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Une chanson pour l'âme [Meri]

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MessageSujet: Une chanson pour l'âme [Meri] Une chanson pour l'âme [Meri] Icon_minitimeJeu 21 Oct 2010 - 23:36

    C’était allongé près d’un arbre, sur le dos, la petite créature grise en boule, sur son ventre, qu’il observait curieusement la forme des nuages qui passaient au dessus d’eux. Il caressait doucement les écailles de la petite dragonne, soulevée au rythme de sa propre respiration, un drôle de sourire sur les lèvres. Il soupira et ferma un peu les yeux, se laissant chatouiller le visage par le vent, les brins d’herbes jouant drôlement sur ses oreilles. Ils étaient bien. Tout simplement bien. Et pour rien au monde il n’aurait voulu briser cet instant savoureux. Même si parfois, il devait avouer l’oppression qu’avait l’esprit de la dragonne sur le sien. S’il s’était toujours sentit seul avec lui-même, ce n’était étrangement plus le cas. Elle prenait toute la place. Ses pensées étaient rivées sur elle.

    Il ouvrit doucement les yeux, observant les ombres danser sur son visage. Il pointa un nuage moutonneux, là haut, et pensa suffisamment fort pour que la petite dragonne puisse l’entendre, que la forme qu’il voyait lui faisait penser, ressemblant étrangement, en fait, à un dragon.

    Sans doute était-elle la plus belle chose qui puisse lui arriver. Il n’était plus seul. Mieux encore, il sentait qu’une partie de lui s’était solidement attaché à elle, brisant ainsi le silence qui avait toujours régné chez lui depuis le décès de sa famille, depuis que le sang vermeille avait taché le sol de ce qui aurait pu rester sa maison, son chez soi, depuis aussi qu’il n’entendait plus la douce voix de sa mère qui chantonnait tout doucement à ses oreilles, le soir, pour le bercer et le border. Il s’était parfois glissé minutieusement dans la cours pour écouter la voix d’un chanteur mélancolique, faisant ainsi résonner en lui le souvenir perdu, laissant dans le néant de ses pensées. Il ne s’était toutefois jamais aventuré plus loin, par peur de se faire remarquer, qu’on ne vienne lui poser trop de questions. Des questions auxquelles il savait ne jamais pouvoir répondre, alors que les mots restés constamment bloqués dans son esprit. On le prendrait par la suite sans doute pour un imbécile fini, on lui ferait des reproches en tout genre, on le menacerait, même peut-être, et il s’en excuserait fort lamentablement, un regard et expression triste sur ses traits gamins, et finirait probablement pas se renfermer encore plus sur sa personne.

    Depuis qu’Isyndar avait fait irruption dans sa vie, tout avait changé. Même lui avait changé. Il était devenu beaucoup plus anxieux, beaucoup plus nerveux et agité, un regard inquiet qu’il posait sur tout être, et lorsqu’on croisait ce même regard, on avait l’impression qu’il demandait de l’aide que personne ne pouvait lui donner. La douceur restait toutefois, en son cœur, mais oui, il avait changé. Bien qu’il n’eut toujours pas perdu cette tendre innocence naïve. Il ne savait simplement pas quoi faire et l’avenir lui faisait plus que peur. Des gens semblaient vouloir se reposer sur ses maigres épaules alors qu’il ne pouvait absolument rien faire, ayant déjà de la difficulté à se supporter lui-même pour commencer. Il faisait bien confiance en l’Empereur, toutefois ne s’en sentait que de moins en moins à l’aise en sa présence honorable.

    Il avait aussi l’impression dérangeante que la perturbation de son esprit perturbait tout autant sa jeune amie, comme si elle avait pu comprendre de quoi il en retournait. Peut-être était-ce vraiment le cas, après tout. Il commençait aussi à se poser des questions, sur elle, après avoir appris que les dragons volaient tous, un jour ou l’autre du moins, crachaient le feu et pouvait même faire de la magie en certaines occasions. Certains grands mages, qu’on lui avait présenté, insistèrent à lui parler des Anciens, au ravissement du jeune garçon, remplis de curiosité en ce qui concernait la petite créature, attentif à toutes leurs histoires. Il avait beaucoup de mal à s’imaginer la petite créature avec qui il dormait aussi grosse qu’une maison. Ça lui semblait tellement improbable qu’l en avait rapidement chassé la pensée de sa petite tête. À quel âge commençait un dragon à voler ? Avant même de le savoir, il avait déjà commencé à craindre ce moment. Peur de la voir s’éloigner de lui ? Oui, l’idée l’étouffait déjà.

    Tout cela faisait en sorte de fatiguer le jeune garçon, jeté dans un monde sauvage de responsabilités en tout genre. Et il ne s’en sentait pas prêt. Pas prêt du tout, même, en réalité. S’il aurait toutefois souhaité revenir en arrière ? Il serait porté à vouloir répondre que non, pour l’amie qu’il avait gagnée à ce jour, et, au contraire, dirait oui, pour tout le reste, pour tout ce qui vient avec elle.

    Il bougea un peu, enfin, retenant la fragile créature d’une main alors qu’il se redressait, pour s’asseoir à même l’herbe fraîche. Une idée venait de germer à travers le flux agaçant de pensées qui l’envahissait, les poussant de côté. Il proposa à la dragonne d’aller écouter le chanteur de la cours avec lui, n’y étant lui-même pas retourné depuis l’éclosion de l’œuf de la dragonne. Enfin, il devait avouer que la question était bête. Elle ne pouvait pas connaitre la chanson, tout était nouveau pour elle, après tout, et il savait parfaitement son désir de tout sentir, tout voir, tout comprendre. Aussi ne chercha-t-il pas à attendre de réponses et il se leva enfin complètement, se remettant debout sur ses deux jambes, un peu moelles après avoir passé près de deux bonnes heures, complètement immobile, alors qu’il était allongé à même le sol humide. Plus ou moins confortable, tout ça, devait-il tout de même s’avouer. Il la serra un peu contre lui, comme pour profiter de la chaleur que son petit corps dégageait, lui partageant son envie de se détendre à écouter, à l’insu des gens, une voix unique qui l’apaisait. Mais il n’était pas là… L’homme à la chevelure de neige n’était pas là, tout simplement. Un peu déçu, mine de rien, il le chercha encore un peu, jusqu’à ce qu’il s’arrête demander à une servante qui avait l’habitude des discussions silencieuses du genre garçon. Elle lui révéla que le Baptistrel n’était tout simplement pas disponible. Qu’il avait un visiteur. Petit soupire, le garçon se montra mélancolique, résonnant avec sa dragonne qu’il câlina un peu plus, la calant au creux de ses bras, s’excusant auprès d’elle. Tant pis, se serait pour une prochaine fois…


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MessageSujet: Re: Une chanson pour l'âme [Meri] Une chanson pour l'âme [Meri] Icon_minitimeMar 26 Oct 2010 - 18:25

Des voyages il en avait fait ces dernières années, on pouvait même dire qu'il n'avait plus de point d'ancrage depuis plus de deux ans, il aimait voyager, voir des paysages à couper le souffle, sentir la puissance et la vie du monde dans ses manifestations les plus simple comme dans les plus grandioses, il aimait la liberté qu'il ressentait à être maitre de son destin lorsqu'il marchait sur les routes ou chevauchait dans les plaines, il se sentait pousser des ailes chaque fois que le vent soufflait sur lui, s'imaginant sur le dos d'un grand dragon noir aux cotés de quelqu'un qui lui était cher. Mais cette fois ci c'était bien différent, ce voyage là n'était pas banale, pas banale du tout même puisqu'il quittait la simple nature pour l'une des grandes villes de l'empire... oh il était déjà venu à Gloria mais on ne pouvait pas dire que ça précédente visite est vraiment été agréable, il y avait trop de monde dans cette citée, trop de mensonges et de vibrations de toutes sortes, trop de chaos pour sa sensibilité exacerbé, il tenait difficilement dans de tel lieu mais peu importait, il fallait qu'il s'y rende.

Depuis qu'il aidait Eliow dans ses raids contre l'alliance il ne pouvait plus faire appel aux elfes ses pairs, il n'avait plus qu'une source vers laquelle se tourner si il tenait à voir un membre de l'alliance, son ordre et plus particulièrement les Baptistrels humains. Il ne pouvait rentrer immédiatement et avait donc décidé de se rendre chez celui qu'il appréciait le plus, Rheryn qui ressemblait tant à un elfe et avec qui il avait noué une forte amitié au court du temps amenant l'elfe à visiter la capitale humaine malgré son état et le poussant aujourd'hui à venir le trouver, celui qui comprendrait ce qu'il ressentait face aux contradictions de ses devoirs de Cawr.

Il arriva donc à Gloria par un matin azuré, respirant l'air parfumé d'un mélange de chaleur et des senteurs de pains, de viandes et de sel, la fumée des forges, les relents de cuir, le fer mouillé et tant d'autre chose, il ne se cacha pas le moins du monde, entrant dans la citée par la porte principale sur son destrier de bataille à la robe grise comme les yeux de son propriétaire, sa capuche rejetée en arrière et chantonnant doucement dans sa progression au travers des rues... il attirait les regards, naturel, peu étaient ceux qui avait déjà vu un elfe et encore moins un elfe chanteur, mais moins tout de même que ce à quoi il s'était attendu, il n'y prit cependant pas vraiment garde, restant paisiblement sur sa route et observant les environs.

