La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).
Surnom(s) : Écailles d'orage, de part son affinité avec cette partie de la magie ancestrale
Titre : Mère des tempêtes ( ancienne armanda )
Date de ponte : époque reculée de l'âge d'argent
Date d'éclosion : époque reculée de l'âge d'argent
Age réel : 3000 ans.
Lieu de naissance : Montagnes d'Armanda pour la ponte, éclosion dans les plaines près du lac noir.
Lieu de vie : Vient juste de revenir en Armanda
Compétences
Spoiler:
« La confiance en soi ne remplace pas la compétence. » Olivier Lockert
Alignement :bénéfique/neutre
Caractéristiques : :
Physique :
Force physique: moyen
Agilité : faible
Réflexes : moyen
Résistance : faible
Endurance : très faible
Vol : Bon
Mental :
Force mentale : exceptionnelle
Patience/self contrôle : maître
Intelligence : grand maître
Arrogance : moyen
Gentillesse : moyen
Prestance/charisme : grand maître
Mémoire : exceptionnelle
Combat :
Stratégie : très bon
Capacité d'apprentissage : Aucun niveau
Vivacité : catastrophique
Technique : moyen
Griffes et crocs : très faible
Craché de feu : exceptionnel
Combat en vol : catastrophique {*]Combat au sol : catastrophique
Style de magie principal : ancestral
Physique et caractère
Spoiler:
« Il n’est description pareille en difficulté à la description de soi-même. » Montaigne
Physique : Il y a longtemps, très longtemps de cela, un œuf reposait dans les montagnes du vieux continent qu'était Armanda, au creux d'une fleur de roches effilées et coupantes. Aussi coupantes que des griffes de dragons. Cet œuf était alors la joie et la fierté de ses parents, mais également leurs mystère. Il ne ressemblait guère, il fallait le dire, aux œufs des autres couples de cette saison là, ni d'aucune autre saison, fallait-il croire. Il était imposant, bien plus gros que la moyenne, et sa couleur laissait sans voix. Car la surface semblable à une gemme en plein taillage, pleine de coup de burin, avait une couleur d'un gris mat, terne et nuageux, mais ce n'était là que de prime abord, car ses arrondis s'irisaient d'un bleu violet extrêmement sombre, qui tranchait sur la surface plus clair comme une tâche de sang sur une neige fraîchement tombée. L'oeuf, contrairement à tout ses frères si brillants et chatoyants, ne réfléchissait nullement la lumière crue du soleil des hauteurs, même à son zénith. Non... il l'absorbait, le conservait, et le transmettait semble il, à la petite créature contenue dans cet écrin plus solide que le mithril. Au toucher, la coquille était rugueuse, mais semblait parcourut de petits vaisseaux sanguins pulsant doucement sous la pulpe sensible des doigts des mortels. Le plus étrange, sans aucun doute, était que cette coquille, même en absorbant le soleil, était sèche et fraîche.
Que contenait-il en son cœur, cet œuf étrange ? Un dragonnet tout aussi singulier. Malgré la grosseur de la carapace qui le protège, ce nouveau-né encore en sommeil était relativement petit. Mais cette petitesse ne gâchait en rien les présents que mère nature lui avait fait. L'équilibre parfait des membres transpiraient, alors même qu'elle ne bougeait pas, au cœur de cet univers réduit et clôt. Chaque écaille, chaque griffe, chaque membre arborant la noblesse de la race draconique à son apogée. Un poitrail large, quatre pattes longues et robustes, un cou sinueux et musclé, une queue large pour l'équilibre en vol, et surtout, un petit museau pointu, à l'image de celui d'un serpent, faisant apparaître les petits crocs de devant, aussi blancs et brillants que des morceaux d'ivoires. Mais l'oeuf se devait d'éclore rapidement, et une fois son être déplié et libre de parcourir le continent, sa croissance pouvait alors commencer, et son petit corps encore adorable prit davantage les formes de l'âge adulte.
Des formes puissantes sans aucun doute, mais aussi des formes très affectées. Skade n'est pas de ces dragons bruns, sombres, terreaux, ni de ces créatures merveilleuses aux écailles plus précieuses que des gemmes sans prix dans leurs raretés.Elle n'a pas été enfantée pour émerveiller, ni pour passer inaperçu, pas plus pour être immortalisée en statue que mourir pour un mortel et se coucher à ses cotés dans la tombe. Des dragons, Skade est l'une des plus sauvages, des plus libres. Elle est une dragonne de l'orage, puissantes créatures de feu et d'air, de hautes pressions, et de pluies torrentielles dans les hauteurs des cieux. D'une jeune dragonne comme n'importe quelle autre, si tant est que l'on ose s'exprimer ainsi en parlant des siens, elle s'est développée à force de combat contre ses pairs, de voler vertigineux dans les cieux des montagnes, et de fastes sur de gras animaux. Son corps est véritablement énorme, et plus elle vieillit, plus cette taille est impressionnante... après tout, les dragons ne finissent jamais leur croissance non ? Et elle est désormais vieille. La réputation des dragonnes sauvages n'est pas volée, elles sont bien plus terribles que les mâles.
Chez l'ancestrale, cet état de fait est perceptible au premier coup d'oeil. Un corps plus grand que la moitié de Gloria, long et lourd, des ailes encore plus gigantesques, faisant deux fois la taille de son corps, comme d'immenses tentures d'orages, et qui lui permettent de planer longtemps plutôt que de se fatiguer à battre des ailes, lui faisant profiter des courants d'air ascendant vers son domaine aérien. Sa longue queue musclée servant de balancier est parcourue de piques lourdes comme des lances, dont la course se poursuit tout le long de sa colonne, prenant plus d'ampleur sur ses omoplates, où leurs taille atteint celle de petits arbres. En remontant sur son long cou, cette double rangée de barbelés s'espace et raccourcit, avant de s'achever sur sa tête en deux lignes parallèles de six cornes redoutables et effilées. Plus élancée que dans sa jeunesse, elle porte quelques ressemblances, vagues, avec les reptiles, en plus mortel. Son museau et le reste de sa tête sont allongés et cruels, et ses yeux immenses sont d'un gris luminescent, comme un nuage illuminé par la foudre. Ses griffes, longues et courbées, ses crocs capables de broyer des armures, sont d'un blanc d'ivoire souillé par le sang des créatures qu'elle a tué.
