieuse, elle parcourut une centaine de mètres jusqu'aux appartements de Vanaël. La porte était ouverte, mais la propriétaire ne semblait pas occuper ses appartements. Plus loin, le chuchotement de l'espion Isental filtra au travers du couloir. La vie suivait son cours, rien ne l'arrêtait. Pas même la mort. Plutôt étonnant, non ? Cette réflexion lui fit sentir la présence du petit médaillon sous l'armure, encastré dans son logement. Elle l'avait oublié, celui-là...Le cycle infernal, à l'image de son existence. Serait-on amené à revivre éternellement la même histoire ? Telle était la question qui tournait en boucle dans ses circuits mentaux quand elle se figea de nouveau devant le brasier central du sanctuaire. La magie qui animait ce feu était bien différente de celle qui provenait des mortels. Pourtant, ne provenait-elle pas, au fond, de la même source ? Ainsi en était-il des êtres vivants.
Des pas précipités. « Dame Actaaë ! » Althaïa tourna légèrement la tête à droite, laissa filer ses pupilles jusqu'à rencontrer la silhouette du soldat qui l'avait interpellée. Ce dernier s'arrêta à bonne distance, s'inclina et, visiblement peu à l'aise, déclama d'une voix un peu trop forte : « Le seigneur Wintel souhaite votre présence auprès du prisonnier alayien. Il semblerait que vos services soient requis en ce moment même. » Il se redressa et attendit. Althaïa n'avait pas bougé, son regard fixé sur le vampire. Un court silence suivit. Alors que le soldat s'apprêtait à se répéter, la Dame coupa d'un ton glacial : « C'est entendu. Disposez. » Le soldat referma la bouche et tourna les talons, sans demander son reste. La vampire se retourna un instant vers les flammes dansantes. Enfin un peu d'animation. Dracos que ce climat l'ennuyait. Il était temps !
En quelques enjambées, elle avait traversé le couloir. Un escalier descendait à l'étage en-dessous, donnant une vue superbe sur le puits au-travers d'une fenêtre taillée dans la roche. Les murs gravés de scènes épiques défilèrent sous ses yeux, contant silencieusement une histoire depuis longtemps oubliée. Elle parvint devant la porte qui menait à la cellule improvisée de sa proie. La porte, entrebâillée, laissait filtrer une odeur prometteuse. L'instinct du prédateur s'éveilla quelque peu à la vue de ce petit homme ficelé, prêt à livrer maints secrets qu'il tenterait vainement de garder pour lui. En de pareils moments, peu importait la sensibilité des chanteurs aux doux mœurs : l'avenir d'Armanda découlait du gosier de ce drôle d'oiseau. Et l'esprit d'Althaïa sautillait dans tous les sens à l'idée de pouvoir enfin remettre en application ce qu'elle avait, durant des siècles, élevé au rang de science : la torture. Un mot bien injustement haïs par les sang-chauds, et même par certains sang-froids scrupuleux. Un art d'une rare subtilité et d'une efficacité redoutable. Mais cela, les baptistrels étaient-ils à même de l'accepter ? L'alayien était l'un de ces chainons invisibles qui font et défont les victoires : ce qu'ils parviendraient à en tirer ferait certainement pencher la balance. Elle s'arrêta sur le seuil de la porte. La silhouette du prince se découpait dans l'obscurité au-dessus du corps encore inerte du prisonnier. Portant son bras-droit à son cœur, la Dame s'inclina comme de coutume. « Vous m'avez fait mander, seigneur. »
Dernière édition par Althaïa Actaaë le Mar 22 Oct 2013 - 17:54, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Mar 22 Oct 2013 - 15:20 | |
| Les nuits défilaient à toute allure décidément.. Les nuits et les jours même puisque il en arrivait à être forcé de mettre le nez dehors même en plein soleil dans l'espoir de rattraper l'infernale course des heures qui ne semblaient pas décidées à l'attendre. Cela avait commencé dès son arrivée dans le sanctuaire avec l'avalanche de péripéties rocambolesques qu'il n'avait pu que subir en compagnie de Shadowsong puis les rencontres s'étaient enchaînées et il avait dû parfois intervenir pour faire tenir certains vampires tranquilles. Autant dire qu'il n'avait pas eu le temps de s'occuper du prisonnier Alayien déjà enfermé depuis quelques jours et cela ne risquait pas de s'arranger avec l'arrivée des humains et les négociations qui allaient commencer sous peu ! Mieux valait sans doute prendre dès maintenant le temps de s'occuper du cas de l'Alayien, sous peine de ne plus pouvoir le faire avant la fin des discussions et comment savoir la façon dont elles allaient se terminer ? On était jamais trop prudent.
Fort de cette certitude, il quitta la pièce surchauffée qui lui était attribué non sans un regard réprobateur vers les rares objets qui ne se trouvaient plus à leur juste place et l'infime couche de poussière qui s'était insidieusement installée depuis le dernier nettoyage. Les gardes le saluèrent en le voyant sortir et il ignora celui qui s'apprêtait à lui emboiter le pas pour se tourner vers celui qui gardait sa porte :
"Envoie quelqu'un chercher Ambre, qu'elle soit là à mon retour et que l'endroit soit propre."
Il ne supportait pas le désordre, la petite humaine n'avait pas été longue à l'apprendre et il la savait assez efficace pour ne pas douter de trouver le problème réglé à son retour. Il n'aurait plus qu'à profiter de sa présence pour se nourrir, il n'avait pas bu une goutte de sang depuis son arrivée malgré l'insinuation agressive qu'il avait faite à l'elfe rencontré la veille et cela commençait à se ressentir sur son humeur. Pas question d'arriver aux négociations dans ces conditions, et pas question non plus de vider le sang de l'Alayien avant qu'il n'ai répondu à toutes les questions qu'il comptait lui poser. Ce ne serait sans doute pas un avantage pour le prisonnier d'être interrogé par un vampire commençant à avoir l'estomac dans les talons mais on ne lui demandait pas son avis n'est-ce pas ?
D'un pas silencieux, l'ancestral se dirigea vers l'escalier qui devait le mener à la petite pièce où l'Alayien était retenu. Il était un peu en avance sur l'heure prévue, mais ce n'était pas très important. Son regard se porta une seconde vers le puit flamboyant bien visible d'ici puis se reporta sur la porte verrouillée et gardée par un deuxième vampire. Sans se retourner le prince ordonna à celui qui le suivait :
"Va me chercher Althaïa."
L'autre obtempera, remontant les marches sans un mot tandis que la porte s'ouvrait devant Lorenz. La cellule était minuscule mais propre, les baptistrels n'aimant sans doute pas laisser leurs prisonniers se rouler dans leurs propres déjections comme les vampires le faisaient parfois. Dommage, ramener un être au rang de sous homme et de parasite était parfois le premier pas vers l'écroulement définitif de sa résistance.
Perçante, les prunelles du prédateur n'eurent aucun mal à trouver les ténèbres dans lesquelles l'humain était plongé. Encore attaché et roulé en boule sur le sol il dormait d'un sommeil agité et apparemment pas encore troublé par la dangereuse et silencieuse présence qui patientait au dessus de lui. Quelques minutes passèrent ainsi, Lorenz n'était pas pressé et il entendait déjà le pas presque indétectable des vampires qui redescendaient l'escalier. Il ne se retourna pas en entendant la porte s'ouvrir à nouveau, sachant déjà qui se trouvait à l'entrée.
« Vous m'avez fait mander, seigneur. »
La voix pourtant basse fit sursauter le dormeur qui ouvrit brusquement les yeux, prunelles dilatées devant la vision des deux vampires tournés vers lui. D'une voix qui se voulait assurée il gronda :
"Qu'est-ce que vous me voulez ?"
L'ancestral l'ignora, s'adressant déjà à la vampiresse :
"Entre Althaïa, que notre ami puisse te voir."
L'onctuosité terrifiante de sa voix sembla déplaire à l'Alayien qui se tortilla dans ses liens jusqu'à reculer assez pour pouvoir s'asseoir, adossé au mur dans une tentative maladroite pour faire face à ses agresseurs.
"Vous n'obtiendrez rien de moi, le Néant est mon seul maître, je ne crains pas les abominations dans votre genre !"
Le prince se contenta d'un haussement de sourcil, peu convaincu par l'argumentation. Mais il ne répondit pas, apparemment concentré sur autre chose. Il restait en attente, sachant que leur petit groupe n'étant pas complet et un demi sourire satisfait étira ses lèvres fines lorsqu'un pas presque aussi silencieux que celui des vampires résonna dans l'escalier. Là... Cette fois ils étaient complets.
"Salutations baptistrel. C'est une bonne chose que tu ai pu te libérer, nous aurons besoin d'une marge de manoeuvre plus importante que ce qui était prévu si nous souhaitons ramener ce garçon à la raison..."
Il avait d'abord cru que Merithyn refuserait tout net de se déplacer pour assister à un tel spectacle mais le fait qu'il soit là prouvait qu'il n'avait pas l'intention de reculer et qu'il ne considérait pas les Alayiens comme faisant partie des êtres vivants qu'il était sensé protéger. Jusque où irait-il pour sauver Armanda de leur engeance néfaste ? Ils allaient le savoir très rapidement... Penchant la tête, l'ancestral fit remarquer :
"Les protections Baptistrales ne me permettront pas de travailler sereinement..."
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| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Ven 25 Oct 2013 - 21:47 | |
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L’affaire avait été convenue plus tôt dans la journée, lorsque Lorenz lui avait signifié qu’il escomptait pouvoir interroger le prisonnier Alayien afin d’obtenir des informations pouvant servir, non seulement la cause vampirique, mais également l’alliance prochaine des trois peuples. Il avait été préparé à la nouvelle depuis déjà des jours. Elle avait, après tout, était évoquée à l’arrivée de la délégation du peuple nocturne, lorsque la question des captifs s’était posée. Lorenz, tout juste, advenu devant lui, lui avait ouvertement parlé de la présence de ce fanatique du Néant et il avait été convenu qu’il resterait à la charge de sa geôlière mais que le Gardien assisterait obligatoirement aux interrogatoires, non seulement pour juger de ce que révèlerait ou non l’homme, mais également pour lui permettre de résister à la plus que probable séance de torture grâce à ses talents de guérisseur.
