Une étoile verte dans le noir [PV Ashy et Lorenz Wintel]

« Deux ans. Deux longues années ont passé. Deux années de sanglante guérilla, et d’horreur. Les Hommes payent un lourd tribut face aux Vampires, dont le nombre ne cesse d’augmenter, nuit après nuit, goutte de sang après goutte de sang. Les campagnes se vident, les gens se regroupent dans les trois grandes cités, ou dans de petites villes fortifiées… Là où ils sont protégés… Pour le moment…
Des soldats Elfes sont également morts. Mon père, le Général Nenduil Linwëlin, fils d’Enduril, a été tué avec quelques hommes dans une embuscade Vampirique. Un Rôdeur a également perdu la vie en mission : il s’agissait de Galadon Anthuil. Mon cœur pleure cette immense perte, Galadon était un très bon Rôdeur et, plus que tout, un frère pour moi et tous les autres Rôdeurs.
Toutes ces morts, qu’elles soient Elfiques, Humaines, ou même Vampirique, me dégoûtent. Je n’aime pas les Vampires, mais j’ai changé mon opinion envers eux. Après tout, ne mes avons-nous point opprimés pendant longtemps ? J’aspire à un monde sans violence, sans haine ni tout sentiment négatif. Trop de sang a coulé, trop de vies ont été prises. Je suis un soldat, et je tuerais adversaires s’ils sont une menace pour la Paix et les miens, mais jamais de gaieté de cœur. »

Extrait du journal d’Anynduil Linwëlin
An 1752 de l’Age d’Argent.

« Any ? Il faut que tu viennes avec moi. »

L’Elfe leva la tête, et vit à l’entrée de sa demeure son Maître et supérieur, Iseriand Elaral, Général de l’Armée Elfique, et Commandant de l’Ordre Secret des Rôdeurs Elfiques. Il posa sa plume, referma son livre et acquiesça. Il mit sa veste, attacha ses deux épées courtes et son glaive à ses hanches, et sortit à la suite du vénérable Elfe.
Son Maître le menait, d’après ce qu’il pouvait voir, vers la Clairière du Grand Chêne, le lieu sacré où se réunissait le Conseil. Mais il se demandait ce que cela voulait dire, après tout, les Linwëlin n’avait plus un aussi grand prestige qu’auparavant, depuis la défaite du Champ aux Iris.

« Maître, qu’est-ce que cela… »

D’un signe de tête, Iseriand l’avait fait taire. Il s’approchait du Conseil… Enfin, il n’y avait que deux membres présents. Elradrielad Celebrindal, le père d’Elrélia, et un autre Conseiller, qui lui semblait être Faldor Filmarion. Il ne connaissait ce dernier que de nom, et savait que c’était l’un des partisans les plus « extrémistes » de l’Impératrice.
Tout comme son Maître, le Rôdeur s’inclina devant les deux hommes. Ce fut l’Elfe aux cheveux sombres qui les fit relever. Comme ces deux derniers étaient au courant de l’existence de l’Ordre, en connaissaient de nom ses membres, et qu’il n’y avait aucun « initié » aux alentours, l’Ombre Elfique se présenta selon les règles :

« Sergent Anynduil, fils de Nenduil Linwëlin, Rôdeur de l’Empire Elfique. C’est un honneur pour moi de vous voir en ce jour. »

Elradrielad sourit, mais l’autre Conseiller ne le quitta pas des yeux, un peu comme s’il le sondait. Il ne souriait pas, et paraissait contrarié. Autour d’eux, tout n’était que silence, et même le vent était inexistant. Comme si les éléments naturels retenaient leur souffle en attendant une révélation. Le Soleil était haut dans le ciel, et éclairait la Clairière de manière surnaturelle. Ce fut Iseriand qui brisa le silence, après avoir eu un coup de tête approbateur de Faldor.

« Rôdeur, si vous êtes ici en ce jour, c’est que le Conseil en personne, a besoin de vos services. Conseiller Filmarion, si vous le voulez bien… ? »

C’était la première fois que le vieil Elfe lui parlait sur un ton aussi cérémonieux. Après tout, pour les Rôdeurs, il incarnait une figure paternelle, et il se comportait comme tel. Mais les circonstances étant ce qu’elles sont, il fallait respecter le protocole en vigueur dans le monde Elfique. Mais il ne put approfondir ses pensées, car Faldor prenait la parole.

« Rôdeur Linwëlin, je n’irai pas par quatre chemins, car votre mission est plus qu’importante. En effet, avez-vous entendu parler de Lorenz Wintel ? »

Anynduil se rappela alors son combat à l’Océane, contre Elrorad Rebryn, son bras droit. Oui, Lorenz Wintel, d’après ce qu’il avait compris, était l’actuel leader des Chasseurs de la Nuit.

« Oui, vénérable Conseiller. J’en ai entendu parlé. »

« Bien, vous savez donc de qui je parle. Votre mission est donc de traquer son camp de base, qui change sans arrêt de place, et de collecter des informations sur eux et leurs prochaines opérations. Une mission… D’espionnage. »

Son poing faillit se serrer, mais il le retint à temps. Comme tous les Rôdeurs, il n’aimait pas être comparé à un vulgaire espion, même si des missions de ce genre s’y rapportaient. Bon sang, ils étaient des membres de cet Ordre Secret, ils étaient au-dessus des simples espions. Qu’un Membre du Conseil les rabaisse à cela l’irritait plus que tout. Mais l’Ordre n’avait jamais fait l’unanimité parmi le Conseil, et ce depuis sa création.

« J’accepte cette mission, vénérable Conseiller. Et j’irai jusqu’au bout pour la remplir. »

Le Conseiller acquiesça, et partit. Elradrielad lui, resta un moment pour lui transmettre des informations complémentaires, et lui donner sa bénédiction pour qu’il revienne en vie. Il ne pouvait faire plus, car d’autres Membres du Conseil arrivaient, et il aurait été mal vu de serrer un « espion » dans ses bras, car tous devaient se douter qu’il était celui à qui avait échu la mission. Par le regard, il exprima toute la gratitude qu’il exprimait envers cet Elfe, et ce dernier aurait tant souhaité dire à son ex-gendre qu’il était heureux qu’il ait enfin accepté la mort d’Elrélia. Un dernier regard, le sourire n’étant plus permis, et le Rôdeur repartit avec Iseriand. Les deux hommes marchèrent en silence jusqu’à sa maison, où il prépara son équipement, pour une opération qui promettait de durer très longtemps, tant pour chercher le camp, que pour collecter les informations vitales à son peuple. Vivres, arcs, flèches, équipement de survie…Anynduil ferma son sac et sa porte, et partit vers la frontière, toujours accompagné de son supérieur.
Lorsqu’ils arrivèrent à l’orée de la Forêt, Iseriand donna une amulette, plus un gri-gri qu’autre chose, à son élève. Il accepta et remercia le vieil Elfe. Le Soleil se couchait dans son dos lorsqu’il partit sur les terres de l’Empire des Hommes, sur les terres d’Armanda. Il avait l’impression de partir vers une mort certaine, mais il avait juré d’obéir aux ordres. Et c’était ce qu’on attendait de lui en cet instant. Anyn ne se faisait aucune illusion, bien qu’étant un des rares Rôdeurs, il n’était qu’une pièce de plus dans un échiquier géant, où se disputait une guerre qui serait de plus en plus sans merci, au fil des mois à venir.

Le problème le plus important, actuellement, était de localiser le campement du leader. Il ne devait pas être le seul, et surtout, le continent était plus que vaste. Son instinct lui dit de partir vers l’Est, après tout, bien que de plus en plus nombreux, les Vampires ne devaient pas désirer s’éloigner de leurs galeries, au cas où ils devraient se replier subitement. Bien sûr, ce n’était qu’une idée, et rien ne certifiait qu’elle était juste. Bah, après, il n’aurait qu’à suivre le sang.
Tant qu’il était à l’Ouest, et à la limite au centre de l’Empire, sans trop partir vers le lever du Soleil, il n’avait guère eu de rencontres nocturnes, mais cela ne dura guère dès lors qu’il s’aventura dans cette zone. Zone vide de toute vie humaine d’ailleurs.
Beaucoup de villages avaient été incendiées, et par endroit, l’odeur atroce des charniers atteignaient ses narines, et il en manquait de s’évanouir, tant la putréfaction était avancée. Quelques propriétés de villégiature, isolées dans les campagnes, avaient également été Vampirisées. De plus, la nuit, les Chasseurs Nocturnes rôdaient, et il devait déployer des trésors d’habileté pour être indétectable, tant par le son et la vision, que par l’odeur. Hélas, il dut engager le combat avec l’un d’entre eux, qui le blessa peu avant sa mort. Son épée l’avait touché au bras, assez profondément, mais pas non plus au point d’en faire une blessure grave. Mais ce qui l’embêtait le plus, c’est que sa blessure ne voulait pas cicatriser, malgré les baumes qu’il avait préparés avec des plantes. L’arme devait être enchantée maléfiquement, mais il n’avait pas le niveau pour se soigner. Tant pis, il se débrouillait comme il pouvait pour faire ralentir l’hémorragie, mais il espérait que le sort finirait par se calmer.

Alors qu’il avançait de nuit, le plus discrètement possible, il vit des flammes au loin. Enfin non, elles n’étaient pas trop loin, aussi prit-il la décision d’aller dans leur direction.
A son arrivée, il vit une scène de désolation. C’était une ferme de taille moyenne, en flammes. Les animaux, éventrés, étaient étendus dans la cour de la ferme. D’autres, à en juger par l’odeur, avaient brûlés dans la grange. Il n’y avait pas âme qui vive, ni même de morts : une attaque Vampirique, sans aucun doute, une de plus dans le but de grossir leurs rangs. Attendez, personne ? Et cette forme sombre, là-bas ? Adossé contre un mur qui menaçait de s’écrouler à tout moment. Any courut dans sa direction et s’agenouilla près de cette forme. Il s’agissait d’une femme, le teint sombre, les cheveux également d’un brun très foncés. Elle ne devait pas voir plus de dix-sept ou dix-huit ans, et était très belle, et la voilà qui gisait morte ici, alors qu’elle aurait pu mener une belle et longue vie. Les précédentes guerres aveint-elles été si dures pour les Vampires, qu’ils ne faisaient plus la moindre preuve de pitié envers les autres peuples du continent ? Envers personne ?

Le contact d’une main tremblante sur la sienne le fit sursauter. Il regarda la jeune humaine, qui avait ouvert les yeux, des yeux bruns, eux aussi. Et dans ces yeux se lisait une peine indescriptible, une peine qui surpassait toutes celles qu’il avait pu voir. Du sang coulait de ses lèvres, fines et joliment dessinées, alors qu’elle essayait de parler. Anynduil approcha son oreille de sa bouche. Seul un très faible murmure en sortait.

« Mon père… Ma mère… Ma famille… Ils ont été… Emportés… Par des vampires… Ô par les Esprits… S’il vous plait, aidez-moi, aidez-les… »

Sans réfléchir, il serra le corps froid de l’humaine dans ses bras. Quelque chose de chaud coulait dans son cou. Du sang ? Des larmes ? Sans doute un mélange des deux. Mais il ne fut pas préparé à ce qu’il entendit ensuite.

« Les Vampires… Ils m’ont… Mordu. Je vous en prie… Je ne… Je ne veux pas… Devenir comme eux… Tu… Tuez-moi, je vous en prie. »

Ces mots lui transpercèrent le cœur. Il comprenait son souhait de ne pas se transformer, et de devenir comme ceux qui avaient brisés son rêve. L’Elfe la serra un peu plus fort, et relâcha son étreinte, avant de la regarder dans les yeux.

« Je… Puisse… Oh et puis mince… J’aurais tant souhaité t’aider, mais… Je ne peux rien faire pour cesser cette transformation. Pardonnes-moi… »

La reprenant dans ses bras, et la serrant du bras gauche, il prit son glaive, et, avant de commettre le geste irréparable, il lui demanda son nom. Dans un murmure, de plus en plus faible, elle lui répondit : « Mina Vadien. » « Je m’appelle Anynduil, Mina. Et je n’oublierai jamais, sois-en certaine. »
Il déposa un baiser sur le front de la jeune femme, et appuya son glaive dans son dos, transperçant le cœur. Les larmes inondaient ses yeux, et débordaient sur ses joues.

Le Soleil se levait, et Anynduil était debout, devant une simple croix en bois sur une motte de terre, sur laquelle il avait gravé le nom de celle qui à jamais reposerait ici. Il effleura la surface rugueuse du bois, sembla dire quelque chose, puis partit.
Du sang le guida sur les premiers kilomètres. Le reste se fit en interceptant un soldat en état de choc. Entre ses cafouillages, il parvint à saisir que le militaire appartenait à un commando d’une forteresse non loin de là, qui avait reçu l’ordre d’attaquer un campement Vampirique. Tous ses amis avaient été abattus dans l’offensive. Il prit donc la direction du lieu du combat, et bien sûr, il n’y avait plus rien. Mais l’herbe, aplatie, éveilla ses réflexes endormis de traqueur. Il se mit en quête d’indices, et détermina la direction approximative de leur nouveau campement.

Et cela paya, deux jours plus tard, par nouvelle Lune, il arriva en vue d’un campement. Sans se faire remarquer, et en se mettant de manière à ce que le vent n’emporte pas son odeur sur ses cibles, il s’approcha du camp. Quelque chose, cependant, attira son attention : la plus grande tente devait être celle du chef, aucun doute là-dessus, et cela était prévu par les deux gardes à l’entrée, mais une tente, non loin de la sienne, et de dimension beaucoup plus modeste, était gardé par six gardes. A moins qu’il ne se trompe, il y avait anguille sous roche, et cela l’intriguait. L’Ombre Elfique se glissa donc, tel une ombre comme le prouvait son surnom, dans le campement.

Une nouvelle ère... Un nouveau souffle pour le continent, il le ressentait jusqu'au plus profond de son âme. Pour peu qu'un vampire ai une âme... Avait-il une âme ? La question l'intéressa un instant puis s'éteignit sans l'once d'une réponse. Il n'avait pas le temps de penser à ce genre de propos philosophiques, il n'avait jamais été autant occupé que depuis le lancement de son plan. Les choses marchaient bien, si bien qu'il s'en étonnait encore. Jamais il n'aurait cru qu'il lui serait si facile d'égratigner l'amitié entre les humains et les elfes suffisamment pour que ces derniers ne se décident pas à voler au secours des humains dès la première attaque des vampires. Ils attendaient, entrainant leur dragonnière, fourbissant leurs armes et espérant sans doute secrètement ne pas avoir à s'en servir. Ils envoyaient quelques espions bien entendu, quelques rôdeurs et il n'était pas rare pour les vampires que de se heurter à un petit groupe elfique en maraude dans l'empire mais il était clair qu'ils n'avaient pas la moindre intention d'envoyer leur armée, du moins pas avant que les êtres de la nuit ne se soient décidé à lancer une attaque franche contre une grande ville, et cela ce n'était pas pour tout de suite. Cette attaque ne serait lancée que lorsqu'ils seraient prêts et sur de leur victoire avec ou sans renforts elfiques. Lorsque ceux-ci arriveraient enfin, il serait bien trop tard.

