Le Mage avait fini par se présenter à Mila.
"Lorsque vous reviendrez, demandez Vincell Amblaad, c'est mon nom jeune demoiselle... et je m'occuperai personnellement de votre Enchantement ! Bonne route à vous."
Mila aurait tellement aimé rester auprès de lui, obtenir des indices tant les indications de l'Aveugle étaient sibyllines. La jeune femme de Valblanc aimait bien les énigmes tortueuses, mais celle-ci échappait à son intelligence... Une intuition la menait vers les Bosquets Magiques, ces contreforts du royaume des Elfes. La destination était risquée, voire dangereuse, on ne pénétrait pas les Lieux sans incidence, saurait-elle se montrer discrète, ou diplomate, voire les deux ? Bref, Mila prit grand soin à préparer son voyage. Elle s'accordait une petite semaine. Elle fit un paquetage conséquent, d'autant qu'elle emprunterait un cheval aux écuries ducales, elle pouvait donc se permettre un léger surplus de poids. En plus du lot classique de tout départ à l'aventure, Mila emporta sa Rapière favorite, celle aux reflets noirs, l'art forgeron ancestral d'Elena. Elle glissa dans ses fontes un long coutelas, emmaillota délicatement une robe de cérémonie, bleu nuit, au cas où quelques Elfes la captureraient, et qu'elle finirait par passer devant la Haute !

Et par un beau matin elle quitta Elena la Robuste. Elle éprouva un pincement comme à chaque fois que les remparts disparaissaient derrière les premières collines. Des gelées blanches recouvraient les herbes et avaient cristallisé la campagne ! Mila s'amusait à créer des ronds de vapeur en soufflant dans l'air froid... et son cheval faisait de même, par ses naseaux des volutes de vapeurs s'échappaient en larges nuages. La monture était assez banale, une jument bai aux balzanes, queue et crinière noires. "Tempête" était son nom, bien que l'animal ne présente pas particulièrement de tempérament fougueux.
Le soleil baignait le tout d'une lumière sans chaleur, illuminant les arbres gelés, figeant la Nature sous son linceul de givre. Mila était heureuse. Elle affectionnait finalement ces moments de paix et de retrouvailles avec elle-même.
En trois jours de marche forcée, elle se retrouva aux Portes des territoires elfiques. Elle avait soigneusement évité les hameaux, les villes pour ne dormir que dans des relais ou fermes isolés. Mila pensait contourner ainsi les problèmes, et les tensions des gens d'armes, l'Empire était franchement sur les dents en ce moment ! C'est ainsi que la végétation commença à changer. Les arbres devenaient plus hauts, plus majestueux, plus... *Ces Elfes alors ! Quel peuple merveilleux... comment font-ils pour promouvoir ainsi dame Nature, jusque dans leur habitat ?*
Mila descendit de cheval... elle pria le Grand Dracos ne s'être pas tromper. Désormais qu'elle se pensait non loin de son objectif, comment trouverait-elle "une plante à la chevelure rousse" ?
En veillant à ne pas offenser les Lieux, marchant sur les sentes existantes, ne piétinant aucune fleur, ne laissant aucun déchet derrière elle, Mila l'Humaine de Valblanc pénétra au coeur des Bosquets Magiques... les sens aux aguets, le regard tâchant de trouver ce qui pouvait le mieux correspondre à cette métaphore...

