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Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752 TERMINE

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MessageSujet: Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752 TERMINE Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752   TERMINE Icon_minitimeDim 14 Avr 2013 - 23:00

Le temps et l'espace n'avait pas d'emprise sur les ailes éthérées qui le portaient au delà du firmament, vers un océan couleur de nuit velouté, semblable à un voile de gaze précieux et unique, piqueté qu'il était de dizaines de milliers de diamants froids et lointain, qui lui échappaient, glissant sur la surface lisse et soyeuse comme de petites danseuses effarouchée. Il y avait du vent, et il n'y avait pas de vent, du moins n'était-ce pas de l'air qui soufflait avec douceur sur son visage et transformait sa chevelure d'or en une étoile filante, illuminant son être comme si il avait été, lui aussi, une étoile. Elles l'observaient de loin, froides accusatrices figées dans leur perfection céleste comme des statues d'esprits protecteurs depuis longtemps disparus, noyées par les eaux primordiales de l'ordre et du chaos, au dessous du trône fabuleux de la balance harmonique. Rien n'existait dans ce monde, et pourtant tout était là, chaque être, chaque chose, placée de façon parfaite, en un équilibre et un enchaînement que l'esprit terre à terre ne pouvait appréhender, encore moins comprendre. L'existence et la vie était, en ce lieu, totalement séparées, deux concepts profondément singuliers, uniques, qui ne pouvaient se comparer l'un à l'autre. Tout comme un elfe et un vampire ne pouvait se comparer l'un à l'autre. Au dessus de lui, scintillant et presque fantomatique, la balance irisée semblait régner en maîtresse absolue sur son univers d'étoiles et de statues de glaces et de lumières. Sur l'un de ses plateaux, une étoile chétive et clignotante semblait chuchoter les paroles de millions de cœurs dissimulés au delà de l'immensité océanique et céleste. Sur l'autre plateau, un morceau de roche, peut-être du jais, ou de l'obsidienne, absorbait la lumière qui venait caresser sa surface lisse et sans défaut, lui donnant l'apparence d'un œil fixé sur le reste de l'univers, attendant, veillant, prédateur intemporel à l’affût de sa proie, sachant qu'elle ne pourrait lui échapper. Le plateau de la pierre noire penchait légèrement, l'équilibre de la balance se rompant doucement pour glisser vers le triomphe de l'oeil noir sans aucune chance de redresser la situation. Bientôt. Il le savait, il le sentait, profondément en lui, pulsant comme un second cœur, une vérité qui semblait frappée sur sa chair comme un sceau au fer chauffé à blanc, le marquant à tout jamais de son existence. Son poids marquait ses épaules, le faisait ployer comme un jeune saule sous le souffle redoutable d'un vent d'est, alors qu'il tentait de lui résister, de rester debout et d'observer la scène. En un cyclopéen fracas pourtant totalement silencieux il se sentit tomber, longtemps, lentement, privé de ses ailes, il tournoya, frêle pantin désarticulé, jusqu'à se disloquer contre la frontière cristalline du rêve.

Et il ouvrit enfin les yeux sur la nuit de la tente d'Adryne où les soldats vampiriques l'avaient emmené pour le laisser se reposer. N'osant tout d'abord bouger, il cligna lentement des yeux pour affiner sa vision jusqu'à ce que le brouillard blanc qui transformait le monde en création cotonneuse se dissipe, laissant devant lui la crue réalité des choses. Au dessus de lui le tissu sombre était tendu et dépourvu d'ornements, tandis que la lune, faiblement visible au travers de la fabrique, baignait le camp de ses rayons nourriciers, protégeant ses mortels enfants. Son corps paraissait lourd, de prime abord, chaque muscle tendu et crispé, l'énergie manquant à son être après les rudes combats de la semaine passée. Les combats... ils revirent à sa mémoire comme une flèche en plein cœur. Son retour sur les terres connues d'Armanda, l'attaque des elfes et du dragon sur le campement, la mort de la grande bête blanche qui avait fait trembler les fondations magiques du monde, ces fondations encore si frêles et délicates. Il se souvenait avoir sentit la perte de puissance, puis elle avait été emportée devant les préoccupations du moment, la mort de l'elfe qui lui avait offert son premier véritable repas depuis un long moment. Puis il s'était occupé de remettre le camp en ordre.

Et c'est alors que son cœur s'était fendu en deux, à l'annonce de la mort de son fils, et de l'identité de son assassin. Il se souvenait la rage sans nom qui avait surgit du tréfonds de son être comme du sang jaillissant d'une plaie ouverte, il se rappelait la chaleur affreuse qu'il l'avait rendu fou, fou de tristesse, fou de douleur, d'une douleur à laquelle il n'était plus habitué depuis si longtemps, une douleur que même la transformation en vampire n'égalait pas. Il aurait choisit de subir mille fois sa transformation plutôt que d'entendre ces quelques mots qui avait transformé son univers en un puits sans fond de désespoir absolut. Adryne était mort... mort ! Il était partit là où il ne pouvait le suivre, ne pourrait sans doute jamais le suivre. Et lui, Achroma, était désormais seul, seul avec sa tâche, seul avec son fardeau, avec sa peine et son deuil. Seul... oh combien seul! Sans échappatoire et sans espoir ! Il ne pouvait même pas pleurer la mort de son compagnon ! La nature, cruelle engeance, lui refusait même ce simple cadeau qui l'aurait pourtant quelque peu soulagé. Et pendant un moment il avait hait Lorenz, l'avait hait de tout son être, de tout son cœur mort et de toute son âme maudite et mutilée.

En plus de mille ans d'existence il n'avait jamais voulut la mort d'un seul être. Pourtant il avait appelé à grands cris celle du seigneur vampire. Il l'avait appelé, et avait bien faillit la provoquer. Le souvenir du regard de l'ancestral dans ses prunelles de lagon purs ressemblait à une image gravée. Il avait eut envie de le démolir. Pas seulement le tuer, mais lui faire mal, lui faire ressentir l'horreur intense qu'il subissait, lui rendre la douleur au centuple. Le briser. Le briser totalement et irrémédiablement, jusqu'à ce qu'il le supplie de le tuer. Voilà ce qu'il avait voulut. Mais il n'en avait pas eut le temps. Lorenz... avait bu du sang de dragon. Il avait sentit l'aura maléfique du geste, mais au travers de sa folie douloureuse il n'avait rien voulut savoir, et dans un élan magique, il avait abattus l'intégralité des forces qui lui restait au moment même où l'ancestral lançait son sortilège. A eux deux, ils avaient achevés ce que le dragon avait débuté. Le camp entier avait été soufflé sous l'impact magique, du moins c'était ce qu'il en avait déduis, car il était tombé inconscient la seconde où sa magie et celle de Lorenz étaient entrées en contact. Il venait tout juste de se réveiller, les souvenirs affluant comme des soupires à son esprit, tandis qu'il se redressait péniblement et contemplait, avec un regard terne, les environs.

La tente était jonchée d'armes et d'armures, d'objets divers, comme à l'habitude d'Adryne. Rien n'avait été touché, en dehors de la lame, Stormbringer, qui reposait dans son écrin originel, sur le coin de lit. Il l'attrapa délicatement, la sortie de son fourreau en faisant s'élever une légère bourrasque qui fit voler ses cheveux, puis caressa avec tendresse les runes de la lame. Ses doigts pâles contrastant affreusement avec le noir de la lame. Se levant prestement, il saisit la garde à deux mains et leva l'arme devant lui, fixant la pointe tandis qu'il s'essayait à quelques passes. Puis il la remit dans son fourreau, puis dans l'écrin. Non, il n’était pas fait pour elle, la lame ne l'avait pas choisit lui. Elle attendait son nouveau porteur, fidèle servante au sens de l'honneur intraitable. Il devrait trouver le porteur et lui remettre, c'était le mieux à faire.

En attendant, la lame resterait auprès de lui, terne souvenir d'un être unique et flamboyant. Ne pouvant supporter de rester là pour le moment il sortit sans attendre, et déambulant dans le camp en s'attirant des regards de la part de tout les vampires. L'altercation était encore fraîche, et son issue si incertaine à première vue n'était favorable à personne. Ses errances le conduisirent jusqu'à la tente où les œufs étaient gardés. D'un seul coup d'oeil, il empêcha les soldats qui montait la garde de protester à son passage, puis il disparu à l'intérieur Les dragons. Les créatures garantes de la magie, les êtres légendaires disparus depuis longtemps. Il ne se souvenait plus d'eux, à l'époque, et la nouvelle génération était encore à l'état d'oeuf. De beaux œufs, d'ailleurs.

