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Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE]

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MessageSujet: Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Icon_minitimeDim 6 Jan 2013 - 20:10

Le jour tombait au rythme de l'astre lumineux qui disparaissait lentement au loin, clôturant une journée bien morne qui avait été placée sous le signe de la pluie. Une pluie tantôt fine, tantôt vive mais toujours glacée, il fallait dire que l'automne était déjà bien avancé et annonciateur d'un hiver qui serait certainement glacé, on le sentait ce vent froid qui venait de la mer pour refroidir tout l'empire en commençant par l'ouest.
Mélusine n'était pas vraiment sensible à ce changement de température, comme tous les membres de l'empire elle était habitué à ce climat changeant et puis après tout elle n'avait pas à se plaindre, Gloria étant située plutôt au centre de l'empire elle n'avait pas à batailler contre le climat glacé de l'extrême ouest et étouffant de l'extrême est, et après tout elle était née ici non ?
C'est donc d'un pas guilleret qu'elle marchait dans les rues du quartier marchant, jeune femme au maintien assuré et au regard vif à moitié dissimulé par l'ample capuche rouge qui lui couvrait le visage. Une cape épaisse de la même couleur la protégeait du froid, des bottes de bonne facture complétant sa panoplie afin de lui permettre de marcher sans dommage dans les rues quelque peu boueuses. Elle ne savait si elle devait rire ou pleurer de cet étrange revers de fortune qui l'avait fait passer de pauvre mendiante en haillon à dirigeante d'une guilde certes pas richissime mais désormais assez bien pourvue pour lui permettre de s'habiller décemment. L'avantage à ce changement c'était le fait qu'elle avait désormais accès à quasiment toute la cité sans éveiller la méfiance, car en effet les mendiants du quartier pauvres étaient en général assez mal reçu dans les autres quartiers et quand on ne les chassaient pas tout simplement on gardait sur eux un regard méfiant, elle se souvenait assez bien des difficultés qu'elle avait eu au début de sa vie de voleuse pour se procurer de quoi manger sur les étals des commerçants méfiants. Maintenant c'était terminé, le vol devenait ridiculement facile lorsqu'on avait de quoi se faire passer pour une femme de bonne famille, nul ne vous soupçonnait jamais.
Ses hommes aussi avaient bien compris cela, ils travaillaient dans toute la cité sous des déguisements divers et discrets , alimentant les comptes de la horde qui prélevait ce dont elle avait besoin pour son fonctionnement puis reversait le tout aux habitants du quartier pauvre. Elle en soupirait d'aise en songeant à ce système, combien de fois dans son enfance avait-elle rêvé de remettre un peu de justice dans cet empire en volant les riches pour donner aux pauvres ? Jamais elle n'aurait pensé qu'elle finirait par y arriver de si éclatante façon...

Bon bien sur une telle vocation finissait invariablement par vous attirer des ennuis, les riches n'aimaient pas beaucoup qu'on s'attaque à leurs économies, les Kohan ne supportaient pas qu'on dépouille leurs sujets et les gardes... Ben les gardes n'aimaient rien plus que de coincer une voleuse, surtout si elle avait un certain renom et si par dessus le marché elle était un peu jolie alors c'était parfait. Mélusine fronça les sourcils à cette pensée, mieux placée que personne pour savoir à quel point certains d'entre eux pouvaient êtres d'immondes porcs et repensant avec tristesse au sort d'une de ses louves qui s'était fait arrêter peu de temps auparavant. Elle était déjà au cachot depuis deux jours et deux nuits, bien sur elle pouvait très bien y tomber sur des gardes humains qui se contenteraient de mener leur enquête sans trop la maltraiter mais si... Si elle tombait sur le genre de sale pervers auquels Mélusine avait déjà eu affaire ? La chef de la horde ne supportait pas cette pensée, elle ne le permettrait pas. Elle avait déjà fait plusieurs tentatives pour sortir la jeune femme de prison, sans succès jusque là mais elle ne renoncerait pas, elle n'abandonnait jamais un de ses loups.
Les gardes tiens... Pourquoi avait-elle parfois l'impression que le seul fait d'y penser les attirait comme des aimants ? Sans doute parce que c'était le cas ! Elle grimaça derrière son voile en apercevant toute une cohorte qui venait en sens inverse, bon il n'y avait pas de raison qu'il la reconnaisse mais tout de même... Prudente, elle préféra jouer la sécurité et entrer dans le premier bâtiment qui lui tendait les bras, une auberge, parfait.

"Et pour vous ma petite dame, ce sera quoi ?" clama l'aubergiste avec un regard lubrique

Elle reporta son regard sur lui, ayant tellement été plongée dans ses pensées qu'elle ne s'était même pas aperçu que ses pas l'avaient automatiquement conduite au comptoir. Notant l'intérêt malsain du gros bonhomme au regard baladeur elle le toisa d'un regard sombre

"Je n'ai plus soif, merci."

Elle se détourna sans plus d'intêrét et se dirigea vers le fond de l'auberge, décidé à y attendre quelques minutes le temps que les gardes se soient éloignés et à repartir. C'était sans compter sur l'aubergiste qui s'égosillait :

"Heeeey, si tu restes, tu consommes !"

Agacée tout à coup, elle se retourna d'un bloc et le foudroya de son plus beau regard d'autoritaire chef de guilde. Elle n'aurait jamais eu cette place si elle n'avait pas un certain don charismatique non ? Cela devait être le cas car il capta instantanément le message et lâcha l'affaire sur un ton faussement blasé :

"Oh je m'en fout après tout..."

Rassérénée, elle reprit sa route, passant sans même le voir devant un homme tout de noir vêtu qui arborait une épée si magnifique que cela n'aurait pas omit de faire "tilt" immédiatement dans sa tête si elle l'avait seulement aperçue, comment ne pas reconnaitre une épée de lame noire quand on la voit ? Seulement voilà, pour cette fois elle ne l'avait pas vue ! C'est ainsi qu'elle le frôla, ignorante du soudain danger qu'elle courait sans aucun doute et qu'elle alla s'appuyer contre le mur aux côtés de quelques poivrôts qui l'observèrent d'un oeil vitreux. Elle découragea toute tentative de conversation d'un regard ferme et s'intéressa négligement aux gens qui l'entouraient. Il y avait de tout dans cette caverne, aussi ne fut elle pas étonnée de reconnaitre un visage.

"Bastian ?"

Un soudain intérêt s'afficha dans ses yeux, mais elle ne bougea pas pour autant. Bastian ne l'avait pas vu, et ce n'était pas le moment d'attirer l'attention sur lui étant donné qu'il était en plein travail. Amusée de la situation, la louve observa les mains lestes du jeune homme qui effectuaient une danse plutôt habile, il fallait dire qu'il s'agissait de l'un des spécialistes de la horde ! Un des meilleurs pickpocket qui soit, il ramenait toujours beaucoup plus que les autres lors de ses petites sorties dans les différentes villes, Gloria constituant d'ailleurs son terrain de chasse préféré. Allait-il venir jusqu'ici ? Il ne s'intéressait pas aux visages de ceux qu'il dépouillait, ses yeux étaient rivés sur leurs bourses afin de mieux repérer le moment où il pourrait les subtiliser sans risque. Il était tout à fait capable de venir jusque là et de tenter de lui voler la sienne sans la reconnaitre ! Voilà une situation qui pourrait s'avérer cocasse, surtout lorsqu'il s'apercevrait de sa bourde ! Cela lui voudrait pas mal de taquinerie de la part des autres lorsqu'ils retourneraient tous dans leur camp à l'extérieur de la ville, elle s'amuse quelques secondes à imaginer la scène.

Puis tout changea...

Le sourire qui s'affichait derrière sa capuche se figea sur un rictus inquiet lorsque son regard se posa sur l'objet. Oh oh... Voilà qui devenait dangereux... Mais comment avait-elle bien pu passer à côté sans même la voir cette épée ? Et cet homme aux vêtements noirs et à la posture martial... Dracos.. Ce ne pouvait qu'être une lame noire, elle les reconnaissait à des lieux à la ronde habituellement, mais quand donc apprendrait-elle à sortir de ses rêveries et à se concentrer un peu ?
Frénétiquement, elle secoua la tête de droite à gauche, s'attirant un regard interloqué de la part des poivrôts sans pour autant parvenir à attirer l'attention de Bastien. Il se rapprochait inexorablement du danger, déjà il était juste devant et sur le point de plonger sa main dans la poche offerte de la tunique sombre. Ah misère, déjà qu'elle était en fâcheuse posture ainsi coincée derrière une lame noire voilà qu'un de ses loups trouvaient le moyen de tenter de le dépouiller ! Oh bien sur il s'agissait d'hommes comme les autres, il n'allait sans doute même pas se rendre compte qu'on l'avait soulagé de sa bourse mais tout de même, c'était dangereux... Ils étaient connus pour avoir des réflexes foudroyants, fruit d'un entrainement de tous les instants, et contrairement aux deux écervelés actuels ces gens là n'avaient pas pour habitude de perdre leur concentration en se perdant dans la moindre rêverie, ils n'aimaient pas êtres pris au dépourvu...

Priant tous les esprits pour que son mauvais pressentiment n'ai aucun sens et que l'homme ne s'apercoive de rien, elle serra les dents en observant la main du voleur qui ressortait déjà avec son butin. Bastien était rapide, Bastien était doué... Aucune chance qu'il se fasse attraper, c'était sur et certain...

"Raaah !" râla-t-elle en voyant la soudaine agitation qui secoua toute l'auberge, des hommes se levèrent devant elle, lui masquant la scène mais elle ne pouvait pas douter un seul instant de ce qui s'était passé, le soldat avait surprit le voleur... Impulsivement, elle se précipita, jouant des coudes pour se frayer un passage. La muraille humaine s'ouvrit tout à coup devant elle, la surprenant et l'envoyant bien plus vite qu'elle ne l'aurait voulu en plein coeur de l'affaire. Bon, heu... Maintenant qu'elle était là, autant faire quelque chose même si c'était sacrément idiot :

"Lâchez le immédiatement" ordonna-t-elle de sa plus belle voix sans réplique

Droite et bien campée sur ses jambes, elle fronçait les sourcils derrière son voile ce qui donnait à son regard une intensité et une assurance qu'elle ne ressentait certainement pas en réalité. Les mains sur les hanches, elle évita le regard du loup qui l'observait à présent, la bouche ouverte et les yeux exorbité, totalement ahuri de voir la chef de la horde sortir de nul part et voler si vite à son secours au risque de se faire arrêter avec lui. Il n'était pas bête néanmoins et les premières secondes de surprise passée il baissa le regard afin de ne pas faire comprendre à l'assistance qu'il connaissait la jeune femme, ce n'était certes pas le moment de révéler à tout ce petit monde que Mélusine Lorey était là, s'opposant à une Lame Noire de toute la force de sa seule volonté !

Improvisant sans vergogne, elle ne laissa pas le temps au soldat d'ouvrir la bouche et enchaîna :

"Ce jeune homme est... Ivre. Oui voilà, il est ivre. Je connais un peu sa famille et il a la réputation de faire des paris idiot à longueur de journée. Cet écervelé a sans doute voulu se faire passer pour un héros au yeux de ses copains en se targuant de faire une farce à une Lame Noire. Rendez lui sa bourse vous, votre père en entendra parler !"

