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Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé]

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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Icon_minitimeLun 2 Sep 2013 - 23:23

Des voix. Confusément, il entendait des voix. Elles semblaient l'appeler. Non chantaient plutôt. L'appelaient en chantant... Etait-ce seulement possible ? Mélodieuses voix en tout cas que celles qui le berçaient. Deux voix. Deux hommes. Elles se mêlaient au doux bruit du vent qui bruissait autour de lui et qui agitait ses longs cheveux de feu. Elles étaient à la fois lointaines et proches, le vent semblant comme vouloir les chasser alors qu'elles faisaient tout pour s'ancrer en lui.

On l'appelait, oui, lui semblait-il. On l'appelait de loin, très loin... il devait traverser tout le champ pour les rejoindre. Les épis de blés chauds, ondulant sous le vent d'été annonçant orage, et brillants sous le zenith du soleil, lui chatouillaient les mains et enivraient ses sens d'un parfum entêtant. Le parfum de l'été palpitant. Le parfum de la vie. Il aimait ce parfum. Il aimait ce champ et n'était pas bien sûr de vouloir le quitter. Pourtant on l'appelait toujours. Lente et douce psalmodie que celle-là... Psalmodie pulsante, vibrante, qui envahissait l'air, qui chassait peu à peu le vent, faisant retomber un calme étrange autour de lui.

Les blés semblèrent se figer. Le ciel s'assombrissait peu à peu, tandis que le soleil semblait soudain tomber à l'horizon dans ses doigts de sang. Sang ocre et à l'odeur acre qui soudain recouvrit ses doigts, ses mains, remontant le long de ses bras... pour rejoindre son foulard rouge qui entourait alors son cou, et qui lui aussi avait cessé de battre au vent. Figé. Pour mieux ensuite l'étrangler...

Et comme le vent avait quitté les environs, l'air sembla fuir son corps, le laissant suffocant. Agonisant... Et dans un spasme violent, il ouvrit les yeux. Hagards.

Vite ébloui par la lumière aveuglante qui régnait autour de lui. Aussi douloureusement qu'il s'était redressé, il se rallongea, à peine conscient du moelleux sur lequel il était couché, de la soierie douce qui caressait sa peau nue, et des bruits s'agitant autour de lui.

Les voix reprenaient, lui parlaient, l'enjoignaient à revenir parmi eux. Confiance, courage, semblaient-elles lui chuchoter. Il entendit vaguement les deux hommes parler entre eux, sans comprendre un traître mot, le vent de ses songes sifflant encore à ses oreilles.

Une porte se ferma. Et Eliowir crut un instant qu'on l'avait laissé seul. Mais bien vite l'une des voix le détrompa, en lui parlant doucement, calmement. Il sentit vaguement une main lui toucher le front. Main fraiche qui le fit presque gémir quand elle s'en alla.

Ce n'est qu'à ce moment-là, qu'il ouvrit enfin les yeux, et que ses prunelles nuit se posèrent sur l'homme à ses côtés. Elfe plutôt. Bel elfe, aux traits plutôt efféminés, mais aux yeux enchanteurs. Et à la voix apaisante.

- Qui êtes-vous ? croassa-t-il faiblement, sa langue lui semblant bien pâteuse alors.

Etrangement parler ne le lancinait plus de douleur...

- Où suis-je ? ajouta-t-il en tentant de se redresser, sans succès, et en observant à tout va ce qu'il parvenait à attraper du regard.

Une chambre. A la mode elfique. Simplement meublé avec le nécessaire, mais confortable. Agréable et ensoleillée. Une chambre comme il n'en avait pas eue depuis longtemps...


[HJ : Rp un peu étrange peut-être. Je suis parti du fait qu'après sa libération, Eliowir perd connaissance, est conduit par les baptistrels dans une chambre (comme indiqué par meri HRP) du château des baptistrels, et y est soigné par Meri. A toi de voir si l'homme qui sort de la pièce est Meri ou autre Wink Si quoique ce soit n'allait pas, je peux éditer bien entendu ^^]


Dernière édition par Eliowir Serillëiel le Ven 27 Déc 2013 - 16:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Icon_minitimeDim 8 Sep 2013 - 17:38

Les Vampires étaient arrivés dans la journée. Accueillis par Merithyn et les autres, ils avaient emmenés avec eux leur lots d’occupations et de problèmes. Aliorën lui, avait été désigné pour s’occuper principalement de la délégation des hommes, et il restait donc encore relativement innocuppé. Suffisament en tout cas, pour prêter main forte à Merithyn et aux autres. Il avait ainsi assisté et participé aux soins d’un elfe que la délégation des vampires avait fait prisonnier avant d’arriver. Affaibli, on l’avait porté à cette chambre où, désormais hors de danger, il n’avait guère repris connaissance. Le Baptistrel de l’air avait alors simplement conseillé à Merithyn d’aller se reposer, ou de vaquer à ses occupations, lui promettant qu’il veillerait sur leur invité.

Et c’est donc ce qu’ils avaient fait. Merithyn était sorti après un temps, et Aliorën avait pris place sur un fauteuil, à son chevet, attendant qu’il redonne un signe de vie plus convainquant que sa respiration. Il n’attendit que quelques secondes avant de parler, de tout et de rien, avec l’espoir que ses mots dénués d’agressivité aient suffisament de pouvoir pour toucher le blessé. Ses doigts délicats se posèrent sur le front d’Eliowir, avec douceur. Avait-il de la fièvre ? Elle devait être dissipée maintenant, grâce aux soins de Merithyn. Il se recula légèrement, et fut à la fois surpris et soulagé d’entendre un gémissement. Il semblait reprendre connaissance, avec suffisament de lucidité pour entendre et comprendre ce qui se trouvait autour de lui.

« Je me nomme Aliorën Idrisyl, je suis Baptistrel de l’Air. Vous êtes au Tomingorllo, sur le Domaine de la Rhapsodie, là où Merithyn et moi-même vous avons soigné. »

Une main délicate vint se poser sur l’épaule de l’alité, l’empêchant avec douceur de faire un mouvement trop brusque.

« Pardonnez-moi, je vous prie, mais vous devriez rester allongé et vous reposer encore. Vous ne risquez rien parmi nous, et vous avez besoin de récupérer vos forces. N’ayez crainte. »

Il posa sa main sagement sur le bord du lit, lui signifiant ainsi sa présence, sans se montrer envahissant. Eliowir avait probablement des questions, voire des revendications, et il était là pour y répondre, du mieux possible. Il voulait l’aider. L’apaiser du mieux qu’il pouvait faire, sachant qu’au vu de sa réputation, sa présence en ces lieux ne serait pas chose facile pour lui. Il connaissait l’horreur et la noirceur qui l’habitait, au fond de son être, car il l’avait sentie dès qu’il était entré dans la pièce. Il connaissait son histoire. Nul ne l’ignorait, à part, peut-être, les plus jeunes des elfes, à qui l’on avait encore épargné ce récit. Et pourtant… malgré l’impensable ignominie qu’il ressentait à l’idée qu’un père ait pu… oui, malgré tout, il se refusait à porter de jugement préalable, et il désirait connaître l’homme en face de lui. Il ne pouvait nier ce qui s’était passé, mais il refusait de ne pas voir les changements qui avaient pu se produire. Qu’ils soient bons ou mauvais.