La tâche ne lui agréait nullement, il était un elfe, et un Baptistrel, être profondément attaché à la santé du corps, à sa dignité et à l’absence de souffrances quelconques. Mais ce n’était pas le poids de ses convictions ou sa délicatesse qu’il faisait prévaloir face à ce dilemme… Merithyn ne pouvait tout simplement pas se permettre de ne pas être présent et si il fallait supporter la vue de la torture, alors il le ferait et ce sans se plaindre une seule seconde. La violence n’était pas son quotidien, mais il n’était plus non plus la créature délicate qui s’était un jour aventurée hors des confins de la forêt afin d’apprendre du monde extérieur. Il avait vu beaucoup de choses, subit de nombreuses épreuves, et s’était endurcit, naturellement…Cet épisode ne serait qu’un jalon de plus sur cette route fort bien entamée, et il ne s’émouvait nullement de ce qu’il allait voir. Non, il n’avait pas de répugnance pour les Alayiens, pas plus ce prisonnier qu’un autre, il n’avait nul mépris ou haine envers eux, aucun désamour, bien qu’il ait plus d’une raison de détester ces êtres et de les traiter comme des animaux plutôt que comme des créatures douées de sensibilités et de sentiments. Il ne savait guère haïr, c’était vrai… en réalité, il ne haïssait personne, pas même Eliwyr qui pourtant méritait amplement son inimité, ou Lorenz, que la pression de la masse tendait à isoler de toutes formes d’échange civilisé ne dénotant d’aucune violence. Peut-être était-ce tout simplement qu’il n’avait pas besoin d’haïr, que cela ne lui servait de rien, ou bien qu’on ne lui avait jamais appris à le faire ce qui était à la fois vrai et faux… Peut-être était-ce tout simplement dans son caractère, d’en être incapable et en cela, son élément le représentait bien. Le feu haïssait-il le bois qu’il brûlait ? Les vies qu’il détruisait ? Pas le moins du monde, il y était, en réalité, indifférent… il brûlait, se consumait de sa passion, mais ne haïssait pas. C’était l’être qui le maniait qui apportait son affect avec lui et en imprimait son geste. Cependant et comme pour tout autre, le Gardien n’haïssait pas les fanatiques du Néant. En réalité, il ne ressentait, véritablement, rien pour eux. Rien envers eux. Ils étaient de dangereux ennemis, aux idées grotesquement étrangères et barbares, mais c’était tout ce qu’ils étaient… des perdus, pouvait-on avancer en un certain sens. Mais en un certain sens seulement. Cela non plus ne comptait guère.
Pour cette fois, cet Alayien, ce prisonnier, était surtout une source d’informations potentielles qu’il serait ravi d’utiliser, quel qu’en soit le prix. Oui, il serait contraint de juguler ses pulsions de guérisseur, oui, il devrait affronter la cruauté et les sévices les plus raffinés… et peu importait ce que Lorenz pouvait s’imaginer, il supporterait sans un mot et aiderait à sa façon. Sans le Néant, sans son armure et son arme de verre noir, le fanatique était sans défense contre la magie. Parviendrait-il à résister aux commandements de sa magie ? Il ne savait, mais doutait, au fond de lui-même. On lui avait appris à occire ceux qui étaient perçut comme des monstres pour son peuple venu d’au-delà des mers, on lui avait mis dans les mains une arme de verre noir qui pouvait tuer n’importe quel elfe ou vampire, absorbant la magie… et il avait vécu dans un monde où la magie n’existait pas, si l’on tenait à l’exprimer ainsi. Hors justement ce qui faisait la force des Armandéens étaient que, même pour ceux ne disposant que de dons extrêmement limités en terme de magie, l’apprentissage d’une certaine résistance aux effets des sortilèges, et plus généralement à toute forme d’atteinte magique. Car la magie pouvait être utilisée pour torturer, il ne fallait pas l’ignorer.
Tout cela, et plus encore, serait certainement vérifié lorsque la rencontre prendrait place, dans peu de temps d’ailleurs. Il avait préparé en avance tout le matériel qui pourrait lui être nécessaire afin de procéder aux soins lors de la séance et avait rangé le tout dans ses sacoches sans fond avant de prendre le chemin du sanctuaire du feu. Il avait certes proposé d’accommoder une demeure du sanctuaire des étoiles à la présence de la vampiresse Actaaë, mais celle-ci avait dédaigné l’offre, aussi n’avait-il pas insisté. Et à présent, sachant fort bien où il devait se rendre, il avançait, pile à l’heure comme à son habitude ; pénétrant en premier lieu dans la bâtisse avant de descendre vers la cellule improvisée qui servait à l’Alayien, s’avançant pas à pas avec légèreté, son pas presque inaudible, si ce n’était pour ceux qui avait l’ouïe fine. Une qualité acquise par sa race autant que sa petite taille, qu’il composait par une chaleur de véritable fournaise. Fournaise qui dû le précéder alors qu’il apercevait enfin le trio ; couple de vampires hauts et sombres et prisonnier replier défensivement dans un coin de son clapier. Répondant au salut du prince vampirique avec courtoisie, il examina avec attention le prisonnier, tandis que la remarque fusait, ponctuelle.
Sans se départir de son expression posée, il offrit une réponse sans ambages quoi que nébuleuse sur le comment et le quand. « Je me suis déjà arrangé à ce sujet. Vous n’êtes pas limités » A l’ égard de l’Alayien, cela allait sans dire. Posant une main sur le grillage du clapier, il en retira la protection qui empêchait toute intrusion dans la cellule sans accord Baptistral, puis recula légèrement, jetant un coup d’œil à Lorenz. La dernière fois qu’ils étaient trouvés l’un en présence de l’autre, c’était à l’aube du premier jour, alors que le chanteur emmenait son invité vers un lieu bien spécial, dont la visite avait déclenché, comme à chaque fois qu’ils discutaient seul à seul, une série d’évènements que personnes n’auraient pu prévoir. Muet sur le sujet, il reprit cependant. « Si nous sommes prêts, autant commencer, n’est-ce pas ? » Il doutait que les deux vampires attendent qui que ce soit d’autre…
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| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Ven 1 Nov 2013 - 15:11 | |
| Une lueur au fond du couloir. À peine Althaïa était-elle entrée dans la pièce que son ouïe l'attirait au dehors. Des pas. Légers comme une brise sur un tapis de mousse. Quelques secondes plus tard, le baptistrel flamboyant apparaissait dans l'encadrement de la porte. Merithyn Shadowsong ? Il avait beau lui arriver au niveau du coude, la lumière dorée et l'aura de chaleur qu'il dégageait suffisait à le porter au centre de l'attention de n'importe quel auditorat... La Dame ne cilla pas, se contentant de faire un rapide aller-retour du regard entre les deux personnages. Ainsi, le prince avait convié les baptistrels à leur petite séance ? Ce n'était pas tant la proposition que la réponse qui détonnait. Il était donc fort probable que l'elfe ait une idée en tête.
« Je me suis déjà arrangé à ce sujet. Vous n'êtes pas limités. »
Althaïa redressa le menton, toisa le baptistrel d'un regard équivoque. Arrangé ? Diantre. S'il y avait des arrangements avec les serments, de nos jours... Elle avait beau ausculter la trame immense au-dessus de leur tête, la chape de plomb qui les tenaient en respect vis à vis des sorts tenait toujours. Alors ? Le baptistrel comptait bien garder le secret sur sa manœuvre, certainement fort habile. Après tout, l'Alayien n'était en rien sous serment. « Si nous sommes prêts, autant commencer. » Son attention se reportant sur la silhouette à leurs pieds. Son totem fit un bond dans son esprit. Oh oui, nous allons commencer. L'Alayien se renfrogna, peu coopératif. « Commencer quoi, espèce de luciole patibulaire ? Je vous préviens, vous ne savez pas à qui vous avez à faire ! J'en ai éventré plus d'un, des misérables insectes dans votre genre. Vous ne serez ni les premiers, ni les derniers. » Comme pour soutenir son propos, il tira sur ses liens d'un air menaçant, essayant du même coup de se remettre sur ses deux jambes. Althaïa ne lui en laissa pas le loisir. Elle avait compris sa manœuvre avant même qu'il n'en esquisse le premier geste. La Dame en armure avait plongé en avant et saisit l'Alayien par le collet. Elle le souleva d'une main pour le balancer contre la table qui occupait le fond de la pièce avec la douceur d'un ours. Les chaînes enchantées tintèrent quand il glissa au sol. Althaïa siffla d'une voix glaciale : « Tu ne seras ni le premier, ni le dernier à sortir de pareilles sottises, et à en payer le prix. » Elle bouillait de lui ouvrir les entrailles de la tête aux pieds, mais ce gâchis n'avait pas lieu d'être. Non, elle repoussa la mante et replongea à corps perdu dans son froid intellect, qui lui dictait d'adopter une stratégie efficace. Trouver le levier qui briserait sa personne. Déverser des flots de magie pour cet imbécile fangeux l'horripilait. S'ils pouvaient s'en passer, elle n'y trouverait rien à redire. Mais rien n'est jamais facile. Elle s'approcha lentement de lui, mettant en évidence le tranchant de l'armure qui dessinait son avant bras. « Nul ne plaidera votre cause en ces lieux. Nous voulons... des réponses. Nous avons... toute l'éternité pour cela. » Ce qui n'avait rien d'un bluff, compte tenu de la nature de ses geôliers... Tout en laissant couler les mots, elle avait rapproché sa bouche de son oreille droite, et lui vrillait le cerveau en éraillant volontairement sa voix insupportable. Un grognement accueillit ses paroles. L'Alayien eut un mouvement de recul, stoppé par ses entraves. Merithyn se tenait droit, impassible. Rouer de coup un humain n'avait rien d'efficace ni de bien instructif. Mais le choc avait été suffisant pour le faire tenir tranquille, le temps de sceller ses liens au sol, histoire de ne pas lui courir après des heures durant. Appelant la magie à elle, Althaïa s'apprêtait à lancer un premier sort, choisi avec soin pour ne pas provoquer de réaction interne préjudiciable, lorsqu'une idée lui vint. a vampire se souvenait fort bien de la texture très particulière de la voix du Gardien : pouvait-elle insinuer un doute dans le cœur de l'Alayien ? Après tout, il était certainement mal poli de laisser ainsi cet hôte de marque sur le banc de touche...
