Une forêt. La nuit. Les ombres. Les bruits... Une sensation d'étouffement. Le manque. Oui... il lui manquait quelque chose dans ce décor sombre. Une lumière sans doute? Non... il s'agissait d'autre chose. Il manquait une présence près d'elle. Un flou qui ne voulait s'éclaircir, un brouillard qui retenait prisonnier quelque chose. Ou quelqu'un? Elle s'approcha de cette masse indéfinie qui semblait l'observer. Elle s'avança, d'une lenteur de mort, se retrouvant happée par un flot de sensations intenses.

Son coeur était comprimé, elle crut mourir, comme prise dans une chute infinie. La caresse de plumes sur son visage, son corps engourdi, des griffures le long de ses épaules. Une douce déchéance, une fin acceptée, un renouveau. Un appel, une attirance qu'elle ne pouvait ignorer.

Eänlys se réveilla en sursaut, haletante et couverte de sueur. Elle était glacée pourtant. Il lui fallut de longs instants pour réaliser qu'elle n'avait fait qu'un mauvais rêve. Frissonnant, elle tira une couverture végétale pour la poser sur ses épaules, essayant vainement de se réchauffer et de mettre un peu d'ordre dans ses esprits.

~ C'était... si réel... pensa-t-elle tout haut, son regard émeraude perdu dans le vague.

Etait-elle souffrante? Elle n'avait pourtant pas été exposée au froid... Un quelconque poison alors? Rien de ce qu'elle avait mangé ne laissait supposer un tel désagrément.
La fatigue prit le dessus sur ses questionnements et ses doutes, la plongeant à nouveau dans le sommeil.

Lorsqu'elle se réveilla le lendemain matin, la sensation de trouble et d'étouffement ne l'avait pas quitté. Comme si un étau comprimait son coeur, sans lui faire mal, juste assez pour la gêner et l'inquiéter. Passant outre ces avertissements, elle vaqua à ses occupations quotidiennes.
Plusieurs fois dans la journée, elle eut l'impression désagréable d'être observée, épiée. Plusieurs fois, elle se retourna prestement avec méfiance, sa petite dague serrée dans son poing crispé. Mais il n'y avait jamais rien, comme si c'était le vent qui voulait jouer avec elle.

Quelques jours s'écoulèrent ainsi, similaire au premier après son étrange rêve et le même étau la dérangeait toujours, la vidant de ses forces. La nuit ne lui apportait nul réconfort car des bruits et d'autres nouvelles sensations l'assaillaient, la réveillant en pleine nuit.

Enfin, à l'aube, après une énième nuit tourmentée, la jeune femme décida de chercher un sens à tout cela. Elle fit une longue randonnée dans les bois, se dirigeant sans mal entre les arbres, ses pas lourds ne faisant pourtant aucun bruit audible lorsqu'ils touchaient le sol.
Elle arriva dans une petite clairière d'à peine deux mètres de diamètre, au centre de laquelle trônait un gros rocher plat, d'un gris pâle et uniforme, que la gourmande mousse n'avait pas encore léché.

L'elfe se jucha d'un bond sur la pierre, après avoir calmé les battements de son coeur et son souffle, et s'y agenouilla tranquillement. Ses doigts effleuraient la pierre froide alors qu'elle fermait les yeux, chassant toute pensée de son esprit pour se concentrer uniquement sur ce qu'elle voulait savoir.
Sa tête vierge de pensées, Eänlys se laissa traverser par des impressions, des pistes instinctives qu'elle suivit, se laissant porter par les flots de son esprit. Sa méditation dura plusieurs heures avant qu'elle ne trouve une idée. Les esprits. Il n'y avait que cela de plausible. Mais quels esprits? Quels esprits pouvaient agir ainsi? Les Totems! Mais bien sûr! C'était tellement évident. Cette sensation de manque et cette impression d'être continuellement observée et suivie, sans pouvoir voir de quoi il s'agissait.

La nuit qui suivit fut beaucoup plus calme et réparatrice. Mais l'étau persistait. Il fallait qu'elle se dépêche de trouver quel esprit totem cherchait à nouer un contact avec elle, avant de s'épuiser complètement.
Revêtant des habits de cérémonie, tout en végétaux colorés, elle se laissa guider par son instinct et peignit des formes sur son corps. La créature sylvestre se "perdit" dans la forêt, cherchant un lieu où elle ne serait certainement pas dérangée. Le bosquet. Il n'y avait que là qu'elle serait tranquille.

Une fois sur place, elle ferma les yeux, ouvrant son coeur au monde qui l'entourait. Des oiseaux chantaient, le vent soufflait doucement entre les feuilles et... Oui! Ca y était! Elle le sentait... elle croyait le sentir qui l'observait.

~ Je te sens esprit, je sais que tu es là, laisse moi te voir. Chante pour moi esprit Moineau...

Elle s'entendit parler, sans avoir réfléchit à ce qu'elle disait. Pourtant, elle l'avait dit. C'était-elle trompée? Pourvu que non... L'adrénaline monta subitement, engourdissant ses membres. Et puis... elle ouvrit les yeux.

Endormis durant des siècles, depuis que la magie avait commencé à péricliter en fait, les voilà qui renaissaient. Depuis, ils n’avaient fait que suivre chaque être auxquels ils se seraient liés, sans toutefois en avoir la force. Mais la magie, cette énergie de vie, celle du cœur d’Armanda, qui faisait vibrer la tour et faisait vivre ceux qui vivaient sur elle, était revenue.

