¤ Nuit de colère ¤

« Pitoyables créatures, pour qui vous prenez vous, à ainsi me menacer ?! Je vais vous faire payer l’affront de votre folie. »

Dans la nuit, un éclair rouge transperça l’obscurité. Le silence de cette dernière fut dérangé par des hurlements, et le calme de la nature par des secousses. Alors que le dragon de l’ire marchait dans l’obscurité, faisant une halte à son vol, afin de se reposer les ailes. Un groupe d’humains avait eu l’audace de croiser son chemin. Fou qu’ils étaient d’avoir ainsi dérangé sa marche. Qui plus est, ces derniers l’avaient immédiatement attaqué. Armanda était décidément irrécupérable. Il ferait rôtir chaque être peuplant ce monde de son feu impérial. Alors que sa patte massive s’abattait sur un homme hurlant de douleur, un craquement se fit entendre. Armure broyée, os en bouillie, le sang recouvrait à présent le sol, le maculant. L’un d’entre eux semblait vouloir fuir, il boitait, ou plutôt sautillait. Une partie de son corps brûlé, il hurlait comme pour appeler quelqu’un. Demander de l’aide ? Demander du renfort à une autre patrouille ? L’hérétique, ainsi donc, il voulait que plus de ces minables le défi ?! Tendant son cou rapidement, il happa le bipède, refermant brusque sa gueule sur lui. Ses crocs transperçant son armure. Dans un dernier râle d’agonie, l’être rendit la vie. Grognant, Verith le recrachant, son corps se disloquant à l’impact.

« Pfeu ! Leurs armures les rendent trop croquant, comment puis-je me délecter de leur chair ? On dirait des noix. »

Donnant un coup de patte sur l’un des corps mutilés et fondus au sol, il fixa l’Alayiens. Son regard doré illuminait dans le noir tel deux flammes remplies de haine et de colère. Le fanatique se mit à trembler. Il respirait encore ? Levant la patte, dans une excessive violence, il l’écrasa, l’enfonçant dans le sol qui se souleva.

« Tch… tout ceci serait plus simple s’ils n’avaient leurs armures. Elles fondraient comme le reste ainsi. Grr, j’enrage. »

Colérique, Verith sauta vers un autre cadavre pour l’écraser, recommençant encore sur un autre. Sa l’ire se calmant, son regard s’adoucissant, l’écailleux rouge leva le museau. Regardant le ciel, les étoiles et la lune, il déploya ses ailes. Contractant son puissant corps, le dragon d’animosité s’envola. Le vent ainsi souffler fit rouler les corps qui jonchaient le sol. Rejoignant les cieux, Verith se dirigeait vers Gloria. Non pas qu’il comptait s’y rendre particulièrement, mais ainsi, il pourrait piquer directement en direction du royaume elfique, longeant le Wylorel où il pourrait laver ses écailles du sang de ses victimes. Porté par les courants, de ses ailes il planait. Difficile d’imaginer comment une créature aussi imposante pouvait danser dans le ciel avec grâce. Mais il en était ainsi.

Volant paisiblement, le rouge ruminait sa rage à l'encontre de son combat. Il était pitoyable, et ce pour la simple et bonne raison que l'adversaire face à lui était pitoyable ! Lui qui chaque jour avait l'habitude et combattre contre les siens, se trouvait plonger dans un autre univers. Il l'avait certes souhaité, tout en s'attendant à des combats plus corsés ! Peut-être devrait-il faire face à plus de ces bipèdes en armure de verre ? Oh il l'avait déjà fait, mais on ne trouvait plus que de petites patrouilles et de grandes armées, pas de régiment ou autres. Pour dire, voilà déjà deux jours déjà qu'il avait dû chasser pour contenter sa faim alors qu'à son arrivée, il suffisait de faire une lieue pour tomber nez à nez sur des troupes à dos de chevaux. Maintenant, il n'en était rien, seulement des troupiers. Grognant, Verith vira sur la droite, sa colère le faisait dévier. Descendant un peu, passant sous les nuages, il pouvait voir au loin cette ville humaine nommer Gloria. Mh, elle pourrait faire un beau nid une fois qu'il en aurait chassé jusqu'aux derniers êtres vivants.

Ses pensées furent soudainement troublées. Il sentit la présence d’une de ses congénères, qu’il n’avait encore jamais sentie. Un sentiment de détresse semblait s’en échapper. Grognant, Verith commença à perdre de l’altitude. Bien qu’il ne faisait aucune différence entre faible et fort, tuant sans hésitation ceux qui le défiaient ou commettaient l’erreur de lui faire affront. Il avait pris habitude, sur le nouveau continent, de protéger ceux qui s’étaient rangés derrière lui par respect. Allez savoir, mais le dragon de l’ire regrettait également cela. Piquant donc il se rapprocha de la source de cette détresse.

