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| Instant paisible [PV Sila]TERMINE | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Instant paisible [PV Sila]TERMINE Mer 17 Juil 2013 - 19:29 | |
| L'aube approchait lentement, très lentement, comme les grains dispersés d'un sablier brisé et agonisant, comme les gouttes purpurines du liquide vital s'échappant d'une gorge tendre et délicate ouverte par la barbarie, la sauvagerie d'un être en tout point semblable au monstre, et qui pourtant, comme la plus sensible des créatures, prenait lentement conscience de sa propre âme souffrant le martyre, déchiquetée de ses propres mains, par ses propres actes, un suicide lent et laborieux d'un futur en pleine révolution. A cette image, le ciel se teintait d'une fabuleuse lueur, ondoyant mélange de violet, de jaune, d'orange, du bleu sombre du ciel nocturne, et du bleu clair d'une journée de printemps s'annonçant merveilleusement belle. Au loin, l'astre s'élevait déjà, sublime couronne flamboyante et interdite aux membres de sa race, roue rayonnante de lumière qu'il n'évitait pourtant pas. Les rares nuages présents donnaient un relief fantastique et intemporel à l'ensemble, comme la danse de quelque créature fabuleuse n'existant que dans les songes de cette terre pourtant légendaire.... Oui, l'aube pointe, loin au dessus des mers de collines, des forêts denses, loin au-delà du rêve, pointe régalienne, lance d'or clouant le fourreau de la nuit sur l'autel du renouveau et de la vie. Dame sans pareille, à la robe voilée de platine et d'asphodèles, étendant le satin de son voile sur les terres des hommes, filage délicat de rayons magnifiés par l'espoir d'un meilleur lendemain, parant le monde de ses couleurs les plus splendides, chassant le terne, la noirceur, au profit d'un air de fête entraînant.
Alors, ses pérégrinations prenaient une toute autre tournure, tandis que, d'un pas tranquille, il menait son noir destrier au travers de l'herbe tendre d'une douce prairie. L'animal, naît de l'ombre, n'appréciait guère le soleil, le détestait, même, aussi c'était une chance, car il se trouvait tout près du camp vampirique lorsque le grand éventail du ciel avait atteint son point de non retour. Il n'aurait pas à forcer sur les rennes très longtemps, ou à brutaliser la créature, chose qu'il exécrait... non, quelques mots fermes, une simple pression, et le voilà qui avançait vers le couvert d'une petite forêt, où ses frères de lignée paissait tranquillement en attendant la nuit. Il le laissa là, après l'avoir pansé et lui avoir retiré son harnachement. Laissant le matériel dans la tente prévue à cet effet, il chemina ensuite dans la campagne verdoyante en laissant sa peau d'ivoire se réchauffer sous la chaleur du soleil, malgré la légère faiblesse que cela lui apportait. Il aimait le soleil, l'aimait comme un ami, un confident, longtemps perdu, à présent retrouvé, avec lequel il partageait des instants de contemplations muettes sur les questions les plus profondes qui traversaient l'esprit las qui était le sien. Il fallait avouer qu'en cet instant, la compagnie de cette présence réconfortante était quelque chose d'exceptionnellement réconfortant, après la discussion qui avait eut lieu pendant la nuit. Son débat en compagnie de l'elfe Lyroë, ancienne dragonnière, sa demande, et son presque accord... il y avait de quoi bouleverser n'importe qui, c'était certain, pourtant, il ne ressentait que le besoin d'examiner la rencontre avec distance, afin d'en tirer des enseignements. Cette jeune femme avait de bons arguments, pas tous certes, mais de bons, et elle était sincère. D'une sincérité presque désarmante, et dont il n'avait guère l'habitude, ni chez les siens, ni chez cette race sylvestre ennemie de la sienne.
Fort peu étaient ceux qui en usait encore, ne trouvant plus dans la vérité qu'une faiblesse impossible à pardonner.... il était certes bien plus aisé et plus sécuritaire de tordre les faits à son avantage, comme il aurait put le faire, en se prétendant totalement conquis par l'idée de former une caste de dragonniers, et dragons, à part entière. Mais il ne manquait jamais, usant simplement de la vérité à ses propres fins, ce qui laissait beaucoup de place à l'imagination, à aux peurs de ses interlocuteurs. Pourquoi mentir, ils le faisaient tous si bien, autant user de vérités, ils ne savaient plus la reconnaître à force de s'aveugler d'illusions empoisonnées.... Mais à quoi bon revenir sur cela, alors qu'elle, petite bouffée d'air en ce monde, lui apportait un renouveau presque égal à celui de ce sublime soleil. Il y avait beaucoup à penser, au sujet d'une possible alliance de cette sorte, beaucoup à juger, jauger, mais cela, il ne le ferait pas seul... il y avait quelqu'un, dont la voix ferait loi à ce sujet. Et d'ailleurs, justement, il sentait leur lien s'activer.... elle était proche, elle était là, quelque part, peut-être pas tout près, mais au moins assez près pour qu'il ressente sa douce et agréable présence. Et en retour, il vint à sa rencontre, avec douceur, avec tendresse.... oui, même lui qui avait peu de cela à donner, il avait besoin qu'elle le ressente. Cela faisait déjà trop longtemps qu'il subissait le froid, et elle par là même, et avec tout les événements récents, un peu de changement ne ferait sans doute pas de mal.
* Bonjour, étoile de mes jours * Où était-elle exactement d'ailleurs ? Il n'arrivait pas à la situer en ce instant, peut-être était-il encore trop prit dans ses pensées pour parvenir à véritablement la localiser. Elle semblait pourtant si pleine de vie, si... présente.... Un soupir mental lui échappa, et il contint sa lassitude, son abandon et la fatigue qui pesait soudain sur ses épaules. Il ne voulait pas qu'elle sente tout cela, ne voulait pas venir à elle pour se débarrasser de ses ennuis. Il voulait être là pour elle, seulement pour elle, pour partager en sa compagnie un moment qui, sans aucun doute, lui ôterait tout son malheur, si tant est qu'il puisse nommer malheur ses choix de vie. Car après tout, il n'avait que ce que ses choix avaient entraînés, pourtant regretter cela, si il avait la moindre fierté, la moindre sagesse. Il devait assumer. Cependant, sans aucun doute, il avait envie d'un moment en sa compagnie. Si tant est qu'elle le veuille aussi... mais il imaginait sans mal que c'était le cas ? Présomptueux ? Peut-être un peu. Il n'avait été amoureux qu'une seule, brève fois après tout.