Si la vie de cette place forte de l'humanité était trop bruyante il en admirait cependant la glorieuse architecture et la splendeur, il aimait les constructions même si elles n'avaient pas la grâce des maisons sylvaines, elle dégageaient une aura de solidité et de protection, pas étonnant, ensuite, que les habitants soit si fier de vivre là. Il arriva finalement au palais impérial, une bâtisse qui n'avait rien à voir avec le reste de la citée, aussi magnifique soit elle, un bâtiment somme toutes un peu trop exubérant et luxueux pour quelqu'un qui était habitué à la discrète aura de sagesse et de quiétude du Tomingorllo, ici tout était cliquant, tout était hors de prix et lourd...

Il avait même l'impression que ceux qui vivaient là cherchaient à écraser tout le reste du monde, clamant leur richesse comme si il s'était agit d'un don inestimable qui les plaçait hors de portée du reste d'Armanda, ou peut-être n'était ce pas une intuition, peut-être était ce bien là leur but. N'ayant toutefois pas envie de s'étendre sur un tel sujet, qui avouons le n'était pas du tout d'un registre dont il avait l'habitude, il fit halte et descendit de cheval, confiant la superbe bête à un palefrenier avant de se présenter à la cours accompagné de l'un des seigneurs protecteur des bardes à la recherche de la personne qui motivait sa visite.

Personne qu'il trouva peu après, à la grande joie de l'un comme de l'autre, les deux maitres chanteurs s'accolant et se parlant avec enthousiasme, il n'avait plus de soucis immédiat en tête, juste le bonheur sans pareil de pouvoir discuter avec l'un des siens malgré les regards intrigués et parfois avides des nobles présent en cette journée... les voix du duo formant un ensemble si mélodieux que leur seule conversation aurait semblé un chœur d'un autre monde par sa beauté, celle de l'humain, plus grave et profonde et celle de l'elfe, légère et ourlée de trémolos qui n'avaient rien de factices se répondant sans interruption alors qu'ils traversaient les couloirs et les jardins sous le soleil, échangeant leur mémoires des dernières années, se contant leur expériences et partageant leur idées.

Des sujets qu'il aurait abordé avec tout autre comme de grave évènements prenaient un tour plus détendu, le retour des esprits totems, les dragons, le monde... l'humain semblait véritablement curieux et son point de vue sur tout cela conforta l'elfe sur certains avis, le fit réfléchir sur d'autre et tira de lui des sourires qui avaient à présent du mal à apparaître dans d'autres circonstances, il avait fait le bon choix en venant ici même si plus d'une fois il demanda des détours pour éviter les humains trop curieux de sa personne.

Puis Rheryn dû prendre congés pour une affaire et ils convinrent de se retrouver dans sa demeure au coucher du soleil afin que l'elfe ai un abris pour la nuit, ayant catégoriquement refus l'hospitalité de la cour, il passa le temps à se promener dans les allées noyées sous le soleil, les rayons réchauffant sa peau pâle tandis que ses pensées dérivaient dans les chants qui contaient l'histoire des lieux tels des livres ouverts, observant de temps à autre une plante, sifflant un petit air à une pierre qui prit une jolie teinte ou encore nettoyant une pièce aux vibrations trop lourdes...

Jusqu'à ce qu'une sensation insolite se repende en lui, une seule note tintant dans ses oreilles pour sa plus grande surprise, une note qu'il avait déjà entendu auparavant, des semaines voir des mois dans le cratère d'un volcan en compagnie de ceux qui comptaient le plus à ses yeux. Ce pourrait il que... ? Il hâta le pas et au détour d'un mur s'arrêta net, les yeux grands ouverts, scintillants dans la lumière, quelques secondes passèrent pendant lesquels il ne sut pas comment réagir.... avant qu'un sourire ravi ne naisse sur ses lèvres et qu'il se mette à respirer normalement en fermant un instant les yeux.

Si il avait pensé qu'il reverrait un jour l'un des œufs et éclot de surcroit ! Le Dracos lui était il si doux ? Avait il réalisé quelque chose pour que l'esprit dragon tienne temps à lui ? Que pouvait ce être d'autre après tout, il rencontrait des êtres qu'il n'aurait jamais dû voir, gardait entre ses doigts les œufs de tous les dragons sauf un et à présent il avait le bonheur d'en voir un éclot, n'était ce pas un signe ? Il se reprit vite et tendit une main délicate vers le jeune homme tenant le dragonnet, seigneur ! Comme il était jeune et frêle ! Et si pur ! Un instant il se prit à écouter la douce chanson de ce nouveau né et manqua un battement devant tant de beauté, en avait il seulement conscience ce petit humain ? Non peut-être pas...

« Bonjour jeune homme... pardonnez moi si je vous ai surprit ce n'était pas mon but. Que faite vous ici ? »

Il ne se dépatit pas de son sourire et ne fit tout d'abord pas mention du dragon, pensant que peut-être, avec son nouveau lien, le jeune humain serait très protecteur envers sa compagne... compagne, comment pouvait il deviner si le dragonnet était une femelle, mais son chant était si mélancolique et si précieux qu'il n'en doutait pas une seconde même si il n'aurait pas prit le risque de le dire à voix haute. Il voulait rester en compagnie de cet espoir du monde, rien qu'un peu, encore un dragonnier oui, le troisième qu'il croisait, mais ça ne l'irritait pas bien au contraire, il avait vraiment envie de discuter avec lui, de savoir comment le miracle s'était produit et de faire connaissance avec celui qui représenterait peut-être un jour la race humaine.

« Je ne connais pas bien ce château et mon guide est occupé ailleurs... accepteriez vous de me faire visiter un peu ? »

Rien de follichon en somme, mais juste la vérité, une manière comme une autre de passer le temps tout en visitant le bâtiment qu'il ne connaissait réellement pas bien en dehors des salles où le Baptistrel humain travaillait. Il pencha légèrement la tête de coté et observant son vis à vis avec une expression bienveillante...
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MessageSujet: Re: Une chanson pour l'âme [Meri] Une chanson pour l'âme [Meri] Icon_minitimeSam 30 Oct 2010 - 20:24

    Il s’excusa auprès de son amie, déferlant en elle involontairement sa déception et s’éloigna, caressant doucement les écailles de la petite dragonne, souriant doucement. Oui, il aurait aimé entendre la musique qui l’apaise. Il aurait aimé la partager avec Isyndar. Il avait été convaincu qu’elle aussi aimerait ça, autant que lui l’appréciait. Il en était certain. Il déposa un petit baisé sur le bout du nez de sa compagne et reprit sa route, trottinant, gambadant joyeusement, laissant ses penser et ses sensation goûter au calme de la dragonne.

    Il s’arrêta brusquement, après quelques instants, ses grands yeux d’orage se fixant sur l’être qui venait de lui barrer le chemin. Être bien évidemment plus grand que lui, en vérité. Enfin, qui ne l’était pas. Son sourire avant momentanément disparu, alors qu’il clignait des paupières, comme pour mieux réalisé que l’être en question s’était arrêté là pile pour lui. Il le détailla un moment, dans sa curiosité, avant de remarquer ce qui le différenciait tant de tous les êtres qu’il côtoyait au quotidien. Ses oreilles et sa finesse. Il n’était pas un homme. Pas comme lui, du moins. Il n’appartenait pas à son peuple. Il en était convaincu. Il venait d’ailleurs. Un peu comme celle qui serrait doucement dans ses petits bras, alors qu’il la sentit s’endormir, le nez chaud au creux de son coude. Il aimait la sentir là, près de lui. Et ils ne se séparaient pas. Ils étaient comme… attaché l’un à l’autre.

    Et le sourire de l’autre su immédiatement lui redonner le sien, auquel il répondit à travers sa propre innocence, en douceur, évitant de bouger plus qu’il ne le faille, pour ne pas réveiller sa compagne. Mais il ne dit mot. Tout resta bloqué en lui, et son regard se montra plus mélancolique. Il aurait aimé lui répondre. Comme il aimerait répondre à tant d’autre personne qu’il appréciait, même si elles se faisaient beaucoup plus rares, en ces temps. Il attrapa la main de la seule qui lui était valide, frêle qu’elle était à travers la sienne. Il la laissa ensuite glisser, se pointant lui-même avant de dessiner un petit cercle dans le vide, indiquant qu’il demeurait ici et que c’était, logiquement, pour cette raison qu’il était là.

    *Enfin, je suis ici parce que c’est le seul endroit qu’il me reste, en vérité. Il y avait le poulailler qui me réchauffait, et les chevaux que j’aimais bien côtoyer, la nuit. C’était moins effrayant que de rester dans la rue.*

    Il opina de la tête, à la seconde question de l’elfe et se retourna l’entement, dans un signe pour l’inviter. Ça ne le gênait pas de savoir que l’autre devait faire cinquante fois son âge. Ça ne le gênait pas de ne pas connaître une personne et d’agir comme si c’était le cas. Ça ne le gênait pas de l’accompagner ou de jouer les guides. Ça l’amusait, même, plutôt, puisqu’il n’avait encore jamais fait cela. Il aimait essayer. Il aimait tout, en vérité. Très peu de chose lui semblait désagréable. Ses pas se faisaient à petites enjambées rapides, n’ayant pas de très longues jambes, il ne voulait pas gêner de sa démarche un peu lente.

    Il s’arrêta prêt des jardins, un air un peu songeur sur ses traits de gamins, alors qu’il ne regardait déjà pus l’elfe, alors qu’il écoutait doucement l’oiseau chanter. Il se tourna vers l’autre, aussi fasciné et curieux qu’il pouvait l’être pour la créature ni humaine ni dragonne. Le premier de sa race que le jeune garçon rencontrait.

