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| Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 | |
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| Sujet: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Lun 12 Aoû 2013 - 22:44 | |
| La nuit venait à peine de tomber dans les sous bois de l'est du pays. La lune jouait à cache cache avec les nuages et les étoiles semblaient se perdre dans l'immensité du ciel. Un détour d'un petit sentier de terre, posée au creux d'un petit vallon, se dressait une petite chaumière dont la cheminée et le faible éclairement des bougies signalaient la présence d'éventuelle habitants. Autour, dans les étables, dormaient les deux vaches que composaient le maigre cheptel de cette fermette. Le silence de la nuit y régnait en maître malgré quelques hululements plaintifs des hiboux partis chassés.
Sur le sentier, se détacha une ombre, arrivée là, presque comme par magie. Elle marchait sur la pointe des pieds, aussi silencieuse que la nuit. Seul le mouvement de sa cape flottait et bruissait doucement.
A quelques pas de la paisible demeure à peine endormie, l'ombre se stoppa un instant. Humant l'air frais de la nuit. Elle ferma les yeux qui auraient pu luire tels ceux du chat dans la nuit. Avant de reprendre sa marche, elle passa sa main sous sa cape et se revêtit de son apparat de la nuit.
La porte s'ouvrit dans un petit grincement à peine audible. La discrétion de l'éclaireuse n'était plus à démontrer. Quand on vit la nuit, on aspire la nuit et on sait en déjouer les pièges. Surtout quand on est un prédateur. L'ombre se glissa le long des murs où la cheminée laissait encore crépiter un feu diffusant une douce chaleur et une luminosité inutile. L'ombre entra dans une première pièce, une chambre. Au fond un lit. A son pied un nounours tombé par terre. L'ombre le ramassa, puis le regarda avec attention avant de poser son long index fin sur le nez froid de tissu. Elle appuya dessus quelques fois avant de le reposer sur une commode en bois lourd. L'ombre s'avança et avec une rapidité de mouvement sortit sa main gantée pour goûter à l'entrée de son dîner nocturne.
L'ombre ressortit de la pièce, se léchant ses lèvres blanches, ne perdant rien du précieux repas qui s'offrait à elle. Mais l'ombre n'avait pas finit. S'offrait à elle maintenant un gibier plus coriace. Un délice. Tenant le nounours immaculé de sang dans la main, la vampire se délectait du paisible sommeil de ses proies. Un homme, une femme, unit dans le sommeil, unit dans la mort. Que c'était touchant. L'ombre aurait eu un cœur, elle en aurait versé une larme.
« - Papa, maman, j'ai fait un cauchemar... » Cria-t-elle avec une petite voix nasillarde, imitant faussement un enfant. L'homme et la femme se réveillèrent d'un tenant et mirent un temps à comprendre qu'il ne s'agissait pas de leur fils. Le visage blanc, presque enfantin de la jeune femme, ses yeux verts perçant ne mit que quelques secondes à fondre sur l'homme au bord du lit, poussant un mot qui se tut dans la nuit comme le claquement de son cou sous les mains de la vampire. Le nounours retomba sur le sol.
« -C'est ça le problème avec les hommes. » Dit-elle en s'asseyant sur le lit, regardant la femme en pleurs coller contre le mur, les draps relevés sur elle comme un bouclier. « - Ils foncent, ne réfléchissent pas aux conséquences. Et paf. Casser. Sans même un bonjour. Jamais un bonjour, ils font ce qu'ils ont à faire sans prendre conscience de nos désirs. A-t-il prit soin de tes désirs ??? »
La femme hocha la tête un oui dans un sanglot loin.
« -Je ne pense pas. Sinon, tu serais là à me remercier de t'avoir sauver de son joug. Mais les femmes sont pires. Elles ne font que de se lamenter sur leurs sorts ? Je vais te libérer de ça. Ferme les yeux ça ira vite, tu ne sentiras rien. »
De retour, au cœur des souterrains vampiriques, Norwen ne put que constater la faiblesse de ses griffes face à la grosseur des hommes. Deux s'étaient brisées sous la lourdeur de sa dernière proie. Il lui fallait les réparer et au plus vite et de façon définitive et sûre.
Il y avait dans le murmure des souterrains, l'existence d'une femme forgeron des plus douées dans son art. Et à quoi bon porter une arme si au premier accroc celle-ci se brise. La vampiresse arpenta en quête de renseignement les dédales marchands, et c'est une petite fille qui lui donna la réponse. Cette dernière lui prit la main et en un regard, elle fit comprendre à Norwen que la suivre serait la meilleure solution quand à son problème. |
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Mar 13 Aoû 2013 - 2:33 | |
| [PNJ : Dinsheni]
La minuscule silhouette se faufilait, gracile, à travers les galeries, serrant dans ses mains squelettiques la somme nécessaire à l'accomplissement de sa mission. Rien ne la détournerait de son but. La maîtresse avait besoin de cette gemme, elle l'aurait. La détermination farouche brillant dans les petites billes noires contrastait fortement avec la maigreur de la silhouette qui se glissait entre les ombres pressées. D'un pas bondissant, Dinsheni franchit les quelques mètres qui la séparait de l’échoppe. Un gros vampire carapaçonné bloquait l'entrée du petit magasin en vociférant. Le marchand sur lequel elle avait jeté son dévolu se trouvait à l'intérieur. Si seulement ce malotru daignait pousser son énorme derrière... Triste chose pour une vieille vampire de n'être qu'une poupée chétive d'un mètre trente à peine. Mais bien malin celui qui la laisserait sur le banc de touche. Quelques minutes et un vilain tour plus tard, la minuscule demoiselle repartait avec un petit sac bien lourd entre les pattes. Elle aurait certainement accéléré l'allure si, droit devant elle, entre les passants indifférents, la petite muette n'avait pas aperçu un regard exaspéré. Elle s'arrêta un instant et considéra l'inconnue. Non pas que son visage lui ait été familier ou d'un quelconque intérêt. La vampire tenait dans ses mains une paire de griffes endommagées. Un petit sourire en coin naquit sur ses lèvres pâles. À son air un peu égaré, à parler à droite à gauche, cette ombre là avait le comportement typique des... clients ? Dinsheni hésita une seconde. La maîtresse travaillait dur en ce moment. Elle n'apprécierait pas forcément d'être détournée de son étude. Mais en même temps... Son regard se fixa sur les griffes.
De l'argent facile. Aucun des articles de la maîtresse ne se cassait jamais. Ce travail là... du travail d'amateur. Dame Actaaë était une légende dans le monde très éclectique de la forge vampirique. Malgré tout, son nom circulait dans les sphères marchandes et les plus fortunés connaissaient l'adresse. En effet, peu de vampire avait de quoi se payer de tels articles... Alors ? Cette dame là n'avait rien d'une riche noble. Mais l'habit ne fait pas le moine. Et quand bien même... peut-être y aurait-il un moyen... de s'arranger. Dinsheni ne souriait plus. Elle chassa l'idée aussi vite qu'elle lui était venue. D'un geste, elle accrocha la bourse à sa ceinture de chanvre et s'avança dans le champ de vision de l'inconnue. Drapée dans une longue cape, cette dernière la considéra d'abord d'un œil suspicieux. La muette la fixa de toute l'intensité de son regard, avant de faire passer une ombre légère sur son front. D'un léger mouvement de tête, elle lui indiqua une étroite galerie qui descendait en pente raide. Sans surprise, sa cliente potentielle compris clairement le message silencieux. La petite main parcheminée empoigna l'étoffe sans brusquerie, comme un geste dans la continuité de son regard. La muette s'engouffra dans le noir total sans hésitation, l'inconnue à sa suite. Dinsheni admira l'aisance avec laquelle elle se déplaçait sur un chemin inconnu. Puis, à la faveur d'un virage, elle put détailler rapidement la tenue que portait l'étrangère : une armure légère d'éclaireur. Ceci expliquait cela. Elle sourit, et accéléra.
Légère comme une feuille portée par le vent, elle entraîna l'éclaireuse toujours plus bas dans les souterrains inextricables. Ce chemin-là, elle était la seule à le connaître. Depuis des siècles qu'elle arpentait les profondeurs, elle avait appris à y vivre, ou plutôt à y survivre. Elle avait appris que les vampires ne retiraient que de l'aigreur et de la rancune de leur exil forcé dans le monde souterrain. Bien peu appréciait en effet la rudesse de ce mode de vie, coincés sous des tonnes de roches, à s’entre-déchirer pour le moindre mètre carré de grotte habitable. D'ailleurs, la jolie personne à ses trousses commençait à aborder un air légèrement contrarié. Les deux vampires galopaient à perdre haleine depuis plus d'une demi-heure maintenant. Si sa notion des distances étaient exactes, elles devaient se trouver à plus de cinq kilomètres en dessous de l'Ygg-Chall. La pression augmentait à chaque pas. Les vampires vivant ici étaient aussi rares que les humains dans les bois elfiques. La plupart étaient des exilés, des criminels qui ne tenaient pas à rendre de comptes ou des ermites excentriques. Les galeries n'étaient plus pour la plupart que de simples boyaux où il était impossible de se croiser de front. Sans un bruit, les deux ombres filaient sans se retourner dans les entrailles brûlantes d'Armanda. La partie la plus rude du trajet commençait maintenant. Depuis leur rencontre, les galeries s'étaient rétrécies, mais seuls quelques raccourcis de connaisseurs leur avait permis d'en arriver là. Désormais, les anfractuosités dans la roche formaient un gigantesque labyrinthe où se perdre définitivement était l'issue à la probabilité la plus élevée. Un cauchemar pour « ceux du haut ». Un formidable terrain de jeu pour « ceux du bas ».