* Que fait-tu donc ? Tu sembles si enjouée * Loin de lui l'idée de la critiquer, c'était plutôt une heureuse constatation. Un soulagement, que de la voir si vivante, présente. Le coin de ses lèvres s'ourla légèrement, un fantôme de sourire, et il continua d'avancé dans la pleine lumière, brillante figure d'or et de neige, ses longs cheveux ondulant dans la brise douce de cette matinée splendide. Inspirant profondément l'air parfumé aux odeurs florales, il laissa leur lien le bercer un petit moment, partageant simplement la certitude que, là quelque part, il y avait un être qu'il aimait, et qui l'aimait en retour, plus que tout, plus que la vie même, plus que la raison.... c'était.... réconfortant, de savoir qu'elle était là, tellement réconfortant. Lyroë avait raison, elle était son plus beau cadeau, un présent de la vie qu'il devait chérir et protéger.... Et sans s'en rendre compte, il s'était mit à parler intérieurement, comme si elle était lui. Surprit, et un peu gêné, il flotta un instant. Elle allait certainement se demander qui était Lyroë... et il ne préférait pas savoir ce qu'elle dirait de cet accès de sensiblerie. Non, plutôt que d'en entendre quoi que ce soit, il reprit précipitamment, sciemment.
* Une elfe, c'est une elfe, Silarae, je t'ai parlé de ce peuple... Elle est venue me voir, elle voulait que nous discutions. C'était une dragonnière, avant que son compagnon ne soit.... tué * tué.... avec son aide à lui...
* Cymbor, le blanc... celui dont le sang torture Lorenz. Elle est venue me trouver pour discuter... elle veut.... ah et bien... elle semble vouloir beaucoup de choses. Où puis-je te retrouver, aimée ? Parler cote à cote sera bien plus simple, j'ai tellement à te raconter *
Dernière édition par Achroma Seithvelj le Dim 21 Juil 2013 - 17:34, édité 1 fois |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Instant paisible [PV Sila]TERMINE Mer 17 Juil 2013 - 20:18 | |
| Si les nuées pouvaient ressentir un quelconque sentiment, c'eut été de l'effroi et de la douleur, avec une once d'admiration. Si nombreux, surplombant et parsemant les cieux de leur présence, les cumulus se voyaient percés par la forme véloce d'un reptile doté d'ailes. Bien que la dragonne ne trouvait comme divertissement que les pourfendre de son corps, elle pensait que lorsque l'heure viendrait de faire des cieux les témoins d'un affrontement contre l'un des siens, les nuages seraient sans aucun doute ses plus estimés partenaires. Elle les gratifiait de son vol gracieux et de ses acrobaties aériennes, bénissant à la fois sa contrainte et ressource. Bien que trop haute pour l'apercevoir, La Blanche ressentait au plus profond d'elle même la présence de son lié, à plusieurs centaines de mètres plus bas.
Elle pouvait discerner les sentiments qu'il éprouvait pour elle, pour la grâce qu'elle avait, pour sa nature. Elle avait éclos pour lui, pour cet être qui l'avait trouvée. C'était lui que la dragonne avait élue parmi les centaines de ses pairs, et parmi les milliers qui peuplent le monde. Et bien qu'elle n'était dragonne à lui montrer explicitement, ces sentiments étaient réciproques. A chaque fois que ce postulat traversait l'esprit du volatile, elle se sentait ravivée d'un feu nouveau, comme d'une résurrection qui semblait lui conférer d'immenses talents. Alors elle réitérait ses prouesses aériennes, mêlant pirouettes et hélices, avant de ponctuer le tout par un rugissement tonitruant. La Blanche ne sut si ce dernier fut entendu par son dragonnier, le tout étant qu'elle sentit sa voix s'immiscer dans son esprit, une salutation pour le moins flatteuse, qui n'était pas sans déplaire à Silarae. Cette dernière était tout bonnement friande des compliments à foison, paroles que son lié n'hésitait pas à faire pleuvoir sur elle.
Toutefois, elle ne lui répondit pas. Silarae affectionnait se faire désirer, encore plus de son lié, et attendre moult dorures de la part de la verve de son estimé dragonnier demeurait irremplaçable à ses yeux. Cette perspective avait le don de la réjouir, et comme l'on pouvait s'y attendre, sa satisfaction débordante ne passa pas inaperçue à l'esprit d'Achroma. Ce dernier s'empressa de s'enquérir de la raison de sa béatitude, ce à quoi, consentante, la dragonne daigna répondre.
« Les flatteries que tu me consacres ont le mérite de me plaire, Monteur. » Il était devenu coutume pour la dragonne de qualifier son lié de nombreux adjectifs tels « monteur » ou encore « destiné ». Les mortels attribuaient un certain sens à ces mots, mais celui que la dragonne leur trouvait était tout particulier. Silarae n'était pas de celle à attendre que leur destinée s'accomplisse. Intimement persuadée que le futur n'attendait pas, elle s'était retranchée dans l'idée qu'elle et son aimé étaient voués à accomplir de grandes choses, destinées à figurer dans les chroniques des âges. Mais ses pensées furent écourtées, lorsque celles de son amant prirent le pas sur les siennes. Perturbées, elles provoquèrent la suspicion de la dragonne, qui n'eut pas besoin de s'enquérir sur l'identité d'un nom qui avait effleuré l'esprit du dragonnier : Lyroë.
Cependant, Silarae ne répondit pas aux dires du dragonnier. Obliquant sa trajectoire, elle perça les nuages à nouveau, gagnant en vitesse alors que le sol se rapprochait dangereusement. Puis, parvenu à la distance qu'elle jugea convenable, elle s'arqua, déployant ses ailes et se posant avec grâce, non sans provoquer l'effroi de la monture équestre, créature stupide dont Achroma devait se contenter. Elle approcha suffisamment son museau pour que celui ci soit gratifié de quelque attention de la part son lié, et attendant ses quelques caresses, son esprit entra de nouveau en contact avec celui du dragonnier.