Ses écailles ont conservés leurs couleur grise sombre, qui se nuancent selon la luminosité, tout comme les nuages qu'elles imitent à la perfection, mais son poitrail, le dessous de son cou et l'arrière de ses pattes arborent la même couleur indéfinissable que la membrane de ses ailes, ailes qui semblent se faire le nid du vent et des nuages sombres de tempête chaque fois qu'elle prend son essor. Nuance de bleu et de violet, sombre et sinistre, le meilleur terme pour la définir serait l'hématome. Un hématome violent, profond, comme celui qui marquera bientôt son cœur.
Caractère : Contrairement à bien des dragons, ses pairs partis au delà des flots, loin d'Armanda, Skade a été, très tôt, convaincue que les peuples de ces terres étaient capables du pire comme du meilleur. Le pire, elle pense sans aucun doute l'avoir vu lors des guerres entre l'alliance et les vampires, en un temps où les siens prenaient part au carnage. Qu'est-ce qui pourrait être pire que cela après tout, pire que de voir le don qu'ils avaient fait se transformer en arme stupide capable de détruire le continent. Pas grand chose. Et le châtiment infligé était bien plus mesuré qu'il n'aurait dû être. Les dragons étaient partis, et avec eux la magie. Mais alors même qu'ils s'en allaient, et qu'elle s'en allait avec eux, les punissant également, elle avait été certaine qu'ils étaient capables de faire mieux que cela, que cette pitoyable destruction de pacotille. Quand on est au bord de la destruction, on s'ouvre forcément davantage à la vérité non ? Combien de fois a-t-elle elle-même menacée de croquer des êtres inférieurs pour qu'ils se rendent à la raison ? Très souvent. Oui, les mortels ne peuvent que faire mieux, ils sont capables d'autant de bien que du mal qu'ils ont commit. C'est pour cela qu'elle s'est laissée convaincre d'offrir son œuf en présent pour l'espoir d'un meilleur futur sur les terres ravagées d'Armanda. C'est un énorme sacrifice, et elle ne se pardonnera sans doute jamais sa décision, mais elle ne la regrettera pourtant pas. Elle avait l'espoir que son petit trouve un être digne de lui, qu'il éclose et change le monde puisqu'elle n'avait put le faire. Cependant, malgré ses bons sentiments, mieux vaux ne pas croire qu'elle accorde de l'importance aux bipèdes en général. Elle veut bien admettre que certains soient plus intéressants que la moyenne, presque digne d'user de la magie que sa race apporte, mais certainement pas autre chose. En bloc, elle n'a pas très bonne opinion des vampires et des humains, ou même des elfes. Leur vie est courte, ils sont empressés, avides, ignorants, et trop souvent en train de chasser la mauvaise cible. Par le passé, elle n'a eut que peu de contacts agréables avec des membres de ces races, et son naturel dédaigneux s'est accentué, jusqu'à atteindre un stade d'antipathie généralisée à leur égard. Lorsqu'elle a quittée Armanda et malgré son don, elle a rejeté en bloc ces races encore trop jeunes et trop stupides, et elle n'en démord pas facilement. C'est également pour constater les possibles progrès qu'elle a décidé de rentrer. Mais cette façon de pensée s'étend à bien d'autres choses que les bipèdes. En temps que dragonne sauvage, et dragonne d'orage, elle ne professe que très peu d'affection pour ce qui n'est pas sa race et la nature. Fière, elle l'est, fière d'être née dragonne, d'être libre et forte, et capable de décider à chaque instant de ce qu'elle fait, ne regrettant jamais ses choix. Elle considère que les siens sont au dessus de tout, et que leur volonté est tout ce qui compte, personne n'ayant le droit de s'opposer à eux. Pour eux, il n'y a de bien ou de mal que ce que leur dicte leur instinct, et ce qu'ils décident. Le bien et le mal sont des concepts de mortels pour supporter leurs choix plus aisément, une forme de lâcheté qu'elle n'apprécie pas du tout. Mais c'est la lâcheté en général qu'elle ne supporte pas. Qu'elle vienne de ses alliés, ou de ses ennemis, cette tare reste impardonnable aux yeux de celle qui a passé une grande partie de sa vie à combattre ses adversaires même lorsque les chances n'étaient pas de son coté. Elle n'admet pas que l'on puisse refuser de faire face à ses responsabilités, quelles qu'elles soient. Si elle est bienveillante en règle générale, et surtout à l'égard de la nature, elle se comportera de façon plutôt versatile, pouvant se lever un beau matin prête à accepter d'aider les êtres inférieurs venant la trouver, ou tout au contraire, les accueillant d'un rugissement furieux. Elle ne doit rien à personne après tout. Et celui qui oserait prétendre le contraire ne vivra pas longtemps. Elle attend des autres créatures le respect dû à sa race, à son âge, et à son statue, mais elle n'est pas pour autant susceptible, pour cela, il faudrait déjà que l'opinion des deux pattes l'atteigne ce qui n'est pas particulièrement le cas. Elle sait ce qu'elle est, et ce qu'elle n'est pas, et elle estime que les bipèdes devraient d'abord se préoccuper de leurs propres tares avant de lui en chercher. Elle n’appréciera pas, de toute façon, qu'on tente de s'immiscer dans ses affaires. Autoritaire et indépendante, elle attend des autres qu'ils lui obéissent si il s'agit de bipèdes, et qu'ils l'écoutent patiemment si il s'agit de dragons, pour qui elle a davantage de souplesse. Extrêmement patiente, de par son âge, elle est capable de rester des jours sans bouger, en ne faisant que penser. Solitaire de nature, elle ne recherche pas spécialement la compagnie des autres, même des dragons, bien qu'elle soit toujours prête à aider ces derniers. Protectrice de ce à quoi elle tient, et il faut le dire clairement il y a peu de chose auxquels elle tient profondément, elle n'hésitera pas à réduire en miette les possibles dangers, quitte à se blesser elle-même. Si elle décide de défendre une cause, elle le fera jusqu'au bout, sans que quiconque puisse l'en détourner. Son tempérament de feu s'est atténué avec les années, et elle se montre tout de même bien plus sage et plus objective sur certains sujets. Écoutant avec plaisir ceux qu'elle juge apte à converser avec elle, elle peut même à l'occasion se montrer une interlocutrice ouverte et enjouée, prête à débattre de maints sujet, bien que son avis de reptile millénaire soit souvent peu aisé à saisir. Ce qu'elle émet à l'adresse d'autrui n'est bien souvent qu'une fine couche de pensées, dont elle tait la profondeur, pour ne pas rendre fou l'esprit venant à sa rencontre.