Dinsheni ralentit alors qu'elles débouchaient sur un ravin. Un fleuve de lave coulait très loin en contre-bas. Le reste du chemin n'était plus qu'un mince rebord en lacet s'enfonçant dans le mur opposé par une ouverture haute et très étroite. L'éclaireuse suivait scrupuleusement chacun de ses pas. Nul besoin de se retourner pour s'en assurer, son ouïe lui suffisait. Les volutes de vapeur coloraient quelque peu leurs joues blafardes. Les petites grottes basses succédaient aux corridors tout en hauteur. Les tunnels partaient en tous sens, les carrefours avaient six ou sept issues différentes. La petite muette entraînait son improbable partenaire de jeu dans un tourbillon de chemins obscurs que n'aurait pas renié un casse-tête chinois. Et en vérité, oui, cela l'amusait. C'était même son seul et unique jeu. Celui que la maîtresse lui offrait chaque fois qu'elle devait remonter à la surface.
Une fois même, elle lui avait permis de perdre un jeune humain dans le majestueux dédale de feu. Une expérience inoubliable...
Enfin, les vampires parvinrent dans une zone dont la roche semblait avoir changé de nature. Si la pression devenait difficilement supportable,pour une raison inconnue, la chaleur diminuait. Enfin, Dinsheni aperçut le pont qui menait à l'antre. Elle se retourna brièvement et indiqua l'entrée à la vampire dont le visage laissait à penser que sa confiance en son guide était passablement émoussée par le long et pénible périple.
La muette conduisit son invitée au devant d'une grande porte gravée, taillée à même la roche. Dinsheni s'approcha et sembla chercher quelque chose. D'un geste furtif, elle toucha successivement plusieurs points sur le panneau minéral et laissa les lourds battants s'ouvrir devant la soldate. Elle s'inclina, puis demanda à l'inconnue de la suivre.
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Les runes défilaient sous ses yeux depuis des heures. Toujours rien. Nulle mention n'en était faite. Althaïa referma l'épais manuscrit d'un geste sec. Les ombres dansaient sur les murs à la lueur infernale du magma filtrant au travers de la brèche dans le mur du fond. La Dame laissa filer son regard sur les étagères de roche où s'entassaient pèle-mêle des centaines d'ouvrages et parchemins hétéroclites, achetés ou dérobés, tous lus entièrement ou partiellement. Tant de savoir entreposé... et pourtant. Ce n'était pas suffisant. Jamais. Son coude se plia, ses phalanges s'enroulèrent lentement. Tête bêche, le regard vide, la vampire laissa aller librement les rouages de son esprit.
Son cheminement aurait pu l'emporter très loin, si le bruit de la porte d'entrée n'avait résonné à travers l'escalier. Les pieds ancrés au sol, confortablement installée sur le fauteuil de roc noir, Althaïa ne prit pas la peine de bouger... jusqu'à ce que son oreille capte un deuxième pas par dessus les trottinements de petite souris de Dinsheni. Sa pupille seule pivota vers l'ouverture qui donnait sur le hall d'entrée. Allons bon. Ses narines s'étirèrent brièvement alors que l'exaspération créait subitement une vague dangereuse dans son esprit si calme. Cette petite sotte avait encore trouvé le moyen de lui amener l'une de ces créatures désagréables et bouffies d'orgueil. Ses griffes pianotèrent sèchement contre le masque d'acier. Que le Dracos soit loué de lui avoir fourni cette suite naturelle si inaccessible pour qu'elle n'ait à souffrir la présence de ces empêcheurs d'étudier en rond. Elle n'osait penser à ce que devait être la vie à leur côté. Un seul et unique mot traversa son esprit : massacre.
Alors que sa domestique apparaissait dans l'ouverture, en haut des marches, Althaïa fit crisser son métal contre le dossier. La petite muette se figea, le regard perdu, n'osant lever les yeux vers celle dont le courroux semblait imminent. Très peu de chose pouvait faire naître la colère à la surface de son être. La désobéissance de Dinsheni était l'une de ces exceptions.
Une silhouette féminine se découpa derrière la petite fille. Svelte, presque maigre, une cape sur les épaules. Un sifflement reptilien s'échappa de ses lèvres. Au moins, c'était une femme. Un être digne de son attention, et non l'un de ces animaux tout juste bon à satisfaire l'appétit de son totem. Althaïa releva lentement la tête, toute à sa colère à peine contenue. Son regard se reporta sur Dinsheni. Un regard perçant, qui ne souffrait aucun détour. La muette se redressa brusquement et entama une explication par mimique et par geste. D'une main, la Dame l'arrêta. L'inconnue s'était immobilisée à un pas de l'entrée. Sa voix atroce s'éleva doucement dans le silence, comme un frisson sur l'eau d'un lac. « Je t'avais interdit de m'amener qui que ce soit. Surtout maintenant. » Détachant chacun de ses gestes avec une raideur mécanique, la Dame en armure empoigna les accoudoirs et se redressa de toute sa hauteur, déroulant une à une ses vertèbres métalliques. Ainsi, cette... jeune... éclaireuse ? Avait besoin de ses services. Les iris blanches balayèrent l'étrangère de haut en bas d'un battement de cil. Se fixèrent sur les deux objets qu'elle tenait fermement. Brisées comme de vulgaires allumettes. Elle aurait du en rire. Certainement. Comment pouvait-on fournir un tel matériel aux soldats vampiriques ? Le responsable de cette malfaçon, quel qu'il soit, périrait tôt où tard de ses mains. Il était la honte de sa profession. « Un... accident. Fort regrettable. Mais... prévisible, sans doute. »
Ses pas lourds, dénués de toute furtivité, firent craquer la roche sous ses pieds. D'un geste sec du menton, elle renvoya la petite servante dans un souffle sifflant. « Hors d'ici. » Dinsheni disparut à reculons, non sans avoir lancé un regard plein de déception et de tristesse. Althaïa se retourna vers l'hôte, son long cou ondulant légèrement alors qu'elle faisait un demi-tour sur elle-même. Qu'on en finisse, et vite. Son étude n'attendrait pas une nuit de plus.
« Qui est donc la personne qui requiert mon assistance, au point de s'aventurer dans les confins de cette terre ? Parlez. Soyez brève. » |
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Ven 16 Aoû 2013 - 14:24 | |
| Il fallait croire que parfois quand vous désirez si fort une chose cela arrivait là, presque comme par magie devant vous. Ses griffes abîmées dans la main, la volonté de les réparer et pas par un marchand de pacotilles et on vous ouvre les portes de l'enfer pour que votre arme devienne quelque chose de renom, pas un simple déguisement.
Pour le moment Norwen fixait la fillette qui la dévisageait. Ses grands yeux verts incrédules ne mit guère de temps à comprendre qu'il fallait la suivre. En même temps, il ne fallait pas être un idiot finit pour le comprendre. Après il fallait l'accepter. Mais un regard sur ses griffes et elle eut la confirmation que la suivre serait la meilleure des choses à faire en cet instant.
Et c'est donc à la suite de la fillette que Norwen s'engouffra dans la pénombre des galeries. La vampiresse ne s'était jamais engagée en ces lieux. Pourquoi ? Elle n'en savait rien. La femme n'en n'avait pas eu le besoin, ou bien les murmures de l'ombre indiquait qu'elle n'y avait pas sa place.
Il faisait de plus en plus sombre, froid, le chemin beaucoup moins large. Une bénédiction pour l'éclaireuse. C'était son élément, son milieu. C'est un lieu comme ça qu'elle se sentait vivre. Ancienne femme de la nuit où celle-ci signifiait mourir un peu chaque fois, les choses étaient différentes maintenant. La nuit s'était vivre. Mais vivre dans les profondeurs... une plaie. Du moins, une plaie imposée. Norwen aimait la solidité, la tranquillité, la rudesse des pierres. Mais ce qu'elle n'appréciait pas, c'était d'y être contrainte. Que la lueur de la nuit était presque un interdit pour eux, créatures de la nuit. Donner un interdit à quelqu'un et il aura envie de s'engouffrer dans cette voie. La liberté de vivre en ces lieux profonds aurait été une bénédiction pour les vampires, là c'est une malédiction. Mais cela changerait.
Le dédale du chemin commençait à ennuyer la vampire. Marcher pour le salut de son arme oui, mais faire une visite non guidées et sans commentaire des profondeurs des souterrains, non merci.
« - On est bientôt arrivé. »
Car si c'était une blague de gamine pour la perdre en ses lieux morbides, Norwen n'avait pas le temps de jouer. Chaque minutes loin de celui qui devenait son maître à penser était une pure perte.
Quand elles arrivèrent à un ravin, en contrebas coulait une rivière de lave. Le cœur d'Armanda. La vampiresse aurait au moins eu la chance de voir une telle beauté de sa non vie. La puissance du feu, Norwen ne put faire que le parallèle avec celui qui partageait ses opinions. Mais la beauté du lieu fit vite place à une mic mac de lacets étroits et de différents portes à passer.
« - Bon, le voyage est charmant, mais j'ai pas le temps pour les visites. » claqua la voix de la jeune vampire.
Enfin. Les yeux verts pâles de la vampiresse jetaient des éclairs de mécontentements envers la petite vampire.
Norwen s'engouffra à la suite de la gamine dans la nouvelle antre profonde. Une fois arrivée à destination, la vampiresse regarda autour d'elle. Et bien quelqu'un pouvait vivre ici. Une chance de tranquillité, mais une complication pour chasser. Et rien que pour ce fait, Norwen ne pourrait jamais y vivre. Les proies devaient se trouver à proximité. Sinon comment s'amuser.
D'ailleurs elle comprit que le petit amusement de la gamine ne faisait pas rire sa créatrice. Norwen avait donc conscience que sa présence n'était pas des mieux venue. Qu'importe, elle n'était pas là pour des politesses dont les deux femmes devaient avoir cure, comme de leur première proie. La voie glacée de son hôte résonna contre les parois de roche.
« - En effet, il est regrettable, surtout pour un homme à peine plus gros qu'un veau. »
Norwen regarda ses griffes, dépitée.
« - Je suis Norwen, éclaireuse au service des nôtres et chasseuse hors pair. »
La jeune vampiresse avança d'un pas et montra un peu mieux ses griffes brisées.