« Ton esprit semble en proie au doute. Tu dis que celui qui servait l'Elfe dont tu parles est mort. Dis moi qui dois-je tuer pour venger la mort de l'un de mes semblables ? Est-ce...Lorenz ? Ton seigneur aurait-il donc le sang d'un des miens sur les mains ? Bien que le trépas d'un de mes pairs exige vengeance, il semblerait que les désirs de cette Elfe ne te laissent pas indifférents. Ils semblent même éveiller en toi quelque intérêt. Dis moi, Estimé, ce que cette Immortelle t'a dit. » Achroma n'était pas de ceux qui se laissaient atteindre par toutes les fantaisies qu'il pouvait entendre. Son esprit était hermétiquement clos aux niaiseries, et ce dernier semblait grandement occupé par cette Elfe. Le mérite et l'attention que le lié portait à cette Lyroë devenait donc partagé - du moins pour l'instant - par son aimée, consciente que l'enjeu devait être de taille. Quand à la nouvelle de la mort d'un des siens, cela eut l'effet d'un cataclysme en Silarae. Achroma n'était pas sans connaître la fierté de la dragonne, estimant que même mille âmes ne valait pas celle d'une créature des cieux. La colère qui l'animait n'était toutefois pas dirigée contre Seithvelj, loin de là...
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Instant paisible [PV Sila]TERMINE Mer 17 Juil 2013 - 22:41 | |
| Monteur. Il ne l'était pas encore, bien entendu, la dragonne blanche n'était pas assez grande ou endurante pour supporter son poids, aussi léger soit-il. Mais le surnom sonnait comme la preuve d'un coup d'oeil polisson vers le futur qui les attendait, dans quelques mois, lorsqu'enfin ils décolleraient ensemble, s'arrachant aux liens qui les retenaient à terre pour ne faire qu'un dans l'immensité du dôme céleste. Lorsqu'ils s'élèveraient haut dans les nuées, alors oui, il pourrait réellement jouir du titre honorifique de monteur, monteur de la furie pâle, monteur de la dragonne de neige, sa Silarae, liée à lui par bien davantage encore que l'âme... un lien si fort et si indestructible, que rien, pas même les pires tourments, ne pouvait l'ébranler. Et ce lien se scellerait plus sûrement encore, lorsqu'ils partageraient les mêmes ailes... Monteur ? Achroma l'attendait avec plaisir, lui qui avait toujours adoré voler. Depuis sa première expérience, au dos d'un dragonnier de l'ancien temps, il n'avait jamais cessé de soupirer après cette intense sentiment de liberté, de légèreté, d'infinie possibilité que procurait le vol sur le dos d'un dragon... mais plus que cela encore, c'était de faire corps avec sa compagne qui le démangeait, atteindre un niveau de perfection dans le lien qui transcenderait leurs corps, de la même façon qu'ils l'avaient fait instinctivement durant la bataille du grimoire. C'était une sensation unique, et parfaite, une sensation si singulière qu'il n'y avait guère de mots à placer dessus... aucun pour l'illustrer pleinement. C'était une harmonie qui leurs faisait pour l'instant défaut, mais il était certain qu'avec le temps, ils parviendraient à retrouver cet état de grâce. Pour l'instant cependant, il appréciait simplement le compliment en cette même satisfaction qui animait la Blanche, un fantôme de sourire aux lèvres, comme l'écho d'un amusement certain.
Hélas, il avait d'autres chats à fouetter que ces trivialités, surtout en l'instant. Des paroles lourdes du poids du Destin, de la bouche de la jeune femme elfe, et de son propre fait également. Il y avait eut beaucoup à discuter, et peu de temps hélas, mais ils avaient tout de même établit un premier effort. C'était là le principal, mais il ne pouvait décider de pareille épopée sans en discuter d'abord avec la première concernée, sa dragonne. Car l'avis de la dragonne lui était plus précieux que celui de tout autre en ce sujet si sensible. Il ne s'agissait pas seulement de traîtrise envers Lorenz, mais bien d'un véritable tournant dans l'histoire du monde dont on lui proposait de poser la première pierre. Les fondations d'un ordre draconique, composé de dragons, et de leurs chevaucheurs, maîtres des airs sous l'égide du Dracos et des esprits, mais d'eux seuls, sans qu'aucun autre ne réclame suzeraineté envers leurs personnes. Et cela, au nez et à la barbe de tout les souverains du continent. C'était un choix audacieux et novateur, et il y souscrivait, en esprit si non en actes, ne pouvant se résoudre à abandonner son peuple aux mains de Lorenz, alors que son devoir d'ancien était de les guider. Il se sentait partagé, et il n'y avait guère chose plus normal que cela, lorsque l'on se trouvait au milieu d'une balance aux plateaux chargés, mais pourtant toujours en équilibres. Telle sa vision, lors de son éveil des profondes de la douleur, après l’absorption du sang de dragon par Lorenz, il se trouvait à la merci d'un choix qui était le sien, tout en lui restant fatidiquement étranger. Il s'y pliait pourtant sans rechigner, si c'était pour la créature ailée qui descendait à présent des cieux et droit sur lui. Elle était l'origine d'une part de ses devoirs, et par elle, il entretenait désormais un rapport privilégié avec le monde qui le portait depuis si longtemps...
Elle filait vers lui, flèche de neige scintillante, et s'arrêta tout près, étendant le cou vers lui, du même mouvement dans lequel lui-même étendait ses longs doigts fins pour frôler et caresser les écailles blanches avec une tendresse que sa posture froide et détachée ne laissait pas deviner. Il ne l'abaissait pourtant pas, au travers de ses gestes à la délicatesse affectée, à l'état de simple animal de compagnie, car c'était là des marques d'une profonde affection, que seul partageaient des êtres à l'intimité peu commune, dans l'écrin admirable de leurs esprits. Il écouta sa réponse aux troubles qui s'échappaient de lui, et soupira doucement, quand bien même l'air ne lui était pas nécessaire. Il s'ouvrit davantage à elle, tant en apaisement qu'en ses doutes et ses interrogations, et lui répondit, en un ordre très précis, alors qu'il transmettait l'image de l'elfe avant tout autre chose, afin que sa liée puisse juger de ce qu'elle était. * Elle a dit vouloir libérer les dragons et dragonniers de l'emprise des souverains. Elle a dit que nous n'avions de devoir envers eux, uniquement envers nos peuples et cette terre, et qu'obéir aux couronnés ne fera que nous piégés, incapables de remplir ces devoirs * Le ton de sa voix était las, pensif, et infiniment préoccupé. * Elle a dit qu'elle souhaitait convaincre tout nos pairs d'oublier leurs querelles, de lier nos différences et nos expériences pour en faire autant de forces qui aiderons cette terre à guérir et à supplanter la guerre qui la ravage.... * Il ne pouvait qu'agréer cette idée. Elle était singulière mais vertueuse, franche et bienfaitrice, si tant est que le bien existe réellement, ce dont il doutait quelque peu. Il s'agissait là d'une conception naïve du monde, qui ne lui ressemblait plus depuis bien longtemps.... Une conception aussi ingénue que dangereuse. Il n'y avait ni bien ni mal, seulement les choix, l'ordre et le chaos. Rien d'autre ! Mais c'était déjà bien suffisant.