¤ Primaire colère ¤

Pestant dans le ciel il volait lentement. Au-dessus des nuages, à ses pieds une simple mer de coton. C'était apaisant. Sa colère s'amenuisait doucement, se ravivant par moment comme une cendre ne s'étant pas éteinte, avant de s'évanouir à nouveau. Difficile d'imaginer qu'en dessous se trouvait Armanda. Non, Verith ne préférait pas y penser tout de suite. Il aurait tout le temps de le faire dans peu de temps. Tendant une griffe il la plongea dans l'océan blanc, créant des sillons qui se colmataient après son passage. Laissant son esprit s'abandonner à la rêverie, Verith tenta d'échapper en vain au sujet qui taraudait son esprit. Les Alayiens et leurs stupides armures. Une protection bien inutile. Ne couvrant pas de manière totale leur corps, son feu destructeur les atteignait et les brulait ainsi de l'intérieur comme s'ils étaient d'un four. Folie, que de folie à croire que l'unique but de celles-ci était d'empêcher le dragon d'ire de pouvoir les dévorer correctement. Enrageant à ruminer ainsi cette idée, lui qui était en bonne voie pour se calmer un peu plus tôt, recommençait à devenir colère. Battant des ailes bruyamment, extériorisant son énervement, le rouge plongeant dans la mer cotonneuse afin d'y voir le monde d'en dessous. Perverti, fou, misérable, pitoyable. Tout ce qu'il voyait de ses yeux dorés ne faisait qu'attiser sa haine, provoquant le bouillonnent de sa colère. Il allait bientôt devoir l'extérioriser sous peine de devenir fou.

Attentif au monde sous ses pieds, qu'il hésitait encore à l'écraser ou non, le jeune Verith sentit dans son esprit un sentiment de détresse, néanmoins voilé. S'il pouvait ressentir une telle chose alors un membre de la race Draconique se trouvait dans le secteur. Étendant son esprit, il balaya la zone jusqu'au moment où celui-ci resta accrocher à quelque chose. C'était tellement plus simple que de chercher à l'aide ses mirettes. Bien qu'elles possèdent la vision des meilleures créatures au monde, utiliser son esprit comme moyen de contact était, au combien, plus simple. Tendant ses ailes rouges afin de se ralentir et se diriger, il les replia entamant un piquer. Prenant de la vitesse, de plus en plus de vitesse, Verith les rouvrit, planant rapidement, tout en continuant de s'approcher du sol. À présent le dragon rouge pouvait voir sans s'embêter à chercher où poser les yeux. Une dragonne aux écailles d'émeraudes combattait, des Alayiens l'entouraient et la menaçaient. Verith la vit tuer plusieurs êtres. Sa technique était minable. Celle-ci était donc née sur ce continent, et donc liée à un bipède ? Pfeu, cela le révulsait, comment pouvait on se lier à eux ? Leurs actes par le passé avaient amené les dragons à partir !

La colère, la haine, montait dans le dragon d'ire. Débordant d'animosité, celle-ci le possédait lentement comme une maladie qui ronge votre corps. Grondant furieusement, d'un cri qui déchira le calme du ciel, d'un hurlement qui détruisit le silence de la nuit, l'avatar de la colère battit furieusement des ailes se propulsant. Arrivant au-dessus du spectacle, assombrissant de son ombre inquiétante la zone, masquant les rayons lunaires tels un nuage orageux. Son feu impérial jaillit de sa gueule, l'éclair incandescent s'abattant sur les malheureux ayant provoqué sa colère. Calcinant leurs corps qui se mirent à fondre devenant noir, Verith se posa avec fracas sur le sol, faisant trembler la terre. Peu d'entre eux ayant réchappé au souffle Draconique. Levant sa massive patte droite, armée de griffe d'ébène, il frappa le premier à sa portée, brisant son armure, l'Alayiens retomba au sol, son corps en morceau. Le suivant connut le même sort. D'une excessive violence, matérialisation de sa rage, il abattit sa patte griffue sur lui, le brisant, l'écrabouillant comme s'il n'avait été qu'un insecte, son sang jaillissant sous la pression exercer, venant maculé la patte du rouge déjà bien tacher. Le dernier fut néanmoins plus réconfortant, celui-ci montait un équidé. Cela apaisera peut-être sa rage. Balayant le cavalier d'un revers de la patte, celui-ci venant s'écraser avec violence contre le sol plusieurs mètres plus loin. Son encas à présent débarrassé du superflu, Verith tendit son cou avec rapidité, venant le happer, lui arrachant un dernier hennissement avant de le jeter en l'air pour l'avaler d'un seul coup.