Se réintéressant au soldat elle radoucie sa voix pour continuer :

"C'est un garçon de bonne famille vous savez, ses parents ne méritent pas la honte de voir leur fils arrêté. Je vous promet qu'ils le corrigeront, pourriez vous... Pourriez vous fermer les yeux, pour cette fois ?"

La mâchoire du garçon avait à nouveau descendu d'un cran tandis qu'il écoutait sa chef mentir avec assurance. Se reprenant, il joua son rôle avec un peu de retard mais pas si mal que cela, le regard niais qu'il offrit à la Lame Noire tout en vacillant sur ses jambes était tout à fait convainquant. Restait à présent à voir si l'autre se ferait prendre au jeu, elle ne pensait pas qu'une Lame Noire puisse faire preuve de clémence mais peut-être au moins aurait-il peur d'arrêter un jeune homme de bonne famille ? Vu les circonstances c'était la seule idée qu'elle avait eut, elle promena tout de même son regard autour d'elle, cherchant une issue à cette situation dangereuse. Elle pouvait invoquer un cercle de feu et se sauver en vitesse avec l'autre loup si les choses tournaient mal mais il y aurait des blessés. Ses yeux noirs se posèrent sur la poitrine sans défense de l'homme, hum... Pour une fois qu'une lame noire se promenait sans cuirasse, c'était un moment approprié pour s'assurer qu'ils saignaient bien de la même couleur que les autres gardes... Elle n'aimait pas cela, mais si il fallait le faire pour éviter d'être arrêtée elle n'hésiterait pas. Lentement, sa main descendit vers sa ceinture, cherchant à effleurer sa dague sans pour autant être remarquée...

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Amyelenor Farkstein
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Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Left_bar_bleue8/10Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Empty_bar_bleue  (8/10)
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MessageSujet: Re: Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Icon_minitimeMar 8 Jan 2013 - 22:02

Gloria la Magnifique. Cela lui avait fait étrange de revenir dans cette ville, après tant d’années passées dans les Marches de l’Est, aux portes du Désert d’Esfelia, et parfois à proximité de la face Occidentale du Lac Noir. La ville n’avait pas changé, avec ses trois quartiers différents, sa population, ses gardes… Cette constance avait quelque chose de rassurant. L’Homme est par définition voué à sans cesse évoluer, sans cesse changer ; mais parfois, cela se fait si rapidement que c’en devient effrayant, et que l’on cherche automatiquement à se réfugier dans un univers connu que l’on juge immuable.

Toutefois, et c’était une bénédiction, rares étaient ceux qui se rappelaient qu’il était le frère du Comte Mirakor Farkstein d’Arkalon, et qu’il était venu avec lui suivre un apprentissage des usages de la Cour à la mort de leurs parents. Que devenait-il, d’ailleurs ? Malgré leur quasi-haine réciproque, Amyelenor ne pouvait s’empêcher de se poser la question. Il doutait qu’il soit un Comte aussi apprécié que l’était leur père, mais qui sait ? Peut-être avait-il mûri lors de sa prise de fonction ? Dans tous les cas, ce n’était plus son problème : Amy était désormais soldat au service de l’Empereur, et une Lame Noire, qui plus est. Ces histoires de noblesse ne le concernaient plus.

Du moins, ce n’était pas l’avis de tout le monde. La fille d’un quelconque noble semblait s’être entichée de lui, et le poursuivait dans tout le château sous des prétextes divers. Aussi, Amy portait son casque dès que possible, afin de n’être pas reconnu et de pouvoir accomplir ses tâches sans être dérangé toutes les cinq minutes par des pouffements et des questions sans utilités aucunes. Ce qu’elle pouvait lui courir sur le système ; pourquoi lui ? Par le Dracos, il était bien comme il était : célibataire, entouré de ses compagnons Lames. Et voilà qu’en plus elle avait appris qu’il avait une journée de permission aujourd’hui. Assurément, le responsable de cette fuite devait être Kowen, sa sœur d’arme et de cœur. Celle-ci cherchait à le mettre en couple avec n’importe qui dès qu’elle avait un instant de libre.

Mais la chance lui avait toutefois souri, et il avait réussi à la semer avant de sortir du Palais Impérial. Ainsi Amyelenor déambula-t-il dans la ville, se refamiliarisant avec ses rues, ses particularités architecturales. Ses vêtements noirs lui permettaient de se fondre dans la masse et de ne pas attirer l’attention sur lui, tant que l’on ne se focalisait pas sur son épée qui trahissait son appartenance aux gardes personnels du souverain. Mais lorsqu’il pleuvait, la plupart des personnes regardaient au sol, et les autres se focalisaient sur la direction qu’ils suivaient, sans se laisser distraire par ce qui les entourait.

Malgré que ses vêtements soient trempés jusqu’à la fibre, Amy aimait la pluie. Peut-être était-ce dû aux quelques missions qu’il avait eu à effectuer dans le Désert où, sous l’implacable chaleur et la mortelle chaleur, chaque goutte d’eau devenait aussi précieuse que de l’or. Il se rappelait cette sensation de soif, qui provoquait en lui une irrépressible attirance pour la moindre flaque, fût-elle boueuse. Il se rappelait la maille brûlante qui, bien que constituant une armure légère adaptée – d’après les stratèges Impériaux – au climat désertique, en venait à brûler la peau à travers les couches de vêtements au-dessous.

Aussi profitait-il maintenant des pleurs du ciel, du contact de ses larmes sur sa peau, lui signifiant à chaque impact qu’il était vivant, que sa conscience continuait de percevoir le monde extérieur. Et puis, la pluie avait quelque chose d’intime, même au sein d’une ville aussi peuplée que la capitale Humaine. C’était une sorte de lien avec la Nature, un lien tangible ; celle-ci nous rappelait que nous étions la partie d’un tout, que nous n’étions pas plus à l’abri qu’une autre espèce. En elle-même, la pluie remettait à leur place les esprits les plus mégalomanes… A condition d’y être sensible.

La nuit tombait, emportant avec elle les derniers espoirs de voir percer ne serait-ce qu’un rayon du chariot de feu. Sa mère, pour autant qu’il s’en souvienne, disait souvent que, lorsque les nuages crépusculaires étaient colorés de rose ou d’orange, c’est que le lendemain verrait se lever un ciel clair et ensoleillé… Ce soir, en revanche, les grandes masses cotonneuses qui flottaient dans les airs étaient grisâtres au possible. Amyelenor soupira : demain il serait de garde sur les remparts extérieurs du Palais. Quoique, il y aurait au moins un avantage lié aux intempéries : il n’aurait pas la nobliette sur le dos.

Son estomac commençait à grogner d’insatisfaction d’avoir été si peu nourri aujourd’hui, aussi la Lame poussa la porte de la première taverne qu’il rencontra. Il fut aussitôt assailli par des effluves d’alcool – d’assez bonne qualité, quand même – de nourriture, et la chaleur du feu et des joyeux drilles à l’intérieur vint réchauffer son corps humide. Amy ferma la porte, savourant le fait de ne plus être exposé au vent qui se levait doucement.

Le soldat s’approcha du comptoir, et commanda une assiette du plat du jour, ainsi qu’une chope de jus de pomme. Non pas qu’il n’aimait pas boire, mais il préférait boire en compagnie d’amis, ce qui était plus agréable que de siroter de l’alcool tout seul dans son coin. Et puis, il ne voulait pas perdre ses moyens si quelque chose arrivait. Avoir la tête qui tournait au moment de tirer l’épée ne pourrait que conduire à la mort.

Un groupe de fêtards entonna un chant, une chanson de boisson, qui fut reprise par beaucoup de personnes présentes. Il entendit du coin de l’oreille l’aubergiste crier quelque chose après un client, mais ses paroles se perdirent dans la clameur ambiante. Et puis, dans une taverne, sans doute appelait-il un ami ou réprimandait un client un peu rond qui avait renversé quelque liquide au sol, voire l’avait régurgité. Amyelenor se crispa toutefois lorsqu’une personne vêtue d’une cape rouge passa à côté de lui, si près qu’elle le touchât presque, mais se reprit vite. Il ne devait pas céder à la paranoïa sous prétexte qu’il revenait à peine dans cette ville. Etre prudent, oui, mais pas jusqu’à la psychose, surtout que dans un endroit aussi bondé, cela ne pouvait qu’arriver.

Et puis, alors qu’il mangeait tranquillement sa viande et ses haricots, il eut comme un pressentiment. Il avait soudain l’impression qu’il lui manquait quelque chose. Ce genre d’intuition lui avait souvent sauvé la vie par le passé : des indices informels, telles que des branches brisés ou de l’herbe aplatie, qui pouvaient indiquer une embuscade. C’était le genre de signaux que l’on captait et analysait inconsciemment, pour aboutir audit sentiment désagréable qu’il allait se produire quelque chose. Mais que cela lui arrive dans une taverne de la capitale, juste après avoir eu un instant psychotique, était-ce justifié, ou bien était-ce un délire de son esprit ?

Machinalement, le soldat porta la main à sa hanche, et constata avec soulagement que son épée était toujours là. En revanche, il n’en allait pas de même pour sa bourse en cuir noir. Les sens aussitôt en alerte – il bénissait l’idée de ne pas avoir bu d’alcool – Amyelenor scruta chaque personne autour de lui, et vit que l’une d’entre elles se dirigeait vers la sortie. Coïncidence ? Une Lame Noire ne croyait jamais aux coïncidences : elle n’en avait pas le droit. Sûr de lui, Amy se lança à sa poursuite, et l’attrapa par le bras.



« Halte-là, voleur ! Je te tiens ! »


Il avait parlé d’une voix forte, et les gens autour de lui se turent et se retournèrent. Les chants cessèrent, et des dizaines de paires d’yeux s’intéressèrent au divertissement du soir. La Lame allait réclamer de récupérer son bien, et entraîner le hors-la-loi dans une cellule, mais elle n’en eut pas le temps. Une femme le héla d’une voix autoritaire, celle-là même, la reconnut-il à sa cape écarlate, qui l’avait frôlé en se dirigeant vers un coin de la taverne. Toutefois, il ne lâcha pas le jeune homme. Il ne connaissait pas cette inconnue, et rien dans sa tenue n’indiquait qu’il s’agissait d’une de ses supérieures.

Amy allait d’ailleurs lui faire remarquer qu’elle gênait un garde dans l’exercice de ses fonctions, mais elle continua sur sa lancée, l’empêchant de prendre la parole. Un pari ? C’était bien le propre des jeunes de faire des paris aussi risqués, et aussi idiots, surtout lorsqu’ils avaient quelques verres sur le nez. Et il était vrai qu’il tanguait dangereusement : il se serait sans doute ramassé sur le plancher s’il ne l’avait tenu.

Le soldat récupéra sa bourse lorsque le jeune et fol ivrogne la lui rendit, et réfléchissait aux paroles de la femme, dont il ne pouvait voir que les yeux, le reste étant caché par un voile. Pourquoi fallait-il toujours que les « fils de bonne famille » se fassent remarquer dans les tavernes des grandes métropoles par leur comportement ? Certes, leurs parents avaient de l’argent, et donc du pouvoir, mais ne pouvaient-ils se conduire honorablement, comme des gentilshommes ? La Lame soupira, et plongea son regard dans celui de son interlocutrice.