Mes liens
Spoiler:
«L’amitié, c’est gérer les affinités. L’amour, c’est concilier les différences. » Anonyme
Ithir était le nom de sa mère, une dragonne noire au caractère volcanique dont elle a malheureusement hérité nombres d'aspects bien qu'avec l'âge cette ressemblance se soit atténuée. Cette dragonne, elle le sait, est morte pour lui venir en aide, et elle portera à jamais sa mémoire.
Nöst était le nom de son père, dragon aux écailles grises comme les siennes, encore en vie, bien qu'aujourd'hui extrêmement âgé, il veille encore sur les terres cachés des dragons, au delà d'Armanda.
Isillwyra, une vampiresse dont elle ne connait pas le nom de famille, ne lui ayant jamais demandé. Toutes deux ont un lourd passé. C'est cette guerrière qui l'a volé à ses parents, et emportée dans les plaines, elle encore qui l'a retrouvé des années plus tard, et avec qui elle a faillit se lier. Elle aussi que Skade a voulut sauver des inquisiteurs humains lorsqu'elle a été blessée. La vampiresse a disparut avant qu'elle ne quitte le continent. Elle espère la retrouver.
Merithyn Tisserêve, le Fondateur de l'ordre des Baptistrels, l'elfe qui la trouvé dans les plaines et qui la sauvé puis permit de grandir correctement.
Faelïn Evanealle, l'elfe mâle qui captura Isillwyra et faillit la tuer. Un dragonnier. Lui et son lié ont poursuivit Skade à travers le continent alors qu'elle était blessée, croyant que la vampiresse était sa dragonnière et voulant les tuer. Elle finit tout de même par en venir à bout, tuant la dragonne, mais condamnant Faelïn au triste sort des liés errants en revanche de ce qu'il avait fait à son amie.
Erin Vaenya, un vampire et un voleur, il déroba à Isillwyra l'un des deux œufs qui lui furent confiés et disparu dans la nature pour échapper à la colère des dragons.
Erling Svenn, son ennemi juré et sous fifre de Faelïn, ainsi que tout ceux de sa lignée. L'homme qui a ordonné qu'on l'abatte devant les portes de Gloria, responsable de sa blessure et de tout ses maux. Il a été maudit par elle, condamnant sa lignée à l'impuissance magique la plus totale.
Aïthorion, le dragon mâle blanc qui fut son partenaire dans la conception de Cymbor, un dragon fort et puissant qu'elle garda auprès d'elle pendant plus d'une saison. Il est également le père de Verith.
Estelen, douce dragonne bleu, dragonne d'orage comme elle bien que pas de sa lignée, Estelen est une bonne fille, et une digne dragonne. Elle l'a recueillit à la naissance et ne s'en plaint pas, ayant prit grand plaisir à l'élever. Elle a confiance en elle et sait qu'elle se débrouillera très bien sans elle.
Verith, Turbulent, problématique, mais elle l'aime de tout son cœur. Son seul véritable petit depuis des années. Elle espère qu'il deviendra plus sage avec l'âge, et trouvera une femelle digne de lui.
Cymbor, son dernier petit, pour qui elle a tout risqué. Il lui manque, et elle se demande sans cesse ce qu'il est devenu, si il va bien... c'est pour lui qu'elle revient en Armanda.
Derrière l'écran
«
Spoiler:
Il y a des visages plus beaux que le masque qui les couvre. » Jean-Jacques Rousseau
Je vais pas me représenter de nouveau, ça serait redondant je pense ^^ je me valide moi-même le code que je n'ai pas eut à chercher des centaines de fois hooray XD
Chapitre 1 : Audacieux Larcin
Dans la nuit étoilée, fraîche et clair comme le cristal d'un hivers des montagnes d'Armanda, alors que la lune soulignait les pics effilés des crocs du dragon, et qu'un gel poignant entourait les êtres vivants, le silence de mort fut soudain ébranlé par un rugissement de fureur terrifiant qui fit trembler les pierres sur leurs bases. Le ciel d'un bleu sombre fut soudain crevé par une forme déchiquetée, noir comme l'esprit de la mort, et pour beaucoup, sans doute était-ce son incarnation. La gigantesque créature, folle de colère, se mit à arpenter les cieux, tandis que son esprit courrait le pied de la montagne, bouillant et prêt à réduire à néant l'impudent qui venait de commettre l'irréparable. Son petit, son œuf, on le lui avait volé ! Qui était le rat qui tenait assez peu à la vie pour oser penser s'en tirer après un tel crime ? Ithir ne le savait pas, et d'ailleurs l'identité du voleur ne l'intéressait pas le moins du monde. Tout ce que l'immense dragonne noire désirait, c'était tuer la créature qui venait de profaner son territoire, et reprendre son petit pour le mettre en sécurité. Le reste n'avait pas d'importance, et si elle devait mettre le feu à la montagne toute entière pour cela, elle le ferait très certainement. Rien n'était plus important que son œuf, son précieux rejetons, perdu dans la nature entre les pattes ingrates d'un voleur. Son premier œuf... elle ne permettrait pas que l'on le lui vole, jamais de la vie ! Plongeant du haut des cieux, elle vint frôler les arbres, rugissant à nouveau, tandis que d'autres dragons s'élevaient de la face montagneuse pour lui venir en aide, comme un essaim organisé et mortel. Le viole de leur sanctuaire, le vol d'un œuf, était un crime contre tout les dragons. Mais par cette nuit noire, l'impudent ne devait pas être retrouvé...
