La naissance du jeune dragon semblait avoir apporté un baume à l’âme de la forêt qui le vit ouvrir les yeux pour la première fois. Le dragonnent n’avait alors que quelque heures, quelques jours à peine déjà de vaincu et il sentait que le monde entier tenait sur ses épaules. Sur les siennes et sur celles de son ainé. Toute l’innocence des choses, des actes, des mots se voyaient encore dans ces yeux d’un bleu au regard intense, qui n’avait de cesse d’observer avec curiosité. Il n’avait pas lâché sa liée propre d’une semelle. Il ne connaissait pas l’univers dans lequel elle avait vécu toute sa vie et cela le fascinait au plus au point. Elle était lui, après tout. Si elle n’était pas encore très à l’aise avec lui, s’il sentait les caresse un peu hésitante, il l’appréciait, se blottissait contre elle, en ronronnant pour chercher à lui faire comprendre qu’elle ne devait pas avoir peur de leur avenir, qu’il serait toujours là, à ses côtés, quoi qu’il arrive.

Ainsi donc, suite à quelques discussion, il rencontra presque tous les elfes de la forêt, ou du moins, avaient-ils la plupart été présent face lui lors de son éclosion. Il avait ressentit tout de même un étrange sentiment. Ils ne semblaient pas s’être attendu, pour certain, du moins, à ce que l’avenir d’Armanda choisisse l’archère. Et bien, qu’ils parlent. Ce n’était pas une chose que le dragon se préoccuperait, ça, c’était certain. Il savait qu’il avait raison, au fond de lui, au fond de son cœur. C’était elle et personne d’autre. Elle n’aurait pas été là qu’il n’aurait jamais éclot, tout simplement.

Finalement, le dragon blanc ne s’était pas attardé plus que ça à savoir ce que pensaient les autres. On ne contredisait pas la décision d’un dragon, tout simplement. Et même si ça avait été le cas, il s’en serait moqué, tout simplement, en ignorant l’insulte à son égard. Il n’avait pas quelques jours que l’écaillé pensait déjà à étirer les ailes pour tenter de s’envoler, comme un fait naturel, une chose qu’il était né pour, réellement. Sa fine silhouette tout en longueur semblait d’ailleurs indiqué qu’il volerait très bien, que c’était en lui, tout simplement, plus qu’autre chose. Si au début le jeune dragon ne semblait pas attiré par la chasse plus qu’il ne le fallait, sa curiosité sans borne faisait qu’il apprenait vite. Aussi, le premier contact se fit-il donc rapidement. Et un nom lui fut donné. Nom qui résonna en lui lorsque l’archère le lui prononça, tout simplement. C’était caché. C’était caché dans son cœur. Comme beaucoup de chose. Comme les questions étranges entourant l’existence des créatures anciennes.

Peu après sa rencontre avec le premier duo dragon et dragonnier, ce fut un mélange curieux d’anéantissement face au comportement plus que récalcitrant de Lyroë. Trop jeune, sur le coup, il ne sut jamais comment réagir et se tut, gardant un silence complet sur les évènements, ne le partageant pas non plus avec elle, lui laissant seulement savoir sa confusion par un flot de sentiment qu’il lui envoyait directement. Suite à quoi ils avaient reçu une vision du Dracos d’un troisième œuf… Ce fut donc ainsi que la décision de tous les envoyer en quête pour l’œuf en question fut pris. Et même s’il était encore très jeune, il en était ravis… Au contraire de sa liée, cette fois… Ce qui le refroidit aussitôt.

Le jour D (pour départ) était arrivé, donc, et face à l’hésitation de sa dragonnière, la créature mythique se demanda si c’était réellement une bonne chose. Il s’interrogea à savoir s’il ne serait pas mieux de demeurer là alors que lui grandirait tranquillement dans les bois et apprendrait au fil du temps et serait pas mieux de ressentir la paix dans le cœur de sa liée? Il ne savait trop…

[Wala! Vous choisissez quand vous voulez posté, on fixera l'ordre de postage à partir de ça]

[Je me permets de le faire après mon dragon.]

