On ne rencontre que ceux que l'on a déjà rencontré. [ Elrond ] TERMINE

Deux mois. Deux mois d'attente nerveuse. Il avait tellement espéré, tellement cru que tout allait s'arranger... mais rien n'allait jamais comme il l'aurait voulu. Zaphirel était inquiet, préoccupé. Le calme accueillant et sécurisant du Tomingorllo où il était réfugié depuis tout ce temps ne suffisait pas à calmer son angoisse. Chaque jour, cela empirait. La menace qui s'était étendu sur toutes les terres rendait tout espoir de retour inexistant. Il avait choisi de suivre Merithyn, de rester avec lui, et il avait accepté de le suivre jusqu'ici. Il avait fait, et faisait toujours de son mieux pour n'être en aucun cas une gène, et pour lui rendre service le plus possible. Mais il fallait bien avouer qu'un jeune vampire encore trop fougueux ne lui était guère utile, et Zaphirel passait le plus clair de son temps à trouver comment s'occuper. Il avait été plus ou moins accepté par les autres, sans qu'ils n'aient véritablement montré leur approbation ou leur refus. Il était juste là, et il fallait faire avec.

Ranger, nettoyer, tout était bon pour s'occuper, de jour comme de nuit. Merithyn s'occupait parfois de lui, mais Zaphirel refusait de l'ennuyer trop longtemps, d'autant plus que récemment, l'elfe chanteur avait eut de plus importantes préoccupations. Deux mois s'étaient écoulés depuis que Merithyn l'avait sorti des griffes de Kylian. Deux mois qu'il n'avait pas vu Achroma, et que son père lui manquait atrocement. Il n'arrivait pas même à formuler les questions de ce qui l'inquiétait à ce point. Qui aurait pu y répondre ?

Voila pourquoi il s'éloignait chaque jour un peu plus du centre du domaine, sans toutefois rester trop loin. Il avait besoin de courir, de sauter, de se dépenser et de ne penser à rien. Cependant, il n'était pas le bienvenu hors de la protection de ce lieu, et il aurait été fort mal accueillit s'il s'était aventuré trop près des demeures des elfes. Il se contentait donc de courir un peu partout, de flâner çà et là, espérant comme un enfant que le temps finirait par arranger les choses, comme si aucune leçon n'avait été tirée des évènements passés. Son épée restait dans la chambre, la pièce que Merithyn lui avait proposé. Bien qu'il n'eut besoin de dormir, cette pièce était confortable, chaleureuse, et il aimait avoir un endroit où se réfugier, un endroit bien à lui, où il pouvait se détendre.

Le domaine des Baptistrels restait un endroit merveilleux, riche, et le jeune vampire adorait le parcourir, s'émerveillant d'un rien. Faute d'avoir un professeur ou de pouvoir vraiment s'entrainer comme il le désirait, il s'entêtait toutefois à conserver de bonnes habitudes. Il pensait beaucoup, et s'exerçait à la magie avec beaucoup de prudence, ne s'appliquant qu'à des petits exercices que lui avait appris Achroma. En revanche, il découvra que grimper dans les arbres était quelque chose de fort amusant, et s'il avait assez de mal au début, en deux mois, il avait réussi à se débrouiller un peu dans cet art. Il veillait à ne rien abîmer, ne rien briser, et si possible, ne rien toucher de ce qui était là. S'il commençait à apprendre et maitriser quelque chose, c'était bien la patience, car il n'avait d'autre choix que d'attendre que le temps fasse son œuvre sur lui et sur le travail de chacun.

Cette journée n'avait pas été différente des autres. Il avait passé la nuit à bondir et chahuter dans l'herbe, cherchant à évacuer la tension d'une journée calme, puis lorsque le soleil s'était élevé, il avait cherché un coin ombragé où s'abriter. Merithyn et les autres pourvoyaient à ses rares besoins, et il avait abandonné les vêtements de l'armée vampirique dans sa chambre, jugeant que cela provoquerait une certaine gène, un malaise, s'il se baladait ainsi dans le domaine. Il portait donc des vêtements simples, tunique et pantalon, que lui avait proposé Merithyn. Il avait passé les premiers jours à racommoder ses anciens vêtements, afin qu'ils soient en état si jamais il avait besoin de les remettre. Pour rentrer.

Il était pensif, préoccupé, anxieux. L'ombre lui apportait un léger réconfort face à la lumière du jour, et il ne comptait pas bouger de son abri avant que le soleil ne soit redescendu. Ses cheveux avaient recommencé à pousser, depuis que Lorenz les avait brûlés. Il trouvait cela intéressant, n'ayant que peu de souvenirs de ces derniers, longs. Leur couleur brune, sombre, faisait ressortir le vert de ses yeux. De vagues souvenirs de sa personne lui disaient qu'il n'avait eu les yeux verts de son « vivant » et ce changement lui plaisait. Il n'avait que peu de souvenirs de son passé humain. Des bribes d'images s'incrustaient dans son esprit lorsqu'il cherchait, mais ce n'était jamais clair, jamais important, sûrement parce que la peur que le Prince avait ancré en lui était encore trop violente. Une manière comme une autre de calmer plus ou moins définitivement un nouveau-né.

Il chassa ces pensées, les refoulant complètement. Peu importait ce qui s'était passé, il ne pouvait plus rien y changer maintenant. Un bruit le fit sursauter, et il se retourna subitement, relevant les yeux vers la silhouette avec laquelle il se retrouvait nez-à-nez. Un elfe, certainement, mais la lumière le gênait. Il se redressa, lentement et prudemment.

« Euh... bonjour ? »

¤ Ombre et lumière ¤

Combien de temps cela faisait ? Tout semblait se dérouler si rapidement ce moment si bien qu’Elrond en perdait la notion du temps. Entre son renouement avec l’esprit Océan, l’invasion de l’armée Alayiens et son mariage avec la princesse des hommes l’elfe rouge était un peu perdu et ne savait ou donner de la tête. Dans ses prières il pensait trouver le temps de remettre de l’ordre dans ses idées malheureusement ce n’était pas le cas. Ses moments de recueillement il les dévouait totalement à l’esprit de l’eau. Son esprit confus et embrouiller allait finir par le perdre s’il ne prenait pas le temps de prendre un moment pour lui et le remettre en état, remettre chaque chose à sa place, remettre ses idées et mettre un nom sur ce qu’il désirait réellement. L’elfe bolnd n’avait pas encore pensé que toute cette confusion pouvait provenir de son manque de sommeil. Se levant aux aurores pour adjurer et se couchant tard s’occupant de son dragon et de son entrainement. Alors qu’il s’était encore une fois levé avant que le soleil ne transperce de ses rayons l’épaisse canopée du royaume des elfes il s’était rendu tout comme ces derniers jours au Tomingorllo pour se recueillir devant la statue de l’esprit de l’eau. Il avait l’impression de devenir un vrai dévot. Mais après tout cela était peut-être dans ses gènes ? Sa mère ayant prié toute sa vie Océan, c’était à présent à son tour. Mettant fin à sa séance d’aujourd’hui afin de se reposer il retourna chez lui se changer. Est-ce que sa confusion provenait de ses vêtements ? Lui qui pendant très longtemps avait porté le rouge se mettait soudainement à porter le bleu. Si son environnement est confus, il est normal que son esprit le soit aussi. Remettant donc ses habits habituels, enfilant sa cape rouge en haillons, cadeau d’une jeune humaine datant d’un siècle.