Le pâle, blanc de cendre attira particulièrement son attention. Il y avait quelque chose, dans cette forme, dans cette couleur, qui se rappelait à lui, comme une veille amie longtemps oubliée, longtemps disparue... une amie qu'il semblait retrouver ici et maintenant, à un monde d'écart. C'était un sentiment qui dépassait la douleur que la perte d'Adryne lui causait. Un profond sentiment de tendresse, et de chaleur, comme un cœur battant contre le sien, l'enveloppant dans une étreinte protectrice et guérisseuse pour le soustraire à sa peine. Il sentait sa proximité comme il aurait sentit les mains aimantes de son amie sur son épaule, le guidant en des gestes qu'il ne devait pas comprendre, qu'il ne voulait pas comprendre. Lentement, il s'avança jusqu'à cet œuf magnifique et le prit dans ses bras, s'asseyant sur l'autel et le posant sur ses genoux, dans les plis chatoyant de sa robe blanche, avant de caresser sa surface lisse et brillante de ses mains avec la délicatesse qu'il aurait pu avoir pour un nouveau né. Tendrement, il se pencha pour poser son front contre la surface de l'oeuf, soupirant doucement... « Silarae.... »


Dernière édition par Achroma Seithvelj le Lun 27 Mai 2013 - 19:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752 TERMINE Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752   TERMINE Icon_minitimeLun 15 Avr 2013 - 12:27

Le savoir est infini. Seul l'idiot croit tout avoir en une vie. Mais pour tout connaître, il faut l'immortalité et encore ! Même en vivant plusieurs fois, même en voyageant sur tout Armanda... le savoir est comme une mer de sable qui ne cesse d'échapper entre nos doigts avides. Alors il faut s'unir et c'est ainsi que les dragons possédèrent cette conscience commune. Comme une vasque sans fond, ils y versent expériences, connaissances et mises en garde. Les plus jeunes y ont accès, et comme la petite silhouette blanche perdue dans ce désert, ils ne savent pas par où commencer. Des millénaires de savoirs sont à portés de griffes, il suffit d'observer, de s'imprégner. Les yeux candides s'assombrissent d'intelligence, ils deviennent aussi insondables et nébuleux que l'espace déployé au dessus de nos têtes. Ils brillent de milles étoiles, de cosmos et de nébuleuses. Les étoiles sont des connaissances, les planètes des vérités. Mais les lèvres closes ne peuvent partager, liées par une sagesse elles ne peuvent abreuver les races jeunes assoiffées. De ce désert immense, chacun doit y faire ses propres pas, ses propres expériences. Chuter est normal, faire des erreurs dans l'ordre des choses. Apprendre de tout ça, tel est le premier pas vers la réelle évolution. Accepter de ses défauts, rester humble devant ses qualités.

"Silarae..."

Un appel qui souleva les dunes de savoir, qui ébranla les connaissances que la frêle créature tentait d'assimiler. Du sable chaud miroitant du grand désert de ses ancêtres, un battement de cœur résonna comme le plus fort des tambours. Des mains saisirent son petit monde, la mer de sable se fit torrent, puis rivière et enfin la créature échoua sur les rivages de sa conscience. Dans un sursaut, elle ouvrit brusquement les yeux, fixa les parois rosées de son cocon et remarqua une silhouette. Était-ce lui ? Plusieurs fois déjà l'on avait dérangé sa méditation, on l'avait tiré de son sommeil. Mais cette fois, elle savait que c'était la bonne. Qui d'autre pouvait connaître son véritable nom ? Un fourmillement au creux de son ventre, un brasier de magie crépitant dans son sang, il s'agissait bien d'un appel qui ne pouvait être ignoré. Cette voix, elle voulait encore l'entendre ! Armée de détermination, elle posa ses pattes sur la surface, les griffes raclèrent et l'oeuf commença à s'agiter entre les mains du vampire.

Impatiente, elle se débattit dans sa prison. Oui, son petit monde était soudain trop étroit. Ça l'étouffait de rester ici ! Les yeux clos, elle frappa du museau contre la coquille. Une fois. Deux fois... Un premier craquement résonna, l'encouragea à continuer. Elle poussa sur ses pattes arrières, griffa avec celles de devant puis, dans un ultime coup de tête, elle déchira la membrane et fit céder les murs de sa cage. Un vent froid l'accueillit et la fit éternuer. La tête à moitié émergée, quelques éclats de coquilles collés à son museau, l'appelée poussa encore sur ses pattes pour finir de casser le tiers supérieur de l’œuf. Les morceaux tombèrent, éclats ternes comparés à l'immaculée blancheur qui se tenait à présent devant Achroma. Silhouette encore fragile, les écailles luisantes revêtaient des éclats doux, prismes de lumières, ils renvoyaient des vagues irisés. Les ailes maigrichonnes s'ouvrirent paresseusement, formant des éventails tremblant autour de la noble créature. Un long cou sinueux, un poitrail dégagé aux larges écailles et une longue queue frétillantes.

Essoufflée, la dragonne resta assise dans le fond de son œuf, mais elle ouvrit enfin les yeux sur le monde qui s'offrait à elle. De grands orbes se dévoilèrent, emprunt d'une couleur d'ambre chaud, ils se rivèrent aussitôt à la créature qui lui faisait face. Et sans avoir à demander, comme une évidence découlant de ce lien qui se tissait, elle pu le reconnaître. Son cœur se mit à battre plus vite, ses yeux s'écarquillèrent et elle tendit une pattes vers lui. Lorsqu'elle vint la poser sur son torse, sentant au travers des couches de tissus le battements de ce tambours, de cette mélopée sourde qui l'avait éveillée, Silarae plissa ses grands yeux et dodelina de la tête.

*Achroma...*

Un murmure semblable aux battements de milliers d'ailes de papillons. Un bruissement qui glissa dans l'esprit de son Dragonnier tel le plus intime des murmures pour deux êtres enfin réunis. La respiration profonde et calme, son petit buste étroit s'élevait et s'abaissait, faisant luire les écailles humides. De son museau arrondis et légèrement retroussé, les narines palpitaient pour humer frénétiquement l'odeur d'Achroma. De ses grands yeux aux émotions indéfinissables, elle se gorgea de la vision de son dragonnier et elle détailla ce visage pâle, retenant chaque détails de cette grande silhouette penchée au dessus d'elle. Puis, quand l'inspection fut terminée, elle poussa sur ses petites pattes tremblantes et vint poser son front contre le sien. Lentement, elle ferma les yeux et resta oscillante contre lui. Le bas de son corps encore prit dans les débris de son œufs, elle ignora le froid mordant pour ne se concentrer que sur cet instant unique.

*Je t'ai attendu si longtemps...*

Sans savoir combien d'hiver s'étaient abattus sur Armanda, sans connaître le nombre de printemps ayant fleuris sur le continent, elle avait attendu sagement. Sa patience et sa foi récompensées, Silarae pouvait à présent savourer le cadeau que le Dracos Honoris lui apportait. Son Dragonnier. Plus rien d'autre n'avait d'importance. Ni ses parents, ni les autres œufs à quelques mètres d'elle. Il n'y avait que cet être contre elle, sa raison de vivre. Le centre de son nouveau monde. Une douce mélopée échappa à sa gorge gracile, mélange de roucoulements et de petites grondements, la dragonne ne pouvait contenir la joie immense qui l'envahissait.

*Je t'aime, Achroma.*

Un aveux des plus candides, venant du fond du cœur avec une sincérité inébranlable. Quelques mots inaliénables, qu'aucun acte ne pourrait teindre de remords ou de regrets. Mais fatiguée par sa posture, par les efforts déployés afin d'émerger de sa coquille, Silarae retomba sur ses quatre pattes et s'extirpa des débris de l’œuf. Serrée contre le ventre de son mortel, perdu dans les plis de la robe blanche, elle ouvrit sa petite gueule hérissées de crocs pour bailler tout son saoul. Sa langue rose dépassa des babines veloutés alors qu'un petit couinement sortait de sa gorge.

- Kyuuuuh !!!

Papillonnant de ses grands yeux, elle frotta sa tête contre le ventre d'Achroma puis battit un peu de ses ailes rachitiques pour les dégourdir. Sa longue queue ondula paresseusement avant de venir s'enrouler atour d'un des poignets du vampire. Tournant deux fois sur elle-même, Sila' finit par s'allonger sur les cuisses de son Dragonnier et posa son museau entre ses pattes avant. Elle le regarda alors, avec cette assurance et cette sagesse ancestrale, héritage de son sang. D'un autre murmure caressant, elle fit la plus importante de ses promesses :

*Je veillerai sur toi.*
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MessageSujet: Re: Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752 TERMINE Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752   TERMINE Icon_minitimeMar 16 Avr 2013 - 12:07

Un bref moment, il avait véritablement l'impression que son cœur s'était remit à battre, frénétique, précipité... telle une petite souris dans les griffes du chat. Il se sentait faible. Lui qui avait pourtant une force titanesque dans les mains, au point de broyer des armes sans problèmes, il n'était pourtant qu'à peine capable de soutenir entre ses mains l'oeuf. Du moins il se sentait faible, comme si il ne pouvait faire aucun mal à cette chose entre ses mains. Sans doute était-ce le cas, comment pouvait-on même vouloir faire du mal à cette beauté ? Celui qui oserait serait le pire fléaux du monde. Il n mériterait ni de vivre, ni même d'être conservé dans la plus infime des mémoires. Non... jamais il n'aurait rien que le prémice d'une telle pensée... Cet œuf était un don inestimable fait à son peuple. Un don qu'on ne pouvait briser. Il le savait, autant consciemment qu'inconsciemment, il ne pourrait jamais faire de mal à l'oeuf et son habitant.

Ses longs doigts caressaient avec tendresse la surface douce et chaude comme il aurait cajolé un nouveau né délicat, tandis que son front reposait sur la coquille, et qu'il semblait capter une infime vie dans les replis plus durs que le diamant. Immobile comme une pierre, comme une state de marbre délicate, il se refusa à briser la monotonie de son recueillement, ne se sentant guère la force de se relever et de quitter la tente, d'abandonner cette petite chose solitaire au silence et à l'indifférence général. Indifférence, ou et non. Les autres vampires l'avaient touché, tous autant qu'ils étaient, le conteur n'avait aucun doute là dessus. Ils auraient voulut qu'elle éclose pour eux. Elle ? Comment savait-il que c'était une femelle ? Aucune idée, mais il le savait. Ça lui apparaissait comme une évidence, une vérité aussi profonde que son nom. Ce nom qu'il avait soufflé sans le vouloir, sans savoir d'où il venait, un petit chuchotement au creux de son oreille alors qu'il contemplait la coquille pâle comme l'astre au travers d'une fièvre. Il tenait entre ses vastes mains l'une des seules femelle de la race ancestrale des dragons séjournant encore en Armanda. Peut-être même la seule, qui était-il pour le savoir ? Il ne ressentait rien des autres dragons, si ce n'était la magie qu'ils ravivaient diligemment, mais elle, il en sentait bien davantage.