* Voilà ce qu'elle m'a dit, ô mon étoile. Son désir... Une caste à part, qui ne répondrait à personne de ses actes, et assurerait l'avenir de ce monde. Et je ne puis que m'incliner vers ce désir, car il est plein de promesses. Mais je t'en prie, éclaire moi de ta sagesse, car je souhaite connaître ton jugement avant de donner mon aval à pareil entreprise. L'impact qu'une telle caste pourrait avoir dépasse l'entendement des mortels. * Il fronça les sourcils, laissa courir sa paume sur l'arrête d'une écaille coupante sans pour autant se déchirer la chair. *Cette elfe d'été a tenté d'attaquer seule le camp vampirique, et son lié l'a protégé, jusque dans la mort. Cymbor, c'était son nom. Et Lorenz l'a tué. Un acte de guerre hélas, mais méprisable... Pis pourtant fut sa décision de boire son sang, et d'elle coule nos malheurs mais également cette promesse d'une alliance au delà des mesquineries de la couronne.... *
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Instant paisible [PV Sila]TERMINE Mer 17 Juil 2013 - 23:14 | |
| La dragonne apprécia le contact de la main de son lié avec ses écailles, bien qu'elle se garda de le témoigner par des gestes. Son imposant corps demeurait immobile, tandis que la paume progressait sur le haut de sa nuque, parsemée de rasoirs immaculés. De son museau s'échappa un modeste jet de fumée, attendant impatiemment que l'esprit d'Achroma s'anime, qu'il assouvisse la soif de réponse de la dragonne. Alors il lui relata son entrevue et ce qui s'était déroulé. Elle ne le coupa point, n'esquissant aucun geste. Mais aux derniers dires de son âme sœur, Silarae s'emporta, libérant sa gueule de l'étreinte affective d'Achroma, au risque de tatouer d'une coupure la main du dragonnier. Elle recula de deux pas, faisant trembler les fondations du sol sur lequel ils se trouvaient. Un rictus parcourut son visage, dévoilant les crocs acérés qui peuplaient la gueule de la créature majestueuse.
« Devant une telle infamie et un pareil affront, les maîtres des cieux auraient dû unir leurs forces pour incarner la revanche d'un des nôtres. Le sang d'une des progénitures de Dracos est bien trop estimable pour qu'un être aussi abject s'en abreuve, qu'il soit roi ou empereur. Sur le lien qui nous unit, je promets qu'avant que mon âme n'expire de mon corps, le cadavre de Lorenz sera mon trophée. » La créature, impulsive et enragée, se dressa sur ses pattes arrières. L'ombre qu'elle provoqua engloba la silhouette de son dragonnier. Pourtant, la créature étendit ses ailes, afin que son lié puisse avoir tout le loisir de contempler la noblesse de ce qu'il détenait. Sa queue tournoya doucement dans les airs, avant de venir enrouler les pattes sur lesquelles elle se tenait droite et fière. Puis, une fois la tempête de la colère passée, l'esprit de la dragonne s'apaisa pour à nouveau s'adresser à son aimé. Un regroupement de dragonniers...
« Les cieux sont témoins de nombre de choses, mais jamais une idée aussi inédite ne germa sur les lèvres des habitants de ce monde. Cette Elfe a toute mon estime pour juger les dragons et leurs pairs digne d'indépendance, car jamais je ne la contredirais. Nous, les maîtres des cieux, et ceux que nous choisissons, ne sommes pas des pantins ou des armes dans les mains des monarques. La puissance d'un seul d'entre nous équivaut à celle d'une armée, quelle sera celle de tous mes frères réunis ? J'ignore cependant si ton Elfe est pragmatique, ou si son désir de nous unir l'a poussée sur la voie de la folie des grandeurs : nous autres, dragons, sommes bien trop fiers pour supporter qu'un autre nous dirige. Qu'adviendra-t-il si nous devons élire un parmi les autres qui nous mènera ? Cela se résumera-t-il à la loi du plus fort, dans quel cas nous ne vaudrons pas mieux que les peuples qui habitent cette contrée. Ton Elfe croit-elle sincèrement que les monteurs sauront passer outre ta condition ? Un Humain saura-t-il oublier les méfaits accomplis par ton peuple, ou au contraire s'en fera-t-il une raison pour te combattre, dans quel cas j'écourterais ses jours ? Un tel projet, bien que noble, mérite d'être pleinement réfléchi et approuvé par tous ceux qui se sont vus honorés d'un dragon, ce qui signifie...un conclave. Crois tu réellement que les peuples aujourd'hui en guerre, tolèreront une alliance entre les dragonniers ? Une fois la guerre achevée, vers qui se tourneront-ils, de peur que nous les détruisions ? J'adhère à cette idée, mais je ne me fais pas d'illusions...tous les dragonniers ne seront pas des nôtres. » La dragonne équilibra son poids sur ses pattes supérieures, allégeant celui sur ses pattes postérieures. Elle s'humecta le contour de sa gueule de ses lèvres, la faim commençant à taillader son estomac. Elle regarda la monture de son dragonnier avec un certain appétit, se demandant en son for intérieur quel goût un animal aussi stupide aurait. Toutefois, ses pépites d'or se tournèrent vers Achroma. Et le ton de la dragonne, bien que taquin, recélait une once de jalousie...
