La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).
« Les frontières du moi doivent être durcies avant d'être assouplies. Une identité doit être établie avant d'être transcendée. » Scott Peck
Race : Elfe
Nom : Idrisyl
Prénom : Aliorën
Surnom(s) : Fils de l’Hiver. ( Rhîw Ennen ) C’est ainsi que sa mère l’appelait, quand il partait vadrouiller seul, des jours durant, sans s’inquiéter de la chaleur de son foyer.
Titre : //
Date de naissance : Fin de l’An 1221.
Age réel : 533 Ans
Lieu de naissance : Né au Royaume Elfique
Lieu de vie : Nomade.
Rang social : Fils d’une éleveuse de chevaux et d’un sculpteur, bourgeoisie.
Poste/emploi : Baptistrel, Cawr.
Guilde : //
Compétences
Spoiler:
« La confiance en soi ne remplace pas la compétence. » Olivier Lockert
Alignement : Très bénéfique
Arme principale : Son épée Hinduil qui ne possède aucun enchantement. Elle est légère, fine. Sa garde est gravée d’inscriptions elfiques, et le fourreau marron laisse dépasser la poignée enrobée de tissu noir. La lame est de la couleur du métal, et semble n’avoir jamais servi, ce qui reste faux : lorsqu’elle appartenait encore à son père, elle avait servi. Désormais, bien qu’il la considère comme son arme, Aliorën fait tout pour éviter d’avoir à s’en servir. Cela ne l’empêche pas d’en prendre grand soin.
Autres objets : Il possède quelques objets, auxquels il accorde une importance toute particulière : Sa flute, faite de bois et de métaux précieux. Elle a un son doux et clair, et il ne s’en sépare jamais. Les deux dagues Vamir et Elir qu’il emmène toujours avec lui, à sa ceinture. Le médaillon doré de sa mère. Il le porte autour du cou, à l’intérieur, il peut y dissimuler de tous petits objets, comme des pierres précieuses ou bien de la poudre. Il n’y a rien pour l’instant. Les deux anneaux Sawyn et Hurion qui sont des cadeaux très importants à ses yeux. Ils sont argentés, gravés, et ne possèdent aucune pierre ou ornement précieux.
Caractéristiques : :
Physique :
Force physique : Moyen
Agilité : Très Bon
Réflexes : Bon
Endurance : Faible
Résistance : Moyen
Beauté : Moyen
Mental :
Force mentale : Moyen
Patience/self contrôle : Bon
Intelligence : Moyen
Arrogance : Moyen
Gentillesse : Bon
Prestance/charisme : Bon
Mémoire : Moyen
Combat :
Epée : Faible
Dague doubles ou simple : Bon
Poignard : Bon
Lance : Très Faible
Bâton : Très Faible
Hache : Aucun Niveau
Faux : Aucun Niveau
Art du lancé (poignard, petite hache...) : Moyen
Art de la parade (bouclier ou arme) : Très Faible
Arc : Bon
Arbalète : Faible
Mains nues/pugilat : Très Faible
Equitation : Très Bon
Totem :totem et niveau, cette partie sera remplie par le staff
Style de magie principal : Baptistral
Puissance magique innée : Bon
Niveau magique :
Physique et caractère
Spoiler:
« Il n’est description pareille en difficulté à la description de soi-même. » Montaigne
Physique : Aliorën est un elfe. De cette constatation simple découlent des évidences physiques, traits marquant de ceux de sa race. Il est plus grand que le commun des humains, plus svelte aussi, aérien, léger. Sa taille est mince, son maintient droit, et fier. Sa tête se tient généralement haute, non pas de manière méprisante, mais comme si la sagesse de son peuple reposait sur ses épaules, lui donnant la force de voir plus haut et plus loin que les autres. Son corps est souple, sa démarche gracieuse. Comme c’est le cas pour ses semblables, ses oreilles sont pointues, un peu hautes, et il porte les cheveux longs. Ces derniers sont d’une blondeur éclatante, et sont généralement libres, bien qu’il prenne souvent le temps d’en lier ensemble les mèches du côté, afin de retenir le tout vers l’arrière, ne les ayant ainsi pas sur le visage.