Enfin, enfin il avait la force de se montrer. Enfin, il avait la force de fusionner son esprit au sien pour la protéger, même si elle était née Elfe. Car oui, sans le Dracos, il n’en aurait jamais eu le droit. Et fort de toute cette nouveauté et de la magie qui coulait à nouveau en lui, à travers lui, il lui avait envoyé des rêves pour lui montrer sa présence, lui faire comprendre qu’il était là. Il la suivait également, marchant dans ses pas, l’observant la nuit et le jour. Il voulait qu’elle sache qui il était, où il était. Il voulait qu’elle l’appelle.

Lorsqu’il sentit que son âme, dans ce bosquet, effleurait sa présence, il avait ressenti une explosion d’espoir dans sa poitrine. Oui, elle allait prononcer son nom, elle allait le faire. Il n’y en avait plus pour longtemps. Il la vit fermer les yeux… Et parler. Et son cœur se tordit sous l’effet de la peine de n’avoir pas été reconnaître. IL ne ressentait en aucune façon de la colère, mais bien de la tristesse. C’était comme de ne pas reconnaître son propre frère. Il avait toujours été là, hantant ses pas depuis sa naissance, et la voilà qui ne le reconnaissait pas. Oh, Eänlys, ne me sens-tu pas, ne vois-tu pas qui je suis ?


HORS JEU : aucun esprit n'apparait, peut-être n'es -tu pas prête ? Ou peut-être devrais-tu tenter un autre esprit... Poste à nouveau si tu le souhaites ou bien recommence un autre monologue plus tard.

Le vent dans les arbres. C'était tout ce qu'elle entendait, tout ce qu'elle voyait. N'allait-il donc pas venir? Allait-il la rejeter? Qu'avait-elle fait pour l'offenser autant? Impossible, elle ne voulait pas rester seule alors qu'il était si proche... Elle le sentait encore cet esprit, il était partout autour d'elle, l'enveloppant presque d'une douce chaleur. Sans doute une illusion crée par son esprit.

L'elfe ferma les yeux, son coeur battait fort, trop fort, il l'empêchait de réfléchir, de comprendre. Elle qui analysait toujours tout son entourage, qu'avait-elle loupé? Blessée dans son égo, la jeune femme se fit violence pour calmer sa respiration et retrouver le calme.

Une étrange sensation l'envahit soudainement, comme un flash désagréable et paralysant l'espace d'un instant. Elle frémit et comprit que si l'esprit ne venait pas, c'était tout simplement qu'elle avait fait fausse route, elle s'était trompée. Ecoeurant... Elle s'était trompée! Il y avait de quoi être mal. Un esprit s'ouvrait à elle et au lieu de l'appeler, elle trouvait le moyen de se tromper. Elle était méprisable et s'en voulait.

Dure avec elle-même, la jeune elfe décida de retenter sa "chance". Il fallait réfléchir avant, oui réfléchir... Si ce n'était pas le moineau, quel animal pouvait bien vouloir se lier à elle? Peut-être n'était-elle pas si loin de la vérité que cela? Un autre oiseau peut-être? Elle qui appréciait de regarder les étoiles dans la nuit, impartiale avec tous, peut-être était-ce alors...

~ Es-tu l'esprit du hibou? Si c'est le cas, réponds-moi esprit...

Son hésitation ne se trahissait pas dans sa voix mais elle était présente, sous forme d'une poussée d'adrénaline. Son coeur battait à nouveau à tout rompre, il fallait que ce soit le bon cette fois... Elle ne devait pas se tromper une deuxième fois...

Endormis durant des siècles, depuis que la magie avait commencé à péricliter en fait, les voilà qui renaissaient. Depuis, ils n’avaient fait que suivre chaque être auxquels ils se seraient liés, sans toutefois en avoir la force. Mais la magie, cette énergie de vie, celle du cœur d’Armanda, qui faisait vibrer la tour et faisait vivre ceux qui vivaient sur elle, était revenue.

Enfin, enfin il avait la force de se montrer. Enfin, il avait la force de fusionner son esprit au sien pour la protéger, même si elle était née Elfe. Car oui, sans le Dracos, il n’en aurait jamais eu le droit. Et fort de toute cette nouveauté et de la magie qui coulait à nouveau en lui, à travers lui, il lui avait envoyé des rêves pour lui montrer sa présence, lui faire comprendre qu’il était là. Il la suivait également, marchant dans ses pas, l’observant la nuit et le jour. Il voulait qu’elle sache qui il était, où il était. Il voulait qu’elle l’appelle.

Lorsqu’il sentit que son âme, dans ce bosquet, effleurait sa présence, il avait ressenti une explosion d’espoir dans sa poitrine. Oui, elle allait prononcer son nom, elle allait le faire. Il n’y en avait plus pour longtemps. Il la vit fermer les yeux… Et parler. Et son cœur se tordit sous l’effet de la peine de n’avoir pas été reconnaître. IL ne ressentait en aucune façon de la colère, mais bien de la tristesse. C’était comme de ne pas reconnaître son propre frère. Il avait toujours été là, hantant ses pas depuis sa naissance, et la voilà qui ne le reconnaissait pas. Oh, Eänlys, ne me sens-tu pas, ne vois-tu pas qui je suis ?


HORS JEU : aucun esprit n'apparait, peut-être n'es -tu pas prête ? Ou peut-être devrais-tu tenter un autre esprit... Poste à nouveau si tu le souhaites ou bien recommence un autre monologue plus tard.