« J'aimerais grandement m'entretenir avec cette Elfe, sonder son cœur, déceler si ses intentions sont pures...ou si elles ne sont que fantasmes. Maintenant dis moi, Petit Être, quels sont tes sentiments pour...Lyroë ? Je sens que dans la folie de son assaut, tu y trouves quelque courage à apprécier. »
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Instant paisible [PV Sila]TERMINE Jeu 18 Juil 2013 - 1:05 | |
| La violence de sa réaction ne le surprit pas. Les dragons étaient de farouches et sauvages créatures, et il y avait si peu d'entre-eux qu'il était évident qu'une telle perte, une perte aussi terrible, ne pouvait qu'apporter rage et souffrance. Certes, le geste de Lorenz était terrible, impardonnable... il n'y avait rien de plus à dire là dessus, car c'était le crime le plus outrageant qui puisse exister sur ce continent. Boire le sang d'une créature éternelle et porteuse de magie était un tabou, un interdit, pire encore que de tuer l'un d'entre eux. N'importe quel dragon aurait agit ainsi, et il ne les blâmait en rien. N'avait-il pas tenté de tuer Lorenz pour venger son fils ? Il comprenait... totalement, complètement, profondément, et était de tout cœur avec elle en cela. Mais il ne pouvait laisser faire pour autant, Lorenz était important à l'avènement d'une ère où son peuple aurait une véritable place, et il fallait le conserver précieusement... pour l'heure. Lorsqu'il ne serait plus utile cependant, il n'aurait plus de raison de conserver sa non-vie, il ne serait plus qu'un outil inutile et délaissé qui irait rejoindre le rang de sombres souvenirs et de tyrans insultés et singés. Il la regarda faire, puis baissa les yeux sur sa main, entaillée. Il en appela à la magie pour refermer la coupure sans le moindre problème...
* J'ai fais pareille promesse Reine de mes cieux, tu le sais. Et pourtant, vivre à cette seule fin me semble une bien fade récompense pour notre attente. Je n'existerais pas pour voir sa mort, il n'a pas assez de valeur à mes yeux pour cela. Tout juste lui accorderais-je une pensée afin de lui ôter dignement la vie si je le devais.... Nous le verrons mort, en temps et en heures. Mais jusque là je me satisfais de savoir qu'il souffre à notre contacte, ma princesse, je me repais de la souffrance qui l'anime lorsque ta majesté le baigne... *
Sa voix était calme et posée, tandis qu'il contemplait la créature scintillante qui se dressait face à lui. Elle était vraiment l'icône de la rage draconique en cet instant, et il était certain que Lorenz lui-même aurait eut un instant d'hésitation face à elle. Pas lui cependant, car ce n'était point contre lui qu'était dirigé cette ire. Tout ce qu'il contemplait était la fureur qui s'abattrait sur leurs adversaires, lorsqu'ils viendraient pour eux. Et Lorenz en ferait bien partie un jour, évidement. Mais pas tout de suite... et la voilà qu'elle se calmait de nouveau, la fureur soupirant comme un entrelac délicat sous lignant l'apaisement soudain de l'atmosphère. Elle parlait sagement, comme à son habitude. Sa mémoire ancestrale, et les connaissances qu'il lui avait fournie, avaient fait d'elle ce qu'elle était... Et elle corroborait ses propres pensées, prouvant une fois de plus que leur connexion était bien plus profonde que celle de toutes autres. Il hocha doucement la tête, la rivière de ses cheveux d'or scintillant sous le soleil. Croisant les bras il plongea son regard dans les prunelles ambrées et reprit à son tour, dans l'intimité de leurs esprits.
* Nos pensées vont de pairs Blanc songe. J'avais prévu tout cela également. Et je pense avoir quelques réponses, du moins des hypothèses. Je les ai exposés à cette jeune femme. Mais ses réponses étaient encore gauches et trop instinctives. Elle découvre la sagesse, mais ne peut encore convaincre. Cela nous pourrions le lui apporter. Nous avons décidé de nous rencontrer à nouveau, bientôt. Et bien entendu, tu es la plus que bienvenue, et tu pourras alors juger de son cœur. Quand à moi j'admire les efforts qu'elle consent à faire, de même que sa détermination à apprendre de ses erreurs. Elle a décidé d'aller à l'encontre des traditions de sa race pour me rencontrer... elle voit au delà de l'aveuglement qui cause ses guerres. * Il s'interrompit un bref instant * Elle en veut à Lorenz également, et souhaite périr en l'emportant. Ce que je n'approuve pas. Faire de la mort d'un être le but de son existence est malsain. Je pense qu'elle désir nous voir l'aider en cela. Mais quand à un désir de puissance, non j'en doute, elle ne m'a pas fait cet effet là... Je pense qu'elle désir nous voir partager le pouvoir équitablement. Nous sommes tous des maîtres de plein droit, il nous faudrait alors concilier chacun afin d'obtenir un conseil composés de l’ensemble de notre volonté.* Il eut un pauvre sourire * Mais je suis certain qu'ils auront du mal à m'accepter. Je représente trop de choses à leurs yeux. De mauvaises choses... Non, tout les dragonniers n'accepterons pas cette possibilité, et celui que j'ai mordu le premier je pense. Mais cependant, ceux qui accepterons montrerons davantage de sagesse que les autres, mes avis. Elle pourrait les convaincre, en rouant ses arguments et pourtant je ne peux m'empêcher de croire que c'est sa candeur qui m'a réellement charmé en ce projet *
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| Sujet: Re: Instant paisible [PV Sila]TERMINE Jeu 18 Juil 2013 - 2:03 | |
| Flatter l'ego de l'Immaculée était un habile moyen d'attendrir le courroux de la dragonne. Lorsque celui ci était déchaîné, très peu de choses pouvaient le contenir et l'apaiser. Mais complimenter sa prestance, sa puissance et sa race étaient les meilleurs moyens pour rendre de nouveau la créature relativement docile. Celle ci adoucit son propre esprit, afin de permettre à ce dernier d'ouïr les paroles de son dragonnier, qui, en réponse à la sagesse dont la dragonne avait fait preuve, répondit par la même sagesse qui les liait. Ses paroles témoignaient des mêmes craintes et doutes qui avaient germés dans l'esprit de La Blanche. Achroma parla d'une nouvelle rencontre, à laquelle la dragonne était bel et bien conviée. Lui refuser sa présence aurait pu la froisser violemment, mais le vampire connaissait son aimée.
