Et voilà, la petite dragonne de l'ombre se retrouvait en dehors du camp vampirique. Le soleil, la clarté les avaient bien aidé pour une fois. Même si elle sentait bien que les mouvements de son sauveur de vampire étaient bien plus lents. Une chance en même temps qu'une nuisance. Pour elle aussi. La petite écaillée avait pris l'habitude avec son lié, de vivre la nuit, de se cacher du soleil, de vivre cacher dans l'ombre. Et comme lui, le soleil n'était pas un allié. Il chauffait que trop, et sa luminosité tiraillait ses prunelles sombres. Alors la petite grise comprenait le vampire dans son envie de vite retrouver un endroit plus frais et sombre. Elle chercha à lui envoyer cette envie partagée.

Mais elle avait encore du mal à guider ses pensées, et à les retransmettre. Le lien avec son propre lié avait été, par son court passé, tant de fois entrecoupé que de développer un contact avec un autre lui semblait une montagne de complications. Cependant, elle n'allait pas rester là muette, à ne pas s'exprimer. Son lié l'avait laissé là dans ce combat, seule, jeune dragonne sans défense physique et psychique. Mais elle n'était pas du genre à se laisser aller pour autant. La dragonne avait bien compris que ce vampire ferait tout pour qu'elle soit avec Roëric, alors le moins qu'elle puisse faire, ce sont des efforts pour lui.

Mais le chaos des pas de la monture du vampire n'aidait en rien, et l'urgence première était de mettre une certaine distance entre eux et le camp. Et les traits de l'ancien homme semblait très crispés et soucieux de ce détail géographique. Et au fur et à mesure des distances parcourues, ce trait ne changea pas. Mais la petite dragonne stoïque, cachée, commençait à avoir faim et des fourmis dans les pattes et les ailes.

Elle chercha à sonder l'esprit de son sauveur et lui envoya cette information vitale pour une petite gloutonne de son âge. Lui aussi devrait bien avoir faim à un moment. Elle connaissait bien cette faim qui tiraillait les canines des vampires. Et même si son objectif premier restait de la ramener, ils ne feraient pas ça d'une traite. Isyndar ne tiendrait pas. Elle partagea sa pensée, espérant qu'elle lui parvienne. Elle se concentrait malgré le sol inégal et les soubresauts de la créature sur laquelle elle se trouvait. Elle allait finir par la manger.

La petite dragonne bougeait tant bien que mal, si son esprit ne fonctionnait pas, les gestes faisaient toujours un grand effet. Au départ c'est comme ça qu'elle fonctionnait avec son lié. Mais le jour où ses dents plus fortes prirent un peu le dessus sur le reste, les choses changèrent. Elle les gardaient pour les lapins et autres mets.

Ils avaient réussit il ne savait comment à traverser le campement puis dépasser les limites jusqu'à franchir la lisière des bois, se fondant dans la nature pour commencer leur long périple, laissant s'écouler une bonne semaine. Bon les rayons du soleil, même couvert par sa cape, pesaient un peu lourdement sur lui et s'était en se recroquevillant de plus belle qu'il avait tout de même poursuivit son chemin d'un air déterminé. Ce qui ne l'empêcha pas de frémir d'extase quand la nuit se leva pour réchauffer son pauvre petit cadavre endolori de ses froids rayons, cela faisait tellement de bien... Mais ils devaient faire vite alors il ne pouvait hélas pas se permettre de ne voyager que durant la nuit. Il faudrait qu'il voit avec Achroma pour son allergie au soleil, lui il arrivait bien alors pourquoi pas lui non d'une crotte de Dracos ?! L'afflux de pensée chaotique dans sa tête le fit légèrement grimacer et il reposa toute son attention sur elle, que voulait-elle donc ? Faim ? Ah oui, c'est vrai qu'il fallait se nourrir... Conduisant sa monture dans une grotte qu'il avait réussit à repérer plus tôt dans la matinée, Kedrildan la pansa comme il fallait avant de poser la dragonne à terre, ça devrait sûrement lui faire plaisir de pouvoir se dégourdir un peu les pattes depuis le temps qu'elle était coincée sur cette selle en sa compagnie. Lui-même ressentait le besoin de faire une pause, ils ne devaient forcément être pas loin hein ? Enfin il espérait ne pas devoir faire toute la carte...