« Ma Dame, je suis navré d’apprendre les origines de ce jeune homme. Hélas, je ne puis faire de traitement de faveur. Une personne d’extraction moins haute aurait été arrêtée, et la Justice Impériale étant juste et équitable, je me dois d’être impartial lors d’une arrestation. »


Le soldat adressa un sourire rassurant à la flamboyante inconnue. Après tout, ce n’était pas un des crimes les plus importants que le garçon avait commis, et Amy ne l’arrêtait pas par plaisir. Pour dire la vérité, il aurait préféré finir la soirée tranquillement, mais le Dracos en avait visiblement décidé autrement. Mais cet événement remettrait les idées en place au malheureux voleur, et sans doute éviterait-il à l’avenir de détrousser un inconnu, même sous l’effet de l’alcool. Qu’il se rassure, d’ailleurs, puisque ce dernier pourrait constituer une circonstance atténuante.


« N’ayez crainte, il passera juste la nuit en prison, et n’aura à s’acquitter que d’une menue amende. Cela est plus une punition destinée à le faire réfléchir qu’autre chose. Maintenant, si vous me le permettez, ma Dame. »


Amyelenor inclina brièvement la tête pour la saluer, raffermit sa prise sur le bras droit du jeune homme, et se retourna en direction de la porte. Le garçon tituba, mais ne tomba pas. Mais quelque chose titillait l’esprit de la Lame. Si c’était un pari destinée à faire le coq devant ses amis, où étaient ces derniers ? Il n’avait vu que des personnes d’âge adulte, et aucun adolescent ; et personne ne s’était esquivé lorsqu’il l’avait arrêté. A moins d’un mètre de la porte, les sourcils froncés et les yeux suspicieux, Amy s’arrêta et tourna la tête vers le jeune garçon.


« Dis-moi fiston. Où sont tes amis ? »
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MessageSujet: Re: Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Icon_minitimeJeu 10 Jan 2013 - 18:18

Hum... Pas bon...
Elle n'aimait pas beaucoup la profonde honnêteté et le sens aiguë du devoir qu'elle pouvait lire dans les yeux gris de son interlocuteur. Zut alors, parmi tous les gardes vereux de la cité il fallait justement qu'elle tombe sur l'un des rares qui ne se laisserait pas corrompre par de l'argent ni intimider par une famille noble ? Bon d'accord il s'agissait d'une lame noire, un vétéran et fanatique par excellence mais quand même, elle aurait espéré un peu plus de coopération !
Elle pouvait toujours rêver apparemment vu les dires du soldat... Certes il ne semblait pas prendre grand plaisir à sa tâche mais il l'accomplirait, sans zèle excessif peut-être mais avec suffisamment d'efficacité pour que Bastien se retrouve entre quatre murs d'ici la fin de la journée.
Elle se mordit les lèvres, inquiète. Ce ne serait bien sur pas la première fois qu'un de ses hommes irait faire un petit séjour en prison, loin de là et pour une si petite infraction il ne risquerait sans doute pas grand chose mais si... Et si on le reconnaissait comme un loup ? Certains gardes parmi les plus anciens connaissaient son visage, si ils tombaient dessus et le confondaient alors la petite peine de prison se transformerait très certainement en très long séjour. Le risque était minime surtout si il accomplissait sa peine sans faire de vague mais tout de même, il suffirait d'un gros coup de malchance pour que tout cela tourne mal... Très mal même. Non, elle ne pouvait pas prendre ce risque, Bastien n'irait pas en prison c'était tout, zut à la fin. De toutes façons vu l'énormité de la sottise que venait de débiter l'autre elle n'aurait pas pu rester impassible, elle tiqua terriblement à ses paroles, pourquoi n'avait-elle jamais été capable de se taire lorsque le besoin s'en faisait sentir ?

"Juste et équitable ? Ben voyons..." proclama-t-elle vertement, les yeux levés haut vers le ciel

Quelques rires résonnèrent dans l'assistance ravie de cet intermède intéressant, il était rare qu'un simple citoyen tienne tête à un garde et qui plus est une lame noire, nul doute que tout cela allait devenir amusant ! Le garde avait-il entendu ? Peut-être, peut-être pas... Il continua sans s'émouvoir néanmoins :

"« N’ayez crainte, il passera juste la nuit en prison, et n’aura à s’acquitter que d’une menue amende. Cela est plus une punition destinée à le faire réfléchir qu’autre chose. Maintenant, si vous me le permettez, ma Dame. »"

Si elle permettait ? Evidemment que non qu'elle ne permettait pas... Mais d'un autre côté elle voyait mal que faire à cet instant, un simple coup d'oeil à la carrure dissuasive de l'homme lui confirma que décidément non une confrontation directe ne serait pas une bonne solution, même à deux avec l'aide de Bastien il n'était pas dit qu'ils puissent le maîtriser et comment savoir la façon dont allait réagir les gens autours ? De plus ils étaient en plein milieu de la capitale, l'autre était sur ses terres, il n'aurait qu'un mot à dire pour que les deux loups se retrouvent avec un régiment sur le dos, voir deux ! La magie ? Elle n'était pas mauvaise dans ce domaine et le piquepocket non plus mais elle n'avait aucune idée du niveau de son adversaire, c'était trop dangereux. Non elle ne pouvait rien faire seule, elle avait besoin d'aide. La question suivante amena un sourire mutin sur ses lèvres, ainsi cet imbécile voulait connaître leurs amis ? Grand bien lui en fasse ! Ce serait extrêmement dangereux surtout pour elle qui se mettrait alors en danger mais elle n'avait pas pour habitude de laisser ses hommes dans les ennuis, tant pis pour les risques, elle s'en était toujours sortie jusque là il n'y avait pas de raison pour que cela cesse n'est-ce pas ?

"Hueuuum ?" hésita Bastien, soudain très à l'aise dans son rôle d'ivrogne

Il croisa le regard de La Louve, quêtant un peu d'aide et elle intervint aussitôt :

"Ils ont quitté la taverne il y a peu, complétement éméchés. Si vous voulez mon avis ils feront parler d'eux d'ici la fin de journée, ils ne sont pas méchants mais dans cet état cela ne m'étonnerait pas qu'il leur vienne l'idée d'une sottise ou deux. Enfin bref, ce n'est plus mon problème. Je vous souhaite de ne pas avoir trop d'ennuis avec le père de celui là... Au revoir monsieur."

Un dernier échange de regard avec Bastien qui comprit rapidement qu'elle allait chercher un autre moyen de le sortir d'affaire et elle pivota pour se diriger vers la porte. Elle attendit à peine de s'être éloignée de quelques rues pour héler un gamin qui jouait par là

"Eh garçon ! Tu veux gagner une pièce d'or ?"

Appâté, le petit lâcha ses jeux pour se précipiter vers la dame en rouge. Elle lui offrit un sourire complice avant de lui murmurer :

"Je voudrais que tu passes un message au Lame Noire qui va passer par là d'ici peu. Racontes lui que deux ivrognes s'amusent à tout casser dans une rue adjacente à la place du marché. Tu te souviendra ? Allez va. Je te donne une pièce, tu en trouvera une deuxième sous cette dalle dans quelques jours si tu as bien fait ton travail"

Tout émoustillé par sa mission, le gosse s'élança vers le début de la rue pour apercevoir plus vite la cible qu'il était sensé renseigner. Satisfaite, la louve se hâta, elle n'avait pas beaucoup de temps devant elle et elle devait rassembler assez d'hommes pour pouvoir maîtriser sa, voir ses, cible(s) sans qu'il n'y ai de blessés et sans rameuter toute la garde. Par chance elle n'eut aucun mal à retrouver une dizaine de loups qui passaient leur permission dans une autre taverne, mis au courant de la situation ils lui emboitèrent le pas aussitôt.

Tous connaissaient bien le réseau de ruelles qui entourait la grande place du marché, elles n'étaient certes pas aussi mal fâmées que les rues du quartier pauvre mais elles étaient étroites et suffisament déserte pour que les loups puissent espérer avoir le temps de libérer leur ami et de disparaitre avant que des renforts n'interviennent.

"C'est bien entendu n'est-ce pas ? Nous libérons Bastien et nous filons. Si nous avons de la chance l'homme viendra seul, il s'attend à trouver deux gamins un peu ivre et ne se méfiera sans doute pas. Si il a fait venir des renforts alors n'intervenez pas sans mon ordre, je déciderai si nous avons une chance ou non de nous en tirer. Si ce n'est pas le cas, nous filerons ventre à terre."

Plusieurs loups grimaçèrent à l'idée de laisser Bastien mais conscients qu'il n'y aurait pas d'autre solution ils hochèrent la tête avant de se dissimuler dans la ruelle, prêts à en boucher à la sortie. Concentrée, Mélusine plissa les yeux pour mieux voir au loin, elle ne voulait pas se laisser surprendre, ils prenaient tous un risque énorme mais après tous les loups n'étaient ils pas les rois de l'embuscade ? Certes c'était bien la première fois qu'ils en tendaient une en plein milieu de la capitale mais puisqu'il le fallait...


HJ : bon à voir si mon idée d'embuscade te va, je ne voyais pas bien comment faire réagir Mélu autrement ^^"
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MessageSujet: Re: Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Icon_minitimeMar 15 Jan 2013 - 19:04

Amyelenor soupira à la réponse de l’inconnue. Quel plaisir pouvait-on bien éprouver à boire à outrance et à commettre le plus de bêtises possibles après, certaines pouvant même très mal tourner ? Pour lui qui était habitué à la discipline militaire, et même si certaines soirées entre soldats étaient très bien arrosées, cela le dépassait. Peut-être qu’un service militaire obligatoire, au moins pour les fils des familles nobles et bourgeoises, serait profitable, ne serait-ce que pour leur inculquer certaines valeurs de respect, de savoir-faire, de droiture d’esprit, …S’il avait été Comte à la place de son frère, c’est ce qu’il aurait proposé à l’Empereur. Mais peut-être aurait-il pensé autrement si c’était lui qui avait hérité du titre, comment le savoir, après tout ?

La Lame Noire sortit après la jeune femme, sa « prise » à la main. Le garçon trébuchait presque à chaque pas, aussi resserra-t-il l’étreinte de sa main sur son bras pour lui assurer une démarche plus ou moins droite. La pluie, quant à elle, continuait de tomber, et s’était même intensifiée, promettant un lendemain pluvieux, ou au moins très humide. Quelques éclairs déchiraient l’obscurité céleste, comme des manifestations de colère d’une quelconque entité supérieure. Ceux-là étaient blancs, mais Amyelenor se rappelait en avoir vu certains de différentes couleurs, les plus beaux tirant sur du violet. Mais quelque soit leur teinte, tous lui rappelaient l’histoire d’un des vétérans de sa précédente unité, qui racontait souvent par ce temps-là avoir déjà vu des soldats en armure attirer les feux du ciel, et mourir carbonisé comme de la viande trop longtemps oubliée sur une broche. Quelle ironie, quand même, que de survivre aux batailles, aux flèches, aux coups d’épée lâchement assénés dans le dos ou avec honneur de face, pour mourir par la main d’un ennemi inatteignable, par le plus malheureux des hasards. Tant qu’à mourir, Amy désirait une mort glorieuse au service de son Empereur, mourir l’épée à la main en sachant que son sacrifice sauvait la vie de son souverain.