Voilà une compagnie qui lui agréait, cette silencieuse coquille, et ce qu'elle contenait.... Il se sentait bien là, malgré tout, malgré cette infernale douleur au creux de son esprit, malgré la peine qui lui rongeait les tripes avec plus de constance que la faim elle-même. Son corps n'était rien cependant, la douleur qu'on lui avait infligé, lorsqu'on l'avait brisé ne pouvait venir à bout de lui, être millénaire qui avait connu tant de peines et de souffrances au cours de sa longue, très longue existence. Il avait vécu tant de chose, qu'il pouvait faire abstraction de la faiblesse de ses os et de ses muscles, qui restaient pourtant assez fermes pour lui permettre de faucher les hommes comme les blés. Mais la douleur que subissait ce qui restait de son esprit et de son âme était autre chose, bien autre chose. Pendant deux milles ans, il n'avait jamais connu de véritables sentiments. Ils venaient des autres. D'Adryne, de Cyrène, d'Erin et Silence, des anciens, des dragonniers, des enfants de l'ombre également... il avait prit leurs sentiments et les avait fait sien, se les appropriant, il le voyait maintenant, comme un lâche voleur ne désirant pas entrer dans le flot de l'existence.

Mais, vampire millénaire, il n'avait jamais eut de sentiments qui lui soient propre. Ni haine ni amour total, ni joie ni peine, il avait toujours été un être vide, mut uniquement par la force du devoir et l'instinct sensible, irrépressible qui différenciait sa vision de celles des autres. Singulier, il était le seul a être partit au delà du monde connu, le seul à en être revenu, le seul aussi à se détacher de son être pour remplir froidement la mission qui était la sienne. Il devait veiller sur son peuple, c'était sa raison d'être, la raison qui l'avait transformé, qui l'avait porté durant toutes ses années... cette force au creux de son corps, immense, était dû à l'implacable marche de son destin, à sa foi inébranlable en sa destinée de gardien, d'aîné, et non à la passion de la vie. Veilleur des ténèbres avant Adryne, il avait suivit un appel plus grand encore, loin de tous, et il était revenu à l'instant crucial pour venir en aide aux vampires. Si leurs aîné ne veillait pas sur eux, qui le ferait ? Pourtant... pourtant il avait vécu un sentiment bien à lui, en ce jour fatidique où il avait combattu Lorenz. Il avait ressentit une haine terrible, irrépressible, plus sauvage que le plus sauvage vampire, une haine monstrueuse, fruit de sa vie de retenue. Mille deux cent ans de haine s'était subitement matérialisées en lui, et dans la force qui avait guidé ses coups... mais le destin ne lui avait pas été favorable, et à présent il regrettait de s'être emporté. Ce n'était pas digne de lui. Malgré cela, le conteur ne pouvait en aucun cas faire fi de cette haine pulsant désormais dans sa poitrine et dans son esprit....

Cependant, ce n'était pas la haine qui le faisait trembler, et en dépit du fait qu'il était pour l'heure incapable de supporter et d’appréhender pleinement de pareils lames de fond, sa conscience aiguë des rouages de son esprit lui apportait quelque chose de plus exotique, plus singulier que la haine. C'était ce mot qui l'avait apporté, qui l'avait fait naître, petite étincelle pétillante, petite fleur délicate dans un champ de charognes décomposées... l'amour.
Quelle était cette chose étrange, qui le faisait se sentir à nouveau vivant, qui infusait lentement, petit à petit, son corps tout entier, dissipait la brume de haine de son esprit, l'éloignait... qu'est-ce-que cela pouvait être si ce n'était pas l'amour ? Pourtant, l'amour, pourquoi ? Pourquoi à présent, maintenant, alors qu'il se noyait dans sa propre conscience comme dans un bourbier sans fond. La réponse lui vint de l'extérieur, soudainement, le faisait se redresser pour observer l'oeuf. N'avait-il pas sentit un grattement à l'instant ? Ou bien était-ce à présent des hallucinations qui l'accablait ?

Non, l'oeuf bougeait sous ses doigts, se fissurait, lentement... Une tête de dragon émergea. Si il avait été mortel, son cœur se serait sans doute arrêté, mais il avait de la chance, sa non vie le protégeait d'un arrêt cardiaque sous la surpris que lui causait l’événement se jouant directement entre ses mains. Elle éclosait... non c'était impossible, elle ne pouvait pas éclore pour lui. Il avait déjà touché des œufs, aucun, jamais, n'avaient fait de lui son élu, alors pourquoi maintenant ? Pourquoi lui entre tous ? Elle avait tant de choix, des vampires plus jeunes, plus vifs, moins menacés, et c'était lui qu'elle accueillait ? Il ne pouvait en croire ses yeux. La réponse ne devait certainement pas se trouver dans l'air, mais il aurait donné cher pour la connaître : Pourquoi, dans le monde entier, était-ce lui que cette petite créature avait choisit ? Un jour sans doute, il pourrait le lui demander directement. Il savait cependant que ce n'était pas le cas à présent. Partagé entre l'immense honneur qu'il portait à présent, son amour soudain pour cette dragonnette, et la peur de la voir disparaître soudainement, il l'observait en silence. Tout semblait à nouveau immobile, figé, alors qu'elle ouvrait les yeux, et que lui n'osait faire un geste, par peur de la briser.

Elle avait l'air si fragile, si délicate... comme un manteau de neige fraîchement tombé. Une patte se posa sur son torse, qu'il sentit à peine. En revanche, il sentit l'impact de son nom, soufflé par la petite chose tout juste éclot, dans le recoin le plus intime de son esprit. Instinctivement, il faillit se fermer, blinder son lui intérieur de toute la puissance de son mental. Une intrusion aussi subtile ne pouvait qu'être une attaque. Pourtant une part étrangère à son esprit, une part encore jamais éveillée, lui souffla qu'elle n'était pas une ennemie, loin de là, que c'était même le contraire, et il l’enserra entre les filaments de sa vaste conscience, la serrant dans son esprit avec une douceur absolue, sans la pénétrer, caressant juste, presque avec timidité.

L'esprit de la dragonne était différent, étrange, peuplé de murmures, de mémoire qu'il sentait, à la limite de sa perception, un être unique et merveilleux, comme un coffre au trésor s'ouvrant à peine. Il ne pouvait tout comprendre, et n'essayait d'ailleurs pas. Ils avaient du temps pour cela, beaucoup de temps... un temps infini, car après tout, dragons et vampires étaient immortels, et eux plus que tout autre, dragon et dragonnier, liés par la magie et le destin, entouré de cet amour incommensurable qu'eux seuls partageait... eux avaient tout le temps du monde. Le baume qu'était la présence de Silarae en lui agissait sur sa conscience à vif et déchirée comme un sort apaisant, la douleur refluait, dans un coin de lui plus éloigné, non moins présent, mais oublié pour l'instant. Il le repoussait sciemment, ne voulant pas, par mégarde, blesser la dragonne avec de tels sentiments. Non c'était bien autre chose qu'il désirait pour elle. Il a vit se relever vers lui, et posa son front contre le sien avec douceur, les écailles chaudes contre sa peau morte.

Que disait -elle ? Les mots, si s'en étaient, provenaient d'une langue qu'il ne saisissait pas. Les dragonnets à la naissance, ne parlait pas la langue des mortels, mais il en avait une bien à eux, et il écoutait avec plaisir, les sons qui glissaient en lui, étrangers mais non moins bienvenu. Il ne comprenait pas ce qu'elle disait par ses mots, mais l'essence de ce qu'elle voulait transmettre était clair comme de l'eau de roche, clair comme un cristal scintillant. Elle l'avait attendu... pendant tout ce temps, cette douce dragonne. Elle l'avait attendu dans cette étroite coquille, alors qu'il parcourait le monde. Combien d'années cela faisait-il qu'il l'attendait, qu'il la cherchait, cette autre part de lui-même, cette âme qui reflétait parfaitement la sienne. Longtemps. Sans aucun doute. Les années passaient comme un battement de ses longs cils blonds, mais sa longue vie lui pesait soudain énormément.

« Je t'ai fais attendre, ma princesse, ma Silarae... mais c'est finit, nous sommes réunit, enfin... Bienvenu en ce monde ma douce, mon aimée... »

Pouvait-elle saisir ses mots ? Certainement pas. Mais néanmoins, ils traverseraient la barrière de la langue, car ils portaient tout ce qu'il ressentait pour elle.

Le besoin de la protéger, d'être près d'elle était sans précédent, terriblement présent, dans toutes les fibres de son être, dans son cœur et dans son âme morte, il savait qu'elle était tout pour lui, elle était son univers, son étoile et le vent qui bruissait autour de lui, elle était la vie et elle était le rêve, la seule véritable chose dont il avait besoin. Et il ferait tout pour la garder en vie et saine... absolument tout. Il voulait la garder en vie, parce qu'il l'aimait plus que sa propre vie. Rien d'autre n'avait d'importance, elle était la seule, l'unique chose qui comptait. Il se redressa, la contempla alors qu'elle bougeait de nouveau, avec grande attention, veillant à ce qu'elle ne tombe pas. Puis, d'une main, il caressa l'une de ses ailes si douce et velouté en comparaison de ses mains froides. Il frôla la petite queue enroulée sur son poignet, puis, l'observant avec douceur, il plongea son regard céladon dans le sien.

Alors, comme l'aurore sur la plage, couvrant les dunes autrefois pâles et fantomatiques d'un tapis d'or chatoyant, faisant scintiller les milliers de graines brillants du sable, comme la pluie après un été trop sec et aride, comme la douce chaleur du printemps après les rigueurs d'un hivers meurtrier, un sourire fleurit sur les lèvres délicates du vampire millénaire. Un sourire comme aucun autre, un sourire tendre, paisible, plein d'un amour infini, aussi inébranlable qu'un roc, mais aussi doux qu'un rayon de miel... un sourire franc, vrais, le premier en plusieurs centaines d'années, illumina le visage royal du conteur. Réponse muette à cette magnifique promesse qu'elle lui faisait, son sourire ne faiblit pas un seul instant, alors qu'il l'entourait avec précaution de ses bras, et qu'il la serrait avec délicatesse contre lui, la berçant à demi.