    *Les elfes sont spéciaux, Isy. Lui, du moins. Se ne serait pas logique de dire qu’ils sont tous ainsi. Je l’ignore. Je suis bien avec lui. Ne l’es-tu pas ? Il est juste aussi mystérieux que toi. Oui, c’est ça.*

    Il n’était pas certain que la dragonne entende ses paroles, mais qu’importe. Il la sentait profondément endormie, signe qu’elle n’était pas mal à l’aise avec l’elfe. Et il était curieux. Particulièrement curieux. Il n’avait rien lu encore sur ce peuple. Et son côté un peu scientiste l’obligeait forcément à s’interroger. Un regard interrogatif, dans lequel on pouvait lire comme dans un livre ouvert :


    « Pourquoi ? »

    Pourquoi quoi ? Pourquoi était-il là ? Pourquoi l’accompagnait-il ? Un simple mot qu’il employa pour désigner absolument toutes les questions qui le torturait. Parce qu’il n’arrivait pas à développer ses pensées davantage, il avait cette drôle de tendance à n’employer qu’un mot, bien réfléchit et cherché, qui désignait tout. Sa naïveté le forçait aussi à poser se genre de questions presque muettes à un inconnu quelconque, lorsqu’il s’intéressait à lui. Ce n’était pas par manque de politesse. Il était juste comme ça, naturellement.
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MessageSujet: Re: Une chanson pour l'âme [Meri] Une chanson pour l'âme [Meri] Icon_minitimeDim 31 Oct 2010 - 17:42

Il se sentit étonnement joyeux à voir le jeune enfant sourire en retour, il avait l'air si frêle et perdue avec sa dragonne qu'il avait eu peur de l'effrayer, c'était sûrement absurde mais c'était ainsi, il n'aurait jamais pensé trouver quelqu'un d'encore plus fragile que lui même et pourtant il avait la preuve que cette personne existait bel et bien. Il ne savait toujours pas comment il devait se comporter mais quelque chose lui soufflait d'être lui même, exercice assez ardu pourtant quand on savait qu'il venait de passer deux ans à se battre pour être justement différent que sa nature profonde, moins doux, moins délicat, moins impalpable en somme et aujourd'hui il se devait de retrouver tout cela. Mais il ne rechignait pas, être soit même était un bonheur, être soit même en compagnie de quelqu'un qu'on appréciait était un cadeau du ciel, appréciait il le jeune humain ? Oui aussi étrange que cela puisse être, ils ne se connaissait pas, n'avait pas discuter et pourtant il se sentait proche de lui.

Et de la petite chose qui dormait dans ses bras bien entendu mais cela il savait d'où ça venait, après avoir vu grandir Shaynar, éclore Cymbor et vu les œufs restants il ne pouvait que se sentir proche des créatures écailleuses, d'autant qu'il avait toujours eu une passion pour elles, les voir bouger, voler, se battre, leur grâce et leur sagesse sans commune mesure. Le jeune humain se pointa du doigts sans émettre un son, il fut tout d'abord surpris de cela, il ne s'était pas attendu à voir l'autre muet, l'était il simplement en raison de sa présence ou l'était il totalement ? Il ne releva pas cependant, préférant tenter de comprendre ce qu'il disait plutôt que de s'attacher aux paroles souvent plus vide de sens chez le commun des mortels que les actes. Il hocha la tête, toujours souriant et suivit le jeune homme qui l'invitait, marchant d'un pas tranquille, observant le lieu où il se trouvait même si il ne s'agissait que d'une façade puisqu'en vérité il étudiait les chants des deux compères à ses cotés, comme il l'avait fait ce qui semblait des années auparavant avec un certain vampire.

Il ne voulait pas presser de question le jeune homme mais était trop curieux pour ne pas se servir de ses atouts discrets, il apprenait donc une grande part de ce qu'il y avait à savoir sur le petit humain en se laissant guider par la mélodie de son nom... ils avançaient doucement, l'elfe n'ayant pas la moindre envie de se presser et l'humain ayant de toutes façon du mal à suivre même si il était à peine plus petit que lui, différence sûrement dû à leur race mais qu'il avait décidé de ne pas prendre en compte, il restait donc à hauteur pour que son guide ne se fatigue pas trop.

Ils cessèrent de marcher en débouchant sur les jardins, de beaux jardins il n'y avait pas à dire mais d'une certaine manière vide, vide de vie naturelle car rien n'était ici vraiment naturelle, les plantes n'avaient pas choisit de pousser là, les oiseaux étaient parfois prisonniers, c'était une beauté morte et triste à ses yeux, étonnement le jeune garçon semblait triste aussi ou du moins rêveur... Un oiseau se mit à chanter et il sourit doucement, écoutant comme semblait le faire l'humain, c'était une colombe blanche, dont les trilles mélodieuses semblaient les salués tous deux tandis que celle qui les produisaient était perchée sur une branche proche. Mais le regard de l'humain le fit se retourner, plongeant son regard dans celui qui le détaillait, sa curiosité l'amusait beaucoup, c'était comme si il était un être curieux qu'on passait au crible alors que lui même était en terrain connu, il ne fit cependant rien pour l'empêcher de l'étudier ainsi.

Quelques minutes passèrent pendant lesquels rien ne bougea, puis il parla et sa voix ravi l'elfe dont l'oreille sensible n'était habité à une aussi joli voix dans la gorge d'un être humain, une voix qui ressemblait plus à une flute pour lui qu'autre chose et il joignit les mains devant ses lèvres en souriant encore davantage même si la teneur du message vocale et dû revenir sur terre pour prêter de nouveau attention à son interlocuteur. Pourquoi quoi alors ? Il ne comprenait pas exactement mais il avait lui même usé de tel question dans le passé, pourquoi là, ici et maintenant ? Pourquoi autre chose ? Il pouvait simplement formuler la vérité, rien que la vérité ou ne pas répondre du tout, pas d'autres options dans une telle circonstance mais ça ne le dérangeait pas, pourvu simplement que le jeune homme ne soit pas de ceux pour qui la vérité franche et crue était un mal ou une insulte, il sentait pourtant que ce n'était pas le cas. Il poussa un long soupira et inhala l'air remplit de parfum avant de parler de sa voix douce et chaleureuse...

« Je ne sais pas exactement à quoi ton pourquoi se rapporte mais je peut dire que je suis venu ici pour rencontre un ami travaillant à la cour, que je reviens d'un long, très long voyage, très fatiguant et que je cherchais un lieu de paix où reposer mon esprit car des questions me préoccupe concernant ceux qui me sont cher. Ne pouvant retourner auprès des miens dans la forêt j'ai décider de venir trouver refuge chez l'une des seules personnes qui peuvent comprendre ce que je ressent, l'un des membres de mon ordre. Il m'a dit qu'il devait régler quelques soucis et j'ai décidé de l'attendre au palais plutôt que chez lui, je déambulait au hasard lorsque je t'ai rencontré. »

Il s'arrêta et observa le jardin, pointant du doigts le ciel dégagé tandis que le vent s'engouffrait autour d'eux en faisant onduler les arbres et les fleurs, un nouveau silence s'installa pendant lequel il se demanda distraitement ce qui se passait ailleurs, dans le camp des vampires, à Aldaria, dans la forêt elfique, partout où son cœur avait une attache, que faisait ils tous à cet instant ? Se doutaient ils que le chanteur venait une nouvelle fois de faire tourner la roue du destin ? Non sûrement pas, pourtant son esprit les suivait à chaque pas, leur souhaitant la réussite... Cette pensée en amena une autre, comment le jeune dragonnier était il traité ici, était il une arme de guerre, un trophée pour le roi ou juste un espoir qui grandissait... Il se tourna vers le jeune homme, ses yeux gris perles scintillants de tendresse et de préoccupation pour ce petit être qui l'accompagnait.

« Tu a un nom dit moi ? En général je suis trop curieux c'est vrais mais comme tu m'a l'air de quelque de vraiment entier je me disais que je pourrais peu-être faire connaissance. Je n'aime pas parler avec les autres, ou du moins la plupart, ils sont pollués par la méchanceté et le mensonge, ils ne savent plus vivre sainement, ça m'affecte trop, je me sens toujours obligé d'aider même quand je suis incapable de faire la moindre chose... Mais j'ai l'impression que tu est quelqu'un de bien alors... »

Il s'interrompit de nouveau, incertain, les souvenirs affluant en lui... je me sens toujours obligé d'aider même quand je suis incapable de faire la moindre chose... comme c'était vrais, comme c'était triste, oui il était parfois incapable d'aider, parfois même ses pouvoirs féeriques ne pouvaient rien contre le mal et la douleur, trop jeune, trop inexpérimenté, trop fonceur et passionné, un paradoxe douloureux que d'avoir une âme destructrice et un esprit de salvateur, de rédempteur, son feu lui faisait défaut trop souvent, trop souvent ses dons curatifs n'étaient pas suffisant. La tortue avait elle raison en se liant à lui ? Il lui arrivait de douter mais jamais il ne changeait, pour ce jeune homme aussi peut-être, oui peut-être que cette fois il pouvait être à la hauteur ?
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MessageSujet: Re: Une chanson pour l'âme [Meri] Une chanson pour l'âme [Meri] Icon_minitimeLun 15 Nov 2010 - 2:38

    Le jeune garçon n’était pas bavard. Pourtant… Pourtant, oui, il parlait. Il parlait de ce langage qu’on n’entendait pas, c’était aussi simple que cela. Il parlait la langue du silence, celle du cœur. Le sien, battant en rythme avec celui de la fragile petite créature qu’il serrait tout contre lui, comme s’il avait eut peur qu’elle ne prenne froid. Il caressait, tout doucement, le ventre de la dragonne, qu’il sentait se gonfler sur sa peau. Petite créature qui dépendait toute entière de lui. Et lui-même, de son côté, dépendant d’elle, se sentant si près, si inséparable, si incapable de s’éloigner d’elle. C’était comme s’il lui avait donné absolument tout ce qu’il avait, tout ce qu’il était et la perdre serait se perdre lui-même. La perdre se résoudrait à ne pas survivre. Il avait bien discuté avec les mages de Gloria. Ceux qui avaient étudié, ceux qui l’avaient renseigné sur les dragons. Sur le lien, du moins, qu’entretien un couple dragon et dragonnier. C’était avec curiosité qu’il avait écouté et absorbé le ‘’lien pour toujours’’. Un lien de vie. Il était impossible pour un ou l’autre de s’en aller, d’ignorer le lien, cette action résultant à une souffrance sans fin, inutile, menant même jusqu’à la mort. C’était ce qu’il avait noté, ce qu’il avait gardé en pensée.