Voilà pour ce qui en est de ce que l’on retrouve plus ou moins chez la plupart de ses semblables. Aliorën possède également des yeux bleus, doux et généralement appréciés par l’absence d’animosité qui s’y exprime toujours. Son visage est fin, ses lèvres roses et légèrement pulpeuses, sa peau blanche, claire, voire pale. Ses mains sont délicates, ses doigts fins. Il ne porte aucune cicatrice, du moins, aucune dont il se souvienne clairement la provenance. Sur sa hanche, une fine marque apparait, mais il ne s’agit que d’une blessure accidentelle, une écorchure qui serait simplement restée sur sa peau après sa cicatrisation.
Au niveau vestimentaire, il préfère les couleurs pâles, et qui ne sont pas violentes aux yeux. Le beige, le marron, le vert parfois. Il n’apprécie guère les couleurs trop sombres, ainsi que le noir et le blanc, qu’il réserve pour les occasions spéciales, le premier, pour le deuil, qu’il porta quelques années pour sa femme, et le second pour les évènements exceptionnels, comme au jour de son serment. Il ne supporte rien qui puisse recouvrir sa gorge, ainsi ses cols seront toujours ouverts, ses manteaux et ses écharpes larges. Il porte cependant deux choses autour de son cou : un collier d’or à l’intérieur duquel il fit graver un extrait de son serment, afin d’en porter toujours la trace sur lui, de le garder présent à chaque instant, et le second objet, un médaillon porté au bout d’une longue chaine, généralement dissimulé à l’intérieur de ses vêtements. Il ne porte pas de bijoux à outrance, mais garde en ces derniers des significations toutes particulières : le médaillon était celui de sa mère, les deux anneaux d’argent à ses doigts sont des cadeaux, l’un de sa fille, l’autre de sa défunte femme. Ils sont ses possessions les plus importantes à ses yeux.
La dernière particularité d’Aliorën est sa voix. Douce, calme, posée, elle est en un mot : belle. Et encore, belle ne suffirait pas à la décrire, quand il se prête à chanter, fredonner ou envouter. Les longues années consacrées à celle-ci l’ont encore embelli. Elle est charmeuse, rassurante, puissante.
Caractère : Aliorën est calme. C'est le trait qui ressort le plus chez lui. Il faudra de très nombreux efforts pour le faire exploser de colère, et faire preuve de beaucoup d'inventivité. Sa patience n'a d'égal que son entêtement, et ce, depuis sa plus tendre enfance. Il aime son peuple, il aime son royaume, il aime ses semblables et le domaine des Baptistrels. Il aime la nature, la vie, les grands espaces et les endroits chaleureux. Il est parfois rêveur, parfois mortellement sérieux. Mais parfois distrait, ses pensées se tournent vers l'ailleurs, comme si le moment présent n'avait plus aucune importance. Ses actes parfois maladroits résultent généralement de cet état, du fait qu'il n'est pas toujours à ce qu'il fait.
Il est d'un naturel équilibré, appréciant le repos comme l'agitation, l'exercice comme les jeux. Il reste cependant plus ouvert aux changements que la plupart de ses semblables, et s'il aime sa maison et ses proches, il reste toujours d'une fougueuse indépendance, attiré comme un aimant vers l'extérieur. Rhîw Ennen, c'est un surnom qui exprime son détachement vis-à-vis de son foyer. Il est libre, de corps comme d'esprit, et cette liberté, si elle n'est pas la chose la plus importante pour lui, reste primordiale. S'il peut comprendre les restrictions, il ne les apprécie. Il possède un sens du devoir plutôt aiguisé, et apprécie de venir en aide à ceux qui en ont besoin.