« Comment vous sentez-vous ? Désirez-vous boire, ou manger quelque chose ? Je puis vous apporter une infusion chaude, qui vous ferait, je pense, le plus grand bien. »

Ses pensées s’égarèrent un instant sur sa fille. Son trésor. Non, il ne concevait pas. C’était impensable. Mais, malgré tout, il accordait une part au doute. A côté de lui, il percevait sans trop le vouloir les miasmes de la tristesse et du désespoir qui l’avait accueilli, tant ils étaient forts et marqués dans son existence. Il avait été puni, pour son crime. Nul ne savait si le châtiment était à la hauteur du crime. Et nul, surtout pas lui, ne pouvait décider de le juger à nouveau, ou de déclarer que cela avait été suffisant. Cette décision s’inflitra profondément en Aliorën, jusqu’à-ce qu’il soit déterminé à ne pas se laisser fausser par un jugement déjà fait à son sujet.
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MessageSujet: Re: Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Icon_minitimeMar 10 Sep 2013 - 15:29

Un mot tilta à son esprit. Baptistrel. Et à ce simple nom, tout lui revint en mémoire. Son arrivée chaotique dans la forêt elfique, avec les alayens aux trousses et pour simple compagnie une armée vampirique des plus horrifiques, lui-même en un si piteux état qu'il ne tenait même plus seul en selle. Si piteux même que son arrivée au domaine des Baptistrels lui semblait floue, décousue, ses souvenirs parsemés de noir et de moments d'absence. Moments d'inconscience certainement. Il ne se rappelait même plus son arrivée dans cette chambre. A moins qu'il n'y soit arrivé alors que son esprit était déjà parti au pays des songes...

Aliorën Idrisyl, disait ce jeune elfe. Joli nom si on lui demandait son avis. Chantant, mélodieux, agréable. Elément de l'air. Tomingorllo... ce devait être le château même des baptistrels, si ses souvenirs étaient bons. Merithyn... Merithyn... Un baptistrel ca aussi non ? Ah oui, baptistrel en effet. Celui qui les avait accueilli même. Oui, c'était cela. Elément du feu non ? Il avait déjà rencontré, même si vaguement, cet elfe chanteur à l'époque où... où il était encore parmi ses paires.

Ses pensées furent toutefois bien rapidement coupées quand une main se posa sur son épaule, le forçant à se recoucher. Il n'émit aucune résistance, se sentant effectivement bien faible pour protester. Même sa fierté légendaire semblait déclarer forfait en cet instant. Et pour être honnête, il se sentait honteux. Honteux d'un tel retour... Honteux de s'être fait ainsi si bêtement capturé par les vampires, mettant, en quelque sorte, son peuple en possible porte-à-faux. Honteux d'être si faible. Honteux enfin d'être de retour au pays, ou si près, alors qu'il était maudit. Oui, honteux de tout cela à la fois. Non, aucune fierté ne l'habitait alors en cet instant... Il obéit donc sagement, comme rarement il l'avait fait.

« Comment vous sentez-vous ? Désirez-vous boire, ou manger quelque chose ? Je puis vous apporter une infusion chaude, qui vous ferait, je pense, le plus grand bien. »

- Vous êtes bien prévenant, Sire Idrisyl. Je vous suis déjà plus que reconnaissant pour vos bons soins. Et votre accueil en ce domaine.

Surtout sachant... Enfin ils savaient quoi.

- Mais je ne souhaite nullement m'imposer ou déranger. Il n'était pas prévu que..

Il n'était pas prévu qu'il se fasse capturer, torturer, blesser, poursuivre par les alayens furieux, accompagner par une troupe de vampires assoiffés... non, tout cela n'était pas prévu. Pas prévu non plus qu'il passe par la case "baptistrel" pour son retour au royaume des elfes. Enfin, retour... C'était un bien grand mot, dans tous les cas. Non, beaucoup de choses n'avaient pas été prévues. Mais les résumer l'épuisait soudain.

Bon d'accord il avait effectivement soif et sa langue pateuse ne dirait pas non à un peu d'eau, à défaut d'infusion. Et oui il mourrait de faim, mais cela ne le changeait nullement d'ordinaire. Quoiqu'il en soit, pour rien au monde, il n'avouerait cette énième faiblesse.

Et sans s'en rendre compte, il tenta de se redresser de nouveau, faisant alors glisser le drap sur son torse pâle... et lui faisant prendre conscience qu'il n'était vêtu de rien. Rien. Les draps qui le recouvraient et lui chatouillaient la peau étaient le seul rempart à sa nudité face au jeune baptistrel. Il sentit soudain le feu lui monter aux joues, tandis qu'un incommensurable sentiment de vulnérabilité l'envahit.

- Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps, bafouilla-t-il soudain, le regard fuyant.
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MessageSujet: Re: Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Icon_minitimeVen 27 Sep 2013 - 14:17

Et voila qu'il donnait lui aussi du Sire. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres, ammenant une légèreté bienvenue dans leur échange. Il garda le silence en le voyant hésiter sur certains mots. Oui, ils savaient tout deux les circonstances ... gênantes du passé. Il l'observa se redresser encore, et attendit qu'il parle pour le repousser lentement contre le matelas, oubliant de se préoccuper de ses potentielles protestations.

« Votre venue était imprévue, et votre état également. Mais vous ne me faites pas perdre mon temps. On m'a confié la délégation des hommes, et celle-ci n'est toujours pas arrivée. Je suis également... très curieux de la personne que vous êtes. Ne vous méprenez pas, ce n'est pas votre passé qui m'attise, seulement ce que je perçois de vous aujourd'hui. Vous n'êtes pas à mes yeux le monstre que l'on m'a dépeint, je pense. »

Un sourire qui se voulait aimable fleurit sur ses lèvres, et il empêcha toute tentative de réponse en reprennant la parole :

« Je pense sérieusement qu'un breuvage chaud vous ferait du bien, malgré la saison tiède. Restez allongé, je vais demander qu'on apporte quelque chose. »

Aliorën se leva alors, laissant un temps Eliowir à ses pensées. Le chanteur pouvait se montrer curieux ou intrusif, mais c'était à son interlocuteur d'accepter de lui parler, d'accepter de lui répondre. Fouiller les mélodies du banni ne l'intéressait pas. Il manda donc à un serviteur elfe qu'on apporte de quoi nourrir le blessé : une infusion, un potage. Il abreuva le pauvre commis de nombreux conseils de préparations, et retourna finalement auprès de son protégé de la soirée. Une légère boule nerveuse se forma dans son estomac, et il inspira lentement pour évacuer tout ce qui pouvait se révéler frustrateur.