L'impudent en question, ou plutôt l'impudente, elle, fuyait à toutes jambes dans la forêt, se fondant dans les ombres en tirant partie de son affinité naturelle avec elles. Qui était-elle, cette ombre folle venue braver le plus terrible des prédateurs pour un butin incertain ? Une jeune vampiresse, si jeune, et pourtant extrêmement douée, dont les motivations restaient obscures. Après tout qui aurait eut l'idée de voler un œuf de dragon, personne. Pourtant elle l'avait fait, réussissant avec brio à échapper à la grande dragonne noire qui poursuivait ses recherches. Sa faible magie aidait beaucoup en cela, de même que sa capacité à se fondre dans le décor, don de son totem caméléon. Pourtant malgré ces atouts, elle avait peur, une peur aussi monstrueuse que la créature qui cherchait sa perte, là en haut. Il était naturel d'avoir peur en un instant pareil, seul un idiot n'aurait pas eut peur alors qu'une dragonne folle de douleur jurait votre perte en crachant feu et orage dans l'espoir de vous abattre. Elle n'était pas idiote, et c'était précisément pour cela qu'elle ne tenta pas de sortir des racines de la montagne en cette nuit-là, ni en aucune nuit de la semaine suivante. L'utilisation de la magie, la peur, la fatigue après sa course sans répit, tout l'avait affaiblit, sans compter le manque de sang et les chasseurs de Glacern qui la traquait encore. Il fallait qu'elle se nourrisse et se protège du soleil, qu'elle laisse aussi les dragons voler plus loin, pour que le chemin lui soit plus dégagé. Mais le jeu en valait la chandelle, elle avait enfin se qu'elle désirait le plus au monde....
Chapitre 2 : Naissance
Les plaines, de longues semaines plus tard. La jeune vampiresse s'était remise de sa frayeur et elle jubilait. Peu d'êtres mortels pouvaient estimer avoir rouler une horde de dragons furieux comme elle venait de le faire, et en plus elle avait été vainqueur. Elle, avec ses deux cents petites années ! Contre ces créatures millénaires ! Certainement, son maître serait ravi de son brillant intellect et de son courage, il la choisirait forcément. Et avec un peu de chance, l'oeuf éclorait pour elle, ou alors elle le forcerait. Dragonnière, elle serait vénérée par son peuple tout entier, en deviendrait même la reine ! Encore fallait-il parvenir jusqu'aux galeries et faire sortir la chose de sa coquille, pas une mince affaire évidement. Vraiment ? Alors que le soleil se couchait, et que, sur le dos de sa monture, la vampiresse galopait dans les plaines sauvages de l'est de l'empire humain, cheveux au vent, sourire aux lèvres, se hâtant vers son peuple pour porter la nouvelle de sa réussite. Elle avait voler l'oeuf, pas n'importe quel œuf, mais l'un des trois œufs de dragons orageux, ces créatures déchirées à la sauvagerie légendaire entre toute.
Ce qu'elle ne savait pas, c'était que la dragonnette s'était enfin pleinement éveillée dans sa coquille. Elle bougeait déjà, lentement, précautionneusement, prenant conscience de ses sens et de la force de ses membres, de la magie qui lui soufflait qu'il était enfin temps de voir le monde. D'un cou de tête, elle vint frapper la coquille, se pressant contre avec détermination, donnant de petits coups nerveux et ciblés juste devant son museau. Ses pattes se posèrent sur la surface lisse, griffa, déchira la membrane nourricière et raya la surface pourtant extrêmement dure. De longues minutes, la créature prisonnière s'escrima, sa volonté de s'extraire aussi profonde que son sommeil à présent disparut. L'intérieur de l'oeuf était à présent trop petit pour elle, trop étriqué, elle voulait plus, le monde à ses pattes. Alors elle s'acharnait sur la parois de la prison, bien décidée à la faire lâcher, et en cela, la magie l'aidait, lui insufflant la force d'éclore.
Puis, ses griffes d'ivoire brisèrent enfin la surface, laissant échapper une de ses pattes, dont les longs appendices effilés se prirent dans la fabrique de tissu de la sacoche, la déchirant de long en large. L'oeuf s'en échappa, et s'écrasa sur le sol où, déjà fissuré profondément, il éclata avec un bruit sinistre, libérant sa prisonnière. La créature écailleuse tremblait sous l'effort qu'elle venait de fournir, les flancs gonflant profondément, les ailes vrombissantes, et le souffle court s'échappant en une buée légère de son museau étroit. Le choc suite à sa rencontre avec le sol lui avait fait tourné la tête, mais elle ne s'arrêta pas pour autant, se secouant pour s'échapper du reste de membrane humide. Il ne lui fallut que quelques seconde pour que son esprit s'éclaire et que la mémoire ancestrale de son peuple reflue vers le fond de ses pensées. Elle venait de naître, elle était courbaturée, affamée et les bruits du monde étaient étranges autour d'elle tandis qu'elle ouvrait ses grands yeux de nuages.