Les deux hommes croisèrent une patrouille de trois gardes qui se dirigeait dans le sens opposé. Les soldats se saluèrent et reprirent chacun leur route, après s’être mutuellement souhaités une bonne soirée, malgré le temps fâcheux. Tandis que leurs pas résonnaient en s’éloignant à la lueur vacillante de leur torche et de celles accrochées aux murs des rues, un gamin arriva en courant dans sa direction. Amyelenor fronça les sourcils : que pouvait faire un enfant aussi jeune dehors, seul, en pleine soirée ? Mais un rapide coup d’œil sur ses vêtements lui apprit que le jeune garçon était issu de parents pauvres, ce qui pouvait expliquer son errance dans les rues. Même à Gloria, il restait beaucoup de pauvres parmi les roturiers. Le garçonnet semblant vouloir lui dire quelque chose, Amy s’arrêta et l’écouta. Ainsi deux soudards causaient du raffut dans une rue non loin du marché ? C’était sans doute les amis de celui qui était à côté de lui. Le soldat remercia le petit de son aide appréciable, et lui donna une pièce d’argent pour le récompenser. Qu’il était agréable de voir un citoyen aussi intègre malgré son jeune âge. Souriant, la Lame lui ébouriffa les cheveux en lui faisant un clin d’œil, avant d’obliquer dans la direction indiquée. Il avait hésité un temps à faire appel aux trois gardes précédents, mais ceux-ci étaient déjà loin et, après tout, il ne s’agissait jamais que de deux ivrognes : une bonne gueulante suffirait à les effrayer ; le cas contraire, il les maîtriserait facilement.

Plusieurs rues menaient au marché, dont une avenue, mais passer par celle-ci lui ferait faire un détour. Aussi Amyelenor préféra-t-il passer par l’une des petites ruelles obscures qui lui permettaient d’arriver plus rapidement sur les lieux du grabuge. Il savait que s’aventurer seul dans un espace aussi confiné et si peu éclairé était dangereux, mais après tout, il se trouvait dans la quartier commerçant de la ville, et il pleuvait : ce n’était donc ni le lieu ni le moment les plus propices pour s’adonner aux affaires malhonnêtes. Et puis, même s’il était quelque peu présomptueux de penser ça – il fallait s’attendre à tout, quelque soit l’environnement – qui oserait s’en prendre à une Lame Noire ? Il fallait vraiment être sûr de son coup, et y trouver un intérêt certain, ce qui ne lui paraissait pas être le cas, du moins ce soir. Amyelenor ignorait à quel point il se trompait.

Des bruits et des chants avinés lui parvinrent bientôt aux oreilles. Au moins, le duo d’alcooliques n’avait pas bougé de l’endroit que lui avait signifié l’enfant. Parfait, il n’aurait pas à les chercher, quoique, vu la pollution sonore dont ils étaient à l’origine, cela n’aurait pas été très difficile. Et au pire, s’ils avaient été silencieux, il n’aurait eu qu’à suivre les traces de leurs dégâts. Amy eut une petite pensée pour les commerçants, qui avaient certainement autre chose à faire de leur argent que de réparer les dégâts de deux personnes ayant trop forcé sur la boisson.

Encore une quinzaine de mètres, et ils déboucheraient sur la place du marché, retrouvant la lumière orangée des lampadaires. Mais soudain, il perçut un mouvement du coin de l’œil, si subtil qu’il crût sur l’instant à un effet de son imagination. Même un esprit exercé ne pouvait s’empêcher d’imaginer des choses dans le noir. Aussi continua-t-il sa route. Et puis, cette fois, ce fut son oreille qui fut attirée par le bruit de quelque chose de lourd plongeant dans une flaque d’eau, quelque chose de bien plus lourd qu’une grosse goutte. Et ce n’était ni le bruit d’une pierre non plus.

Réagissant au quart de tour, le soldat dégaina sa Lame et se retourna pour se retrouver face à trois silhouettes qui convergeaient vers lui, et au vu du bruit soudain, il pariait que trois autres arrivaient dans son dos. Une embuscade ?! Bon sang, ce n’était pas le moment, et puis, pour quelle raison ? Et le jeune homme à ses côtés le gênait dans ses mouvements. Bon, déjà, s’en débarrasser, et faire face aux autres après.



« Désolé petit. »


S’excusa-t-il tandis qu’il le jetait, un peu trop fort, contre le mur où il se cogna violemment la tête. Amy jura. Sa famille risquait d’accuser la garde de battre les prisonniers sans raison, alors qu’il avait juste eu la main un peu lourde en voulant le mettre à l’abri et faciliter le maniement de son épée. La Lame se mit ensuite de profil de manière à surveiller l’approche des deux groupes, avant de donner un coup d’épaule dans le plexus du premier qui passa auprès de lui, le faisant chuter en arrière, avant de se retourner et de se diriger vers les autres. Mais il vit que certains d’entre eux étaient en train de relever… Le jeune homme de la taverne !
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MessageSujet: Re: Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Icon_minitimeDim 20 Jan 2013 - 17:19

Parfait, il avait choisi de venir seul...
Mélusine ne pu retenir un intense soupir de soulagement à cette constatation, elle n'avait pas envie de laisser Bastien à son sort mais elle ne voulait pas non plus que d'autres soient blessés dans cette aventure. Déjà qu'une seule Lame Noire serait difficile à gérer, elle ne tenait pas à ce qu'il y en ai d'autres par dessus le marché.
Elle grimaça lorsqu'un mouvement malheureux d'un des embusqué fit réagir la cible, par chance elle ne semblait pas particulièrement sur ses gardes, comment aurait-elle pu s'attendre à se faire ainsi attaquer à un tel endroit ? C'était tout de même un soldat d'élite malgré tout et une deuxième alerte fut suffisante pour le décider tout à fait au grand dam de Bastien qui alla directement faire connaissance avec le mur en face. Le bruit indélicat que fit sa tête en entrant en contact avec l'obstacle fit entrer la jeune femme en fureur, ça il allait le payer et rubis sur l'ongle ! Déjà ses hommes se précipitaient, bloquant la rue des deux côtés. L'autre ne perdit pas la tête, il faisait face bravement et elle comprit qu'il y aurait certainement des blessés d'un côté ou de l'autre si elle n'intervenait pas. Elle leva une main ouverte ce qui amena aussitôt deux loups à bander leur arc, prêts à lâcher leurs flèches sur la cible dès qu'ils en recevraient l'ordre. Un seul pas fut suffisant à la louve pour sortir de l'obscurité et apparaître aux yeux de l'homme sans pour autant se mettre à sa portée, une prise d'otage était si vite arrivée...

«Cessez ces enfantillages soldat, vous êtes assez expérimenté pour reconnaître un combat perdu je pense. »

Ses yeux sombres accrochèrent ceux de l'homme, résisteraient-il malgré tout ? Bien sur rien n'aurait été plus simple que de le tuer à cet instant, cela leur aurait évité toute poursuite et leur aurait permis de quitter la ville avec Bastien bien avant que l'on ne découvre le cadavre mais elle n'aimait pas tuer, et elle avait d'ailleurs toujours interdit le meurtre à sa guilde excepté pour les cas extrêmes et impossibles à éviter, cela ne changerait pas maintenant. Elle décida de jouer carte sur table.

« Les loups ne sont pas des tueurs, vous ne serez pas blessé si vous ne résistez pas. »

Son regard s'attarda un instant sur Bastien que l'on relevait avec difficulté, le jeune homme avait été bien sonné et ses frères s'évertuaient à lui faire retrouver ses esprits. Inquiète, Mélusine aurait voulu s'intéresser un peu plus à son sort et vérifier qu'il n'était pas dangereusement blessé mais elle connaissait trop bien les lames noires pour se permettre de se désintéresser de celui là, il profiterait de la moindre occasion.

« Ton épée ! » ordonna un loup en s'avançant dans l'intention de fouiller son prisonnier

Tendus, les archers se figèrent plus qu'ils ne l'étaient si c'était possible, ils étaient prêts à décocher à la seconde où leur cible ferait un geste considéré comme agressif. La horde avait une certaine habitude de ce genre de scène mais c'était bien la première fois qu'ils prenaient une lame noire en otage et ils étaient d'autant plus nerveux qu'ils se trouvaient dans la capitale, la moindre erreur attirerait une patrouille et les choses iraient mal à ce moment là. Ils échangeaient des regards nerveux, ne sachant pas trop ce qu'ils allaient faire de leur prise quand bien même elle se rendrait. A la première occasion il appellerait à l'aide, le danger rodait.

« Ma dame... Nous ne pourrons pas le laisser là même baillonné. Le risque qu'une patrouille tombe sur lui avant que nous ne soyons assez loin est trop grand... » murmura un homme à l'oreille de la jeune femme

Elle haussa les épaules, pensait-il qu'elle n'y avait pas déjà songé ? C'était à elle de régler ce genre de détails, et elle n'avait pas l'intention de faire dans la dentelle. Voyant que l'homme hésitait à obtempérer elle croisa vivement les poignets, invoquant de solides liens qui vinrent entraver les mains du garde royal. En voilà un qui ne pourfendrait pas ses hommes tout de suite au moins... Rassurée sur ce point elle pu les laisser entamer une fouille ferme et efficace mais pas trop brutale tout de même, non pas qu'ils n'auraient pas apprécié de se venger un peu de leurs malheurs sur une lame noire mais ils se doutaient bien que leur cheffe ne l'aurait pas tolérée.

L'affaire fut rondement menée, en plus de l'armement habituel des gardes royaux les loups récupèrent quelques armes cachées et s'emparèrent au passage d'une bourse raisonnablement garnie qui vola jusqu'à la main de la Louve. Voilà un impôt qui pour une fois serait utile à d'autres qu'aux Kohan ! Elle en tira quelques pièces sans daigner s'intéresser plus à son propriétaire et ordonna en les confiant à un de ses hommes :

« Louez une charrette et arrangez vous pour qu'on puisse y cacher un corps, de la paille fera l'affaire. »

Ils détalèrent tandis qu'elle se tournait à nouveau vers le garde

« Il y a deux façons de vous faire passer les deux enceintes mon ami. Avec un simple baillon et votre parole de vous tenir tranquille ou bien avec un grand coup de plat de votre propre lame sur la tête. Quel est votre nom au fait ? »




HJ : ne me demande surtout pas où j'essaie de t'emmener ni comment ça va finir, je n'en ai absolument aucune idée, si tu as envie de tenter quelque chose, de t'enfuir ou je ne sais pas quoi n'hésites pas je m'adapterai sans soucis. Sinon ben, on continue comme ça et on verra ou ça nous mène, j'aime les rps de ce genre Laughing
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MessageSujet: Re: Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Icon_minitimeMer 23 Jan 2013 - 22:00

Amyelenor avait déséquilibré un de ses agresseurs, mais d’autres arrivaient. Il venait de comprendre que cette embuscade délibérée n’avait pour but que de libérer le jeune « alcoolique », dont il doutait maintenant de l’ivresse. Cela signifiait qu’il avait, sans le vouloir, mis le doigt dans quelque chose de plus gros. Il devait certainement être en présence de membres de la Horde, qui étaient les seuls voleurs organisés en guilde. C’était bien sa chance ; ils n’étaient pas réputés pour tuer, mais ce soir, Amy avait l’impression que du sang devrait couler, car ils ne se laisseraient pas arrêter.

Un éclair découpa la silhouette de deux personnes sur les toits, et le soldat put apercevoir des arcs bandés pointés dans sa direction. Un sourire amer se dessina sur ses lèvres : échapper à deux flèches dans un espace aussi confiné, en étant si proche des tireurs, était tout simplement impossible. Il avait sauté à pieds joints dans un piège, et il ne voyait pas du tout comment s’en sortir sans y laisser au minimum quelques plumes. Qu’il appelle la garde, ou esquisse un mouvement, et il était bon pour se retrouver avec deux traits mortels dans le corps.