Mila a bien fait de descendre de cheval. Elle tient "Tempête" à la bride et peut mieux apprécier le moelleux du sol. Chacun de ses pas s'enfonce dans quelques centimètres de mousse et exhale de douces fragrances. Des senteurs de noisette et d'agrumes embaument l'air à mesure qu'elle progresse dans ce paysage enchanteur.
Une ombre vient masquer le tableau, une pensée maladroite, tel un signal d'alerte...
*Dans Bosquets magiques Mila, il y a "magique". Gare à ce que ce petit paradis ne t'égare à jamais, tu ne serais pas la première...*
La perspective de demeurer ici éternellement, comme pour expier le seul péché d'y avoir pénétré, oblige Mila à revenir à une réalité tangible *La Pierre d'Asbeth*. Toutefois, la Belle ayant mûri, elle se souvient des paroles du Grand Dracos sur la dignité, et à avoir tant désiré être dragonnière, "posséder" un Dragon, elle en aura connu l'échec. Certes, Mila a su faire de ce constat une vraie force, une nouvelle raison d'être, mais elle sait comme il lui faut ne pas retomber dans les mêmes erreurs *Je ne désire pas tant cette Pierre d'Asbeth que de vivre, et faire l'expérience de qui je suis !*
C'est plongée dans une telle réflexion que Mila entendit les appels de l'Oiseau paradisier...
Elle s'adresse à lui, directement et le son de sa propre voix dans les frondaisons la surprend presque :
"Chante beau merle, promets-moi le paradis avec tes jolies couleurs... le Paradis j'y suis déjà !"
Pour mieux vivre sa présence en ces lieux, Mila défait ses chausses qu'elle accroche à sa ceinture. La voici désormais pieds nus, pour être en contact direct avec les éléments terrestres et naturels. Elle enfonce ses doigts de pied dans l'humidité et la fraîcheur de la mousse avant de continuer à gauche, vers la vigne. Docile, Tempête suit cette femme qui n'est même pas sa maîtresse.

[Nota Bene : Mila n'a pas choisi le chemin de droite vers l'oiseau mais bel et bien celui de gauche vers la Vigne... aussi je ne comprends pas ta réponse, je continue quand même !]

Mila était partagée entre se rendre auprès de la silhouette d'où semblait provenir le chant, pour être diplomate et se présenter à l'Inconnu, elle, l'étrangère à ces lieux... ou aller contempler la Statue. Cette oeuvre d'art en pierre pourrait-elle être une Pierre d'Asbeth ? Ou l'abriter en son sein ?
Et quand bien même... se servirait-elle ainsi sans rien demander à personne ? Mila décida d'aller d'abord à la Statue, elle pourrait tout à fait se rendre auprès du "chanteur" ensuite. En admettant qu'il soit encore présent. Elle craignait la Magie elfique plus que tout, nombreuses étaient les légendes contant comment d'imprudents promeneurs se perdaient en marchant pendant des années ! Et qu'une silhouette puisse se tenir là, au milieu de nulle part, au coeur des merveilles naturelles du peuple Elfe ne la rassurait guère... et ces fleurs, pour rien au monde elle ne souhaitait les piétiner, craignant même que quelques espèces enchanteresses ne la piègent avec des parfums enivrants !

Elle se rapprocha de sa jument pour ne pas que la bête soit effrayée par le Félin non loin et elle imprima à l'animal un léger détour vers la Sculpture...

Mila savait être arrivée au bon endroit.
*Ainsi cher Vincell ne m'avez-vous point menti...*Elle adressa une prière au Mage en guise de remerciement. pourtant elle se sentait perdue Mila. Ce cadre idyllique l'angoissait en vérité. Elle se sentait étrangère à cette vie luxuriante et regrettait presque les chênes noueux de ses routes natales... ô bien sûr, elle était aussi émerveillée ! Ce biotope correspondait exactement à l'idée qu'elle se faisait des Elfes et de leur contrée mystérieuse. C'en était presque caricatural, à tel point qu'elle se demandait si elle vivait cela réellement ou si elle était victime de sa propre imagination... *Ainsi pourrais-je me perdre non en cet hypothétique endroit mais bel et bien dans mes propres limbes, me croire perdue à jamais dans une forme d'aveuglement personnel*
Cette pensée la fit frissonner. Plutôt que de céder à la panique, elle prit le temps de la réflexion, se concentrant sur son ressenti profond, sur sa paix intérieure. Désormais qu'elle se savait Magicienne et Guêpe, une forme d'assurance nouvelle la gagnait parfois, au prix d'une vraie introspection...
Mila alla chercher en Elle la réponse à ses doutes et questionnements.
De nombreux détails accréditaient la dimension psychique de cette épreuve. Ce Félin... depuis quand les félins regardaient passer une proie *Moi ou la jument d'ailleurs* ? Cet oiseau paradisier qui la suivait. Ces fleurs à pertes de vue, au parfum suave et pénétrant... et cette statue de bois. Par bonheur Mila pensait avoir atteint "la plante à la chevelure rousse" de Vincell. Un point d'ancrage tangible, pour ne pas se perdre complètement. Les paroles du Mage lui revinrent : "Cherche une plante à la chevelure rousse
Si tes pas te mènent sur les sentier de terre et de mousse
Ouvre les yeux car ton objectif y prend sa source"
Voilà. Mila ne croyait reconnaître ici aucune sente "de terre et de mousse", pas plus ce champ enivrant que ce sentier bordé de plantes sublimes... Elle plongea de nouveau en Elle pour se connecter à la magie des lieux, de cet endroit qui devait ne pas apprécier sa présence. Alors elle s'adressa à la statue de bois et à la plante rousse, ses mots déchirant le silence :
"Je me nomme Mila de Valblanc, je suis venue ici chercher une Pierre d'Asbeth. Je m'en remets à la Gardienne de ce paradis terrestre, qu'Elle me montre le chemin de terre et de mousse si elle m'en croit digne, que je puisse dans le cas contraire rentrer chez moi, même sans l'Artefact qui m'importe finalement bien peu..."
Mila savait avoir fait le bon choix et s'accroupit devant la Sculpture de bois qui tenait le globe.