« Tes paroles sont empreintes de sagesse, Aimé. Faire du désir de mort le vecteur d'une vie n'amène celle ci qu'à s'écourter. Même si son dessein est celui de vaincre Lorenz et de périr par sa lame, je ne peux malheureusement pas y apporter mon concours : la présence de cette Elfe comme auteur du regroupement des dragonniers sera indispensable. Tu confirmes mes doutes quand aux réticences de certains sur ta nature. Mais ils devront t'accepter s'ils souhaitent m'avoir dans leurs rangs. Tu es vampire, certes, mais tu restes l'élu que mon cœur a choisi, et donc digne de l'honneur et de l'estime qu'un dragon a pour toi. C'est Achroma le vampire qui fut choisi, et non un autre. » La dragonne arqua son corps, s'étirant de long en large. Elle poussa un léger rugissement, comme une sorte de bâillement. Ses pépites d'or se posèrent sur son doux. Silarae avait conscience que la nature de son Élu serait éventuellement un obstacle à l'unité des dragonniers. Mais elle était bien décidée à s'intégrer à ce projet, avec son dragonnier, ou ils se passeraient des rares créatures célestes subsistant de cet âge.
« Un conseil, dis-tu ? Cela me semble la meilleure idée, bien que celui ci sera facilement paralysé par l'indécision. Mais n'aie pas peur, mon aimé, je me chargerais de délier les situations pareilles, afin de préserver notre race. Il faudra que les actions et les choix de ce conseil soient réfléchis : notre puissance sera si grande que nos actions pourraient inverser le cours des guerres, et mener des peuples au bord de l'extinction. Peut-être même devons-nous être amené à empêcher les conflits d'éclater. J'aurais toutefois à veiller sur toi. Ta frêle consistance fera de toi un met de choix pour mes semblables si une réunion de cette envergure a lieu. » L'ironie et le ton moqueur qu'elle avait adopté coïncidait avec le léger coup de museau qu'elle infligea à son dragonnier. Il lui arrivait d'être d'humeur taquine ; dragonne lunatique, Silarae jouait de l'arrogance qui lui était propre, alliant l'ironie et le sentiment de supériorité qui la caractérisait. Suivi du coup du museau, ses ailes furent instantanément déployées, et la vitesse avec laquelle elle s'y appliqua était destinée à faire tomber son doux au sol. Elle marcha sur quelques pas d'un air digne et fier, teinté d'ironie et d'amour.
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| Sujet: Re: Instant paisible [PV Sila]TERMINE Jeu 18 Juil 2013 - 20:29 | |
| Il ne pouvait que conjecturer sur l'exacte réaction des autres couples de liés , du moins ceux qu'il n'avait pas rencontré. Il était certain que l'humain qu'il avait mordu et son dragon doré ne seraient pas ravi de le voir débarquer pour les convaincre d'abandonner leurs ressentis et de soutenir la construction d'une caste indépendante. Kedrildan non plus ne serait pas forcément pour, il était trop enfoncé dans sa haine des autres races, trop tenu par les enseignements haineux de Lorenz pour saisir pleinement que parfois, il fallait agir à l'encontre des lois de ses pairs. Il tentait de lui expliquer depuis quelques mois cette autre sagesse, cette autre façon de penser... Lyroë, elle, faisait de gros efforts bien entendu, serait-ce suffisant ? Il en doutait, évidement, elle devait tout d'abord se convaincre plus rationnellement. Une pensée contradictoire il le savait bien, mais ne voyait pas d'autres solutions. Lui était un homme de froide logique la majeur partie du temps, raisonnant et usant d'intellect, condition importante lorsqu'on usait de magie de haut niveau. Voir d'innocents espoirs était un moyen comme un autre de percer sa carapace et d'atteindre ses sentiments personnels, ce qui expliquait qu'il ai été touché par la proposition... mais pour des créatures ne vivants que par et pour les sentiments et l'instinct, les jeunes dragonniers en particulier, il faudrait plus qu'une simple naïveté et des bons sentiments pour parvenir à les convaincre de faire quoi que ce soit. Il ne se souvenait que trop bien de la bataille de Feusacré, durant laquelle il avait tenté de prévenir l'unique dragonnier elfique présent, en lui faisant ressentir l'étendue de sa puissance magique et n'avait trouvé qu’aveuglement et fierté inutile face à lui. Il avait été déçu ce jour là, et presque chaque jour depuis, il fallait bien le dire. Mais peu de choses ne le décevait pas, et il s'indifférait de la plupart d'entre-elles avec nonchalance au fil du temps. La réaction de ces enfants, car c'était ce qu'ils étaient, de simples enfants, comparés à lui... n'aurait rien représenté pour lui si il n'y avait eut les dragons les accompagnant, et il les aurait massacré si il l'avait dû. Mais les créatures de l'air mourraient en même temps qu'eux, et cela c'était inacceptable. Les dragons étaient beaucoup trop précieux pour qu'on les perdent, la mort d'un seul d'entre eux conduisait le monde un peu plus proche de sa fin, en une lente agonie... Il l'avait déjà vécu, auparavant, de ses propres yeux il avait contemplé le désert se former, les peuples se déchirer aveuglément jusqu'à la disparition totale des grands prédateurs.