    Isyndar et lui ? Il ne songeait même pas à la possibilité d’être séparé d’elle. Il ne pensait pas à ce qui pourrait arriver lorsqu’elle grandirait, lorsqu’elle se mettrait à chasser par elle-même, lorsqu’elle commencerait à voler, parce que oui, cette paire d’ailes n’étaient pas de simple décoration, n’est-ce pas ? Elle finirait bien par voler. Il ne craignait pas qu’elle ne revienne pas vers lui. Ho non, ce n’était pas sa frayeur. Il s’étranglait de peur à l’idée qu’il ne fût pas près d’elle si elle avait un ennui, si un essaim d’oiseau l’attaquait, par exemple, ou qu’un chasseur, ou peu importe. Et si elle partait chasser ? Qui chaufferait son âme froide ? Qui le rassurerait ? Qui serait là pour lui dire de ne pas s’en faire ? La douce mélancolie de la dragonne de l’ombre semblait avoir un peu dépeint sur le jeune garçon, qui changea un peu de regard devant l’elfe lorsque celui-ci parla enfin, de cette capacité de la parole qu’il n’arrivait pas lui-même à sortir. Petit sourire toujours présent, toutefois, il désigna l’appréciation qu’il avait avec lui. Et la dragonne n’avait pas grogné à son approche non plus, ce qui avait convaincu le garçon de s’en sentir confiant, malgré l’ignorance.

    Il avait demandé pourquoi, simplement, doucement, sans vraiment lui-même savoir à quoi ce pourquoi pouvait bien se rapporter. Il parlait d’un voyage, ce qui tentait le garçon de le questionner à ce propos… La bouche demeura toutefois muette, alors que le regard gris qu’il posait sur l’être brillait d’attention à son écoute. C’était lui, tout naturel, juste lui. Il faisait les choses comme ça, innocemment, sans jamais pense à la moindre malice. Il disait chercher un lieu de paix. À ce terme, le jeune garçon cligna des yeux, comme s’il avait été surpris qu’il ne vienne chercher ce dit lieu de paix à Gloria… Gloria qui grouillait de toute part. Gloria la bruyante. Comment un être comme un elfe pouvait seulement venir chercher la paix et le calme ici ? Il pencha même légèrement la tête de côté, ce qui lui donna un air encore plus naïf. Il pensa rapidement, envoyant ses idées à la dragonne :

    *Avoir été lui, je ne serais pas venu à Gloria pour trouver la paix. Je serais allé à la campagne, dans un petit gite, tranquille, seul, à écouter les oiseaux et le vent, à écouter chanter le temps. Mais moi je t’ai toi. Et je suis toujours en paix quand tu es là… *

    Il la gratouilla avantage, un petit air serein sur les traits, alors qu’il reportait de nouveau toute son attention sur l’individu dont il ignorait encore à peu près… tout. Et il ignorait jusqu’à son nom. Jusqu’à son nom alors qu’il lui demandait le sien. Il ne répondit pas, fit une mine différente, clignant des paupières à quelques reprises avant de secouer la tête. Il ne comprenait pas tout, c’était vrai. Les gens, pollué par la méchanceté ? Il ne savait pas vraiment… Les gens ? Tous ? Vraiment tous ? L’Empereur n’avait pas été méchant avec lui. Et ils étaient rares ceux qui le brutalisaient. Non, non, il ne les trouvait pas méchants. C’est pourquoi il secoua la tête, comme ça. Les gens évoluaient avec le monde dans lequel ils vivaient. Si le monde n’était pas sain, comment pouvaient-ils l’être ?

    Chey’ réagit enfin. Douceur était le plus beau mot pour le décrire. C’est pourquoi il souriait. C’est pourquoi il glissa un peu le corps de la petite dragonne qu’il maintint plus qu’un d’un seul bras, la callant dans son coude, la sentant bougé, comme déranger par la décision. De son autre main, il la tendit vers lui, allant délicatement poser sa toute petite main fragile et blanche comme neige à l’endroit où aurait dû se cacher un cœur derrière les vêtements et la chair. Et il sourit de plus belle. Il ne croyait pas se faire comprendre. Il essayait de lui dire que le monde était beau lorsqu’on le voyait beau. Que les gens étaient bons, lorsqu’on était bon avec eux. Que la tendresse existait, tant qu’on la faisait vivre. Et que tout partait de là, du cœur. Et s’ils mentaient, était-ce si grave ? Cheyraad était bon. Il acceptait les gens comme ils étaient et pardonnait aussi toutes leur faute. Il se décida, après quelques instants à murmurer sur le même ton que le questionnement précédent :


    « Cheyraad. »

    Son prénom. Lui. Tout simplement, comme s’il n’y avait jamais rien eut d’autre. Il ne laissait pas paraitre ce qu’il avait été. Il laissait seulement ressentir un apaisement, en s’oubliant tout entier, comme s’il voulait rassurer.

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MessageSujet: Re: Une chanson pour l'âme [Meri] Une chanson pour l'âme [Meri] Icon_minitimeSam 20 Nov 2010 - 0:08

Le geste le surpris quelque peu et il sentit son cœur bondir soudainement dans sa poitrine bien qu'il n'en montra rien, c'était étrange, tellement étrange de se trouver là, dans cette position, avec ce contact timide de la part du jeune homme et il s'émerveilla de presque sentir la fragilité de l'autre, il avait tellement entendu ses pairs lui dire qu'il était trop délicat et trop fragile il y avait un creuset entre lui et ce petit être si silencieux, comme si ses maigres forces avaient été capable de lui faire du mal... et à bien y réfléchir c'était sûrement le cas, il en oubliait presque qu'il était un elfe. Son immobilité n'était brisée que par le léger mouvement de sa cape et de ses cheveux dans le vent doux qui soufflait depuis quelques minutes comme la respiration d'un esprit, il observait le jeune humain avec douceur et tendresse, émut du geste qu'il avait eu et attentif à ce que cela pouvait bien signifier mais surtout, surtout, perdu dans ses pensées, ses rêveries éveillées venu d'un autre âge... Qu'est ce que l'adolescent essayait de lui dire ? Il avait du mal bien sûr, à comprendre, mais il essayait de toutes ses forces car il n'avait pas l'intention de le forcer à parler et commençait à croire qu'il ne le ferait jamais. Il sentit quelque chose vibrer le long de ses muscles, comme si il brulait de sauter en arrière et de s'éloigner de la main frêle toujours posée sur son cœur, il n'avait pas l'habitude, pas l'habitude du tout des contacts, plus maintenant... non en vérité depuis longtemps déjà, il n'avait plus le souvenir du contact d'amis ou de pairs, il n'avait plus le souvenir d'accolades, de support, plus de deux ans passés dans un monde froid les lui avait ôté, tous à l'exception d'un seul, mais de cela il n'avait pas envie de parler.

Il se força à se calmer et à ne rien faire qui sembla violent ou soudain, non à la place il couvrit la main pâle de la sienne, encore plus blême, pressant doucement avec un sourire un peu triste. Si la modulation dans l'air ne lui été pas parvenu il aurait certainement manqué l'unique mot que le jeune dragonnier prononça, interrogatif, et mit quelques instants à saisir de quoi il retournait... avant de sourire de nouveau, cette fois plus joyeusement, ainsi il s'appelait Cheyraad, c'était un joli nom, un nom qui lui allait comme un gant, oh bien sûr il aurait put écouter le chant nom du jeune homme pour l'apprendre si il l'avait voulu mais il n'avait pas l'intention d'empiéter sur son intimité de manière aussi indiscrète et avait donc attendu qu'il le lui révèle de lui même, comme il se devait et voilà que sa bienséance était récompensée de belle manière.

Il avait à présent la permission de ne plus être à demi sourd, fait qu'il s'était volontairement infligé en refusant de tirer parti de ses dons, mais à présent le nom arrivait comme une invitation et il saisit celle ci avec la vivacité d'une pie curieuse et laissant ses sens s'ouvrir totalement à ce qui émanait de l'humain comme un parfum corporel, analysant, intégrant chaque petit son pour s'approprier les subtilités de ce petit être étrange mais attachant pour qui il sentait déjà grandir une affection particulière comme celle d'un grand père devant son petit fils... bon d'accord l'image était étrange compte tenu du fait qu'ils étaient de races différentes mais après tout ce n'était qu'un détail minime et puis il avait tenu l'œuf de la dragonne entre ses mains et prononcer des vœux de bien être pour elle et les autres, même si bien entendu celle ci et son compagnon l'ignoraient totalement. Elle portait un joli nom d'ailleurs... il l'avait découvert en écoutant le chant qu'elle dégageait, assez singulier de fait, un chant mélancolique et triste, paisible, comme celui de Rerhyn, cela lui arracha de nouveau un sourire, puis un petit rire qui fit scintiller ses prunelles de perles. Il soupira et prit la parole, doucement...