- Ne t'en fais pas petite dragonne, je vais chasser, attends-moi là... Dit-il soupirant en s'étirant, échauffant les muscles endoloris de son cadavre avant de quitter les lieux prestement.

A présent qu'il faisait en pause, Kedrildan venait de se rendre compte que son estomac lui hurlait littéralement son manque de soin à son égard, laissant s'installer vertiges et crampes douloureuses, brûlures violentes à l'abdomen, il y avait de quoi devenir complètement fou. Il était vraiment plus que temps de casser la graine... Avisant l'odeur de la chaire fraîche et de l'eau, le roux dégaina sa lame simple et non magique avant de se diriger vers la source de nourriture à pas de loup, veillant à ce que le vent soit dans le dos de la bête pour lui permettre ainsi qu'elle essais de le fuir mais bien trop tard pour sa petite vie qu'il brisera d'un craquement de mâchoire. Oh ! Quelle jolie biche... Le pas sûr, gracieux, alerte, alors qu'elle fendait l'eau de la rivière, la courbe délicate de son cou qui se baissa pour laper l'eau et... PAF !!! Une dague plantée nette dans le poitrail de l'animal, lui brisant le cœur dans le sens premier du terme. Satisfait de sa prise, Kedrildan s'avança jusqu'à elle et retira la lame qu'il essuya correctement dans l'herbe avant de planter ses crocs dans sa chaire encore chaude, dégustant le précieux nectar nourrissant en fermant les yeux de contentement. Par Dracos... Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas prit une repas comme il se devait. Bon le sang des humains étaient bien meilleur bien sûr mais pour le coup, son corps se satisfaisait très bien de la bête ! Une fois complètement vidé de son sang, le roux agrippa les pattes du repas général et traîna la carcasse tranquillement, comme s'il avait un sac à main en bout de bras, comme si c'était naturelle, jusqu'à la grotte.

- Voilà le repas, lança-t-il en posant le cadavre de la biche devant la jeune dragonne et son monture, s'agenouillant devant avant de se mettre à trancher la chaire encore tendre et légèrement juteuse en bandes qu'il lança un coup à Isyndar, un coup à Hunleff pour qu'il n'y ait pas de jaloux.

Mais il ne s'attendait pas une seconde à ce qu'un humain l'ait suivit dans sa remontée et, la malchance jouant, le vent n'était pas dans le bon sens pour l'avertir du visiteur...



{hrp: désolée pour la petite réponse mais j'espère qu'elle inspirera :/ normalement c'est à Fabius Kohan de répondre au rp parce qu'au terme c'est lui qui doit te kidnapper à moi et me défigurer, ce n'est plus d'actualité?}

La pause fut accueillit avec une joie immense. Se tenir discrètement sur cette monture de nombreuses heures, sans bouger, sans déranger...elle sentait le poids de ses muscles s'endoliriser de plus en plus à chaque minutes qui s'écoulaient dans cette folle escapade.
Une caverne, c'était glauque aux yeux de la dragonne, après tout la dernière dans laquelle elle s'était retrouvée, c'était soldé par une attaque d'un mage puissant, d'un dragonnier et de sa liée qu'elle et son dragonnier ont emprisonné. Il n'y avait pas de quoi être fière. Emprisonnée, une de ses sœurs. La petite grise s'en était voulue, mais que pouvait-elle y faire ? Elle suivait ce que son lié pensait être le mieux pour sauver leurs peaux.