« - Je ne veux pas faire insulte à votre art, mais êtes vous capable de faire mieux que votre prédécesseurs. Car son incapabilité à monter une arme est aussi flagrante que son amabilité. » |
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Dim 18 Aoû 2013 - 18:21 | |
| « Je suis Norwen, éclaireuse au service des nôtres et chasseuse hors pair. »
« Je ne veux pas faire insulte à votre art, mais êtes vous capable de faire mieux que votre prédécesseurs. Car son incapacité à monter une arme est aussi flagrante que son amabilité. »
Confiance, arrogance et hypocrisie ? L'éclaireuse était donc bien plus jeune qu'elle ne l'avait estimé de premier abord. Toutes les caractéristiques des jeunes vampires. Leur goût du sang et leur instinct destructeur les poussaient à l'effronterie avec une facilité étonnante. Le résultat s'étalait d'ailleurs sous ses yeux. Même en prenant en compte le travail déplorable de l'un de ses confrères, l'acier n'était pas un matériau facile à briser. Être bon chasseur ne guérit pas de l'impulsivité et n'empêche personne de commettre des imprudences.
Althaïa inspira. Insulter son art ? Le seul fait de le dire insinuait qu'elle s'apprêtait à le faire. Qu'importe. Tout ceci lui glissait dessus sans l'atteindre. L'insulte était une arme en papier. Prédécesseur ? Le mot aurait fait rire bien des vampires. Elle qui fut l'une des premières vampires à s'atteler à cet art noble et complexe n'avait plus qu'un seul prédécesseur sur Armanda, un vampire millénaire qui avait abandonné la forge pour se consacrer à la taille des pierres précieuses. Choix qu'elle respectait, malgré l'énorme gâchis que cela générait.
« Je ne vends pas mon savoir sur un étal, jeune panthère. Et tout comme je donne, je prends. »
Norwen avait ouvert les mains, les griffes posées sur ses paumes. Les morceaux de métal s'élevèrent lentement devant elle, avant de se diriger docilement vers Althaïa. Ses griffes s'ouvrirent pour accueillir les débris. Elle les fit tournoyer au-dessus de sa main pour détailler chaque centimètre des armes endommagées. La cassure était nette, légèrement en biais, laissant apparaître le fibrage du métal. À la seule vue des fibres, la Dame siffla.
« Ceci – les lames retombèrent sur le sol – ne sera plus d'aucune utilité en l'état. Le travail du métal est défectueux en amont. Le seul moyen d'y remédier est de le refondre. »
La jeune vampire fixait ses armes avec un mélange de tristesse et de résignation. Il est souvent difficile de se séparer de son outil de chasse. Althaïa joignit ses doigts devant elle, le menton relevé.
« Je ne fais commerce de mes œuvres qu'à certaines conditions... bien précises. Peu on de quoi s'offrir mon travail. Tout simplement parce que l’exigence de l'art est absolue. Il n'y a pas de place pour l'approximation. La perfection à un coût tout matériel. Le temps nécessaire à la réalisation d'une arme n'est pas non plus négligeable. » Elle se détourna un instant, les morceaux de griffes s'envolèrent à nouveau pour se poser, alignées, sur l'accoudoir du fauteuil de pierre. Althaïa considéra en parallèle les armes et leur propriétaire. Toute cette agitation l'avait grandement éloigné de son sujet d'étude. Refaire une paire de griffe à partir de zéro prendrait des semaines. À moins, bien sûr qu'elle ne bâcle le travail, ce qui n'était absolument pas envisageable. L'examen des articulations tordues confirma son premier diagnostic. Elle laissa la lassitude et l'exaspération se noyer dans sa réflexion. Certes, ce travail n'était ni le bien venu, ni particulièrement distrayant. Pourtant, sa considération de la situation ne s'arrêtait pas là. L'argent ne lui manquait pas et ne l'intéressait guère outre mesure. Celle qui se nommait Norwen, en revanche, n'avait pas l'allure ou le comportement d'une riche héritière. Ce qui signifiait deux choses. Soit elle tenait à ses armes et elle se saignait aux quatre veines pour s'offrir la réparation, soit... elle n'aurait d'autre choix que de négocier. Althaïa se retourna vers son hôte. « Deux choix s'offrent à vous, désormais. Repartir en surface et vous trouver une autre arme... ou accepter mon offre. C'est à prendre ou à laisser. »
Elle laissa un court silence suivre ses paroles, avant de cerner un bref instant l'expression de Norwen.
« Les pièces d'or sont certes nécessaires, mais point indispensables. » La Dame descendit la marche qui la séparait de l'ouverture béante dans le mur du fond, ses pieds en prirent lentement la direction. « Vous êtes chasseresses ? Tant mieux. Il y a ici bas une denrée bien plus rare et bien plus précieuse que l'or... la chair humaine. »
Le frémissement derrière elle confirma son hypothèse. La demoiselle sombre avait réagi de façon très positive à l'appel d'offre qui lui était fait. D'un geste désinvolte, la Dame en armure invita la frêle silhouette à la suivre au travers de la galerie qui descendait en colimaçon. Elle laissa sa voix glisser le long des parois : « Je me contente de peu, mais la qualité prime. Ici, les proies doivent durer. » Sur la gauche s'ouvrait une longue cavité obscure dans laquelle la vampire put entrevoir de long barreaux de fer au travers desquels brillaient un regard vide et terne. Une main décharnée s'agrippa mollement à une barre et son propriétaire leva la tête vers l'inconnue, les yeux fous. Vision fugace bien vite effacée par le spectacle qui les attendait en bas. La chaleur monta d'un coup alors qu'elles débouchaient sur un surplomb étroit. À des centaines de mètres sous leur pied s'étendait une mer de lave rougeoyante, dansant au grès des courants, d'immenses colonnes de flammes jaillissant tels des geysers, jusqu'à frôler la roche d'un énorme pont de pierre un peu plus loin.
La forge se trouvait en son centre. Une imposante installation dont les différents postes étaient profondément ancrés dans la roche, maintenus par d'énormes serres métalliques scellées par magie. Un lieu de travail aux conditions extrêmes qui constituait un entraînement qu'Althaïa appréciait particulièrement. Son armure s'échauffait au contact des volutes soufrées, lui procurant l'étrange sensation de baigner dans le métal en fusion. Une situation autrement mal vécue par la jeune vampire, visiblement bien plus attirée par la fraîcheur humide des galeries supérieures. Althaïa se dirigea vers un grand établit. Les outils scintillaient faiblement à la lueur flamboyante du magma.
« Voici mon offre. Je prendrais quinze lunes pour forger cette paire de griffes. Ni plus, ni moins. Le prix sera de deux humains. Vivants et entiers. Voilà pour le prix. Maintenant... »
Elle se retourna et toisa sa cliente. Nul mépris dans son regard, juste un éclat amusé dans l'iris blanc. Après tout, la jeune pousse pourrait être bien utile. Seul le résultat dirait si ses considérations étaient justes. « ...Il y a d'abord une condition. J'ai évoqué tout à l'heure... le fait que je ne marchandais jamais mon art. Seule les personnes méritantes se voit confier l'une de mes pièces. » L'écho désincarné s'élevait à peine au-dessus du tumulte de la lave au fond du gouffre. Ses ongles acérés crissèrent les uns contre les autres alors que son cerveau fonctionnait à plein régime. Son échine ondula quand elle se pencha vers Norwen, un doigt levé.
« Il y a à un jour de marche d'ici, vers l'Ouest, au fond d'un couloir condamné, un vieil artefact endommagé. Je l'ai découvert par hasard, mais je ne m'y intéressais guère jusqu'à maintenant. Sa forme et son pouvoir sont obscurs, et méritent qu'on y prenne garde. »
« Dinsheni vous conduira à l'entrée du labyrinthe qui y mène. Sans arme, uniquement la magie et l'esprit. Si vous réussissez à me ramener l'artefact intact, j'accepte la... commande. Dans le cas contraire, je me verrais dans l'obligation de refuser. »
Il était inutile de préciser que de toute manière, un échec se solderait de manière tragique. Cependant, Althaïa ne s'inquiétait guère quant aux talents physiques de sa jeune recrue. Une éclaireuse se devait d'être agile et rapide. Le défi qu'elle lui proposait était, sans qu'elle puisse s'en douter, d'une toute autre nature.
Althaïa déposa les griffes sur la grande enclume avant de fixer intensément celle qui lui faisait face, les paumettes blêmes colorées par la fournaise ambiante, la cape se soulevant comme portée par une brise légère. |
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Jeu 22 Aoû 2013 - 18:51 | |
| Norwen regarda ses griffes tombées au sol et s'écraser comme de simples vulgaires bout de chiffons. Ses fières griffes, fidèles, une aide précieuse, réduit à néant. Certes, l'arme avait été achetée bon marché, mais avec l'assurance de fonctionner. Ce qui fut le cas, mais un homme solide et bim. Plus rien. Un pantin désarticulé sans vie. Norwen se sentait comme... désarmer. Nue, même si ce joujou était plus un nouveau gadget que le salut de sa survie. Mais comme une enfant gâtée, elle était triste, voir boudeuse que son jouet du moment soit abîmé.
Et même si la forgeronne n'était pas une simple vendeuse d'articles comme elle aima à le souligner auprès de Norwen, qu'importe. C'était pas principe. Et puis du coup, la curiosité de la jeune vampire fut titillée. En même temps, il en fallait peu. Et là, il y en avait beaucoup pour que Norwen accepte le challenge. Enfin si la forgeronne acceptait son propre challenge de refaire ses griffes. Apparemment oui.