« Merithyn m’a confié momentanément la tâche de veillez à-ce que vous vous remettiez de vos… péripéties. Je vous serais… reconnaissant, de ne rien faire pour m’en empêcher. »

Il lui laissa ensuite le temps de parler, de répondre, de protester, ou de faire ce qu’il désirait – mis à part se lever – en attendant qu’on apporte de quoi le remonter un peu. A tout bien réfléchir… peut-être qu’Aliorën en boirait un peu lui aussi, car il avait soif et se sentait un peu nerveux. Il y avait tant de choses qu’il voulait savoir, et à la fois ne pas savoir. Il était curieux, mais avait peur de la réponse. Pour une fois, et c’était rare, il aurait volontiers accepté qu’Eliowir ne lui révèle rien, de ses pensées et de ses attentes. Ses sentiments se contredisaient sans cesse. Comment pouvait-il vouloir une réponse et ne pas vouloir qu’on la lui dise ? S’il avait alors décidé de fouiller lui-même et de se renseigner ailleurs… il se serait senti traitre, mal à l’aise. Alors, il prenait son mal en patience.

« Qu’allez-vous faire maintenant que vous êtes revenu ? Je doute qu’on vous laisse en paix… par ici. »

Il était capable d'aller en toucher deux mots à la Dame Galadrielle... mais il doutait qu'on puisse annuler une peine si importante. Il ignorait également si Eliowir et Galadrielle n'avaient pas eu une relation plus... poussée. Lui-même n'avait de cet elfe qu'un souvenir vague, et tâché de ce qu'on lui avait dit. Et quand bien même Dame Gala... quand bien même, d'après ce qu'elle lui avait dit, il doutait d'autant plus que le Conseil accepte de le laisser revenir. En attendant, il pourrait sans doute rester au Tomingorllo, auprès des Baptistrels. Un sourire stupide se dessina quelques secondes sur son visage en songeant à toutes les façons dont il pourrait faire travailler Eliowir dès son réveil... puis il se ravisa, se souvenant qu'ils étaient sensés avoir une conversation mortellement sérieuse. Pour l'instant.
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MessageSujet: Re: Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Icon_minitimeMer 2 Oct 2013 - 13:55

Curieux de sa personne... Monstre que l'on a dépeint... Voilà en tout cas qui était franc, direct, sans aucun détour. Eliowir aimait d'ordinaire la franchise, étant lui-même souvent un peu trop direct pour son bien, seule sa formation de conseiller l'ayant quelque peu muselé quand les circonstances l'exigeaient, mais là, en cet instant, il n'était pas bien sûr d'apprécier ces mots-là. Pas ce à quoi ils se référaient en tout cas. Monstre. Qu'il était étrange d'entendre de nouveau cette appellation ici et maintenant, lui qui ne l'avait plus entendue le concernant depuis.... plus d'un siècle. Même s'il s'appelait parfois lui-même ainsi en son for intérieur, il n'avait plus entendu un autre l'énoncer à haute voix. Et cela faisait mal.

Oh certes, il s'y était attendu. A quoi pouvait-il s'attendre d'autre de toute façon en revenant au pays ? Mais... Mais même en étant parfaitement conscient de ce qui l'attendait, des insultes et autres reproches qu'on lui offrirait, cela ne pouvait l'empêcher d'en être touché, et blessé. Plus que blessé même. Seule sa fierté l'empêcha d'en montrer le moindre signe. Et c'est d'un air indifférent, le visage de marbre parfaitement impassible, de ce masque qu'il avait tant arboré quand il était conseiller, qu'il rendit son regard franc au baptistrel. Il ne répondit rien toutefois, préférant ne pas parier sur sa capacité à garder une voix assurée et ferme.

Il ne bougea pas plus, et obtempéra presque sagement, quand l'elfe lui ordonna de rester allongé le temps de commander de quoi manger. Pour être honnête, il se sentait affamé, et n'allait pas cracher sur quelque chose pour le sustenter. Même s'il doutait qu'un simple bouillon suffise à le sustenter au demeurant. Déjà en temps ordinaire, il était du genre vorace. D'être affamé comme il l'était n'allait en rien arranger les choses... Il se garda bien toutefois de réclamer quoique ce soit, préférant accepter ce qu'on lui offrait, aussi humblement que possible. Ce qui en soi allait être difficile déjà... Lui et l'humilité...

Ce petit intermède ne dura guère et déjà le petit baptistrel était de retour à ses côtés. A peine allait-il poser la question de savoir s'il allait rester, que déjà l'autre lui offrait la réponse. Visiblement oui. Du moins quelques moments. Bien. Enfin non, pas bien, lui qui aurait aimé être un peu seul. Mais qu'importe, ce n'était pas comme si on lui donnait quelque choix que ce soit. Quand le silence se fit entre eux deux, Eliowir ne trouva toutefois rien à dire. Rien à répondre. Et se contenta d'observer l'autre, de le détailler, ses sombres iris parcourant chaque détail du visage lui faisant face, un visage qui paraissait si juvénile, si calme, si serein... Presque tout le contraire du sien, ravagé et par l'ingratitude qui avait toujours été l'apanage de ses traits, lui qui n'avait jamais été le plus beau des elfes loin de là, sans compter son âge qui commençait à se faire avancé, et par ce qu'il avait vécu toutes ces années durant, la guerre ayant laissé ses viles marques sur lui. Aussi bien physiquement que moralement d'ailleurs.

Se rendant compte toutefois que son examen minutieux pouvait paraître déplacé, voire discourtois, il se racla la gorge, soudain gêné, et détourna les yeux. Il reporta son attention sur le plafond, incapable de trouver quoique ce soit à dire pour détendre l'atmosphère qui se faisait pesante, du moins pour lui. Les minutes s'égrenaient, lentement, faisant presque penser qu'elles s'amusaient à se jouer d'eux et s'évertuaient à paraitre une éternité, quand finalement le baptistrel se décida à rompre le silence.

« Qu’allez-vous faire maintenant que vous êtes revenu ? Je doute qu’on vous laisse en paix… par ici. »

Arf... Bonne question, fut-il tenté de répondre. Mais bien vite, il se ravisa. La question visiblement était sérieuse et attendait une réponse sérieuse. Il reporta donc son attention sur le jeune elfe et... décida de se redresser de nouveau. Il détestait parler à quelqu'un en étant ainsi couché. En position de faiblesse. En position d'infériorité.