Et puis, une voix fendit l’obscurité, de même qu’une silhouette écarlate, qui ressemblait étrangement à la femme croisée plus tôt dans la taverne, et qui avait tenté d’inhiber l’arrestation. Coïncidence ? En tant que Lame Noire, Amyelenir n’avait pas le droit de croire aux coïncidences, car rien de ce qui arrivait n’était dû au hasard. Et lorsqu’elle prononça le mot « Loups », il sût que sa première hypothèse était correcte : il devait effectivement s’agir de la Horde. Et la femme devait être l’équivalent d’un Officier, au minimum, au vu du respect qu’elle imposait à ses hommes.



« Quelle crédit puis-je prêter à vos paroles, Ma Dame ? Je ne sens pas spécialement une grande affection émaner de vos hommes. »


Un des embusqués s’approcha de lui, et lui intima de lui donner son épée. Le soldat ne put retenir un regard méprisant : que cette épée que lui avait remise en personne l’Empereur finisse entre les mains d’un hors-la-loi le hérissait au plus haut point. Mais s’il n’obtempérait pas, il mourrait inutilement sans honorer son serment à son souverain. Un véritable conflit intérieur faisait rage en lui-même. Se faire voler son arme était un déshonneur aussi grand qu’échouer à sa tâche. Mais dans ce cas précis, s’il ne permettait pas l’un, il ne pourrait éviter à l’autre d’arriver.

Ses états d’âme étaient trop lents au goût de sa… De son « interlocutrice ». Usant de la magie, elle l’emprisonna grâce à des liens invisibles mais diablement serrés au niveau des poignets. Ses mains lâchèrent malgré lui son épée, qui heurta le sol de pierre en résonnant bruyamment dans la ruelle. Tandis que l’on s’emparait de son arme et que l’on le fouillait, Amy grinça des dents devant son impuissance. Il s’était laissé prendre au piège comme un débutant, comme un bleu. Et qu’il soit foudroyé sur place s’il savait à quoi s’attendre pour la suite, désormais.

Il eut un début de réponse lorsque la femme donna un ordre à l’un de ses subordonnés. Cacher un corps ? C’était de lui qu’on parlait. Mais se rendaient-ils vraiment compte de ce qu’ils faisaient ? Tuer une Lame Noire risquait de provoquer des descentes de gardes dans tous les lieux suspects de la ville. Ces voleurs allaient ficher en l’air leurs affaires, en agissant de la sorte. Certes, il aurait battu le rappel à peine leur départ, donc il pouvait comprendre leur « prudence », mais celle-ci n’était qu’à court terme.



« Visiblement, vous ne comptez pas me tuer, dit-il lorsqu’elle lui eut proposé les deux alternatives. Mais comme vous l’avez dit, je ne suis pas fou. Je préfère être conscient si vous décidez de me planter une dague dans le cœur. »


Et puis, dans le deuxième cas, Amy pourrait toujours exploiter une occasion pour s’évader si celle-ci se présentait. Même désarmé, il se savait capable de se tirer d’affaires s’il attendait le bon moment, comme le lui avait appris son entraînement. L’empressement emmène au désastre. La Lame emboîta donc le pas à ses agresseurs, qui prirent bien soin de passer par de petites rues sombres et peu, voire pas du tout, éclairées afin d’éviter les patrouilles. L’inconnue rougeoyante marchait à ses côtés, tandis que des Loups les précédaient et que d’autres les suivaient. Il ne pu s’empêcher de rire intérieurement : c’était la première fois qu’il était escorté. Profitant que son bâillon avait glissé, la Lame répondit à la question posée précédemment, qui avait été quelque peu ignorée.


« Je me nomme Farkstein, Ma Dame. Amyelenor Farkstein. Puis-je en retour vous demand… »


Un coup dans le dos le fit taire, tandis que son bâillon était remis en place et resserré avec plus de force cette fois-ci. Amy resterait donc dans l’ignorance du nom de sa ravisseuse. Mais bon, après tout, elle lui en aurait certainement donné un faux, ou alors n’aurait-elle tout simplement pas répondu.

Arrivant à destination, on le fit grimper dans une charrette dans laquelle on l’allongea sur de la paille, tandis que ses « gardes » s’installaient autour de lui. Juste à sa gauche, il put voir la voleuse prendre place. Juste pour voir comment elle réagirait, Amyelenor fit bouger ses jambes pour lui faire un peu de pied, tout en la regardant avec un grand sourire, caché en partie par le bâillon. Sans doute qu’il risquait de se prendre une gifle en retour, mais tout ce qui pouvait les énerver et les amener à baisser leur garde était le bienvenue. Et puis, il devait reconnaître le côté amusant de la chose.



[HRP : J'hésitais à continuer plus loin, mais vu qu'il va s'agir du franchissement de la porte et que tu vas partir je ne sais où, je ne savais pas si je devais poursuivre ou pas ^^" ]
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MessageSujet: Re: Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Icon_minitimeLun 28 Jan 2013 - 17:08

Il ne la croyait pas, ce n’était pas difficile de le deviner rien qu’en observant son air peu convaincu… D’ailleurs il ne se gêna pas pour lui répondre :

« Quelle crédit puis-je prêter à vos paroles, Ma Dame ? Je ne sens pas spécialement une grande affection émaner de vos hommes. »

Elle haussa les épaules, que lui importait ce qu’il pouvait bien penser après tout ? L’important était qu’il obéisse et il n’aurait pas le choix d’autant plus qu’il avait à présent les poings liés. Néanmoins et tandis que ses hommes se dépêchaient de trouver un transport elle choisi de lui répondre :

« Ils crèvent peut-être d’envie de vous égorger mais ils ne sont pas des tueurs, et même si c’était le cas ils ne vous toucheraient pas sans mon accord. Remerciez le Dracos que nous aillons un peu plus de compassion que vous autres gardes. »

Etait-il convaincu cette fois-ci ? Plus ou moins… Un sourire amusé s’afficha derrière son voile lorsqu’il parla de se faire transpercer le cœur, les lames noires avaient donc un cœur ? intéressant … Elle chassa toutefois cette pensée lorsqu’ils se mirent en route, concentré sur le chemin à prendre et sur le côté périlleux de leur situation. Ils avaient beau éviter les ruelles les plus fréquentées, le risque de tomber sur quelqu’un augmentait à chaque coin de rue et que ce quelqu’un soit ou non un garde il ne manquerait pas d’appeler à l’aide en voyant leur groupe escorter un prisonnier qui rien que de par sa démarche et ses vêtements sombres seraient difficile à présenter autrement que comme une lame noire. C’est donc avec un intense soupir de soulagement qu’ils arrivèrent tous à la charrette que leur frère venait de louer pour eux, elle était pleine de paille, parfait. Le prisonnier serait facile à y dissimuler et on fouillait rarement les charrettes au poste de garde. Fort heureusement d’ailleurs étant donné que ces fouilles se faisaient souvent à grand coup de lames ou de fourches ! Mélusine ne pu s’empêcher d’imaginer un peu la situation si ce genre de chose devait arriver… Le garde un peu trop zélé qui embrocherait de cette manière une lame noire aurait très certainement des ennuis ! Voilà qui serait amusant… Encore que non, l’embrochage en question aurait très certainement de très mauvais effets sur sa conscience. L’homme était poli après tout et plein de bonnes intentions même si il avait le malheur d’avoir choisi le camp des méchants, il serait dommage de le retrouver avec un trou dans la poitrine…
Elle s’installa dans la charrette tandis qu’on y faisait monter le prisonnier, jeté dans la paille celui-ci devenait presque invisible. Il ne resterait plus qu’à en mettre un peu par-dessus son corps au dernier moment et ils passeraient tous les murailles sans le moindre problème. Voilà qui était satisfaisait, une fois à l’extérieur ils n’auraient plus grand-chose à craindre, les campagnes avoisinant la capitale était depuis longtemps le terrain de chasse et le fief de la horde, ils y étaient quasiment chez eux, presque impossible à repérer et d’autant plus à attraper. Que ferait-il de leur prisonnier ensuite ? Elle ne voulait pas encore y penser, il serait bien temps d’y réfléchir plus tard, pour le moment il s’agissait de se mettre à l’abri…

« Nous arrivons bientôt au premier poste de garde, celui-ci sera plus difficile car les gardes surveillent beaucoup ceux qui sortent du quartier marchand mais une fois celui là passé cela ira tout seul, les gardes de la grande porte ont plus tendance à fouiller ceux qui entrent dans Gloria que ceux qui en sortent. A moins bien sur que la disparition de celui là n’ai été remarqué avant qu’on y arrive… »

Les loups grommelèrent non sans une certaine inquiétude pendant le discours du conducteur, Mélusine balaya leur charrette du regard, passeraient-ils facilement le poste de garde ? Pas en étant si nombreux, autant d’hommes dans une même charrette cela attirait l’attention. Elle fit signe à certain d’entre eux de descendre, ils passeraient le poste un peu plus tard, il valait mieux être séparés et se rejoindre plus tard.
Ceci fait elle s’intéressa à nouveau au prisonnier, il allait être temps de l’ensevelir sous la paille et de prier pour que son baillon tienne le coup, un seul cri de sa part et les choses iraient très mal. Devait-elle ordonner à un loup de se tenir assez prêt pour l’égorger au moindre bruit ? Peut-être que cette promesse suffirait à le faire tenir tranquille… Ou peut-être pas, vu qu’elle venait juste de lui dire qu’ils n’aimaient pas tuer … De plus un homme surveillant un amas de paille cela ne pourrait qu’attirer l’attention, non elle ne pouvait que se remettre à la chance, et elle détestait cela.
Et voilà autre chose qu’elle détestait… A quoi jouait-il tout à coup celui là ? Perplexe, elle observa le sourire taquin qu’il lui adressait en lui faisant du pied, perdait-il la tête ? Leur échange de regard dura quelques secondes, elle haussa un sourcil lentement, pencha la tête comme pour mieux comprendre ce qu’il pouvait bien vouloir lui signifier et… PAF ! Le coup de pied était soigneusement dosé, juste assez fort pour remettre l’opportun à sa place et pas assez pour lui casser non plus les côtes, elle ne tenait pas spécialement à devoir le faire soigner une fois arrivé. Du coin de l’œil elle vit qu’ils arrivaient en vue de poste du garde, aussi choisit-elle le prétexte de le recouvrir de paille pour se pencher vers lui :

« Je peux cogner beaucoup plus fort, et à divers endroits. Aussi je vous conseille fortement de vous tenir tranquille, si nous devons nous faire arrêter par votre faute mon dernier sort sera une boule de feu… »

Elle tapota la paille qu’elle venait de lui renverser sur la tête, sachant qu’il avait parfaitement bien compris le message. Que de plus inflammable que cette matière ? Elle n’aimait pas beaucoup faire de genre de menace et n’avait pas spécialement envie de le griller vif mais si cela pouvait leur assurer une fuite tranquille alors cette petite menace serait tout à fait appropriée.
Leur passage fut si rapide et facile qu’elle se demanda un instant si il ne s’agissait pas d’un piège. Peu intéressé par leur chargement, le garde de faction leur fit signe d’accélérer un peu et c’est ainsi qu’ils se retrouvèrent dans le quartier pauvre, plutôt étonné d’êtres déjà là. Des sifflements enthousiastes s’échappèrent de leurs lèvres dès qu’ils furent hors de portée :