Dans le silence de la tente, il entremêla lentement son esprit au sien, achevant de forger ce qui était un lien à la puissance inaltérable, la promesse qu'aucun d'eux ne serait plus jamais seul. Il y avait tant de chose qu'elle ne savait pas, mais ce moment de grâce était le leur, et rien ne pourrait y changer. C'était l'union de deux âmes qui s'étaient cherchées durant tant d'années, et qui, finalement se retrouvait là, sur les flots du destin. Souriant, il s'adossa à la pierre lisse qui servait d'autel, l'entourant de son être autant que de son esprit, sans jamais la quitter des yeux.
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MessageSujet: Re: Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752 TERMINE Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752   TERMINE Icon_minitimeSam 20 Avr 2013 - 0:29

Qu'il était étrange de sentir un esprit si brillant manquer de se refermer comme une huître ! En douceur, Silarae prit de la distance avec la trame psychologique de son Dragonnier, inquiète de ses réactions. Elle était pourtant persuadée d'avoir usé de toute la douceur et la délicatesse dont elle était capable afin d'établir ce premier contact. De ses grands yeux d'ambre, la petite dragonne se fit plus attentive alors qu'elle détaillait le visage de son amour et laissa, pour sa part, l'esprit aventureux venir effleurer les rivages de son savoir. Mais elle le garda tout de même éloigné des portes de calcaire. Il n'était pas encore temps pour Achroma d'y pénétrer, car sa soif de connaissance n'était pas assez grande et leur lien insuffisamment puissant pour qu'elle brave le silence d'érudition de sa race. Elle plissa cependant des yeux, trahissant dans les reflets colorés une tendresse et une patience sans borne pour lui. Un jour, ils pourront parler sans aucune contrainte, mais pour l'heure les mots comme leurs esprits ne se comprenaient pas. Des époques, des races et des langues différentes. Autant de barrières qu'ils apprendraient à surmonter pour qu'au firmament de leur lien, ils s'unissent et ne deviennent qu'un. Doucement, par vagues paresseuses, à la façon d'une crue de rivière sous la pleine lune, chatoiement évanescent des étoiles sur la surface paisible, et murmure somnolent des clapotis sur les galets blanc de craie... elle revint toucher l'esprit de son dragonnier.

Si les mots ne suffisaient pas, les émotions pouvaient palier dans leur relation. Quand deux peuples s'approchaient, bien souvent l'art se trouvait être un moyen universel pour se comprendre. Après tout, le ciel était bleu pour tout le monde, l'herbe des champs verte et la neige blanche ! L'amour était un foyer tendre qui se roulait au creux du ventre, tandis que la colère était un brasier qui transperçait les tripes. Sentiments, couleurs et regards se comprenaient instinctivement et c'était par ces chemins détournés que Silarae comptait rétablir le contact avec Achroma. Oh d'ici quelques jours, elle allait connaître quelques mots du langage courant que les bipèdes utilisaient ! Dans un mois tout au plus, elle pourrait dialoguer d'une façon plus classique avec son Dragonnier, mais en attendant elle peindrait l'esprit du vampire d'images et de sensations. Surement que tout cela allait être quelque peu déroutant pour cet être au mental si rangé. Cependant, elle était persuadée qu'en étant ludique dans son approche, ce dernier saurait s'ouvrir et devenir un véritable refuge pour leurs futurs dialogues. Mais tout de même ! C'était terriblement frustrant de ne pas comprendre les mots exacts qu'il lui soufflait alors. Avec un petit froncement des narines, elle souffla sèchement son agacement puis frémit des ailes sous la caresse et se calma aussitôt. Sa voix était plaisante, les émotions qu'elle portait aussi. Apaisée, elle cessa de remuer de la queue et resta de longues minutes blotties contre la nouvelle coquille que le corps de son Dragonnier semblait lui procurer.

Parfaitement immobile, seul ses flans s'élevaient et s'abaissaient sous son petit souffle nerveux. Son cœur battait encore la chamade après les efforts produits pour qu'elle émerge de l’œuf. Ses écailles encore mouillées par le placenta séchaient trop lentement pour que son corps se réchauffe correctement et ce n'était pas le corps mort d'Achroma qui allait lui apporter la chaleur nécessaire à son repos. Pourtant elle ne se plaignait pas et restait enchevêtrée dans les pans de la robe blanche, camouflée ton sur ton. Puis, soudainement, Silarae releva sa tête et fixa un recoin de la tente. Sous la paille hébergeant les œufs, elle venait d'entendre une petit grattement qui éveilla ses instincts tout comme sa terrible faim. Ses pupilles se rétractèrent pour ne former qu'un trait de pinceau dans l'iris transformé en disque de cuivre glacial. Ses écailles se hérissèrent alors qu'en silence la dragonne se relevait sur ses pattes encore tremblantes. Les naseaux grands ouverts, la respiration plus lourdes et profonde, elle se glissa au bas des genoux de son compagnon. L'atterrissage manqua de la faire passer cul par dessus tête, mais dans toute sa dignité, elle se glissa entre les chevilles du vampire autant pour rester camouflée dans son odeur que par sa silhouette. Là ! Un autre bruissement de paille suivit du grattement caractéristique de petites griffes sur le sol. C'était définitif, quelque chose de "bon" se trouvait dans le territoire réduit de la tente.

- Kr kr kr...

Un petit claquement vint du fond de sa gorge, trahissant son excitation à l'idée de sa première chasse. Malgré son éclosion toute récente, la petite dragonne savait exactement ce qu'il fallait faire pour obtenir de la nourriture... en théorie. Après tout, sa race était plutôt du genre à fondre du ciel, tel un gigantesque oiseau, plutôt qu'à se dandiner au sol dans un espace trop réduit pour pouvoir étendre les ailes. Mais tassée dans sa cachette, Silarae se donnait toutes les chances de sa jeunesse et de son inexpérience. Elle commença par remuer du fessier alors qu'elle pelotait l'herbe de ses pattes avant. Le cou allongé et le museau au ras du sol, sa longue queue ondulait au rythme du balancement de ses hanches. Puis, lorsqu'elle repéra avec exactitude l'emplacement de sa proie, la dragonne se replia de plus belle avant de se détendre comme un ressort. Malheureusement, c'était sans compter sur la robe d'Achroma et de sa maladresse... le départ spectaculaire se termina en un beau dérapage et la majestueuse créature due patiner furieusement des pattes arrières pour ne pas perdre sa trajectoire. Les yeux grands ouverts et l'excitation à son comble, elle parvint tout de même dans la pile de paille. Presque deux fois plus haute qu'elle, Sila' nagea jusqu'à ce qu'elle croyait être sa proie... proie qui, alertée depuis longtemps, s'esquivait déjà à l'autre bout de la nichée d’œufs.

La dragonne perdit ainsi de précieuses secondes à fouiller et chercher la piste froide de son repas, de plus en plus frustrée. Heureusement, un couinement apeuré du gros mulot trahit sa position et aussitôt, la dragonne releva la tête. Des brindilles de pailles couvraient le bout de son museau, qu'elle s'empressa de chasser en soufflant pour les narines. En apercevant enfin la silhouette dodue de son repas, elle ondula entre les coquilles colorées pour tenter de mettre les griffes sur le rongeur. Elle engagea alors une brève mais intense course poursuite, crapahutant parmi le décors de la tente. Dans son sillage, elle souleva paille et poussière, grognant et sifflant de plus en plus alors qu'elle se faisait distancer par l'habile rongeur. Et malgré toute sa bonne volonté et ses efforts, sa première chasse se solda par un premier échec.

- Ksssh !

Bloquée par la toile de la tente, Silarae gratta un peu la terre avant d'abandonner. Elle ne voulait pas sortir, sans quoi elle serait hors du regard du vampire et donc vulnérable. Et même si sa fierté de créature supérieure venait d'en prendre un coup, elle savait qu'une personne en ce monde ne la blâmerait pas pour ça. C'est donc ainsi qu'elle revint piteusement aux pieds de son dragonnier. Les ailes plaquées contre ses flans, elle se roula en boule dans la paille, la queue serpentant jusqu'à la cheville d'Achroma pour s'y enrouler. Avec un petit éternuement, elle se mit à frissonner. Ce bref effort venait de puiser dans ses maigres réserves et maintenant qu'elle ne se remuait plus dans tout les sens, la voila qui avait froid et davantage faim ! Sans le mulot, il n'y avait pas d'autres sources de nourriture : ni auge ou gamelle. Comme si personne ne s'attendait à voir éclore un dragon sous cette tente ! Pourquoi les garder en ce cas ? Les yeux mi-clos, elle fixa un instant les restes de sa coquille puis releva les yeux sur le visage d'Achroma et chercha son regard. Dès qu'ils s'accrochèrent, la dragonne souffla doucement et distilla dans l'esprit du vampire un sentiment de faim tout en lui faisant revoir le gros et juteux mulot... Qu'est-ce qu'elle avait faim ! Elle darda un bout de langue pour venir laper son museau, soulignant l'appétit qu'elle avait pour un morceau de bonne viande et finit par courber son long cou afin d'enfouir sa tête sous une aile. D'une petite patte, elle tira un paquet de paille sur son dos, mais malgré cette prévention, elle continua de trembler.
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MessageSujet: Re: Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752 TERMINE Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752   TERMINE Icon_minitimeSam 20 Avr 2013 - 20:31

Il aurait put rester là des heures, voir des jofurs entiers, simplement heureux d'avoir enfin trouvé la moitié perdue de son âme qui l'attendait. Indifférent aux épreuves qu'ils auraient à traverser et qui troubleraient bien assez vite leur petit univers si paisible, il prit simplement conscience de cet esprit contre le sien, qui s'entremêlait doucement, par la force de la magie et de leur lien, les pensées de la dragonne lui parvenait, étrangères encore, mais qui deviendraient bien vite aussi familières que les siennes propres. Le petit corps encore frêle blottit contre lui, dont le cœur battait doucement, et qui produisait dans son oreille une douce et constante mélodie, tel un carillon délicat. Il écoutait, sentait, abordant ces nouvelles sensations avec le calme et la tranquillité qui le caractérisait habituellement. C'était une découverte, agréable qui plus est, et qui lui ouvrait un tout autre horizon.