- Non, laissez-moi me relever un minima, ordonna-t-il d'une voix autoritaire, tout en coupant tout élan protecteur de l'autre elfe, en levant la main pour l'empêcher d'approcher. Si vous souhaitez parler, il me sera plus aisé de le faire assis.

Une grimace ne put s'empêcher cependant de lui échapper, à la fois de douleur et de gêne, tandis qu'il s'évertuait à se redresser et à installer de quoi caller son dos pour rester en position assise sans trop d'effort. Ce fut laborieux et éprouvant, l'épuisant à l'extrême et le laissant légèrement en sueur. Essoufflé même, l'obligeant à prendre quelques secondes pour reprendre son souffle. Enfin, ses sens de nouveau apaisés, il retourna ses orbes nuit vers son vis-à-vis, et lui offrit son air le plus sérieux, un brin d'arrogance tirant la dure ligne de ses traits. Plus tel un bouclier pour se protéger de toute attaque à venir qu'autre chose d'ailleurs.

- Maintenant que je suis revenu... Dès que possible, je ferais déjà en sorte de ne pas vous embarrasser davantage, vous et l'ordre des baptistrels, en quittant ces lieux dès que je serais apte à marcher. Je suis conscient que ma présence, non attendue et surtout non voulue, peut vous poser souci et gêne, si ce n'est plus. Dès que je serais apte à me lever, je vous ferais grâce de ma présence inopportune. Ensuite j'attendrais que les négociations soient finies pour me présenter devant le Conseil et leur présenter mes services, en ces temps troublés. Et ensuite... Ensuite je me plierai aux décisions du Conseil et à leur nouvelle sentence, et j'aviserai en fonction.

Une autre grimace se dessina sur ses traits fatigués, quand de bien sombres pensées le traversèrent à ces mots.

- Ou pas, rajouta-t-il, songeant que peut-être il n'aurait rien à aviser, si l'exécution lui était échue.

Après tout, c'était le lot souvent offert aux bannis qui avaient l'impudence de revenir. Du moins... Du moins était-ce la menace qui pesait sur leur possible retour, aucun n'étant en fait jamais revenu. Souvent les bannis périssaient hors du royaume, de façon précoce. Il était rare, qu'un banni survive si longtemps, plus d'un siècle, surtout en temps de guerre.


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MessageSujet: Re: Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Icon_minitimeMer 9 Oct 2013 - 14:56

Eliowir se redressa à nouveau. Et Aliorën accepta de le laisser faire à sa demande, se réinstallant dans son fauteuil. Il nota sa grimace mais ne bougea pas. Il respectait ce qu’il restait de fierté à l’elfe, il risquait de peu apprécier d’être pouponné comme un nourrisson. Il écouta ses mots, qui vinrent peu après ses mouvements. Il se sentit un peu mal de savoir qu’il se préoccupait de la gêne qu’il pourrait occasionner à ses semblables… et plus encore du fait qu’il paraissait être résigné, comme si les évènements à arriver seraient une fatalité.
Et une fatalité hautement mortelle.

« J’ignore ce que le Conseil pourra décider à votre sujet. Je l’ignore d’autant plus que je suis moi-même resté longtemps absent de ces sphères, sans jamais y avoir vraiment été. J’étais en grande partie absent à votre époque de grandeur, et ailleurs quand elle se termina. Je connais l’histoire comme elle a été conté, comme la légende qu’elle est. Aussi je ne puis me prononcer sur ce qu’ils en conclueront. »

Le Baptistrel hocha lentement la tête.

« Je crains de n’être d’une grande aide. Mais vous pourriez… peut être rester un peu plus parmi nous. Je doute que vous soyez incapable de vous rendre utile en ces lieux, et Merithyn aurait de nombreuses tâches à vous confier en échange de l’hébergement. Cela vous donnerait plus de temps pour vous préparer à un… potentiel retour. »

Il resta pensif un instant. Il était vrai qu’un banni revenait très rarement parmi les siens. Il allait à nouveau parler, quand quelques coups timides se firent entendre à la porte. Le serviteur apportait un plateau bien garni – bien plus qu’il ne l’avait demandé – et il croisa dans son regard la fierté d’avoir pensé que le Baptistrel aussi pourrait avoir faim. Aliorën ignorait si Eliowir était gêné par sa propre présence, mais il doutait qu’il ne le soit pas si une myriade d’elfes venaient entendre ses paroles. Il prit donc le plateau en remerciant chaleureusement l’elfe, et il installa le tout au bord du lit. Le plateau était beau, sans être extravagant ; et il était bien garni : un bouillon, deux tasses chaude d’un breuvage qui leur rendrait suffisament d’énergie à tous les deux, quelques biscuits à tremper pour les ramollir – ils avaient un gout de miel particulièrement exquis – et des fruits dans un petit bol. Il sourit doucement.

« Ils se sont surpassés. Mangez donc ce que vous désirez, mais… je vous conseille d’y aller doucement, Merithyn ne me pardonnerait pas si vous vous étouffiez dans cette chambre. Même si vous avez faim, laissez votre corps se remettre lentement. Sinon, vous serez malade, en plus d’être blessé. »

Il but un peu de la seconde tasse, mais surveilla surtout qu’Eliowir ne fasse rien de stupide, de maladroit ou de dangereux. Puis il parla, avec douceur, en prenant son temps pour que le blessé ait le temps de se sustenter :

« Désirez-vous que je vous parle de quelque chose, de ce que vous voulez, ou bien préférez vous le silence ? … je souhaiterais vous entendre parler, mais ma nature curieuse saura se modérer si vous ne le voulez pas. »
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MessageSujet: Re: Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Icon_minitimeDim 13 Oct 2013 - 18:07

"Comme la légende qu'elle est". Rien que ces simples mots déjà l'horripilaient. Légende... L'Infanticide, une Légende... Abjecte légende alors. Eliowir se contenta toutefois de répondre d'une grimace empreinte d'un cynisme dégoût, plus envers lui-même qu'autre chose, préférant garder le silence par ailleurs. Il fut un temps, où sans doute se serait-il écrié ouvertement et vertement, faisant ravaler ses paroles au petit elfe, baptistrel ou pas. Mais... ce temps-là n'était plus. Il n'était surtout plus en position de ce temps-là.

Et grand bien lui en prit, lui souffla une petite voix, quand l'elfe enchaina en l'invitant à rester auprès d'eux, en domaine baptistral, en terrain neutre, en terrain protégé qui plus est. Voilà qui le soulageait quelque peu. Il devait avouer ne pas trop savoir encore où aller ni comment s'y prendre. Les négociations en cours lui coupaient l'herbe sous le pied, et son arrivée désastreuse en tant que prisonnier des vampires plus encore. Non seulement il devait attendre que les négociations soient finies pour annoncer son retour, ne voulant pas surcharger le Conseil avec cet événement imprévu et malvenu dans une période déjà bien délicate, mais il préférait aussi faire profil bas.