Elrond n’aurait su expliquer comment, mais il se sentit soudainement revivre. Son essence lui revenant. Peut être devrait il pensée à faire concevoir un habit cérémoniel rouge, il ne serait pas autant perturber. Une fois fin prêt se rendit par delà la barrière magique séparant le royaume des elfes du reste du continent d’Armanda et les protégeant par la même occasion. Une fois dehors il se mit à errer dans les bois, sans chercher réellement à aller quelque part. Cependant, ses pas le conduire vers le domaine du Tomingorllo, un endroit qu’il n’avait pas encore exploré. L’apanage des Baptistrels étant immense. Il finit toutefois par reconnaitre l’endroit ou il se trouvait. Certaines fleurs et végétaux à côté desquels il marchait ne se trouvaient que dans les jardins de la demeure des chanteurs. Était-ce son inconscient qui l’avait conduit ici ou alors son désir ? Marchant dans la lumière il n’eut pas le temps de chercher à donner une réponse à cette question. Alors que tout s’enfilait bien trop rapidement à son goût ces temps-ci, voilà qu’il allait subitement se ralentir et même reculer. Plongée, confronter à son passé, un passé proche néanmoins.

« Euh... bonjour ? »

Un jeune homme venait de se relever et lui faire face. L’homme du beau peuple ne l’avait pas remarqué jusqu’ici, lui qui était pourtant sans cesse aux aguets comme lors d’une chasse. La fatigue altérait sans doute ses sens, il allait devoir se réveiller. S’arrêtant net il posa son regard azuré sur le gamin. Les yeux plissés à cause de la lumière, des traits humains sur le visage, mais un teint semblable à la pâleur d’un mort. Il ne releva pas tout de suite de détail se disant que la lumière faussait sa vision en se reflétant sur le visage du jeune homme. Le saluant à son tour dans la langue des hommes comme l’avait fait son interlocuteur il s’approcha un peu de lui. Doucement un picotement le parcourut, ce dernier lui disait quelque chose, il avait déjà vu son visage. Mais il semblait un tantinet différent. C’était cette pâleur que le perturbait, ce n’était donc pas dû à la lumière, mais à quoi alors ? C’était bien trop hors norme pour n’êtres qu’un simple teint de peau.

« Dis-moi, ton visage m’est familier, on ne se serait pas déjà rencontré quelque part ? Ah ça me revient je crois que c’était pendant l’incident au village de feusacré. »

Il plissa son regard faisant un pas en sa direction et se baissant pour mieux l’analyser. Oui ça lui revenait petit à petit c’était se gamin épris de terreur qu’il avait rencontrée, le porteur du grimoire.

« Mais oui tu es le gamin de cette fois si, je vois que tu t’es tirée de cette bataille. »

L’elfe rouge n’avait pas encore remarqué que son interlocuteur était un vampire, marchant un peu au ralenti, et s’interrogeant toujours sur la pâleur de son visage, était il malade ou mourant, cela expliquerait sa présence au Tomingorllo.

« Dis-moi, ton visage m’est familier, on ne se serait pas déjà rencontré quelque part ? ... Ah ça me revient je crois que c’était pendant l’incident au village de Feusacré. »

Feusacré ? Le nom ne disait rien ou presque au jeune vampire, qui se relevait tranquillement, afin de répondre aux questions de son interlocuteur. Ses lèvres se pincèrent. Chaque fois qu'il rencontrait quelqu'un, ces souvenirs perdus lui semblaient plus importants... et plus inquiétants. Il prit une longue inspiration, lente, qui lui permis de se détendre un peu. Même ici, il ne pourrait fuir son passé. Un passé qui le poursuivait toujours, malgré l'ignorance qu'il avait de celui-ci.

« Feusacré ? Où est-ce ? »

La seconde partie de ses paroles lui firent froncer les sourcils. Cette bataille... Oh oui, maintenant il comprenait parfaitement où ils s'étaient déjà vus, bien qu'il n'en ait aucun souvenir. L'histoire que Roëric avait raconté était celle de cette bataille. Il n'y avait pas eu tant de batailles récemment. Et s'il pouvait se tromper, il était certain qu'il s'agissait encore de celle-ci. LA bataille qui avait vraisemblablement mis un terme à sa vie d'humain. Il sentit un frisson dans son dos, comme si son corps se crispait à chaque fois qu'il était question de cela. Et cela arrivait bien trop souvent à son goût.

« Ah... oui. »

Il se déplaça, un peu de côté, tout en restant dans l'ombre, car s'il arrivait à supporter tous les désagréments du soleil, il n'appréciait guère d'y séjourner, et l'évitait au possible. C'était la première des choses qu'il avait appris. Achroma l'avait emmené sous le soleil, il l'avait fait courir après sa proie, sa première victime, sous la lumière brûlante de la journée. Il n'avait pas soif, aujourd'hui. Ses protecteurs s'arrangeaient pour qu'il ne souffre pas de sa condition, du moins, le moins possible. Il y avait toujours cette sensation, qui ne le quittait jamais. C'était le lot de leur existence. Mais là, c'était supportable. C'était tolérable, tant que personne ne viendrait se vider de son sang devant lui.

Il voulut répondre, mais hésita. Il ne savait guère qui était cet homme, bien que lui ait déjà quelques connaissances de lui. C'était un elfe, oui, mais qui était-il ? Guerrier, noble ou simple habitant ? Il ne savait rien, et il détestait cette ignorance. Il inclina la tête légèrement.

« Je crains, monsieur, que vous ne considériez pas que je m'en sois... tiré. »

Il déglutit un peu, relevant les yeux vers l'elfe. Il s'assura en quelques mots qu'il comprenne qu'il n'était pas un intrus en ces lieux, malgré... son état.

« Parleriez-vous de la Bataille du Grimoire ? Je n'ai aucun souvenir de cette vie d'avant, hélas. Peut-être... »

Il guettait la réaction de l'elfe, prudemment, avant de continuer :

« Peut-être pourriez-vous... m'en dire plus ? Si, bien sûr, cela ne vous dérange pas... je comprendrais... bien sûr. Parce que nos peuples ne sont... pas vraiment... »

Il laissa la fin de sa phrase mourir entre ses lèvres. Il craignait que l'elfe refuse, qu'il rejette ce qu'il était devenu. Peut-être l'avait-il détesté, peut-être était-il un ennemi désormais ? Son Prince voyait les elfes comme des êtres à massacrer. Zaphirel doutait bien qu'il avait une raison de vouloir les exterminer, mais le jeune vampire était seul au milieu de ces êtres du beau peuple, et les directives de Lorenz risquaient d'être, pour lui, absolument inapplicables.