Des souvenirs venus de loin s'échouaient doucement sur le rivage de son esprit, l'écho d'autres dragons et dragonniers, depuis longtemps disparus, des conversations et des scènes qu'il avait vécu voilà si longtemps.... il n'y avait jamais repensé, après toutes ses années. Mais l'apparition de la dragonne dans sa vie ramenait à lui des considérations depuis longtemps oubliées. Lui, dragonnier ? Il vivait à présent le rêve de tant des siens. Mais cette expérience était indéfinissable. Il ne parvenait aucunement à mettre des mots exactes sur ce que l'esprit de Silarae éveillait en caressant le sien, ni ce qu'étaient les sentiments qui emplissaient son cœur mort depuis longtemps et qui semblait pourtant battre de concert avec celui de cette jeune créature. Être vivant, il avait oublié ce que cela faisait... parviendrait-il à s'en souvenir grâce à elle ? Il le pensait, mais n'était pas certain de savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Peut-être un peu des deux...

Sous ses doigts, les flancs écailleux se soulevaient avec régularité. Elle était fraîche, pour l'instant, l'éclosion était encore si proche. Et pourtant, avant longtemps, l'instant où elle avait brisé sa coquille ne serait plus qu'un éclat de rêve dans un songe plus large et plus constant, leur esprit réunit. Ils avaient l'éternité devant eux, et le monde comme terrain de jeu. Qui pourrait les empêcher de s'envoler au firmament des âmes éclairées ? Personne, jamais,. Un mouvement brusque de la petite tête le fit ré ouvrir les yeux, et il la regarda, écailleuse protubérance s'échappant des plis de tissus et retint un gloussement devant cette scène incongrue. Les dragons naissaient des robes tout d'un coup ! Il se reprit bien vite de ses frivolités, et la mira avec intérêt alors qu'elle-même semblait observer un coin de la tente. Quelque chose d’intéressant ? Sans nul doute à voir son comportement. Il suivit son mouvement, lorsque ses yeux se rétractèrent, alors qu'elle glissait au bas de ses genoux... Dracos en soit remercié, la distance était déjà importante pour une petite chose comme elle qui venait tout juste de naître, mais elle semblait s'être rattrapée sans trop de mal.

Il ne bougeait pas, admirant le mouvement souple des écailles savamment agencées, comme une formidable armure de mailles, se demandant également ce qu'elle avait sentit. Lorsqu'on renaissait en temps que vampire, on avait souvent le malheur de capter des battements de cœur venus de toutes les formes de vie, aussi diverses soient-elles, depuis la souris jusqu'au dragon. Mais en vieillissant, on apprenait aussi à ignorer, oublier, certains battement, voir parfois se rendre littéralement sourd à celles qui n'avaient aucune importance. Aussi, il lui était impossible de dire ce que sa petite liée avait bien put saisir. Son excitation l'atteignit, alors qu'il était totalement à l'écoute de ce qu'elle transmettait, et il observa avec plus d'intensité encore. Puis, d'un seul coup, elle bondit en avant et se trouva déséquilibrée par les longs pans de sa robe. Elle patina, se rattrapa, lui infligeant une pointe d’inquiétude intense. Heureusement qu'elle s'était rattrapée, et la voilà soudain disparue dans la paille... Par les esprits, voilà qu'elle s'aventurait déjà loin de lui. Ce n'était qu'une pile de paille, mais un jour, très certainement, elle s'envolerait loin de lui... et il n'aimait pas l'idée. Il savait bien qu'il ne pouvait la protéger de tout et pour toujours....mais cela ne l'empêchait pas d'en ressentir le besoin. Après tout, elle était sa raison d'exister en ce monde, la seule lumière de ses ténèbres si profondes... Elle méritait une paix profonde, pour découvrir le monde, pour trouver un compagnon... Ah, il voyait déjà si loin, le défaut de la vieillesse sans aucun doute.

Souriant toujours, il regarda la paille frémir et trembler sous le passage de la créature blanche avant que celle-ci ne jaillisse dans la tente pour courser sa proie. Un bref éclat de rire le prit, qu'il contrôla bien vite, alors qu'elle s'arrêtait à nouveau. À peine sortie de son œuf et déjà pleine d'énergie. C'était revigorant. Le dépit qu'elle ressentit l'attendrit autant que ses bonds, et il la couva d'un regard brillant alors qu'elle revenait vers lui. Une première expérience de la chasse qui se soldait par un échec, mais qui n'était pas dénué d'enseignement. Les rongeurs courraient vite ! Si il avait escompté que, peut-être, elle retournerait dans ses bras, ce ne fut pas le cas. Elle se roula dans la paille, le faisant délicatement froncer les sourcils. Elle tremblait, sans doute le contre coup de son enthousiasme se faisait à présent ressentir. C'était bien normal. Il se souvenait de sa première chasse, quand la faim sans fin lui avait mordu les tripes et qu'il avait été contraint de tuer et d'absorber le sang de sa proie. Il s'était sentit épuisé, lui aussi, bien que repus. C'était une expérience aussi passionnante qu'étrange, d'être épuisé sans pourtant pouvoir dormir. Il plongea son regard dans le sien, toujours à l'écoute, présent bien que silencieux, pâle présence en fond de toile de ses découvertes, comme il se le devait. La faim de la petite dragonne s'infiltra dans son esprit, en même temps que l'image du mulot, et il n'eut pas besoin d'une traduction pour comprendre de quoi il s'agissait.

« Bien sûr, on ne va pas te laisser mourir de faim »

Et puis le bruit avait dû attirer les gardes. Il n'y avait pas fait attention jusque là, mais ils avaient du prendre un coup d'oeil à l'intérieur depuis le temps. Il se releva, la prit dans ses bras et la logea contre son torse alors qu'il sortait sans adresser un regard à personne. Les vampires le suivaient des yeux en chuchotant alors qu'ils passaient près d'eux, et il ressentit un puissant élan d’antipathie à l'égard de ces créatures qui l'enviait déjà. Possessif envers cette petite merveille qui n'avait éclot que pour lui, il les foudroya de son regard glacé. Ils n'étaient pas digne de poser les yeux sur la beauté qu'elle était, et encore moins d'aspirer à la posséder. Celui qui tenterait de lui faire du mal, de la voler, il le tuerait sans une once de pitié ou de remord. Ils pouvaient toujours rêver, ce ne serait jamais rien d'autre que cela... une vague aspiration lointaine. Il quitta le fouillis des tentes pour la forêt, à pied, et s'enfonça dans les bois les plus proche sans un regard en arrière, et sans la moindre crainte.

Sous la coupe des arbres, il prit un pas plus lent et plus tranquille, les yeux fixés sur la route devant lui. Le silence autour de lui était profond, troublé uniquement par le cœur de Silarae et le bruissement des feuilles secouées par le vent. Parvenu dans une clairière, il s'arrêta enfin, et la déposa à terre avec délicatesse pour quelle puisse découvrir les environs. Lui envoyant l'image d'un lapin, puis d'un oiseau et d'un petit faon, Puis il tenta une expérience. Il s'ouvrit à elle, pas en esprit, mais en énergie. Il ouvrit l'immense réservoir qu'était son corps, et mit la puissance bouillonnante de sa magie au service de Silarae, tentant de lui expliquer qu'elle pouvait se servir de cette énergie pour remplir ses propres réserves, et ainsi chasser sa fatigue. Il pouvait chasser à sa place, mais il ne voulait pas l'handicaper, ni lui voler cette première victoire. Comprendrait-elle ? Et surtout, voudrait-elle faire cette expérience ?
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MessageSujet: Re: Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752 TERMINE Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752   TERMINE Icon_minitimeMar 30 Avr 2013 - 11:42

Enfouit dans la paille, la petite dragonne peinait à reprendre son souffle ou même à se réchauffer. La fatigue cumulée à la faim venait de saper ses maigres forces. Ce fut sans une protestation qu'elle se laissa saisir par les grandes mains de son Dragonnier. Avec un petit roucoulement, elle agrippa la tunique de ce dernier et vint peloter ses griffes contre son torse tendit qu'elle allongeait le cou pour aller blottir sa tête contre le cou d'Achroma. Son museau lisse vint frotter contre la peau fine son petit souffle rapide et tiède chatouillant le dessous de l'oreille. Soulagée d'être emportée loin de la "couveuse", Silarae vint poser la tête sur l'épaule dès qu'ils se retrouvèrent à l'extérieur. Ce monde qu'elle avait tant attendu se trouvait désormais sous ses grands yeux ambrés. Un frisson d'excitation l'envahit et elle se mit à humer les dizaines d'odeurs qui lui parvenaient, portées par un vent nocturne paresseux. Elle pu voir les tentes immenses aux pointes tendant vers le ciel parsemé d'étoiles. Elle détailla avec curiosité les autres vampires, trouvant qu'ils se ressemblaient tous et qu'aucun ne valait la noblesse et la superbe de SON Dragonnier. A n'en pas douter, elle avait fait le bon choix ! Enfin... Dracos avait fais le bon choix. Seulement, une vive déception n'allait pas tarder à se révéler.