Dragonnière. Elle était passée du statut d'archère au service de l'impératrice à dragonnière. Et ce n'était pas rien. Lyroë avait toujours été une elfe discrète, qui n'aimait pas se faire remarquer.
La jeune femme était entrée au service de son peuple, un peu par hasard. Surtout pour ne pas suivre les traces de son père et parce que son caractère belliqueux et tenace ne lui seraient pas tenu de rigueur en tant de guerre.
Petite, elle avait toujours aimé l'art noble du tir à l'arc. Le toucher du bois, la puissance d'une flèche, la maniabilité de l'arme. Son côté sauvageonne reprenait le dessus au grand désespoir de son père qui l'aurait bien vu, comme lui un mage magicien, maniant avec dextérité les mots des elfes et l'écoute de la mère nature. Mais non, Lyroë préférait chasser à l'arc, se promener en foret et suivre des pistes laisser par les humains, maltraitant tant qu'ils peuvent leur belle terre Mère.
Sa haine envers les autres peuples avait surement aussi jouer un rôle déterminant dans le choix de son métier. Même si elle voyait plus ce dernier comme un devoir envers les siens.

Mais dragonnière, cela changeait tout, car les yeux étaient rivés sur elle et sur ce qu'elle était. Avant simple archère, mal aimable, un peu lunatique et secrète, la jeune femme devenait un personnage important aux yeux des autres membres de son peuple. Ca et sa non confiance quand à s'occuper d'un autre être, Lyroë était bien servie. Un dragon, ce n'était pas un chien ou un cheval. Déjà que pour ces animaux dont on avait connaissance, elle n'était pas douée, mais là, un dragon dont personne n'était encore en vie pour en parler. Même si ce dernier ne semblait pas déprimer ou dépérir. Bien au contraire, il gambadait, ronronnait, semblait curieux de tout connaitre de ce qu'il l'entourait.

Mais la découverte de l'un et de l'autre fut vite interrompu, le Dracos leur avait parlé. Un autre œuf. Une quête, un renouveau pour Armanda. L'impératrice, elle-même lui avait demandé de se rendre sur place pour le récupérer. Peut être que Cymbor fut la cause du choix de Lyroë comme soldat, comme garde auprès de Meri. Lyroë n'avait pas comme d'autres remportée victoires ou grandes causes ni même fait de grandes preuves pour une telle mission. D'où sa surprise, son étonnement et sa peur de l'échec. Encore une fois, elle devait faire ses preuves.

Le grand jour arriva, Lyroë venait de finir de préparer ses bagages. Le simple et stricte nécessaire. Cymbor non loin d'elle, elle attendait l'heure de départ non sans inquiétude.
Les yeux dans le vague à admirer le dragonnet, Lyroë n'entendit pas les pas venir auprès d'elle.

Un soulagement, intense, profond... Merveilleux soulagement. Si merveilleux qu'elle en avait eu les larmes aux yeux. Déçue? Non, jamais de la vie. Galadrielle était bien trop ravie pour cela. Un dragon avait éclos, ici, dans le royaume des elfes, sous le temps de son règne! Que de fierté, que de... Soulagement! Un dragonnier elfique... C'était tout ce qu'elle espérait, le fait que ce soit Lyroë qui fut choisie était important bien sûr, et l'Impératrice était sincèrement ravie pour elle, mais l'important, le plus important, était que Cymbor, ainsi fut-il nommé avait-elle appris, ait trouvé son âme sœur parmi l'une des créatures de son peuple. Elle ignorait si les siens l'avait vue lorsque la coquille avait enfin consentit à se briser après avoir été touchée par un nombre certain de main, mais elle avait fermé les yeux, soupiré profondément et s'était laissée aller contre le dossier de sa chaise. Et puis elle s'était éclipsée. Elle se doutait qu'on ne lui en tiendrait pas rigueur, après autant de pression, les siens pouvaient organiser banquet et festivités, mais elle avait besoin de récupérer... Ces derniers temps avaient été particulièrement éprouvants, et elle remerciait les esprits continuellement de l'avoir faite naître elfe et non humaine, car dans le cas contraire, il y avait fort à parier qu'elle aurait eu une tête de déterrée plutôt que son éternelle luminescence.

De plus, elle n'avait pas voulu accabler cette pauvre petite créature et sa liée, à peine s'étaient-ils rencontrés. Les responsabilités leur pleuvraient dessus bien assez tôt, elle voulait... Non, elle tenait à ce qu'ils aient un certain de laps de temps pour s'appréhender et se connaître un minimum tous les deux avant de les surcharger de missions et de devoirs... D'une certaine façon, Galadrielle considérait tout cela comme un gâchis... Que n'eut-elle pas donné pour être à la place de Lyroë... Elle n'en était pas jalouse, pas le moins du monde. Mais elle savait ce qui attendait la jeune archère, ou du moins elle s'en doutait, et c'est pour lui éviter les épreuves à venir qu'elle aurait volontiers pris sa place. La gloire ou le prestige d'avoir été choisie par un dragon ne la motivait pas. Elle respectait les volontés des esprits et celles des esprits éclairés que possédaient ces mythiques créatures. Elle aurait simplement aimé pouvoir préserver l'une des siennes des tracas et pénibilités que lui incomberaient en temps voulu sa nouvelle fonction.