Barbarie, sauvagerie, il n'y avait pas d'autre mot. Apologie à la colère la plus primaire qui soit, le dragon de l'ire était quelque peu calmé. Les lumières de la lune refirent leur apparition, inondant d'une luminosité anormale ce carnage. Les rayons se reflétant sur les écailles immaculées de sang du grand rouge, Verith se retourna lentement en direction de la petite verte. Son regard impérial illuminait de toute sa dorure. Baissant le museau pour être au niveau de l'émeraudée, Verith fit cligner ses petits yeux, avant que son esprit ne vienne atteindre celui de sa congénère.

« Les terres d'Armanda ne sont pas sûr en ce moment petite dragonne. La folie des Armandéens l'a parcourt et celle des Alayiens vient s'ajouter à la donne. Le Dracos ne veille plus sur les siens depuis les étoiles et ce depuis un moment déjà, nous ne pouvons compter que sur nous même. Un être de notre espèce ne devrait pas ainsi se faire acculer, veille à être plus prudente. »

Respirant l'air ambiant, une forte odeur de sang étant présente. Loin d'être dérangeante, elle semblait calmer la colère du dragon.

« Je sens ce lien qui t'unit à un bipède. Révoltante chose que celui-ci, ces pitoyables créatures ne sont pas digne de nous. »

¤ Impérial discours ¤

La lune était haute dans le ciel, les nuages qui voilaient les cieux tendaient à se dissiper, et les rayons lunaires inondaient la place d'une froide et douce lumière, se reflétant sur les écailles sanglantes du dragon de l'ire. Ce sang des bipèdes le souillait, au plus vite le dragon rouge devrait aller se purifier. Mais sa soif de sang n'était pas encore tout à fait rassasier. Sa colère bouillonnait toujours en lui, de même que sa tristesse. La mort de Cymbor, son frère qu'il n'avait pas connu, l'avait plongé dans une rage folle. S'il n'en avait été de sa soeur, la forêt des elfes ne serait déjà plus qu'un amas de cendre fumante. Au lieu de cela, les troupes Alayiennes, les villages humains, et quelques vampires errants ayant croisé par malheur son chemin avaient subi les foudres incandescentes du dragon rouge. Oui sa coupe n'était pas encore pleine, plus de sang devait encore la remplir avant que l'avatar de la l'ire ne daigne se calmer. Ce liquide pourpre recouvrait son corps tel un manteau, mais de nombreux trous restaient encore à combler. Son estomac, engorgé par ces êtres fous, ayant provoqué Verith, en réclamait plus encore avant de rassasier cette haine bouillonnante dans ses viscères.

Encore, toujours plus, Verith se transformait en un esprit de vengeance glouton, dont l'appétit et la soif ne seraient taris qu'une fois le dernier Armandéen dissous par l'acide de sa panse. Ses griffes d'ébène labouraient le sol avec violence en happant ces hérétiques venus d'un autre continent. Comment osait-il, souiller de leur présence, cette terre ? Même délaisser par les dragons, elle restait leur possession. Sans vergogne, ils l'avaient foulé, en causant désordre et pagaille, allant même jusqu'à s'accorder le droit de réduire à néant chacun les trois peuples en présence. Ultime affront ! Verith était le seul, l'unique à posséder ce droit, ses griffes noires comme la haine habitant son coeur lacéreraient jusqu'aux derniers de ces êtres, avant de déchiqueter leur divinité. Fanatique, fou, hérétique, aucuns ne survivraient, et la rage du grand rouge résonnerait par delà les mers, les océans, afin que leurs frères d'outre terre ressentent la peur, la terreur que ceux ici bas auront ressentie face à leur anéantissement. Ainsi jamais, ils n'oseraient commettre l'affront de réapparaitre sur cette terre.