Alors qu'elle pensait qu'Achroma l'emportait vers sa demeure pour lui porter ensuite nourriture et confort, ils commencèrent à s'enfoncer dans la forêt. Vivait-il à l'écart de ses congénères ? Alors que le silence des environs les enveloppait de sa douceur paisible, Sila' se rendit à l'évidence que l'utopie d'un nid douillet et d'un morceau de viande tout prêt n'allait pas se réaliser de si tôt. En effet, lorsqu'ils furent dans une vaste clairière à l'herbe haute parsemée de fleurs sauvages odorantes, la dragonne fut délogée de son perchoir pour être posée sur le sol spongieux. Un moment figée, elle lança un regard outré au vampire avant de se résigner à commencer l'exploration des environs. Ô elle ne s'éloigna pas beaucoup, sachant très bien qu'à son âge elle était encore une proie à bien de gros prédateurs. Aigles, ours, loups ou n'importe quel gros félin n'hésiterait pas à faire d'elle son déjeuner. Mais l'imposition de furtives images de prétendues proies suffirent à lui mettre l'eau à la gueule. Si la Faon et l'oiseau étaient hors de son atteinte, Silarae avait bien envie de tenter le lièvre ! Seulement voilà, sa fatigue ne s'était pas envolé et une brise suffit à la refaire grelotter. Avec un couinement plaintif, la petite dragonne ondula jusqu'à son compagnon et vint se rouler sous sa robe pour s'abriter du vent. Ne pouvait-il pas la nourrir les premières semaines ? La chasse était trop fatigante pour son âge... trop dangereuse aussi.

Mais son Dragonnier semblait avoir une solution à sa fatigue. Une porte sembla s'entrouvrir dans l'esprit de ce dernier, libérant un flot vibrant d'énergie. Sila' redressa vivement la tête et riva son regard vers un point infini où le ruban de leur lien se balançait. Encore fragile, aussi grelottant qu'elle dans la trame des destins de milliers d'autres créatures. Mais cette énergie qui en descendait, qui coulait comme un miel soyeux le long d'une corde... ça rendait leur ruban unique, repérable à des miles à la ronde. Aussi, la dragonne n'hésita pas à s'en approcher pour venir y boire le nectar. Les yeux clos, Silarae ouvrit sa propre porte, laissa entrevoir son âme et fit rugir le flot de ses connaissances, laissa un instant son Dragonnier assourdit par les milliers de voix provenant de ses Ancêtres. Et quand son essence se mêla à celle d'Achroma, qu'elle se tinta de l'énergie froide du vampire alors que tout son être n'était que magma et puissance ancienne, il y eut comme roulement de tonnerre et une cascade de foudre sur leur deux consciences. Le lien fut soudé... un boulevard venait de naître, une artère d'énergie à double voies transfusait la puissance et le pouvoir d'un lié à un autre. Et Silarae émergea de la robe, vibrante de cette énergie qui venait en elle. Ses écailles semblaient d'un nacre épuré, reflétant la faible lueur de la lune comme un prisme. Elle déploya ses ailes et secoua tout son corps dans un long frisson. Ses grands yeux d'ambres se posèrent sur son Dragonnier et elle roucoula tendrement vers lui. Si aujourd'hui elle prenait, nul doute qu'un jour elle donnerait la puissance à son précieux compagnon.

Mais pour l'heure, il était temps de chasser. Revigorée, Sila' partit comme une fusée vers un taillis proche du lièvre. A moitié dissimulée sous un gros buisson épineux, la blancheur de ses écailles tranchait malheureusement sur la verdure environnante et mit bien à mal ses envies de discrétion. A peine tenta-t-elle de s'approcher, que le lièvre dressa les oreilles et riva ses petits yeux ronds sur l'étrange silhouette pâle qui ondulait à quelques mètres de lui. Tout d'abord intrigué, il se leva sur ses pattes arrières pour prendre un peu de hauteur. Son petit museau rose se mit à remuer alors qu'il humait l'air. Il constata aussi que la créature approchait d'une façon trop hostile, et sans prendre de risques inutiles, il détalla une cinquantaine de mètres plus loin. Lorsqu'il s'arrêta, le lièvre se dressa encore et tourna ses grandes oreilles en tout sens pour s'assurer que le prédateur était non seulement seul, mais aussi hors de sa zone de sécurité. Puis, il se remit à gratter le sol pour trouver des racines tendres de pissenlits. Il était définitif que la forêt ne serait jamais son alliée, en ce qui concernait la chasse, tout du moins. Bien consciente de ce gros désavantage, Silarae décida d'opter une autre technique de camouflage.

Elle sembla délaisser sa proie pour aller vers un renfoncement dans le sol. Avec les dernières pluies, une flaque s'était formée avant d'être absorbée par le sol, ne laissant qu'une couche boueuse. La dragonne prit une profonde inspiration avant de venir se rouler méticuleusement dans la glaise poisseuses. Petit à petit la blancheur de ses écailles disparue sous un manteau brunâtre. Se redressant, elle s'assit sur ses pattes arrières, pour que de celles de devant elle puisse étaler correctement la matière première de son nouveau camouflage. Lorsqu'elle fut satisfaite, Sila' ondula ensuite pour se rapprocher du petit faon. Seulement, au lieux de se tapir et de tenter une approche de chasse, la dragonne s'arrêta bientôt près d'un... monticule de crottes. Un long frisson de dégoût sembla lui secouer les écailles, mais la faim fut plus forte que sa fierté, aussi vint elle saisir entre ses griffes une poignée fumante qu'elle frotta sur son ventre et ses flans. Lorsqu'elle eut terminée, sa noblesse légendaire en avait pris un coup à présent qu'elle tendait plus du gros lézard que du majestueux dragon. Pourtant elle releva la tête et gonfla le poitrail, particulièrement fière de l'astuce qu'elle venait de trouver.

Alors qu'elle revenait dans la zone du lièvre, Silarae se remit progressivement à ramper dans les hautes herbes. Les ailes bien plaquées contre ses flans, la queue parallèle au sol restée souple pour lui maintenir l'équilibre, elle avançait méthodiquement. Une patte avant venait palper le terrain devant elle, s'assurant de se poser sur un sol plat, sans brindille ou feuillage pour trahir de leur craquement sa présence. Dès que le premier pas était assuré, la patte arrière du même côté venait prendre la place exacte de celle de devant. De cette façon, il n'y avait que deux points d’appuis et les risques de se trahir étaient diminués de moitié. Le cou allongé, ses grands yeux ouverts ne lâchant pas d'une seconde la silhouette du lièvre, l'approche du petite prédateur sembla prendre des siècles. Elle veillait à suivre le sens du vent et à rester dans le dos de sa proie. Sa trajectoire changeait au rythme de nouveau paisible de l'herbivore, mais inéluctablement Sila' se rapprochait. Enfin, lorsqu'elle ne fut qu'à cinq mètres du lièvre, et n'ayant plus assez d'herbe haute pour la camoufler, elle décida de passer à l'attaque.

Tassée sur elle-même, la dragonne attendit que sa proie soit en train de creuser pour se détendre d'un bond et courir vers lui aussi vite que ses pattes lui permettaient. Heureusement portée par l'énergie d'Achroma, Silarae fut capable d'une approche fulgurante avant que le lièvre ne détalle à son tour. Ce dernier se mit à courir en zigzague, tentant de perturber le prédateur, mais l'intelligence de la dragonne l’immunisait à ce subterfuge grossier. Sans faillir, elle gagna quelques centimètres et finit par donner un vif coup de patte pour faucher le lièvre qui s'affaissa dans une plainte. Sans attendre qu'il se relève, elle fut sur lui et sa gueule hérissée de crocs se referma sans pitié sur la nuque frêle. Un craquement sinistre s'éleva dans l'air, annonçant la mort du pauvre herbivore. Sila' redressa la tête, les babines souillées de sang. Elle fixa son Dragonnier et éleva en son honneur un roucoulement joyeux avant qu'elle n'attrape le corps décapité du lièvre pour le lui ramener. Elle était fière, la petite dragonne. Le poitrail en avant et les ailes à semi-déployées, sa queue ondulait tandis qu'elle avançait d'une démarche de conquérante. Elle lâcha la nourriture aux pieds d'Achroma et tendit la tête pour recevoir une caresse, mais s'esquiva si jamais le vampire tenta de la saisir. La faim était plus grande que le besoin d'un câlin !

Aussi, elle n'attendit pas plus long pour venir poser les pattes avant sur le cadavre et saisir de sa gueule la peau tendre du ventre. Ses crocs aiguisés comme des rasoirs eurent raison de la moindre résistance et rapidement les deux tiers de la tête de Silarae disparu dans l'abdomen et le thorax du lièvre. Elle commença par engloutir les organes, se régalant du foie, des reins et du cœur. Prudente, elle laissa l'estomac plein d'herbe et de racines, ainsi que le pancréas et les intestins surement grouillant de parasites. Son entrée achevée, elle ressorti la tête et déchira une cuisse pour happer goulument la chair nerveuse. Elle croqua les os, mâcha les tendons sans sourciller, lapa le sang de ses babines avant de finalement partir se frotter dans l'herbe humide afin de nettoyer au mieux la couche de boue séchée qui l'encombrait à présent. Les quatre pattes en l'air, elle se tortilla sur le dos avec de petits grognements. Son ventre tendu était rond comme un melon tant elle avait engloutit de nourriture ! La tête à l'envers, elle souffla des naseaux et fixa avec une vive malice son Dragonnier. Elle gronda et roucoula en sa direction pour l'inviter à faire de même. L'odeur des fleurs, les nuages de pollens qu'elle déployait, tout était suffisant pour émerveiller la créature repue.
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MessageSujet: Re: Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752 TERMINE Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752   TERMINE Icon_minitimeLun 6 Mai 2013 - 19:37