Outre la honte d'avoir été fait prisonnier par leurs ennemis de toujours, lui qui avait réussi à échapper à leurs griffes, leurs crocs et leurs armes pendant plus d'un siècle sans jamais tomber dans les filets pervers des vampires, il y avait aussi le fait qu'il ne voulait en aucun cas que sa capture et son statut de prisonnier des vampires ne posent quelque litige que ce soit dans les négociations en cours. Le fait même d'un elfe prisonnier, même banni, aurait suffi à nourrir et réveiller d'ancestrales hostilités, pour ne pas dire plus. Il ne voulait en aucun cas être la cause d'un échec des négociations. Si elle devait échouer, qu'elles échouent sans lui. Il avait déjà bien assez de fautes à porter, Dracos merci.

Mais, au delà de toutes ces considérations, il devait aussi avouer ne pas se sentir en grande forme. Du repos... Voilà ce que son corps éprouvé, las, fatigué de tous ces voyages, lui réclamait. Du repos, rester enfin quelque part, s'installer en un lieu, en un chez-soi... Retrouverait-il seulement un jour un chez-lui ? se demanda-t-il une pointe d'anxiété lui enserrant le cœur. Et surtout, avait-il seulement droit de nouveau à un chez-lui ?

Tout à ses pensées, il en avait oublié la présence du baptistrel, et dut faire un effort sur lui-même pour se rappeler au temps présent et se plier aux convenances. C'est donc d'une voix âpre, un peu rocailleuse, qu'il se força à répondre :

- Je verrais donc avec votre gardien, pour ces modalités. Je vous remercie de votre invitation et de votre hospitalité. Je tenterai de m'en montrer digne et de ne pas vous apporter de problèmes outre mesure.

Même si sa simple présence pouvait à elle seule se révéler un problème.

- Mais effectivement rester quelques jours me soulagerait un peu.

Il n'eut guère besoin de parler plus, à son grand soulagement, qu'un serviteur vint les interrompre, béni soit-il. Doublement béni, lui qui apportait de quoi se sustenter. Rien qu'à cette vue, Eliowir se sentit ragaillardi, tandis que sa faim se réveillait. Une faim de tous les dragons.

Le vieil elfe eut grand peine à se retenir de sauter sur le plateau et à attendre d'être invité à manger. Doux supplice que celui-là, celui d'attendre, alors que la nourriture, divine, n'était qu'à portée de mains. Les mots du baptistrel chantaient dans son esprit mais peinaient à prendre sens, tant il se focalisait sur sa délicieuse torture. Un mot, un seul, fit sens et tilta en lui. "Mangez". Il ne lui en fallut pas plus pour s'emparer d'un des bols de bouillon, après avoir lancé toutefois, subrepticement, un rapide regard de remerciement à Aliorën. Le reste importait peu.

Quand la première gorgée de bouillon envahit ses sens, il prit toutefois le temps de savourer. Yeux soudain fermés, tête rejetée en arrière, ses papilles explosant de plaisir sous le feu d'artifice de saveurs alors en bouche, son nez humant profondément les délicieuses vapeurs qui s'échappaient du bol... Il n'eut même pas conscience du bruit extatique qu'il laissa échapper, tout à sa dégustation. Une fois ce premier moment, magique, onirique, passé, la faim reprit ses droits, et c'est à grandes lampées qu'il but son bouillon, faisant fi de toutes recommandations. Recommandations qu'il n'avait de toute façon guère entendues. Quand il ne fut plus qu'au tiers de son bouillon et que les ardeurs premières de sa gloutonneries se furent un minima apaisées, ses yeux tombèrent sur le reste du plateau. Une main vint happer un biscuit.. le posa sur son drap, puis en happa un deuxième... et ainsi de suite tel un petit animal faisant ses réserves pour mieux manger ensuite tranquillement dans son coin. Ce qu'il n'était pas loin d'être. Puis il fit de même avec les fruits. Quand sa petite réserve lui parut acceptable, bien que pas assez suffisante à son goût toutefois, il se mit en devoir de les déguster. Croquant avidement, sans même tremper les biscuits, alternant les mets sans l'once d'un dégoût pour le mélange des goûts.

Sur la fin, il se surprit à ralentir quelque peu. Non pas parce qu'il se sentait rassasié. Non loin de là, tout du contraire même. Il aurait aisément dévoré double, voire triple ration. Mais un zeste de son ancienne éducation lui dictait de ne pas se montrer plus goinfre qu'il ne l'avait déjà montré, et de reprendre une attitude un tant soit peu digne. Quand bien même il aurait bien raflé tout le reste du plateau. Et qu'il dut faire taire dans un ultime effort son totem qui lui dictait de céder à la tentation. Et pour garder contenance, pour parvenir à se maitriser, il préféra ralentir, faire durer le plaisir, les saveurs... même si les réserves ainsi engrangées semblaient diminuer dangereusement. Trop dangereusement à son goût. S'il n'avait pas un semblant de dignité à conserver, il en aurait gémi de frustration.

Heureusement le baptistrel, qui se contentait d'une petite tasse à ses côtés - tu devrais prendre son bouillon, glissa sa petite voix gloutonne - rompit enfin le silence.

« Désirez-vous que je vous parle de quelque chose, de ce que vous voulez, ou bien préférez vous le silence ? … je souhaiterais vous entendre parler, mais ma nature curieuse saura se modérer si vous ne le voulez pas. »

"Nature curieuse". Cela suffit à refroidir tout son enthousiasme, toute son exaltation précédente. Nature curieuse. N'était-il donc qu'une curiosité aux yeux de ce maudit elfe ? Il se sentit se crisper, ses phalanges blanchissant à vue d'œil alors qu'elles menaçaient de rompre le bol à force de le serrer si fortement. Un biscuit s'écrasa dans son autre main, sans qu'il n'y prit garde, tandis que son visage menaça de se convulser de colère.

Oui, que curiosité, vile curiosité pétrie dans une vieille légende qui doit faire frémir les petits enfants pas sages, souffla un petite voix amère. Voilà donc tout ce qu'il était. Non, pas tout, souffla une autre petite voix. Ces mots n'étaient que malheureuse maladresse, mais l'elfe ne voulait pas de mal. Son visage semblait lentement se détendre... ses traits se défigèrent, rendant ses balafres moins menaçantes, moins redoutablement affreuses... Pas de mal ? Pas de mal ? Il jeta un regard en biais à l'elfe à ses côtés, le scrutant d'un regard nuit acéré, tel que le ferait une bête traquée, une bête sauvage prêt à tout pour se sauver. Ou attaquer...