¤ Différent ne veut pas forcément dire ennemi ¤

Il était pâle, très pâle, trop pâle même. Qu’est ce que cela signifiait ? Souffrait-il d’une maladie, une malade capable de le mettre dans cet état ? Cela paraissait la réponse à la plus probable pour le jeune elfe, oui car cela expliquait la présence de ce dernier en ces lieux. Du moins mis à part quelques affaires secrètes ou histoire dont il ne serait pas informé, dont il ne possèderait aucune connaissance qui pourrait expliquer sa présence. Le jeune homme face à lui le regardait étrangement d’ailleurs, comme si il ne le reconnaissait pas. En même temps, l’homme du beau peuple avait faillit ne pas le reconnaitre non plus. Ce dernier avec l’agitation existante lors de leur rencontre, la peur phénoménal qu’il avait ressenti et même les flots de larmes excessifs qui n’avait pas cessé de s’évacuer de ses orbites n’avait sans doute plus en mémoire le visage de l’elfe. À moins qu’il ne s’agisse là d’un traumatisme qui lui aurait fait perdre la mémoire concernant les évènements de cette journée. Allez savoir, cela pouvait même être l’œuvre d’un maléfice. L’Amarië ne poussa cependant pas son raisonnement aussi loin, seules ces idées venant effleurer son esprit. Il pensait chercher trop loin en pensant ainsi. Lui parlant en humain pour mieux se faire comprendre, le jeunot lui ne semblait pas non plus se souvenir de feusacré, le village à proximité duquel c’était déroulé la bataille pour un grimoire, un stupide grimoire qui leur avait apporté des ennuies et originaire de la situation actuelle. D’autant plus que, ce dernier n’avait même pas permis de prévenir les armandéens de l’arriver de l’armée de fanatique qui foulaient à présent le continent.

« Ah... oui. »

La voix de l’humain recentra son attention, aussi son regard qui c’était un peu évader, attirer par la beauté du lieu. Ses deux pupilles azurées le fixaient donc à nouveau, remplies toujours de leur certaine espièglerie. La lumière irradiait les lieux et malgré les arbres centenaires qui étaient présents le Tomingorllo et ses jardins rayonnaient de lumière dont l’éclat était parfois violent en se réfléchissant sur tout ce qui avait de blanc, aussi bien les pavés qui composaient les allées que les fleurs. Mais ici, c’était une zone d’ombre, qui ne le resta pas pour longtemps. Le vent se leva et une brise vint soulever les quelques branchages permettant s’assombrir quelque peu l’endroit. Aussi quand les rayons percèrent et étendant leurs éclats le jeune Zaphirel recula pour s’enfoncer dans l’ombre de l’arbre.

« Je crains, monsieur, que vous ne considériez pas que je m'en sois... tiré. »

Ce n’est qu’a ce moment le la créature magique et aux longues oreilles comprit. Inconsciemment il dirigea sa main droite vers son bassin comme pour agripper le pommeau de son épée. Mais il s’arrêta en chemin se rappelant qu’il n’était pas armé. Le regard du rouge ne trahit cependant pas ces pensées et actions, même si les experts du combat y avaient vu en voile de mise en garde le traverser. Plissant un peu les yeux pour mieux le détailler, utilisant ses sens magiques pour le parcourir il confirma bien les dires du jeune vampire ainsi que ses pensées. Le pauvre humain qu’il avait été s’était fait corrompre.

« Parleriez-vous de la Bataille du Grimoire ? Je n'ai aucun souvenir de cette vie d'avant, hélas. Peut-être... Peut-être pourriez-vous... m'en dire plus ? Si, bien sûr, cela ne vous dérange pas... je comprendrais... bien sûr. Parce que nos peuples ne sont... pas vraiment... »

Ainsi il n’avait plus de souvenir de cette bataille, il avait donc dû connaitre les crocs d’un vampire à cet instant et c’être fait empoisonner par ces derniers. Le doute se fit dans l’esprit de l’elfe quand une pointe de culpabilité le titilla. S’il avait prêté un peu de son attention pour veiller sur cette jeune créature au lieu de tout focaliser sur le grimoire malgré le fait qu’il est permis d’éviter qu’il ne tombe entre les mains des vampires. Son regard azuré, calme et profond parcouru de haut en bas. Il se pencha finalement vers lui pour se mettre à la hauteur et lui attrapant le menton entrent son pouce et son index.

« Nos peuples sont en guerre par un concours de circonstances, mais les individus qui les composent ne le sont pas obligatoirement malgré certaines volontés et idéaux existant dans les rangs de nos peuples respectifs. »

L’elfe aux cheveux blonds lui offrit un sourire avant et se redressa avant de se retourner regardant à droite à gauche, cherchant un coin moins exposer à la lumière, ou l’ombre permettrait au jeune vampire d’être plus à son aise.

« Je vais tout te raconter si en contrepartie tu me dis pourquoi tu es ici. Et puis nous sommes dans la demeure des Baptistrels. C’est donc un terrain neutre ou les conflits sont prohibés. »

Les yeux perçants de la créature magique finirent par dénicher un coin bien protéger du soleil, dans le jardin, un belvédère situer dans l’ombre du Tomingorllo. Pointant l’endroit du doigt il dit.

« On va aller se placer là-bas tu y seras sans doute plus à ton aise. »

Il défit ensuite sa cape rouge pour le tendre au vampire, il n’aurait qu’à s’emmitoufler dedans lors de la traversée.

Il avait craint une réaction plus violente à ses propos, à sa nature. Zaphirel ne cacha pas son soulagement. Il aimait ce lieu, tout en sachant qu'il n'y était pas indéfiniment le bienvenue. Il finirait par ne plus pouvoir y tenir. Il avait besoin d'espace, de chasse, et d'une vie avec ses semblables. Avec son père. C'était tout ce qu'il désirait, tout ce dont il avait besoin.

Ses sourcils se froncèrent lorsqu'il se saisit de son menton, et sa machoire se crispa : autant pour marquer sa désapprobation que pour se retenir de décorer ses doigts d'une morsure. L'elfe était imprudent, et le vampire bien jeune. Mais il acquiesça finalement en silence. Il ignorait encore les raisons d'une telle guerre, mais s'il allait probablement s'en prendre aux elfes à l'avenir, c'était car telle était la volonté de son Prince. Lorenz, qui avait été suffisament puissant pour avoir les Vampires sous sa coupe... ce qui, lui, le poussait à attaquer ce peuple... cela pouvait être n'importe quoi.

« Je vous le dirais. » dit-il doucement.

Il n'avait pas à cacher son histoire. Rien qu'il ne regrettait suffisament pour le dissimuler n'y était présent, et rien non plus dont il avait honte au point de ne pas l'avouer. Sa faiblesse, sa naïveté, il en avait honte, oh oui bien sûr, mais ce n'était pas un secret honteux. Ce n'était que passager, pensait-il. C'était évidemment passager : bientôt, une nuit, peut-être, il retrouverait son père. Père de son existence de vampire. Il le rejoindrait, et il finirait d'apprendre tout ce qu'il avait à apprendre. Il finirait par devenir aussi fort et puissant que le désirait son père – s'il le désirait – et il le rendrait fier de lui. Cette perspective, cet avenir, était pour lui une évidence. Mais le chemin à parcourir jusqu'à ce retour à la maison lui semblait presque insurmontable. Et le rendait d'une humeur triste.

Il remercia l'elfe pour le don de sa cape, et s'y enveloppa. Il quitta ensuite la relative protection de l'ombre des arbres pour emboiter le pas de son interlocuteur. Devait-il parler en premier ? Après tout, n'était-il pas le demandeur ? Il réfléchit à ce qu'il allait conter le long du chemin, puis, il s'installa dans le coin le plus sombre, ouvrant la cape sans l'oter de ses épaules.