Il avait réussit, aussi délicate que soit l'opération après un temps si court de lien avec la créature écailleuse qui partagerait dorénavant son existence. Cela prouvait au moins la grande sensibilité qu'ils partageaient, et ce n'était pas plus mal, car cela lui assurait que sa dragonne pourrait sans problème piocher dans ses réserves pour les premiers temps de son existence, quand elle serait épuisée. Il avait beaucoup de réserver, et ce qu'elle empruntait n'était qu'un fragment infime qu'il offrait de très bon cœur à cette petite chose qu'il aimait déjà tellement. Sa magie, spéciale, n'avait que peu d'égale, ancienne source venue du temps où le monde d'Armanda florissant, battu par les millier d'ailes de dragons qui envahissaient les cieux. Il stabilisa le flux d'énergie, ne la noyant pas sous le flot, mais lui donnant de la constance et de la profondeur. Il avait déjà partagé sa puissance avec d'autres, pour déclencher de puissants sortilèges par exemple, ou pour bâtir des murailles d'énergies, guérir ou maudire... Cependant, pour ses alliés, c'était une puissance étrangère et brutale, car rarement comprise, mais pour la dragonne, l'effet n'était sans doute pas le même. La vague froide n'était pas une bise de Samhain cherchant la mort de l'être qui osait la recevoir, elle était le souffle frais de Borée au dessus d'un océan millénaire, gardant les paisibles embruns d'une force ouverte et protectrice, destinée avait tout à la conservation du receveur, à son épanouissement. Comme la nourriture et l'eau, l'air, il offrirait volontiers sa magie pour que sa compagne puisse grandir et se développer, puissante bête blanche à la grâce inégalée. Et comme il était le marbre dans une cour pleine de figures d'obsidienne et de feu, elle était le flocon au milieu de la cendre et du charbon d'une terre brûlée et détruite. Deux éternités se rejoignaient là, promesse d'un avenir glorieux, ou de la simplicité d'une retraite paisible, au delà du monde connu. Elle avait la mémoire de ses ancêtres, lui celle des longues années à survivre dans un monde dangereux, un millénaire de souvenirs, d'expériences, et d'une solitude marquée par son incapacité à mourir correctement. Il avait vu beaucoup de ses compagnons périr, et n'avait plus envie de se lier à d'autres aussi profondément... en son esprit siégeait encore les voix des siens. Pourtant, l'exception était là, roucoulant à ses pieds, petite chose encore ignorante du monde stupide et pitoyable des mortels, qui serait certainement blessée par l'attitude des bipèdes à son égard, mais qui comprendrait bien vite la tenue qu'il gardait envers eux. Elle en revanche, elle était part de lui, une moitié d'âme qu'il accueillait volontiers, et même avec tendresse, bien que, chez lui, ce soit encore un sentiment étranger. Le fait qu'il partageait son énergie avec elle était déjà un grand pas en avant, car par cet échange, il ressentait pleinement leur acceptation mutuelle.

Se penchant en avant, il lui caressa légèrement le cou. Un geste presque hésitant de ses doigts redoutables, mais un geste franc tout de même. La regardant ensuite détaller, il suivit de ses yeux affûtés le petit jeu qui se déroulait devant lui, un sourire menaçant d'ourler ses lèvres délicates sans pour autant échapper au domaine de l'hypothèse. Elle apprenait la dure loi de la nature, de cette nature qui faisait d'elle la plus splendide créature du continent, mais qui la condamnait de même à être affreusement visible dans un environnement aux couleurs ternes. Elle n'aurait plus autant de soucis une fois qu'elle saurait voler, mais en attendant, elle devrait développer son ingéniosité pour parvenir à ses fins, car il ne l'aiderait pas. Pas plus que Cyrène ne l'avait aidé, lui, quand elle l'avait éduqué, jeune vampire encore sauvage et vif. Lui aussi, avait dû faire face à la double conséquence de n'être comme aucun autre être. Humain, il avait été commun, vampire, il attirait les regards comme une flamme les phalènes. Et la beauté intemporelle de la non mort rendait méfiant. Il avait apprit à user de son charme, de sa magie.. Elle apprenait à se servir des atouts que la forêt avait à offrir pour lui venir en aide, pied de nez à sa beauté et à sa fierté naturelle de dragonne. C'était très bien. La fierté mal placée était une faiblesse terrible, même pour une créature de légende, elle pouvait lui coûter la vie, même si il s'efforcerait de croquer les menaces potentielles. Silarae partait donc d'un très bon pas dans l'avenir, et c'était tout ce qu'il pouvait espérer, ayant plus que tout peur qu'elle ne puisse se défendre. Évidement qu'elle était dragonne, mais il avait vu un dragon blanc périr sous les coups de Lorenz... et il ne voulait pas qu'elle disparaisse loin de lui, le laisse seul, lui et le monde. Et en parlant de trépas, il semblait que le lièvre avait trouvé le sien. Une chasse parfaitement accomplie. Il tendit doucement son esprit vers elle, l'auréole de sa fierté, la félicitant chaudement en ressentit plutôt qu'en mots, afin de l'encourager dans cette voie. Elle s'était parfaitement exécutée, une véritable petite chasseresse en devenir. Et elle pouvait à présent se repaître de sa première proie, sans nulle doute la première d'une longue liste. Il lui caressa la tête malgré l'état des écailles, la salissure ne le dérangeant pas du tout après des années à avoir les mains trempées de sang.

La laissant manger, l'observant avec calme, il se fit silencieux, tant en pensées qu'en paroles, prenant simplement plaisir à partager ce premier instant en sa compagnie. Souriant fugacement, il la regarda se gaver, puis rouler dans l'herbe. Elle était seulement partiellement débarrassée de la boue et du reste, et, s'asseyant près d'elle, il entreprit de la laver un peu plus d'une de ses manches sans se soucier du vêtement pourtant hors de prix. Qu'était un maigre bout de tissu comparé à elle après tout, non ? Frottant avec une affection presque malicieuse son petit museau, il s'allongea ensuite dans l'herbe, tâche crème, neige et or sur le fond vert et brun. Comme un grand flocon. Sa longue chevelure étalée autour de Silarae formait un océan platine brillant doucement, faiblement dans la lumière du soleil, vague reflet de leur gloire sous la lune. Mais elle brillait également, et la lueur pâle de ses écailles se reflétait dans les yeux couleur de lagon comme une lueur pâle, flambeau magique allumé par ses soins. Il déploya un doigt long, vint suivre la courbe du ventre tendu d'avoir trop mangé, et le lui caressa, avant de remonter vers la membrane délicate d'une aile. Soupirant doucement malgré le fait qu'il n'avait pas besoin d'air, il resta un long moment à la contempler jouant de son doigt sur les écailles irisées tandis que son esprit plongeait dans une étrange quiétude. Le reste du monde était cotonneux, lointain, tandis que cette petite étoile l'en éloignait, l'attirant avec malice. Le temps n'avait pas de véritable signification pour un être aussi vieux que lui, il aurait put rester là indéfiniment, mais cela ne se pouvait. Après un très long moment, il finit par la prendre dans ses bras avec douceur, se fichant encore une fois de la saleté, et l'emmena au camp, camp relativement calme. Lorenz n'avait pas été prévenu ? À la bonne heure.... ça lui convenait.

Se glissant sous sa tente, il en regarda l'intégralité, puis installa la petite dragonne sur le lit, lui proposant draps et tissu en tout genre pour la mettre à l'aise et lui faire un petit nid en attendant qu'elle se fasse sa propre place dans le cercle de la tente. Il n'utilisait pas le lit, elle aurait donc l'entier usage. L'interrogeant, pour savoir si elle désirait dormir, ou si elle avait soif, il prit tout de même le temps de poser une vasque d'eau non loin au cas où. Naître et chasser coûtait, et sans nul doute aurait-elle envie à présent de se détendre dans cet univers clôt qu'était son chez lui pour le temps de la guerre. Un bref instant, l'un de ses gardes personnel passa la tête au travers du pan de toile, pour lui parler avec douceur. Il demanda qu'on ne le dérangea pas davantage, voulant rester seul avec l'écaillée jusqu'à ce qui arriverait inévitablement à un moment ou un autre.
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MessageSujet: Re: Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752 TERMINE Lueur pâle [Pv Sila] FLASH BACK 1752   TERMINE Icon_minitimeMer 8 Mai 2013 - 15:46

Une pupille dilatée, ouverte comme un gouffre dans lequel on ne peut que se perdre. Des vaisseaux sanguins si visibles que le blanc d'oeil en devenait rouge, des cernes si violacées qu'il semblait tout droit sorti d'un cauchemar. Quand à son teint... Pâle, plus pâle encore que la mort qui était son lot quotidien, plus pâle que le plus pâle des vampires, d'une pâleur maladive, glacée, moribonde. Dracos... Même à moitié mort de faim il n'avait jamais semblé aussi mal en point...

Le regard fievreux se masqua un instant quand il ferma quelques secondes les paupières, semblant chercher réconfort et force au fond de lui. Il les rouvrit brusquement et l'acier glacial le fixa à nouveau, cela au moins ça n'avait pas changé... Sourcils froncés, il effleura la marque qui courait de sa nuque jusqu'à sa joue droite, encore chaude, encore douloureuse... D'une douleur atténuée certes mais il doutait qu'elle ne s'estompe plus que cela, il devrait faire avec.
D'un geste vif, il plongea les mains dans la vasque pleine d'eau claire qu'on lui avait amené et se rinça le visage. Le liquide grésilla au contact de la marque mais il n'y prêta pas attention, ce n'était rien de plus qu'une des nombreuses bizarreries qui ponctuaient son existence depuis qu'il avait eu l'idée saugrenue d'ingérer du sang de dragon. Bonne ou mauvaise idée d'ailleurs ? Il n'en savait encore rien. La douleur impitoyable qui l'avait fait hurler les premiers jours s'étaient calmée même si elle demeurait si perceptiblement latente qu'il craignait à chaque instant de la raviver, à côté de cela il sentait sa magie plus puissante qu'il n'aurait jamais osé l'imaginer. Et son esprit... Son esprit demeurait vif, il n'avait rien perdu de ses facultés mentales et pourtant il se sentait différent, il sentait qu'il glissait inexorablement vers un gouffre qui ne lui disait rien mais alors vraiment rien qui vaille. Il aller devoir rester vigilant pour ne pas y basculer définitivement, son petit doigt lui disait que tomber dedans serait sinon désagréable du moins définitif. Ah douce folie... Il devait bien avouer qu'elle avait tout de même un petit côté attirant, peste... Il devait cesser d'y penser.