*Qu'ils hésitent, qu'ils discutent... A se cacher à chaque instant dans leurs profondes forêts, ils se sont affaibli et ne représentent plus une menace réelle. Un jour nous exterminerons cette race décadente. *

La froideur de ses paroles résonnait encore à ses oreilles, il avait prononcé ces mots lors d'un conseil des généraux vampiriques. Non, les vampires ne devaient pas craindre les elfes, ils en étaient le fléau depuis leur apparition sur les terres les plus lointaine, la crainte était dans l'autre camps, d'autant que les vampires possédaient à présent deux dragonniers... Elrorad... Il n'aurait pu choisir meilleur serviteur si ce n'était lui-même, en voilà un qui ne le décevrait pas et qui aurait certainement moins de scrupules que Eliow à accomplir ses tâches. Restait à l'entrainer et à attendre que sa dragonne grandisse, pour le moment elle était bien trop jeune pour être utile et devait être protégée du mieux possible. Elle risquait d'attirer les convoitises et même si l'argenté était à même de la défendre, il avait envoyé plusieurs vampires de confiance veiller sur les deux liés ainsi que sur les oeufs restant qui avaient été déplacés dans une tente juste à côté de la sienne. Mieux valait prévenir que guérir, on ne savait jamais quel genre d'espions ou d'autres racailles pouvait bien rôder autour d'eux...

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Baal Xingley
Ancien vampire fidèle à Lorenz, chef de la garde du camps.

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Jeil Guaran
Jeune vampire transformé à l'Océane. Chargé de la garde des oeufs.

Enfin les choses évoluaient... Enfin les vampires avaient quittés leurs sordides souterrains pour fouler à nouveau les terres de la surface et surtout pour faire payer aux autres peuple le long exil et la presque extinction dont ils avaient été victimes. Tout ceci se payerait... Tout ceci se payait déjà d'ailleurs, les humains mourraient en masse, d'autres étaient transformés. Les troupes vampirique avait doublé et n'étaient pas loin de tripler d'ailleurs, les choses se déroulaient bien.
Son regard noir se fixa vers une tente non loin, un jeune vampire montait la garde devant et de nombreux autres patrouillaient autour. Une telle surveillance s'expliquait aisément par la présence des oeufs à l'intérieur, un tel trésor ne pouvait être laissé à la vue de tous. D'ailleurs ce n'était peut-être pas une bonne idée de laisser un si jeune vampire le surveiller... Il travaillait avec zèle certes mais il n'avait pas la moindre expérience, il n'avait été transformé que depuis deux années à peine il fallait dire, à L'Océane... Le vieux vampire s'approcha, fixant le plus jeune d'un air songeur. Il était maigre et plus pâle encore que la moyenne des vampires. Sa tignasse blonde s'était encore éclaircit après sa validation, ses cheveux était à présent presque blancs. Il semblait si jeune...
«On va te relever Jeil, tu peux tu quitter ton poste... »

***************

Le jeune vampire avait observé l'autre qui s'approchait, Baal... Son chef en quelques sorte. Bien sur il savait que son véritable maitre était Wintel mais celui-ci n'avait absolument pas le temps de gérer les petits jeunes comme lui, c'était donc Baal qui s'en chargeait et qui relatait ensuite le tout à son seigneur. Une bonne organisation en fait, et ce n'était pas pour déplaire à Jeil qui nourrissait une trouille incommensurable pour l'ancestral, pour son ton de fer et pour son regard de glace. On ne savait jamais comment il allait réagir et il préférait donc s'en tenir aussi loin que possible.
Il fixa à son tour le vieux vampire aux cheveux gris et aux yeux si noirs. Celui-ci était en train de se demander si il était bien capable de s'acquitter dignement de sa tâche, c'était certain. Le blond n'avait aucune envie de se voir retirer cette mission d'importance, la surveillance des oeufs était un honneur dont il comptait bien se rendre digne ! Il secoua la tête lorsque l'autre lui parla :

« Je me sens bien à mon poste maitre Baal, vous n'êtes pas obligés de me relever. »

L'autre haussa les épaules et s'éloigna, attirant un sourire heureux sur les lèvres du tout jeune. Il était fier de sa mission et après tout, que pourrait-il bien se passer au beau milieu du campement vampirique ? Il s'amusa un instant à se faire peur, imaginant ce qu'il pourrait bien lui arriver si par hasard les oeufs devaient êtres volés alors qu'il en avait la garde... Lorenz serait fou de rage, mais ce n'était pas possible, n'est-ce pas ?

Musique d'ambiance : Thème de James Bond
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Il n’avait pas été repéré pendant son infiltration, et même si elle était loin d’être terminée, c’était une bonne chose. Comme disait le proverbe, c’est dans l’œil du cyclone que l’on est le plus à l’abri, et c’était vrai. Car même si la garde était importante, les vampires ne devaient absolument pas s’attendre à ce que l’on envoie un homme seul. Une attaque importante, oui, mais qu’un Rôdeur pénètre dans leur camp, c’était autre chose. Néanmoins, il voulait absolument savoir ce qui se cachait sous une si petite tente, et si bien gardée. Mais cela n’allait pas être facile de s’y introduire, en effet, six gardes étaient autour, et celui qui semblait commander, un blond presque blanc, était juste devant l’entrée. Il paraissait jeune, pour un Vampire, cependant.

Plusieurs choix s’offraient à lui : soit il créait une bruyante diversion autour du camp, soit il tentait de rentrer dans la tente par un côté, ou encore il pourrait essayer de « parler » avec le blondinet. Le premier choix grillerait sa couverture car, même s’il aurait largement le temps de s’introduire, de voir et de repartir, la garde serait renforcée pour les nuits suivantes, et il ne pourrait plus collecter d’informations. Le second était risqué, mais pas autant que le troisième. Par contre, peut-être que ce choix-là serait mieux, paradoxalement. En effet, du fait de sa jeunesse apparente, il y avait fort à parier qu’il ait été à peine transformé, cinq ans tout au plus, et qu’il n’ait pas encore la parfaite maîtrise de ses pouvoirs de Vampires. Il fallait juste qu’il trompe son odorat, après tout, ce n’était pas si difficile que ça, non ? Et puis, il savait comment l’immobiliser sans effusions de sang, ce qui, sans doute, le mettrait dans une situation inconfortable, mais au moins, Anynduil n’aurait pas sa mort sur la conscience.

Le Rôdeur pénétra dans une tente vide, après avoir vérifié bien entendu, et découvrit une cape noire, avec du sang à peine sec dessus. Malgré l’odeur, il la revêtit, car ainsi, il aurait l’odeur apparente d’un Vampire, et tromperait peut-être l’odorat d’un jeune. Peut-être. Lorsqu’il en ressortit la tête, il se figea. Quelqu’un d’âgé était venu voir le garde, ce qui confirmait le fait qu’il dirigeait la garde de la tente, pour lui dire qu’il serait relevé. Par les Esprits, si c’était celui-là qui prenait sa place, il ne l’aurait pas avec ce vulgaire subterfuge.

« Je me sens bien à mon poste maitre Baal, vous n'êtes pas obligés de me relever. »

Qu’il soit béni. C’était la première fois qu’il bénissait un Vampire, mais là, il y avait de quoi. Car le grisonnant repartit de là où il était venu. Pendant un instant, Any avait cru que son plan avait échoué avant même d’être mis en place. Bon, il aurait trouvé autre chose, après tout, on l’avait entraîné à prendre de telles décisions sur le terrain, du fait qu’il était souvent seul derrière les lignes ennemies. Vêtu de sa cape sanglante, la capuche rabattue sur son visage, et une hache à la main pour paraître plus… Barbare ? L’Elfe s’approcha du jeune. Il y avait un impair toutefois. Les vampires pouvaient sentir les cœurs battre, mais 'd'un autre côté, le camp était très bruyant : des rires, des Vampires s'entraînant aux armes... Bref, avec un peu de chance, l'autre n'entendrait pas son cœur battre. Mais, par mesure de précaution, il se mettrait assez loin de lui. Juste ce qu'il fallait pour ne pas éveiller ses soupçons, et pour cacher au maximum les battements.

« Salut. Belle nuit hein ? Je me demandais si je pouvais rester avec toi, je m’ennuie seul là-bas. »

L’autre le salua à son tour, et accepta que le pseudo-vampire reste avec lui. Parfait, maintenant, la seconde phase, avant qu’il ne se rende compte de la tromperie. Discrètement, Anyn leva rapidement l’index et le majeur, en prenant soin que les autres restent pliés. Une fleur éclot immédiatement à leurs pieds et se mit à répandre son parfum soporifique. Soudain, un doute le prit, les Vampires pouvaient-ils dormir ? Tout son plan se basait là-dessus, au pire il aviserait, mais ce serait embêtant. Bah, il se sentirait bien un peu fatigué non ? Suffisamment au moins pour qu’il ne donne pas l’alerte pendant le l’Ombre Elfique se trouvait à l’intérieur des toiles.

Oui, elle commençait à faire effet. Son voisin bailla, cligna des yeux, tenta de résister, mais cinq minutes après le premier bâillement, il s’était lentement effondré sur le sol, sans bruit. Anynduil vérifia que personne ne regardait dans sa direction et, satisfait, il pénétra à l’intérieur. Il faisait sombre, mais la lumière des torches à l’extérieur apportait un éclairage suffisant pour voir… Nom d’un Dracos aux petits oignons, des œufs de… De dragon ? Mais… Bien sûr, il savait qu’il y en avait deux vivants aujourd’hui sur le continent, mais il ne les avait jamais approché. Et là, voilà qu’il se retrouvait devant deux œufs. Un argenté, et un d’un magnifique vert émeraude, avec des veinules sombres sur lui. Et étrangement, il se sentit attiré, appelé par cet œuf-là. Celui-là, précisément. Et pas un autre. Pouvait-il… Avait-il le droit de le toucher ?

Sa main tremblait au-dessus de l’œuf d’émeraude, son cœur battait comme il n’avait jamais battu. Ce qu’il ressentait à ce moment-là était indescriptible. Après tout, on ne pouvait décrire à un aveugle la couleur rouge, et là, il ne pouvait dire ce qu’il ressentait exactement. Un véritable maelstrom de sentiments, qu’il n’avait jamais ressenti pour certains auparavant.

Alors, obéissant à une impulsion subite, sa main se posa délicatement sur la surface lisse et agréable au toucher de cet œuf. Il était chaud.

Plic... ploc...

Un bruit qu'elle commençait à connaître par cœur, le plic ploc régulier de quelque chose tombant près d'elle, le plic ploc régulier qui rythmait son attente depuis la fin de son joli rêve. Oui elle avait rêvait, elle était une grande dragonne avec des écailles aussi brillantes que des étoiles et elle volait au dessus de la mer, une mer qui ressemblait à un dragon, un énorme dragon avec des écailles liquides et scintillantes, bleu, blanc et or, parfois rouge ou cobalt, un prisme si magnifique que son petit cœur en battait la chamade, elle volait juste au dessus de l'étendu sans fin en plongeant parfois le museau dans l'eau en savourant les embrumes, le vent frais et vif gonflant ses ailes et accélérant son vol, elle laissait une griffe trainer dans la surface liquide pour produire une jolie trainée derrière elle et remontait ensuite en chandelle pour frôler les nuages. Il y avait d'autre dragon au loin mais elle ne les voyait pas vraiment, juste leur formes colorées et scintillantes loin au delà d'elle, et lorsqu'elle voulait les attrapé elle voyais l'eau qui tourbillonnait et grondait comme une bête furieuse, qui s'affaissait et formait un siphon sur la surface écailleuse de l'océan... elle regardait fascinée et voyait deux dragons sous les eaux, un bleu énorme et un vert, comme elle, elle savait sans savoir, qu'elle voyait ses parents, elle cherchait à les rejoindre mais ils l'en empêchait et lui expliquait qu'elle devait voler, voler jusqu'à trouver la personne rien que pour elle, la personne qui devait la rendre heureuse. Que celle ci était proche et qu'il fallait qu'elle soit patiente et sage, qu'elle était la plus belle dragonne et que tout le monde l'aimerait et serait son amie, qu'elle n'aurait jamais à connaître la peur ou l'angoisse et encore moins la mort...Mais d'abord c'est quoi une personne ? Et c'est quoi la mort ? Je veut ma personne rien que pour moi, je ne veut pas être seule, je veut être avec ma famille...

Plic.. ploc...

Elle se rappelait quand elle avait bouger, elle avait sentit son œuf, ça l'avait intriguée mais elle ne voulait pas bouger, elle voulait qu'on la laisse tranquille, elle voulait rêver encore, revoir ceux qui étaient ses parents, elle voulait qu'ils la rassurent encore et lui dise qu'il allait venir, sa personne, elle y pensait de plus en plus, elle n'avait pas de mot mais dans son esprit elle voyait une silhouette flou et lointaine tandis que son enveloppe était transportée avec douceur. Elle se rappela un chant lointain, apaisant, qu'il lui avait tirer un sentiment du fond du cœur, un sentiment qui faisait mal mais qui était si doux, un sentiment qu'elle ne comprenait pas mais qui lui donnait envie de le sentir de nouveau, elle se sentait plus proche de la silhouette en entendant ce son là, c'était un beau son, elle se demandait si la silhouette chantait comme ça. Elle avait aussi entendu d'autre son, étouffé par la paroi de son cocon, des bruits sifflant, des bruits grondant, des bruits attirant, des bruits qui faisait peur ou rêver, il y en avait tellement, elle se sentait bien là où elle était même si l'envie de bouger n'était pas apparue, elle restait tranquillement dans son œuf, se laissant porter docilement, après tout elle ne pouvait rien faire d'autre là où elle était. Elle se rendormit pour un temps, rêvant cette fois d'une grande mer verte, aussi verte qu'elle mais toute touffue et douce, toute étrange avec ses piques qui bougeait dans le souffle-froid-caressant-qui-la-faisait-voler, dans le vent dont elle ne connaissait pas le nom, elle voulait voir ce qu'il y avait en dessous mais elle ne pouvait pas entrer, elle appela la silhouette qu'elle voyait dans le champ vert mais celle ci était trop loin.

Plic... Ploc...