« Ahaha ! trop facile ! C’est moi où tout le monde s’en fout de ta disparition ? » claironna Bastien en retirant la paille qui manquait d’étouffer le lame noire

« La garde perd un peu de son efficacité… Si peu de professionnalisme, ça mériterait presque qu’on fasse passer une plainte devant l’empereur » rigola un autre


Toute la tension accumulée retombait en plaisanteries grasses et en congratulations enthousiastes. Mélusine de son côté n’avait pas dit un mot, elle n’était pas convaincue qu’ils soient encore sortis d’affaire mais elle savait qu’ils avaient besoin de se rassurer, aussi les laissa-t-elle plastronner. Et puis après tout le plus dur était fait, ils étaient à présent dans le quartier pauvre qui leur était tout acquis et le conducteur n’avait pas tort sur le fait que les contrôles à la sortie de la capitale n’étaient pas très stricts. Elle s’accorda un petit relâchement des épaules, oui après tout ils allaient peut-être s’en tirer… Ou pas…
Les rires cessèrent brutalement lorsqu’une cloche sonna au loin, puis une autre plus proche, et encore plus proche… La ville était en alerte… Et la horde, en panique…

« Vite ! ils vont fermer les portes ! Galope ! » ordonna un loup au conducteur qui leva le bras pour fouetter le cheval
Mélusine l’en empêcha, s’attirant les regards effrayés et incompréhensifs de tous les autres :

« Ma Dame ! Ils ont dû remarquer sa disparition, si nous ne sortons pas tout de suite de la ville nous serons tous arrêtés avant ce soir ! »


Elle secoua la tête

« C’est trop tard, combien de temps leur faut-il pour fermer les portes ? Quelques minutes tout au plus, et il nous en faudra encore au moins dix pour y arriver. De plus c’est là bas qu’ils nous attendrons, à supposer qu’ils nous recherches vraiment ce dont je doute. Voyez comme le quartier pauvre est désert, quelque chose se prépare… Il faut nous cacher. »

C’est ainsi que les choses se déroulèrent. Changeant de direction le conducteur les déposa tout près d’une cache de la horde, ce n’était qu’une minuscule boutique qui semblait fermée depuis longtemps mais qui en vérité abritait une pièce secrète où ils pourraient tous tenir pendant des jours grâces aux vivres qui y étaient dissimulés. Le prisonnier y fut transféré en vitesse, et les loups eurent tout juste le temps de s’y cacher avant que des dizaines de gardes n’envahissent le quartier pauvre. Zut, un grand nettoyage… Il fallait justement que cela tombe aujourd’hui !
Le quartier pauvre était connu pour abriter les pires malfrats et les plus ignobles trafics, c’était une zone de non droit où les gardes avaient bien du mal à faire respecter la loi, aussi le laissait-il le plus souvent en l’état sauf en ces jours fastes que les habitants avaient ironiquement surnommés les grands nettoyages. Dans ces moments là les soldats arrivaient en force et fouillaient tout ce qui était fouillable, récupérant au passage pas mal d’objets volés, des fugitifs divers et variés, des sommes d’argents gagné plus ou moins honnêtement et sans oublier les quelques impôts impayés des années précédentes. Rien de mieux que ces journées pour remplir efficacement les prisons de la ville ! Au départ des soldats le quartier reprenait vie et les habitants s’empressait de regangréner ce que leurs ennemis venaient tout juste de nettoyer. Les malfrats arrêtés étaient remplacés, les biens perdus étaient revolés, l’argent repris serait regagné, ainsi tournait les choses dans le quartier pauvre. Mais pour le moment les loups étaient bien loin d’y songer, ils étaient plutôt en train de s’inquiéter de la façon dont ils allaient se tirer d’affaire..

« Ils ne sont pas là pour nous, c’est toujours ça de gagné… » marmonna Bastien en observant la rue par un trou entre les planches mal clouées

« Cela ne les empêchera pas de nous mettre les fers si ils nous tombes dessus, nous serons un joli bonus… Regardez, ils fouillent toutes les maisons… Vous savez quoi ? On a qu’à menacer de trancher le cou de celui là si ils ne nous ouvres pas les portes. T’en penses quoi toi ? T’es précieux pour tes copains ou pas ? » grogna un autre en arrachant la baillon sans douceur


« Sans vouloir me vanter, je pense qu’il sera moins précieux aux yeux de l’empereur que ma petite personne » grimaça Mélusine

Un lourd et douloureux silence accompagna ses paroles, voilà qui n’était pas réconfortant…

« Alors… Qu’est-ce qu’on fait ? »

La question demeura sans réponse, Mélusine avait écarté l’autre loup pour coller à son tour son œil à la fente. Les gardes approchaient, trouveraient-ils cette cachette ? Peut-être pas, elle était habilement dissimulée… Mais il y avait tout de même un risque, un gros risque même. Ceux là semblaient bien plus méticuleux que leur copain du poste de garde… Elle prit une profonde inspiration

« Très bien, ne bougeons surtout pas. Ils ne trouveront peut-être pas cette cachette, et si cela arrive… Nous essayerons le coup de l’otage… Et si cela ne marche pas… Et bien, nous aviserons… »

Un peu léger comme plan, ils en étaient tous bien conscients mais puisque aucun d’entre eux n’avaient de meilleure idée ils allaient bien devoir s’en contenter. De fort mauvaise humeur, Bastien bouscula l’homme sans douceur :

« Si il n’avait pas été si zélé aussi celui là… Tu ne pouvais pas l’oublier trois secondes non ton sacro saint empereur ? Vous les Lames Noires et votre fanatisme débile, vous êtes incapables de réfléchir par vous-même… »


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MessageSujet: Re: Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Icon_minitimeLun 4 Fév 2013 - 22:49

Visiblement, la femme ne goûtait pas à cette plaisanterie. Pourtant, faire du pied à la personne qui en enlevait une autre était normal, après tout, non ? Cela permettait de passer le temps et de créer des liens à toute épreuve. Mais ils ne partageaient pas les mêmes idées. Dommage. Aussi Amy se concentra-t-il pour oublier la douleur qui émanait de ses côtés, là où elle l’avait frappé. Sans y être allée trop fortement, elle n’y avait pas été non plus de main morte.

Sous la paille lui parvenaient, étouffées, les exclamations de joie de ses ravisseurs. Si peu de professionnalisme ? Qui étaient les professionnels, ici ? En territoire hostile, il ne fallait jamais relâcher sa garde, même lorsque l’on croyait avoir réussi, car c’était là que tout pouvait mal tourner. Quelle bande d’amateurs : ils étaient peut-être d’excellents et redoutables voleurs, mais pour le reste, ils ne valaient pas grand-chose. Un jour, cela leur ferait défaut.

Et soudain, se firent entendre le doux mais puissant tintement des cloches d’alerte. Il ne pensait pas qu’elles sonnaient pour lui : trop peu de temps s’était écoulé depuis son enlèvement, et il était toujours officiellement en permission. On ne commencerait à le rechercher que le lendemain. Encore que, suivant ce qui se passait ce soir qui provoquait l’alerte, les recherches pourraient commencer plus tardivement. Mais passons, les membres de la Horde étaient inquiets, et certains paniqués. C’était une bonne chose pour la Lame.

Couché sur le sol de la charrette qui filait à toute allure, Amyelenor put reconnaître aux toits de bois branlants, ou de pierre émoussée, le quartier pauvre. Aller se cacher dans ce dédale de ruelles était une bonne idée, bien que l’on pouvait facilement se faire coincer dans une rue étroite par une patrouille… Encore que celles-ci ne passaient pas souvent dans ledit quartier. Mais les Loups étaient pleins de ressources, et le tirèrent sans soin de là où il était pour le transvaser dans une pièce cachée à l’intérieur d’une boutique miteuse qui avait fait son temps.

Quelqu’un lui retira hargneusement son bâillon, lui demandant son avis sur un sujet qui allait de soi. Il sourit en entendant la réponse de leur chef, car celle-ci avait raison. Il ignorait quel était son rang exact au sein de leur guilde, mais elle devaient sans doute être bien placée et, en ce cas, sa mort ne serait rien comparé à sa capture. Arborant un sourire supérieur, et le regard fanatique, il leur répondit :



« Ce serait avec une grande joie que je perdrais la vie pour permettre à mon Empereur de vous arrêter. Car tel est notre devoir : mourir pour Sa Majesté si celle-ci nous l’ordonne, ou pour préserver sa glorieuse personne. »


Intérieurement, Amyelenor riait de leur plan désespéré. Au moins, ils se raccrochaient à un espoir, c’était déjà ça de gagné pour eux. Mais lui aussi en avait un, et avait la possibilité de le mettre en œuvre très bientôt. Il fallait toujours se méfier d’une Lame Noire, surtout lorsque celle-ci était acculée. Ces soldats d’élite n’ayant à l’origine rien à perdre devenaient encore plus dangereux.

L’occasion lui fut donnée lorsque le jeune homme qu’il avait appréhendé plus tôt dans la soirée le bouscula en l’insultant. Amy usa du sort de Délivrance, ses liens étant magiques – et c’était d’ailleurs un des rares sorts, mais non le moins utile, qu’il était capable d’utiliser – et recouvra ainsi le libre contrôle de ses membres. Prestement, sa main vola jusqu’à la ceinture du dénommé Bastien et lui arracha une dague ; et tandis qu’il se levait de contre le mur de planches, son autre main l’attrapa par le bras, le tira, et le jeta une nouvelle fois la tête la première contre une surface dure, s’en servant comme d’un point d’appui éphémère pour retrouver la station debout.

Son objectif était devant lui : leur « Officier » qui lui tournait le dos, guettant l’avancée des gardes dans la rue. Amyelenor se jeta sur elle, et l’attrapa de telle manière qu’il se protégeait tout en lui glissant la lame du couteau sous la gorge, avant de se retourner et de plaquer son dos au mur, faisant face au groupe de hors-la-loi. Il approcha ensuite ses lèvres de son oreille et lui murmura :



« Pardonnez-moi ma Dame, j’aurais préféré ne pas en arriver là… Dîtes à vos hommes de quitter cet endroit. Ils peuvent encore s’échapper avant de se faire attraper par les gardes… Et de ce que j’en ai vu, vous savez leur échapper. »


Voyant qu’elle avait du mal à accepter d’obtempérer, Amyelenor soupira. Il pouvait la comprendre, après tout : lui était un soldat, et elle une hors-la-loi, et leur première rencontre n’avait pas été placée sous le joug de l’entente et de la confiance mutuelles. Mais elle avait été correcte avec lui, si ce n’était son coup de pied dans les côtes, et l’irrespect de ses hommes, mais après tout, elle n’était pas responsable de ces derniers, qui n’avaient jamais connu la discipline militaire.