Il leur fut laissé moins de temps qu'elle ne l'aurait souhaité. Un nouvel œuf était à portée de main et qui serait le plus à même de le récupérer que l'un des siens et sa liée? Personne sans doute... Alors, malgré elle, Galadrielle avait dû presser Lyroë et Cymbor et leur demander de hâter leur départ dans l'objectif de chercher le nouvel œuf de dragon. Elle ignorait quels étaient leurs sentiments à l'égard de cette mission, et elle n'eut pas vraiment le temps de s'en inquiéter dans la foulée, aussi après avoir délivré son message leur avait-elle demandé de se retirer et n'était pas retourné les importuner... Mais maintenant qu'ils étaient sur le point de partir...

Pas question d'avoir cet air solennel et dépourvu d'émotions qu'elle était pourtant censée arborer en toute occasion alors qu'elle se rendait jusqu'au couple afin de leur dispenser ses encouragements et leur souhaiter bonne fortune. Alors elle n'avait pas la multitude de voiles qu'elle arborait en temps normal, pas de son diadème de métal fin... Elle était simplement vêtue d'une robe commune aux autres elfes et ses cheveux, toujours aussi légers et laiteux, si laiteux qu'on les croirait faits de cette même matière que les nuages, étaient simplement laissés libres dans son dos. Sa démarche était toujours aussi légère, ses pas toujours aussi feutrés. Peut-être que cela expliquait pourquoi Lyroë ne l'avait pas entendue arriver...

Leur code de politesse était stricte, mais dans le cas présent, Galadrielle ignorait qui dans la hiérarchie avait le plus de poids maintenant que Lyroë était devenue dragonnière. Mais humble et plutôt modeste pour une elfe, l'Impératrice préféra la saluer en premier, et elle estimait que la jeune archère avait de quoi être honorée, Alatarielle voulait lui montrer qu'elle avait son respect et son soutient, aussi croisa-t-elle les bras sur sa poitrine et s'inclina-t-elle profondément devant la jeune elfe et son dragon, laissant pourtant son regard au bleu de glace vrillé sur les compères.

"Lyroë, Cymbor... Je vous salue."

Autant rester quelque peu formelle, dans un premier temps, non?

Il restait là. Immobile. À observer. À écouter les battements de cœur de sa liée. À écouter sa respiration. En sentir son odeur qu’il gravait en lui comme l’éternel prénom qu’elle lui avait attribué inconsciemment. Aussi immobile que la montagne. Aussi fier que la cascade. Il restait là, à toucher de son mental celle avec qui il avait lié sa vie, son âme, et son propre destin. Et il lui faisait confiance, aveuglément. Pour rien au monde il ne regrettait. Pour rien au monde, il n’accepterait que qui que ce soit lui dise : ‘’tu as fait le mauvais choix, dragon!’’ Ça ne les regardait pas. Sa dragonnière était hésitante, incertaine. Elle doutait d’elle-même et il était là pour lui apprendre à ne pas avoir peur de ses propres capacités. Et il n’accepterait pas qu’on la dénigre. Jamais. Foi de dragon. Mais Lyroë était douce à travers sa sauvagerie indomptable. Les caresse maladroite démontrait seulement qu’elle aurait craint e ses capacités, encore une fois, à pouvoir seulement prendre soin du jeune dragonnet qu’il était encore.

Il sentit autre chose, une odeur cette fois qui ne lui était pas encore familière. La femme elfe qui se pointa vers eux, sans que de toute évidence, sa liée ne s’en aperçoive, lui paru… différente des autres créatures aux oreilles pointues, peuple auquel appartenait aussi l’archère. Le pas silencieux l’intrigua, comme s’il avait s’agit d’un fantôme du passé. Mais ce qu’elle dégageait, du moins ce qu’en pensa l’Ancien, fut de cette puissance, dans un mélange étrange de parfait contrôle, de sévérité, et tout en douceur et en finesse à la fois. Il la laissa s’approcher du couple sans bouger, suivant seulement de ses grands yeux au couleur d’un ciel sans nuage la démarche souple de la créature. Elle semblait plus importante que les autres, ce qui intrigua encore plus le dragon blanc. Elle s’arrêta finalement à leur hauteur et déclara, sur cette petite voix en cristal que sembla apprécier le dragonnet.