Vraiment ? Le doute, encore et toujours... Oui, vraiment. Pas de mal. Regarde-le... Regarde-le donc. Il ne veut que te donner la possibilité de ne pas répondre, mais se pose juste pleins de questions. Qui ne s'en poserait pas ? Il veut comprendre, juste comprendre. Juste comprendre ? Doute insidieux qui le hantait. Etrange comment de simples mots avaient semblé suffire pour casser quelque chose en lui. Pour casser le petit instant de repos, de confiance, d'apaisement, qu'il avait pu ressentir. Il en aurait rugi de frustration...

- J'aurais préféré le silence, répondit-il enfin, sa voix claquant dans l'air tel l'écho du fouet de ses pensées amères. Mais faites donc. Assouvissez donc votre nature curieuse, reprit-il, tout en crachant les deux derniers mots savamment enduits de tout le venin acide dont il était capable. Posez donc vos questions. Et qu'on en finisse.

Toute son attitude irradiait soudain l'arrogance outragée qu'il était. Le lion pulsait en lui et menaçait de définitivement rugir sa colère meurtrière à tout instant. Il peinait à pleinement contenir les froides et sombres pulsations de cette antique magie.

Il eut vaguement conscience que son attitude était bien peu polie, surtout envers un hôte qui lui offrait hospitalité, sécurité et soins. Et divin repas, il ne pouvait l'oublier. Mais sa fierté soudain bien malmenée, Fierté Balafrée comme on le surnommait depuis quelques temps déjà, était plus forte que tout. Plus forte même que raison. Mais après tout, était-il si différent en cet instant, du Conseiller Impérial qu'il avait pu être, si pétris d'arrogance, de fierté, de dignité coléreuse ? Il n'en était pas bien sûr. Ou si, il était bel et bien différent, mais cette arrogance-là restait son point d'ancrage entre son lui d'avant et son lui d'après... Après... Après le drame... Après l'infanticide...

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MessageSujet: Re: Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Icon_minitimeSam 26 Oct 2013 - 16:24

En grande partie, il n’eut qu’un silence peu engageant comme réponses à ses discours. Aliorën avait un léger pincement au cœur : avait-il fait ou dit quelque chose de regrettable ? Puis enfin, des mots, des phrases. Le Baptistrel eut du mal à retenir son sourire à la vue d’Eliowir qui s’attaquait à son repas. N’avait-il rien mangé depuis des années ? On l’aurait cru. Mais de le voir reprendre ainsi des forces était rassurrant. Peut-être que Merithyn désirait attendre de voir si son corps supporterait une nourriture consistante avant de lui en donner, et peut-être qu’Aliorën se ferait même taper sur les doigts de l’avoir ainsi nourri sans demander rien à personne… mais à vrai dire, il était bien trop satisfait d’observer Eliowir dans cette situation pour s’en soucier davantage. Mais cet instant ne dura pas si longtemps. Déjà, ses paroles avaient sappé ce moment. Il ne sut dire en quoi il l’avait chagriné, vexé ou énervé. Mais le changement le surprit, et l’inquiéta. Puis il comprit en entendant ses paroles. Et il s’en voulut d’avoir parlé.

« Je vous ai offensé et… je vous demande pardon. Ce n’était pas mon intention. Gardez le silence si vous le préférez. J’ai vécu jusqu’ici sans vous connaître, sinon de nom, je puis bien attendre : un jour, une semaine, une année ou plus encore, sans que cela ne dérange mon existence. Ma recherche de connaissances du monde et de ses habitants peut se museler en votre présence. Je m’en voudrais de vous laisser un mauvais souvenir de notre rencontre. »

Il y avait un peu d’amertume dans ces mots, cet abandon – bien rare, venant d’Aliorën – de la recherche des informations. Il ne voulait pas s’en faire un ennemi, un adversaire. Pas non plus une victime, il n’aurait pas aimé. Pas supporté. Finalement, il repoussa sa part du repas, ne prenant qu’un fruit dans lequel il croqua distraitement, sans y penser. Le gout sucré envahit sa bouche un instant, et il se sentit mieux. Plus… propre.

« Préférez-vous que j’aille chercher Merithyn ? Il se montrera sûrement meilleur hôte que moi. Il doit s'être reposé et acquitté des tâches qui lui incombent, maintenant, je pense.»

Il était sincère – comme toujours – et désirait vraiment qu’Eliowir soit à l’aise. Si pour cela il devait se soustraire à sa vue, qu’il en soit ainsi. Ce serait mentir que de dire qu’il ne le regretterait pas. Et se serait mentir que de dire qu’il le cachait bien, car ce n’était pas le cas. Tout en lui transpirait ce malaise qui le déchirait, entre la volonté de ne pas froisser Eliowir et son envie de le connaitre. Lui, pour ce qu’il était, derrière le mythe qu’on lui avait enseigné. Derrière ce mythe qu’il avait lui-même transmis à sa fille, en la gardant bien de porter jugement, l’instruisant juste de ce que les autres savaient, afin qu’elle ne risque pas de subir l’influence de ses amis.




[ J'ai pas été très inspiré sur le coup, désolée ^^" ]
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MessageSujet: Re: Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Icon_minitimeMer 30 Oct 2013 - 17:17

Devait-il prendre les paroles du baptistrel de façon ironique ? Le petit elfe se moquait-il de lui ? Ou... ou était-il réellement sincère ? D'une sincérité réellement naïve si tel était le cas alors. Terriblement naïve pour que cette naïveté lui saute ainsi au visage, lui qui parfois avait aussi ses grands moments de naïveté désespérante... Il eut un lourd silence, long moment de doute, où il ne parvenait à déterminer quelle attitude adopter, sur quel pied danser, sur quel registre prendre les paroles du baptistrel, comment considérer cette curiosité bien malvenue... Était-il devenu si paranoïaque ou pire pour prendre si mal ce qui n'était peut-être que maladresse ?

En tout cas, sans nul doute possible, il semblait avoir blessé l'autre elfe. Cette pointe d'amertume dans la voix, cette façon de ne plus partager le repas en laissant le sien de côté... Oui, il l'avait vexé. Et alors ? susurra sa petite voix insidieuse et mesquine. Qu'en as-tu à faire ? Tu en as à faire que tu te sais malpoli. Et alors ? Malpoli, malpoli... juste digne... Non arrogant. Non digne. L'autre n'avait pas à te parler ainsi. Mais quiconque peut te parler comme bon lui semble maintenant. Tu n'es plus... Si tu es ! Tu es encore, et toujours. C'est eux qui ne sont plus ! Non, c'est toi qui n'es plus. Tu n'es plus ce que tu étais. Pour les autres elfes, tu n'es plus rien. Plus rien ? Plus rien... Il peut te parler comme il l'entend. Sans compter qu'il ne t'a pas parlé mal, pas vraiment. Maladroit le petit baptistrel, c'est tout. Juste tout ? Oui, juste tout... Juste maladroit. Pas malveillant. Ni malpoli. Mais indiscret ! Oui, indiscret. Maladroite indiscrétion. Mais il est blessé de t'avoir blessé. Mouais. Mais si. Nous verrons bien... Oui voyons donc.