« Puis-je la garder un moment ? » demanda-t-il de sa voix claire. Puis il continua après avoir eu la réponse : « Cela fait un peu moins de deux mois que je suis ici. »

Les évènements étaient limpides dans son esprit, les images étaient nettes dans ses yeux. Mais il n'avait le talent de son père pour le récit.

« Je devrais... commencer depuis le début, sans doute. Un de mes semblables, du nom de Roëric, m'a fait part des évènements. Il m'avait reconnu, lui aussi, mais je n'ai en souvenir que des cris, de la peur, et un mélage de... sensations. Comme si j'étais piétiné, secoué... Malgré ce que j'ai appris de cette bataille, je ne parviens pas à m'en souvenir. »

Il eut un sourire presque désolé, mais ses pensées étaient tournées vers Lorenz qui attendait encore ses souvenirs. Peut-être finirait-il par l'oublier, avec tous les récents problèmes, il avait peut-être pensé à autre chose... Mais cela restait un espoir naïf.

« J'ai été mordu par le dragonnier Achroma. Il a fait de moi son fils et a veillé sur moi, il a fait en sorte de ne pas me jeter sans connaissances ni armes dans ce monde, et, malgré les déceptions que je lui ai causé, je pense qu'il continuerait. »

Il sourit doucement en évoquant son père. Jamais il ne cesserait de l'admirer. Jamais.

« Mais il y a un peu plus de deux mois, j'ai été isolé du groupe pendant un... une attaque. Je poursuivais une silhouette fuyante. C'était un vampire lui aussi : Kylian. Mais c'était un traitre. Nous avons d'abord fuit ensemble, car des cavaliers humains approchaient, puis il m'a enchainé par un sort de magie, et il m'a emporté, loin des miens, loin du campement, et loin de mon père. »

Il fit une pause dans son récit, comme s'il savourait une nouvelle fois la fin de cette désagréable captivité.

« Ensuite... j'ai rencontré Roëric, un ami de Kylian, et sa dragonne, Isyndar. Mais une après-midi, j'ai déjoué la surveillance de Kylian et tenté de m'échapper, en l'absence de ses compagnons. J'aurais pu... peut être, réussir à rentrer, mais... au bout de ma course, j'ai déboulé dans une clairière où se trouvaient deux elfes, Merithyn et Lyroë, et un dragon, Shaynar. »

Il revoyait la grandeur du dragon, et son dos frémit au souvenir de la peur qu'il avait eue.

« Merithyn est un Baptistrel. C'est lui qui m'a emmené ici, quand je lui ai expliqué ma situation. Il m'a donné de son sang, et encore ici, ce sont eux qui me nourrissent, jusqu’à-ce que je puisse retourner parmi les miens... mais avec tous les évènements, et cette invasion... ces dangers... je vais devoir encore attendre... »

¤ Histoire ¤

Elrond put lire le soulagement sur le visage du vampire quand il lui annonça qu’il n’était pas ici pour troubler ni la tranquillité des lieux, ni celle du jeunot. L’elfe essayait-il de s’acheter une bonne conduite ou était-il tout simplement plus clément envers la créature de l’obscurité face à lui, car il se sentait responsable de sa condition actuelle ? Aller savoir sans doute y avait-il un peu des deux. Après tout l’elfe n’avait, mis à part son côté espiègle, jamais réellement agresser un vampire. La rencontre avec le dragonnier vampirique ne pouvait pas être qualifiée d’agression, l’elfe avait voulu tout simplement… jouer avec le feu ? Quant au premier vampire dragonnier rencontré il s’était simplement entraidé au final. Quoi qu’il en soit on ne pouvait pas dire qu’Elrond détestait les vampires, ils ne lui avaient rien fait et vis et versa. Malheureusement il devait les combattre, car on les désignait comme ennemis. Mais l’elfe n’était pas un bon petit soldat exécutant les ordres, alors dès qu’il avait l’occasion de se retrouver avec un vampire et qu’il ne représentait pas une menace, il préférait une voie pacifique, à moins que par caprice il ne veuille jouer avec eux dans quelques cas il en viendrait aux mains. Passons. Toutefois, si le vampire venait à titiller son côté taquin comme il venait de le faire en affichant sa désapprobation sans pour autant la calmer lorsqu’il avait saisi son menton et approcher de lui, il se pourrait que l’homme du beau peuple ne décide de l’ennuyer en recommençant jusqu’au soulage.

« Je vais tout te raconter si en contrepartie tu me dis pourquoi tu es ici. Et puis nous sommes dans la demeure des Baptistrels. C’est donc un terrain neutre ou les conflits sont prohibés. »

« Je vous le dirais. »

Ainsi l’accord était conclu, la curiosité du rouge serait satisfaite et celle du vampire également. Prêtant sa cape à cet individu dans il ignorait toujours le nom, il indiqua un endroit ou ce dernier serrait plus à son aise et étant à l’ombre. Décidément, quel désavantage contraignant de ne pas supporter le soleil, surtout en cette journée. La traversée sembla pénible pour la créature des ombres, l’Amarië l’avait senti, mais il devrait pendre sur lui. Arrivant enfin au belvédère ils se posèrent. Le sans vie lui demanda s’il pouvait encore la garder pour le moment, le blond accepta puis écouta avec attention le récit du vampire. Déjà deux mois qu’il était ici, étrange, mais après tout il se trouvait dans la demeure des Baptistrels, tant qu’il se tenait à carreau il ne risquait rien, les Baptistrels étant neutre au conflit des trois peuples, ne se souciant que du bien-être d’Armanda. Il lui parla de Roëric, ainsi le premier dragonnier vampirique qu’il avait rencontré se prénommait Roëric. L’elfe aurait aimé qui lui en dit plus sur lui, puisqu’il s’agissait d’un rebelle au pouvoir en place chez les vampires, même s’il ne connaissait pas les détailles. Le second nom fut celui d’Achroma, un dragonnier tout comme lui. Un lié vampirique, encore. Mais qui était-il ? Celui qu’il avait rencontré et joué avec ? Non, ce n’était pas lui. C’était donc l’un des deux dragonniers qui lui restaient encore à rencontrer. Et si, et si c’était celui qui l’avait attaqué lors de la bataille du grimoire ? Il avait reconnu l’aura d’un dragon à côté de lui. Mh, il ne pourrait pas jouer avec lui si jamais il le rencontrait. Ce dernier était celui qui l’avait transformé. Mh, pourquoi avait-il transformé un humain aussi faible ? Il y avait sans doute une raison derrière tout cela, mais l’archer ne s’y intéressa pas plus que cela. Chacun ses affaires. L’Amarië put lire de l’admiration sur le faciès du conteur lorsqu’il évoqua Achroma le désignant comme son père. Ainsi, les vampires ne pouvant avoir d’enfant s’en créaient en corrompant leur victime ? Étrange. Il lui restait beaucoup à apprendre sur ces créatures obscures.