Il tourna finalement sa petite tête vers l’archère qui avait forcément enfin réalisé la présence de cette elfe là. Il étira son esprit jusqu’à Lyroë, lui indiquant son interrogation face à la femme, sans toutefois formuler de mot. Un simple échange de sentiment, rien de plus. Il se leva enfin, pour aller trottiner jusqu’au pied de l’archère, et, dans un petit ronronnement signifiant simplement qu’il était bien, là, il se rassit, enroulant sa queue autour de lui-même et daigna enfin étirer un peu sa pensée vers la femme elfe, pour savoir, lui signifiant rapidement toute sa curiosité à son égard, sans toutefois adresser de mots, ne s’en sortant pas encore très bien avec le langage autre qu’imagé et ressentit. S’adressant cette fois uniquement à Lyroë, il lui envoya, comme ça, faute de sa propre innocence face à ce qui lui était inconnu :

*Qui c’est?*

Bêtement. Simplement. Il n’avait pas pris en considération que cela pouvait être vexant. Il ne s’en rendait pas vraiment compte. Sans compter qu’il avait un peu remarqué qu’appartenir à la race des dragons semblait lui apporter un étrange respect des elfes, alors… Il ne se gênait donc pas à questionner, qui à se faire rembarquer par la suite, en se faisant dire que c’est un manque de savoir vivre et de politesse que de demander ainsi.

 

(HJ: Je m'excuse pleinement auprès de vous deux. J'avais mais zapé, oublié ce sujet. Pour la peine Lyro ira nettoyer le palais de la reine!)

Lyroë tourna son visage vers la voix. Elle fut étonnée et à la fois gênée. L'impératrice, elle même, se trouvait la devant elle et venait de la saluer. Sans cérémonie, et sans que l'archère fut invitée à la rejoindre. Son cœur battait fort. L'elfe vouait pour la jeune impératrice une admiration sans limites.
Les raisons? Elles étaient nombreuses et différentes. Déjà, car son statut de guerrière avait pour but de la servir, de l'honorer, elle, son nom, son peuple. Mais aussi par le personnage qu'elle représentait. Une femme dirigeant le plus grand empire d'Armanda. Une femme de culture, ayant toujours les mots justes, une aura de calme et de paix que Lyroë n'avait jamais retrouvé chez personne. Peut être son père. Par respect elle se leva d'un coup. Droite comme un I, devant elle, l'archère s'inclina avec respect.

"Impératrice, je vous salue et vous offre mon respect."

De cette façon, elle répondait aussi à son dragonet. Elle tenta aussi de lui envoyer des images, ses pensées. Mais la jeune dragonière n'était pas encore au point avec ce genre de communication. C'était nouveau pour elle. Donner ses impressions, ses sentiments, à qui que se soit. Alors encore plus à quelqu'un qu'elle connaissait à peine. Mais Cymbor, ra ce magnifique dragon blanc, elle sentait que les choses étaient différentes. Il était autre, il était au delà des autres.

"Reine des elfes, j'ai l'honneur de vous présenter le noble Cymbor. "

L'archère savait qu'il y avait une sorte de code de politesse face à un dragon, elle en avait entendu parler. Mais elle ne les connaissait pas. Alors introduire Cymbor devant son impératrice relevait du bon sens. Comme si Lyroë présentait un vieil ami.

Noble Cymbor ? Une inclinaison de la tête de la créature ancienne accompagna les paroles de la femme elfe. Il cligna des yeux à quelques reprises, se prolongeant dans une drôle de réflexion. Il n’était pas encore très agile pour communiqué, ou tout du moins, n’y arrivait-il vraiment qu’avec l’archère, avec qui il pouvait maintenant échanger quelques mots. Mais en vain, il ne pouvait le faire avec autre que sa liée. Il se contentait donc, dans le silence absolu, que seule la nature venait compléter et que sa liée accompagnait sans mot, d’écouter la voix de l’elfe. Impératrice et Reine des elfes, avaient employés Lyroë comme terme pour désigner celle à la chevelure aussi blanche que ses écailles et aux yeux aussi bleu que les siens.

Faute de détails, le dragonnet avait étiré ses pensées pour frôler celle de l’archère et récupérer les sentiments qu’elle ressentait face à elle. Il ne percevait qu’un mélange de respect si profondément encré en elle qu’il ne pouvait qu’en ressentir de même face à elle. Si Lyroë démontrer de l’affection pour l’Elfe, lui donnant cette impression d’importance évidente, il se montrerait aussi respectueux qu’elle, en suivant le seul exemple qu’on lui donnait.