Elle ne rêvait plus, plus depuis qu'il l'avait posé là, dans cette chose noire et humide, avec des choses qui sifflait, des choses froides au dehors et deux choses chaudes près d'elle, elle voulait les toucher, elle voulait n'être qu'avec les choses chaudes, elle aimait les deux choses chaudes près d'elle, elle voulait voir les choses chauds... elle en avait assez d'attendre, elle ne tenait plus en place, elle n'aimait pas le lieu où son œuf se trouvait, il y avait des choses mauvaises là, elle ne savait pas ce qu'était mauvais mais elle n'aimait pas ce qu'elle ressentait, elle se sentait lourde et avait une pointe dans le corps, une pointe qui ressemblait à un morceau de chose qui tirait et tirait même lorsqu'elle voulait que ça s'arrête. Elle n'aimait plus le plic ploc, il lui rappelait combien elle était proche des choses froides, combien ses parents qu'elle ne connaissait que de sensation lui manquait, combien elle voulait que la silhouette soit enfin claire. Elle sentait par intermittence une autre chose chaude qui venait la voir et elle la priait silencieusement de ne pas partir, de rester et de lui tenir compagnie, de lui dire que sa personne rien que pour elle serait là bientôt mais la chose repartait toujours et elle aurait eu envie de pleurer si elle avait comprit ce que cela voulait dire.

Puis elle sentit progressivement quelque chose de différent, quelque chose qu'elle n'avait jamais ressentit jusque là et qui la laissa pantoise, un mélange de sentiment complexe pour lesquels elle n'avait pas d'explication ou de description et qui lui embrasait les veines, faisait rugir des flammes invisible dans ses oreilles, un mélange qui lui donnait des forces, beaucoup de force, qui réchauffait sa coquille autour d'elle, se cocon qu'elle aimait tant sans le comprendre, elle sentit son esprit sortir complètement des eaux du sommeil et put réfléchir clairement, elle sentit l'irrésistible besoin de bouger et ce qui se posa sur sa coquille l'encouragea davantage, elle ne comprenait pas et ne voulait pas comprendre, elle savait une seule chose, sa personne était là, sa personne tenait ce qui la retenait, elle était là, elle non il était là, un il, c'était quoi un il ? Elle ne savait pas et s'en fichait, elle voulait sortir, elle sentait l'impérieux besoin de sortir et de venir se pelotonner contre sa personne à elle, plus de chose, plus de plic ploc, elle se sentait prête, elle se sentait tirée hors du cocon.. elle tenta de bouger et un museau minuscule frappa contre la coquille, elle bougea une patte et se mit à gratter doucement le plafond étrange qui l'entourait, puis en voyant que rien ne se passait elle gratta plus fort, de plus en plus fort jusqu'à tenter frénétiquement d'arracher ce qui la retenait, elle se mit à bouger dans tout les sens, à frapper avec tout ce qu'elle pouvait, elle avait peur, peur de rester là, peur que sa personne s'impatiente et ne parte en la laissant toute seule dans le froid, elle avait peur qu'il ne l'aime pas mais elle voulait le voir, elle voulait au moins voir, juste voir, peu importait ce que ça voulait dire elle voulait le voir. Elle frappa de la tête, fit crisser ses minuscules griffes sur la surface lisse et chaude, se contorsionna, pesa de tout son poids... combien de temps dura le combat elle n'en savait rien, le temps ça ne lui disait rien et le combat non plus, elle se débattait dans son enveloppe, utilisant toutes ses forces pour essayer de crever cette chose qui ne voulait pas la laisser sortir, qui la tenait éloignée de sa personne, elle donna tout ce qu'elle avait puis enfin un léger crac se fit entendre et une fissure apparue sur la surface devant elle, elle donna un grand coup de tête en s'aidant de ses pattes et crac ! Une autre fissure ! Elle fut soudain enthousiaste et la joie l'emplit comme de l'eau, elle frappa encore et crac ! Crac ! Crac ! Crac ! Des fissures ! Des fissures dans sa coquille, des fissures dans sa prison ! Elle allait sortir, elle allait y arriver ! Elle poussa encore plus fort et.... CRAC, l'œuf se brisa autour d'elle et un air froid lui fit fermer ses petits yeux, elle était aplatie sur le ventre, se roulant en boule en essayant de se protéger des choses froides qu'elle avait sentit avant mais rien ne vint, elle ouvrit progressivement les yeux en se laissant du temps pour capter les informations du monde, s'habituant peu à peu à l'extérieur...

Elle tenta de se relever avec maladresse et regarda autour d'elle, couinant lorsqu'elle le vit, il était là ! Sa personne à elle ! Elle était si faible, elle était fatiguée, elle sentait le monde tourner autour d'elle et n'arrivait pas à bien voir mais peu importait, il était là, elle n'avait plus peur... elle essaya d'avancer vers la silhouette, elle ne voyait vraiment pas bien, elle était encore sonnée du choc contre la coquille et de la sortie, elle huma l'air timidement et tenta de s'avancer mais s'emmêla les pattes et glissa en avant, tombant au bas de là où elle s'était trouvée, elle roula sur le sol et couina de protestation en essayant de se remettre debout. Après quelques minutes de bataille elle parvint à ses fins et chancela vers sa personne en s'affalant contre lui, grattant ce qu'elle avait sous la patte... elle sentait un esprit proche du sien, un esprit qu'elle aima d'emblée, c'était lui ! A.. Any... Anyn.... Anynduil, elle couina encore et lui envoya tant bien que mal ce qu'elle ressentait, elle essaya de l'appeler, elle voulait l'appeler...

* Nyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy *

Tension... Cela ne faisait pas longtemps qu'il avait été transformé et il ne connaissait donc pas tous les vampires, loin de là. Mais par contre il connaissait de vue la plupart des vampires du camps, après tout ils n'étaient pas si nombreux. Pourtant, celui qui s'approcha ne lui disait rien du tout...Étonnant... Peut-être venait-il d'un autre camps ? Ou peut-être venait-il lui aussi tout juste d'être transformé... Oui, c'était sans doute cela.

« Salut. Belle nuit hein ? Je me demandais si je pouvais rester avec toi, je m’ennuie seul là-bas. »

Il hésita une seconde puis haussa les épaules, après tout un ennemi n'aurait pas le culot de se balader ainsi au beau milieu du camps et de lui parler ainsi, non ? Il acquiesça donc sans trop de méfiance, mais par tous les esprits ce qu'il le regretterait ! Il n'eut pas le temps de réfléchir plus à cet étrange sentiment qu'il ressentait, déjà une fleur bizarre apparaissait à ses pieds et il se sentait... Fatigué. Mais alors vraiment très très très fatigué. Un signal d'alarme résonna dans son esprit, ce n'était pas possible, il ne pouvait pas être fatigué étant donné qu'un vampire n'avait absolument pas besoin de dormir. Il bailla, étonné de voir qu'il en était encore capable et finalement... S'effondra. Trou noir. Dormait-il ? Lui-même était bien incapable de se poser la question, toujours était-il qu'il était inconscient et bien incapable d'accomplir son travail de surveillance.

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Inquiétude... Décidément, il ne se sentait pas à l'aise à l'idée d'avoir laissé un vampire si jeune s'occuper d'une tâche aussi importante. Il n'avait pas voulu non plus le vexer, sachant à quel point il était important que les nouveaux transformés prennent confiance en eux pour devenir de féroce et puissants combattants, mais tout de même... Il s'agissait des œufs de dragons. Si quelques chose devait arriver alors que Jeil et lui en étaient responsables... Il n'osait imaginer le sort qui leur serait réservé à tous les deux.
Cette fois, c'était décidé : il allait le relever ou au moins l'aider dans la surveillance. Il pourrait aussi demander à un autre vampire expérimenté d'assister le plus jeune... Mais non, il voulait que ce soit lui-même. Il avait un mauvais pressentiment et sa longue expérience le poussait à ne jamais prendre à la légère ce genre de sensation. Vite...

Il courrait presque en arrivant près de la tente. Pourquoi ? Il n'aurait su le dire. Le pressentiment était devenu tel qu'il en paniquait à moitié, c'était ridicule bien sur et il ne cessait de se le dire et de se traiter intérieurement de vieillard paranoïaque mais voilà, ça le stressait cette histoire. Et par les esprit, ce qu'il avait raison ! Son cœur pourtant arrêté depuis des lustres fit un saut périlleux dans sa poitrine lorsqu'il vit, de loin, la sentinelle à terre. Fou de rage et de frayeur, il s'empara de la trompe qui ne le quittait jamais et sonna de toutes ses forces sans arrêter sa course vers sa tente. Grand Dracos, faites qu'il ne soit pas trop tard !

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Fureur... Une trompe d'alarme, il était impossible de confondre ce bruit si caractéristique avec un autre. Il se passait quelque chose sur le camps.
Quoi ? Il ne le savait pas exactement mais une chose était sur, cela ne pouvait concerner que les œufs. Les deux œufs qu'il restait... Ceux qu'il avait fait mettre si sous bonne garde, ne pouvant les garder lui-même étant donné qu'il s'absentait régulièrement. Quoi d'autre que ces œufs pour mettre une telle pagaille dans le camps ordinairement si organisé ?
Ses lames apparurent dans ses mains, son visage d'ordinaire si calme était révulsé de colère et de détermination. Nul ne sortirait de ce camps sans son assentiment, sa magie y veillerait. D'un pas vif et sur, Lorenz Wintel se dirigea vers la tente où était gardés les oeufs. Un seul geste lui suffit à calmer les vampires paniqués autours de lui, ils se rassemblèrent pour obéir à ses ordres et il eut un sourire rassuré. Dans quelques secondes, la tente serait encerclée et si l'intrus s'y trouvait encore alors il n'aurait pas la moindre chance...

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Tension, inquiétude et fureur. Le calme du campement n'était plus qu'un souvenir, il était à présent en ébullition et ce n'était plus qu'une question de seconde avant que l'elfe et sa petite et nouvelle campagne ne soient découverts.

Le contact avec l’œuf. Il ne l’oublierait jamais. Cela avait comme déclenché quelque chose, à l’intérieur de cette chaude sphère d’émeraude. Lorsqu’il retira sa main, il crut le voir bouger. L’Elfe ouvrit grand les yeux, étonné. Cela ne se pouvait pas. C’était bien des œufs de Dragons et… Oui, c’était cela, il avait dû le faire bouger en retirant sa main. Une partie de lui, cependant, lui soufflait que cela ne s’était pas produit immédiatement après. Bah, dit la partie sceptique, ce doit être une vibration du sol, qui l’a fait trembler.

Il entendit alors un craquement, dans le silence de la tête. Il se pencha sur l’œuf et put voir une toute petite fissure, minuscule, et invisible si’ l’on n’y prête pas attention. Des sueurs froides lui coulèrent alors dans le dos. Il avait cassé un œuf… Il avait cassé un œuf de Dragon. Il venait de… De tuer un vénérable Dragon, qui ne demandait qu’à éclore.

*Par les Esprits, est-ce… Est-ce vraiment moi qui ai fait cela ?*

Un autre craquement se fit entendre, puis un autre encore, et cela se répéta plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il se brise entièrement. Et il la vit. C’était Elle. Comment savait-il que c’était Elle ? Bonne question, mais il le savait, et c’était comme ça et pas autrement. Elle était d’une couleur émeraude, comme son œuf, et Ses yeux étaient noirs. Elle avait de petites écailles, finement dessinées, et joliment agencées. Son cœur se remplit immédiatement d’amour pour Elle.

Il pouvait sentir le lien qui se formait, se solidifiait entre eux deux. Mais c’était bien plus qu’un simple lient, c’était plutôt comme… Comme si une grande partie de son âme fusionner avec la Sienne. La force spirituelle que cela avait dégagé le fit tituber un instant. Personne ne pouvait ressentir quelque chose comme ça sans ciller.

Tremblante, la petite Dragonne ferma les yeux. Elle était allongée sur le ventre, comme si ces longs siècles d’attente l’avaient fatigué… Ou peut-être était-ce d’avoir dû déployer tant d’énergie pour briser sa coquille. Tremblante, elle essaya de se relever. Lorsqu’elle y arriva, après un tout petit temps, elle avança vers lui, dans sa direction, mais elle tomba de son promontoire. Anynduil se baissa immédiatement. Heureusement, elle n’avait pas chuté de très haut. Elle essayait de se remettre debout. Anyn, lui, était encore sous le choc, et ne savait pas quoi faire. Devait-il l’aider, au risque de blesser sa fierté, ou devait-il la laisser se relever seule ? Mais elle répondit elle-même et s’avança vers lui, et retomba encore. Mais cette fois, il avait mis sa main sous elle pour la rattraper. Ce premier contact entre leur deux corps fut absolument merveilleux. La Dragonne dégageait une agréable chaleur, qui se répandit immédiatement dans sa main.

Au même moment, il entendit à l’intérieur de lui-même un appel. Elle n’en avait prononcé qu’une syllabe, mais elle l’avait appelé par son nom. Sans savoir comment il en était capable, Any lui transmit par leur lien tout le bonheur, tout l’amour qu’il ressentait envers cette petite mais vénérable créature des Temps Anciens. Fermant les yeux, il chercha dans leurs esprits son nom. Il était là, tout près, il le sentait, et alors, il comprit qu’il le savait depuis toujours, depuis qu’il était venu au monde. Dans un des recoins les plus sombres de sa mémoire, en prévision de ce jour, ou plutôt de cette nuit, le Dracos y avait gravé le nom de sa liée. Et il le prononça :

*Ashy. Quel merveilleux nom. Je suis… Je suis heureux d’être avec toi.*

Le Rôdeur leva alors sa main à hauteur de son visage, celle où se tenait Ashy, embrassa son front, avant de la contempler, tout émerveillé. Il n’en comprenait pas encore toutes les implications de son nouveau statut, et ne voulait pas savoir pour le moment. Tout ce qu’il désirait, c’était être avec cette partie de lui, profiter de sa présence.

Hélas, le destin en avait décidé autrement. Et ce destin se matérialisa dans le son d’une trompette d’alarme. Il n’y avait pas trente mille hypothèses, quelqu’un avait dû découvrir le corps endormi de l’autre Vampire. Le camp, déjà bruyant, dégagea un bruit assourdissant. Tous couraient et convergeaient vers cette tente, celle-là même dans laquelle ils se trouvaient. L’Elfe ne doutait pas que, dans quelques instants, un groupe débarquerait dans la tente, sous la protection de dizaine d’autres tout autour. Attendez, tout autour ? Non, au vu des rumeurs qui couraient dans leurs rangs, des cliquetis d’armes et autres, ils se trouvaient tous devant l’entrée, à la limite sur les côtés proches, mais aucun à l’arrière. Bien sûr, il n’en était pas totalement sûr, mais s’il désirait vivre une vie tranquille avec Ashy, il devait essayer, coûte que coûte.