Tout à son débat intérieur, perdu dans ses songes et ses délibérations, il sursauta presque quand la voix de l'autre elfe s'éleva de nouveau.

« Préférez-vous que j’aille chercher Merithyn ? Il se montrera sûrement meilleur hôte que moi. Il doit s'être reposé et acquitté des tâches qui lui incombent, maintenant, je pense.»

- Si Sire Shadowsong n'est pas ici présent, c'est qu'il doit être occupé. Inutile de le déranger pour des questions aussi futiles que... que...

Un rictus agacé déforma un instant ses traits abruptes et balafrés, avant qu'il ne prenne enfin l'effort de prononcer les mots qui lui coûtaient tant.

- que la fierté arrogante d'un vieil elfe susceptible, acheva-t-il d'une voix toutefois plus sourde.

Si sourd murmure que l'autre avait sans doute dû tendre l'oreille pour parvenir à en comprendre le sens.

Il jeta un bref coup d'œil vers le baptistrel et le sonda de ses orbes sombres, tentant de jauger le gamin, car oui pour lui c'était un gamin, du regard. Il semblait réellement sincère et penaud. Prêt à partir si tel il le désirait. Prêt à s'effacer, lui et sa curiosité mal placée.

Et à cette simple constatation, une chape de fatigue enveloppa ses vieux os, tant et si bien qu'il ne put retenir un lourd soupir qu'il exhala dans un mélange de frustration, de dépit, de découragement et de profonde lassitude. Il ne se sentait ni l'envie ni la force de discourir sur sa vie, sur la "légende" qu'il était. Pour tout avouer, en parler était plus que difficile pour lui, éprouvant. Déchirant. Mais à quoi s'était-il donc attendu d'autres en revenant au pays des elfes ? Ce genre d'attitude, de questions, ne faisait que commencer, pour être honnête. Alors autant s'y faire de suite et y faire front. Du moins autant que faire se pouvait.

- Soit, cracha-t-il presque, ne pouvant s'empêcher, malgré sa muette résolution d'accorder des réponses à l'elfe, de montrer un venimeux agacement. Que voulez-vous savoir ? S'enquit-il enfin, tentant de calmer les accents d'animosité ou de colère refoulée de son timbre rauque.



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MessageSujet: Re: Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Icon_minitimeVen 15 Nov 2013 - 13:12

Alors que, pourtant, il s’était résigné à abandonner. Alors qu’il avait fait l’effort de prendre sur lui, de se reffréner… Eliowir lui parrut alors vieux. Non pas au sens où il le voyait comme un impotent… mais il semblait âgé, et surtout, épuisé. Comme si le poids des années et des évènements avaient séché ses racines. Comme s’il n’était plus suffisament fort pour porter encore ses soucis. Et à la fois, dans un instinct de conservation développé, il semblait refuser qu’on l’aide, qu’on soutienne avec lui le plafond de son existence et de ses pensées. Non, ce n’était pas le but premier d’Aliorën ; il poursuivait une existence parfois trop égoïste, malgré ses soins et ses aides généreuses, il donnait de son temps, il travaillait à l’harmonie… mais il s’agissait d’une volonté égoïste d’agir, et de se sentir utile. Il ne voulait pas être un esprit exemplaire. Il aidait les autres pour se sentir satisfait de les avoir aidés, d’avoir agit. La nuance était mince.

Le soupir d’Eliowir le sortit de ses songes personnels. Oui, il était vieux. Oui, il était fier et susceptible. Mais pour rien au monde il n’aurait voulu le froisser. Malgré son crime, il était son aîné. Malgré son… état, de banni, Aliorën lui accordait volontiers le droit de le réprimander. Même si, par courtoisie peut-être, il ne le ferait pas. Le Baptistrel ne comptait pas lui rappeler qu’il était le plus jeune, et le blessé le plus expérimenté, d’ailleurs.

« Soit. Que voulez-vous savoir ? »

Il réfléchit longuement à la façon dont il pourrait présenter les choses. Il ne désirait pas être trop fiévreusement intrusif dans son intimité – alors même qu’il s’agissait de son but le plus certain. Un mélange étrange de doute et de joie l’envahit. Il craignait qu’Eliowir ne se fache encore, lui fasse comprendre qu’il dérogeait à sa place, et dans un même mouvement de malaise, se rendre compte qu’en tant que banni, c’était lui qui n’était plus à la sienne. Une telle constatation aurait fortement chagriné le jeune baptistrel. Non, non. Eliowir restait son aîné. Et la joie… l’envie ! Il voulait savoir, il voulait des réponses, tant et si bien qu’il ne savait plus par où commencer.

« Eh bien… merci. »

Il reprit un air plus serein, alors que ses émotions devaient se lire sur son visage comme s’il les hurlait à qui voulait bien passer là.

« Je voudrais savoir… ce que vous avez vécu. Si vous l’avez regretté… non. Non, pas vraiment en réalité… Voyez-vous, j’étais absent de nos terres en ces temps. Je n’ai eu vent de cette… affaire, que bien des mois plus tard. Je voudrais entendre ce que vous en avez pensé. Ce qui s’est passé, de votre version. J’ignore si la version officielle dissimule ou exagère. Je voudrais pouvoir me faire une véritable idée de votre existence, de votre personne. Vous êtes mon aîné, Eliowir… tout ce que vous avez fait et vécu ne peut être résumé en une simple appellation légendaire. »

Il fit une pause courte, comme s’il s’apprêtait à revenir sur ses paroles. Il en avait envie. Envie de lui dire qu’il regrettait, qu’il retirait toutes ses questions et qu’il renonçait. Qu’il allait chercher quelqu’un d’autre, qu’on s’occuperait mieux de lui si on ne le tourmentait plus de ce passé déchirant…

« Parlez-moi de ce que vous avez fait ces dernières années. Parlez-moi de ce que vous êtes vraiment. »




[ Je l'ai fait ! C'est misérable, pitoyable, désespérément en retard, pardon pardon pardon T.T ]
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MessageSujet: Re: Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Petit baptistrel, dis moi qui tu es [Terminé] Icon_minitimeMer 27 Nov 2013 - 23:04

D'un geste faussement nonchalant de la main, il balaya le merci que lui offrit le baptistrel. Déjà en temps ordinaire, il n'aimait pas réellement les merci, autant dire que dans cette situation-là, il trouvait ce mot totalement déplacé. Il musela toutefois la hargne qu'il sentait encore palpiter au fond de lui. Il lui avait accordé ses questions. Et il se targuait de n'avoir qu'une parole, il répondrait donc à ses questions.