«En langue commune on me nomme Merithyn, je suis honoré que tu accepte de me confier ton nom jeune homme, un très joli nom d'ailleurs et qui se mari parfaitement avec ton chant. En général les noms ne sont utilisés uniquement comme spécifique d'un individu et ne reçoivent pas leur sens plein, pourtant ils sont plus qu'un définissant, un nom est le cœur et la résonance d'une personne, un nom est un don des esprits car il contient l'essence même, la clef de l'être, c'est un présent inestimable qu'on oubli bien souvent. Lorsqu'on oubli le sens de son nom on perd beaucoup de soit même, on perd le moyen de changer, on perd l'élément essentiel de notre existence... Mais peut-être le sujet n'est il pas bien choisit, je divague souvent il faut m'en pardonner, ma condition me donne certaines mimiques parfois très agaçantes pour mon entourage. »

Il s'en voulait un peu, pourquoi donc n'arrivait il jamais à faire simple lorsqu'il décidait de parler, la vérité en effet, son état de maitre du savoir le rendait de plus en plus radoteur, ou du moins il le sentait ainsi, sentait un changement en lui, l'un de ceux qu'on accueil à regret... Il perdait un peu de sa jeunesse, tout simplement, cette constatation le frappa de plein fouet, il perdait l'innocence de sa jeunesse, sa capacité à croire en tout, à voir le monde aussi immaculé qu'une plume de cygne, sa force, sa volonté se modifiaient; il murissait à présent, bientôt, plus tôt qu'il ne l'avait imaginé il passerait le cap des cinq cents ans, cap le faisant entrer dans la seconde partie de sa vie et le guidant sur le chemin de la maturité et de la vieillesse.

Certes il avait encore du temps mais les faits étaient là, il perdait son duvet pour des ailes de rapaces, il perdait la simple innocence pour une croyance plus profonde, pour l'amour également, il laissait de coté l'entêtement au profit d'une volonté plus changeante mais toute aussi résistante, plus dure que les écailles d'un dragon, il abandonnait les rêves pour un idéal... et cela ne plaisait pas à son coté flamboyant toujours prompt, emporté et passionné. Il était soulagé de comprendre une part de son malaise profond, pourtant il ne put s'empêcher d'avoir peur pour son avenir tandis que ses yeux se posaient de nouveaux sur Cheyraad... il avait tord, tellement tord, l'avenir était sous ses yeux, l'avenir désormais c'était ce petit là et sa dragonne, et les autres éclot aux quatre coins d'Armanda et il devait être fort, pour eux, pour Eliow, pour tous... il devait... aider.

« Tu sais... je suis très heureux de pouvoir te rencontrer, je ne savais pas si les œufs avaient tous éclot ou du moins je ne savais pour qui et de là où je me trouvais il m'était difficile d'en savoir plus. Je suis apaisé à présent, savoir qu'au moins une des ses boules d'écailles est entre des mains aussi sensible est une joie plus grande que toutes celles que j'ai put avoir jusqu'à présent. C'est moi qui a répartit les six œufs entre mes... enfin entre mon ami et mon compagnon de voyage... »

Il se mordit un peu l'intérieur de la lèvre, pas un mensonge, Eliow était son compagnon de voyage, simplement la notion était tellement plus profonde que cela que même lui en cet instant avait du mal à expliquer, du mal à définir cela et alors comment pouvait il prétendre l'expliquer à un autre que lui même, il ne pouvait pas, autant ranger l'information dans un coin, elle n'était pas vitale de toutes façons. Il sourit...

« Pour qu'ils les offre aux peuples du continent... cependant il est vrais que je craignais un peu pour eux. Votre existence me rassure grandement... dit moi son nom c'est Isyndar non ? Il vibre agréablement, je suis sûr qu'elle sera magnifique, adulte... »

Et quoi dire d'autre ? Il ne pouvait pas vraiment lui sauter dessus en annonçant, péremptoire, qu'il le protègerait ! D'autant qu'il avait déjà un serment à honorer et n'avait pas l'intention de s'y soustraire, même pour le bien d'un autre dragonnier, il avait le sien à contenter et surtout à tirer des griffes d'un redoutable tyran... alors quoi faire ? Il ne pouvait laisser le jeune homme ici, seul, au milieu d'individus certes bons et bienveillants mais ignorants tout de ce qu'il lui faudrait apprendre et que les savant humains lui en passe, il avait accès à des connaissances bien plus vastes qu'eux ! Si seulement Rerhyn avait accepté de le prendre sous son aile alors il aurait put repartir en paix mais il savait que le chanteur aux cheveux blancs n'était pas de ceux là et il ne lui forcerait pas la main. Il fallait qu'il réfléchisse, vite et avec efficacité afin de trouver une solution à ce problème épineux sans émouvoir le premier concerné outre mesure... il allait devoir parler avec l'empereur, au nom du Dracos voilà bien quelque chose qu'il appréhendait bien plus que de confesser un vampire meurtrier deux lames sous la gorge mais il ne pouvait s'y soustraire si il voulait faire les choses en bonne et dû forme afin de plaire aux humains. En lui la flamme gronda à cette idée, faire des courbettes, enduire sans langue de miel et user de mille artifices pour arriver à ses fins et tout cela sans mentir ! Un épreuve des plus redoutable mais au moins le dragonnier le valait bien... si il acceptait sa présence bien sur, il n'allait pas s'imposer comme un importun de bas étage. Il releva les yeux une nouvelle fois, hors de sa contemplation et lança un coup d'œil enthousiaste, ayant trouvé la solution...

« Aimeriez vous entendre une chanson de ma composition ? »
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MessageSujet: Re: Une chanson pour l'âme [Meri] Une chanson pour l'âme [Meri] Icon_minitimeDim 21 Nov 2010 - 16:40

    Chey’ souriait de bonne foi. Comme s’il ne savait faire que cela. Comme s’il n’avait toujours su faire que cela. Il laissa l’elfe saisir sa main, doucement, délicatement, comme s’il avait été fait de plume et de papier. En vérité, il ne se souvenait pas avoir déjà ressentit telle douceur contre sa peau. Du moins, Isyndar l’avait fait, mais là, c’était un peu différent. Différent parce que ce n’était pas des écailles. Il en demeura immobile, tout innocent et naïf qu’il pouvait être, une dragonne qu’il tenait d’un bras et un elfe qui lui enserrait l’autre main. Une drôle de scène vu de l’extérieur, sans doute. On ne voyait effectivement pas ça très souvent, principalement dans les environs. Ailleurs, on ne sait pas, mais ici, à la cour, entre les murs froids du palais, non, ça n’arrivait jamais.

    Merithyn, en langue commune ? Vraiment ? Parce qu’il y avait d’autres langues ? Ah, c’était l’ignorance du jeune garçon, ça. Il eut envie de lui demander, dans ce cas, quel était son nom en langue non commune. Et lui, alors ? Son prénom ? Cheyraad était aussi en langue commune. Il se demanda, avec amusement, à quoi pourrait-il lui-même ressembler en langue rare, ou il ne savait comment l’appeler. La langue des elfes, peut-être. Qui sait, il n’était pas sûr de seulement réussir à trouver le moyen d’obtenir la réponse à son questionnement. Il n’y avait dans son regard que ce point d’interrogation dansant dans ses iris au gris orageux, plutôt foncé à ce jour, rejoignant presque le noir de la nuit. Quelques secondes seulement dans cette pensée, alors qu’il revint rapidement pour l’écouter parler de… de il ne savait trop quoi exactement, en fait. Non, le petit dragonnier devait avouer ne pas tout comprendre, sur ce coup. Après, il était encore très jeune, mais qu’on lui parle de chant nom, surtout que ça ne lui disait absolument rien, le laissa encore plus interrogatif. Ah, si seulement… Un nom était plus qu’un nom, selon lui. C’était le cœur même d’un individu. Enfin… Le nom commun l’était pour le nom dans cette autre langue que le garçon ne connaissait certainement pas ? Drôle d’idée de parler de ça avec lui, alors qu’il ne comprenait que les mots prononcés, à la va vite, sans forcément en comprendre le sens. Son sourire devint donc un petit sourire d’excuse, accompagné d’un léger haussement d’épaules, presque gêner, pour expliquer de sa manière silencieuse qu’il s’excusait, mais qu’il ne saisissait pas ce qu’il voulait dire. Cela n’empêcha pas qu’il trouva le sujet plus qu’intéressant. Et sa condition ? Mais de quelle condition parlait-il donc ? Celle d’être ici, loin de son peuple ? Autre chose ?

    Oui, le jeune garçon devait avouer se trouver à être très confus à cet instant, et il en partagea le questionnement et le sentiment à sa liée, sans même s’en rendre compte. Il secoua seulement la tête, lorsqu’il s’excusa, comme pour signifier que ce n’était pas grave, que de toute façon, il aimait entendre et écouter, même s’il ne saisissait pas tout le sens de ce qui était dit en sa présence. Trop jeune… Enfin, à côté de lui, sans doute. Et lui ? Son âge ? C’était à se le demander, en fait, lorsqu’on l’écoute parler. Et Cheyraad n’aurait probablement jamais osé poser la question de vive voix, ou même silencieusement, il ne l’aurait pas fait, par peur de manquer de politesse, sans doute, parce que demander l’âge des gens, ça ne se fait pas vraiment, en temps normal.