Des souvenirs venus de très loin remontaient lentement, comme une horreur venue d'un autre temps, et d'un autre âge, mais toujours vivante et sinueuse. La vision catastrophique des plaines d'Esfelia s'effritant en un sable brûlant, les rivières taries, les créatures mourantes... La sensation de la magie disparaissant de son corps, filament après filament, le torturant, réduisant ses forces, à lui en particulier, qui était si lié à cette énergie. Ses pairs, mais également les elfes, dont les yeux se ternissaient, affaiblis, et aux abois... Le manque de magie entraînait une perte vitale, et sans l'énergie vitale il n'y avait plus rien. Ils avaient échappés à la catastrophe grâce à la prévoyance du Dracos et des anciens dragons, mais cette fois-ci il n'y aurait personne pour rattraper leurs erreurs, ils seraient seuls devant la catastrophe, impuissants à la stopper, ne pouvant que la regarder déferler en assumant une faute qui leur était pleinement attribuée. Cette fois, même un long sommeil ne suffirait pas... Ils seraient condamnés à perpétuité, sous la peine la plus lourde : une mort définitive. Il ne désirait pas encore sa propre mort, mais savait qu'il serait certainement parmi les premières victimes si cela devait advenir. Il était tout simplement trop vieux désormais, trop ancré dans la magie pour lui survivre... Mais au moins s'éteindrait-il rapidement et sans grandes douleurs. Un petit bien dans un grand mal. Mais c'était typiquement le genre de considérations qu'il était le seul à soutenir. Les enfants de ce monde n'avaient pas de souvenir d'un tel passé, d'une telle destruction, d'une telle peine... Silarae non plus, d'ailleurs. Elle était encore dans son œuf. Mais ce n'était plus le cas désormais.
* C'est notre rôle le plus ardu, à nous, nouveaux élus. Si nous parvenons à établir une caste indépendante nos héritiers grandirons au sein d'un consortium neutre et respectant toutes les races, mais nous avons vu le jour dans la haine crasse qui enlise ce monde, et vous, dragons prenez un peu de cette haine, juste assez pour ne plus considérer l'importance d'une paix entre tous. Nous les avons vu, les autres, lors de la bataille du grimoire, et ensuite... Ils ont à cœurs les mœurs de leurs dragonniers, mais ne cherchent pas forcément à les élever au dessus des vaines querelles. Ils pourront parvenir à accepter mes connaissances, mes valeurs, mes apports et surtout ta présence.... mais jamais qui je suis, et cela, je m'y suis résolut dès l'instant où ton œuf se craquela devant moi. Je suis une ombre entre deux époques, j'ai vu le jour avec les anciens dragonniers, et je fais partis des nouveaux, je ne peux rejeter une faute quelconque sur les anciens, car je connais leurs raisons et leurs personnalités, mais ne puis reprocher l'amertume de la nouvelle génération envers eux... je ne possède aucun critère me liant à eux. Mais raisons et mes jugements leurs sont obscures... et cela plus que toute autre chose m'ostracise. Mais je ne demande point qu'ils m'acceptes, Reine de mon cœur. Qu'ils consentent à m'entendre me suffit amplement. Je ne désir point me lier davantage avec eux. Et ne le puis d'ailleurs... Lorsque tout cela sera achevé et si l'on me le permet... je voudrais retourner sur les terres sauvages, loin au sud, et ne jamais plus revenir. Braver les mystères de la nature, et ne plus avoir à répondre de la folie de personne. Je vieillis hélas, et malgré mon éternité, je ne puis que me lasser de leurs querelles pathétiques..... *
Il dérivait quelque peu du sujet d'origine, mais il avait également besoin d'exorciser ces pensées loin de lui, parfois, afin de se sentir mieux. Et après tout, elle était sa compagne d'âme, il ne faisait que verser la liqueur de son esprit dans un réceptacle jumeau. Et c'était bien là son besoin. La vieillesse n'entamait pas la beauté de son apparence, ni sa puissance, mais quelque chose, au fond de lui, comme une corde qui s'étiolait... Il ne souhaitait pas être relié plus longtemps que nécessaire à son devoir, quand bien même il était part intégrante de lui. Une fois réalisé, il ne faudrait plus jamais lui demander de compte. Mais bien entendu, jusque là, il ne pouvait que supporter diligemment sa peine, car il était la voix des anciens, un aîné vampirique et leur sagesse. Mais sa sombre humeur fut quelque peu allégée par la taquinerie dont fit preuve sa compagne, et il trébucha en tombant à terre dans l'herbe à son coup de museau, souriant plus largement, d'un sourire d'aurore. Réellement amusé par son comportement il s'installa sur le tapis herbeux sans paraître gêné. Il était bien plus fort qu'on ne le supposait, ou que ne le disait son apparence efféminée... Sans compter qu'il était le mage le plus puissant de tout les dragonniers, et qu'eux étaient à sa mercie. Un simple sort de mort suffirait à les rayer de la carte les uns après les autres....
* Il est vrai que je n'ai rien à craindre avec une telle force de la nature à mes cotés. *
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| Sujet: Re: Instant paisible [PV Sila]TERMINE Jeu 18 Juil 2013 - 21:25 | |
| Le Pupille Bleue savait manier sa langue à bon escient. La sagesse du Vampire était présente lorsque ses lèvres s'animaient, permettant d'ouïr une voix sereine malgré la gravité du sujet dont il était question. Malgré le masque parfait d'impassibilité peint sur son visage, Achroma ne pouvait confiner les espoirs qu'il entretenait quant à l'éventuelle apparition de cette caste. Ses moindres pensées, recelées dans l'abîme qu'on soupçonnait être son for intérieur, étaient cependant décelées par sa part, son aimée. Cette dernière revint sur ses pas, teinte d'une tendresse qu'on ne saurait soupçonner. Rares étaient les instants où l'on pouvait sentir ce que Silarae portait en son cœur. Qui aurait soupçonné une telle sensibilité, une telle douceur dont témoignait la dragonne à cet instant présent ? Elle condamna le sol à porter son poids, tandis que sa silhouette entière s'allongeait à même le sol, l'or flamboyant trônant dans ses iris rivé vers son tendre.
Qui aurait cru qu'au paroxysme d'une discussion aussi vitale et lourde en conséquence, l'Immaculée aurait fait preuve de cette attention ? Nul n'aurait pu le prédire, tant il était rare que ces instants surviennent. Les enjeux des paroles échangées pouvaient influencer l'avenir du monde entier par tout ce qu'ils pouvaient enclencher. A cet instant, la dragonne voulait profiter de la proximité avec son Élu. De son aile droite, elle ramena Achroma à elle sans difficulté. Celui ci se trouvera bien contraint de trouver comme dossier le flanc de sa compagne, car le cou de celle-ci s'arqua afin que sa gueule entière se pose au sol, empêchant le vampire de s'éclipser.