« Je voudrais savoir… ce que vous avez vécu. Si vous l’avez regretté… »

Il regrettait toutefois d'avoir donné sa parole. Qu'il aurait aimé se faire parjure soudain... Mais il était un Serillëiel. Un banni certes, un meurtrier, un infâme infanticide, mais il restait un Serillëiel. Or un Serillëiel ne pouvait être parjure. IL serra toutefois les dents, à les faire grincer, sa machoire menaçant même de se broyer sous la pression, tandis que le reste du flot de paroles lui parvenait de loin. Loin, très loin... Tel un vieil écho qui lui renvoyait des brises éparses de son presque incompréhensibles.

Affaire. Sa version. Version officielle. Véritable idée, existence, aîné, légendaire.... Tout ce tourbillon de mots qui soudain perdaient tout sens, voguant en tout sens, sans réelle prise sur son esprit, tout en martelant pourtant la folie qui errait en lui de leur violence féroce, tel le fer de l'enclume martelant une lame pour mieux la forger. Une lame encore rouge des flammes ardentes des années passées.. une lame qu'il n'était peut-être pas sage de repasser ainsi sous le joug du feu brulant. Ne risquait-elle pas de se casser à force de subir les braises vicieuses et pernicieuses des remords ?

Dans tout cet imbroglio, oui, un mot avait réussi à faire son chemin en lui. Un mot. Regretté. S'il avait regretté ? La question lui paraissait si... si... décalée. Quelle légende devait-il être pour qu'on ose même la lui poser ? Le dépeignait-on comme un être si abject qu'après une telle ignominie il ne puisse regretter son geste ? Non vraiment, la question ne se posait pas selon lui. D'autant plus qu'elle lui paraissait mal posée... On ne regrettait que des choses que l'on avait manquée. Pas des choses que l'on avait commises. Non, il ne regrettait pas, pas vraiment. Pire, il avait des remords. Terrible peine alors que celle-là. Le regret était pour un acte manqué, un acte non achevé, pour une action non réalisée, pour... Pas pour ça. Non, ça, le regret était bien trop faible, bien trop... trop simple, trop facile. Non, pour, ca, c'était les remords qui vous taraudaient alors. Oui remords étaient là. Remords. C'était une blessure qui ne guérissait pas, un châtiment qui n'en finissait jamais...

Il dut toutefois faire un effort incommensurable sur lui-même pour ne pas tout simplement exploser à ce simple mot. Cela dut se lire sur ses traits qu'il sentit se figer. S'il avait eu un miroir, sans doute se serait-il pris pour l'incarnation de la fureur. Les yeux fous foudroyant le baptistrel du regard, les traits crispés faisant ressortir leur côté abrupte taillé à la serpe et ses cicatrices guerrières, la machoire férocement contractée tel le lion s'apprêtant à mordre sa future proie, son maintien d'épaules droit et carré oscillant entre l'hautaineté dont il était passé maistre et le lancier prêt à piquer l'adversaire de sa pointe.... Oui fureur... Et pourtant il parvint à rester silence. Lui qui d'ordinaire laissait colère éclater s'étonna lui-même de parvenir à garder un silence, certes outragé, indigné, furieux... mais un silence tout de même. La fatigue probablement. Et surtout la promesse qu'il avait donnée quelques instants auparavant à l'autre de répondre à ses questions...

Même si ces questions lui paraissaient plus que déplacées. Violentes. Blessantes. Mais... Mais après tout, peut-être cela faisait-il partie de sa peine aussi ? Du chatiment à accepter et à subir pour l'abomination qu'il avait commise ? Oui, peut-être...

Et à cette idée, toute fureur disparut, aussi subitement qu'elle était apparue. Et dans un lourd soupir, Eliowir détourna la tête, le regard se reportant sur ses draps blancs, aussi blancs qu'il était noir d'âme... Oui, sans doute était-ce là en partie son chatiment aussi. Répondre. Remuer encore et encore tout cela... Rendre honneur à la vérité, si chérie des baptistrels, peut-être serait-ce là rendre honneur alors à son fils aussi. A ce que cet être innocent avait subi, de la main de son père, honni, de la main du banni... rendre honneur à cette vie éhontément enlevé sous le joug de la colère sauvage. Colère, encore et toujours colère... Encore à cet instant, il avait failli la laisser se jouer de lui et gagner son emprise... N'apprendrait-il donc jamais à la combattre et à l'emprisonner dans les fers de la raison et de la conscience ? Ne parviendrait-il donc jamais à se défaire de son ubris ?

Fermant les yeux un instant, la lassitude l'assaillant soudain sans préavis, il laissa un dernier soupir s'échapper de ses lèvres devenues bien pâles, avant d'enfin daigner répondre. D'une voix presque monocorde, qui semblait sortir d'outre-tombe. L'ombre de sa voix si grave si suave d'avant...

- J'ai déjà raconté les... événements passés... lors du conseil de mon jugement. Ce qu'il s'est passé... est inénarrable. Ce qu'il s'est passé... n'est qu'abomination sans nom. Aucun mot ne pourra donner quelque sens à cette folie. Je l'ai tué. D'un sort. J'ai fait couler son sang, e sang de mon sang, briser sa chair, la chair de ma chair. Je l'ai tué. Il est mort dans mes bras. Par ma faute. Par mon arrogance. Ma volonté de puissance. Voilà tout ce qu'il y a à savoir je pense. Le reste...

Le reste... Que pouvait-il donc bien rester d'autres ? Il était mort. Et avec lui, tout n'était plus que mort, lente agonie.

- Le reste n'a que peu d'importance. Rien ne peut expliquer ce geste. Rien ne peut l'excuser. Encore moins le pardonner. Quant à ces dernières années... J'ai erré, banni que je suis, dans le royaume des Hommes. J'ai combattu à leur côté, telle l'alliance avec les elfes le promettait, contre nos ennemis vampires. Voilà tout ce que nous pourrions dire. Pour le reste...

Un geste vague de la main finit pour lui ses pensées. Des pensées las, fourbues, désabusées... Colère envolée, remords restant, il se sentait étouffer...

Et soudain la fatigue l'envahit. Sans doute ses accès de colère, les affres de sentiments contradictoires qui n'avaient eu de cesse de l'assaillir en présence du baptistrel... Il se laissa alors lourdement retomber sur le lit et, portant une main à son visage pour cacher ses yeux à la vive lumière qui commençait à lui donner migraine, il parvint à chuchoter, d'une voix un brin lugubre.

- Je vous prie de m'excuser, Messire, mais... je sens que j'ai besoin d'un peu de repos encore. Si cela ne vous dérange pas d'écourter notre entrevue...

Et il n'eut guère à s'expliquer plus longuement, que déjà le baptistrel se leva, lui murmura quelques phrases apaisantes dont il n'eut cure, presque emporté déjà par le sommeil, et quitta la pièce.

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