« Seigneur, je pense qu'il serait appréciable que notre hôte baptistrel soutienne de vive voix notre discours. » Pendant qu'elle se détournait du prisonnier, elle saisit l'un des petits carcans métalliques fixé à sa ceinture et en tira un petit objet doré. Aurait-elle été un chat qu'elle en aurait ronronné de satisfaction : cette méthode-là lui rappelait d'excellent souvenirs... Notamment celui d'un vieux mage capturé par hasard. Sortant rapidement de son songe, elle fit volte face et revint au près de son cobaye, un petit éclat doré contrastant avec l'anthracite de son armure. La vampire immobilisa sa victime, et d'un geste d'une infinie précision, découpa profondément la chair au niveau de l'abdomen. L'Alayien eut beau vociférer et cracher comme un lama, le sort le maintenait bien trop fermement pour qu'il puisse nuire à l'opération. Il éructa une série de juron particulièrement irrévérencieux lorsqu'elle soumit une deuxième fois sa chair à la froide caresse du tranchant acéré. Elle découpa avec une lenteur exagérée plusieurs lanières sanglantes, jusqu'à ce que les beuglements véhéments s'étranglent d'eux-même sous la douleur.
Althaïa pinça l'objet contenu dans sa paume entre deux doigts, et la forme révéla un petit scarabée métallique. Elle effectua une rapide série de geste clef jusqu'à entourer sa trouvaille d'une aura de froid mordante. Elle s'assura de l'accord de son supérieur d'un regard avant de laisser tomber la minuscule bestiole dans la plaie béante. « Va... Cherche. Trouve. » le scarabée magique tomba sur la viande suintante dans un petit bruit mat. Ses élytres se soulevèrent, et il n'y plus un, mais deux scarabées... Puis trois, puis... Les insectes commencèrent à s'enfoncer dans l'épais liquide rouge sombre qui ruisselait des ouvertures. L'Alayien ne bougea pas, tétanisé. Comprenant soudain l'effet de la cause, sa bouche s'ouvrit en un rictus horrifié. L'instant d'après, les chaînes se tendirent sous les assauts incontrôlables du corps convulsionné. « ALLEZ BRÛLER EN ENFER, MAUDITES CREATURES ! » Sous sa peau pâle, un sillon noir se traçait. Lentement. Puis deux. Puis trois. Ses efforts pour se contrôler étaient tels que des larmes perlaient aux coins de ses yeux sombres. Althaïa fixait le visage rouge de l'Alayien tentant désespérément de ravaler ses hurlements, bien décider à ne pas les laisser se délecter d'une souffrance qui allait grandissante. Combien de temps tiendrait-il ? En quelques minutes, il serait à point pour commencer le travail... Tout l'honneur de poser la première question revenait au souverain, et elle ne lui gâcherait pas son plaisir. Ce délicieux spectacle aurait bien pu s'éterniser, si...
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| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Dim 3 Nov 2013 - 15:01 | |
| Une pincée de grande camomille, un soupçon d′aubépine, le tout dans un grand verre d′eau bouillie avec des fleurs d′hibiscus, des feuilles de fumeterre et agrémentée de miel. Le front plissé par la réflexion, la bouche pincée, immobile, Ambre observa son mélange avec scepticisme. Elle ne comptait plus le nombre de mélange qu′elle avait dû faire pour tenter de soulager la migraine du Prince. Sans résultat. Les doses, la chaleur, le temps d′infusion, les ingrédients, tout variait sans qu′elle ne soit satisfaite du résultat. Ce défi la plongeait dans de profondes réflexions, et elle mélangeait aussi bien ce que la nature lui procurait pour lutter contre la fatigue que celles chassant la migraine. Mais rien ni faisait. Peut-être, songea-t-elle, peut-être devrait-elle essayer avec celles contre la douleur. Un instant, son regard se posa sur son mélange. Peut-être... Peut-être pourrait-elle utiliser du pavot. Sa mère en utilisait parfois, bien qu′il coûtait cher pour la famille qu′ils étaient. Quel serait son effet sur un vampire ? Le problème étant toujours la dose à utiliser. Ces créatures à sang froid étaient bien plus résistantes que les humains. Sans oublier les effets secondaires. Fatiguée, la jeune guérisseuse se massa les tempes en lents mouvements circulaires, soulageant son mal de tête qui commençait à poindre. Cela faisait des heures qu′elle réfléchissait à cela, et elle commençait à se demandait si elle n′allait pas utiliser ses remèdes sur elle-même. Au moins cela serait-il efficace. Baissant les mains, elle soupira en sentant la douleur se calmer. Et s′arrêta brusquement. Le massage... Efficace, relaxant... Ah non ! Il n′était pas question qu′elle le pratique sur Lorenz ! Chassant immédiatement cette pensée, elle souffla bruyamment par le nez pour chasser sa contrariété et chassa cette idée de son esprit. Après tout, il lui avait demandé de trouver une décoction qui l′aiderait, mais seulement une décoction ! Versant son mélange dans une petite fiole, Ambre le reboucha avec douceur et le tenta de la glisser dans la poche de sa robe... avant de se souvenir qu′elle n′en avait pas. Elle ferma les yeux, fatiguée, et se fit la promesse de tenter de rattraper les quelques centaines d′heures de sommeil qui lui manquait pour reposer son esprit. Elle sentait fort bien que le moindre choc la mettrait dans tous ses états.
Un coup frappé et la porte s′ouvrit, laissant apparaître l′un des gardes vampiriques. La fixant de son regard sombre, il l′informa qu′elle devait faire le ménage dans la chambre du Prince, et qu′elle devrai ensuite attendre celui-ci jusqu’à son retour. Curieuse, l′interpellée observa en silence le messager avant de hocher la tête et de commencer à ranger ses ingrédients dans la besace offerte par la princesse. Un instant, elle sourit en se remémorant cette magnifique rencontre. Elle serai heureuse de la recroiser. Peut-elle pourrait-elle faire un tour dehors avant de faire nettoyer le lieu de vie de Lorenz. Si celui-ci était effectivement parti, elle avait le temps de se consacrer cinq petites minutes à une promenade au grand air, l′enfermement commençant fortement à lui peser.
L′air chaud du domaine lui fouetta le visage lorsqu′elle sortit, agitant ses cheveux blonds et plissant sa longue robe. Un instant, la jeune fille s′arrêta pour apprécier avec délice l′environnement. Vraiment, ce séjour chez les elfes était des plus agréables. Quel dommage qu′elle n′ai pas encore croisé de baptistrel ! Flânant tranquillement, elle longea quelques bâtiments, se plaisant à imaginer les maîtres des lieux. Le seul qu′elle avait vu était celui qui les avait accueillit, et à demi morte de fatigue, elle n′en avait pas vu grand-chose ; sans doute e reconnaitrait-elle si elle le voyait, mais de mémoire, elle était incapable d′en dresser un portrait mental. Pourrait-elle échanger quelques mots avec l′un d′entre eux ? Ils devaient être pleins de sagesse et posséder d′immenses connaissances ! Ah, elle verrait bien.
Ses pas la menèrent, au travers de corridors inconnus, vers un petit escalier permettant d′accéder au sous-sol. Surprise de se trouver là, elle s′arrêta pour observer les environs et s′aperçut qu′elle était allée trop loin. Lorenz serai furieux si à son retour tout n′était pas impeccable. Pourtant... Les murs étaient délicatement peints, et Ambre, fascinée, tenta de comprendre ce que pouvait raconter l′histoire inscrite dessus. Quels secrets dissimulait donc le sanctuaire ? A quoi avait-il assisté, qui ne serait jamais gravé dans la pierre et le temps ? Un peu plus bas, elle apercevait la lumière du jour dansant sur le sol. Intriguée, elle s′avanca... et resta soufflée devant la vue magnifique qui s′offrait à elle. Le puits flamboyait devant elle, sublime et majestueux, symbole éternel de la grandeur du beau peuple. Bouche bée, émerveillée, elle resta ainsi quelques instant, imprégnant son âme de la paix qui semblait fuser du paysage.
Jusqu′à ce qu′un hurlement mette fin à sa sérénité. Sursautant violemment en entendant ce son plein de douleur et de haine, elle en chercha la provenance, le cœur serré ; esperant, bien malgré elle, que « l′affaire » ayant retenu Lorenz ne soit pas liée au cri atroce qu′elle venait d′entendre. Le cœur battant, elle descendit silencieusement les escaliers, oubliant les frises et le paysage. Les vampires étaient des créatures extrêmement violentes et cruelles, et bien qu′elle sache parfaitement que ce qui l′attendait n′était probablement pas un spectacle des plus agréables, elle ne songea même pas à faire demi-tour. Là, tout près, un être souffrait et avait besoin de son aide. À moins qu′elle ne se trompe et qu′il ne se soit blessé lui-même ? Les narines dilatées par la peur, elle posa enfin le pied sur le sol et de nouveau entendit le hurlement. Si près... Se guidant au son à présent quasi continu, elle parvint devant une petite porte entrebâillée. Les cris, puissants, étaient en réalité entrecoupés de gémissement de douleur, ce qui n′était pas surprenant au vu de ce qui arrivait au malheureux assit sur la chaise. Ses yeux bleus fixant la scène sans vraiment la voir, Ambre vit très distinctement la Dame de Fer trancher vif dans la chair tendre du prisonnier, qui ne cessait de manifester bruyamment sa souffrance. Après quoi elle posa son outil pour faire... quelque chose que la jeune humaine ne parvint pas à distinguer, et l′homme hurla de nouveau. Le cœur en miettes, les larmes aux yeux, tétanisée, la guérisseuse sentit la colère et la haine lui brûler le ventre. Elle n′aimait pas Althaïa, à présent elle la détestait. Ne pouvant en supporter davantage, elle se précipita dans la petite pièce sous le regard interloqué des quatre occupants et repoussa la vampire-bourreau, manquant la faire chuter sous l′effet de surprise.
-Arrêtez !