« Mais il y a un peu plus de deux mois, j'ai été isolé du groupe pendant une... une attaque. Je poursuivais une silhouette fuyante. C'était un vampire lui aussi : Kylian. Mais c'était un traitre. Nous avons d'abord fui ensemble, car des cavaliers humains approchaient, puis il m'a enchainé par un sort de magie, et il m'a emporté, loin des miens, loin du campement, et loin de mon père. »

Hum, les vampires laissaient donc leur compagnon derrière eux, comme c’est pitoyable. Kylian, il n’avait jamais entendu ce nom, encore un vampire d’ailleurs. Il y avait beaucoup trop de vampires au gout de l’elfe dans son histoire. Chose tout à fait normale cependant vous me direz. Enfin vint le moment ou le jeune vampire arriva ici, dans son récit l’elfe put en tirer la déduction que ce Kylian était un rebelle tout comme se Roëric. Peut être que la captivité de Zaphirel avait pour but d’en faire un des leurs ou alors essayer de lui tirer des informations, dans ce cas, il aurait du prendre un plus gros poisson plus tôt que cette crevette. C’était évident qu’il ne savait rien, il était physiquement faible et au vu du régime qui sévit chez les vampires, les faibles sont écartés du pouvoir.

« Eh bien, c’est toute une histoire dit moi, on dirait que tu en bien baver et j’en suis désolé. Peut être que si j’avais été plus attentif lors de la bataille et veiller sur toi plus qu’a tenté de récupérer le grimoire dont tu étais le porteur tu n’en serais peut être pas. Quoi qu’il en soit je ne regrette pas mon geste, même si au final ça n’a pas servi à grand-chose. »

Lâchant, un gros soupire, il déposa ses yeux azurés sur le jeune vampire emmailloter dans sa cape rouge. Il était à présent temps de lui raconter la bataille ou il s’était rencontré. Ce qu’il fit d’ailleurs.

« À mon tour à présent. Je te suis tombé dessus au village de feusacré alors que se Roëric te tenait sous le bras et sortait d’une grotte ou s’y trouvait Lorenz, un dragonnier, sans doute cette Achroma et quelques vampires armées jusqu’aux dents. On peut dire qu’il t’a tiré d’une bien mauvaise passe celui-là sinon je n’aurais pas donné cher de la peau. Quoi qu’il en soit je vous ai conduit vers l’armée humaine qui venait de prendre position pour demander leur protection. Malheureusement la bataille nous a vite gagnés et nous avons été séparés de Roëric. Toi tu t’es fait ensuite capturer par Lorenz Wintel jusqu’à ce que le dragon du dragonnier humain ne l’attaque. C’est là que je t’ai perdu de vu, j’ai rapidement récupéré le grimoire, raison de cette bataille ainsi que le dragon qui venait d’attaquer Lorenz. Votre seigneur est décidément un inconscient. Il a tué à dragon par le passé et il a failli recommencer. Il devrait plus réfléchir aux conséquences de ses actes, car si les dragons disparaissent eux aussi mourront tous comme nous les elfes. Et au final il ne resterait plus que les humains. Enfin… »

Elrond souffla à nouveau venant passer une main dans ses cheveux blonds et continua.

« Dans tous les cas, si tu veux mon avis tu es bien mieux ici qu’ailleurs. Avec les évènements actuels et la politique des vampires tout cela ne fait que conforter ce que j’ai pensé de toi pendant que tu étais encore un humain, tu n’es pas taillé pour le monde à l’extérieure de ses bois. La guerre, la mort, la trahison et la folie y règnent. Si les autres peuples connaissaient la paix que nos vivons ici nous les elfes ils n’auraient aucune envie de faire la guerre, peut importe leurs idéaux. Dommage que tout cela aille ainsi. Mais bon, on ne peut qu’espérer un jour viendra ou ses fous auront une révélation qui leur fera prendre conscience que malgré leur différence ils peuvent tout à fait coexister. »

L’elfe se mit soudainement à rire au milieu de sa phrase.

« Ahaha, je vais arrêter maintenant sinon tu vas me prendre pour un fou d’utopiste. Au fait, je m’appelle Elrond, Elrond Amarië. Et malgré le fait que nous nous sommes déjà rencontrés, la situation a fait que nous n’avons pas pu nous présenter. »

Les évènements s'enchainaient dans sa tête. Au-delà d'une simple mention, cette bataille avait été pour lui un tournant de sa vie, ou plutôt un point final à cette vie humaine qu'il avait. L'occasion, peut-être, de recommencer, pour réussir mieux son œuvre. Mais comme Achroma lui avait dit, cette vie qu'il lui avait offert à travers son venin, n'était ni une malédiction, ni une bénédiction. C'était juste... c'était autre chose. Autre chose, sur laquelle il n'arrivait à mettre de nom. Avec une pointe de fierté, il se dit que, même humain, faible et a priori désarmé, il avait survécu à une rencontre entre Lorenz, Achroma et leurs... « camarades » ; alors même qu'il n'y avait personne avec lui.
Enfin... si. Il y avait Roëric.

Zaphirel restait perplexe. Il appréciait le vampire, il admirait le combattant, et il respectait le dragonnier. Mais il ne parvenait à comprendre, à saisir les raisons qui l'avaient poussé à ça. Qu'il ait tenté de le rendre plus... mature, plus fort ou simplement plus entrainé, il pouvait le comprendre : à ce moment, Zaphirel devait être de leurs camarades, devait les suivre, et pour cela il devait en être capable. Capable de se défendre si cela tournait mal. Mais plus tôt dans sa vie... Roëric l'avait déjà sauvé une fois. Face à Lorenz, face à Achroma. Pourquoi avait-il fait ça ? Pour le grimoire ? Mais il aurait suffit de prendre le livre et de partir avec. Cela aurait été plus facile, plus pratique... Non, non il ne pouvait comprendre ce geste, mais, étrangement, cela semblait renforcer la sympathie q'il avait pour lui. Même si c'était si... étrange.

A la fin du discours, l'elfe se présenta. Zaphirel garda précieusement son nom en mémoire, avant de se présenter lui aussi :

« Zaphirel. »

Puis il resta silencieux un moment. Le temps aidant, les mots d'Elrond deviendraient des images, des vérités, des souvenirs... Mais en attendant, il n'y avait que les mots. Il prit une grande inspiration, se gorgeant des odeurs agréables de cet endroit. L'air n'était nécessaire, mais il n'imaginait pas un monde sans odeurs.

« Merci de m'avoir raconté ce qui s'est passé. »

Il se redressa un peu, pour ne pas paraître avachi.

« J'aime cet endroit. Il est beau et paisible. Mais... ce n'est pas que je n'aime pas le calme, juste que... j'ai besoin de faire des choses. Et puis... Notre régime alimentaire... n'est pas très compatible avec la paix. »

Il n'arrivait pas clairement à exprimer ce qu'il avait à dire. Oh, bien sûr il serait heureux, charmé, de voir les trois peuples d'Armanda être en paix. Mais, il y avait quelque chose... Une sorte d'instinct naturel. Il fallait de l'action, il fallait des proies. Et même s'il aimait la paix et le calme, il ne pourrait rester ici, indéfiniment.

« Si je peux apprécier d'être ici, et de n'avoir ni à me battre, ni à fuir... je doute que ce soit le cas pour mes semblables. Je suis... plus calme, sûrement. Et puis, j'ai eu la chance d'avoir un Père pour moi. Sinon, j'aurais été comme tous les autres. Seul et sauvage. Je pense que c'est grace à lui. »

Il leva les yeux vers lui, pour le détailler un peu.