Ses yeux dorés, illuminant d'animosité et d'ire, brillaient dans la nuit, telles deux flammes à la lueur inquiétante. Impérieuse elles toisaient le monde, répandant, sur chaque chose, un flot de ressentiment discontinu. Son esprit vint se presser contre celui de la petite verte dont il venait de sauver la vie. C'est sans ménagement, que la jeune effrontée lui répondit. La folie des hommes avait bien atteint les dragons d'Armanda, un rappel à l'ordre ne leur ferait pas de mal, au contraire, le plus grand bien ! Sa queue Draconique cogna le sol avant que ses pattes n'en firent de même. De toute sa force il fit tremblait la terre. Ses ailes se déployant, Verith leva le museau poussant un hurlement digne d'un dragon. Impériosité, rage, colère, haine et tristesse y étaient lisibles. De toute la grandeur de son esprit, il percuta celui de l'émeraudée. La voix spirituelle du fils de l'orage résonna tel mille éclaires assourdissant.

« Surveille tes paroles quand tu t'adresses à moi ! Quand bien même tu es jeune, je ne saurais pardonner ce terrible manque de respect ! Je suis Verith, j'incarne la l'ire et l'animosité ! Et celle-ci ne frappe jamais sans raison ! Chaque bipède en ce lieu est d'un lamentable impardonnable. Et ceux qui se lient à nous sont de loin les pires. Ils éclaboussent notre esprit de leur folie. Ils ont mêlé notre race à leur pitoyable combat. Ils ont retiré la grandeur de nombre des nôtres et ils sont responsables de la mort d'autant de nos frères et soeurs ! Les Vampires et les Elfes se sont vus reconnaitre coupable de la mort de mon propre frère. S'il n'avait été lié à l'une de ces créatures sylvestres, j'aurais eu le plaisir de le rencontrer ! »

La patte géante du dragon rouge se leva alors qu’elle vint s’écraser contre le sol avec fracas, faisant un pas, s’approchant de la petite verte. Ses griffes d’ébène se rétractèrent lentement, s’enfonçant dans la terre, la griffant comme s’il s’agissait d’une proie que le dragon rouge tuait avec cruauté.

« Quand bien même tu essayes de protéger cette créature que tu nommes Korentin Kohan, ne commets pas l’erreur de proférer de puérile menace. Si je t’ai sauvé en expédiant dans l’autre monde ces fanatiques, ce n’est pas pour te balayer à ton tour. »

Inspirant légèrement, Verith laissa échapper de ses narines un nuage noir et cendreux sur la jeune verte face à lui, relevant par la suite son museau. Relevant la patte, il extirpa de la terre ses griffes.

« Je ne suis pas venu de nouveau continent pour m'en prendre à mes congénères rester ici. Je vais redonner aux dragons la place qui leur revient de droit. Moi Verith fils de Skade Mère des tempêtes, je vais châtier les bipèdes pour leur folie qui a conduit notre race à partir et asseoir une fois de plus notre domination sur Armanda. »

Le fils de l'orage bâti des ailes alors qu'il disait ces mots d'un ton impérieux, le sang sur ses ailes ainsi secouer retomba sur la terre telle une pluie, une pluie sanglante et des plus inquiétantes. Promesse de violence et de carnage, tel un avant goût du châtiment qu'il allait exercer sur ce monde.

¤ La dragonne folle ¤

Verith bien qu'il soit le fils de Skade, n'était pas un dragon d'orage. Néanmoins, si le tonnerre et la foudre ne lui obéissaient pas. Leurs puissances, elles, battaient dans tout son corps, dans tout son être, dans tout son corps. Il est une chance, pour Armanda que la fureur des cieux soient contenu dans son être. Ainsi sceller, le ciel d'Armanda, ne se verra jamais recouvert de nuage d'un voile noir, déchirer par des traits flamboyants, qui a tous moments menaceraient de frapper le sol et de la faire trembler, l'éventrant sans ménagement, la lacérant avec toute la puissance et toute la violence dont la foudre était capable de faire preuve. Non, cette foudre, cette tempête, c'est dans le coeur du dragon qu'elle sévissait. Constamment recouvert, aucun n'éclaircit ne se présentant, d'une noirceur semblable à sa haine, parcourut de grands flashs blancs, éclairs symbole de sa colère impériale.