« Désolé Ashy, il a fallu que ta naissance, joyaux parmi les joyaux du monde, arrive dans un tel lieu, et à un moment si malheureux, où la Mort est omniprésente. Pardonnes-moi, tu vas être un peu secouée. »

Il lui avait chuchoté tout ça à l’oreille. Il n’avait pas le réflexe de parler par l’intermédiaire de l’esprit, et la tension qui tordait son ventre l’empêchait d’y arriver une nouvelle fois, comme tout à l’heure. Le lien était sans doute encore trop frais.
Délicatement, il la déposa sur son épaule, où un recoin de sa veste l’empêcherait de tomber. Il se releva et se dirigea vers l’autre bout de la tente, une épée à la main. Le plus silencieusement possible, il découpa une ouverture, et se glissa dehors. Il ne s’en était pas rendu compte jusqu'alors, mais il y avait une certaine différence de température dehors. Il y faisait plus froid.

L’Ombre Elfique aperçut alors des chevaux, attachés à des piquets plantés au sol. Voilà sa carte de sortie. Allant de coin d’ombre en coin d’ombre, il s’approcha d’une monture d’un noir d’ébène. Elle eut un mouvement de recul, mais il posa sa main sur son omoplate gauche, pour l’apaiser. Et cala marcha. Au même moment, des cris se firent entendre, ils avaient pénétré dans la tente, et s’étaient aperçus qu’il n’y était plus. Pour les œufs, il n’avait aucune idée s’ils s’étaient rendus compte qu’il n’en restait plus qu’un d’entier… Mais le problème n’était pas là. Il détacha le cheval, et grimpa dessus. Au même moment, un Vampire le vit, et le signala aux autres, qui se ruèrent vers lui.

Sa monture, devant cette soudaine agitation, se cabra. Et le regard du Rôdeur croisa celui de Lorenz. Il le reconnut immédiatement, malgré le fait qu’il l’ait seulement entr’aperçu à la bataille de l’Océane. Mais il ne s’attarda pas dessus, quelques flèches, tirées par des archers maladroits, tombant autour de lui. Et il partit au galop, faisant faire des louvoiements à son cheval pour ne pas aller en ligne droite et offrir ainsi une cible parfaite.

Alors qu’il arrivait à la lisière du camp, il prit son Cor de chasse, et souffla dedans. Le son qui en sortait avait des airs de victoire pour l’Elfe. Et ainsi, il disait « au revoir » aux Vampires. Lorsque les vibrations sonores eurent cessé, il repartit, mais il était poursuivi par deux cavaliers. Ces derniers allaient plus vite que lui, et le rattrapaient rapidement. L’ennui, c’est que s’il commençait à bouger pour tirer sur les Vampires tout en étant sur sa monture, il risquait de déséquilibrer Ashy, et c’était hors de question.

Que faire bon sang ? Que faire ? Il sentait déjà leur odeur, il entendait leurs armes sortir de leur fourreau. Dans un vain espoir d’appeler à l’aide, cette fois-ci, il souffla une nouvelle fois dans son Cor, et il eut la surprise d’entendre une réponse. Un cor humain, des Cavaliers Impériaux, il les voyait, ils n’étaient qu’à cent mètres, environ. Il y en avait une quinzaine. Ses poursuivants les virent aussi et ralentirent pour faire demi-tour, mais trop tard, les Impériaux étaient déjà sur eux.

La bataille dura quelques instants, car il y avait parmi eux d’excellents lanciers. Leur Capitaine vint le voir, et lui demanda ce qu’un Elfe faisait sur leur territoire, poursuivi par des Vampires. Mais lorsqu’il vit la Dragonne verte sur son épaule, sa bouche en resta ouverte d’étonnement. Et Any, ne voyant aucune raison de la cacher, déclara qu’il avait été envoyé voler des œufs chez les Vampires, et que l’un d’eux avait éclot pour lui, mais qu’il devait absolument retourner à son Royaume. L’officier, encore sous le choc, le laissa partir dans un bégaiement.

Galopant alors vers l’Ouest, l’Ombre Elfique embrassa une nouvelle fois la tête de sa liée, et lui dit :

*C’est fini maintenant Ashy. Tu es en sécurité. Nous sommes ensemble. Tu es mon étoile, et ma raison de vivre. Tu es moi, et je suis toi. Je te promets que je ferai tout pour façonner pour toi, et pour les peuples de ce continent, le meilleur des mondes, où tout un chacun pourra vivre heureux, où tu pourras vivre heureuse. Je t’aime, ma liée, mon étoile.*

C'était doux, tout doux et tout moelleux comme l'intérieur de son œuf, non beaucoup mieux même, après tout c'était lui, il ne pouvait pas y avoir mieux que lui puisqu'il lui était destiné, elle ferma les yeux en grattant du bout de la patte contre l'appendice de sa personne qui la retenait pour ne pas qu'elle retombe sur le sol dur et froid qui n'avait d'autre nom pour elle que les sensations qu'elle en obtenait et qui lui donnait envie de se rouler dans le cou de Anynduil pour ne plus jamais redescendre et puis même si la chose-dure-et-froide-sur-laquelle-elle-marchait n'était pas aussi froide elle avait une folle envie de se rouler contre lui et de dormir tout son saoul au chaud dans ses bras, oui ça serait vraiment le plus beau cadeau du monde pour la petite chose toute fatiguée qu'elle était. Elle aimait bien le contact de la chose rond et rose, elle trouvait ça agréable et reposant et s'imaginait bien en boule entre les deux en ronronnant pendant qu'elle partageait des pensées avec lui, parce que c'était bien ça non ? Ce qu'elle sentait dans son esprit esprit de dragonnet tout juste sortit de l'œuf, elle en était certaine sans pouvoir l'expliquer mais ce qu'elle sentait c'était lui, c'était son esprit, l'autre part d'elle même qui ne la quitterait plus... oh comme c'était réconfortant, comme elle se sentait bien de savoir qu'elle ne serait plus jamais seule et sans défense non maintenant tout ça était finit, le rêve était finit et lointain déjà, tout ce qu'elle pensait savoir n'était plus là et son esprit ne demandait qu'à se remplir de ce que lui apprendrait Anyn, de ce qu'ils verraient tout les deux en observant le monde.

Elle sentit leur lien s'ouvrir comme un cœur battant et le flot d'émotion de sa personne se déversa sur elle comme un flot d'eau chaude et douce, comme un chant qu'elle aurait attendu pendant toute sa petite vie dans sa coquille et son esprit vola vers le sien lui offrant les mêmes sensations, elle lui transmit le parfum qu'elle sentait autour de lui, l'émerveillement qu'elle ressentait et toute sa joie à l'idée d'avoir une personne rien que pour elle, une personne qu'elle aimait et qu'elle accompagnerait toute sa vie, elle lui transmit aussi sa curiosité et plus que tout son épuisement, elle voulait dormir mais elle était si intriguée par tout ce qui l'entourait qu'elle en oubliait sa fatigue... puis une nouvelle secousse ébranla sa petite âme lorsqu'il prononça son nom, c'était comme si elle se reconnaissait elle même, comme si ils venaient tout les deux de sceller le pacte le plus important de toute leur vie, comme si leur nom, prononcés pour la première fois était le lien qui ferait d'eux des compagnons pour la vie et en toute circonstance. Elle ne comprenait pas ce qu'il disait mais elle aimait sa voix et elle essaya de nouveau de lui parler, couinant et se tortillant sur elle même... « Nyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy » elle observa les alentours alors qu'elle se sentait levée plus haut, beaucoup plus haut que sa petite taille ne le permettait et elle sautilla de joie en tournant sur elle même, elle aimait bien cela, c'était amusant et qu'elle vue on avait ! On voyait tout ce qu'il y avait là et comme elle aimait être ainsi en hauteur ! Ça lui rappelait quelque chose, quelque chose de son sommeil dans l'œuf et elle adorée ça, elle aurait bien voulut qu'il recommence mais elle ne savait pas comment lui dire... et le baisé qu'il déposa sur ses écailles la fit ronronner de contentement, elle frotta son petit museau contre la main d'Anyn en se roulant en boule comme pour dormir, émettant un son mélodieux et profond et fermant ses petits yeux brillants....

Avant de bondir et de s'accrocher à sa personne du mieux qu'elle pouvait, paniquée devant le bruit soudain qui venait de percer les ombres autours d'eux, un bruit ressemblant à un hurlement qui lui faisait peur et elle couina en se pelotonnant dans la main de Any pour y chercher refuge, fermant de nouveau les yeux, cette fois sous la douleur de ses tympans encore fragiles... son esprit se réfugia dans celui de sa personne alors même qu'elle se retrouvait perchée sur son épaule où elle planta ses petites griffes solidement pour se tenir et ne pas tomber, elle se calma un peu en voyant que son lié savait ce qu'il faisait et la curiosité l'emportant finalement sur la peur alors qu'elle suivait chacun de ses gestes et actions pour retenir ce qu'il faisait, tentant de comprendre pourquoi et comment, le museau penché sur le coté, interrogatrice... elle couina de surprise en sentant l'air frais autour d'elle, l'air de la grosse coquille grise où Any l'avait trouvée était humide et sale mais cet air là était propre et étrangement revigorant et elle huma à plein museau en faisant partager sa découverte à son lié mais la découverte d'une grosse bête à forte odeur lui vola son idée et elle ouvrit des yeux encore plus grand en regardant cette chose curieuse sur quatre pattes comme les siennes mais si grande ! Aussi grande que Any ! Est ce que il y avait des any à quatre pattes ou est ce que c'était autre chose ? Elle devrais lui demandait quand ils seraient ailleurs... ailleurs c'était ce qui semblait ressortir des sentiments de son lié, il semblait ne pas aller bien et voulait aller ailleurs, elle n'avait rien contre mais elle se demandait si c'était en rapport avec le hurlement qu'elle avait entendu... elle allait descendre de son perchoir pour regarder la grande bête lorsqu'une ombre se détacha de l'air noir autour d'eux, une ombre qui sentait mauvais et qui était froide et distante, une ombre qu'elle n'aimait pas et qui lui faisait peur, elle ressemblait à Any mais en moins attrayant et elle couina en se réfugiant dans les habits de son lié pour échapper au regarde de la chose et resta là, roulée en boule contre la chaleur de sa personne en écoutant les bruits du dehors, elle resta sage et immobile en attendant que son lié à elle lui disait que tout allait bien... Lorsque les bruits et les odeurs changèrent enfin elle sorti de son nid douillet, pointant son museau dehors en couinant pour tomber nez à nez avec quelque chose de mou, de gros et de poilu qui l'intrigua grandement, un Any poilu ! Un autre Any mais qui ressemblait à la grosse bête pleine de poile qui les portaient ! Que c'était étrange et amusant, elle aurait bien gratter ce poile ! Mais son any à elle ne semblait pas vouloir rester... l'ombre était encore là ? Ils n'étaient pas arriver ? Peu importait si il était là... elle se frotta contre lui quand il l'embrassa et ronronna en entendant sa voix qu'elle aimait tant, elle essaya de communiquer aussi, elle voulait absolument lui parler...

« Nyyy... Toi....heureux... » Et elle se roula en boule et s'endormit tranquillement en rêvant du lendemain...

Un elfe, un... Dragon ??? Le cheval ! Les choses s'enchainaient si vite dans le camps vampirique que Baal avait du mal à vraiment comprendre ce qui se passait. Que faisait un elfe dans leur camps ? Comment était-il arrivé là ? Et surtout, surtout, d'où sortait ce dragonnet ? Dracos qu'il était bête... Les oeufs ! Un plus un faisant encore et toujours deux, ce dragon sortait forcément d'un des oeufs, il avait rencontré son dragonnier et manque de bol, c'était un elfe !
Un frisson de frayeur traversa le vieux vampire tandis qu'il pensait à toutes les implications que cela avait, pour son peuple d'abord qui se retrouvait avec un futur adversaire formidable en plus, pour lui-même ensuite qui n'avait pas su empêcher ce démon de s'emparer d'un des oeufs. Ce deuxième danger était le moins diffus, le plus proche. Il devait y parer en premier et pour cela, il devait empêcher le dragonnier de s'enfuir ! Le capturer si possible afin d'essayer de le forcer à les servir, le tuer au pire afin d'éviter qu'il ne se retourne contre eux.

Le cheval... Aurait-il eu un royaume qu'il l'aurait alors échangé sans remord contre un cheval en voyant son adversaire sauter sur le dos d'une des montures qu'ils avaient volés aux hommes. Damnation ! Quelle mauvaise idée ils avaient eu de récupérer ces chevaux et de ne pas se contenter de leurs montures vampiriques ! Car un destrier vampirique n'aurait en aucun cas accepté ce cavalier, se serait cabré, aurait refusé de partir... Quelle malchance qu'il ai justement sauté sur l'un des seuls chevaux du camps qui pouvait accepter de le mener loin d'ici !
Un cheval ! Sa non vie pour un cheval ! Il beugla un ordre, la voix rendu étranglée par le stress soudain qu'il ressentait et on lui amena une de ces montures noires aux yeux rouges qui faisaient la fierté de son peuple, il sauta dessus pour poursuivre l'autre mais il avait déjà pris une telle avance... A l'instant même où il lâchait les brides, il sentait l'amer goût de sa défaite... Déjà, Lorenz faisait cesser la poursuite et ordonnait le déplacement du camps, son regard se tournait vers lui... Il devait parler très vite ou il serait détruit dans la seconde, il n'hésita pas un seul instant :

« Je vais vous mener à celui qui était responsable des oeufs mon prince... »

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Trop tard... Avant même de sauter sur son destrier vampirique, il savait que c'était trop tard. Toutes ses combines, tout son talent, toute sa magie ne pouvait rien face à l'évidence. Il était hors de portée, il était un elfe, et il était dragonnier... Le tournant de la guerre était peut-être là, et il se sentait au delà de toute fureur, les responsables payeraient...
Il avait laissé quelques vampires continuer la poursuite, sachant que c'était peine perdu et avait arrêté les autres d'un geste de la main.

« C'est trop tard, le mal est fait. Il faut changer le camps de place de toute urgence, Baal ? »

« Je vais vous mener à celui qui était responsable des oeufs mon prince...

Il ne répondit pas, fixant l'autre en silence de son regard acier et notant la fuite de son regard. Il se savait responsable en grande partie de ce fiasco... Mais qu'il marine encore un peu, l'ancestral laissait monter sa fureur avant de la faire éclater...