« Par le Dracos, faîtes ce que je vous dis, je suis votre meilleur chance de rester en liberté. Dîtes-leur de se retirer, et de laisser ma lame ici. Il est encore temps pour vous de sauver votre meute des prisons impériale. Ni vous ni moi n’avons envie de perdre inutilement notre vie et notre temps ici. »
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MessageSujet: Re: Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Icon_minitimeVen 8 Fév 2013 - 21:03

Décidément le fanatisme n'avait jamais été et ne serait jamais sa tasse de thé... L'oeil collé à la fente entre les planches elle ne se retourna même pas pour voir le prisonnier, elle imaginait sans mal la lueur démente qui avait dû s'allumer dans ses yeux à la simple idée de mourir pour son empereur. Non mais sans blague... Comme si Gregorist Kohan méritait une telle dévotion de la part de tout ces hommes, pour ne pas dire ces gamins pour certain... Qu'on puisse être loyal envers un homme, une femme ou même une cause elle voulait bien l'admettre à condition que la cause ou la personne en question en vaille la peine. Elle était bien placé pour savoir que la loyauté se méritait, elle s'était battue avec acharnement pour l'obtenir de la part de ses hommes et elle n'écartait pas l'éventualité de la perdre un jour. Qu'avait accompli Gregorist à part naître dans la bonne chaumière ? Elle n'aimait pas l'idée de juger un homme sur sa naissance, préférant s'attarder sur les actes. Et les actes en question n'étaient selon elle pas très reluisants, aussi se contenta-t-elle de lever les yeux au ciel sans répondre à Amyelenor. Elle avait pas mal d'autres choses à penser, il était de sa responsabilité de sortir toute la troupe de ce mauvais pas et elle comptait bien y parvenir, mais ça c'était sans compter sur l'autre andouille de Bastien qui non content d'être responsable de tout ce chaos (hé ! N'était-ce pas lui qui avait eu l'excellentisime idée de tenter de dépouiller une Lame Noire ?) trouva encore le moyen de gaffer en bousculant rudement leur prisonnier. Non mais avait-on idée de l'asticoter comme ça, comme si ce n'était pas déjà assez dangereux d'avoir fait prisonnier un garde royal il fallait en plus qu'il se colle à lui au risque de se faire arracher les deux yeux... Bien sur il était ligoté mais tout de même...

Elle était sur le point de se retourner prestement pour enguirlander l'étourdit et lui ordonner de garder une distance de sécurité plus saine lorsque tout bascula. Elle connaissait la vitesse de réaction légendaire des Lames Noires, sans doute aurait-elle donc dû se méfier plus mais l'aventure s'était déroulée si vite qu'elle n'avait fait que s'adapter aux différents événements sans pouvoir vraiment les gérer. Il était apparemment trop tard pour cela comme le lui annonça le contact glacé de la lame qui vint se coller contre sa gorge. Un grognement mécontent lui échappa tandis qu'elle tentait un coup de coude pour se dégager, il était déjà trop tard néanmoins et elle n'eut plus d'autre choix que de se tenir tranquille lorsque la dague remonta amoureusement contre sa jugulaire. Ils pivotèrent ensembles à sa grande fureur, non mais c'est qu'il se servait d'elle comme bouclier en plus ? Le souffle chaud qui vint lui chatouiller l'oreille la fit grincer des dents :

« Pardonnez-moi ma Dame, j’aurais préféré ne pas en arriver là… Dîtes à vos hommes de quitter cet endroit. Ils peuvent encore s’échapper avant de se faire attraper par les gardes… Et de ce que j’en ai vu, vous savez leur échapper. »

Face à face avec eux, elle n'eut aucun mal à échanger un regard incrédule avec ses loups. Croyait-il vraiment qu'ils allaient accepter de filer et de la laisser là ? Pour un soit disant pro de la fidélité il était bien maladroit... Il suffisait de voir les regards furieux et les armes brandies de tout le groupe pour le comprendre, c'était tout juste si ils ne montraient pas les dents !

Quelques secondes passèrent dans le silence tendu. Il était clair qu'aucun des deux camps n'était prêt de céder, et la perspective de rester collée à ce rustre pendant des lustres ne l'enchantait pas. Certes il sentait un peu moins la sueur et le mauvais vin que ses copains de la garde mais il n'en restait pas moins un homme et un soldat, deux engeances qu'elle détestait tout autant, n'en déplaise à ce monsieur. Ainsi réduite à l'impuissance elle ne pouvait empêcher de funestes souvenirs de remonter à la surface, accélérant son risque cardiaque à un tel point qu'elle eu un instant la crainte de défaillir. Ce n'était toutefois absolument pas le moment, encore que la réaction de son kidnappeur aurait été des plus intéressantes... Enfin en attendant elle déplaça subtilement son point d'équilibre avec l'intention bien arrêtée de faire chuter son adversaire, mieux valait risquer un coup de couteau que rester dans une telle situation. Elle allait passer à l'offensive contre toute notion de prudence lorsqu'il prit à nouveau la parole.

Hum, il avait bien choisi ses mots... Ses hommes étaient parfois lourdeaux mais ils étaient tout de même plus qu'habiles lorsqu'il s'agissait d'échapper à la garde, pour peu qu'ils sortent de ce trou à rat et qu'ils se séparent ils avaient une bonne chance de s'en sortir. Ils ne pouvaient rien pour elle vu l'état actuel des choses, aucun n'oserait faire un geste tant que sa vie serait menacée. Il faudrait qu'elle se tire d'affaire seule, ou pas du tout... Dans ce cas là, à quoi bon les mettre en danger ? Quelques secondes encore, le temps de mettre de l'ordre dans ses réflexions et elle prit sa décision :

"Dehors, faites ce qu'il dit et tâchez de ne pas vous faire attraper."

La suite ne fut qu'un échange de regards furieux, elle fronça les sourcils tandis qu'ils se raidissaient, les pieds si solidement plantés au sol qu'ils semblaient avoir l'intention ferme de prendre racine ici. Bastien qu'on avait à nouveau relevé avait apparemment la tête encore plus dure qu'il n'y paraissait, pas si facile de la fendre en deux malgré toute l'énergie que l'ex prisonnier avait pu y mettre... Bastien donc, ouvrit grand la bouche pour protester mais elle le rembarra énergiquement :

"Du balais j'ai dis ! Et toi le premier, tu en as assez fait pour aujourd'hui. Je vous... Je vous rejoindrais très vite"

Promesse étrange au vu de sa situation mais elle lui était montée au lèvres spontanément, sans doute souhaitait-elle instinctivement prévenir le garde qu'elle ne comptait pas se laisser faire si facilement, il lui restait quelques cartes à jouer même si là tout de suite elle aurait été bien en peine de se souvenir où elle avait bien pu les mettre, ces cartes... Le regard morne les loups obtempèrent à son ordre et se dirigèrent vers la sortie. Quelques minutes furent indispensables pour qu'ils parviennent à sortir l'un après l'autre à chaque fois que les soldats regardaient ailleurs. Minutes qui s'avérèrent pour le moins tendues et qui furent meublées de regards assassins et de promesses acerbes. Au final la porte se referma sur une dernière imprécation :

"On te retrouvera petit soldat, tu peux en être certain alors fais bien gaffe à ce que tu vas faire... Si ça tourne mal tu ne seras plus à l'abri nul part..."

La promesse résonna dans la pièce en un écho lugubre, c'est qu'ils ne plaisantaient pas les lascards... Elle qui venait justement de jurer à Amyelenor que les loups n'étaient pas des tueurs, elle avait bonne mine à présent... Elle médita un instant sur ce qu'ils seraient capables de faire si un malheur lui arrivait et préféra au final ne pas s'y attarder, elle n'aimait pas beaucoup le frisson d'appréhension qui lui était passé dans le dos à cette idée, ils n'étaient pas des tueurs et elle ne voulait pas qu'ils le deviennent pour elle.

"Et maintenant ?" interrogea-t-elle simplement dans le calme revenu

Son regard se posa sur la Lame Noire abandonnée là, ramenant instantanément Gregorist et son semblant de justice dans son esprit.

"Vous n'esperez tout de même pas que je vais me laisser emmener sans opposer de résistance ?"

Elle attendit sa réponse, prête à exploiter la moindre faille et songeant brièvement à utiliser la magie pour se tirer d'affaire. Après tout il avait mit du temps à se libérer de ses liens, il avait sans doute un niveau magique inférieur donc... Elle avait ses chances... Mais avant tout, elle voulait comprendre ce qu'il lui voulait exactement, il aurait eu tout le loisir de crier pour appeler ses camarades à l'aide tandis qu'il la maintenait à sa merci, ça aurait été un coup de filet magnifique pour lui et sa carrière. Il le pouvait encore bien sur mais pourquoi dans ce cas avait-il laissé filé les autres ? Elle ne le comprenait pas, et elle n'aimait pas ne pas comprendre...
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MessageSujet: Re: Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Icon_minitimeDim 17 Fév 2013 - 16:20

La haine était tellement présente dans l’air qu’elle en était presque palpable. Si les yeux et les regards avaient eu le pouvoir de tuer, nul doute qu’Amyelenor se serait effondré au sol tandis que son esprit s’en serait allé vers d’autres cieux. Mais il ne pouvait leur en vouloir. Il était un garde, eux des voleurs, et depuis la nuit des temps, les uns attrapaient et chassaient les autres, tandis que ces derniers faisaient tout pour rester libre tout en continuant leurs forfaits. Eux et lui étaient entièrement différents, leurs vies, leurs existences, étaient parfaitement antinomiques.

Les enfants jouaient aux gardes et aux voleurs, et il était ironique de penser que cela ne changeait pas lorsque l’on grandissait, hormis le fait que, désormais, l’on ne jouait plus, sinon sa vie et sa liberté. Une mise bien plus importante que les bonbons d’alors, mais avec une plus grande récompense au bout. Ces personnes avaient choisies et suivies une voie différent de celle de la justice, et étaient de fait considérées comme des hors-la-loi et des criminels, surtout par ceux qui étaient touchés par leurs actions, à l’instar des commerçants et des nantis, dont les résidences et magasins qui respiraient la prospérité et l’opulence faisaient des cibles plus qu’alléchantes pour les voleurs de la Horde.

Amyelenor aurait dû profiter de son otage pour faire arrêter tous ceux présents dans la pièce, en profitant de l’action nocturne de la garde. Il aurait dû, car tel était son devoir, ce que lui aurait ordonné son supérieur direct. Et pourtant, il leur avait permis de s’échapper, de sortir à temps de la cache pour filer entre les mailles du filet. Oh, il tenait toujours leur « Officier », mais il s’agissait d’une femme qui, pour le moment, était désarmée, plus ou moins. Or, le Code de la Chevalerie lui interdisait de porter la main sur la veuve et l’orphelin, mais au contraire de les aider.

Amy devait rapidement prendre une décision, les gardes étant de plus en plus près de la planque où ils étaient retirés. Devait-il suivre le règlement, et mener son otage en prison, ou bien suivre sa voie d’honneur ? Ce n’est pas tant qu’il craignait pour sa vie, il se fichait assez des menaces des voleurs, mais… Cette femme ne représentait pas une menace pour l’Empereur ; elle n’avait jamais porté la main contre lui, ni provoqué des troubles. Qu’après elle vole des nobles ou des bourgeois, cela n’importait que peu à Amyelenor, qui avait fait serment de protéger l’Empereur et l’Empire, et non pas tous ces petits nobles et autres courtisans qui parasitaient la structure gouvernementale.

Tandis que les gardes n’étaient plus qu’à une dizaine de mètres, avançant bruyamment, Amyelenor avait pris sa décision. Il ne restait plus qu’à la faire accepter par la femme qu’il tenait entre ses bras. Le risque était qu’elle en profite pour lui planter une dague quelque part dans le corps, ou que la situation s‘inverse de nouveau. Mais on ne tentait rien sans rien, et si l’envie lui prenait, grand bien lui en fasse, elle n’aurait qu’à se débrouiller avec un peloton de gardes en furie.