Elle se cala dans un recoin de pierre de la caverne. Isyndar aurait bien put être prise pour l'une d'entre elles dans le gris sombre du décors. Le sol froid apaisait ses écailles chauffés par le soleil et les frottements de la selle de la monture du vampire. Mais cela accentuait sa faim. Alors quand le repas arriva, elle ne se fit pas priver. Les bouts de viande de biche proposés par son sauveur se faisaient engloutir presque sans être mâché. Elle regardait en coin la monture vampirique d'un mauvais œil quand celle-ci recevait sa pitance. Est-ce que ça se croquait une telle monture ? Enfin, ils seraient bien peinés par la suite de devoir retrouver Roëric sans monture. Surtout qu'ils ne devaient plus être loin. Elle le savait. Pourquoi, comment, qu'importe elle le savait.

Mais le repas fut interrompu par une foudre venue de nul part. Surprise la petite dragonne recula, affolé, quand à la créature vampirique elle s’enfuit. Dommage pas de philosophie sur le fait de la manger ou pas. Fichu éclair. Mais une chose était sûre, elle n'était pas le fait du Dracos. Un humain. Bigre qu'ils étaient violents quand on y pense. Et après on parlait de la race de son lié. Mais là aussi, pas le temps de philosopher. Après la peur, la dragonne se saisit de son courage pour foncer tel un bouc tout droit vers le visiteur importun. Elle avait promis à sa liée de le protéger. Et si dans le cas inverse Roëric se trouvait en danger, un écaillé près de lui, Isyndar rêverait qu'il soit sauver et sain et sauf à son retour.

Arriver en ligne directe sur le genou du vilain crameur de son sauveur, elle y mit tout son cœur. Non, mais, on ne dérange pas un dragon qui mange. Et un humain, ça se croque ??

Complètement plongé dans sa quête de nourriture pour la petite écailleuse qui était à ses côtés, fatigué et nerveux, tout aussi affamé que la demoiselle, Kedrildan n'avait pas fait attention sur le coup qu'il n'était plus seul. Quand il attrapa la viande encore légèrement chaude et juteuse pour la ramener dans la grotte, il distribua tranquillement les lanières de chaire à chacun pour ne pas faire de jaloux, légèrement amusé de voir ainsi l'appétit féroce de la dragonne alors que par moment, il pouvait carrément l'apercevoir en train de fusiller du regard Hunleff qui mangeait en même temps. La garce, aurait-elle plus faim qu'il ne l'avait cru ? Bah, il venait de se repaître du sang de l'animal alors il avait recouvré presque toute sa bonne santé donc ce ne serait pas du tout un souci pour lui d'aller faire un tour dehors pour récupérer une nouvelle fois de la viande fraîche. Et puis ils avaient bien avancé alors il pouvait se permettre de faire une pause pour reprendre quelques forces, loin du soleil et avec du sang pour lui de préférence.

Cependant, il aurait dû suivre sa raison et non leurs estomacs parce que bien mal lui en prit de descendre de cheval pour aller les nourrir : il se fit attaquer. Le vent n'étant pas dans son sens, le roux n'eut conscience de la présence de l'humain que lorsque celui-ci lui lança un torrent de flammes à son encontre, lui chauffant le cuir au point de lui brûler horriblement le visage, la moitié de sa beauté partant en cendre pour le restant de son éternité.

Hurlant sa douleur en se roulant à terre pour étouffer les flammes traîtresses, Kedrildan avait l'esprit hagard face à tant de douleur et de colère : pour une fois qu'il n'avait rien faire, ne pouvait-on pas le laisser en paix ?! Crachant son dégoût, il finit par se relever en tremblant violemment, prenant appui contre le roc de la grotte, hoquetant de souffrance avant de feuler comme un chat en colère : humain ! Sale misérable cloporte ! Déchet imparfait de ce monde où les vampires étendraient leurs supériorité !

Le boulet de canon écailleux lui offrit l'éclair de surprise dont il avait besoin et il profita que l'homme ait baissé l'échine sous l'effet de son genou explosé pour dégainer ses dagues et lui tomber dessus dans le sens premier du terme, les crocs dévoilés avec bestialité alors que ses yeux fous le foudroyaient sur place, les plaies à vif et hideuses de son visage semblant palpiter d'une vie propre.