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Cette fois il était enfin réveillé... Réveillé ? Il ne comprenait pas, comment pouvait-il se réveiller alors qu'il était censé ne jamais dormir ? La réponse lui vint rapidement, un sortilège... Le drôle de vampire... Les oeufs ! Le camps était presque désert, le silence de plomb. Gémissant de frayeur, il tituba jusque dans la tente pour constater le désastre et en ressorti, anéanti. Que faire ? Il ne pouvait pas rester là, Lorenz ne l'épargnerait pas après ça... Il eut un geste timide vers le cheval le plus proche, un demi pas incertain, mais ce qu'il craignait arriva. Les quelques vampires encore sur le camps grognèrent, ils ne le laisseraient pas partir... Il était fait... Un bruit de galopade tout proche le fit sursauter, Lorenz et les autres revenaient... Il devait fuir mais comment ? Impossible... Plongé dans une mortelle torpeur, il se contenta d'observer la mort marchant vers lui d'un oeil hébété... Il allait mourir... Encore... Mais cette fois ce serait pour de bon. Il n'esquissa pas un geste, ne tira même pas son épée. Le sort le frappa de plein fouet, libérateur.

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Une étoile verte dans le noir [PV Ashy et Lorenz Wintel] Dark%20spellcaster%20m-107

Jeil avait été détruit... Sans un mot, sans un geste superflu, Lorenz l'avait tué. Nul besoin de paroles ou d'explications d'ailleurs, la victime elle-même n'avait même pas protesté devant cette justice toute vampirique. Etait-ce terminé ? Bien sur que non... Le responsable direct avait payé, mais lui-même avait été le chef de ce responsable... Lentement, il tourna un regard douloureux vers l'ancestral, sachant très bien qu'il ne s'en tirerait pas comme ça. Il levait déjà la main vers lui, devait-il protester ? A quoi bon ? Il était coupable et responsable, il s'écroula lorsque l'oeil du dragon broya ses nerfs, hurlant sous la douleur et pourtant presque rassuré, un sortilège de torture... Il payerait sa faute mais serait épargné...

HJ : rp terminé pour moi, je vous laisses continuer donc. Merci à vous deux ! ^^

Oui, il était heureux, comme elle l’avait dit. Nyyy heureux. Heureux d’être avec elle, tout simplement. Heureux de tout partager avec sa liée. C’était quelque chose d’étrange que tout cela. Et il n’y avait aucune explication, ni rien qui pouvait tenter de le décrire. Sentir son chaud contact près de son cou, où elle s’était endormie après s’être roulée en boule, était rassurant.

Les deux galopaient vers l’Ouest, vers la contrée natale de l’Elfe, vers le lieu où Ashy grandirait sans doute. Cependant, il continuerait à voyager comme avant, mais cette fois-ci, c’était dans le but de lui faire découvrir les merveilles de la Nature, les merveilles du monde. Il voulait la protéger de cette guerre, il ne voulait pas qu’elle se développe en côtoyant tous les jours la mort et la souffrance. Anyduil voulait l’éloigner de tout ça. Bon sang, il fallait faire stopper cette guerre, arrêter la folie des peuples, quels qu’ils soient. Mais seul, il n’y arriverait pas. Il fallait qu’il réunisse des gens partageant ce même but commun. Oh bien sûr, il serait sans doute considéré comme un traître par les Elfes, car ce qu’il ferait sans doute pour ça, s’apparenterait à de la désertion, et vu que l’on était en temps de guerre…Cela signifiait l’exil. Mais cela était bien peu, s’il pouvait mettre un terme à toutes ces atrocités.

Le Soleil se levait dans son dos, il pouvait presque sentir ses rayons lui caresser le dos. Il ne s’en rendait compte que maintenant, mais s’il avait été moins chanceux, il n’aurait pas vu ce nouveau réveil de l’astre de feu. Non, se corrigea-t-il intérieurement, ils n’auraient pas vu ce lever-là. Bien que dormant, et n’en ayant sans doute pas conscience, la Dragonne vivait-là son premier jour de vie hors de son œuf, vivait son premier astre d’or. Il lâcha la bride de sa main droite un instant pour venir caresser le corps chaud d’Ashy sur son épaule. Comment avait-il fait pour vivre trois cent vingt-huit longues années sans elle. Maintenant qu’il se rendait compte à quel point son âme avait fusionné avec la sienne, il doutait de pouvoir survivre à une séparation. Oh bien sûr, il avait connaissance du fait que seul le Dragon mourait avec son Dragonnier, mais Anynduil savait qu’il ne s’en remettrait jamais, et que de peine, d’amour et de souffrance, il la suivrait dans l’autre monde. Mais cela allait de soi qu’il ne désirait pas mourir. Il voulait passer le plus de temps possible avec cette Etoile d’Emeraude.

Sa monture commençait à fatiguer. Bien qu’étant passé de galop à trot peu après sa rencontre avec les Cavaliers, plusieurs heures s’étaient écoulées depuis leur fuite désespérée du campement Vampirique. Anyn la fit ralentir encore, et il se rendit compte que lui-même éprouvait une fatigue, surtout nerveuse. Et il avait faim aussi. C’est alors qu’il se dit qu’Ashy devait également avoir faim. Il ne savait pas comment se nourrissait un Dragon dans son œuf, mais toujours était-il qu’elle n’avait guère eu l’occasion de faire un vrai repas depuis son éclosion. A deux kilomètres, un peu au Nord de sa route, il apercevait un village. Il se détourna de son chemin pour s’y diriger.

Passant entre les portes qui venaient de s’ouvrir, le village se réveillant, l’Elfe alla vers la première taverne ouverte qu’il trouva. « La Marmotte Musicienne », tel était son nom. Il descendit du cheval, l’attacha près du bol à foins et de l’eau, et poussa la porte en bois. Il y avait dans l’air une odeur de repas froid de la veille, et des relents de fumée, dus sans doute à la cheminée et aux Hommes qui avaient fumés. Anynduil ne comprenait pas quel plaisir pouvait-il tirer de bourrer des pipes en bois de végétaux secs et d’en aspirer la fumée, pour la recracher aussitôt. C’était, et cela resterait, un des points des Humains qu’il ne comprendrait jamais.

Le tavernier, un gros homme à la tête sympathique, et qui avait entendu la porte s’ouvrir, apparut derrière le comptoir, comme par enchantement. Il semblait surpris que quelqu’un arrive de si bonne heure dans son établissement. Le Rôdeur s’approcha de lui et lui demanda :

« Bien le bonjour, en cette renaissance de l’astre Solaire. Puis-je vous importuner en vous demandant un petit-déjeuner et… »

Il regarda la petite verte, encore assoupie sur son omoplate gauche. Que mangeait un Dragon ? Sans doute de la viande crue, mais quelle viande ?

« Et de la viande s’il vous plait. »

« Nous n’avons plus de viande cuite, Messire. Je suis désolé. »

Any déclara alors que ça l’arrangeait, et que sa compagne préférait sans doute quand la viande était crue. L’homme en face de lui leva les yeux, s’attendant à voir une femme qui était entrée pendant leur conversation, mais ne voyant rien, ses yeux se reposèrent sur l’oreillu, et sa réaction identique à celle du Capitaine lui prouva que lui aussi avait vu le petit être d’écailles. Se remettant du choc, le patron bafouilla quelque chose et partit dans sa cuisine. Tirant une chaise près d’une table, il s’assit dessus, et délicatement, décrocha, ou essaya, Ashy de son épaule. Voyant que ses griffes étaient profondément plantées dans le tissu de sa veste, il n’insista pas, de peur de lui faire mal, et attendit que l’odeur du repas la réveille.

Le bonhomme revint, portant un plateau sur lequel se trouvait une omelette chaude, du pain, de la confiture, une théière, et un plat contenant du poulet, lequel venait d’être égorgé, lui expliqua-t-on. Any le remercia, donna quelques pièces d’or à l’homme, et s’adressa à son étoile, tout en lui grattant le dessous du cou.

« Ashy, réveilles-toi ma belle. C’est l’heure du repas. »

Voyant seulement à l’instant que les morceaux étaient trop gros, il les découpa en tranches plus fines, et tendit un petit morceau à la bouche de sa princesse.

Elle dormait profondément, paisiblement, d'un sommeil comme elle n'en avait jamais eu, son premier sommeil dans le monde, rien à voir avec son attente paresseuse dans sa coquille, non elle ne subissait plus de sommeil léthargique en attendant de voir le monde, elle dormait véritablement, sainement, avec un bonheur tel que la moindre de ses écailles en frémissait de contentement. Perchée dans le cou de son dragonnier, roulée en une petite boule chaude et émettant un son mélodieux ressemblant à une mélopée et occasionnellement bougeant un peu pour être plus confortable encore, les ailes repliées contre son dos et une patte sur le museau, ses petits yeux noir et brillants bougeant derrière les paupières écailleuses, ouvertes sur un autre monde au delà de celui ci.

****

Et de quoi rêvait elle, cette jeune dragonne tout juste éclose, elle rêvait d'un grand champ d'herbe ondulante, comme celle sous les pattes du Any sur lequel son Any à elle était monté mais plus hautes et vertes, ondulant sous le vent tandis qu'elle et son lié tourbillonnaient dans les airs, libre comme l'air et heureux. Elle rêvait d'un royaume qu'elle n'avait jamais vu, de personnes qu'elle ne connaissaient pas, d'objets qui n'avaient pas de sens, pas de nom mais qui avait une marque distinct, celle de sa personne à elle... elle rêvait les souvenirs de Any, apprenant son lié alors même qu'elle dormait, logeant son esprit et sa conscience dans celle de l'elfe comme un oisillon contre sa mère... son rêve changea et elle revoyait l'endroit où Any l'avait trouvé, elle voyait un être œuf qui devait ressembler au sien mais moins coloré, une sœur d'écaille, sa sœur d'écaille était encore là bas, elle ne savait pas comment cela lui venait mais cette vérité s'imposait à elle comme un fait incontestable. Elles voleraient ensemble un jour, un jour elle verrait les autres... et tous ensemble ils seraient heureux et apporterait la paix, pour Any pour tout les Any du monde. Elle replongeait dans ses songes, reprenant des forces, lorsque la main d'Any vint se poser sur ses écailles et elle ouvrit un œil paresseux pour l'observer, goutant le simple contact avec joie, comme une berceuse pour qu'elle dorme de nouveau, comme la jolie berceuse qu'elle avait entendu dans son œuf, elle caressa son esprit du sien et lui envoya ce qu'elle ressentait avant de rejoindre de nouveau les bras pâles du sommeil tandis que le monde défilait toujours autour d'eux.

****

Combien de temps avait passé elle ne savait pas, le temps n'était pas encore quelque chose qu'elle connaissait bien, elle avait connu le temps avec sa longue attente, elle avait connu le temps avec la fuite de l'endroit-humide-et-froid-où-son-œuf-avait-été mais rien d'autre... toujours est il qu'elle commença à s'éveiller lorsque son museau sensible s'emplit d'odeur qu'elle n'avait jamais sentit auparavant, une odeur piquante et forte, qui emplissait le nez et la tête comme quand on sortait du sommeil et une odeur alléchante, une odeur musquée et rance de graisse et de viande cuite qui lui donnait faim même si elle ne mettait pas de mot dessus. Elle huma l'air en restant bien au chaud sur son perchoir, essayant d'imaginer ce qui produisait ces bonnes odeurs et écoutant la voix de son lié qui résonnait dans la salle en flottant dans les restes de son sommeil réparateur....

Par instinct elle planta ses griffes dans le tissu de l'épaule quand il essaya de la décrocher, elle était bien là où elle était et puis elle dormirait bien encore un peu là, il faisait bien chaud. Mais lorsque l'odeur du repas arriva elle fut rappelée à l'ordre par son estomac qui criait famine et redressa la tête en clignant des yeux, ronronnant doucement quand son Any lui gratta le cou et le regarda découpé la chose rose-rouge-humide-qui-sentait-bon avec curiosité, qu'est ce que c'était que cette chose grise ? Une grosse griffe pour Any ? Comment pouvait il l'enlever comme ça si c'était une griffe, elle elle n'enlevait pas les siennes... Elle tendit le museau, mettant ses considérations de cotés pour parer au plus pressé, attrapant délicatement le morceau de viande de la main de son lié en faisait attention de ne pas lui faire mal, elle happa la chose appétissante et releva le coup et faisant descendre à petit coup de tête avant de gronder de contentement, ça faisait du bien au ventre quand il y avait quelque chose dedans, elle aimait ça...

Elle envoya ce qu'elle ressentait à Anyn, lui faisant partager sa toute nouvelle découverte et remerciant son lié à sa manière muette. Elle se leva sur ses petites pattes, et s'étira en écartant les ailes, baillant profondément en découvrant de petits crocs pointus, elle regarda l'espace devant Anyn et sous elle... elle voulait se dégourdir les pattes et se ramassa sur elle même, les ailes collées à son dos et la queue battant l'air, elle bondit et se réceptionna sans mal sur la table, atterrissant devant le plat qu'elle renifla avec envie avant d'attrapé un petit morceau de viande et de l'avaler. C'était décidé elle aimait ça ! Elle alla chercher dans l'esprit de Any les mots qu'elle n'avait pas et lança de sa petite voix inaudible pour les autres... * Poulet bon ! * et elle se frotta contre la main de l'elfe contre laquelle elle s'allongea en jouant avec les doigts et en léchouillant doucement, ça avait le goût du poulet, étrange, elle envoya la pensée dans l'esprit d'Anyn et y ajouta sa curiosité... est ce que Any était poulet ? Comme la bête à quatre pâtes poilu ?

Mais son attention fut attiré par l'objet gris sur la surface où elle était, sa curiosité était terriblement mise à l'épreuve, tout était nouveau, tout était fabuleux pour elle, elle ne savait pas où donner de la tête ni comment retenir tout ce qu'elle voyait... elle s'avança vers la chose et tourna autour, grattant de la griffe et touchant du museau, elle grimpa dessus et jouant avec le bec verseur ( qui pour elle ressemblait à la chose de bois que Any portait ) et elle bondit depuis son piédestal, roula sur le bord de la table, s'emmêla les pâtes et tomba par terre avec un couinement de douleur, zut alors elle avait voulu faire ça bien mais elle avait raté son coup, zut et zut elle avait mal à la tête d'un coup.

Elle se releva et tangua sur ses pâtes en essayant de remonter mais heurta le pied de la table, ses petites ailes battirent et soulevèrent la poussière qui trainait partout... elle éternua et le mouvement lui fit de nouveau heurté le pied en bois, elle était confuse et fit de mi tour pour tenter une nouvelle approche de la sommité sur laquelle se dressait le reste de son repas. Elle s'accrocha à la jambe d'Any et se hissa du mieux possible sur ses genoux avant de sauter de nouveau devant lui sur la table et de lui transmettre sa fierté devant la réussite. Tu a vu je suis montée toute seule !. Elle battit l'air de sa queue et se dirigea de nouveau vers le repas pour finir ce qu'elle avait commencé...