Il ne considère pas la cohabitation entre les trois races comme possible, mais paradoxalement, il la trouve souhaitable. Il est capable d'affirmer qu'il pense réellement cela impossible, mais que les peuples devraient faire le maximum pour privilégier cela. Ce n'est pas uniquement à cause de son Maitre qu'il pense cela, bien que ce dernier lui ait montré, et appris, ce genre de choses. Il s'agit également de son instinct protecteur de père qui parle. Anaviel, sa fille, est ce qu'il a de plus important. Il sait qu'il ne pourra la rendre éternelle, mais il sait aussi qu'il ne supporterait pas de perdre encore un proche, et est prêt à tout, absolument tout, pour la protéger. Maladroit dans ses rapports avec elle, il sait qu'elle a hérité de lui certaines parties de son caractère, et il craint qu'elle n'aille au devant de dangers.
Enfin, il aime son art. Cet art Baptistral tout particulier. Les sons, les vibrations du monde, lui paraissent la source la plus pure de la vie, de l'harmonie, qu'il chérit. Il aime jouer et écouter de la musique, il aime conter, et tendre l'oreille aux histoires du monde, des habitants, de la vie, au point parfois de se révéler être plutôt indiscret.
Mes liens
Spoiler:
« L’amitié, c’est gérer les affinités. L’amour, c’est concilier les différences. » Anonyme
Anaviel Idrisyl : Sa fille, âgée de 214 ans. Elle n’a pas du tout suivi son père, et est restée auprès de sa mère, jusqu’à la mort de celle-ci. Elle ne comprend pas les choix d’Aliorën, ce qui le pousse à voyager, et à ne jamais être présent auprès d’elle. Elle veut se battre pour son peuple, malgré les craintes de son père de la savoir en danger. Tête brûlée, têtue, intrépide, elle est aussi très énergique, et toujours en train de faire quelque chose.
Derrière l'écran
Spoiler:
« Il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre. » Jean-Jacques Rousseau
Petite présentation : /
Rythme rp : Il sera conséquent !
Particularités rp : /
Comment avez vous découvert le forum : Double Compte de Zaphirel.
Le code du règlement :Ok by Meri
Grand-Père me racontait souvent les temps qu’il avait connu. Des temps anciens, où les dragons volaient dans le ciel, et nourrissaient la magie de leur puissance, rendaient fort chaque peuple de nos terres. Père n’avait jamais vu de Dragon. Ils étaient déjà trop rares à son époque. Triste fin d’une race pourtant si majestueuse. Enfant, je me nourrissais de ces contes du passé, histoires à demi effacées par le temps. Dans les mots de mes aïeux, dans la douce langue de mon peuple, l’histoire me paraissait vivante.
Je vis le jour au sein du Royaume Elfique, pendant un hiver long et doux. Ma mère élevait des chevaux, ce qui nous obligeait à vivre en bordure du Royaume, afin de leur laisser de grands pâturages où courir. D’aussi loin que je me souvienne, il y avait toujours beaucoup d’animaux dans ma vie. Chats, Chiens, Chevaux, Oiseaux. Ma naissance fut fêtée comme toutes celles de notre peuple, longuement. Elle était une bénédiction tombée sur ma famille, car elle signifiait sa continuité. Grand-Père avait eu un poste important comme soldat, un officier, sa fille, ma mère, avait toujours refusé de rejoindre les rangs des soldats, car elle n’aimait se battre, et préférait servir son peuple autrement. Mon père l’avait aimé dès leur première rencontre, à ce qu’ils me racontèrent, et elle lui rendit des sentiments équivalents. Il était issu d’un milieu moins aisé, mais s’avérait être un habile sculpteur de bois. Il avait, en effet, un don pour ce travail, et certaines de ses œuvres étaient si réussies qu’elles semblaient presque… vivantes.