« -Voilà pourquoi, quelque part, j'espérais vous voir. Malgré votre isolement, votre réputation est faites. Je cherchais là la perfection, malgré le prix que vous me proposez. Il faut savoir se donner les moyens quand on veut le meilleur. »
Puis la dame des profondeurs lui parlait avec des mots qu'elle aimait. La chasse. Oui elle aimait ça. Un art pour Norwen. Elle aimait faire ça bien. Chaque mort était différente. Le coup final était souvent donné tel une belle tragédie. Petite, la jeune femme avait vu un spectacle de théâtre de rue. De pauvres acteurs, un théâtre de misère dans une charrette aménagée, trois fois rien, mais elle avait aimé les mots utilisés, le jeu exagéré, la vie remaniée comme dans un rêve... Elle faisait de même lors de ses chasses. La vie comme un grand théâtre. Avec des costumes bien mieux, car plus réel, un décor naturel, et des acteurs plus vrais que nature. Du moins au début.
Norwen suivit l'hôte de ses lieux en observant les lieux. Parois de pierre, feu sacré coulant non loin, source de vie d'Armanda, mais aussi source de vie vampirique avec un garde manger intégrer dans la roche. La nourriture était ainsi bien mieux conservée. Pas de doute. Et la forge était digne de la réputation de sa maîtresse. En même temps, on ne faisait pas des épées avec du foin. Et le feu était à porter de main pour fondre le métal sacré. Mais c'était trop chaud pour Norwen. Sa peau froide devenait chaude. Elle n'en n'avait plus l'habitude depuis qu'elle était créature de la nuit.
« - Un prix de sang et une quête. Qu'importe si mes griffes ont la qualité que vous promettez, l'argent au final n'achète rien, la seule monnaie qui vaille est la valeur que l'on donne à un objet. Et cette paire de griffes vaut deux humains et que j'aille rechercher pour vous cet artefact. Il va juste falloir m'en dire plus sur cet objet de convoitise, ma dame. Quand aux armes, je n'ai que celle-ci. La magie, mes mains, mon esprit sont pour moi bien plus redoutables et fiables. »
Norwen était ne doutait pas que le chemin serait risqué et semé d’embûches, mais elle était joueuse, pas peureuse, et téméraire. Un défi de cette taille pourrait par la suite prouver un bon nombre de chose. Et pas seulement à elle, ancienne fille de joie, brimée, maltraitée, muette sur la vie qu'elle menait. Maintenant, elle avait la force, le courage, l'ambition de prouver toujours plus. Mais aussi les moyens. Son corps, son mental n'étaient plus des prisons de verre mais des armes puissantes.
Acceptant donc le défi, la brune attendit que la petite Dinsheni revienne auprès d'elles pour la conduire à l'entrée d'un labyrinthe de galerie de pierre. Le paysage serait monotone, en espérant qu'il n'en soit pas de même pour le reste de cette quête bien étrange. Après quelques pas, Norwen ne put que constater que les galeries étaient faites pour une personne de petite taille. Elle se courbait à peine, une chance de ne pas être bien grande. Pour une fois. Mais malgré tout, il y avait quelque chose d'oppressant. Même pour une vampire. Ajouté à cela un air chaud et prenant à sa gorge pourtant non sensible, vous obtenez le dernier lieu dans lequel vous aimeriez séjourner. Mais Norwen n'allait pas se focaliser là dessus. Ce n'était pas le genre de la maison, puis la forgeronne avait besoin de son artefact, elle le lui ramènerait.
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Dim 25 Aoû 2013 - 0:46 | |
| Althaïa regarda les deux petites ombres se glisser, silencieuses, dans les galeries adjacentes. Immobile, elle resta ainsi à méditer sur le pas de la porte, un ongle sur le menton. Avait-elle pris la bonne décision ? Son instinct lui soufflai que oui, alors que sa machine intellectuelle crachait en tous sens devant la perte de temps que causait cette entrevue insignifiante. Rien n'est jamais anodin ou insignifiant. Ce monde n'est qu'un puzzle. Chaque pièce y a sa place à un instant donné. Tout n'est qu'une question de temps.Et Althaïa ne doutait pas de ses propres pensées. Si la dénommée Norwen remportait la manche, elle aurait son arme. Sinon, le métal ne serait jamais perdu. La situation actuelle faisait écho à d'autres mésaventures de visiteurs passés. Elle parvint même à ressentir un certain amusement au travers de l'esprit totem lorsqu'elle se remémora le sort du dernier soldat vampirique venu lui mander de l'aide quatre-vingt quatre ans auparavant. Le jeune assoiffé avait fait preuve d'une outrecuidance sans égale, allant même jusqu'à menacer de révéler l'emplacement de la forge. L'importun avait eu un sacré cran, ou bien, plus plausible, une bonne dose d'ignorance dans les veines. La vampire revécut brièvement la dernière scène où il s'était approché d'elle, pour la première et dernière fois. L'esprit animal lui communiqua une vague de pur plaisir. Une sensation qu'elle ne prit pas seulement soin d'apprécier, mais qu'elle enregistra mentalement en tant qu'émotion positive. C'est ainsi que depuis les débuts de sa non-vie, elle avait appris à redécouvrir les émotions, elle qui ne parvenait plus à les ressentir, amputée de son cœur par ces cendres noires recouvrant les restes disparus de son être. Une encyclopédie passionnante patiemment constituée, qui lui permettait désormais d'identifier à coup sur ces manifestations de l'âme dont elle avait longtemps ignoré le sens. Ses lèvres s'étirèrent en un large rictus, laissant poindre les longues canines effilées. Une réussite lui permettrait de s'offrir de nouveaux jouets flambants neufs, une occasion à ne pas rater. Après tout, remonter en surface pour se ravitailler n'était pas des plus plaisant. La longue silhouette s'en retourna dans son antre, les phalanges métalliques s'agitant à la perspective de se mettre à l'œuvre. Bien triste sort que celui de n'être plus hanté que par l'avidité aveugle et emprisonné dans le raisonnement perpétuel. Mais un esprit minéral n'a plus à s'embarrasser de ces considérations. ** Que fera-t-on, lorsque le temps jouera contre nous au point de nous oppresser aussi sûrement que les murs ? Comment s'y prendra-t-on pour choisir un chemin sans pouvoir retourner sur ses pas en cas d'erreur ? Contraint de toujours avancer, contraint de choisir même s'il on désire s'arrêter pour réfléchir. Et si la vie n'était en fin de compte qu'une impasse ? Un jeu auquel on est sûr de perdre ? Alors, il ne restera plus qu'à jouer sa partie avec pour seul but de revenir au centre : de revenir vers soi. Uniquement soi. Là, seulement, on pourrait s'apercevoir que soi n'est qu'une illusion.
** Dinsheni avait trop d'émotion contradictoire en son cœur mort pour émettre la moindre idée claire. Elle se contenta donc de partir en avant, se fixant pour seul objectif l'entrée d'une petite veine bizarre à plus de deux kilomètre de leur position. Son pas était moins sûr qu'auparavant, car la petite muette n'avait que rarement parcouru cette zone du labyrinthe abyssal. Seule la maîtresse et un vieux vampires acariâtre y avaient été vu ces cinq-cent dernières années. Si elle avait vaguement connaissance des motivations de la première, elle ignorait tout du second. Elle s'en serait probablement méfié si elle n'avait eu vent de son trépas définitif trois-cent soixante-huit ans plus tôt dans des circonstances étranges. Chemin faisant, Dinsheni refoula tant bien que mal une appréhension grandissante. Elle n'était entrée qu'une fois dans ce que la maîtresse nommait amoureusement « Les méandres des fous ». Pourquoi emmener la jeune soldate ici ? Il aurait été tellement plus logique de l'envoyer égorger un traître ou récolter un nodule de mithril dans un endroit particulièrement bien gardé ? Mais lui infliger ça... ? La petite vampire imaginait que trop bien dans quel état mental pourrait se retrouver sa compagne d'infortune au terme de cette quête abracadabrantesque. Une chasseresse en proie au délire ne serait pas de la plus grande utilité à la nation vampirique ! Ce pourrait même devenir un danger pour ses semblables. Mais qui était-elle pour s'avancer sur les motivations de la maîtresse ? Dame Actaaë savait ce qu'elle faisait. Dinsheni se retourna une dernière fois vers Norwen et lui indiqua l'entrée du doigt. Après tout, on ne lui demande que de ramener cette babiole, non ? Pas de réapparaître en bonne santé. Donc...Dinsheni avait beau le savoir, ce constat la laissa dubitative. Le tourment est décidément une bien vilaine chose. |
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Mar 27 Aoû 2013 - 11:35 | |
| L'air était chaud et sec et l'obscurité était totale. Deux éléments qui auraient fait fuir plus d'une personne. Moins des vampires. Et certainement pas Norwen. Enfant, elle était terrorisée par un père violent, travaillant dans les champs comme une esclave. Jeune femme, elle était devenue un objet de désir, que l'on prend puis jette par la suite. Vampire, elle a dû grimper les échelons d'une société basée sur la loi du plus fort : survit ou meurt. Alors l'entrée d'une artère sombre, à l'air âcre, l'amenant vers l'inconnu n'allait sûrement pas la faire trembler. La peur, elle avait vécu avec de si nombreuses années que la vampire savait l'apprivoiser, comme une vieille amie qui ne vous quitte plus. C'était même devenu une jeu, contre l'ennui du temps, de la vie sous terre. Il fallait bien trouver de quoi s'amuser. S'entre-tuer allait un temps, mais après... Hormis rester le seul vampire où était l’intérêt ? Alors pour une fois qu'on lui proposait un peu d'activités autre que d'admirer la roche des parois des souterrains, la jeune femme n'allait pas bouder son plaisir, aussi belle que pouvait être la paroi.