    En vérité, le fait que Chey’ fusse toujours tout seul jusqu’à quelque temps seulement l’avait obligé à grandir rapidement, à comprendre le monde qui l’entourait, à lasser derrière lui ce semblant d’enfance qu’il n’avait pas vraiment goûté. Bref, il était tombé, très rapidement, même à son jeune âge, dans un monde d’adulte. Et l’arrivée de la dragonne n’avait fait qu’aggraver les choses, en vérité. Il avait été propulsé en avant, sans en avoir le désir ni l’envie. On l’avait brutalement arraché le peu de jeunesse qu’il lui restait encore pour l’envoyer là, sur une ligne de front qu’il fuyait, d’un monde adulte encore plus pousser que ce à quoi il ne se serait sans doute jamais imaginée. Au début, il aurait souhaité ne rien connaître de tout cela. Mais il se l’était vite interdit, en posant les yeux sur la petite boule d’écailles grises. Il n’avait pas le droit de penser à de telle chose. Elle était là, bien vivante et regretter sa présence était simplement illogique. Illogique parce qu’il l’aimait, sa petite dragonne. Alors, il avait tué cette pensée, s’était tu aussi à ce sujet, et endurait dans son mutisme, en bon gamin qu’il était, dans sa politesse éternel et son respect pour les autres. Même s’il bouillait. Même s’il s’en sentait brisé. Même s’il ne le voulait pas. Ho non, parce que ce qu’il voulait, lui, on ne pouvait pas vraiment le lui accorder… Il voulait la paix, tout simplement. Il voulait l’air libre, pour jouer dehors, avec elle et elle seule. Il voulait rire avec sa compagne, il voulait profiter de la jeunesse de la petite créature et de la sienne, comme deux enfants perdus dans un monde trop grand. Mais… ce n’était pas possible… Pas maintenant, du moins.

    Son regard, entre temps, s’était muer dans le silence complet de ses pensées, alors qu’il sombrait dans cette même douceur mélancolique de la dragonne de l’ombre, l’accompagnant en rythme. La voix de Merithyn le sorti toutefois bien rapidement de la torpeur dans laquelle il se plongeait, parfois, comme ça, pour aucune raison apparente. Juste pour échapper un peu à la réalité, sans doute, qui, de toute façon, finissait toujours par le rattraper, éventuellement. Il disait être heureux de le rencontrer et ceci sembla réjouir le dragonnier qui n’en sourit que de plus bel. Bien sûr, s’en était tout autant réciproque. Et le jeune garçon, en fait, était toujours heureux de la rencontre qu’il faisait avec les gens. Il était social, malgré son mutisme. Il aimait côtoyer les gens, mine de rien, même s’il ne le démontrait pas forcément, car être seul au monde, il finirait par en devenir fou, ça, il en était convaincu. Il n’aimait pas trop de foule autour de lui, mais il n’aimait pas non plus être seul. Mais maintenant… Oui, maintenant, il avait Isyn’ avec lui. Il ne pouvait plus être seul. Jamais. Et cela emplissait son cœur de joie, juste à y penser. Il disait être heureux de savoir qu’un des dragons se trouvait entre ses mains et brutalement, l’expression du visage pâle du garçon se fit perplexe. Un DES dragons ? Vraiment ? Alors… alors… Combien y en avait-il ? Il passa le message à la dragonne endormie, sans savoir si elle capterait vraiment ce qu’il racontait. Des dragons ! Elle n’était pas toute seule ! Il y en avait d’autres ! Mais combien ? Des dragons… C’était presque trop incroyable, pour lui. Et il disait avoir donné les œufs. Il avait tenu la coquille de sa Isyn entre ses mains ? C’était plutôt surprenant. Enfin, pour lui…

    Chey’ tira enfin sur sa main, pour la récupérer… Enfin, en fait, il y tenait puisque c’était son plus fort moyen de communication. Il fit glisser la dragonne dans sa veste rouge, qu’il boutonna ensuite de manière à ce qu’elle ne tombe pas, comme pour en faire une poche de soutien, n’en laissant ressortir que la petite tête endormie de la créature. Il pu ainsi avoir ses deux mains libres, facilitant les choses, ainsi, pour lui. Il secoua négativement la tête et tenta, de son mieux, d’expliquer pourquoi elle était là et non pas ailleurs. Il fit lentement des gestes pour qu’il essai plus facilement de comprendre, alors qu’avec ceux ayant l’habitude, il se montrait beaucoup plus rapide. De quelques signes de mains, cherchant à former des lettres plutôt que des mots pour facilité encore plus les choses, il indiqua, en pointant d’abord la dragonne dans ses vêtements, puis indiqua, doucement, le mot ‘’Vampire’’ qu’il dessina dans le vide. Effectuant un geste circulaire, démontrant Gloria, ou du moins, le peuple humain, ayant ramené l’œuf ici même, au palais. Ce n’était pas spécialement évident, il ne s’y prenait pas de cette manière, mais comment faire, l’autre ne connaissait pas le langage muet qu’il employait, ou du moins, un langage qu’il s’était inventé, et qu’on finissait par comprendre lorsqu’on se montrait un peu attentif, surtout qu’il faisait lire, parfois, sur ses lèvres en même temps qu’il cherchait à exprimer un mot qu’il n’arrivait pas à dessiner de ses mains agiles. Il exprima donc à sa façon que son œuf avait été récupéré sur un vampire avant d’être amener ici par la garde impérial.

    Merithyn prononça ensuite le nom de la dragonne, à la grande surprise du jeune garçon, qui continuait de l’observer, dans toute sa curiosité naïve et fragile. Il savait ? Comment ? Et il eut beau sourire, la petite voix douce du gamin sorti de nouveau, alors qu’il s’exprima, cette fois verbalement, tant bien que mal, du moins du mieux qu’il puisse faire :


    « Déjà magnifique. »

    Oui, même s’il disait qu’une fois adulte, elle serait une dragonne magnifique, Cheyraad la trouvait déjà être la plus belle créature existante. Mais il continuait à questionner d’un simple regard le pourquoi et le comment ça se faisait qu’il disait de telle chose. Voyait-il dans le futur ou était-ce autre chose de plus simple ? Ah, il fallait bien avouer que malgré tout, la jeunesse d’esprit du palefrenier rendait son imagination parfois farfelue et étrange, alors qu’il passait d’une hypothèse à l’autre, comme ça, sans même connaitre la vérité. Mais l’ignorance le pardonnait. Et puis, ça l’amusait. Il avait l’impression d’agir comme une enfant de son âge, lorsqu’il pensait ainsi et ceci avait pour effet de le rassurer, un instant, bien que court.

    Enfin pour tout dire, Chey’ ne comprenait pas très bien pourquoi son existence à lui comme à elle pouvait bien le rassurer. Ils étaient là, c’était tout. Avait-il eut peur pour Isyndar ? Avait-il eut peur de la voir entre d’autres mains que le siennes ? Enfin, de toute façon, c’était impossible. Il n’y avait pas deux comme lui. Et il sentait qu’ils étaient faits l’un pour l’autre, que rien au monde n’aurait pu contredire ce choix. Même si, entre le regard parfois jaloux de certains sorcier, il ne la donnerait ni ne s’en séparerait pas. Il n’était même pas sûr d’être près à laisser quelqu’un s’en approcher, seulement. Non, et en vérité, il ne saurait pas comment il réagirait. Il n’était pas agressif, mais il sentait pouvoir faire n’importe quoi pour elle, qui à mordre le premier venu, à défaut de le cogner comme l’aurait fait n’importe qui d’autre. Il reposa ses bras autour du petit corps, une fois de plus, alors qu’il clignait rapidement des paupières, et écouta de nouveau, attentif, vaguement étonné, même, de la question qui fusa de l’esprit naturel qui lui faisait face depuis quelques bonnes et longues minutes, déjà. Une chanson… Il voulait chanter… D’habitude, Chey’ allait plutôt, subtilement, écouter Rheryr lorsqu’il se mettait à son œuvre. Car oui, il aimait beaucoup la musique.

    Il opina donc de la tête, tout souriant qu’il était, partageant l’enthousiasme de Merithyn, comme si ça avait été la chose la plus naturelle du monde.

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MessageSujet: Re: Une chanson pour l'âme [Meri] Une chanson pour l'âme [Meri] Icon_minitimeMer 24 Nov 2010 - 15:54

En voyant le jeune homme sourire son cœur se gonfla, il aimait la musique par dessus tout le reste ou presque, la musique était sa vie depuis le sortir de l'adolescence et jamais elle ne l'avait quitté, jamais elle n'avait manqué, toujours présente d'une manière ou d'une autre de telle façon qu'il baigna en elle presque en permanence... et à vrais dire même son enfance avait été musicale bien que d'une manière plus simple et plus rustique. Il se souvenait, enfant choyé par un peuple devenu infertile, qu'il écoutait pendant des heures les bruits de la nature, de cette nature opulente et exotique de la foret ancestrale qui portait en elle la vie d'un autre temps, pure et sans souillure, il se rappelait ses escapades dans la nature vierge du vieux bois où il tentait de découvrir tout les chants d'oiseaux aux couleurs vives et aux plumes mouchetées telle une futaie sous le soleil de fin d'après-midi, il se souvenait le temps passé en compagnie d'animaux aux pelages soyeux, aux yeux semblable à des gemmes précieuses animés de vie et qui l'entourait comme une garde protectrice, il se souvenait le doux chant de la terre même, lointain, incompréhensible à l'époque mais lancinant, éveillant en lui des visions magnifiques d'une terre ancestral, bien avant la venue des hommes et des elfes, un chant qu'il n'avait fait que deviner au travers de ce que transmettait les plantes et les arbres.