J’eus ainsi la chance de grandir dans cet univers paisible, en compagnie d’animaux et d’arbres immenses. Mère m’apprit très tôt comment je devais m’y prendre avec les animaux, surtout les chevaux que nous élevions, afin que je puisse toujours pratiquer l’élevage au cas où un malheur arriverait. Elle ne pensait pas non, qu’un malheur arriverait tôt, ou même tard. Il s’agissait de transmettre un savoir, de s’assurer qu’il était bien appris, dusse-t-il prendre nombre d’années. Enfant, deux choses me passionnaient : les animaux, et l’extérieur. J’étais d’une curiosité effrayante – bien que cela n’ait guère changé – et je pouvais vadrouiller des heures entières en pleine nature, au grand dam de mes chers parents. J’aimais mes excursions, qui ne me menèrent jamais hors du Royaume, au moins autant que ce que j’aimais mes parents. Elles étaient une partie inaliénable de ma vie, de mon être. Père disait souvent qu’étant né de l’Hiver, je ne m’étais jamais attaché au foyer. Né de l’Hiver, Rhîw Ennen. Dans un sens, je pense qu’il devait avoir raison. J’étais plus fuyant que la brise du matin. On m'apercevait au lever, aux repas, auprès des chevaux pour leur nourriture, et parfois je passais une après midi à chevaucher. Mais le reste du temps, j’étais dehors, dans les arbres, dans l’herbe, dans une ombre ou en plein soleil, et je me nourrissais de chaque minute passé hors de la maison, hors de mon foyer. Ha ! Rien de plus merveilleux que d’escalader un de nos grands arbres et de se poser sur sa hauteur, respirant les douces brises fraiches, et se sentant simplement vivre, parmi cette nature immense !
J’étais encore enfant quand on me donna un premier contact avec ce qui est maintenant une de mes raisons de vivre – ce serait mentir de dire qu’il n’en est pas d’autres. Plus de soixante-dix années s’étaient écoulés, et je restais encore enfant, à un âge qui paraitrait bien trop avancé chez un autre peuple. La fête de ma naissance eut lieu comme toutes les années précédentes. J’étais plutôt apprécié, à vrai dire, on me voyait si peu qu’on avait peu de raisons de se plaindre de moi. J’étais poli, respectueux, discret. Père m’offrit une flute en bois qu’il avait lui-même sculpté, des jours durant. Elle était formée d’un tube, percée de trous plus ou moins gros. Longue, fine, si délicate… J’étais submergé. Deux jours durant, elle ne me quitta pas. Je n’osais en jouer : sans avoir appris, je craignais d’en gâcher les possibilités. Le troisième jour, alors que j’étais seul sur les cimes d’un arbre millénaire, je soufflais dedans. La flute penchée, la tête suivant le mouvement, les yeux fermés. Je posais le bord de l’embouchure sur mes lèvres, horizontalement, parallèle à l’horizon. Un souffle, un seul, qui produit alors un des sons les plus beaux que je n’avais jamais entendu. Ce fut un formidable déclic, une impulsion de joie et de force dans mon esprit, comme si les Esprits et le Dracos m’insufflaient d’un seul coup l’énergie de m’investir dans la musique, comme si, d’un seul coup, le monde entier me poussait à jouer. Oh bien sûr, cela ne sonnait ni juste, et ce n’étaient pas les notes d’aucune chanson connue. Mais c’était un son qui insufflait en moi une puissante volonté de vivre.
Le reste de mon enfance se résumerait en quelques mots. Je priais Père de m’autoriser à suivre les cours d’un ménestrel, ce qu’il accepta, de bon cœur. Mère fut ravie que je passe plus de temps à la maison, Père espérait que je m’intéresse également à l’art de la fabrication des instruments, mais cela me passionna peu. Je passais plusieurs heures par jour à jouer à la maison. J’appris surtout à lire et entendre la musique, auprès de mon professeur. Au fil des années, les sons que je produisais étaient plus clairs, et il me sembla parfois parvenir à entendre plus qu’une simple mélodie. Je gardais un intérêt certain pour les animaux, et possédais une certaine propension à sauver les petites choses blessées et fragiles, certain, au fond de moi-même, qu’elles pouvaient être aussi importantes que les plus vigoureuses.