Elle n'eut cependant pas le temps de débuter son exploration, ou même de comprendre où elle s'était échouée, et où étaient ses parents. Des mains glacées la saisir avec fermeté... et par instinct, elle attaqua. Son long cou écailleux se tordit vers l'assaillante, sa gueule bardée de crocs aiguisés s'ouvrit et elle mordit profondément dans la première chose qui lui passa à proximité : le bras de la vampiresse qui poussa un cris, prise par surprise, sans doute la meilleure arme dont disposait alors la petite chose. Sans cette surprise, elle n'aurait put lui faire grand mal, mais sa ravisseuse semblait réellement n'avoir pas pensé à une telle réaction de sa part, et se trouva un moment sonnée par la violence de la tentative. Elle avait entendu le craquement de l'oeuf et avait fait demi tour... Bien mal lui en avait prit, Skade n'était alors qu'instinct et faim, et elle se jeta sur elle avec une force redoutable pour son jeune, très jeune âge. Mais qui dit dragon sauvage, dit réaction sauvage, et cette chose froide et étrange n'était pas ses parents, donc elle ne pouvait être que deux choses, une proie ou un ennemi. Et elle n'avait de pitié ni pour l'un ni pour l'autre. Se détendant sur ses pattes, elle s'accrocha toutes griffes dehors à son torse et lui déchira le visage, sifflant et crachant de haine et de mépris pour cette chose molle et hideuse qui venait la défier le jour même de sa naissance. Elle goûta rapidement le sang, décuplant ainsi sa rage, et mordit, encore et encore, jusqu'à ce que la créature recule et la relâche complètement, délaissant même le réflexe de défense naturel. Elle tomba au sol, et détalla sans demander davantage, persuadée d'être rattrapée si elle s'arrêtait.
Courant dans la plaine sans savoir où elle allait, mais déterminée à se trouver de quoi se mettre sous la dent, et à laisser la chose froide derrière elle. Elle se servit de toutes ses forces, jusqu'à l'instant où elle s'effondra, sonnée et épuisée, le ventre vide.
Chapitre 3 : A l'ombre des arbres
Perchée sur un arbre, elle observait la tempête, perdue dans ses pensées. Plusieurs mois avaient passés depuis son éclosion, elle était presque adulte désormais, et elle allait bien mieux.
Lorsqu'elle s'était éveillée dans les plaines, à l'aube de son premier jour sur Armanda, elle s'était trouvé nez à nez avec une autre créature étrange, que sa mémoire appelait un elfe. Mais elle ne ressemblait pas du tout à la chose qu'elle avait attaqué. Celui-là, puisqu'il s’agissait à l'odeur d'un mâle, lui plaisait bien davantage. Il y avait eut quelque chose chez lui qui l'avait calmé, à défaut de diminuer son agressivité naturelle. D'instinct, elle avait sut qu'il n'était pas un ennemi, et ne lui ferait pas de mal. En retour, elle avait accepté de ne pas l'attaquer et de se laisser approcher, sans toutefois lui faire confiance dans un premier temps. L'autre l'avait accompagné, diligent compagnon qui ne l'empêchait d'aller nul part mais qui s'arrangeait toujours pour qu'elle ne manque ni d'informations, ni de choix. Le meilleur ? Il chantait divinement bien, un envoûtement pour ses oreilles, bien qu'elle aimât le chant du vent et de l'orage plus que tout. Il savait néanmoins reproduire tout cela lorsqu'elle ne l'obtenait pas naturellement. Il s'appelait Merithyn, et elle acceptait volontiers son zèle, le prenant pour une forme de respect particulière mais pas déplaisante. Après tout, elle était une dragonne non ?
Le chanteur avait finit par accomplir tout ce qu'il devait dans les terres du ' Royaume humain ' et il était contraint de rentrer chez lui, chez les elfes. Capricieuse, la jeune dragonne avait décrété qu'elle le suivrait, et elle l'avait fait. Il y avait d'autres dragons, chez les elfes, mais elle ne les appréciait pas. Ils étaient liés, liés à des elfes pour la plupart et même si sa mémoire lui soufflait toutes les implications de ce lien, elle n'imaginait même pas perdre sa liberté, ou partager son esprit au quotidien avec un de ces affreux bipèdes. Ils étaient faiblard, lâches et incompréhensibles les trois quart du temps, se battant pour des causes stupides et se croyant plus grands qu'ils n'étaient. Les dragons liés aux dragonniers étaient trop doux, trop...humanisés, ils se préoccupaient trop des mortels, alors que leur esprit aurait dû se porter vers les cieux et les nués d'écailleux. Et cette ridicule affection pour les deux pattes qu'ils se réclamaient.... Elle les méprisaient ouvertement. Elle aimait bien Merithyn, mais c'était tout, et ça n'allait pas plus loin. Au moins il n'était pas aussi stupide que les autres. Elle aurait même put consentir à dire qu'il était intelligent.
Mais malgré son intérêt pour le chanteur et ses activités, elle avait la ferme attention de quitter très bientôt les bois elfiques. La guerre pouvait bien faire rage à l'extérieur, mais elle n'en avait rien à faire. Elle sentait sa magie bouillir, la tempête de son sang approcher... et elle était fin prête à se faire sa place dans son véritable univers, fait de pics acérés, et de neige d'été, dans les montagnes avec les siens. Se relevant de la branche qui grinça sous son poids, elle décolla, fit le tour de la clairière puis plongea vers la colline où se tenait l'elfe....