« Vous habitez par ici maintenant ? Ou bien vous êtes juste venu... voir ? »

¤ Renversement ¤

« Zaphirel »

Tel était le nom de l’ancien humain, de l’actuel vampire. Un nom doux, qui semblait coller avec le personnage. Du moins, c’est ce que pensait l’homme du beau peuple. Sa vampirisation semblait avoir atténué sa couardise. Les mots d’Elrond semblaient avoir fait son petit effet sur le sans vie qui pensif semblait ne pas y rester insensible. Le remerciant de lui avoir raconté les évènements de la bataille et de leur rencontre, l’elfe se contenta de lui offrir un sourire en retour comme pour indiquer que ce n’était rien, qu’il s’agissait de la moindre des choses. Et puis, la créature de l’ombre avait rempli sa part en lui disant ce qu’il faisait ici.

« J'aime cet endroit. Il est beau et paisible. Mais... ce n'est pas que je n'aime pas le calme, juste que... j'ai besoin de faire des choses. Et puis... Notre régime alimentaire... n'est pas très compatible avec la paix. »

L’elfe ricana légèrement, il avait donc bien raison, il y avait des imbéciles qui comme lui pensait sérieusement qu’une paix était possible, cela renforçait d’autant plus la conviction de l’elfe puisque cette remarque provenait ni plus ni moins que du peuple le plus belliqueux que comptait Armanda. Après tout si certaines personnes y réfléchissaient, même si cela leur effleurait l’esprit alors sans doute qu’un jour cela serait possible.

« Les elfes ne se nourrissent que de plantes, les humains consomment viande et végétaux et vous vampires de sang. Je ne pense pas que le régime alimentaire soit un obstacle, c’est uniquement une épreuve, un test qui peut être surmonté, et si personne n’y a pensé jusqu’ici c’est surement parce que personne n’envisage le mode de vie des vampires autrement que part des rapports belliqueux avec les autres peuples. »

L’elfe avait beau paraitre pour un crétin aux yeux des autres par ce qu’il paraissait arrogants ce qui le rendaient sans doute stupide, mais il pouvait faire preuve d’une certaine sagesse, même si dans ce cas, certains l’auraient traité de crétin ou de fou. Soit ! Dans ce cas Elrond serait un crétin, un crétin uniquement parce que les autres n’étaient pas à même de le comprendre.

« Si je peux apprécier d'être ici, et de n'avoir ni à me battre, ni à fuir... je doute que ce soit le cas pour mes semblables. Je suis... plus calme, sûrement. Et puis, j'ai eu la chance d'avoir un Père pour moi. Sinon, j'aurais été comme tous les autres. Seul et sauvage. Je pense que c'est grâce à lui. »

Elrond fixa ses yeux azurés du le jeune vampire, plissant les yeux pensifs, une idée lui traversa l’esprit, devrait il en faire part au vampire ? Se sans vie était bien trop innocent, faible ce qui lui donnait un certain côté altruiste par rapport à ses semblables. Ce ne serait ni plus ni moins que du gâchis de le laisser rentrer chez lui. Si Zaphirel était capable d’apprécier le royaume des elfes alors ils n’avaient rien à faire dans le monde des ombres sanglantes où demeuraient les vampires. Néanmoins une chose le dérangeait, c’était son attachement à son « père » pour ne pas dire corrupteur. Le rouge fut tiré de ses pensées quand le suceur de sang lui posa de nouvelles questions.

« Non j’habite plus loin, dans le royaume des elfes et non pas dans le bois sauvage, mais je vis loin de mes semblables. La solitude me sied mieux. Même si je dois avouer qu’avec l’arrivée de Möebius qui à fait de moi un dragonnier je ne suis plus seul. »

Faisant une pose il leva les yeux vers la cime des arbres.

« Si je me rends ici, c’est pour trouver des réponses en ses temps troubler. Disons qu’il y a une certaine situation dont je souhaiterais m’extirper même si je le fais pour le bien de mon peuple. Malheureusement ma mésentente passée avec Océan ne m’aide pas beaucoup»

Soupirant il revint poser son regard sur le jeune vampire, un certain sérieux s’installant dans son regard.

« Dis-moi Zaphirel, malgré le fait que tu sois un vampire tu es capable d’apprécier cet endroit, ma proposition va sans doute te paraitre audacieuse, mais pourquoi ne pas rester ici ? J’ai cru comprendre que tu avais hâte de retrouver ton père, mais je pense qu’un individu tel que toi n’a pas vraiment sa place parmi tous ses belligérants. Pourquoi ne pas mettre cette chance à profit en t’extirpant une fois pour toutes de tous les combats, de toute la violence et haine qui sévit par delà les bois ? Peut-être trouveras-tu le moyen d’accorder le régime alimentaire des vampires avec la paix. »

Encore un long silence, presque gêné, accueillit les paroles de l'elfe. Zaphirel ferma les yeux un moment, profitant de l'ombre et du calme, inspirant les odeurs. Cet endroit lui permettait de réfléchir. C'était si... agréable. Il prenait le temps de formuler les réponses dans sa tête. Un air frais remuait délicatement ses cheveux.

« Humains et Elfes se nourrissent de faune et de flore, nous nous nourrissons d'Humains et d'Elfes... comment pourraient-ils l'accepter ? »

A tout y réfléchir, c'était bien là le nœud du problème. Zaphirel, en observant les siens, et ses propres penchants, avait très vite conclu que, si Lorenz accomplissait ce qu'il désirait accomplir... les Vampires allaient se retourner contre les leurs, et se battre entre eux. Il n'y avait à ses yeux aucune autre possibilité. Même lui, bizarrerie parmi les siens, ne pourrait supporter la paix indéfiniment. La vie éternelle avait ses défauts, et, entre autres, celui de rentre plus ou moins fou quiconque la cotoyait trop longtemps. Après tant d'années, tant de souffrances, tant de jours et de nuits, qui, dans ce monde ou dans un autre, serait capable de concerver son esprit intact ? Qui, après avoir vu la mort, après avoir perdu tout ce qui n'était pas identique à lui, sans espoir d'avoir quelqu'un à qui transmettre (mis à part en le condamnant à une folie égale à la sienne future), qui pouvait rester sain d'esprit après tant de vie ? Zaphirel craignait cela, comme devaient le craindre certains de ses semblables. La folie guettait presque indéniablement ceux de son espèce. Il était impossible de rester intègre, et de ne point changer, après tant de temps. Inévitablement, les vampires possédaient une part de malédiction. Et pourtant, il ne pouvait qu'espérer de ne jamais finir comme leur Prince, et de garder... une voie convenable.

Il continua après ces pensées maussades :

« Je ne peux rester ici. Pour l'instant bien sûr, je n'ai guère le choix, car je suis loin des miens, et séparé d'eux par bien trop de dangers. Et même si j'aime cet endroit, même si, avec beaucoup d'efforts, je pouvais être accepté des tiens... je ne puis rester ici. J'ai besoin d'autre chose. Je ne sais pas comment l'exprimer, je n'ai pas les mots. Je dois... agir. Je dois me mouvoir, je dois chasser, je dois courir librement, parcourir le monde. Et si tout dans ma tête me dis de rester ici pour toujours, et de ne jamais en sortir... j'y suis poussé. Ce n'est pas mon choix, ce n'est pas ce que je voudrais. Je suis un vampire étrange... et je ne me sens à ma place nulle part... Je ne comprend pas. »

Il se redressa, tout en gardant le vêtement bien contre lui, pour se protéger de la lumière, et parce qu'il était confortable. Il soupira doucement.