Bien que Verith ne soit pas à même de déchainer la puissance des cieux, il pouvait déchainer celle du feu. Expression la plus pure de la colère, les flammes dévastatrices d'un dragon. Si le ciel ne se voyait pas voiler d'épais nuages noirs chargés d'éclairs, alors Verith l'embraserait ! Il embraserait les cieux, l'atmosphère et l'air. Son feu purificateur ravagerait la terre, provoquant désastre et catastrophe. À la lumière du soleil se substituera celle de ses flammes. Irradiante, sa lumière balayera le monde, inondant jusqu'aux plus sombres caveaux, détruisant jusqu'au dernier nuisible qui irait trouver refuge dans l'obscurité. Brulant la terre, celle-ci se recouvrira de cendres. Cendres desquelles jaillira une nouvelle vie. Plus pur, laver de toute folie, de toute hérésie, aucun vice ne la souillant. Baigner cette perfection un ordre renaîtra. La puissance des dragons ayant châtiée les inconscients, ces êtres célestes bénis des hautes sphères, race élue dont l'un des membres à rejoint les étoiles qui illuminent la nuit, ainsi élever pour se ranger aux côtés des esprits, conduiront cette terre vers sont véritables destins.

Cataclysme, mort et désolation, telles sont les étapes de destruction nécessaire à la reconstruction. Le dragon d'Ire le ferait, car il se l'était promis. Armanda leur appartenait, Armanda devait donc voir chacun de ses vices disparaitre. Le géant rouge toisait la jeune verte. Cette dernière osait lui répondre en le défiant à nouveau. Audace ? Folie ? Inconscience ? Verith ne savait comment définir cette petite aux écailles d'émeraudes. Lentement, les dents du dragon rouge se révélèrent. Son regard se fit plus intense, semblant s'illuminer encore plus, ses yeux devenant feu. Sa gueule, elle, sembla s'allumer, s'illuminer d'orage et de rouge. Son feu demandait à sortir pour venir roussir les écailles d'Ashy l'insolente. Frappant le sol encore plus violemment qu'avant, il fit trembler la terre comme jamais.

« Je suis l’avatar de la colère ainsi que celui de la haine, pas celui de la stupidité ! Je n’oblige pas le respect, je le crée dans le cœur des miens par ma force et ma bravoure. Je suis nettement plus vieux que toi et tu oses venir essayer de me faire des leçons ?! Ma justice est murement réfléchie, ma justice est une justice Draconique ! Chose que les nôtres nés ici ont oublié ! Je n’applique pas de critère de bipède, mais bien les nôtres. Un bipède de ne peut être qualifié de meurtrier lorsqu’il écrase un insecte ! Un Dragon ne peut être qualifié de meurtrier lorsqu’il écrase un humain ! Telle est la différence entre notre race et celui d’Armanda. Nous volons haut dans le ciel alors qu’eux sont cloués au sol. Notre différence est un fait ! Et tâche de ne pas l’oublier au risque de perdre ta fierté et ta grandeur de dragon à tous jamais !! »

Marquant une pause, Verith souffla bruyamment, battant des ailes énerver, se contenant pour ne pas écraser cette misérable dragonne pour son insolence, aussi se contentait il de percuter son esprit au sien, faisant résonner sa voix spirituelle comme mille tempêtes.

« Je ne te le dirais qu’une seule et unique fois, ne parle pas alors que tu ne sais pas ! Je suis nettement plus vieux que toi, ma mémoire ancestrale est bien plus ancrée dans mon esprit que la tienne. Ma colère n’est pas uniquement la mienne, elle est celle de nombres des nôtres ! Ainsi que ma haine !! Ma mère, la grande Skade, tu ne sais absolument rien d’elle. Une grande partie de sa colère bouillonne en moi. Un ressentiment profond envers les races d’Armanda. Races qui lui ont enlevé son fils, races qui lui ont tué son fils ! Races qui ont tué mon frère !! Je lui fais entièrement honneur en châtiant les bipèdes tels que je le fais ! »

Verith leva sa patte droite venant joindre ses griffes d’ébènes avant de donner un coup en direction d’Ashy, s’arrêtant aux derniers moments pour ne pas la blesser.

« N’est plus jamais la prétention de connaître le dessein de ma mère, ne prétend plus être capable de me juger et surtout, ne m’insulte plus jamais ! Part égard pour notre race, ta jeunesse et ta folie, ma colère ne s’exprimera que part des mots et non des actes. Mais sache que si nous avions été sur le nouveau continent, ton sang tacherait déjà le sol, et ton corps roué de coups serait la punition pour ton inconscience. La sagesse est une chose, la folie en est une autre. Malheureusement pour toi, tu n’es pas sage, mais bien folle. »

L’avatar de la l’ire posa par la suite lentement sa patte sur le sol, soufflant légèrement, expulsant des flammes par ses narines.

« Je suis déçu par cette rencontre, mais au final, je ne suis guère étonné. Un nourrisson, à peine sorti de son œuf, et déjà souillé par le vice des bipèdes, à ma première rencontre, je ne pouvais attendre grand-chose de plus qu’un spectacle misérable. »