Au fur et à mesure que Norwen s'avançait, elle dut se rendre à l'évidence qu'elle n'était pas seule. Seuls les bruits de leurs mouvements lui permettait de se rendre compte de leur présence, créatures des profondeurs, comme les vampires. Insectes, chauve-souris ou autres. Qu'importe. Le chemin étroit dans le tuyau de la galerie descendait en pente douce au cœur de la terre. Encore. Norwen allait finir au centre de la terre à cette allure. Au bout de quelques mètre, deux chemins se proposèrent à l'exploratrice. Lequel prendre, tout droit ou à gauche. Norwen ferma les yeux un instant et laissa ses sens de chasseuse et d'éclaireuse entrer en action. Les yeux ne servant à rien, son ouïe, son odorat, et son toucher l'aiderait bien plus. L'air chaud, devait venir de quelque part, et donc d'une aération, même une vaste artère. Donc pas une grotte. Cet air glisserait sur sa peau blanche. L'écho de l'air et des animaux aideraient ses oreilles à chercher un bruit plus résonnant propre à une grotte.
Finalement, Norwen choisit de continuer tout droit. L'air, le son, tout lui indiquait de la suivre. Un pas, puis elle s'arrêta. Quelque chose n'allait pas. Elle le sentait, une menace, un je ne sais quoi qui vous fait dire de se méfier. La paume fermée et bouche grande ouverte, Norwen utilisa sa magie pour répartir des ultrasons contre la paroi. Et une des parois ne résonna pas comme le reste. Alors pourquoi ? Des pièges. Qu'importe, la magicienne avait plus d'un tour dans son sac. La main droite ouverte sur le cœur, la vampire avança en sachant que si sort il y avait, il lui serait éviter grâce à ce sort d'évaporation. Et elle eut raison, le geste clé fait en même temps que ses pas, et voilà que la paroi en face d'elle se retrouve sous le coup de poignard de pierre.
Une fois, l'épreuve de l'entrée finit, l'éclaireuse continua son chemin. Au bout de quelques mètres, un souffle léger se fit sentir dans son dos. Se retournant aussi rapidement que possible, Norwen dut se rendre à l'évidence que si son choix ne fut pas le bon, elle ne pourrait faire demi-tour. Derrière elle, la paroi s'était comme soudée. Eh bien que cela ne tienne, après tout elle n'avait pas le choix, il fallait avancer. Elle reprit son chemin. Il faudra juste être sûre de soi la prochaine fois. Et réfléchir à deux fois avant de se voir terrer dans ses galeries à vie. La dame en armure savait-il la particularité de sa quête. Norwen en avait aucun doute. Mérite de son arme ou bien simple amusement ? Sûrement un peu des deux. Qu'importe, la vampiresse avait une mission en bon soldat elle la remplirait et surtout elle prouverait à la forgeronne qu'elle vaut mieux que ce qu'elle peut s'imaginer.
En tout cas le temps tournait comme Norwen dans les galeries, en espérant tenir le bon bout, car le paysage était monotone et les rencontres peut constructives. Mais sa patience et sa persévérance l'amenèrent enfin à l'entrée d'une grotte. Une vaste salle au cœur de la roche. Une beauté d'où émanait une certaine lumière douce contrastant avec l'obscurité ambiante. Norwen avança en son centre regardant autour d'elle, les yeux émerveillés.
***** (Je m'arrête là, tu avais dit qu'une fois dans la pièce tu expliquerais ce que Altha veut)
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Dim 15 Sep 2013 - 22:12 | |
| ...Bien des heures plus tard...*********** Le propriétaire des lieux n'avait pas de lieu de vie à proprement parlé. Il n'y avait donc en cette singulière grotte qu'un mobilier réduit à deux dalles basses taillées grossièrement à même la roche. Quelques ossements et débris témoignaient de l'identité du dernier résident. Mais ce qui faisait de cette grotte une curiosité, c'était avant tout... les murs et le plafond. Sur la longue paroi à huit côtés s'étalait une surface glacée aussi réfléchissante qu'un miroir. Miroirs il y avait, une foultitude, du sol au plafond. Le tout formait un étrange solide brillant d'une faible lueur, alors qu'aucune source de lumière n'était visible. Magie ? Le reflet de Norwen se dupliquait à l'infini, des centaines de mise en abîme qui donnaient le tournis. Où que le regard se pose, on ne voyait que soi, répété inlassablement sous tous les angles. Pourtant, après quelques pas au centre de la grotte, on distinguait au plafond un réceptacle étrange de forme octogonale. Et à l'intérieur, fixé Dracos sait comment, un objet tout aussi insolite : une petite cuillère en argent. Qu'est-ce qu'un objet aussi typiquement humain pouvait faire là ? Une farce au goût amer quand il était évident que la pièce pouvait tout aussi bien servir de tombeau... Eraflé et poussiéreux, l'objet ne semblait dégager qu'une aura magique altérée, mais la nature de la trame magique semblait aussi tordue que l'objet lui-même. Les parois lisses de la grottes n'offraient aucun point d'ancrage. Le plafond était bien trop haut pour espérer décrocher l'artefact d'un simple bond. Alors ? Restait la magie. ************** Le temps s'écoulait au rythme de la lave au fond du royaume sombre. La douce mélancolie des vagues plusieurs fois millénaires remontant en un flot solaire emplissait son être d'un mélange étrange de paix et de folie. C'était là la transe du chaud et du froid, tourbillonnant ensemble pour forger le monde.
Lentement, Althaïa plaça les bris de métal dans le creuset en céramique, le referma, et la chaîne qui le retenait se mit à défiler. Jusqu'à ce qu'il disparaisse dans le feu rugissant du four naturel. Les gouttes en fusion ruisselèrent comme les perles de rosée sur une feuille, et lorsque la bonne température fut atteinte, seulement, le creuset remonta, œuf solide au contenu précieux. À l'intérieur, le flot argenté, agité de gros bouillons, diffusait une douce lumière. En quelques gestes rapides trahissant une longue habitude, la vampire amena trois moules en céramique sur le rebord, les ouvrit et fit basculer le récipient. Le métal rugissant s'écoula prestement dans les fentes en dégageant de grosses bouffées de vapeur. Althaïa récupéra le support, puis, contrôlant avec une infinie précision le flux magique, refroidit la matière en fusion jusqu'à sa solidification. Trois lingots brillants furent démoulés sur le grand établit. Après un rapide examen, elle en choisit un et le fractionna en deux parties égales. De nouveau, l'on fit du feu le maître d'œuvre. Il dévora avidement le métal pour le faire rougir et frémir. Sa main s'enroula langoureusement autour du manche poli, et l'on fit résonner à nouveau le chant des forgerons au fin fond du royaume des damnés. Alors, seulement, son être sortait de sa léthargie et se mêlait au rythme régulier de la frappe, seulement, elle retrouvait un cœur, qui battait à l'unisson avec les entrailles de la terre. Frapper. Tourner. Frapper. Avancer. Frapper. Tourner. Frapper. Avancer. Frapper. Tourner. Frapper.
Tout son corps épousait son geste dans une coordination parfaite. Rien ne l'habitait plus que le son du choc et l'onde se propageant à travers l'espace. Sa magie ondulait, peu à peu, spiralait, devenait fluide et dense à la fois. Elle se glissa jusque dans l'objet informe qui naissait sur l'enclume, lui donnant robustesse, résilience et lustre. La matière fluait, se tordait sous les coups, fuyait ce maître brutal en épousant une infinité de formes intermédiaires. Althaïa plia lame difforme. Une fois. Deux fois. Mille fois. Et le marteau frappait. Sans relâche. Et de l'acier amorphe se détachait une griffe. Longiligne sur la base large, recourbée sur le mince tranchant. Longtemps. Longtemps. Le marteau frappa. Régulier. Puissant. Passionné. Mais qu'est-ce que le temps sinon l'impression d'exister ?************* Alors qu'à des lieues de là, une silhouette gracile s'avançait dans l'antre aux miroirs, l'objet singulier n'émettait plus que de fins rayons magiques. Visiblement endommagé, l'artefact ne livrait pas beaucoup d'informations quant à sa nature. Néanmoins, ceux sensibles à la trame magique armandéenne pouvait sentir un lien puissant l'unissant à la pièce... Le déplacer allait-il déclencher quelque piège ? Probable. À moins qu'il ne s'agisse d'autre chose ? Le regard était irrépressiblement attiré vers les reflets... Son reflet ? [hrp : Voilà, j'ai composé sur l'ellipse temporelle... Après, libre à toi d'interpréter les éléments que je t'ai donné. ] |
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Dim 22 Sep 2013 - 11:11 | |
| Étrange pièce sombre aux parois qui se mettaient à refléter son image par centaine. Une multitude de Norwen, un bien étrange compagnie quand on est seule au cœur de la nuit. La magie étrange de la lumière était réconfortante quand on sortait de l’abîme. Et Norwen connaissait les profondeurs, aussi bien de la terre dans laquelle elle vivait maintenant depuis de nombreuses années, que celle de son âme et de sa vie.
Il lui avait fallu du temps pour accepter son autre vie, celle de l'humaine qu'elle avait été. Une femme faible, terne, sans panache, juste bonne à faire ce qu'on lui dit sans broncher, sans ma moindre réflexion. Même une plante décidait dans quelle direction elle poussait. Pas Norwen. Elle était juste là, vide, bonne qu'à satisfaire des hommes violents et sans vergogne. Mais voilà que le Dracos en avait choisit autrement en la rendant forte, doter d'une raison et d'un but. Celui de se venger des humains trop orgueilleux, trop affable pour regarder autrement que leur nombril. Oh ils le paieraient. Tous autant qu'ils sont. Le choc qu'elle avait eu de s'apprendre si faible alors qu'elle était devenue si forte avec ce venin coulant dans ses veines. Plus jamais, ses souvenirs d'autrefois ne viendraient la hanter et lui faire se sentir aussi misérable qu'elle avait dû l'être. Et plus personne ne lui referait sentir cet horrible sentiment.