Le morceau de poulet qu’il lui tendait avait l’air de lui plaire, et en effet, elle le prit avec délicatesse dans sa petite bouche, relevant la tête pour l’avaler, et eut un grondement heureux, un peu comme faisaient certaines personnes lorsqu’elles mangeaient quelque chose de bon. Et quelques instants plus tard, une pensée, ou plutôt un ressenti, se formula dans son esprit. Il lui fallut quelques temps avant de comprendre que c’étaient les sensations d’Ashy, qu’elle lui envoyait pour lui faire partager ce qu’elle venait de découvrir, et le remercia également. Un énième sourire naquit sur les lèvres de l’Elfe, qui allait caresser sa liée, mais celle-ci, après avoir baillé et révélé une dentition impressionnante de petits crocs sans doute tous tranchants comme des rasoirs, s’était mise en position pour sauter.

Anynduil vit sa Dragonne quitter son épaule, et sentit également l’impulsion qu’elle avait donnée pour décoller, et elle atterrit dans un léger bruit sur la table de bois brut. Ce n’est que lorsqu’il la vit se diriger vers le poulet, qu’il se rendit compte qu’il avait retenu son souffle involontairement. Peut-être que l’Elfe était par trop protecteur envers sa liée, mais toujours était-il qu’il devait s’attendre à en voir de toutes les couleurs avec elle. Une impression, comme ça, mais il découvrirait plus tard qu’il avait raison. Mais bon, au moins, ils auraient une relation très vivante.

Ashy était en train de renifler le poulet qui avait été découpé en petites tranches pour elle. Elle en attrapa un autre morceau, le mâcha rapidement et l’avala. Quelques secondes après, il entendit une voix claire, claire comme du cristal, claire comme l’eau des sources de sa forêt, pleine de beauté et de grâce, lui dire que le poulet était bon. Poulet bon. C’était les mots exacts. Le Rôdeur fut étonné. Bien sûr, il savait de par les contes et les légendes que les Dragons étaient des êtres intelligents, bien plus que n’importe quelle race sur Armanda, voire dans le monde, mais il se demandait bien comment elle avait fait pour apprendre aussi vite que cette viande-là était du poulet, et pas autre chose. Car à aucun moment, lui ou l’aubergiste avait prononcé ce mot. Enfin bon, l’essentiel, c’était qu’elle soit là, et le pourquoi du comment n’avait guère lieu d’être.

Un doux frottement chaud le tira de ses pensées. Anyn baissa ses yeux, qui étaient jusqu’alors en train de fixer le poulet, et vit sa liée contre sa main, léchant affectueusement ses doigts et s’amusant avec. Mais une autre pensée se formula dans son esprit. La petite étoile d’émeraude se demandait si celui qu’elle avait choisi était un poulet, comme la bête à quatre pattes poilue sur laquelle ils étaient montés tous deux. Ce qui lui faisait le plus étrange, cependant, c’était qu’il ne s’était pas habitué à ce mode de communication. Cela lui faisait encore bizarre d’entendre soudain une autre voix dans sa tête, même si cette voix appartenait à une personne dont l’esprit était quasiment confondu avec le sien.

Ashy attendait patiemment sa réponse. Mais sur le coup, il ne savait pas quoi répondre. Car après tout, il était peut-être bien poulet d’une certaine manière. Qu’est-ce qui faisait la différence d’abord ? Les vêtements qu’il portait ? Sa vie plus longue que celle de ce poulet sur pattes ? Enfin bref… Il allait épargner ces questions psycho-cuisino-philosophiques à sa Dragonne. Essayant de retrouver comment il avait faim les premières fois où il s’était adressé à elle en usant de ses pensées, il formula sa réponse.

*Non, mon étoile. Bête à quatre pattes, être cheval. Cheval coure vite. Et Any… Any est un Elfe. Elfe ne pas aller très vite.*

Certes, ce n’était pas de la première clarté, mais disons qu’il ne savait pas comment lui expliquer. D’autant plus qu’il avait l’impression que quelque chose l’empêchait de communiquer aisément. D’accord, leur lien était encore jeune, mais cela prenait-il tant de temps ?

La théière semblait intriguer la Dragonne. Elle tourna un peu autour, donna de la patte contre, avant de grimper dessus et de se promener sur le bec verseur. Cela fit rire de joie Anynduil, rire qui se transforma en cri étouffé, tandis qu’il avait l’impression que son cœur s’arrêtait de battre, en voyant Ashy s’élancer de l’objet, glisser et rouler sur la table, avant de tomber sur le sol en pierre. Le petit son de douleur qui s’échappa de la gorge de sa liée transperça l’esprit de l’Ombre Elfique. Son cœur, maintenant, tambourinait à sa poitrine, comme s’il voulait sortir et s’échapper au loin.

Sa peur bleue l’avait momentanément projeté dans un autre monde, où il voyait des Ashy de partout qui courait et sautillait dans des arbres, avant de lui sauter au visage. Ce pseudo-évanouissement dura jusqu’à ce qu’il sentît quelque chose tirer sur son pantalon. Ses yeux, recouvrant la vue, virent la petite Dragonne, plus solide que ne pouvait en donner l’impression de son petit corps qui semblait fragile, remonter le long de son tibia, passer son genoux, puis sauter de là sur la table.

Sa liée n’était pas la seule à être fière. Lui aussi, car le petit être faisait preuve d’une détermination à toute épreuve, et ne se mettait pas en colère pour être tombé, ni même s’apitoyer sur son sort. Alors que, contente, elle se dirigeait de nouveau sur le poulet pour continuer son repas, il lui gratta le dos.

Cependant, un doux fumet à ses narines lui rappela que lui-même n’avait pas attaqué son repas. Ce qu’il fit sans plus tarder, car maintenant qu’il avait attiré son attention sur lui, son estomac grognait de plus en plus, et résonnait quelque peu dans la salle vide. Salle qui ne le resta pas longtemps d’ailleurs. Trois hommes venaient d’entrer, et s’étaient diriger vers le comptoir.

Un petit accès de parano le saisit soudain. Ce qui pouvait se faire comprendre, ils n’avaient quittés les Vampires que quelques heures plus tôt… Mais non, il faisait jour pourtant, et tant qu’à le poursuivre discrètement, ils le feraient en pleine nuit. Il fallait qu’il se calme. Qu’il respire. Un rapide regard lui montra qu’Ashy avait fini son repas.

*Ashy vouloir voir forêts ? Arbres ? Lacs ?*

Et pour mettre une image sur chaque terme, et lui montrer d’où il venait, Any lui envoya des souvenirs de ces lieux, ignorant qu’elle en avait déjà vu dans son rêve. Délicatement, il la prit dans ses bras, et en sortant, la berça en lui chantonnant une berceuse Elfique. Ou du moins, en essayant de chanter. Après l’avoir reposé dans le coin de son manteau, sur l’épaule, là où elle était précédemment, l’Elfe remonta à cheval, et se dirigea vers le lieu de ses origines.

[HRP : J'ai un doute que cela ne t'aille pas en réponse, excuses-m'en et n'hésites pas à me le dire, si tu veux que je change quelque chose ^^"]

Elle se sentait bien, repue, somnolente et franchement heureuse, avoir le ventre plein faisait du bien et il semblait que son lié soit aussi de cet avis, elle le regarda manger la chose blanche et jaune en penchant le museau, reniflant la bonne odeur et battant de sa petite queue, curieuse et joueuse. Puis un bruit étrange retentit derrière elle et elle vit trois Gros Any gris qui entraient et se dirigeait vers là où elle et son lié avaient été un peu plus tôt, elle gagna le bord de la table et observa les trois grosses choses à l'odeur bizarre qui grognaient et grondaient, elle avait envie d'aller voir, elle se demandait à quoi sa ressemblait de près ces grosses choses mais un étrange sentiment la retint de bondir de nouveau de la table, un instant elle cru que cela venait d'elle mais il était évident au bout de quelques secondes que non ce qu'elle ressentait ne ressemblait pas à ses sentiments, c'était forcément Anyn' et il semblait ne pas aller bien d'un seul coup... elle retourna vers lui et se frotta contre sa main en lui envoyant des pensées positives et joyeuse pour le détendre.

Sa voix résonna dans sa tête et elle émit un ronronnement en voyant les images qu'il lui envoyait, essayant de comprendre les mots et de les mémoriser pour pouvoir plus tard parler avec lui comme il le faisait et pas par sensation, elle avait déjà vu des images comme celles ci dans son rêve et même si elle ne connaissait pas les mots à ce moment là, quelque chose dans la voix de l'elfe lui faisait penser qu'il aimait ce dont il parlait et si il aimait alors elle aussi. Elle se laissa entourer par les bras de Any qui la soulevait de la table et se cala contre lui en fermant les yeux tandis qu'il se mettait à chanter, elle se laissait bercer en émettant toujours une légère mélopée, comme pour accompagner les paroles dépourvues de sens mais qu'elle trouvait jolie... elle planta de nouveau ses griffes dans le tissu de la veste de son lié lorsqu'il la posa sur son épaule et roula en boule pour être plus confortablement installée tandis qu'il remontait à cheval.

Elle ne se rendormit pas cependant, sa curiosité pour le monde autour d'elle était trop grande et elle regardait tout autour d'elle en ouvrant grand ses yeux noirs et brillant, perchée sur l'épaule de Anyn elle engrangeait les informations les uns après les autres comme une éponge se gorgeant d'eau alors que le cahot du cheval les emportait au loin. Elle ne comprenait toujours pas bien la différence entre Any et ce qu'il avait appelé cheval en dehors du nom mais elle finirait bien par comprendre si elle arrêtait de dormir pour regarder autour d'elle.. il était beau le monde, elle aimait toutes ces couleurs, ça lui emplissait les yeux et la tête et la faisait rêver, et elle envoya ses sensations toutes nouvelles à son Anyn, lui faisant partager ce qu'elle pouvait pensées de tout cela... les rayons du soleil qui jouaient sur ses écailles, le vent sur son museau, les parfums dans l'air et les milles et une couleur qui se confondaient en un joyeux patchwork qui lui donnait envie de s'ébattre pendant des heures.

Elle quitta l'épaule pour venir se loger sur la pomme de selle en étendant les ailes pour qu'elles gonflent dans le vent en enroulant sa queue autour du poignet de l'elfe, elle regarda sous les pâtes du cheval en clignant des yeux... et releva précipitamment le museau en voyant une chose marron et longue arriver droit sur elle, elle couina et plongea dans le manteau de son lié où elle resta cachée un moment en tremblant avant que son envie de découverte ne reprenne le dessus et qu'elle passe le bout du museau hors de l'abri de tissu pour regarder au dehors.

Le reste du voyage fut sans grand incident mais elle commençait à fatiguer, pas qu'elle ai fait de gros effort mais elle voulait se dégourdir les pattes et découvrir un peu le monde du haut de sa petite taille, d'autant que la forêt semblait encore loin et elle le fit savoir du mieux qu'elle put à son lié, n'ayant pas de mots pour lui expliquer elle envoya les picotements de ses pattes et son envie de descendre un peu pour prendre une pause. Elle n'attendit pas vraiment la réaction et bondit hors de son nid douillet pour atterrir... dans de l'eau... elle battit des ailes en toussant et en couinant de surprise et de joie, comme c'était bizarre ! C'était mou et frais, ça coulait sur ses écailles et étincelait comme elles, ça l'entourait et faisait 'sploch' quand elle le touchait de la patte ! Elle s'aplatit dans la petite mare et fit jaillir de l'eau avec ses ailes, mouillant ce qui se trouvait à portée immédiate, elle chercha l'esprit d'Anyn' pour lui montrer ce qu'elle avait trouvé et lui fit parvenir son interrogation joyeuse sur ce que pouvait bien être ce truc drôle avec lequel elle jouait.

Elle retourna à son occupation en attendant qu'il la rejoigne, sachant qu'il ne partirait jamais sans elle, et son regard scintillant tomba sur une chose qu'elle n'avait pas remarqué auparavant... un espèce de truc vert et noir, avec deux chose comme des ailes atrophiés sur le derrière et des yeux minuscules et qui émettait un bruit étrange, une espèce de 'croac croac' répétitif... elle bondit sur place et s'aplatit en regardant la chose, sa queue battant l'air, joueuse elle posa une patte sur la chose et celle ci bondit un peu plus loin et elle recula, surprise et ravie avant de bondir à son tour et de recommencer et hop ! La chose sauta encore, et hop ! Elle la suivit... hop, hop, hop, hop !

Elle s'éloignait de la mare avec la petite chose molle et bondissante. Puis celle ci sauta sous un morceau de chose gris et dure et elle ne la vit plus, elle tourna autour et renifla l'interstice par lequel la chose avait disparu avant de se retourner pour voir Any près d'elle... elle courue vers lui et se frotta contre lui avant d'attraper du bout des dents un morceau de sa cape et de tirer vers là où son jouet avait disparu, elle essaye de lui expliquer ce qu'elle faisait, lui montrant l'image de la chose bondissant sous la chose grise avant de retourner essayer de la pousser. Mais elle glissa et tomba de nouveau dans une mare avec un petit cri et se contorsionna pour se relever en évitant de marcher sur ses ailes, elle regarda l'elfe et se rendit compte que quelque chose lui bouchait en partie la vue, elle secoua le museau et fit voler la chose, verte et grande, presque aussi grande qu'elle avec une chose pelucheuse et douce au dessus qu'elle renifla avec curiosité et poussa un couinement émerveillé. Qu'est ce que ça sentait bon ! Elle l'attrapa et l'amena vers Anyn et lui tendit en le contactant de nouveau par la pensée pour lui expliquer qu'elle voulait lui donner cette chose qui sentait bon... « Anyn... toi... » … enfin elle essaya.

Puis elle retourna à sa préoccupation première et bondit sur la chose dure et grise pour regarder en dessous et essayer de trouver sa chose molle et rigolote qui s'était échappée. Elle glissa une patte en dessous en grattouilla attentivement avant de la retirer vivement et de bondir en arrière quand quelque chose mordit sa patte, pas qu'elle eu mal, ses écailles étaient plus dures et plus solides que beaucoup de chose même aussi jeune mais elle avait été surprise et maintenant elle voulait plus que jamais que cette chose dure bouge pour voir ce qu'il y avait en dessous. Elle essaya de la pousser la chose mais ni les coups de griffes ni les coups de têtes ne parvinrent à le faire et en désespoir de cause elle envoya une image à son lié de lui en train de pousser la pierre et sa gratitude, elle sauta sur le coté et se s'assit en regardant le tout en penchant le museau.