Petit ronronnement, le Dragon, de cette façon, démontrait qu’il approuvait parfaitement la présence de l’Impératrice et qu’il ne voyait en elle aucune menace à proprement parler. Toutefois, qu’elle ne s’avance guère plus vers lui, il ne l’apprécierait pas. S’il lui confiait en cet instant son respect, la confiance n’était pas encore présente en son jeune cœur. Il ne le lui indiqua pas, toutefois, ressentant qu’elle n’oserait jamais faire telle chose face à lui, sans savoir exactement pourquoi. Il laissa la femme l’observer, jusqu’à ce qu’elle ne se détache enfin de lui pour s’adresse plus particulièrement à la nouvelle Dragonnière.

Il fit éclater un étrange sentiment de mécontentement, soudainement, à travers les deux êtres présents sur la scène. Un sentiment plus fort que ce qu’il avait partagé jusqu’à présent. Ce n’était pas de la colère. Ce n’était pas de l’agacement. Seulement, lorsque la Reine parla, il eut la soudaine impression qu’on se servait d’eux. Et il s’y opposait. Sa jeunesse le pardonnait et il même s’il ne savait pas à quoi le monde ressemblait, il ne voulait pas servir pour le bon plaisir d’un chef. Ce n’était, selon lui du moins, parce qu’un peuple avait un élu dans ses rangs qu’il devait s’en servir comme arme ! Ils n’étaient pas prêts. Ni lui, ni sa liée.

Tremblement évident du petit corps qui ne disait rien, qui ne faisait qu’appeler la dragonnière en écho, comme s’il avait cherché en elle un soutient, ou du moins, au minimum, un réconfort. Malgré cela, il ne s’opposa pas. Il ne faisait que diffuser ses sentiments, sans contredire. Sa liée, elle, n’avait pas refusé de partir. Alors il la suivrait, aveuglément, mais il la suivrait.

[HJ: désolé, c'est un peu court...]

Lyroë observait du coin de l’œil l‘impératrice, ne voulant pas manquer de respect à l’intimité et à la curiosité de leur invité. Et elle avait de quoi. La jeune elfe était passée par là, quelques temps auparavant. Voir un dragon de ses propres yeux, s’en approcher, le sentir vivre, bouger près de soi avait de quoi déstabiliser un elfe, même si celui-ci se trouvait être une personne que rien ne devait surprendre ni même déstabiliser. Mais Lyroë en avait la légitimité, n’était-elle pas sa dragonnière? L’archère avait du mal avec ce statut et surtout l’effet bête de foire qu’ils pouvaient avoir tous les deux. Mais là, les choses étaient différentes. C’était Elle. L’impératrice, sa souveraine, cette légitimité pouvait-elle aussi s’appliquer à elle? Lyroë n’en savait rien et elle laissa à Cymbor le bon soin d’en juger en son fort intérieur. Même si celui-ci était encore bien jeune et novice. Le dragonnet devait apprendre à juger, à accepter et à faire ses propres choix. La dragonnière ne lui cacha pas ses pensées. Cette nouvelle façon de communiquer avait ses avantages. Moins d’explications à donner et de blabla à faire comprendre.

Face à la dame de lumière, la jeune femme se sentait comme intimidé. Pourtant ce n’était pas vraiment son genre. Mais son aura et son charisme, sa prestance et sa façon de parler ne pouvait en être autre. Toujours le regard en coin, n’osant pas trop s’attarder dans les yeux clair de l’impératrice, Lyroë ne savait que répondre à ses excuses. Bien sûr que quitter les grands bois ne l’enchantait guère, et encore moins avec un jeune dragon dont elle ne connaissait pas encore tout. Mais face au Dracos et à sa clairvoyance et face à une demande impériale que pouvait l’archère. Refuser serait un affront et un déshonneur, même si accepter était une folie. Folie de partir chercher un œuf dans le vaste de cet empire. Mais surtout une folie de le faire en compagnie de son ennemi de toujours. Seul la présence de Mery réchauffait le fond de son cœur. Leurs désaccords de ses derniers mois n’effaçait pas ce sentiment.

La dragonnière répondit sincèrement.

"- Il est des choses que l'on ne peut prévoir. C'est ce qui fait que nous soyons en vie. La quiétude nous la retrouverons ensuite, si le Dracos nous le permet. si notre devoir est tel nous le ferons."

Lyroë sentit que quelque chose n'allait pas au fond de son ventre. Cymbor lui envoyait-il un message? Elle le regarda confiante et lui fit signe de se rapprocher d'elle un peu plus. Par sa présence près d'elle, Lyroë chercherait à calmer leurs craintes et leurs peurs.