Il se remémorait également le chant de sa mère, femme elfe au visage doux dont la voix claire comme de l'eau émerveillait l'infant qu'il était à l'époque, il se souvenait la suivre partout où elle allait dans l'espoir d'entendre un morceau des chants antiques de son peuple... Il se rappelait les fêtes où les sylvains se réunissaient, dansant, chantant, jouant dans le plus grand enthousiasme malgré les malheurs qui s'abattaient sur eux tel des vautours, quel courage était le leur malgré leur fermeture d'esprit. Il avait pourtant grandit, il avait quitté sa famille pour apprendre les arts des soins auprès du meilleur maitre de la foret, et de celui ci les mots aussi fluides qu'un cour de rivière lui restaient telle des tatouages imprimés dans son esprit aussi sûrement que ses mains avaient retenu les gestes enseignés, il se rappelait le chant singulier des armes fendant l'air quand Lyröe s'entrainait et qu'il l'observait en silence, respectueux et intimidé par la grâce de la nymphe guerrière pourtant si jeune à l'époque, la manière dont le métal dansait entre les mains délicates de la jeune fille et sa fascination, il se souvenait la rumeur de la cour, les discussions auprès du grand chêne et les odes des elfes à la tombée du jour, saluant la venue des étoiles tout autant que le sommeil de l'astre solaire.

Il ne pouvait oublier son départ, le chant mélancolique de sa seconde famille lui souhaitant un avenir radieux de tout leur vœux tandis qu'il s'éloignait sur le chemin à la recherche d'un véritable sens à sa vie, un but à atteindre comme une partition encore vide ne demandant qu'à se remplir, son histoire... les souvenirs d'Aramis, ses longs cheveux tressés, ses yeux perçant et sa parole si vive, son chant sous les ramures qui l'enchantèrent, lui faisant croire à un songe tandis qu'il courrait vers elle et alors le véritable chant avait débuté pour ne plus jamais s'achever. Il avait apprit les arts des Baptistrels, s'emplissant la tête et le cœur d'une sève plus impalpable mais plus réelle que celle du reste de sa vie, comment avait il put vivre jusque là sans cette présence, sans la certitude que le monde était vivant, d'une vie que même les elfes ne saisissaient pas, ne comprenaient pas, comment avait il put avoir la certitude de tant de chose sans seulement en comprendre l'étendu.. mais cela n'avait plus la moindre importance, il avait désormais les clefs de sa vie, il sentait le chant comme jamais, ce qu'enfant il avait saisit sans en comprendre le sens était désormais part intégrante de lui, dans ses os, dans ses membres et sa tête et il savait, il sentait le lien qui l'enchainait à ce pouvoir, percevant combien il était fragile et beau, combien il lui était vital.

La musique était sa vie, une part de sa vie mais une part qu'il ne pouvait perdre au risque d'en périr, comme l'air qu'il respirait, comme l'eau qu'il buvait et les plantes qu'il mangeait... Cheyraad pouvait il comprendre cela, pouvait il simplement imaginer une telle chose ? Peut-être que oui, peut-être que non, les humains n'avaient pas la même sensibilité que les elfes à la nature et la magie ne leur était pas indispensable comme elle l'était pour son propre peuple, leur musique était celle des pierres entassées en châteaux, du métal plié tant et tant qu'il n'en avait plus d'âme, des rouages et des constructions, ils n'avaient pas besoin de la magie car elle ne coulait pas dans leur sang comme elle le faisait avec les elfes, si elle déclinait il la remplacerait par autre chose mais pas eux... le jeune humain semblait toutefois plus sensible que le reste de son peuple, en vérité il l'aurait presque prit pour un elfe si il n'avait pas eu les traits caractéristiques des hommes et son dragon dans les bras. Toujours était il que la perspective de jouer une mélodie pour cet enfant l'emplissait d'un bonheur sans fin, la seule chose qu'il avait put jouer pendant deux années était des chants de passages ou des odes aériennes pour la protection de son compagnon vampire lors de raids d'importance. Il eu un large sourire et tira précautionneusement de son sac la harpe de voyage qui ne le quittait jamais où qu'il aille telle une amie fidèle, un bel instrument sans fioriture, à la courbe élégante et gracieuse représentant une aile d'oiseau déployée, faite d'argent brillant et de filigranes de platines il s'agissait de sa possession la plus précieuse après sa lame d'étoile, lame unique au monde imprégnée du chant des étoiles et qui apportait pureté et apaisement. Il tint la harpe contre lui comme si il s'agissait d'un enfant et pinça une première fois les cordes de fibres végétales avec délicatesse, tirant une note cristalline comme un soupire parfumé parcourant l'onde d'un lac en été et ferma les yeux en débutant la mélodie, simple mais pleine de mélancolie, à la beauté fragile et éphémère des ailes d'un papillon, sa voix se mariant parfaitement aux sons en une subtile alchimie tandis que se déroulait le fil du chant de son pays natal, de cette forêt tant aimée et peut-être perdue à jamais, un songe lointain auquel il aspirait, saisissant combien il était précieux maintenant qu'il ne pouvait y accéder, tirant d'autant plus d'émotion de sa nostalgie et de son sentiment subit de perte...

Il était jadis une vierge elfique,
étoile brillante de jour :
son blanc manteau était d'or brodé,
ses chaussures gris d'argent.

Une étoile était posée sur son front,
une lumière sur des cheveux,
comme le soleil sur les rameaux d'or

Ses cheveux étaient long et ses bras blancs ;
belle et libre était-elle ;
et dans le vent elle allait aussi légère
que la feuille de tilleul.

Au bord des cascades
près de l'eau claire et fraiche,
sa voix tombait comme une chute d'argent
dans la mare brillante

Où maintenant elle erre, nul ne le sait,
a la lumière du soleil ou dans l'ombre; car perdue fut jadis la rivière
et dans les montagnes isolées

La nef elfique dans le port
sous le vent de la montagne
bien des jours l'attendit
Au bord de la mer rugissante.

Un vent nocturne dans les terres du nord
se leva, et haut il cria
et mena le navire des rives elfiques
au travers des flots mouvants.

Sa voix s'altéra et il s'interrompit en soupirant, fermant les yeux tandis que le silence provoqué par son chant durait encore quelques instants, la vie du jardin retenant son souffle avant de reprendre le cours normal de son existence avec force vibrations. Il lui semblait presque que le remous de la nature était encore davantage furieux que dans ses souvenirs, un fait qui l'intrigua puisqu'un maitre chanteur vivait entre les murs de ce castel mais il se retint de poser la question et porta son regard sur le jeune humain et son dragon. Qu'ils étaient adorable comme ça ! Avec la tête minuscule de l'écaillé sortant de la chemise de Cheyraad et l'expression de celui ci il les aurait volontiers serré dans ses bras, irrésistible, on aurait dit un kangourou avec son petit à ceci près que la petite dragonne était si mignonne que l'image redoublait d'intensité, et dire qu'elle dormait paisiblement, déjà magnifique en effet, plus que magnifique même, elle avait quelque chose que Cymbor et Shaynar n'avait pas en tant que dragonets, était ce parce qu'elle était née ici, pour un jeune homme que rien ne prédestinait à être le porte étendard d'une nation ? Qui aurait put le dire, qui avait la sagesse de le dire, personne sûrement... Il se demandait en lui même à quoi aspirait cet enfant, ce nouveau né que l'on avait propulsé sur une ligne de front qui ne lui était pas destinée, à un rang qui lui ferait porter un poids terrible... comment vivait il cela ?

Il aurait voulu poser la question mais se retint au dernier moment, ne sachant pas vraiment comment il réagirait et puis après tout, cela ne pressait en rien, il ne comptait pas repartir de sitôt. Il se promis cependant de s'en enquérir auprès des nobles, craignant qu'en raison de son jeune âge et de son origine les seigneurs des humains ne décident d'en faire une arme et un outil... il savait à quel point une telle chose était affreuse, le vivant depuis déjà deux ans en un lourd quotidien qu'il comptait bien détruire, la servitude, même choisit, même sous entendue, lui était insupportable et d'autant plus qu'il s'agissait de dragonniers, des maitres de la libertés et de la magie, des êtres choisit entre tous pour accompagner les dragons dans la protection d'un monde en danger. Ce que vivait Eliow il refusait de le voir advenir à Cheyraad... Pourtant il ne fit pas part à l'enfant de ses pensées, ne souhaitant pas l'alarmer et se contenta de rire légèrement en posant son instrument près de lui, de manière à ce qu'il ne tombe pas, ce qui aurait été une catastrophe tant il était fragile. « Verdicte ? » lâcha t'il, à nouveau enthousiaste et plus que désireux d'entendre ce que pensait le jeune homme de la prestation.

Mais son esprit fut soudain frappé par quelque chose... une information qu'avait révélé Cheyraad et qu'il n'avait noté que distraitement jusque là, une information qui l'alarma et le stupéfia à la fois, faisant soudain battre son cœur plus vite. Des vampires ? Des vampires avec l'œuf de Isyndar ? Impossible, il avait donné l'œuf à Lyröe, il lui avait donné à elle et elle seule en compagnie de Cymbor, elle devait les remettre à l'impératrice pour trouver les dragonnier restant, des dragonniers très certainement elfiques ! Comment l'œuf avait put atterrir entre les mains d'un vampire dans ce cas, jamais son amie d'enfance n'aurait donner son fardeau à un vampire elle les haïssait et les traquait. Il n'y avait que deux options possible, soit Lyröe... ça Lyröe, sa meilleur amie, sa compagne d'autrefois, était... morte... ce qui n'était en rien envisageable pour lui, cela ne pouvait pas, cela ne devait pas... ou alors il y avait eu une attaque sur la forêt, pourtant il l'aurait sut si ça avait été le cas, il l'aurait forcément apprit, Eliow savait presque tout et ne lui cachait rien. Mystère, mystère qu'il n'appréciait pas le moins du monde et qu'il tirerait au claire avec tout le reste lorsque le moment serait venu et si il devait affronter de nouveau Lorenz et bien soit ! Du moins la dragonne avait éclot pour un humain, et un humain digne qui plus est. Il entrouvrit la bouche, la referma, la rouvrit, secoua la tête et se décida enfin à émettre ce qui le taraudait...