Agacé tout à coup et en proie à ces sautes d'humeur si fréquentes qui faisait la terreur des autres vampires depuis la malédiction il serra les mâchoires, le regard toujours fixé sur le miroir qui lui renvoyait son reflet sans concession. L'image lui déplaisait, elle lui déplaisait de plus en plus... Elle lui déplaisait tant que...

"Humph..."

Il avait bondit en arrière et en avait été bien inspiré. Le miroir venait de voler en morceaux et des éclats coupants avaient volé à travers toute la tente, le blessant au visage au passage. Furieux contre lui-même, il essuya du revers de la main le sang qui de toutes façons ne coulerait pas longtemps, d'ici quelques minutes à peine son corps vampirique aurait réparé les dégâts. C'était tout de même quelque peu vexant de ne plus contrôler totalement sa magie, lui qui avait mis tant d'ardeur à maîtriser parfaitement cet art.. Il allait devoir tout reprendre de zéro. Encore devait-il s'estimer heureux que son niveau magique ai déjà été si élevé avant la transformation car nul doute qu'un magicien moins doué aurait eu encore plus de problème... Maigre consolation...

>> tu as ce que tu voulais n'est-ce pas ? <<

Il cligna des yeux et contrôla de justesse l'explosion de colère qu'avait failli provoquer cette petite voix. Ce n'était pas la première fois qu'il l'entendait depuis son réveil, elle avait pris la fâcheuse habitude de se manifester aux moments les plus incongrus et même si il s'acharnait furieusement à partir du principe que non, il n'entendait pas de voix, il devenait de plus en plus difficile de nier l'évidence.

"Si j'étais humain, je me plaindrai d'être surmené..." marmonna-t-il pour lui-même

Il ne l'était pas toutefois, et malgré tous les changements que son corps mort avait dû encaisser depuis peu il restait encore et toujours un vampire, la soif qui commençait doucement à se faire sentir était là pour le lui rappeler. Il était temps de prendre son repas...

Les deux gardes postés à l'extérieur de la tente lui emboitèrent le pas lorsqu'il sorti, il songea un instant à les envoyer bouler comme il le faisait si souvent puis changea d'avis. Il avait frôlé la destruction à peine une semaine auparavant et même si il était à présent plus puissant que tous les vampires du camp réuni il avait pour habitude d'apprendre de ses erreurs. Ne jamais rien laisser au hasard, ne jamais prendre le moindre risque... Dans le passé il était prudent, à présent il ne craindrait pas de frôler la paranoïa.
L'état dans lequel se trouvait le camp lui donne raison. Etonné, mécontent aussi, il observa le fourmillement désordonné de ce qui avait été l'instant d'avant un campement militaire à l'organisation stricte. Que se passait-il ? Instinctivement, il fouilla les environs puis le ciel du regard, aucun danger à l'horizon... Alors ?

"Seigneur ! Mon Prince, quelque chose s'est produit !"

Oui merci ça il l'avait bien compris... Le visage impassible, il laissa le vampire s'approcher et n'eut qu'un haussement de sourcil réprobateur quand celui-ci trop perturbé oublia de le saluer. Il ne s'y attarda pas toutefois, la nouvelle qu'on lui annonçait était bien trop importante pour cela, importante ? Stupéfiante même. Enfin ! Enfin !

"Un oeuf a éclot mon Seigneur ! Un oeuf a éclot ! Il a été touché et et..."

Impatient pour une fois dans sa longue vie, Lorenz le coupa :

"On a compris. Qui ?"

La réponse vint dans un souffle, le vampire semblant oublier sa joie pour se concentrer plutôt sur la peur qu'il avait de la réaction de son prince :

"Achroma Seithvelj..."

Une météore aurait tout aussi bien pu tomber à ses pieds que l'ancestral n'en aurait pas été plus foudroyé. Par tous les esprits, était-il donc maudit à ce point ? Depuis le temps qu'il attendait qu'un nouveau dragonnier se révèle dans son camp afin de servir ses noirs desseins il fallait absolument que ce soit ce vampire là ? Celui-là même qui avait tenté de le tuer quelques jours plus tôt, qui l'avait poussé dans des retranchements tels qu'il n'avait eu d'autre choix que de tenter le tout pour le tout, qui n'avait été épargné que par un caprice soudain et encore mal expliqué ? C'était... Intolérable !

"Où est-il ? Amenez moi à lui..."

L'ordre avait été instinctif, il ne savait même pas encore ce qu'il allait bien pouvoir faire. Il n'avait plus rencontré Achroma depuis leur terrible confrontation, pour tout dire il avait voulu s'accorder le temps de la réflexion. Avait-il fait le bon choix en le laissant en vie ? Il était sans doute le mage le plus puissant après lui dans le camp vampirique ce qui était à double tranchant. Cela le rendait utile certes, mais dangereux aussi... Si il l'avait défié une fois, ne pouvait-il pas recommencer à nouveau ? Il perdrait bien sur, mais était-ce pour autant raisonnable de lui laisser cette possibilité ? D'autant plus qu'il était le responsable de l'étact actuel du prince vampirique, son pouvoir avait beau être décuplé Lorenz ne pouvait que tenir rigueur au vieux vampire de la douleur qui le taraudait à present à chaque instant. Pour cela il devrait souffrir autant, sinon plus... Tout finissait par se payer un jour.

"Restez à l'extérieur, je n'ai pas besoin de vous."

Ses gardes s'exécutèrent aussitôt en arrivant devant la tente et se postèrent de chaque côté de l'entrée tandis qu'il en passait lui même le seuil sans prendre le temps de s'annoncer. N'était-il pas chez lui dans ce camp ? La larve qui vivait là n'existait encore que parce qu'il y avait consenti, elle lui appartenait corps et âme car il en avait décidé ainsi. Se présente-t-on à une larve ? Bien sur que non, il ne pouvait qu'entrer d'un pas décidé, la stature martiale et le regard teinté d'un mépris sans pardon. Il l'avait déclaré la semaine passée et son attitude le confirmait ici, désormais de la part de ce vampire il ne tolérerait qu'à peine de le voir ramper.

Un simple clignement de paupière lui fut suffisant pour adapter son regard à l'obscurité de la tente, la scène se découpait nettement sous ses yeux qui se troublèrent à l'instant même où il les posa sur la petite créature. La malédiction à peine endormie se réveillait déjà cruellement, lacérant son esprit et ses nerfs avec une sauvagerie que n'aurait pas renié le plus mortel des vampires. Une brûlure surnaturelle lui ravageait la joue et la nuque, il sentait pulser la marque comme une entité douée d'une existence propre et il lui fallu tout son empire sur lui-même pour garder un visage impassible et pour détourner les yeux afin de les poser sur le visage d'Achroma. L'acier se fit glacé à cet instant, aussi impérieux que méprisant son ton ne laissait rien présager de bon.

"Ainsi, c'est vrai..."

Un silence passa entre eux, l'irritation du vampire ancestral était palpable. Le Dracos venait de lui faire une bien mauvaise blague en laissant l'oeuf éclore pour cet être parmi tous les autres... Que faire après-en ? Le tuer n'était pas dans ses intérêts, d'ailleurs il avait décidé de l'épargner juste après leur confrontation mais l'envie n'en était pas moins tenace, la lente pulsation qui lacérait son crâne accentuait encore son ressentiment. Les choses n'auraient pas dû se dérouler ainsi, pas si vite du moins... Peut-être aurait-il fini par boire le sang de dragon bien sur, l'attrait du pouvoir était fort mais jamais il n'aurait prit un tel risque sans se renseigner auparavant sur les effets néfastes et sans tenter de les atténuer. Désormais il devait faire avec, découvrant nuit après nuit les nouveaux aspects de sa malédiction et s'y adaptant tant bien que mal. Il avait perdu le contrôle, sa magie elle même lui échappait par moment, si puissante et débridée qu'il devait faire des efforts surhumains pour la contrôler. Il était fort certe, plus fort qu'il ne l'avait jamais été mais à quel prix ? Si il l'avait payé lui même et par choix encore... Sauf que... On l'avait poussé à cette extrémité, et il n'aimait pas beaucoup qu'on écrive son destin pour lui.

"Donnes moi une seule bonne raison de ne pas te détruire ici et maintenant. De ne pas vous détruire tous les deux..."

Sa voix n'était qu'un grondement, purement vampire et donc presque animal, bien loin de son ton velouté habituel qui mélangeait les accents elfiques et communs pour lui offrir cette texture vocale qui n'appartenait qu'à lui. Sa colère couvait, dirigée tout autant contre la dragonne que contre le dragonnier et l'esprit protecteur du continent qui osait le narguer de cette manière. Conscient d'être au bord de l'abysse, il ne tenta par pour autant de brider le feu rageur qui brûlait en lui, quelles que puissent êtres les conséquences de ce qui se passerait à cet instant il voulait se laisser aller à ses instincts. Si ces deux là constituaient une menace, alors ils mourraient ici et maintenant. Le reste importait peu, il serait encore temps d'y resonger. Etait-il conscient de tout cela, le vieux briscard et pourtant si jeune dragonnier qui se trouvait devant lui ? Peut-être pas... On pouvait ne pas voir le fil d'un rasoir avant de s'y entailler profondément...
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