Je mis de nombreuses années à convaincre mes parents de me laisser découvrir le monde. Il fallut pour cela attendre ma cent soixante-deuxième année de vie. Deux vies d’Homme, une enfance d’Elfe. Je saisis l’ampleur de cette différence lors de ma première visite à une ville humaine. Je ne connaissais alors des hommes que des récits de famille, et outre leurs étranges manières, on ne m’avait en rien averti de leurs particularités. Oh si, je savais qu’ils vivaient moins longtemps, que leur régime alimentaire était plus carné que le notre, ou bien qu’ils étaient simplement différent de nous, moins… réceptifs à ce que nous sentions. Mais malgré ces savoirs dûment appris, je ne savais pas. Là, je me rendis compte de beaucoup de choses, de mes yeux, je vis. De mes yeux, je me rendis compte de la réalité du monde. J’allais, courant, de découvertes en découvertes. J’étais un enfant émerveillé, monté sur une jeune pouliche alezane, et on me regardait dans ces villes avec un émerveillement non feint. Les enfants m’adoraient. Je les trouvais passionnants. Je passais peu de temps dans ces villes humaines, rentrant souvent à la maison afin d’y recevoir un peu d’argent.
Parfois, je restais plus longtemps hors de la maison, parcourant les plaines, et chantant dans les auberges pour me procurer l’argent suffisant à ma survie. Il m’arrivait de rentrer, un an ou deux, suivre les enseignements d’un maitre en herboristerie, ou plus rarement, un érudit qui me fit voir les bases de la magie elfique. Ce n’étaient que des frémissements, des débuts d’apprentissages à peine rémunérés, qui ne laissèrent que quelques traces infimes en moi. Trente années s’écoulèrent avant que je rencontre celui qui devint plus tard – bien plus tard – mon Maitre. C’était un Baptistrel. J’étais à l’époque, vif, et l’esprit encore couvert de contes et de récits d’aventures. La première chose que je lui dis ? Un mensonge sur mes exploits, dans l’espoir qu’il me prenne comme apprenti. Ah ! Quel sombre idiot étais-je à l’époque ! Désormais ce souvenir m’amuse, mais à l’époque, cela n’avait pas plut. Oh non, pas plut du tout. Stupide enfant. Bien évidemment, il refusa.
D’abord, mon égo d’enfant fut blessé, et je retournais dans les tuniques de ma mère, afin d’y bouder tout mon saoul. Têtu, étais-je. Il avait refusé ! Qu’à cela ne tienne, j’allais insister. D’abord, je demandais la permission à Père et Mère pour suivre l’apprentissage. Bien sûr ! Qu’ils me dirent. Voir leur fils Baptistrel leur paraissait une excellente idée. Je n’avais en effet jamais eu de véritable don ou passion pour les arts de la guerre, et rien ne semblait me contenter suffisamment. Mais là, j’étais décidé. Déterminé ! La condition était, bien sûr, que je trouve un Maitre Baptistrel pour m’enseigner. Trois ans me furent nécessaires pour retrouver mon premier Baptistrel. Ha. Sot ! Je m’entêtais auprès de lui. Il ne souhaitait pas m’avoir pour apprenti. Eh bien ! Je souhaitais l’avoir pour Maitre. Un soupir, et un sourire amusé. Voila ce que j’obtins de lui la seconde fois. Qu’il me prenne pour apprenti. Il doutait de ce qu’il pourrait m’apprendre, au vu de ce que j’avais démontré dès mes premières paroles. J’échouerais sûrement, dit-il. Je campais sur mes positions. Décidé, j’étais, par les Esprits ! Je puis me tromper, mais je pense qu’il n’y ait rarement eut de jeune elfe aussi têtu que moi.