Norwen s'approcha du centre de la grotte pour y voir un objet détonnant du reste des parois lumineuses. Au plafond un réceptacle étrange de forme octogonale, avec en son centre une...petite cuillère en argent. Elle n'avait pas fait tout ce trajet dans le but de ramener une petite cuillère. La forgeronne en avait besoin pour quoi faire ?? Manger son sang à la petite cuillère. Y'en a qui faisait des manières si tel était le cas. Bon pas le temps de réfléchir ni de tergiverser, il lui fallait la récupérer et pas question de faire de l'escalade. Eh bien, si ces satanés dragons étaient revenus, ils avaient au moins rapporté un peu plus de magie. Autant l'utiliser. Un sortilège de lévitation ferait l'affaire... ou pas. Norwen était optimiste sur un sort aussi simple. L'artefact devait être protégé. Celui d'attraction sera bien plus utile, mais il faudrait rompre la protection en amont. Norwen essaya plusieurs techniques, plusieurs sortilèges avant de pouvoir fissurer l'enveloppe protectrice de la petite cuillère. Elle avait quoi de spéciale cette vieille cuillère pour avoir autant de sécurité autour d'elle. La magie indéniablement, la pièce en respirait peut être que le couvert en était la source.
La vampire commençait à s'agacer de ne pas pouvoir fendre la protection quand enfin une fissure important lui permit de croire que son but serait bientôt atteint.
« -Maudit objet !!! Voilà le bonheur de ne peut plus utiliser d'objets humains. »
Un dernier coup et un sortilège d'attraction et l'objet sera dans sa main. Et un retour à faire, comment, là était toute la question, mais chaque chose en son temps. Norwen réutiliserait le sortilège d'ultra-son, pour comme une chauve-souris projeter des ultrasons pour savoir ce qui l'entoure. Bien pratique en ces lieux obscurs.
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Dim 22 Sep 2013 - 19:43 | |
| De la protection fissurée émana un flux léger et disparate qui parcouru l'ensemble de la salle avant de refluer vers son point de départ. La trame laissée par le mage avait malgré tout résistée aux affres du temps... mais l'artefact endommagé ne contenait plus suffisamment de puissance pour maintenir les barrières en place. Au bout du quatrième sort lancé, un bang sonore résonna à travers les galeries. Le silence absolu qui suivit ne fut pas plus rassurant.
** Althaïa amena doucement sa première pièce à hauteur de regard. Le fil acéré de la griffe brillait faiblement à la lueur de la lave. Mais la vampire n'en parut pas satisfaite, et une fois encore, l'alliage rougit jusqu'à n'être qu'un morceau ardent sur la meule. Millimètre par millimètre, la lame affutée s'amincissait. Althaïa passait lentement ses doigts en figures complexes, dessinant nonchalamment la trame magique de l'arme. Encore un ou de tour... et le métal serait scellé pour toujours dans une configuration optimale. *********** Après une longue minute dans un silence bien trop lourd, la grotte aux miroirs s'anima... Les surfaces polies se mirent à vibrer imperceptiblement. Soudain, l'entrée de la galerie fut secouée d'un tremblement puissant, et avant que nul n'ait pu ouvrir la bouche, la magie s'était déclenchée. Une paroi strictement identique aux précédentes apparut dans un claquement. Toutes les facettes de cet incroyable assemblage se mirent en mouvement, faisant danser avec grâce les milliers de Norwen autour du réceptacle. Bientôt, il n'y eut plus ni haut ni bas, ni droite ni gauche. Juste un infini ballet de reflet scintillant dont les silhouettes semblaient animées d'une vie propre. La petite cuillère ébréchée n'avait pas bougé.
D'abord lent et lourd, le mouvement de la pièce se fit plus fluide, plus rapide... un doux murmure parvint aux oreilles de la chasseresse. Une petite mélopée qui disait :
« Viens à moi, petite âme curieuse, Vers ce socle tends la main prestement, Et au creux de ta paume soyeuse, Bientôt, je brillerai doucement. »
Plus d'issue, plus de repères, mais cet objet infernal auquel le mécanisme était lié. Le sort de protection était brisé. Il ne restait plus qu'à s'en emparer. C'était si facile. Et pourtant.
********** Le plat du marteau retombait lourdement sur le métal lorsque la toute petite silhouette recroquevillée entra dans son champ de vision. L'écho désincarné de sa voix couvrit le vacarme de la forge. « Qu'y a-t-il ? » Dinsheni s'approcha d'un pas assuré, puis délivra son message d'une suite de geste vif et bien coordonnés. Sans cesser de battre le fer, Althaïa siffla. « Je sais. Et il n'y a pas meilleur moyen pour m'assurer qu'elle sera à la hauteur de ce que je vais lui confier. » La petite muette haussa légèrement les sourcils dans l'ombre. La Voix des Tourments résonna par-dessus l'enfer grondant et sifflant, se fondant en une mélodie dissonante à l'orchestre métallurgique. « Cesse donc de feindre ton ignorance. Il n'y a nul ambiguïté en ma requête. Tu es la première à savoir que traiter avec moi... » Le marteau retomba en une note aigue. « ...est un acte irréversible. » Dinsheni baissa les yeux. « Maintenant, je veux que tu retournes au dédale. Lorsqu'elle réapparaîtra, ne tente rien envers elle. Ramène-la. Ici. » |
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Dim 29 Sep 2013 - 13:30 | |
| La magie semblait en effet fonctionner, une chance, car la vampire ne comptait pas rester encore bien longtemps dans cet endroit sommes toute un peu morne. La petite cuillère ne résisterait pas bien longtemps aux assauts des trouvailles et des sorts de plus en plus puissants de Norwen. D'ailleurs, elle n'eut pas à attendre bien longtemps, un bang sonore se fit entendre, puis plus rien. Il n'y avait rien de pire que le silence d'après tumulte. On s'attendait de suite à un événement en conséquence du bruit, pas...rien.
Norwen resta là planter quelques instants en attendant le coup de revers. Il y en avait toujours un. C'était comme les vagues marines, elles repartaient du sable chaud et accueillant pour prendre plus de force au large et revenir plus fortes et violentes afin de briser les cailloux se trouvant disposer sur leur écrin doré. Et Norwen n'avait pas eu tort d'attendre, ou justement si, elle aurait peut être dû se dépêcher et sortir de là au plus vite. Surtout quand tout se mit à vibrer. La jeune femme détestait quand cela vibrait. Ça embrouillait son cerveau.
Le tremblement la fit vaciller et Norwen dut se retenir à la paroi proche d'elle pour ne pas tomber sur le sol rocheux. C'est alors que les parois lumineuses, tel des miroirs, se multiplièrent pour ne former qu'un kaléidoscope de Norwen. Du sol au plafond, ainsi que sur les parois. La pièce idéale pour une personne narcissique, là où son image serait renvoyée à l'infini. Mais une chance pour la dentue, la cuillère était toujours là. Il ne manquait plus que l'objet de sa quête se carapate. Donc nous avons plusieurs Norwen, une cuillère libérée, un sol vibrant et une comptine pour adoucir les mœurs :
« Viens à moi, petite âme curieuse, Vers ce socle tends la main prestement, Et au creux de ta paume soyeuse, Bientôt, je brillerai doucement. »
Mais voilà, dans ce chamboulement de l'espace il n'était pas aisé de s'y retrouver. Où était la gauche de la droite. Dans ces cas là, il n'y avait qu'une solution. La vampire ferma les yeux. Car elle n'avait pas bougé. Il suffisait de se rappeler de la constitution des lieux et d'où provenait la ritournelle. Les yeux fermés, elle ouvrit ses autres sens à la perception des lieux. Ouïe, odorat, après tout la vue n'était que le reflet de ce que l'on peut et on veut nous faire voir.
De cette façon, elle avança vers la clé de sa sortie de cette galerie des ombres. Enfin, même si les tremblements donnaient l'impression de vivre sur un terrain battu par l'armée vampirique. Mais il en faudrait bien plus pour décourager la jeune femme, qui arriva à ses fins, au bout d'un certains temps et de nombreux échecs.
Le retour serait bien plus complexe avec la fermeture des galeries après son passage, mais Norwen ne s'en faisait pas guère plus pour ce détail. Si elle avait pu venir, elle pourrait en sortir. La surconfiance coulait dans ses veines à la place de son sang. Et malgré le dédale et le labyrinthe de pierre, la vampire avait la magie pour l'aider et son sens de l'orientation, même si là, il ne servait pas à grand chose. Mais l'espoir de revenir vite auprès de la gamine puis de la forgeronne la guiderait dans ses pas. |
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Jeu 17 Oct 2013 - 22:34 | |
| Dinsheni galopait à vive allure dans les kilomètres de galeries noires qui la séparait du dédale du vieux fou. Dans son cœur mort se bousculaient les sentiments contradictoires : elle ne ferait rien non, pour autant, elle ne pourrait s'empêcher d'avoir un peu de compassion. Un sentiment si rare, surtout pour elle. Cela la troubla un instant. Sa confiance en sa maîtresse était totale, et la dénomée Norwen s'en sortirait, peut-être même grandie. Mais cela ne changeait rien au fait qu'elle n'avait pas conscience de ce que son acte de bravoure constituait. Peut-être aurait-il mieux valu qu'elle échoue... ? La petite vampire secoua violement la tête, courroucée par ses propres pensées. Lorsque se profila l'entrée des tunnels étroits, Dinsheni ralentit, puis s'arrêta face à un mur de roche dont l'aura magique était telle qu'elle eut un mouvement de recul. Le piège s'était refermé avec une efficacité redoutable. La vampire ne put rien faire d'autre que de contourner le dédale par une petite veine qu'elle dut parcourir à quatre pattes, jusqu'à une autre entrée... elle aussi cellée. Où donc se trouvait l'éclaireuse ? Aucun indice quant à l'endroit où se situerait l'hypothétique sortie.
Puis il y eu un fracas de tonnerre. La petite vampire se figea, se cramponant à la première paroi qui lui venait. Toute la terre tremblait. Quand le séisme prit fin, le paysage souterrain avait quelque peu changé. L'antre du vieux vampire s'était... écroulé ? Dinsheni se redressa, les tripes soudain animées. Mais ? Des éboulis, des brèches, et là... ?