Lorsqu'enfin la chose, pierre, fut hors du chemin elle bondit et attrapa la chose molle dans sa gueule en faisant attention à ne pas la blesser et la posa plus loin en battant de la queue et la suivit en petit bond jusqu'à ce qu'elle disparue dans l'eau. Elle regarda la grande étendue bleu et se sentit étrangement calme devant ce spectacle qui lui en rappelait un autre, un qu'elle avait vu en rêve... elle envoya l'image de son rêve par le lien mentale avec son lié et ce qu'elle en ressentait, ce mélange de mélancolie, de joie et de liberté qui semblait la bercer depuis toujours.

« Anynduil... Ashy... maison ? »

Le cheval allait à bonne allure, et Any veillait à ne pas l’épuiser en le poussant un peu trop fort. L’air lui fouettait le visage, lequel était également caressé par les rayons du soleil. La température était agréable, et après cette nuit, l’Elfe avait l’impression de tout redécouvrir lui aussi. Il appréciait chaque instant passé avec sa Dragonne, chaque battement de son petit cœur qu’il sentait à travers leur lien. Ashy, elle, se promenait sur le cheval, s’amusant de l’air qui gonflait ses ailes. Lorsqu’elle vint se blottir contre lui, tremblotante, après avoir vu quelque chose qui lui avait fait peur, le simple fait de la sentir contre lui le réconforta, bien qu’il n’en avait pas besoin. Il aimait ce contact entre leurs âmes, lorsque leurs deux corps se touchaient… En fait, il aimait tout ce qui avait trait à l’étoile d’émeraude. Son étoile.

Deux ou trois heures plus tard, alors que sa Dragonne était tranquillement posée sur sa ceinture, Anynduil ressentit une envie de descendre, et quelque chose le picotait, mais il ne savait quoi. Pas un instant il ne pensa que c’était le petit être sur son épaule qui lui envoyait ses sentiments et ses ressentis. Surtout qu’il ne s’y attarda pas vraiment dessus, le poids qu’il ressentait sur sa ceinture ayant subitement disparu. Son regard se baissa, et il aperçut Ashy qui avait sauté, et qui planait en direction du sol. Le Rôdeur se contracta, son cœur manqua trois battements cette fois-ci, un peu comme dans l’auberge mais en plus fort, et des éclairs roses zébrèrent ses yeux. Le cheval, sentant cette tension soudaine, se mit à galoper, puis cabra, et envoya Anyn, qui n’était pas en état de réagir, rouler au sol. S’ébrouant, le quadrupède revint ensuite en arrière.

L’Elfe, lui, reprenant peu à peu ses sens, se releva, tout endolori de partout. Il avait un goût de terre dans la bouche, et se la rinça à l’aide de l’eau dans sa gourde. Lorsqu’il fut sûr de pouvoir tenir debout, il revint sur ses pas, accompagné de son cheval, si réactif, vers l’endroit où avait sauté Ashy. Laquelle tournait autour d’un petit assez gros caillou, de la taille d’un… Bref, il était gros. Elle vient vers lui, se frotta contre sa personne, et saisit un bout de la cape dans sa bouche, pour le tirer et l’amener là où elle voulait. Puis elle repartit essayer de pousser le rocher, en envoyant des images de quelque chose qui ressemblait à un crapaud ou une grenouille sauter sous ce même rocher. Mais l’émeraude trébucha, et lorsqu’elle tenta de se relever pour sortir de la mort, elle se rendit compte qu’elle avait un nénuphar sur la tête. Lorsqu’elle l’eut examiné, elle émit un petit bruit de contentement, et le prit dans sa bouche, de manière à ne pas l’abîmer, et l’amena vers le Dragonnier, en lui disant télépathiquement que c’était pour lui. Touché, il se pencha pour prendre le cadeau, sentit lui aussi la douce odeur qui s’en dégageait, et le posa dans une poche près de son cœur, en s’arrangeant pour qu’il soit un peu dehors aussi. Il caressa son museau.

*Any content… Ashy… Merci. *

Mais déjà elle était repartie essayer de faire bouger cette masse grise. Elle avançait, reculait, tournait autour, poussait, jusqu’à ce qu’elle soit « fatiguée ». Elle lui demanda alors de pousser cette chose qui la gênait, avant d’aller s’asseoir, curieuse, en l’observant faire. Any se pencha une nouvelle fois, et dégagea la pierre, faisant par ce fait jaillir le truc vert qui était un crapaud, au final. Elle le poursuivit, jusqu’à ce qu’il rejoigne sa mare, et disparaisse en créant des ondes à la surface.

Mais Anynduil était parti derrière des buissons, attiré par une odeur de fruits, des pommes assurément. Et en effet, il aperçut un magnifique pommier solitaire. Les pommes étaient rouges. Il en cueillit une, et mordit dedans. Le goût sucré coula dans sa gorge. Ces pommes étaient vraiment excellentes. Il la finit d’ailleurs assez rapidement, et en cueillit d’autres avant de revenir là où il avait quitté Ashy. Ashy était d’ailleurs plongée dans ses pensées, en contemplant la petite étendue d’eau devant elle. Une image lui vint alors à l’impression, accompagnées de sentiments qu’il identifia comme étant ceux de sa Dragonne. Anynduil était étonné qu’un être encore si jeune, même s’il pouvait avoir accès à la mémoire de son peuple, puisse déjà éprouver de tels sentiments que l’on attribuerait plus à un adulte, tant Humain que Elfe. Une petite voix se fit ensuite entendre dans sa tête, dans son âme. Il ne comprit pas immédiatement ce qu’elle voulait dire par leurs deux noms et le mot « maison ». Il chercha tout d’abord ce qui pouvait bien se rapporter à ces mots-là, mais l’illumination lui vint un peu après. Que pouvait-elle vouloir dire avec le mot « maison », maintenant ? Depuis qu’elle était née, il n’avait fait que fuir sur les routes. La pauvre n’avait pas encore vu son port d’attache. Elle devait donc vouloir savoir où il se trouvait, si elle et Any en avait un.

Alors l’Elfe se concentra, et lui envoya des images de sa maison dans les arbres, dans la forêt Elfique, avec ceux de son peuple. Il lui envoya les sentiments que l’on ressentait en étant dans un lieu à soi.

*Oui… ça, maison de Ashy et de Any… *

Il ne lui parla pas encore du fait que sa maison était aussi la totalité du continent. Il ne savait pas l’expliquer, et avait peur d’embrouiller son émeraude avec ça. Il s’accroupit ensuite, et prit Ashy dans ses mains, pour la porter et la mettre sur son épaule. Il coupa ensuite un morceau d’une pomme, et le mit devant la bouche de ce petit être.

Même s’il savait que les Dragons étaient carnivores, il avait envie de lui faire goûter les délices de la Nature. Il voulait tout partager avec elle, que chaque expérience leur soit commune. L’Elfe se releva ensuite, et alla attacher le cheval à un arbre.

*Ashy et Any… Promenade ?… *

Oui, il désirait se promener un peu avec elle. Le Conseil pouvait attendre. De toute façon, là-bas, ils ne seraient vus que comme des armes, des avantages stratégiques majeurs. Des pions, en fait, malgré la valeur de ces pions. Non, ce n’était pas l’avenir qu’il désirait pour Ashy, il ne voulait pas l’abîmer.

Alors que tous deux s’écartaient du chemin, il lui reproposa un bout de pomme.

[HRP : Désolé du retard, et j'espère que ça t'ira ^^" Sinon, dis-le moi, je le refais]

Elle était à la fois curieuse et détachée, curieuse de la réponse de son lié et détachée de son entourage, elle tenait beaucoup à sa question, elle ne savait pas pourquoi cette idée de maison était importante mais elle lui tenait à cœur, ça lui était venu comme ça, d'un seul coup, comme une lumière s'allumant en elle, une lumière qui la faisait se questionner, qui mettait en relief certaines choses qui n'avaient pas de sens pour elle mais qu'elle savait être des éléments indispensables... comme cette question là, maison, c'était quoi maison ? Le mot lui était venu tout seul sans qu'elle l'ai entendu ou apprit, sans qu'elle en connu vraiment le sens, pourtant elle s'accrochait à la réponse comme à un pilier.

Elle sentit son petit cœur faire un bond lorsque l'elfe lui envoya des images étranges mais familières, pour elle ou pour lui ? Pour les deux sans doutes, elle avait déjà vu des arbres dans ses rêves sans savoir de quoi il s'agissait, elle en avait vu en vrais alors qu'ils chevauchaient, elle n'avait qu'un jour mais elle apprenait déjà, s'emplissant du monde comme une coupe d'eau, comme une plante de soleil et les images qu'elle contemplait la laissait apaisée et plus joyeuse que jamais, elle aimait bien ces images, elles lui plaisaient avec toutes ses couleurs chaudes et toute la mémoire qu'elles véhiculaient, tous les sentiments qu'elle recevait, oui définitivement elle voulait voir ça, leur maison, leur maison rien qu'à eux, où ils seraient en sécurité et où elle pourrait vivre tranquillement avec lui.

Elle se laissa soulever, plongée dans ses pensées et agrippa la fabrique de tissu en retrouvant son poste sur l'épaule de son Any, observant l'endroit où ils se trouvaient, la joie de l'aventure reprenant le pas sur la mélancolie, observant les environs à la recherche d'autres choses amusantes à voir et à apprendre... elle aimait découvrir, ça lui donnait un étrange sentiment de plénitude de pouvoir voir des choses qu'elle ne connaissait pas, d'entendre Anynduil lui expliquer les choses, de se remplir les sens, mais juste avec lui lui, elle ne voulait pas être avec quelqu'un d'autre pour l'instant, juste eux deux et le monde.

C'est alors que son lié lui présenta un petit bout de quelque chose d'étrange, une chose à la forme amusante et qui dégageait une odeur alléchante même si sa couleur ne lui disait rien, c'était jaune tout pâle au centre et rouge sur le dessous et seulement sur un coté, mais ça sentait bon tout de même, était ce une nouvelle sorte de poulet ? Un poulet jaune et tout petit, si petit qu'elle n'en ferait qu'une bouchée ? Dans le doute il n'y avait qu'une seule façon de savoir... Elle attrapa le morceau et l'avala tout rond tandis que le goût lui envahissait le palais... oh ! Comme c'était bon ! Ça n'avait pas du tout le même goût que du poulet, c'était sucré et frais, ça donnait envie d'en manger plein même si quelque chose lui disait qu'il valait mieux qu'elle n'en abuse pas, elle finit donc de croquer et envoya son verdict à Any sous la forme de la chose qu'elle avait mangé à coté d'un morceau de poulet et s'écria * Bon* avec enthousiasme.

Là dessus il attacha le cheval à un arbre sous le regard de la dragonne qui ne comprenait pas très bien pourquoi il enroulait ainsi des morceaux de trucs marrons sur le tronc de l'arbre, à quoi ça pouvait bien servir ça, et puis pourquoi ne pas juste demander au cheval de rester là ? Après tout il les avaient portés depuis déjà un moment, ou du moins elle le pensait, si il avait la patience de faire voyager Any pourquoi n'attendrait il pas là ? Elle transmit sa curiosité à l'elfe alors qu'il finissait son œuvre mais n'eus pas le temps de le questionner plus avant car il venait de lui proposer quelque chose de fabuleux pour un être à peine sortit de sa coquille, une promenade, bien sûr elle ne savait pas ce que ce mot voulait dire mais elle avait deviné, après tout il n'y avait pas trente six choses à faire dans un lieu comme celui ci...

Elle acquiesça frénétiquement et sautilla sur l'épaule de l'elfe en poussant de petit couinement impatient. Voir cet endroit ? Avec Any ? Oui, oui, mille fois oui, ils allaient s'amuser et elle pourrait voir plein de jolie choses ! Et ça serait l'occasion d'engranger quelques mots supplémentaires, comme ça elle pourrait mieux comprendre ce que disait son lié, ils pourraient même discuter un peu.... la perspective la rendait encore plus joyeuse, sa bonne humeur grimpant à des hauteurs jamais atteintes auparavant. Elle attrapa joyeusement le bout de chose jaune qu'il lui tendait et avala de nouveau, frottant son museau dans le cou de l'elfe en ronronnant doucement, regardant le bout de l'oreille qui dépassait juste à coté d'elle... un curieux appendice, pas laid non, juste curieux, il bougeait légèrement quand Any marchait... elle essaya de l'attraper avec sa patte mais faillit perdre l'équilibre et se rabattit sur la solution la plus simple, elle sauta sur la tête de l'elfe et mordilla doucement le bout d'oreille avec application en regardant le paysage.

Quelque chose dans l'esprit d'Any semblait froid, à quoi pensait il donc pour être aussi... triste ? Non pas exactement triste, au fond d'elle elle comprit qu'il devait s'agir de quelque chose qui avait très à elle mais ne pouvait savoir quoi, avait elle fait quelque chose ou était ce quelque chose en rapport avec la maison... interrogation, son esprit cherche celui de l'elfe et elle redescend sur son cou pour s'y enrouler, réchauffant la peau qu'elle touchait de sa chaleur interne sans même le savoir. Elle resta là un moment alors qu'ils avançaient dans l'herbe qui n'avait pas de nom pour elle, puis au bout d'un moment elle sauta et se laissa tomber sur le sol du mieux qu'elle put avant de se mettre à gambader un peu partout, jouant avec des tiges et des fleurs et sautant dans les petites flaques d'eaux... elle restait proche de son lié toutefois, elle ne voulait pas le laisser même pour s'amuser.

Elle bondissait avec entrain en demandant toutes sortes de choses à l'elfe et jouait avec les papillons qui passaient près d'elle... jusqu'au moment où elle se retrouva nez à nez avec une boule de poile blanche dont les oreilles ressemblaient à celle d'Any en moins gracieux mais en plus mignon. La chose partit au galop, semblant terrifiée et elle la suivit le plus vite qu'elle pouvait sur ses pattes encore fragile, aveugle d'un seul coup à tout autre chose qu'à son nouveau jouet elle le coursa jusqu'à une butte de terre agrémenté d'un trou dans lequel la chose disparu, la laissant, déconfite, à l'extérieur. Elle tourna autour, gratta puis, quand il devint évident que la joli chose ne reviendrait pas, elle s'en alla pour retrouver Any, regardant l'elfe de ses grands yeux noirs brillants, sa queue battant l'air et ses ailes à demi déployées... * Any... ça, quoi ? *

Elle lui désigna une étendu d'eau, se penchant au dessus de la surface bleu scintillantes et penchant le museau sur le coté, c'était la même chose que là où elle était tombée en sautant du cheval mais c'était plus gros... et plus froid aussi conclu elle en trempant la patte, elle n'avait pas froid mais sentait le frais sur ses écailles et ça l'intriguait. Elle tendis le coup en avant pour regarder un minuscule petit insecte voler à la surface de cette chose réfléchissante et en regardant attentivement elle poussa un couinement de surprise et bondit sur place... là ! Dans l'eau ! Il y avait quelque chose de vert, quelque chose qui lui ressemblait ! Qu'est ce que c'était donc que ça ? Curieuse et surexcitée elle appela son lié de toute la force de sa petite voix.... avant de glisser et de tomber tête la première dans l'eau avec un 'plouf' audible...