« Mon Doux...ces querelles que tu qualifies de pathétique...dois-je te rappeler que tu y contribues ? Ceux que tu sers...ceux qui partagent ta condition...ceux dont la lumière solaire provoque l'aversion la plus totale...ont-ils d'autres buts dans la vie que de s'affirmer comme race dominante ? Mais tout comme une hirondelle ne fait pas le printemps, ton désir d'y mettre fin n'est pas l'objet d'un plébiscite : c'est cela qu'on ne cessera de reprocher à ton peuple. J'ose penser, au plus profond de moi même, que les Monteurs te verront comme le premier Être d'une nouvelle génération de vampires, capable de cohabiter pacifiquement avec leurs voisins. Garde à l'esprit que bien que les dragonniers puissent partager ce même désir, nous, les maîtres célestes, aurons le fin mot de cette histoire. Car bien qu'un dragon puisse aller à l'encontre de l'avis de son monteur, ce dernier ne peut obliger son lié à adhérer à une pareille idée. Quiconque nous connaît sait que nous ne tolérons pas le refus, mais chacun de nous s'est taillé sa personnalité grâce au peuple qui l'a bercé. Par la faute de ceci, je ne peux rien te garantir quand aux positions que les miens auront, tout comme tu ne peux promettre que cette réunion ne se transforme en combat. » La dragonne se mit à penser intérieurement, sans désir de voiler ses pensées à son dragonnier, que la question semblait avoir été analysée avec la plus grande objectivité, et que peu pouvait y être ajouté. En somme, cette idée d'une confrérie, et même celle d'une rencontre, demeurait inédite, bien qu'elle se résumait à un immense point d'interrogation, tant le doute subsistait quand aux réactions des semblables d'Achroma et de Silarae. La dragonne cligna alors des paupières, son souffle rauque et bruyant devint alors durant quelques instants l'unique trouble du silence parfait tentant de s'imposer en maître dans l'esquisse parfaite du paysage qui s'était dressé. L'Immaculée était sûre de deux choses : l'une, elle ferait son maximum afin que cet ordre voit le jour. Et deuxièmement, elle se dresserait au travers de quiconque se servirait de la condition de son aimé comme d'un prétexte pour atteindre à sa vie.
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| Sujet: Re: Instant paisible [PV Sila]TERMINE Dim 21 Juil 2013 - 17:33 | |
| Il se laissa pêcher du sol vers elle, et s'adossa contre son flanc chaleureux, qui enflamma son corps de non-mort d'un feu seulement à demi bienvenu, tant il tiraillait son être figé dans l'écrin d'une jeunesse éternelle. S'installant cependant sans mal, il prit le confort là où il se trouvait, dans le creux de la patte draconique, alors qu'il posait une main sur les écailles de son cou, juste derrière la tête, comme pour l'assurer qu'il n'irait nul part. Pourquoi aurait-il décidé d'aller où que ce soit d'ailleurs, puisqu'il était très bien là. Relevant les yeux vers le ciel infini, et cette lumière solaire qui devrait lui ôter ses forces mais qui, en réalité, n'était qu'une douce caresse délicate sur sa peau fraîche... Ses pensées se perdaient dans l'infini de ce dôme sans limite, comme il aurait rêvé de s'y noyer définitivement, perdu pour le monde des vivants à tout jamais. Un fin sourire désabusé lui vint aux lèvres aux mots qu'elle soufflait dans son esprit.
* Que j'y participe les rends-t-elles moins pathétique ma reine ? Ma personne a beaucoup de qualités, mais non celle de légitimer la moindre querelle raciale. Il me faut servir les miens, car c'est là mon devoir d'aînesse. Je ne suis point un seigneur Silarae, neige de mes nuits, l'on a tenté de m'offrir la couronne et je l'ai rejetée plus d'une fois. Si je suis quoi que ce soit, qui ne prenne en compte ta présence, je suis le Conteur, celui qui illumine les tortueux chemins de pensées de ce continent. N'est-ce pas là toute la contradiction des mes choix après tout. Cette guerre est légitime hélas, en cela qu'elle n'est que le résultat de la folie et du dégoût instinctif des autres races qui ont repoussés mon peuple dans ces galeries sans lui accorder le temps d'un crédit, même fugace. Un être lésé cherchera toujours réparation, et parce qu'on les considère uniquement comme des créatures sanguinaires, des monstres, ils n'ont jamais eut l'ego de chercher une autre existence que celle-là... On ne récolte que ce que l'on sème. Et pourtant, ils peuvent être bien autre chose que cela, regarde les anciens mes pairs, Souffle blanc, et tu verras la véritable fierté de mon peuple. J'apprécierais de cohabiter en paix avec le reste de ce monde comme il était ma coutume autrefois Mais je ne puis non plus dénigrer la vérité. Cette guerre a prit naissance bien avant que Lorenz n'accède au pouvoir, elle a prit naissance dès que les vampires ont été repoussés vers les galeries. Je ne suis pas le garant de la moindre paix hélas... mais je compte bien servir de témoin à tout cela et partager ma mémoire. Je ne puis ensuite qu'espérer que la sagesse de tes pairs ai autant déteint sur leurs dragonniers que les mœurs de ces derniers sur leurs liés.*
Et si il n'y avait aucune réponse, récompense à cette peine. Si il n'y avait aucune solution ? Alors sans aucun doute tout serait perdu. Si rien ne pouvait être fait, il partirait sans nul doute, loin, là où personne ne les trouveraient jamais. Mais cela restait un dernier recourt, il tenterait tout ce dont il était capable pour que cela n'arrive pas. Il le devait aux siens, au moins, puisqu'il ne pouvait les guider. Il leurs devait au moins la certitude qu'il y avait une autre voie à emprunter que celle de la destruction finale. Ce n'était que justice, si tant est qu'on veuille user de pareil terme. Il n'y en avait pourtant pas d'autres qui convenait totalement à ce qu'il pensait. Il avait ses propres faiblesses et ses propres défauts, ses manquements. Avoir manqué de tuer Lorenz en était un qu'il ne pouvait abandonner d'un revers de main. Hélas... Tout comme il ne pouvait se pardonner d'avoir abandonné son fils, lorsqu'il aurait dû se trouver près de lui, et ce pour son propre confort. Il assumait ses fautes cependant et ce sans rechigner. Et un jour, lorsque tout serait passé, sans nul doute, il reviendrait au moins une fois en sa cité, pour offrir un adieux à ce qu'il avait volontairement abandonné.
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