**
Lorsque les doigts avaient touché le métal, la pièce s'était de nouveau immobilisée, le flux magique avait été brisé. Norwen, au centre, la petite cuillère brillante au creux de sa main. Le chant émanant de l'artefact décrut progressivement, perdant peu à peu de son charme, jusqu'à devenir faux et dissonant. La magie se désagrégeait, fuyant les pièges qui l'avaient contenu pour se répendre, de nouveau libre, dans la grande trame céleste. Pourtant, le peu qu'il restait à l'intérieur de l'artefact endommagé palpitait à un rythme soutenu. Le piège, si grossier, en était presque passé inaperçu : dès lors que rien ne les maintenait plus en place, les paroies magiques tombèrent, basculant les unes sur les autres dans un fatras inextricable, dévoilant les murs bruts de la grotte. Une voûte céda, condamnant définitivement l'entrée. Un nuage de poussière s'élevait dans la pièce, avalant Norwen et l'artefact.
** Et de trois. Alignées sur l'établis, trois griffes identiques luisaient doucement dans le noir. Althaïa contrôla l'articulation qui liait la première à la bride métallique, puis se saisit de l'une des pièces manquantes, et d'un geste vif, l'encastra dans le manchon prévu. D'un sort, elle scella le métal, puis recommença.
La première main était faite. Cependant, il restait une opération à effectuer. Enfilant les griffes par-dessus son propre gantelet, la vampire se dirigea vers la pièce attenante à l'escalier. Une arme doit toujours être contrôlée avant de servir. Sa main se tendit en direction du verrou et la porte de la cellule s'ouvrit à la volée dans un crissement sonore. La silhouette recroquevillée sur le sol se rua au fond de la pièce, fuyant les pas lourds qui prenaient sa direction. De sa voix monocorde, la Dame siffla : « Il suffit. Ce jeu me lasse. J'ai du travail. »
Si le test était concluant, alors elle pourrait envisager de finir l'ouvrage d'ici deux nuits. Mais le cobaye n'appréciait visiblement pas de se voir à nouveau le centre d'attention de sa maîtresse.
**
Dinsheni vit la main. Vit la cuillère. Et, dans un regard circulaire, embrassa ce qui l'entourait. Comment la vampire avait-elle réussi à sortir par une brèche aussi étroite ? Même elle ne pouvait y passer le bras ! La petite vampire eut un mouvement de recul. L'artefact... il avait beau ne plus avoir sa pleine puissance... était-il possible qu'il ait fonctionné ? Peu probable. Alors, comment ? Peut-être avait-elle trouvé une autre sortie. Y avait-il réellement une solution au labyrinthe ? Disheni en doutait. Elle cessa toute réflexion alors que la chasseresse se tenait de nouveau devant elle. Son regard d'obsidienne se fixa sur le petit objet. Elle n'a pas l'air de l'avoir ressenti. Il ne marche plus...? Soulagée bien que méfiante, la domestique fit signe à son hôte de la suivre. Elles avaient encore presque un jour de marche devant elles.
[hrp : désolée pour le retard, c'est un oubli. ._.' ] |
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Dim 27 Oct 2013 - 17:46 | |
| [hj: Pas grave, ça arrive^^]
Un fracas, un bruit sourd, puis le sol qui se dérobe sous ses pieds, les parois qui s'affaissent, Norwen immobile au beau milieu, la cuillère dans la main, la serrant dans toutes ses forces. Que faire, son esprit tournait à toute vitesse, s'en aller oui mais par où comment, alors que tout s'écroulait autour d'elle. Allait-elle finir sa vie là au milieu de nul part sous les pierres des souterrains vampiriques ? Non, la vampiresse avait plus d'un atout dans sa poche, mais surtout un objet magique dans les mains qui l'aida sans qu'elle ne puisse comprendre comment, pourquoi et de quelle manière. Car d'un coup, tout devint noir, enfin il faisait déjà noir, mais cette fois-ci tout devint noir dans son esprit. Plus rien, un black out dans sa tête. Norwen était comme endormie, chose qui ne lui était pas arrivée depuis des années, des décennies.
Puis elle reprit conscience, dans un brouhaha d'éboulis de pierres qui continuaient à rouler sous ses pieds. Maudites rocailles, la vampire commençait a en avoir ras les canines de cette roche. Elle en ferait bien une bouillie et la déverser sur une ville humaine. Norwen se trouva debout, dans la même position que dans la grotte, cuillère à la main, des pierres finissant de rouler aux pieds de... la petite vampire. Une brèche de pierre devant elle, la jeune femme y passa non sans difficulté au vue de l'étroitesse du passage, pour s'avancer devant la jeune fillette. Norwen ne semblait pas respirer la joie de vivre, mais au moins, elle s'était sortit de ce bourbier sans nom.
« -Dépêchons-nous de donner cet objet de malheur à ta maîtresse, je n'ai pas que ça à faire. Et je commence à avoir les pierries en horreur.»
La vampire passa devant la fillette remontant une artère plus large que toutes celles qu'elle a pu voir depuis ces dernières heures. Un peu d'air, paradoxal pour un vampire qui n'en avait plus vraiment besoin. De l'espace et surtout l'espoir d'un retour en surface bien rapidement. Norwen se retourna pour presser la petite fille de passer devant elle et de lui montrer le chemin, malgré le fait de la jeune vampiresse lui ait fait le signe de la suivre quelques instants plus tôt. On pouvait sentir l'envie de l 'éclaireuse à sortir de cet noirceur des profondeurs.
« -Puis ta maîtresse doit attendre ce maudit objet. »
Et hop, une journée de marche dans les pattes. Mais l'avantage dans les profondeurs, le soleil n'étant pas là, pas de contrainte de chaleur, luminosité, donc plus de marche. Pas de temps à perdre, Norwen en avait que trop perdu.
Arrivant dans l'antre de la dame de fer, Norwen ne put qu’afficher un air fière et hautain en lui déposant sur un établis l'artefact tant désiré.
« -Voilà ma dame, en espérant ne pas avoir trop prit de temps en chemin, mais les routes ne sont plus très sûres de nos jours. » |
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Ven 1 Nov 2013 - 23:29 | |
| Althaïa admira son œuvre d'un regard impassible. Ses doigts s'agitèrent pour faire jouer les griffes. D'un coup franc et puissant, elle les planta dans l'établi. L'acier magique crissa avant de s'enfoncer dans la roche sur plusieurs centimètres. Voilà qui devrait calmer plus d'un sang-chaud. Malgré cela, la Dame ne semblait pas satisfaite. Elle retira les armes et les déposa devant elle. N'avait-elle pas conserver quelques échantillons de ce venin particulièrement tenace ? Certainement, quelque part dans ces monceaux d'objets hétéroclites qu'elle entassait depuis des siècles... Un bon enchantement devrait le rendre permanent. Ainsi parée, ces griffes seraient bien plus que de simples couteaux... D'un pas lent, elle remonta jusque dans la grotte circulaire, et se mit à fouiller les innombrables cases creusées dans la roche à la recherche d'un petit flacon. Enfin, elle dénicha une petite fiole d'un vert émeraude. Jaugeant la quantité de fluide qu'il contenait d'un petit mouvement du poignet, elle la déboucha et porta le rebord à la fente du masque. Satisfaite, elle emporta sa trouvaille jusqu'à la forge ou reposait les griffes à peine refroidies.
Avec une délicatesse, elle déposa un fond de liquide noirâtre dans un large récipient incurvé. Le poison décrivit une courbe gracile avant d'atteindre le centre où il s'accumula lentement. Tout en continuant de verser, Althaïa récita les quelques phrases qui devaient accompagner la série de gestes clefs qui enfermaient le poison dans la structure cristalline du métal. Un reflet sombre imprégna les lames, qui se parèrent brièvement de couleurs improbables. Le fil de magie emprisonna le mortel élixir dans ses mailles, se tressant autour de l'arme pour ne plus s'en défaire.
Les heures ici, n'ont pas plus de signification que le souffle du vent ou le cours de l'orge. Suffocantes abysses, ténèbres secrètes d'où s'élève la noirceur dégoulinante des âmes perdues dans leur propre finitude. Antres cachées des créatures démoniaques qui jamais ne vénèrent le jour. Penchée sur des siècles de manigances mortelles sur les aspirations des créateurs de ce monde, une moitié d'âme mutilée alignait les pensées avec la patience et la rigueur d'un automate. Plus de temps, plus d'espace. Ailleurs, ailleurs. Silence ! Silence ! ... Et un bruit vint. Une lourde porte que l'on tourne sur ses gonds. Et des pas.
**
Dinsheni s'enfonça de nouveau dans la brume qui nimbait ces ténèbres familières. Elle 'assura d'être suivie, puis traversa la longue salle aux colonnes avant de pénétrer doucement dans la bibliothèque circulaire. Elle était là, la haute silhouette longiligne si reconnaissable. Penchée comme toujours sur des choses d'un autre âge.
"Voilà ma dame, en espérant ne pas avoir trop prit de temps en chemin, mais les routes ne sont plus très sûres de nos jours."
**
Son échine se déploya comme après des siècles de sommeil. Son regard blanc balaya la pièce jusqu'à la silhouette qui venait de parler. Son esprit s'ajusta. Enfin. Ses doigts carnassiers cliquetèrent quand elle fit jouer ses phalanges. Bien, le moment était venu, et comme cela était probable, tout allait pour le mieux. Maintenant, voyons... ?