Sa liée avait acceptée avec une grande joie la promenade, ainsi que les morceaux de pomme. Fruit qu’elle avait l’air d’apprécier, malgré le fait que ce ne soit pas sa première source d’alimentation. Mais Any était content d’avoir une telle Dragonne, curieuse de tout, et prête à tout essayer. En ce sens, elle lui ressemblait, quand il était jeune. Tout ce qui passait près de lui était étudié, goûté… Bref, expérimenté. Vraiment, elle était une source d’eau au milieu d’un désert, une brise fraîche dans une pièce trop longtemps fermée, une Soleil au milieu des nuages. Elle était la nouveauté. Elle était l’Amour et la Joie. Ashy la Verte, l’Etoile d’Emeraude, Porteuse du Bonheur.

Elle s’était enroulée autour de son cou, et sa chaleur se communiquait à son corps. C’était une sensation très agréable, qui lui donna quelques frissons. Il la sentait vibrer à chaque respiration, et il appréciait le souffle chaud qu’elle expirait dans un creux de son cou, tandis qu’ils marchaient dans la prairie, entourés d’arbres, de buissons, et de pleins d’animaux et d’insectes. Et visiblement, elle avait toujours envie de courir après, car Ashy sauta de son épaule pour gambader joyeusement dans l’herbe, jouant avec des papillons multicolores, lesquels étaient visiblement intéressés par cet étrange être qu’il ne connaissait pas. Quelques-uns plus téméraires que d’autres s’en approchèrent un peu, avant de repartir voleter au milieu de ceux de son espèce, avant que quelques autre s’y lancent à leur tour. Cela ressemblait à un ballet.

Anynduil la perdit rapidement de vue, sa couleur se fondant dans celle de son environnement et dans les herbes hautes. Il sentait sa présence, et savait qu’elle n’était pas loin, mais il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour elle, surtout après toutes les frayeurs qu’elle lui avait fait. Ce n’était pas une question de confiance, loin de là, mais c’est que depuis qu’elle était née, Any était devenu mère poule avec elle. Il se faisait du souci pour elle et son avenir, même lorsqu’il était auprès d’elle.

*Ashy… Prudence.*

Peut-être la couvait-il trop, mais c’était normal, après tout, la Dragonne n’avait pas encore vingt-quatre heures de vie en ce monde… Enfin, hors de son œuf du moins, bien que l’Elfe ignorait complètement comment se passait la « vie » d’un bébé Dragon dans son œuf, car les œufs pouvaient attendre des siècles avant d’éclore, ces Dragons et ceux de la génération précédente en étant la preuve vivante. Perdu dans ses pensées, en observant cette mer verte de végétaux, le Rôdeur entendit un bruit près de lui. Instinctivement, il sur que c’était sa liée. Les deux êtres, si proches malgré leur lien récent, se regardèrent dans les yeux. Ceux, bleus et verts de l’Elfe, plongés dans ceux, noirs, d’Ashy. Cette dernière lui demanda ce qu’était cette chose. Ne voyant pas de quoi elle voulait parler, l’Ombre Elfique expérimenta sans le vouloir une autre facette de leur lien, et regarda dans ses souvenirs de ce dont il s’agissait.

*Ça… Lapin. Lapin être très rapide, mais avoir peur souvent.*

Une pensée saugrenue en un tel instant lui traversa l’esprit, et il la lui communiqua sans le vouloir : la lapin était délicieux à manger. Le souvenir lui vint alors d’un fameux lapin à la moutarde qu’il avait mangé il y avait très longtemps dans la maison d’un fermier qui l’avait invité, après qu’il lui eut rendu service. Après le repas, Any était allé demander à son épouse la recette et cette dernière, très serviable, la lui avait donné. Il se promit de le faire goûter à sa liée dès lors qu’ils en auraient l’occasion… Mais attends… elle ne parlait pas du poulet, maintenant qu’il y repensait, elle avait fait un geste en direction d’un… D’une sorte de petite mare… Il y avait un mince filet d’eau qui coulait, et qui, bien longtemps auparavant, avait dû tomber dans un trou, lequel avait finit par donner ce point d’eau. Un barrage naturel. Et suffisamment profond pour qu’un Homme de taille normale puisse y nager en étant à l’aise, jugea-t-il.

*Pardon… Any mal compris. C’est… Une sorte de très très petit lac.*

Et pour lui donner la comparaison, il lui envoya le souvenir d’un lac de taille moyenne, au Nord du continent. La différence était plus qu’écrasante, mais il ne savait pas comment qualifier cette retenue d’eau devant eux, donc il avait fait avec les moyens du bord. Visiblement intriguée, Ashy s’en approcha pour regarder la surface. elle eut l’air étonné en voyant son reflet dans l’eau. L’Elfe rit, rire qui mourut aussitôt dans sa gorge en l’étouffant à moitié lorsqu’il l’entendit « crier » son nom, et le bruit d’un corps tombant dans l’eau.

Il voyait la surface de l’eau, si calme auparavant, être ridée depuis la chute de sa liée. Affolé, pour la première fois de sa vie, il parcourut en courant le chemin qui le séparait du lieu de la chute de sa Dragonne. Bon sang, il ne voyait rien. Bien que claire, l’eau était sombre, et sa panique n’arrangeait rien. Anynduil tenta d’intimer à son esprit de se calmer, mais rien n’y faisait. L’Elfe ne cessait de l’appeler, pour qu’elle se manifeste. Il quitta alors toutes ses armes et sa cape, les jeta au sol, et plongea dans l’eau. Le froid le saisit immédiatement, mais il tenta, plus ou moins bien, d’en faire fi.

L’endroit était bien plus profond qu’il ne l’aurait cru de prime abord. Alors qu’il s’enfonçait sous l’eau, sa main toucha bientôt une boule d’écailles, et s’écorcha dessus. Plus délicatement, il toucha à nouveau ces écailles, et remonta jusqu’à sentir des cornes. Et le tout était chaud. Sa panique avait obscurci ses sens, car, en étant calme, il l’aurait immédiatement reconnu au toucher. Mais ce n’était pas le moment de penser à cela. Le Rôdeur remonta rapidement, et sa tête creva la surface de l’eau. Immédiatement, il fit sortir sa Dragonne, et remonta sur la berge, et y étendit Ashy.

*Ashy… Je t’en supplie, réponds-moi…*

Le ton montrait clairement qu’il était au bord des pleurs. La peur, puis inquiétude avaient eut raison de ses défenses. Sa main caressait doucement le corps immobile de sa liée.

Un Lapin ? Alors cette drôle de chose plate et bizarre qui ressemblait au ciel c'était un lapin ? Elle restait dubitative devant la réponse de son lié, pas qu'elle ne lui fasse pas confiance, elle n'imaginait pas une seule seconde qu'il lui raconterait n'importe quoi, après tout c'était Anyn, sa personne, une part d'elle même, il ne pouvait absolument pas lui faire le moindre mal de la moindre façon possible, et puis il connaissait bien le monde lui, il y vivait depuis longtemps alors il devait avoir raison... mais tout de même, elle trouvait que le non de lapin n'allait pas du tout à cette chose bizarre, elle l'aurait bien attribuer à la chose pelucheuse et si rapide qui lui avait échappé , c'était un nom mignon, un non pour quelque chose de joli comme cette petite bête. Elle accorda un regard sceptique et interrogatif à l'elfe dont les pensées dérivaient vers le goût du lapin, ce truc ça se mangeait ? Elle était de plus en plus perplexe, et de minute en minute cette interrogation se transformait en abysse... alors ce truc là, ce truc bizarre c'était bon à manger... ça ne lui disait rien du tout, non vraiment elle n'avait pas envi de manger ça, l'aspect n'était pas appétissant et elle doutait fortement d'être capable de mordre dedans. Et comme pour confirmer ses doutes elle vit un souvenir de Anyn d'un morceau de ce qui devait être du lapin dans un cercle blanc étrange... ah oui là d'un seul coup c'était bien plus appétissant, elle en aurait presque salivé, l'envie de gouter se réveilla en même temps que sa curiosité, elle voulait gouter mais elle doutait toujours que la chose de l'esprit d'Anyn et la chose près d'elle soit la même chose.

Et enfin le reste des pensées de celui ci ne l'atteigne, éclairant le problème, elle s'était trop mal exprimée pour qu'il comprenne correctement et avait cru qu'il s'agissait de la chose pleine de poils après laquelle elle avait courut auparavant, et qui s'appelait donc bien un lapin ! Elle eu un élan de fierté, elle avait deviné juste c'était chouette ! Mais au delà de cette infime victoire il y avait la fait qu'encore une fois son âge juvénile l'empêchait de communiquer clairement avec son lié, c'était ça faute à elle si il ne pouvait pas l'aider ou si il saisissait certaine chose de travers, évidemment la jeunesse était une étape obligatoire de la vie et elle n'avait pas le droit de grogner après elle mais tout de même si on la gênait dans son exploration du monde avec un tel handicape comment pouvait elle avancer ? Ça n'allait pas, vraiment vraiment pas, il fallait absolument qu'elle travail pour être capable de discuter avec Anyn sans soucis, oui c'était ça il fallait qu'elle travail ! Avec un peu de courage et beaucoup d'application elle était certaine de pouvoir apprendre la langue des deux pattes en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, ça n'avait rien de bien compliquer si on y mettait du cœur.

En attendant une nouvelle péripétie venait de s'ajouter à la collection que sa jeune vie avait déjà engrangé, elle avait atterrie tête la première dans la mare remplie d'eau, d'eau froide qui plus est, même si bien entendu elle ne sentait pas vraiment le froid, c'était comme un courant d'air dans une pièce chauffée au maximum, on sentait le froid mais on avait pas froid et bien s'était exactement ce qui lui arrivait d'un seul coup. Profond.... c'était profond... trop pour elle, beaucoup trop pour la petite dragonne qui ne savait ni nager ni flotter, la force avec laquelle elle avait plongé et sa surprise l'avait privée du seul atout qu'elle aurait put avoir et à présent elle coulait au fond de la mare parmi les plantes et les poissons, les yeux fermés et battant frénétiquement des ailes, elle n'arrivait pas à respirer et commençait à vraiment paniquer d'autant qu'elle ne parvenait pas à communiquer avec son lié, comme si l'eau était devenu un écran lui renvoyant les pensées dès qu'elle appelait à l'aide... plus que sa situation c'était cela qui lui fit peur, elle et Anyn était liés, inséparables, unies au delà de tout et de tous... alors pourquoi cette stupide chose l'empêchait elle de le toucher de son esprit ? Si son état n'avait pas été aussi précaire elle aurait put en concevoir de la colère mais dans la situation présente elle devait d'abord penser à quoi faire pour elle même.

Mais d'un seul coup il y eu un gros remous qui la fit plonger plus rapidement encore avant qu'un objet long et sombre ne crève la surface de l'eau, dispersant les poissons et les plantes comme le vent sur une plaine... une grande sensation de froid s'empara d'elle, une sensation qui ne provenait pas d'elle mais d'Anyn comme ci celui ci était entrer dans quelque chose de glacé... comme une mare ? Son cœur fit un bond de joie à cette pensée, Anyn venait la chercher, il venait l'aider ! Elle le sentait de nouveau pleinement, sa proximité rendant les choses plus facile, elle tenta de communiquer mais dans l'état étourdit où elle était la parole n'était pas chose aisée... Une main vint reposer un instant sur ses écailles mais elle fut contrainte de lutter pour ne pas faire de rouler bouler sous les flots et l'appendice disparu un instant, elle en aurait couiner de protestation si elle avait put mais une fois encore c'était impossible et de toute façon la main était de retour et a tirait vers le haut, si vite qu'elle en eu encore plus peur et une fois à l'air libre elle se recroquevilla sur elle même en tremblant.

Elle entendit la voix douce de l'elfe dans son esprit mais mit quelques instant à comprendre ce qu'il cherchait à lui dire, elle ne connaissait pas les mots et encore une fois cela la gênait, elle aurait voulut svaoir mais le ton sur lequel ils étaient employés suffisait heureusement pour lui faire comprendre qu'elle avait dû lui faire une belle peur, peut-être même plus grande que la sienne propre et cela l'attristait énormément. Elle sentait une main douce sur ses écailles, une main glacée... elle se remit péniblement sur ses pattes et fit quelques pas incertains avant de se laisser tomber sur le bras de son lié et de lécher la main où apparaissait de petites coupures dû au frottement sur ses écailles, elle se frotta ensuite contre l'elfe en lui envoyant les sensations qu'elle ressentait et ne pouvait traduire en mot : sa peine pour lui, sa tristesse à l'idée de lui avoir fait peur, sa gratitude d'être venu la cherchée, son amour pour lui... elle chercha quelque chose dans son esprit, elle n'aimait pas s'y introduire ainsi, sans vraiment le lui dire mais elle le fit tout de même pour l'occasion puis elle projeta une pensée hésitante vers lui, buttant sur le mot et la voix très douce et baisse...

* mmmmmm... Me... Merci... Merci Any, aime fort... *

Elle grimpa sur ses genoux et s'installa tout contre lui pour lui communiquer sa chaleur, il était trempé, froid et grelottant et elle n'avait pas envie qu'il attrape mal par sa faute même si elle ignorait comme cette corrélation lui était venu, elle s'imposait d'elle même, si Any restait trempé il allait être malade et donc aller mal... et elle ne voulait pas qu'il aille mal. Encore une fois elle lui envoya ses sentiments, insistant sur son inquiétude pour lui, son appréhension de le voir malade mais également le fait qu'elle était fatiguée... certes elle aurait voulu continuer à explorer et à découvrir des choses mais dans l'état où ils étaient tous deux elle ne savait pas si c'était prudent. Elle attendit donc de voir ce qu'allait lui dire son lié, elle avait une confiance éperdue en lui et était certain qu'il savait quoi faire dans un moment pareil et en attendant elle repensait à ce qui venait de se passer, cela lui rappelait quelque chose, un souvenir distant qu'elle ne pouvait situer et dont elle ne connaissait pas l'origine même si elle était certaine qu'elle soit importante. Un instant elle ferma les yeux, tentant de saisir ce qui lui échappait comme une enfant jouant avec des lucioles, mais malheureusement sa fatigue et les émotions fortes des dernières minutes furent de trop pour elle, elle se sentait plonger dans le sommeil ou du moins dans la somnolence, accrochée à son dragonnier comme à une bouée, ronronnant doucement.

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