- Misérable cloporte ! De quel droit crois-tu pouvoir m'atteindre en traître sans que je ne remarque rien ?! Croyais-tu que je me laisserais abattre comme un chien ?! Ordure ! Déchet ! Je vais t'apprendre où est ta place sale humain ! Hurlait-t-il à son visage en cherchant à l’assommer contre le sol, agrippant le col de sa tunique pour le frapper encore et encore contre la terre.

Plus vite il serait faible, plus vite il l'égorgerait avant de le dépecer encore vivant pour le faire souffrir milles tourments d'avoir osé une chose pareille à son encontre... Plus la douleur le torturait, plus la haine embrasait son cœur et ancrait de plus en plus la folie en son être.

Que pouvait faire de plus la petite écaillée ? Un vampire blessé et en colère, et pour cause, et un homme rempli de haine qui s'en prend à eux sans aucun motif autre que le dégoût de la race de son sauveur.
Mais foi d'Isyndar, elle serait une bien mauvaise protectrice si elle laissait dans un tel état le dragonnier qui avait tant risqué pour qu'elle puisse retourner auprès du sien. Décidément ce Roëric, s'il savait ce qu'on faisait pour lui. Elle lui ferait bien savoir. Mais elle ne devait pas penser actuellement. Seul sortit le dragonnier de là et en un seul morceau avait son importance. Elle lui souffla son inquiétude, en espérant que sa folle douleur lui permette de l'entendre.

« -Sortons. Il faut vous soigner. Il ne vaut pas la peine de votre souffrance. »

La petite dragonne paniquait. Elle ne voulait ni que l'homme, aussi horrible soit-il meurt de cette façon, mais elle refusait que le dragonnier vampirique souffre un instant de plus. Elle se le devait.
Mais quand on est aussi gros qu'un chien de campagne et que votre force face à un homme en furie avec des boules de feu dans les mains n'est que votre peau dure comme du cuir, il n'y a que trop peu de solutions.

L'effet boule d'écailles a fonctionner une fois, mais là, elle risquait et de se blesser et de meurtrir encore plus son sauveur. Plantée dans le coin de la caverne, la dragonnette chercha une solution et vite, en sautillant sur ses pattes, comme si elle allait en sortir d'entre les deux hommes. C'est un peu ce qui arriva quand son sauveur se fit éjecter du sol et de son adversaire. Surpris, et sûrement encore fou de douleur, il ne put contenir l'attaque de l'humain. Le vampire tomba à ses pattes.

« -Quittons la caverne. Je n'aime pas ces lieux clos. »

Et pour cause, la dernière grotte avait été un lieu de magie sombre, de menace et surtout, son lié avait emprisonné, enfin façon de dire, une des siennes. Symbole de malheur, la porte ne semblait ne pas en avoir fini avec eux. C'est qu'il était coriace. Et insultant. Où était le respect donné à un dragon et à son dragonnier. Décidément ces humains, y'en avait de tous les genres. Il était bien loin de la jovialité des loups, des signes de flatteries à son égards, des petites attentions et sans cesse des mots gratifiant à son égard. Là il n'avait que haine dans ces gestes.

Ne laissant pas son ami du moment retenter quelque chose qui pourrait l’affaiblir, Isyndar chercha plus à lui ouvrir le chemin pour sortir et reprendre contenance, se soigner. Telle un félin prêt à sauter sur sa proie, elle rompit son immobilisme en fonçant directement sur une des jambes de Fabius, toutes dents dehors. Un vampire avait la peau dur, mais un humain ???? Il était temps de le savoir et d'en faire l'expérience. Il n'y avait que comme ça que son apprentissage des races pourrait se faire.

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{hrp: désolée pour le retard et la petite taille mais j'espère que ça vous conviendra, sinon dites-le moi et je le changerais mdr par contre, je pensais que Fabius pourrait en profiter pour la kidnapper comme prévu vu qu'il a le champ libre par rapport au vampire, ça vous va? Comme ça, vous pourrez continuer l'intrigue jusqu'à ce qu'Isyndar récupère son Roë d'amour mdr alors?}