« Et puis même... même si je pouvais rester sagement dans un endroit, sans avoir, un jour ou l'autre, une envie subite de tout détruire... pourquoi les tiens m'accepteraient-ils ? Je veux dire... avec ce qui s'est passé, peut-être que mes semblables me considèrent désormais comme un traitre... mais Elfes et Humains... nous sommes ennemis. Naturellement, nous... vous... chassons, pour nous nourrir. Ici, c'est possible, car les Baptistrels sont neutres, et qu Merithyn a dit qu'il m'aiderait. Tant que je ne brise pas leur confiance, les chanteurs me laissent en paix, et je peux rester ici. Mais... ce domaine a beau être magnifique, comment y vivre indéfiniment ? Si je décidais d'aller dans votre Royaume, ou chez les humains, on m'accueillerait certainement différemment... ne pensez-vous pas ? »

Et encore, il n'abordait que la surface du problème. Il restait le fait qu'il devait se nourrir sans transformer la moitié de la population, et tuer l'autre moitié, par inadvertance, ou encore, la vie nocturne qui resterait la sienne, et pire encore... affronter le regard de ces Hommes et de ces Elfes qui le jugeraient, face aux actes de ses semblables...

¤ Une cause, un combat ¤

Le fardeau de l’éternité, il s’agit là sans doute de la pire des malédictions, une malédiction qui rend fou à cause de la souffrance que l’on éprouve à voire tomber nos camarades et de leur survivre. Une folie provoquer par la solitude et par la somme des douleurs physiques que l’on peut éprouver et qui ne s’arrête jamais si l’on de décide pas de s’ôter de manière définitive la vie. Car lorsque le temps ne nous affecte plus, notre se dégrade pour passer à un autre stade, un stade immonde. Cette vie qui était là nôtre n’en est plus une, il s’agit uniquement… d’une expérience. Malsaine et ravageuse. Cependant à cette malédiction vient l’inépuisable source de bonheur que l’on peut connaitre. Mais à chaque fois que l’on connait le bonheur, le malheur survient après effaçant allégresse pour la remplacer par une profonde tristesse. Oui le fardeau de l’éternité n’est ni plus ni moins qu’un cadeau empoisonner, le don reçut en échange, cette capacité à échapper au temps nous pourri de l’intérieure, lentement mais surement. Toute fois ! Un espoir subsiste, l’espoir qui nous tient, qui nous aveugle, il s’agit de celui d’apprendre à vivre avec, à encaisser ans broncher, à continuer d’avancer en espérant que tout s’arrange un jour, de trouver une personne comme nous qui permettra d’effacer cette peine, cette solitude qui se forme. Mais jamais ce vide qui se forme à l’intérieure de nous ne se remplit avec autre chose que la tristesse qui pourrie pour devenir la folie. Elrond y faisait face à ce fardeau de l’éternité, au fardeau de sa longévité d’elfe. Ayant côtoyé les humains et leurs courtes existences, le rouge avait saisi la malédiction qui l’habitait. Pourtant son peuple avant que les dragons ne quittent Armanda vivait éternellement, comment avaient-ils fait pour supporter cela ? C’étaient-ils contentés de vivre reclus uniquement parmi les leurs, limitant le contacte avec les hommes, créant une distance entre eux qui leur permettraient d’encaisser la perte de leur connaissance ? Cela était sans doute une des raisons pour laquelle les elfes restaient ainsi couper du reste du monde.

Tout comme le vampire face à lui, Elrond allait devoir affronter le temps, supporter sa vie éternelle alors que lui n’attendait que la mort. L’arrivée de Möebius le perturbant jusqu’au plus profond de son être, ébranlant ses convictions. Il était tel un château de cartes dans une effroyable tempête. Encore que le jeune elfe avait la chance d’être accompagné par le bleuté dans son voyage éternel. Aussi dans le prochain millénaire, alors que chaque personne qu’il connaissait auront trépassé, le blond s’emploierait à trouver comment surmonter son fardeau et faire de cette malédiction un rien du tout. Empêchant ainsi son esprit de divaguer. Pour cela il lui faudrait une cause, une cause aussi immortelle que sa personne qu’il s’emploierait à défendre jusqu’à la grande fin.

En pleine discussion utopique avec le vampire, le dragonnier elfique écoutait les paroles de ce dernier. Ce simple étalage d’idée faisait ressortir les problèmes primaires qui empêchaient la réalisation de leur discussion.

« Et puis même... même si je pouvais rester sagement dans un endroit, sans avoir, un jour ou l'autre, une envie subite de tout détruire... pourquoi les tiens m'accepteraient-ils ? Je veux dire... avec ce qui s'est passé, peut-être que mes semblables me considèrent désormais comme un traitre... mais Elfes et Humains... nous sommes ennemis. Naturellement, nous... vous... chassons, pour nous nourrir. Ici, c'est possible, car les Baptistrels sont neutres, et qu’ Merithyn a dit qu'il m'aiderait. Tant que je ne brise pas leur confiance, les chanteurs me laissent en paix, et je peux rester ici. Mais... ce domaine a beau être magnifique, comment y vivre indéfiniment ? Si je décidais d'aller dans votre Royaume, ou chez les humains, on m'accueillerait certainement différemment... ne pensez-vous pas ? »

L’elfe rouge resta songeur, il n’avait pas la réponse à cette question alors il ne savait que dire au vampire. Aussi réfléchit-il un moment avant de parler.

« Il est certain que tout ce ci ne se feras pas facilement. Mais ça pourrait être une bonne voie de réflexion, cela pourrait être un nouveau combat bien différent de ceux jusqu’ici. Un combat qui nécessitera bien plus qu’une vie de mortel pour le conclure pour répondre aux questions qu’il créera. Comment concilier les peuples, comment apprendre à se maitriser, comment assouvir la soif des vampires. Je suis sûr qu’il doit bien exister un moyen sinon nous n’existerions pas. Je ne pense pas que les esprits nous ont créés pour que nous nous combattions éternellement, qu’ils voient mourir leurs fils chaque jour à force de s’entretuer. »

L’elfe aux yeux azuré regarda le vampire et sourit.

« Lorsque j’aurais répondu à mes propres questions, soit sûres que je m’attèlerais à cette tâche pour trouver une solution. Même si cela doit me prendre une éternité. Mais seul je n’y arriverais pas, il faut donc semer cette idée à travers le continent. Parle en peut être à ton père, je ne le connais pas, mais, si tu es son fils et que tu as de telles pensées, la même lueur, même si elle est faible doit subsister à l’intérieure de lui.»

Un léger sourire s’afficha sur ses lèvres alors que les réponses d’Elrond arrivaient. Il se plut à imaginer un monde où ses semblables étaient acceptés. Mais sa gorge se serra. Bientôt, il n’y aurait plus de nouveaux nés comme lui. Comme un murmure lointain, cette rumeur grossissait parmi les siens. Déjà, presque aucun elfe n’était capable de se transformer. Et on parlait d’humains développant cette même immunité. Sa race était vouée à l’extinction. Et même s’ils étaient capables de réguler cette extinction, si les humains ne développaient pas en masse leur immunité, restait le problème de nourrir son espèce. A chaque repas, la ponction sur leur ressource principale était plus importante. Le problème était trop lourd pour lui seul, et sans doute trop peu important aux yeux de Lorenz. Que prévoyait-il ? De faire un élevage ?

