Un havre de paix, un lieu de quiétude hors du temps et de l’espace. La grande et noble foret elfique était un pilier, un bouclier, un lieu unique où seul les caprices du vent venaient perturber la vie douce qui s’y écoulait. Les arbres protecteurs, le souffle de la magie mettait à l’abris le peuple elfique de la guerre qui se jouait dans les autres contrées d’Armanda. Indifférence ou bien inconscience, quoiqu’il en soit, les elfes étaient bien loin de toutes ces considérations. On leur reprochait surement, mais les elfes avaient bien d’autres choses à penser que s’occuper des dires des autres peuples. Même si certaines voix s’élevaient, même si se dessinait inexorablement un destin, un chemin qui changerait à tout jamais la quiétude de la vie elfique.

Et la dragonnière elfique dans tout ceci. La guerrière savait que son jour viendrait. Sa fonction d’archère ne pouvait l’empêcher de penser qu’un jour, elle serait en première ligne, face à la cruauté et à la folie d’êtres abjectes dirigés par la seule folie du sang. Tout comme son statut et son lié. Depuis que Cymbor faisait parti de sa vie, la jeune femme avait prit peu à peu conscience d’une chose. Elle faisait parti d’Armanda, elle en était le souffle et l’espoir. Son dragon blanc à ses côtés lui donnait une obligation. Celle de redonner souffle à cette terre qui se mourrait. Et la folie des uns ne devait pas reternir et reperdre la chance que le Dracos leur donnait.
Et si elle devait se battre pour cela, elle le ferait. Elle serait une guerrière, certes, mais une guerrière amenant un message de paix et luttant pour le maintient de celle-ci.

Lyroë dormait dans sa modeste demeure. Une nuit paisible et fraiche. Seuls les bruits de la nuit se faisaient entendre. Un hibou hululant, un renard chassant ou bien un écureuil cherchant dans les arbres son modeste repas. Cymbor n’était pas dans les environs. Son dragon et ami devait surement être entrain d’écumer les airs ou bien il chassait dans les vastes plaines du royaume elfique.
Deux ans déjà qu’il était là et la jeune elfe était fière d’avoir réussi à en faire un dragon digne et indépendant. Lui comme elle aimait la liberté, elle plus terrestre et lui celui des cieux. Elle avait apprit à le laisser profiter de la solitude et de ses bienfaits, même si elle cherchait toujours à avoir un contact avec lui. Au cas où. Protectrice envers lui, elle n’aimait quand même pas à le savoir trop loin.

Mais pour le moment, l’elfe était loin de toute ses considérations. Perdue dans ses songes, ses rêveries brumeuses l’amenait de façon étrange vers les bois non loin de chez elle. Son père était présent comme Mery. Et sa mère. Belle et resplendissante. La magie des rêves, vous faire voir ceux qui sont partis pour le pays de l’au-delà. La jeune femme se sentait bien, son rêve paraissait si vrai. Elle arpentait les bois, entouré d’un halo de lumière paisible et verdâtre. Là sa mère lui dit avec douceur de la rejoindre. Et Lyroë se réveilla. Elle se sentait mal, comme après ses rêves qu’on aimerait continuer en fermant les yeux.

La dragonnière avait besoin de prendre l’air. D’effacer de sa mémoire cette sensation de mal qui dansait au creux de son ventre. Là, elle avait envie de voir Cymbor, juste le voir. Ou bien entendre Mery. Il lui manquait. Elle essayait de ne pas y penser mais il fallait se l’avouer.

L’archère se dirigea au gré de ses pas. Sa maisonnette se trouvait au bord d’une clairière, bordant une des nombreuses parties de la foret. Le vent doux et frais lui caressait le visage et l’aidait à y voir plus clair.
Elle allait rentrer quand, un bruit, un murmure venant du fin fond de la nuit attira son attention. Devait-elle y aller? Parano ou bien déformation professionnelle, Lyroë avait a sa ceinture une de ses dagues, alors sans peur elle s’avança dans la nuit noire.

Le but du jeu était de tenter d’éviter les racines des arbres, les pierres et les arbustes qui ça et là jonchaient le sol terreux. Quelque chose continuait de lui chatouiller les entrailles. Son rêve? Non, Lyroë était passée à autre chose, sa ballade nocturne lui avait fait s’évader le souvenir de sa mère. Non, il y avait autre chose. Quelque chose l’appelait elle. Comme quand son dragon cherchait à la joindre. Ca venait du cœur, de son être. Une image se formait dans son esprit. Le Dracos? Non, elle ne le sentait pas de la même façon. Là ça venait d’elle. Elle avança comme cherchant quelque chose, un but, n’importe quoi qui stopperait sa marche.

Au bout d’un long moment de marche, Lyroë arriva auprès d’un arbre majestueux. Il était un peu perdu et isolé par rapport aux autres. Ses larges branches lui donnait un air protecteur. L’elfe s’approcha pour le toucher. Elle se sentit bien. En paix. L’archère s’assit contre son tronc pour reprendre un peu de force avant de rentrer.
Dans un murmure, la dragonnière souffla comme une supplique un phrase dont elle en ignorait la provenance. Elle ferma les yeux.

« -Esprit du Lynx, guide mes pas dans le sombre de la nuit. »

Le retour de la magie signifiait la renaissance des anciennes puissances, dont les esprits totems Ceux-ci avaient dormi trop longtemps, ne pouvant se lier à nombre de générations d’humains. Et maintenant, la force renaissant en eux, ils faisaient bien plus que suivre seulement ceux à qui ils souhaitaient se lier. Lui avait choisi une Elfe, bien qu’il savait qu’il n’avait pas le droit de se lier à ce peuple, comme aux Vampires… Enfin ça, c’était avant. Le Dracos, l’esprit le plus pure du continent, leur en avait donné le droit.




HJ : félicitation ! tu es lié à l'esprit du lynx et tu possèdes ses pouvoirs de première phase. Fais en bon usage !