C′était un véritable cri du cœur, étrange mélange d′ordre et de supplication. Ce ne fut qu′à cet instant qu′elle remarqua la présence des deux autres, et son estomac se noua. Écœurée, elle fixa Lorenz d′un regard meurtrier qui ne pouvait totalement cacher les larmes qui y brillaient. Il serait plus que furieux qu′elle les interomppe ainsi et lui désobéisse, mais pour l′instant seul comptait, au yeux de la petite humaine, la vie du prisonnier. Quant à la seconde silhouette... Non ! Non, c′était impossible ! Ce ne pouvait être un baptistrel qui était devant elle ! Mais à présent qu′il était face à elle, elle le reconnaissait. Il était leur hôte ; et il cautionnait cette violence et cette souffrance. Eberluée, elle tenta d′ordonner ses pensées, cherchant à comprendre ce qu′il était vraiment. Et dans un murmure étonné, la voix éraillée:
-Vous ? Mais... Comment pouvez-vous... ? |
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| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Jeu 7 Nov 2013 - 19:05 | |
| « Je me suis déjà arrangé à ce sujet. Vous n’êtes pas limités »
La nouvelle le laissa de marbre, sachant qu'il avait le soutien des Baptistrels pour tout ce qui concernait l'interrogatoire de l'Alayien il s'était bien sur douté que les protections ne lui poseraient pas de problèmes. Quelques mois, voir semaines plus tôt il aurait sans doute rit au nez de quiconque aurait prétendu une telle chose possible, mais il fallait croire que les temps changeaient... Forcément lorsque votre continent était sur le point de sombrer sous le joug d'un envahisseur étranger déterminé à éliminer certaines races et à en soumettre une autre, cela changeait la donne.
Althaïa ne perdit pas de temps à passer à l'action suite à la remarque du baptistrel. L'attention des deux vampires ainsi que de l'elfe se reporta instantanément sur l'Alayien qui eut la mauvaise idée de desserrer les dents pile au mauvais moment. Mal lui en pris, Lorenz pouvait presque sentir pour de bon la fureur rentrée de la mante religieuse qui brûlait d'entrer en action. Un sombre et léger sourire s'afficha sur son visage tandis qu'elle agissait. Il lui laissait la main bien volontier, sachant que sa propre intervention ne serait que plus difficile à encaisser après tout ceci. Il demeura un moment silencieux lorsqu'elle s'adressa à lui, réfléchissant et pesant le pour et le contre. L'elfe qu'il avait été avait beaucoup de mal à imaginer que l'art Baptistral puisse leur venir en aide dans cette histoire, serais-ce seulement possible ? Et envisageable pour un être comme Merithyn ? Fort de toutes ces questions, il se contenta de répondre d'un haussement d'épaule :
"Ce ne sera pas forcément nécessaire. Mais pas un mal non plus..."
La porte était ouverte, à l'autre de décider de ses actions. En attendant l'Ancestral darda un regard intéressé sur les agissements de la Mante et ne comprit qu'à retardement ce qu'elle avait l'intention de faire. Intéressant... Pas plus douloureux qu'un bon vieux sort de torture, mais autrement plus terrifiant pour leur cher ami. La réaction ne se fit pas attendre, et les hurlements commencèrent. Délectables à l'oreille du connaisseur qu'il était. Une lueur approbatrice s'alluma dans son regard tandis qu'il patientait, prenant son temps pour intervenir enfin et se pencher sur le corps gigotant.
"Tu as l'air mûr pour changer d'avis malgré ce petit hors d'oeuvre. Il n'est pas très utile de discuter donc..."
Le bras de l'homme craqua effroyablement sous sa poigne vampirique, il venait de briser l'os tout net, provoquant un nouveau hurlement. Sans prendre le temps d'esquisser de geste clé, il laissa sa puissance traverser directement le point de contact entre leurs deux corps et crucifier sa victime d'un simple oeil de dragon. Une technique plus banale bien sur, mais qui n'en perdait pas en efficacité, surtout lancée par un mage de haut niveau. Adroitement, il coupla son sort avec une étreinte magique et la tonalité changea. De déchirant le cri Alayien passa à un registre sauvage, animal et tiré directement des tripes. Satisfait de la tournure que prenait la chose, le prince s'apprêtait à passer à autre chose lorsqu'un événément absolument inattendu se produisit. Il avait été trop concentré sur sa cible pour seulement faire attention à ce qui pouvait bien se passer derrière la porte close, et qui ne le demeura pas longtemps. Le bolide qui fonça sur Althaïa était si inattendu qu'il manqua carrément le carboniser sur place en un mouvement de défense instinctif. Une boule de feu brûlait encore dans sa main lorsqu'il se figea, incrédule :
"Ambre ?"
Son visage se ferma plus encore qu'il ne l'était mais la jeune femme ne pouvait pas l'avoir vue, elle était tournée vers le Baptistrel et apparemment très touchée et blessée de le voir là. D'un geste, il fit disparaître la boule de feu qui brûlait encore sur sa paume mais rien n'aurait pu éteindre l'incendie meurtrier de son regard. L'acier de ses prunelles semblait en fusion tandis que le poids de son regard se posait dans le dos de l'intruse. Ses lèvres dévoilèrent en partie ses canines lorsqu'il interrogea :
"Pourrait-on avoir le plaisir de savoir ce que tu fais ici ?"
L'exquise politesse de son ton était des plus perturbantes, il ne s'était jamais adressé à elle de cette façon. Cette voix onctueuse et mordante, il la réservait à tous les autres et plus particulièrement à ses ennemis les plus farouches. Il maîtrisait sa rage avec un talent particulièrement effrayant et sans attendre qu'elle en finisse de s'embrouiller pour tenter de lui offrir une réponse cohérente, il assena :
"Peu importe... Puisque tu veux être aux premières loges, ainsi soit-il."
Il n'y avait aucune contestation possible, le châtiment pour sa curiosité était habilement pensé et nul doute qu'elle ne pourrait s'y dérober. Quand à l'avis des autres, il n'en avait cure sur ce sujet. Nul n'avait jamais contesté ses sentences, ou pas sans conséquences... |
| | | Merithyn Shadowsong Légende
| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Dim 10 Nov 2013 - 14:08 | |
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Il haussa un sourcil en étant si rudement interpelé par l’Alayien mais n’en fit aucun commentaire. On ne lui en laissa de toute façon pas le temps. Fort bien, il ne lui était absolument pas appréciable d’adresser la parole à ce tueur fanatique quand bien même il le devrait à un moment ou un autre. Si il ne savait pas à qui il avait affaire ? Ah si parfaitement, il aurait même pu lui décrire sa vie de Rat à Zèbre et ce dans les moindres détails. Une réplique parfaite, mais inutile. Cet instant-là était de toutes façons passé et il n’y avait plus rien à y faire, car après tout ils n’étaient pas là, tous autant qu’ils étaient, pour prendre le thé. Il n’était là que comme observateur, comme guérisseur et n’avait de toute façon pas la moindre intention de les aider à torturer cette chose. Pour l’instant l’homme était entier même si certainement plus pour très longtemps et il ne mentait pas, une intervention n’avait donc pas lieu d’être. Pourtant, Merithyn se sentit légèrement vexé de s’entendre adressé comme si il n’était pas présent dans la pièce… Pensait-elle que Lorenz avait la moindre autorité sur lui ? Ils étaient sur son domaine, ici, il était le maître et eux ses invités, ce qui signifiait également qu’il avait toute prérogative au besoin du moment. Pinçant sensiblement les lèvres, et laissant malgré tout le prince nocturne s’exprimer puisque sa politesse prévalait sur le reste. «L’agrément n’est pas mien à ce sujet. Nous verrons » Il n’était pas un tortionnaire même si ce mal était quelque peu nécessaire pour l’occasion. Il aurait déjà assez de mal à supporter tout ça sans y prendre part alors il n’y avait nullement besoin d’en rajouter. Sa vocation était celle des soins et de la bienfaisance, pas de la torture…
Et d’ailleurs il ressentait déjà, alors qu’ils commençaient à peine, le malaise propre à sa condition. L’impulsion première qu’il ressentait était l’envie de se jeter en avant et de secourir cette âme perdue. Il du cependant serrer les dents et se crisper afin de rester droit et immobile là où il se tenait. Néanmoins, cela ne dura pas assez pour le rendre malade. Nouvelle interruption, alors qu’une boule de nerfs se jetait sur la vampiresse pour l’éloigner du prisonnier. La fameuse Ambre, dont Lorenz était épris même si il jurait ce qu’il voulait que non. Dès l’instant où il les avaient vus, il n’avait pas été dupe. Ces deux-là étaient bien plus que prisonnier et geôlier et cela se sentait pour n’importe qui de sensé. Néanmoins pour le coup, devant son manque de jugeote et sa naïveté, il dû s’avoué navré. Que croyait-elle exactement ? Qu’il prenait plaisir à cela ? Qu’il le faisait sans le moindre remord ? C’était simple pour elle, pauvre enfant qui n’avait jamais eu à se confronter à de telles charges… Elle voyait le monde en blanc et noir, et la proximité de Lorenz ne semblait pas encore avoir changé cela. Qu’avait-elle à craindre des questions d’éthiques ? Quand il lui suffisait de tout rejeter sur Lorenz, sans prendre ne serait-ce qu’une once de responsabilité ? « Tu le sais déjà » Son ton seul suffisait à prouver qu’il était déjà affreusement au bord des hauts le cœur. Il ne faisait que ce qu’il se devait de faire.
Qui avait jamais dit que les choses étaient simples ? La souffrance n’était pas son plaisir. Il aurait bien voulu lui laisser son intégrité, mais si il pouvait apporter des informations qui permettraient de vaincre l’armée Alayienne… si il pouvait permettre de sauver Armanda…. Alors pouvait-il vraiment s’y opposer ? Non. Qu’elle y pense donc avant d’accuser qui que ce soit. Ou qu’elle ne pense pas et les juge comme elle le désirait, il avait bien assez à faire avec son propre esprit sans en plus s’occuper du sien sur l’instant. En d’autres circonstances il aurait certainement eu un autre avis. Mais pour l’instant il avait un énorme travail sur lui qui l’attendait… Il préférait autrement être là quitte à être malade, plutôt que de permettre qu’ils s’occupent de cet interrogatoire sans personne pour les surveiller et pallier aux défauts de la chair.
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| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Dim 10 Nov 2013 - 23:51 | |
| Une odeur. Fugace, comme un courant d'air frais. Mais suffisament insolite pour déconcentrer Althaïa : humain. Occupée à manœuvrer les petites bestioles enchantées qui arpentaient l'organisme de leur hôte de telle façon qu'elle ne cause aucun dégât irréparable, elle n'y avait prêté qu'une attention secondaire, la majeure partie de son esprit comptant rapidement et efficacement chaque déplacement commandé par magie. Mais vint l'instant où l'odeur vit sa source entrer dans son champ de vision avec la vivacité d'un chat. Instinct ? Althaïa ne put le retenir, quand bien même sa conscience en hurlait de frustration. Danger ? La fraction de seconde qu'il avait fallu à ses yeux pour enregistrer le bolide brillant qui lui fonçait dessus, au mépris de tout danger, suffit à sa tête pour effectuer un quart de tour. Angle du bras, pied ouvert, la mante verrouilla sa cible avec l'efficacité d'une longue habitude. Au moment où l'humain arrivait à sa hauteur, l'esprit d'Althaïa eut un hoquet : la petite chose était en réalité... l'esclave du prince ? Dracos ! Une seconde de plus aurait vu sa nuque fendue comme une bûche de bois sec. Sa main se figea en l'air.