Son esprit s'agita, grisé par la perspective : la vampire avait ramené à son insu ce qu'elle désirait réellement... Derrière la barrière métallique infranchissable qui couvrait son visage, Althaïa dévoila ses longs crocs pointus. « Mais avant...je vais m'assurer que vous ne gardiez aucune séquelle de ce voyage. Un court instant est nécessaire. » Lentement, elle leva sa main gauche vers la main droite de Norwen, puis replia les doigts. Une fois, deux fois, trois fois. Derrière ce geste clé qui n'eut aucun effet apparent, la trace magique portée s'évapora. Non sans avoir fait vibrer l'air alentour. Un murmure glaçant de folie franchit ses lèvres : « Magnifique... » Une seconde, les rouages de son cerveau tournèrent à pleine vitesse pour s'emparer avidement de l'information extraordinaire qu'elle venait d'acquérir. Aussitôt, son visage se referma et sa voix retomba dans l'atonie. « Tout est en ordre. » Désormais, Althaïa possédait une infime partie - mais non pas moins essentielle - du puzzle qu'elle avait entamé plus de cinq cents ans auparavant. Une de plus.
Althaïa dévisagea la jeune vampire d'un regard presque absent. « Je n'ai qu'une parole. Vous avez rempli la première condition... » Elle dévoila la première griffe. Main droite. « Voici donc la première partie du travail. Vous avez tout loisir de l'essayer pour remplir la seconde et dernière condition. »
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Mar 5 Nov 2013 - 21:29 | |
| Norwen se laissa faire, un peu septique quand à ce que pouvait bien chercher la vampire. Un peu de gym ou voir si elle était blessée ?? En tout cas, la jeune femme était bien ravie de sortir un peu de l'enfer des pierres et des roches. Un peu d'air frais lui fera le plus grand bien après ces jours enfermée comme une taupe.
« - Je vous en prie madame, je ne suis plus à cela près. »
Au ton du « tout est parfait » de la femme forgeronne, Norwen ne put afficher qu'un air fier et ravi. Oh pas vraiment parce que la femme avait obtenu satisfaction, mais plus par ce qu'elle avait accompli, pousser ses limites, défier la magie, explorer les abîmes des souterrains. Ramener l'objet n'était que la cerise sur le gâteau, ou pour tout vampire qui se respecte c'est l'enfant à croquer sur la fin du repas. En tout les cas, l'ancienne fille de joie allait bientôt recevoir son nouveau joujou et c'est bien là tout ce qui comptait à ses yeux verts translucides.
« -Je l'espère, car je ne vois pas comment rentrer dans la caverne engloutie. »
A moins d'y aller avec une pelle, pioche et autres mains pour enlever les éboulis qu'elle avait créé en enlevant de son cœur un objet magique. Qu'importe. Norwen se moquait bien de cette magie qui coulait du bout de ses doigts. Malgré son habilité dans ce domaine. Mais elle préférait le combat au corps à corps.
« - Je vous remercie noble forgeronne. Comme convenu je m'en vais chercher vos deux vaillants trophées. Et cette griffe sera parfaite pour jouer un peu avec eux avant. La route sera longue, il faudra les fatiguer. »
Sans plus attendre, Norwen quitta la pièce et suivit la jeune servante qui la ramena un peu plus en surface au cœur de la vie vampirique. Le trajet se fit sans encombre et sans un mot.
« -Revient demain à la même heure. Je serai là avec les biens de ta maîtresse. »
Quittant le domaine vampirique en quête de nourriture, la chasseresse ne pouvait que se délecter d'être à l'air libre dans une vaste étendue avec rien devant elle. Rien à part la liberté. Que son doux prince avait raison, pourquoi vivre cacher alors que la race vampirique serait bien mieux dehors à réguler la race humaine bien trop nombreuse. Un visionnaire. Dans l'attente de cette envie bientôt réalisable, la jeune femme devait bien faire attention à ce qu'elle faisait. N'être qu'ombre dans l'attente d'être nué. C'est donc après quelques longues heures de marche, fatigante, car l'habitude manquait, que Norwen parvint à un hameau isolé. La vampire se trouvait au cœur au cœur du regroupement de maison, l'index sur la bouche, en pleine hésitation. Sa longue cape trônait sur ses épaules, la capuche sur sa tête dissimulant ses yeux de chat perçant dans une nuit bien noir. Un homme ou une femme. L'un était de constitution bien plus imposante, mais les femmes avaient une capacité et une force de lutte bien plus importante. Il fallait bien choisir. Et cela demandait une bien grande réflexion. Même si Norwen avait une préférence pour la chasse à l'homme. Ces gros rustres qui autrefois venaient s'amuser avec elle. Ils payaient aujourd'hui pour leurs pères.
Son choix se porta sur un forgeron (il ne serait pas dépayser avec les coups de marteau de la forgeronne.), et un des charpentiers, au vu des outils disposés sur le mur de sa demeure. Norwen put user de son nouveau gant. En effet, le poison entravait comme il se devait ses futures proies. Ajouter à cela ses chaînes de guerre, les gros poissons étaient dans ses filets prêt à être proposé comme marchandise. La jeune vampire dut, hélas, offrir à l'esprit de la mort deux autres pauvres bougres qui avaient cherché à donner l'alarme. Les fous.
Le retour ne se fit pas sans difficulté. Ramener deux hommes robustes, même sonnés et contraints n'était pas une partie de plaisir. Il fallait surtout passer maître dans l'art de la dissimulation d'une vampire avec ses deux prisonniers. Une change qu'elle fut éclaireuse. Les choses auraient été bien plus complexe dans un autre cas.
La deuxième complication fut de rentrer dans des souterrains remplis de vampires, souvent en manque de sang frais et de joujou à laisser glisser entre leur griffes. Norwen dut montrer les canines et sa douce voix pour assommer les plus curieux.
Elle arriva un peu avant la petite servante de la forgeronne. Qu'importe elle attendrait avec ses deux colis, un peu groguis, complètement perdus. Leur voyage serait bientôt finis au plus grand bonheur de Norwen. |
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| Sujet: Re: Au coeur de la nuit [Althaïa] Flashback an 49 Dim 10 Nov 2013 - 19:06 | |
| L'odeur avait précédé la livraison sur plusieurs centaines de mètres... Au-dessus des vapeurs soufrées avait plané ce délicat mélange de sueur, de peur et de chair si reconnaissable. Les pas réguliers de l'éclaireuse avait troublé le rythme régulier des coups. Althaïa avait redressé lentement la tête, laissant s'exprimer cet instinct animal qu'elle refoulait chaque seconde de son éternité avec la force d'un dragon libéré. La dernière proie datait bien de l'année dernière, non ? Ou peut-être d'il y a dix ans... Comment savoir ? La seule chose certaine était que l'humain avait fini par devenir fou à lier, rongeant jusqu'à l'os ses propres poignets avec une avidité étonnante, et qu'il ne servait donc plus à grand chose. Elle le dévorerait sous peu et se retrouverait avec un frigo vide. Les ongles effilés chuintèrent les uns contre les autres, leur propriétaire envisageant avec une sérénité nouvelle les perspectives toutes proches.
La porte s'était de nouveau ouverte devant la silhouette à la cape, se refermant sur elle comme deux mains colossales avides. Une voix désincarnée résonna à l'intérieur de l'antre. « Je sens... le parfum de la victoire. » Et du fond de sa retraite, Althaïa étira ses lèvres en un rictus carnassier, découvrant toutes ses dents aiguisées. Leur pâle éclat scintilla brièvement dans l'obscurité du masque. « Bien. Bien... Nous disions donc ? » La haute sihouette se courba grasieusement au-dessus de cette petite troupe singulière, un éclat sauvage dans le regard. « C'est cela... oui. » D'un geste désinvolte, elle leva le sort qui maintenait les deux hommes dans un état second. Le premier recouvra ses esprits en quelques secondes, tentant de se redresser sur ses jambes douloureuses, ses yeux de créature diurne perdus dans le noir absolu.
Sans plus attendre, la Dame en armure se saisit de la proie inconsciente du danger qui se tenait devant elle. Un hurlement accompagna le mouvement de son bras alors qu'elle levait l'humain d'une main jusqu'à la hauteur de ses yeux. Elle détailla tranquillement sa contrepartie encore chaude sans se soucier des cris de terreur et des coups hasardeux de l'homme qui gigotait comme un asticot sur son hameçon. Plutôt fort et bien bâti, plus que le deuxième. Althaïa approcha son visage masqué, humant avec curiosité l'odeur qu'il dégageait : métal et feu. Son soupir rauque provoqua une nouvelle vague de cris stridents entrecoupés de mots inintelligibles. Satisfaite, elle cloua le forgeron au sol d'un sort et s'occupa de l'autre paquet de chair ambulante. Sa réaction fut similaire, mais contrairement à l'autre, il n'osa pas gesticuler, visiblement conscient de la nature coupante de ce qui le maintenait fermement. Une fois son contrôle effectué, Althaïa appela Dinsheni, qui, muette de son état, saisit les deux hommes par le collet et les traîna comme deux sacs au travers de l'ouverture qui donnait sur l'autre salle. Lorsqu'elle eut disparu, la vampire s'approcha de Norwen, les mains jointes devant elle. Après un court silence, elle dégrafa délicatement le tissus attaché à son côté droit. L'étoffe s'écarta pour laisser apparaître une griffe articulée. La deuxième partie de l'arme, si identique à la première qu'il aurait été bien ardu d'y déceler une asymétrie, se paraît de reflets irisés sous l'effet du poison emprisonné par enchantement. Les armes à avoir quitté leur lieu de naissance aux mains d'un nouveau propriétaire devait se compter sur les doigts d'une main. Mais Althaïa savait qu'aucun n'avait eu à s'en plaindre, et surtout, qu'aucun n'en changerait, et cela pour rien au monde... Tel était la mission de l'art qu'elle s'était donné il y a bien longtemps : atteindre le sommet... et recommencer. Éternellement. « Vous voilà désormais parée pour défendre notre nation comme il se doit. Votre application dans vos tâches est remarquable. Un tel élément dans notre armée ne peut qu'être un atout dans les années à venir. Et pour cela... »
« ...Je ferais circuler votre nom en haut lieu. » Sans rien ajouter, elle se détourna et s'en retourna à son étude solitaire.
[hrp : Terminé pour moi ! Tu peux conclure de ton côté si tu veux. =) ] |
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