Se battre !
Se battre ?
Mila ne feignit pas la stupéfaction. Elle avait imaginer que partir chercher une simple Pierre, toute d'Asbeth qu'elle soit, relèverait de la promenade de santé. Certes, les Bosquets Magiques étaient une destination plus que risquée, ses enseignants le lui avaient maintes fois rappelé. Mais ils avaient plus insisté sur la dangerosité des Elfes que sur celle d'hypothétiques gardiens, Serpents géants y compris...
Etait-ce une épreuve de plus ? Mila se montrait incapable de répondre à la Bête, et à ce questionnement.
*Mila ne sois pas sotte ! Tes revendications de paix ne seront pas toujours possibles ! Que faire ? Baisser les bras, abandonner ta Quête, au nom de la non-violence ?*
Une foultitude de questions la harcelaient et Mila tâchait de ne pas succomber au vertige.
*Concentre-toi Mila... quel est ton ressenti ?*
la Belle de Valblanc voulait croire que ce Gardien usait de métaphores, que le combat promis serait intellectuel, auquel cas elle s'y livrerait volontiers. Elle recula d'un pas pour se mettre hors de portée d'une attaque soudaine et salua celui qui se présentait maintenant comme un adversaire. A la régulière.
*Voilà, c'est bien ma Grande... et maintenant tu vas vite être fixée sur la nature de ce combat !*
Dans le laps de temps infime dont la jeune femme bénéficiait, au moment même où elle inclinait légèrement le buste en guise de salut respectueux, vint à Mila une idée qui la sauverait sans doute.
*La Maugraine soit louée... jamais je n'aurais cru avoir besoin de cette Magie un jour !* Mila repensait aux deux gestes que la Rebouteuse lui avait enseigné :
"Un doigt sur les veines d'un poignet et l'autre main fermée sur le cœur" Lui avait-elle dit alors. Mila concentra son énergie psychique sur la justesse du geste et s'exécuta, s'immunisant instantanément contre le poison !
"Votre Combat sera le mien Noble Gardienne, c'est un honneur que vous me faîtes !" Dit-elle solennellement. Et Mila se tint prête.

Intervention du maitre de quêtes :

Ainsi elle ne fuirait pas, elle restait là, contrôlant sa peur mieux que tous les aventurier qu'elle avait dévorés jusque là... Le courage était décidément une qualité que le destin offrait avec parcimonie. Elle s'enroula sur elle même et darda de sa langue bifide pour gouter l'air avant de détendre ses anneaux monstrueux, faisant scintiller la peau froide dans la lumière...

"Défend toi dans ceeeeeeeeeeeeeeeeee cas"

*************

Vous êtes tout proche de la victoire et sentez déjà la puissance de l'ingrédient magique. Il ne doit plus être bien loin, plus qu'à tendre la main...

Attention ! Il est protégé par un gardien et... Horreur ! Il vous attaque ! Ce lancé de dés décidera si vous allez gagner contre lui ou pas. Supérieur à 3 il vous donnera la victoire alors qu'un score de 1,2 ou encore 3 vous obligera à fuir à la fin du mp et donc à repartir les mains vides...


Remarque importante : le maître du jeu se contente de lancer le dé et de laisser faire le hasard. Il n'est pas responsable de votre victoire ou de votre défaite et ne pourra rien faire de plus que de suivre les règles. Merci donc de respecter ses décisions et de ne pas chercher à discuter. Ce sera aussi inutile que de mauvais goût.