Son pied se décala vers l'arrière, rencontrant la table. La vampire esquiva les mains tendues en avant de la jeune humaine qui, dans sa rage, la bousculait en maquant de s'empaler sur les saillies aiguisées de ses côtes. Par le Dracos ! Si cette folle voulait se suicider, qu'elle le fasse donc par des moyens conventionnels et non en mettant à mal son travail à peine commencé ! Le mécanisme s'emballa au point de lui faire perdre le fil de sa pensée, provocant une vague de cette froide colère qui laissait paraître le chaos qui soutenait son être. La chair putréfiée par le sort de gel se répandait sans contrôle : les scarabées partaient en tous sens, provoquant une nouvelle vague de hurlement. L'Alyien rua de plus belle. Il allait finir façon passoire en quelques minutes à cause d'une guérisseuse attentionnée. Allons, qui a dit que l'enfer était pavé de bonnes intentions ?
« Ambre ? »
Althaïa baissa les yeux sur l'Ambre dégoulinante de pleurs enragés.
Stupide créature ! Monceau de niaiserie empêtrée dans un plâtre grotesque d'émotions vaines !
Une profonde lassitude s'empara de la Dame. Était-on obligé de supporter le sentimentalisme des vivants à longueur de journée dans ce morne pays ? Ce au risque de voir tous ses efforts pour ériger des défenses cohérentes anéantis par l'inconscience de ce genre d'individu pathétique ?
Son regard blanc, glacé de fureur, transperça l'humaine comme un carreau d'arbalète. « Imbécile ! » L'insulte fusa à travers la pièce alors qu'Althaïa reprenait le fil de son calcul, métrisant à grand peine ses ongles tranchants qui semblaient presque s'allonger sous l'effet de l'adrénaline. Son armure cliqueta sous le frisson qui parcourut son échine.
Fallait-il donc qu'Althaïa ait conscience de l'importance de cette fille aux airs de sainte nitouche pour le Prince pour que cette dernière ne finisse pas clouée sur un mur à l'instar d'un papillon rare sur le tableau d'un collectionneur.
« Pourrait-on avoir le plaisir de savoir ce que tu fais ici ? »
L'éclat brûlant dans les prunelles d'acier lui indiqua d'ailleurs que son avis était partagé. En un éclair, l'esclave se trouva entre les griffes de son maître. Le froid polaire qui avait envahi ses veines noires ne la quitta pas lorsqu'elle se détourna de l'humaine pour mettre un terme à la boucherie incontrôlable. Elle ramena les petits objets magiques à l'extérieur de l'Alyien, parvenant à les faire passer tant bien que mal par les oreilles, le nez ou la bouche, donnant aux spectateurs une représentation théâtrale des plus écœurantes. L'Alyien manqua de s'étouffer dans son propre sang. Avec un soupir d'exaspération, Althaïa récupéra le scarabée. Bien, ils avaient maintenant un tas de chair mutilée qui embaumait l'hémorragie. Althaïa jeta un regard en biais au baptistrel flamboyant.
« Peu importe... Puisque tu veux être aux premières loges, ainsi soit-il. »
Laissant le prince aux prises avec la furie aux allures de petite fée maligne, la Dame se détourna dans un mouvement magistral. Ils avaient assez perdu de temps avec ces futilités. Elle avait passé l'âge de l'amusement bébête consistant à se délecter des pleurs des sang-chaud. Surtout des pleurs de femme. Alors qu'elle tendait la main vers l'Alayien, Althaïa avisa les flots de sang rougeâtre qui se répandaient peu à peu. Sans arrêter le geste clef qui fit se refermer l'Œil du dragon sur la victime à peine remise de sa première expérience, elle fit glisser son autre main jusqu'à sa ceinture. Sans attendre, d'un geste expert, elle fit tomber quelques gouttes poisseuses sur une gemme taillée au bout d'une chaîne. Le diamant de métamorphose vira quelques instants au rouge, puis reprit sa couleur habituelle. Derrière son dos, les invectives allaient bon train. Tout en visualisant l'humaine immobilisée, elle fit chanter quelques beaux couplets à l'Alyien avant de poser sa première question, murmurée avec un accent sadique : "D'où proviennent vos armes, soldat ? Qui vous les fourni ? Une réponse, et vite. "
Ses griffes dansaient au-dessus de la moitié de cadavre telle la baguette d'un chef d'orchestre. L'humaine n'avait donc aucun respect pour son travail ? La belle affaire. Elle serait bien heureuse de garder sa vie que de finir transpercée par les flèches alayiennes ! Mais cela, Althaïa doutait profondément qu'elle fut capable de le penser. Qu'elle garde donc à jamais l'horreur gravée au fond de ses prunelles d'or. Que plus jamais elle ne s'avise de croire à ces vacuités sidérantes de naïveté. Du haut de son amoralité chronique, Althaïa tournait et retournait la réaction d'Ambre sans parvenir à en saisir le sens. Et la réponse de son esprit à la détresse de la guérisseuse se résumait à un haussement d'épaule.
Un hurlement suraigu lui indiqua qu'elle venait de viser le bon nerf. Quelle belle chose que l'anatomie ! |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Mer 13 Nov 2013 - 19:02 | |
| HRP: Si besoin d'éditer, n'hésitez pas à me mp^^
A présent, la seule chose qu′Ambre parvenait à se dire de façon plus ou moins claire était « que faire ? ». Certes, elle s′était précipitée tête baissée dans la pièce lugubre et malsaine, mais elle l′avait fait sans réfléchir, laissant son instinct de guérisseuse prendre le dessus, ses sentiments humains tentant de mettre fin à la boucherie dont elle avait eu un bref aperçu par l′entrebâillement de la pièce. Mais à présent, elle était totalement déstabilisée, la seule chose lui permettant de garder la tête haute étant le feu brûlant de sa fureur, de sa haine, coulant dans ses veines, modifiant ses perceptions. Elle était horriblement choquée par tout cela, et il semblait malheureusement qu′elle soit la seule à l′être. Il n′était pas question des vampires, mais principalement de l′elfe. Écœurant. Son attitude était à l′antipode de tout ce qu′avait put imaginer la jeune fille sur son peuple, réputé doux et paisible, prônant la justice et les belles valeurs. Au lieu de ça, il semblait froid et indifférent. Et pourtant... le ton de sa voix laissait fuser une mince douleur. Il n′appréciait donc pas la scène. Mais il ne faisait rien non plus pour l′empêcher. En fait, il était incompréhensible. Et ce n′était pas sa réponse qui donnait beaucoup d′explications à la jeune fille, même si, au fond d′elle, une petite voix lui disait qu′il avait raison. Que si raisonner un vampire n′était pas possible, le surveiller, lui, l′était. Mais cela, seule la petite voix pleine de sagesse et de raison le reconnaissait, sans réussir à convaincre l′âme scintillante de bonté et de morale de la guérisseuse.
Malheureusement, la petite esclave n′eut pas davantage de temps pour étudier le comportement du baptistrel. Sa réaction avait entraîné une perte de contrôle, et les hurlements de l′alayiens devinrent vite insupportables. Yeux grands ouverts et embués, la jeune fille murmura une longue liste d′excuses que leur destinataire n′entendrait jamais, à peine interrompue par l′insulte de la Dame de Fer. Monstrueuse créature que celle-ci. Derrière son masque se cachait probablement tout ce qu′Armanda dissimulait de mauvais et, si Ambre n′avait pas été dans tous ses états, elle serait probablement partie en courant, la peur au ventre. Althaïa avait un don certain pour effrayer ses victimes.
Mais ce jour-là, ce fut à peine si la jeune humaine s′aperçut de la colère qu′elle avait provoquée chez la vampiresse, son regard capturé par le sang coulant des plaies béantes du prisonnier. Elle devait avancer vers lui et le soigner. Elle ne pouvait pas les laisser faire, elle ne pouvait pas les laisser faire, elle ne pouv... La voix de Lorenz l′interpella, tranchant net le leitmotiv résonnant dans son esprit.
Et à l′entendre, elle ne put s′empêcher de rentrer la tête dans les épaules, cherchant à fuir, inconsciemment, la fureur que transparaissant dans le froid de son interpellation. C′était la première fois qu′il lui parlait ainsi. Et l′espace d′une seconde, elle ne put que se demander jusqu’à quel point elle était protégée par son immunité. Elle avait déjà vu la violence dont pouvait faire preuve le chef vampirique, et les ruisseaux de sang salissant le sol en était la preuve. Il ne fallait pas le contrarier. Pourtant, elle ne le regretta nullement. Quoi qu′il arrive, la vie d′autrui méritait tous les sacrifices, et quelle que soit la suite des évènements, elle les supporterai. La question de Lorenz toutefois la prit de court. Ce qu′elle faisait ici ? Et bien... Elle était là pour tenter de les arrêter. Le regard bleu s′assombrit. Elle ne pouvait rien faire contre eux, sa tentative devait paraître bien pathétique, et ils ne comprenaient même pas... Elle avait pourtant imaginé que le Prince Noir était capable d′éprouver quelques sentiments, qu′il commençait à comprendre ceux des humains. Était-ce en vain, qu′elle espérait ? Il semblait en effet que ce soit le cas. Si son cœur n′avait été aussi agité, si son cerveau n′avait été brouillé par la situation, elle aurait été profondément déçue par cette soudaine prise de conscience. Finalement, et peut-être heureusement, elle n′eut pas à répondre ; à la place, elle eut pour ordre de ne pas bouger de la pièce. Son sang se glaça et son visage pâlit. Il ne pouvait pas être aussi cruel... Nauséeuse, elle leva un regard suppliant vers lui avant de reporter les yeux sur le visage de l′elfe. Il ne bronchait pas, fixant le tableau sanguinolent que formaient le captif et sa tortionnaire. Malgré elle, Ambre fit de même, ne pouvant s′empêcher de suivre le déroulement de la scène, la seule chose la retenant de rendre l′estomac étant les nombreuses heures passées auprès des blessés en tout genre. Tomber en pâmoison n′étant pas non plus une option, elle croisa les bras sur la poitrine, s′entourant le torse en un piètre réconfort, rendue malade par son incapacité à secourir l′âme en détresse devant elle.