« Je sais que c’est dur, et que vous n’allez certainement pas le faire, mais faîtes-moi confiance ne serait-ce qu’un peu. Ne tentez rien qui puisse mettre votre vie en péril. »


La Lame attendit quelques secondes, puis relâcha lentement son étreinte tout en retirant la dague du cou de la jeune femme. Puis le moment critique arriva, celui où il devait la lâcher complètement. Ce devrait normalement être à cet instant que tout basculerait si elle décidait d’agir en ce sens. Le futur semblait être en équilibre entre deux chemins possibles différents, ne pouvant être parcourus simultanément. Emprunter l’un signifierait détruire l’autre, et vice-versa.

Amy se dégagea de derrière la dame, s’écartant du mur contre lequel son dos reposait jusqu’alors. Lentement, pour ne rien brusquer, le soldat se dirigea vers on épée, posée à même le sol là où les voleurs l’avaient laissée tomber. S’en emparant, il jeta un bref coup d’œil à sa prisonnière, et se dirigea vers la porte, qu’il ouvrit en grand au moment où des gardes se tenaient devant. Exhibant clairement son arme, son insigne de fonction, il demanda d’un ton autoritaire au Sergent qui lui faisait face :



« Au nom de l’Empereur, que diable faîtes-vous ici, soldat ? »

« Nous avons ordre de nettoyer ce quartier. Et vous, qui êtes-vous pour nous barrer ainsi le passage ? »

« Cette épée ne parle-t-elle pas pour moi ? Je suis Amyelenor Farkstein, Lame Noire au service de Sa Majesté Impériale. »

« Comment le vérifier ? Et puis, que faîtes-vous ici ce soir ? »



Faisant appel à son apprentissage de la « comédie » courtisane, du moins, le peu qu’il avait bien voulu retenir, lorsqu’il était à la Cour, Amyelenor arbora un air profondément gêné. Il aurait bien voulu rougir un peu, mais il n’était pas suffisamment bon acteur pour cela.


« Je ne suis pas seul… A vrai dire… Vous voyez la femme derrière moi ? C’est… C’est la femme d’un important noble et… Nous ne pouvons pas nous retrouver ailleurs qu’ici… Ecoutez, Sergent… Entre frères d’arme, puis-je vous demander votre discrétion à ce propos ? »


Amy se gratta le cou tout en esquissant un sourire timide. Il jouait gros, et si sa comédie était éventée, la femme serait faite prisonnière, et lui-même finirait sur le billot pour avoir trahi l’Empire en protégeant un criminel. Heureusement, le garde lui sourit d’un air compréhensif tout en lui faisant un clin d’œil, entérinant leur accord secret. Amy referma la porte, et évacua la soudaine tension qui s’était saisie de lui par un long soupir. Il remit son épée au fourreau, empêchant le plus possible ses mains de trembler, puis se laissa glisser au sol, le dos contre le mur à droite de l’entrée. Levant les yeux vers la femme, il s’adressa à elle.


« Attendez encore un peu avant de partir ; si l’on vous voit sortir d’ici juste maintenant, l’on risque de se poser des questions. »
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MessageSujet: Re: Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Icon_minitimeLun 4 Mar 2013 - 18:41

et voilà ma conclusion, je sais je suis en retard, pataper x) si tu veux poster à la suite c'est toi qui vois, sinon on le met en terminé !


Lui faire confiance ? Elle le gratifia d'un regard froid. Que croyait-il ? Ce n'était néanmoins pas le moment de lui faire une démonstration orale (ou pas d'ailleurs) de tout le bien qu'elle pouvait bien penser des lames noires. Certes il venait de relâcher prudement l'étreinte et elle avait portait toujours sa dague sur elle sans compter l'appui non négligeable de sa magie mais il était clair qu'il n'aurait pas la moindre envie de se laisser tuer en silence, et le moindre bruit attirerait à coup sur de nombreux importuns qui eux non plus ne voudraient pas se laisser tuer même si elle leur concédait le droit de faire tout le tapage qu'il leur plairait.
Elle le suivit des yeux lorsqu'il se déplaça lentement vers son épée, réprimant à grande peine une grimace lorsqu'il s'en empara. Bon là c'était certain, il ne se laisserait pas éventrer tout de suite. Elle se raidit lorsqu'il ouvrit tout grand la porte, ne comprenant pas très bien où il voulait en venir et s'apprêtant à défendre chèrement sa liberté. Néanmoins et tout étrange que cela puisse paraître il semblait bel et bien avoir un plan, aussi se contraignit-elle au silence lorsqu'ils échangèrent quelques mots. Le mensonge soudain du guerrier et la façon ma foi pas si maladroite que cela dont il le servit manqua la faire défaillir. Mais que faisait-il là ? La femme d'un important noble ? Parce qu'elle avait une tête à être la femme d'un noble peut-être ? Et à le cocufier par dessus le marché ? Elle retint son souffle lorsque l'homme lui jeta un bref coup d'oeil, jamais il n'allait avaler une couleuvre pareille, si ? Et bien il fallait croire que oui...

Un sourire, un clin d'oeil abject et voilà que les choses étaient terminées... Ah elle était belle la garde tiens ! Mais elle se garda bien justement d'en faire la remarque, le danger était passé cette foi encore bien trop près pour lui donner envie de jouer avec le feu. Un long soupir lui fit tourner à nouveau la tête vers le jeune homme, oui à présent que le danger n'était plus elle se rendait compte à quel point il était jeune... Il se laissa glisser contre le mur après avoir remis son épée au fourreau et l'idée absurde que cette fois il serait peut-être plus disposé à se laisser tuer l'effleura. Mais que racontait-elle encore ? Il venait de la tirer d'affaire, tout soldat qu'il était, lame noire en plus... Pourquoi ? Ce fut la seule question qui lui vint à l'esprit lorsqu'il lui demanda de rester un peu plus. Non pas qu'elle n'aurait aimé partir non, mais il avait raison, c'était trop risqué et puisqu'elle était condamnée à rester encore un peu à ses côtés autant assouvir sa curiosité...

"Pourquoi... Non, ne dites rien..."

Tout réfléchi elle ne voulait même pas savoir pourquoi il avait pu faire cela, risquer sa tête pour une inconnue, voleuse qui plus est et qui venait tout juste de le kidnapper. Peut-être était-il un peu fou sur les bords... Curieuses, ses prunelles sombres l'effleurèrent comme pour mieux le cerner, pour peu qu'il soit cernable. Ils restèrent ainsi quelques minutes, silencieux et étrangement en harmonie. Pendant ce laps de temps elle ne cessa de le fixer comme pour mieux graver ses traits dans son esprit. C'est au final d'un pas silencieux qu'elle se dirigea vers la porte avec la vague idée de s'esquiver comme une ombre pour ne plus jamais le revoir. Elle se ravisa toutefois alors qu'elle avait déjà la main sur la poignée et revint vers lui.

"Pour le jour où votre roi vous décevra..."

Sa voix ne fut qu'un murmure, doucement elle glissa une chaine dans la main rude du soldat, une chaîne à laquelle pendait un minuscule loup en argent. Un baiser furtif sur la joue acheva leur aventure et c'est sur un demi sourire qu'elle s'esquiva enfin avant même de lui laisser le temps de s'en remettre. Elle était déjà loin dans la rue que sa voix résonnait encore dans la pièce :

"Venez à nous lorsque vous n'aurez plus personne. Lorsque rien d'autre que des brigands ne pourront vous rendre le service dont vous aurez besoin..."

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MessageSujet: Re: Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Quand une lame noire tombe sur la louve... (ou le contraire ?) [PV Amy] [TERMINE] Icon_minitimeSam 9 Mar 2013 - 21:34

[HRP : Voici ma conclusion à moi ^^ en espérant qu'elle te convienne Smile ]



Musique d'ambiance : OST Winter Sonata - Only You
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Le devoir. La loyauté. La chevalerie. Ces considérations, ces chemins de vie, pouvaient parfois se mêler et se diriger dans la même direction. Mais le plus souvent, ces voies divergeaient, rentraient en conflit, et l’on ne pouvait rien faire sans tourner le dos à l’une d’entre elles. Vivre en accord avec elles était impossible. Aussi, il fallait parfois savoir choisir lesquelles devaient primer sur les autres, lesquelles étaient plus importantes, lesquelles causeraient le moins de mal et de souffrance. Et lorsque cela était impossible, il ne fallait plus penser, plus écouter les décisions issues de la réflexion, ou celles de l’instinct, mais bien suivre son cœur. Car le cœur n’est jamais faillible. Le cœur, connaissant la souffrance, voudra éviter à tout prix de la connaître de nouveau, ou de la faire subir à d’autres. Le cœur sera un protecteur qui, s’il ne peut de manière parfaite supprimer les douleurs l’entourant, tentera de diminuer leur force, ou de faire jaillir telle une sublime fontaine de lumière la moindre étincelle de bonheur, accentuant celle-ci jusqu’à créer un nouveau Soleil au sein de l’esprit, Soleil qu’il s’efforcera de répandre autour de lui, réchauffant les âmes, guérissant les cœurs, apaisant les esprits.

Pourquoi avait-il agi de la sorte ? Pourquoi avait-il tourné le dos à son devoir, avait mis de côté sa loyauté, pour rester fidèle à sa voie chevaleresque ? L’espace d’un instant, Amyelenor avait fermé son esprit à toute autre voix que celle de son cœur. Lui seul avait eut droit de parole, avait décidé de quelle manière agir. Mais expliquer pourquoi… Rien en lui n’en avait les capacités, rien en lui n’en avait le pouvoir… Et rien en lui n’en avait l’envie. Cet acte resterait à jamais le fruit d’un cheminement spirituel aussi insaisissable que la brume des matins d’Automne, aussi ténu que le souffle d’une vierge amoureuse le soir de sa rencontre avec l’homme de sa vie et de sa mort. Y Avait-il même eu réflexion de la part de son cœur ? Qui peut dire ce qu’il s’était réellement passé ?

Cette femme… L’avait touché d’une certaine manière. Quelque chose en elle avait atteint les couches les plus profondes de son âme, là où la lumière ne pénétrait jamais, là où le temps s’arrêtait, et où l’espace n’avait plus de loi. Ce n’était pas de l’amour, non… C’était… Autre chose… D’inqualifiable. Il se sentait dans la même position que l’aveugle à qui l’on s’aventure d’expliquer le concept de beauté. C’était la première fois qu’il ressentait un tel… Sentiment ? Amyelenor ne savait même pas comment qualifier cela. Peut-être la magie résidait-elle justement dans cette inconnue de l’âme. Peut-être devait-il seulement accepter ce qu’il s’était passé, sans chercher à savoir le pourquoi ni le comment.

Sa main se referma sur le pendentif que la voleuse lui donnait : un loup en argent accroché à une chaîne. La Lame le contempla longuement, sentant les lèvres de la femme toucher ses joues, dans ce qui serait la matérialisation physique d’un murmure une nuit d’Eté au bord de l’océan, alors que quelques minutes auparavant, elle ou les siens lui auraient volontiers enfoncé une dague dans ce fameux cœur aux décisions étranges. Ce baiser était comme onirique ; tout cela était-il d’ailleurs réel ? N’était-il pas en train de rêver ? Le regard perdu dans le lointain d’un autre monde que seuls ses yeux voyaient, Amyelenor adressa une bénédiction à cette femme, qui était trop loin pour que ses oreilles l’entendent, mais peut-être encore assez près pour que son âme la perçoive :



« Puissiez-vous toujours vivre libre comme l’air, Louve. Puissent vos yeux toujours se poser sur les diamants célestes, et non sombrer dans l’obscurité. »


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