Le membre 'Merithyn Shadowsong' a effectué l'action suivante : Hasard

'Hasard' :

Résultat :

Ça n'était pas intellectuel !
Mila venait à peine de saluer la Gardienne que le serpent se jetait sur elle. Son intention était manifeste : tuer ! La Belle de Valblanc était prête, elle regrettait amèrement qu'une quête visant à lui faire trouver une Pierre pour un Enchantement de sa lame nécessite tuer une Créature légendaire...
*Tout est faux Mila ! Cette Gardienne est apparue de nulle part, tout jusqu'aux plantes alentour n'étaient qu'illusion...*
Cette pensée, même si elle était erronée, permettait à Mila de se rassurer et de vivre l'instant comme une ofrande, un honneur, une épreuve de plus pour accéder au sésame. la pierre d'Asbeth.
D'un mouvement souple de la hanche, Mila évita l'attaque. La tête du Serpent fendit l'air et referma ses crocs sur le vide dans un claquement de mâchoire sinistre. Le Serpent ne faisait pas semblant... La jeune femme se trouvait à hauteur de son long corps luisant. La Guerrière d'Elena dégaina sa Rapière à la vitesse de l'éclair et dans le mouvement assena un coup de taille ample et puissant. Les écailles nombreuses et épaisses de l'Animal se riaient d'une telle attaque. La lame noire ripa sans même entailler quoi que ce soit... Mila se méfiait de la gueule de la Gardienne, redoutable et dangereuse, elle la soupçonnait capable de l'avaler tout entière ! C'est ainsi que la queue du Serpent vint la frapper de plein fouet ! Son dos reçut une bourrade telle que Mila vola dans les airs avant de chuter lourdement au sol. Elle se releva prestement, juste à temps pour constater qu'elle ne s'était rien cassé, et pour esquiver une nouvelle morsure ! La gueule de la Bête l'aurait happée si Mila ne s'était pas aplatie au sol. Dans le mouvement, le serpent commit une erreur fatale : emportée par sa propre attaque, la Gardienne lançait une bonne partie de son long corps écailleux si bien que Mila se retrouvait précisément à l'arrière de son cou. Elle pointa l'estoc juste au dos de son crâne, là où le pli du cou semblait plus tendre, moins protégé par les écailles. Elle appuya franchement, joignant ses deux mains pour donner la puissance nécessaire au coup de grâce... sans le délivrer pour autant !
"Nulle Pierre sur Armanda ne saurait valoir la mort de qui que ce soit ! Je ne tuerai pas pour un caillou, aussi magnifique soit-il." Affirma-t-elle sincèrement. Dans ses tempes son coeur battait la chamade, une peur bleue la gagnait à mesure que Mila réalisait ce qui se déroulait, ce dont elle était l'actrice.
Elle allait devoir jouer serré. L'occasion était inespérée de vaincre la Gardienne... mais elle se refusait à lui ôter la vie.
"Vous êtes un Gardien, ma vie n'est rien à côté de la vôtre et je perdrais mon honneur, mon sang et ma gloire à vous tuer céans. Si je ne suis pas digne de votre Pierre d'Asbeth... laissez-moi partir, vous ne me reverrez plus jamais !" Lança Mila sûre d'elle et de bien faire.
Elle maintint la pression sur la peau de la Gardienne, attendant un mot d'elle pour la relâcher.

Intervention du maitre de quêtes :

Le combat dura une dizaine de minutes, une dizaine de minute durant lesquels la gardienne testa sans restriction la volonté et l'adresse de cette jeune fille qui osait demander son trésors, cette pierre sur laquelle elle veillait depuis si longtemps. Puis oh surprise ! L'humaine parvint à trouver son point faible, rage, impuissance mais aussi amusement la traversa alors que les mots innocent lui parvenait. Elle s'enroula de nouveau sur elle même avec la rapidité de la foudre et propulsa la jeune fille loin de son point faible.

"Tu est digne petite. Tu a bien combattu et tu te montre sage, la pierre te servira désormais, fait en bon usage"

Elle frappe de la queue contre la statue et celle ci se fendit en révélant une niche de plante rouge où reposait la pierre avant de disparaitre dans les fourrés merveilleux du sentier des elfes.

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