Le tout n′avait duré qu′une petite poignée de minutes, et pourtant Ambre se sentait déjà épuisée, la fureur ayant cédé a place à la douleur. Comme si elle... fondait, que chaque parcelle d′elle-même, de ce qui la composait, disparaissait peu à peu, tandis qu′un grand vide envahissait peu à peu son esprit. Simple choix s′il en était ; la folie ou le vide. Tremblante, frigorifiée, les larmes dégoulinant sur ses joues sans aucune grâce, elle verrouilla son regard bleu éteint sur une flaque de sang noir et commença une longue litanie de paroles embrouillées, murmurées d′une voix rauque, priant les esprits d′atténuer les souffrances du malheureux.
Son estomac se tordit lors du soudain hurlement, bien plus perçant que les autres, de l′alayien. Derrière la fragile carapace de vide qu′elle s′était construite à la hâte en simple réponse de protection, Ambre perçut de nouveau la colère commencer à percer, petite piqûre brûlante cherchant à retrouver sa place première dans l′esprit de la guérisseuse. Quelques instants de plus, et elle exploserai. Déjà, le regard éteint recommençait à briller, observant les gestes de la Dame de Fer, analysant, cherchant un moyen de l′arrêter, tandis que les lèvres bien plus pâles que d'ordinaire s′activaient toujours dans leur étrange mélopée. |
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| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Dim 17 Nov 2013 - 16:06 | |
| Merithyn n'était pas d'humeur bavarde... Etonnant comme cette simple constatation pouvait semblait déplacée dès lors que l'on parlait de ce baptistrel mais les faits étaient là. Il fallait dire qu'il n'était pas spécialement à sa place dans toute cette histoire, le monde marchait vraiment sur la tête depuis le débarquement des Alayiens...
Il n'eut pas le loisir de continuer à réfléchir sur ce sujet, Althaïa n'avait apprécié qu'à moitié la violente interruption de la petit humaine et l'ancestral avait laissé fuser l'insulte sans même paraître l'entendre. Elle était méritée n'est-ce pas ? Mais cela ne l'avait pas empêché de se tendre quelque peu, attentif à la réaction maîtrisée de la vampiresse et prêt à défendre violemment sa propriété. Mais Althaïa n'était pas le genre de vampire assez idiot pour aller chercher noise à son prince sur ce genre de sujet piquant. Peu de vampires le seraient d'ailleurs, y compris contre un autre que lui-même. L'instinct de propriété faisait partie de leurs gènes depuis toujours, il fallait être vampire pour le comprendre ou bien grand connaisseur de leur race. Cette pensée lui fit décocher un regard en coin au Baptistrel silencieux, pouvait-il le classer dans cette catégorie ? Sans nul doute... Il était l'un des rares représentants d'un autre peuple à avoir passé plusieurs années parmi eux sans se faire tuer ou devenir l'un des leurs. Il comprendrait donc. A moins qu'il ne se fasse d'autres idées... A cette pensée le prince fronça les sourcils, à nouveau agacé par les sous entendus que l'autre lui avait servi lors de leur étrange aventure du premier jour...
A nouveau, le vampire reporta son attention sur l'humaine. La même lueur dangereuse de froide colère brillait encore dans ses prunelles, en plus d'une certaine frustration. Merithyn était un imbécile si il le croyait capable d'aimer à nouveau, et d'autant plus une humaine aussi immunisée soit-elle. Il s'y était attaché, c'était indéniable mais ce n'était pas non plus la première fois qu'il ressentait un intérêt certain et prolongé pour une femme et que cet intérêt finissait par se tarir jusqu'à la fin inéluctable et plus ou moins sanglante. Seule son immunité changeait la donne car il ne pourrait ni la transformer ni la tuer sans y perdre un atout de taille mais cela ne garantissait pas qu'il s'intéresserait à elle ad vitam aeternam. Elle pouvait le fasciner autant qu'elle le voulait, d'autres sirènes au chant plus mélodieux finiraient sans doute par capter son attention, cela se passait toujours ainsi. Et il ne voulait surtout pas réfléchir à ce qui se passerait si ce ne devait pas être le cas et si le baptistrel avait seulement dit la vérité. Hmm... Cette simple phrase recelait une incohérence qui lui déplaisait souverainement, mais après tout il n'avait pas exprimé clairement sa pensée ce jour là. Et le vampire ne savait plus très bien si il en était soulagé ou sombrement inquiet. Le doute était une faiblesse qu'il abhorrer mais cela ne l'empêchait pas de marcher dans le brouillard depuis un bon moment. Il allait devoir changer cela une bonne fois pour toute si il voulait avoir la paix, mais si cela devait vouloir dire se débarrasser d'Ambre... Voici une idée tout aussi déplaisante... Autant la remettre à plus tard. Bien plus tard...
Althaïa s'était de toutes façons déjà attelée à la suite des opérations, comme le prouvait le hurlement fort peu mélodieux qui suivit. Un clignement de paupière vint confirmer que l'oreille sensible du vampire avait bien été touchée par cette attaque sans provocation aucune et il s'approcha à nouveau de leur cible qui serrait à présent les dents de toutes ses forces, toute proche du point de rupture. Bien... On était plus si loin du but donc, il avait assez d'expérience dans le domaine pour savoir cela. La problème du point de rupture en question c'était qu'il frôlait très dangereusement les frontières de la mort du sujet. Toute la question était de savoir si celui-ci parlerait avant de mourir ou pas, sauf qu'ici il n'avait aucune chance de se sortir d'affaire de cette façon vue la présence du Baptistrel. Celui-ci avait-dû sentir que les dommages internes causée par les insectes risquait à tout moment de mettre un terme à l'interrogatoire mais l'ancestral l'arrêta d'un geste, quelques secondes encore était nécessaires et... Voilà...
"L'Unique ! Il... Ce n'est pas un secret..."
Sourcil levé, le prince passa outre les efforts de leur prisonnier pour se donner bonne conscience et fit mine d'esquisser un nouveau geste clé pour l'inciter à se presser :
"Attendez ! Le verre noir est extrait des terres Alayiennes, il est simplement très solide et coupant mais le Néant lui donne ensuite ses particularités. Nous le prions d'enchanter nos armes, c'est ainsi qu'elles obtiennent la particularité de bloquer la magie. Et parfois d'autres pouvoirs..."
Les sourcils se froncèrent tandis que le vampire attrapait sa cible au collet :
"Quels autres pouvoirs ?"
"Je... Je sais que la lance du Prêcheur peut annuler la magie, ou la perturber... Mais le Néant n'accorde de pouvoirs particuliers qu'à ses serviteurs les plus dévoués... Je... J'étouffe..."
Impassible, il le laissa hoqueter encore quelques secondes au bout de son bras, réfléchissant à ce qu'il venait d'apprendre avant d'enfin le rejeter au sol à portée du baptistrel qui allait devoir intervenir très vite pour bloquer les hémorragies internes qui menaçaient de mettre fin aux jours du soldat. Sans se préoccuper de sa possible intervention, il marmonna au rythme lent de ses profondes réflexions :
"L'enchantement de milliers d'armes et d'armures... Des enchantements complexes rajoutés pour certains serviteurs, la puissance de ceux-ci, des vortex gourmands en énergie... Si on ajoute la dépense nécessaire à une créature d'un autre monde pour intervenir dans le notre... Qui lui fournit cette puissance ?"
La réponse se lisait d'elle même dans le regard fanatique de l'Alayien et l'ancestral ne pu que fermer les paupières avec lassitude devant cette constatation décourageante :
"Les prières..."
Sa profonde connaissance et son intérêt certain pour la magie l'avait poussé à se poser cette question très tôt, dès le débarquement de ce nouveau peuple. D'où tiraient-ils leur puissance ? D'autres s'étaient posé la question et s'était arrêtés à la réponse facile. Du Néant. Tout était dit selon eux, mais selon Lorenz. Nul n'échappait aux lois de l'univers et à celles de la magie, et l'Esprit Unique comme il aimait se faire appeler devait forcément puiser dans une source ou une autre pour accomplir de tels prodiges. Lorenz avait espéré qu'en trouvant cette source il trouverait aussi le moyen de mettre un terme à la conquête Alayienne, mais comment était-il sensé empêcher un peuple de prier ? ¨Pourrait-on utiliser leurs propres armes et prêcher contre le Néant en espérant convaincre certains Alayiens pourtant baignés depuis toujours dans leurs croyances ? Cela valait peut-être le coup d'essayer... Cela et en tuer le plus possible. L'équation était simple, moins il y aurait de gens qui le vénéreraient et moins le Néant pourrait intervenir dans ce monde, le contraire était vrai aussi d'ailleurs...
Pensives, les prunelles d'acier survolèrent le regard de la vampiresse, puis de la petite humaine, pour aller se planter dans ceux du baptistrel. Avaient-ils compris l'élément clé qui venait d'être dévoilé à l'instant ? En tiraient-ils les mêmes conclusions ? Cette nouvelle connaissance de leur ennemi spectral ne réglait pas vraiment leur problème, mais c'était un pas important...