« Merci, merci pour votre aide, et pour votre histoire. Mais je crains que ce soit un problème insoluble. Même si nos peuples ne se détestaient pas… nous devons nous nourrir. Notre race ne sait faire autre chose que donner la mort, même pour « enfanter » nous devons effacer une vie. Et nous ne pourrons continuer à vivre si nous ne pouvons plus... transformer d'autres vies. Nous finirons par nous éteindre. »

Puis il grimaça en pensant à son père, chassant rapidement la douleur qui serrait sa poitrine à chaque évocation. Il lui manquait, tellement. Il avait peur d’être séparé pour de bon de lui. Puis il réfléchit, un instant, et soupira.

« Ce Kylian, ce traitre… a ce genre d’idées. Je ne l’aime pas, je le déteste pour ce qu’il a fait et ne lui pardonnerai pas. Mais il semble considérer les humains autrement que comme de la nourriture. Il se joindra forcément à une … recherche de ce genre-là. Et Roëric également. »

Et il trouvait cela bien dur de l’admettre. Car il ne supportait pas plus Kylian qu’avant – bien que sa colère soit légèrement descendue. Il l’avait arraché violement à ce qui comptait pour lui, il l’avait restreint et il avait osé prétendre que c’était pour son bien. Zaphirel ne lui pardonnerai pas avant de longues années, si toutefois ils n’avaient aucune autre raison de s’en vouloir. Le jeune vampire se redressa, reculant contre le mur pour s’abriter du soleil qui ne cessait de grossir en cette journée. Puis il regarda l’elfe, d’un regard à la fois compréhensif et curieux.

« Je peux… peut-être vous aider. Avec vos questions, si vous m’en faites part. »

Il ne se prétendait pas sage ou avisé, mais quelque fois l’innocence permettait de répondre à certaines questions. De résoudre certains problèmes. Le fait qu’il soit étranger à ces problèmes, une sorte de… d’intermédiaire. Et si Elrond promettait de l’aider à résoudre ses problèmes, lui rendre la pareille n’était au minimum qu’une politesse. Une petite voix sournoise lui dit également que se lier « d’amitié » avec un dragonnier elfique pouvait certainement l’aider à se faire accepter plus facilement. C’était égoïste, mais c’était aussi nécessaire pour lui, que d’avoir des appuis dans ce monde, qui pourraient l’aider, ou le protéger, dans les cas où le danger viendrait. Et il venait un peu trop souvent ces temps-ci.

¤ Utopie ¤

Une utopie, voilà le sujet de la conversation de ses deux êtres là-bas, assis dans l’ombre d’un belvédère. Une utopie ou vampire, humain et elfe vivraient en harmonie. Un rêve… de fou. Néanmoins beaucoup de choses partent d’un rêve, d’un simple rêve que tout le monde qualifierait d’un rêve de fou ou même d’une folie et hérésie. Il ne faut cependant pas s’arrêter aux premières difficultés et continuer d’avancer. Même si elles semblent insurmontables, il suffit de se rappeler que rien n’est impossible. Pour la simple et bonne raison qu’il existe toujours une solution à chaque chose en ce monde. Si les esprits ont fait une chose comme les trois races du continent d’Armanda alors de diverses possibilités existent. Aussi bien celle d’une confrontation infinie, semblable à la situation actuelle, qu’une paix et harmonie mutuelle. Certaine fois il suffit juste d’y croire pour ce germe d’espérance ne commence à se développer. Mais certaines fois, ce simple fait d’y croire ne suffit pas. Non ! Il faut alors se redresser et agir, on ne doit pas attendre qu’une chose soit faite par d’autres, en particulier des choses aussi insurmontables. Il est temps de mettre fin à notre naïveté et agir de nous-mêmes pour que notre désir devienne réalité.

La conversation des deux être assis dans le jardin du Tomingorllo, à l’ombre d’un belvédère, pourrait sans aucun doute durée encore des heures et des heures, voire même des jours avant qu’une réponse ne surviennent. Et encore, tout ceci ne resterait que de la théorie, et la mise ne pratique donnerait un résultat bien différent et parfois même décevant. Zaphirel mit en avant à possible extinction de son peuple. Voilà un évènement possible et tragique qu’il faudrait résoudre, encore un problème à surmonter. Mais si leur sujet de conversation devenait réalité, il est fort possible que les esprits en récompense de tant d’effort fourni pour la réalisation de la paix récompenserait les peuples, dans le cas des vampires leur mode de reproduction pourrait redevenir celui qu’il était avant leur transformation, un souffle de vie leur étant rendu. Elrond put lire la grimace sur le visage du jeune vampire lorsqu’il évoqua le nom du père de son interlocuteur. Allez savoir, mais le rouge en était presque surpris de voir un tel attachement chez ces créatures de l’ombre. Bien que les mots sanguinaires leur soient associés, on oubliait la douceur qui pouvait encore subsister en eux.

« Ce Kylian, ce traitre… a ce genre d’idées. Je ne l’aime pas, je le déteste pour ce qu’il a fait et ne lui pardonnerai pas. Mais il semble considérer les humains autrement que comme de la nourriture. Il se joindra forcément à une … recherche de ce genre-là. Et Roëric également. »

La curiosité de l’elfe fut éveillée au plus haut niveau, ainsi eux deux n’étaient pas les seuls à penser cela ? Certains se battaient déjà ? Dans un coin de son esprit, le blondinet se mit une petite note afin de se rappeler de rencontrer en jour ce Kylian pour converser. Mais d’abord comme il venait de le dire précédemment, il devait faire face à ses propres problèmes pour s’attaquer à de nouveau, dans quels cas, il n’arriverait à rien de constructif et de propre. Souriant un peu il redressa la tête en voyant Zaphirel s’enfoncer un peu plus dans l’ombre de la bâtisse. Ainsi il ne pouvait pardonner à cet homme, quelques soit les actions, même s’il s’agit des pires atrocités, il existe une faible lueur de pardon tout comme il existe dans la personne ayant subi le préjudice une faible lueur de pardonner. Encore fallait-il le trouver. Elrond avait pris conscience de cela il y a peu.

« Je peux… peut-être vous aider. Avec vos questions, si vous m’en faites part. »

Face à la curiosité du ténébreux, le rouge ne put que rire. Se redressant doucement il se tourna vers lui un petit sourire amuser.

« Je suis dans de beaux draps à vrai dire. L’on compte me marier à la princesse des hommes et ni elle ni moins de désirons ce mariage. Je dois avouer que diverse solution existe pour l’empêcher, mais je dois faire en sorte que les relations humaine-elfique n’en pâtisse pas. Rah la politique c’est décidément une chose forte compliquer qui ne me sied pas le moins de monde. »

Il rit encore un peu puis s’arrêter regardant vers le ciel l’espace d’un instant, comme absent. Ses mirettes azurées se posèrent à nouveau sur le vampire face à lui, la sagesse qui les avait habités durant leur discussion s’évaporant peu à peu.

« Je vais malheureusement devoir te laisser, je vais devoir m’en retourner auprès de mon dragon. Si tu en as envie, essaye de réfléchir à mon problème pour me soumettre une solution. Nous nous reverrons plus tard sans doute, je suis très souvent dans la demeure des Baptistrels. »

Le rouge lui sourit amicalement avant de le saluer et partit lentement dans la lumière du jour.

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