« Tu a dit qu'un vampire avait l'œuf d'Isyndar... se peut il que quelqu'un ai réussit à lui faire dire comment il l'avait eu ou où il se rendait ? »

Le ton de sa voix était un peu plus concerné que ce qu'il avait voulu, un peu trop et il s'en voulait, la crainte que quelque chose soit advenu entre temps , alors qu'il parcourait l'empire. Son regard soudain troublé parcourut le jardin, ses mains s'enroulèrent sur le tissu frais de sa cape, il inspira profondément et puisa dans le chant de la terre pour se calmer. Sa résolution se durcit et il entendit la main vers celle de Cheyraad, l'attrapant doucement, la peau du jeune homme fraiche, presque froide contre la sienne parcourue du chant du feu, il plongea son regard dans le sien et reprit d'une voix douce...

« Cheyraad... Je sais que cela paraît très brusque et peut-être même incompréhensible pour toi mais, accepterait tu que je reste auprès de toi quelques temps ? Je souhaite te protéger et si tu le désire et bien... je pourrais te parler de tout ce que tu veut, des choses j'en sais, et ce serait un plaisir de les transmettre à quelqu'un d'aussi adorable et paisible que toi. »

Il avait conscience de parler à brule pourpoint mais ne voyait pas vraiment, en l'instant, ce qu'il pouvait faire pour que la demande paraissait plus poli ou plus douce... tout ce qui lui important c'était que le jeune dragonnier ne soit pas blessé par qui que ce soit, humain, elfe ou vampire.

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MessageSujet: Re: Une chanson pour l'âme [Meri] Une chanson pour l'âme [Meri] Icon_minitimeVen 31 Déc 2010 - 4:55

    Cheyraad était douceur. Il était un phare lumineux de réconfort à travers l’obscurité. Il avait posé un regard plein de ce sentiment de tranquillité qu’il abritait, sentant le cœur de la dragonne battre en rythme avec le sien sous ses doigts fins lorsqu’il la serra tout contre lui, comme s’il aurait eut craint qu’elle ne disparaisse soudainement, sans crier gare. C’était ridicule, il le savait bien. Elle était là et il avait compris qu’elle ne partirait pas comme ça. Pas maintenant, du moins. Il avait observé silencieusement l’objet de son attention, dardant sur la harpe délicate un regard que la fascination ne saisissait pas, dans une curieuse observation des choses, comme s’il ne comprenait pas comment un objet tel que celui-ci pouvait être fait d’une simplicité et d’une complexité sans son pareil à la fois. Le garçon aurait normalement probablement était assez curieux pour daigner tendre la main pour sentir le contact de l’objet sous ses doigts. Mais contre sa propre attente, il n’en fit rien, rien du tout, ne portant qu’un regard différent, sans attente, plein de cette sagesse qui ne lui appartenait même pas. L’influence de la dragonne sur son comportement se faisait ainsi, par moment, un peu plus visible, à chaque jour qui s’écoulait en la présence de cette dernière près de lui. Il ne s’en rendait pas compte lui-même. C’était un effet qui se produisait en lui sans qu’il ne l’aperçoive. Ho, il voyait bien parfois que ses réactions vis-à-vis de certaines choses étaient légèrement différentes sans qu’il ne comprenne pourquoi, mais n’en faisait guère plus de cas. Or, normalement il aurait eut tendance à tendre la main, sans forcément aller toucher à l’objet. Mais rien. Il serrait toujours la dragonne, un regard immobile, un peu rêveur, posé sur la harpe qu’il ne convoitait pas du tout.

    Merithyn glissa ses doigts agiles sur les cordes, simplement, doucement, attisant en lui ce sentiment étrangement mélancolique d’une histoire sans nom, qu’il ne disait pas, qu’il voulait laisser de côté pour effacer la haine, pour oublier, tout simplement, parce qu’il refusait de se laisser gagner par ce qu’il ne connaissait pas vraiment. Une histoire qu’il n’avait pas même partagé à sa dragonne. Une histoire qui l’avait fait taire. Une histoire qui avait su briser ses paroles. Une histoire qui avait endormi ses capacités à dialoguer. Il se souvenait. Il se souvenait sans le vouloir, de ce liquide vermeil entre les craques du vieux plancher de bois usé de leur vieille maison. Les corps étendu là, allongés l’un contre l’autre, inerte, calme, sans une respiration, sans le moindre perceptible mouvement. La femme était nue pied, ses jambes bleuies par une violence presque trop évidente, sa longue jupe blanche déchirée et souillée, ses cuisses déchiquetée, on devinait ce qu’il avait pu se produire, imagination de la souffrance enduré, des larmes qui devaient s’être mélangé au sang, sur le sol, près d’elle. Le corps de l’homme était dans le même état lamentable et sanglant. Les regards perdus d’un enfant avaient été les premiers sur place. Son corps tremblant qui se questionnait à savoir s’il devait fuir ou demeurer sur place. Et l’expression verbale s’était enfuie de lui à ce moment là, sa parole mourant avec les corps de son unique famille qu’il avait perdue dans la violence cette nuit là. Pourtant, il n’avait jamais rien dit. On ne l’avait vu pleurer qu’une seule fois : lorsqu’il eut pris conscience, après un état de choque évident, de l’évènement. Il avait hurlé de ces cris animaux, blessés. Jusqu’à ce qu’il ne se taise. Il s’était après cela cacher derrière un masque souriant d’enfant heureux comme les autres. Mais n’avait plus rien en rapport avec les autres. Son comportement le démontrait. Il était trop mature pour eux. Il était mentalement bien plus âgé que ceux qu’il avait l’habitude de côtoyer. Et très rapidement, on le délaissa. Il fut après cela pris en charge au Palais de Gloria où il y travailla sagement, sans un mot, plus intéresser par les bêtes dont il s’occupait que par les gens qui vivaient entre ces murs froids et pourtant sans intérêt.

    C’était un secret que la musique avait tendance à éveiller chez lui. Pas qu’il n’aima pas l’écouter, loin de là. Elle apportait quelque chose qu’il oubliait un peu plus à chaque jour. Et y repenser l’amenait à revoir leurs visages heureux, à tous les deux, avant le drame. Des visages souriants, des visages de vie. Ils avaient toujours été bons vivants… Et c’était sans doute pourquoi Cheyraad se montrait ainsi, aimant rire, aimant la joie, aimant la simplicité. Et il avait sourit, ses lèvres s’étirant naturellement, sans même qu’il eut besoin de forcer le geste, lui venant spontanément. La voix s’était tue, doucement, alors qu’il n’avait pas vraiment compris de quoi en retournait ladite chanson. Finalement, après un moment où seul le silence existait entre eux, l’elfe demanda son avis et le garçon, ravis, eut un visage encore plus éclairé, comme la lune plus brillante à travers ses sœurs les étoiles pour éclairer le continent. Et il applaudit, littéralement, n’arrivant pas exprimer par moi son ravissement devant la prestation. L’enthousiasme était présent entre eux et c’était probablement ce qui le rendait si léger. Il cessa toutefois bien rapidement, alors qu’il fit de gros yeux devant une soudaine réaction du baptistrel, comme s’il hésitait à dire quelque chose, brusquement, comme ça, et le garçon laissa son geste en suspend, dans le vide, alors qu’il clignait des paupières, bien que son sourire, vaguement atténué, était toujours présent. Il se remit à parler de la révélation qu’il avait faite, un peu plus tôt, en rapport avec l’œuf d’Isyndar, retrouver entre les mains d’un vampire, et un point d’interrogation immense se mis à clairement danser devant ses yeux ébahis.

    Il opina finalement de la tête face à la question. Oui, bien sûr qu’il pouvait bien y avoir quelqu’un pour le renseigner… Il fit quelques rapides signes, un peu secs, petits et circulaires pour parler des gardes particuliers sans doute de l’Empereur. Du moins, pensa-t-il et le partagea de façon muette que sans doute l’un des hommes à la tête des troupes pourrait lui répondre. Mais il ne savait rien de plus et haussa des épaules pour s’en montrer désolé. Il fit toutefois un signe au niveau de sa gorge pour faire comprendre que la tête du vampire en question n’était plus, elle avait roulé dans la grande salle où il avait reçu l’œuf et que dont, il était mort et décapité. Si la tête était quelque part, toutefois, il l’ignorait.

    Et les mains toujours levées devant son visage, à sa plus grande surprise, l’elfe vint se saisir de l’une d’elle, froide entre les doigts étrangement chauds de Merithyn qu’il observait maintenant avec une rare intensité, curieux de comprendre ses agissements envers lui. Il hésita, immobile, quelques instants qui purent sans doute paraitre une éternité, alors que sous la demande il avait sentit l’esprit de la dragonne s’éveiller un peu alors qu’elle avait remué, mais sans plus. Bon signe ? Elle n’avait pas grogné. Elle ne s’était pas réveillée. Ce n’était donc forcément pas mauvais. Et il finit par décrocher un sourire positif pour répondre à la demande…

    Oui, pourquoi pas. Quel tord cela pourrait-il lui faire ? Aucun, forcément. Donc oui, bien sûr. Et s’il savait davantage que tous les magiciens de Gloria sur les dragons, se serait toujours le bienvenue. Et puis, il l’aimait bien, non ?

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