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| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Mer 20 Nov 2013 - 17:53 | |
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A chaque seconde, les vagues de douleurs se faisaient plus intense et sa nausée augmentait de même. Il nécessitait toute sa détermination pour rester en place et ne pas purement et simplement défaillir ou imiter Ambre. Tout son être était tendu vers la scène, ignorant à présent l’humaine qui irradiait le mécontentement et le mal être. Il lui fallait rester à l’écoute des signaux vitaux du fanatique afin de pouvoir intervenir si nécessaire et ce même si cela l’écœurait profondément. Son regard gris resté fermement posé sur le macabre spectacle sans rien laisser paraître du profond dégoût qu’il pouvait éprouver devant pareille vision… Le feu de son corps masquait parfaitement la pâleur qui aurait dû le saisir, et le pincement de ses lèvres l’empêchait de grimacer à tout bout de champ. Rester fort, ou aussi fort que possible… Il n’avait pas le choix, doutant que quiconque d’autre ai le pouvoir de sauver le prisonnier du trépas si cela était nécessaire. L’humaine avait beau être guérisseuse, elle n’avait pas ces compétences-là. Compétences qu’il aurait pu lui fournir si elle n’avait pas été si… concentrée sur sa révolte, sans doute, ou quoi que ce fut. Il n’avait pas le temps pour cela. Pas encore. Malgré tout, l’affaire Ambre n’était pas son soucis à lui mais bien celui de Lorenz et il n’avait nullement l’intention d’empiéter sur son terrain, ayant déjà dit et signifié ce qu’il pensait de la relation entre ces deux-là, chose qu’il maintenait au demeurant. Il était totalement certain de ce qu’éprouvaient Lorenz, et Ambre d’ailleurs à présent et il n’allait pas jouer les faiseurs de couple davantage…
Oui pas le temps. De toute façon la torture touchait à sa fin, il fallait l’admettre. Il se porta en avant lorsqu’une vague d’agonie puissante vint le frapper et dû à nouveau se faire violence en voyant Lorenz l’arrêter d’un geste. Serrant les dents à se les briser, il vrilla la forme sanglante, n’attendant plus que l’instant fatidique pour se mettre à l’ouvrage le plus vite possible, sortant rapidement le matériel dont il allait avoir besoin pour rattraper les dommages monstrueux provoqués par l’apparition de l’humaine. Les fioles minuscules s’accumulaient entre ses mains ainsi que les poudres et surtout la flasque contenant la flammèche du puits flamboyant et la dose d’eau de la fontaine vif argent qui lui servaient dans les cas extrêmes. Et celui-là en était un parfait exemple. La chose là devant pouvait-elle encore répondre au nom d’humain après pareils sévices ? Il ne savait pas vraiment en réalité. Pas le temps pour les conjectures, voyant l’être s’écraser lamentablement par terre, il le bloqua d’une note et s’agenouilla près de lui, se hâtant à la tâche. Il y avait fort à faire et pas une seconde à perdre vu les dégâts internes. Débouchant la flasque de feu béni il le fit tomber entre ses paumes et l’apposa sur les plaies externes en murmurant un chant profond et rapide, de feu crépitant et de flammes de cheminées, des flammes dociles et douces sensées apaisées… Il les guida dans les tissus meurtris, en lambeaux, sanglants, s’aidant de sa voix vibrante tandis qu’il libérait ses mains pour saisir ses fioles, en ouvrir une dont il vérifia la contenance et en oignit les chairs, faisant à nouveau pénétrer le tout…
Alors qu’il travaillait, la voix de Lorenz lui parvint et il tourna la tête juste à temps pour accrocher le duo d’acier qui vint se planter dans le creux de ses perles. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre, et il se détourna de nouveau, récupérant la flamme vagabonde et gourmande qui avait nettoyé l’intérieur de l’alayien. Rangeant cette petite voyageuse dans sa fiole, il vida les autres successivement, fredonnant le chant-nom de l’homme jusqu’à l’avoir remis à neuf. Soupirant, il se releva. « Il est sauf » Rien d’autre n’était nécessaire à ce sujet. L’homme ne garderait pas la moindre séquelle physique de l’entretient. Son esprit en revanche… Mais il valait mieux ne pas en jurer. Se tournant de nouveau vers Lorenz, il le contempla fixement. Les prières du Néant lui donnaient sa force… Tout était dit, et cela venait étayer l’idée qu’il avait déjà eu précédemment. « Ces êtres sont immunisés à la magie grâce à leurs armures, leurs armes et aux serviteurs généraux. Correct ? Donc ils ne le sont pas naturellement. Leurs esprits peuvent être atteints, leurs cœurs aussi. De plus, puisqu’ils ne vivent pas dans un monde baigné de magie l’on peut penser qu’ils sont sous un certain angle, plus vulnérables. Ils se reposent entièrement sur la bénédiction du Néant…. » Désignant l’homme à terre il reprit « Je pense que je tenterais avec lui. Je ne perds rien à essayer et il s’agit seulement de prêcher, pas de torturer… » ça oui… il pouvait le faire.
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| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Dim 1 Déc 2013 - 17:01 | |
| Le baptistrel se mua en chef d'orchestre alors que le ballet des soins battait son plein. Il y mettait tant de conviction et d'acharnement que son soucis fit sourciller Althaïa. Avait-on réellement besoin de mettre tant de soin au rétablissement de ce rebus d'humanité ? Ne faisons rien de plus que le nécessaire. Pourtant, quand l'elfe se releva, la peau du torse était comme neuve, et la respiration du prisonnier avait retrouvé une sonorité normale. Voilà qui était fait. Althaïa ne comptait pas en rester là. Aucune scéance n'avait jamais été si courte, et malgré l'entrée fracassante de la jeune Ambre, la vampire n'avait pas perdu de vue leur objectif. Presser ce morceau de viande jusqu'à la dernière goûte de jus. Sa main trembalit sous l'afflux irrépressible de la magie, tant il lui fallait se contrôler pour ne pas noyer le frêle esquif vivant sous le déluge du sort. Puis... un râle. Enfin. Comme un dernier soupir de délivrance, le souffle livrait les paroles attendues. Presque déçue par si peu de résistance, Althaïa fit légèrement décroître le sort. Est-ce parce qu'il n'avait vécu dans un monde dépourvu de magie qu'il s'y montrait si sensible ? Fort probable. Son mépris envers l'Alayia n'en fut que plus vif. Patience, s'ordonna-t-elle, savoir attendre son heure est l'une des plus grandes vertues. Quand la bataille rugira, Alayia aura tôt fait de comprendre que ses ennemis ne sont en rien négligeables. Cette pensée agit comme une caresse glacée au travers du regard de prédation qu'elle posa sur le prisonnier aux abois.
Elle écouta attentivement à la fois la parole posée du prince et les réponses, désagrégées, de leur hôte. Sa pupille glissa furtivement vers l'humaine en proie à un paradoxe intérieur insoluble. Puis sur le visage doré du baptistrel. Une assemblée comme il n'y en aurait sans doute pas avant un long moment...
« Les prières... »
Les prières. Althaïa leva un sourcil. Le regard de Lorenz rencontra le sien une fraction de seconde. Plongeant dans la bibliothèque désordonnée de ses souvenirs, Althaïa chercha un instant le fonctionnement d'un tel mécanisme. Une simple pensée pouvait établir une connexion avec le plan supérieur ? Certainement pas... Il y avait donc un rituel. La prière au Néant se faisait certainement selon un code strict : si ses serviteurs n'y voyaient que du feu, l'Esprit lui, connaisait pertinament la cause et l'effet de toutes ces simagrées. Une belle façon de s'octroyer... une puissance quasi-illimitée ! Alors... des miliers de flux d'énergie libérés traversaient la frontière des mondes. Althaïa pianota machinalement sur le rebord de la table, le regard vide. Il lui fallait réfléchir. Son esprit était parti, tout entier à l'intégration de ce qu'elle venait d'imaginer... Cela soulevait tant et tant de perspectives.
Tel qu'elle l'avait considéré depuis que les informations lui étaient parvenus, le remède contre l'invasion alayienne était à l'image de nombre de contre-poisons : contenus dans le poison lui-même. Se débarrasser du Néant pour couper court à l'invasion alayienne... ou abattre les alayiens pour priver le Néant de soutient. Au fond, n'était-ce pas les deux faces d'une seule et même pièce ? Son menton se releva en même temps que son regard, qui alla se perdre au plafond. Quel meilleur prétexte pour laisser libre cours à ce froid dégoût, cette haine viscérale qui l'envahissait à l'évocation d'un monde sans magie ? Les exterminer jusqu'au dernier : elle n'avait pas attendu la conclusion d'une mûre réflexion pour se le promettre.
« ...je ne perds rien à essayer et il s'agit seulement de prêcher, pas de torturer. » Althaïa eut une ébauche de sourire. Elle ne doutait pas qu'il en soit capable. Mais c'était là une proposition toute elfique. Discuter. Pourquoi pas ? N'en étaient-ils pas réduits à cela, lors des conseils interminables à Ygg-Chall ? Le pouvoir des mots, bien méprisé par la majorité des jeunes vampires, étaient utilisé avant tout pour palier à leur continuelle envie de meurtre, fort dommageable pour la survie de leur race. Les plus vieux vampires avaient donc tendance à voir dans le négoce et la diplomatie une alternative à l'assassinat, et usait de leurs charmes et de leur ruse comme d'une lame. Qu'en était-il des elfes ? Leurs protocoles alambiqués et leur incroyable inertie avaient-ils une quelconque place dans le conflit en cours ? Le regard d'Althaïa se posa de nouveau sur les oreilles pointues du baptistrel. Elle avait décidément bien du mal à croire que Merithyn fut un elfe. Sa vie de forgeronne solitaire et son environnement extrême avait forgé son corps à l'image de son armure, et sa vieille carcasse n'était pas, comme la majorité le pensait, qu'une vulgaire coquille abritant sa magie. Elle était aussi affuté que ses sorts, et seule la synergie des deux avait fait d'elle ce qu'elle était. Détestable aux yeux des défenseurs de la morale. Ne gardez que ce qui est utile, laissez le reste aux illusionnistes. Mais les elfes avaient une conception très différente de l'utile.