Trente ans ! Trente ans passés à le suivre, accroché comme une sangsue. Trente ans que je passais dans son ombre, sans aucune promesse en retour. Trente ans, pendant lesquels je lui montrais l’ampleur de ma détermination. Fougueuse jeunesse. Je ne sais s’il fut lassé de me voir insisté, ou s’il fut conquis par la fermeté de mon choix, de mon engagement. Il finit par accepter. Et je devins Enwr à ses côtés.
Mon apprentissage fut plus difficile que je l’avais pensé. Mais je tins bon. J’avais refusé d’échouer, c’était pour moi quelque chose d’impensable. Je pris conscience de tout ce que j’avais abandonné et de tout ce que j’avais gagné, après m’être engagé. Cela fait encore parti des choix que je ne regrette pas le moins du monde. Je découvrais de nouveaux horizons, de nouvelles portes, des sensations et des sentiments qui m’étaient alors peut être vaguement familiers, et encore, indistinctement du reste. Savoir était une chose. Encore une fois, le voir, le faire, être ! Que de différences. Je suivis un entrainement musical, magique, d’histoire, de guérison. Les arts qui m’étaient alors vaguement ouverts par de lointains maitres peu fréquentés s’étalaient devant moi, se glissaient en moi et s’exhaltaient sous mes doigts. Il y eut des évènements tristes. La mort de mon père, d’abord, triste son d’une courte nuit. Il fallut de longues années à Mère pour s’en remettre, tant l’amour qu’ils avaient partagé était grand et sincère. Et elle le suivit une vingtaine d’années après. Ma poitrine se serra plus douloureusement qu’elle ne l’avait jamais fait.
Mon Maitre accueillit ma peine avec douceur, et m’en épargna les pires désagréments. Je puis dire que, si j’ai été capable de supporter cette douleur, c’est entièrement grace à lui. Je fus maussade quelques temps, bien que toujours assidu. Les ans passèrent, et je finis par accepter ces évènements. Les notes du monde suivirent leur cours, et ce fragile équilibre resta gravé en moi. Ces vies, auxquelles nous nous attachions, n'étaient rien d'autre qu'une partie de l'harmonie, une harmonie résonnante, qui jaillissait de la vie comme de la mort.
Il m'apparut que, parfois, cette harmonie semblait sonner, et même briller, autour de certaines personnes. Il me fallut une seule rencontre, un seul échange de regard, et quelques paroles à voix basses. Elle était soudain devenu aussi brillante qu'un soleil, et ses sourires avaient le don de réchauffer mon être, lui rendant toute sa substance. Comme si, par son bonheur, elle était capable d'effacer tout ce qui était malheureux en moi. Elle fut séduite par moi, peut être... un peu par mon innocence, un peu par mes chants, et un peu par mon amour sincère et pur. A dire vrai, je ne pourrais dire vraiment ce qui lui avait plut. Même aujourd’hui, je ne puis m'hasarder qu'à quelques suppositions. Je ne saurais même dire ce qui m'avait, moi, passionné chez elle. Mais notre idylle fut des plus belles, d'une simplicité et d'un amour naturel.
Près de soixante-quatre ans s'étaient écoulées, depuis le début de mon apprentissage auprès de mon Maitre. Ce fut le temps nécessaire. Il avait été raccourci, d'après lui, par le temps passé à ses côtés, sans en être apprenti. Bien évidemment, sa parole ne fut en aucun cas remise en cause. Alors que le serment que je prononçais liait mon avenir, mon cœur battait la chamade. L'émotion était grande, et ce fut un moment plus qu'important pour moi. Chaque son fut puissant, et chaque effort fut épuisant. Mais, c'était si grand, si fort, si beau... Très tôt, je fis graver une partie des codes que j'avais décidé de suivre sur un collier, pour porter autour de mon cou ce qu'il signifiait pour moi : le plus beau des trésors, le plus solide des liens. Les années suivantes furent un bonheur sans nom, dont l'apogée fut la naissance d'Anaviel. Ma fille.