Chapitre 4 : La voleuse d'oeuf ( Cinq cent ans plus tard)
Le nid de roches était confortable, et elle se sentait parfaitement à l'aise dans cet univers de haute montagne. La saison était bien avancée, et son compagnon n'allait pas tarder à rentrer. Un mâle fort, aux écailles blanches, qui s'était battu pour elle. Il s'était battu contre six autres dragons, et avait gagné à chaque fois, pour se montrer digne d'elle. Il l'était, et leur progéniture le serait aussi, à présent qu'elle avait pondu. Elle avait eut hâte de les voir, ses premiers œufs, ses magnifiques œufs. Ils seraient beaux et forts, ils deviendraient les nouveaux souverains des cieux. Et après seulement deux jours, elle avait eut la joie incommensurable de les voir. Ils y en avaient trois. Un blanc, un noir et un cuivré. Tendre pour une fois, et délicate, elle leur souffla dessus avant de les cacher contre son flanc. Ils écloraient assez vite, ils n'avaient pas de raison d'attendre. Et elle les accueillerait dans le monde. Mais pour l'instant, elle avait faim, le travail l'avait fatigué.
Redressant le museau, elle vit l'immense forme blanche apparaître enfin, et grondant dans sa direction pour l'accueillir. Il se posa lourdement, vint frotter son cou au sien un bref instant, puis lui offrit, en présent, la carcasse du cervidé qu'il avait tué. Elle la prit avec satisfaction, et commença à la débarrasser de sa chair, avalant de grosses bouchées. La faim tenaillait encore davantage son ventre avec les œufs enfin sortis de ses entrailles. Une fois qu'elle eut achevé son repas, elle se roula sur elle même, et se mit rapidement à somnoler de nouveau tandis que son compagnon l'accompagnait dans ses rêves d'un futur essaim. Produisant un son doux et bas, constant, pour rassurer ses petits dans leurs coquilles, elle plongea bientôt dans les rêves draconiques....
Et se réveilla plusieurs heures plus tard, le cœur battant et un sentiment de terreur sourde au fond du cœur. Se relevant brusquement et dépliant ses énormes ailes, elle tendit le cou pour contempler ses œufs, tentant de se rassurer par la même, seulement pour découvrir qu'il en manquait un. Le blanc. Cymbor. On l'avait volé. Comme elle avait été volée à sa famille avant sa naissance, on avait volé son fils. Son petit.... La rage la consuma, comme sa mère avait-elle, et le rugissement qu'elle produisit suffit à ancrer la peur dans le cœur de toutes les créatures des alentours. Affolée, elle fit le tour de la caverne tandis que son compagnon accourait à ses cotés, cherchant mentalement la trace de son petit, cherchant à comprendre ce qui s'était passé. Il y avait une horrible odeur, légère, mais présente, une odeur étrangère.... une odeur de mortel. Consumée par la colère, et par la peur qu'elle éprouvait pour son rejeton, elle déploya ses ailes, et se jeta sans peur dans le vide vertigineux des montagnes, piquant vers le sol, tournoyant , tentant de repérer le voleur...
Et elle reconnu d'un seul coup quelque chose. Là, tout en bas, sur la roche nue, une créature froide, un vampire, debout, l'observant, mère écailleuse outragée par la perte de ce qu'elle avait de plus précieux. Sa première nuit sur Armanda lui revint en mémoire, et sous le même instinct, elle sut de qui il s'agissait. Avec un feulement monumentale, elle piqua vers elle, et s'écrasa presque à terre, faisant voler la roche et la neige aux alentours. Mais la créature ne bougeait toujours pas. Ses yeux pâles la vrillèrent. Son visage portait les traces de ses griffes malgré la régénération propre aux vampires. De longues traînées sur ses joues, en travers de ses yeux, une marque de morsure sur son cou, d'autres sur les bras, une marque large du frottement de ses écailles... Un mortel aurait sans doute trouvé ces blessures répugnantes et gênantes, mais elles sauvèrent sans doute la créature pour Skade. Le pâle visage était bien plus beau quand il portait la marque de sa honte aussi fièrement. La lâcheté, elle n'acceptait pas, mais cette vampiresse n'était pas lâche. Le feu lui monta à la gorge, prête à réduire la chose en cendre, mais elle parla, sa voix claire malgré la peur.
« Ne me tue pas. J'ai vu le voleur. Il est comme moi.... j'ai une dette envers toi, je m'en suis rendu compte après tout ce temps... je ne te demande pas de me pardonner, seulement de me permettre de t'aider à retrouver ton petit... je traquerais le voleur, et je te le ramènerais. Que je sois maudite si je mens »
Pourquoi aurait-elle cru la voleuse ? Sur le coup elle ne savait pas. Mais elle pouvait tout aussi bien accepter ce marcher. Une mortelle saurait mieux qu'elle comment les mortels fonctionnaient. Et si elle tentait de voler son enfant, elle la maudirait, ou la tuerait. Les blessures qu'elle lui avait infligé lui avait elle fait comprendre son erreur ? Sans aucun doute. Plongeant son regard dans celui de la vampiresse, elle savait qu'elle ne mentait nullement, et connaissait les conséquences.... Alors elle accepta.
Chapitre 5 : écaille de tempête, et pas de l'ombre
Isillwyra, la vampiresse, n'avait pas mentit. Dans les royaumes en guerre, elle cherchait, nuit et jour, portée par sa promesse. Elle avait eut très peur que Skade ne la tue, dans les montagnes, mais elle ne l'avait pas fait. C'était un étrange enchaînement du destin qui avait joué. Pendant des années après la fuite de la dragonne, elle avait vécu seule et isolée, portée par la douleur des blessures et le remord que la peur avait engendré. Elle avait mûrit, la jeune suceuse de sang, et avait finit par chercher la rédemption pour son acte. Elle avait cherché la dragonne qu'elle avait tenté de voler. Mais elle ne savait ni son nom, ni le lieu où elle avait disparue. Elle aurait très bien put mourir, bien entendu, seule et à peine née dans les plaines, mais quelque chose en elle réfutait l'hypothèse. Alors elle avait cherché.... et était tombé sur Merithyn. Elfes et vampires ne s'appréciaient pas, mais contre un pareil mage, elle n'avait aucune chance, et elle avait été contrainte d'écouter.