Il restait néanmoins un point essentiel à côté duquel il était impensable de passer, et qui contenait l'une des clefs de leur réussite... ou de leur échec :
« Les armes disparaissent lorsque la vie en vous se tarit. Une simple bénédiction ne peut avoir ce seul effet. Le verre noir n'est en effet rien d'autre qu'une variété naturelle de verre siliceux ayant une structure cristalline proche de celle du diamant. Comment une arme peut-elle être liée à son propriétaire sans user... de magie ? » Son murmure glacé se faisait presque cassant alors qu'elle avalait son visage dans le blanc de ses prunelles avides. « Est-ce... la « prière » à votre... Esprit, qui définit ce lien ? » Derrière le masque, les longues dents effilées pointaient dangereusement hors de leur écrin. L'ongle de son index caressa sadiquement la peau de l'avant-bras en y dessinant une infime courbe blanche. Ne crois pas que la Mort t'aura si facilement, alayien. Jusqu'à l'ordre contraire, tu es à moi. Et je ne lâche jamais mes proies. Et après une belle minute de silence lourd de sens, elle lui susurra sans la moindre once de tendresse :
"Récite-nous la prière au Néant, prisonnier." |
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| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Mer 4 Déc 2013 - 20:19 | |
| Profond désespoir inextinguible qu′elle ressentait en provenance du prisonnier, sans qu′elle ne puisse rien faire d′autre que regarder et enfouir sa peine et sa douleur dans la coquille de son âme. Peut-être Lorenz avait-il une raison vraiment valable pour faire une telle chose, mais lui et elle n′avaient que rarement une vision semblable du monde dans son ensemble. Mais par tous les Esprits Supérieurs, que l′alayien parle et en finisse ! Comment pouvait-il donc accepter un tel supplice pour protéger les secrets d′une entité n′ayant que faire de sa vie ou sa mort ? Néant n′était qu′un être obscur et sans pitié, sans aucun doute incapable de ressentir la moindre affection, le plus petit amour pour ceux qui se battaient en son nom et offrait leur vie en vains sacrifices. Enfin, il se décida à livrer ses secrets, et ceux de ses rangs. Traître pour les siens, fidèle à la vie. Choix difficile à prendre sans aucun doute. Néant était non seulement responsable des armées, mais également des pouvoirs si particuliers des armes de ses soldats. C′était lui le véritable ennemi, mais s′en débarrasser risquait fort d′être compliqué. La guerre était ouverte mais les troupes adverses avaient de nombreux avantages. Ambre retint un soupir, cherchant à retenir sa colère et à se raisonner. Peut-être les vampires avaient-ils davantage de raisons à faire ce qu′ils étaient justement en train d′effectuer que ce qu′elle pensait au départ. Malgré cela, cette constatation ne signifiait nullement qu′elle cautionnait les faits. Voilà que ses idées de nouveau n′étaient pas fixes, s′embrouillant, laissant la raison s′opposer aux principes et aux idéaux. Mais cela ne l′empêcha nullement d′écouter avec attention ce qu′il se dit, mettant tout en œuvre pour ne conserver dans sa mémoire déjà assombrie par le sang d′innocents que les quelques aveux qui se firent entendre. Ainsi donc il « suffisait » de séparer les alayiens du Néant pour que le verre perde tout pouvoir. Restait le problème de savoir comment s′y prendre. Néant était un Esprit Supérieur, imaginer l′exiler ou le détruire était d′une prétention sans nom. Malmener la foi qui liait les alayiens à leur maître semblait déjà plus réaliste, bien que tout aussi irréalisable. Comment auraient-ils put faire une telle chose ? De ce que la jeune fille avait comprit, ces soldats donneraient leur vie et celle de leurs voisins pour lui. Malgré tout il y avait une petite faille ; sans quoi, ils n′auraient jamais obtenu pareils renseignements. Trancher la langue à tous les soldats pour leur éviter les prières pouvait-être une solution, mais rien qu′à cette idée, la guérisseuse se sentait tanguer. Faire preuve d′autant de barbarisme était tout simplement impensable. C′était s′abaisser au niveau des ennemis, rendre la pareille après les avoir critiqué ô combien de fois. Songeuse, les yeux posés, sans même qu′elle ne s′en rende compte, sur le guérisseur baptistrel, Ambre tenta de mettre à profit les informations reçues pour resserrer sa connaissance de la situation, qui n′avait d′ailleurs rien de glorieux. La guerre faisait toujours rage, et ce qu′ils avaient apprit de leurs ennemis... Elle était curieuse de savoir ce que Lorenz en ferait. Bercée par la mélopée profonde et pénétrante de l′elfe, elle sentit ses muscles se détendre et son souffle s′apaiser. Elle ignorait avoir été si tendue mais elle ne pouvait qu′en remercier inconsciemment le chanteur. Non seulement pour cela, mais surtout pour cette guérison de l′ennemi. Voir la douleur d′autrui sans pouvoir intervenir était incroyablement frustrant et douloureux. Puis de nouveau la Dame de Fer intervint, et la guérisseuse ne put que la détruire du regard. Cette folle furieuse sadique sans aucun doute entendu la proposition de Merithyn mais ne semblait guère y porter grande attention. Le seul point positif fut le murmure sortant des lèvres du torturé, à peine audible pour l′oreille humaine. Pour la Grandeur et la Gloire Sous le sang et les armes Que périssent les impurs et leur magie honnie
Maître, offres-nous ta puissance Fais de nous tes héritiers, tes soldats Offres-nous tes pouvoirs le temps d′une reconquête
En ton nom, nous purifions cette terre En ton honneur, nous t′amenons d′autres guerriers Fais de nous, adorateurs, tes bras armés Une voix rauque, des sonorités gutturales. Sans doute le texte en lui-même n′aurait-il pas été si effrayant s′il n′y avait eu une telle passion lors de sa récitation, si la ferveur dont avait fait preuve le soldat n′avait pas été si puissante. Un bruit sourd résonna derrière la porte, les interrompant tous, manquant faire mourir d′une crise cardiaque la jeune fille plongée dans l′athosphère lourde et pesante de la pièce. |
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| Sujet: Re: Un jeu vieux comme le monde [Pv Lorenz, Ambre] TERMINE Dim 8 Déc 2013 - 14:18 | |
| Efficaces, les soins du baptistrel se succèdaient sous leurs yeux mais Lorenz était trop profondément plongé dans ses pensées pour vraiment y prêter la moindre espèce d'importance. Ce qu'ils venaient tous s'apprendre était des plus important mais comment l'utiliser ? Là était le hic... Il allait devoir y réfléchir longuement mais plus il y songeait plus il se disait que cette stratégie là n'allait pas le concerner en premier lieu. D'autres devraient prêcher pendant que certains combattraient ceux qui ne voulaient pas se laisser convaincre, et ils seraient très nombreux au vu du fanatisme de ces envahisseurs. Cette stratégie à deux faces suffirait-elle ? Il en doutait un peu, mais cela valait le coup d'essayer. Ce n'était pas comme si ils avaient une multitude de choix dans leur façon de réagir à l'invasion Alayienne de toutes façons... « Il est sauf »
Coupé de ses réflexions, l'ancestral releva la tête et posa à nouveau son regard sur la forme recroquevillée. La proposition de Merithyn tenait la route, il doutait sérieusement que quiconque puisse faire entrer une once du jugeote dans le crâne épais de ce fanatique religieux mais cela valait le coup d'essayer. Si il parvenait à instiller le doute en lui alors cela voudrait dire que n'importe quel représentant de son peuple pouvait être convaincu à son tour. Ils ne perdaient rien à tenter quitte à continuer de combattre à côté, les deux techniques ne s'opposaient en rien et mieux valait mettre un maximum de chances de leur côté. Althaïa de son côté semblée plongée dans les plus intenses réflexions, et son interminable silence amena les prunelles acier à se poser sur elle. A quoi pensait-elle ? Il ne tarda pas à être renseigné lorsqu'elle se décida à parler, apparemment concentrée sur les armes Alayiennes et sur le verre noire qui les constituaient. Une lueur de compréhension s'alluma dans ses prunelles lorsqu'il comprit ce qu'elle cherchait et il reporta instantanément son attention sur le prisonnier qui était à nouveau mis à contribution. Répondrait-il ? La prière de son peuple n'était sans doute pas secrète, comment garder la discrétion sur ce genre de choses ? De toutes façons même si ce n'était pas le cas il était sans doute trop brisé pour leur opposer la moindre résistance et lentement, les mots commencèrent à s'écouler de ses lèvres. Murmuré sans force au début puis prenant peu à peu en assurance pour finir sur une note passionnée. Dégoutant décidément... Lorenz souhaitait bien du courage à Merithyn pour faire perdre sa foi à cet énergumène là et le regard qu'il échangea avec l'elfe était facile à lire. Aussi bon prêcheur qu'il soit, le baptistrel allait avoir affaire à forte partie que ce soit contre le prisonnier ou contre ses nombreux frères qui grouillaient au dehors... Parviendrait-il seulement à en convaincre quelques dizaines ? Difficile à dire... Mais chaque prière à la gloire du néant qui s'évanouirait lui ferait perdre en force et en pouvoir, le reste serait décidé par le sort des batailles. Son ironie grinça fortement dans le silence qui s'éternisait : "Très poétique... C'est au moins une chose qu'on ne peut reprocher à ton peuple. Mais je dois dire que..."
Un bruit sourd contre la porte vint l'interrompre et fit sursauter durement la petite humaine qui avait apparemment du mal à se défaire de l'impression de malaise que la ferveur de l'Alayien avait réveillée dans la pièce. Il fallu un petit instant à chacun pour comprendre qu'on tambourinait simplement à la porte et que malgré les apparences rien n'avait encore explosé. Non mais qui était l'idiot qui ne pouvait se contenter de frapper tout simplement ? Ils finirent par le savoir lorsque le garde vampire se décida à passer la tête sans même attendre qu'on lui intime l'ordre d'entrer : "Mon prince ? Il y a un problème à la clairière de la grande mère. Une querelle s'est envenimée entre deux vampires et un elfe, ils ont... Et bien.. L'un d'eux eux n'est... Plus là... Nous ne parvenons pas à le retrouver"
L'ébahissement qui se lisait dans les yeux du vampire amena une lueur agacée dans les prunelles de Lorenz. Qu'y avait-il d'étonnant à tout ceci, il les avait pourtant bien prévenu non ? En bravant à la fois l'interdiction formulée par leur seigneur et leur propre serment les deux vampires s'étaient mis eux-même dans cette situation. Qu'ils se débrouillent. Néanmoins tout ceci était venu couper leur séance et il ne pensait pas qu'il soit très utile de la continuer à présent. Il haussa donc les épaules : "Faites convoquer celui qui reste, je le verrai demain."
L'autre hocha la tête avant de déguerpir, le laissant se tourner vers Althaïa : "L'Alayien nous a offert tout ce que nous voulions, les baptistrels le garderont désormais. Tu n'es plus responsable de lui."
Il s'en sortait bien, et nul besoin de dire que bien peu de prisonniers des vampires avaient pu se sortir comme ça de leurs griffes mais c'était pour la bonne cause n'est-ce pas ? Et ils feraient bientôt d'autres prisonniers si tout se passait conformément à ses plans. Un dernier regard à la loque encore étendu, et il quittait la pièce non sans un léger salut de la tête vers l'elfe et un regard sans concession aucune pour l'humaine : "Dans mes appartements. Maintenant."
Une confrontation s'imposait entre eux, et il ne comptait pas la laisser filer aussi facilement... HJ : RP terminé je pense ? A moins que quelqu'un ne veuille poster aussi une conclusion pour son perso ? N'hésitez pas
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