Elle était à l'image de sa mère, de ma tendre femme, Malhawë. Ce fut une naissance longuement fêtée, et je partageais alors les instants les plus merveilleux de mon existence. Malgré les reproches, et malgré mon bonheur, quelque chose me poussait, invariablement, à quitter mon domicile, périodiquement. Je vis donc ma fille grandir par intermittence, quelques mois ici, quelques mois hors de la maison, quelques années auprès d'elle, quelques semaines loin de sa vie. Mais chaque période de bonheur avait toujours une fin. Malgré la sagesse que je pensais posséder, je ne puis m'empêcher d'en vouloir au monde entier lorsque ma femme, ma tendre épouse, perdit la vie. Ce n'était un accident, mais on ne trouva de coupable. On ne trouva pas même une raison, un motif. C'était, vraisemblablement, l'acte le plus gratuit et le plus odieux qu'un être soit capable de faire. Un meurtre, dont le seul but était d'ôter la vie.
Voila quarante-deux an qu'elle m'a quitté, si abruptement et si violemment. J'ai porté son deuil toutes ces années, et encore, sa perte reste violente dans mon cœur. Anaviel m'en veut, je pense. Ma douce fille, mon plus précieux des trésors, elle m'en veut sûrement. Je ne l'ai pas abandonné, et jamais je n'en serais capable. Mais ce n'était pas, et ce n'est toujours pas, uniquement de mon amour dont elle a besoin. Elle aurait préféré que je reste à ses côtés, ou même, peut-être, que je la prenne avec moi sur les chemins que je parcours. Mais je ne puis. La peur que j'ai de la perdre elle aussi reste vivace. Je ne puis me résoudre à accepter la voie qu'elle a choisi, mais je n'ai pas la force non plus de la lui refuser.
Et à présent que nos terres sont en danger, et que le monde s'apprête à basculer, je ne suis plus vraiment sûr de rien. Je dois la protéger, c'est mon devoir de père. Si elle ne prête attention à ce que je pense et fais pour elle, cela ne m'empêchera jamais de tout faire pour qu'elle soit en sécurité. Au péril de tout ce qui me reste, de tout ce que j'ai, sa vie continuera de briller.
Chronologie :
An 1221 : Naissance au Royaume Elfique, en bordure. Mère éleveuse de chevaux, père sculpteur sur bois.
An 1221 à 1294 : 1 à 73 ans. Enfance Elfique calme, paisible. Passe son temps libre à vadrouiller dans les alentours, jusqu’aux limites du Royaume Elfique. Apprends à s’occuper des chevaux.
An 1295 : 74 ans. Son père lui offre une flute en bois. Aime beaucoup la musique, s’entraine de longues heures par jour depuis. Pas intéressé par la sculpture, mais passe beaucoup de temps auprès des animaux.
An 1383 : 162 ans. Part de chez lui pour découvrir le monde.
An 1417 : 196 ans. Rencontre son futur Maitre Baptristrel, et le suit partout jusqu’à-ce qu’il accepte de lui enseigner. De nombreuses années sont nécessaires pour lui faire accepter, car ce dernier doute de sa sincérité (il lui a menti dès leur première rencontre).
An 1457 : 236 ans. Commence son apprentissage de Baptistrel (Enwr).
An 1521 : 300 ans. Cérémonie, devient Cawr.
An 1539 : 318 ans. Naissance d’Anaviel, sa fille.
An 1712 : 491 ans. Mort de sa femme, Malhawë.
An 1754 / An 1 : 533 ans. RP.
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Merithyn Shadowsong
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