Quand elle avait trouvée Skade, c'était par hasard encore une fois, par hasard également qu'on ai voler son œuf au même moment. Mais elle n'avait pas hésité à saisir sa chance, en bonne vampire qu'elle était. Retrouver l'oeuf lui assurerait de ne plus être en conflit avec la dragonne, et peut-être d'obtenir ce qu'elle avait tant recherché...
* * * ( Deux milles 500 ans plus tard )
Malheureusement la volonté d'un être, aussi formidable qu'un dragon puisse être, n'était pas toujours suffisante pour venir à bout des obstacles. Cymbor, son petit, toujours dans son œuf, ne lui fut pas rendu comme elle l'attendait. Elle avait rejoint les terres des bipèdes, lorsque ses autres petits avaient éclot, l'un pour un dragonnier, l'autre sauvage. Elle avait cherché, en compagnie de sa vampiresse, qu'elle considérait de plus en plus malgré le houleux passé qu'elles avaient entre elles. Elle n'avait pas hésité à se battre, pour tenter de découvrir où était son petit et Isillwyra avait usé de tout ses artifices de voleuse pour entrer dans le saint des saint des deux camps. Elles ne l'avait pas trouvé. Écaille de tempête, comme on l'appelait, venait de sa propension à se servir de sa magie inconsciente pour provoquer des orages violents, des orages qui ne cessaient de se faire plus cruels avec le temps et la peine. Pas de l'ombre, sa compagne, devint progressivement la seule à pouvoir l'approcher. Pas même son mâle. Elle bouillait toujours de colère.
Puis un jour, la sang froid ne revint pas. Et Skade, sauvage parmi les sauvage, crut qu'elle avait été abandonnée une fois de plus. Jusqu'à ce qu'elle apprenne la vérité. La guerrière voleuse avait retrouvé la trace de Cymbor, mais elle avait également été faite prisonnière, considérée comme une espionne à la solde du conseil vampirique. Et elle était enfermée à Gloria, pour interrogatoire. Skade avait beau ne pas s'intéresser aux humains, elle en savait assez pour savoir que cela signifierait la mort d'Isillwyra. Et cela, elle ne le permettrait pas plus qu'elle ne laisserait son œuf aux mains des pitoyables humains pour qu'ils l’emprisonnent.
Chapitre 6 : Gloria
Son vol fut rapide, depuis les plaines, et elle vit apparaître la cité humaine sous le point de l'aube, comme une silhouette détestable. Parée pour la guerre, les humains semblaient attendre. Pas elle, très certainement, mais elle ne leur laisserait pas le temps de comprendre. Accompagnée de sa mère, et de son fils sauvage, elle fondit sur la citadelle, détruisit les bâtiments alentours, dans sa hâte de trouver la voleuse, et qu'elle même trouve enfin son petit. Pas le temps de rattraper son ignorance des humains, elle devait faire vite, et Pas de l'ombre était sa meilleur alliée. Rugissant et détruisant tout sur son passage, elle mit le feu à plusieurs mages stupides qui tentaient de l'atteindre. De son esprit, elle cherchait celui, familier, de la sang froid, qu'elle trouva finalement, douloureux et cotonneux. Plongeant malgré les flèches qui ricochaient sur ses écailles, elle parvint à la trouver, dans les décombres de la prison. Et à la libérer tant bien que mal. Pourtant aussi puissante soit-elle, aussi déterminée, aussi colérique, elle ne pouvait attaquer un tel lieu sans rencontrer une véritable résistance. Elle prit la forme de deux dragonniers, et de leurs dragons. Elle connaissait le plus âgé. Faelïn Evanelle, qu'elle avait rencontré en compagnie de Merithyn, et sa dragonne, Aeuda ; l'autre n'était pas en reste, un puissant mâle, lié à un humain. Tout deux se jetèrent sur les dragonnes sauvages pour engager avec elles un combat sans aucune merci. Mais Skade n'avait nulle peur, terrible et folle de fureur, mais surtout portant de nouveau l'espoir, elle n'hésita pas à se défendre de toutes ses forces, ignorant les blessures, donnant le temps à sa vampiresse de retrouver l'oeuf captif dans le palais prit de folie.
Et une nouvelle fois, le destin se joua de ses pions. Cruellement, affreusement. A l'instant où enfin, le cri mental de la vampiresse lui parvint, le sifflement de la baliste également. L'énorme projectile, encore renforcé par magie, traversa les écailles de son poitrail et se planta en elle, lui arrachant un rugissement de douleur. La souffrance, comme nulle autre auparavant, brouilla son esprit, faillit la faire s'effondrer au sol depuis les hauteurs. Elle tressauta, rugit de nouveau... son poitrail était broyé, sanglant, sa respiration difficile. Ses forces l'abandonnaient, mais elle ne comptait pas faiblir maintenant. Portée par tout les sentiments qui l'habitait, voguant sur la vague de la douleur, tandis que son sang brûlait les combattant en dessous d'elle, elle plongea vers la ville, saisit la vampiresse et l'oeuf dans une patte, et s'enfuit. Sa mère était tombée pour elle, pour son petit, la grande dragonne noire qui avait régné sur les cieux... elle ne pouvait pas se laisser tuer si aisément, ni son petit être prit. Les humains, les elfes, les vampires... des êtres stupides et destructeurs. Ils n'étaient rien. Mais son petit, lui, était tout... absolument tout pour elle... Alors elle vola, loin et longtemps, malgré la perte de sang, sa magie l'aidait, et la vampiresse également.
