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| Le lion est mort ! Les ombres dansent. (Eliow) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Le lion est mort ! Les ombres dansent. (Eliow) Jeu 24 Mar 2011 - 19:17 | |
| Le village était fortifié. Des murailles de trois mètres de haut protégeaient de grandes bâtisses et d’autres plus modestes. Vivant de leur récolte, les villageois auraient dû se rendre depuis longtemps, si ce n’était le grand grenier qui siégeait au centre de la petite ville. Il leur avait permis de tenir bon, de ne pas en arriver aux sinistres extrémités de leurs voisins, qui eux, en venaient à tuer leurs propres enfants, plutôt que de les regarder lentement mais sûrement mourir de faim. L’amour parental était ainsi : si puissant qu’il préférait une mort rapide à un calvaire atroce. Rien n’étant pire que la faim et la soif nous tenaillant jour après jour.
Les vampires en savaient quelque chose.
Ce n’était cependant pas le grenier, ni les boulangeries qui l’accompagnaient qui avait permis aux villageois de garder confiance. Non, c’était la présence du forgeron et de sa forge. Bien armés, bien protégés, ils se croyaient capable de survivre au pire. Y compris à la tempête ténébreuse qui menaçait de les faucher tôt ou tard. Des inconscient, des fous, des ignorants.
Inconscients de la puissance réelle de la menace vampire. Fou d’espérer, encore et toujours, envers et contre tout. Ignorants des limites de leurs propres capacités.
Car les murailles tout comme les habitations étaient faites de bois. Et le bois brûlait, surtout face à un dragon. Car aussi sophistiqués que fussent leurs armes ou leurs armures, elles faisaient figure d’enfantillage face à la toute puissance que la nuit conférait aux Oubliés. Car leur magie était destiné à créer et non à détruire. Car il n’avait jamais réellement versé le sang. Car il n’avait jamais combattu en regardant leurs familles crier de peur et leurs frères d’armes mourir.
Ils n’étaient pas prêt.
Mais qu’importait aux vampires. Ils avaient été défiés.
La seule issue serait l’extermination, car l’espoir était le plus grand moteur de l’être humain, et il convenait donc de le détruire dans l’œuf.
Ainsi en avait décidé Roëric Alokor, Général des Armées Vampires.
Étonnamment l’attaque dura un certain temps. Mais le guerrier à l’épée noire avait pris la précaution d’attaquer dès la tombée de la nuit, ainsi ils avaient eu largement le temps de faire leur travail. Les murailles furent balayées, tel un fétu de paille face à une violente bourrasque. Les maisons brulèrent et le grenier devint bien vite un phare de feu dans la nuit noire. Il s’agissait d’une expédition punitive. Personne n'en sortirait vivant. Ni femme, ni enfant.
Les soldats vampiriques firent bien leur travail. Non par plaisir, les humains étant bien trop faibles pour procurer quelques sensations à l’affrontement, mais par peur. Peur de ce que ferait leur chef en cas de désobéissance. Dans n’importe quelle armée du monde connu, la discipline était la clef de toute formation militaire. Le vampire aux cheveux de glace le savait bien. Il ne permettrait donc pas le moindre relâchement. Et les sanctions seraient aussi expéditives que mortelles.
Comme il se devait.
L’attaque était maintenant terminé, et Roëric entendait ça et là des brides de l’hymne vampirique.Des profondeurs, nous émergerons, Tous unis sous un étendard, Nous surgirons et vous saignerons, A l’aide de nos maudits dards. Alors qu’il en fredonnait une partie, des vampires vinrent au rapport. Guère enthousiasmé par ceux-ci, il les congédia d’un geste et se dirigea vers une énorme silhouette qui se prélassait près du feu du Grenier. Une fois sur place, il dit avec simplicité.Salutations Shaynar. Salutations Eliow Wriendel. |
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| Sujet: Re: Le lion est mort ! Les ombres dansent. (Eliow) Lun 4 Avr 2011 - 13:24 | |
| Cela faisait des années que Shaynar et lui crachaient leur feu ardent sur les humains, au nom du peuple vampire. Des années à semer la mort, la destruction, la peur surtout, terreur même. Des années... Et pourtant....
Il n'arrivait pas à s'y faire. Ce goût de cendre lui montait à chaque fois à la gorge, le faisant suffoquer lui qui pourtant ne respirait aucunement et ne risquait pas de mourir asphyxier d'une quelconque façon. Il n'avait jamais désiré cela, jamais demandé à être une telle arme. Et au fond, il sentait qu'il en était de même pour Shaynar. Eliow avait l'impression de se perdre dans cette guerre, et que son dragon se perdait aussi. Sa magie, magnifique et sublime magie qu'était la magie draconique, n'était nullement faite pour... ça. Mais Eliow avait eu beau tenter, dans ses rares moments de rêves fous, d'en parler à Lorenz... Rien n'y avait fait. L'autre n'avait pas compris, ou plutôt pas voulu comprendre. Il était leur arme. Il était dragonnier. Et il devait aider son peuple, ou mourir s'il le trahissait. Telles avaient été alors les réponses que le serpent lui avait offertes.
Mais qu'importe qu'il s'y fasse ou non. Eliow était là. Il obéissait. Et détruisait. Semait la peur. Tel qu'on le lui ordonnait. Et qu'importe ses propres états d'âmes alors. Pourquoi continuait-il à obéir ? Parce qu'il ne voulait pas trahir son peuple. Parce qu'il ne savait pas où aller non plus peut-être ? Il avait déjà goûté à l'hospitalité des elfes, Que le Dracos le préserve d'y goûter de nouveau. Et il avait pu tater aussi de celle des hommes... Non, merci, il n'avait aucune confiance en ces deux autres peuples. Alors pourquoi trahir le sien pour deux autres qui ne valaient pas plus la peine à ses yeux ? Partir au loin et se terrer ? Pourquoi pas... Mais se terrer où ? Et comment fuir sans qu'on ne le rattrape ? car nul doute qu'on le rattraperait rapidement, il en était intimement convaincu...
Eliow ne voyait donc pour l'heure aucun autre choix que celui d'obéir. Quitte à se perdre ensuite dans cette sombre et destructrice obéissance. Il en était là de ces déprimantes pensées, quand une voix le sortit de sa méditation.
Roëric Alokor. L'un des trois piliers du triumvirat. Celui sous le commandement duquel on l'avait alors placé. Un vampire qu'Eliow avait encore bien du mal à cerner souvent, mais qui ne le dégoutait pas comme certains autres de ses congénères.
- Salutations mon commandant, répondit Eliow, offrant à l'autre un respectueux signe de tête pour appuyer ces mots. Je vous préviens, Shaynar n'est pas d'humeur ce soir.
"Et moi non plus", avait-il envie de rajouter.
Non son dragon n'était pas d'humeur. Bon certains diraient qu'il ne l'était jamais, mais passons. Disons qu'après chacun de ce genre d'assaut, Shaynar avait tendance à se terrer dans un lourd silence ensuite. et gare à ceux qui menaçaient d'interrompre ses sombres méditations.
Eliow préféra alors s'éloigner quelque peu de son lié. Il savait que celui-ci ne lui ferait jamais rien, mais à Roêric... C'était une autre histoire. Et Eliow préférait pour l'heure éviter un incident diplomatique.
- Vous désiriez me parler ? S'enquit-il tout en entrainant l'autre vers un feu un peu plus loin, à l'écart de Shaynar, laissant ce dernier au calme et seul. |
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