Mais elle était suivie. Faelïn la croyait alliée aux vampires, pensait qu'Isillwyra était sa dragonnière. Il ne comptait pas la laisser partir. L'elfe la retrouva, et à nouveau, elle dûe combattre. Fière, et forte, aussi violente qu'un orage, aussi constante qu'un vent des hauteurs, elle combattit, elle se défendit, et défendit son œuf et son amie. Duel de titan, comme nul autre, les deux géantes des airs se frappèrent, se griffèrent, rivalisant de technique et de force pour mettre à bas leur adversaire. Mais finalement, au bout de longues et pénibles heures, Aeuda chuta du haut des cieux, et Skade rugit sa victoire. A moitié morte, et sans douceur, elle se refusait à tuer l'elfe impérial, le condamnant à vivre sans sa liée, l'esprit déchiré en deux, en paiement de sa dette envers elle. Mais elle ne put se satisfaire de cette victoire, car ses forces l'abandonnait de plus en plus. Elle s'effondra cette fois à terre, malheureuse, défaite mais paisible, puisque son petit était sauf. Elle aurait voulut le voir grandir, mais sa mémoire lui serait transmise.
Chapitre 7 : Le départ des dragons
Ils l'avaient soigné. Mais malgré tout l'art de guérison de l'elfe, elle n'avait put retrouver sa pleine force. Son poitrail enfoncé la faisait souffrir, et elle avait du mal à respirer correctement. Elle s'en accommodait cependant car elle avait survécu malgré tout. L'oeuf, blanc et pâle, restait entre ses pattes, sous son regard. Elle n'osait plus s'en détourner, alors même que le monde s'effondrait autour d'eux. Les dragons n'avaient plus d'espoir, les jeunes races détruisaient tout, souillaient la magie. Son peuple s'en allait par delà les flots, vers une autre terre. Elle partirait aussi. Cependant, avant cela, une question restait. Son œuf n'était pas éclot, elle espérait toujours qu'il éclose, n'ayant plus de raison d'attendre. Mais on la pressait. Le Dracos, et d'autres grands dragons, espéraient encore. Des œufs avaient été offert en cadeau à cet espoir, pour qu'un jour la magie renaisse en même temps que les dragonniers. Elle n'aimait toujours pas les dragonniers, ni les dragons qui se liaient, mais son fils restant avait choisit de partager son âme avec une elfe, et elle même... elle même avait faillit se lier avec Isillwyra. La vampiresse avait plus qu'acquis son respect et son affection. Mais elle ne l'avait pas fait. Restait son petit, Cymbor... Merythin la pressait de faire don de lui pour le futur, inquiet et désespéré de voir son peuple, et les terres qu'il chérissait à l'égal des dragons, périrent. La vampiresse, pourtant ennemie ancestrale des elfes, avait fait échos aux paroles du chanteur. Unis dans le besoin commun de trouver une lueur d'espoir, de pouvoir assurer la pérennité du futur. Ils avaient parlés, parlés... et finalement, elle s'était laissée convaincre, bien que cela lui fendait le cœur. Elle n'avait pas foi en ces peuples, mais en la bonté de ses amis, ces deux êtres qui se tenaient là, qui avaient tant fait pour elle alors qu'elle n'offrait que haine et violence à leur égard. Peut-être oui...peut-être avaient-ils tous raisons, peut-être y avait il un espoir, et si espoir il y avait, Cymbor l'incarnait parfaitement, après tout ce qu'il avait subit depuis cette coquille. Elle avait accepté de le lier dans la magie, à un être, un dragonnier qui en serait digne.
Elle partirait. Elle ne pouvait rester. Mais elle avait confiance en Cymbor, et elle voulait garder un peu de cet espoir qu'ils avaient tous, mais qu'elle ne partageait pas. Elle confia l'oeuf aux mains de la vampiresse, en même temps que celui de sa sœur Elath. Un œuf blanc, un œuf rouge. Cymbor, Sarash. Puis, lorsque tout fut fait, le temps des adieux prit également fin. Abandonnant les deux bipèdes qu'elle chérissait pourtant, en dépit de sa haine du monde mortel, elle déploya douloureusement ses ailes, et s'en fut en compagnie des dernières nuées vers un ailleurs connus d'eux seuls. Pourtant son départ n'était qu'une ligne d'histoire, pas la fin, ni le commencement, elle le savait, comme eux tous. Un jour, les choses changeraient...
Mais son départ n'était pas la fin de ce chapitre non plus. Le voleur de Cymbor avait été un dragonnier vampirique. Et son disciple tenait à achever le travail qu'il avait commencé. Erin Vaenya attaqua le couple étrange que formait Merythin et Isillwyra, et parvint à dérober l'un de leur précieux fardeaux, celui destiné aux elfes, l'oeuf rouge de Sarash. Alors que les mortels le poursuivait dans les montagnes, en compagnie de deux dragons encore présents, un combat eut lieu, à nouveau. Un combat qui vit le sacrifice du Tisserêve, le Fondateur de l'ordre des Baptistrels, après une vie bien trop longue pour une elfe, son dernier acte fut d'arracher l'oeuf aux griffes du vampire qui n'eut d'autre choix que de fuir pour éviter la mort. Isillwyra, elle, dissimula l'oeuf de Cymbor durant toute sa vie, attendant un signe du destin qui indiquerait l'instant le plus propice à la réapparition d'un tel trésor. Un mot du Dracos, quelque chose. Elle attendit, plusieurs centaines d'années, jusqu'à ce qu'un beau jour, elle tombe sur le parfait sosie d'un certain elfe chanteur....
Lorenz Wintel
Mon identité Mes compétences Compétences Magie: Mage exceptionnel Expérience: (0/10) Xp disponibles: 9
Fondatrice
Sujet: Re: Skade, dragonne des tempêtes Jeu 9 Mai 2013 - 15:54
Bon, on avait déjà vu ensembles les détails pour cette fiche, il ne reste donc pas grand chose à dire.
Concernant le titre il s'agit de l'ancienne ère, ça a forcément été oublié depuis même si ça peut rester dans certaines archives. Il faudra donc le racheter !